8
Les photos dramatiques du petit Aylan retrouvé mort sur une plage de Turquie ont provoqué une émotion et des réactions rapides, notamment sur le web et les réseaux sociaux. L’Observatoire de la déontologie de l’information a décidé d’analyser la diffusion des photos. L’image et la représentation d’Aylan sur les réseaux sociaux Les photos dramatiques du petit Aylan ont provoqué une émotion et des réactions rapides et massives. L’onde de choc a circulé immédiatement sur le web. L’analyse qui suit montre l’interaction entre média « traditionnels » et réseaux sociaux. En résumé : Les photos d’Aylan ont d’abord été diffusées sur le web. Repérées et publiées dans la presse, elles sont rapidement devenues un symbole et ont enflammé les réseaux sociaux. Dans les médias, les premières réactions se sont concentrées sur la nécessité, ou non, de publier ces images. Rapidement, les réseaux ont aussi relayé des théories haineuses ou complotistes. De nombreuses déclinaisons virales ont fait leur apparition et l’image d’Aylan a été utilisée sur les réseaux, détournée, réinterprétée, transformée en logo. La polémique a ensuite rebondi sur les réseaux après la parution de dessins dans Charlie Hebdo et l’Union. 1/ Web first La photo a d’abord circulé sur le web avant d’être diffusée par les médias. Les clichés de Nilüfer Demir sont diffusés sur le site de l’agence qui l’emploie et sont repérés par un utilisateur de Twitter, @gezginn55, suivi par plus de 40 600 internautes. Il diffuse l'une des photos du petit Aylan Kurdi, avec cette légende : « Avant, c'était les poissons qui s'échouaient sur le rivage. Désormais, ce sont les enfants et leurs familles ». http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/09/03/32001-20150903ARTFIG00352-l-histoire-des- photos-qui-ont-choque-l-europe.php 2/ L’impact international des photos s’amplifie après sa diffusion par les médias Les photos d’Aylan (essentiellement deux séries de clichés) sont diffusées par Reuters, l’AFP, Associated Press puis par les médias européens (anglais, espagnols, belges, allemands puis français). Les publications sont souvent accompagnées d’une explication ou d’une justification du choix de ces images. Les sites des médias diffusent également une vidéo tournée au moment où le corps du petit Aylan a été découvert. http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150903.OBS5189/aylan-comment-la-presse-francaise- est-passee-a-cote-de-cette-photo-iconique.html http://www.slate.fr/story/106399/journaux-francais-photo-aylan-kurdi 3/ Les réseaux sociaux s’emparent du symbole Twitter : 250 000 tweets (estimations de Linkfluence) à propos d'Aylan Kurdi à 17 heures mercredi. Les hastags se multiplient #KıyıyaVuranİnsanlık l'humanité qui se noie / qui s’échoue puis #RefugeesWelcome #AylanKurdi. L’Elysée diffuse un message de François Hollande sur twitter. Facebook : des pages Aylan Kurdi (personnage public / communautés) sont ouvertes

La photo d'Aylan

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: La photo d'Aylan

Les photos dramatiques du petit Aylan retrouvé mort sur une plage de Turquie ont provoqué une émotion et des réactions rapides, notamment sur le web et les réseaux sociaux. L’Observatoire de la déontologie de l’information a décidé d’analyser la diffusion des photos.

L’image et la représentation d’Aylan sur les réseaux sociaux

Les photos dramatiques du petit Aylan ont provoqué une émotion et des réactions rapides et massives. L’onde de choc a circulé immédiatement sur le web. L’analyse qui suit montre l’interaction entre média « traditionnels » et réseaux sociaux. En résumé : Les photos d’Aylan ont d’abord été diffusées sur le web. Repérées et publiées dans la presse, elles sont rapidement devenues un symbole et ont enflammé les réseaux sociaux. Dans les médias, les premières réactions se sont concentrées sur la nécessité, ou non, de publier ces images. Rapidement, les réseaux ont aussi relayé des théories haineuses ou complotistes. De nombreuses déclinaisons virales ont fait leur apparition et l’image d’Aylan a été utilisée sur les réseaux, détournée, réinterprétée, transformée en logo. La polémique a ensuite rebondi sur les réseaux après la parution de dessins dans Charlie Hebdo et l’Union. 1/ Web first La photo a d’abord circulé sur le web avant d’être diffusée par les médias. Les clichés de Nilüfer Demir sont diffusés sur le site de l’agence qui l’emploie et sont repérés par un utilisateur de Twitter, @gezginn55, suivi par plus de 40 600 internautes. Il diffuse l'une des photos du petit Aylan Kurdi, avec cette légende : « Avant, c'était les poissons qui s'échouaient sur le rivage. Désormais, ce sont les enfants et leurs familles ». http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/09/03/32001-20150903ARTFIG00352-l-histoire-des-photos-qui-ont-choque-l-europe.php 2/ L’impact international des photos s’amplifie après sa diffusion par les médias Les photos d’Aylan (essentiellement deux séries de clichés) sont diffusées par Reuters, l’AFP, Associated Press puis par les médias européens (anglais, espagnols, belges, allemands puis français). Les publications sont souvent accompagnées d’une explication ou d’une justification du choix de ces images. Les sites des médias diffusent également une vidéo tournée au moment où le corps du petit Aylan a été découvert. http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150903.OBS5189/aylan-comment-la-presse-francaise-est-passee-a-cote-de-cette-photo-iconique.html http://www.slate.fr/story/106399/journaux-francais-photo-aylan-kurdi 3/ Les réseaux sociaux s’emparent du symbole Twitter : 250 000 tweets (estimations de Linkfluence) à propos d'Aylan Kurdi à 17 heures mercredi. Les hastags se multiplient #KıyıyaVuranİnsanlık l'humanité qui se noie / qui s’échoue puis #RefugeesWelcome #AylanKurdi. L’Elysée diffuse un message de François Hollande sur twitter.

Facebook : des pages Aylan Kurdi (personnage public / communautés) sont ouvertes

Page 2: La photo d'Aylan

4/ Responsabilité des médias : la polémique enfle sur l’opportunité de diffuser ces

images

Sur les sites des médias, les échanges sont vifs. Le site du New York Times fait état de l’émotion à la publication de ces images, relayant les interrogations sur la nécessité de diffuser ces photos. La réaction des internautes du Monde est glaciale, plusieurs utilisateurs de Facebook reportent cette photo au réseau social comme un “contenu inapproprié”. Devant l’ampleur des réactions, le journal allemand Bild a décidé de supprimer toutes les photographies du petit Aylan décédé. Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/international/20150909/1018076561.html#ixzz3mgMrKKSV http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/09/03/la-photo-dun-enfant-mort-sur-une-plage-turque-a-la-une-de-la-presse-europeenne/ https://www.washingtonpost.com/news/worldviews/wp/2015/09/03/if-it-takes-pictures-of-dead-children-to-make-people-realize-children-are-dying-so-be-it/?tid=sm_tw http://fr.sputniknews.com/international/20150909/1018076561.html

5/ Invectives, théories complotistes, désinformation puis contestation des faits

s’emparent des réseaux

Les injures entre socionautes sont fréquentes. En réaction à la vague de solidarité qui a suivi la diffusion des photos d’Aylan, les théories complotistes fleurissent, avec parfois un déchainement de haine, d’intox et l’utilisation d’images particulièrement sordides. http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/09/04/sur-le-web-images-manipulees-et- Le récit du père d’Aylan a ensuite été contesté par une survivante du drame. Une famille irakienne, qui a perdu deux enfants lors du naufrage où se trouvait la famille du petit Aylan Kurdi, affirme que le père des enfants morts noyés « conduisait l'embarcation ». Relayé par Skynews

Page 3: La photo d'Aylan

6/ Multiplication de déclinaisons virales. L’image d’Aylan réduite à l’état de logo ?

Des artistes, graphistes, caricaturistes et éditorialistes ont réinterprété cette image, l’ont recadrée, mise en scène, redessinée. Des abonnés Twitter ont utilisé cette image comme photo d’identification : « Je suis Aylan » a remplacé « Je suis Charlie ». http://www.liberation.fr/monde/2015/09/08/laissez-aylan-reposer-tranquille_1378360

http://www.huffingtonpost.fr/2015/09/03/aylan-kurdi-dessinateurs-syrien_n_8082480.html

7/ La polémique rebondit sur les réseaux après la parution de dessins dans

Charlie Hebdo et l’Union

Après la publication de deux dessins de Riss. #JenesuispasCharlie réapparait sur Twitter. Chaunu reçoit des menaces de mort après son dessin dans L'Union. Charlie Hebdo du 9 Septembre 2015 "L'accueil chaleureux réservés aux migrants" http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/09/16/01016-20150916ARTFIG00112-les-dessins-de-charlie-hebdo-sur-la-mort-d-aylan-ne-font-pas-rire-tout-le-monde.php

Page 4: La photo d'Aylan

http://www.konbini.com/fr/tendances-2/dessin-charlie-hebdo-aylan-pour-les-nuls/

http://culturebox.francetvinfo.fr/tendances/evenements/menace-de-mort-pour-son-dessin-sur-aylan-chaunu-reagit-a-la-polemique-227237 Les photos du petit Aylan, devenues symbole du drame des réfugiés syriens montrent l’interpénétration des supports et des canaux de diffusion qui se nourrissent mutuellement. Cependant, si le web a accéléré le repérage des clichés, la diffusion et la prolifération des réactions, les médias d’information, notamment les versions « print » lui ont conféré une forme de statut et d’institutionnalisation. Bernard Angaud, 24 septembre 2015

Page 5: La photo d'Aylan

Connotation des différents cadrages de la prise de vue du petit Aylan

noyé

La terrible photo du petit Aylan retrouvé noyé sur une plage turque a été diffusée dans le monde entier sous plusieurs formes : en plan large des policiers à côté du corps de l’enfant sur la plage, en plan serré d’un seul policier à côté du corps, en gros plan du corps de l’enfant et enfin l’enfant ramené dans les bras du policier.

Toutes ces photos sont de Nilüfer Demir

On se concentrera sur deux photos ou plutôt sur deux plans : les policiers ou le policier devant le corps de l’enfant échoué sur la plage. L’objet de cette analyse est de montrer que la parution de la photo en plan serré ou en plan large n’est pas sans incidence sur la signification de la photo.

Page 6: La photo d'Aylan

Photo A

Photo B 1/ Première observation

La photo A est un plan large avec deux policiers, dont un avec un appareil photo, devant le corps de l’enfant ; plus loin derrière on aperçoit deux pécheurs.

La photo B est un plan resserré sur l’enfant et un seul policier.

La photo B est un plan resserré de la photo originelle A. L’attitude du policier, sa pose dans le mouvement est exactement la même : épaules un peu voutées en avant. 2/ Deuxième observation Les deux photos ont entre elles des degrés de connotation différents. La photo originelle A en plan large apporte une signification encore plus dure que la photo B. A la compassion, à la douleur que suscite la vue du corps de l’enfant échoué sur la plage et vers lequel tend le policier s’ajoute une signification bouleversante et encore plus insoutenable : l’indifférence représentée par les deux pécheurs au loin. Ceux-ci continuent de vaquer à leur occupation. Ils ne sont pas accourus, n’ont pas fait cercle autour des policiers, ils discutent entre eux. On ne saurait comment ont opéré les rédactions dans le monde –peut-être n’ont-elles reçu qu’un seul cadrage, peut-être ont-elles reçu les deux – mais la certitude est que le passage du plan large au plan resserré enlève du sens, de la signification. Addendum

Page 7: La photo d'Aylan

Face à l’intox suivant laquelle le corps du petit garçon aurait été déplacé, d’un endroit entre des rochers jusqu’à la plage, pour prétendre à une mise en scène, l’agence de presse turque DHA et la photographe Nilüfer Demir ont clairement répondu. Après avoir photographié le corps du petit Aylan, la photographe a trouvé un peu plus loin dans les rochers celui de son frère Galip, juste un peu plus âgé. (Voir notamment sur liberation.fr DESINTOX du 8 septembre 2015). Daniel Nobi, 23 septembre 2015

Traitement de la photo d'Aylan Kurdi à la UNE des quotidiens de la

PQR

Voir : les Unes de la PQR du 4 septembre 2015 Pour mémoire aucun titre de la PQR n’a publié la photo du jeune Aylan Kurdi, à la UNE des éditions datées du jeudi 3 septembre 2015. Et en page intérieure, section Informations Nationales et Internationales, seule La Montagne dans ses dernières éditions (Puy-de-Dôme et Allier) a publié la photo illustrant un article de synthèse sur les derniers événements. Le vendredi 4 septembre, le paysage de la PQR était un peu différent. On était alors dans le grand bruit médiatique autour de cette photo et même de la série de photos du dit reportage. Sur 51 titres de la PQR présents sur la revue des UNES de l’UPR (Union de la presse en régions) chaque matin, seuls 9 titres ont ainsi publié la photo à la Une, en pratiquant divers cadrages et en retenant deux vues différentes. L’Alsace : grand format vertical (photo du policier portant l’enfant) Le Courrier Picard : photo carrée (recadrée) du policier portant l’enfant La Dépêche : Grande photo hauteur (recadrée) de l’enfant sur le sable, policier debout de dos au premier plan L’Echo républicain : Petite photo carrée (recadrée) en manchette de l’enfant sur le sable, policier debout de dos au premier plan La Montagne : Petite photo carrée (recadrée) en manchette de l’enfant sur le sable, policier debout de dos au premier plan Nice matin : Grande photo (recadrée) plan enfant sur la plage et policier de dos premier plan La Provence : photo carré (recadrée) centre de page, plan enfant sur la plage et policier de dos au premier plan Le Républicain Lorrain : grande photo carré centre de Une (recadrée) plan enfant sur le sable et policier de dos premier plan Var-Matin : grande photo rectangulaire (très légèrement recadrée) plan enfant sur le sable et policier de dos premier plan En ce vendredi 4 septembre le traitement qui accompagne la photo ne renvoie plus à l’événement lui-même qui est archi connu et a été largement balayé par tous les médias de l’info en continue. Il s’agit plutôt de mettre l’accent sur « la photo » qui est elle-même un événement. C’est ainsi que La Dépêche titre sur cette image ainsi : « La photo qui bouleverse l’humanité ». De même Le Courrier Picard avec ce titre : « La photo qui agite les consciences ».

Non, un Conseil de presse n’est pas un gendarme

Nous ajoutons à cette analyse un texte envoyé par André Linard, Secrétaire général du Conseil de

déontologie journalistique en Belgique francophone, sur le rôle qui peut être celui d’une instance

déontologique dans un cas comme celui de la photo d’Aylan.

La publication par la presse des photos du petit Aylan a à nouveau soulevé des questions déontologiques. Un Conseil de presse ou de déontologie peut alors jouer un rôle utile de réflexion et de conseil au bénéfice de tous les médias. A ceux qui, en France, s’inquiètent de la création éventuelle d’un Conseil de presse ou de déontologie des journalistes, je dirais d’abord : « levez les yeux de l’Hexagone et regardez au-delà des

Page 8: La photo d'Aylan

frontières ». Outre Quiévrain par exemple et dans plusieurs dizaines de pays européens. Les instances d’autorégulation y sont généralement considérées comme d’excellentes formules, alternatives d’une part à la déresponsabilisation des rédactions et d’autre part au contrôle politique. En Belgique francophone, le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) existe depuis fin 2009. Six ans d’expérience permettent de tirer les premières leçons. Parfois craint au début dans les rédactions comme un « gendarme », le CDJ est aujourd’hui largement perçu comme une aide, comme un appui à l’amélioration de la pratique journalistique quotidienne. Certes, une des fonctions du Conseil consiste à traiter des plaintes, avec ce que cela implique de conflictuel et de remise en question désagréable. Mais des plaintes contre des médias, il y en a toujours eu et il est préférable qu’elles soient traitées par des pairs plutôt que par des juges du Judiciaire qui pourraient malmener, volontairement ou non, la liberté de la presse. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, le constat par le CDJ d’une faute déontologique n’est pas toujours mal reçu. Il permet parfois de ne plus commettre les mêmes erreurs. Car si nombre de fautes sont commises sous contrainte, d’autres résultent de l’inattention ou de la méconnaissance de la déontologie. Outre les plaintes, le Conseil est aussi un lieu de conseil. Chaque semaine, deux à trois questions me sont posées par des journalistes ou des rédacteurs en chef confrontés à des difficultés concrètes et qui souhaitent une aide. Régulièrement aussi, je visite des rédactions afin d’échanger avec les journalistes au sujet de leurs pratiques, des problèmes récurrents, des pressions qu’ils subissent… Le CDJ contribue par-là à la formation permanente et fournit des outils pour mieux résister aux pressions. Plus globalement, lorsque la profession est confrontée à des défis communs, le CDJ cherche à élaborer un cadre de référence utile. Après les événements de Paris début janvier, il s’est attelé à proposer des points de repère aux rédactions qui doivent organiser en urgence la couverture en direct de tels événements. Précédemment, il a publié avec l’Association des journalistes professionnels un Guide de bonnes pratiques pour les relations avec les sources d’information. A la demande des journalistes eux-mêmes, il a rappelé les conditions garantissant la distinction entre journalisme et publicité ou encore les règles en matière d’identification des personnes. Il a actualisé les normes de base en adoptant un Code de déontologie complet. Certains de ces textes sont normatifs, d’autres sont des balises et dans les deux cas, les journalistes sont demandeurs*. Ces résultats ne sont pas le fruit du hasard mais d’une construction bien pensée. Le CDJ est une initiative privée du monde des médias reconnue et financée à 50% par les autorités publiques, le solde venant des éditeurs. L’articulation privé – public est idéale pour garantir à la fois l’indépendance, la légitimité et la pérennité. Le Conseil est composé à 70% de professionnels du journalisme, ce qui constitue une condition de pertinence, et à 30% de personnes issues de la société civile, ce qui lui évite le corporatisme. Parmi les professionnels, journalistes et éditeurs se trouvent à égalité et tous y jouent le jeu sans jamais s’opposer en tant que groupe. Quant à notre CSA, il a compris d’emblée que les enjeux déontologiques ne sont pas de sa compétence et il nous transmet les plaintes qui les concernent. Le respect de la déontologie journalistique n’est pas une atteinte à la liberté de la presse mais une protection contre les éventuelles menaces extérieures de restriction de cette liberté. L’existence d’un Conseil de presse ou de déontologie n’est pas une contrainte pour les rédactions mais un référent et une assurance de voir les problèmes traités par les pairs et non par une autorité extérieure. C’est l’autorégulation organisée qui garantit le mieux le droit du public à une information de qualité. J’attends avec impatience de serrer la main de mon /ma futur(e) collègue français(e). André Linard, Secrétaire général du Conseil de déontologie journalistique en Belgique francophone * http://lecdj.be/publications/les-carnets-de-la-deontologie/