94 Actes du séminaire national Villes et développements durables – CRDP de l’académie d’Amiens – 2007

L’économie et le développement durabledans les espaces métropolisés des estuaires

Guy Baron,maître de conférences, IUFM de l’académie d’Amiens.

Économie, ville et développement durable :l’exemple des estuaires

Les estuaires sont des espaces encadrés par des villes importantes inscrites dansun processus de métropolisation.

Les estuaires sont des espaces économiques sous tendus par une filière maritime(commerce portuaire et logistique, construction et réparation navale, pêche, recherche– Ifremer, universités, écoles d’ingénieurs, laboratoires publics et privés – et des éco-nomies liées à des dynamiques urbaines fortes (emplois métropolitains supérieurs).

Ce sont des milieux naturels complexes avec quelques particularités climati-ques�: exutoire de fleuves en contact avec la mer, zones humides avec roselières etvasières nombreuses�; ils génèrent des écosystèmes riches et diversifiés.

L’aménagement de ces milieux estuariens, qui n’ont pas de définition juridiquepropre, et des espaces multiples qui les entourent, est complexe et souvent contradic-toire dans une perspective de développement durable devant concilier croissance éco-nomique et équité sociale, préservation des milieux et maîtrise des risques.

Objectif pédagogique

Souligner l’articulation avec les programmes et redonner du sens àl’enseignement de la géographie.

Mettre en avant la complexité de la mise en œuvre d’un concept, celui du déve-loppement durable, lorsqu’on le confronte à des réalités concrètes, d’où l’importanced’une approche par l’aménagement du territoire, vision d’ensemble, mais aussi ques-tionnement sur le devenir des milieux auxquels participent les élèves

La mise en œuvre d’une approche transversale, interdisciplinaire

Quatre constats

1. Les estuaires sont fortement urbanisés

Ouverts sur de multiples échelles, ils sont des milieux physiques complexesd’interface entre eaux continentales et eaux marines, de contact entre un avant et unarrière-pays dans le domaine logistique�; ce sont des espaces ancrés dans un territoireforgé par une longue histoire mais aussi dans un système dense de flux.

Les villes estuariennes sont des espaces d’ouverture de part leurs terminauxspécialisés, leurs entreprises bord à quai et leurs usines implantées sur les ZIP.

Les villes portuaires qui font la dynamique estuarienne portent en elles une his-toire économique, une culture et une dynamique urbaine forte (Atlanpole à Nantes)32.La prise de conscience environnementale est inséparable de la dimension culturelle del’espace considéré et de la métropolisation de celui-ci.

32 Créée en 1987, Atlanpole est la technopôle de Nantes : ce sont 245 entreprises pour 17 764 emplois(source : CCI de Nantes).

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2. Les glissements d’activités portuaires de l’amont à l’avalentraînent des mutations urbaines profondes

En amont par des recompositions urbaines de friches portuaires industrielles oucommerciales33, permettant à la ville de se réapproprier ses fronts d’eau, de renforcerses centralités, mais aussi en générant un processus de gentrification par revalorisationfoncière des lieux. Ces processus de reconquête urbaine peuvent en revanche êtrel’occasion de régénérer les centres et de les densifier.

3. La mobilité devient dans ces vastes espaces urbanisésdes estuaires un facteur structurant l’économie urbaine

Logistique développée dans les services à la population (zones commerciales etnouvelles formes de gestion comme la supply chain management), dans les servicesportuaires (zones logistiques), dans l’industrie (développement de la sous-traitance encascade, externalisation des activités, flux tendus)34. La multiplication des rocades,des ponts à travers l’estuaire, des échangeurs créent du lien, de la fluidité mais aussidu cloisonnement territorial, de l’étalement urbain. (nouveaux développements logisti-ques sur la rive droite de l’estuaire de la Seine à Honfleur35)

4. Une grande difficulté à maîtriser la croissance urbaineet économique dans ces estuaires métropolisés

L’étalement urbain important paraît peu maîtrisé et répond à la rareté du foncierdisponible en bordure des fleuves. Ainsi, l’aire urbaine de Nantes atteint 711�120 habi-tants en 199936et la surface urbanisée est passée en trente ans de 5�000 hectares à15�000�ha. La croissance de la Loire-Atlantique a été de 82�000 habitants entre�1990et�2000 dont 80�% a été absorbé par l’aire urbaine nantaise37. Entre 68 et 99 la popula-tion a cru de 35�% dans l’aire de la DTA (Directive territoriale dont l’aire d’étude re-couvre plus de 1,1�million d’habitants, de part et d’autre l’estuaire de la Loire). Unevaste conurbation s’amorce des limites de la Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire enamont, jusqu’à la presqu’île guérandaise sur plus de 100 kilomètres, l’ensemble verté-bré par un ensemble de routes à quatre voies faisant de La Baule Le Croisic l’aire ré-créative de cette zone métropolisée.

Cette urbanisation est renforcée et amplifiée par la construction plus réactiveque proactive d’infrastructures et d’ouvrages importants (aires logistiques, ZIP, ZIL,terminaux spécialisés, rocades urbaines, ronds-points, échangeurs)

Une question de gouvernance et d’échelle appropriée pour un développementdurable se pose dans un espace aussi composite, malgré l’unité physique et humainegénéré par l’estuaire toujours structurant. Les habitants eux-mêmes appartiennent à demultiples horizons, ceux de leur travail, souvent multiple, de leur vie quotidienne etfamiliale, de leurs loisirs, de leurs vacances.

Quatre ensembles de réflexions peuvent être conduites dans la perspective d’unaménagement des régions estuariennes pour un développement durable prenant encompte le délicat équilibre entre le maintien de la richesse écologique, la bonne gou-vernance et le développement économique et social.

33 Fermeture des Chantiers de construction navale Dubigeon à Nantes en 1987 et abandon de l’activité

commerciale vers 2000 ; réappropriation de l’Ile de Nantes, par la réalisation (2006-2016) d’un pôle d’affaires(Euronantes) avec la prévision de création de 10 000 emplois tertiaires directs et d’immeubles d’habitation (dont25 % d’habitat social) ainsi que de commerces.

34 Les chantiers de construction navale de Saint-Nazaire font appel à 900 sous-traitants pour la cons-truction d’un paquebot, nombre qui devrait être ramené à 600 dans le cadre d’une rationalisation, aprèsl’intégration de ces chantiers dans le groupe norvégien Aker (printemps 2006)

35 Parc d’activités Calvados-Honflleur sur 130 ha (le long de l’A29)36 L’aire urbaine nantaise, pour l’INSEE couvre 82 communes (81 dans la Loire-Atlantique et une en

Maine et Loire), ce qui la classe au huitième rang national37 Voir cartes de l’article de D.Rapetti, Université de Nantes, article Mappemonde en ligne, 2004 (réf.

Bibliographie)

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1. Les villes encadrant les grands estuaires français ou européensse développent avec une grande ampleur pour former de véritablesaires urbaines multipolaires confrontées à des poches de lieuxdangereux

La gestion des risques est au cœur de la problématique du développement dura-ble dans les régions estuariennes.

A.�Risques technologiques�: ce sont 6 sites Seveso II qui sont recensés pourl’estuaire de la Loire, mais 59 pour la Seine-Maritime dont 22 dans l’agglomérationrouennaise, 11 à Port Jérôme (ND de Gravenchon), 18 dans l’agglomération ha-vraise38soit autant qu’en Île-de-France (56 sites)�;

B.�Risques de transports de matières dangereuses sont d’autant plus lourds quedans les ports français la prééminence du mode routier�à plus de 80�% est un dénomi-nateur commun, le fluvial jouant un rôle faible (nul pour la Loire), et le ferroviaire res-tant encore secondaire.

C.�Risques naturels�: ceux-ci sont liés à l’artificialisation des rives (75�% desvasières de Seine-Maritime ont disparu en 160 ans de développement industrialo-portuaire et plus de 60�% pour l’estuaire de la Loire) et à l’utilisation des lits majeurspour y développer les activités économiques.

D.�Risques liés à la diminution de la qualité des eaux douces�; outre la pollu-tion toujours présente, les risques sont ceux de la turbidité et de la salinité des eaux dufleuve en amont, associés au surcreusement des chenaux pour accueillir des navires àfort tirant d’eau. La question du ravitaillement en eau des villes bordières devient ainsiune question cruciale. L’exemple de l’estuaire de la Loire est en ce sens significatif.

2. De fortes discontinuités spatiales : discontinuitésenvironnementales, sociales ou économiques

Si l’espace géographique est par définition discontinu, cette discontinuités’accroît dans les zones anthropisées des estuaires. La première tient de la dissymétriehistorique d’urbanisation et d’industrialisation entre le nord et le sud de l’estuaire.

La discontinuité des milieux, la présence de marais estuariens, d’étiers et devastes prairies inondables cloisonnent l’espace urbain et industriel�: arsenal d’Indret surla rive gauche en aval de Nantes, en position d’île en cas d’inondation ou étiers enca-drant le site de Montoir (aujourd’hui au cœur de la dynamique du Port Autonome deNantes Saint-Nazaire).

La Brière par exemple, depuis 30 ans Parc Naturel Régional au contact deSaint-Nazaire, contient l’urbanisation croissante des communautés d’agglomérationnazairienne et guérandaise (Cap Atlantique) dont les périphéries voient se développerde multiples activités commerciales et de dépôts. Notons que c’est cette fonction defrein à l’étalement urbain qu’ont depuis leurs créations les parcs régionaux franciliens.Ces coupures d’urbanisation à grande échelle sont propres aux grands estuaires (Parcnaturel des Boucles de la Seine Normande). La cohabitation d’activités de nature et derisques variés avec ces zones humides n’est pas sans exacerber la vulnérabilité de cesmilieux.

Exemple de discontinuités sociales �: la présence de dix zones urbaines sensi-bles dont six dans l’aire urbaine de Nantes et quatre dans celle de Saint-Nazaire(exemple de Trignac ou Méan-Penhoët, communes ouvrières confrontées aux diminu-tions d’effectifs des usines métallurgiques et frappées de plein fouet par l’érosion deseffectifs de la navale39)�; leur proximité d’installations à risques – terminal gazier deMontoir à quelques kilomètres est à souligner. Alors que le taux de chômage est de9,8�% à Saint-Nazaire (2005), il atteint 17,6�% à Trignac.

38 Source DTA de l’estuaire de la Seine, diagnostic et enjeux, mai 200439 Voir cartes ZUS et ZUR publiées en ligne par la délégation interministérielle à la ville et au dévelop-

pement urbain

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À ces discontinuités sociales, souligner aussi une discontinuité dans la per-ception multiple qu’ont les citoyens de leur environnement, selon qu’ils sont dans desnouveaux habitants ou anciens, immigrés ou de souche.

La date récente d’arrivée en Loire-Atlantique d’une nouvelle frange de la popu-lation (cadres moyens et supérieurs) depuis moins de quinze ans n’est pas sans modifierla perception environnementale de l’espace40, population plus mobile s’appropriant lesmultiples lieux à l’échelle métropolitaine. Une population défavorisée, d’origine im-migrée relève quant à elle de logiques territoriales propres aux banlieues de toutes lesgrandes villes (ZUS de Nantes).

Ces discontinuités génèrent des risques multiples�: pollution par infiltrations deszones humides, pollutions aériennes pour les habitants proches des industries pétrochi-miques et de raffinage, risques liés au transport de matières dangereuses à travers deszones denses, risques liés au passage du TGV Paris-Le Croisic à forte vocation touris-tique, au cœur de la raffinerie de pétrole de Donges, risques sociaux et de ghettoïsa-tion�etc.. Une lecture et un regard différents sur les questions environnementales desdifférentes strates de population différenciées par leur appartenance sociale ou leurdate d’arrivée dans la région peut conduire à des visions nuancées du développementdurable appliqué à l’espace régional.

3. De nombreux conflits d’usage et d’intérêts entre acteurs publicsou privés sont générés par la concentration des activités autourdu fleuve

La sensibilité écologique associative est forte et souvent issue des villes«�encadrantes�» 41. Ce sont autant de contrepoids au «�tout économique�» qui a été àl’origine de l’artificialisation de ces estuaires dans les années soixante-quatre-vingt.

L’agrandissement du port est lié à une donnée objective, celle de la croissancedes trafics et à la saturation des terminaux existants�: le port de Nantes est passé de12�millions de tonnes en 1975, à 25�millions de tonnes jusqu’aux années 1990 pourdepuis 2000 dépasser 32�millions de tonnes. (près de 34,5�millions de tonnes en 2006)42. Les autorités portuaires affichent une perspective à moyen terme de 40�millions detonnes, mais prennent en compte dans leur approche de nouvelles activités liées auxénergies renouvelables et aux autoroutes de la mer (trans-Gascogne), cheval de ba-taille de l’Association Arc Atlantique et de l’Union européenne (projet Marco Polo)afin d’alléger les trafics routiers.

Les ports d’estuaires génèrent de nombreux emplois, évalués pour les emploisdirects à 17�200 pour l’ensemble des estuaires français en 2005 (dont 2�700 pourl’estuaire de la Loire et 10�500 pour celui de la Seine)�; les emplois indirects généréspar les ports estuariens représentent au plan national 52�700 emplois (5�000 pour Nan-tes Saint-Nazaire et 26�600 pour Le�Havre) 43. L’enjeu économique de l’activité por-tuaire est important�; c’est un facteur d’entraînement pour le développement régional.

40 Ces perceptions ne sont pas celles du nantais ou du nazairien présent depuis plusieurs générations,

familles plus territorialisées dans leurs pratiques (voir textes de Julien Gracq, la forme d’une ville, éditions Corti,1985).

41 Association Bretagne Vivante SEPNB, Association Ligue pour la Protection des Oiseaux – Déléga-tion Loire Atlantique et Association SOS Loire Vivante parmi les plus actives contre l’extension du port

42 GDF a annoncé, le 27 décembre, le lancement d’un appel à souscription, en vue de développer lescapacités du terminal méthanier de Montoir-de-Bretagne. Actuellement de 10 milliards de m3 par an, les capa-cités du terminal devraient passer à 16.5 milliards de m3 à l’horizon 2014. Cette extension doit entraîner laconstruction d’un quatrième réservoir de grande capacité pour le gaz naturel liquéfie (GNL). D’ici là, lesmoyens regazéification de Montoir seront augmentés, permettant de passer à 12.5 milliards de m3 par an dès2011. « Les capacités supplémentaires permettront de répondre aux besoins des fournisseurs de gaz naturel dansun marché en expansion », souligne Gaz de France, qui attend par ailleurs, en fin d’année 2007 la mise en gazdu nouveau terminal de Fos-Cavaou (Bouches du Rhône). En 2005, les importations mondiales de GNL, en pro-gression de 7,8 %, ont porté sur plus de 176 milliards de m3 de gaz naturel (à l’état gazeux), soit environ 22 %du commerce mondial de gaz naturel. « L’augmentation de la consommation de gaz naturel dans le monde,conjuguée aux distances croissantes entre régions consommatrices et productrices, favorise le développementdu commerce du GNL et son marché pourrait ainsi atteindre 300 milliards de m3 en 2010. MeretMarine 2007

43 Allain Y.M. et alii, « La gestion des estuaires dans une approche communautaire », publication des

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Tout agrandissement d’infrastructure ne peut se faire que sur les zones humidesà l’exemple de Donges Est dont le projet consiste à agrandir sur 51�ha les terminaux dece site originellement voué au trafic pétrolier, à créer deux postes à quai et à creuserdes souilles de moins mètres.

Depuis trente années, les débats sont passionnés entre les responsables écono-miques du port et des chambres de commerce et les écologistes et scientifiques.

«�L’espace naturel de Donges (classé Natura 2000 par l’Union européenne) estfortement menacé depuis fin septembre (2006) par la réalisation du projet d’extensiondu port de Nantes–Saint-Nazaire. Espace composé de roselière et vasières essentiellespour la faune locale et des dizaines de milliers d’oiseaux migrateurs, il est voué à êtredétruit pour répondre au seul projet de port européen se construisant vers l’amont etnécessitant un dragage permanent 24�heures sur 24�». 44

Notons toutefois que, comme pour Port 2000 au�Havre, une restitution compen-satoire est envisagée par extension des roselières voisines et la création de nouvellesvasières.

Cette solution ne semble pas faire l’unanimité, ni auprès de l’Ifremer, ni auprèsde la ligue de protection des oiseaux.45

Le port autonome intègre dans son schéma de développement le maintien d’uneceinture verte et la restitution dès 1997 de 1�500�ha de marais au Conservatoire du lit-toral et des rivages lacustres.46

4. De l’ingénierie administrative nécessaire pour prendreen compte la complexité géographique, économique, urbainedes estuaires.

L’étalement implique des difficultés dans la gouvernance de ces estuaires par-tagés entre des collectivités territoriales générant des logiques de développement inco-hérentes. Les communautés urbaines, d’agglomération et l’intercommunalité ne génè-rent pas toujours une cohérence globale des aménagements.

Ministère des transports, de l’équipement, du tourisme et de la mer, et du Ministère de l’écologie et du dévelop-pement durable, mai 2006, 72p,

44 « Pour nous, cette extension qui s’inscrit dans le plan « Etat-Région », est à mettre en lien avec lesnombreux projets mégalomaniaques de la métropole Nantes/Saint-Nazaire (comme l’aéroport à Notre Damedes Landes), qui répercute le modèle ultra concentrationnaire parisien au dépend d’un aménagement homogèneet concerté de notre territoire. »

« Emgann-MGI s’est donc associé avec les Alternatifs, Greenpeace et Natur-Action pour s’opposer àce projet, et appelle ceux et celles qui le souhaite à les rejoindre » source : blog de J. Guillaume Emgann Nao-ned (mouvement de la gauche indépendantiste bretonne)

45 Source Mme Rapetti, Mappemonde 74, 2004-2, IGARUN, université de Nantes46 Céline Chadenas, Loïc Ménanteau et al, Zonage de protection du patrimoine naturel dans l’estuaire

de la Loire, université d’été 2005, Val-de-Loire, patrimoine mondial.

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> Carte du Scot métropole (fond de carte AURAN)

A. Pour la partie nord de l’estuaire de la Loire, six communautés de communesont été instituées�: Cap Atlantique (6), pour la presqu’île guérandaise (La Baule, Gué-rande), entre Loire et Vilaine, CARENE (5), communauté d’agglomération de Saint-Nazaire et de l’estuaire, communauté d’agglomération de Loire et Sillon de Bretagne(4), communauté du cœur de l’estuaire (3), de l’Erdre et Gesvres (2), et communautéurbaine de Nantes (1). Un SCOT unique (schéma de cohérence territorial avec un affi-chage développement durable – cf. projet d’aménagement et de développement dura-ble du Scot 47) est créé pour l’ensemble des communautés, à l’exception de CapAtlantique, plus excentrée à l’ouest, mais en forte solidarité d’économie et de mobili-tés avec la métropole de Nantes Saint-Nazaire. La cohérence de l’aménagement del’estuaire n’est pas complètement envisagée puisque seule la rive nord est prise encompte par le Scot métropole, sans intégration de la rive sud et ni de la partie amont,le point d’apex aux limites du Maine-et-Loire. Notons que localement le Scot peut sedécliner en schémas directeurs plus appropriés aux configurations locales.

47 Le Conseil s’était saisi de la question, avant même d’être sollicité par la Communauté Urbaine. Avec

le concours de l’AURAN et l’intégration de divers apports internes ou externes, il a engagé une réflexion glo-bale. C’est ainsi qu’il a publié dès novembre 2003, avant la mise en route officielle du processus, un premierdocument intitulé « les 12 priorités du SCOT ».

Cette première approche s’appuyait sur 12 axes forts :– la nécessité d’un large débat citoyen– la prise en compte d’une réalité territoriale très mouvante– la définition d’axes forts (lutte contre les ségrégations spatiales et sociales, dimension environnement,maîtrise de la consommation d’espace…)– la recherche de regards extérieurs– le positionnement dans l’espace européen– le besoin d’un débat qui ne soit pas trop « lisse »– le « ménagement » des espaces naturels et agricoles– le rôle du fleuve et du Port– la dynamique industrielle de l’Estuaire– les nouvelles dimensions de la cohérence territoriale : sport, culture, gestion des risques, santé– la gestion des mobilités– la mise en chantier d’une politique des temporalités.

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B. Mise en place d’une zone d’étude plus cohérente par l’État,48 la DTA (Di-rective territoriale d’aménagement, un document cadre pour un projet de développe-ment). La DTA de l’estuaire de la Loire (199 communes, 1,1�million d’habitants), surdeux départements a pour but d’affirmer le rôle de Nantes-Saint-Nazaire comme mé-tropole du grand ouest en développant ses atouts spécifiques au regard de divers en-jeux�: amélioration des liaisons fret et voyageurs, requalifications urbaines notammentdes friches, consolidation des fonctions économiques stratégiques, portuaires et logisti-ques, maîtrise de l’étalement urbain, et protection de l’environnement et du cadre devie remarquable par ses ressources en eau, sa diversité biologique et ses paysages.

Le projet a été soumis à l’avis des personnes publiques associées fin 2003.L’enquête publique s’est déroulée du 14�avril au 17�mai 2004. La DTA a été entérinéepar décret publié au journal officiel le 19�juillet 2006. Le chapitre introductif de laDTA de l’estuaire de la Loire précise le lien entre aménagement du territoire et déve-loppement durable 49. La DTA entérine le projet de Donges Est ainsi que celui dunouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au Nord de Nantes. Il envisage égalementun nouveau franchissement de la Loire pour rééquilibrer les deux rives.

Notons que la DTA 50 s’inscrit dans le long terme, le SCOT dans une perspec-tive de 10-15 ans, et enfin les PDU et PLH constituent des programmes à 5 ans.

C.�La superposition des organismes intervenant avec un objectif économique etd’aménagement urbain et environnemental�génère de la lenteur et de l’inefficacité�: laquestion de la gestion globale d’espaces économiques, sociaux et naturels complexescomme ceux des estuaires relève de multiples échelles spatiales et s’inscrivent dansdes temporalités multiples

Il faut en effet distinguer�:Des structures d’études, de prospective et de concertation comme le SCOT

et la DTA largement ignorés de la population dans leur objectif et leur fonctionne-ment.

Les Directives territoriales d’aménagement peuvent être aussi considérées parcertains élus locaux comme une reprise en main par l’État de l’Aménagement du terri-toire.

À ces structures il faut ajouter des structures permettant la mutualisation desmoyens de recherche et de diagnostic, comme le GIP «�Loire estuaire�» coprésidé parla région, l’État, et l’Association Communautaire de l’estuaire de la Loire (ACEL) 51

Des structures de décision et d’actions comme les intercommunalités (pays,communautés d’agglomérations, communauté urbaine) ou comme le Plan Loire Gran-deur Nature initié par Michel Barnier en 1994 qui s’adosse à l’EPALA (Etablissementpublic pour l’aménagement de la Loire et de ses affluents), dont les objectifs sont enprincipe intégrés au contrat de Plan État-région, qui lui relève de l’action politique.Tout cela interfère avec la politique de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et du

48 Loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire du 4 février 1995, inscrite

dans le code d’urbanisme.49 « Situées à la frontière, respectivement de la politique d’aménagement et de développement durable

du territoire conduite par l’Etat et des préoccupations d’urbanisme, dont les compétences ont été largementtransférées, les DTA ont ainsi pour ambition d’exprimer en ces domaines les responsabilités de l’Etat tout enassurant le respect de la libre administration des collectivités locales. S’il n’appartient pas à l’Etat de déciderdans le détail du contenu des politiques d’urbanisme qui relèvent des communes ou de leurs groupements, il estde sa responsabilité d’identifier les grands objectifs en matière d’équipements structurants, de protection del’environnement, d’organisation maîtrisée de l’urbanisation et de définir les dispositions prescriptives qui enrésultent. »

50 Article L.111-1-1 du code de l’urbanisme« Des directives territoriales d’aménagement peuvent fixer, sur certaines parties du territoire, les

orientations fondamentales de l’Etat en matière d’aménagement et d’équilibre entre les perspectives de déve-loppement, de protection et de mise en valeur des territoires. Elles fixent les principaux objectifs de l’Etat enmatière de localisation des grands équipements, ainsi qu’en matière de préservation des espaces naturels, dessites et des paysages. Ces directives peuvent également préciser pour les territoires concernés les modalitésd’application des dispositions particulières aux zones de montagne et au littoral… »

51 L’Association communautaire de l’estuaire de la Loire (ACEL) est une structure originale constituéeentre les principaux acteurs politiques et économiques de l’estuaire de la Loire : elle a pour objet de promouvoirle développement et l’aménagement de l’estuaire.

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SDAGE (schéma d’aménagement et de gestion des eaux) et en 2003 l’élaboration duSAGE estuaire de la Loire.

La multiplicité des acteurs rend encore plus flou aux yeux d’un public non avertiet souvent installé récemment dans la région, sans culture régionale, les processusd’aménagement s’affichant dans un objectif de développement durable�: certains relè-vent de l’action économique et interfèrent dans l’aménagement d’infrastructures éco-nomiques (Chambres de Commerce, Port Autonome…), d’autres plus centrés sur laprotection environnementale et les risques.

Les lois d’encadrement de l’action comme la législation nationale et internatio-nale sur les littoraux, les zones humides ou encore la politique de la ville complexi-fient la vision que la population peut avoir du développement durable du territoire.

Des structures de suivi des actions d’aménagement.Dans le prolongement de Port 2000, pour l’estuaire de la Seine, des mesures de

sauvegarde et de restauration hydraulique et écologique du milieu sont prévues.L’ensemble des partenaires concernés ont mis en place un plan de gestion globale,piloté par un dispositif de concertation associant�:

– un conseil de l’estuaire de la Seine chargé de veiller à la cohérence del’ensemble des politiques menées dans cet espace�;

– un conseil scientifique et technique en charge du suivi de l’état del’environnement de l’estuaire et de propositions de travaux à mener pour assurer cetobjectif�;

– un comité de suivi élargi à l’ensemble des acteurs et partenaires concernés eten charge de donner son avis sur la gestion de l’estuaire et de proposer des études etpolitiques concourant à l’objectif de gestion globale.

5. Le niveau territorial demeure le plus opérationneldans la sensibilisation des habitants

Les Agendas 21 locaux sont mis en place au niveau des communes et EPCI,des entreprises, administrations, Parcs naturels régionaux 52et répondent concrètementaux objectifs de Rio 92�; ils sont l’outil le plus efficace de l’approche du développe-ment durable à l’échelle d’îlots, de quartiers, d’ateliers, de bureaux, d’établissementsscolaires. Nantes, Saint-Nazaire développent en ce sens cette politique participative.Nantes décline son Agenda 21 à l’échelle de la métropole53

Pour Nantes métropole une forte articulation avec la zone estuarienne est envi-sagée54, montrant bien le lien patrimonial de la ville et de son fleuve.

52 Le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande a mis en place une charte en 2001 se-lon les orientations du développement durable. Le lancement d’un Agenda 21 a fait suite à cette initiative etdevient opérationnel en 2004. L’un des objectifs est de décliner l’Agenda 21 au niveau des communes du Parc.

53 En choisissant d’élaborer son propre Agenda 21 local communautaire, Nantes Métropolepoursuit trois objectifs essentiels :- rendre lisible la démarche de développement durable sur l’agglomération nantaise ;- mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire communautaire autour d’une ambitioncommune : l’amélioration de la qualité de la vie ;- renforcer la coopération intercommunale afin d’améliorer la qualité du service renduaux usagers-citoyens.Nantes Métropole, comme les autres communautés urbaines, repose notamment sur l’organisation de la

complémentarité de deux niveaux de décisions et d’actions distincts :- l’intercommunalité est le lieu des politiques structurantes et des dispositifs de planification : Plan Local

d’Urbanisme (PLU), Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD), Programme Local del’Habitat (PLH), Plan de Déplacements Urbains (PDU) ;

- la commune correspond à l’échelle de la mobilisation citoyenne au quotidien.54 Les zones humides estuariennes.Afin d’améliorer la protection des zones humides estuariennes, Nantes Métropole avec le concours du

Fonds européen de développement régional (FEDER), a décidé d’engagerun programme scientifique. Ce pro-gramme vise à la connaissance et à la compréhension du fonctionnement de ces milieux, puis à l’élaboration deplans de gestion, en vue de favoriser la conservation des espèces ornithologiques. Pour la période 2003-2005,sur les zones humides ligériennes les plus significatives, représentant environ mille cinq cent hectares, NantesMétropole s’est engagée à réaliser :

– un inventaire et une typologie des sites ;– un suivi des espèces patrimoniales d’oiseaux sur chaque site ;

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Conclusion

Ne peut-on pas parler d’utopie en ce qui concerne l’aménagement pour un déve-loppement durable d’un espace économique multipolaire fortement ouvert surl’international, relevant de processus de mobilité des hommes et des biens com-plexes�?

Utopie face à l’étalement urbain et à l’utilisation du mode routier, utopie face àla destruction continue de SAU (moins 31�% sur le littoral de la Loire-Atlantique en-tre�1970 et�2000 et moins 24,5�% pour les communes de l’arrière pays contre moins12�% et moins 0,1�% pour la Picardie) et de zones humides, utopie enfin dans la dé-pendance économique de la région au reste du monde�: 70�% du trafic du port de Nan-tes en 2005 est voué à l’énergie, les chantiers de construction navale, Airbus Industriedemeurent vulnérables.

Utopie enfin dans la complexité peu démocratique des structuresd’aménagement ou de concertation, difficiles à comprendre pour le citoyen qui n’a pasune vision d’ensemble, mais trop locale. Intégrer dans la formation des jeunes tous lesenjeux de l’aménagement du territoire à toutes les échelles est une nécessité ci-toyenne.

Le management environnemental pour un développement durable ne contribue-t-il pas à donner davantage de compétitivité aux territoires qui, ainsi pour les investis-seurs, deviennent attractifs. N’y a-t-il pas alors le risque de marginalisation accrued’espaces moins développés face aux territoires des pays riches.

Bibliographie non exhaustive

Cartes et documents sur les sites en ligne

• D.�Rapetti, Contre vents et marées�: «�Nantes Atlantique�». La quête métro-politaine Mappemonde, n°�74/2/2004.

• Agenda 21 de Nantes métropole.• AURAN, agence d’urbanisme de la région nantaise.• Délégation interministérielle à la ville et au développement urbain, ZUS,

ZUR (fonds de cartes IGN).• DTA, version HTLM�:www.pays-de-la-loire.pref.gouv.fr/dossiers/dta/synth_enjeux• meretmarine. com interview des dirigeants des grands ports français.• Ministère du Transport et du tourisme, ministère de l’Écologie et du Dévelop-

pement durable�: «�La gestion des estuaires dans une approche communautaire�»,mai�2006.

• Port autonome de Nantes Saint-Nazaire�: port atlantique Nantes–Saint-Nazaire.

• SCOT�: projet d’aménagement et de développement durable du Scot Nantes-Saint-Nazaire, document PDF.

• Sites d’associations de défense de la nature, nombreuses informations sur lesconflits d’acteurs.

– une évaluation de la valeur patrimoniale pour chaque site ;– des indicateurs de suivi ;– des recommandations de gestion et de valorisation.Nantes Métropole a confié cette expertise à la Ligue protectrice des oiseaux (LPO).Le programme est

localisé sur les espaces naturels ligériens de Nantes Métropole situés en aval de Nantes. Huit zones humidesd’intérêt majeur pour les oiseaux sont ciblées : les îles du Pellerin, les zones humides de Saint-Jean-de-Boiseau,les prairies de Bouguenais, le marais Audubon, les étiers de Couëron, l’île de la Motte, les étiers d’Indre et lesmarais de Saint-Herblain. Le montant total de ce programme s’élève à 100 000 €, financé à hauteur de 84 000 €par le FEDER, et de 16 000 € par Nantes Métropole. (source Nantes métropole).

Actes du séminaire national Villes et développements durables – CRDP de l’académie d’Amiens – 2007 103

> Tableau 1. — Développement durable, villes estuariennes, économieet Agendas 21

Villes d’estuaire (Date de mise en place)et nombre d’habitants

(1999)

ÉconomieRisques

industriels

Emploi et éducation

Bordeaux (2006)Charte d’écologie ur-baineVille : 213 000 habitantsAgglomération :700 743

signature d’uneconvention éducativeet de son volet envi-ronnement avecl’inspection académi-que

Nantes (1998)55et 2006 pour laCommunauté urbaine« Nantes métropole »280 600 habitantsagglomération :577 000 habitants

Diversification éco-nomiqueRisques urbains

Saint-Nazaire 65 874 habitants Voir SCOT

Le Havre (2001)190 905 en 1999 et183 900 habitants en2005agglomération en 1999,248 547 habitants

Valoriser les atoutsmaritimesPrévenir les ris-ques industriels etnaturels

Accompagner l’emploi

Grand-Couronne (2004)9 436 habitants

En cours (contenu été 2008)« Consolider des relations parte-nariales avec les communes voi-sines, les industriels, les servicesde l’État »

Rouen (Octobre 2006.)ville : 106 592 habitantsagglomération : 289 862habitants

55 Thématiques développées pour l’Agenda 21 à Nantes et retenus fin 2005 :1) Transversalité fonctionnelle et veille environnementale ;2) Prévention des risques urbains, planification des secours ;3) Information, communication ;4) Sensibilisation à l’environnement, promotion de l’écocitoyenneté ;5) Protection des zones naturelles et sites sensibles, gestion de la biodiversité ;6) La faune urbaine ;7) Collecte sélective des déchets ;8) Le citoyen et le bruit ;9) Efficacité énergétique et maîtrise des consommations ;10) Santé environnement ;11) Gestion optimisée des espaces verts ;12) Cycle de l’eau et gestion de la ressource ;13) Contrat de ville, politiques sociales et d’insertion par l’économique ;4) Développement économique durable ;15) Coopération décentralisée et relations internationales.

104 Actes du séminaire national Villes et développements durables – CRDP de l’académie d’Amiens – 2007

Métropolisation Économieet spécificités

Effets surl’environnement

Développement durable aménagementAgenda 21 : Drire, Ademe, Diren […], collectivités territoriales,

entreprises, établissements

Processus spatiaux Villes et estuaire Territoires Diagnostic (acteurs)zonage

Projets, réalisations Législation

Espaces d’ouverture PortAéroportsAutorouteVoie ferrée

Disparition des zoneshumides, des espacesagricoles et vulnérabi-lité de l’espace estua-rien (calibrage deschenaux, remontée dela salinité vers l’amont,gestion complexe dubouchon vaseux).

Donges Est et aéroportde ND des Landes,troisième grand fran-chissement de la Loire(aval de Nantes).

Plan d’exposition auxbruits (aéroport deNantes-Atlantique).Loi sur l’airLoi sur l’eau

Spécialisation(lieux fonctionnels)

Terminaux spécialisésEspaces logistiquesZIP, ZILCentres administratifsCentres d’affairesEspaces de loisir et detourisme

Mobilités accrues etsaturation des ré-seaux. Aucun répitdans le mouvementdes hommes et mar-chandises (temps dutravail, temps des loi-sirs, temps des vacan-ces). Grande vulnéra-bilité en termed’emplois (rationalisa-tion, externalisations etéconomies d’échelle).

Contrat de plan EPR(Région)Schéma régionald’aménagement duterritoire (SRADT)

DTA199 communes

Gip-estuaire

Port autonome

Intercommunalité

SCOT

Réhabilitation de l’îleSainte-Anne à Nantes,développement depôles de haute tech-nologie et de pôles decompétitivité

État, Région, EPIC…entreprises privéesPort autonome, cham-bres de commerce etd’industrie

Actes du séminaire national Villes et développements durables – CRDP de l’académie d’Amiens – 2007 105

Hiérarchisation spa-tiale (EMS)

Port de fond d’estuaire,Nantes, capitale histo-rique, capitale régio-nale, capitale écono-mique.Saint-Nazaire, avant-port, sous-préfecture,ville usinière (chantiersAker Yard, Airbus).

Contrastes sociaux etculturels et inégauxapproches de l’emploiavec risques liés à lamono activité (Saint-Nazaire, Donges)

Dissymétries et dis-continuités spatiales.

Diversifier l’emploi àl’ouest et renforcerl’emploi métropolitainsupérieur à Nantes.

Multipolarité Nantes, Saint-Nazaire,Montoir, Donges, Sa-venay, encadrentl’estuaire (rive histori-que de développementNord).

Étalement urbain parsaturation et chertédes espaces centraux.Besoins en énergie eten eau.Question de la gestiondes déchets.

SRADT : objectif,contenir la métropoli-sation, développer letransport régional

Quatre communautésd’agglomération + unecommunauté urbaine

Espaces de fermeture ZUS Espaces en déshé-rence sociale

INSEE-SIGÎlots statistiques (IRIS)

Développer la mixitésociale

Loi SRU (2000), LoiUrbanisme et habitat(2003), ANRU, PLU,PLH et PDU

Espaces à risques Six sites Seveso, zonesinondables, transportsterrestres et maritimes

Contraintes environ-nementales (bruit,pollutions) et dévalori-sation du foncier.

Suivi par les Drire. mitigation PLU/PPRPLU/PDUPPI

Espaces protégés Zones humides, floreintertidale,roselières, vasières,fonds alluviaux, bancsde sable…

Ceintures vertes, cou-pures d’urbanisation,frayères, nourriceriespour les poissons,zones de repos pouroiseaux migrateurs,avifaune biodiversité.

Ifremer,Diren.Université de Nantes,ZNIEFF-ZICOZPS

Estuaire de la Loiresite classé, conserva-toire du littoral, (250 hadans l’estuaire Loire)parc naturel régionalde la Brière (charterenouvelée en 2001).

Loi littoralDirectives européen-nes (oiseaux, habitat).

> Tableau 2. — Métropolisation, aménagement et développement durable

Aléa

VulnérabilitéEnjeux

Risques

MitigationLégislation et réglementationPrincipe de précaution

Directiveseuropéennes

Technologiques

Naturels

Aménagement duterritoire (national,interrégional,régional,intercommunal,communal).

DDViableVivableÉquitable

PortFilièreEntreprises diverses

ÉconomieCrossance soutenableConsommation mesuréeEmplois durables mais enconstant renouvellementFormations permanentes

Enquêtespubliques(DTA, Scot, PLU,loi SRU)Association quartiers

Milieu urbainSociété actriceet créatricede la cité enconsciencedu monde.

Milieu estuarienet continental

sociétaux

Agendas 21locaux

> Schéma 3. — Villes, économie et développement durable

Conception : Guy Baron.

Ce schéma de synthèse montre l’interaction entre les risques, la politique de pré-vention, l’aménagement du territoire à toutes les échelles de l’espace, et le déve-loppement durable.

Trois idées directrices peuvent ainsi être mises en avant :A. Toute réflexion sur le développement durable est par essence pluridiscipli-naire

(écosystèmes et SVT), économie et croissance soutenable (SES et histoire), di-mension so-ciétale (histoire, géographie, ECJS) aménagement du territoire (géographie, ECJS, histoire).

Une nouvelle vision de l’enseignement peut en découler…B. Toute approche du développement durable est une immersion au cœur des ques-

tions contemporaines dont l’élève est partie prenante… la question des risques et de leur gestion environnementale (risques sanitaires et sociaux, risques écologiques et industriels, risques domestiques ou collectifs) implique le développement d’une ré-flexion personnelle de l’élève en liaison avec l’ensemble des personnels (enseignants, infirmières scolaires, docu-mentalistes) et l’ouverture sur les partenaires régionaux, ins-titutionnels et les entreprises.

Toute politique de prévention s’inscrit dans cette perspective.C. L’objectif final est de faire de l’élève un citoyen actif, participant par son com-

portement quotidien comme consommateur et comme acteur de la société à une meilleure gestion d’un environnement dont il est et sera responsable. La connaissance de la complexité

106 ActesduséminairenationalVillesetdéveloppementsdurables–CRDPdel’académied’Amiens–2007

de l’environnement naturel et humain, la perception des enjeux socié-taux doivent éveiller l’esprit critique de l’élève.

Le rôle des collectivités territoriales, de l’État, de l’Europe et des organismes interna-tionaux dans les différentes politiques de prévention des risques, de gestion des aléas, d’amé-nagement du territoire relèvent de choix économiques et politiques sou-vent contradictoires qu’une réflexion sur l’aménagement durable peut aider à percevoir d’une manière plus globa-le pour des élèves confrontés au flot continu d’informations médiatiques non hiérarchisées.

ActesduséminairenationalVillesetdéveloppementsdurables–CRDPdel’académied’Amiens–2007 107