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______________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________ Les cahiers des leçons inaugurales
La fiscalité en action
Jean-Pierre Vidal Professeur titulaire Sciences comptables
7 novembre 2017
5
Jean-Pierre Vidal
Jean-Pierre Vidal enseigne la fiscalité à HEC
Montréal depuis juin 2002. Il est membre de
l’Ordre des comptables professionnels agréés du
Québec. Il a publié au Canada, aux États-Unis,
en Europe et en Amérique Latine. Jean-Pierre
enseigne la fiscalité internationale et la
méthodologie de recherche en droit fiscal au
programme de D.E.S.S. en fiscalité/ LL.M.,
option fiscalité, un programme conjoint de HEC
Montréal et de la Faculté de droit de l’Université
de Montréal.
En 2011, il a été choisi par le Canada pour se
joindre à une Commission d’arbitrage composée
de trois personnes afin de trancher un différend entre le Canada et les États-Unis.
En 2014-2015, il a été membre de la Commission d’examen sur la fiscalité
québécoise.
Promus titulaires, les professeurs de HEC Montréal sont invités à donner un discours inaugural,
appelé leçon inaugurale, à l’intention de la communauté universitaire. Dans le cadre de cette leçon,
les professeurs font part de leurs réflexions sur leur carrière et sur la pratique de la gestion.
La fiscalité en action
Table des matières Introduction ........................................................................................................... 5
I. Éthique et morale ........................................................................................ 6
A. Pourquoi se préoccuper d’éthique en fiscalité? ................................... 6
B. Quels sont les critères du jugement moral en fiscalité? ...................... 9
II. Quels sont les effets de l’éthique ou de la morale? ................................. 13
A. Contrer l’évasion et l’évitement fiscal abusif en général .................. 13
B. Contrer l’évasion et l’évitement en prix de transfert........................ 18
Conclusion ........................................................................................................... 20
Bibliographie ....................................................................................................... 21
5
Introduction
La fiscalité est en action aujourd’hui plus qu’elle ne l’a jamais été. En résumé, elle
est en action vers une plus grande éthique (ou une plus grande moralité) et les
enjeux économiques et sociaux sont d’une importance considérable.
Croyez-le ou non, j’ai quand même un gros défi à relever pour vous intéresser à ma
communication. Je vous donne un exemple. Lorsque j’ai dit à un de mes amis
fiscaliste que j’enseignais à mes étudiants à choisir des sujets intéressants pour leur
travail dirigé, sa réaction a été de me dire : « mais voyons Jean-Pierre, tu sais bien
qu’un sujet intéressant en fiscalité, c’est impossible! ». Alors, j’ai ri. C’est
évidemment ce que beaucoup de gens pensent. Je me donne quand même le défi de
vous démontrer le contraire aujourd’hui.
Je dis souvent à mes étudiants que la fiscalité rebute les gens parce qu’ils savent
qu’ils y sont soumis, qu’ils ne la comprennent pas, qu’elle leur fait peur (parce que
personne ne veut recevoir un avis de nouvelle cotisation), et parce qu’elle crée un
sentiment d’impuissance face à une ou plusieurs injustices que l’on croit y voir.
En sachant ce qui rebute les gens, l’antidote est tout simplement d’expliquer les
choses de manière simple et de montrer l’importance de s’y intéresser. Dans la
réalité, rien n’est parfaitement noir, ni parfaitement blanc. On navigue entre des
bonnes intentions, des intérêts, des stratégies qui réussissent et des stratégies qui ne
réussissent pas. On essaie de comprendre et d’éclairer la réalité pour prendre de
bonnes décisions dans chaque sphère de nos vies.
Pour vous intéresser, mon fil conducteur sera qu’il existe un aspect éthique
important dans la fiscalité et que cet aspect déclenche l’action en fiscalité au
moment où on se parle. C’est rassurant, tout comme il est rassurant de voir et de
comprendre les phénomènes qui nous entourent.
Dans les prochaines minutes je vous parlerai d’éthique, d’évasion fiscale,
d’évitement fiscal abusif et de prix de transfert.
6
I. Éthique et morale
Il y a quelques années, j’ai assisté à une réunion au cours de laquelle j’ai appris que
l’AACSB demandait qu’il soit question d’éthique dans notre programme de
maîtrise en fiscalité. À l’époque, je n’avais pas beaucoup lu sur ce sujet-là, mais
j’étais quand même intéressé. J’étais curieux. Je me suis offert, pour m’en occuper.
Évidemment, il m’a fallu plusieurs années de lectures pour avoir quelques bases sur
le plan de la philosophie, mais je ne l’ai pas regretté. C’est un sujet passionnant.
Deux questions ont retenu mon attention : premièrement, pourquoi se préoccuper
d’éthique en fiscalité ; et, deuxièmement, quels sont les critères du jugement moral
en fiscalité (ou, autrement dit, quels sont les critères qui permettent de dire qu’un
geste est « bon » ou « mauvais » en fiscalité). J’aborderai maintenant tour à tour
ces deux questions.
A. Pourquoi se préoccuper d’éthique en fiscalité?
Pour ce qui concerne la question de savoir pourquoi il faut se préoccuper d’éthique
en fiscalité, je soutiendrai que la réponse est d’une part qu’il faut s’en préoccuper
parce qu’elle ne vient pas naturellement et d’autre part qu’il faut s’en préoccuper
parce qu’elle est absolument nécessaire. L’éthique est la dernière barrière qu’un
contribuable peut se donner pour contrôler l’envie qu’il pourrait avoir d’échapper
à son impôt et il est important de ne pas y échapper. En outre, l’éthique doit guider
le législateur.
L’éthique ne vient pas naturellement
L’éthique ne vient naturellement ni en théorie, ni en pratique.
En théorie, l’éthique est si peu naturelle en fiscalité, que les gens ne s’entendent
même pas sur le fait que l’évasion fiscale soit ou non éthique. Certains diront
volontiers qu’il faut vouloir échapper à l’impôt par tous les moyens parce que les
gouvernements ne perçoivent pas les impôts d’une manière qui est juste et qu’ils
utilisent mal l’argent des contribuables.
7
La réplique rapide est que les gouvernements sont élus, mais ce n’est pas une
réplique très efficace. S’il était possible de voter pour le parrain de la mafia,
l’extorsion ne serait pas meilleure pour autant.
En pratique, l’éthique vient encore moins naturellement qu’en théorie.
Comme le disait Platon, il ne faut pas sous-estimer l’être injuste et croire qu’il
exerce son art comme un maladroit. Dans les films et les romans, les gens qui
agissent mal sont toujours punis. Dans la réalité c’est une autre histoire. Les êtres
les pires de l’humanité peuvent se retrouver au sommet de la pyramide sociale et
leur punition pour avoir été des êtres sans aucune empathie ni aucun sens moral est
de prendre une retraite dorée.
En fiscalité, la situation est pire. Certains groupes sociaux acceptent l’évasion
fiscale comme étant une forme de légitime défense (je pense à l’industrie de la
construction par exemple). Or, il est très incertain qu’ils seront pris. Il y a
certainement plus de chances de gagner à la loterie fiscale qu’aux jeux qui sont
proposés par Loto-Québec. Rien n’est jamais parfait.
L’éthique est quand même absolument nécessaire
Une fois que l’on admet que l’évasion fiscale est attirante pour un grand nombre de
personnes dans nos sociétés, pourquoi faudrait-il résister à cet attrait?
Je vais maintenant faire ressortir les arguments qui soutiennent la conclusion que
l’éthique est absolument nécessaire.
Sur notre planète, il existe une grande diversité d’attitudes à l’égard de ce qui est
acceptable et de ce qui ne l’est pas. Par exemple, il a été établi que dans certains
pays, certaines années, le budget de l’État qui est dévolu à certains hôpitaux et à
certaines écoles n’arrive jamais à destination. L’argent s’évapore en cours de route
à un rythme tel que, parfois, il ne reste plus rien au point d’arrivée. Il existe des
indicateurs pour évaluer le respect de la règle de droit et la corruption. Or on sait
qu’il existe une corrélation assez élevée entre ces indicateurs et la prospérité. À
l’évidence, comme l’économie est fondée sur la spécialisation des êtres humains
(pour que chacun fasse ce qu’il fait de mieux) et sur l’échange, le respect de la règle
de droit est essentiel à l’existence même de l’économie, puisque sans ce respect, les
échanges cessent. Le respect des obligations fiscales est tout à fait dans ce
8
prolongement. Si les recettes et les dépenses publiques sont détournées, plusieurs
institutions essentielles ne fonctionnent plus. La justice, la sécurité, l’éducation, les
voies de communications et bien d’autres institutions essentielles à l’économie ne
jouent plus leur rôle. Les sociétés peuvent tolérer un peu de malhonnêteté, mais il
existe quand même un point où il se produit un effondrement catastrophique de
l’économie. Or les évolutions (ou les manques d’évolution) dans ce domaine font
peur. Il a déjà été démontré d’une part que la corruption attire la corruption et
d’autre part qu’il existe deux équilibres stables : un équilibre d’honnêteté et un
équilibre de malhonnêteté. En d’autres mots, comme il est très difficile d’être
honnête dans une société malhonnête, le passage d’une société malhonnête à une
société honnête est difficile. Par voie de conséquence, le passage d’une société
pauvre à une société riche est également difficile. Une certaine moralité (incluant
de payer des impôts) « cause » la prospérité.
En m’écoutant tenir ce discours, une étudiante m’a dit un jour à mon bureau, non,
non, non, M. Vidal, vous ne comprenez pas. Dans mon pays, ce ne sont pas les
mauvais comportements qui causent la pauvreté, c’est la pauvreté qui cause les
mauvais comportements. Comme les policiers et les fonctionnaires ont un salaire
insuffisant pour vivre, il faut qu’ils soient corrompus pour pouvoir se nourrir.
J’ai alors tout de suite vu que nous étions dans un cercle vicieux (ou vertueux) dans
le sens suivant : une mauvaise éthique cause la pauvreté et la pauvreté cause la
mauvaise éthique (et inversement).
Certains parmi vous croient sans doute que nous sommes tous bien à l’abri d’une
dérive catastrophique dans les pays développés. Peut-être ; je l’espère ; mais je n’en
suis pas certain. J’ai examiné l’évolution de la prospérité d’un certain nombre de
pays sur des périodes très longues et j’ai observé que rien n’est jamais garanti. Il y
a quelques pays qui étaient plus riches que le Canada il y a une centaine d’années
et qui sont beaucoup plus pauvres que nous aujourd’hui. La prospérité n’est pas
génétique.
Voilà pour ma raison principale : il faut se préoccuper d’éthique en général et en
particulier en fiscalité parce que c’est essentiel à la « vie bonne ». J’ai également
trois autres raisons pour soutenir qu’il faut se préoccuper d’éthique en fiscalité.
Premièrement, est-ce qu’un être qui n’est pas encore né, et qui ne connait pas à
l’avance sa position sociale, son éducation, sa santé, est-ce que cet être qui n’est
9
pas encore né accepterait de payer les impôts du Canada pour avoir le privilège de
naître au Canada. Si la réponse est oui, je crois que c’est une bonne raison de payer
nos impôts.
Deuxièmement, si l’on accepte la nécessité des gouvernements, il faut également
accepter qu’il existe forcément un certain nombre d’imperfections inévitables dans
la perception des revenus et dans l’allocation des fonds publics. Rien n’est jamais
parfait.
Troisièmement, il va de soi qu’il existe une foule de choses qui sont reliées à la
qualité de vie, sur lesquelles l’éthique a un impact majeur, et qui ne se mesurent
pas en dollar. Il faut en tenir compte aussi pour affirmer que l’éthique est essentielle
et qu’il faut s’en préoccuper. Reste évidemment à savoir ce qu’est l’éthique en
fiscalité.
B. Quels sont les critères du jugement moral en fiscalité?
Comment faire pour savoir ce qui est bien et ce qui est mal en fiscalité?
Je vous mets dans le contexte : après avoir mis un certain nombre d’heures dans un
dossier, on trouve un moyen de réduire l’impôt à payer. Par exemple, on pense
qu’une structure de financement avec un instrument hybride pourrait réduire
l’impôt. À cet instant, on se demande quels sont les risques? Est-ce qu’une règle
antiévitement s’applique? Est-ce que ce moyen pour réduire l’impôt étranger est
bien ou mal?
Lorsque je tentais d’échanger à ce sujet avec des collègues fiscalistes, ils me
regardaient droit dans les yeux et ils me répondaient avec stupeur et incrédulité :
« mais tu es en train de faire de la philosophie... »
Je suis donc allé voir des philosophes, mais je n’ai pas eu plus de chance. Les
philosophes ont été accueillants, mais ils m’ont répondu en riant : « écoute,
l’éthique en fiscalité... c’est juste impossible... »
Je n’étais donc pas très avancé et je remercie Nicole d’avoir accepté de travailler
avec moi sur cette question.
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J’imagine quand même qu’elle a dû se dire en secret : « qu’est-ce qui lui
arrive ??? »
Peu importe ses raisons, elle a accepté et je l’en remercie.
Dans le papier que j’ai fait avec Nicole, je crois qu’il y a trois choses à retenir :
premièrement, c’est bien de minimiser son impôt ; deuxièmement, il ne faut pas
chercher à ajouter des conditions à la loi, il faut voir la moralité dans la loi et dans
la règle générale antiévitement ; et, troisièmement, la moralité est dans une
application sincère de la loi, telles que le veulent les règles antiévitement.
Première chose à retenir : c’est bien de minimiser son impôt
Dans une section intitulée « Straigth Does Not Mean Meek », un titre que je
traduirais par « Droit ne signifie pas aplati », il était important de démontrer que
chacun a le droit légitime de ne pas payer plus d’impôt que nécessaire. En résumé,
s’il est injuste qu’un contribuable manque à son obligation de payer son impôt, il
est également injuste qu’un gouvernement manque à son obligation de laisser à un
contribuable ce qu’il doit lui laisser.
Deuxième chose à retenir : la moralité est dans les règles antiévitement
La moralité ne peut pas ajouter à la loi. Les juges l’ont dit à plusieurs reprises. En
conséquence, certains pourraient croire que cet état de fait enlève de l’importance
à l’éthique ou à tout critère du jugement moral, mais ce serait une erreur. La
moralité ne s’ajoute pas à la loi. Elle est dans la loi et c’est là qu’il faut la voir. La
preuve est relativement simple : si la loi était immorale le législateur la changerait.
La loi n’est pas parfaite mais elle est en évolution et ce qui guide cette évolution
est une plus grande éthique (ou une plus grande moralité). Le législateur change
généralement la loi pour qu’elle devienne meilleure, au plan de l’éthique (au plan
moral), ou au plan économique (ce qui devrait normalement rejoindre l’éthique
puisque l’on souhaite le bien d’une manière ou d’une autre).
L’espoir que la loi devienne meilleure est d’ailleurs exactement à l’origine de ce
qui a fait naître la règle générale antiévitement qui se trouve à l’article 245 (et, je
pourrais ajouter entre parenthèse, avec la multitude de règles antiévitement qui se
trouvent partout dans la loi).
11
Comme le législateur a observé que la loi permettait parfois des abus, il a établi des
dispositions pour que l’abus cesse.
C’est également ce qui a commencé à se produire à partir du 5 octobre 2015 dans
le domaine de la fiscalité internationale avec les 15 actions du projet BEPS (BEPS
est l’acronyme de Base Erosion and Profit Shifting qui signifie en français érosion
de la base d’imposition et transfert de bénéfice). Comme les gouvernements ont
observé que les lois des pays permettaient parfois des abus, les gouvernements ont
mis en place un plan concerté pour que l’abus cesse. En suivant la loi, les tribunaux
suivent la moralité parce que le gouvernement détermine ce qui est bien ou mal
directement dans la loi et dans son interprétation.
Troisième chose à retenir : il faut appliquer la loi avec sincérité
Revenons à notre point de départ. Quels sont les critères qui permettent de
déterminer si un geste est « bien » ou « mal » en fiscalité?
Je crois que la réponse est la « sincérité » et la « bonne volonté ». C’est d’avoir la
« bonne volonté » d’appliquer avec « sincérité » les conditions qui déclenchent une
conséquence juridique, comme par exemple de payer un montant en impôt ou de
ne pas le payer. Dans une telle circonstance, il faut agir par « devoir ».
Dans le texte que nous avons écrit avec Nicole, nous avons exploré un terrain
complexe. Si j’avais à résumer les critères, je dirais qu’il existe véritablement trois
critères du jugement moral en fiscalité qui sont directement connectés soit sur ce
qu’est l’évasion fiscale, soit sur ce qu’est l’évitement fiscal abusif, les deux étant
illégaux :
1. Respecter la vérité donc divulguer complètement toute l’information
pertinente de manière franche et honnête.
2. Ne pas chercher à éviter de remplir une condition qui vise manifestement
l’opération du contribuable ; ce qui serait de contourner un principe dans
la loi. Ce serait un abus de la loi.
3. Ne pas chercher à remplir une condition qui ne devrait pas être remplie
par l’opération du contribuable ; ce qui serait de détourner un principe
dans la loi. Ce serait un abus de la loi.
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Ce qui rend la moralité essentielle est que la personne qui fait l’opération connait
bien les conditions qui « devraient » être remplies et celles qui ne le « devraient »
pas. Cette personne qui invente l’opération est forcément capable de déterminer si
son intention est de contourner un principe dans la loi ou de le détourner. Si cette
personne agit avec éthique, elle se conforme avec bonne volonté et sincérité avec
ce que veulent les principes de la loi. Cette personne agit par « devoir ». Sinon, elle
manque d’éthique et je crois qu’au fond, elle le sait fort bien. Par exemple, une
stratégie qui consiste à ne pas payer d’impôt au Québec en remplissant des
formulaires qui se contredisent au fédéral et au provincial est une stratégie qui
manque d’éthique et qui abuse de la loi. Logiquement, la règle générale
antiévitement (ou une autre règle antiévitement) devrait s’appliquer.
Il faut clarifier ce qui est mal, mais il faut également clarifier ce qui est bien.
Lorsque des gouvernements offrent des incitatifs fiscaux pour attirer des actifs, des
fonctions et des risques et qu’une entreprise répond à ces incitatifs, je crois qu’il
faut admettre que ce soit bien. Lorsqu’il n’existe aucune règle à un sujet
quelconque, on ne peut pas vouloir que l’éthique crée une loi, là où il n’en existe
pas. On ne peut pas vouloir non plus que l’éthique crée une justice différente de
celle que le législateur a établie, sous prétexte qu’elle serait plus juste.
En résumé, l’éthique (ou la moralité) est absolument essentielle pour au moins deux
raisons :
1. l’éthique (ou la moralité) guide l’indignation des électeurs et elle guide
par voie de conséquence l’action législative des gouvernements ; et,
2. l’éthique (ou la moralité) est incluse dans la loi et l’application de la
règle générale antiévitement (ou d’une autre règle antiévitement) par un
tribunal est justement faite pour réconcilier la légalité et l’éthique ou la
moralité.
Une fois que l’on dit que l’éthique est absolument essentielle, quels sont ses effets?
13
II. Quels sont les effets de l’éthique ou de la morale?
Revenons au titre de cette leçon : la fiscalité en action.
L’éthique (ou la morale) a des effets sans précédents, aujourd’hui, dans le domaine
de la fiscalité en général et dans le domaine de la fiscalité internationale en
particulier. L’intention est là et elle ne peut pas être contestée. En 2017, la structure
juridique fondée sur l’intention d’une meilleure éthique (ou moralité) est en voie
d’être achevée ou, en tout cas, un autre grand pas est accompli.
L’application est une autre question à laquelle il sera possible de répondre plus tard.
Sans doute, l’évolution devra-t-elle se poursuivre encore. Rien n’est jamais parfait.
Tenons-nous-en donc pour l’instant aux effets de l’éthique ou de la morale sur le
droit fiscal. Offrons quelques interprétations divisées en deux sections :
premièrement, les efforts pour contrer l’évasion et l’évitement abusif en général ;
et deuxièmement, les efforts pour contrer l’évasion et l’évitement dans le domaine
du prix de transfert.
A. Contrer l’évasion et l’évitement fiscal abusif en général
Deux situations doivent être clairement distinguées : celle d’une entreprise
canadienne qui fait affaires à l’étranger et celle d’un contribuable canadien qui
essaie d’échapper à son impôt en déplaçant ses placements dans un paradis fiscal.
Pour ce qui concerne une entreprise qui fait affaires à l’étranger, la
politique fiscale est faite pour que cette entreprise ne soit pas obligée de
fixer ses prix à un niveau plus élevé que ceux de ses concurrentes parce
qu’elle doit payer un impôt canadien que les autres n’ont pas à payer. Elle
est également faite pour ne pas ajouter une couche d’impôt à toutes les fois
qu’on ajoute un étage dans un organigramme corporatif. Ce sont des
principes évidents qui justifient que, dans certains cas, les dividendes reçus
de sociétés étrangères affiliées ne soient pas imposables. Il faut bien
distinguer cette situation de l’autre situation.
Pour ce qui concerne un contribuable qui essaie d’échapper à son impôt
en déplaçant du papier, la situation est tout à fait différente. Même si un
contribuable canadien ajoutait à son portefeuille de placements un
14
mélange de fiducies, de sociétés, de sociétés de personnes, de baguette
magique et de paradis fiscal, ce contribuable canadien continuerait quand
même d’être imposable au Canada sur le revenu de son portefeuille de
placement qui se trouve à l’étranger. S’il ne déclarait pas son revenu, ce
contribuable serait simplement coupable de fraude.
Il faut corriger une erreur qui est souvent faite par les médias et rassurer les
contribuables. La plupart du temps lorsqu’un média dénonce un geste
« scandaleux » et « légal », ce geste est non seulement « illégal », mais il est en plus
« criminel ». Toutes les grandes nouvelles que vous avez entendues dans les
dernières années au sujet des paradis fiscaux ne signifient pas que beaucoup de gens
ont trouvé un moyen légal d’échapper à l’impôt. Elles signifient que beaucoup de
gens ont un lien avec des paradis fiscaux et qu’ils pourraient peut-être avoir commis
une fraude sans que ce soit facile à prouver devant un tribunal pour autant.
Il faut deux caractéristiques pour que puisse exister un paradis fiscal. Premièrement,
des impôts faibles, bien entendu. Mais, ensuite et surtout, il faut qu’il existe dans
ce pays une loi du secret à toute épreuve. C’est ce qui est le plus important pour un
fraudeur, parce que s’il est découvert, il risque la prison. La fraude n’est pas dans
une zone grise. Ce n’est pas une manipulation habile de la loi. La fraude c’est tout
simplement de ne pas déclarer un revenu qui aurait dû être déclaré. La fraude repose
sur le mensonge, la destruction ou la falsification de documents. La fraude est la
catégorie générale qui inclut le travail au noir. En cette matière, il n’y a pas
beaucoup de nuances à faire.
Si un riche canadien place son argent dans un paradis fiscal et qu’il ne paie pas
d’impôt au Canada, il ne peut s’en tirer que si l’Agence du revenu du Canada (ARC)
ne le sait pas ou qu’elle a de la difficulté à bien établir les faits. Si l’ARC possède
toute l’information nécessaire, le fraudeur devra payer son impôt et, selon la gravité
de ses gestes, aller en prison.
Certains dans la salle pensent immédiatement à différentes situations qui ont été
révélées et selon lesquelles certains fraudeurs ont été « découverts » et ne sont pas
allés en prison. Vous avez raison.
Ce fait ne contredit pas l’affirmation ci-dessus. Il la renforce. La preuve repose sur
l’information et l’information est d’autant plus difficile à obtenir que la loi du secret
est impénétrable. Lorsque l’information est déficiente, la preuve est faible et,
15
parfois, il vaut mieux accepter un règlement hors cours pour obtenir une partie de
l’impôt dû tout de suite, plutôt que de risquer de ne rien obtenir après une lutte
interminable durant laquelle des sommes astronomiques sont dépensées en avocats.
Le problème de l’évasion fiscale n’est pas que les lois sont mal faites. Le problème
est plutôt qu’il est très difficile d’y voir clair et d’avoir toute l’information
nécessaire pour prouver qu’une fraude fiscale a bien été commise. Pour régler ce
problème, les pays ont donc décidé de s’attaquer au problème d’accès à
l’information et les progrès dans ce domaine font que nous ne vivons déjà plus dans
le même monde qu’il y a vingt ans et que, dans vingt ans, la fraude fiscale telle que
nous l’avons connue sera probablement disparue. D’autres défis nous attendront.
L’OCDE travaille à une amélioration de la transparence et des échanges
d’information depuis une vingtaine d’années. Présentement, la structure juridique
est prête. Il reste maintenant à utiliser les droits que les États se sont mutuellement
donnés et à analyser cette quantité d’information massive qui arrive de partout à
travers le monde. Il faudra un certain temps à l’ARC pour s’adapter. Les progrès
seront probablement progressifs et il se pourrait que tout ne soit pas parfait avant
quelques décennies. Éventuellement, les contribuables ne pourront quand même
plus se cacher dans ce qu’on pourrait appeler des paradis fiscaux.
En 2002, un pas de géant a été accompli lorsque l’OCDE a élaboré un modèle
d’Accord sur l’échange de renseignements en matière fiscale (AERF). Pour
diverses raisons, les paradis fiscaux ont été contraints à participer au projet et ils
ont effectivement signé un nombre considérable d’AERF ouvrant la porte à une
véritable collaboration de leur part. Au Canada, comme le nombre de personnes qui
négocient les conventions est petit, les choses ne peuvent pas se faire
instantanément. Les progrès sont quand même remarquables. Entre 2009 et
aujourd’hui, 22 accords sont entrés en vigueur, 2 ont été signés mais ne sont pas
encore en vigueur et 6 sont encore en négociation. Par conséquent, au total, 30
négociations sont complétées ou en cours. Tous les pays dont vous avez entendu
parler dans les médias sont inclus dans les accords qui sont déjà en vigueur (par
exemple les Bahamas, les Bermudes, Guernesey, l’Île de Man, les Îles Caïmans,
Jersey, le Liechtenstein, le Panama)1.
1 CANADA, Accords d’échange de renseignements fiscaux, consulté le 18 octobre 2017, en
ligne : http://www.fin.gc.ca/treaties-conventions/tieaaerf-fra.asp.
16
Mis à part les AERF, l’échange de renseignements sur demande est une
norme internationale depuis 2009. Au 30 août 2017, 95 pays ont signé l’Accord
multilatéral entre Autorités compétentes concernant l’échange automatique de
renseignements relatifs aux comptes financiers2. Au 30 septembre dernier,
49 juridictions avaient effectué leurs premiers échanges automatiques d’information3.
Il est prévu que 53 autres juridictions le feront en septembre 20184. Pour se conformer
à cet accord, le Canada a déjà intégré les dispositions nécessaires dans sa législation et
ses règlements. Ces dispositions sont en vigueur depuis le 1er juillet 2017.
Finalement, pour empêcher les pays de faire des ententes secrètes avec certaines
entreprises, l’échange spontané obligatoire de renseignements afférents à des
décisions anticipées est devenu un standard minimum. Ces renseignements ont déjà
été échangés et l’OCDE a commencé à vérifier que les obligations étaient
respectées5. Le Canada a informé les contribuables de cet échange par voie
administrative en avril 20166.
Il ne faut pas confondre l’évasion et l’évitement abusif. L’évasion fiscale est un geste
criminel passible de prison. L’évitement abusif est l’utilisation d’opérations ou de
séries d’opérations pour contourner ou détourner les principes fiscaux existants.
Dans certaines circonstances, il peut arriver que les règles des différents pays
manquent de « cohérence » ou que certains observateurs puissent considérer que le
revenu ne suit pas la « substance ».
Pour ce qui concerne la cohérence, il existe des situations où des différences dans les
régimes d’imposition et dans les conventions ont pu être exploitées dans le passé. Ces
problèmes de cohérence ont été directement abordés par l’OCDE et des modifications
profondes aux règles de la fiscalité internationale sont présentement en cours.
2 OCDE, « Signatories of the multilateral competent authority agreement on automatic exchange of financial
account information and intended first information exchange date », Status as of 30 August 2017, en ligne :
http://www.oecd.org/tax/automatic-exchange/international-framework-for-the-crs/MCAA-Signatories.pdf. 3 OCDE, « OECD Tax Talks no 7 (Centre for tax policy and administration) », 17 octobre 2017, p.
39, en ligne : http://www.oecd.org/tax/tax-talks-webcasts.htm. 4 Il faut en conclure que 7 pays signeront bientôt cet accord. 5 Jean-Pierre VIDAL, « La transparence fiscale du contribuable dans un contexte international :
faut-il prévoir la fin de l’évasion fiscale internationale ? », (2017), vol. 37, no 1 Revue de
planification fiscale et financière 169-190 à la p. 181 et 182. 6 CANADA, ministère des Finances, précité, note 21, « Mesures fiscales : Renseignements
supplémentaires », p. 51 et 56; AGENCE DU REVENU DU CANADA, Circulaire d’information IC70-6R7, «
Décisions anticipées et interprétations techniques en impôt », 22 avril 2016, nos 54-55.
17
D’une part, de nombreuses clarifications et règles antiévitement ont été
incorporées dans le modèle qui sert de point de départ aux pays pour
négocier leurs conventions fiscales bilatérales. L’ébauche de ce nouveau
modèle inclut déjà des changements drastiques qui vont au-delà des règles
antiévitement7. Sa version finale est attendue avant la fin de 20178.
D’autre part, une convention multilatérale signée en juin dernier par
71 pays va bientôt modifier 1 136 conventions fiscales à travers le monde
afin d’inclure immédiatement certaines des règles antiévitement qui ont
fait l’objet d’un accord à l’intérieur du projet BEPS. À mesure que d’autres
pays signeront l’accord multilatéral, d’autres conventions fiscales
s’ajouteront à celles qui sont affectées (1 126 conventions fiscales sont en
attente). Je mentionne au passage qu’il serait possible que cette convention
multilatérale entre en vigueur en 20179 (quoique je ne m’attende pas à ce
que le Canada la ratifie avant 2018).
Il faut également mentionner que les pays se font une concurrence qui semble
parfois « dommageable ». L’OCDE s’est également attaquée à ce problème.
Les régimes préférentiels mis en place par les pays sont une source de
préoccupation depuis 199810. Le 17 octobre dernier, nous avons obtenu les
premiers résultats des conséquences du projet BEPS à ce titre11. Des 164 régimes
examinés, 108 sont pertinents ou encore en examen. De ce nombre, 93 ont déjà été
abolis, éliminés ou amendés ou sont en voie de l’être. Un seul semble poser encore
une difficulté dans ce rapport : celui de la France12. Je trouve intéressant de
mentionner que la France n’est pas un paradis fiscal. Tous les pays sont en
concurrence les uns avec les autres pour attirer la croissance et les emplois et cette
concurrence est parfois très vive.
7 Jean-Pierre VIDAL, « Actions 6 et 7 : substance économique et conséquences cinq ans après la
naissance du projet BEPS » (manuscrit en cours de rédaction : le texte sera soumis d’ici quelques
semaines à une revue avec comité de lecture). 8 Tax Talk, p. 20. 9 Tax Talk, p. 21 et 23. 10 OCDE, Concurrence fiscale dommageable : Un problème mondial, OCDE, 1998, en ligne :
http://dx.doi.org/10.1787/9789264262942-fr. 11 OCDE, « OECD Tax Talks no 7 (Centre for tax policy and administration) », 17 octobre 2017,
en ligne : http://www.oecd.org/tax/tax-talks-webcasts.htm. (« Tax Talk ») 12 Tax Talk, p. 15 à 18.
18
B. Contrer l’évasion et l’évitement en prix de transfert
Dans le domaine du prix de transfert, trois questions peuvent être abordées :
premièrement, qu’est-ce qu’un prix de transfert et quel est son enjeu ;
deuxièmement, quelles sont les nouvelles mesures pour favoriser la circulation des
renseignements ; troisièmement, quelle est l’ampleur des changements dans ce
domaine?
Premièrement, qu’est-ce qu’un prix de transfert et quel est son enjeu?
À l’intérieur d’une multinationale un grand nombre d’échanges se produisent entre
les pays mais à l’intérieur de la multinationale. La filiale qui se trouve dans un pays
peut rendre des services financiers, une autre peut gérer la propriété intellectuelle,
une autre peut fabriquer une composante, une autre peut assembler un produit, une
autre encore peut le distribuer. Entre toutes ces filiales, les échanges doivent se faire
en utilisant des prix. Évidemment, plus les prix demandés par une filiale sont
élevés, plus son profit est élevé. À l’inverse, plus une filiale paie cher, plus son
profit est bas. Ces prix que les filiales fixent entre elles sont nommés des « prix de
transfert » et l’enjeu est que ces prix peuvent être utilisés pour déplacer le profit à
un endroit ou à un autre dans le monde. C’est pourquoi, les prix de transfert sont
lourdement réglementés.
Deuxièmement, quelles sont les nouvelles mesures pour favoriser la circulation des
renseignements?
Dans le passé (avant 2017), les entreprises avaient l’obligation de produire une
documentation de prix de transfert très détaillée avec des analyses complexes pour
appuyer leurs prix de transfert. Une documentation de prix de transfert pouvait
coûter plus d’un million de dollars (à tous les ans) à certaines multinationales. Le
défaut de ces documentations était qu’elles ne fournissaient pas une vue d’ensemble
de la répartition des profits de la multinationale à travers le monde. Dorénavant, à
partir de 2017, cette information doit obligatoirement être fournie. Au Canada, il
s’agit de la déclaration pays par pays. Cette déclaration pays par pays est incluse
dans les mécanismes d’échange automatiques de renseignements avec toutes les
autres juridictions pertinentes. Il s’agit d’un outil majeur qui aura un effet
considérable lorsqu’il sera au point.
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Troisièmement, quelle est l’ampleur des changements dans le domaine du prix de
transfert?
La réponse simple est que les changements sont drastiques et sans précédents.
Dans le passé, le revenu était associé aux facteurs de production de manière
distincte. Le revenu du travail était calculé relativement au temps. Le revenu du
capital était calculé relativement aux risques et au montant du capital investi. D’un
point de vue fiscal, les règles ont changé et cette façon de voir n’existe plus.
Le point de départ du raisonnement de l’OCDE est que les sociétés parviennent à
déplacer leurs revenus en déplaçant des risques et du capital. Par exemple, une
multinationale peut loger un centre de financement ou de propriété intellectuelle
dans une juridiction à fiscalité avantageuse. Comme les risques et le capital sont
surtout fondés sur du papier, et comme, selon l’OCDE, une entreprise sans
employés est une entreprise qui n’a pas de substance, l’OCDE a décidé que cette
entreprise ne mérite pas un revenu substantiel. Le point d’arrivée est donc que pour
qu’une entreprise mérite du revenu elle doit avoir de la « substance », ce qui pour
l’OCDE signifie qu’elle doit avoir des employés qui accomplissent des fonctions.
Si une entreprise n’a pas d’employés, son revenu doit, à des fins fiscales, être
redirigé là où il y a des employés. La conséquence est que si des employés font des
analyses ou prennent des décisions relativement à certaines opérations de
financement ou de propriété intellectuelle sur le territoire d’un pays à fiscalité
élevée, l’impôt pourrait augmenter considérablement dans ce pays.
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Conclusion
La fiscalité n’est pas un jeu dans lequel il faut abuser des principes qui sont inclus
dans la loi. C’est le contraire et c’est illégal de le faire. Il faut se préoccuper
d’éthique (ou de moralité) en fiscalité. En fait, l’éthique (ou la moralité) est
absolument nécessaire à la « vie bonne » dans nos sociétés et ce fait central se
répercute dans le domaine de la fiscalité comme dans tous les autres domaines
d’ailleurs. En fiscalité, l’éthique guide le législateur pour réconcilier la moralité
avec la légalité ; en particulier, avec la règle générale antiévitement (et avec de
nombreuses autres règles antiévitement).
En fiscalité internationale, l’évolution naturelle va dans le sens d’une meilleure
circulation des renseignements et les avancées dans ce domaine sont majeures. Pour
débusquer les fraudeurs il faut voir et prouver ce qu’ils ont fait et les solutions déjà
en place actuellement s’attaquent justement à éliminer les obstacles qui nous
empêchent de le voir et de le prouver. Il ne reste plus qu’à mettre en route cette
machine et à la faire fonctionner. D’ici une ou deux décennies, les choses ne seront
vraiment plus les mêmes pour les fraudeurs.
Une autre évolution naturelle va dans le sens d’une plus grande cohérence entre les
règles des différentes juridictions et d’une plus grande substance afin de justifier
que le revenu soit dans une juridiction plutôt que dans une autre, ce qui veut
essentiellement dire que les fonctions exécutées par les employés sont désormais
essentielles à la justification du revenu. Là encore les avancées sont majeures.
L’époque des coquilles vides est révolue.
La fiscalité (internationale) en action est complexe, mais il est toujours possible de
l’expliquer dans des termes simples et, j’espère que je vous en ai convaincu, il est
toujours possible de le faire d’une manière « intéressante ».
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Bibliographie
Jean-Pierre VIDAL, « La transparence fiscale du contribuable dans un contexte
international : faut-il prévoir la fin de l’évasion fiscale internationale ? »,
(2017), vol. 37, no 1 Revue de planification fiscale et financière 169-190.
Jean-Pierre VIDAL, « Réflexion sur une question apparemment simple :
l’évitement est-il légal? », (2016), vol. 36, no 3 Revue de planification
fiscale et financière 403-410.
Jean-Pierre VIDAL et Mathieu GENDRON, « Importance et signification en
pratique de la notion de création de valeur en matière de prix de transfert »,
(2016), vol. 36, no 2 Revue de planification fiscale et financière 229-268.
Jean-Pierre VIDAL, « La province de Québec et les municipalités du Québec face
à la concurrence fiscale : faut-il envisager un pacte fiscal entre juridictions ? »,
(2016), vol. 36, no 1 Revue de planification fiscale et financière 145-164.
Jean-Pierre VIDAL, « Pourquoi se préoccuper d’éthique en fiscalité ? », (2011),
vol. 31, no 2 Revue de planification fiscale et financière 193-224.
Jean-Pierre VIDAL et Nicole PRIEUR, « Criteria for moral judgment in taxation »,
dans 2011 Conference Report, Toronto, Fondation canadienne de fiscalité
36 :1-27.