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La Stratégie européenne pour l’emploi. Effets et usages en Wallonie Bernard Conter ULB, 3 décembre 2008. Plan. Introduction Partie I: Le cadre européen 1 . SEE: Cadre historique et institutionnel (brefs rappels) 2. Une analyse des Lignes Directrices - PowerPoint PPT Presentation
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Effets et usages en Wallonie
Bernard ConterULB, 3 décembre 2008
PlanIntroduction
Partie I: Le cadre européen
1 . SEE: Cadre historique et institutionnel(brefs rappels)
2. Une analyse des Lignes Directrices
3. « Flexicurité »: Epuisement ou accélération de la SEE ?
Partie II: Traductions nationales
4. Méthodes et cadre théorique
5. Effets et usages en Wallonie
Introduction
La SEE est un discours, une déclaration d’intention
… sans dimension contraignante… Mais c’est aussi un processus de dialogue
permanent
On ne peut analyser ou évaluer la SEE avec les outils classiques de l’évaluation
Le discours SEE cohabite avec d’autres discours nationaux ou internationaux
Présentation d’une recherche en cours
Le cadre européen
1. Stratégie européenne pour l’emploi
Voir premières séances du cours - D. Meulders
La SEE est à lire comme un processus et un contenu
Processus:Lignes directricesPlan national (« programme national de réforme »)IndicateursPeer reviewCambridge reviewRapport conjoint / rapport annuelRecommandations à l’Etat membre
Une « Politique à deux arènes »Un processus européen
Négociation des orientations, des indicateurs, comité emploi, bonnes pratiques, recommandations
Qui induit une activité politico-administrative dans les Etats
Production de rapports (PNR), calcul d’indicateurs, documentation des politiques d’emploi
Où une confrontation permanente est organisée
entre Commission et EtatBilatérales, cambridge review,
recommandations, séminaires, …
Soft Law La SEE est une démarche non contraignanteReposant sur la définition d’objectifs
communs Mais rôle prépondérant de la Commission
dans la plupart des étapes du processus Force incitative
2. Analyser les orientations de la SEE
Approcher les textes européensLes Lignes directrices = un intitulé, un texte
complet, un texte introductifUsage d’un « jargon européen »Objet de négociation et de consensusInscription dans un programme politique
globalLectures multiples d’un texte commun
Lignes Directrices Emploi 2008-2010
LD no 17 — Appliquer des politiques de l’emploi visant à atteindre le plein-emploi, à améliorer
la qualité et la productivité du travail et à renforcer la cohésion sociale et territoriale
LD no 18 — Favoriser une approche fondée sur le cycle de vie à l’égard du travail
LD no 19 — Créer des marchés du travail qui favorisent l’insertion, augmenter l’attractivité
du travail, rendre le travail financièrement attrayant pour les demandeurs d’emploi, y
compris les personnes défavorisées et les inactifs
LD no 20 — Améliorer la réponse aux besoins du marché du travail
LD no 21 — Favoriser la flexibilité en la conciliant avec la sécurité de l’emploi et réduire la
segmentation du marché du travail, en tenant dûment compte du rôle des partenaires
sociaux
LD no 22 — Assurer une évolution des coûts du travail et des mécanismes de fixation des
salaires favorable à l’emploi
LD no 23 — Accroître et améliorer l’investissement dans le capital humain
LD no 24 — Adapter les systèmes d’éducation et de formation aux nouveaux besoins en
matière de compétences
Lire les lignes directrices:
Lire ce qu’elles disentAnalyser leurs interprétationsVoir ce qu’elles ne disent pasPrendre en compte leur intégration
(soumission) aux GOPE
… pour essayer d’établir le « référentiel européen en matière d’emploi »
Un langage SEE Formulation« moderniser les systèmes de protection sociale »,
« adapter les systèmes d’indemnisation », « élargir les modalités contractuelles »
Rhétorique de l’équilibreProgrès économique / cohésion sociale ;
compétitivité/ protection sociale ; flexibilité/ sécurité ; vie privée/ vie professionnelle
Exemple
Que signifie « créer des marchés du travail qui favorisent l’insertion »?
La SEE peut se résumer en 4 priorités
1. Augmenter l’offre de travail
2. Activation et formation professionnelle
3. Développement de la flexibilité du travail
4. Réduction du coût du travail
Une politique de l’offre de travail
QuantitéDisponibilitéAdaptabilitéFlexibilitéQualité (formation)Coût limité
Traduction dans les indicateurs et objectifs chiffrés
Insistance sur le taux d’emploi et sur des indicateurs d’activation
Absence du taux de chômage
Architecture théorique de la SEE Vision néoclassique du travail comme objet d’échange sur un
marché Marché peu efficace du fait de rigidités Rigidités qui confèrent une protection aux travailleurs
(Lindbeck, Snower) Chômeurs ne constituant pas une « menace crédible » (Alaluf) Une politique de l’offre de travail doit permettre de « dociliser »
les travailleurs, limiter les prétentions salariales, stimuler la compétitivité des entreprises (Fitoussi)
Maximiser l’emploi plutôt que supprimer le chômage (réf au NAIRU)
Plein emploi « au rabais » (Freyssinet)Société de « plein chômage » (Maruani)
3. Epuisement de la SEE ou redéploiement à travers la « flexicurité »?
La SEE a perdu en visibilité par son inclusion dans la « stratégie de Lisbonne »
Intégration des Lignes directrices pour l’emploi et des GOPE
Concrètement: insertion du PAN dans un document plus large, le « programme national de réforme »
Routinisation du processusAbsence d’innovation politiqueAbsence de résultats significatifs
La « flexicurité » offre un nouvel élan au programme politique de la SEE
Intégration des priorités SEE (« nouvel habillage »)
Clé de lecture des politiques nationalesNouvel objet de délibération, indicateurs, etcArticulation soft et hard law (directives temps de
travail, directive travail intérimaire )
Fondements théoriques de la flexicurité
Chômage lié au fonctionnement du marché du travail
Concilier besoins de flexibilité et de sécuritéChangement de sens de la « sécurité »: passage de
la sécurité de l’emploi garantie par le droit du travail et la politique macro-économique à la sécurité de la carrière assurée par la flexibilité et les politiques actives
Voir exposé Maria Jepsen
Traductions nationales
4. Aborder les effets et usages en Wallonie:
Cadre théorique et méthodologique
Précisions :« effets et usages » plutôt qu’impacts« en Wallonie » et non pas « sur les politiques
de la Région wallonne »
Boite à outils théorique
Elaboration progressive d’un cadre théorique permettant d’articuler les dimensions individuelle, collective et institutionnelle
3 approches: socialisation politique, dimension cognitive des politiques, néo-institutionnalisme
Socialisation politique
Processus par lequel des valeurs sont transmises et intériorisées (Dubar)
Processus contradictoire: assimilation et accommodation (Percheron)
Socialisation primaire et secondaireS; socialisations multiples et contradictoires (Berger et Luckman, Dubar)
Transferts de loyauté (Haas)
Les conditions d’un « changement de
monde »
Prise de distance par rapport aux rôles anciensFort engagement personnelProcessus d’initiationAppareil de conversationStructure de plausibilité
… sont réunies pour un « quasi groupe professionnel » d’experts en questions européennes (cabinets, administrations, opérateurs, interlocuteurs sociaux)
Approches cognitives des politiques publiques
Les politiques = constructions de diagnostics, de
solutions, de représentationsProduction de sens Référentiel : opération de décodage (du réel
complexe) et de recodage (en programme d’action)4 niveaux de perception : valeurs, normes,
algorithmes, images Exemple référentiel de marché (Jobert) Référentiel global / référentiel sectoriel (Muller)
Approches néo-institutionnalistes
Les institutions ne sont pas « naturellement résistantes au changement »
Elles évoluent en fonction de leurs traditions, de leurs ressources internes, de règles formelles et informelles, de leurs intérêts, de leurs interactions aux autres institutions
Notion de « dépendance au sentier » (Palier)
Méthodes
Etude documentaire Documents européens Documents produits dans le cadre du processus
SEE Autres documents politiques
Observation participante Participation à plusieurs étapes du processus SEE
(expertise, négociation, rédaction PNR, indicateurs,…)
Entretiens de recherche 40 entretiens auprès d’acteurs de la politique de
l’emploi (cabinets, administrations, interlocuteurs sociaux, commission, experts, opérateurs,…)
5. Effets et usages en Wallonie
« Les liens d’influence sont difficiles à établir, les coïncidences idéologiques sont à relever » (Erhel et Palier)
Analyse dans trois domainesFormation continueIndemnisation du chômageInsertion professionnelle et activation
Formation continueDéveloppée au départ dans une perspective de
promotion sociale et d’éducation permanente
Aujourd’hui mobilisée comme un instrument de compétitivité
Illustration à travers les dispositifs :congé éducation payéplan « pénuries »pôles de compétitivitécrédit adaptationPlan Formation – Insertion
Indemnisation du chômage
De l’assurance à la contractualisation
Du contrôle de la disponibilité au contrôle du « comportement de recherche active d’emploi »
Question des « attentes légitimes » des demandeurs d’emploi (cfr infra : work first)
Dégressivité annoncée des allocations dans le temps
Insertion et activation Passage d’une logique de « parcours d’insertion » à une
logique de work first Forem passage d’un objectif « d’insertion durable dans
l’emploi » à un objectif de « confrontation au marché du travail » (anc. et nouv. Contrat de gestion)
Normalisation de l’intérim (plan d’accompagnement, Job
Tonic,…) Ouverture de la fonction d’accompagnement des
demandeurs d’emploi au secteur privé Extension des APE au secteur marchand
Les politiques « délégitimées » La SEE produit une définition normative du champ légitime
de la politique de l’emploi. De ce fait, des politiques ou dispositions sociales sont
délégitimées (Hoang-Ngoc) Exemples :
Les dépenses de protection sociale Les pré-retraites La réduction du temps de travail L’indexation des salaires Les barèmes salariaux liés à l’âge L’emploi public Entreprises publiques Les politiques de dépense publique …
ConclusionsLa SEE… Une politique des idées, une politique de concurrence, une
politique des revenus Modèle cohérent (référentiel sectoriel), surtout depuis 2003Emploi, sécurité sociale, droit du travail au service de la
compétitivitéMise en concurrence entre individus Devient le référentiel de la politique de l’emploiOriente l’agenda politique et les réformes Volet social du programme de société compétitiveConsacre la rupture avec le paradigme social démocrate