24
1

La Voix d’ALLEF s’est éteinte · fidèle à son poste jusqu’à notre A.G d’octobre dernier quand tu nous as fait savoir que cela ... faisais « tourner la ... que l'arrivée

Embed Size (px)

Citation preview

1

2

La Voix d’ALLEF s’est éteinte

2001

Geneviève Coo, voix d’ALLEF mais aussi longtemps secrétaire et coordinatrice d’ALLEF est décédée le 5 décembre 2010.

Hommage de notre ancienne présidente

Mon éloignement de Niort ces quatre dernières années m’ont préservée de son déclin. Je garde donc en mémoire Geneviève dynamique, énergique, joyeuse, débordante de vitalité, toujours aux fourneaux pour régaler sa famille et très souvent ses amis. Pour ALLEF, c’était la cheville ouvrière, sa mémoire infaillible, son travail immense et appliqué. Son engagement et sa disponibilité lui ont permis d’être toujours à l’écoute des familles. Geneviève était secrétaire de l’association lorsque j’étais présidente. Notre « collaboration » de dix ans a été formidable. Je savais pouvoir compter sur elle pour faire le travail à ma place, organiser nos déplacements : me servir de chauffeur, réserver les salles, préparer minutieusement les réunions et s’occuper de chacun. Geneviève, tu me manqueras.

Béatrice Sacriste

3

Sommaire

Editorial p 4 Un grand merci à Geneviève p 5 Compte rendu de l’assemblée générale p 6 Entretiens à Laval p 11 Entretiens et assemblée générale ALLEF-UK p 14 Entretiens et assemblée à Göttingen p 18 Les témoignages des familles p 19 Dix ans après ! p 22 On peut le dire en poésie P 23 Le conseil d’administration et les coordinateurs p 24

Dates à retenir…… * samedi 19 mars 2011 : réunion au lycée Rochefeuille à Mayenne, pour les familles en cours d'échange, les familles en attente et tous les adhérents qui souhaitent venir. * samedi 26 mars 2011 : réunion identique à Bourgoin-Jalieu, pour toute la région Est de la France. * samedi 21 mai et dimanche 22 mai 2011 : Entretiens à Paris pour les familles en attente d'échange. Dates à réserver impérativement pour ces familles.

L’assemblée générale 2011 aura lieu le samedi 8 octobre 2011

[email protected]

4

Editorial à notre amie Geneviève

En nous quittant le 5 décembre 2010, tu nous as tous laissés un petit peu orphelins. C’est en novembre 1992 que nous avons créé ALLEF dans un bel enthousiasme ; de ces créateurs historiques, il ne reste aujourd’hui que Jean-Michel HAY et moi-même. Nous avons eu ensemble 18 années de vie associative commune et si les Présidents ont pu se succéder, la secrétaire que tu étais est toujours restée fidèle à son poste jusqu’à notre A.G d’octobre dernier quand tu nous as fait savoir que cela suffisait. Secrétaire durant 18 ans, point cardinal de notre association, c’est toi qui faisais « tourner la maison ». C’est encore toi qui depuis deux ans, alors que tu sentais tes forces s’éloigner, as pris à bras-le-corps le problème de ta succession en nous contraignant littéralement à nous répartir les tâches que tu avais assurées seule depuis tant d’années. Certes, tu n’étais pas toujours facile et lorsque ton opinion s’arrêtait, elle ne bougeait plus guère ; il valait mieux trouver grâce à tes yeux, à défaut la relation pouvait être rude. Femme entière, tu ne transigeais pas et c’est ainsi que tu as pu faire d’ALLEF l’association ferme et solide qu’elle est aujourd’hui. De toi, je retiendrai trois choses :

1. Les grappes d’enfants et de familles qui t’assaillaient lors de chacune de nos réunions publiques ; tu les connaissais tous et toutes, un par un, par cœur et de tout cœur.

2. Nos Conseils d’administration de juin chez toi sous les cerisiers en

fruits où il m’arrivait de somnoler pendant que j’entendais se poursuivre la rumeur du débat que tu animais autour de la table familiale devenue pour l’occasion table de travail.

3. Enfin je pense à tes enfants et à Lionel. Il est mon ami et c’est pour

toujours.

Gilbert LEPASTOUREL, Président d’ALLEF

5

Un grand merci à Geneviève

Généreuse, que de temps elle a donné !

Ecoutant avec gentillesse les appels des familles intéressées

Ne négligeant aucun détail des dossiers

Energique, rappelant chacun à sa tâche inachevée

Véritable pilier de l’association durant ces 17 années

Infatigable, enthousiaste et très appréciée Elle s’est dépensée sans jamais compter

Vouée tout entière à ALLEF

Elle s’est résignée, non sans peine, à s’arrêter

Courageusement, elle nous a quittés

Offrant son reste d’énergie à nous préparer

On peut vraiment de tout cœur la remercier. Thérèse Lacroix

Merci mille fois

6

Assemblée générale du 9 octobre 2010 à LAVAL

Sont présentes une trentaine de famille ainsi que de nombreux enfants.

Naïs LAUDET excuse l'absence du président pour raison personnelle. La vice présidente dirige cette Assemblée Générale en commençant par une présentation des différents membres du bureau. Sont présentes

• Sabine, Annette, Eva-Marie : les coordinatrices allemandes ainsi que Janet, coordinatrice anglaise.

• Jean-Michel, Dominique, Joseph, Véronique, Nadine: les coordinateurs français.

• Monique, Dominique, Agnès, Thérèse.

Rapport moral:

Lecture d'une lettre émouvante de Geneviève, démissionnaire, qui remercie les rencontres qu'Allef lui a permis de faire. Elle remercie également les responsables locaux qui sont un maillon important de la chaîne. Elle rappelle leur rôle: visites aux familles, rapports de visites, suivi de la famille en partenariat avec le coordinateur référent.

Bilan des échanges en Septembre 2010:

Actuellement, 14 échanges (7 enfants en l'Allemagne, 7 en France dont 1 échange avec la Grande-Bretagne). Un échange débutera en Irlande et en GB en 2011.

10 Octobre 2010 : 5 familles sont reçues pour entretien.

Suite à une réorganisation de l'association, un appel à de nouvelles familles est lancé. Des remerciements sont adressés aux familles qui accueillent celles qui viennent de loin.

7

Rapport financier:

Deux années difficiles, déficit de 8300 € en Août 2010 et 8400 € en Août 2009.

Ce déficit peut être expliqué par l'absence du rôle centralisateur de Geneviève. On rappelle que Geneviève donnait beaucoup de son temps. La réorganisation a engendré de nombreuses réunions d'où les frais supplémentaires (sachant que le coût moyen d'une réunion est de 2000€). Il est souligné l'importance du contact direct qui est irremplaçable.

Le trésorier évalue le coût unitaire d'un échange à 1820 €. Sur la base de 14 échanges, l'association perd 800 €. Pour équilibrer les comptes, il faudrait une base de 20 échanges.

S'ensuit une belle improvisation de Joseph, le trésorier de l’association, qui n'arrive pas à s'arrêter, ce qui a bien fait rire l’assemblée.

Autre piste pour réduire le déficit : gagner en efficacité. Les frais postaux et téléphoniques sont réduits, les frais principaux portent sur les locations de salles et les déplacements.

Question de l'assistance : A quoi correspondent dans le budget les frais de communication ?

Réponse du trésorier: Ils sont liés à la maintenance du site et à l'impression du bulletin.

Cette question sera suivie d'une discussion sur la communication pour augmenter le nombre d'échanges. Tous s'accordent à dire que le meilleur vecteur reste la communication de proximité par le biais de l'école, le bouche à oreille, les journaux locaux. En Allemagne, un reportage télévisé a permis de faire connaître l'association. Une publicité payante en Angleterre n'a rien donné. Un reportage dans «Mon Quotidien» est en cours de réalisation. Il est noté que le nombre d'échanges doit rester acceptable afin de pouvoir les suivre correctement.

8

Suggestion de l'assistance: Augmenter le tarif pour les familles

Réponse du bureau: Cette augmentation a déjà eu lieu en passant de 900 à 1000 €,

Question: Les tarifs sont-ils les mêmes en Allemagne et en Angleterre ?

Réponse: Le tarif est le suivant : 1er enfant 1300 €, 2e 1100 € pour l'Allemagne, et 650 livres pour l'Angleterre.

Un intervenant souligne que le déficit ne peut pas continuer et suggère une augmentation de cotisation.

Réponse du trésorier : Une trop forte augmentation pénaliserait certaines familles. Un autre intervenant précise que les trois dernières années constituent un ajustement et qu'il faut attendre avant d'augmenter. Un autre intervenant propose d'augmenter les cotisations de 50€ par an pendant 3 ans. Intervention d'Eva-Marie : il existe en Allemagne un système de bourse pour les familles les plus modestes.

Une personne suggère dans la salle de faire appel à la publicité dans le bulletin Allef et à du mécénat.

Question d'un intervenant : Ne peut-on pas bénéficier des aides de l'OFAJ ?

Réponse du trésorier : Nous préférons garder notre indépendance.

Réponse de JM Hay : Cela compliquerait la situation car nous serions soumis à des contrôles étroits, car il s'agit de fonds publics. D'autre part, le but d'Allef n'est pas spécifiquement d'organiser des échanges avec l'Allemagne.

Intervention de la salle : il faudrait se renseigner tout de même pour d'éventuelles subventions et réfléchir à des propositions qui pourraient être votées au prochain CA.

Le trésorier suggère d'envoyer toutes les propositions sur la boîte mail d'Allef.

Le débat est clos, le bureau propose au vote l'adoption du rapport moral et du budget, ils sont approuvés à la majorité. Il y a deux abstentions.

9

Témoignages de parents sur les échanges en cours ou passés

Témoignage n°1, la maman de Marie : très contente de l'échange attendu depuis une année, seuls deux petits problèmes ont été facilement réglés avec la maman allemande.

Témoignage n°2, la maman de Brice : ils reçoivent Joël, un petit anglais. L'échange en cours se déroule parfaitement. Joël ne semble pas avoir le cafard, il est en contact téléphonique avec ses parents toutes les semaines pendant environ 30 min, ses parents le sentent heureux.

Quelqu'un du bureau souligne que l'arrivée d'un nouvel enfant bouleverse l'équilibre de la famille.

Témoignage n°3, les parents de Flavie : son séjour en Allemagne s'est très bien passé. Alina est arrivée en France depuis 4 semaines. Les deux enfants ont tendance à utiliser l'allemand pour se parler.

Il faut être vigilant et ferme quant à l'utilisation du la langue du pays d'accueil.

Témoignage n°4 : un premier échange qui s'était déroulé en Angleterre pendant les 6 premiers mois de l'année de 6e et n'avait en rien perturbé l'entrée en 5e l'année suivante. Un deuxième échange avec l'Allemagne, cette fois-ci dans la 2e partie de l'année de 6e, s'est également très bien déroulé.

Arrivée des enfants, la parole leur est donnée.

10

Les impressions positives l'emportent largement, ils aiment avant tout s'être fait de nouveaux copains/copines, avoir découvert une nouvelle langue et vécu dans une nouvelle famille.

La grande majorité d'entre eux referait un échange.

A la question « Qu'est-ce qui a été difficile pour vous ?», les réponses les plus fréquentes sont : les devoirs, la nourriture,...

Autre question « Leur est-il arrivé de pleurer ?» : Quelques-uns répondent oui. Ils disent avoir été parfois tristes au moment de s'endormir ou après le coup de téléphone des parents, mais cela passait très vite.

Une enfant souligne qu'il est plus facile de partir que de recevoir, car il faut toujours répéter, et c'est fatigant.

Intervention d'un membre du bureau : cet agacement est normal, c'est pour cela qu'il faut séparer de temps en temps les enfants pour qu'ils puissent souffler.

Autre question « Comment perçoivent-ils le coup de fil de leurs parents ? », parmi les réponses : ils ne retrouvaient plus leur mots en français, cela leur faisait plaisir de raconter la semaine, les parents appelaient parfois au mauvais moment,...

Autre question « Le retour en France a t-il été difficile ? » : les amis et la famille allemande manquent, il est difficile de retrouver les mots français pendant environ deux jours...

Autre question « Est-il plus dur de quitter sa famille ou de revenir ? » : les deux, quitter sa famille, grande émotion au moment de quitter les camarades allemands...

Les enfants quittent la salle.

11

Reprise de la réunion avec les parents

Question dans l'assemblée « Pourquoi y a t-il si peu d'échanges avec l'Angleterre ? »

Réponse d'un membre du bureau : Les familles anglaises sont très peu demandeuses pour diverses raisons : au Royaume Uni, une deuxième langue vivante est peu valorisée, les parents sont plus craintifs aux échanges, il y a des problèmes inhérents au système scolaire anglais (nombre de places limité dans les bonnes écoles, réticence à l'accueil d'élèves étrangers...). Seuls les parents francophiles sont demandeurs, mais ils sont très minoritaires.

Autre précision du bureau : pour les services sociaux britanniques, un long échange est considéré comme une mini-adoption qui engendre des enquêtes et démarches longues et lourdes.

Reprise des témoignages

La maman de Cyprien : l'échange en cours avec le jeune Milo se déroule très bien. Il est important de rencontrer la famille allemande au préalable.

Intervention de Nicole à propos de certains échanges qui se sont avérés difficiles : Par exemple, lorsque les codes familiaux sont différents. Il ne faut pas négliger l'exaspération qui peut parfois aller jusqu'à remettre en cause la poursuite de l'échange.

Question dans l'assemblée : certains échanges ont-ils été interrompus ?

Une réponse dans l'assemblée : notre échange n'a pas abouti, après la visite de la famille allemande. Notre dossier avait pourtant été rempli avec beaucoup d'honnêteté, nous l'avons vécu comme une « douche froide ».

Joseph, un des coordinateurs, souligne que la procédure peut être interrompue à tout moment avant la conclusion de l'échange, et qu'il vaut mieux y mettre en terme que de laisser partir l'enfant avec réticence.

Reprise du témoignage précédent : le père de Colin souligne que la visite de la famille « rend les choses réelles et que l'échec est imputable à un contexte de vie différent », l'échange ne s'est réalisé qu'avec une troisième famille.

12

Une personne dans la salle précise que la sincérité des familles est primordiale.

Un autre témoignage dans la salle : les premières semaines de notre échange ont été difficiles, l'enfant était très anxieux, voulait rentrer, mais nous avons tenu bon. Il s'est ensuite apaisé.

Un autre témoignage évoque leur légère appréhension quand ils ont appris que les enfants de la famille allemande étaient scolarisés dans une école Steiner (on leur avait dit que c'était une secte).

Témoignage de Véronique à propos d'un échange interrompu avec une petite fille anglaise qui est arrivée alors que le contexte familial était dramatique : les parents divorçaient. La situation est vite devenue inextricable, l'enfant était malheureuse, elle est repartie au bout d'un mois et demi.

Précision du bureau : il est très important de suivre le protocole, et de prévenir immédiatement ALLEF en cas de problème.

Un témoignage dans l'assemblée : La première partie de l'échange s'est très bien déroulée, mais notre enfant, lors du séjour en Allemagne, s'est souvent retrouvé seul et en souffrait.

Intervention d'un membre du bureau : il est important que l'enfant se crée un réseau social à l'étranger et se fasse des amis.

Témoignage de Joseph à propos d'un échange difficile avec une famille belge : L'enfant ne supportait pas la rupture avec ses parents, voulait absolument revenir et faisait part de menaces de suicide. Il précise qu'à tout moment l'enfant peut envoyer un appel au secours, il dispose de deux lettres timbrées à cet effet.

Une famille dans l'assemblée évoque qu'un de leur quatre échanges a été écourté car leur enfant se sentait seule et malheureuse. Cependant elle est revenue plus tard dans sa famille d'accueil allemande avec beaucoup de plaisir.

Question dans l'assemblée : les parents sont-ils prévenus ?

13

Réponse dans le bureau : Oui, c'est indispensable.

Autre question dans la salle : En cas de problème majeur, le recours à un référent professionnel serait-il possible ?

Une réponse dans l'assemblée : le plus important est une bonne communication. Le parent cite l'exemple d'un échange précédent où l'enfant pleurait beaucoup après les contacts téléphoniques avec ses parents qui étaient divorcés.

Autre intervention : La plus grosse difficulté est souvent la gestion des parents. Il est donc fondamental de suivre le protocole et de passer par les coordinateurs de l'association car la charge émotionnelle des parents est souvent très forte.

Autre intervention dans la salle : Le bon sens et l'expérience des membres de l'association vaut autant que celle d'un professionnel.

Intervention d'une coordinatrice allemande : En cas de problème grave, mieux vaut arrêter l'échange.

Intervention d'Eva-Marie : Si l'enfant pleure au téléphone, il faut faire confiance à la famille d'accueil.

Les derniers échanges tournent autour des enfants dyslexiques, plusieurs témoignages soulignent le grand bénéfice qu'en retirent ces enfants pour qui l'apprentissage des langues s'avère difficile.

Dernière partie de la réunion : élection du bureau

3 personnes sont démissionnaires

2 nouveaux candidats : Mr CHARVET et Mme PATY

L'appel à la candidature dans l'assemblée n'est pas couronné de succès.

Le bureau est élu à l'unanimité.

Clôture de la réunion, mais pas de la soirée et des discussions qui se poursuivent autour d'un verre et d'un repas.

14

Entretiens et Assemblée Générale ALLEF-UK A Newton-Blossonville (Bedford) Le 30 octobre 2010

Deux années qui se suivent et ne ressemblent pas. Après un voyage en bateau en novembre 2009, voici un voyage en avion non moins folklorique. Décidément, se déplacer en GB reste souvent épique ! Le week-end d’entretiens en Grande-Bretagne a été prévu dans le cours de l’été précédent à la mesure des candidats qui semblaient vouloir concrétiser un échange, deux puis en fin de compte trois, étonnamment, uniquement des nouvelles familles. La large campagne de publicité faite par une association du même type a en fait eu des retombées positives sur ALLEF UK d’où ce semblant de sang neuf. Les trajets d’acheminement des coordinateurs se sont quelque peu éloignés des lignes droites de la logique. Il s’est vite avéré que voyager ensemble était impossible. Décision un peu tardive de participer, obligations professionnelles et long week-end de Toussaint ont passablement réduit les opportunités. Dominique est partie en milieu de matinée pour la Rochelle direction Londres-Stansted et mis une bonne heure avant de démarrer une mini Chevrolet pour descendre, GPS à l’appui, vers London City Airport à l’intérieur de la M25 connue pour être le plus grand parking de la Grande-Bretagne. Par miracle certainement en ce vendredi après-midi, la circulation était assez fluide et atteindre l’aéroport de la proche banlieue Est de Londres en bord de Tamise a été relativement simple. Véronique, elle, partait un peu plus tard de Lorient pour Paris. Les différentes hôtesses, sans doute assez joueuses, lui ont indiqué que l’avion aurait du retard, puis que la correspondance à Paris en aurait, puis qu’elle n’en aurait plus, puis qu’en fait elle pouvait tenter de courir pour attraper le second vol et que la valise suivrait comme elle le pourrait ….. Une valise avec deux bouteilles de champagne, produites sur la terre de ses ancêtres, impossible à envisager ! Véronique n’écoutant pourtant que son devoir, a couru vers son nouvel avion faisant fi du timing de sa valise. Passerelle sur le point de se détacher de l’avion, porte de la carlingue fermée, elle a joué les déesses aux milles bras s’agitant frénétiquement pour faire signe au pilote de l’attendre. Eberlué, l’équipage daigna ouvrir la porte de l’avion et fit remarquer qu’elle devait passer les grilles du contrôle douanier. Damned, elle avait oublié Shengen, donc prière intense auprès de l’équipage pour qu’il l’attende, course effrénée vers la sécurité, passage en

15

urgence de la douane, nouveau sprint vers l’avion, ceinture à la main… équipage consterné et des passagers prêts à la lyncher mais en fin de compte, l’avion a décollé pour Londres-City. Heureusement, le sourire et la bonne humeur de Véronique ont eu raison des grincheux. Le point délicat était de se rencontrer dans un aéroport assez confidentiel que personne ne semble vraiment connaître, Dominique, une fois arrivée à destination avec une heure d’avance, squattait les places de parking des véhicules de location, parking en épis le long de la rue, sans doute prohibé pour les quidams moyens, à 4 £ la demi-heure pour le parking officiel, elle ne tente même pas de l’emprunter considérant les chances de ponctualité de l’avion de Véronique très minime puisque la France entière ou presque manifeste largement contre l’augmentation de l’âge minimum pour la retraite, donc grèves, donc retards si ce n’est annulation. Quelques Taxis indiens ou pakistanais font de même qu’elle, dans leur véhicule japonais alors que les Cockneys arrivent en file indienne en face et avancent gentiment au gré des passagers qui doivent sans doute monter devant l’aéroport au fil des arrivées. Les taxis pakistanais, eux, filent à l’anglaise sans raison apparente. En calculant l’heure supposée d’atterrissage et en y ajoutant une demi-heure pour les formalités et récupération des bagages, Dominique tente un premier passage devant l’aéroport pour récupérer Véronique, rien en vue, cela s’annonce « très moyen » mais haut les cœurs, avant de retourner sur le terrain des taxis, elle retente un passage

et, oh miracle ! Véronique est là et qui plus est, avec sa valise, merci les Aéroports De Paris. Véronique saute dans la voiture, enfin tente d’y sauter, d’abord du côté passager qui s’avère être côté chauffeur, puis trouve sa place et les voilà toutes deux parties en direction de Bedford ou plutôt Newton-Blossomville. A deux, la conduite est plus simple, le maniement du

levier de vitesse lui est un peu plus difficile, le réflexe n’y est pas mais la boîte ne grincera que rarement. La nuit tombée, c’est l’enfilade des autoroutes, un ou deux ratés, rien de dramatique, la fatigue qui se fait sentir, elles décident de s’arrêter sagement pour se restaurer un peu, une pork-pie pour l’une et une moussaka pour l’autre, avec pommes de terre, quelle idée…, le tout arrosé d’une bonne tasse de thé. Reprise de la route qui devient de plus en plus étroite, une grille avaloir manquante, un bas de caisse qui embrasse brutalement le macadam sans conséquence apparente et les voilà chez Janet Turley vers les neuf heures du soir. Une autre tasse de thé et quelques bavardages avant d’aller au lit pour attaquer la journée du lendemain. Samedi matin, breakfast en commun avec les Allemandes. David, le mari de Janet virevolte dans la cuisine en essayant d’échapper à la marée d’ALLEF et En Famille Deutschland conjuguée. Il entend bien quitter les

16

lieux avec son fils et les trois chiens de la maison pour, un, faire de la place et, deux, aller tester chez sa fille quelques bouteilles de vin rouge, français s’il vous plaît, afin de choisir le meilleur pour le mariage de sa fille l’an prochain, mission d’importance s’il en est. Pour la matinée, certains finissent d’arranger les chambres pour coucher également les familles postulantes à un échange, d’autres vont compléter la liste des courses pour le midi et le soir au supermarché de Bedford. A l’origine pour ce week-end, Janet avait prévu de faire coucher les familles au pub local qui avait quelques chambres avant qu’il ne ferme dernièrement. Vraiment, les traditions se perdent même au cœur de leurs belles campagnes anglaises. En fin de compte, Janet avait trouvé plus simple de recevoir tout le monde chez elle, enfin jusqu’à la veille du week-end où alors elle a mesuré l’ampleur de la tâche mais le train était lancé, elle ne pouvait plus reculer. Elle a terminé le week-end en ayant terriblement mal au dos. Dès la fin de matinée, les familles postulantes ou en visite post-échange avaient rejoint la réunion. Une famille australienne, maman écossaise, parle effectivement français, le hic étant qu’ils le font tout le temps, ils se sont même attaché pour quelques mois les services d’une « au-pair » franco-espagnole ayant passablement fréquenté la Flandre de Belgique, accent surprenant au demeurant. Janet découvre son existence alors qu’elle a déjà franchi le pas de sa porte, problème de couchage en vue… Véronique s’entend questionner par un des enfants australiens qui ne comprend pas pourquoi elle parle français avec l’accent anglais. Nous devons sans doute manquer d’un certain sens de l’observation car aucun d’entre nous ne l’avait remarqué jusqu’alors à moins que certains ne soient restés très discrets sur le sujet afin de ne pas la vexer… Début d’après-midi, les trois entretiens commencent : deux jeunes garçons et une adolescente. Le timing est britannique, cool, et l’horaire largement dépassé. L’effectif peut sembler maigre. Il est en fait royal. Une publicité bien menée sur BBC Radio s’est avérée fort bénéfique pour ALLEF UK avec l’arrivée de trois nouvelles familles alors que nous en étions, il y a peu, aux derniers petits frères et sœurs des familles connues. On peut noter que deux de ces familles ont pratiqué l’école à la maison. Le fait de connaître une famille qui a fait un échange arrive aussi à susciter des vocations. L’AG a été très tardive dans l’après-midi et, à vrai dire, assez minimaliste, juste histoire de dire qu’elle a bien eu lieu. Résultat : ALLEF UK peut encore fonctionner un an avec ses moyens financiers actuels. Penny Jones s’élève fermement contre « l’école à la maison ». Elle travaille au Ministère de l’Education et soutient que les problèmes sont sérieux dans ces familles, elle ne souhaite pas donner d’exemples à l’AG mais sera prête à répondre ensuite.

17

David Knight reste président, Janet Turley secrétaire et Penny Jones trésorière. Penny Dauncey ex-coordinatrice est présente, Alison Fawcett n’a pu venir. Les Clapp et les Millard étaient venus pour la journée. Janet pense qu’elle viendra à Paris pour les entretiens, peut-être accompagnée de son mari. L’assemblée est close, apéritif et dîner s’en suivent avec toutes les familles dans une ambiance sympathique. Les bouteilles de vin français, chiliens et sud-africains se suivent et ne se ressemblent pas.

Véronique et Dominique essaient de ne pas se coucher trop tard. La jeune fille au pair squatte leur chambre, situation d’urgence oblige, elles se couchent rapidement. Dominique ronflera dans la nuit, Véronique essaiera d’aller squatter un des canapés au rez-de-chaussée afin de laisser son chauffeur dormir mais les autres canapés ont déjà trouvé preneur, tant pis, elle remonte se coucher. Il faudra se lever à quatre heures le lendemain pour déposer Véronique à Heathrow sans passer loin de Luton (détails pour les aficionados des aéroports). Heathrow est nettement moins confidentiel que London City, c’est bien indiqué mais la moindre faute d’inattention serait fatale. Véronique arrive en temps et en heure, merci l’heure d’hiver qui tombe à pic. Véronique aura cette fois-ci largement le temps de visiter son aéroport à Paris, les grèves aidant, le temps ne compte plus. Elle rentrera à la maison passablement tard et épuisée. Dominique, elle, remonte vers chez Janet par la M1 avec une halte à Milton Keynes pour ne reprendre son avion à Stansted que le mardi en fonction des disponibilités low-cost d’un grand week-end de Toussaint. Janet Turley peut être grandement remerciée pour la brillante organisation de ce week-end.

18

Week-end d’entretiens à GÖTTINGEN 6 et 7 Novembre 2010

Lieu : Göttingen, charmante petite ville Ambiance : chaleureuse et joyeuse Accueil : absolument parfait Présents : Dominique, Jean Michel, Joseph et Véronique pour la France, David pour l’Angleterre, L’équipe allemande au grand complet. Samedi 6 : Entretiens et approbation du nouveau nom de l’association allemande qui devient ALLEF Les entretiens : 6 enfants ont été reçus avec leurs familles : 4 garçons et 2 filles. la réunion avec les familles venues pour les entretiens et quelques familles en échange ou en attente Lorentz a présidé cette réunion. Après avoir présenté l’ensemble de l’équipe allemande ainsi que les français et anglais présents, il a évoqué la difficulté d’avoir un nom différent de l’Angleterre et de la France. De plus, ce nom « en famille » porte à confusion (confondu trop souvent avec « en famille international »). Le nouveau nom « ALLEF» a donc été adopté. Un publicitaire propose un logo, c’est une proposition qui nécessite une discussion dans chaque pays partenaire. Un logo commun aux trois pays ….. Idée à étudier et à travailler en équipe. Dimanche 7 : Réunion et appariements Un enfant écossais et un enfant français Un Anglais et un Français Un Allemand et un Français Deux Allemandes et deux Françaises Un échange programmé entre une Allemande et une Française va pouvoir débuter Un échange compliqué à organiser est en train de se mettre en place : un Français partirait chez une Ecossaise qui viendrait dans une famille française (famille dans laquelle elle trouverait une sœur française qui est déjà partie en GB)

19

Les enfants et les familles racontent…

Première partie d’échange après visites des deux familles Clarisse est partie pour Berlin le samedi 21 août, pour pouvoir faire sa rentrée scolaire le lundi 23. Mais pour nous, l'histoire ne commence pas là... Nous étions allés visiter les Müller à Berlin au mois de juin. Cette première rencontre a été un élément de réassurance formidable pour nous tous : en effet, cette famille nous a semblé très agréable, pleine d'enfants et d'amis d'enfants. Une maison adaptée, accueillante et une organisation de vie qui semblait bien centrée sur les enfants, telle que nous essayons de la mettre en oeuvre nous-mêmes. Revers de la médaille, la rencontre est aussi le début de la concrétisation du projet : dès cet instant, il devenait impossible "d'oublier" que Clarisse allait nous quitter pour 6 mois ! Le week-end du 15 août, c'est le tour des Müller de nous rendre visite. Cerise sur le gâteau, leur 1er échange, la famille Beauvais, est de la partie, car ils se sont donné rendez-vous chez nous pour le retour de vacances de leur fille ainée, Carla. Voici donc 3 familles que réunit un même projet d'échange linguistique et culturel. Petite visite de la ferme de Marie-Antoinette (nous habitons près de Versailles) et c'est l'occasion d'un grand brassage d'enfants et d'échanges nourris entre les parents. L'échange Beauvais-Müller, qui a eu lieu il y a déjà 2 ans, se prolonge encore lors des vacances scolaires : c'est très rassurant pour nous. La semaine qui a précédé le départ effectif de Clarisse a été remplie d'organisation (surtout ne rien oublier, 6 mois, c'est long ! il fait froid à Berlin ! Comment trouver des vêtements d'hiver au mois d'août ? Et les chaussures montantes ? etc.) et d'inquiétudes. C'est le moment que choisit Clarisse pour exprimer pour la première fois ses peurs : Oui, ma chérie, c'est normal d'avoir peur, moi, à ton âge, j'ai vécu cette peur-là aussi, même si la durée prévue était plus courte. Mais que savons-nous de cette famille ? Tu connais les filles, elles sont très gentilles, et même attentives

20

avec toi ; Cornelia, la maman, est gentille aussi, et puis, il y a Gusti, le chien de la famille avec lequel tu es déjà amie ! La peur, c'est ce que l'on ne connait pas, tu verras, elle s'évanouira dans les jours qui suivront ton arrivée !

Le jour du départ, à l'aéroport, petite entorse au règlement : Clarisse partira avec 2 livres en français, car elle en a choisi un nouveau chez le marchand de journaux. Départ des mineurs non accompagnés, ils sont plusieurs en cette veille de rentrée. Nous, nous attendons le décollage du vol. C'est un moment difficile, où ressurgissent toutes les questions sans réponse : et si elle ne s'intègre pas ? Et si elle se sent trop seule ? Et si tout

simplement elle était trop petite pour l'expérience ? Le retour à la maison est pesant. Nous sentons déjà son absence. Nous savons déjà qu'elle arrivera pour midi et enchainera dès le début d'après-midi par une visite au club d'équitation. Pour notre petite fan de chevaux, ce sera parfait !

Les premiers jours, Cornelia nous envoie un mail chaque jour, comme si elle avait compris d'instinct qu'il fallait autant "gérer" les parents qu'accueillir l'enfant. Dès le lundi, Clarisse est en classe. C'est une planification qui ne lui laisse pas de temps mort. Je pense que c'est adapté au tempérament de Clarisse, qui plonge volontiers dans l'action. Le mercredi, concomitance ou causalité, je fais une mauvaise chute. Bilan : fracture du gros orteil. La chose est suffisamment handicapante pour nous distraire un peu des préoccupations de Clarisse, d'autant plus aisément que tous les indicateurs semblent au beau fixe à Berlin. Cornelia continue de nous informer des petits faits et gestes quotidiens ; mails et photos se succèdent, qui nous disent tous qu'elle va bien, vive les nouvelles technologies ! A la fin de la semaine, arrive notre premier contact

21

synchrone, via Skype (sans vidéo, naturellement !). C'est un grand bonheur de l'entendre et de pouvoir confirmer ainsi qu'elle se sent à l'aise. Clarisse a quelques difficultés à l'école. L'élève brillante qui n'a connu que de bons résultats en France est un peu désemparée : j'ai eu la plus mauvaise note en anglais ! Il fallait traduire de l'allemand en anglais et je ne comprenais pas la phrase en allemand, alors comment j'aurais pu traduire ? Maman, en maths, "ils" font une opération que je ne comprends pas ; "ils" font 4*2 : je ne connais pas le "*", je ne sais pas comment faire? Je rassure, je rappelle que l'enjeu n'est pas dans les résultats scolaires en Allemagne, que l'important, c'est la découverte de la langue... Au fil des semaines suivantes et de nos contacts hebdomadaires, je suis impressionnée par sa capacité à investir cette nouvelle vie et à s'intégrer dans une famille et une culture différentes. L'autre jour, alors que je sentais faiblir sa détermination (le retour est encore loin et moi, je comprends bien l'allemand maintenant !), je lui ai dit combien j'étais fière d'elle et combien toutes les personnes qui suivaient cette aventure (la famille, mes collègues, etc.) étaient bluffées ! Il me semble que cela l'a aidée. Il y aura peut-être encore des coups de blues, mais je suis convaincue qu'elle arrivera au bout de l'aventure avec une plus grande confiance en elle.

Laurence Mienniel

22

Dix ans après !

Nous voilà, Juliette et Claudia, 19 et 20 ans, dix ans après…

Il y a dix ans, je partais en Allemagne, pour une durée de six mois grâce à l’Association A.L.L.E.F. J’ai vécu à Hanovre de Janvier à Juillet 2001. Et Claudia est venue en France de Janvier à Juillet 2002. Depuis, nous avons toujours gardé contact. Nos deux familles se sont très bien entendues, ses parents sont mes parents allemands, et les miens, les siens français. Je suis aujourd’hui en faculté d’anglais, en deuxième année, et ce mois-ci ma sœur allemande est revenue me voir. Claudia étudie l’informatique à Postdam, elle a profité de ses dernières semaines de vacances, avant de reprendre la fac pour venir me rendre visite ! Ces retrouvailles sont très courtes malheureusement mais plus on grandit moins on a de temps ! On essaie à présent de se voir au moins une fois par an. Jusque là, on y est toujours arrivées ! On ne sait jamais quand on se reverra lorsque l’une de nous repart, mais on a l’habitude ! Pour ceux qui hésiteraient encore, voici tout le bien que je pense de mon échange.

Juliette Garnier

23

On peut le dire aussi en poésie……

Expérience nouvelle Curieuse de rencontrer Heureuse de découvrir une amie

Apprendre une langue

Nouvelle vie

Gaité, générosité

Espérance d’avoir un échange

Maëlig Chairon

Nous sommes tous des rédacteurs ! Un grand merci à tous ceux qui ont apporté leur pierre à ce numéro : rédaction de comptes-rendus, témoignages, apports d’idées… Le prochain numéro sortira en septembre. Apportez-nous vos témoignages ! Ainsi que toutes vos idées (jeux personnalisés, anecdotes, illustrations, réactions…) ! Elles sont d’ores et déjà les bienvenues.

Les rédacteurs des Nouvelles : Dominique GAMON : [email protected]

Thérèse LACROIX : [email protected]

SURFEZ ALLEF

ALLEF France : http://allef.free.fr

ALLEF Royaume-Uni : http://www.allef.org.uk ALLEF Allemagne : http://www.enfamille.de

24

Conseil d’administration d’ALLEF

Les coordinateurs

France Dominique BLAIS

Jean-Michel HAY Joseph HAURENS Véronique BEAUTRAIT

Royaume-Uni Penny DAUNCEY David KNIGHT Janet TURLEY

Allemagne Annette HANDKE-VESELY Sabine FRECH DÖRNER Eva-Marie ROOS

Secrétaire

Monique Moineau

Gilbert LEPASTOUREL Président Naïs LAUDET Vice-présidente Jean-Michel HAY Coordinateur Joseph HAURENS Trésorier et coordinateur Dominique BLAIS Coordinatrice Véronique BEAUTRAIT Coordinatrice Vincent CHARVET Membre Dominique DOUCET Membre Thérèse LACROIX Membre Marie-Hélène PATY Membre