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EDITORIAL P REMIER système de mondialisation de l’histoire, la traite négrière transatlantique et l’esclavage qui en est issu, cons- tituent la matière invisible des relations entre l’Europe, l’Afrique, les Amériques et les Antilles. Cet épisode dramatique de l’histoire de l’humanité appelle, par son coût humain (plusieurs dizaines de millions de victimes), par l’idéologie qui l’a sous -tendu (la construction intellectuelle du mépris culturel de l’Africain et donc du racisme pour justifier la vente d’êtres humains comme biens meubles selon la définition du Code noir français), par l’envergure de la déstructuration éco- nomique sociale et culturelle du continent africain, à une remise en question du silence historique qui l’a entouré pendant long- temps. Il s’agit sur cette question de répondre à l’interpellation du Prix Nobel de la paix Elie Wiesel selon laquelle le bourreau tue toujours deux fois, la deuxième fois par le silence. Les enjeux du projet La route de l’esclave sont donc : Vérité historique, paix, développement, droits de l’homme, mémoire, dia- logue interculturel. Le défi lancé à la communauté internationale par ce projet, dont l’approche se veut scientifique, est de lier la vérité historique sur une tragédie occultée à la mise en lumière du dialogue inter- culturel issu de la rencontre forcée entre des millions d’Africains, d’Amérindiens et d’Européens dans les Amériques et les Antilles, ainsi que dans les aires oubliées de l’esclavage: en Méditerranée et dans l’océan indien. En dernière analyse, le projet La route de l’esclave est un retour vers le futur. L’investigation scientifique et le questionnement éthique du passé de la traite et de l’esclavage visent à éclairer l’é- volution des sociétés concernées ici et maintenant pour la cons- truction d’un véritable pluralisme qui ne soit plus seulement le constat de la diversité mais aussi la reconnaissance, la promotion, le respect de la diversité et donc la prise en compte des interac- tions générées par l’histoire, la géographie et la culture. Doudou Diène Directeur de la Division du dialogue interculturel. Sommaire : Origine et objectifs du projet 2 Structure 2 Réunions institutionnelles 3 Activités et événements spéciaux 3 Réunions 5 Financement. 6 Coopération avec les médias 6 Carte des routes de la traite 8 Le projet éducatif 10 Publications 12 Le Comité scientifique international 13 Ils ont dit. 15 Le Bulletin d’information donne un compte rendu succinct des activités du projet La route de l’esclave ainsi que des renseignements complémentaires sur les partenariats divers. BULLETIN D’INFORMATION Numéro 1 - 2000 La route de l’esclave The Slave Route La Ruta del Esclavo La révolte, la rebellion. L’autre facette de la traite négrière et de l’esclavage. Collection UNESCO, la route de l’esclave.

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EDITORIAL

PREMIER système de mondialisation de l’histoire, la traitenégrière transatlantique et l’esclavage qui en est issu, cons-

tituent la matière invisible des relations entre l’Europe, l’Afrique,les Amériques et les Antilles.

Cet épisode dramatique de l’histoire de l’humanité appelle, parson coût humain (plusieurs dizaines de millions de victimes), parl’idéologie qui l’a sous -tendu (la construction intellectuelle dumépris culturel de l’Africain et donc du racisme pour justifier lavente d’êtres humains comme biens meubles selon la définitiondu Code noir français), par l’envergure de la déstructuration éco-nomique sociale et culturelle du continent africain, à une remiseen question du silence historique qui l’a entouré pendant long-temps. Il s’agit sur cette question de répondre à l’interpellation duPrix Nobel de la paix Elie Wiesel selon laquelle le bourreau tuetoujours deux fois, la deuxième fois par le silence.

Les enjeux du projet La route de l’esclave sont donc : Véritéhistorique, paix, développement, droits de l’homme, mémoire, dia-logue interculturel.

Le défi lancé à la communauté internationale par ce projet,dont l’approche se veut scientifique, est de lier la vérité historiquesur une tragédie occultée à la mise en lumière du dialogue inter-culturel issu de la rencontre forcée entre des millions d’Africains,d’Amérindiens et d’Européens dans les Amériques et les Antilles,ainsi que dans les aires oubliées de l’esclavage: en Méditerranéeet dans l’océan indien.

En dernière analyse, le projet La route de l’esclave est un retourvers le futur. L’investigation scientifique et le questionnementéthique du passé de la traite et de l’esclavage visent à éclairer l’é-volution des sociétés concernées ici et maintenant pour la cons-truction d’un véritable pluralisme qui ne soit plus seulement leconstat de la diversité mais aussi la reconnaissance, la promotion,le respect de la diversité et donc la prise en compte des interac-tions générées par l’histoire, la géographie et la culture.

Doudou DièneDirecteur de la Division du dialogue interculturel.

Sommaire :

Origine et objectifs du projet 2

Structure 2

Réunions institutionnelles 3

Activités et événementsspéciaux 3

Réunions 5

Financement. 6

Coopération avec les médias 6

Carte des routes de la traite 8

Le projet éducatif 10

Publications 12

Le Comité scientifiqueinternational 13

Ils ont dit. 15

Le Bulletin d’information donne uncompte rendu succinct des activités duprojet La route de l’esclave ainsi quedes renseignements complémentairessur les partenariats divers.

B U L L E T I N D ’ I N F O R M AT I O NNuméro 1 - 2000

La route de l’esclave ● The Slave Route ● La Ruta del Esclavo

La révolte, la rebellion.L’autre facette de la traite négrière et de l’esclavage. Collection UNESCO, la routede l’esclave.

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ORIGINE ET OBJECTIFS

DU PROJET

C’est sur proposition de Haïti etdes pays africains, initiateurs dece projet, que la Conférencegénéra le de l ’UNESCO aapprouvé, lors de sa vingt-sep-tième session en 1993, la mise enœuvre du projet La route de l’es-clave (Résolution 27 C/3.13). Leprojet a été lancé officiellementen 1994 à Ouidah au Bénin.

Si le concept de route exprime ladynamique du mouvement despeuples, des civilisations et descultures, celui d’esclave s’adressenon pas au phénomène universelde l’esclavage mais, de manièreprécise et explicite, à la traitenégrière transatlantique, dans l’o-céan Indien et en Méditerranée.

Le projet La route de l’esclave aun double objectif, d’une part,mettre fin au silence en faisantconnaître universellement laquestion de la traite négrière etde l’esclavage transatlantique,dans l ’océan indien et enMéditerranée, ses causes profon-des, ses modalités d’exécution pardes travaux scientifiques et,

d’autre part, mettre en lumière,de manière objective ses consé-quences, notamment les interac-tions entre tous les peuplesconcernés d’Europe, d’Afrique,des Amériques et des Caraïbes.

STRUCTURE

1. Le Secrétariat du projet

La supervision, la coordination etle suivi des activités du projetsont assurés par la Division dudialogue interculturel , sous ladirection de M. Doudou Diène,responsable de La route de l’es-clave, et de son équipe.

2. Le Comité scientifique international

Composé d’une quarantaine demembres désignés intuitu perso-nae par le Directeur général del’UNESCO, il est présidé par M.Amadou-Mahtar M’Bow, ancienDirecteur général de l’UNESCO.Ce Comité scientifique interna-tional, qui n’est pas de ce fait unorgane intergouvernemental,

travaille en étroite collaborationavec le Secrétariat du projet àl’UNESCO. Il est chargé degarantir l’approche objective etconsensuelle de la problématiquede La route de l’esclave et deconseiller l’UNESCO sur lesorientations principales du projet.Ce Comité est multidisciplinaire etcomposé d’experts d’Afrique, desAmériques, d’Europe et desCaraïbes.

3. Les comités nationaux

Afin de mobiliser et de faire par-ticiper au projet les populationsconcernées, les intellectuels, leschercheurs, les artistes et lesinstitutions scientifiques, descomités nationaux, des réseauxde chercheurs et d’institutionsscientifiques ont été crées. Leurmission est de faire de telle sorteque le projet La route de l’es-clave reflète l’expérience histo-rique, le vécu et les problèmesspécifiques des pays concernéspar la traite négrière, l’esclavageet ses conséquences.

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La Maison des esclaves à l’île de Gorée(Sénégal), ©Éditions Gacou.

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RÉUNIONSINSTITUTIONNELLES

Depuis le lancement du projet en 1994, le Comité scientifiqueinternational a tenu quatresessions :

1. Ouidah, Bénin, 6-8 septembre1994(lancement du projet par M.Federico Mayor, Directeur géné-ral de l’UNESCO, le PrésidentNicéphore Soglo du Bénin et lesmembres du Comité scientifiqueinternational).

2. Matanzas, Cuba, 4-6 décem-bre 1995(définition des activités prioritaires).

3. Cabinda, Angola, 6-8 novem-bre 1996(mise en place des réseaux d’ins-titutions et de recherche chargésde la mise en œuvre du projet).

4. Lisbonne, Portugal, décembre1998(examen de la mise en œuvre duprojet et en particulier de lanature des réseaux, la questiondes fondements idéologiques etjuridiques de l’esclavage et de latraite négrière).

ACTIVITÉS ET ÉVÉNEMENTS

SPÉCIAUX

Les principales priorités du pro-jet ont été proposées à Matanzas,Cuba, (1995) et réexaminées parle Comité scientifique internatio-nal à la réunion de Lisbonne en1998. Le graphique ci-jointindique la structure globale demise en œuvre du projet à traversles différents programmes.

De nombreuses autres manifesta-tions générées par le projet onteu lieu à travers le monde :

1. Érection d’un monument auCimarrón à El Cobre, Santiagode Cuba en 1997.

2. Cérémonies de commémora-tion du Cent cinquantenaire del’abolition de l’esclavage par laFrance et dans les Antilles enavril-mai 1998 (conférences, col-loques, séminaires...)

3. Les deux premières commé-morations de la Journée interna-tionale du souvenir de la traitenégrière et de son abolition onteu lieu dans plusieurs pays,notamment le 23 août 1998 àHaïti et le 23 août 1999 à Goréeau Sénégal. Des manifestationsculturelles et des débats ont étéorganisés.

Par la circulaire CL/3494 du 29juillet 1998 du Directeur généralde l’UNESCO aux Ministres dela culture, tous les États membressont invités à organiser des mani-festations le 23 août de chaqueannée.

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Monument au Cimarrón.El Cobre, Santiago de Cuba Photo Alberto Lescay Merencio, sculpteur.

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LA ROUTE DE L’ESCLAVE : PLURIELLE ET COMPLÉMENTAIRE

PROGRAMME D’ÉDUCATION ETD’ENSEIGNEMENT

Le silence sur la traite négrière a d’a-bord été celui relatif à l’histoire et à l’en-seignement.

Ce programme, qui est structuré autourd’une Task Force internationale, estnourri par l’élaboration de programmesnationaux et par le résultat des recher-ches scientifiques.

Le secteur de l ’éducation del’UNESCO, à travers l’Unité de coor-dination du Réseau du système desEcoles associées, est responsable dece programme, en liaison étroite avecla Division du dialogue interculturel .

Ce programme est lié au programmescientifique, dans la mesure où lesrecherches entreprises dans le cadre deLa route de l’esclave nourrissent l’éla-boration de matériaux pédagogiques.

Le caractère « triangulaire » du « Projetd’éducation interculturel transatlantiquede la Route de l’Esclave » a été illustrépar la tenue de trois ateliers sous-régio-naux : le premier à St. Croix (Îles Viergesaméricaines), du 2 au 5 décembre1998 ; le deuxième à Nantes (France),du 28 au 30 janvier 1999 et le troisièmeà Accra (Ghana), du 15 au 19 février1999.

PROGRAMME SUR LA MÉMOIRE DEL’ESCLAVAGE ET LA DIASPORA

La traite négrière constitue, par l’igno-rance dont elle est l’objet, une des for-mes les plus radicales de négationismehistorique. La Route de l’Esclave lance,dans l’intention de maintenir vivante lamémoire de la traite, deux projets : leprogramme de tourisme culturel sur laRoute de l’Esclave et la création demusées de l’esclavage.

L’UNESCO et l’Organisation Mondialedu Tourisme (OMT), au terme de laDéclaration d’Accra du 4 avril 1995, tra-vaillent de manière conjointe au lan-cement du Programme de tourismeculturel en Afrique et dans lesCaraïbes. Ce programme a pour objec-tif principal l’identification, la restaura-tion et la promotion des sites, bâtimentset lieux de mémoire liés à la traite et àl’esclavage afin de valoriser un tourismede mémoire et promouvoir le dévelop-pement économique par le tourisme.

Le programme de création demusées de l’esclavage dans les paysqui le souhaitent porte donc sur le patri-moine physique et immatériel des peu-ples d’Afrique et de la diaspora. Il cons-titue l’autre volet du devoir de mémoire.

PROGRAMME SUR LA PROMOTION DES CULTURESVIVANTES ET LES EXPRESSIONSARTISTIQUES ET SPIRITUELLES

La traite négrière, qui dura plus de qua-tre siècles (XVIe-XIXe siècle) a été le plusgrand mouvement de déportation del’histoire. «Elle a engendré entreAfricains, Amérindiens et Européensdes interactions d’une ampleur telle quese joue peut-être aujourd’hui, dans lebouillonnement américain et antillais, unenjeu vital du troisième millénaire : lepluralisme culturel, c’est-à-dire la capa-cité et le potentiel de cohabitation depeuples, religions, cultures d’originesdifférentes, la reconnaissance de la richesse des spécificités et de ladynamique de leurs interactions».(Doudou Diène)

Il s’agit ici de promouvoir les activitésculturelles, artistiques et les expres-sions spirituelles issues des interac-tions de la traite dans les Amériqueset les Caraïbes liées aux traditionsafricaines, c’est-à-dire le patrimoinecommun immatériel des peuples afri-cains, amérindiens et européens quela traite a forcé à vivre ensemble dansdes sociétés plurielles.

PROGRAMME DE RECHERCHES SCIENTIFIQUES

Le volet central de La Route de l’Esclave est le programme scientifique sur la traite négrière(transatlantique, en Méditerranée et dans l’océan Indien) et l’esclavage.

Ce programme est mis en œuvre à travers des réseaux thématiques de recherche comme:

Le développement d’une diaspora africaine : la traite négrièredans le «Nigerian Hinterland» (1650-1900) ; Les fondements idéologiques et juridiques de l’esclavage et de latraite négrière ; Diaspora : langues et expressions artistiques ; Religions ; Esclavage, économie et travail ; Marronage et formes de résistance ; Impact de la traite négrière sur la Sénégambie ; Femmes et esclavage ; L’esclavage en Méditerranée ; La culture bantoue dans les Amériques et les Caraïbes : langues,religions et société ; Sources documentaires : archives, traditions orales, iconographie ; L’esclavage dans l’Océan Indien ; Esclavage, race et société ; Recherches archéologiques terrestre et sous-marine ;Esclavage, musées et expositions ; Esclavage, patrimoine physique intangible et tourisme culturel de mémoire ; Esclavage et interculturalité. Les recherches entreprises dans le cadre de ce programme servent à alimenter les aut-res volets du Projet.

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RÉUNIONS

Mémoire de l’esclavage ettourisme culturel

• Réunion d’Alcalá de Henares(Espagne) sur Les archives ibé-riques de la traite négrière, 1995.

• Réunion d’Accra (Ghana) sur« L e p r o g r a m m e c o n j o i n tUNESCO-OMT de tourismeculturel sur la Route de l’es-clave », 1995.

• Vingt-neuvième session de laCommission de l’OMT pourl’Afrique sur la mise en œuvre duprogramme conjoint UNESCO-OMT de tourisme culturel sur l a R o u t e d e l ’ e s c l a v e ,Yamoussoukro (Côte d’Ivoire),10-13 juin 1996.

• Conférence de la Havane(Cuba) sur Le tourisme cultureldans les Amériques et lesCaraïbes, 18-22 novembre 1996.

• S é m i n a i r e d e C o n a k r y(Guinée) sur Traditions orales ettraite négrière, 1997.

• Table ronde sur L’insurrectionde la nuit du 22 août 1791 à SaintDomingue , Port-au-Prince(Haïti), 8-10 décembre 1997.

• Colloque international sur le thème Entre histoire etmémoire des deux rives: la routede l ’esc lave , Le Lamentin (Guadeloupe), 16-21 décembre1997.

• Réunion de Copenhague(Danemark) sur Les archivese u r o p é e n n e s d e l a t r a i t enégrière », 1998.

• Colloque international sur L’esclavage et ses séquelles :mémoire et vécu d’hier et d’au-jourd’hui, Port-Louis (Maurice),3-9 octobre 1998.

• Séminaire sur Les fondementsidéologiques et juridiques de latraite négrière et de l’esclavage,Lisbonne, Portugal, 1998.

• Séminaire internatinal surDiaspora africaine : langues,expressions artistiques et religion,Kingston, Jamaïque, 23-27 février1999.

• Trente-troisième réunion de laCommission de l’OMT pourl’Afrique, Accra, Ghana, 3-5 mai1999.

• Colloque sur Esclavage etréparatiions, Fort-de-France,Martinique, 21 mai 1999.

• Réunion de lancement duProgramme UNESCO-OMT detourisme culturel sur la Route del’esclave dans les Caraïbes, St. Croix, Îles Vierges américaines,28-30 juin 1999.

• Colloque international surSlave Route : The long Memory,New York, États-Unis, 5-9 octo-bre 1999.

• Colloque sur Diasporas noires,traces et présences de l’Afriqueaux Amériques et en Europe : del ’esc lavage à l ’émigration ,Bruxelles, Belgique, 2-4 décembre1999.

• Réunion des responsables delieux de mémoire liés à la traitenégrière transatlantique. Mulin-sur-Mer, Haiti, 28 février-1er

mars 2000.

• D e u x i è m e r é u n i o n s u r le Programme UNESCO-OMT detourisme culturel sur la Route de l’es-clave dans les Caraïbes, Bridgetown,La Barbade, 2-4 août 2000.

Promotion des cultures vivanteset expressions artistiques et spi-rituelles.

• Colloque sur Interactions cul-turelles, identités nationales etsociété, dans le cadre du Festivalde Santiago de Cuba, 4-5 juillet1997.

• Séminaire sur Africanité ethispanité sur la route de l’esclave »,Santiago de Cuba, 2-9 juillet 1998.

• Séminaire international surL’esclavage et la traite dans l’his-toire de l’humanité, Brasilia.(Brésil), 18-22 août 1998.

• Colloque sur L’esclavage et lessociétés post-abolitionnistes »,Université des Antilles et de l a G u y a n e , S c h o e l c h e r(Martinique), 19-20 février 1999.

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Musiques et danses des esclaves. Collection UNESCO - La route de l’esclave.

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• Colloque sur African Diaspora:languages, artistic expressions andreligion, University of the WestIndies, Kingston (Jamaïque), 23-27février 1999.

• Fest ival des Caraïbes -Séminaire sur Bantuité ibéroa-méricaine, Santiago de Cuba3-7 juillet 1999.

Éducation et enseignement

• Réunion du Groupe d’expertsdu projet, Port- au-Prince (Haïti),20-24 août 1998.

• Atelier sous-régional de St.Croix (Îles Vierges). Lancementdu projet pour les Amériques etles Caraïbes, 2-5 décembre 1998.

• Atelier sous-régional d’experts,Nantes (France), 28-30 janvier1999.

• Atelier sous-régional d’experts,Accra (Ghana), 15-19 février 1999.

• Forum des jeunes sur la traiteet le patrimoine mondial, Île deGorée (Sénégal), 21-27 août 1999.

• Séminaire sous-régional sur latraite indianocéanique, Saint-Denis (Île de la Réunion), 27-30septembre 1999.

• Séminaire sous-régional surBriser le silence concernant l’en-seignement de la traite transat-lantique aux États-Unis », LaNouvelle-Orléans, États-Unis,18-21 août 2000.

FINANCEMENT

Le projet est financé par le bud-get ordinaire de l’UNESCO etpar les contributions des pays,d’institutions diverses et des per-sonnes privées. La Norvège, parle biais de l’Agence norvégiennede développement et de coopéra-tion (NORAD) et l’Italie ontfourni à ce jour des contributionssubstantielles au projet.

COOPÉRATION AVECLES MÉDIAS

La coopération avec les médias estune dimension essentielle du pro-jet. Elle permet à la fois d’infor-mer et de faire participer le grandpublic, les intellectuels, les cher-cheurs… à la mise en œuvre duprojet. Les médias sont invités parailleurs, à jouer un rôle importantdans le domaine du tourisme cul-turel ainsi que dans la constitutiondes sources documentaires photo-graphiques et iconographiques. Larédaction d’articles, les interviewsdans les journaux ainsi que la par-ticipation à des émissions audio-visuelles illustrent l’importance decette coopération.

Presse écrite

D e s q u o t i d i e n s c o m m eLibération, Le Monde, Le Figaroentre autres ; des hebdomadai-res comme Jeune Afrique Éco-nomie, VSD, Amina, Le NouvelObservateur, La Revue de la fran-cophonie, Actualité des religionsainsi que la presse internationale,Le Mauricien, Herald Tribune,Le Soleil de Dakar, O Estado deSão Paulo, Bohemia, etc . ,publient depuis 1994 des articlessur le projet. La Repubblica(Italie) a, quant à elle, joué le rôlede pionnier dans la présentationde La route de l’esclave.

Radio

RFI, Africa N° 1, la BBC, MédiaTropica l , France Cul ture ,Fréquence Protestante, RadioNova, Radio Nations Unies,WIB New York...

Télévision

Émission Thalassa, FR3 sur Laroute de l’esclave (1998), TV5( 1 9 9 8 ) , C N N - U N E S C O ,ARTE...

Cinéma, festivals

Le projet a également accordé desparrainages et des soutiens à descréations artistiques :

• Amistad de Steven Spielberg -1997. Le professeur J. Harris,membre du Comité scientifiqueinternational de La route de l’es-clave, a été consultant pour cetteréalisation.

• Le film Beloved, du cinéasteJonathan Demme, a reçu le par-rainage du projet lors de l’avant-première en France, à la demandede la société Gaumont.

• Le fi lm Sucre amer , deChristian Lara (1998).

• Le téléfilm Schoelcher, de PaulVecchiali, diffusé par Canal+ en(1998).

• Le festival de l’histoire et del ’ image (Ruei l-Malmaison,France, (1998).

Le festival Racines noires 1998,rencontre des cinémas du mondenoir.

• Le film Allons Marrons, deRaymonde Philogêne (1998).

• Les illuminations de MadameNerval, documentaire de CharlesNajman, diffusé sur ARTE (2000).

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• Le passage du milieu, docu-mentaire de Guy Deslauriers(France 2000).

A l’occasion de la commémora-tion du 150e anniversaire de l’a-bolition de l’esclavage par laFrance en 1998, le projet a sou-tenu et parrainé de nombreusesmanifestations éclectiques (artsplastiques, danse, théâtre,musique, poésie, expositionsphoto, littérature…), ainsi quedes conférences, des colloques etdes séminaires organisés enFrance et à l’étranger :

• La Route de l’art sur la Routede l’esclave, exposition itinéranted’art contemporain, organiséepar l’Association culturelle del’habitation (Fond Saint-Jacques,Martinique).

• Fest’Africa 98, sixième ren-contre artistique de l’Afrique duNord (Lille, France).

• Le livre d’illustrations de TomFeelings: The Middle Passage -Dial Books Editor (New York,États-Unis).

• Les expositions des peintresbrés i l iens Carybé et DiasNascimento.

• Le voyage en Afrique desenfants reporters, organisé parl’Association La baleine blanche.

• Soirées musiques du monde(29-30 juin 1998); La marche desenfants, étape à l’UNESCO avantl’arrivée à l’ONU, Genève (23août 1998), organisées par leSecours populaire français.

• People begin to fly, expositionchorégraphique de M. Nikunja,a r t i s t e - p l a s t i c i e n , P a r i s ,UNESCO (décembre 1998).

• Hommage international àJames Baldwin, Paris, UNESCO(3 décembre 1998).

Des personnalités des milieuxartistique et sportif comme GraceBumbry, Gilberto Gil, LiliamThuram, Susana Rinaldi, JacquesMartial, Dany Gloover, Olodum,Ile Aye… s’intéressent égalementau projet et des formes de coopé-ration ont eu lieu ou sontenvisagées.

Internet

Un site Web Route de l’esclave »a également été créé pour consul-tation :Http:/www.unesco.org/cul-ture/dialogue/slave/html/_fr/index_fr.htm

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Saint Benoît l’africainPatron de la ville de Palerme (Italie).

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DÉPORTÉS AUX XVe et XVIe siècles XVIIe siècle XV

La traite négrière est une illustration dramatiquede la rencontre entre l'histoire et la géographie.

Cette tragédie, qui a duré environ quatre siècles,est l'une des plus grandes entreprises de déshu-manisation de l'histoire humaine. Elle constitue unedes premières formes de mondialisation. Entreprisecommerciale et économique, le système esclava-giste qui en a résulté a lié plusieurs régions etcontinents: Europe, Afrique, Océan Indien,Caraibes, Amériques. Elle s'est appuyée sur uneidéologie : la construction intellectuelle du méprisde l'homme noir pour justifier la vente d'êtreshumains - en l'ocurrence l'homme noir africain -comme bien meuble, tel que le définissait le Code Noir, qui en constitue le cadre juridique.

L'histoire de cette tragédie occultée, sescauses profondes, ses modalités et ses consé-quences doivent encore être écrites. C'est précisé-ment l'objectif fondamental que les États membresde l'UNESCO ont attribué au projet La Route del'Esclave. Ses enjeux sont: vérité historique, droitsde l'homme, développement. La notion de "route"signifie d'abord et avant tout la mise en lumièredes itinéraires de l'inhumanité, c'est-à-dire les parcours du commerce triangulaire. C'est dans cesens que la géographie éclaire l'histoire. En effet,la carte du commerce triangulaire, non seulementdonne substance à cette première forme de mon-dialisation, mais éclaire par ses parcours les moti-vations et les objectifs du système esclavagiste.

Ces cartes de la traite négrière ne sontqu'une première ébauche, sur la base des donnéeshistoriques disponibles du commerce triangulaire etde l'esclavage et devront être completées au fur età mesure que les réseaux thématiques de cher-cheurs établis par l'UNESCO mettront à jour, parl'exploitation des archives et de la tradition orale,les couches profondes de l'iceberg; alors, il serapossible de comprendre que la traite négrière estla matière invisible des relations entre l'Afrique,l'Europe, l'Océan Indien, les Amériques et lesCaraïbes.

D. DièneDirecteur de la Division du Dialogue Interculturel

LA ROUTEDE L’ESCLAVE F. DOUGLASS*

P. ROBESON*TOUSSAINTLOUVERTURE*

W. E. DU BOIS* A. DUMA

SCHOELCHER*

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BOBANGI

BOBANGI

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BENIN

KONGO

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LOANGObinda

LuandaZANZIBAR

Bassorah

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Sucre, café, coton, tabac��Pacotille, armes��Traite transatlantique��Traite transsaharienne��Traite vers l'Océan indien��Port négrier européen ou américain��Grand port de traite en Afrique��Centre répartiteur��Zone de razzias��Zone d'importation d'esclaves��Source d'approvisionnement�de la traite transatlantique��Pourcentage des esclaves déportés

ves

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uargla Tripoli

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Ile de la RÉUNION�(Bourbon)

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ÉQUATEUR

POPULATION �de l'AFRIQUE Estimation du�

nombre de déportés �du VIIIe à la moitié du XIXe siècle,�toutes traites confondues :24 Millions minimum

Estimation de la�population totale�à la moitié du XIXe siècle :100 Millions

Ce que la population aurait pu être�à la moitié du XIXe siècle :200 Millions

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BENIN et GHANA sont les noms actuels de contrées nommées �différemment au temps de la traite.

* Personnages historiques ayant lutté contre la traite négrière et l'esclavage,�ou ayant été esclaves ou descendants d'esclaves (Saint Benoît, Pouchkine).

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LE PROJET ÉDUCATIFDU RÉSEAU SUR LATRAITE NÉGRIÈRE

Texte de Madame Elisabeth Khawajkie,Coordinatrice internationale du réSEAU du Système des

écoles associées.

Des ateliers sous-régionaux ontrassemblé des enseignants duréSEAU, des coordinateurs duprojet sur la traite transatlantiqueet des membres du groupe d’ex-perts internationaux pour exami-ner l’enseignement actuel relatif àla traite, mettre la dernière mainau projet et convenir d’un pro-gramme d’études et d’un cadred’action commun.

Sainte-Croix, Îles Vierges, 2-5 décembre 1998

Experts, enseignants et coordina-teurs du projet venus de laBarbade, du Brésil, de Cuba, deCuraçao, de Haïti, de la Jamaïque,de la Martinique, de Saint-Croixet Saint Thomas, Îles Vierges et deTrinité et Tobago ainsi que lesobservateurs d’Antigua, de Saint-Kitts-et-Nevis, du Ghana et de laFrance ont dressé le bilan de l’en-seignement de la traite, relative-

ment important dans de nombreuxpays du monde atlantique. Lesparticipants ont également visitédes lieux de mémoire tels que lesplantations de Christiansted etFredriksted, le Whim PlantationMuseum et Salt River (la premièreterre découverte par ChristopheColomb). L’une des premièresrecommandations de cet atelier aété de rassembler les écrits desesclaves eux mêmes pour tirer lesenseignements de leur souffranceet de leur lutte.

Nantes, France, 28-30 janvier 1999

Des experts, des enseignants etdes coordinateurs du projet auDanemark, en France, aux Pays-Bas, en Norvège, au Portugal, auRoyaume Uni, en Jamaïque, auBénin et au Ghana se sontretrouvés dans ce qui fut lepremier port négrier français. Lamunicipalité de Nantes a accueillil’atelier dans son hôtel de villehistorique. Les ONG Anti-Slavery International et laBaleine Blanche étaient égale-ment représentées. Les partici-pant se sont rendus sur l’îleFeydeau, quartier des négriers auXVIIIe siècle, et ont vu les expo-sitions Haïti 2000 et Mémoiresdes migrations. L’enseignement

sur la traite diffère en Europe d’unpays à l’autre et chacun a convenuqu’il reste beaucoup à faire pourbriser le silence développé danscertains pays. Cet enseignementreste ailleurs subordonné à desinitiatives individuelles. Le calen-drier du projet a été présenté à cetatelier, ainsi que la première ver-sion de l’anthologie Slave Voices,préparée par l’Université desIndes occidentales.

Accra, Ghana, 15-19 février 1999

Dernier du triangle, l’atelierd’Accra a rassemblé experts,enseignants et coordinateursd’Angola, du Bénin, du Ghana,du Mozambique, du Nigéria, duSénégal, de la Jamaïque, de laNorvège et de la France qui ontéchangé leurs points de vue surl’importance du projet, fait lepoint sur l’enseignement relatif àla traite notamment en Afrique,mis la dernière main au calendrierde travail pour 1999 et discuté desa mise en oeuvre. Des visites ontété organisées sur les lieux demémoire: Slave River, ElminaCastle et Cape Coast Castle, ainsiqu’à deux Écoles associées loca-les où des élèves avaient préparé,à l’intention des visiteurs, unspectacle sur le thème de la traite.

Île de Gorée, Sénégal, 21-27 août 1999

Plus de 100 jeunes et enseignantsde 35 pays ont participé auForum international des jeunessur le patrimoine mondial et latraite transatlantique à Dakar auSénégal du 22 au 26 août 1999.

Le lancement du projet éducatifdu réSEAU sur la traite transat-lantique et l’organisation des ate-liers ont été possibles grâce auconcours de l’Agence norvégiennede développement et de coopéra-tion (NORAD).

10

« Haïti où la négritude se mit debout pour la première fois ». Aimé Césaire. Collection UNESCO - La route de l’esclave.

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Un véritable échange triangulaire

Première rencontre des jeunesen Norvège

Trois écoles du Ghana, de laNorvège et de Trinité et Tobagose sont associées dans un projetsur la Déclaration universelle desdroits de l’homme.

Des élèves de l’école secondairepolyvalente d’El Dorado, Trinitéet Tobago, du collège Chimotad’Accra, Ghana et du lycée deSaltdal, Norvège planchent surles articles de la Déclaration uni-verselle des droits de l’homme etleur application dans leur paysrespectif. Cette initiative devraitdurer jusqu’à la fin de 1999. Nousn’arrêterons pas avant d’avoirpassé en revue tous les articlesdit Jon Moller, coordinateur del’initiative, qui ajoute: ce ne seraque la première réalisation denotre petit partenariat triangu-laire dans le domaine de la traitetransatlantique.

IDÉE PROJETL’article 4 dans mon pays

Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l’esclavage et latraite des esclaves sont interditss o u s t o u t e s l e u r s f o r m e s .Déclaration universelle des droitsde l’homme, article 4.

Enseignants et élèves participantau projet du réSEAU sont invi-tés à suivre l’exemple de ces troisécoles en étudiant, sinon laDéclaration toute entière, l’appli-cation de l’article 4 dans leurpays.

Poème: l’esclavage

Véronique Flory, élève au lycéeArron en Guadeloupe, est lau-réate du concours de poésie orga-nisé sur le thème de l’esclavagepar le cercle poétique des Quatrepoints cardinaux. Nous repro-duisons ici ses vers.

Le bruit des chaînes retentit dansle lointain,

Oui, la souffrance est là-basL’homme noir, esclave n’a plus sa

dignité

Courageux, sa personne souffre,comme une bête malmenée

Le dos courbé, il résiste au fouetdu maître

Sa force spirituelle guide ses pas

Le bruit des chaînes retentit dansle lointain,

De ma mémoire émanent dessouvenirs

Les images d’archives me fontressentir le pire,

Époque passée, Époque classée,Époque chassée

Le bruit des chaînes a retenti dansle lointain.

11

Elmina Castle, (Ghana).

Illustration d’un pont de navire d’esclaves montrant leur entassement. Reproduction du Courrier de l’UNESCO, Octobre 1994.

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PUBLICATIONS

Livres

Les abolitions de l’esclavagede L.F Sonthonax à V. SchoelcherCollection Mémoire des peuplesÉditions UNESCO, 1995, 416p.

La société des amis des NoirsMarcel Dorigny et Bernard Gainot. Éditions UNESCO/EDICEF,1998, 416p.

La chaîne et le lien : une visionde la traite négrièreÉditions UNESCO, 1998, 591p.

L’Afrique entre l’Europe etl’Amérique: le rôle de l’Afriquedans la rencontre de deux mon-des -1492-1992Elikia M’Bokolo (Directeur dela publication), Éditions UNESCO, 1995, 188p.

Los Códigos Negros de laAmérica EspañolaManuel Manuel Lucena Salmoral,EdicionesUNESCO/Universidadde Alcalá, 1996.

Histoire générale de l’Afrique (UNESCO) :- VolumeV : L’Afrique du XVIe

au XVIIIe siècle, 1998.

- Volume VI : L’Afrique auXIXe siècle jusque vers lesannées 1880, 1996.

Études et documents, 2 : La traite négrière du XVe auXIXe siècle, (1ère édition, 1985 ; réédition,1999).

Revues, brochures, carte

L’esclavage, un crime sans châti-ment,Courrier de l’UNESCO, octobre 1994

Routes du dialogue: les autres,c’est nous,Revue Sources, N° 70,UNESCO, juin 1995.

La route de l’esclave - Lamémoire affranchie,Revue Sources N° 99,UNESCO, mars 1998.

Briser le silence- La route de l’esclave : Le projet éducatif du réseau surla traite transatlantique- Questions & Réponses,UNESCO, 1999.

Cahiers des anneaux de lamémoire : La traite esclavagiste,son histoire, sa mémoire, seseffets, N° 1, Revue annuelle publiéepar l’Association Les anneauxde la mémoire de Nantes etl’UNESCO (La route de l’es-clave), Nantes, 1999, 331p.

Brochure La route de l’esclave :Les anneaux de la mémoire,UNESCO, 1998.

Carte La route de l’esclaveUNESCO, 2000.

12

Travail dans les plantations. L’esclave, instrument de travail. Collection UNESCO - La route de l’esclave.

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Textes de base

Résolution 27 C/3.13 approu-vant la mise en oeuvre du pro-jet interrégional La route del’esclave.Résolution 29 C/40 déclarant le23 août de chaque année Journée internationale du souvenir de la traite négrière etde son abolition.

Projet de Résolution DR.9* 30 C/COM IV du 11 novembre 1999 portant surLa traite négrière transatlan-tique et l’esclavage: un crimecontre l’humanité.

Décision du Conseil exécutifn∞ 155 EX/10 portant sur Le cinquantième anniversaire dela Déclaration universelle desdroits de l’homme, un devoir demémoire et de vigilance - del’esclavage au plein épanouisse-ment de la dignité humaine.

Déclaration d’Accra sur leProgramme conjointUNESCO-OMT de tourismeculturel sur La route de l’esclave,Accra, Ghana, 4 avril 1995.

MEMBRES DUCOMITÉ

SCIENTIFIQUEINTERNATIONAL DUPROJET LA ROUTE DE

L’ESCLAVE

• Dr. Amadou-Mahtar M’Bow,ancien Directeur général de l’UNESCO, Président duComité, Dakar, Sénégal.

• M. Samir Amin, Directeurdu Bureau africain, Forum du Tiers-monde, Dakar Sénégal.

• M. Jaime Arocha Rodríguez,PhD, Departamento de Antropología y Centro de

Estudios Sociales, Santa Fe deBogotá, Colombie.

• M. Leslie Atherley, ancien Directeur du programmeCulture de la paix à l’UNESCO,Barbade.

• M. Miguel Barnet, Président,Fundación Fernando Ortíz, La Havane, Cuba.

• Mme Dany Bebel-Gisler,Responsable-coordonnateur du Comité Route de l’esclavepour la Guadeloupe, Le Lamentin.

• M. A. S. Bekoe, Director, Research, Statisticsand Information Department,Ministry of Tourism, Accra, Ghana.

• Dr Luis Beltrán, Vicerrectorde Relaciones Internacionales,Universidad de Alcalá de Henares, Espagne.

• Dr Norbert Benoît, historien,République de Maurice.

• Prof. Isabel Castro Henriques,Département d’Histoire,Université de Lisbonne, Portugal.

• M. Yvon Chotard, Présidentde l’Association Les anneaux dela mémoire, Nantes, France.

• S.E. M. Alberto Da Costa e Silva,africaniste, Rio de Janeiro, Brésil.

• Prof. Jean-Michel Deveau,Professeur d’histoire moderne,Université de Nice-SophiaAntipolis, Nice, France.

• Mme María Nazaré Dias deCeita, São Tomé, São Tomé-et-Principe.

• M. Howard Dodson, TheSchomburg Center for Researchin Black Culture, New York,États-Unis.

• M. Quince Duncan,Asociación Proyecto Caribe,Santo Domingo de Heredia,Costa Rica.

• M. Richard Foster, Director, National Museums and Galleries on Merseyside,Liverpool Museum, Royaume-Uni.

• M. Max Guérout,Association GRAN, Centre dedocumentation et de recherchede la Troisième région maritime,Toulon, France.

• Prof. Mbaye Guèye, Facultédes Lettres et Sciences humai-nes, Université Cheikh AntaDiop, Dakar, Sénégal.

• Dr Joseph E. Harris,Department of History,Howard University, Washington D.C., États-Unis.

• M. Laënnec Hurbon,Coordonnateur du Comiténational haïtien de La route del’esclave (CNHRE), Port-au-Prince, Haïti.

• Mme Marie-Denise Jean,Juriste, Port-au Prince, Haïti.

• Prof. Robin Law,Department of History,University of Stirling,Royaume-Uni.

• Dr Artem Letnev, Institut de l’Afrique, Moscou, Fédération de Russie.

• Pr. Paul E. Lovejoy,Distinguished ResearchProfessor, Department ofHistory, York University,North York, Ontario, Canada.

• Dr Nestor N. Luanda,History Department, Universityof Dar es Salam, République-Unie de Tanzanie.

13

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• Dr Luz María Martínez-Montiel, Dirección General deCulturas Populares, Mexico,Mexique.

• Dr Joseph C. Miller,Department of History,University of Virginia, États-Unis.

• Prof. Harris Memel-Foté,Faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines, Abidjan,Côte d’Ivoire.

- Prof the Hon. Rex Nettleford,Vice-Chancellor, University ofthe West Indies, Mona, KingstonJamaïque.

• M. Nicolas Ngou-Mvé,Historien Université OmarBongo de Libreville, Gabon.

• Prof. Djibril Tamsir Niane,Société africaine d’édition et decommunication (SAEC),Conakry, Guinée.

• Prof. Bronislaw Nowak,Directeur Institut d’histoire,Université de Varsovie,Pologne.

• S. Exc. Madame Ana Maríade Oliveira, ancien Ministre de la culture, membre du parlement, Angola.

• Mme Anne Remiche-Martinow,cinéaste, Radio-Télévision belgede la communauté française,Liège, Belgique.

• Prof. Joel Rufino Dos Santos,Escola de Comunicações daUFRJ, Rio de Janeiro, Brésil.

• Prof. Louis Sala-Molins,Professeur de Philosophie politique, Université deToulouse-le- Mirail, France

• Dr Wally Serote, Member ofParliament, the Republic ofSouth Africa, Cape Town.

• Prof. Élisée Soumonni,Historien, Coordinateur duComité béninois de La route del’esclave, Cotonou, Bénin.

• M. Wole Soyinka, PrixNobel de Littérature, Nigéria.

• Dr Leif Svalesen, Norvège.

• Dr Hugo Tolentino Dipp,Historien, Université autonomede Saint-Domingue, Republique dominicaine.

• Prof. G.N. Uzoigwe(Nigéria), History Department,Lincoln University, États-Unis.

• Mme Sheila S. Walker,Director, Department ofAntropology, Center forAfrican and African-AmericanStudies, Austin, Texas, États-Unis.

• M. Jean-Claude William,Juriste, ancien Président del’Université des Antilles et de laGuyane, Schoelcher, Martinique.

• S. Exc. M. Olabiyi BabalolaJoseph Yai, africaniste,Ambassadeur, Délégué permanent du Bénin auprès del’UNESCO, Paris.

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Monument élevé dans l’île d’Haïti par les nègres en mémoire de leur émancipation. Collection UNESCO - La route de l’esclave.

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ILS ONT DIT

Le bourreau tue toujours deuxfois, la deuxième fois par lesilence. Elie Wiesel, Prix nobel dela paix.

Il est temps que l’Occident etl’Afrique acceptent de regarderensemble leur passé commun,aussi douloureuses qu’en soientcertaines pages. La dignité des unset des autres passe par la recon-naissance d’une histoire quel’Occident ne doit plus ignorer nitaire, celle de la déportation demillions et millions d’Africainspendant près de trois siècles etdemi. Pour du sucre et du café,des Européens et des Africains ontaccepté d’arracher à leurs terreset à leurs familles des hommeslibres, contraints à traverser lesocéans pour aller travailler

jusqu’à la mort dans l’esclavagele plus dégradant. Notre cultureet notre histoire convergent pourbriser enfin la chape de silence quiétouffe encore la tragédie de latraite négrière. Jacques Chirac,Brazzaville, 18 juillet 1996.

La traite négrière transatlantiqueest la plus gigantesque tragédie del’histoire humaine par l’ampleuret la durée Jean-Michel Deveau,historien.

Bien que l’esclavage soit un phé-nomène universel, la traitenégrière transatlantique revêtune triple singularité : sa durée -environ quatre siècles - la spécifi-cité raciale de ses victimes : l’en-fant, la femme et l’homme noirafricains, et sa légitimation intel-lectuelle : le dénigrement culturelde l’Afrique et du Noir, en unmot, la construction de l’idéologiedu racisme anti-Noir et son orga-nisation juridique, les Codesnoirs. Doudou Diène, UNESCO.

Il reste nécessaire aujourd’huiplus qu’hier de remettre l’histoiresur ses pieds, nos complicités dansla traite sont bien établies, noserrements collectifs, les fautes degestion et de gouvernement, voireles comportements prédateurs decertains responsables sont évi-dents. Le fait demeure cependant,massif, incontournable. On necomprend rien au sous-dévelop-pement et à l’extrême dénuementde l’Afrique sub-saharienne, si onpasse sous silence les fléaux histo-riques dont elle a été victime pen-dant plus de quatre siècles.Nicéphore Soglo, 10 novembre1993.

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Pouchkine, Alexandre Sergheïevitch (1799-1837). Écrivain russe, arrière petit-fils d’unafricain célèbre dans l’histoire militaire ettechnique russe, Abraham Petrovich Hanibal(1696-1781). Portrait Bibliothèque de France.

Directeur : Doudou Diène

Programme : E. Cross-FriasV. Aguiar

Secrétariat : M. F. Lengue

Média, audiovisuel : R. Harguinteguy

Rédaction, réalisation : Christian Ndombi

Division du Dialogue interculturel.

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http:/www.unesco.org/culture/ch/dialogue/esclave/htmi_fr/esclave1.htm