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La route de l'esclave

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Esclavage, Guadeloupe

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  • aSection Montran - Saint-ClaudeProprit du Conseil Gnral de la Guadeloupe

    Ouvert au public du lundi au vendredi de 07h00 13h00Tl. : 05 90 26 01 622

    Dans le cadre de la politique mise en place pour promou-voir le patrimoine de la Guadeloupe, le Conseil Gnralest heureux et er de vous prsenter le guide des circuitsde l'esclavage ralis par le comit scientique sous l'gidede la commission Dveloppement culturel et Gestion dupatrimoine prside par Marcel Sigiscar.

    Il ne sagit en rien dune promenade au sens classique du terme mais dun parcours jalonnpar la mmoire de lesclavage. Cest--dire dune invitation prendre conscience du faitque notre gographie (comme notre histoire) est marque par des traces indlbiles,des vestiges signicatifs, des dices-mmoires o aeure le pass.

    Ceci non pas par passisme mais prcisment au nom du prsent. Notre identit estcela : un hritage et ce que nous faisons pour le convertir en dpassement lucide.La route de l'esclave est un projet que nous contruisons ensemble, il appartiendra tousde proposer d'autres sites dans cette dmarche qui contribuera enrichir ce documentanne aprs anne.

    Puissent les sites de cette route de lesclave nous permettre de mieux dpasser ce crimecontre l'humanit an d'habiter enn notre histoire et ne plus tre hant par elle.

    Jacques Gillot,Prsident du Conseil Gnral

  • Le Conseil Gnral de la Guadeloupe vous invite grce ce guide dcouvrir des sites patrimoniauxlis lhistoire et la mmoire de lesclavage. Son but est de permettre chacun, habitantsde larchipel ou visiteurs, de mieux apprhender ce pass dont les tmoins matriels jalonnentencore le paysage de notre territoire.

    Au long de ce parcours reliant la Basse-Terre la Grande-Terre en passant par Marie-Galanteet Terre-de-Bas, vous dcouvrirez un patrimoine riche, vari, parfois unique, souvent mconnuet, bien entendu, protger et faire connatre.

    La Route de lesclave - Traces-Mmoires en Guadeloupe prsente un choix non exhaustif desites retenus pour la pertinence de leur lien avec lhistoire de lesclavage. Mais bien dautreslieux en Guadeloupe voquent galement ce pass.

    Enn, ce circuit guadeloupen s'inscrit dans le projet de la Route de lesclave port parlUNESCO, qui sattache recenser et faire connatre travers le monde les sites et lieux demmoire lis lhistoire de lesclavage.

    A loccasion de la parution de ce guide de La Route de lesclave(Traces-Mmoires), il est lgitime de rendre un hommage particulier la mmoire de DANY BEBEL-GISLER.

    Cest, en eet, elle qui, la premire, voulu tendre la Guadeloupe, ce concept venu delUNESCO. Elle a livr, lpoque, un combat sans relche pour concrtiser ce projet. Hlas,les temps ntaient pas mrs ! Les choses arrivent parfois leur heure et il nest jamais trop tardpour bien faire.Puisque cest chose faite, il est bel et bon de rappeler que Dany demeurera marraine de LAROUTE DE LESCLAVE.

    Le Conseil Gnral et la Guadeloupe entire lui doivent cette reconnaissance.

  • Lorigine de lhabitation nest pas prcisment connue. Elle semble appartenir la famillede Montran au moins depuis le dernier quart du XVII sicle. Un centaine desclavestravaille alors son exploitation.

    En 1755, Antoine Le Pelletier en hrite par son parrain M. Bourdaise de Montran. Pendant la Rvolution anaise, les propritaires ont migr.Lhabitation est squestre et son exploitation se poursuit avec 142 cultivateurs.

    En 1835, linventaire de lhabitation, qui produit alors du sucre et du rhum, fait tatdune proprit importante couvrant 120 ha. Les 147 esclaves qui y travaillent alors sontlogs dans 53 cases construites en maonnerie pour les fondations, en planches pour les murset en paille pour la couverture.

    Au moment de labolition en 1848, 163 esclaves mancips choisissent de rester sur lhabitationet dy travailler sous contrat. Ils ne sont plus que 55 en 1850 lorsque lhritire du domaine,Mme Le Pelletier de Montran, cre une socit avec les travailleurs. Ces derniers sont logs,bncient dun jardin et peroivent pour salaire 1/3 du sucre produit.

    Les neveux de Mme Le Pelletier de Montran, dcde en 1878, hritent de lhabitationquils vendent quelques annes plus tard. La sucrerie fonctionnera jusqu la n du XIXsicle.

    Section Montran PROPRIT DU CONSEIL GNRAL DE LA GUADELOUPEOuvert au public du lundi au vendredi de 07h00 13h00

    Tl. : 0590 26 01 624

  • Cette forteresse fut construite partir du XVII sicle pour dfendre la rade de la Basse-Terrecontre les attaques anglaises.

    En 1802, le fort Saint-Charles, ainsi nomm lpoque, joua un rle important dans leconit qui opposa le commandant Louis Delgrs au gnral Antoine Richepance. Ce dernieravait t envoy par Bonaparte pour ramener lordre dans la colonie et rtablir lesclavage.

    Les insurgs, conduits par Delgrs, lui opposrent une forte rsistance Basse-Terre avantde devoir quitter le fort, le 22 mai, pour gagner les hauteurs du Matouba. Lvacuation dela forteresse se t par une poterne perce dans le parapet qui surplombe la rivire du Galion.Parmi les insurgs, un groupe men par Joseph Ignace partit vers Pointe--Pitre pourproduire une diversion. Ils seront tus lors du combat de Baimbridge le 25 mai.

    Un autre groupe, conduit par Delgrs, se rfugia dans lhabitation Danglemont sur leshauteurs du Matouba o ils comptaient organiser un foyer de rsistance.

    Encercls par les colonnes de Richepance, Delgrs et une grande partie de ses hommesdcidrent de faire exploser lhabitation plutt que de se rendre.

    PROPRIT DU CONSEIL GNRAL DE LA GUADELOUPECLASSMONUMENTHISTORIQUE

    Ouvert tous les jours de 08h30 16h30Tl. : 0590 81 37 486

  • Les premires informations historiques concernant cette habitation viennent de la cartedes Ingnieurs du Roy tablie entre 1765 et 1770. Le site, alors appel Moulin lEau,appartient la famille Leborgne. La dimension des btiments et le nombre de cases pourloger les esclaves semblent indiquer une certaine opulence de cette habitation-sucrerie.

    A la Rvolution anaise, lhabitation est squestre. Aprs l'abolition de l'esclavage en1794, 70 cultivateurs y travaillent.

    Aprs le rtablissement de lesclavage en Guadeloupe en 1802, lhabitation Moulin lEauest exploite par 92 esclaves. Le dprissement progressif de la proprit entrane unesurmortalit parmi les esclaves. Ainsi, en 1822, il nen reste que 44, logs dans 15 cases.

    Le cyclone de 1821, et plus encore celui de 1825 - particulirement dvastateur pour lesbtiments de la Basse-Terre - prcipitent la chute de lhabitation qui est mise en vente en1827. Le nouveau propritaire, Charles Billery Richeplaine, semble procder certainesrfection dont celle du moulin qui porte encore linscription DAVID M 1827 au dessusde la baie sud-ouest. Il agrandit la proprit en achetant notamment des terres plantesen caf, bananiers et manioc. Pratiquement tous les champs de cannes sont abandonnsaprs labolition dnitive de lesclavage en 1848.

    Lhabitation change de propritaire de nombreuses reprises jusqu la n du XIX sicleo lactivit sucrire cesse dnitivement. La culture du caf continue au dbut du XXsicle.

    Section Cousinire Cafire.A 4 km du bourg de Vieux-Habitants en empruntant la D13.

    PROPRIT PRIVEVisites guides de janvier avril, tous les jours sauf dimanche 14h30 et 15h30

    et de mai dcembre 15h00 [ fermeture annuelle en septembre et octobre].Tl. : 0590 98 40 798

  • Cette habitation cafire est situe dans la valle de Grande-Rivire 200 m daltitude. Onne sait pas exactement quel moment elle a dbut son activit, mais il est probable quelle aitprot du contexte nouveau, favorable au dveloppement de la culture du caf en Guadeloupevers 1726 sur les proprits impropres la culture de la canne. L'habitation sest constitueau l du temps par le regroupement de plusieurs parcelles, dont la plus importante taitdsigne en 1788 sous le nom dhabitation Saint-Joseph. Cest alors une manufacture caf couvrant 47 hectares, et occupant 45 esclaves. Les cases sont situes en contrebas de lamaison principale (communment appele maison de matre partir du XIX sicle).On peut voir encore aujourdhui leur emplacement les vestiges des cases de travailleursqui remplacrent la main duvre servile aprs labolition de 1848.

    En 1842, au moment de la crise du caf, Auguste-Alexandre Perriolat, inventeur d'unemachine industrielle broyer le roucou, transforme lhabitation en roucouyre.Elle fonctionnera comme telle jusqu'en 1893.

    De 1893 1919, la Socit Anonyme La Grivelire y exploite surtout le cacao etrelance timidement la culture du caf. Franois Pagsy en fait l'acquisition en 1919 etpoursuit la culture du caf. La Grivelire fonctionne jusquen 1983 et est rachete parla Rgion en 1988.

    En quittant le bourg de Vieux-Habitants vers Bouillante,prendre droite la D27 direction la Grivelire (Maison du Caf).

    PROPRIT DE LA RGION GUADELOUPECLASSMONUMENTHISTORIQ UE

    Ouvert toute lanne, de 10h00 16h30, sauf du 1er septembre la mi-octobreTl. : 0590 98 63 0610

  • Les premires reprsentations iconographiques de l'esclave au travail aux XVII et XVIIIsicles accordent une large place la production de l'indigo. Le dveloppement des coloniesdu Nouveau Monde a permis aux Europens de dvelopper la culture d'une plante tropicaleappele indigotier partir de laquelle est fabrique une matire tinctoriale bleue connuesous le nom d'indigo. Si les Espagnols sont les premiers en produire ds le XVI sicle enAmrique Centrale, les Franais les imitent ds le milieu du sicle suivant, aprs la colonisationde la Guadeloupe et de la Martinique.

    L'anse la Barque prsente des vestiges bien conservs de cette industrie : une succession decuves maonnes ncessaires au processus de fabrication. Les plants, cultivs proximit,sont placs, une fois fauchs, dans la premire grande cuve remplie d'eau douce appeletrempoire. Aprs plusieurs heures, le liquide issu de la macration s'coule dans la secondecuve appele batterie. Il est alors vigoureusement battu manuellement an de l'oxygner.Par un processus physico-chimique, les particules d'indigo se forment alors et tombent aufond de la cuve. Par l'ouverture d'un conduit, on laisse s'couler progressivement le liquide.

    L'indigo qui revt l'aspect d'une bouillie bleue est pig par une troisime petite cuve circulairequi est aujourd'hui enfouie mais qui a pu tre observe lors de sondages archologiques. Ilest ensuite mis scher avant de prendre la direction de l'Europe dans les navires marchands.

    La mise en culture des champs d'indigotiers occupe l'essentiel de la main duvre : constituepar des engags dans les premiers temps, ils sont rapidement remplacs par des esclaves. Oncompte en moyenne deux esclaves par hectare plant d'indigotiers. Le travail sur l'indigoteriesavre pnible et lodeur dgage par la macration est extrmement nausabonde.

    Anse la Barque (au fond de la cocoteraie situe en arrire de lanse)EN COURS D'ACQ UISITION PAR LE CONSERVATOIRE DU LITTORAL

    Accessible au public en permanence.12

  • Les origines de lhabitation Belmont remontent aux dbuts de la colonisation de laGuadeloupe. Les premiers propritaires sont des protestants originaires de Dieppe. Vendue deux reprises en 1752 et 1772, la proprit restera dans la famille Botreau-Roussel pendantdeux sicles. Dans les annes 1660, la sucrerie emploie des engags blancs (entre 2 et 5 durantla dcennie) et des esclaves noirs. Ces derniers sont 17 en 1664, 45 en 1671, puis 77 en 1687.

    Peu avant la Rvolution, lhabitation compte 214 esclaves employs la culture de la cannemais aussi celle du manioc, du mas et de la banane. Le sucre est produit dans une sucreriequipe de quatre chaudires. Lhabitation possde aussi un magasin en bord de mer. Lesquelques vestiges encore conservs sont aujourdhui dissmins sur plusieurs terrains privs.Lun des plus remarquables est encore visible sur le ct de la route qui traverse lactuellesection Roussel. Il sagit dun cachot datant du XVIII sicle destin enfermer les esclavespunis par le matre de lhabitation. Ce rduit vot denviron 4 m, construit en maonnerie,ne comporte quune seule ouverture. La banquette maonne, seul mobilier accord l'esclave,est encore visible aujourdhui. Beaucoup dhabitations possdaient ce type de cachot,symbole du pouvoir de justice quexeraient directement les matres sur leurs esclaves.La petite courette en avant du cachot parat avoir t ajoute tardivement.

    Section Roussel (ou Bellemont)A partir de la N1, prendre la D6 en direction du bourg de Trois-Rivires.

    Continuer vers le collge des Roches Graves et prendre gauche le Chemin de Rousseljuste avant darriver devant le collge. Le cachot se situe dans le deuxime virage angle droit

    vers la droite, entre les gtes chez Rosy et un pressing. Visible de la route.PROPRIT PRIVE14

  • En 1883, Victor Schlcher offrit une partie de ses collections au Conseil Gnral de laGuadeloupe afin que soit fond un muse, premier du genre sur lle. Ce don, complt dedpts consentis par ltat, consistait en un assemblage htroclyte duvres et dobjetsdivers qui tendaient lvocation universaliste de lhistoire des arts occidentaux.

    Victor Schlcher poursuivait l son ambition de permettre tous daccder la culturedans son acception la plus large. Le muse fut inaugur le 21 juillet 1887. Lexpositionpermanente permet au public, outre les collections originelles, de dcouvrir lhistoire delesclavage travers laction abolitionniste de Victor Schlcher.

    24, rue PeynierPROPRIT DU CONSEIL GNRAL DE LA GUADELOUPE

    Faades et toiture inscrites l'inventaire supplmentaire des Monuments HistoriquesOuvert du lundi au vendredi de 09h00 17h00

    Tl. : 0590 82 08 0416

  • Cette forteresse fut construite pour dfendre la rade de Pointe--Pitre contre les attaquesanglaises.

    En 1760, il ne sagissait que dun fortin consolid la hte pour faire face loccupationanglaise.

    En 1794, le fort participa aux combats acharns entre les troupes anglaises et anaises. Legnral Grey sempara du fort Fleur-dEpe et de Pointe--Pitre le 10 avril. En juin, VictorHugues, commissaire de la Convention Nationale charg de faire appliquer labolition delesclavage dans les colonies franaises, reprit le fort avec laide de 3000 esclaves librs,devenus soldats. Cette victoire fut un tournant dcisif et, en dcembre, la Rpubliquefranaise redevient matresse de la Guadeloupe.

    Labolition de lesclavage est proclame. Napolon Bonaparte y met n par un arrt du16 juillet 1802.

    PROPRIT DU CONSEIL GNRAL DE LA GUADELOUPECLASSMONUMENTHISTORIQUE

    Ouvert le lundi de 10h00 17h00 et du mardi au dimanche de 09h00 17h00Tl. : 0590 90 94 6118

  • Nous disposons de peu de renseignements sur ldication de ce monument. Des tmoignagestardifs et de seconde main laissent penser qu'il fut construit en 1848, anne de l'abolition.

    Le 26 avril 1923, le Nouvelliste se flicite de sa restauration mais ne fournit aucune indicationprcise sur son pass.

    Sous rserve de dcouvertes plus avances, il serait, en Guadeloupe, le plus ancien monumentcommmoratif de labolition dnitive de lesclavage. Une telle prudence s'applique galementaux marches dites des esclaves pour lesquelles aucune date de construction na pu, cejour, tre clairement identie.

    Le monument labolition de lesclavage de Petit-Canal, face lentre de lglise.20

  • Perc entre 1826 et 1829, le canal des Rotours prend son origine dans la plaine de Grippon(centre de la Grande-Terre), traverse le bourg de Morne--lEau et se jette dans locanAtlantique Vieux-Bourg. Le projet, dj ancien, fut men bien sous le gouvernorat deJean-Julien Angot, baron des Rotours. Le creusement mobilisa une main d'uvre composede 200 400 hommes libres ou esclaves et cota la vie une trentaine dentre eux.

    Ce canal de navigation rpondait des impratifs la fois conomiques et de dsenclavement.Les chalands aects au transport du sucre, produit dabord par les habitations puis parlusine Blanchet, lempruntrent jusquen 1979.

    Site naturel accessible au public en permanence22

  • Les sources les plus anciennes concernant cette habitation remontent 1732.A lpoque, il ne sagit pas encore dune sucrerie. Vers 1770, la proprit dEtienne DouillardMahaudire voque plutt une grosse cotonnerie disposant dun grand nombre de casesdesclaves mais de trs peu de btiments industriels. Il existait alors de trs nombreusescotonneries dans cette partie de la Grande-Terre. La proprit sagrandit progressivementet se tourne vers la production de sucre jusqu la Rvolution o elle est squestre.200 cultivateurs travaillent alors sur lhabitation Lahaut , telle quelle est alors nomme.

    En 1828, 147 esclaves y sont employs valoriser les 465 ha de la proprit. Le propritaireest alors Jean-Baptiste Douillard Mahaudire dont le nom est rest attach une aairejudiciaire clbre.

    En octobre 1840, il fut poursuivi par la justice pour squestration abusive de son esclaveLucile, couturire. Celle-ci tait accuse par son matre davoir empoisonn sa femme.Lucile fut jete dans un cachot mesurant 5m et seulement 1,20m de haut de sorte quellene pouvait sy tenir debout. Elle y resta prs de deux ans dans un isolement quasi-absolu.Dnonc la justice par lettre anonyme, Douillard Mahaudire dut rpondre de ce crimedevant les assises de Pointe--Pitre. Le procureur du roi, lui-mme colon et propritaire enGuadeloupe, se trouva tiraill entre son rle de magistrat et les intrts de la communaut laquelle il appartenait. Sous la pression des colons, Douillard Mahaudire fut dclarnon coupable et acquitt. Lesclave Lucile fut vendue.

    Dans les annes suivant labolition de lesclavage, lhabitation priclite lentement. A lan du XIX sicle, la transformation des installations font de lhabitation une distillerieimportante fonctionnant la vapeur. Lactivit perdurera sur le site jusquau dbut desannes 1950.

    Au dpart dAnse-Bertrand, prendre la N8 direction Les Mangles pendant environ 2km puis la D120.Le site est situ prs dun croisement la sortie de la section Campche.

    PROPRIT DU CONSEIL GNRAL DE LA GUADELOUPEAccessible au public en permanence24

  • Le cimetire de lanse Sainte-Marguerite se situe sur le littoral nord-est de la Grande-Terreau Nord de la ville du Moule. L'existence, sur l'actuelle plage, d'os humains agments parla mer et la menace dune destruction lente du cordon littoral sont lorigine dune oprationarchologique qui sest droule de 1997 2002.

    Un vaste cimetire dpoque coloniale a t mis au jour par une quipe darcho-anthropologues.Ltendue et la conservation exceptionnelles de cet ensemble funraire de plusieurs centainesde tombes permirent dtudier les pratiques funraires et les traitements rservs aux dfuntsmais aussi de prciser, par des tudes biologiques, ltat sanitaire de la population.

    Utilis entre la deuxime moiti du XVIII sicle et 1848, anne de labolition de lesclavage,il recevait les tombes de dfunts provenant de plusieurs habitations. Les modes d'inhumation(utilisation de cercueils et orientation des tombes) relvent du culte chrtien, commerecommand par le Code Noir.

    Les direntes tudes biologiques ont permis de mettre en vidence des atteintes dues desstress mcaniques importants et une trs forte prsence des atteintes tuberculeuses. Lesquelques mutilations dentaires volontaires (dents antrieures tailles en pointe), ainsi queles tudes morphologiques, saccordent avec une origine aicaine de la plupart des individusdcds.

    Ces dirents indices suggrent que cet ensemble funraire regroupait une population desclavesqui constituait cette poque plus de 80 % des habitants du Nord de la Grande-Terre.

    Ce cimetire est un site majeur, il est actuellement le mieux document de toutes les Antilles.

    En venant du bourg du Moule, prendre la D123 (direction du muse Edgar Clerc).Au bout de 8 km environ, lemplacement dune chapelle, prendre un chemin droite

    en suivant lindication anse Sainte-Marguerite .Site naturel accessible au public en permanence.26

  • aPierre Nron Beauclair fonde sur sa proprit une premire sucrerie vers 1740. Trois dcenniesplus tard, l'habitation parat prosprer. Elle s'tend sur quelques 160 ha et dispose d'unecentaine d'esclaves qui sont logs dans des cases situes en contrebas du site.

    Le site ne possde pas encore de moulin vent. L'habitation, alors dnomme Hussey ,est rquisitionne pendant toute la priode rvolutionnaire. Il s'agit toujours d'une importanteproprit produisant du sucre brut et employant 142 cultivateurs.

    En 1843, les direntes installations durent subir d'importants dgts causs par le sismequi fut particulirement violent au Moule.

    En 1852, quelques annes aprs l'abolition de l'esclavage, l'habitation compte 81 travailleursjournaliers. La production de sucre dcline progressivement.

    En1912, l'habitation-sucrerie est convertie en une importante distillerie. Le rhum Nronsera produit jusqu'en 1966.

    Les vestiges actuellement visibles constituent un ensemble presque complet de la distilleriedu XX sicle. La tour du moulin vent est le seul vestige encore conserv construit avantlabolition de l'esclavage.

    Section LacroixPROPRIT DU CONSEIL GNRAL DE LA GUADELOUPE ET DE LA VILLE DUMOULE

    Accessible au public en permanence28

  • Le fondateur de cette sucrerie est probablement Antoine Luce, un notaire doriginechampenoise arriv Marie-Galante en 1657. En 1665, lhabitation compte dj 11esclaves gs de 9 36 ans.

    En 1807, Dominique Murat, originaire dAquitaine, poux dune crole marie-galantaise,achte la proprit. Il la dote de nouveaux btiments. Lhabitation sucrerie, dsormaisconnue sous le nom de Bellevue La Plaine , devient une puissante unit productrice.

    En 1807, 114 esclaves y sont aects, et ce nombre triple en deux dcennies, puisquils sont307 en 1839 (175 femmes, 132 hommes), ce qui en fait un des ateliers les plus importantsde Guadeloupe quelques annes avant labolition. Les esclaves talents, ouvriers, maons,charpentiers, ont particip avec lappoint dartisans europens et de libres de couleur laconstruction des btiments dont on voit aujourdhui les vestiges, trs fortement restaursdans les annes 1960, alors quil tait question de construire un htel. Lhabitation comporteles btiments usuels dune sucrerie, le ou les moulins (ici un moulin btes et un moulin vent), la sucrerie proprement dite et ses annexes, les btiments domestiques. La qualitde la maonnerie en pierre de taille, lcusson du moulin vent portant les initiales et lenom du matre, la date de construction (1814), tmoignent dun vident savoir-faire.

    Loriginalit de lhabitation ne tient pas lopposition entre la grande maison , celleo habitent les maitres, et les cent cases, depuis longtemps disparues, montes sur poteauxen bois et couvertes en paille o en 1839 logeaient la plupart des esclaves, mais larchitectureno-classique de la maison des Murat. Si le plan est sans doute d la famille, la connaissancedes modes architecturales du temps est vidente chez les matres-maons aranchis, ou lesmatres-charpentiers, qui pour beaucoup ont appris le mtier en tant quesclaves.

    PROPRIT DU CONSEIL GNRAL DE LA GUADELOUPEMOULIN VENT CLASSMONUMENTHISTORIQUE

    Ouvert tous les jours de 09h00 17h30 sauf samedi et dimanche de 09h00 13h00.Tl. : 0590 97 48 6830

  • Trianon tait dj probablement une habitation sucrerie la n du XVII sicle. Dans lesannes 1720-1740, elle appartient Nicolas Bonhomme, un crole marie-galantais. Ellepasse ensuite entre les mains des familles Fossecave puis Botreau-Roussel. Avant labolition,les sucreries utilisent essentiellement les nergies naturelles pour le broyage de la canne :moulin btes ou vent Marie-Galante.

    Le moulin vent de l'habitation Roussel-Trianon est un des plus beaux de lle. La qualitde son soubassement en pierre de taille et de ses dcorations (toile taille huit branchesen saillie, curs), dmontre le savoir-faire des tailleurs de pierre, des maons (esclaves ?libres ?) et des charpentiers. Prospre partir de la priode rvolutionnaire, lhabitationpasse progressivement la vapeur partir de 1845.

    En 1860, Victor Roussel, propritaire de lhabitation Trianon, est le premier introduireen Guadeloupe les appareils triple eet Derosne et Cail pour les oprations de cuite, sansdoute au moment o il achve la construction des nouveaux btiments qui constituentlusine de Trianon. Un des intrts du site est de souligner que la modernisation delindustrie sucrire a commenc avant labolition, en recourant donc pour la partie la plustechnique du travail, qui est la transformation du vesou (ou jus de canne) en sucre laidede la vapeur, des esclaves plus familiers de l ancien systme .

    Aprs 1848, cest la mme main duvre, essentiellement compose des nouveaux libres ,qui continue faire fonctionner une usine performante, en fournissant les ouvriers pourla partie industrielle et les cultivateurs pour les champs de canne.

    Section RousselPROPRIT DU CONSEIL GNRAL DE LA GUADELOUPE

    CLASSMONUMENTHISTORIQUEAccessible au public en permanence.32

  • La tradition attribue ce lieu des vnements dramatiques qui survinrent les 24 et 25juin 1849 loccasion des premires lections lgislatives aux Antilles. De graves incidentslectoraux survenus Marie-Galante entranrent alors linvalidit des rsultats du scrutinlgislatif de lensemble de la Guadeloupe par lAssemble nationale. Lopposition entre lespartisans de Schlcher et de Perrinon (rpublicains) dnonant la aude et les forces delordre rent entre 50 et 100 morts. De nombreuses arrestations donnrent lieu descondamnations parfois trs lourdes lors du procs qui se droula en 1850.

    Lors de ces vnements, danciens esclaves devenus libres auraient pill et incendi lhabitationPirogue puis dvers dans la mare situe proximit tout le rhum et le sucre de lhabitation.Trois jours et trois nuits de fte auraient suivi.

    Section Pirogue PROPRIT DU CONSEIL GNRAL DE LA GUADELOUPE

    Accessible au public en permanence.34

  • L'Est de Marie-Galante, secteur le plus sec de l'le, prsente une vaste plaine littorale appele Les Galets . Au XVII sicle et dans la premire moiti du XVIII sicle, elle a t un secteurde choix pour la production de l'indigo, matire tinctoriale bleue obtenue partir d'uneplante arbustive connue sous le nom d'indigotier (voir la notice de l'indigoterie de l'anse la Barque pour une description du processus de fabrication de lindigo).

    La plaine des Galets possde des conditions gomorphologiques idales pour cette production :des conditions de relative scheresse convenant la croissance des indigotiers et, dans lesous-sol calcaire, de l'eau en abondance ncessaire au processus de fabrication. De plus, lasituation peu dfendable de l'le pendant les guerres de la n du XVII et du dbut du XVIIIsicle, a incit un certain nombre de colons se tourner prfrentiellement vers cetteproduction demandant peu de moyens, vitant ainsi la destruction des couteuses sucreries chaque dbarquement ennemi.

    De nombreux vestiges des cuves maonnes utilises pour la production dindigo sontconservs dans la plaine des Galets. Bien que certains soient en mauvais tat de conservationet d'autres situs sur des terrains privs, le promeneur aura la possibilit de se rendre aunord de la plaine au lieu-dit le Goure pour observer une de ces indigoteries situe en bordde mer.

    Emprunter le sentier de randonne de la cte Est qui longe la plaine des Galets.Le balisage est matrialis par des rectangles bleus.PROPRIT DU CONSERVATOIRE DU LITTORAL

    Accessible au public en permanence.36

  • Cette poterie, dont de nombreux vestiges sont encore visibles, fut cre par Jean-Pierre Fidelinpeu aprs 1760. Il acquiert avec son ls une deuxime poterie Trois-Rivires en 1785. Encette n de XVIII sicle, lactivit potire semble exclusivement tourne vers la fabricationde formes sucre et de pots ranerie. La production doit permettre de satisfaire la fortedemande des sucreries. En eet, chacune dentre elles possde environ 3000 formes sucreet le renouvlement li la casse courante est important. Les formes sucre de plus de 50cm de haut sont cuites dans des fours de grandes dimensions.

    La terre est amene de Terre-de-Haut puis travaille sur le site de la poterie par des esclaves.En 1811, lhabitation en compte 121, puis 130 en 1837. Ils sont potiers, bien sr, maissont galement chargs du transport de la terre et des poteries sur des pirogues rames.Certains sont employs couper le bois dont la poterie est trs consommatrice, dautresalimentent le four ou encore battent la terre. Les esclaves sont logs dans une trentainede cases en bois ou en gaulettes recouvertes en paille.

    A partir de 1815, suite leffondrement du march du sucre blanc, la poterie diversifiesa production. Des pots de fleurs, des jarres, des pots anses mais aussi des carreauxsortent alors des fours de la poterie Fidelin. Durant la deuxime moiti du XIX sicle,le fonctionnement devient intermittent puis cesse dfinitivement la fin du sicle.

    PROPRIT PRIVECLASSMONUMENTHISTORIQ UE

    Ouvert au public en permanence.38

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  • La ralisation de LA ROUTE DE LESCLAVE. TRACES-MMOIRES EN GUADELOUPEa t conduite en troite collaboration avec un comit scientique compos dhistorienset de spcialistes du patrimoine, des archives, du tourisme et de larchitecture.MM. Yvon Tristan (Service Rgional de lArchologie, DRAC Guadeloupe), CourtaudPatrice et Romon Thomas (Universit de Bordeaux) ont galement particip la rdaction de notices. Quils soient tous chaleureusement remercis pour leurcollaboration ce projet.

    M. DUSSAUGE Matthieu,Attach de conservation du patrimoine,

    responsable du muse Schlcher,charg du projet La route de l'esclave -Traces et Mmoires en Guadeloupe.

    Mme LEBEL Anne,Directrice des Archives Dpartementales de la Guadeloupe.

    Mme FORESTIER Pascale,Service ducatif des Archives dpartementales de la Guadeloupe.

    Mme DESMOULINS Marie-Emmanuelle,Responsable du service des patrimoines et de larchologie, DRAC Guadeloupe.

    Mme BEGOT Danielle,Professeur dhistoire l'Universit des Antilles et de la Guyane.

    M. BUFFON Alain,Vice-prsident de la Socit d'Histoire de la Guadeloupe.

    Mme FERRATY Evelyne,Professeur BTS Tourisme Lyce de Saint-Flix.

    M. PARISIS Henri,enseignant retrait, chercheur sur le patrimoine industriel en Guadeloupe

    (Mme Parisis Denise, membre originelle du comit et malheureusement dcde en 2009,avait uvr pendant de nombreuses annes avec son poux tudier et faire connatre ce patrimoine).

    M. BOUTIN Raymond,Historien et responsable du muse de Petit-Canal.

    M. RAMLALL Eric,Architecte, prsident de la Maison de larchitecture.

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  • LHabitation Beausoleil p4Le Fort Louis Delgrs p6LHabitation Vanibel p8LHabitation La Grivelire p10LIndigoterie de lanse la Barque p12Le Cachot desclaves de lHabitation Belmont p14Le Muse dpartemental Victor Schoelcher p16Le Fort Fleur dpe p18Le Monument labolition de lesclavage p20Le Canal des Rotours p22LHabitation la Mahaudire p24Le Cimetire desclaves de lanse Sainte-Marguerite p26LHabitation Nron p28LHabitation Murat p30LHabitation Roussel-Trianon p32La Mare au Punch p34Les Indigoteries de la cte est de Marie-Galante p36La Poterie Fidelin p38

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