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Version française Février 2010 - n°175 La cercosporiose noire du bananier atteint Ste Lucie Bilans mensuels agrumes et exotiques http://passionfruit.cirad.fr DOSSIER DU MOIS : LA MANGUE Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD - Toute reproduction interdite

LA MANGUE - fruitrop.com Mangue... · prix des mangues avion s’est rapidement effrité, passant de près de 5.00 euros/kg à 3.00-4.00 euros/ kg en fin de période. Une évolution

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Version française

Févr

ier

2010

- n°

175

La cercosporiose noire du bananier atteint Ste Lucie

Bilans mensuels agrumes et exotiques

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DOSSIER DU MOIS : LA MANGUE

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1 n°175 Février 2010

EURO - 25 février 2010 Monnaie 1 euro =

Dollar US 1.3489 Yen japonais 120.66 Franc suisse 1.4633 Livre sterling 0.8809 Couronne suédoise 9.7496 Couronne danoise 7.4427 Couronne norvégienne 8.0405 Dollar canadien 1.4278 Dollar australien 1.5186 Dollar néo-zélandais 1.9539 Real brésilien 2.4678 Couronne tchèque 25.935 Zloty polonais 3.9926 Yuan renminbi chinois 9.2087 Couronne estonienne 15.6466 Peso mexicain 17.2990 Livre turque 2.0894 Rand sud-africain 10.5503 Won sud-coréen 1 568.99

Source : Banque Centrale Européenne Crédit photo couverture : Régis Domergue

Fruit Logistica est aux fruits et légumes ce que le Mac-world (San Francisco) est aux accros des nouvelles technologies ou le Salon du Bourget aux Charles Lindbergh de tout poil. Parce que cela semble être un impératif commercial, les exposants se doivent de proposer des innovations au public international réuni (50 000 visiteurs). Que l’on se rassure, comme Macin-tosh avec son iPad, on fait souvent du neuf avec du vieux. Toute création présen-tée n’a pas forcément le goût de la nouveauté, du frais,… bref du jamais vu. C’est

le cas, par exemple, de la Responsabilité Sociale des Entreprises. Des pan-neaux quadri immenses vantaient l’implication et la préoccupation de toutes les entreprises pour le bien-être social et économique de leur environne-

ment (employés, fournisseurs, etc.). Une sorte d’extension de la responsabi-lité environnementale aux sphères sociales et économiques. On attend de voir les résultats de toute cette dégoulinade de bons sentiments enrobés d’un

marketing tapageur. Mais la véritable innovation se cachait ailleurs. C’est le Brésil, pays du « tout est possible » qui, sans aucun conteste, remporte la palme cette année avec une nouvelle variété de raisin. Les producteurs brésiliens ont, cette fois-ci, franchi une nouvelle frontière. Il y aura un avant et un après. Cette variété doit être considé-rée comme le chaînon manquant entre l’industrie horticole et… celle des arômes artificiels, pas moins ! Un mix entre les parfums à deux sous vendus dans le quartier de Barbès et les bonbons gélifiés fabriqués au Kazakhstan avec de la graisse de yack. Messieurs les généticiens, arrêtez vos mixtures et revenez au goût ! Mais, comme disait ma grand-mère : « à chacun son mauvais goût ».

Denis Loeillet

S ommaire En direct des marchés

p. 3

JANVIER 2010 • Avocat : Les pirates à l’assaut du marché de l’avocat d’été ? —

Sécheresse en Californie : un problème de taille pour l’avocat... — Mexique : grêle et gel dans le Michoacán — Halls s’installe en France.

• Banane : Record de consommation de banane en France en 2009 — Banane d’Equateur : bilan 2009 — Cercosporiose noire du bananier : après St Vincent, c'est Ste Lucie qui vient d'être touchée — Banane du Costa Rica : la filière devrait retrouver le sourire en 2010 après une année 2009 difficile.

• Agrumes (orange, petits agrumes et pomelo) : Marché du jus concentré : des signes contradictoires, mais des prix toujours à la hausse ! — Abandon du programme d’éradication du greening dans la région de Sao Paulo au Brésil — Les environnementalistes en herbe, ou les dangers de la pensée unique — Vente de plants certifiés en Espagne : de mal en pis — Le Nadorcott — Pomelo de Floride : une prévision de production revue à la baisse — Le greening continue de s’étendre au Mexique — Une initiative à saluer : les producteurs de pomelo d’Afrique du Sud relancent des actions de promotion — L’espoir renaît pour les agrumiculteurs marocains de la région de Guerdane.

• Exotiques : Tension sur le marché du gingembre — Développement en vue de la production de grenade en Tunisie — Le marché japonais bientôt ouvert aux mangues péruviennes.

• Fret maritime & vie de la filière : « L’ODEADOM depuis 25 ans au service de l’agriculture d’outre-mer ».

Dossier du mois proposé par Pierre Gerbaud p. 13 MANGUE

• Marché européen de la mangue : triste campagne. • Marché européen de la mangue en 2009 mois par mois :

la mangue mal aimée. • Bilan de campagne mangue 2009 par origine : l’été plus profitable

que le reste de l’année. • Mangue de Côte d’Ivoire — Préparation de la campagne 2010 :

Une meilleure production et pourtant de l’inquiétude. • Fiche pays producteur : la mangue en Côte d’Ivoire. • Panorama statistique : monde, UE, USA, Japon. • Défauts de qualité de la mangue. • Les principales variétés de mangue.

Prix de gros en Europe p. 43 Janvier 2010

Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement Département Performances des systèmes de production et de transformation tropicaux

Editeur Cirad TA B-26/PS4 34398 Montpellier cedex 5 France Tél : 33 (0) 4 67 61 71 41 Fax : 33 (0) 4 67 61 59 28 Email : [email protected] http://passionfruit.cirad.fr Directeur de publication Hubert de Bon Directeurs de la rédaction Denis Loeillet et Eric Imbert Rédactrice en chef Catherine Sanchez Infographie Martine Duportal Iconographie Régis Domergue Site internet Unité multimédia (Cirad) Chef de publicité Eric Imbert Abonnements Christian Clouet Traducteur Simon Barnard Imprimeur Pure Impression Rue de la Mourre Espace Com. Fréjorgues Est 34130 Mauguio, France Deux versions française et anglaise ISSN Français : 1256-544X Anglais : 1256-5458 CPPAP Français : 0711 E 88281 Anglais : 0711 R 88282 © Copyright Cirad

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11 numéros par an

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s'installe en FRANCE

Afrique du SudSwaziland

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IsraëlKenyaPérouCrète

Chili

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3 n°175 Février 2010

En direct des marchés

Avocat

Janvier 2010 Le marché s’est montré difficile. D’une part, la demande est restée assez lente, notamment en raison de températures anormalement basses pour la saison qui ont pesé sur la consommation. D’autre part, l’approvisionnement a été particuliè-rement important. Les volumes de varié-tés vertes livrés dans l’UE ont été très modérés, à cause d’un déficit de produc-tion de l’Espagne et de volumes de Pin-kerton et Fuerte d’Israël limités durant la deuxième quinzaine du fait d’intempéries. Cependant, les apports de Hass ont été extrêmement larges. La présence mexi-caine est restée très timide, mais la cam-pagne chilienne s’est prolongée et n’a commencé à décliner qu’en fin de mois. Par ailleurs, les apports espagnols de Hass se sont développés à un rythme assez soutenu. Les prix ont affiché un niveau très inférieur à la moyenne, en particulier en Hass.

Avocat - France - Prix import

0.00.40.81.21.62.02.42.8

O N D J F M A M J J A S

euro

/kg

09/10 08/09 07/08

Variétés

Comparaison

mois précédent

moyenne des 2 dernières

années Vertes - 17 %

Hass + 51 %

V O L U M E S

V O L U M E S

Origines

Comparaison

Observations

Cumul /moyenne

cumul des 2 dernières

années

mois précédent

moyenne des 2 dernières

années

Chili + 298 % Déclin des apports dans l’UE beaucoup plus tardif que les saisons précéden-tes. Volumes très supérieurs à la moyenne. + 119 %

Mexique - 28 % Arrivages de Hass stables et modérés durant tout le mois. - 23 %

Espagne = = Exportations revenues à un niveau moyen. Envois de variétés vertes toujours nettement déficitaires, mais développement rapide de la saison de Hass. - 12 %

Israël + 2 % Apports de variétés vertes moyens durant la première quinzaine, puis très légers. Développement limité des arrivages de Hass. + 7 %

Variétés Prix moyen

mensuel euros/colis

Par rapport à moyenne des 2 dernières

années

Vertes 5.25-5.75 - 19 %

Hass 5.50-6.00 - 31 %

P R I X

Les pirates à l’assaut du marché de l’avocat d’été ? La recrudescence des actes de piraterie dans le golfe d’Aden et l’explosion des surprimes d’assurance pour les navires marchands desservant cette région ont conduit les compagnies maritimes à augmenter fortement leurs tarifs de fret. L’avocat et les autres fruits et légumes frais exportés du Kenya par bateau sont fortement touchés par cette mesure : le prix du transport d’un conteneur entre Nairobi et l’Europe a augmenté de 2 500 USD, selon FPEAK, association des exportateurs kenyans de produits frais. Ces surcoûts auraient coû-té plus de 12 millions d’USD à la fi-lière depuis le mois d’octobre. La zone est tellement peu sûre que le contournement par l’ouest de l’Afrique est même envisagé.

Source : Andina

Sécheresse en Californie : un problème de taille pour l’a-vocat... Le démarrage de la campa-gne d’avocat de Californie est plus que poussif. Malgré une récolte esti-mée à plus de 210 000 t, la deuxième plus importante de la décennie, le cumul des volumes expédiés jusqu’à mi-février demeure limité. C’est la sécheresse touchant le sud de l’état qui explique ce retard : faute de pluie, les fruits manquent de calibre dans les comtés de San Diego, Riverside et Orange, qui assurent les trois quarts des envois durant la première partie de saison. Ainsi, le marché américain risque fort d’être surapprovisionné de

mai à juin. Les exportateurs péru-viens, qui auraient pourtant besoin de ce marché nouvellement accessible au vu d’une récolte de Hass record d’environ 50 000 t, risquent fort d’a-voir des difficultés à percer. Une mau-vaise nouvelle aussi pour le marché communautaire européen, seul dé-bouché alternatif d’envergure…

Sources : The Packer, CIRAD

Mexique : grêle et gel dans le Michoacán. Un épisode de gel et des averses de grêle ont touché début février les vergers d’avocat du Michoacán, qui assurent plus de 90 % de la production du pays. Une grande part des principales communes de production (Uruapan, Ario, Nuevo Parangaricutiro) a été touchée. Un chiffrage des dégâts est en train d’ê-tre effectué. Une part significative de la récolte 2010-11 pourrait avoir été perdue, la floraison étant en cours.

Source : Quadratin

Halls s’installe en France. HL Hall & Sons, producteur et importa-teur d’avocat, étend sa présence en Europe. Un nouveau site disposant d’un entrepôt frigorifique et de cham-bres de mûrissage a ouvert ses por-tes en France début février sur le MIN de Rungis. Il sera dirigé par François Bellivier. L’objectif affiché par Paul Devlin, directeur de HL Hall (International) Ltd basé dans le Kent (UK), est de se rapprocher de la clien-tèle française et du continent.

Source : CIRAD

Fruits et légumes frais — Kenya — Importations européennes en tonnes 2004 2005 2006 2007 2008

Haricot vert 29 452 30 442 34 620 37 548 38 340 Pois mangetout 7 986 10 528 11 176 12 152 12 806 Avocat 16 236 15 458 13 641 12 000 11 868 Divers légumes 9 804 6 328 5 249 4 674 4 229 Piment 195 473 581 1 128 1 978 Aubergine 542 857 1 039 1 209 1 052 Chou 195 372 408 605 875 Fruit de la passion et divers exotiques 1 171 4 620 947 1 349 845 Source : EUROSTAT

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Février 2010 n°175 4

En direct des marchés

Banane

Janvier 2010 Le bilan du mois est assez décevant, bien que l’offre semble avoir été plutôt conte-nue. Côté origines dollar, les arrivages du Costa Rica ont été plus importants que les deux années passées, mais sont res-tés inférieurs à la normale, en particulier en fin de mois en raison de pluies ayant limité les chargements durant la première décade. Par ailleurs, les apports des au-tres pays fournisseurs d’Amérique latine n’ont été que moyens (Colombie) ou défi-citaires, les exportateurs équatoriens ayant expédié plus massivement que les autres années des volumes vers la Médi-terranée au détriment des autres marchés dont l’UE. De même, les volumes des Antilles françaises ont été plutôt déficitai-res, tout comme ceux en provenance d’Afrique, avec des apports ivoiriens moyens et des volumes du Cameroun et du Ghana plutôt modérés.

Cependant, la demande a tardé à se re-lancer après les fêtes de fin d’année. Le froid intense qui a régné sur la majeure partie de l’UE durant la quasi-totalité du mois semble avoir nettement freiné la consommation. Par ailleurs, les difficultés logistiques liées à la neige ont fortement pesé sur l’activité, certains marchés comme le Royaume-Uni se trouvant tota-lement paralysés. Les ventes n’ont réelle-ment commencé à se redynamiser qu’à partir de mi-janvier. Dans ce contexte, le mouvement saisonnier de hausse des cours s’est fait attendre et n’a commencé à se dessiner que durant la dernière par-tie du mois.

La situation a été tout aussi difficile en Europe du Sud, malgré un froid moins intense. La demande est restée très lente en Italie, alors que l’importance des volu-mes de platano canarien a pesé sur l’é-quilibre du marché espagnol.

EUROPE — PRIX DETAIL

Janvier 2010 Comparaison

type euro/kg Janvier 2009

moyenne des 2 dernières

années France normal 1.30 - 2 % - 5 % promotion 1.12 - 7 % - 8 % Allemagne normal 0.84 - 25 % - 28 % discount 0.68 - 26 % - 30 % UK (en £/kg) conditionné 0.94 - 21 % - 17 % vrac 0.64 + 1 % - 26 % Espagne plátano 1.81 - 7 % - 3 % banano 1.38 0 % - 4 %

Pays

Record de consommation de banane en France en 2009. A contresens de l’évolution des mar-chés européen (- 8 % chiffre provi-soire) et américain (- 11 % chiffre provisoire), le marché bananier fran-çais progresse encore en 2009. D’a-près nos sources, cette progression aurait été de 5 % par rapport à 2008, pour atteindre 557 000 tonnes. Un record absolu ! L’augmentation est régulière depuis 2007. Entre 2006 et 2009, le marché s’est accru de 14 %. La consommation annuelle par habi-tant serait de l’ordre de 9 kg… en-core très loin cependant des 11 ou 12 kg de moyenne pour l’UE.

Source : CIRAD Banane d’Equateur : bilan

2009. En attendant les données douanières, les chiffres de l’Associa-tion des Exportateurs de Banane d’Equateur (AEBE) permettent de tirer un premier bilan chiffré de l’an-née 2009. Avec 268 millions de colis, les exportations globales marque-raient une progression de 7 % par rapport à 2008. La forte récession économique en Russie et le déficit de production du Costa Rica ont entraî-né des modifications de la répartition des volumes par marché. Les quanti-tés destinées au marché nord-américain semblent avoir affiché une forte hausse (+ 34 %). En revanche, les exportations vers la Russie se-raient en baisse d’environ 3 %. Les volumes destinés à l’Europe du Nord et à la Méditerranée auraient pro-gressé de respectivement 4 et 5 %.

Source : AEBE

E U R O P E

EUROPE — PRIX IMPORT ALDI Comparaison

mois précédent

moyenne des 2 dernières

années

12.48 - 1 % - 5 %

Janvier 2010

euro/colis

0.67

J F M A M J J A S O N D

euro

/kg

2010 2009 2008

Europe - Prix import Aldi (GlobalGap)

Banane - Janvier à novembre 2009 (provisoire)

en tonnes 2006 2007 2008 2009 Ecart 2009/2008

Importations par l'UE-27 4 028 196 4 328 351 4 517 530 4 137 382 - 8 % MFN 3 248 915 3 601 393 3 736 406 3 312 194 - 11 %

ACP Caraïbes & autres 325 343 319 743 283 635 353 904 + 25 % ACP Afrique 453 939 407 215 497 489 471 284 - 5 %

Importations par les Etats-Unis 3 546 862 3 690 092 3 649 804 3 250 675 - 11 % Sources : USDA, EUROSTAT

487507

533557

2006 2007 2008 2009

Sources : douanes, Cirad

tonn

es

Banane - France Approvisionnement net

© R

égis

Dom

ergu

e

000

tonn

es

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5 n°175 Février 2010

En direct des marchés

Banane

USA — PRIX IMPORT Comparaison

mois précédent

moyenne des 2 dernières

années 14.76 0 % + 10 %

Janvier 2010

USD/colis

E T A T S

U N I S

14.8

J F M A M J J A S O N D

USD

/col

is

2010 2009 2008

Etats-Unis - Prix vert (spot)

R U S S I E

10.3

J F M A M J J A S O N D

USD

/col

is

2010 2009 2008

Russie - Prix vert

EUROPE — VOLUMES IMPORTES — JANVIER 2010

Origine décembre 2009 janvier 2009 cumul janvier 2009

Antilles - 12 % - 12 % Cameroun/Ghana + 6 % + 6 % Surinam + 29 % + 29 % Canaries = + 23 % + 23 % Dollar : nd nd

Equateur - 19 % - 19 % Colombie - 5 % - 5 %

Costa Rica nd nd

Comparaison

CANARIES — PRIX IMPORT* Comparaison

mois précédent

moyenne des 2 dernières

années

11.10 - 17 % - 43 %

Janvier 2010

euros/colis

C A N A R I E S

11.1

J F M A M J J A S O N D

euro

/col

is

2010 2009 2008

Espagne - Prix vert platano*

* équivalent colis 18.5 kg

RUSSIE — PRIX IMPORT Comparaison

mois précédent

moyenne des 2 dernières

années 10.25 + 2 % - 21 %

Janvier 2010

USD/colis

Cercosporiose noire du bananier : après St Vincent, c'est Ste Lucie qui vient d'être touchée. En l'espace de quelques semaines, la cercospo-riose noire a fait une nouvelle per-cée dans les Caraïbes. Après St Vincent en décembre 2009, c'est désormais Ste Lucie qui a officiel-lement déclaré la présence de la maladie sur son territoire. Elle me-nace désormais directement la production de banane de la Marti-nique. Des environs de Castries, la capitale, où elle a été découverte, aux côtes les plus proches de la Martinique, il n'y a en effet qu'un peu plus de 40 km de distance. Par ailleurs, les échanges avec la Mar-tinique comme d'ailleurs avec la Guadeloupe sont nombreux dans cette zone. Bien qu'on ne puisse pas écarter les risques d'une dis-sémination naturelle des spores du champignon par le vent, la trans-mission de la maladie à longue distance et d'une île à l'autre résul-terait de transferts incontrôlés de matériel végétal infecté.

Source : CIRAD

Banane du Costa Rica : la filière devrait re-trouver le sourire en 2010 après une année 2009 diffi-cile. L’année 2009 a été difficile pour la filière banane costari-cienne, touchée par des inondations qui ont endommagé 10 000 ha fin 2008. Les 88 mil-lions de colis exportés marquent une baisse

de 25 % par rapport au niveau connu l’année précédente. Les perspectives apparaissent plus favorables en 2010. Les inondations du début d’année, qui ont touché 3 000 ha pendant une courte durée (24 heures), n’ont pas eu d’effet significatif sur la produc-tion. Ainsi, avec 44 500 ha, les surfa-ces productives atteindraient un ni-veau aussi soutenu qu’en 2008. Si les conditions météorologiques continuent d’être favorables, le Costa Rica devrait être en mesure d’exporter environ 110 millions de colis cette année.

Source : Corbana

110

88103

113.6108.188.7

98.8104.8

44.543.842.841.142.341.8 44.334.3

2003 2005 2007 2009

2010 : prévisions / Source : Corbana

exportations (millions colis)surfaces (1 000 ha)

Banane - Costa Rica - Evolution des surfaces et des exportations

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Février 2010 n°175 6

En direct des marchés

Orange

Janvier 2010 Le marché de l’orange est resté faible-ment approvisionné et très satisfaisant. La campagne espagnole de Naveline s’est terminée dès la première quinzaine du mois en raison de la faiblesse de la production. L’offre de cette origine est restée nettement déficitaire durant le reste du mois, la production des variétés ayant pris le relais (Navel puis premières Navelate en fin de mois) étant elle aussi sensiblement inférieure à la normale. Dans ce contexte, les prix des oranges de table se sont maintenus à un niveau très soutenu, malgré une demande assez lente en fin de mois et la qualité irrégu-lière de certains lots de Naveline puis de Navel (surmaturité). La présence des origines complétant l’approvisionnement est donc restée marquée (Navel du Maroc et d’Egypte, Washington sanguine du Maroc). Le démarrage de la saison de Maltaise a été difficile, avec une surabon-dance de petits fruits.

Type

Comparaison

mois précédent

moyenne des 2 dernières

années Orange de table - 32 %

Orange à jus = nd

V O L U M E S

V O L U M E S

Variétés par

origines

Comparaison

Observations

Cumul /moyenne

cumul des 2 dernières

années

mois précédent

moyenne des 2 dernières

années

Naveline/Navel d’Espagne = - 32 % Précocité du déclin de la campagne de Naveline et du démarrage de celle de

Navel. Apports nettement inférieurs à la moyenne. - 22 %

Maltaise de Tunisie - 39 % Apports inférieurs à la moyenne en raison d’un démarrage plutôt tardif de la

saison. - 39 %

Type Prix moyen

mensuel euros/colis

15 kg

Par rapport à moyenne des 2 dernières

années Orange de table 11.10 + 18 %

Orange à jus 11.50 nd

P R I X

0.00.10.20.30.40.50.60.70.80.9

O N D J F M A M J J A S

euro

/kg

09/10 08/09 07/08

Orange - France - Prix import

Marché du jus concentré : des signes contradictoires, mais des prix toujours à la hausse ! Au Brésil, l’ATO (Agricultural Trade Office) a revu de plus de 20 millions de caisses culture la prévision de récolte d’o-range 2009-10 de la région de Sao Paulo. Avec 330 millions de caisses culture (environ 13.5 millions de tonnes), la production resterait néanmoins inférieure de 6 % à la moyenne de ces quatre dernières années. Cette nouvelle n’a pas affecté les marchés. La hausse des cours s’est poursuivie sur le marché physique : la tonne de concentré cotait 1 800 USD rendu Rotterdam début février, contre 1 550 courant janvier. Des pertes significatives de production ont été confirmées en Floride, suite à la vague de froid de janvier. Avec une nouvelle estima-tion à 129 millions de caisses culture de 90 livres (5.3 millions de tonnes), la production floridienne égalerait celle de 2006-07, la plus faible enregistrée depuis le début des années 90.

Sources : Foodnews, FDOC, CIRAD

Abandon du programme d’éradication du greening dans la région de Sao Paulo au Brésil. Fundecitrus, associa-tion de défense de la citriculture brésilienne, a voté en décembre l’abandon de son programme d’éra-dication du greening dans la région de Sao Paulo. L’équipe en charge du contrôle sanitaire passera de 1 400 inspecteurs à 150 ou 200. Les dirigeants considèrent que la maladie, qui touche près de 230 communes de l’état, ne peut plus être contrôlée et recommandent la mise en place d’aides financières pour permettre aux producteurs de renouveler leurs vergers. La balle est maintenant dans le camp du secrétariat à l’agriculture de l’état.

Source : FoodNews

Les environnementalistes en herbe, ou les dangers de la pensée unique…

La défense de l’environnement est bien évidemment une noble cause. Pour autant, justifie-t-elle des méthodes journalistiques qui consistent à instruire les reportages à charge pour chas-ser le scoop ?

Le dernier produit agricole à figurer dans la trop longue liste des dégâts collatéraux de ce sport à la mode est le jus d’o-range. La chaîne de télévision ARTE, à juste titre reconnue pour la qualité de ses program-mes, a récemment diffusé un petit reportage dans son maga-zine « Globalmag ». Le journa-liste y fustige les « 1 000 litres d’eau gaspillés pour la produc-tion d’un litre de jus d’orange » et conclut par « la soif de vita-mine C peut nuire à l’environne-ment ». Certes, l’eau est un bien précieux, mais c’est aussi un bien renouvelable en Floride et dans l’état de Sao Paulo au Brésil, d’où provient la quasi-totalité du jus d’orange consom-mé dans le monde. Ce genre d’approximation, doublée d’une conclusion aussi lapidaire qu’assassine, n’est pas sans conséquences sur des filières qui, outre leur importance éco-nomique et sociale capitale dans certains pays, jouent aussi un rôle résolument positif sur la santé humaine.

Messieurs les journalistes, qui bénéficiez de l’audience d’un large public, veillez à élever la qualité de vos ana-lyses avant de pré-tendre à éveiller nos consciences.

Eric Imbert

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7 n°175 Février 2010

En direct des marchés

Petits agrumes

Janvier 2010 Le marché a continué d’être très satisfai-sant, malgré une offre globale revenue à un niveau proche de la moyenne. Pour-tant, le déficit de l’Espagne, principal pays fournisseur, s’est creusé avec des volu-mes de Clemenvilla normaux, mais une offre en clémentine très limitée en raison de la fin précoce de la Nules. Cependant, les livraisons de clémentine Nour du Ma-roc ont été plus importantes, malgré une production déficitaire, car les envois ont été concentrés vers l’UE. Quelques lots de clémentine de Corse, de Minneola d’Israël et de Turquie et les premières Or d’Israël et Ortanique d’Espagne ont com-plété l’offre. Le froid a permis de conser-ver un niveau de demande satisfaisant, malgré la qualité parfois hétérogène de certains lots (maturité avancée de la pro-duction, froid en Espagne, pluies au Ma-roc, etc.). Ainsi, les prix se sont mainte-nus à un niveau sensiblement supérieur à la moyenne.

Variétés

Comparaison

mois précédent

moyenne des 2 dernières

années Clémentine + 7 %

Autres petits agrumes - 2 %

V O L U M E S

V O L U M E S

Variétés par

origines

Comparaison

Observations

Cumul /moyenne

cumul des 2 dernières

années mois

précédent moyenne des 2 dernières

années Clémentine d’Espagne - 18 % Déficit d’apports s’accroissant. Déclin précoce de la variété Nules en raison

du niveau limité de la production. Premières Hernandine dès mi-janvier. - 7 %

Clemenvilla d’Espagne - 3 % Volumes quasi normaux. Qualité hétérogène de certains lots après la vague

de froid. - 14 %

Clémentine du Maroc = + 224 % Production de Nour nettement déficitaire, mais envois concentrés vers l’UE.

Volumes sensiblement supérieurs à la moyenne. + 55 %

Clémentine de Corse + 66 % Derniers apports, plus importants que les saisons précédentes, durant la

première quinzaine. + 27 %

Variétés Prix moyen

mensuel euros/kg

Par rapport à moyenne des 2 dernières

années

Clémentine 0.94 + 10 %

Autres petits agrumes 0.90 - 3 %

P R I X

0.00.30.60.91.21.51.82.12.42.7

S O N D J F M A M

euro

/kg

09/10 08/09 07/08

Petits agrumes - France - Prix import

Vente de plants certifiés en Espagne : de mal en pis... Les résultats économiques, jusqu’alors excellents cette campagne, ne doi-vent pas faire oublier qu’une grande partie du secteur citricole espagnol va mal. L’analyse du registre 2008-09 de ventes de plants certifiés du dé-partement de l’agriculture de la Com-munauté Valencienne, qui recense environ 80 % des ventes totales de matériel végétal en Espagne, le mon-tre clairement. Outre la confirmation de la tendance à la baisse, c’est sur-tout, l’ampleur du recul qui marque les esprits : les 1.9 million de plants commercialisés en 2008-09 repré-sentent à peine plus de 40 % du niveau moyen connu durant toute la première partie des années 2000. Toutes les familles sont touchées. Près de 1.3 million d’orangers ont été vendus, contre 2 à 3 millions entre 2003 et 2007. Le recul le plus mar-qué touche les petits agrumes, fleu-ron de la citriculture espagnole. Les ventes de plants, qui dépassaient les 2 millions d’unités jusqu’en 2005, sont passées sous la barre des 500 000 unités. Les hybrides tardifs, qui bénéficient pourtant des mesures d’incitation du plan de reconversion variétale, reculent eux aussi.

Source : Generalitat Valenciana/ CAPA-Las Provincias

Le Nadorcott. Cet hybride naturel du Murcott est originaire du Maroc. Les fruits ont une taille moyenne à petite et sont faciles à peler comme les clémenti-nes. Ils présentent une forme irrégu-lière et légèrement aplatie comme le Murcott. De maturité tardive (vers la mi-février), cette variété ne présente pas de pépins. La pulpe est tendre et fondante avec une forte proportion de jus et d’acides qui lui confèrent un goût bien caractéristique. Le potentiel d’exportation de cette saison est d’environ 120 000 à 130 000 tonnes en Espagne et 24 000 tonnes au Maroc. Cette variété est aussi plan-tée en Afrique du Sud.

Sources : Soler, Saunt

0.0

1.0

2.0

3.0

4.0

97/98 99/00 01/02 03/04 05/06 07/08

Milli

ons

Source : Conser. Agri. Valencia

orangepetits agrumes

Agrumes - Espagne - Ventes de plants certifiés dans la Communauté

valencienne

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Février 2010 n°175 8

En direct des marchés

Pomelo

Janvier 2010 Le marché est resté en demi-teinte. La situation s’est améliorée pour la Floride. La vague de promotions de janvier a per-mis d’accélérer sérieusement le rythme de vente, alors que l’approvisionnement est resté léger, avec des stocks inférieurs à la normale en début de mois et des apports demeurant modérés. Le cours des cali-bres 40/48 s’est légèrement raffermi. En revanche, le marché est resté relativement lourd pour les petits fruits, principalement commercial isés en Europe du Nord (calibres 56/64). De même, le pomelo méditerranéen n’a bénéficié d’aucune embellie. Les ventes se sont légèrement accélérées, mais la pression de l’offre a continué d’être très forte. Les volumes israéliens n’ont été que moyens mais les envois turcs sont restés massifs, notam-ment vers les Pays-Bas et l’Allemagne (envois plus importants dans l’UE cette saison au détriment de l’Europe de l’Est).

V O L U M E S

Type

Comparaison

mois précédent

moyenne des 2 dernières

années Type tropical = - 25 %

Type méditerranéen + 9 %

V O L U M E S

Origines

Comparaison

Observations

Cumul /moyenne

cumul des 2 dernières

années mois

précédent moyenne des 2 dernières

années

Floride = - 25 % Remontée des apports après la trêve de décembre, mais mouvement plus lent et d’une moindre intensité que les saisons passées. - 17 %

Israël - 5 % Volumes restant légers durant la première quinzaine, puis remontant progressivement, mais demeurant légèrement inférieurs à la moyenne. + 3 %

Turquie + 41 % Livraisons dans l’UE recouvrant un niveau nettement supérieur à la moyenne (récolte importante, exportations vers l’Europe de l’Est plus limitées). + 31 %

P R I X

Type Prix moyen

mensuel euros/colis eq. 17 kg

Par rapport à moyenne des 2 dernières

années

Type tropical 15.50-16.00 + 5 %

Type méditerranéen 10.00-10.50 - 7 %

0.50.60.70.80.91.01.1

O N D J F M A M J J A S

euro

/kg

09/10 08/09 07/08

Pomelo - France - Prix import

que colis exporté, qui passera à 0.60 rand en 2010 (soit environ 6 centi-mes d’euro par colis).

Source : Summercitrus.com

L’espoir renaît pour les agrumiculteurs marocains de la région de Guerdane. En ges-tation depuis la fin des années 90, le projet d’adduction d’eau du barrage d’Aoulouz aux 10 000 ha d’agrumes de la région de Sebt El Guerdane, distante de 90 km, est opérationnel. Fortement touchée par la séche-resse, une partie de ces vergers situés entre Taroudant et Agadir avait dû être abandonnée. C’est une véri-table bouffée d’oxygène pour les producteurs de la région, qui crai-gnent néanmoins que les 4 000 m3 disponibles par hectare et par an soient insuffisants au regard des besoins en eau estimés entre 6 000 et 8 000 m3 pour des exploitations bien équipées.

Source : lavieeco.com—M. El Maâroufi

Pomelo de Floride : une prévision de production revue à la baisse. Quoique épargnée par le gel, la production 2009-10 de po-melo de Floride a été revue à la baisse. En passant sous la barre des 19 millions de caisses culture, la récolte atteint son plus bas niveau de la période post ouragans et accuse une baisse de 25 % par rapport à la moyenne de ces trois dernières an-nées. Un manque de croissance des fruits est à l’origine de cette baisse : si les disponibilités en calibres 40 et 48 apparaissent similaires à celles de la saison passée, les volumes de calibre 36 sont nettement déficitaires.

Source : USDA

Le greening continue de s’étendre au Mexique. Cinq arbres infectés par le greening ont été détectés à l’extrême sud-est du Mexique, dans l’état du Quintana Roo. La présence de la maladie avait déjà été mise en évidence dans le Yucatán puis dans le Sinaloa et le Nayarit en 2009.

Source : agra-net.com

Une initiative à saluer : les producteurs de pomelo d’Afri-que du Sud relancent des ac-tions de promotion. Les produc-teurs sud-africains ont décidé de se mobiliser face à une consommation de pomelo déclinante. Un budget a été voté par l’association des produc-teurs d’agrumes (Citrus Growers Association) pour mener des actions de promotion des ventes durant l’été 2010 au Royaume-Uni et au Japon. La campagne, qui durera de mai à juillet, sera basée sur des dégusta-tions en magasin et sur des annon-ces dans la presse. Elle sera finan-cée par une hausse de 0.20 rand de la taxe parafiscale prélevée sur cha- © R

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9 n°175 Février 2010

En direct des marchés

Ananas

Janvier 2010 Au cours des deux premières semaines de janvier, la situation du marché de l’a-nanas a été difficile, marquée par un repli de la demande. En effet, la période qui suit les fêtes de fin d’année profite géné-ralement assez peu aux ventes de fruits exotiques. La baisse de la demande a été suivie par un tassement des prix et par la constitution de quelques lots de resserre. Au cours de la deuxième quinzaine, l’offre de Sweet en provenance du Costa Rica a été moins importante que prévu, les fortes pluies dans les régions de production ayant également affecté la qualité de certains des fruits exportés. Cette réduc-tion de l’offre permit un raffermissement des cours en fin du mois, alors que la demande restait limitée.

Les ventes ont été très calmes pour le Cayenne tout au long du mois. L’essentiel de l’offre, très faible, a continué de s’é-couler vers le marché russe en prévision des fêtes du nouvel an orthodoxe.

La demande sur le marché de l’ananas avion a été très affectée par les intempé-ries de début janvier. L’origine la plus régulière, tant par les volumes que par la qualité des fruits, a été le Cameroun. Les ananas du Bénin et du Ghana ont quant à eux été plus irréguliers, manquant sou-vent de coloration. Les lots de Pain de sucre, quoique limités, se sont vendus tout au long du mois entre 1.90 et 2.00 euros/kg.

Dans l’ensemble, la situation a été plutôt bonne sur le marché du Victoria. Malgré une offre qui n’a cessé de décroître et une demande peu tonique, les cours se sont maintenus à un niveau assez élevé. Au cours de la dernière semaine, l’ab-sence de fruits de l’île Maurice a contri-bué à raffermir les prix pour les quelques lots de la Réunion présents.

Tension sur le marché du gingembre. Après plusieurs saisons difficiles, le marché mondial du gingembre frais semble avoir re-trouvé la santé. Les prix pratiqués sur le marché mondial se sont redres-sés : le colis de 13 kg de rhizomes cotait plus de 20 euros début janvier sur le MIN de Rungis, contre à peine 10 euros en temps nor-mal. C’est le déficit de la produc-tion chinoise qui explique cette re-prise. Deuxième producteur mondial après l’Inde, la Chine tient le haut du pavé dans le classement des princi-paux pays exportateurs en contrôlant près des deux tiers du commerce mondial, loin devant le Népal et la Thaïlande. Les conditions météorolo-giques ont été difficiles dans l’Empire du milieu, alors que les mauvais ré-sultats économiques des saisons précédentes avaient conduit à une réduction des surfaces en culture. Le retard de la récolte du premier pro-ducteur mondial, l’Inde, a aussi joué un rôle. Selon les opérateurs, l’entrée

E U R O P E

ANANAS — PRIX IMPORT

Semaines 1 à 4 Min Max

Par avion (euro/kg)

Cayenne lisse Victoria

1.70 3.10

1.95 3.70

Par bateau (euro/colis)

Cayenne lisse Sweet

5.50 6.00

7.50 9.50

ANANAS — PRIX IMPORT EN FRANCE — PRINCIPALES ORIGINES Semaines 2010 1 2 3 4

Par avion (euro/kg) Cayenne lisse Bénin 1.80-1.90 - 1.80-1.90 1.80-1.90 Cameroun 1.75-1.90 1.80-1.90 1.80-1.90 1.80-1.90 Ghana 1.70-1.75 1.70-1.80 1.70-1.80 1.70-1.80 Togo 1.90-1.95 1.90-1.95 - - Victoria Réunion 3.20-3.70 3.30-3.50 3.30-3.50 3.30-3.50 Maurice 3.10-3.30 3.10-3.30 3.10-3.30 -

Par bateau (euro/colis) Cayenne lisse Côte d’Ivoire 6.00-7.50 6.50-7.50 5.50-7.50 5.50-7.50 Sweet Côte d’Ivoire 7.00-9.50 7.00-9.50 7.00-9.00 7.00-9.00 Cameroun 7.00-9.50 7.00-9.50 7.00-9.00 7.00-9.00 Ghana 7.00-9.50 7.00-9.50 7.00-9.00 7.00-9.00 Costa Rica 6.00-8.00 6.00-7.00 6.00-8.00 7.50-8.50 Victoria (euro/kg) Côte d’Ivoire - - - 2.00-2.50

sur le marché fin février-début mars de cet acteur important à l’export ne devrait pas changer la donne.

Source : Financialexpress.com

Développement en vue de la production de grenade

en Tunisie. Le gouvernorat de Gabès a lancé un programme visant

à développer les plantations de gre-nadiers. L’objectif est d’augmenter de 20 % la production, qui était d’environ 27 000 t en 2009. La région de Ga-bes, située dans le sud du pays, do-mine une production nationale tuni-sienne estimée à environ 75 000 t, devant Béjà et Kairouan. La Tunisie a exporté un peu plus de 4 400 t de grenade en 2008, principalement vers la Lybie (3 400 t) et l’UE (650 t).

Source : Gifruit

Le marché japonais bientôt ouvert aux mangues péruvien-nes. Les autorités japonaises ont validé début 2009 le traitement de désinsectisation à l’eau chaude. Selon le Senasa, service national péruvien en charge de la sécurité des produits agricoles, l’ouverture du marché japo-nais serait imminente. Une nouvelle victoire pour les exportateurs péru-viens, après l’autorisation d’exporter leurs avocats vers les Etats-Unis déli-vrée en début d’année.

Source : livinginperu.com

Gingembre — Importations européennes en tonnes 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Total extra UE, dont 24 444 28 163 29 907 34 660 35 595 40 940 Chine 13 181 15 779 18 472 19 874 18 978 26 904 Thaïlande 5 580 4 579 2 137 5 444 5 496 5 876 Inde 742 906 1 503 1 880 2 303 3 053 Brésil 3 175 3 533 4 720 4 513 4 511 2 047 Nigeria 414 2 142 1 931 1 658 1 697 1 241 Vietnam 60 24 85 286 667 570 Birmanie 73 56 105 161 116 162 Indonésie 58 52 60 89 115 141 Source : EUROSTAT - code 09101000

Gingembre (tonnes) Production (2008) Export (2007)

Monde 1 456 000 Monde 397 000 Inde 370 300 Chine 275 955 Chine 328 810 Népal 41 731 Indonésie 192 341 Thaïlande 29 922 Népal 176 602 Ethiopie 9 859 Nigeria 140 000 Inde 8 333 Source : FAO

photo © Guy Bréhinier

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Février 2010 n°175 10

En direct des marchés

Mangue

Janvier 2010 L’année 2010 a débuté par une crise du marché européen de la mangue. Si l’offre brésilienne, encore conséquente en dé-cembre, a rejoint début janvier son niveau annuel le plus bas, elle était largement compensée par les livraisons du Pérou, particulièrement importantes tout au long du mois. Les arrivages péruviens ont largement dépassé les capacités d’ab-sorption du marché européen, entraînant la formation de stocks. En début de mois, la demande a subi un retrait marqué, accentuant les difficultés d’écoulement des fruits disponibles. De nombreux lots se sont négociés entre 1.50 et 2.00 eu-ros/colis départ ports nord-européens. Cette situation était d’autant plus grave que les produits présentaient une qualité satisfaisante à leur arrivée en Europe. Le stockage prolongé a parfois provoqué la dégradation qualitative des fruits, intensi-fiant davantage les mauvaises conditions de marché. Par ailleurs, la prédominance de petits calibres dans l’offre péruvienne contribuait également à peser sur les transactions. En fin de mois, un allège-ment des arrivages du Pérou ainsi qu’une légère amélioration de la demande per-mettaient de stabiliser la chute des cours et d’entrevoir quelques signes de redres-sement des prix. Mais cette évolution semblait toutefois t imide. Dans ce contexte, les produits brésiliens et équa-toriens, noyés dans l’offre péruvienne, rencontraient d’importantes difficultés. Seules les Tommy Atkins du Brésil, li-vrées en très faibles quantités, parve-naient à se valoriser à un niveau de prix supérieur.

Le marché avion a également été pesant en janvier, avec des volumes du Pérou supérieurs à la demande. Le stockage des fruits entraînait une dégradation de la qualité nécessitant des ventes rapides et générant une érosion des cours. Ce mar-ché a par ailleurs été perturbé par la ré-ception de fruits péruviens de qualité avion mais expédiés par bateau. Propo-sés entre 2.00 et 2.50 euros/kg, ces pro-duits provoquaient une auto-concurrence au sein de l’origine, phénomène accru par la belle qualité de certains lots ba-teau accessibles à bas prix.

MANGUE — PRIX IMPORT SUR LE MARCHE FRANCAIS — en euros

Semaines 2010 1 2 3 4 Moyenne

janv. 10 Moyenne janv. 09

Par avion (kg)

Brésil Kent 2.50-3.00 2.00-2.50 - - 2.25-2.75 3.25-3.75

Pérou Kent 3.50-4.00 3.50-3.70 3.30-3.50 3.30-3.70 3.40-3.70 4.40-4.90

Par bateau (colis)

Brésil Kent 2.00-3.50 2.00-2.50 2.00-2.50 - 2.00-2.80 3.65-4.35

Pérou Kent 2.50-3.50 2.00-3.00 2.00-3.00 2.00-3.50 2.10-3.25 4.50-5.25

E U R O P E

MANGUE — ESTIMATIONS DES ARRIVAGES — en tonnes

Semaines 2010 1 2 3 4

Par avion

Brésil 10 5 5 6

Pérou 70 90 80 50

Par bateau

Brésil 500 310 460 460

Pérou 4 400 4 900 3 200 4 100

Equateur 60 80 60 -

Litchi

Janvier 2010 En janvier, seule la Réunion poursuivait ses exportations de litchi frais par avion. Les très faibles quantités réceptionnées permettaient un redressement très fort des prix de vente. La faible tenue des fruits entraînait une fin de campagne rapide.

Pour les litchis transportés par conteneurs maritimes depuis Madagascar, la situation se dé-tériorait très sensiblement et très rapidement. La consom-mation connaît traditionnel-lement un repli en pre-mière quinzaine de janvier et, cette année, il s’est avéré particulièrement marqué. Les chaînes de distribution se sont désintéressées rapi-dement du produit, limitant leurs com-mandes ou suspendant même leur appro-visionnement. Malgré des propositions de prix en chute libre et la mise en place d’actions de promotion, la demande res-tait quasi inexistante tout au long du mois. Parallèlement, la qualité des fruits se dégradait et accentuait la mauvaise orien-tation des conditions de marché. Les marchés extérieurs se fermaient un à un et les marchés de gros, saturés, ne four-nissaient plus de débouchés au regard des quantités encore disponibles. Les opérateurs étaient obligés de retrier sys-tématiquement les lots, occasionnant le

rebus de quantités croissantes de fruits. Les écarts de triage ont pesé, de ce fait, sur les moyennes de vente.

Les fruits d’Afrique du Sud, de meilleur calibrage et souvent d’arrivage plus récent, se sont mieux valorisés. Tou-

tefois, leur prix s’érodait également, le désintérêt des acheteurs se

faisant aussi sentir pour les fruits de cette origine. Cer-tains lots sud-africains évo-

luaient mal, avec des dévelop-pements fongiques notables qui

ont réduit le résultat des ventes.

LICHI — PRIX IMPORT SUR LE MARCHE FRANCAIS — en euros/kg

Semaines 2010 1 2 3 4

Moyenne janvier 2010

Moyenne janvier 2009

Par avion

Réunion br 10-12 10-12 - - 10-12 5.50-6.75

Par bateau

Afr. du Sud 1.80-2.40 1.50-2.00 1.50-2.00 1.50-1.80 1.60-2.05 1.90-2.20

Madagascar 1.20-1.30 0.70-1.10 0.50-1.00 0.50-0.80 0.70-1.05 0.75-0.85

br : frais branché / s : soufré

E U R O P E

LITCHI — ESTIMATIONS DES ARRIVAGES — en tonnes

Semaines 2010 1 2 3 4

Par avion

Réunion 5 2 - -

Par bateau

Afr. du Sud 520 1 240 160 -

Madagascar 2 000 3 000 2 000 -

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11 n°175 Février 2010

En direct des marchés

Fret

Janvier 2010 Alors que la performance du marché de l'affrètement pendant les cinq premières semaines de l'année a peut-être déçu arma-teurs et opérateurs, on peut considérer son évolution sous un autre angle. La moyenne TCE de janvier 2010 est environ 10 à 12 % en-dessous de celle de janvier 2009, mais les prix du carburant ont été 70 à 80 % plus élevés pendant la même période. A la diffé-rence de l'année dernière où l'activité était moindre et où les prix conteneurs avaient baissé jusqu'à la mi-février, le marché de l'affrètement a été actif dans l'ensemble et les retours inchangés ou très légèrement supérieurs, malgré un surplus de capacité.

Paradoxalement, les quantités plus impor-tantes de banane équatorienne vendues sur le marché spot cette année devraient bénéfi-cier aux affréteurs et opérateurs : aux pre-miers parce que cette année le marché spot de la banane en Équateur est moins trans-parent, avec un fort tonnage TC remis au marché spot, et aux seconds parce que le commerce de la banane a augmenté paral-lèlement à une rationalisation du nombre d'acteurs, Eastwind n'en faisant plus partie aujourd'hui. Si la saison à venir s'avère ef-fectivement importante, on peut raisonnablement considérer qu'à un moment la démolition de tant de vieux navires pendant ces 24 der-niers mois jouera un rôle significatif. Les opérateurs – en plus petit nom-bre – vont vouloir créer un pic et ensuite maintenir ces prix. S'ils réussissent à empêcher une chute du marché après Pâques, le poten-tiel pour le premier semestre pourrait effecti-vement s'avérer assez bon.

Mais, comme cela a souvent été dit, le com-merce de la banane seul ne peut pas géné-rer un pic : plusieurs sources sont nécessai-res pour stimuler la demande. Et les infor-mations préliminaires concernant les expor-tations de la saison à partir de l'hémisphère Sud ne sont pas encourageantes : les ex-portat ions de raisin devraient perdre 56 000 t, passant de 1.245 million de tonnes lors de la dernière saison à 1.189 million de tonnes en 2009-10. On prévoit une baisse de 33 % des exportations du Brésil, passant de 80 000 t en 2008-09 à 54 000 t cette année. Par contre, les exportations du Pé-rou gagneront 50 %, à 60 000 t contre 40 000 t l’année précédente. Malgré des problèmes au niveau production, les expor-

R E E F E R

US$cents/cubic foot x 30 jours

Grands reefers

Petits reefers

Janvier 2010 44 63

Janvier 2009 49 69

Janvier 2008 52 75

MARCHES SPOT Moyennes mensuelles

Semaines / Source : Reefer Trends

0255075

100125150175

1 5 9 131721 25293337 414549

Grands reefers

201020092008

US

Cen

ts /

Cub

ft x

30 jo

urs

Semaines / Source : Reefer Trends

025

5075

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« L’ODEADOM de-puis 25 ans au service de l’agriculture d’ou-tre-mer ». C’est le titre du bel ouvrage de 100 pages que vient de publier l’ODEA-DOM en partenariat avec l’IGN et qui retrace l’évolu-tion de l’agriculture d’outre-mer entre 1984 et 2009. Richement illustré de ta-bleaux, graphiques et pho-tographies, il est composé de quatre parties :

• Les évolutions de l’agriculture ultramarine • Des politiques publiques adaptées à l’ultrapériphéricité • L’évolution des missions et des activités de l’ODEADOM • Bilan et perspectives pour l’agriculture ultramarine

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tations de raisin d'Afrique du Sud devraient aussi augmenter, passant de 218 000 t à 230 000 t, et celles d'Argentine iraient jus-qu'à 65 500 t contre 54 000 t l’année d’a-vant. De leur côté, les exportations de raisin du Chili vont vraisemblablement baisser, à 780 000 t contre 853 000 t l'année dernière. Les exportations globales de pomme pour-raient augmenter de façon marginale (de 1.636 à 1.645 million de tonnes), l'augmen-tation des volumes expédiés par le Chili (+ 73 000 t) et le Brésil (+ 17 000 t), com-pensant une baisse probable des expédi-tions d'Afrique du Sud (- 1 000 t), de Nou-velle-Zélande (- 44 000 t) et d'Argentine (-35 000 t), selon les estimations de la World Apple and Pear Association (WAPA).

Si le marché de l'affrètement n'est pas sou-tenu par les exportations de fruits à noyau et à pépins, la pression augmentera sur la volaille, le poisson et le calamar afin de combler le manque. Et si le contentieux entre les Etats-Unis et la Russie sur la vo-laille n'est pas résolu et que les volumes de calamar de l'Atlantique Sud sont semblables ou inférieurs à ceux de l'année dernière, les prévisions à court terme pour les opérateurs sont bien moins optimistes ! Le fait que les prévisions d'exportations d'agrumes et de kiwi de l'hémisphère Sud paraissent plus positives ne change rien. Le mal aura été fait d'ici là !

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Sommaire

p. 14 Marché européen de la mangue : triste campagne

p. 16 Marché européen de la mangue en 2009 mois par mois : la mangue mal aimée

p. 21 Bilan de campagne mangue 2009 par origine : l’été plus profitable que le reste de l’année

p. 32 Mangue de Côte d’Ivoire — Préparation de la campagne 2010 : une meilleure production et pourtant de l’inquiétude

p. 34 Fiche pays producteur : la mangue en Côte d’Ivoire

p. 38 Défauts de qualité de la mangue

p. 40 Les principales variétés

p. 36 Panorama statistique : monde, UE, USA, Japon

E n ce début de campagne 2010 de commercialisation de la mangue, la grande préoccu-pation des opérateurs est de tourner rapidement la page de la précédente, qui fut une

année noire. En effet, elle a été plus difficile que les autres pour la plupart des origines four-nissant le marché européen. Comment ne pas y voir l’influence de facteurs exogènes se superposant aux flux et reflux habituels du marché de la mangue ? Si on évoquait fréquem-ment la crise économique internationale au dernier trimestre 2008 et ses effets sur les mar-chés, c’est bien sa concrétisation qui a jalonné 2009. L’argument peut paraître facile et convenu en cette période troublée. De fait, les données quantitatives précises manquent pour asseoir le raisonnement. Pourtant, les variations et les bas prix souvent pratiqués en 2009 s’expliquent difficilement si l’on s’en tient uniquement aux causes strictement liées au produit, telles que irrégularités d’approvisionnement et défaillances de qualité. Les vagues de surapprovisionnement et de sous-approvisionnement qui se sont succédé tout au long de l’année ont été exacerbées par le contexte ambiant. Ainsi, le schéma traditionnel de la cam-pagne annuelle a été bouleversé, mettant en évidence de nombreuses phases paradoxales. Loin d’être réservée à la seule mangue, cette évolution se retrouve avec la même amplitude chez d’autres fruits tropicaux et subtropicaux, tels ananas, litchi, avocat, etc.

Un dossier proposé par

Pierre Gerbaud

© Régis Domergue

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E n 2009, les approvisionnements en mangue du marché européen ne se sont pas modulés

pour prendre en compte le contexte économique international. Ce sont comme d’habitude les fac-teurs météorologiques et logistiques qui ont le plus souvent agi sur l’offre, indépendamment de straté-gies volontaires. En conséquence, on a retrouvé en 2009 les vagues d’approvisionnement fortes ou faibles selon les origines et les périodes de l’an-née, les phases de sur ou de sous approvisionne-ment conditionnant les variations des prix. Ainsi, les déferlantes de mangue brésilienne de la fin d’année s’inscrivent dans cette tendance réguliè-rement observée. En revanche, quelques sursauts d’approvisionnement semblent avoir plus grave-ment affecté le marché européen.

Perturbations péruviennes

La régression des volumes envoyés par le Pérou en début d’année a constitué un élément majeur et durable de perturbation du marché. La simple confrontation de l’offre et de la demande aurait pu prévaloir dans cette phase de sous approvisionne-ment marqué. Or, si cela s’est révélé exact dans un premier temps (jusqu’au début février), la suite a infirmé l’idée qu’à la rareté d’un produit corres-pond une progression des prix. Non seulement les

prix se stabilisèrent alors que l’offre péruvienne atteignait son maximum, mais ils s’orientèrent à la baisse quand elle se rétracta. La cause de ce mouvement est bien sûr imputée aux distributeurs qui renâclaient à acheter des produits chers qui réduisaient d’autant leurs marges au stade de détail. De l’imbrication de ces éléments a semblé naître une décroissance de la demande globale, qui a perduré après la fin de la campagne du Pé-rou et pratiquement tout au long de l’année 2009. Le pic d’exportation des pays ouest-africains en mai, comme celui du Brésil en novembre-décembre, en ont fait les frais.

On ne peut s’empêcher de penser que la diminu-tion des achats des distributeurs n’a fait que tra-duire celle des consommateurs, marquant par là même une tendance de fond et pas seulement une simple conjoncture liée aux aléas de la varia-tion de l’offre. Pour confirmer cette tendance, il conviendra d’étudier attentivement le niveau des importations européennes totales sur le moyen terme.

Qualité moyenne

Piètre campagne 2009 également en ce qui concerne l’adaptation de l’offre aux desiderata des marchés. Deux éléments apparaissent ici : le cali-bre et la coloration des fruits. La prépondérance de petits fruits dans l’offre globale ne s’est pas cantonnée au démarrage de la campagne de telle ou telle origine, mais est restée assez constante tout au long de l’année, traduisant sans doute une conjonction défavorable en production des diffé-rentes origines fournissant le marché européen. Comme pour d’autres produits, il existe de bonnes et de mauvaises campagnes. Celle de 2009 au-rait-elle cumulé les problèmes ? De la même fa-çon, et quelle que soit l’origine, les fruits ont pré-senté un déficit de coloration. Ce facteur, qui peut paraître secondaire, s’est retrouvé non seulement sur les fruits transportés par bateau, dont la colo-ration reste très variable, mais aussi sur les envois par avion de nombreuses origines.

Ces aspects sont-ils susceptibles de modifier la demande au regard des années antérieures ? La tendance se confirme, pour des raisons propres aux conditions de production qui peuvent varier d’une année à l’autre. Mais, au-delà des condi-tions naturelles, le manque de coloration des fruits avion provient d’une prudence compréhensible

Marché européen de la mangue Triste campagne

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des exportateurs vis-à-vis des ris-ques d’infestation par la mouche du fruit. Ainsi, il n’est pas rare de voir des produits avion dont la coloration et le stade de maturité s’approchent davantage de ceux d’une qualité bateau. Cette parade justifiée contre la mouche du fruit est malgré tout susceptible d’ajouter de la confusion pour les acheteurs et consomma-teurs dans un secteur déjà complexe.

Le créneau des produits intermédiaires

L’apparition croissante de produits intermédiaires, déjà identifiée lors des précédentes campagnes, semble aussi s’affirmer : mangues espagnoles ou israé-liennes, profitant d’une proximité logistique des marchés consommateurs, ou produits d’origines plus lointaines. Mais cette gamme perturbe la commercialisation. Les fruits dont la qualité s’ap-proche des standards exigés pour les envois par avion, mais qui bénéficient de coûts d’approche inférieurs puisque transportés par camion ou ba-teau, peinent à trouver leur créneau commercial au sein d’un approvisionnement global tradition-nel. Les marchés européens ne sont vraisembla-blement pas encore prêts à entériner cette nou-velle gamme. Les quantités disponibles ne consti-tuent pas encore des masses critiques suffisantes pour faire entrer ces produits dans la ronde habi-tuelle des approvisionnements de mangue. De plus, leurs périodes de disponibilité sont aussi trop étroites. Le développement de ces produits pour-rait à terme remettre en cause la nature des ap-provisionnements traditionnels avion et bateau. Si la stratégie des exportateurs de créer un nouveau créneau de marché paraît logique, elle ne tient pas compte des répercussions possibles sur les marchés destinataires.

Les marges dangereuses des campagnes

La nécessité de faire appel à de nombreuses origi-nes à la saisonnalité plus ou moins

marquée, pour satisfaire un approvisionnement perma-

nent du marché européen, crée également des pé-riodes d’incertitude. Le passage d’une origine dominante à une autre entraîne toujours des p h a s e s d e s o u s -approvisionnement difficiles à maîtriser selon la précocité ou

le retard de début et fin de campagne. De ce

point de vue, les périodes les p lus sens ib les demeu-

rent mars-avril avec la disparition pro-

gressive de l’offre péruvienne et le démarrage de la campagne des origines ouest-africaines, juin avec l’achèvement de la saison africaine, et sep-tembre-octobre avec la diminution des origines estivales et la reprise en force des exportations brésiliennes.

Si l’Espagne a su se glisser progressivement dans le créneau de septembre-octobre, les marges de la campagne d’Afrique de l’Ouest restent fragiles. Le démarrage tardif et la durée de plus en plus concentrée des exportations d’Afrique de l’Ouest et plus particulièrement de Côte d’Ivoire depuis plusieurs années attirent la convoitise d’origines secondaires dont la présence se fait chaque fois plus pressante. Ainsi voit-on apparaître, entre autres, les fruits du Costa Rica, du Guatemala, de République dominicaine, etc. Si cette offre amène une multiplicité de variétés, de qualités, de pro-duits et d’opérateurs, propre à générer des pertur-bations commerciales vis-à-vis d’origines plus implantées, elle pallie les périodes durant lesquel-les l’approvisionnement semble moins sécurisé. Cette tendance reste-t-elle ponctuelle, n’interve-nant que pour combler des périodes transitoires, ou s’affirme-t-elle, traduisant une compétition de nouvelles origines qui cherchent à conforter des parts de marché peu à peu grignotées aux origi-nes dominantes ? A l’instar de l’Afrique du Sud, surpassée il y a quelques années par le dévelop-pement foudroyant du Pérou, n’assiste-t-on pas à l’assise d’origines latino-américaines aux dépens des pays ouest-africains ? Dans une configuration de marché ouvert, la compétitivité prime sur bien d’autres facteurs. Cette mouvance devrait sans cesse préoccuper les opérateurs d’origi-nes tradit ionnel les afin qu’ i ls consol ident leur positionnement.

Les points saillants de la saison 2009, avec leurs distorsions en volume et en qualité, apportent des éléments intéressants pour construire les prochai-nes campagnes. Leur étude permettra-t-elle aux différentes origines de recentrer leurs capacités par rapport aux réalités actuelles du marché euro-péen de la mangue ?

Pierre Gerbaud, consultant [email protected]

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L ’année 2009 a commencé après deux mois difficiles pour le marché de la mangue. Malgré

la baisse rapide des expéditions du Brésil et le lent développement de celles du Pérou, le mouvement à la hausse n’était guère perceptible en janvier : trop de disparité entre les lots commercialisés. Le marché se trouvait certes en phase de nettoyage, mais restait dans une situation confuse. Il fallut attendre la fin du mois pour voir se mettre en place un profil plus normal.

Janvier - Février Effets pervers du sous-approvisionnement

Les faibles arrivages du Pérou et du Brésil ont maintenu le marché européen en état de sous-approvisionnement marqué, favorisant la fermeté des cours. L’importante hausse des prix, constatée sur l’ensemble des marchés européens, traduisait bien la forte raréfaction de l’offre, alors que la demande ne s’avérait pas particu-lièrement dynamique. Cette situation généra un certain nombre d’effets pervers. La flambée des prix pesa sur le niveau de la demande, notamment de la grande distribution qui eut tendance à ré-duire ses commandes. Le manque de fruits incita les opérateurs à rechercher des alternatives, se traduisant par l’arrivée de marchandises d’origi-

nes, variétés et qualité disparates. Autre effet per-turbateur sur la commercialisation : certains distri-buteurs, repoussés par les prix élevés, réduisaient leurs commandes jusqu’à déréférencer le produit, alors que ceux ayant des programmes à long terme avec des importateurs achetaient la man-gue à prix inférieurs. Cela permit un certain ré-équilibrage par la réduction de la demande.

Mars Retour du cycle traditionnel

entre offre et demande

Fin février-début mars, le profil du marché européen se modifia progres-sivement. Les arrivages du Pérou et du Brésil, bien que peu importants, suffisaient à alimenter la demande naturelle du marché, permettant un rééquilibrage. Puis, la demande flé-

chit nettement, orientant les cours à la baisse, avec un retour au cycle tradi-

tionnel où la forte progression des prix due à la raréfaction de l’offre finit par agir sur la

demande qui se comprime, entraînant un rééquili-brage offre/demande qui se répercute à son tour sur les prix.

Courant mars, le marché de la mangue changeait progressivement de physionomie, avec un tasse-ment général des prix pour les mangues bateau, toutes variétés et origines confondues. En effet, les prix élevés pratiqués ont détourné la clientèle du produit et de nombreuses chaînes de super-marchés ont réduit de façon drastique leurs com-mandes jusqu’à suspendre leur approvisionne-ment. Ce phénomène entraîna une baisse très sensible de la demande. La période de congés scolaires accentua la baisse sur plusieurs mar-chés européens. La détérioration qualitative de l’offre péruvienne (déficit de coloration, développe-ment de taches évolutives, durée de vie du produit plus limitée) contraignit les opérateurs à retrier chaque lot réceptionné, générant un ralentisse-ment des ventes et une destructuration des prix. Ce phénomène était général sur les différentes places européennes, alors que la demande, sans être importante, se dynamisait légèrement. La perte de confiance des acheteurs vis-à-vis de ces marchandises entraîna des ventes plus difficiles. Toutefois, le sous-approvisionnement du marché européen permit le maintien de prix soutenus pour les fruits de bonne qualité.

Marché européen de la mangue en 2009 mois par mois

La mangue mal aimée

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Avril Transition d’origine :

longue perturbation

F i n m a r s , l ’ é t a t d e s o u s -approvisionnement demeurait, mais le poids des différentes origines tendait à se modifier. Les livraisons du Pérou dé-crurent progressivement, alors

que celles du Brésil augmentè-rent légèrement. Globalement,

les apports restaient identiques, mais avec une diversification variétale entre Kent du Pérou et Tommy Atkins du Brésil. Les marchés nord-européens s’orientèrent plus volontiers vers les Tommy Atkins. La demande se dynamisa légè-rement, mais les ventes étaient toujours diffici-les compte tenu de la disparité qualitative des produits, tant du Brésil que du Pérou. Les pre-miers arrivages par bateau d’Amélie de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso contribuèrent à créer des conditions de marché assez floues.

Cette période de transition d’origines à l’appro-che des fêtes de Pâques nivelait les prix. La diversification de l’offre tendait à élargir la four-chette des prix, qui s’établissent selon la pré-sentation, la qualité sanitaire et le calibre des fruits. Les ventes s’effectuaient davantage au niveau des marchés nationaux qu’au niveau européen.

En avril, l’approvisionnement général tendit à progresser sous l’effet de l’augmentation des arrivages brésiliens et de l’entrée en campagne de la Côte d’Ivoire. Ces origines compensèrent progressivement la diminution des livraisons du Pérou. L’offre restait toutefois inadaptée à la demande à la veille des fêtes de Pâques. En effet, les problèmes récurrents de qualité sur les fruits du Pérou entraînaient une perte de confiance marquée de la part des acheteurs.

Fin avril-début mai, le marché européen de la mangue présentait un profil chaotique. Les fruits du Brésil et d’Afrique de l’Ouest domi-naient l’approvisionnement, les premiers étant plutôt or ientés vers les marchés nord-européens et les seconds plus diversement répartis. Les autres origines contribuaient à l’encombrement du marché, avec des produits moins ancrés dans les habitudes de consom-mation. La diversification des origines et la qua-lité inégale des fruits maintenaient le marché dans une situation assez floue. Par ailleurs, la forte proportion de petits calibres dans les arri-vages scindait nettement le marché, car si les gros calibres (6 à 8) s’échangeaient à prix sou-tenus, les petits calibres, majoritaires, se valori-saient plus difficilement.

La qualité des fruits était également hétérogène selon les origines et les marques commerciales. Ce facteur contribua aussi à la disparité des prix enregistrés sur la plupart des places euro-péennes. De plus, la succession de jours fériés tout au long du mois de mai réduisit le nombre de jours de commercialisation.

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Mai Vague dépressive

A la mi-mai, la mauvaise évolution du marché se traduisit par des ventes plus lentes et complexes. Les cours s’orientaient globalement à la baisse, mais restaient très disparates selon les lots.

La multiplicité des origines, des variétés et de la qualité gêna sans aucun doute la commercialisa-tion qui se heurtait à une demande très médiocre. Si le Brésil et l’Afrique de l’Ouest fournissaient l’essentiel des volumes, le marché était pollué par des lots plus ou moins importants d’origines géné-ralement peu représentatives (Honduras, Guate-mala, Nicaragua, Porto Rico, etc.). Le marché semblait accuser les conséquences de la faible campagne péruvienne laquelle, par ses livraisons réduites et ses prix élevés, a détourné durable-ment les distributeurs du produit. Il convient égale-ment d’ajouter que la qualité souvent médiocre des fruits (manque de coloration, maturité variable et tenue aléatoire) ne fit qu’amplifier la ten-dance. La prédominance de petits calibres maintenait toujours le marché dans une gamme de prix assez bas. Ce fut le cas des Tommy Atkins du Brésil (qualité varia-ble et petits calibres) dont les cours pesè-rent lourdement sur les transactions et ne permirent pas une meilleure valorisation des mangues concurrentes, notamment d’Afrique de l’Ouest, en variété Kent.

Il convient toutefois de replacer cette vague dépressive du marché de la mangue dans un contexte plus général de mévente des fruits, tou-tes marchandises confondues.

Juin Une embellie de courte durée

Courant juin, la situation s’assainit peu à peu, la forte diminution des arrivages accompagnant ce mouvement. Pourtant, le marché européen restait médiocre et compliqué, encore encombré de mar-chandises de qualité défectueuse qui ralentis-saient le raffermissement des cours. L’embellie se fit davantage sentir sur le nord de l’Europe. La chute des livraisons du Brésil et d’Afrique de l’Ouest permit d’écouler les stocks accumulés et de ramener le marché dans une nouvelle phase de sous-approvisionnement, même s’il était en-

core chargé ponctuellement de marchandises de piètre qualité difficiles à valoriser. A

l’inverse, les fruits de qualité satisfaisante bénéficiaient enfin du nettoyage et

voyaient leurs prix se redresser sen-siblement, mais inégalement selon les marchés.

Fin juin-début juillet, on assista à un total renversement de ten-dance, compte tenu d’un sous-approvisionnement marqué. Les

apports du Brésil étaient en diminu-tion et ceux d’Afrique de l’Ouest

marginaux. Les arrivages modestes de Républi-que dominicaine et de Porto Rico ne parvinrent pas à compenser ce déficit soudain. Les premiers conteneurs du Sénégal furent réceptionnés, mais en quantité limitée. Cette chute d’approvisionne-ment entraîna une forte hausse des prix pour les fruits de bonne qualité, quelques lots étant vendus jusqu’à 7.00 euros/colis. Toutefois, le marché res-tait disparate en raison d’une qualité souvent mé-diocre et d’une inadaptation des calibres.

Les campagnes d’Afrique de l’Ouest se terminè-rent avec des livraisons marginales, ainsi que celle de Porto Rico. Les origines entrantes com-pensèrent ces fins de campagne, avec des tonna-ges globaux en deçà de la demande normale du marché. L’entrée d’Israël sur le marché constitua l’élément majeur de la période.

Juillet - Août Une phase estivale

compliquée

En juillet, le marché fut soutenu du fait des faibles volumes réceptionnés, mais la forte hausse enregistrée auparavant tendit à s’essouffler. Le marché entra dans sa phase estivale, caractérisée par un net ralentissement de la de-mande pour les fruits tropicaux, ceux-ci subissant la forte concurrence des pro-

duits de saison disponibles en quantités abondantes et à des prix peu élevés. Par

ailleurs, l’augmentation sensible des prix des mangues entraîna un désintérêt des distributeurs.

Le marché s’orientait donc de nouveau à la baisse, l’embellie n’ayant guère duré. La légère augmentation des arrivages, mais surtout le fort ralentissement de la demande en période estivale, en sont les principales raisons. Par ailleurs, les prix élevés ont, semble-t-il, découragé certains distributeurs qui préféraient mettre en avant les fruits de saison abondants et moins onéreux. Les principales sources d’approvisionnement en man-gue restèrent le Brésil et le Sénégal.

En août, les conditions furent difficiles sur l’ensem-ble des places. Les fruits de saison mirent un peu plus à mal une demande déjà faible pour les man-gues. A cela s’ajoutait une offre de plus en plus déséquilibrée, avec un pourcentage élevé de pe-tits calibres. Le marché européen de la mangue restait compliqué. Les approvisionnements ten-daient à décroître, avec des apports du Brésil et d’Israël limités. Les livraisons du Sénégal sem-blaient régulières, mais leur qualité aléatoire contrecarrait les ventes. Porto Rico et la Républi-que dominicaine poursuivaient leurs expédi-tions de façon régulière, mais avec des volu-mes modestes.

Le marché européen restait caractérisé par une demande atone qui ne favorisait en rien la vente des mangues à prix rémunérateurs. La multiplicité des origines, des variétés et de la qualité des fruits expliquait les écarts de prix parfois importants.

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Septembre Un équilibre flottant

Début septembre, le marché était globalement morose, avec toutefois un raffermissement des prix surtout dû à la faiblesse des approvisionne-ments. En dépit de la fin des congés d’été et de la reprise d’activité de la plupart des commerçants, la demande restait limitée pour les fruits tropicaux, et particulièrement pour la mangue.

Le marché était flottant, entre sous approvisionne-ment marqué et demande peu tonique, et était encore encombré de lots d’origines et de qualité disparates, dont la commercialisation s’avéra diffi-cile. Toutefois, les apports limités des deux origi-nes dominantes, Israël et Brésil, favorisaient la fermeté des prix, voire leur progression. Le niveau de prix resta plus flou pour les derniers lots de République dominicaine et du Sénégal, de qualité aléatoire.

L’offre d’Espagne s’amplifia, avec des volumes plus importants et une diffusion plus large. Le revers de cette augmentation fut la multiplication des opérateurs et, par conséquent, un brouillage des circuits de distribution.

Mi-septembre, le marché européen s’avéra assez équilibré. En effet, à une demande peu active correspondait une offre assez limitée. Les livrai-sons d’Israël baissèrent, mais celles d’Espagne étaient toujours conséquentes. Les exportations du Brésil s’équilibraient entre Amérique du Nord et Europe.

Octobre - Novembre Un trop bel automne en Europe

Fin septembre, les conditions de marché se dé-gradaient. L’augmentation des arrivages du Brésil, dans un contexte de faible demande, orientait les prix à la baisse. La demande restait peu dynami-que sur l’ensemble des places européennes. La présence encore importante de fruits de saison contribua sans doute au manque d’intérêt des distributeurs pour la mangue.

La forte baisse des prix s’expliquait par l’atonie de la demande. Les températures assez élevées sur une grande partie de l’Europe ont sans doute fa-vorisé la pérennité des produits de saison et, par conséquent, dissuadé les acheteurs d’augmenter leurs commandes de mangue.

Le marché, orienté à la baisse, s’enfonça peu à peu dans la cr ise, notamment pour les Tommy Atk ins du Brésil dont la prédo-minance de peti ts calibres rendait les ventes particulièrement difficiles. Les marchés cibles du Brésil se modifiè-

rent progressivement. Jusque-là majoritaire, le marché nord-américain voyait les quantités reçues se réduire, alors que le marché européen recevait des volumes de plus en plus importants. L’entrée en campagne de l’Equateur vers les Etats-Unis incita vraisemblablement les exportateurs brési-liens à orienter davantage leurs expéditions vers le marché européen.

En novembre, la situation restait très tendue pour les Tommy Atkins, dont les prix étaient toujours bas malgré une volonté de redressement des cours. Les apports de cette variété fléchirent alors que les arrivages de Kent s’amplifiaient, entraînant un tassement des prix pour ces marchandises.

Décembre Le Père Noël n’était pas au rendez-vous…

Début décembre, le marché européen de la man-gue se redressait doucement, avec l’accélération de la demande à l’approche des fêtes de fin d’an-née. Le Brésil restait le fournisseur dominant. L’accélération de la demande permit d’absorber les volumes supplémentaires du Pérou et d’Equa-teur, qui restaient encore modestes.

La situation s’avéra toutefois contrastée, la de-mande progressant lentement et les volumes aug-mentant fortement. La transition du Brésil au Pé-rou resta compliquée.

Fin décembre, les conditions de marché se dégra-dèrent nettement. L’effet des fêtes de Noël retom-ba rapidement avec une décélération marquée de la demande. Les livraisons du Brésil régressaient fortement et celles du Pérou progressaient sensi-blement. L’offre fut supérieure à la demande et entraîna une orientation générale du marché à la baisse

Pierre Gerbaud, consultant [email protected]

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Pérou ou l’Arlésienne 2009

Dès l’automne 2008, des rumeurs se sont répan-dues sur une diminution des exportations de man-gue du Pérou, la saison devant débuter vers la mi-novembre. Les informations sur les prévisions de campagne sont souvent fondées mais rarement quantifiées, ne donnant pas la possibilité d’estimer réellement les capacités d’exportation d’une ori-gine, ni la répartition des volumes au cours de la saison. Si le marché européen n’a pas été troublé par la réduction des exportations péruviennes en novembre et décembre 2008, compte tenu des livraisons massives du Brésil, il a accusé le contrecoup de la raréfaction de l’offre dès janvier 2009. La référence à l’Arlésienne prend ici tout son sens car le marché européen attendait de fortes quantités de fruits qui ne vinrent pas. Après une phase de nettoyage pour écouler les reliquats brésiliens, le marché se redressait en seconde quinzaine de janvier. Les volumes alors disponi-bles s’avéraient inférieurs à la demande et provo-quaient une flambée des prix de 4.00 à 6.50 eu-ros/colis pour les fruits du Pérou. Avec des arriva-ges de cette origine en baisse de près de 50 %, la tendance à la hausse semblait durable et propre à compenser les mauvais résultats économiques de la précédente campagne. C’était sans compter avec les réactions du marché européen. L’embel-lie ne dura guère et n’eut pas l’intensité de celle de 2007 où les prix avaient atteint des sommets (10.00 euros/colis).

Mi-février, le prix des mangues péruviennes flé-chissait de nouveau et perdait 1.00 euro du colis. Ce revirement ne s’expliquait pas par la tradition-nelle confrontation entre offre et demande. En effet, la faiblesse des approvisionnements brési-liens, réduits à leur plus simple expression à cette époque de l’année, et la carence en produits péru-

viens maintenaient le marché dans une phase de sous-approvisionnement chronique. La pérennisa-tion de cette situation finissait par peser sur la demande qui se compressait fortement, les chaî-nes de distribution ne voulant pas s’approvisionner à des prix trop élevés propres à réduire leurs mar-ges mais également à détourner la clientèle. Un cycle infernal s’enclenchait avec une offre de plus en plus réduite à partir de la mi-février, entraînant une diminution encore plus rapide de la demande et par conséquent un fléchissement des cours. Ce profil d’évolution peu fréquent dans de telles pro-portions était également généré par la stratégie commerciale des expéditeurs péruviens. En l’ab-sence de volumes normaux, plusieurs exporta-teurs proposaient des conteneurs de mangue aux importateurs sous condition d’un paiement à la commande et sur la base de prix fermes et élevés. Ce système garantissait certes des revenus satis-faisants aux exportateurs en période de faible production et leur permettait de couvrir le manque à gagner de l’année précédente. Mais, rapide-ment, il acculait les importateurs à des avances substantielles alors que la visibilité du marché s’obscurcissait. Le risque d’acheter des fruits à

Bilan de campagne mangue 2009 par origine L’été plus profitable que le reste de l’année

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Mangue bateau - Pérou - Arrivages en Europe et prixmoyen import sur le marché français en 2008-09

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des prix supérieurs à ceux pratiqués sur le marché constituait un nouveau frein au flux d’importation. Dans le contexte de crise économique, ces diffé-rents facteurs ont entraîné une véritable désaffec-tion pour la mangue d’une grande partie des cir-cuits de distribution durant la campagne péru-vienne. Pire, elle s’est prolon-gée au-delà et a touché la campagne d ’A f r i que de l’Ouest. Il semble que le man-que de volumes du Pérou ait affecté profondément le ni-veau de la demande natu-relle du marché européen.

A partir de mars, l’offre péru-vienne poursuivait sa décrue. Les années précédentes, on assistait généralement à une reprise des cours, surtout à l’approche des fêtes de Pâ-ques où la demande s’accé-lère. En 2009, les cours ont au contraire continué de flé-chir (4.00-5.00 euros/colis). La qualité des derniers lots réceptionnés se dégradant, certains se négociaient à prix inférieurs. Si les cours enre-gistrés durant cette période peuvent paraître d’un niveau satisfaisant, il convient de les rapporter aux volumes commercialisés inférieurs de 50 % à ceux de la campagne précédente. Au-delà des prix et des résultats commerciaux, la raréfaction de l’offre péruvienne a considérable-ment modifié le déroulement de la campagne, non seulement entre janvier et avril mais encore bien après.

Le Pérou, deuxième fournisseur de mangue de l’UE, tend à bouleverser le profil des campagnes de commer-cialisation par excès ou indigence de ses exportations. La baisse dras-tique observée cette année n’a pas été moins gênante que les expédi-tions pléthoriques des dernières années. Le manque de communica-tion préalable sur l’état de la produc-tion et donc sur les quantités expor-tables a évidemment nui aux condi-tions de marché. L’annonce d’un important déficit aurait sans doute permis d’aplanir partiellement le

creux d’approvisionnement en faisant appel à d’autres sources. On comprend aisément que les opérateurs péruviens ne souhaitaient pas indiquer cette baisse conjoncturelle au risque d’aiguiser l’appétit d’autres origines sur leur créneau de com-mercialisation. Ce genre de crise restera donc inhérente au secteur fruitier et se reproduira à l’avenir. Peut-être à des intensités diverses puis-que la campagne 2009 a coïncidé avec le déve-loppement de la crise économique internationale.

La campagne du Pérou reprenait en décembre 2009 dans un contexte de production plus conforme à la normale. Rapidement, les volumes s’amplifiaient et entraînaient les prix à la baisse. Leurs cours s’alignaient progressivement sur ceux des mangues concurrentes du Brésil dont les im-portantes livraisons pesaient lourdement sur le marché. Le retour en force du Pérou lors de la campagne 2009-10 risque de perturber à nouveau les conditions de marché, d’autant que la consom-mation semble avoir adopté un rythme inférieur à

celui des années précéden-tes, dans un contexte écono-mique toujours morose.

Brésil Une campagne yoyo

Après les quantités pléthori-ques de mangue déversées sur les marchés européens en décembre 2008, le Brésil entamait l’année 2009 avec des livraisons encore consé-quentes mais en rapide dimi-nution. Fin janvier, elles ac-cusaient un creux d’autant plus important que, simulta-nément, les volumes péru-viens s’avéraient particuliè-rement bas. Les exporta-teurs brésiliens saisissaient l’opportunité de compenser

au moins partiellement ce déficit afin de profiter de conditions de marché favorables. Faisant flèche de tout bois, ils ratissaient les moindres vergers en production pour approvisionner le marché euro-péen. Cette progression opportuniste des exporta-tions avait pour corollaire une offre composée essentiellement de petits calibres, peu demandés

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Mangue bateau - Brésil - Arrivages en Europeet en Amérique du Nord en 2009

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par les distributeurs. Cette stratégie entraînait par ailleurs une grande hétérogénéité de qualité, avec notamment un manque de tenue des fruits qui provoquait rapidement le fléchissement des cours. Ainsi, l’augmentation des expéditions brésiliennes de qualité disparate de février à début avril partici-pait à la détérioration des conditions de marché créée par la défaillance du Pérou, entraînant une baisse sensible et durable de la demande. Face à cette situation, les expéditions brésiliennes baissaient pour atteindre leur plus bas ni-veau en seconde quinzaine de juin. De mi-février à fin mai, le cours des Tommy Atkins s’ef-fondrait, passant de près de 7.00 euros/colis à 2.75 euros/colis. Cette baisse, imputable au manque de demande et à l’inadaptation de l’offre, était accentuée par la montée en puissance des origines ouest-africaines à partir de fin avril.

En juin et juillet, le cours des mangues brésiliennes repartait fortement à la hausse du fait d’expéditions restreintes et de l’absence de concurrence en provenance d’Afrique de l’Ouest, dont la campagne s’achevait rapidement. Mais en août, une nouvelle phase de progression de l’offre ramenait les prix de 6.00 à 3.00 euros/colis, avec des produits de qualité assez médiocre. Ce profil de campagne en dents de scie allait se poursuivre en septembre, la hausse des prix étant toutefois moins importante (5.50 euros/colis) en raison d’un sous-approvisionnement occasionné par la fin des campagnes d’exportation du Sénégal et d’Israël.

En octobre, le Brésil entamait sa période d’expor-tation la plus importante de l’année. Les livraisons augmentaient fortement et rapidement, tant vers l’Europe que vers l’Amérique du Nord. Les envois s’achevaient fin novembre vers les Etats-Unis et le Canada, tandis qu’ils se poursuivaient vers le mar-ché européen avec des volumes sans cesse plus importants, entraînant une baisse marquée des cours. La campagne d’exportation des Kent du Brésil s’est caractérisée en 2009 par une précocité inattendue, contrairement aux années précéden-tes où elle démarrait vers la fin octobre. Dès début octobre, les expéditions de Kent augmentaient et celles de Tommy Atkins reculaient, générant un profil des prix de vente plus chaotique. Le cours des Tommy Atkins s’est rapidement dégradé, pas-sant sous la barre des 3.00 euros/colis dès la mi-

octobre et jusqu’à la fin novembre. Il se redressait ensuite courant décembre, époque où cette varié-té était largement minoritaire dans les livraisons brésiliennes, et regagnait près de 1.00 euro/colis principalement sur les marchés nord-européens. A l’inverse, les cours des Kent évoluaient à la baisse, excepté à l’approche des fêtes de Noël où la demande s’accélérait et provoquait une remon-tée ponctuelle des prix. Ils ont oscillé durant le dernier trimestre 2009 entre 3.50 et 4.50 euros/colis, traduisant l’état d’une demande affaiblie par rapport à certaines années précédentes. Ces cours moyens pour des calibres médians sont sans doute surestimés si l’on tient compte de l’en-semble des expéditions de cette origine. Les volu-mes de Kent du Brésil mis en marché à partir d’oc-tobre étaient majoritairement constitués de petits calibres. De plus, la qualité s’est avérée globale-ment moyenne, avec un déficit de coloration per-sistant qu’on retrouvait aussi sur les expéditions par avion. Les fruits présentaient également un stade de maturité assez hétérogène, entraînant la vente de fruits verts de maturité avancée et donc

souvent dépréciés.

Ainsi, le principal fournisseur de mangue du marché européen a

connu les vicissitudes d’une an-née difficile. Les variations de prix observées mettent en exergue le manque de coordi-nation entre les différentes origines en fonction de leur calendrier d’exportation et des variétés proposées. Mais, plus profondément, on remarque

que les opérateurs brésiliens ont peu modifié leur stratégie au

regard de l’historique de leurs ex-portations. L’année 2009 s’annonçait

complexe compte tenu du contexte éco-nomique international. Malgré une réduction

des expéditions totales vers l’Europe atteignant probablement 15 %, les conditions de vente n’ont guère évolué par rapport aux années antérieures, traduisant un tassement structurel de la consom-mation de mangue.

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Mangue bateau - Brésil - Prix moyen importaux Pays-Bas en 2009

Tommy Atkins

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Guinée un complément d’approvisionnement

En 2009, la Guinée a exporté essentielle-ment par bateau vers le marché européen près de 400 tonnes de mangue, composées à 80 % de Keitt et à 20 % de Kent. La cam-pagne, débutée début mai, s’est achevée en première décade de juillet. Les princi-paux marchés destinataires ont été l’Espa-gne et le Royaume-Uni. La Guinée main-tient un courant d’exportation qui reste mo-deste mais s’affirme chaque année. Elle constitue un complément d’approvisionne-ment intéressant pour le marché européen, avec des circuits distincts des autres origi-nes d’Afrique de l’Ouest.

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Espagne Une origine qui confirme sa place

Annoncée plus abondante que la précédente, la campagne 2009 de mangue d’Espagne a finalement été à peu près identique. On estime en effet le total des expédi-tions à environ 6 000 à 7 000 ton-nes, ce qui confère maintenant à l’origine un rôle incontournable dans l’approvisionnement du marché européen en automne. Le bon niveau de production laissait entrevoir une augmen-tation sensible des envois, mais les fortes chaleurs de l’été en Andalousie ont com-promis cette évolution. Le potentiel de production espa-gnol est en progression et les volumes exportables sont appelés à s’accroître lors des prochaines campagnes si les conditions météorologiques s’a-vèrent favorables.

La campagne a été assez précoce avec un démarrage en dernière semaine d’août. Toutefois, les volumes expédiés sont restés modestes jusqu’à mi-septembre, période où ils progressaient fortement et généraient un flé-chissement des cours sur les différentes places destinataires. Mais les conditions de marché relati-vement favorables, en raison de la faible présence du Brésil et d’Israël, ont permis ensuite le maintien des cours jusqu’en fin de campagne.

La mangue Osteen, variété spécifique de l’origine, s’est écoulée régulièrement jusqu’à mi-novembre. Après plusieurs an-nées de présence, cette variété s’est créé un créneau commercial durable. Généralement de coloration prononcée et de saveur agréable, elle s’est progressivement attachée une clientèle fidèle, notamment sur le marché français principal destina-taire des fruits espagnols. La diver-sification variétale initiée les années précédentes s’est intensifiée cette année, avec une campagne de Kent plus importante d’octobre à mi-novembre. Les envois s’achevaient avec la Keitt, dont les derniers lots

s’écoulaient fin novembre. Pour ces deux variétés plus tardives, les prix ont généralement été supé-rieurs. Des lots de très belle qualité ont été vendus ponctuellement au-delà de 10.00-11.00 euros/colis. En revanche, durant les dernières semaines de commercialisation, des problèmes évolutifs de qualité sont apparus, contraignant les réception-naires à retrier les lots ou à faire des concessions sur les prix afin de les écouler rapidement. Aux trois variétés citées, il convient d’ajouter quelques expéditions marginales de mangue Irwin, de petit calibre mais de belle coloration, qui ont été distil-lées chez les commerçants spécialistes des pro-duits exotiques.

Les produits espagnols confirment leur présence sur les marchés européens au moment où les origines estivales s’estompent et où la campagne d’hiver du Brésil redémarre. La proximité des zo-nes de production et des centres de consomma-tion permet aux opérateurs espagnols de proposer

des fruits mûris sur l’arbre, plus proches d’une qualité avion que d’une qualité bateau. Ces

produits intermédiaires trouvent peu à peu leur place sur les marchés, mais de nom-

breux opérateurs hésitent encore à les commercialiser car ils sont proposés à des prix supérieurs à ceux des man-gues bateau. Cette tendance est plus particulièrement observée sur les marchés du Nord de l’Europe. Les cours ne correspondent pas tou-jours aux impératifs de prix, notam-ment ceux de la grande distribution. Le positionnement affirmé cette année des produits espagnols sur les marchés autres que la France s’effectue lentement et de façon encore aléatoire. Plus qu’ailleurs,

leur progression dépend de l’intensité de la concurrence durant la campagne.

Mexique Une origine d’appoint

Comme en 2008, le Mexique est intervenu de façon discrète sur le marché européen. Avec des expéditions totalisant environ 1 500 tonnes, c’est un fournisseur d’appoint pour le marché commu-nautaire entre juin et août. Ses envois modestes cachent l’importance de ce pays sur d’autres mar-chés et plus particulièrement l’Amérique du Nord,

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principal débouché pour les exportateurs. Le Mexi-que diversifie également ses exportations vers l’Asie, avec des ventes en progression au Japon.

La commercialisation des mangues mexicaines sur le marché européen s’est développée à partir de juin pour s’achever fin août, selon deux phases consécutives. La première, de juin à fin juillet, se composait unique-ment d’expéditions par avion. La seconde, prenant le relais à partir de mi-juillet, était const i tuée d ’envo is par conteneurs maritimes. Après une mise en marché satisfai-sante en début de campa-gne, les fruits mexicains avion ou bateau se sont négociés à la baisse. Le prix des mangues avion s’est rapidement effrité, passant de près de 5.00 euros/kg à 3.00-4.00 euros/kg en fin de période. Une évolution similaire a été enregistrée sur le prix des mangues bateau qui, d’envi-ron 6.00 euros/colis en début de campagne, se dégradait pour atteindre 5.00 euros/colis puis 4.00 euros/colis en fin de période. Habituellement bien colorées, les mangues du Mexique ont déçu les acheteurs cette année par leur manque de coloration et parfois de maturité en début de campagne. Des problèmes de développements fongiques et de mauvaise évolution dans le temps expliquent le fléchisse-ment des cours. Il est vraisemblable que les condi-tions de production ont été défavorables au main-tien de la qualité des fruits, entraînant le repli des cours et l’arrêt des expéditions.

Sénégal Retour à de meilleurs volumes, mais commercialisation difficile

Après un net recul en 2007 (4 700 tonnes), le Sénégal est revenu en 2008 et 2009 à des niveaux plus conséquents d’exportation de man-

gue vers l’Union européenne. Les deux dernières campagnes s’alignent autour de 6 000 tonnes, principalement expédiées par bateau. La propor-tion des envois par avion tend à fléchir par rapport au début des années 2000, avec 200 à 300 ton-nes par campagne. Si les mangues avion du Sé-négal constituent pour les acheteurs en début de campagne une alternative aux fruits de fin de sai-son des origines ouest-africaines (Mali et Burkina Faso), elles se heurtent rapidement en juillet à la concurrence d’origines comme le Mexique et Israël. Le décalage calendaire fait que le Sénégal peut intervenir sur les marchés européens alors que les autres origines ouest-africaines achèvent leur campagne d’exportation, assurant ainsi une continuité pour cette région de production.

Les premiers lots de Kent par avion ont été récep-tionnés en Europe dès la mi-juin, alors que le mar-ché connaissait une période de moindre approvi-sionnement. La campagne avion s’est prolongée jusqu’à fin août avec des quantités en rapide ré-gression, du fait notamment de la persistance de problèmes de qualité. L’apparition de développe-ments fongiques de type anthracnose semble récurrente pour les fruits sénégalais, entraînant

une détérioration parallèle des conditions de marché. Chaque année à partir

de fin juillet ou début août, on observe une fragilisation des

mangues du Sénégal. Les frui ts expédiés dans des conditions qualitatives satis-faisantes se dégradent rapi-

dement, obérant les résultats économiques de la campagne d’exportation et amenant le plus souvent les exportateurs à suspendre leurs expédi-

tions. Outre leur fragilité, les fruits étaient d’une coloration

moyenne et leur aspect externe était souvent terne et donc peu attractif

pour les consommateurs. Ces défauts, présents dès le début de campagne, se sont traduits par des ventes à prix moyens, entre 3.00 et 3.50 eu-ros/kg, voire en deçà de 3.00 euros/kg fin juillet-début août lorsque les volumes réceptionnés attei-gnaient leur maximum.

Le profil de la campagne bateau a été différent. En l’absence d’une offre suivie de Kent sur le marché européen fin juin, la commercialisation des pre-miers conteneurs du Sénégal s’est déroulée dans des conditions satisfaisantes, à des cours souvent

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supérieurs à 6.00 euros/colis. Mais la coïncidence entre baisse de la consommation durant la période estivale, progression de l’offre globale et appari-tion de problèmes qualitatifs à partir de mi-juillet entraînait le cours des mangues sénégalaises dans un mouvement de déclin marqué, stabilisé en août autour de 3.50 euros/colis. Il revenait à un niveau compris entre 4.00 et 5.00 euros/colis à la fin août et en septembre, période corres-pondant à une baisse des livraisons et à une légère reprise de la demande sur un marché faiblement approvi-sionné en Kent. La fin de campa-gne du Sénégal s’est révélée compliquée compte tenu de la multiplication des problèmes de qualité. Les cours étaient relati-vement hauts pour les fruits de bonne qualité, mais des ventes de dégagement ont eu lieu pour ceux de faible tenue.

Le déroulement de la campagne d’exportation du Sénégal durant l’été européen constitue vraisembla-blement un frein à la progression de ses exportations. Mais le problème latent de la qualité des fruits demeure le point négatif le plus important pour les opérateurs. Le manque persis-tant de fiabilité de l’offre sénégalaise, année après année, est de nature à détourner une large frange des acheteurs.

Burkina Faso Une campagne en repli

Les exportations de mangue du Burkina Faso ont été moins impor-tantes qu’en 2008. Totalisant entre 1 700 et 1 800 tonnes, elles décli-nent depuis plusieurs années. L’en-clavement du pays rend difficiles les envois par bateau. Pourtant, la mise en place d’un corridor logistique vers Abidjan avait permis en 2007 de faire progresser les exportations vers les marchés européens. Mais les coûts plus élevés des envois par conteneurs entraînent un manque de compétitivité par rapport aux produits concurrents, ce qui explique sans doute ce repli quantitatif. Sur le

total expédié, 200 à 300 tonnes ont été envoyées par avion et plutôt commercialisées sur le marché français, alors que les exportations par bateau se sont partagées entre Pays-Bas et France.

Le Burkina Faso conserve un verger assez tradi-tionnel, avec une proportion importante d’Amélie. Cette variété permet un démarrage de campagne un peu plus précoce. Elle est orientée vers un circuit de commercialisation conventionnel, mais également vers le créneau des produits biologi-ques plus rémunérateur. Elle est également utili-sée dans la production de produits dérivés tels que les fruits séchés.

Cette année, les exportations d’Amélie et de Kent ont démarré de façon concomitante vers la mi-mars. Les livraisons sont restées régulières tout au long de la campagne, avec une réduction des envois en seconde quinzaine de juin. La campa-gne s’est achevée début juillet avec des quantités marginales. Si le Burkina Faso a maintenu cette année son offre par avion, les difficultés d’organi-sation logistique érodent par contre sa présence

sur le créneau des mangues bateau.

Mali Léger retrait

Une production moins abondante en 2009 a réduit les expéditions du Mali vers le marché européen. Le démarrage assez tardif de la cam-pagne a également accentué ce

phénomène, surtout pour les envois par bateau. Les exportations malien-

nes par avion se sont légèrement ac-crues par rapport à l’année précédente,

avec un total estimé à près de 900 tonnes. Les envois par conteneurs maritimes ont, quant à

eux, totalisé entre 2 500 et 3 000 tonnes.

Les volumes par avion sont restés modestes du-rant les premières semaines de campagne, ce qui n’a pas permis à l’origine de bénéficier des bon-nes conditions de marché à l’approche des fêtes de Pâques. L’offre, exclusivement constituée de la variété Amélie plus précoce, ne correspondait pas à la demande de cette période où les fruits de coloration plus marquée retiennent davantage l’attention des acheteurs. Rapidement apparaissait une gamme variétale plus large : Smith, Palmer,

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Mangue bateau - Mali - Prix moyen import aux Pays-Baset en France en 2009

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Haden, Irwin, Valencia. Mais ces variétés moins connues du public, excepté la Valencia, s’écou-laient d’autant plus difficilement que les lots récep-tionnés étaient peu importants et très disparates en terme de calibre. Par ailleurs, leur coloration peu marquée ne favorisait pas les ventes. Début avril dé-marrai t la campagne de Kent. Là encore, les faibles volumes ne permettaient pas de satisfaire la demande, en quantité comme en qualité.

En avril et mai, la vente des mangues maliennes a été confrontée à la forte concur-rence des autres origines d’Afrique de l’Ouest alors que la demande fléchissait de nouveau. On retrouvait alors la même évolution que les années précédentes : encombrement progressif du marché avec des quantités croissantes d’Afrique de l’Ouest et des volumes d’ori-gines concurrentes d’Asie et d’Amérique centrale. La ca-pacité d’absorption du mar-ché était ainsi dépassée tout au long du mois de mai, la demande étant en retrait avec l’apparition des fruits de saison. Les prix s’orientaient à la baisse. Les méventes entraînaient un stockage prolongé, générant une dégradation de la qualité et accentuant l’érosion des cours. Les opérateurs finirent par procéder à des ventes de dégagement à bas prix pour apurer les stocks.

En juin, les apports ayant nettement diminué, le cours des mangues ma-liennes se redressait légèrement, bien que la qualité des fruits ne se soit pas modifiée. En seconde quin-zaine de juin et première quinzaine de juillet, les quantités livrées sur le marché européen chutaient et per-mettaient aux prix de se relever pour les dernières livraisons.

Le déroulement de la campagne malienne fait apparaître quelques éléments qui semblent se confirmer depuis plusieurs saisons. L’exporta-

tion de variétés mineures ne produit pas les résul-tats économiques espérés. En effet, elle apparaît davantage comme une manière de combler un déficit ponctuel de volume que comme un déve-loppement réfléchi d’une gamme variétale plus large. On observe également un désintérêt de plus en plus marqué des acheteurs vis-à-vis de la Va-lencia, qui palliait traditionnellement le manque de variétés colorées en début de campagne ouest-africaine. Cette évolution semble provenir de la qualité peu fiable de ces produits, notamment un processus de maturation brutal et difficilement maîtrisable et le développement de taches som-bres sur l’épiderme. Enfin, l’expédition par avion de fruits de maturité un peu juste et de coloration limitée pour éviter l’infestation par les larves de mouches du fruit est compréhensible mais contre-productive. Cette technique entraîne l’exportation de fruits ne correspondant pas aux critères de qualité des marchés européens.

Les envois par bateau ont démarré mi-avril, principale-ment à destination du mar-ché hollandais jusqu’à mi-juillet. La commercialisation sur le marché français n’a commencé qu’en seconde quinzaine de mai, alors que l’offre ivoirienne fléchissait et devenait de qualité aléatoire. Elle se poursuivait jusqu’à fin juillet, avec des prix se re-dressant après la difficile période de fin mai-début juin où volumes importants et qualité médiocre pesaient sur les cours. La meilleure tenue de ses fruits, notamment en fin de campagne, constitue l’un des atouts du Mali, perçu comme une alternative aux a u t r e s o r i g i n e s o u e s t -africaines.

Côte d’Ivoire Campagne concentrée et mal terminée

La campagne 2008 avait vu la réémergence de la Côte d’Ivoire avec des résultats en nette progres-sion par rapport aux années antérieures. L’année

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Mangue avion - Mali - Arrivages et prix moyen importsur le marché français en 2009

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Mangue bateau - Afrique de l'Ouest Arrivages sur le marché français en 2009

photo © Régis Domergue

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2009 a vu apparaître à nouveau les difficultés durant la période du printemps européen pour cette origine incontournable qui entraîne derrière elle l’essentiel de la région de production d’Afrique de l’Ouest.

Pourtant, l’arrêt précoce des envois du Pérou laissait pré-sager une bonne campagne pour les pays d’Afrique de l’Ouest et plus particulière-ment pour la Côte d’Ivoire. Mais les réactions et les évo-lutions du marché rendirent la saison ivoirienne difficile. Au lieu de provoquer une hausse des prix durable, la raréfac-tion de l’offre péruvienne à partir de la seconde quin-zaine de mars n’entraîna qu’un sursaut, suivi d’une détérioration des cours, souli-gnant le désintérêt des distri-buteurs à l’égard du produit. La transition d’approvisionne-ment du Pérou à la Côte d’Ivoire s’est effectuée de façon distendue. Les prix de la première quinzaine d’avril, artificiellement gonflés par les fêtes de Pâques, retombaient rapidement en raison d’une nouvelle baisse de la demande et de la qualité médiocre des derniers lots péruviens. Sa campagne démarrant tardive-ment, la Côte d’Ivoire ne pouvait proposer à cette période que des mangues Amélie. Mais de colora-tion verte, de maturité juste et de petit calibre, ces fruits se heurtaient rapidement aux desiderata de la distribution. Si les premiers lots se négociaient à prix exceptionnellement élevés pour cette variété, les suivants voyaient leurs cours chuter rapidement. Fin avril, prises en tenaille par les pre-miers arrivages de Kent, les derniè-res Amélie ne trouvaient plus de débouchés.

La campagne de Kent démarra fin avril avec des tonnages consé-quents mais encore limités. La com-mercialisation s’effectuait de façon satisfaisante durant les deux à trois premières semaines. Avec une forte augmentation des livraisons concen-trée dans le temps, les cours, partis

de près de 6.00 euros/colis, fléchissaient rapide-ment jusqu’en fin de campagne où ils passaient sous la barre des 3.00 euros/colis. Le rythme sou-tenu des livraisons de Côte d’Ivoire favorisait la formation de stocks importants, alors que la de-mande se rétractait progressivement, se dirigeant plus volontiers vers les fruits de saison. L’inadap-tation de l’offre à la demande en termes de calibre et de coloration mais également de qualité (fruits se fripant en mûrissant) accéléra la dégradation des prix. La concurrence venant d’origines d’Amé-rique centrale durant cette période limita égale-ment les possibilités de réexportation. La succes-sion des jours fériés en mai et des mouvements de grève dans les transports en France contribuè-rent aussi aux méventes. Fin mai-début juin, des attaques fongiques de plus en plus importantes affectaient les fruits stockés et d’arrivage, fermant peu à peu les débouchés pour ces produits de qualité et d’évolution aléatoires. Les acheteurs se reportaient sur les mangues d’autres origines ou

abandonnaient progressive-ment le produit. Les cours se redressaient en juin pour les marchandises de bonne qualité livrées en faibles quantités en raison d’une nouvelle phase de sous ap-provisionnement du marché. Mais ce redressement ne permettait pas de compenser les mauvaises ventes réali-sées précédemment.

Le profil de la campagne ivoirienne par avion a égale-ment connu les vicissitudes d’un marché peu deman-deur. Début avril, des fruits de Côte d’Ivoire se sont ven-dus à des prix inférieurs à ceux de l’année précédente. Leur manque de coloration et parfois de maturité ont rendu les ventes difficiles. La concentration des arrivages sur quelques semaines et

des ventes au ralenti ont provoqué, comme pour les mangues bateau, la formation de stocks impor-tants entraînant une dégradation de la qualité. Les nombreux lots de maturité avancée ont alors fait l’objet de ventes de dégagement à bas prix.

Démarrage tardif, concentration de l’offre et pro-blèmes qualitatifs en fin de campagne, dans un

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Mangue Kent avion - Côte d'Ivoire - Arrivages etprix moyen import sur le marché français en 2009

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Mangue bateau - Côte d'Ivoire - Prix moyen importsur le marché français en 2009

Kent

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photo © Régis Domergue

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contexte de marché peu tonique où les fruits de saison ont été abondants et peu onéreux, appa-raissent comme les limites peu variables de la campagne de Côte d’Ivoire. Ces paramètres ré-currents semblent également favoriser la présence plus affirmée d’origines latino-américaines, qui ne font qu’accroître la concurrence sur ce créneau de marché. Les 11 500 tonnes exportées par la Côte d’Ivoire en 2009 permettent certes à l’origine de maintenir son rang en tant que fournisseur princi-pal du marché communautaire, mais pour quels résultats économiques ?

Israël Campagne linéaire

La régularité des envois d’Israël s’affirme depuis trois campagnes. Avec un total exporté de 12 000 à 13 000 tonnes par an, l’origine conforte sa troi-sième place dans le classement des pays fournis-seurs de l’UE. Elle occupe une situation très parti-culière dans le calendrier d’approvisionnement puisqu’il s’agit du créneau estival, sa campagne s’étendant généralement de juillet à octobre avec une succession de phases de commercialisation distinctes.

Moins précoce que la précédente, la campagne 2009 a débuté mi-juillet avec des fruits avion, dans un contexte de marché encore soutenu compte tenu de la faiblesse des apports et d’une demande fléchissante mais encore présente. De mi-juillet à début septembre, l’offre israélienne a essentielle-ment été composée de la variété Maya. Boudée l’année dernière en raison d’un manque fréquent de coloration et d’une tenue médiocre, elle a cette fois-ci éveillé l’intérêt des acheteurs. Il est vrai que la majorité des fruits présentait une coloration attractive et une bonne qualité gustative. La campagne des variétés secondaires (Haden, Shelly, Kasturi) a été plus courte cette an-née, avec un démarrage tardif à la mi-août et un arrêt environ un mois plus tard. La valorisation de ces variétés a été plus difficile notam-ment à partir de septembre, période qui correspondait à l’augmentation des arrivages de mangue d’Espa-gne. Les Kent ont également connu une saison brève, entre fin août et début octobre, et se sont vendues

régulièrement à des cours orientés à la baisse, perdant près d’un euro par kilo entre le début et la fin de la saison.

Concernant les envois par bateau, il semble que la déclinaison variétale traditionnelle, qui voit appa-raître successivement les Tommy Atkins suivies des Kent et enfin les Keitt, ait été modifiée cette année. La campagne de commercialisation n’a débuté que vers fin août, notamment sur le mar-ché français. Des lots de Tommy Atkins ont été commercialisés sur d’autres marchés européens (Pays-Bas, Allemagne), mais se sont heurtés à la concurrence brésilienne dont l’offre progressait à cette période. Les Keitt ont été particulièrement présentes cette année, assurant une grande partie des expéditions israéliennes qui se sont poursui-vies jusqu’au début novembre, mais avec des quantités en net repli. La campagne de Kent a été beaucoup plus courte, couvrant juste le mois de septembre. Commencées à des prix médiocres fin août, les ventes se sont améliorées en septembre, avec des prix stables autour de 5.00 euros/colis. Les cours s’érodaient en octobre sous la pression des arrivages brésiliens. C’est également à cette période qu’apparaissaient quelques problèmes de qualité. Ce tassement restait toutefois mesuré, les prix ne passant pas en deçà des 4.00 euros/colis.

Les opérateurs israéliens ont modifié leur stratégie par rapport aux campagnes précédentes. Les livraisons de fruits à quantités égales semblent avoir été mieux réparties sur les différents mar-chés européens, évitant des accumulations de volumes toujours préjudiciables à la tenue des cours. Des programmes directs avec les grandes enseignes de la distribution ont vraisemblablement permis de mieux étaler l’offre par rapport à la de-mande, qui a pourtant été en retrait en 2009.

A l’instar de l’Espagne, la proximité des zones de production par rapport aux centres de consomma-tion (deux à trois jours de transport maritime) a aussi favorisé le développement d’envois de fruits de meilleure maturité, permettant d’offrir une quali-té supérieure à des prix médians entre produits bateau et produits avion. Dans le contexte difficile de 2009, Israël a su préserver ses parts de mar-ché en segmentant sa gamme et ses marchés destinataires

Pierre Gerbaud, consultant [email protected]

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Mangue avion - Israël - Prix moyen importsur le marché français en 2009

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Mangue bateau - Israël - Prix moyen importsur le marché français en 2009

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A la veille de la campagne, les producteurs et exportateurs de mangue de Côte d’Ivoire

sont très inquiets. En effet, la campagne 2009 a été particulièrement difficile et les prix pratiqués ces derniers mois sur le marché européen sont plutôt bas, autant de facteurs qui les laissent bien perplexes.

Une production de Kent bien meilleure

La configuration de la production de Kent en 2010 est totalement diffé-rente de celle de l’année précédente. Composée en majorité de petits cali-

bres, la première production de 2009 avait été peu importante et tardive. Celle

de cette année est bien meilleure en termes de volume, de calibre et de précocité. L’harmattan a été plus précoce. Démarrant à la mi-novembre, il a permis une floraison plus importante des man-guiers à partir de la mi-décembre. La deuxième floraison qui a commencé début janvier est égale-ment conséquente. La campagne de Kent devrait démarrer fin mars-début avril, laissant très peu de place à la variété Amélie.

Le créneau des Amélie sera cette année très res-treint, les fêtes de Pâques se situant au tout début avril. Les déboires constatés en 2009, avec trop de volumes et de petits calibres, devraient être évités par une limitation des expéditions de cette variété.

Alors que la première production de Kent, qui de-vrait être récoltée au cours du mois d’avril, offre

peu de risques de développements fongi-ques, la deuxième présente elle un danger pour l’exportation. Si la saison des pluies dé-marre début mai, comme cela a été le cas en 2009, des dégâts sur les fruits seront à craindre très tôt dans la campagne.

Les écueils d’une production abondante sont nom-breux et notamment l’exportation de volumes trop importants vers l’Europe, l’autre débouché restant limité à la vente de mangues fraîches sur le mar-ché national. Des avantages pourraient toutefois être exploités : meilleur choix du calibre, de la coloration et de la maturité des fruits en début de campagne.

Une réduction probable des programmes d’exportation

Les exportateurs auront certainement fait le bilan des difficultés rencontrées en 2009 et lors des campagnes précédentes pour exploiter au mieux une production ivoirienne qui ne cesse de se dé-velopper et qui se présente sous un meilleur vi-sage en 2010.

Malgré une bonne production annoncée cette campagne, les producteurs se demandent com-ment commercialiser correctement leurs fruits. Les prix aux producteurs pourraient baisser dès le début de campagne, si les volumes sur la pre-mière production de Kent sont confirmés.

Les exportateurs sont bien frileux et les program-mes d’expédition devraient être revus à la baisse, notamment pour éviter les risques d’anthracnose sur la fin de campagne. Beaucoup d’exportateurs souhaitent adopter la même stratégie qu’en 2008 en arrêtant précipitamment les expéditions dès les premières pluies pour se prémunir contre ce fléau dont on est loin d’avoir trouvé le remède.

Un contexte difficile

D’autres éléments risquent de venir perturber le bon déroulement de la campagne. Depuis début février, la Côte d’Ivoire est victime de délestages du réseau électrique et cela devrait durer jusqu’au début du mois de mai. Faute d’investissements

Mangue de Côte d’Ivoire Préparation de la campagne 2010 Une meilleure production et pourtant de l’inquiétude

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sur les infrastructures de production, l’électricité produite en Côte d’Ivoire est insuffisante pour fournir tout le pays de manière permanente. Les stations de conditionnement devront investir dans des groupes électrogènes puissants si elles veu-lent travailler sans gène et ne pas dépendre des créneaux de disponibilité de l’électricité dont les programmes sont connus à l’avance.

Plus grave, la fabrication des cartons risque égale-ment d’être retardée par ces problèmes d’énergie.

Le maintien du froid ne de-vrait pas être perturbé, la logistique conteneurs étant entièrement mise sous grou-pes électrogènes de la sta-tion de conditionnement au port d’embarquement.

Le contexte politique, quant à lui, n’est pas des plus favo-rables. Le report des élec-tions présidentielles en Côte d’Ivoire ne permettra pas la s u s p e n s i o n d e s t a x e s payées par les exportateurs aux Forces Nouvelles dans la zone de production située au nord du pays. Ces taxes é levées, payées depuis 2003, viennent grever les coûts de revient.

Le coût des intrants baisse

Par contre, suite à la chute des prix de la matière première en 2009, le coût des cartons est en baisse de 5 % cette année. L’augmentation de la pâte à papier en 2010 devrait être répercutée en 2011. Les commandes de cartons sont timides en ce début de campagne. Beaucoup d’exportateurs ont, en effet, accumulé des stocks en fin de cam-pagne 2009 avec l’arrêt brutal des expéditions causé par le blocage des marchés européens à partir de la deuxième semaine de mai.

Le coût du transport multimodal par conteneurs, via Bolloré Africa Logistics, enregistre également une baisse sensible rapport à 2009. Malgré la tendance générale à l’augmentation des tarifs de fret, une compression des coûts intermédiaires a pu être obtenue.

Pour rester compétitifs, les exportateurs devront désormais tenter de faire baisser les prix d’achat aux producteurs, qui n’ont pas changé depuis des années. Malgré la chute des prix de vente sur les marchés européens, les exportateurs n’ont jamais pu s’entendre sur un prix rémunérateur pour l’en-semble des acteurs de la filière. La tendance est aujourd’hui à la recherche de solutions communes afin d’éviter les catastrophes financières connues ces dernières années : producteurs impayés, en-dettement auprès de l’importation, difficultés à couvrir les frais d’exportation, etc.

La certification GLOBALGAP des entreprises d’ex-portation de mangue de Côte d’Ivoire se maintient. Des experts locaux basés dans le pays et au Bur-kina Faso assurent les audits de certification à des tarifs concurrentiels. Les entreprises d’exportation maîtrisent maintenant les exigences de la certifica-tion avec l’objectif de s’y conformer dans la durée.

Un large accès maritime

Quant à la logistique maritime, elle ne devrait pas poser de soucis particuliers. Le terminal à conte-neurs de Ferkessédougou a fait ses preuves et permet l’évacuation dans de bonnes conditions des fruits de Côte d’Ivoire et des pays limitrophes (Mali et Burkina Faso).

Deux sociétés, Bolloré Africa Logistics et AEL, se partagent le fret maritime de la mangue à destina-tion de l’Europe. La première exploite les lignes MSC, DELMAS, MAERKS et SIM/HAPAG à desti-nation, selon les compagnies, d’Anvers, Algesiras, Gênes, Felixstowe, Barcelone et Fos-sur-Mer. Quant à AEL, elle offre, via ses navires bananiers, un service conteneurs en ponté deux fois par se-maine à destination d’Anvers et de Port Vendres.

Le grand point d’interrogation

La grande inconnue reste le marché européen. En effet, tous les opérateurs de la filière mangue de Côte d’Ivoire pensaient que la campagne 2009 allait être correcte. En cela, ils n’ont fait que mé-connaître les contours d’un produit et d’un marché dont on ne maîtrise toujours pas l’ensemble des paramètres.

La prudence pourrait être la ligne de conduite la plus sage à tenir par les acteurs de la filière man-gue tout au long de cette campagne 2010

Alexis Moulin

2006 2007 2008 2009

14 428 14 706 11 250 11 659 Source : Eurostat

Mangue — Côte d’Ivoire Evolution des exportations (tonnes)

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La production est essentiellement concentrée dans un rayon de 50 km autour de Korhogo, capitale de la région des Savanes, à 600 km au nord d’Abidjan. La zone est propice à la culture du manguier, avec un taux d’humidité moins important que dans le reste du pays. La longue période d’harmattan permet d’assu-rer de meilleures floraisons et les conditions climatiques sont plus saines pour le développement des fruits. Toutes les unités de condition-nement pour l’exportation se trou-vent dans cette région. De taille et de capacité variables (de 500 à 2 000 t export), elles sont situées à Korhogo, Sinématiali et Ferkessé-dougou. La rareté des terres, dans une zone à forte densité de culture,

a entraîné la création de nouvelles plantations de superficies plus im-portantes (de 50 à plus de 200 ha) dans d’autres régions plus éloi-gnées, telles que Boundiali à l’est, Niakara au sud et Ouangolo au nord. Depuis l’avènement de la crise ivoirienne, coupant le pays en deux et limitant l’accès routier vers le port d’Abidjan, le transport de conteneurs frigorifiques par rail s’est développé, avec la mise en place d’une plate-forme conteneurs à Ferkessédou-gou, sur la ligne ferroviaire Abidjan-Ouagadougou. L’accès direct de la zone de production aux principaux ports européens a permis aux ex-portations ivoiriennes de se poursui-vre et a ouvert la voie maritime au Mali et au Burkina Faso.

La culture du manguier est récente et date des an-nées 80. Le développement des plantations a été encouragé pour lutter contre la déforestation, puis appuyé par le Cirad (ex IRFA) avec l’introduction de variétés greffées, notamment la Kent. Il a vraiment démarré dans les années 90, avec l’accroissement des exportations. Les vergers existants, souvent multi-variétaux (mangues locales, Amélie, Palmer, etc.) ont été rapidement sur-greffés et les surfaces plantées se sont multipliées. La mangue est devenue pour les producteurs une source de revenus intéressante et un moyen de diversification, dans une région où le coton a longtemps eu le monopole. Avec la faillite de la filière coton, les grandes zones de culture cotonnière sont elles aussi devenues des bastions de la mangue. La crise socio-politique a accentué ce phénomène. Le maintien et l’augmentation des exportations de man-gue depuis 2002 n’ont fait qu’encourager les produc-

teurs à étendre leurs superficies, comprises en moyenne entre 5 et 50 ha. Les méthodes culturales sont encore rudimentaires : labour, désherbage, gref-fage et clôtures sont les principales activités menées sur les plantations. La taille, l’irrigation et les traite-ments phytosanitaires restent limités. Les rendements à l’hectare sont faibles. La production ivoirienne est évaluée actuellement à près de 50 000 tonnes, cou-vrant plus de 10 000 ha. Mais les vergers ne sont pas répertoriés et il n’existe pas vraiment de statistiques fiables sur la production. En 2007, les entreprises exportatrices ont obtenu la certification EUREPGAP des plantations, puis GLOBALGAP en 2008, sous la pression de la grande distribution européenne. Compte tenu de la multiplicité des plantations, la certi-fication a été accordée sous l’option 2 « groupement de producteurs ». Aujourd’hui, plus de 90 % de la production exportable est certifiée GLOBALGAP.

Le verger ivoirien est principalement compo-sé de Kent. Les producteurs privilégient cette variété, qui a de meilleurs rendements et débouchés. Même la Keitt, qui était assez présente (10 à 15 % des superficies), tend à disparaître. Amélie, Zill, Palmer et autres variétés greffées ont quasiment disparu. Les marchés export pour les autres variétés sont minimes et les ventes sur le marché local quasi inexistantes. L’Amélie et la Zill plus précoces, longtemps restées le fer de lance du démarrage des campagnes ivoi-riennes, entrent en production début mars et peuvent se récolter jusqu’en avril. La Kent, quant à elle, peut être récoltée, pour la pre-mière floraison, à partir du 20 mars, selon

les saisons. Les récoltes se poursuivent jusqu’à la fin mai avec la deuxième florai-son. Les Keitt sont plus tardives et entrent en production début mai. En fin de saison, les problèmes qualitatifs peuvent être impor-tants. Surmaturité, mouche des fruits, atta-ques fongiques sont les principaux handi-caps au prolongement des récoltes.

Mangue — Côte d’Ivoire — Calendrier de production F M A M J J Amélie Zill Kent Keitt

La Côte d’Ivoire est de loin le premier pays producteur et exportateur de mangue d’Afrique de l’Ouest. Sa production de Kent et ses atouts logisti-ques en font un fournisseur principal du marché européen. En troisième position en 2007 avec 14 000 tonnes exportées, la Côte d’Ivoire perd des places en 2008 avec 11 250 tonnes expédiées et devient le cinquième fournisseur du marché européen derrière Israël. Les exportations ont presque doublé en dix ans et les superficies plantées ont subi la même évolution. Mais ces dernières années, la Côte d’Ivoire est confrontée à de nombreux problèmes : concurrence des pays limitrophes (Mali et Burkina Faso) qui ont un accès facilité à la logistique maritime, présence perma-nente du Brésil, fortes attaques d’anthracnose en fin de campagne et baisse drastique des prix de vente sur les marchés européens.

Fiche pays producteur

La mangue en Côte d’Ivoire

par Alexis Moulin

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Développées à partir des navires bananiers dans les an-nées 1990 (palettes en cales réfrigérées), les expéditions ivoiriennes sont aujourd’hui entièrement conteneurisées. Les conteneurs sont en grande majorité empotés en station de conditionnement. Près de 80 % transitent par Ferkessé-dougou, via le rail à dest inat ion du por t d’Abidjan. Les man-gues sont chargées sur toutes les compagnies maritimes qui offrent un service de conteneurs frigorifiques à destina-tion de l’Europe. Le temps de transport le

plus court est de neuf à dix jours. Bien que les arrivages soient réceptionnés en grande partie au port d’Anvers, ce sont encore les importateurs français qui assurent l’approvisionnement des différents marchés européens.

Les exportations ivoiriennes de mangue ont littérale-ment explosé, multipliées par cinq en dix ans, passant de 2 500 t en 1992 à plus de 11 000 t en 2002. Elles ont fortement diminué en 2003, avec moins de 8 000 t du fait du déclenchement des événements en Côte d’Ivoire, puis ont repris en 2004, la situation politique s’améliorant. Elles ont atteint leur niveau le plus élevé en 2006, avec près de 15 000 t. Mais l’augmentation des volumes a engendré des pertes commerciales conséquentes pour la filière. L’année 2007 n’a pas été un meilleur cru. Le maintien des tonnages et l’augmen-tation des expéditions du Mali et du Burkina Faso pen-dant la même période n’ont pas permis de relever la

barre. La campagne 2007 a marqué un tournant pour la prolongation des exportations sur le mois de juin, qui reste fortement problématique : mauvaise tenue des fruits et attaques fongiques, entre autres. Tenant compte de ces contraintes, les exportateurs ont écour-té la campagne 2008 en stoppant rapidement les expé-ditions à partir du 15 mai et les volumes ont fortement baissé (- 15 %). En 2009, les problèmes d’anthracnose sont réapparus avec une saison des pluies plus pré-coce que les années précédentes et une prolongation des expéditions jusqu’à fin mai. Ce problème qualitatif représente aujourd’hui la principale entrave au déve-loppement des exportations ivoiriennes.

Mangue - Côte d'Ivoire - Exportations vers l'Europe

11.711.3

14.414.4

9.811.4

7.2

11.110.8

10.310.3

6.08.0

4.2

8.3

5.02.52.6

1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008

Sources : SAGA CI, FruiTrop, EUROSTAT

000

tonn

es

La production ivoirienne est essentiellement tournée vers l’exportation sur les marchés européens. Il n’existe pas d’usine de trans-formation à proprement parler. Quelques entreprises font du jus pour le marché natio-nal, mais absorbent peu de volumes. Le marché local est concentré sur Abidjan (1.5 million d’habitants) et dans une moindre mesure sur les capitales régionales. Il est demandeur de Kent. Toutes les mangues non exportables, que ce soit les rejets des usines ou les déchets restés en plantation, y

sont vendues. Même si les ivoi-riens sont des consommateurs de mangue, le marché local n’est pas organisé, les per-tes sont importantes et les prix de détail res-tent élevés par rapport au pouvoir d’achat. La diversification des mar-chés reste une priorité face à une production dont les volu-mes seront, à l’avenir, non maîtrisables.

Mangue — Côte d’Ivoire — Fret maritime vers l’Union européenne

Compagnie maritime

D’Abidjan à... Algeciras Anvers Genes Felixstowe Barcelone Fos sur Mer Port Vendres

DELMAS 12 jours 13 jours 14 jours 10 jours 11 jours MCS 13 jours 16 jours SAFMARINE 7 à 10 jours 12 jours 13 jours ZIM/HAPAG 13 jours AEL* 10 jours 9 jours * Navires bananiers / Source : Bolloré Africa Logistics

Mangue - Côte d'Ivoire - Répartition des arrivages en Europe en 2008

Belgique5 567 t

Pays-Bas 4 156 t

Espagne267 t

France893 t

Royaume-Uni 362 t

Source : EUROSTAT

Déb

ouch

és

Exp

orta

tion

s

Logi

stiq

ue

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Février 2010 n°175

LES DOSSIERS DE

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DOSSIER DU MOIS

Mangue (et goyave, mangoustan) — Importations du Japon tonnes 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Total 8 873 9 627 8 901 8 875 10 307 12 336 12 139 12 383 12 389 11 589 11 103 Mexique 2 374 3 155 2 445 2 178 2 342 2 908 3 587 4 329 5 386 5 260 5 050 Philippines 6 022 5 618 5 397 5 601 6 746 7 303 6 274 5 443 3 797 3 070 2 720 Thaïlande 181 194 460 487 621 901 955 1 099 1 566 1 482 1 407 Taïwan 35 101 109 123 75 505 476 444 781 851 990 Brésil - - - - - - 250 403 445 316 395 Etats-Unis 115 258 153 153 149 244 253 317 57 285 286

Source : douanes japonaises (code 080450019)

Australie 146 301 318 330 370 475 343 338 268 233 187 Inde - - - - - - - 9 88 73 27 Autres - 0 19 2 5 - 1 1 - - 41

Mangue (et goyave) — Importations des Etats-Unis tonnes 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Total 220 046 239 051 240 278 266 280 282 360 281 658 267 017 298 088 303 562 305 958 295 653 Mexique 163 504 166 767 156 548 164 193 173 630 174 799 159 550 181 163 185 279 182 754 186 807 Equateur 10 392 20 428 19 797 21 602 27 350 25 036 24 083 31 070 31 250 24 682 35 304 Pérou 11 381 12 297 15 553 20 515 20 582 30 334 29 854 33 614 29 193 38 323 17 316 Brésil 12 719 16 984 26 937 36 040 39 034 27 187 26 144 23 088 24 679 25 774 23 193 Guatemala 9 549 8 284 10 314 9 550 8 259 8 775 9 317 9 131 12 881 14 919 14 706 Haïti 9 144 10 159 5 878 8 376 6 070 8 065 9 391 10 266 8 681 8 274 9 014 Philippines 280 151 514 1 315 2 166 2 877 3 620 2 974 3 545 3 268 2 996 Autres 3 078 3 981 4 738 4 690 5 270 4 585 5 061 6 782 8 053 7 964 6 318 Source : douanes US (code 080450)

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n°175 Février 2010

LES DOSSIERS DE

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DOSSIER DU MOIS

Mangue (et goyave, mangoustan)

Production mondiale

Mangue (et goyave, mangoustan)

Exportations mondiales

Mangue (et goyave, mangoustan)

Importations mondiales

2008 tonnes 2007-08 tonnes 2007-08 tonnes

Monde 34 350 000 Monde 920 000 Monde 920 000 Inde 13 649 400 Mexique 222 954 Etats-Unis 305 958

Chine 3 976 716 Brésil 133 725 UE 25, dont 244 256

Indonésie 2 013 123 Pakistan 127 000 Pays-Bas 124 925

Mexique 1 855 359 Inde 83 700 Royaume-Uni 43 518

Thaïlande 1 800 000 Pérou 82 651 France 17 316

Pakistan 1 753 686 Equateur 41 379 Belgique 16 843

Egypte 734 000 Yémen 11 404 Malaisie 23 087

Yémen 387 906 Sénégal 8 846 Yémen 22 891

Kenya 384 461 Haïti 8 408 Chine 22 783

Vietnam 370 000 Costa Rica 7 040 Singapour 19 405

Source : FAO

Brésil 1 272 180 Philippines 27 068 Espagne 16 355

Philippines 884 011 Guatemala 20 490 Portugal 15 489

Bangladesh 802 750 Côte d'Ivoire 16 877 Em. Arabes Unis 47 038

Nigeria 734 000 Israël 16 591 Arabie saoudite 45 660

Cuba 355 200 Mali 6 586 Népal 12 077

LES DOSSIERS DE

Mangue (et goyave, mangoustan) — Importations de l’UE — Principaux pays fournisseurs

tonnes 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Total extra-UE, dont 84 511 116 293 119 364 135 593 134 992 175 544 163 938 187 932 212 713 211 944 231 628

Brésil 24 473 38 408 39 636 60 338 63 804 89 942 69 838 82 293 84 858 83 025 96870

Pérou 1 813 7 347 9 304 7 749 10 760 15 356 20 054 26 394 41 027 36 854 50756

Israël 7 463 8 932 8 454 6 595 4 117 8 646 8 285 12 916 11 349 15 006 12743

Côte d’Ivoire 5 984 10 265 10 306 10 842 11 147 7 176 11 428 9 856 14 428 14 706 11250

Pakistan 4 490 5 608 7 094 8 750 6 263 8 680 10 940 12 307 10 120 13 225 12941

Etats-Unis 8 446 9 844 10 314 6 731 6 944 7 370 7 620 6 894 5 971 7 404 7516

Sénégal 280 678 618 822 1 650 2 067 2 810 3 011 7 088 4 702 6034

Costa Rica 2 104 3 334 3 092 1 734 1 852 2 636 4 006 6 271 7 545 4 664 5360

Mali 1 006 814 1 141 886 708 947 2 096 2 560 3 477 4 317 4902

Equateur 1 548 3 981 3 258 6 217 2 605 5 706 5 586 5 930 5 681 3 718 2313

Intra-UE, dont 46 122 65 736 65 422 57 490 66 515 73 865 81 882 104 025 110 602 126 768 130 455

Source : Eurostat (code 080450 mangue, goyave, mangoustan)

Pays-Bas 26 552 39 670 37 171 34 325 37 798 42 275 48 504 60 019 63 529 74 018 81 516 France 8 186 8 478 9 685 9 233 11 107 11 043 11 038 14 977 16 039 17 499 14 419 Allemagne 2 248 2 477 3 715 3 490 4 168 7 476 6 818 7 556 7 539 7 053 10 031 Espagne 3 072 5 342 7 985 5 596 6 969 6 432 8 008 12 855 12 301 14 348 12 628 Belgique 4 792 7 580 5 258 3 270 4 174 4 542 3 959 3 559 6 597 9 344 7 683 Royaume-Uni 770 1 103 597 523 611 762 1 551 1 132 1 883 1 275 804 Italie 155 329 423 280 916 554 603 808 749 1 023 1 034

Mangue — Calendrier d’approvisionnement de l’UE — Principales origines J F M A M J J A S O N D

Pérou Kent

Brésil Tommy Atkins

Kent

Afr. de l'Ouest Kent

Keitt

Sénégal Kent

Israël Tommy Atkins

Kent

Keitt

Espagne Osteen

Kent

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LES DOSSIERS DE

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Défauts de qualité de la

mangue

Photos © Pierre Gerbaud Immaturité et taches Décoloration naturelle de l’épiderme

Piqûres d’insectes cicatrisées Fruit déformé

Blessures mécaniques après récolte Blessures mécaniques après récolte

Pédoncule trop long Taches sur épiderme

Développement fongique type anthracnose

Larves de mouches des fruits

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LES DOSSIERS DE

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Brûlure de soleil

Décolorations dues aux cochenilles

Fruit déformé

Blessures dues aux frottements causés par le vent

Brûlure de sève après récolte Coulures de sève après récolte

Pourriture pédonculaire Développement fongique

Surmaturité

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L e manguier, Mangifera indica, serait originaire d’une région située à la frontière indo-birmane. Il existe aujourd-’hui de par le monde certainement plus de mille variétés différentes. Dans beaucoup de pays, la mangue occupe une place importante dans la diète alimentaire. Originelle-ment, on distingue deux grandes familles de mangue, aux caractéristiques bien différentes, issues de deux bassins de diversification, la sous-région indienne et l’Asie tropicale. Une grande partie des variétés commerciales actuelles a été sélectionnée en Floride au début du XXème siècle, à partir d’hybridations multiples utilisant des géniteurs de ces deux familles. Les fruits exportés sont généralement issus de plants greffés.

indienne d’Asie tropicale

Zone de diversification Inde, Pakistan Birmanie, Malaisie, Philippines

Graine Mono-embryonnée Poly-embryonnée

Forme Arrondie à ovoïde Allongée, à section cylindrique ou aplatie

Couleur de l’épiderme Jaune à orange, parfois taché de pourpre Vert à vert jaunâtre, pourpre absent

Goût Prononcé, note de térébenthine Moins prononcé

Remarque Sensible à l’anthracnose

Caractéristiques des deux familles de mangue

Les principales variétés de mangue

D’après « Le manguier » de F. de Laroussilhe, éd. Maisonneuve et Larose

Le manguier est adapté à une gamme climatique tropicale étendue, de l’humide au sec. On le rencontre dans des ré-gions dont la pluviométrie annuelle est très différente. Sous les tropiques, l’existence d’un arrêt de végétation, provoqué par une saison sèche ou fraîche de plusieurs semaines ou mois, est une condition nécessaire pour induire une bonne intensité de floraison et donc une bonne productivité. En zone équatoriale humide, la production est souvent faible et irrégulière, en raison de l’absence d’arrêt de végétation. Les températures comprises entre 24 et 30° C sont optimales pour le développement de l’arbre et la croissance des fruits. Celles inférieures à 10°C peuvent provoquer des dégâts physiologiques. Pendant toute la période de croissance du fruit, puis celle de la mise en place de la nouvelle ramifica-tion, l’alimentation hydrique de l’arbre doit être optimale. La

répartition des pluies au cours de l’année est plus impor-tante que le cumul annuel, surtout pour la production de fruits de qualité. La limite inférieure de pluie autorisant les cultures commerciales de mangue semble être de 750 mm. Le manguier peut croître dans une gamme de sols très va-riée, si les horizons sous-jacents sont suffisamment meu-bles et drainants. Cependant, il préfère les sols profonds, assez légers et de structure moyenne. Sur sols très sa-bleux, le manguier peut souffrir d’insuffisance d’eau et pro-duire des fruits insipides et de petit calibre. Il est sensible aux sels dans le sol et dans les eaux d’irrigation. Les vents peuvent causer des dégâts d’importance variable et créer un déséquilibre dans l’alimentation hydrique. Ainsi dans les zones ventées, il est souhaitable de mettre en place avant plantation des rideaux de brise-vent.

Exigences du manguier

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LES DOSSIERS DE

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Forme : ovoïde, parfois légèrement oblongue. Épaule dorsale tombante. Epaule ventrale s’élevant au dessus de la zone pédonculaire. Apex rond, petit bec latéral.

Épiderme : épais. Couleur orange jaune et rouge brillant. Pruine pourpre foncé. Nombreuses grandes lenticelles vert-jaune.

Chair : couleur orangé prononcé. D’une bonne qualité mais légèrement fibreuse.

Poids moyen : 450 à 710 g

Sélectionnée en 1922 en Floride, elle a rapidement été adoptée par les producteurs pour sa productivité, sa robustesse à la manipulation et sa bonne résistance à l’an-thracnose, malgré une teneur en fibres moyenne. La qualité de la pulpe se dégrade nettement si la plante est trop fertilisée ou irriguée. Cette variété est la plus répandue au Brésil où elle constitue la grande majorité des exportations. Elle est particulière-ment appréciée en Europe du Nord, notamment pour sa coloration vive. L’essentiel des volumes destinés à l’exportation est composé de fruits de calibre moyen (8 à 10 fruits par colis de 4 kg), correspondant à la demande de la grande distribution.

Forme : ovoïde, épaule dorsale et apex arrondis. Epaule ventrale pleine. Sans bec.

Épiderme : épais et résistant, peu adhérent. Couleur de base jaune verdâtre, avec une surface rouge voire cramoisie sur les parties les plus exposées à la lumière. Légère pruine grisâtre.

Chair : jaune intense à jaune orangé, d’une saveur riche et d’une texture fondante et sans fibres.

Noyau : 9 % du poids total du fruit.

Poids moyen : 600 à 750 g

Sélectionnée en 1932 en Floride à partir d’un semis de Brooks, elle produit des fruits relativement gros, de 440 g à plus d’un kilo pour les jeunes arbres. Très appréciée tant en amont qu’en aval de la filière, ses rendements sont moyens, mais la proportion de fruits exportables est élevée. La coloration du fruit est attractive et la chair, très gusta-tive, est ferme et mûrit très progressivement. Elle est produite par la plupart des pays fournisseurs de l’Europe, où elle est actuellement considérée comme la variété étalon. Toutefois, les grandes variations de coloration et de calibre selon les zones de produc-tion peuvent entraîner des problèmes de commercialisation.

Forme : ovale, épaule dorsale tombant rapidement. Épaule ventrale pleine et arrondie. Apex arrondi, obtus, sans bec.

Épiderme : épais et résistant, assez adhérent. Couleur jaune orangé à jaune carminé sur le côté exposé au soleil, avec de nombreuses petites lenticelles jaune pâle à roux. Assez forte pruine lavande.

Chair : orange à jaune foncé. Saveur fruitée et riche. Texture fondante avec un nombre important de fibres, peu gênantes en raison de leur finesse.

Noyau : 7 à 8 % du poids total du fruit.

Poids moyen : 510 g à 2 kg

Sélectionnée en 1939 en Floride à partir d’un semis de Mulgoba, elle a des rende-ments élevés et réguliers. La coloration rougeâtre, qui apparaît très tôt et avant que le fruit ne soit mûr, peut provoquer des problèmes d’appréciation de la maturité, qui peut être renforcée par un passage en chambre de mûrissage. Variété de fin de saison de la plupart des origines, elle permet d’allonger les campagnes d’exportation. Moins appréciée que la Kent, elle trouve malgré tout une place de plus en plus importante dans les périodes de soudure d’approvisionnement entre origines.

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Forme : ovale à cordiforme arrondi. Épaule ventrale plus large et un peu plus haute que l’épaule dorsale. Apex largement arrondi.

Épiderme : couleur rouge foncé sur la plus grande partie de la surface, avec de nombreuses lenticelles blanc-jaune.

Chair : jaune orange, pratiquement sans fibres. Goût agréable et un peu acidulé.

Poids moyen : 510 à 680 g

Variété obtenue à partir d’un semis de Mulgoba en 1902. Presque exclusivement transportée par avion, elle complète les approvisionnements de mangue Kent lors-qu’ils sont insuffisants pour satisfaire la demande. De belle présentation, elle a la répu-tation d’être fragile et nécessite une commercialisation rapide.

Forme : elliptique. Apex arrondi, bec apical de grande taille.

Épiderme : relativement fin, mais se détachant assez bien. Couleur de base jaune-vert, avec une large surface rouge à pourpre. Présence de lenticelles jaunes.

Chair : jaune profond. Aromatique et pratiquement sans fibres.

Poids moyen : 600 à 900 g

Variété obtenue à partir d’un semis de Haden en Floride en 1941. Fruits très allongés, plutôt gros, d’une couleur et d’une forme attrayantes. Productivité d’un bon niveau. Venant principalement d’Afrique de l’Ouest, elle a longtemps permis une diversification variétale en début de campagne lorsque les envois étaient surtout composés d’Amélie. Sa coloration attractive constituait une alternative. Peu à peu adoptée par une partie des consommateurs, elle représente aujourd’hui une part de marché en voie de consolidation dans la gamme des variétés avion.

Forme : oblongue, avec une base arrondie. Apex arrondi, présentant parfois un petit bec.

Épiderme : épais et peu adhérent. Couleur de base pourpre violacé, avec quelques reflets mauve lavande. Présence de lenticelles blanches.

Chair : ferme, juteuse et de couleur jaune citron. Très bonne qualité, peu fibreuse.

Noyau : long et plat.

Poids moyen : 500 à 800 g

L’Osteen est une variété floridienne, sélectionnée en 1935 à partir d’un semis de Ha-den. Elle reste peu développée au niveau mondial malgré des caractéristiques com-merciales intéressantes. Elle est devenue plus visible sur le marché communautaire depuis le début des années 2000, car elle représente la majeure partie de la produc-tion espagnole. O

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Prix de gros en Europe Janvier 2010

PRIX DE GROS EN EUROPE — JANVIER 2010

UNION EUROPEENNE — EN EUROS Allemagne Belgique France Pays-Bas UK ANANAS Avion CAYENNE LISSE CAMEROUN kg 1.95 GHANA kg 1.50 VICTORIA AFRIQUE DU SUD Carton 10.50 11.00 9.75 MAURICE Carton 11.00 11.50 REUNION kg 3.75 Bateau MD-2 BRESIL Carton 9.20 COSTA RICA Carton 7.72 10.00 8.25 COSTA RICA kg 0.95 AVOCAT Avion TROPICAL REP. DOMINICAINE Carton 11.60 Bateau ARAD ISRAEL Carton 6.50 FINO ISRAEL Carton 6.25 FUERTE GRECE Carton 6.50 ISRAEL Carton 5.50 MEXIQUE Carton 5.00 PEROU Carton 4.50 HASS CHILI Carton 5.50 6.00 5.94 6.50 ISRAEL Carton 7.42 6.50 MEXIQUE Carton 5.81 4.92 PINKERTON ISRAEL Carton 6.25 6.50 5.16 6.13 5.29 Camion HASS ESPAGNE Carton 8.25 7.50 BANANE Avion PETITE COLOMBIE kg 5.75 6.38 EQUATEUR kg 6.85 4.17 ROUGE EQUATEUR kg 4.88 Bateau PETITE EQUATEUR kg 3.03 1.75 CARAMBOLE Avion MALAISIE kg 4.28 4.59 4.43 3.92 4.43 Bateau MALAISIE kg 4.33 2.86 DATTE Bateau MEDJOOL AFRIQUE DU SUD kg 4.40 ISRAEL kg 6.13 6.60 7.75 7.24 4.52 NON DETERMINE TUNISIE kg 1.77 GINGEMBRE Bateau BRESIL kg 1.83 2.50 CHINE kg 1.65 1.64 1.61 THAILANDE kg 2.00 1.45 GOYAVE Avion BRESIL kg 4.50 5.83 THAILANDE kg 6.25 GRENADILLE Avion JAUNE COLOMBIE kg 7.00 7.25 6.75 6.88 VIOLETTE AFRIQUE DU SUD kg 4.44 COLOMBIE kg 3.95 4.50 4.25 ISRAEL kg 3.45 KENYA kg 4.63 4.57 4.00 3.96 ZIMBABWE kg 4.63 4.32 IGNAME Avion BRESIL kg 1.80 Bateau BRESIL kg 1.64 GHANA kg 1.00 1.00 KAKI Bateau ISRAEL kg 1.90 1.80 2.00 1.40 1.40 KUMQUAT Avion ISRAEL kg 3.63 4.50 3.13 4.13 LIME Avion MEXIQUE kg 3.90 Bateau BRESIL kg 0.78 1.11 1.10 1.19 1.15 MEXIQUE kg 1.33 1.27 1.57

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Février 2010 n°175 44

Ces prix ont été calculés à partir d'informations mensuelles transmises par le Market News Service du Centre de Commerce International de l'ONU à Genève. Market News Service (MNS), Centre du Commerce International, CNUCED/OMC (CCI), Palais des Nations, 1211 Genève 10, Suisse T. 41 (22) 730 01 11 / F. 41 (22) 730 09 06

Note : selon calibre

PRIX DE GROS EN EUROPE — JANVIER 2010

UNION EUROPEENNE — EN EUROS Allemagne Belgique France Pays-Bas UK LITCHI Bateau AFRIQUE DU SUD kg 1.63 2.50 2.20 2.00 1.87 MADAGASCAR kg 0.60 1.33 LONGAN Avion THAILANDE kg 7.25 MANGOUSTAN Avion INDONESIE kg 6.50 THAILANDE kg 6.75 MANGUE Avion KENT PEROU kg 3.84 4.25 3.83 NAM DOK MAI THAILANDE kg 6.50 PALMER BRESIL kg 3.00 2.88 Bateau ATKINS BRESIL kg 0.63 0.81 0.51 KENT PEROU kg 0.56 0.63 0.99 0.69 0.63 MANIOC Bateau COSTA RICA kg 1.32 1.00 0.97 NOIX DE COCO Bateau COSTA RICA Sac 15.50 COTE D'IVOIRE Sac 12.50 10.25 7.31 9.20 MALAISIE Sac 7.47 REP. DOMINICAINE Sac 8.50 8.97 SRI LANKA Sac 14.00 PAPAYE Avion FORMOSA BRESIL kg 3.00 2.50 3.05 NON DETERMINE BRESIL kg 2.90 2.82 3.29 COTE D'IVOIRE kg 3.16 GAMBIE kg 2.25 GHANA kg 2.86 Bateau FORMOSA BRESIL kg 1.67 NON DETERMINE BRESIL kg 1.69 1.87 1.78 EQUATEUR kg 1.69 1.67 1.63 MALAISIE kg 1.61 PATATE DOUCE Bateau AFRIQUE DU SUD kg 1.25 BRESIL kg 1.35 EGYPTE kg 0.80 ISRAEL kg 1.25 1.38 1.04 1.39 PHYSALIS Avion PRE-EMBALLE COLOMBIE kg 5.21 7.75 7.08 6.56 Bateau COLOMBIE kg 2.92 5.53 5.00 PITAHAYA Avion JAUNE COLOMBIE kg 11.20 9.00 8.80 EQUATEUR kg 8.30 ROUGE ISRAEL kg 4.16 7.50 THAILANDE kg 5.67 VIETNAM kg 5.41 6.09 PLANTAIN Bateau COLOMBIE kg 0.84 0.84 EQUATEUR kg 0.85 RAMBOUTAN Avion INDONESIE kg 6.30 7.50 MALAISIE kg 6.25 6.50 THAILANDE kg 6.50 VIETNAM kg 6.25 TAMARILLO Avion COLOMBIE kg 5.70 8.40 5.40

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