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La vente par correspondance

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Page 1: La vente par correspondance
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La vente par correspondance et à distance,

carrefour des évolutions sociologiques et technologiques

Caroline Desaegher - Bernard Slouffi

(1992)

C ommerçant virtuel ou « commerçant de papier »,

sans vendeur ni boutique, l'entreprise de vente par

correspondance (VPC pour les initiés) défie de façon

permanente la double gageure de vendre à des clients

qui ne peuvent pas « toucher » (ni réellement voir), et qui ne

peuvent pas avoir leur achat « tout de suite ».

Longtemps cantonnée à des produits de fabrique, au standard

de qualité faible, destinée à une clientèle plutôt rurale et ouvrière,

elle est devenue, au fil du temps, un mode de distribution

moderne, bien adapté à la vie contemporaine, offrant un éventail

d'assortiments et de services à la clientèle la plus large.

Aujourd'hui, la vente par correspondance et à distance rallie

les suffrages de plus d'un foyer sur deux.

Une étude, réalisée pour le Syndicat des entreprises de vente

par correspondance et à distance par l'Institut Démoscopie en

1989, montrait que, désormais, la VPC s'était « banalisée », qu'elle

n'avait plus de produits ou de caractéristiques spécifiques, et que sa

clientèle correspondait au profil général de la France entière.

Outre l'attrait et l'image de la vente directe, on ne peut nier

l'apport culturel qu'elle véhicule depuis son origine.

Il est intéressant de voir comment ce mode de distribution

a tant évolué, accompagnant tous les mouvements socio-démo­

graphiques, bénéficiant de toutes les avancées technologiques,

suivant et quelquefois précédant toutes les tendances.

DES ORIGINES AUX ENTREPRENEURS

L'achat à distance pourrait passer pour un phénomène

récent, une innovation commerciale de plus en ce XX e siècle qui en

est si fertile. Il n'en est rien.

Alors, à quel siècle attribuer cette paternité ? Difficile de

répondre. Les proconsuls disséminés aux quatre coins de l'Empire

se servaient-ils de l'organisation marchande romaine pour com­

mander des « articles de Rome », comme bien plus tard des

millions d'individus commanderont de par le monde des « arti­

cles de Paris » ? Les grands marchands du Moyen Age, qu'ils

soient de Venise ou de Bruges, emportaient-ils dans les cales de

leurs bateaux quelques pièces bien précises, commandées par de

riches personnages lors du précédent voyage ? A son humble mais

indispensable niveau, le colporteur, lors de ses tournées,

engrangeait-il les désirs des paysannes, pour mieux y répondre au

passage suivant ? Peut-être...

Mais si l'on considère, dans un premier temps, la vente par

correspondance et à distance comme de la vente par catalogue

ou tout au moins une vente utilisant le support papier, l'invention

de l'imprimerie (1455, mais faut-il le rappeler ?) apparaît comme

une condition sine qua non de son existence.

Il n'est donc pas étonnant de trouver en majorité parmi les

premiers « vépécistes », au XVIIe siècle, des imprimeurs 2 , tentant

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par ce biais de vendre leur production. A titre d'exemple, on peut

citer la librairie parisienne Lutetiae Parisiorum, qui publie en 1681

six catalogues spécialisés en théologie, histoire-géographie, ma­

thématique, etc. C'est ainsi que l'on voit se confondre les origines

de la VPC avec les premières tentatives d'une diffusion plus large

de la culture et du savoir.

Très vite, la VPC devient un moyen utilisé par les mar­

chands, qu'ils soient fabricants ou non, qui trouvent là un

nouveau moyen d'écouler leur stock.

L'essor de la vente par prospectus vient renforcer le proces­

sus dès le xvi i e siècle 3 . Et, dès le XVIIIe siècle, ils fleurissent déjà de

toute part, proposant des produits aussi divers que le sont les

liqueurs, les harengs ou encore les livres rares. Sait-on que, en

1757, le compositeur Jean-Philippe Rameau présenta son Code de

musiquedzns un prospectus de seize pages, tout comme Lamartine

vendit, un siècle plus tard, ses œuvres par correspondance ?

Le prospectus peut également servir de bon de souscription

(avec paiement d'avance) quand l'existence du produit proposé

dépend du nombre de commandes reçues. La vente à distance, en

sus de sa vocation commerciale première, plus qu'un outil de

diffusion culturelle, favorise et donc permet, en quelque sorte, la

création... Qui a oublié que Y Encyclopédie de d'Alembert et Diderot,

pur produit des philosophes éclairés, doit son succès à ce système.

Les souscriptions récoltées à travers tout le territoire sont à l'image

de ces centaines de petites villes d'alors, où les lettrés - groupe

restreint et plutôt chanceux - frustrés de leur isolement dans un

monde centré sur la capitale, se piquent de suivre les courants de

pensée qui enflamment Paris, et les pratiques qui en découlent.

La vente par catalogue, quant à elle, se développe surtout à

partir de la fin de ce siècle des Lumières 4 . Elle est, là aussi, le fait

des marchands (de mode, de musique, etc.), comme des produc­

teurs (la plupart des manufactures, comme Mouteb à Marseille,

fabricant de tapisseries peintes à l'huile). Les catalogues, parfois

riches d'une centaine de pages, comprennent bien souvent, en

plus d'indications détaillées fort précises, une multitude d'échan­

tillons, particulièrement dans le secteur textile.

De nos jours, on peut encore admirer aux Archives natio­

nales quelques-uns de ces précieux et imposants ouvrages, où la

précision des multiples informations passe souvent par un échan­

tillonnage méticuleux des produits proposés.

Mais il ne faut pas pour autant ramener la vente par

catalogue à la simple vente textile, puisque cette époque pré­

industrielle marque le règne du spécialiste, et c'est tout naturelle­

ment que se côtoient les catalogues spécialisés de toutes sortes.

Répondant sans doute de façon particulière à la demande,

certains de ces catalogues ont traversé le temps, tel le catalogue de

toutes sortes de graines, fleurs, oignons de fleurs, qui se trouvent chez

le sieur Andrieux, botaniste du Roy, qui devient en 1778 le catalo­

gue des sieurs Andrieux et Vilmorin, futur Vilmorin.

Peu à peu, les commerçants vont s'approprier le catalogue,

cet instrument privilégié d'un commerce qui a choisi les villes, et

d'une population française qui vit extraordinairement disséminée

dans les campagnes.

LE RELAIS DU COMMERCE ORGANISÉ

Les magasins de nouveautés (ancêtres des grands magasins),

qui apparaissent et prospèrent dès 1800, font certainement passer

à la VPC un cap décisif, puisque c'est toute une branche du

commerce qui adopte cette technique, jusque-là employée par

quelques entrepreneurs novateurs. Ces marchands urbains (pari­

siens pour la plupart) de tissus d'habillement et de confection

présagent l'industrialisation de la vente : « Aux villes de France »

s'étend sur plus de 4 000 m 2 et c'est sur plus de 6 000 m 2, répartis

en six étages, que des dizaines de commis débitent du calicot au

« Coin de rue », etc. C'est pourquoi ils éprouvent, plus que le petit

commerce, le besoin de rentabiliser leur affaire en touchant la

clientèle la plus vaste possible. Dans ces conditions, le catalogue

apparaît la solution idéale.

Au milieu du x ix e siècle, les plus importants magasins de

nouveautés ont donc tous leur catalogue, souvent annuel, parfois

même saisonnier. Les plus célèbres d'entre eux comme celui du

« Petit Saint-Antoine », et surtout celui du « Tapis Rouge »

comportent plus d'une centaine de pages illustrées. Cette richesse

est en partie rendue possible par la diffusion, à partir de 1810, de

la machine à imprimer mécanique qui produit jusqu'à 800 copies

à l'heure. Cette utilisation précoce des découvertes techniques

marque toute l'histoire de la VPC.

Ces catalogues « tournent » à l'intérieur de la ville et dans ses

faubourgs, attirant un nombre croissant de chalands vers le

magasin. C'est tout un monde qui se décloisonne, d'autant que le

mondes des transports est en train de naître.

Les premiers omnibus de 1855 (comme bientôt les tram­

ways, et le métro) « libèrent » les citadines du commerce de

quartier. Elles peuvent avec plus de facilité connaître tous les

magasins de leur ville et faire leur choix en fonction des qualités

et des services apportés par les uns et les autres. L'éclosion des

transports en commun favorise donc une émulation entre des

commerçants jadis bénéficiaires de ce que l'on pourrait appeler

une « rente de quartier ». D'où la nécessité pour eux de se

différencier, de se « vendre » eux-mêmes en étendant encore plus

leur zone de chalandise. Le catalogue, véritable source d'informa­

tions et de publicité auprès des clientes, semble tout à fait

d'actualité.

Toutefois, le catalogue voyage avant tout dans les coins et

recoins du pays. Il y rencontre plus que jamais les besoins

inassouvis d'une clientèle rurale qui n'a pas un accès direct à ce

genre de commerce. Il est l'instrument commercial contemporain

par excellence, car particulièrement bien adapté à la société qui se

modernise. C'est toute la VPC, et donc les consommateurs, qui

profite de la mise en service des premières lignes de chemin de fer,

des possibilités de paiement moins compliquées, et surtout moins

risquées, de la meilleure infrastructure routière, et d'une poste,

par conséquent, rendue de plus en plus efficace.

La naissance du grand magasin « Au Bon Marché » en

1852, à l'initiative d'Aristide Boucicaut - bien vite imité tant

dans cette formule que dans celle de la VPC qu'il va lui appli­

quer 5 - ancien chef de rayon au « Petit Saint-Thomas », ne fait

que renforcer l'importance de la VPC. * La tradition veut que

l'on attribue à Boucicaut la paternité de la VPC moderne. C'est

en effet par la parution de son premier catalogue, en 1865, qu'il

va ancrer véritablement la VPC dans le commerce organisé, en lui

appliquant les mêmes règles, la même philosophie et les mêmes

moyens. D'année en année, il réalise des ouvrages de plus en plus

importants, à l'image du développement de ses magasins de la rive

gauche, qui présentent des milliers de produits, dont les tissus et

confections ne représenteront bientôt plus qu'une partie, créant

ainsi le concept de généraliste ».

La V P C apparaît bien comme un prolongement

incontournable de l'activité des grands magasins, l'un des princi-

Page 4: La vente par correspondance

pes de base en étant la rotation des stocks la plus rapide possible,

l'accroissement de la clientèle devient une priorité. Cela ne peut

s'entendre que par élargissement du marché parisien au marché

national, puis international.

Puisqu'il suit la même démarche, le succès de ce catalogue

s'explique de la même manière que celui des magasins de nou­

veautés, majoré par son caractère généraliste. La Dijonnaise, la

Lilloise ou la Bordelaise, qui reçoivent ou demandent ce catalo­

gue, se tiennent au courant de la mode de Paris, et peuvent

commander une robe en même temps qu'une commode pour le

salon ou un tapis pour l'entrée. Le catalogue devient le relais du

parisianisme - une sorte de norme d'élégance recherchée par la

bourgeoisie provinciale.

A la fin du siècle, le chiffre d'affaires de VPC de certains

grands magasins atteint 25 % du CA total 6 , avec ce que cela

suppose de main-d'œuvre et d'investissements dans la fabrication

du catalogue (des milliers de mètres de tissu, destinés à l'échan­

tillonnage, sont soigneusement découpés à chaque nouvelle édi­

tion). Une description, que nous devons à Emile Zola 7 , nous fait

revivre la fièvre qui pouvait régner dans ces services : « Le service

des expéditions était celui qui prenait de jour en jour l'importance

la plus considérable [...], les uns ouvraient, lisaient, classaient les

lettres venues de province et de l'étranger, tandis que les autres

réunissaient dans des cases les marchandises demandées [...] Il

fallait une voiture de Poste spéciale pour apporter la correspon­

dance. » Les commandes étaient ensuite conduites à la gare par la

« cavalerie » du Bon Marché, pour être expédiées par voie ferrée 8 ,

à destination des correspondantes locales.

Un original va se glisser dans ce monde parisien : la Manu­

facture des armes et cycles de Saint-Etienne (Manufrance pour

tout le monde) qui, dès sa création en 1885, propose un catalogue

essentiellement composé d'armes, de cycles (évidemment), mais

aussi de machines à coudre, etc., des articles assez techniques en

somme, ne laissant qu'une place bien modeste au textile.

Cette initiative semble répondre aux aspirations de la classe

moyenne française en formation : ces habitants des petites villes,

entre l'ouvrier et le notable, qui ont profité mieux que les autres

de l'élévation générale des revenus opérée dans la seconde moitié

du siècle. Bien que se passionnant pour l'épargne, ils s'octroient

quelques plaisirs, ces signes de reconnaissance sociale qui mar­

quent l'élévation du niveau de vie : une belle bicyclette (la fa­

meuse Hirondelle) pour le fiston, le dernier modèle de fer à

repasser pour Gertrude, et le fleuron de l'armurerie française (le

Robust) pour Jules.

Le catalogue Manufrance envahit le salon et la cuisine des

Français. On le feuillette seul ou en famille, on rêve, on découvre

des objets au détour d'une gravure, on voyage en tournant des

pages ; somme toute on s'informe de « ce qui se fait ». Combien

de nos contemporains confessent avoir passé de passionnantes

journées d'hiver à feuilleter, voire découper, quand ils étaient

enfants, ce catalogue, leur première université.

UNE NOUVELLE DONNE POUR LE NORD

A la fin du X I X e siècle, la vente par correspondance est une

technique bien intégrée par le commerce organisé, à l'image des

1- (Page 58) Catalogue de la Manufacture de Saint-Etienne, 1903.

2- Camion de livraison la Redoute.

3- Premier catalogue Les Trois Suisses, 1939.

2

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Page 5: La vente par correspondance
Page 6: La vente par correspondance

grands magasins, grands producteurs de catalogues, mais aussi des

grossistes et négociants, gros expéditeurs d'échantillons de tissus

(suite à des annonces parues dans des revues féminines ou

masculines). Ces grossistes sont d'autant plus sollicités que l'épo­

que favorise la recrudescence de petites industries, qui éprouvent

le besoin d'être reliées à des marchés plus vastes. Ils n'hésitent pas

à s'investir dans cette activité, nouvelle pour eux, du fait de la

dangereuse concurrence que leur livrent, dans leur activité tradi­

tionnelle, des succursalistes en plein essor. On peut dire, en ce

début du X X e siècle, que cette technique de vente est pratiquement

phagocytée par le commerce organisé.

C'est la crise de l'industrie textile qui va déclencher un

regain d'intérêt de la part des producteurs, et consacrera définiti­

vement la VPC en la faisant accéder au rang de mode de

distribution à part entière.

L'aventure commence en 1922, à Roubaix. La filature de la

rue de La Redoute, fierté de la famille Pollet, perd d'importants

marchés anglais, et se retrouve avec de gros stocks de laine

invendus 9 . Comment les écouler ?

La solution est l'ouverture d'un rayon de vente directe dans

les locaux de la filature, vanté par quantités de petites annonces

diffusées dans les journaux régionaux. Ces annonces proposent

aux « tricoteuses » l'envoi d'échantillons gratuits et des comman­

des franco de port sous huitaine. C'est le succès de cette démarche

qui augure le début d'une réflexion sur les moyens d'accroître les

ventes aux particuliers.

Les dirigeants, forts de cette expérience, décident de déve­

lopper les activités de l'entreprise. En se servant de l'engouement

du moment pour le tricot, La Redoute se lance dans le commerce

aux particuliers et la vente à distance. La mode du tricot est alors

le fait des classes aisées (c'est une matière souple, et donc pratique

pour les voyages, la voiture, etc.). La Redoute va s'efforcer de

développer le phénomène en s'appuyant, comme ses prédéces­

seurs, sur l'isolement des ruraux- pour lesquels la vente à distance

est le seul moyen de concilier campagne et consommation mo­

derne - , mais aussi sur le désir constant des milieux plus populai­

res de copier l'apparence des plus aisés, à défaut de pouvoir en

adopter le mode de vie. Le pari se matérialise tout d'abord sous la

forme d'un magazine de mode féminin : Pénélope (titre évoca-

teur), qui présente des modèles, vend des patrons, fournit infor­

mations et conseils, en particulier sur les produits des filatures de

La Redoute. Les femmes peuvent donc se confectionner des

tricots, qui leur permettront « d'être à la mode » à moindre frais.

Bien sûr, La Redoute met en place, dans le même temps, un

service spécial d'achats, qui expédie des échantillons gratuits sur

commande, et fournit, au prix de gros, ce qui est nécessaire à la

réalisation des patrons.

Les ventes augmentent, la production s'organise et se

diversifie. Devant le succès de ses laines, La Redoute se lance en

1926 dans la bonneterie, toujours soutenue par Pénélope. Deux

ans plus tard, la société dépasse les 600 000 clientes, une bonne

assise pour lancer une diffusion plus massive. C'est ainsi que

paraît en octobre 1928 le premier catalogue de La Redoute -

envoyé sur demande (printemps-été 1929), qui présente 43

articles différents à travers les 15 pages qui le composent.

Huit ans plus tard, même si de nouvelles matières y ont fait

leur apparition (jersey, soie artificielle), le contenu du catalogue

a peu évolué. C'est le moment que choisit l'entreprise pour élargir

la vente : désormais le catalogue ne sera plus uniquement le reflet

des productions de la filature, il laissera une place beaucoup plus

2

importante aux produits d'autres fabricants (des sous-traitants)

spécialisés dans le linge de maison, les vêtements de pluie, etc.

L'ampleur prise peu à peu par l'activité VPC de La Redoute

(à la veille de la Seconde Guerre mondiale, le catalogue comporte

124 pages) s'explique également par une politique de marketing

avant la lettre. L'entreprise sait à qui elle s'adresse : aux popula­

tions ouvrières et rurales du Nord-Pas-de-Calais pour commen­

cer. La composition du catalogue est donc en partie le reflet des

besoins de ces groupes sociaux : des vêtements de travail, des

articles pour toute la famille, qui se veulent pratiques, chauds,

confortables, et solides (de 1936 à 1956, le sigle de l'entreprise est

une feuille de chêne, symbole de force et de solidité), de la mode

féminine qui se réclame de qualité et « de luxe » . . . Ces produits

sont vendus à des prix relativement accessibles - le prix de

fabrique - ou en tout cas meilleur marché que dans le circuit

traditionnel du petit commerce, puisque la vente est libérée de

tout intermédiaire.

L'emploi de la publicité ne peut que renforcer cet impact.

Elle passe évidemment par les pages du catalogue, qui vante les

qualités de « nos » tricots, de la plus confortable des pantoufles : la

pantoufle de La Redoute..., et qui propose déjà des loteries, outil

privilégié d'incitation et de fidélisation de la clientèle. La publicité

est également véhiculée par les médias (journaux, puis surtout la

1- Publicité La Redoute, 1925.

2- Entrepôt de stockage de La Redoute à Roubaix.

Page 7: La vente par correspondance

T S F ) , sous forme de petites annonces. Toujours avides de com­

munication, les entreprises qui vendent par correspondance

seront parmi les premières à utiliser la réclame comme il se doit.

La Redoute prouve encore sa modernité en devenant très tôt l'un

des principaux annonceurs du Tour de France, spectacle popu­

laire s'il en est, qui permet à l'entreprise de se faire connaître sur

le plan national.

L'initiative qui nous semblera la plus originale, quoique

relativement courante à l'époque, concerne la diffusion de ma­

nuels éducatifs pour les enfants, et de cartes à afficher en classe

pour donner des cours de tricot, ainsi que des livrets racontant aux

petites filles « le tricot merveilleux ». Acheter à La Redoute devait

donner le sentiment d'entrer dans une grande famille où l'on se

sent en confiance.

L'expérience de La Redoute est intéressante à plus d'un

titre : d'une part, elle est la première de ce genre et de cette

importance, d'autre part, et de façon plus prosaïque, elle est l'une

des rares entreprises de VPC qui ait donné à son histoire la place

qui lui revenait, au point d'en faire un livre, qui nous sert ici de

référence et permet de mieux cerner les débuts des futurs géants

de la VPC 1 0 .

L'un de ces géants naît à peu près à la même époque, dans

des conditions similaires. C'est en 1932, toujours près de Roubaix,

que l'usine de fils et de laines à tricoter des 3 Suisses décide de se

lancer dans la VPC. Pendant plusieurs années l'entreprise se

cantonne dans sa spécialité (le fil à tricoter), dont elle développe

la vente par correspondance au moyen d'annonces régionales et

d'envois d'échantillons. Il faut attendre 1949 pour voir les 3 Suis­

ses diversifier leurs activités et lancer un catalogue d'articles

textiles.

Au début des années 1950, c'est au tour de Damart,

entreprise de bonneterie, de Roubaix bien sûr, d'intégrer la VPC

pour diffuser les produits fabriqués à partir d'une nouvelle fibre

(la chlorofibre), sous le nom de Thermolactyl (1952).

Les exemples sont légion. Le Nord (et plus précisément la

région de Roubaix-Tourcoing) fut une véritable pépinière pour la

VPC (on dira plus tard la « Silicon Valley » de la VPC) . Pour­

quoi ? Le mystère n'est pas long à éclaircir. Nos exemples ren­

voient tous à l'activité traditionnelle de cette région, l'industrie

textile et ses filatures. Et quand cette industrie commence à se

ressentir des prémices de la crise textile, c'est tout naturellement

que les entreprises les plus dynamiques cherchent de nouveaux

débouchés, et adoptent la VPC.

Avec le temps, La Redoute, les 3 Suisses, Damart et les

autres voient leur activité s'accélérer à un rythme de plus en plus

soutenu (si l'on excepte la période de la Seconde Guerre mon­

diale, et les quatre ou cinq années qui suivirent la Libération), au

point de faire passer la production au second rang des priorités,

derrière leur activité commerciale de VPC. C'est ainsi que La

Redoute abandonne définitivement toute activité de fabrication

à partir de 1961.

DE LA FICHE À LA BASE DE DONNÉES

Au milieu des années 1950, ce que l'on peut d'ores et déjà

appeler « les grandes firmes de VPC » (La Redoute, les 3 Suisses,

Damart, la Blanche Porte, le Vert Baudet, etc.) commencent à

développer leur clientèle bien au-delà de leur région d'origine.

Outre la politique publicitaire appuyée et ciblée de ces firmes, c'est

tout un contexte socio-économique qui va générer la croissance.

Les premiers catalogues d'après-guerre réapparaissent vers

1949-1950, en même temps que disparaissent les tickets de

rationnement. Quelle tentation après dix ans de privation ! Dans

la décade suivante, leur assortiment continue de se diversifier,

favorisant une demande elle-même accélérée par un accroisse­

ment rapide du pouvoir d'achat.

Les Français sont d'autant plus avides de consommer qu'ils

doivent subvenir aux besoins de ceux que l'on appellera plus tard

les « baby boomers ». Ils découvrent de nouvelles matières (le

plastique, le formica, etc.), de nouveaux produits (l'électroména­

ger). Les femmes se replongent avec délice dans une mode

particulièrement attirante après tant de frustrations : fini les

chaussures compensées en carton bouilli, fini les jambes teintes

avec du thé, faute de bas !

Tout le commerce - et, plus particulièrement, le commerce

urbain - va profiter de ce formidable élan. Le commerce urbain

- avec la diffusion du libre-service, des supérettes et des supermar­

chés en ville et de leurs banlieues - et suburbain, notamment avec

la construction en région parisienne, en 1963, du premier hyper­

marché. La ville est reine, les campagnes se dépeuplent, la

motorisation va commencer à relativiser les notions de distance et

d'isolement...

La VPC n'est pas en reste. Tournée dès son origine vers les

ruraux, elle évolue au rythme de la société pour conquérir, à partir

des années soixante, une clientèle de plus en plus urbaine. Sa

formule correspond bien aux besoins d'un monde où tout s'ac­

célère, où les gains de temps et de loisirs deviennent une priorité.

La VPC s'adapte au moment en répondant de façon de plus en

plus complète à la demande par l'élargissement de la gamme de

produits des grands généralistes et par l'apparition de firmes

spécialisées (Yves Rocher dans les produits cosmétiques, France-

Loisirs dans l'édition).

C'est l'âge d'or de la VPC. « Il suffit de publier un catalogue,

et d'organiser quelques moyens techniques, pour réussir. 1 1 » Les

entreprises déjà bien implantées, ayant acquis une expérience,

sont les premières bénéficiaires de cette vague. C'est l'époque des

taux d'accroissement à deux chiffres, celle qui laisse sur place les

modes de distribution traditionnels. Seuls les hypermarchés ont

une progression équivalente.

Page 8: La vente par correspondance

A la fin des années i 9 6 0 , c'est par millions que l'on va

commencer à compter le nombre de clientes disséminées aux

« quatre coins » de l'Hexagone.

Mais cela ne va pas sans poser des problèmes de traitement.

Comment gérer les dizaines de milliers de commandes journaliè­

res ? La gestion, jusque-là artisanale, doit s'adapter coûte que

coûte pour permettre à l'entreprise d'honorer ses engagements.

L'image et la réussite sont à ce prix.

Une solution technologique nouvelle, l'informatique, va

s'imposer comme une nécessité. Jusqu'en 1954-1955, le fichier

clients se présentait sous forme d'immenses bacs dans lesquels

étaient classés par ordre alphabétique les fiches cartonnées indivi­

duelles de chaque cliente, accolées aux fiches de commandes

proprement dites. Un autre système de fiches gère les stocks de

chaque produit et les affectations aux commandes. Mais le

système de fiches limite le nombre d'informations « stockables »,

et donc l'envergure des opérations.

C'est en 1954, dans les ateliers de La Redoute, que l'on

commence à parler, puis à employer la mécanographie, système

mis au point et commercialisé par IBM pour l'armée américaine.

On transcrit sur une carte, par un code de perforation, les

principales caractéristiques de chaque cliente (carte maîtresse), et

de ses commandes (carte détail). Insérées dans un lecteur appro­

prié, les cartes perforées permettent de facturer les commandes,

d'organiser la collecte des articles, de gérer les stocks et de mettre

à jour la « mémoire » de la cliente. L'ordinateur va alors traiter et

gérer les informations transmises par les cartes perforées.

L'expérience de La Redoute est exemplaire au niveau de

l'informatisation de la VPC en France, dans la mesure où elle

trace la voie à l'évolution de l'informatique de gestion, et qu'elle

sera souvent pionnière en matière de « temps réel » de gestion des

stocks, de mémorisation et de traitement des données.

L'association de La Redoute et d'IBM illustre parfaitement

cette genèse : fournisseur de son système de mécanographie dès

1955, IBM va y installer, en 1961-1962, les premiers ordinateurs

de troisième génération d'Europe. Ce moment coïncide juste­

ment avec celui où La Redoute abandonne toute fonction de

fabrication. On peut ainsi dire que l ' IBM 360 est l'inventeur de

la VPC contemporaine...

A l'origine de l'informatisation de La Redoute, on retrouve

des personnalités comme R. Seynave et J . -C. Sarazin 1 2 . En vi­

sionnaires, ils ont perçu le caractère potentiellement obsolète de

la mécanographie pour tout miser sur l'ordinateur et le dialogue

en temps réel avec la base de données clientèle.

L ' IBM 360 commence à faire son entrée, dans le milieu des

années soixante, chez les autres leaders de la VPC, tant son

utilisation est désormais incontournable. Dès lors, la V P C ne

cessera de suivre toutes les innovations en la matière.

Cette possibilité de travail en temps réel va très vite favoriser

le développement de la prise de commandes par téléphone - la

palme de l'innovation revenant cette fois aux 3 Suisses, qui sont

les premiers en France, en 1968, à ouvrir un bureau de prise de

commandes téléphoniques ; bientôt suivis par une bonne partie

de la profession. Dans le courant des années soixante-dix, l'opé­

ratrice reliée par écran à l'ordinateur central peut informer

immédiatement la cliente des délais de livraison, de la disponibilité

des articles, etc.

Mais les vépécistes éprouvent le besoin d'aller encore plus

loin dans la communication directe et de ne même plus recourir

à une opératrice. C'est dans ce but que, tout au long des années

1970, les entreprises de VPC - et notamment La Redoute-

travaillent en étroite collaboration avec la Direction générale des

télécommunications sur plusieurs voies.

L'une est l'audiotex, reprise 20 ans plus tard (en 1990) car

l'autre, testée dans une expérience pilote en 1978 à Vélizy, va

connaître un immense développement : le Minitel.

Se servir du Minitel équivaut à consulter une base de

données, perpétuellement remise à jour, permettant de passer

commande, d'être renseigné sur le produit désiré, les stocks, les

promotions du moment. Cette « expérience de Vélizy », comme

on l'appelle maintenant, est remarquable à plus d'un titre. Tout

d'abord, elle signe en quelque sorte l'acte de naissance d'un

Les Trois Suisses :

1- Salle de prélèvement des produits.

2- Salle d'enregistrement des commandes.

3- Une commande par Minitel.

Page 9: La vente par correspondance

nouveau moyen de communication, le Minitel, dont on connaît

aujourd'hui la réussite et l'image auprès du public. Ensuite,

elle est un merveilleux exemple de coopération intra et

interprofessionnelle : plusieurs entreprises de VPC participent et

échangent leurs expériences afin de faire avancer le système en

collaboration avec l'opérateur, les Télécommunications.

Même si la concurrence est vive entre les enseignes, celles-

ci savent se rapprocher quand des enjeux, en l'occurrence techno­

logiques, sont communs.

L'électronique va au-delà du dialogue avec le client dans

une entreprise de VPC : tout est informatisé, bureautisé, automa­

tisé, robotisé, organisé.

Les bases de données informatiques, telles que le fichier

clients (informatisé à La Redoute dès 1971), permettent une

connaissance approfondie du comportement des clients, de l'his­

torique et de la fréquence de leurs achats, de leurs réactions aux

efforts de promotion. L'entreprise possède ainsi souvent plus de

2 000 données sur chaque cliente, permettant de toujours mieux

cibler son marketing et de rentabiliser l'investissement considéra­

ble du catalogue.

Le maître-mot des années 1970 pour la VPC est informa­

tisation. Grâce à elle, de nouvelles possibilités de marketing se

font jour. La clientèle est désormais nationale et, paradoxalement,

mieux connue. On peut lui offrir de nouveaux services ainsi qu'un

assortiment adapté à ses goûts. Parce que mieux identifiée, elle

peut être fidélisée et accrue.

LA VENTE À DISTANCE AUJOURD'HUI

Les produits

Aujourd'hui la VPC est un mode de distribution mature.

Si son assortiment est encore essentiellement textile, secteur

où elle fait toujours de belles parts de marché, elle a multiplié son

offre dans la quasi totalité des produits et des services.

Même si elle ne représente encore que 43 milliards de

francs, soit environ 2,5 % du commerce total (et 5,6 % du

commerce non alimentaire), elle est présente dans tout ce qui fait

non seulement la consommation courante, mais aussi l'équipe­

ment ménager, voire l'équipement tout court.

Un inventaire à la Prévert n'y suffirait plus...

Sait-on que l'on vend par correspondance : des meubles,

des voitures, des séjours à la mer ou à la montagne, des assurances,

des produits financiers, des manteaux de vison, des maisons, des

hélicoptères... et des éléphants blancs s'ils existaient !

En fait, on peut tout vendre par correspondance, pourvu

que le produit ou le service soit banalisé, c'est-à-dire que le

consommateur potentiel sache de quoi il s'agit.

La VPC est aussi vecteur de mode ; elle est même désormais

une référence en la matière. Les créateurs s'y expriment et le talent

des maquettistes fait le reste.

La cliente qui lèche les vitrines mais achète en VPC pour le

rapport qualité-prix ne s'y trompe pas.

Dans un sens, on peut dire que la VPC est le plus grand

magasin de France, c'est le centre commercial à domicile.

Au secteur « grand public », il faut ajouter celui de la vente

aux entreprises, le « business to business » de consommables

informatiques, de fournitures de bureau, d'équipements divers,

de formation, de services. Dans ce secteur, la VPC a réellement

modifié la structure de l'offre et de la demande.

Les services et les garanties

Il n'existe pas de VPC sans service ni garantie. Inventeur du

« satisfait ou remboursé »,laVPC est en elle-même un service : celui

de pouvoir s'informer, de commander quand on veut, d'être livré

où l'on veut, de payer comme on veut.

Les clients

Que de coups de canif aux idées reçues !

Aujourd'hui, la clientèle est plutôt jeune, urbaine, cadre

moyen ou supérieur ; elle aime comparer les catalogues, et choisir,

décider en famille, dans son environnement.

L'achat n'est plus un transfert de frustration réalisé sur un

coup de tête, mais un acte réfléchi, commenté, et dont le plaisir

se réitère au moment de la réception du colis.

L'achat VPC, c'est l'achat plaisir, l'achat facile, celui qui fait

gagner du temps... le bien le plus précieux de nos contemporains.

Ce n'est pas par hasard que ce mode de distribution résiste

le mieux en période de baisse de la consommation et traverse les

âges en se fortifiant.

Les perspectives

Aucun des facteurs qui ont fait le succès de la VPC ne

semble devoir être remis en cause dans un délai compatible avec

des prévisions sérieuses.

Qu'il s'agisse de l'informatisation, du travail des femmes,

des nouvelles tendances de consommat ion ou de la

géodémographie, tout devrait continuer à profiter à la VPC.

Par nature délocalisée, elle peut toucher le client là où il se

trouve : avant-hier à la campagne, hier en ville, aujourd'hui en

zone urbaine ; demain, elle le trouvera en Europe, et après-

demain sur Vénus...

Bien que l'on sache que, d'ici cinq ans, trois commandes sur

quatre seront passées par un moyen de télécommunication (télé­

phone, Minitel ou audiotex), on peut penser que le catalogue

papier, particulièrement bien adapté à l'image, au feuilletage,

demeurera longtemps encore.

Même si sa fabrication représente, chaque saison, un inves­

tissement équivalent à la construction d'un hypermarché, on ne

le voit pas être remplacé par un vidéodisque interactif avant

longtemps.

Pas plus que l'on ne voit le futur consommateur, entouré de

domotique, faire ses courses dans sa cave, attablé devant un

tableau de bord géant...

EN GUISE DE CONCLUSION

La VPC a accompagné les grandes tendances de la consom­

mation et le mouvement d'industrialisation du commerce, comme

elle a su répondre à la demande économique et culturelle de toutes

les époques.

A l'instar du commerce organisé, elle a intégré de façon

permanente les technologies nouvelles, comme l'informatique, la

monétique et la robotique. D'une façon qui lui est plus spécifique,

elle a développé l'utilisation de certaines d'entre elles, comme la

télématique, l'audiotex et le traitement des bases de données.

Même si son apprentissage reste un facteur de barrière à

l'entrée, elle a su allier l'efficacité de l'industrie à celle de la

personnalisation de masse. La clientèle, elle aussi, a changé et se

retrouve en cette fin de siècle autour des valeurs cocooningàu. bien-

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être familial, de la « vie naturelle », de reconnaissance individuelle.

Après avoir longtemps recherché la surconsommation, elle est

désormais avide de temps gagné, de bien acheter, de convenience life.

Face à la perspective de cette nouvelle demande, la VPC

apparaît comme un mode de distribution privilégié particulière­

ment bien adapté à la vie contemporaine et à son évolution.

Pour autant, ces atouts ne permettent pas tous les excès.

Pour réussir dans ce métier, les entreprises doivent, peut-être plus

qu'ailleurs, faire preuve de l'éthique et de la responsabilité néces­

saires dans leur dialogue avec le consommateur, et d'écoute dans

le respect de sa vie privée.

Notes

1. C'est-à-dire comme un système commercial où les produits

sont présentés, et même représentés, dans un catalogue qui aide la

personne à faire son choix, sans l'intermédiaire du vendeur, et fournit un

bon de commande intégré à remplir soi-même.

2. Les représentants de ces imprimeurs, qui affichent leur liste de

livres de ville en ville et attendent les commandes à l'auberge, finiront

pour certains par s'installer dans ces villes. Ils seront les premiers libraires.

3. Pour la représentation de la V P C à cette époque, nous dispo­

sons d'une étude fort précieuse réalisée en 1985 par A. Carillon

(SEVPCD) , Souvenirs de catalogues ou les origines de la ventepar correspon­

dance (1681-1870).

4. On peut avoir un bon aperçu du nombre de catalogues existant

alors en se référant à YAlmanach des marchands, négocians de la France et

du reste de l'Europe, publié en 1770.

5. Le catalogue du Bon Marché fut imité avec succès tout d'abord

par le Louvre, puis surtout par le Printemps et les Galeries Lafayette.

Depuis, les grands magasins ont connu quelques difficultés financières

qui les ont forcés à abandonner la V P C (au début des années 1970) .

6. H. Pasdermadjian, Le grand magasin : son origine, son évolution,

son avenir, Dunod, Paris, 1949.

7. E. Zola, Au Bonheur des Dames, Paris, 1883.

8. Lbid

9. L'histoire de La Redoute est entièrement retracée dans l'ouvrage

de Jacqueline Grislain, Martine Le Blan : La Redoute. Une histoire au

quotidien, coédition Robert Laffont - La Redoute, 1987.

10. Lbid

11. Citation extraite d'un entretien avec R. Seynave.

12. R. Seynave est actuellement le président de l'entreprise de

VPC, Quelle-France. J . -C . Sarazin, quant à lui, est président de Redoute-

Catalogue. La carrière de ces deux hommes est un beau symbole de

l'informatisation de la V P C : les anciens responsables des services techni­

ques et informatiques des entreprises V P C sont à présent des dirigeants.

Note de l'éditeur

* Voir, dans ce numéro, l'article de Jacques du Closel.

Bibliographie

A. Carillon, Souvenirs de catalogues : les origines de la vente par

correspondance (1681 à 1870), S E V P C D , 1985.

Chiffres clés de la VPC, S E V P C D , Paris, 1991 .

M. David, la Vente par correspondance, ICC, Chotard et associés,

Paris, 1986.

Etude Démoscopie, S E V P C D , Paris, 1989.

J . Grislain et M. Le Blan et F. Petit, Auxfils du temps, La Redoute,

coédition Robert Laffont - SA La Redoute, 1985.

J . Grislain, M. Le Blan, La Redoute. Une histoire au quotidien, La

Redoute, 1987.

J . Grislain, La Blanche Porte, histoire depuis 1806, janvier 1993.

H. Pasdermadjian, le Grandmagasin : son origine, son évolution,son

avenir, Dunod, Paris, 1949.

Profil de l'acheteur VPC, S E V P C D , Paris, 1990.

E. Zola, Au Bonheur des Dames, Paris, 1883.

Une page du catalogue Vert Baudet, collection printemps-été 1993.