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Volume 20, numéro 2 Automne 2009 Association québécoise des infirmières et infirmiers en gérontologie Mot de la présidente 1 Recherche - L’expérience de la planification du congé hospitalier vécue par des conjointes de patients MPOC en suivi systématique de clientèle 2 Réflexions sur la pratique - Le projet OPTIMAH du CHUM : ou comment mieux soigner les aînés à l’urgence et dans les unités de soins aigus 10 - L’application du processus spécifique de soins à une personne âgée ayant subi un traumatisme carnio-cérébral léger (TCCL) : l’histoire de cas de madame Jolicœur 15 J’ai lu - Entretien avec une aidante « surnaturelle », Autonome s’démène pour prendre soin d’un proche à domicile 24 La personne âgée en milieu hospitalier

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Volume 20, numéro 2 Automne 2009

Association québécoise des infirmièreset infirmiers en gérontologie

Mot de la présidente 1

Recherche

- L’expérience de la planification du congé hospitalier vécue pardes conjointes de patients MPOC en suivi systématique de clientèle 2

Réflexions sur la pratique

- Le projet OPTIMAH du CHUM : ou comment mieux soigner les aînésà l’urgence et dans les unités de soins aigus 10

- L’application du processus spécifique de soins à une personne âgéeayant subi un traumatisme carnio-cérébral léger (TCCL) : l’histoire de cas de madame Jolicœur 15

J’ai lu

- Entretien avec une aidante « surnaturelle », Autonome s’démènepour prendre soin d’un proche à domicile 24

La personne âgée en milieu hospitalier

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La Gérontoise, vol. 20. no 2, automne 2009

Automne 2009, vol. 20. no 2

Carolyne EmardFrancine Lincourt ÉthierDre Annick DuprasManon LachapelleSylvie LafrenièreCécile MichaudIsabelle Yelle

Paule Galarneau

4e trimestre 2009

Bossy-Labelle inc.

Michel VaillancourtIsabelle Yelle

Secrétaire : Luce Brazeau

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La Gérontoise, vol. 20, no 2, automne 2009 1

Mot de la présidente

Il me fait plaisir en cette fin de l’été, si été il y a eu, de vous donner quelquesnouvelles de votre Association.

En mai dernier, plus précisément le 28, avait lieu notre souper causerie sousle thème L’éthique au quotidien : pour mieux intervenir. Merci à MeDelphine Roigt, conseillère en éthique clinique et présidente du Comitéd’éthique clinique du CHUM, notre conférencière invitée qui, par sa sim-plicité et la pertinence de son propos, a su capter l’attention des partici-pants et enrichir la réflexion. Nous avions le plaisir de compter parmi nosparticipants, Mesdames B. Arsenault, vice-présidente de l’ORIMM/L ainsi queOdette Roy, récipiendaire du prix Renaissance 2009 du SIFIEFF : voletpratique clinique. Merci également à nos exposants et commanditaires quiont permis de nous faire connaître leurs nouveaux produits et nous aider àfaire un succès de cette rencontre.

Le souper causerie était également le moment de la 25e assemblée générale annuelle et l’élection demembres au sein de votre CA. Quatre poste étaient en élection : Anne Breton, vice-présidente; RosaDelVecchio, secrétaire; Johanne Dumas, trésorière et Maria Crescenzi, administratrice. Seule Anne Breton nes’est pas représentée pour un autre mandat. Nous en profitons pour la remercier pour les nombreusesannées passées au sein du CA et pour tout le travail qu’elle y a accompli. Bon succès dans tes futurs projets,Anne.

Le CA 2009 se compose donc de Francine Lincourt Éthier, présidente; Michel Vaillancourt, vice-président;Johanne Dumas, trésorière; Rosa DelVecchio, secrétaire; Olivette Soucy, administratrice et rédactrice en chefde La Gérontoise; Maria Crescenzi, Johanne Senneville et Karine Thorn, administratrices.

Dans le cadre de leurs fonctions professionnelles ou à titre personnel, deux membres du CA, mesdamesSenneville et Soucy ont assisté au Congrès international du SIDIEFF qui avait lieu au Maroc, en juin dernier.Bénévolement, elles ont profité de leur séjour sur place pour faire la publicité de l’AQIIG. On sait que notresite Web est visité régulièrement par différentes internautes de la francophonie. Grand merci à toutes deuxpour cette belle visibilité internationale.

Dès septembre, votre CA travaillera à préparer le colloque du mois d’avril prochain. Il soulignera les25 années d’existence de l’Association québécoise des infirmières et infirmiers en gérontologie.La Gérontoise de l’Hiver 2010 vous donnera un aperçu de la programmation et des activités à venir. 25 ansd’action pour la reconnaissance et l’évolution de la gérontologie dans nos milieux respectifs, ça se fête!

Bonne lecture

Francine Lincourt Éthier,Présidente de l’AQIIG

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2 La Gérontoise, vol. 20, no 2, automne 2009

Éditorial

Faire un séjour dans un centre de soins de courte durée pour corriger une situation de santé défaillante peut

devenir une période de vie très difficile pour une personne âgée. L’obligation de faire face à un double

enjeu : recouvrer la santé et recouvrer son niveau d’autonomie fonctionnelle antérieur peut devenir très

pénible. Elle aura besoin d’être accompagnée et stimulée pour recouvrer son état d’avant l’épisode de

maladie. (MSSSS, 2008). Son retour à domicile doit être soigneusement planifié. Sa famille ou le centre

référent doivent connaître son état réel de santé et les soins à prodiguer.

Dans une optique d’amélioration des soins aux aînés dès leur arrivée à l’urgence et dans les unités de soins

de courte durée, le Centre hospitalier de l’université de Montréal, le CHUM, a réalisé le Projet OPTIMAH

(2008). Il est présenté par Sylvie Lafrenière et Annik Dupras. Déceler le problème, traiter et assurer le suivi

d’une personne âgée passe par une surveillance étroite des signes gériatriques (SGV).

Dans un contexte d’hospitalisation, la planification du congé demeure un enjeu important dans la poursuite

du traitement; il doit être planifié au tout début de l’hospitalisation. C’est ce que démontre Carolyne Ménard,

dans une recherche auprès de conjointes de personnes souffrant de maladie pulmonaire chronique (MPOC)

qui s’occupent de leur conjoint à domicile. Pour elles, le temps d’hospitalisation de leur conjoint durant

lequel on a planifié le retour à domicile est devenu un temps précieux d’apprentissage. Elles souhaitent

toutes connaître le stade réel de la maladie de leur époux et les soins nécessaires à assurer à cette

personne aux capacités restreintes et de plus en plus en perte d’autonomie.

Pour sa part, Manon Lachapelle propose un processus

spécifique de soins à suivre auprès d’une personne

présentant un traumatisme cérébral-léger (TCCL). Elle

l’applique à une personne âgée qui a fait une chute.

Enfin, Isabelle Yelle, dans le J’ai lu, présente l’héroïne

de Mario Paquet, Autonome s’démène, une aidante

« surnaturelle » qui elle, soigne et supporte un malade

à domicile. Ce livre propose un témoignage émouvant

de la réalité des soins à domicile vécue par les

proches.

Olivette Soucy

MSSS (2008). Agir pour maintenir et améliorer

l’autonomie.

ERRATUM

Dans l’article « De l’interdisciplinarité vers le

domicile » de Coulombe et Sanscartier publié

dans le numéro de janvier 2009 (vol. 20, no. 1,

p.21-22), la référence en fin d’artile aurait dû se

lire ainsi :

Simard, Noël. (2006). L’humain au cœur du

monde. Ensemble, rechercher et partager la

vérité. Unesco, Les conversations du CCIC.

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L’expérience de la planification du congé hospitaliervécue par des conjointes de patients MPOC en

suivi systématique de clientèleCarolyne Emard, inf. M.Sc., Cécile Michaud, inf. Ph.D.

L a maladie pulmonaire obstructive chro-nique, aussi connue sous le nom de MPOC,comprend deux pathologies chroniques

distinctes, quoique quelques fois associées, la bron-chite chronique et l’emphysème (Honig et Ingram,2002). La MPOC se manifeste généralement chez lespersonnes âgées de plus de 55 ans. En 2005, elle aété diagnostiquée chez une plus forte proportion defemmes que d’hommes de moins de 75 ans.Toutefois, la tendance est inversée chez les person-nes âgées de 75 ans et plus. En 2004, les taux de mor-talité dus à la MPOC ont monté en flèche chez lesplus de 70 ans, et les taux étaient plus élevés chezles hommes que chez les femmes après cet âge. Ladifférence entre les hommes et les femmes plus âgéss’explique par la plus forte prévalence du tabagismechez les hommes et les femmes il y a 50 ans (Agencede la Santé publique, 2007). Au Canada en 1997, laMPOC était la quatrième cause d’hospitalisationchez l’homme et la sixième chez la femme.L’hospitalisation augmente proportionnellement àl’âge, une tendance qui devrait se poursuivre avec levieillissement de la population et le tabagismeencore fort prévalent dans notre société (Directionde la Santé publique, 2001).

Une maladie chronique telle que la MPOC a unimpact important sur les autres membres de lafamille (Sales, 2003). Selon Ducharme (2006), cesont principalement les femmes, peu importe leurrôle au sein de la famille, qui agissent commeaidantes, et parfois même en tant que véritablessoignantes. De plus, dans le contexte actuel, les soinsdonnés par un proche aidant à la personne âgéesont souvent prodigués par les conjointes, elles-mêmes âgées et vulnérables. Sexton et HazardMunro (1985) affirment que les conjointes qui de-viennent des aidantes de leurs époux atteints de

MPOC voient un impact majeur sur leur vie quoti-dienne. En effet, elles consacrent la majorité de leurtemps à leur conjoint malade et s’isolent.

À cause de l’évolution de la maladie, les personnesatteintes de MPOC vivent la détérioration graduellede leur état de santé sur plusieurs années. SelonMurray et al. (2005), la trajectoire de patients atteintsde la maladie pulmonaire obstructive chronique estcaractérisée par une détérioration graduelle de l’étatde santé des personnes atteintes, échelonnée surplusieurs années, entrecoupée de plusieurs épisodessévères d’exacerbations de la maladie conduisant àdes hospitalisations répétitives. Par conséquent, laplanification du congé représente un aspect impor-tant des soins pour deux raisons. Premièrement, unepréparation sommaire du congé, sans évaluationcomplète de la situation du client et de ses proches,peut engendrer des difficultés importantes tellesque l’anxiété, la fatigue ou le stress chez les prochesaidants qui sont les principaux dispensateurs desoins à domicile (Gagnon et al., (2002).Deuxièmement, une planification adéquate ducongé permet de minimiser les sources d’anxiété,de maximiser la collaboration et la transitionharmonieuse du centre hospitalier vers le domicileet, ainsi, de préserver la qualité de vie de tous lesmembres de la famille.

La trajectoire des personnes atteintes de MPOC quivivent des hospitalisations à répétition a amené uneréflexion portant sur la planification de congéofferte chez cette clientèle. Une préparationinadéquate en vue du congé hospitalier entraîne desconséquences aussi importantes qu’un risque deré-hospitalisation évitable, une diminution del’observance aux traitements, un manque de con-naissances sur la reconnaissance des signes et symp-tômes d’une aggravation de l’état de santé, et finale-

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ment, l’anxiété (Hansen Bul et Gross, 1998).Les auteurs Gagnon et al. (2002) constatent, demanière générale, que les proches sont peu intégrésà la démarche de préparation du congé, qu’ils par-ticipent rarement à la prise de décision et qu’ils sesentent peu consultés sur leur disponibilité, alorsqu’ils sont les principaux aidants. Roberge, Fournier,Michaud et Pepin (2003) soutiennent que ce sontsurtout les aidants qui seraient préoccupés par lapréparation au congé et moins les patients eux-mêmes. Par conséquent, la participation des prochess’avère essentielle à la continuité de soins parcequ’ils seront les principales personnes à dispenserles soins de santé requis lors du retour à domicile(AFÉAS et al., 1998; Ducharme, 2006; Gagnon et al.,2002).

Afin de pallier les failles de la planification de congé,des institutions ont mis sur pieds un mode de presta-tion de soins nommé le suivi systématique de laclientèle. Ce suivi est maintenant implanté dansplusieurs établissements de santé auprès de diversesclientèles, dont les personnes atteintes de MPOC.Le suivi systématique de la clientèle comprenddeux volets, soit un volet administratif et un voletclinique (Nadon et Thibault, 1993). Le volet adminis-tratif est notamment composé d’activités telles quela gestion des soins durant l’hospitalisation et le con-trôle des durées de séjour. Le volet clinique est ori-enté vers des activités comme l’identification desbesoins de la personne et de sa famille, l’évaluationdes ressources et la planification de congé. Le suivisystématique de la clientèle est en mesure d’ap-porter des bénéfices intéressants sur le plan clinico-administratif (Villeneuve, 1996). Par contre,Ducharme (2006) affirme que les aidants familiauxdemeurent malgré tout en périphérie des objectifsqui visent d’abord une réintégration rapide despersonnes à domicile.

Le but de l’étude était donc de comprendre l’ex-périence de la planification du congé hospitaliervécue par les conjointes de personnes qui bénéfi-cient d’un suivi systématique de clientèle MPOC.

❖La recension des écrits

La recension des écrits réalisée dans le cadre decette recherche donne un aperçu des savoirsdéveloppés en lien avec les concepts entourant laplanification du congé et des proches aidants. Lesauteurs Nixon, Whitter et Stitt (1998) indiquent que

la plupart des études portant sur la perception dupatient et des membres de la famille de leur qualitéde vie après le congé sont réalisées selon uneapproche quantitative plutôt qu’une approche qua-litative. Par ailleurs, les indicateurs des étudesexpérimentales, pour la plupart, portent souvent surles volets administratifs des soins de santé (durée deséjours, réadmissions, etc.) et peu sur la perspectivedu patient et sa famille (Naylor et al. 1994; Sala et al.,2001; Dai et al., 2003). Par contre, les résultatsdémontrent que les programmes expérimentaux deplanification de congé apportent, de manièregénérale, des résultats intéressants sur le plan admi-nistratif. Pour ce qui est des conjointes, il a étédémontré dans une étude phénoménologique por-tant sur la qualité de vie des épouses de personnesatteintes de MPOC (Bergs, 2002) que la MPOC a unimpact certain sur elles, et ce, particulièrement dansleur vie quotidienne où elles doivent compenser lesincapacités du conjoint et assumer le rôle de procheaidante. Toutefois, cette étude a permis de révéler unimportant côté positif d’être proche aidant, soitcelui de faire une différence dans la vie du conjointet de lui permettre de rester à domicile le pluslongtemps possible.

❖Cadre conceptuel

La théorie de Parse (2003) a servi de toile de fonddans la compréhension de l’expérience de la plani-fication de congé vécue par des conjointes depatients atteints de MPOC en contexte de suivisystématique de clientèle. La théorie de l’humain endevenir (Parse, 2003) propose une conception baséesur des postulats et des principes qui découlent dela pensée phénoménologique existentielle. Dans sarelation avec le monde, cet être humain donne unsens aux expériences de santé qu’il vit tout au longde son processus de devenir (Kérouac et al., 2003).L’humain en devenir crée, avec l’univers, sa signifi-cation de la santé et de sa qualité de vie à partir devaleurs acquises lors d’expériences multidimension-nelles, c’est-à-dire que le processus humain-universest vécu de manière relative, ou dans plusieurssphères de l’univers.

Cette théorie est particulièrement adaptée parceque la planification de congé dans le cadre d’unsuivi systématique de la clientèle est une partie duphénomène complexe qu’est le « prendre soin »d’une personne atteinte d’une maladie chroniquepar un proche aidant.

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❖La méthode

L’approche de type phénoménologique a été choisiepuisque le but recherché est de comprendre uneexpérience, à en dégager le sens (Fortin, 1996),améliorer la qualité des soins infirmiers offerts auxproches aidants dans le cadre d’une planification decongé hospitalier de personnes ayant bénéficié d’unsuivi systématique de la clientèle pour MPOC. Demanière générale, selon Parse, Coyne et Smith(1985), la phénoménologie est une approche derecherche dite qualitative, qui repose sur unedémarche inductive de l’étude d’expériences tellesqu’elles sont vécues par les participants. Lechercheur qui utilise cette approche reconnaît deprime abord que la « vérité » à propos d’une réalitéémane de l’expérience vécue par une personne(Polit et al., 2001). Par la suite, l’interprétation de cesrécits est faite dans le contexte de la théorie del’humain en devenir de Parse (2003).

❖La collecte de données

Cette étude qualitative phénoménologique s’appuiesur des entrevues individuelles peu structurées avecdes conjointes de personnes atteintes de MPOC quibénéficient d’un suivi systématique. La collecte desdonnées a été réalisée par entrevues, à laquelle Parsepréfère le terme engagement dialogique qui secaractérise par une présence vraie démontrée par lechercheur au participant. L’engagement dialogiqueavec les participantes à l’étude s’est réalisé au domi-cile de celles-ci à l’aide d’un guide d’engagementdialogique constitué de questions ouvertes peudirigées avec parfois des questions plus ciblées dansle but d’approfondir certains concepts. Par exemple,il a été demandé à la conjointe de décrire sonexpérience de l’hospitalisation de son conjointatteint de MPOC et du congé de l’hôpital.

❖L’échantillon

Un échantillonnage par choix raisonné ou « purpo-sive sampling » a été constitué. Les critères de sélec-tions des conjointes étaient les suivants : a) être unepersonne de sexe féminin; b) être la conjointe dupatient; c) vivre avec un patient qui a obtenu undiagnostic valide de MPOC et qui bénéficie d’unsuivi systématique de la clientèle; d) retourner à

domicile et avoir l’intention de vivre avec son con-joint au retour à domicile; e) comprendre et parler lefrançais; f) être, selon la perspective de l’infirmièrecoordonnatrice de suivi systématique, impliquéedans les soins de la personne atteinte de MPOC. Lechoix des conjointes repose sur le fait que lesresponsabilités relatives aux soins prodigués sontsouvent attribuées à celles-ci (Ducharme, 2006).L’infirmière coordonnatrice au suivi systématique declientèle MPOC de l’hôpital ciblé a identifié les par-ticipantes potentielles à la lumière des critères desélection et de sa connaissance des conjointes.Lorsque l’état de santé de la personne hospitaliséeatteinte de MPOC était stabilisé, l’infirmière coor-donnatrice du suivi systématique MPOC expliquaitglobalement l’étude au patient et à la conjointe. Parla suite, un contact était fait, parfois durant l’hospi-talisation, parfois après le retour à domicile, pourplanifier une première rencontre ayant pour butd’expliquer en détail le but de l’étude et établir unerelation de confiance.

La deuxième rencontre a servi dans un premiertemps à la signature du formulaire de consentementet, dans un deuxième temps, au recueil des donnéespar entrevue. Cette entrevue a été réalisée dans lescinq semaines suivant le retour à domicile dupatient. De janvier 2007 à décembre 2007, 213 per-sonnes en suivi systématique de clientèle MPOC ontété hospitalisées. Lors du recrutement, 13 conjointesont été référées par l’infirmière coordonnatrice dusuivi systématique. Sur les 12 conjointes quirépondaient aux critères d’inclusion, neuf (9) ontrefusé de participer à l’étude. Ainsi, trois conjointesrépondant aux critères d’inclusion et acceptant departiciper à l’étude ont composé l’échantillon de laprésente recherche (n=3).

❖Considérations éthiques

Le respect du consentement libre et éclairé est unélément majeur au sein de la recherche auprès detout sujet humain. Ainsi, les participantes n’ont subiaucune contrainte ou pression à participer à laprésente étude. Elles ont dû signer un formulaire deconsentement qui leur permettait de comprendreglobalement le but de l’étude et sa participation.L’étude a débuté en octobre après avoir reçu l’ap-probation du comité d’éthique du centre hospitalierdésigné comme milieu à l’étude

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❖L’analyse des données

La méthode élaborée par Parse a été choisie pourl’analyse des données. Elle est constituée de troisétapes, dont l’engagement dialogique, l’extractionsynthèse et finalement l’interprétation heuristique.Dans un premier temps, l’enregistrement intégraldes bandes sonores de l’entrevue avec chacune desparticipantes a été écouté. Par la suite, il y a eu trans-cription intégrale des bandes sonores. Une premièrelecture avec des relectures subséquentes a permisde s’imprégner du contenu. L’extraction-synthèse aété réalisée à partir des cinq étapes de la méthodede Parse : 1. Extraire – synthétiser les essences àpartir des enregistrements sonores et transcrire dansle langage du participant; 2. Synthétiser et extraireles essences dans le langage du chercheur;3. Formuler une proposition à partir des essences dechacun des participants; 4. Extraire et synthétiserles concepts centraux à partir des propositions for-mulées par les participants; 5. Synthétiser une struc-ture de l’expérience vécue à partir des conceptscentraux.

Finalement, ces données ont été interprétées demanière heuristique, c’est-à-dire en accordant le dis-cours de la structure avec la théorie de l’humain endevenir de Parse.

❖Les résultats

Lors de l’analyse des entrevues faites avec les con-jointes, deux sous-thèmes ont émergé et peuventêtre regroupés en un thème principal : Pour unefemme dont le conjoint a bénéficié d’un suivisystématique de la clientèle pour MPOC, laplanification de congé est un processus pro-fessionnel bien organisé qui simplifie une viedédiée aux soins à une personne chère rendueau stade terminal de la MPOC.

La planification de congé est un processusprofessionnel bien organisé

Au cours de l’hospitalisation, les conjointes nepensent pas au congé car elles sont surtout préoc-cupées par l’état de santé de leur conjoint. Les con-jointes perçoivent les professionnels de la santécomme étant les personnes expertes, c’est-à-direqu’elles connaissent la maladie, les traitements, les

examens nécessaires et qu’elles sont en mesure dedéterminer quand l’état de santé du patient estmédicalement prêt pour le retour à domicile. Toutesles conjointes nous ont raconté comment lemédecin est arrivé un jour dans la chambre de leurmari, afin d’annoncer le congé, qui devait avoir lieudans les prochains jours.

« Le médecin, c’est le médecin qui donne lecongé, c’est le médecin. Je veux dire quand ilsdonnent tous les tests, avec les médicaments,puis tout, ils voient eux autres… Nous autreson le sait pas, on n’est pas infirmières, toi t’esinfirmière, mais pas moi. » (Mme A, ligne 95).

La planification du congé représente un processusbien organisé, ce qui signifie qu’au bout du compte,quand le conjoint revient à la maison après son hos-pitalisation, les services offerts dans la communautésont là dès le retour à domicile. À l’hôpital, les con-jointes ne sont pas témoins et ne participent pas auxdémarches entreprises par l’équipe médicale pourassurer la transition du centre hospitalier au domi-cile. C’est une fois de retour à domicile qu’ellesprennent conscience de la planification de congé, etnon à l’hôpital. Leurs conjoints bénéficient deplusieurs services.

« Dès le début, le CLSC a été là. Le bain à tousles jours, les pansements, parce que l’eau luisortait par les pores de la peau, les bras, lesjambes, partout. Le CLSC était ici tous lesjours. Il y avait des pansements, des panse-ments que je n’étais pas obligée de changerdeux, trois fois par jour, c’était merveilleux,merveilleux. Ils ont été là. Le médecin estvenu. Il a eu un contrôle pour son sang. De lapharmacie, j’ai eu une dosette. Tout est sim-plifié pour moi, sur ce côté-là, là, je suis trèsheureuse de ça. » (Mme B, ligne 150).

Par contre, les conjointes sont les seules à êtreprésentes 24 heures sur 24 auprès de leur proche etce sont elles qui doivent compenser la perte decapacités fonctionnelles de leur mari. Toutefois, laprésence et l’accessibilité de l’intervenant pivotdésigné, c’est-à-dire un inhalothérapeute quireprend le suivi avec le conjoint lorsque celui-ci estde retour à la maison, sont sécurisantes pour elles. Siun problème survient et que cet intervenant n’estpas disponible, elles savent qu’elles peuvent télé-phoner à un autre intervenant, soit une infirmière, à

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l’aide d’une ligne téléphonique accessible 24 heurespar jour et sept jours par semaine.

« C’est comme je vous ai dit tantôt. Le bain,les pansements, l’assurance qu’ils sont là, sij’ai besoin d’eux sont là, alors… De ce côté-là, on m’a rassurée, on m’a dit de pas megêner, de téléphoner là 24 heures sur 24 :« n’hésitez pas, on est toujours à votre service »…Qu’est-ce que vous voulez de mieux? Des foisc’est mieux qu’à l’hôpital, parce que des foisà l’hôpital on attend, puis on attend… »(Mme B, ligne 231).

En somme, les services sont offerts au bon momentet ils sont rassurants ainsi qu’adaptés. Par con-séquent, même si le processus qui les a mis en placeest invisible, les conjointes le considèrent commeorganisé.

La planification de congé est un processus quisimplifie une vie dédiée aux soins à une person-ne chère rendue au stade terminal de la MPOC

Le retour à domicile signifie se réhabituer à laroutine quotidienne et s’ajuster aux capacitésrestreintes du conjoint, souvent causées entre autrespar le déconditionnement lors de l’hospitalisation,ainsi que la gestion entourant le suivi de l’état desanté. La vie commune est difficile à cause des exi-gences de la MPOC et des limites que les conjointesressentent qui se traduisent par le sentiment demanquer de temps pour soi et les inquiétudes asso-ciées à l’état de santé du conjoint.

Au quotidien, elles disent se dévouer entièrementaux soins de leur époux en laissant de côté leurspropres besoins. Elles veillent à faire les repas, lalessive, les emplettes, font la toilette de leur mari,nettoient les incontinences urinaires et fécales ets’assurent de ne pas laisser leur époux seul à la mai-son durant une longue période ou lorsque celui-cine va pas bien. Elles gèrent aussi les rendez-vousavec les intervenants (physiothérapeute, inhalo-thérapeute, infirmière, médecin), les demandes desubvention pour, par exemple, l’achat de culottesd’incontinence, les médicaments livrés à domicile, leremplissage des bonbonnes d’oxygène, les visitesfamiliales, etc. Elles ont mis de côté les loisirsqu’elles avaient avec leur conjoint avant que l’étatde santé de celui-ci ne se détériore. Avec le temps, lamaladie devient envahissante et les conjointes ont

beaucoup de responsabilités. En fait, le quotidienauprès de leur mari requiert tellement d’énergie deleur part qu’elles n’ont plus le temps de penser àelles et s’oublient.

« Là, je comprends les gens que quand la per-sonne revient et qu’elle n’est plus autonomedu tout, c’est beaucoup d’ouvrage! Il faut quet’aimes beaucoup ton mari pour accepter ça,puis d’en prendre soin, parce que c’est del’ouvrage. » (Mme C, ligne 428).

« Mais moi, bien, c’est sûr que ça consommeta vie. Mais ça dépend de la personne, si t’esprête à ça ou pas… Es-tu prête ou si tu n’espas prête à vivre ça? Parce que c’est beau-coup, c’est beaucoup! […] Et puis là c’est queje ne le laisse pas seul, pas 5 minutes. Doncj’ai toujours soit un aide, ou les enfants. Desfois, c’est juste une pinte de lait, mais t’es pascapable d’aller la chercher, tu sais. T’asbesoin de te faire couper les cheveux, bien làfaut que t’attendes : t’es un peu aux dépensdes autres aussi là… Si quelqu’un ne tel’offre pas, bien tu ne l’as pas. C’est ce côté-là,ça je trouve ça un peu plus dur, je trouve queça captive la femme beaucoup, la femme, lapersonne qui a soin d’un grand malade, tusais ». (Mme B, ligne 112).

Malgré tous les sacrifices que les conjointes fontpour prendre soin de leurs maris, leur histoire de viecommune avec le conjoint et l’engagement réci-proque au sein du couple est à la base du choix faitpar la conjointe de prendre soin de son mari.

« Oui, ils disent toujours qu’on a le choix, on atoujours le choix dans vie, mais moi j’ai choisiça… puis c’est mon mari…ça fait 37 ans que jesuis avec lui… » (Mme A, ligne 351).

Malgré toute l’énergie qui leur est demandée pourprendre soin de leur mari, elles apprécient grande-ment la présence de leur époux auprès d’elles, carcette présence est réconfortante.

« L’avoir à la maison, l’avoir ici, de ne plusêtre obligée d’aller à l’hôpital, jour après jour,après jour, passer les journées là, puis… êtrelà pour lui, parce qu’en réalité, je ne pouvaispas lui redonner sa santé, mais faire sûr queson confort est là… » (Mme B, ligne 209).

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Les conjointes qui ont participé à l’étude sont toutesdes conjointes dont le mari est rendu au stade ter-minal de la maladie. Elles ont au fil du temps apprisà vivre avec la MPOC et elles savent que celle-ci estchronique et que le mari, peut-être, en décédera. Lesconjointes qui vivent avec leur mari atteint d’unemaladie chronique depuis plusieurs années affir-ment toutes vivre une journée à la fois, sans penserau lendemain. Il s’agit pour elles d’une stratégie quileur permet d’apprécier la présence de leur marisans penser à sa mort éventuelle, parce que lefardeau engendré par la maladie de leur conjoint estmoins difficile à vivre que la perspective de sa mort.

«Nous autres on a beau dire : “ah, respire, soiscalme”, ça ne fonctionne pas comme ça. Lapersonne qui manque d’air, c’est difficiled’être calme. Alors c’est ça… On vit ça au jourle jour puis c’est comme ça… On ne pense pasau lendemain. Alors c’est comme ça qu’onpeut passer au travers… » (Mme C, ligne 135).

Avec la progression de la maladie, les rôles du con-joint et de la conjointe changent. Cela est difficilepour les deux. Lorsque l’époux n’est plus en mesured’accomplir les activités de la vie quotidienne etdomestique de façon autonome, les conjointesdoivent compenser les incapacités. Par exemple, lesconjointes conduisent l’automobile, tondent lapelouse ou encouragent leur mari. Elles accomplis-sent des tâches que l’époux n’est plus en mesured’accomplir. De façon plus intime, elles doivent par-fois nettoyer les incontinences de leur mari ou leslaver, parce qu’ils ne sont plus en mesure de le faireeux-mêmes.

« Je suis quasiment une infirmière là, je veuxdire, c’est de toute… là il n’est plus capablede se laver tout seul, alors c’est question de lelaver. Là il n’est plus capable d’aller dans lebain, alors là c’est de le laver à la main. »(Mme A, ligne 334).

La planification de congé est un processus profes-sionnel que les conjointes apprécient lors du retourà domicile. Ainsi, elles font l’apprentissage de soinset de services qui facilitent leur quotidien dédiéentièrement à leur époux atteint de MPOC renduà un stade terminal qui engendre une perted’autonomie importante. Les conjointes vivent leparadoxe d’une vie quotidienne difficile qui émaned’un choix qu’elles ont fait et qui donne un

sens à leur rôle d’aidante. Les conjointes oriententleur devenir en fonction de ce rôle d’aidante en per-mettant à leur conjoint de rester auprès d’elles leplus longtemps possible.

❖Discussion des résultats

Selon Parse (2001), le sens renvoie au but de la vie,au sens de la vie ainsi qu’aux moments significatifsde la vie quotidienne d’une personne. La planifica-tion du congé n’a pas de sens pour les conjointes,car elles ne sont jamais en congé de la maladie deleur mari, ni de leur engagement commun. Les con-jointes qui prennent soin à domicile de leur mariatteint de MPOC disent manquer de temps pourelles-mêmes car elles se dédient complètement auxsoins quotidiens du conjoint. Par contre, ellesseraient incapables de voir leur conjoint vivre loind’elles. Elles se disent les mieux placées pour répon-dre aux besoins de leur mari. Le phénomène deparadoxes est expliqué par Parse (2003) non pascomme des opposés, mais bien comme étant desdimensions d’un même rythme vécu de façon simul-tanée. L’existence de ce phénomène fait référenceau concept de la rythmicité. Ainsi, les conjointes quichoisissent de prendre soin de leur conjoint vivent àla fois le plaisir d’avoir leur mari qu’elles aiment àleur côté et avec lequel elles ont une histoire et unfutur tout en vivant à la fois la réalité difficile deprendre soin d’une personne atteinte d’une maladiechronique qui limite gravement l’autonomie fonc-tionnelle vers la fin de la vie.

Les femmes qui ont accepté de participer à l’étudesont des conjointes qui ont vécu avec leur mariplusieurs expériences d’hospitalisation associéesaux exacerbations de la maladie pulmonaireobstructive chronique. Par conséquent, chaque nou-velle hospitalisation et chaque retour à domicileentraînent une situation dans laquelle se trouventdes éléments familiers et des éléments non familiers.Ainsi, les conjointes doivent vivre avec le non fami-lier, c’est-à-dire qu’elles ignorent quel sera le niveaud’autonomie de leur mari au retour à domicile. Cenon familier est important pour elles car le niveaud’autonomie de leur conjoint est un facteur quialourdit leur quotidien. De plus, il arrive que, parfois,le conjoint revient à domicile avec des plaies quin’étaient pas présentes avant le départ à l’hôpital. Ilpeut également rapporter du matériel prêté. Lesconjointes, bien qu’elles aient exprimé des peurs,

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des hésitations, ont choisi de tenir ce rôle d’aidantesà domicile, ce qui démontre, comme le cite Parse(2003), « la force de l’expression en puissance quisous-tend le courage d’être », le courage d’être uneproche aidante, de vivre au jour le jour, en profitantde chaque moment. En somme, Parse part de laprémisse que l’être humain est l’expert de sa vie. Parconséquent, il choisit librement un sens pourchaque situation vécue. Il porte la responsabilité deses choix et il transcende avec les possibles. Les con-jointes, qui sont proches aidantes, que ce soit pardevoir ou par volonté, ont choisi de prendre soin deleur mari, et ce, malgré toutes les difficultés vécuesquotidiennement et le don de soi implicite. Ellestranscendent avec les possibles en vivant au jour lejour, en profitant de chaque instant.

❖Recommandations pourla pratique infirmière

Dans l’étude, les conjointes avaient l’impression den’avoir que deux choix : le retour à domicile avecservices ou l’abandon que représente l’héberge-ment ou les soins palliatifs. Une présentation com-plète de tous les choix s’avère nécessaire. Il est doncimportant que l’infirmière n’agisse pas comme unsimple agent de liaison entre l’hôpital et le CLSCmais comme une personne qui accompagne lafamille dans le processus difficile qu’est l’hospitali-sation et le retour à domicile. Par ailleurs, en consi-dérant l’expérience révélée des conjointes, il appa-raît important de revoir le terme « planification decongé » qui semble davantage orienté vers unevision professionnelle du séjour hospitalier qui doits’achever. Pour les conjointes, comme pour les per-sonnes atteintes de MPOC, le séjour hospitaliers’achève généralement sur le constat de capacitésréduites et avec le sentiment que le quotidien serade plus en plus difficile. La transcendance sous-tendplusieurs possibilités parmi lesquelles la mort n’estpas exclue.

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Carolyne Émard est conseillère en soins spécialisés à la Direction des soins infirmiers du CSSS Champlain,programme Perte d’autonomie lié au vieillissement, volet soutien à domicile et réadaptation-convalescence.Elle a terminé sa maîtrise en sciences cliniques (spécialisation sciences infirmières) à l’Université de Sherbrooke(2008). Dans le cadre de ses études, elle a bénéficié du soutien financier de l’Université de Sherbrooke et duMinistère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (Mels) ainsi que de celui de la Fondation des infirmières et infirmiersdu Canada (FIIC)

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Le projet OPTIMAH du CHUM1 : comment mieux soigner les ainés à l’urgence

et dans les unités de soins aigusSylvie Lafrenière, inf., M. Sc., et Annik Dupras, médecin interniste-gériatre

A u CHUM1, la clientèle des personnes âgéesde plus de 65 ans hospitalisée en courtedurée est de 36 %. Cette proportion atteint

de 45 à 67 % dans certains services autres que la gé-riatrie (cardiologie, médecine interne, orthopédie,urologie). Comment le CHUM envisage-t-il d’adapteret d’améliorer les soins à cette clientèle?Notamment en créant un projet d’OPTIMisation dessoins aux personnes Âgées à l’Hôpital, que l’on aappelé OPTIMAH.

❖L’hospitalisation, un risque en soi

pour la personne âgée

La personne âgée est plus vulnérable aux complica-tions iatrogéniques2 d’une hospitalisation menanttrès souvent au déclin fonctionnel. Près du tiers despersonnes âgées hospitalisées en soins aigus subis-sent un déclin fonctionnel dont près de 40 %présente une perte d’autonomie significative quideviendra souvent irréversible (Sager, 1998). Celaaffecte tant la qualité de vie à long terme du patientâgé et celle de ses proches aidants, que le coût dessoins de santé (polypharmacie, augmentation de ladurée de séjour et du taux d’hébergement...).

Paradoxalement, le déclin fonctionnel de l’aînésurvient souvent en même temps que l’améliorationde la condition ayant précipité son hospitalisation,ce que Palmer, Counsell et Landefeld (2003)nomment un syndrome dysfonctionnel (figure 1).

Bien que nous soignions avec la plus récentetechnologie, certaines pratiques de soins ont été peuremises en question et nuisent à la personne âgée(ex. : le repos au lit par défaut, la tolérance de la mal-nutrition, etc.). Ces pratiques relèvent de certainsmythes reliés à la méconnaissance du vieillissement

normal et des besoins essentiels de la personne âgéemalade. Cette ignorance entraîne trop souvent desattitudes d’abandon ou de surprotection de la partdu personnel soignant et des proches.

Par ailleurs, les lieux physiques de l’hôpital ont étéconçus en fonction d’une population plus jeune etplus rapidement autonome après un épisode demaladie aiguë et sont mal adaptés (chambresexigües, salles de bain difficiles d’accès et d’utilisa-tion, lits trop hauts, etc.) à une clientèle âgée quinécessite souvent une aide technique (canne, cadrede marche).

❖Des hôpitaux plus accueillants

pour les aînés

Depuis une dizaine d’années, aux États-Unis et auCanada, des projets d’envergure visant spécifique-ment le soin des aînés en centre hospitalier decourte durée ont été développés tant pour l’urgenceque pour les unités d’hospitalisation (Acute CareGeriatric Nurse Network, 2007; Grenier, L’Heureuxet Côté, 2007; Palmisano-Mills, 2007; Parke et Brand,2004; Regional Geriatric Program of Ontario, 2006).

En mai 2008 à Montréal, le colloque Un hôpitalaccueillant pour les aînés a mis en commum les ini-tiatives et les projets québécois et canadiens visant àmieux adapter l’hôpital d’aujourd’hui aux besoinsdes personnes âgées, en tenant compte des nom-breux besoins déjà clairement exprimés.

Ce texte a été publié dans l’Avant-Garde, le journal des soinsinfirmiers du CHUM - vol. 8 (3), automne 2008. Permission dereproduire donnée par les auteures et par la direction des soinsinfirmiers du CHUM, le 2009-04-21.

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Ces projets sont basés sur des résultats d’études con-firmant que des changements peu coûteux peuventêtre apportés à l’approche aux aînés dans un cadrede soins aigus, avec des bénéfices tant pour lepatient que pour l’établissement (Inouye, Baker,Fugal et Bradley, 2006; Palmer et al., 2003).

❖Formation et prévention

Au CHUM, plusieurs activités de formation ont étédispensées sur la prévention et la gestion du déli-rium, le syndrome d’immobilisation, la préventiondes chutes et les solutions de rechange à la con-tention physique. Nous offrons aussi toute unegamme de services interdisciplinaires spécialisés engériatrie et, depuis plus de huit ans, le CHUMcompte six infirmières de suivi systématique declientèle âgée dont une est présente à l’urgence del’Hôpital Notre-Dame 5 jours/semaine. Malgré tout,nous constatons toujours un manque de connais-sances en matière de soins aigus adaptés aux

besoins des aînés ainsi qu’une trop faible intégrationdes enseignements à la pratique.

À l’automne 2007, la direction du CHUM a désignédeux chargées de projet dont le mandat, en parte-nariat avec les directions concernées, est de définiret d’implanter des interventions pour améliorer laprise en charge de la clientèle âgée fragile, à l’ur-gence et dans les unités de soins. Ces interventionsvisent la prévention du déclin fonctionnel relié auxsyndromes gériatriques et aux complicationsiatrogéniques.

Dans le cadre de ce projet, chaque regroupementclientèle, service, unité et équipe professionnelle estappelé à examiner ses pratiques en matière de soinsà sa clientèle plus âgée, à identifier celles à main-tenir et à améliorer, ainsi que les obstacles poury arriver. De plus, les gestionnaires seront sensibi-lisés à l’acquisition de matériel adapté et à la miseen place d’améliorations aux environnementsphysiques favorisant le maintien de l’autonomiefonctionnelle.

OPTIMAH : l’affaire de tous mais plus particulièrement des soins infirmiers

Bien qu’OPTIMAH nécessite la participation de toutes les disciplines, les infirmières sont particulièrementvisées vu la place prépondérante qu’elles occupent durant l’hospitalisation, notamment en matière d’évalua-tion et d’intervention précoce, ainsi que pour leurs compétences à mobiliser l’équipe de soins infirmiers età établir un partenariat avec le patient et ses proches.

Parce que le projet repose en grande partie sur des activités préventives, il est nécessaire de valorisercertains soins infirmiers dits de base qui sont des interventions de prévention essentielles pour con-trer les risques associés à la maladie aiguë et à l’hospitalisation et ainsi assurer une récupération fonc-tionnelle maximale. Ces soins de base sont les suivants :

Favoriser Assurer

• l’orientation et la communication (compenser • un apport hydrique etles problèmes de vision et d’audition); nutritionnel adéquat;

• une mobilisation précoce; • le soulagement optimal de la • l’arrêt des soins et des traitements qui ont un impact douleur tout en appliquant des

sur la mobilité le plus rapidement possible (sonde mesures de pharmacovigilance; urinaire, intraveinothérapie en continu, etc.); • un environnement physique

• l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne sécuritaire et adapté aux (ne pas faire pour le patient ce qu’il est en mesure besoins d’aide. de faire lui-même);

• l’élimination et la continence urinaire; • le sommeil par des moyens non pharmacologiques.

Les infirmières doivent avoir ces soins en tête lors de la rédaction du plan thérapeutique infirmier, assumerun leadership mobilisateur auprès de leur équipe et des proches aidants et reconnaître les efforts dechacun.

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❖Déceler, traiter, assurer le suivi

Dès l’admission, à l’aide de l’outil d’évaluationinitiale, les infirmières peuvent déceler la présenced’une atteinte fonctionnelle et de facteurs de risquede complications tels le délirium et les chutes.Ce repérage devrait déclencher une série d’actionspréventives et thérapeutiques, telles que déter-minées au plan thérapeutique infirmier (PTI) etêtre transmis à tous les membres de l’équipe desoins infirmiers. Par la suite, les infirmières, encollaboration avec les préposés et les infirmièresauxiliaires, évaluent tout au long du séjour les signesde conditions de santé à risque d’affecter le statutfonctionnel soit : les changements cognitifs (déli-rium), la perte de mobilité ou l’incapacité aux AVQ,la déshydratation, la malnutrition, l’insomnie,l’incontinence de novo3, les plaies de pression.L’installation d’une de ces conditions, si elle n’est

pas traitée précocement, peut déclencher unecascade d’événements défavorables.

Ces « signes vitaux gériatriques », tels que désignéspar Inouye et al. (1993), n’ont rien de nouveau etfont déjà l’objet de surveillance clinique, mais leurprésence ne déclenche pas assez souvent l’étatd’alerte conduisant à une modification du plan d’in-tervention. C’est pourquoi Fulmer (2007) a élaboréun outil pour l’évaluation infirmière des personnesâgées prenant la forme de l’acronyme SPICES.L’équipe OPTIMAH du CHUM a développé uneadaptation française de cet outil ainsi qu’un guided’utilisation. L’acronyme utilisé est AINÉES :Autonomie et mobilité, Intégrité de la peau,Nutrition et hydratation, Élimination, État cognitif etcomportement, Sommeil.

Modèle conceptuel du syndrome dysfonctionnel

Figure 1

De « Clinical intervention trials. The ACE unit » de R. M. Palmer, S. R. Counsell et S. C. Landefeld, 1998, Clinics in Getriatric Medecine, 14(4), p. 832. Traduit et reproduit avec la permission de Elsevier Limited.

Personne âgée fonctionnelle

Maladie aigüeAtteinte fonctionnelle possible

Humeur dépressiveAttentes négatives

Atteinte physique

HospitalisationEnvironnement hostile MalnutritionDépersonnalisation MédicamentsAlitement Procédures

Personne âgée avec atteintes fonctionnelles

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❖Faire équipe avec le patient âgé

et ses proches

L’équipe de soins infirmiers favorise le partenariatavec les patients âgés et leurs proches en les infor-mant des moyens pour prévenir le déclin fonctionnellors du traitement d’une maladie aiguë ou d’un séjourhospitalier. Entre autres, les proches peuvent con-tribuer à la compréhension et à la motivation dupatient en plus de participer à certaines interventions(hydratation, alimentation, mobilisation, orientation).

❖Des soins « high tech » et » high care » !

L’adaptation des soins hospitaliers aux besoins despersonnes âgées vulnérables exige plus que de laformation et la bonne volonté des individus. Seuleune approche concertée et systémique peut menerà une réelle transformation des pratiques institu-

tionnelles. L’amélioration des soins aux aînés passed’abord par la valorisation des actions quotidiennesdes infirmières, des préposés aux bénéficiaires etdes infirmières auxiliaires, visant à prévenir le déclinfonctionnel. Les médecins et les autres profession-nels doivent appuyer et valoriser ces interventions.Les gestionnaires, quant à eux, sont appelés àexaminer les moyens pour soutenir les bonnes pra-tiques cliniques en lien avec les soins aigus desaînés.

Dans un environnement où les prouesses tech-nologiques et médicales sont à l’avant-scène etdesservent bien la clientèle âgée, la vulnérabilité desaînés nous rappelle toute la valeur des soins quoti-diens axés sur la récupération de l’autonomie et lemaintien de la qualité de vie.

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Sylvie Lafrenière est conseillère en soins spécialisés, regroupement de médecine contemporaine et soinsprolongés. Dre Annik Dupras est médecin interniste-gériatre. Toutes deux sont responsables du projet OPTIMAH du CHUM.

Pourquoi des signes vitauxgériatriques (AINÉES) ?

• Structurer l’évaluation en fonction de six aspects de la santé où une détérioration est considérée prédictive de complications et de déclin fonctionnel;

• Mettre davantage l’emphase sur l’état de santé global du patient âgé plutôt que de cibler uniquement la maladie l’ayant conduit à l’hôpital;

• Identifier de façon précoce les signes d’installation ou de présence de conditions à risque;

• Fournir une vue d’ensemble de la réponse du patient âgé aux soins et traitements dispensés.

NOTES

1 CHUM : Le Centre hospitalier de l’Université de Montréal offre desservices spécialiés et ultraspécialisés à une clientèle régionale etsuprarégionale. Il offre également, pour sa zone de desserte plusimmédiate, des soins et des services généraux et spécialisés.L’Hôtel-Dieu, l’Hôpital Notre-Dame et l’Hôpital Saint-Luc forment leCHUM, dont les quelque 10 000 employés, 900 médecins, 270chercheurs, 6 000 étudiants et stagiaires ainsi que 700 bénévolesaccueillent plus d’un million de patients par année. Il compte 1 149lits d’hospitalisation et 3 services d’urgence qui accueillent 115 000personne par année.

2 Iatrogénique : conséquences indésirables des soins et traitementsmédicaux.

3 De novo : de manière spontanée.

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La Direction des soins infirmiers et le service de ProductionMultimédia du CHUM proposent le DVD Le délirium – Soignerpour gagner. Ce document audiovisuel illustre la démarcheclinique relative au délirium chez la personne âgée hospitalisée. Ilprésente quelques-unes des actions déterminantes pour laprévention, l’identification précoce, le traitement et le suivi dudélirium chez la personne âgée hospitalisée. Un cahier d’accom-pagnement est offert avec le DVD. Coût : 90 $ (frais de port et manutention compris).Pour commander : [email protected];514-890-8000, poste 35911.

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❖Quelles seront les évaluations et le suivi

infirmier qui devront être réalisés auprèsde madame Jolicœur ?

L’évaluation à l’urgence d’une personne ayant subi untraumatisme cranio-cérébral léger (TCCL) représenteun défi pour l’infirmière. Lorsqu’il s’agit d’une per-sonne âgée, le défi est encore plus grand. Plusieursraisons expliquent cette difficulté. D’abord, on neconnaît pas les effets répétés d’un TCCL chez les per-sonnes âgées. Très souvent, l’examen neurologiquedoit être réalisé en l’absence de données sur lesantécédents psychologiques et cognitifs de celles-ci.De plus, la variabilité des symptômes exprimés d’unepersonne à l’autre complexifie la situation.

Par ailleurs, l’absence d’outil clinique infirmier stan-dardisé pour faire l’évaluation et le suivi ainsi que lepeu de formation clinique dédiée aux infirmièresajoutent à la difficulté de faire une évaluation cliniquecorrespondant aux données probantes de larecherche.

Cet article traite du traumatisme cranio-cérébral légeret présente un instrument de soins spécifique quipeut être utilisé lors de l’évaluation clinique et pourle traitement dans les heures qui suivent le trauma-tisme. Cet outil clinique a fait l’objet d’une validationde contenu dans le cadre d’un mémoire de maîtrise

réalisé auprès des infirmières de l’urgence en trauma-tologie1. S’adressant d’abord aux infirmières de l’ur-gence, il pourrait également être utilisé par celles quiont à évaluer et à assurer un suivi clinique auprèsd’une personne ayant subi un TCCL et qui ne sera pasréférée à l’urgence d’un centre hospitalier.

❖Le traumatisme cranio-cérébral léger (TCCL)

Il n’existe pas une définition unique dans les écritsconsultés. Par contre, le Groupe de travail mondial surle TCCL, le Task Force (2004), recommande la défini-tion suivante qui a été reprise par le Gouvernementdu Québec (2005, p.34).

Le terme « TCCL » réfère à « une atteinte cérébraleaiguë résultant d’un transfert d’énergie d’une sourceexterne vers le crâne et les structures sous-jacentes.Un des éléments suivants doit être objectivé : unepériode d’altération de l’état conscience (confusionou désorientation), une perte de conscience de moinsde 30 minutes, une amnésie post-traumatique demoins de 24 heures ou tout autre signe neurologiquetransitoire comme une convulsion ».

Le traumatisme cranio-cérébral léger (TCCL) est unesituation clinique rencontrée fréquemment dans lesservices d’urgence. Au Canada, on estime que,annuellement, environ 600 personnes sur 100 000 le

L’application du processus spécifique de soins à unepersonne âgée ayant subi un traumatisme carnio-cérébral

léger (TCCL) : l’histoire de Madame Jolicœur Manon Lachapelle, inf., M. Sc. inf.

Madame Jolicoeur, 68 ans, vient d’emménager dans un beau condominium fraîchement peint. Dans lesalon, une moulure de bois décorative a été installée à environ dix pieds du sol. Ayant remarqué unmanque de peinture sur une partie de cette moulure, elle décide de faire la réparation elle-mêmepuisqu’elle dispose d’un petit escabeau avec quelques marches. Elle monte sur la quatrième marche maisn’étant pas assez grande pour exécuter convenablement la réparation, elle ajoute deux bottinstéléphoniques. Elle se dit qu’elle sera confortable pour faire une bonne réparation.Le travail terminé, madame Jolicoeur, qui a les deux mains occupées, veut redescendre. Elle trébuche surun des bottins qui s’est déplacé et chute par terre. Elle téléphone à son fils car elle ne se sent pas bien.Il décide alors d’emmener sa mère à l’urgence car elle est blessée au front et elle a mal à la tête. Ils seprésentent au triage de l’urgence.

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Tableau 1Les signes et les symptômes du TCCL (de 0 à 3 mois post-évènement)

Adaptaté du cadre de référence clinique pour l’élaboration de programmes de réadaptation pour la clientèle adulte ayant subi un traumatismecranio-cérébral (Gadoury, 2001)

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subissent. Il représente 80 à 85 % de tous les trauma-tismes crâniens (ICIS, 2007).

Des statistiques de la Colombie Britannique indiquentque l’âge et les chutes ont une influence sur le tauxd’hospitalisation et de mortalité des personnes ayantsubi un traumatisme crânien. Dans ce contexte,Mariscak (2001) mentionne que le taux de chute chezles personnes de plus de 75 ans est de 36 %. AuxÉtats-Unis, d’autres auteurs, signalent que chez les per-sonnes de plus de 65 ans, les chutes non intention-nelles demeurent la cause la plus importante de TCCsoit plus de 50 % (Thompson et al., 2006).

Manifestations cliniques du TCCL

Les signes probants sont contenus dans la définitionmême du traumatisme cranio-cérébral léger (TCCL).Relevés dans l’histoire des blessés, ils deviennent despoints de repère pour l’infirmière lors de son évalua-tion clinique : perte de conscience inférieure à 30 mi-nutes ou altération de l’état de conscience; résultat à

l’Échelle de coma Glasgow (ECG) lors de l’admissionqui se situe entre 13 et 15; amnésie post-traumatiquede moins de 24 heures et scan cérébral généralementnégatif (Task Force, 2004, Gouvernement du Québec,2005).

Dans les premières heures qui suivent le traumatismecranio-cérébral léger, les personnes peuvent éprouverdifférents malaises tels que céphalées, nausées, étour-dissements et vertiges, somnolence et fatigue. Cessymptômes peuvent être présents tout en n’étant pasclairement définis ou clairement exprimés. Dans lesjours suivants le traumatisme, on peut observer de lafatigue et de l’irritabilité, de la lenteur dans l’exécu-tion des tâches, des troubles de la mémoire, unebaisse de l’audition ou un bourdonnement dans lesoreilles de même que de la sensibilité à la lumière etau bruit. Tous ces différents problèmes ont des réper-cussions sur l’environnement professionnel, social,familial et personnel (Gadoury, 2003; Witt, 2005).

Symptômes physiques

Céphalées

Nausées

Fatigue

Vertiges

Troubles du sommeil

Tinnitus

Sensibilité au bruit et à la lumière

Symptômes cognitifs

Troubles de la mémoire

Troubles d’attention etde concentration

Fatigabilité

Baisse d’initiative et déficitde planification

Lenteur des processus de lapensée et du traitement del’information

Symptômes psychologiques

Labilité

Irritabilité/agressivité

Anxiété

Apathie

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Traitement d’un TCCL

Le traitement usuel du TCCL chez l’adulte est le reposafin de diminuer la fatigue qui est le symptôme le plussouvent répertorié (Stulemeijer et al., 2006). À celas’ajoute la prise de médicaments pour soulager lescontusions diverses, les blessures orthopédiques etles céphalées. De plus, on conseille de diminuer lesstimulations de toutes sortes afin de permettre aucerveau de récupérer le plus rapidement possible. Lareprise des activités à domicile doit être graduelle etsous supervision, et ce, pendant quelques jours. Lepronostic est fondé sur quatre catégories de critères,soit le mécanisme de l’accident, la gravité de lablessure, les facteurs physiques et psychologiquesreliés à l’individu, le milieu familial et environnemen-tal favorisant ou non le rétablissement rapide de lapersonne (Matéo, 2003; Task Force, 2004)

La trajectoire à l’urgence de la personneayant subi un TCCL

La trajectoire de soins à l’urgence de la person-ne victime d’un TCCL comprend plusieursphases : le triage, le diagnostic médical, l’obser-vation, le congé de l’urgence pour le domicileou pour l’hospitalisation en soins aigus ouencore le transfert en réadaptation. À sonarrivée à l’urgence, la personne est rencontréepar l’infirmière du triage qui évalue la problé-matique de santé et établit le niveau de prioritéselon l’échelle de triage par gravité (ÉTG).Par la suite, le médecin pose un diagnosticmédical et peut prescrire certains tests ouexamens. Il s’agit généralement de faire uneradiographie du crâne et une tomodensito-métrie cérébrale afin de connaître la nature,l’étendue, la sévérité et la dangerosité du trau-matisme crânien (Stein et Ross, 1992; Culotta etal., 1996; Cushman et al. 2001; Borg et al., 2004).Dès lors, il prescrit une brève périoded’observation et la prise régulière des signesneurologiques à l’aide de l’échelle de comaGlasgow. La personne victime d’un TCCL estensuite transférée à la salle d’observation, oùune infirmière est responsable de l’applicationd’une démarche de soins s’étendant dequelques heures à plusieurs heures, selonl’évolution de l’état de santé de la personne(Diotte, 2004; Gouvernement du Québec,2005).

❖L’évaluation clinique infirmière pour une

personne présentant un TCCL

À Québec, en 2005, le ministère de la Santé et desServices sociaux a émis des orientations mi-nistérielles pour les services de première ligne àassurer dans les centres de traumatologie2. Cependant,répondre aux besoins de toute personne présentantun TCCL peut se révéler difficile. De nombreux obsta-cles se dressent et compliquent l’évaluation et le suivi.Ils sont encore plus difficiles lorsqu’il s’agit d’une per-sonne âgée.

Évaluation d’un TCCL chez la personne âgée

De façon empirique, on sait que l’organisationphysique de la salle d’urgence augmente le niveau dedésorientation des personnes âgées : l’entréeconstante de personnes pour recevoir des soins, et ce,24 heures sur 24; la circulation incessante de visiteurs,bénévoles et professionnels de la santé entraînant unhaut niveau de bruit et une constante luminosité deslieux ne permettant pas de situer l’heure de lajournée sont des facteurs qui contribuent à l’absencede point de repère permettant l’orientation dans letemps.

Plusieurs personnes âgées ont des conditions médi-cales qui requièrent une médication : hypertensionartérielle, diabète, parkinson, insuffisance cardiaqueou ont déjà fait une ischémie cérébrale transitoire(ICT) ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Lamédication prise pour le traitement de ces conditionsmédicales chroniques influence le résultat des signesvitaux. Par exemple, la médication anti-hypertensiveou pour l’insuffisance cardiaque, maintient une pres-sion artérielle et un pouls plus faible, faussant ainsi lesrésultats; les personnes âgées qui prennent desantiplaquettaires auront un temps de saignementallongé lors de blessure (Thompson et al., 2006).

On ne connaît pas les effets répétés des TCCL sur lesfonctions psychologiques et cognitives des person-nes âgées (Deford, 2000; Thompson et al., 2006). Lequestionnement de la personne devrait inclure lesinformations relatives au TCCL antérieur ainsi queleurs conséquences sur les activités de la vie quoti-dienne et la durée de récupération.

L’outil clinique le plus utilisé est l’Échelle de comaGlasgow (l’ECG), fiable et validé. ll est par contre peu

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adapté pour l’évaluation du suivi clinique de la per-sonne ayant subi un TCCL. Plusieurs auteurs (Nell etal., 2000) ont indiqué qu’on devrait plutôt utiliserl’ECG étendue permettant de recueillir les informa-tions pertinentes sur l’amnésie post-traumatique.

❖Le processus spécifique de soins pour la

personne victime d’un traumatismecranio-cérébral léger (TCCL)

Le processus spécifique de soins pour la clientèleadulte ayant subi un traumatisme cranio-cérébralléger (TCCL) présenté ici est une démarche de soinsadaptée des normes cliniques américaines duEmergency Nurses Association (ENA, 1999) : la réali-sation de l’examen physique et de la collecte des don-nées; l’identification des problèmes cliniques priori-taires reliés à l’état de santé; la détermination desobjectifs de soins; la planification des soins; la réalisa-tion du plan de soins et l’évaluation de l’atteinte desobjectifs de soins. L’infirmière peut appliquer ceprocessus spécifique de soins dans la trajectoire desorientations ministérielles (2005).

1. Réalisation de l’examen physique et de lacollecte des données

Lors de la réalisation de l’examen physique et de lacollecte des données, l’infirmière fait du dépistageauprès de la clientèle TCCL. Walshaw (2000) et leGouvernement du Québec (2005) définissent lesactivités qui doivent être réalisées auprès de cetteclientèle, lors de l’examen des blessures mineures à la

tête. Ainsi dès l’arrivée à l’urgence, l’infirmière évaluel’état de conscience à l’aide de l’échelle de comaGlasgow, afin de classifier rapidement le traumatismecrânien. Elle s’informe de la cause des blessures, desdifférents éléments de la biomécanique, de la vitesseau moment de l’impact et de sa violence, s’il y a euimpact direct à la tête, soit un coup, ou indirectementpar accélération et décélération.

L’infirmière procède ensuite à un examen cliniquecomplet pour repérer s’il y a eu fracture, hématome,lacération ou autre blessure à la tête et au visage. Ellevérifie la présence de liquide céphalo-rachidiens’échappant des oreilles ou du nez. Elle questionneafin de savoir s’il y a eu perte de conscience, amnésie,maux de tête persistants ou vomissements et si lesdrogues, la prise de médicaments ou l’alcool sont encause. L’âge (plus de 60 ans) et l’orientation dans letemps, dans l’espace et face aux personnes doiventêtre notés. De plus, doivent être évaluées à l’aided’outils validés l’amnésie et la mémoire à court terme.(Task Force, 2004; Kennedy, et al., 2006).

Les antécédents de problèmes cérébraux sont à con-sidérer, surtout pour la personne âgée. L’évaluationneurologique de la personne démente ou atteinted’une maladie chronique affectant les fonctions cogni-tives représentent un défi pour le professionnel car lapersonne ne peut fournir de réponses adéquates lorsde l’examen. Dans ce cas, l’infirmière doit faire appel àla famille pour connaître l’état cognitif antérieur de lapersonne avant d’apporter des conclusions à l’examenneurologique (Andrews et Bruns, 2005).

Examen de madame JolicoeurRéalisation de l’examen physique et de la collecte des données L’infirmière réalise un examen physique sommaire ainsi que la prise des signes neurologiques. Elle recueille les données pour compléter sonévaluation ainsi que la feuille de triage. Elle s’enquiert de l’histoire de la chute. Madame Jolicoeur mentionne que lors de l’évènement, elle n’apas perdu « sa connaissance ». Questionné à ce sujet, le fils indique que lors du transport en voiture, sa mère ne répondait pas toujours à sesquestions, elle semblait un peu endormie ou lunatique.À l’examen physique et neurologique, l’infirmière note :• une large coupure à l’arcade sourcilière droite et à la paupière supérieure droite qui est enflée et rouge;• une douleur vive, localisée à la tête dans la région pariétale droite. Madame Jolicoeur y place sa main et indique qu’elle s’est probablement

frappée la tête sur le bras du fauteuil en chutant. Il n’y a pas d’épanchement sanguin visualisé à cet endroit;• le visage n’est pas tuméfié et le reste de l’examen physique est normal;• à l’examen neurologique, madame est éveillée et est un peu agitée. Elle semble orientée dans l’espace et aux personnes mais légèrement

désorientée dans le temps, elle ne se souvient plus du déroulement exact des évènements et demande à son fils de raconter ce qui s’est passé. L’infirmière note un score de 14|15 à l’échelle de coma Glasgow.

• Madame Jolicoeur est en bonne santé physique, psychologique et cognitive. Elle fait de l’intolérance au glucose et ne prend que desvitamines. Elle n’a jamais eu de traumatisme crânien antérieurement.

• Des signes vitaux complets ainsi qu’une glycémie capillaire documentent les données.Examen médicalLe médecin qui examine madame Jolicoeur est d’accord avec les observations cliniques infirmières et confirme qu’elle a subi un traumatismecranio-cérébral léger (TCCL). Après réparation des lacérations, il suggère une brève période d’observation à l’urgence et si aucune complicationn’est notée, elle aura son congé. Madame Jolicoeur et son fils sont avisés par le médecin qu’une période d’observation est prescrite. Madame estdonc transférée à l’aire d’observation et une autre infirmière évaluera en continu et assurera le suivi clinique jusqu’à son congé .

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2. Identification des problèmes cliniquesprioritaires reliés à l’état de santé

Pour faire une identification adéquate des problèmescliniques reliés à la situation de la personne présen-tant un TCCL, il faut, selon Martin (1994), développerune liste d’indices permettant aux infirmières dereconnaître les signes et les symptômes présents. Cesont : une certaine labilité émotive, la fatigabilité, l’in-tolérance à plusieurs stimuli, l’anxiété, les pertes demémoire, un manque d’initiative, une diminution del’attention, un bas niveau de tolérance à la frustrationet un manque de motivation. De plus, la personneatteinte peut être facilement distraite, avoir peu deconcentration et souffrir de troubles de la vue et dessens.

Pour la personne âgée, Martin (1994) affirme quel’examen neurologique de routine n’est pas toujoursadéquat pour recueillir des informations utiles et quel’observation et le questionnement plus ciblés sur lescomportements habituels et les habitudes de vieavant la blessure donnent de bonnes informations.

L’évaluation du résultat à l’échelle de coma Glasgowest fait de façon régulière et l’infirmière est attentiveaux différents éléments qui peuvent indiquer unedétérioration de l’état neurologique :

• une diminution du résultat à l’ECG, soit à un résultatinférieur à celui obtenu à l’admission; ou une agita-

tion subite, une perte de conscience ou une altéra-tion de l’état de conscience ou une convulsion;

• l’apparition d’une céphalée subite et intense;

• la présence d’épanchement de liquide par lesoreilles ou le nez;

• la présence de nausées et de vomissements.

Avec les éléments recueillis dans l’évaluation, l’infir-mière détermine ou identifie les problématiquescliniques prioritaires qui feront l’objet d’un suiviclinique à l’urgence ou lors de ses soins. Si ce suiviclinique s’avère nécessaire au congé de la personne,l’infirmière détermine le plan thérapeutique infir-mier, obligatoire pour toute clientèle qui reçoit dessoins et qui a besoin d’un suivi clinique (Leprohon etLessard, 2006). Il constitue la trace des interventionsde soins réalisées auprès de la personne.

3. Détermination des objectifs de soins

Suite à l’identification des problèmes cliniques prio-ritaires reliés à l’état de santé, des interventions infir-mières sont énumérées sous forme d’activités desoins. L’infirmière se fixe des objectifs mesurables àatteindre avec la personne et sa famille en vue de leurcongé de l’urgence. Dans un exemple d’objectifmesurable relié au manque de connaissances enregard de cette problématique de santé, la personneet sa famille doivent connaître ce qu’est un trauma-tisme cranio-cérébral léger, les signes et les symp-tômes présents ainsi que le traitement qui lui est asso-cié. De plus, la personne et sa famille doivent con-naître les signes qui nécessitent une nouvelle consul-tation à l’urgence.

4. Planification des soins

L’expérience clinique montre qu’actuellement, lesinfirmières de l’urgence évaluent l’état de santé etdonnent des soins selon les différents résultats àl’échelle de coma Glasgow, qu’elles procèdent ausoulagement de la douleur, de la nausée et des vo-missements. Lors du congé de la personne, ellesremettent des informations écrites sur les signes etsymptômes de consultation à l’urgence. Elles donnentégalement diverses consignes favorisant la convales-cence à domicile.

Ainsi, la planification des soins rencontre les problé-matiques cliniques prioritaires identifiées chez la per-

Examen de madame Jolicoeur

Après avoir analysé les données recueillis auprès de madameJolicoeur, l’infirmière constate que le côté droit de la tête de celle-ciainsi que son arcade sourcilière sont probablement entré en contactavec un objet rigide, occasionnant des blessures. Cette observationsuggère que la personne a peut-être subi des contusions cérébralesou encore une fracture du crâne. Elle poursuit son évaluation carelle désire évaluer les problématiques de santé qui se manifestent :

• l’infirmière questionne madame Jolicoeur et son fils sur les divers éléments entourant l’évènement afin d’évaluer l’amnésie post-traumatique. Les éléments d’information fournis par son fils aideront à connaître l’état physique, psychologique et cognitif antérieur à la blessure;

• l’observation clinique des comportements de madame Jolicoeur et la façon dont elle répond aux questions donnent des indices sur sa capacité à comprendre les explicationsdonnées par l’infirmière et servent à documenter les résultats de la prise des signes neurologiques ;

• les blessures physiques devront subir une réparation et des examens radiologiques pourraient être demandés par le médecin.

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sonne. Elles identifient les priorités de soins à réaliser,les outils cliniques avec lesquels elles feront leur éva-luation, leur suivi clinique et les activités d’informa-tion auprès de la personne et sa famille. Elles doiventimpliquer la personne et sa famille très tôt dans lesuivi de l’évaluation à l’urgence. Ces dernièresdoivent être informées des signes et symptômesprésents et de ceux qui pourraient survenir.

5. Réalisation du plan de soins

Les soins prioritaires doivent être centrés sur unesérie d’activités infirmières et sur l’observation neu-rologique pour dépister rapidement une détériora-tion (Hutchinson et al., 1998). Ces auteurs affirmentque les infirmières soulagent les nausées et lesdouleurs en gardant la personne à jeûn et en instal-lant une perfusion intraveineuse. Elles privilégient laprise de codéine plutôt qu’un opiacé qui pourraitmodifier l’état de conscience et introduire des biaisdans la surveillance neurologique.

Elles renseignent la personne en lui remettant desinstructions écrites sur les signes et symptômes àobserver à la maison qui méritent une nouvelle con-

sultation à l’urgence, soit des maux de tête sévères,une confusion nouvelle, des vomissements persis-tants, une vision double, de l’écoulement sanguin parle nez ou les oreilles ou de l’agitation. Il faut aussiinformer la personne des risques associés à la prised’alcool et à l’utilisation d’analgésiques en vente librepour le soulagement des céphalées. Elles doiventfournir des informations verbales et écrites sur lescomplications possibles. Enfin, une personne présen-tant des déficits cognitifs ou comportementaux à soncongé de l’urgence devrait bénéficier d’une surveil-lance d’au moins 24 heures à domicile. De plus, lesinfirmières doivent rassurer la personne blessée etson entourage et les préparer à avoir des attentes réa-listes lors de la reprise des activités quotidiennes àdomicile (Witt, 2005).

6. Évaluation de l’atteinte des objectifs de soins

L’évaluation de l’atteinte des objectifs de soins estréalisée à la fin de la démarche de soins, soit lors ducongé de la personne. L’infirmière vérifie si les activ-ités de soins réalisées correspondent aux résultatsattendus lors de la détermination des objectifs desoins. Si la réponse ne correspond pas aux objectifspoursuivis, une évaluation individuelle doit être faitepour chacune des normes cliniques.

Le dossier doit contenir toute la documentation desactivités infirmières réalisées ainsi que le soutien psy-chosocial et les informations données. Les manifesta-tions de la douleur ainsi que son soulagement doiventaussi être documentés et évalués (TNCC. 2007).

Examen de madame Jolicoeur

Pour l’infirmière, cette étape en est une de préparation aux activitéscliniques qui devront être réalisées auprès de madame Jolicoeur etde son fils afin qu’elle puisse disposer de toute l’information néces-saire pour le congé. Comme madame Jolicoeur n’a pas de facteursde risque important, elle pourra avoir congé dans les heures quisuivent. On doit donc évaluer en continu et assurer le suivi en pré-vision d’un congé.

L’infirmière utilise un protocole de soins spécifique pour cette clien-tèle et remet à la famille ou la personne significative le feuillet desinformations sur le traumatisme cranio-cérébral léger (TCCL).Ainsi, la famille disposera du temps de la période d’observationpour poser des questions sur le traumatisme et organiser les acti-vités de surveillance à réaliser lors du congé.

Examen de madame Jolicoeur

L’infirmière applique le protocole de soins et procède à l’évalua-tion neurologique de celle-ci. Elle questionne sur le cours desévènements demandant à Madame Jolicoeur les activités réa-lisées quelques heures avant la chute ainsi que les activités sur-venues par la suite. Elle renseigne sur les symptômes présents etrassure la personne et sa famille sur la gestion de ces signes etsymptômes. Elle documente son suivi et s’assure que la person-ne et sa famille ont lu et compris les informations contenues dansle feuillet explicatif sur le TCCL soit : ce qu’est le TCCL, les signeset les symptômes reliés au TCCL, le niveau de supervision aucongé et la description des symptômes qui nécessitent unenouvelle consultation à l’urgence. De plus, le feuillet explicatif doitcontenir le nom et les coordonnées d’une personne ressource àrejoindre en cas de questions sur des difficultés persistantes.

Impliquer Ia famille tôt dans le

processus de soins lui permet de

développer des attentes réalistes lors

de la convalescence à domicile

(Matéo, 2003 ; Kennedy, et al.,2006).

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❖Conclusion

L’évaluation à l’urgence d’une personne ayant subi untraumatisme cranio-cérébral léger (TCCL) représenteun défi pour l’infirmière. D’une part, le peu de forma-tion structurée et adaptée pour les infirmières etd’autre part, l’absence de protocole de soins etd’outils cliniques infirmiers standardisés pour l’éva-luation de cette clientèle compliquent la situation.Très souvent, la connaissance empirique acquisedepuis des années devient la base des interventionsinfirmières.

Par ailleurs, plusieurs personnes âgées vivent desTCCL et peu de recherche documentent l’impact réeldes traumatismes chez cette clientèle. L’interprétationde l’examen neurologique est difficile à réaliser car ilest souvent fait en absence de connaissance de l’étatantérieur.

L’infirmière doit pouvoir disposer d’outils cliniquesvalidés et standardisés en accord avec les donnéesprobantes de la recherche pour cette clientèle.L’application du processus spécifique de soins s’avèreun outil utile pour l’évaluation et le suivi clinique despersonnes ayant subi un traumatisme cranio-cérébralléger.

NOTES

1. Lachapelle, Manon. (2009). Mémoire de maîtrise, Université deMontréal.

2. Les orientations ministérielles précisent que, dès l’admission dela personne, le personnel médical et l’équipe soignante desurgences de ces centres hospitaliers doivent commencer lerepérage et le dépistage de la clientèle TCCL, évaluer et docu-menter la symptomatologie présente, poser un diagnostic,évaluer le niveau de risque de complications médicales graves,évaluer le pronostic de récupération fonctionnelle, donner del’information, rassurer et décider du suivi ultérieur quant auxservices à assurer à cette clientèle.

RÉFÉRENCES

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Examen de madame Jolicoeur

Pour madame Jolicoeur, l’infirmière doit s’assurer que toutes lesactivités infirmières, soit l’évaluation des symptômes initiaux etl’amnésie post-traumatique ainsi que le suivi clinique à l’urgence,sont documentées au dossier. D’autre part, les activités d’informa-tion et le fait de rassurer la personne et sa famille sur lasymptomatologie présente doivent avoir été faites. Elle doits’assurer que les informations sont bien comprises. Elle doitvérifier que les signes qui indiqueraient une nouvelle consultationont été exprimés dans un langage clair.

L’infirmière devrait se poser la question suivante : « Est-ce que lapersonne dispose de tous les éléments nécessaires à sa prise encharge à domicile? ». Si oui, l’objectif de soins sera atteint.

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La Gérontoise, vol. 20, no 2, automne 2009 23

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Manon Lachapelle a complété un mémoire de maîtrise en Sciences Infirmières à l’université de MontréalLe processus spécifique de soins pour la personne adulte victime d’un traumatisme cranio-cérébral léger(TCCL) : perceptions des infirmières de l’urgence en traumatologie au Québec (2009).

L’auteure a travaillé pendant plusieurs années à l’urgence à titre d’infirmière clinicienne.

Adresse courriel : [email protected]

Appel de communication

Un appel est lancé aux personnes qui désireraient faire une communication lors du

Colloque de l’AQIIG qui se tiendra le 28 avril 2010 à Montréal.

Ce colloque soulignera les vingt-cinq années de la fondation de l’Association.

LE THÈME : Soins et services aux personnes âgées : nouveaux horizons.

Ces communications pourraient être faites par le biais

d’ateliers de 45 minutes ou au moyen d’affiches.

Les personnes intéressées ont jusqu’au 15 novembre pour s’inscrire au www.aqiig.org.

Nous vous ferons parvenir les modalités d’inscription par la suite.

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24 La Gérontoise, vol. 20, no 2, automne 2009

J’ai luIsabelle Yelle

e LabrecquePaquet, Mario, (2008), Entretien avec une aidante « surnaturelle », Autonomed’démène pour prendre soin d’un proche à domicile, Les Presses del’Université Laval, 143 pages.

Présenté dans la collection « Infirmières, commu-nauté, sociétés », cet ouvrage est d’un grand intérêtpour les infirmières de différents milieux de soins.Il est principalement recommandé pour cellesœuvrant dans les services de soutien à domicile,auprès des personnes en perte d’autonomie et deleurs proches aidants. Sous la forme d’un échangeentre un chercheur, Mario Paquet, et une aidante« surnaturelle », Autonome S’démène, le volumeexpose la réalité de l’expérience de soins à domicile.Faisant suite à la parution de 20031, le dialogue a lieualors que la situation d’Autonome S’démène, quiprend soin de son conjoint, est particulièrementdifficile.

Aux diverses tâches associées aux soins à laréticence des personnes-soutien vis-à-vis de l’utilisa-tion des services, en passant par l’importance desliens de proximité, les entretiens entre l’aidante etson interlocuteur décrivent différents aspects del’organisation et de la dispensation des soins à domi-cile. Ces données s’appuient sur les résultats desrecherches publiées depuis plusieurs années.

Certes, Autonome S’démène a besoin d’aide. Maiselle a surtout besoin de sentir qu’elle n’est pas seule,de se sentir reconnue. Bref, elle a besoin d’« être ».L’accompagnement offert par le personnel quiprodigue les soins à domicile lui permet souvent dese sentir comme telle, révélant parfois des liens deproximité significatifs, intégrant une dimensionaffective.

L’ouvrage nous rappelle l’importance capitale durespect, du dialogue et du lien de confiance entre lesintervenants et ces aidantes « surnaturelles » qui,comme Autonome S’démène, s’impliquent avec uneassiduité et un engagement indéfectible dans lessoins et dans toutes les tâches permettant à leurproche de continuer de vivre à domicile.

NOTES

1. Paquet, M. (2003). Vivre une expérience de soinsà domicile. Ste-Foy : Les Presses de l’UniversitéLaval. 234 pages.

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Pour toute communication avec l’AssociationUne seule adresse : AQIIG

4565, chemin Queen-Mary, Montréal (Québec) H3W 1W5Tél. : (514) 340-2800, poste 3092 (boîte vocale)

Courriel : [email protected]

www.aqiig.org

Membres du Conseil d’administration 2009

• Francine Lincourt Éthier, présidente (514) 387-8735Directrice des soins infirmiers Cell. (514) 238-7844et programme à la clientèle - Résidence Angélica (514) 324-6110 ext. 288 bn

• Maria Crescenzi, administratrice (514) 324-6110 ext. 287Conseillère aux activités cliniques - Résidence Angélica Cell. (514) 232-9345

(514) [email protected]

• Rosa DelVecchio, secrétaire Cell.(514) 934-0505 (7287) Coordonnatrice PPALV CSSS de la Montagne Cell. (514) 299-8398CLSC Métro [email protected]

• Johanne Dumas, trésorière (450) 663-2162Coordonnatrice d’activités cliniques IUGM Cell. (514) 609-2162

• Johanne Senneville, administratrice (450) 666-0060Conseillère clinicienne en soins infirmiers Cell. (514) 889-2990Programme clientèle Personnes âgées (514) 252-3400 (5291)Hôpital Maisonneuve-Rosemont [email protected]

• Olivette Soucy, administratrice (514) 504-6279Consultante en soins infirmiers gériatriques Cell.(514) 919-7387

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• Karine Thorn, administratrice (514) 340-2800 (3082) Infirmière clinicienne spécialiséeClinique de cognition IUGM [email protected]

• Michel Vaillancourt, vice-président (450-6547-7525 ext.21205Chef de programme de lutte contre le cancerCSS Sud Lanaudière

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