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Microscope global sur l’environnement économique de la microfinance 2012 Index et étude réalisés par l’Economist Intelligence Unit Soutenu par

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A propos de ce rapport

Ce rapport présente les résultats d’une analyse approfondie élaborée par l’Economist Intelligence Unit ; il a pour objet l’environnement économique de la microfi nance dans 55 pays. L’indice présenté dans ce rapport permet aux pays et aux régions d’être comparés à l’aune de deux grandes catégories : la première, qui concerne les Pratiques et les cadres réglementaires, examine les conditions réglementaires et les conditions d’entrée sur le marché, quant à la seconde, elle a trait au Cadre institutionnel de soutien, et évalue les pratiques commerciales et l’interaction avec le client. Cette étude a été développée pour les pays d’Amérique latine et des Caraïbes en 2007 et a été élargie à une étude mondiale en 2009. La plupart des recherches effectuées pour ce rapport, qui comprend des enquêtes, des entretiens et une étude documentaire, ont été réalisées entre avril et juin 2012. L’étude de cette année s’appuie sur celle de l’année dernière et fournit la première analyse des tendances annuelles après l’application de la nouvelle méthodologie en 2011.

Ce travail est soutenu par le fi nancement du Fonds Multilatéral d’Investissement (MIF), un membre du Groupe Banque Interaméricaine de Développement ; la banque de développement de l’Amérique latine (CAF) ; et le Ministère néerlandais des affaires étrangères à travers une subvention à l’IFC (International Finance Corporation).

L’index complet, ainsi que l’analyse détaillée par pays, peuvent être consultés sur les sites web suivants :www.eiu.com/microscope2012www.fomin.orgwww.caf.com/en/msmewww.ifc.org/microfi nance

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Economist Intelligence UnitLucy Hurst, directrice de projet : [email protected]

Nadia Hussaini, chef de projet : [email protected]

Eva Blaszczynski, chef de projet : [email protected]

Vanesa Sanchez, conseillère de projet :[email protected]

Leo Abruzzese, directeur de prévision mondiale, EIU et consultant de projet : [email protected]

Joanne McKenna, attachée de presse : [email protected] / +44 20 7576 8188

Holly Donahue, directrice de marketing de projet, [email protected]

Fonds d’investissement multilatéralBanque Interaméricaine de DéveloppementSergio Navajas, spécialiste senior :[email protected] / +1 202 623 3268

Paola A. Pedroza, consultante—accès à la finance :[email protected] / +1 202 623 3602

Romina Tan Nicaretta, attachée de presse :[email protected] / +1 202 623 1555

CAFDirección de Promoción de PYME y MicroempresasManuel Malaret, directeur : [email protected] / +58 212 209 2060

Francisco Olivares, responsable d’investissement principal :[email protected] / +58 212 209 6579

Saskia Luengo, responsable de communication :[email protected] / +58 212 209 2353

International Finance CorporationMakanda Kioko, chef de programme :[email protected]

Renate Gamarra, coordinateur de projet :[email protected] / +1 202 473 5588

Leila Search, responsable des opérations :[email protected] / +1 202 473 7511

Les vues et opinions exprimées dans cette publication sont celles de l’Economist Intelligence Unit, et ne reflètent pas nécessairement la position officielle du MIF, de la CAF, ou de l’IFC.

Pour plus d’information, veuillez contacter :

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A propos de l’Economist Intelligence UnitL’Economist Intelligence Unit est le service d’information des affaires de The Economist Group, éditeur de The Economist. Grâce à un réseau mondial de plus de 350 analystes et collaborateurs, nous évaluons et nous effectuons des prévisions sur les conditions politiques, économiques et commerciales dans plus de 200 pays, et ce continuellement. Reconnu comme le leader mondial en matière d’analyse des pays, nous aidons les cadres, les gouvernements et les institutions grâce à une analyse opportune, fi able et impartiale des stratégies économiques et de développement. Pour plus d’information visitez le site www.eiu.com.

A propos du Fonds Multilatéral d’InvestissementLe Fonds Multilatéral d’Investissement (MIF) est une institution membre du Groupe de la Banque Interaméricaine de Développement, et soutient la croissance économique et la réduction de la pauvreté en Amérique latine et dans les Caraïbes à travers l’augmentation des investissements privés et le développement du secteur privé. Il collabore avec le secteur privé pour développer, fi nancer et exécuter des modèles d’entreprise innovants dont peuvent bénéfi cier les entrepreneurs et les ménages pauvres et à faible revenu, ainsi que les partenaires grâce à une grande variété d’institutions du secteur privé, public et à but non lucratif. Il évalue également les résultats et en tire les conséquences tout en les partageant publiquement. Le MIF est un laboratoire dont la vocation est de tester des approches innovantes, fondées sur le marché, relatives au développement ; il constitue un représentant de changement visant à élargir la portée et à approfondir l’impact de ses interventions les plus réussies. Pour plus d’information, veuillez visiter www.fomin.org.

A propos de la CAF

La CAF (banque de développement de l’Amérique latine) est chargé de stimuler le développement durable et l’intégration régionale, grâce au fi nancement de projets des secteurs public et privé, à la coopération technique et aux autres services spécialisés. La CAF a été fondée en 1970 et compte aujourd’hui 18 Etats membres d’Amérique latine, des Caraïbes et d’Europe, et inclut 14 banques privées. L’institution est l’une des principales sources de fi nancement multilatéral, et offre des informations pour la région. Pour plus d’information, veuillez visiter www.caf.com.

A propos de l’IFCIFC—membre du Groupe Banque Mondiale—est la plus grande institution de développement global focalisée exclusivement sur le secteur privé. Nous collaborons au développement durable des pays en développement à travers le fi nancement de l’investissement, la mobilisation de capitaux dans les marchés fi nanciers internationaux et l’assistance aux entreprises et aux gouvernements. Pendant l’année fi scale 2012, nos investissements ont atteint la somme jamais atteinte auparavant de 20 milliards de dollars, mobilisant la puissance du secteur privé pour créer des emplois, susciter l’innovation, et relever les défi s mondiaux du développement les plus pressants. Pour plus d’information veuillez consulter www.ifc.org.

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Remerciements

Les chercheurs, analystes de pays, et spécialistes de la microfi nance suivants ont contribué à ce rapport. Nous les remercions pour leur contribution :

Diane Alarcon, Rodrigo Aguilera, Katherine Athanasiades, Federico Barriga, Ron Bevacqua Chama Bousserghini, Christopher Dooley, Victoria Lai, Joseph Lake, Veronica Lara, William Lee, Ann-Louise Hagger, Jonathan Harris, Tom Felix Jöehnk, Brendan Kolbay, Paulius Kuncinas, Grant Magruder, Dinka Majanovic, Scott Martin, Thierry Ogier, Robert Powell, Katharine Pulvermacher, Pratibha Thaker, Amila de Saram et Deen Sharp.

Nous aimerions aussi remercier Robert Cull (Banque Mondiale), Robert Vogel (consultant indépendant), Maria Lourdes Camba Opem (IFC), Renso Martinez (MIX Market) et Will Shallcross (F1 Research).

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Résumé exécutif 6

Résultats clés 9

Résultats régionaux 11

Classement par pays 17

Classement général de l’environnement économique de la microfinance

17

Classement par catégories 18

In Focus 21

Progrès réalisés en finance responsable

21

Analyse empirique préliminaire du Microscope

23

Profils des pays 25

Asie de l’est et du sud 26

Bangladesh 26Cambodge 27Chine 27Inde 28Indonésie 30Mongolie 31Népal 32Pakistan 33Philippines 34Sri Lanka 34Thaïlande 35Vietnam 36

Europe de l’est et Asie centrale 38

Arménie 38Azerbaïdjan 38Bosnie-Herzégovine 39Géorgie 40République kirghize 40Tadjikistan 41Turquie 41

Amérique latine et Caraïbes 43

Argentine 43Bolivie 43Brésil 44Chili 45Colombie 45Costa Rica 46République dominicaine 47Equateur 47Salvador 48Guatemala 49Haïti 49Honduras 50Jamaïque 50Mexique 51Nicaragua 52Panama 53Paraguay 54Pérou 54Trinidad et Tobago 55Uruguay 56Vénézuela 56

Moyen-Orient et Afrique du Nord 58

Egypte 58Liban 58Maroc 59Yémen 60

Afrique sub-saharienne 61

Cameroun 61République Démocratique du Congo

61

Ghana 62Kenya 63Madagascar 64Mozambique 65Nigéria 65Rwanda 66Sénégal 67Tanzanie 67Ouganda 68

Annexes 70

Méthodologie et sources 70Discussion technique sur l’analyse empirique

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Table des matières

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Les dernières années ont soulevé une série de défi s et de possibilités d’apprentissage pour le secteur de la microfi nance. Au cours des dernières décennies, le secteur a connu une croissance considérable, mais cette situation a fi nalement eu pour conséquence une saturation du marché, une augmentation des prêts non-rentables et l’octroi de prêts multiples sur quelques marchés clés. La crise fi nancière mondiale a ensuite accéléré la prise de conscience de la nécessité de la gestion des risques, de la gouvernance d’entreprise et de la capacité régulatoire. Plus récemment, la crise du microcrédit en Andhra Pradesh, qui s’est déroulée en Inde, a soulevé des questions cruciales quant à la viabilité de la microfi nance comme modalité du développement durable.

La réponse à la crise en Andhra Pradesh s’est inscrite dans une logique d’effort renouvelé de la communauté de la microfi nance afi n de satisfaire le besoin de progrès en matière de mesures fi nancières responsables. Le mouvement de la fi nance responsable a encore affi né les principes de protection des clients, de règlement des différends et de transparence ; parallèlement à cela, ces concepts furent adoptés par des projets fi nancés grâce aux dons, par des organismes du secteur, des réseaux et des institutions individuelles. Même si cela peut prendre du temps de concevoir et d’améliorer les systèmes fonctionnels, de les intégrer dans des projets et des conceptions organisationnelles, et de les déployer

intégralement, il s’agit d’une étape importante pour le secteur, témoignant ainsi de sa maturité grandissante. Néanmoins, il reste beaucoup à faire pour que la microfi nance puisse réaliser son potentiel en matière d’accès aux services fi nanciers pour les populations non bancarisées, réduisant ainsi la pauvreté et améliorant les moyens de subsistance.

Les deux conséquences de la crise fi nancière récente—une focalisation accrue sur la fi nance responsable et une surveillance réglementaire accrue—se refl étent dans l’analyse du Microscope global sur l’environnement économique de la microfi nance 2012. Ce rapport établit les conditions réglementaires et d’exploitation de la microfi nance dans 55 pays en voie de développement à l’échelle mondiale. Commandée et fi nancée par le MIF, la CAF et l’IFC, le Microscope 2012 est la quatrième publication annuelle de l’Economist Intelligence Unit attribuant des notations aux marchés de la microfi nance dans ces 55 pays. Cela marque aussi la sixième évaluation annuelle des marchés en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Couvrant les 12 mois jusqu’à juin 2012, le Microscope 2012 évalue le secteur dans deux catégories distinctes : d’une part, les Pratiques et le cadre réglementaires, incluant la reconnaissance juridique des institutions de microfi nance (IMF), la capacité nationale de réglementation et de surveillance, les politiques à l’égard des dépôts et des distorsions du marché ; d’autre part, les

Résumé exécutif

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Structures institutionnelles de soutien, en particulier les normes d’information fi nancière et de transparence, les bureaux de crédit, les prix, le règlement des différends et des politiques pour l’offre de microfi nance par le biais de nouveaux agents et de nouveaux canaux. L’indice veut également montrer si, et dans quelle mesure, les chocs politiques ont affecté le secteur de la microfi nance et les conditions générales du pays. Afi n de mieux développer le contexte de ce modèle, nous avons inclus les données de MIX Market, qui fournit un aperçu de la performance, de la sensibilisation, des dépôts et de l’effi cacité du secteur, ainsi que de mesures globales de pénétration.

Bien qu’il soit impossible de saisir toutes les dimensions de l’environnement de la microfi nance d’un pays, l’indice fournit un moyen de distinguer les pays avec une plus grande disponibilité d’options de fi nancement pour les pauvres, de ceux ayant besoin d’améliorations. L’indice comble également une lacune importante en termes de données en quantifi ant l’état de l’environnement réglementaire et opérationnel de la microfi nance.

Enfi n, l’indice est destiné à stimuler le dialogue sur une politique et des pratiques solides pour encourager les réformes positives dans le secteur de la microfi nance.

Chaque année, nous cherchons à étendre le processus de recherche utilisé comme base pour construire l’indice. L’étude de 2012 a utilisé le même ensemble d’indicateurs et la même méthodologie que l’étude de 2011, et nous avons multiplié nos consultations avec les institutions de microfi nance, les réseaux, les autorités de réglementation, les consultants et les investisseurs. Nous avons eu de nouveaux entretiens avec un groupe diversifi é de parties prenantes afi n d’inclure les développements récents et les changements en termes de politiques dans chaque pays. Comme dans les années précédentes, nous avons mené une enquête en ligne pour intégrer les points de vue d’une vaste communauté de spécialistes de la microfi nance. Enfi n, nous avons mobilisé un large éventail de réseaux individuels de microfi nance pour avoir accès à des experts au sein de chaque pays et recevoir leur commentaires sur l’étude.

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Les trois catégories de cet indice et les indicateurs dans lesquels ils sont divisés sont les suivants :

Pratiques et cadre réglementairesRégulation et supervision de portefeuilles de

microcréditFormation d’institutions de microcrédit régulées/

surveilléesFormation/fonctionnement d’institutions de

microcrédit non-réguléesCapacité réglementaire et de surveillance pour la

microfi nance (y compris le crédit et autres services)

Cadre réglementaire pour les dépôts

Structures institutionnelles de soutienTransparence de la comptabilitéProtection du client : transparence en matière de

tarifi cationProtection du client : résolution des confl itsBureaux de créditPolitique et pratiques pour les transactions

fi nancières par l’intermédiaire d’agents

Facteur d’ajustement : la stabilitéImpact politique sur la microfi nanceStabilité politique

Méthodologie de notation : chacun des dix premiers critères de notation sont notés de 0 à 4, où 4 correspond à la note la plus favorable et 0 correspond à la note la moins favorable. Une fois que les notes ont été assignées, elles sont additionnées pour produire une note comprise entre 0 et 100, où 100 correspond au meilleur résultat. Le score global et la note sont calculés en tenant compte pour 50 % du score des catégories Pratiques et cadre réglementaires et Structures institutionnelles de soutien

Enfi n, une troisième catégorie, celle de la Stabilité, est ajoutée à cet indice pour prendre en compte l’instabilité politique et ajuster la notation du pays en conséquence. Cette catégorie évalue les impacts politiques sur le secteur de la microfi nance et la stabilité politique générale, ce qui se traduit par une note globale comprise entre 0 et 100. L’indice utilise la formule suivante afi n de calculer la réduction de la note pour les pays en situation d’instabilité politique :

Pourcentage de réduction du cadre d’appui institutionnel = [100 – stabilité politique] x 0,25Pour une description détaillée de la méthodologie de notation, veuillez consulter les Annexes.

Indicateurs du Microscope

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Résultats clés

Pour la cinquième année consécutive, le Pérou reste dans la position de numéro un, ce grâce à un secteur de la microfi nance (MF) très compétitif et un environnement réglementaire sophistiqué. L’amélioration de l’environnement économique au Pérou pour la microfi nance a été enregistrée dans un certain nombre de domaines. Son cadre réglementaire pour les dépôts a été renforcé, tandis que le gouvernement a continué à promouvoir la transparence des prix et l’éducation fi nancière. Les bureaux de crédit du Pérou fournissent également une information fi able et complète sur les emprunteurs.

En deuxième et troisième place, la Bolivie et le Pakistan ont également enregistré parmi les meilleurs résultats en terme de notes globales, et ce presque dans les mêmes proportions que le Pérou. La Bolivie a amélioré ses cadres réglementaires pour l’acceptation des dépôts. Les projets fi nancés par des donateurs renforcent ses capacités de comptabilité de la microfi nance, et de nombreuses IMF se soumettent aux normes IFRS (International Financial Reporting Standards). Le Pakistan a amélioré sa capacité à développer les transactions fi nancières par l’intermédiaire d’agents, en particulier la banque à distance. En raison de la réglementation entourant la banque à distance émise par la Banque d’État du Pakistan (la banque centrale), le Pakistan a multiplié le nombre de transactions par six (de 3,5 à 20,6 millions) entre mars et décembre 2011. Les deux pays ont amélioré l’effi cacité de leurs bureaux de crédit.

Le Cambodge est le seul nouveau venu parmi les dix premiers pays. Le Cambodge a bondi de cinq places—de la treizième à la huitième place—en 2012 en raison du progrès signifi catif des bureaux de crédit qui fournissent des informations plus complètes sur les emprunteurs quant à leurs entreprises et à l’enregistrement des prêts. L’Ouganda a toutefois perdu sa place parmi les dix premiers, principalement à cause d’un environnement infl ationniste instable, ce qui a entraîné une augmentation des prêts non rentables et une baisse de la demande pour les produits de microfi nance. Les Philippines, le Kenya, le Salvador et la Colombie sont restés parmi les dix premiers en 2012 puisqu’ils sont classés respectivement à la quatrième, cinquième, sixième et septième place.

A l’autre extrémité de la liste, le Vietnam demeure 55ème sur 55 pays, malgré une légère amélioration de l’environnement de la microfi nance. La forte implication du gouvernement vietnamien dans le secteur de la microfi nance empêche la mise en place d’un environnement de la microfi nance équitable et compétitif, limitant ainsi sa note globale.

La Géorgie a connu la plus forte baisse de sa note et de son rang dans l’étude Microscope de cette année. Elle a été dégradée de 12 rangs, passant de la 26ème à la 38ème place, en raison d’un environnement de la microfi nance qui s’est détérioré, marqué par un accès minimal aux dispositifs de règlement des différends et une transparence des prix médiocre.

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Malgré quelques revers, le Microscope 2012 confi rme l’amélioration continue de l’environnement économique mondial pour la microfi nance. On remarque notamment que 28 des 55 pays participant à l’étude ont amélioré leur note globale. Parmi l’ensemble des indicateurs, la plus grande amélioration a été enregistrée dans l’indicateur portant sur les bureaux de crédit, car seulement 11 des 55 pays n’ont pas de bureaux de crédit en fonctionnement. La deuxième

amélioration la plus conséquente a été enregistrée dans l’utilisation des agents fi nanciers, le secteur privé ayant considérablement contribué au développement des services bancaires mobiles. Le Kenya, en particulier, est devenu un leader mondial et un pionnier des services bancaires mobiles. A compter de décembre 2011, au Kenya, le service de transfert d’argent M-Pesa a atteint 14,9 millions de clients (plus d’un tiers de la population du pays).

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Résultats régionaux

Asie de l’Est et du Sud

L’aire asiatique comprend sept pays dans l’Asie de l’Est et cinq dans l’Asie du Sud, couvrant l’essentiel du marché de la microfi nance dans la région. De la quatrième place en 2011, l’Asie se hisse à la troisième place du classement global du Microscope qui comprend 5 aires régionales. Cette progression est principalement attribuable aux améliorations sensibles dans les notes de la Structure de Soutien aux Institutions. L’Asie, dans son ensemble, ne s’est que seulement modestement améliorée en matière de Pratiques et cadre réglementaires, où elle y est classée troisième, derrière l’Afrique Subsaharienne et l’Asie de l’Est. En moyenne, la note pour la région est-asiatique est plus élevée que celle de l’Asie du Sud. Quant à la stabilité politique de l’Asie, le Vietnam, l’Inde et le Bangladesh ont enregistré un déclin de leurs notes, classant la région à l’avant-dernière place du classement, juste devant le Moyen Orient et l’Afrique du Nord.

L’Inde, en particulier, est toujours en train de se relever d’une crise majeure au sein du secteur de la microfi nance en Andhra Pradesh (AP) — le marché le plus important de MF, à la fois en termes de sensibilisation et de portefeuilles — qui débuta en octobre 2010. Un décret du gouvernement d’Etat, limitant explicitement les opérations des IMF, avait pour objectif la prévention de la concurrence avec des pourvoyeurs de microfi nance parrainés par l’Etat. Les IMF durent faire face au renoncement

des clients, à un gel de l’accès aux fi nancements, c’est pourquoi un certain nombre d’IMF se sont retrouvés en défaut de paiement. Mi-2012, la crise aboutit à ce qu’environ 10 millions de clients manquent à leurs engagements ; en outre, des IMF furent dans l’impossibilité de récupérer 1 à 2 milliards de dollars en prêts impayés.

Cependant, depuis le début 2012, le secteur de la MF a commencé à surmonter la crise d’AP. Un projet de réglementation mis en œuvre par la Banque de Réserve de l’Inde (BRI, la banque centrale) au lendemain de la crise d’AP a stabilisé le secteur de la microfi nance. Toutefois, la crise a foncièrement modifi é le paysage de la microfi nance en Inde où plusieurs institutions furent dans l’incapacité de se relever. En décembre 2011, la BRI institua une catégorie légale séparée pour les IMF opérant en tant que sociétés fi nancières non-bancaires (IMF-NBFC), pour lesquelles elle émit des normes prudentielles et non-prudentielles et des réglementations en faveur de la protection du client. Cette dernière réglementation complète d’autres réglementations post-AP qui introduisirent une défi nition quantitative de prêts de microfi nance, un plafond sur les montants des prêts et sur le nombre de prêts par client, ainsi qu’un plafond des taux d’intérêt et de marge.

En dépit de la volatilité en Inde, trois des dix premiers acteurs mondiaux se trouvent en Asie. Le Pakistan est resté à la troisième place, quant aux Philippines, ils grimpèrent à la quatrième et le Cambodge à la huitième place alors qu’ils étaient,

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en 2011, respectivement situés à la sixième et treizième place. Le Vietnam et la Thaïlande, toutefois, restent en queue de peloton. La Chine, avec le plus grand marché de microfi nance (encore en grande partie inexploité) au monde, a gagné trois places, le mettant au 36ème rang sur 55 pays classés. L’Indonésie et le Népal sont notamment les premier et second pays à avoir amélioré leur indice. L’Indonésie a gagné neuf places pour se retrouver 24ème, tandis que le Népal a progressé de sept places, le plaçant au 44ème rang. Tous les pays asiatiques, à l’exception du Sri Lanka et du Vietnam, ont amélioré les notes relatives à leurs Structures institutionnelles de soutien. Trois des 12 pays asiatiques ont vu leurs notes liées aux Pratiques et cadre réglementaires augmenter, seule celle de l’Inde a chuté.

Le Microscope a enregistré plus de variations en termes de stabilité politique. Le Népal et le Sri Lanka ont connu une amélioration signifi cative, alors que le Bangladesh, l’Inde, et particulièrement le Vietnam, où un changement dans la politique gouvernementale a forcé un programme fi nancé par l’UNICEF à couper dans les crédits de milliers de femmes dans plus 200 communes à travers 28 provinces, ont subi un choc politique de taille mettant en péril leur stabilité.

L’Inde, les Philippines, la Thaïlande et la Chine ont connu une amélioration substantielle dans la transparence en matière de tarifi cation, bien que beaucoup de pays asiatiques aient encore besoin d’un progrès notoire en termes de réglementations, de normes sectorielles et doivent aussi se donner les moyens de s’engager sur la transparence à un niveau global (par exemple, par le biais d’une Evaluation Internationale de Transparence). La résolution des litiges n’en est généralement qu’à ses débuts, comme en témoigne le fait que près de la moitié des pays asiatiques ne semble offrir aucun dispositif dans ce domaine. L’effi cacité des bureaux de crédit continue de s’améliorer à travers la région, particulièrement en Asie du Sud, bien qu’elle soit en retard, derrière l’Amérique Latine et les Caraïbes, et quelques pays d’Europe de l’Est et d’Asie Centrale. L’Asie a réalisé les progrès les plus rapides en initiant à la fois des

politiques et des pratiques en matière de transaction fi nancières par le biais d’agents ; ainsi cinq pays de cette région enregistrent des améliorations sur cet indicateur. En particulier, le Pakistan est le seul pays d’Asie à faire partie des cinq meilleurs dans le secteur des agents bancaires avec une note de 3 sur 4. Les améliorations du Pakistan refl ètent les réglementations nouvellement émises en matière de services bancaires à distance et la multiplication par six du nombre de transactions entre mars et décembre 2011 (jusqu’à 20,6 millions par mois).

Europe de l’Est et Asie CentraleLa moyenne des notes a légèrement diminué en l’Europe de l’Est et en Asie Centrale, les plaçant quatrième, juste derrière l’Asie. Tandis que les notes concernant les Pratiques et le cadre réglementaires ont diminué, les notes pour la Structure institutionnelle de soutien se sont améliorées pour quelques pays depuis l’an dernier. La note relative au choc politique de la République Kirghize s’est considérablement dégradée cette année. Les retombées des troubles politiques de 2010 et les violences ethniques n’en fi nissant plus. De plus, la République Kirghize a commencé à montrer les premiers symptômes sérieux de surendettement. En mars 2012, la Banque Nationale de la République Kirghize (BNRK, la banque centrale) a déclaré que le secteur de la microfi nance du pays était en surchauffe, cette surchauffe étant accompagnée d’une augmentation de l’endettement excessif.

Autre part dans la région, l’Arménie comme la Bosnie-Herzégovine (B-H)ont connu les plus importantes améliorations de notes annuelles globales, les plaçant respectivement à la 18ème et 23ème place. Les deux pays ont apporté des améliorations signifi catives dans la catégorie Structures institutionnelles de soutien, les plaçant respectivement 3ème et 5ème parmi les 55 pays de l’étude. L’Azerbaïdjan a gagné deux places, le hissant de la 35ème à la 33ème place. L’Arménie et la B-H étaient les seuls pays de la zone à être récompensés d’une note de 4 sur 4 en ce qui

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concerne la transparence en matière de tarifi cation.

Sur les 55 pays étudiés, la Turquie est classée 51ème, la situant dans les pays les plus mal classés de la région (49ème en 2011). Des chutes signifi catives furent aussi enregistrées pour la Géorgie (elle a perdu 12 places pour arriver au 38ème rang), et pour la République Kirghize (elle a perdu neuf places pour arriver au 30ème rang) et le Tadjikistan (il a perdu 3 places pour arriver au 34ème rang). Ces trois pays ont connu des problèmes de réglementation qui allaient de la restriction sur la collecte de dépôts aux contraintes liées à l’existence d’IMF non réglementées. A l’exception près de l’Arménie, de la République Kirghize et de la Turquie, la région a enregistré des baisses pour leurs Pratiques et cadre réglementaires. Trois des sept pays ont amélioré leurs Structures institutionnelles de soutien, y compris l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la B-H.

La région continue de lutter contre l’établissement d’IMF non-réglementées. Le Tadjikistan, avec sa nouvelle loi éradiquant effi cacement toute la microfi nance non réglementée, a été dégradé de 1 à 0, le plaçant au quatrième pays de la région à recevoir une telle note dans cette catégorie. Pour mettre ceci en perspective, il convient de rappeler que seuls 8 pays sur 55 furent notés 0, quatre d’entre eux étant en Europe de l’Est et en Asie Centrale.

Les notes sont également faibles pour les structures de collecte de dépôts, avec quatre des sept pays de la région interdisant aux IMF réglementées d’accepter des dépôts. L’aptitude en matière de surveillance et de réglementation s’est effondrée en Géorgie et en Azerbaïdjan du fait que ces pays ont concentré leurs ressources de plus en plus limitées sur le secteur fi nancier formel et sur de plus grandes institutions. Les notes pour les bureaux de crédit ont augmenté en B-H et en Azerbaïdjan, en raison de pression politique croissante mise en œuvre pour éviter une crise des prêts non rentables (PNR) et de l’attention portée sur l’utilisation croissante de bureaux de crédit mis en place les années précédentes. L’Europe de l’Est et l’Asie centrale, ainsi que le Moyen Orient et

l’Afrique du Nord, sont les deux seules régions connaissant un développement limité des innovations en matière de transactions fi nancières telles que les paiements par téléphone portable et les terminaux points de vente (POS). La plupart des pays dans la région furent notés 0 sur 4, note imputable aux barrières réglementaires, à une adoption faible et à une attention en matière de banque à distance portée plus sur les clients déjà bancarisés que sur les clients de la microfi nance. Seuls l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont fait des progrès considérables dans ce domaine.

Amérique Latine et CaraïbesL’étude Microscope a commencé il y a six ans avec l’examen de l’Amérique Latine et des Caraïbes. Aujourd’hui l’Amérique Latine reste la région la mieux représentée dans l’étude avec 21 des 55 pays étudiés. L’Amérique Latine a aussi été la région ayant enregistrée la meilleure performance, et ce de de façon continue, parmi toutes les régions inclues dans cette étude. Force est de constater que neuf pays d’Amérique Latine ont amélioré leurs notes globales. Les notes relatives aux Structures institutionnelles de soutien, en particulier, restent plus élevées que les notes attribuées aux Pratiques et cadre réglementaires qui ont seulement légèrement augmenté durant l’année. Bien qu’elle ait subi une ingérence politique légèrement supérieure dans le secteur de la microfi nance, l’Amérique Latine continue de se classer première dans cette catégorie.

Sur les 55 pays étudiés, le Pérou prend la première place et la Bolivie la deuxième. Le Pérou est, de façon remarquable, le seul pays d’Amérique Latine à obtenir la note la plus élevée de 4 pour sa réglementation des portefeuilles de microcrédit et pour son habileté générale à superviser adéquatement le secteur de la microfi nance. Le Chili aussi a progressé en gagnant trois places pour se situer au 13ème rang. Bien que l’environnement réglementaire du Chili ne s’adresse pas spécifi quement aux agents bancaires, les transactions d’agent durant l’année dernière ont évolué depuis leur étape pilote, améliorant ainsi la

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note globale du Chili. A l’autre bout du spectre, le Venezuela et Trinidad et Tobago ont perdu une place, passant respectivement à la 53ème et 54ème place. L’Equateur a aussi perdu trois places, se situant désormais au 11ème rang, ce qui est imputable aux récentes modifi cations législatives qui compliquent la création des IMF réglementées. Ces modifi cations législatives imposent dorénavant comme condition de disposer d’un plus grand capital et d’un nombre minimum de membres avant que ne puisse exister une IMF réglementée.

La Bolivie, le Pérou et le Chili ont tous amélioré leurs structures réglementaires pour la collecte de dépôts grâce à l’édiction d’une réglementation prudente dans les limites du raisonnable. Il y a aussi de nombreuses améliorations de notes en rapport avec les Structures institutionnelles de soutien, et ce malgré l’absence de bureaux de crédit effi caces à Haïti et au Vénézuela et de dispositifs minimaux d’agents en Argentine et à Trinidad et Tobago. Le progrès le plus important a été fait en matière de couverture de bureaux de crédit ; la Bolivie et le Pérou sont devenus les pionniers dans la région quant à la mise à disposition d’informations pour l’emprunteur qui soient fi ables et exhaustives. Même si, à l’aune de tous ces indicateurs, la performance est bonne, il y a eu quelques obstacles à la mise en place d’IMF réglementées en Amérique Latine. L’Equateur et le Salvador, par exemple, ont obtenu des notes déclinantes dans ce domaine du fait, entre autres contraintes, des exigences en capitaux propres relativement élevées.

Au bout du compte, un certain nombre de changements en matière de réglementations a été constaté dans la région, bien que le manque de mise en application ait empêché une modifi cation des notes. Le Brésil, par exemple, a adopté un projet de loi concernant le développement de services d’information pour le crédit positif en 2011. Le Nicaragua a aussi adopté une loi de microfi nance en 2011 qui institue, entre autres, une Commission Nationale pour la Microfi nance, et qui, en tant qu’organisme de surveillance de l’industrie, défi nit la microfi nance et permet l’établissement libre des taux d’intérêt tout en

encadrant par une loi la protection du consommateur. Finalement, en 2011, le Chili a mis en place une nouvelle agence gouvernementale de protection du consommateur, le SERNAC Financiero, qui offre une protection au consommateur renforcée dans le secteur fi nancier réglementé. Cependant, les pleines conséquences de ces changements ne sont pas encore visibles.

Moyen Orient et Afrique du NordLa région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN) a obtenu les plus mauvaises notes pour chacune des trois catégories de notes ainsi que la note globale la plus faible. Sa note quant aux Pratiques et cadre réglementaires reste inchangée par rapport à 2011 et ses notes en matière de Structures institutionnelles de soutien ont quelque peu diminué. Toutefois, les notes quant à la stabilité de la région ont augmenté du fait de l’amélioration de la stabilité politique du Yémen. Bien que la violence et les troubles continuent d’affecter des parties diverses du pays, la situation politique et la sécurité au Yémen se sont améliorées au regard de la quasi-guerre civile qui l’avait affl igée pendant une bonne partie de l’année 2011. Néanmoins, le Yémen reste le pays avec la plus mauvaise notation de toutes les régions en termes de Stabilité.

Aucun des quatre pays de la région du MOAN —Maroc, Liban, Egypte et Yémen — ne se situe dans la première moitié de l’Index. Le Maroc a enregistré une légère baisse et descend à la 38ème place. Le Liban a perdu deux places et descend à la 40ème place ; quant au Yémen, il perd une place pour arriver au 45ème rang. L’Egypte a connu la troisième plus forte chute en un an, puisqu’il est passé du 42ème rang au 50ème, faisant de lui le pays de la région ayant le classement le plus bas. L’Egypte s’est vu rétrograder à la fois en terme de transparence de sa comptabilité et de transparence de tarifi cation. Bien que les ONG-IMF doivent soumettre des rapports comptables au Ministre de la Solidarité Sociale, il n’est pas nécessaire d’établir d’audit ou de contrôle spécifi ques des activités des ONG-IMF ; d’autre part, beaucoup d’auditeurs

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gouvernementaux manquent d’une formation professionnelle en matière de microcrédit. Il n’y a pas d’obligation légale pour les fournisseurs d’ONG-IMF en Egypte de dévoiler régulièrement et publiquement leurs taux d’intérêt ou leurs frais. Beaucoup d’IMF ne sont pas transparentes quant à leurs taux d’intérêt ou n’informent pas leurs clients du coût total de leurs prêts.

Il y a relativement peu de changements sur les notes relatives au critère individuel pour les quatre pays MOAN, les changements politiques et le Printemps arabe devenant la priorité pour les autorités de réglementation et l’industrie. La transparence comptable restait la plus forte au Maroc, qui obtint une note de 3 sur 4, avec des pratiques souvent supérieures aux exigences minimales. Cependant, la note de l’Egypte a diminué à 1, avec peu de surveillance réglementaire effi cace et, par conséquent, une faible conformité aux principes internationaux de comptabilité hormis lorsque des IMF individuelles adhèrent volontairement aux normes de l’industrie (par exemples, celles promues par le réseau SEEP)

Afrique SubsaharienneLes classements régionaux restent globalement inchangés en Afrique subsaharienne, plaçant la région au second rang, derrière l’Amérique Latine et les Caraïbes et juste devant l’Asie, qui est en train de rapidement remonter. Ceci, cependant, occulte les rangs individuels des pays et les changements de notes par catégorie. La région se targue, certes, de la meilleure note globale en matière de Pratiques et cadre réglementaires, mais elle est dans les dernières en terme de Structures institutionnelles de soutien. La note de la région quant à la Stabilité a chuté principalement du fait de l’inconstance politique et économique actuelle à Madagascar et en Ouganda. Le Mozambique a amélioré sa note de Stabilité grâce à un environnement politique légèrement moins risqué.

L’Afrique subsaharienne a l’un des groupes de pays les plus variés de l’étude. Le Kenya, l’un des pays les plus forts et les plus stables d’Afrique, conserve sa position de leader africain, bien qu’il

ait perdu une place pour fi nir 5ème au classement général. Sur les vingt premiers du classement, l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie ont aussi vu leurs classements 2012 baisser respectivement à la 14ème, 17ème et 19ème. Le Nigéria a perdu quatre places pour descendre à la 29ème place. D’autres pays ont connu une baisse de leurs notes par rapport à 2011, à commencer par le Mozambique (27ème), le Cameroun (42ème) et la République Démocratique du Congo (48ème).

Au contraire, le Ghana et le Sénégal ont tous deux progressé depuis le classement de l’an dernier. Le Ghana a ainsi gagné quatre places pour devenir 15ème, tandis que le Sénégal a gagné deux places dans le classement global, le hissant à la 37ème place. Le Ghana a amélioré ses Structures institutionnelles de soutien, tout particulièrement dans le domaine de la protection du client (transparence dans la tarifi cation et résolution de litiges). Le Sénégal a fait également en grand pas vers l’amélioration de sa Structure institutionnelle de soutien, tout particulièrement en matière de collecte de dépôts et de transparence comptable.

Le Kenya a amélioré sa note en matière de Pratiques et cadre réglementaires, étant donné ses efforts quant à l’attribution de licences pour les IMF collectant des dépôts. Pendant ce temps, la note du Madagascar dans cette catégorie s’est détériorée, ce qui est d’abord imputable à l’établissement d’une condition en vertu de laquelle toutes les organisations de microcrédit doivent obtenir une licence auprès de la Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF), ce qui, en réalité, empêcha toutes les institutions de microfi nance non réglementées de proposer des microprêts. La note du Sénégal a aussi chuté à zéro en raison de la mise en place de réglementations plus strictes, qui freinent et bannissent progressivement la microfi nance non réglementée.

Les structures de collecte de dépôts se sont améliorées au Kenya et au Sénégal, ce qui améliora leurs notes à 3 sur 4, avec des exigences réglementaires accessibles et bien équilibrées pour les différents niveaux d’institution dans chaque pays. La majorité des critères correspondant aux Structures institutionnelles de soutien montre un

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accroissement modéré. Plus frappant, le Kenya est maintenant le premier et seul pays à avoir obtenu un score de 4 sur 4 pour les transactions fi nancières par l’intermédiaire d’agents. Avec un tiers de la population utilisant le M-Pesa, il a désormais le plus haut taux d’accès aux services fi nanciers de n’importe quel pays en développement du monde. Le seul domaine où l’on ne voit qu’une amélioration limitée dans la région est le développement des bureaux de crédit : le Rwanda, le pays le mieux noté dans la région, a une note de 2, ce qui souligne qu’un bureau de crédit

existe dans le pays, mais il a plusieurs faiblesses structurelles et opérationnelles.

Quatre des onze pays d’Afrique subsaharienne, y compris le Cameroun, la République Démocratique du Congo, le Sénégal et la Tanzanie n’ont effectivement pas de bureau de crédit pour la microfi nance. Seuls sept autres pays dans l’étude (notamment le Bangladesh, Haïti, le Liban et le Tadjikistan) ont aussi déclaré ne pas avoir de bureaux de crédit. Ceci, cependant, devrait s’améliorer dans les prochaines années puisque plusieurs projets sont en cours.

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Classement global de l’environnement économique de la microfi nance

Somme pondérée des notes par catégorie (0-100 où 100=le plus favorable)

Classement Pays Note Evolution

1 Pérou 79,8 +12,0

2 Bolivie 71,8 +7,1

3 Pakistan 67,4 +4,6

4 Philippines 63,3 +4,8

5 Kenya 62,8 +2,5

6 Salvador 56,3 -2,5

7 Colombie 56,0 –

8 Cambodge 55,7 +4,8

=9 Mexique 53,6 –

=9 Panama 53,6 –

11 Equateur 52,6 -2,5

12 Paraguay 52,0 -1,3

13 Chili 51,8 +5,0

14 Ouganda 51,6 -2,1

15 Ghana 51,0 +4,8

16 Brésil 49,2 –

17 Rwanda 48,6 –

18 Arménie 47,4 +2,3

19 Tanzanie 46,5 –

20 Honduras 46,3 –

21 République Dominicaine 46,1 –

22 Inde 45,7 +2,6

23 Bosnie -Herzégovine 45,3 +2,2

24 Indonésie 44,3 +5,1

=25 Mongolie 44,2 +2,4

=25 Uruguay 44,2 -0,2

27 Mozambique 44,0 +0,1

28 Nicaragua 43,9 +1,6

Classement Pays Note Evolution

29 Nigéria 43,4 –

30 République Kirghize 42,1 -3,1

31 Guatemala 41,4 +2,4

32 Costa Rica 39,7 –

33 Azerbaïdjan 38,4 -0,2

34 Tadjikistan 36,3 -4,8

35 Madagascar 35,9 -1,1

36 Chine 34,4 +2,4

37 Sénégal 34,1 +2,3

=38 Géorgie 33,7 -9,6

=38 Maroc 33,7 –

40 Liban 33,5 –

41 Bangladesh 32,8 +1,9

42 Cameroun 31,6 –

43 Jamaïque 31,5 +2,4

44 Népal 31,3 +5,2

45 Yémen 30,4 +0,3

46 Haïti 29,1 +2,5

47 Argentine 28,8 –

48 Rép. Dém. du Congo 28,5 –

49 Sri Lanka 28,2 +0,8

50 Egypte 27,4 -4,0

51 Turquie 26,6 –

52 Thaïlande 25,4 +4,3

53 Vénézuela 25,2 +0,1

54 Trinidad et Tobago 24,1 +2,3

55 Vietnam 21,5 +1,8

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Classement par catégorie

Pratiques et cadre réglementaires(Représente 50 % de l’indice global)

Classement Pays Note Evolution

=1 Pérou 80,0 +10,0

=1 Philippines 80,0 +5,0

=3 Kenya 75,0 +5,0

=3 Pakistan 75,0 –

=3 Ouganda 75,0 –

=6 Bolivie 70,0 +5,0

=6 Cambodge 70,0 –

8 Paraguay 65,0 +5,0

=9 Salvador 60,0 -5,0

=9 République Kirghize 60,0 –

=9 Mongolie 60,0 –

=9 Rwanda 60,0 –

=9 Tanzanie 60,0 –

=14 Colombie 55,0 –

=14 Equateur 55,0 -5,0

=14 Honduras 55,0 –

=14 Madagascar 55,0 -10,0

=14 Mexique 55,0 –

=14 Mozambique 55,0 –

=14 Panama 55,0 –

=21 Brésil 50,0 –

=21 Chine 50,0 –

=21 République Dominicaine 50,0 –

=21 Ghana 50,0 –

=21 Indonésie 50,0 +5,0

=21 Nigéria 50,0 –

=21 Tadjikistan 50,0 -5,0

=28 Azerbaïdjan 45,0 -5,0

Classement Pays Note Evolution

=28 Cameroun 45,0 –

=28 Chili 45,0 +5,0

=28 Costa Rica 45,0 –

=28 Guatemala 45,0 –

=28 Inde 45,0 -5,0

=28 Nicaragua 45,0 –

=28 Sénégal 45,0 –

=28 Yémen 45,0 –

=37 Bangladesh 40,0 –

=37 Rép, Dém, Du Congo 40,0 –

=37 Géorgie 40,0 -10,0

=37 Uruguay 40,0 –

=41 Arménie 35,0 –

=41 Bosnie-Herzégovine 35,0 -5,0

=41 Egypte 35,0 –

=41 Haïti 35,0 –

=41 Liban 35,0 –

=41 Maroc 35,0 –

=41 Népal 35,0 –

=41 Vietnam 35,0 +5,0

49 Sri Lanka 30,0 –

=50 Argentine 25,0 –

=50 Jamaïque 25,0 –

=50 Thaïlande 25,0 –

=50 Turquie 25,0 –

54 Vénézuela 20,0 –

55 Trinidad et Tobago 15,0 –

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Structure institutionnelles de soutien (Représente 50 % de l’indice global)

Classement Pays Note Evolution

1 Pérou 85,0 +15,0

2 Bolivie 80,0 +10,0

=3 Arménie 65,0 +5,0

=3 Pakistan 65,0 +10,0

=5 Bosnie-Herzégovine 60,0 +10,0

=5 Chili 60,0 +5,0

=5 Colombie 60,0 –

=8 Equateur 55,0 –

=8 Salvador 55,0 –

=8 Ghana 55,0 +10,0

=8 Inde 55,0 +15,0

=8 Kenya 55,0 –

=8 Mexique 55,0 –

=8 Panama 55,0 –

=15 Brésil 50,0 –

=15 Nicaragua 50,0 –

=15 Philippines 50,0 +5,0

=15 Uruguay 50,0 –

=19 Cambodge 45,0 +10,0

=19 République Dominicaine 45,0 –

=19 Paraguay 45,0 -5,0

=22 Guatemala 40,0 +5,0

=22 Honduras 40,0 –

=22 Indonésie 40,0 +5,0

=22 Jamaïque 40,0 +5,0

=22 Nigéria 40,0 –

=22 Rwanda 40,0 –

=28 Argentine 35,0 –

Classement Pays Note Evolution

=28 Azerbaïdjan 35,0 +5,0

=28 Costa Rica 35,0 –

=28 Liban 35,0 –

=28 Maroc 35,0 –

=28 Mozambique 35,0 –

=28 Tanzanie 35,0 –

=28 Trinidad et Tobago 35,0 +5,0

=28 Ouganda 35,0 –

=28 Vénézuela 35,0 –

=38 Bangladesh 30,0 +5,0

=38 Géorgie 30,0 -10,0

=38 République Kyrgyze 30,0 -5,0

=38 Mongolie 30,0 +5,0

=38 Népal 30,0 +10,0

=38 Sri Lanka 30,0 –

=38 Thaïlande 30,0 +10,0

=38 Turquie 30,0 –

=46 Egypte 25,0 -10,0

=46 Haïti 25,0 +5,0

=46 Sénégal 25,0 +5,0

=46 Tadjikistan 25,0 -5,0

=50 Cameroun 20,0 –

=50 Chine 20,0 +5,0

=50 Rép, Dém, du Congo 20,0 –

=50 Madagascar 20,0 +10,0

=50 Yémen 20,0 –

55 Vietnam 10,0 –

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Stabilité(Facteur d’ajustement, qui réduit la notation des Structures institutionnelles de soutien de 25 % en tenant compte de la stabilité politique)

Classe- Pays Note Facteurment d’ajustement

1 Costa Rica 92,5 -1,88 %

2 Chili 90,0 -2,50 %

=3 Brésil 87,5 -3,13 %

=3 Uruguay 87,5 -3,13 %

5 Indonésie 85,0 -3,75 %

6 Salvador 82,5 -4,38 %

=7 Colombie 80,0 -5,00 %

=7 Jamaïque 80,0 -5,00 %

=7 Mexique 80,0 -5,00 %

=7 Panama 80,0 -5,00 %

=7 Trinidad et Tobago 80,0 -5,00 %

=12 Ghana 77,5 -5,63 %

=12 Guatemala 77,5 -5,63 %

=12 Mongolie 77,5 -5,63 %

=12 Mozambique 77,5 -5,63 %

=12 Tanzanie 77,5 -5,63 %

=17 Chine 75,0 -6,25 %

=17 République Dominicaine 75,0 -6,25 %

=17 Honduras 75,0 -6,25 %

=17 Pérou 75,0 -6,25 %

=17 Turquie 75,0 -6,25 %

=22 Argentine 72,5 -6,88 %

=22 Philippines 72,5 -6,88 %

=22 Rwanda 72,5 -6,88 %

=25 Bosnie-Herzégovine 70,0 -7,50 %

=25 Haïti 70,0 -7,50 %

=25 Maroc 70,0 -7,50 %

=25 Sénégal 70,0 -7,50 %

Classe- Pays Note Facteurment d’ajustement

=29 Arménie 67,5 -8,13 %

=29 Bolivie 67,5 -8,13 %

=29 Cambodge 67,5 -8,13 %

=29 Kenya 67,5 -8,13 %

=29 Népal 67,5 -8,13 %

=29 Nigéria 67,5 -8,13 %

=29 Pakistan 67,5 -8,13 %

=36 Cameroun 65,0 -8,75 %

=36 Equateur 65,0 -8,75 %

=36 Géorgie 65,0 -8,75 %

=36 Liban 65,0 -8,75 %

=40 Azerbaïdjan 62,5 -9,38 %

=40 Tadjikistan 62,5 -9,38 %

42 Sri Lanka 52,5 -11,88 %

=43 Paraguay 47,5 -13,13 %

=43 Vénézuela 47,5 -13,13 %

45 Thaïlande 45,0 -13,75 %

46 Nicaragua 42,5 -14,38 %

=47 Bangladesh 40,0 -15,00 %

=47 Rép, Dém, du Congo 40,0 -15,00 %

49 Inde 37,5 -15,63 %

50 Madagascar 35,0 -16,25 %

=51 République Kirghize 22,5 -19,38 %

=51 Ouganda 22,5 -19,38 %

=51 Vietnam 22,5 -19,38 %

54 Egypte 17,5 -20,63 %

55 Yémen 15,0 -21,25 %

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In Focus

Progrès en matière de fi nance responsableL’intérêt pour la fi nance responsable a nettement augmenté ces dernières années, surtout depuis le début de la crise fi nancière mondiale en 2008. En effet, le surendettement et l’éducation fi nancière, en particulier, ont été identifi és, selon l’enquête Microscope 2012, comme étant les problèmes les plus urgents auxquels doit faire face la fi nance responsable. Comme les institutions de microfi nance (IMF) ne peuvent assumer individuellement la charge complète de l’inclusion fi nancière et offrir toute sorte de produits fi nanciers à toute sorte de consommateurs potentiels1, l’inclusion fi nancière est essentiellement déterminée par les autorités de réglementation et les responsables de la politique économique qui façonnent l’ensemble du secteur fi nancier du pays. Cependant, les IMF et les autorités de réglementation ne sont que quelques-unes des parties intéressées. En effet, le nombre d’acteurs fi nanciers responsables s’est multiplié de sorte qu’il inclut non seulement les autorités de réglementation et les IMF, mais aussi une grande variété d’entités, y compris les organisations à but non lucratif, les banques, les donateurs, les investisseurs et les agences de notation, entre autres.

Les autorités de réglementation ont depuis longtemps reconnu l’importance de la protection des clients et ont récemment fait d’importants progrès en matière de normes et de lignes directrices, fruits d’expériences sur le terrain. Par exemple, l’ Association of Supervisors of Banks of

the Americas (ASBA—Association des contrôleurs de banques des Amériques) a récemment terminé une analyse de la protection responsable du client dans les Amériques, en se focalisant sur ceux qui ont le mandat légal et ceux qui renforcent son application. Au niveau mondial, l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AIF) est un réseau de décideurs fi nanciers issus d’économies en voie de développement et émergentes traitant, entre autres, des aspects réglementaires de la fi nance responsable. De telles initiatives montrent l’importance d’aller au-delà des normes et des lignes directrices internationales pour se concentrer sur les questions d’organisation pratiques et sur la façon de placer la fi nance responsable dans le programme de chaque pays. Ainsi, les investisseurs et les donateurs ont un rôle à jouer, la fi nance responsable devant devenir un élément des programmes nationaux.

De nombreuses initiatives importantes pour développer la fi nance responsable et l’inclusion fi nancière ont été lancées. En particulier, la Smart Campaign pour promouvoir une fi nance responsable, initiée en 2008-09, a reçu un large soutien pour son travail pilote visant à promouvoir sept principes : la prévention du surendettement (par exemple, les fl ux de trésorerie et bureaux de crédit), la transparence (par exemple les taux d’intérêt et autres information pertinente, mais sans tenir compte des coûts de transaction) ; la tarifi cation responsable (par exemple l’abordabilité pour le client), le traitement juste et respectueux du client (par exemple, des règles de comportement du personnel et des règles en matière de remboursement du prêt en particulier

1. Les institutions fi nancières individuelles, même dans la microfi nance, ont tendance à connaitre les plus grandes réussites lorsqu’elles se spécialisent dans des produits spécifi ques et des niches commerciales.

Cet article a été préparé par Robert Vogel (Consultant indépendant), et contribution du MIF, de la CAF et de l’IFC.

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lorsque des problèmes échappent au contrôle du client) ; la confi dentialité des données des clients et des mécanismes de résolution des plaintes. Un septième principe de la conception et de l’exécution appropriée de produits a été ajouté en 2011 pour mettre l’accent sur les produits au-delà du crédit (en particulier l’épargne et l’assurance)2. Quelques 2 800 entités ont adopté la Smart Campaign, la plus grande partie étant des IMF (environ 900), avec le plus haut taux de participation parmi les investisseurs (environ 140), le reste comprenant les individus et organisations de soutien.

Les principes de fi nance responsable de la Smart campaign ont été également intégrés dans les « Standards universelles de gestion de la performance sociale », créés par le Social Performance Task Force (SPTF).3 Ce groupe de travail a élaboré un ensemble de normes de gestion à appliquer à toutes les IMF qui recherchent un double résultat, basé sur une consultation large du secteur conformément à la SPTF. L’objectif de base

est aussi d’accroître l’inclusion fi nancière en se focalisant sur les commentaires des clients, créant ainsi plus de bénéfi ces pour le client tout en réduisant la vulnérabilité de celui-ci. Les indicateurs sont conçus non seulement pour guider les IMF, mais aussi pour servir les parties prenantes, y compris les donateurs, les investisseurs, les évaluateurs et les auditeurs et les réseaux. Alors que la plupart des normes semblent très utiles pour le comportement du conseil d’administration, de l’équipe de direction et des employés dans le traitement des clients (et dans le traitement des employés eux-mêmes), certaines exigences spécifi ques pourraient être considérées comme trop restrictives, telles que celles portant sur les produits et leur livraison, ainsi celles relatives à la structure du fi nancement. Certaines normes pour des cibles sociales et des indicateurs sont controversées, car elles nécessiteraient un rassemblement coûteux de l’information afi n de mesurer l’impact sur les clients.

Les Principes pour les Investisseurs en Finance

2. Alors que l’assurance est souvent mentionnée comme un autre produit important pour l’inclusion fi nancière, les IMF ne peuvent que vendre des assurances souscrites par d’autres parce que leur clientèle n’est pas typiquement suffi samment diversifi ée pour permettre la mise en commun effi cace des risques.

3. Voir les Standards universelles de gestion de la performance sociale sur le site web http://sptf.info/universal-standards/universal-standards

Le Microscope a été créé pour attirer l’attention sur comment, individuellement, les pays approchent les conditions clés pour la microfi nance et, en effet, beaucoup d’indicateurs du Microscope se rapprochent énormément des éléments clés de la fi nance responsable. Ainsi, l’indicateur 7 examine la transparence du taux d’intérêt en profondeur y compris si le taux d’intérêt est calculé sur le montant du prêt initial ou sur le solde dégressif, les frais supplémentaires ou les commissions, si la divulgation est compréhensible aisément, et si la divulgation est requise ou volontaire. L’indicateur 8 couvre de façon similaire la résolution des litiges, un autre élément clé de la fi nance responsable, se concentrant sur les coûts et la rapidité du processus. Quant à l’indicateur 9, il couvre dans quelle mesure les bureaux de crédit correspondent aux normes de la fi nance responsable et par là-même aident à éviter le surendettement.

Beaucoup des autres indicateurs du Microscope sont liés à la fi nance responsable de façons indirectes, mais néanmoins importantes. Ainsi, l’indicateur 10 évalue dans quelle mesure les transactions fi nancières par l’intermédiaire d’agents (par exemple les téléphones portables, les point-services, etc.) sont permises par la politique et le cadre réglementaire d’un pays. Ce cadre peut aider à promouvoir une plus grande inclusion fi nancière et aider ainsi à

réaliser le principe de la Smart campaign de « délivrer et concevoir le produit approprié ». Bien que l’indicateur 6, qui couvre la transparence de la comptabilité, ne mène pas directement à la fi nance responsable, il fournit une base essentielle pour une gouvernance adéquate, un élément clé de la fi nance responsable.

Les autres indicateurs du Microscope (les cinq premiers) concernent l’environnement réglementaire pour la microfi nance. En dépit de l’inquiétude affi chée par la fi nance responsable en matière de tarifi cation responsable, l’indicateur 1 du Microscope donne un fort soutien à la tarifi cation concurrentielle (contrôles du taux d’intérêt et prêt subventionné par le gouvernement sont comptés négativement). Les indicateurs restant, 2-5, traitent principalement de la pertinence de la réglementation et de la surveillance étant donné les caractéristiques particulières des IMF, avec une attention spécifi que portée à la collecte de dépôts. De plus, les dépôts ne sont pas simplement un produit supplémentaire pour l’inclusion fi nancière puisqu’ils nécessitent une réglementation et surveillance prudentielles aptes à gérer les risques auxquels font face les dépositeurs et le système fi nancier en général, et qu’ils représentent aussi, potentiellement, la principale source de fonds pour l’activité

de prêt.

La Finance responsable dans le Microscope

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Inclusive (Principles for Investors in Inclusive Finance—PIIF), dont la mise en œuvre a commencé en 2011, s’adressent aux investisseurs plus qu’aux IMF et aux décideurs politiques.4 Les PIIF tombent sous les Principes pour des Investisseurs Responsables (PIR) qui ont été instaurés en 2005, et qui précèdent donc la plupart des activités organisées relatives à la fi nance responsable. Les PIIF et PIR se concentrent sur les investisseurs, les PIIF se focalisant plus spécifi quement sur la fi nance inclusive et les investisseurs travaillant au développement de l’accès aux services fi nanciers en ciblant particulièrement les moins nantis. Les deux supposent également que la bonne gestion d’entreprise est acquise et que l’accent n’est plus sur l’établissement et la mise en place.

Quel est l’impact de ces initiatives jusqu’à présent ? Les statistiques suggèrent que tandis que les IMF font des progrès, il y a encore une marge pour améliorer la mise en œuvre des pratiques de fi nance responsable, en adaptant des normes globales, telles que la conception de produits et de processus transparents, et la formation des employés. Le Microfi nance Information Exchange (MIX), la principale source de données auto-répertoriées des entités impliquées dans la microfi nance pendant plus de vingt ans, a mené une récente enquête auprès de 405 entités. Selon l’enquête,5 près de 80 % des entités intègrent les performances sociales dans leurs plans stratégiques et commerciaux, mais seuls 20 % ont des comités établis responsables de la performance sociale. L’attention aux indicateurs de la SMART campaign varie également largement, avec près de 70 % des IMF se focalisant sur le surendettement et une tarifi cation responsable et transparente, tandis que seules 40 % d’entre elles couvrent des pratiques de collecte appropriées, un comportement éthique des employés et une résolution des litiges. Par ailleurs, si les objectifs sociaux tels que faire sortir les clients de la pauvreté sont importants pour plus de 80 % des IMF, seules 10 % d’entre elles pouvaient fournir des informations dans ce sens. Une meilleure compréhension du comportement du consommateur et une meilleure prise de

conscience du consommateur devraient également renforcer les efforts faits par les autorités de réglementation et les initiatives ascendantes jusqu’à présent. L’après-crise fournit à la fois un défi et une opportunité pour les leaders mondiaux de faire des efforts plus concertés en faveur d’un progrès de la fi nance responsable.

Analyses préliminaires empiriques : Le Microscope sur l’environnement économique de la microfi nance

Depuis ses débuts en 2007, le Microscope a joué un rôle unique en ce qu’il est le seul index annuel disponible publiquement, et dorénavant global, ayant pour objet l’environnement économique de la microfi nance. La principale prémisse de l’étude était de saisir les éléments clés de l’environnement de la microfi nance utilisant des indicateurs de données qualitatives qui mesurent l’environnement économique. Pour tester la validité de cette approche, une analyse régressive fut complétée au printemps 2012, utilisant les données du Microscope global de 2011. Les indicateurs de résultat utilisés pour valider l’index ont inclus la pénétration de la microfi nance, mesurée par le nombre d’emprunteurs en tant que fraction de la population totale et ensuite de la population pauvre, avec des mesures supplémentaires basées sur la taille des portefeuilles de prêts des institutions de la microfi nance. Les résultats de la Microfi nance au niveau des pays et des institutions furent dérivés de données fournies par le Microfi nance Information eXchange (MIX). Des mesures supplémentaires relatives à la pénétration de la microfi nance par pays furent fournies par l’Economist Intelligence Unit (EIU). Les régressions furent établies pour un grand nombre de variables supplémentaires qui pourraient affecter les résultats de la microfi nance, notamment des variables macroéconomiques, des mesures de la qualité institutionnelle, des mesures de la qualité

Cet article a été préparé par l’IFC

4. Voir les Principes pour l’investissement responsable sur le site web http ://www.unpri.org/principles/

5. Voir « Reporting et Gestion de la Performance Sociale : Etat des Lieux—Etude de 405 IMF ayant communiqué leurs données sociales au MIX en 2009-2010 » MicroBanking Bulletin MIX, juillet 2011.

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globale de l’environnement économique et des mesures concernant le développement de l’industrie bancaire formelle. Les régressions à l’échelle des IMF basées sur des données MIX incluent des variables de contrôle pour des caractéristiques des IMF (taille, type d’organisation, méthodes de prêts) et incluent des variables nominales régionales. Les coeffi cients signifi catifs pour le Microscope (et ses composants) expliquent donc les variations des résultats de la microfi nance au-delà de ceux expliqués par le jeu extensif des variables de contrôle. Les principales conclusions de l’analyse sont les suivantes :

l Les pays ayant un cadre institutionnel solide pour la microfi nance (tel que défi ni par le Microscope) ont tendance à atteindre un nombre plus élevé d’emprunteurs que les pays ayant des conditions institutionnelles plus faibles. Ce constat est particulièrement vrai pour les pays avec une réglementation en matière de tarifi cation transparente et de bons mécanismes de règlement des litiges. Les régressions de la catégorie structure institutionnelle ont démontré qu’il existe une forte corrélation entre les variables « en entrée » pour le Microscope et les variables « résultats » collectées. Grâce, principalement, aux indicateurs de la catégorie de structure institutionnelle, l’ensemble du Microscope est signifi cativement et positivement associé aux variables de pénétration au niveau des pays (c’est-à-dire le nombre des emprunteurs des IMF en tant que pourcentage de la population totale, et de la population pauvre), la taille moyenne du portefeuille de prêts des IMF au niveau des pays (à partir du MIX), et la taille globale du portefeuille de prêts des IMF individuelles (également du MIX). Les indicateurs de protection des clients du Microscope sont également associés à des tailles moyennes des prêts plus grandes et la baisse des parts de prêts douteux au niveau des IMF.

l La capacité de réglementation est également positivement associée à des mesures de

pénétration de la microfi nance et à la taille des prêts. D’autres indicateurs mesurant la force et la qualité de la réglementation de la microfi nance ne semblent pas aussi fortement corrélés avec la pénétration, ce qui suggère une association minimale avec le développement du secteur de la microfi nance.

l L’amélioration des cadres réglementaires est corrélée positivement avec la taille des prêts plus importants, la diversité de genre dans la clientèle et une baisse des parts de portefeuilles à risque. Cependant, cette relation n’est pas causale, car la croissance de la taille des prêts, la base de clients et la réduction de risque pourraient conduire à des réformes de la réglementation tout comme être le résultat d’une réforme positive.

Les recherches futures devront utiliser des approches d’estimation des variables instrumentales pour explorer quelques-unes des associations trouvées jusqu’à présent plus en détail, et devront voir si elles doivent être interprétées comme des relations de cause à effet. Autrement dit, est-ce que l’amélioration des notes de l’indice mène à des gains de pénétration et à l’amélioration d’autres résultats de la microfi nance, ou est-ce que l’amélioration des notes de l’indice est le résultat d’une meilleure performance et d’une plus grande pénétration ? Si la première affi rmation est exacte, les décideurs politiques pourraient poursuivre plus activement l’amélioration de l’environnement économique de la microfi nance. Si la deuxième affi rmation est défendue, les conseils politiques pourraient être adaptés afi n de s’assurer que l’environnement économique, en particulier les composantes liées à la réglementation et la surveillance, soient bien adaptées au niveau de développement du secteur de la microfi nance dans un pays. Tout au moins, ces associations signifi catives indiquent que le Microscope 2011 effectue correctement un suivi de la variation du développement de la microfi nance dans les pays et les institutions.

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La section suivante fournit un bref profi l de l’environnement économique du marché de la microfi nance et indique les changements clés depuis l’année dernière pour chacun des 55 pays de cette étude. Les pays sont présentés en ordre alphabétique et organisés par région. Chaque profi l de pays est présenté en deux parties : la première partie contient une brève présentation du secteur de la microfi nance du pays et la deuxième partie met en évidence les changements clés depuis l’année dernière. Veuillez noter que l’information choisie pour les profi ls par pays se veut un aperçu

général, et n’est pas destinée à fournir une description complète de l’environnement légal ou représenter un compte-rendu exhaustif de toutes les activités récentes. Pour une analyse en profondeur et le détail des réglementations, veuillez visiter le tableau « profi l par pays » du modèle Excel, disponible gratuitement aux adresses www.eiu.com/microscope2012, www.fomin.org, www.caf.com/en/msme et www.ifc.org/microfi nance.

Microscope : profi ls par pays

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Asie de l’Est et du Sud

■ Bangladesh

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l L’Autorité de régulation du microcrédit (ARM) réglemente les ONG-IMF enregistrées en vertu de cinq lois différentes. Même si la loi de l’ARM concerne également les coopératives, elles n’ont pas été incluses dans son champ d’application. Les banques sont réglementées par la Banque du Bangladesh (la banque centrale). Grameen Bank, l’IMF la plus grande du pays, est réglementée par une loi différente, instituant le Projet Grameen Bank en tant que banque spécialisée depuis 1983. l L’ARM octroie les licences des ONG-IMF. En janvier 2011, elle a émis un ensemble détaillé de réglementations pour les opérations de microcrédit. Le Bangladesh n’a pas de politique publique en matière de microfi nance. Un taux d’intérêt plafonné à 27 % (sur la base d’un amortissement dégressif) peut être appliqué aux prêts de microcrédit. l La microfi nance est bien implantée et le marché continue de grandir malgré une pénétration du marché exceptionnellement forte. Le Bangladesh est le siège des trois plus grands fournisseurs de MF au monde—Grameen Bank, BRAC et ASA. Les dix IMF principales représentent près de 90 % de l’épargne totale et plus des quatre-cinquièmes du total des prêts.l En dehors de la Grameen Bank et conformément aux réglementations courantes, les IMF ne peuvent pas utiliser les dépôts publics. Ceci divise le marché en trois : la Grameen Bank (qui a plus d’épargnants que de prêteurs) ; des pourvoyeurs de microfi nance tels que BRAC et ASA, qui dépendent fortement des fi nancements auprès des banques commerciales ; et enfi n, les IMF qui dépendent des prêts du prêteur en gros soutenu par des donateurs PKSF (Palli Karma Sahayak Foundation).l Le manque de bureaux de crédit effi caces et une

interdiction de la collecte des dépôts par les IMF ont restreint la croissance du secteur. Parallèlement, une forte demande d’épargne insatisfaite persiste dans les zones rurales. Ceci a conduit à l’émergence d’institutions d’épargne douteuses, illégales et non-réglementées. Tant l’ARM que le gouvernement ont redoublé récemment leurs efforts pour enrayer ces institutions illégales.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l La bataille entre le gouvernement et la Grameen Bank, l’institution fondée par le pionnier du microcrédit Muhammad Yunus, était encore en cours à la mi-2012. Sans fondement légal apparent, le gouvernement a bloqué les décisions du conseil d’administration de la Grameen qui permettaient à M. Yunus d’être à la tête du comité pour trouver son successeur. Tout ceci continue de soulever des questions sur l’attitude du gouvernement vis-à-vis de l’ensemble du secteur. Toutefois, les dommages pour les emprunteurs ont été minimaux, et la Grameen semble fonctionner normalement. Les participants du secteur craignent cependant une nouvelle ingérence gouvernementale. Ainsi, le gouvernement prévoit de renforcer les critères d’inscription des ONG.l Il n’y a pas eu de changements réglementaires depuis que l’Autorité de régulation du microcrédit a publié un corpus législatif complet en janvier 2011. Un taux d’intérêt plafond de 27 % est resté en place. Le plafond ajouté aux pressions des coûts généraux dans un environnement à forte infl ation ont forcé les IMF à prendre des mesures pour devenir plus effi caces et améliorer la qualité de leur portefeuille. De nombreuses IMF ont ainsi augmenté l’importance de leurs prêts, développement qui, pour les praticiens, risque de réduire l’accès fi nancier aux pauvres.l Au cours du premier trimestre 2012, l’Autorité de régulation du microcrédit a annulé une douzaine de licences d’IMF, apparemment pour cause de malversations fi nancières. Le gouvernement cherche également à encourager l’ARM à désigner les administrateurs des IMF en

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diffi culté. Cette action est motivée, d’une part, par le souhait de l’autorité de réglementation d’améliorer les pratiques de gouvernance, mais elle est aussi, d’autre part, infl échie plus largement par l’inquiétude générale du Ministère des fi nances en ce qui concerne l’argent passant par les ONG-IMF, qui pourrait être utilisé à des fi ns illégales. l En septembre 2011, la Banque du Bangladesh publia des lignes directrices concernant les services fi nanciers mobiles pour les banques. Ces lignes directrices établissent un cadre réglementaire pour les services fi nanciers mobiles. Dans le cadre de ces nouvelles règles, les paiements via la microfi nance sont l’un des nombreux services pouvant être autorisés par la banque centrale. En pratique, aucune IMF n’a été autorisée à offrir des services de transfert d’argent par les biais des téléphones mobiles. l La médiocre transparence des prix n’est pas un problème majeur au Bangladesh. Les institutions de microfi nance sont tenues de déclarer leurs taux d’intérêt basés sur une méthode de taux décroissant, datant de juillet 2011. La concurrence est intense et les clients connaissent la structure des taux d’intérêt et l’organisme ayant les taux les plus compétitifs.

■ Cambodge

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Bien que le lendemain de la crise fi nancière globale ait conduit à une forte hausse des défauts de paiement, le PAR (Portefeuille à Risque) moyen du Cambodge atteignait, en mai 2012, seulement 0,22 %, ce qui suggère que les craintes que le surendettement multiple conduirait à une crise ne se sont pas réalisées. l A ce jour, il n’y a pas de réglementations pour la banque mobile ou pour la micro-assurance au Cambodge. l Un mouvement de consolidation parmi les 30 membres de l’Association de Microfi nance du Cambodge a été discuté pendant un certain temps, le marché semblant saturé, mais les dirigeants des

IMF interviewés disent préférer grandir selon un modèle de croissance interne, plutôt que d’acquérir d’autres institutions.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Deux nouvelles IMF ont obtenu des licences en 2011, contre six en 2010. La Banque Nationale du Cambodge (la banque centrale) demeure ouverte à l’octroi de licences à de nouvelles institutions, mais le marché étant saturé, on observe un ralentissement des investissements complètement nouveaux. l Des membres de l’Association de Microfi nance du Cambodge ont signé un accord concernant le Bureau du Crédit du Cambodge, mais quelques préoccupations demeurent au sujet des frais d’utilisation, laissant des doutes sur l’effi cacité du futur bureau de crédit. l L’intensifi cation de la concurrence, l’amélioration de l’effi cacité et une transparence de la tarifi cation renforcée continuent de faire pression à la baisse sur les taux d’intérêt des banques. Selon un rapport, Transparence de la microfi nance (MF Transparency), publié en novembre 2011, le taux d’intérêt mensuel moyen sur les micro-prêts a diminué de 3,38 % à 2,99 % pour les prêts en riels cambodgiens et de 2,71 % à 2,26 % pour les prêts en dollars américains entre 2005 et 2009.

■ Chine

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Bien que la diffusion du crédit rural devienne une priorité croissante pour le gouvernement, la microfi nance n’en est qu’à ses débuts en Chine ; elle inclut de nombreuses institutions : 4 300 Entreprises de Microcrédit (EM), crédit uniquement, qui font quelques petits prêts ; 635 banques municipales et de village (BMV), qui fonctionnent comme de petites banques ; des coopératives de crédit rural (CCR),des banques commerciales rurales (BCR) et des banques

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coopératives rurales (BR), soit 2 667 au total, qui offrent des services fi nanciers (généralement limités) dans les campagnes ; il existe aussi des banques commerciales à plus petit niveau ayant une portée plus importante ; ainsi que des institutions dérèglementées à l’image des ONG et des Fonds Coopératifs de Village (FCV).l Les aptitudes en termes de réglementation de la Banque populaire de Chine (la Banque centrale) et de la Commission de Régulation Bancaire de Chine (CBRB) sont relativement fortes, aussi les institutions qui tombent sous leur autorité sont bien réglementées. Les ressources pour réglementer les IMF, comparées à celles dévolues pour le principal secteur bancaire, sont limitées. Les entreprises de microcrédit (MCC) sont surveillées par les bureaux gouvernementaux en charge des fi nances pour les provinces, dont l’effi cacité est beaucoup plus faible et varie en fonction des régions. Les ONG et les FCV, qui comprennent une petite part de la totalité du secteur microfi nancier, sont sujets à peu de surveillance, mais ne peuvent pas accepter de dépôts et ne représentent aucun risque systémique. l Les réglementations pour les EMC instaurent des limitations signifi catives, aussi bien au niveau géographique qu’en matière de propriété, freinant du même coup les économies d’échelle ou d’envergure. Par conséquent, la concurrence est limitée. Les banques commerciales sont encouragées à se limiter à la fi nance pour les petites et moyennes entreprises, mais l’intérêt est limité. Le gouvernement se concentre sur l’expansion de la couverture du crédit rural à travers la mise en place de plus d’IMF réglementées par la CBRB dans des régions où le secteur bancaire est peu ou non développé.l Les normes de transparence au regard des coûts et des taux d’intérêts varient substantiellement entre les IMF en Chine, et il y a peu de planifi cation au niveau sectoriel susceptible de pallier ce problème. Il n’y a aucune exigence de diffusion standardisée dans les publicités de produits au regard des coûts et des frais autre que le taux d’intérêt, et des taux effectifs annuels ; de même, il

n’y a aucune exigence de distinction entre taux fi xes et décroissants. Toutefois, généralement, les IMF réglementées par la CBRB sont transparentes en ce qui concerne leurs prêts et frais.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Le gouvernement encourage une plus large diffusion du prêt rural, à travers l’établissement d’entités réglementées. Il reste à augmenter le nombre de BMV dans les zones rurales, bien que ceux-ci ne fassent pas nécessairement du micro-prêt.l Le nombre d’EMC a augmenté spectaculairement en 2011, mais l’augmentation du nombre d’institutions ne signifi e pas nécessairement l’augmentation du microcrédit, puisque la majorité de celles-ci se restreignent aux prêts aux petits commerces, plutôt que de se consacrer à la microfi nance rurale au sens traditionnel. l Quelques bureaux fi nanciers locaux du gouvernement, qui supervisent les EMC, ont considérablement amélioré leur effi cacité grâce à une synergie en se rassemblant et en partageant les informations entre les institutions de différentes villes. Ceci reste néanmoins circonscrit au niveau de la province.

■ Inde

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l La Banque de Réserve de l’Inde (BRI, la banque centrale) réglemente deux types d’institutions qui sont engagées dans des activités de microfi nance : les banques et les NBFC-IMF. A la suite de la crise en Andrah Pradesh (AP), la BRI a institué des modifi cations quant à la réglementation qui ont temporairement stabilisé ce secteur. La BRI reconnaît que son rôle n’est pas seulement de réglementer mais également de développer la microfi nance et s’attache à ce que la microfi nance soit défendue politiquement sous l’égide du gouvernement national.l Le Projet de loi de microfi nance a été mis en

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attente au Parlement depuis 2007. Le Projet de loi des institutions de microfi nance (Développement et réglementation) permet, entre autres, d’ouvrir les restrictions de collecte de dépôt pour les ONG-IMF, mais la libéralisation va probablement être limitée et contrôlée de près.l Le fi nancement de la microfi nance indienne est dominé par la dette commerciale. Les IMF ont payé lourdement pour leur dépendance envers les fonds des banques commerciales. Leur part des fonds totaux collectés est tombée à 69,2 % en 2011, tandis qu’en 2008 un pic de 80 % fut atteint.l Sous l’impulsion d’amendements proposés pour modifi er la Loi de microfi nance, la BRI deviendrait seule responsable de la réglementation, de l’enregistrement et de la surveillance des activités de microfi nance des ONG-IMF et des groupes informels d’entraide de plus de 20 membres. Cela dit, la BRI devra déléguer la supervision car trop peu de personnes sont disponibles. l Les bureaux de crédit ont commencé à faire une différence en repérant les clients ayant contracté des prêts multiples. Ils demeurent un outil ineffi cace dans la lutte contre le problème de surendettement dès lors qu’il y a de nombreuses sources informelles de fi nancement qui ne sont pas couvertes par les bureaux de crédit. l La structure régulatrice n’offre pas un système de résolution des confl its dans le secteur de la microfi nance. Cependant, la crise en AP a déclenché des mesures pour l’amélioration de la protection des clients. Le Comité Malegam, un programme pour la future réglementation de la BRI dans le secteur de la microfi nance, recommande la mise en place d’un médiateur auprès duquel les emprunteurs lésés pourraient se tourner. Certaines IMF ont nommé un médiateur, mais il n’existe pas un système suffi samment complet et contraignant auquel tous les consommateurs peuvent avoir recours.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Un an après son lancement formel, le gouvernement indien a commencé à déployer un nouveau programme de réduction drastique de la

pauvreté, le Projet national d’amélioration des moyens de subsistance en milieu rural (NRLP—National Rural Livelihoods Mission). Le programme a comme défaut de promouvoir une concurrence injuste de la part des programmes de subventions publiques sur un marché qui, jusqu’à présent, s’est reposé sur des arrangements basés sur le marché. L’objectif général du plan est d’atteindre les 70 millions de ménages au-dessus du seuil de pauvreté dans 600 districts, recouvrant 250 000 gram panchayats (unités locales d’autogestion) d’ici mars 2018. Les acteurs du secteur attendent du programme NRLP d’avoir un impact important sur les fonds privés de microfi nance. l Des expériences couronnées de succès de plusieurs programmes à grande échelle de moyens de subsistance pour le monde rural, qui formaient les fondements de la NRLM, ont créé de nouveaux clients dans le secteur de la microfi nance. Ces programmes ont encouragé diverses institutions fi nancières à travailler avec des SHG afi n d’approfondir et de sensibiliser à la fi nance, notamment l’épargne, le crédit, l’assurance et les pensions. En faisant de l’éducation à la fi nance et de la planifi cation fi nancière un aspect central de la construction des institutions, en mettant l’accent sur l’épargne et l’utilisation de l’épargne, la conception du NRLM vise à s’assurer que l’inclusion fi nancière des pauvres est atteinte de manière responsable et durable.l Depuis le début 2012, le secteur de la microfi nance a commencé à enterrer la crise en AP, ce qui a sévèrement affaibli les opérations des plus grands fournisseurs de MF. En décembre 2011, la BRI a créé une catégorie légale distincte pour les NBFC- IMF afi n d’émettre des normes prudentielles et non-prudentielles et des réglementations en faveur de la protection des clients. Ces dernières réglementations sont complémentaires avec d’autres réglementations mises en place au lendemain de la crise en AP qui ont introduit une défi nition quantitative des prêts de microfi nance, un plafonnement des montants des prêts et du nombre de prêts par client, ainsi qu’un plafonnement des taux d’intérêt et des marges. l En mai 2012, le cabinet approuva un projet de

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loi de microfi nance longtemps retardé. L’avant-projet de loi a encore besoin d’une approbation parlementaire pour être promulgué. Il a été complètement refondu, et, s’il est adopté, aura un impact important sur le secteur de la microfi nance. Il est perçu comme nettement supérieur à la version de 2007 et refl ète les leçons de la crise en AP. Le projet de loi remplacerait de manière décisive la loi AP, une législation étatique qui a en réalité suspendu la microfi nance en Andhra Pradesh, qui empêche encore les IMF de collecter 1 à 2 milliards de dollars américains provenant de prêts non-payés dans l’état, et qui restreint à la fois l’accès des IMF aux fonds bancaires et l’accès des pauvres au crédit et aux services fi nanciers de base.

■ Indonésie

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l L’existence de programmes et d’institutions subventionnés de grande envergure place les IMF privées dans une situation désavantageuse. Les programmes les plus importants sont le Programme national pour l’autonomisation des communautés fi nancé par la Banque Mondiale et celui qu’on nomme l’Agence d’administration des fonds renouvelables (LPDB) mise en place par le Ministère des coopératives, de la fi nance et de l’industrie.l Le marché de la microfi nance est fortement fragmenté et la demande de micro-prêts dépasse l’offre. Ceci a permis aux opérateurs privés de prospérer malgré la forte implication de l’Etat dans la fi nance rurale. La banque privée ayant l’unité de MF à la plus forte croissance est la Banque Tabungan Pensiunan Nasional (BTPN). l Les banques et autres institutions fi nancières sont libres de fi xer les taux d’intérêt des prêts, et ne font pas face à la documentation excessive et les ratios de solvabilité ne sont pas excessifs. l Les principaux fournisseurs informels de microcrédits sont les coopératives. Les coopératives doivent être enregistrées auprès du

Ministère des coopératives. Le capital requis est de 100 millions de roupies indonésiennes (10 500 dollars américains) afi n d’établir une coopérative d’épargne et de crédit. Les coopératives ne sont pas réglementées ou supervisées de près, et leurs tailles les empêchent de jouer un rôle plus important en tant que pourvoyeur de MF. l Les normes prudentielles, les principes pour « connaître son client » et les exigences en matière de lutte contre le blanchiment d’argent auxquels les banques fournissant les produits de MF doivent faire face sont les mêmes que celles rencontrées par toutes les banques du pays. Les IMF informelles ne sont pas soumises à ces normes, ont très peu de surveillance et font face à peu de restrictions sur l’acceptation des dépôts.l La Banque d’Indonésie (BI, la banque centrale) a un système de réglementation pour l’argent électronique. Cependant, une limite de 5 millions de roupies indonésiennes (520 dollars américains) sur les cartes électroniques et les téléphones mobiles a sévèrement restreint l’usage d’argent électronique. La banque mobile et électronique s’est étendue, mais reste limitée. l Il n’y a pas de dispositif en place quant à la résolution effi cace de confl its pour les emprunteurs de la microfi nance. Cependant, il y a eu un certain nombre de cas juridiques très médiatisés impliquant des détenteurs de cartes de crédit et des banques émettrices. Ces cas ont contribué à sensibiliser davantage le public aux droits des consommateurs et a abouti à la création d’une Unité des Plaintes des Consommateurs dans la BI. Cet unité ne couvre pas les clients de MF. Il traite les plaintes des consommateurs des banques commerciales et, dans une moindre mesure, celles des banques rurales.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Il y a eu un intérêt accru des investisseurs étrangers d’entrer dans la MF en Indonésie. Les itinéraires varient de l’investissement dans des prestataires privés, comme la Banque Tabungan Pensiunan Nasional (BTPN), à l’établissement de sociétés de capital-risque. Les raisons citées pour

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expliquer l’intérêt accru des investisseurs tiennent notamment à la demande inexploitée de la MF en Indonésie, et au besoin de fonds investis dans les IMF afi n de diversifi er leurs portefeuilles loin des marchés perçus comme matures ou risqués (en particulier l’Inde).l En octobre 2011, le Parlement a adopté un projet de loi en suspens depuis longtemps, afi n de créer une nouvelle autorité de réglementation fi nancière, l’Autorité des services fi nanciers, connue sous le nom d’OJK (Otoritas Jasa Keuangan). La BI a expliqué que la responsabilité pour la supervision des banques commerciales sera transférée à une autorité de réglementation nouvellement formée, vers la fi n 2014.l Le cadre réglementaire et de supervision de la microfi nance reste en transition. La Banque d’Indonésie réfl échit actuellement à des mesures pour améliorer l’effi cacité du bureau de crédit, mais des avancées concrètes ne sont pas attendues avant la formation de la nouvelle Autorité des Services Financiers. La priorité actuelle de la BI est d’inclure des informations de crédit positif, une initiative critiquée par la plupart des banques commerciales. Dans sa confi guration actuelle, le bureau de crédit n’est pas effi cace pour décourager le surendettement des clients. La BI a conçu un projet de réglementation pour les bureaux de crédit privés, mais il y a une forte opposition politique à la remise du monopole de la BI en matière d’information de crédit à une entité privée.l La publication par la BI de lignes directrices sur la banque à distance et sur les agents est considérée comme imminente. Les lignes directrices fourniraient un cadre pour les transactions fi nancières par le biais d’agents et permettraient aux institutions fi nancières de faire un meilleur usage des technologies existantes. Elles devraient également permettre aux institutions non bancaires d’effectuer des transactions de retrait et de dépôt bancaires.

■ Mongolie

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Les banques commerciales, tout particulièrement Khan Bank et XacBank, sont les principaux fournisseurs de produits microfi nanciers en Mongolie. Khan Bank, par exemple, détient la part du lion du marché de la microfi nance avec plus de 300 000 emprunteurs actifs. De plus petites institutions de microfi nance, à l’instar du Crédit Mongol, ont approximativement 2 000 emprunteurs actifs.l La résolution de confl it ne semble pas poser de problème signifi catif pour les clients ou les institutions de microfi nance. Selon de nombreux experts, les lois fi duciaires mongoles sont adaptées et les tribunaux civils sont effi caces dans la mesure où ils règlent, si nécessaire, les confl its entre les IMF et les clients. l La plupart des prêts microfi nanciers continue de s’effectuer via des canaux traditionnels tels que les branches de banques et les ATM. Des banques plus importantes, comme Khan Bank ou XacBank, cependant, sont en train de développer des services bancaires mobiles afi n de faciliter l’accès à des services fi nanciers pour tous les clients, dans l’ensemble du pays.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Peu de choses ont changé depuis l’année dernière en matière de microfi nance en Mongolie. La Mongolie est, de façon croissante, attractive pour les compagnies minières étrangères, ce qui a, par conséquent, provoqué une augmentation de l’infl ation et entrainé des critiques grandissantes de la part des citoyens.l Les ATM et les branches des IMF, qu’elles soient importantes ou non, continuent de se développer à travers le pays, bien que la majorité des ATM et des branches soient localisés dans les centres villes. l Le gouvernement mongol reste convaincu de la nécessité de soutenir le développement de la microfi nance, étant donné que les principales banques se concentrent essentiellement sur les

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individus et compagnies minières fortunés et aisés. Un fond de 25 millions de dollars soutient les petites et moyennes entreprises qui peuvent, en Mongolie, éprouver des diffi cultés à obtenir des fi nancements auprès des institutions bancaires importantes.

■ Népal

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Le marché microfi nancier du Népal est nettement fragmenté, avec très peu d’acteurs de taille signifi cative. La fragmentation du marché refl ète la géographie du Népal. Les services de microfi nance sont omniprésents dans la région du Terai, le long de la frontière avec l’Inde et le long des principales autoroutes du pays, mais peu présents, voire absents dans les régions reculées du Népal. l La Banque Nepal Rastra (BNR, la banque centrale) réglemente les banques commerciales, les banques de développement, les compagnies fi nancières et les banques de développement microfi nancier. Elle considère que le Népal a trop de banques et a arrêté de distribuer des licences aux banques à l’exception près des banques de développement microfi nancier. La BNR donne la priorité aux banques de développement microfi nancier souhaitant offrir leurs services dans les régions reculées. Quelques 40 licences sont en attente auprès de la BNR. Deux ont été acceptées depuis 2011. L’IMF a recommandé qu’un moratoire soit lancé en 2011 sur l’extension des licences de banques pour les banques de développement microfi nancier. l La BNR semble remettre en question la possibilité de permettre aux banques de développement microfi nancier, ayant obtenu une license récemment, d’encaisser des dépôts publics. Ainsi, Nirdhan a dû faire face à un refus lorsqu’il a voulu encaisser des dépôts publics dans ses nouvelles branches.l Les principaux pourvoyeurs offi ciels sont les ONG et les banques de développement régional

rurales (BDRR). Ainsi, en juin 2012, l’on dénombra 23 de ces institutions en opération. Si auparavant les BDRR offi ciaient sous la coupe de l’Etat, en réalité, aujourd’hui 4 sur 5 sont privées. L’acteur gouvernemental le plus important est la Banque de Développement de l’Agriculture (BDA), qui fournit le gros des fonds à des coopératives autonomes liées (Coopératives de petits fermiers).l En juin 2012, 38 ONG opéraient en tant qu’intermédiaires fi nanciers et sont actuellement enregistrées auprès de la banque centrale. Celles-ci, tout comme les banques de développement microfi nancier, peuvent collecter des dépôts de leurs clients. Ces ONG ont donc une licence bancaire limitée, qui leur permet quand même d’emprunter auprès des banques commerciales afi n de prêter à des clients. Ces emprunts tombent généralement sous l’égide du portefeuille de prêts au secteur défavorisé obligatoire des banques commerciales. l Les institutions publiques et privées sont réglementées de la même façon. Bien qu’il n’y ait aucune restriction du taux d’intérêt au Népal, le rôle des institutions gouvernementales est de maintenir des taux bas, entre 18 et 24 %.l Un bureau de crédit microfi nancier sera prochainement ouvert en 2012-2013. Il s’agira d’une extension du Bureau d’Information au Crédit (BIC) déjà existant, qui surveillera les institutions de classes A, B et C.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Un moratoire sur les institutions de classes fi nancières A, B et C a abouti à un affl ux de candidatures pour les institutions microfi nancières de classe D. La BNR est en train de mettre en place des applications pour les nouvelles institutions microfi nancières, tout en devant faire face à des pressions des détenteurs de licences existants. Selon l’un des participants du secteur, la BNR semblerait remettre en question sa décision de leur permettre de prendre des dépôts publics. l La BNR a essayé de canaliser plus d’argent dans la microfi nance en augmentant les plafonds de « prêts au secteur défavorisé » pour les institutions

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fi nancières A, B et C de 50 points de base dans sa politique monétaire pour l’année fi scale 2011/2012. La banque centrale a reconnu que l’accès à la microfi nance reste très limité dans les régions de la moitié ouest du Népal. Cela a encouragé les acteurs de la microfi nance à pénétrer ces régions mais avec un succès limité. l Dans sa politique monétaire pour l’année fi scale 2011/2012, la BNR a affi rmé que la mise en place d’une autorité de la microfi nance pour la réglementation, l’inspection et la supervision des IMF serait une priorité dans leur agenda. La Loi de microfi nance, cependant, selon laquelle une autorité de réglementation séparée serait mise en place, est restée lettre morte auprès du parlement. Pendant ce temps, les participants de ce secteur remarquent que la BNR traite de plus en plus les IMF comme des banques commerciales. l Les principes de protection du client sont très peu développés au Népal. Toutefois, quelques IMF ont commencé à revoir leurs politiques. Dès mai 2012, 8 institutions ont approuvé la Smart Campaign, une campagne mondiale ayant pour objectif d’intégrer les pratiques de protection du client dans la culture institutionnelle et les opérations de l’industrie microfi nancière, amorçant un engagement dans la mise en place des principes de protection du client.

■ Pakistan

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Le Pakistan est l’un des rares pays au monde qui a une structure réglementaire et légale séparée pour les banques de microfi nance et est généralement considéré comme ayant l’environnement le plus propice à la microfi nance, que ce soit au niveau régional ou mondial.l La Banque d’Etat du Pakistan (BPS, la banque centrale) oblige toutes les banques de microfi nance à éduquer leurs clients en ce qui concerne les conditions de tous leurs produits et a institutionnalisé une procédure pour gérer les plaintes des clients. De plus, le Réseau de

Microfi nance Pakistanais (RMP), un groupe de 23 des acteurs principaux de tous les types d’institution, a développé un Code de conduite pour la protection des consommateurs qui promeut, en plus de la transparence de la tarifi cation, le traitement digne des clients et un engagement au développement d’un système de résolution des litiges effi cace. Bien que volontaires, tous les membres du RMP ont signé cet engagement et le Fond Pakistanais d’Allègement de la Pauvreté oblige ses partenaires à adhérer à ce même Code. l Les Banques à distance ont connu une croissance importante l’an dernier. Selon la BPS, à la fi n de l’année 2011, plus de 929 000 clients ont été enregistrés comme étant des utilisateurs de portefeuilles mobiles et le nombre de transactions est passé à 20,6 millions, contre 3,5 en mars 2011. La croissance substantielle dans le secteur a été le résultat de modifi cations de la régulation qui ont permis au réseau d’agents de s’étendre. En décembre 2011, il y avait 22 512 agents couvrant 86 % de la totalité des districts, soit une augmentation de 14 % pour le seul quatrième trimestre.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Un amendement de 2012, en faveur de réglementations prudentielles, permet désormais aux BMF de faire des prêts aux microentreprises allant jusqu’à 500 000 PR (5 282$) du moment que ces prêts ne représentent pas plus de 40 % de la totalité du portefeuille de la banque et que la banque s’est vue octroyer une permission de la BPS avant de s’engager dans ce type de prêt.l Récemment, deux BMF à l’échelon de la province qui avaient fait de piètres performances ont été vendues à des nouveaux investisseurs et vont probablement devenir des BMF de taille nationale, soulignant ainsi que l’investissement et la transformation sont encore considérés comme de bons investissements. l La Commission pakistanaise des opérations de bourse (Securities and Exchange Commission of Pakistan—SECP) a commencé à regarder de près

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l’industrie de la microfi nance et a émis un avant-projet de réglementation pour la micro-assurance au Pakistan. l Le test pilote du bureau d’information sur les crédits a été complété. Les opérations pilotes du Bureau d’Information des Crédits microfi nanciers (MF-CIB—Microfi nance Credit Information Bureau) continuent et le fi nancement a été sécurisé à l’échelle nationale. Le MF-CIB sera une avancée (avec des informations sur tous les clients ayant un prêt en cours, plutôt que ceux juste en défaut de paiement) et couvrira tous les types d’acteurs servant le secteur.

■ Philippines

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l La Bangko Sentral ng Pilipinas (BSP, la banque centrale) continue de développer un environnement propice à la microfi nance, considérant l’effort qu’elle fait dans ce domaine comme l’une des clés pour réduire la pauvreté.l Un certain nombre d’institutions du secteur public (notamment la Corporation de la Finance et du Crédit populaire, la Corporation du Petit Commerce, la LandBank, la Banque du Développement des Philippines) offre des fonds en gros pour soutenir la croissance du secteur. l L’industrie reste relativement fragmentée, étant donné qu’aucun type d’institutions ou groupe d’institutions, ni aucun réseau ne prévalent et que l’on observe une prolifération de dispositifs de contrôle et de réglementation, phénomène imputable à la diversité des types de prestataires de service.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l La banque centrale avait coutume de considérer comme prêts de microfi nance ceux qui étaient en dessous de 150 000 P. En décembre 2011, la BSP décréta qu’à l’aune de la circulaire 744, il est désormais permis aux banques d’offrir l’option de prêts « Microfi nance Plus » en vertu de laquelle les

prêts peuvent aller jusqu’à 300 000 P (7 000$) l Une nouvelle loi permettant aux étrangers de posséder jusqu’à 40 % du capital des banques rurales a été adoptée par la Chambre des Représentants début 2012 et sera probablement ratifi ée par le Sénat en fi n d’année. l De nouvelles règles édictées par la BSP et ayant pris effet le 1er juillet 2012 proscrivent l’utilisation des méthodes de calculs de taux d’intérêt forfaitaires pour les institutions réglementées. Les ONG-IMF non-réglementées et les coopératives sont encouragées à suivre cette règle mais la BSP manque de l’autorité nécessaire pour les y contraindre. l Au début de l’année 2012, les 7 plus grands pourvoyeurs de microfi nance, qui, ensemble, servent environ 70 % des 1 million des micro-emprunteurs estimés dans le pays, ont signé un accord sur la création d’un bureau de crédit appelé « Système de Partage des Données de Microfi nance (MiDAS—Microfi nance Data Sharing System) ». A l’origine, il incombait au MiDAS de se focaliser sur les informations négatives, ou les emprunteurs délinquants, dans l’optique de mettre en place et de développer des programmes visant à la réhabilitation des clients. Les exigences commerciales du MiDAS sont particulières à ses utilisateurs, aux institutions de microfi nance, avec une fonctionnalité particulière permettant de chercher les emprunteurs délinquants à l’échelon du Barangay (ville ou village). Les fondateurs de ce système ont l’intention d’étendre la couverture du bureau de crédit à d’autres IMF à l’avenir.

■ Sri Lanka

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Le gouvernement est un acteur clé dans la distribution des services de microfi nance. Selon le « Mahinda Chintana », le cadre de développement sur dix ans couvrant le premier mandat du gouvernement en place, environ 65 % du microcrédit passe par la médiation du gouvernement.

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l Le secteur de la microfi nance réglementée au Sri Lanka comprend la Banque du Développement Régional, les Sociétés Bancaires de Samurdhi, les Banques Rurales Coopératives, les Sociétés coopératives de Crédit et d’Epargne du réseau SANASA, les ONG-IMF ainsi que d’autres entités fi nancières incluant les banques commerciales et les sociétés fi nancières.l Le cadre réglementaire existant dans le secteur de la microfi nance est défi cient et la mise en œuvre est laxiste. Ainsi, les prêteurs sur gage (Ordonnance des Prêteurs sur Gage de 1942), les prêteurs sur nantissement (Ordonnance du Prêt sur Nantissement de 1918) et les Associations Rotative d’Epargne et de Crédit (ROSCA—Rotating Savings and Credit Associations) connues sous le nom de cheetus au Sri Lanka (Ordonnance Cheetu de 1935) sont tous réglementés par des lois existant depuis longtemps, mais la mise en œuvre et la réglementation sont quasi inexistantes.l Les lacunes de la structure quant à ses fonctions de surveillance et de réglementation dans le secteur de la microfi nance restent un frein dans le développement de celui-ci. l Bien que les IMF n’induisent pas délibérément en erreur les clients, l’on peut faire encore beaucoup pour améliorer la manière dont les IMF calculent et communiquent les prix.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Pendant ces deux dernières années, le secteur de la microfi nance était paralysé, en attendant la promulgation de la Loi de microfi nance par le parlement. Auparavant, les IMF non réglementées opéraient dans un vide juridique. l L’apport des donateurs au secteur de la microfi nance va en diminuant. Ceci est imputable, en partie, au passage du Sri Lanka à la catégorie supérieure de pays ayant un revenu faible à moyen par la Banque mondiale à la fi n 2010. l La Loi sur le Commerce fi nancier promulguée en 2011 va probablement avoir un impact négatif sur le secteur de la microfi nance. En vertu de cette loi, les entités non licenciées ne peuvent employer le mot « fi nance » dans leur nom, empêchant les ONG

et les entités de s’enregistrer en tant qu’organisme opérant dans le champ de la microfi nance. De même, cette Loi interdit la mobilisation des dépôts publics, à moins que l’entité n’y soit autorisée par la Loi Bancaire ou la Loi sur le Commerce fi nancier.

■ Thaïlande

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l La microfi nance en Thaïlande est généralement une activité placée sous l’égide du gouvernement. Le « Fond Villageois » thaïlandais, l’un des plus grands programmes de microcrédit au monde, ne laisse que peu d’espace au secteur privé pour le développement de la microfi nance. Généralement, les pourvoyeurs non-étatiques de microfi nance ne sont pas compétitifs en termes de coûts. l La Banque de Thaïlande (BoT, la banque centrale) a dévoilé un plan pour permettre à de nouveaux pourvoyeurs qualifi és en matière de services liés à la microfi nance de pénétrer le marché. La BoT régule uniquement les banques commerciales et les Institutions fi nancières spécialisées (IFS) et n’a aucune capacité particulière quant à la régulation et au contrôle des IMF. l Les principaux pourvoyeurs de microfi nance, y compris les deux colossales banques d’Etat, la Banque Gouvernementale de l’Epargne, la Banque Agricole et les Coopératives agricoles, sont réglementés par le Ministère des Finances. Les IFS sont inspectées par la BoT et sont sujettes aux réglementations de Basel II, toutefois leur fonctionnement n’est pas infl échi uniquement par des principes commerciaux. l En vertu du Code des Procédures Civiles, un taux d’intérêt plafond a été fi xé à 15 % pour ce qui concerne les prêts par des institutions fi nancières non offi cielles. La banque centrale a, en outre, institué un plafond à 28 % quant aux frais de services et intérêts combinés applicables à tous les prêts personnels à la consommation ; il y a, par ailleurs, un plafonnement du taux d’intérêt à 20 % pour les emprunts par carte de crédit. Enfi n,

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d’autres prêts, à l’instar de ceux souscrits par les entreprises, ne sont pas sujets aux plafonnements des taux d’intérêt.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Les fonds de microfi nance continuent d’être dominés par des programmes régis par le gouvernement, notamment les plus importants programmes au monde de microfi nance comme le Fond Villageois. La BoT a encouragé le développement des banques commerciales vers la microfi nance. Cependant, le portefeuille de microfi nance des banques commerciales reste infi me et les prêts sont plus véritablement des prêts de microentreprises. Bien que, en principe, la BoT et le Ministère des fi nances favorisent l’entrée de nouveaux pourvoyeurs (privés) de MF, des programmes gouvernementaux largement subventionnés et des réglementations draconiennes freinent de facto l’entrée de nouvelles IMF et ralentissent la multiplication de petits pourvoyeurs de MF existants. l Des programmes gouvernementaux récemment instaurés menacent de saper davantage la discipline de crédit. Ainsi, en avril 2012, le gouvernement a approuvé un programme de suspension de dette de 3 ans d’une valeur de 45 millions de Bt (1,5 million de dollar américain) pour 3,75 millions de petits emprunteurs pour qui les prêts inférieurs à 500 000 Bt (15 600 dollars américains) seront rééchelonnés avec des conditions avantageuses, ou le paiement des taux d’intérêt sera suspendu.l Le Ministère des fi nances semble inquiet de la santé fi nancière des 35 000 groupes d’épargnants, des milliers de coopératives et des autres pourvoyeurs informels de MF, qui restent non réglementés et dont les bases clients se chevauchent souvent. Les tentatives du Ministère des fi nances pour créer une base de données de ces clients afi n de s’attaquer à un problème de possible surendettement se sont révélées infructueuses. l Il semble que le gouvernement s’évertue à trouver des alternatives à une MF purement menée sous l’égide de l’Etat. Le Gouvernement, en place

depuis deux ans, poursuit son projet d’inclusion fi nancière afi n d’améliorer l’accès à la fi nance pour les régions les plus pauvres, particulièrement au Nord-Est, un bastion clé du gouvernement. Cependant, il apparait plus probable que l’administration généralisera l’utilisation d’outils de soutien existants, telles que la Banque pour l’Agriculture et les Coopératives agricoles et la Banque d’épargne gouvernementale.l Un projet d’assistance technique de la Banque de développement asiatique examine en ce moment le cadre légal, réglementaire et de surveillance de la microfi nance. Un des objectifs clés de ce projet de trois ans (février 2012-février 2015) est de renforcer la capacité du Bureau d’inclusion fi nancière et de développement à mener sa responsabilité de surveillance. l En janvier 2012, la Banque de Thaïlande a lancé un nouveau Centre de protection fi nancière du consommateur. Il joue le rôle de centre de dépôt des plaintes liés aux services fi nanciers et des enquêtes concernant les services fi nanciers fournis par les institutions fi nancières réglementées par la Banque de Thaïlande. Ce centre est situé à l’intérieur de la BoT et remplit beaucoup des fonctions auparavant effectuées par le département consacré à l’analyse et au contrôle des institutions fi nancières de la banque centrale.

■ Vietnam

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Le gouvernement vietnamien domine la distribution des services fi nanciers pour les populations à faibles revenus en raison, à la fois, de ses efforts en tant qu’Etat-Providence, et de sa mission en termes de stabilité sociale et politique du parti communiste. La majeure partie du crédit est délivrée par l’intermédiaire de deux institutions fi nancières d’Etat qui évincent de fait le secteur privé. Les spécialistes interrogés pour ce rapport n’attendent pas de changement de cette situation à court terme ; la stratégie nationale stipule seulement que les options concernant la Banque

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du Vietnam pour les Politiques sociales seront prises en considération jusqu’en 2020.l Bien que le Plan pour le Développement du secteur de la microfi nance jusqu’en 2020 émis par le premier ministre (No.2185/QD-TTg du 6 décembre 2011) ouvre la voie du développement de la microfi nance au Vietnam, la Loi sur les institutions de crédit a théoriquement fermé la porte à la création de nouvelles IMF. Cependant, en réalité, les organisations importantes à l’échelon local sont encore en train d’installer de nouveaux fonds renouvelables et postulent pour devenir des fonds sociaux. Pour l’instant, aucun ne s’est vu refuser le privilège. Cela dit, les conditions pour leur création tel que prescrit dans les décrets 28 et 165 requièrent que les principaux candidats soient des organisations socio-politiques ou des organisations sociales ayant à une expérience opérationnelle de trois ans minimum.l Un cadre réglementaire amélioré a permis à deux programmes de se transformer en IMF sous licence, mais ceci est plutôt l’exception que la règle, en partie car les exigences réglementaires sont excessivement onéreuses, eu égard à la capacité des programmes, petits et semi-formels, de répondre à ces exigences et de se transformer. l La Loi 2010 sur les Institutions de Crédit exige que les IMF réglementées publient leurs taux et frais. Les IMF (réglementées ou non) et les pourvoyeurs étatiques doivent clairement indiquer les taux d’intérêt dans leurs brochures et publicités avant d’émettre des prêts. Il y a encore beaucoup de petits programmes non réglementés, cependant, ils ne sont pas sujets à cette loi.l Peu de structures de soutiens existent pour les opérateurs de microfi nance, notamment les services de conseils techniques, les fi nancements, les protocoles en termes de qualité et de normes, le rassemblement de données et leur consolidation (avec des défi nitions communes), ou les auditeurs avec une expérience spécifi que en MF.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l En 2011, trois organisations de microfi nance au sein du réseau M7 reçurent ensemble la seconde licence accordée aux opérateurs de microfi nance. Au moins une de plus, le Fond pour les Femmes pauvres de ThanhHoa, se prépare à postuler pour l’obtention d’une licence.l Des efforts multiples des organismes donateurs sont en cours pour essayer d’améliorer la structure régulatrice et la capacité de surveillance de la Banque d’Etat du Vietnam (la banque centrale). On voit se mettre en place de nouveaux efforts pour améliorer la coordination des donateurs.l Les mécanismes de résolution des confl its sont informels. Les confl its avec la Banque du Vietnam pour les Politiques sociales sont résolus via des comités populaires au niveau du district ou de la commune. Selon les spécialistes du secteur, les plaintes des clients de la microfi nance ont été réduites à mesure que les services de la Banque du Vietnam pour les Politiques sociales se sont améliorés. Dans le passé, il y a eu plus de plaintes. En ce qui concerne les IMF non réglementées, les confl its sont résolus par l’intermédiaire des comités populaires, bien que ce soit en dehors du cadre légal.

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Europe de l’Est et Asie centrale

■ Arménie

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l L’absence d’une législation spécifi que sur la microfi nance freine le développement de celle-ci. Les IMF ne collectant pas de dépôts doivent se conformer à des mesures prudentielles relativement strictes, ainsi qu’aux exigences de provisionnement qui sont plus adaptées aux prêteurs traditionnels.l Des lois strictes en matière de protection des clients et une transparence effi cace sur les taux d’intérêt ont été mises en place et sont appliquées.l Bien que la Banque centrale d’Arménie ne dispose pas d’un département de microfi nance, l’encadrement régulateur au niveau global correspond aux attentes. Il y a, cependant, peu d’intérêt sur le plan politique en faveur de l’assouplissement des réglementations régissant la microfi nance.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière : l Depuis 2011, il y a eu des volumes relativement élevés de nouveaux fonds destinés à des institutions de microfi nance, provenant de donateurs externes et d’institutions multilatérales.l Les organisations de crédit universelles (UCO—Universal Credit Organizations) doivent dorénavant s’assujettir aux normes internationales d’information fi nancière (International Financial Reporting Standards, IFRS). Bien que coûteuse à mettre en œuvre, la conformité aux normes IFRS devrait permettre d’améliorer la transparence globale et l’accès au fi nancement.l Bien qu’il n’y ait pas de législation pour encourager l’utilisation de nouvelles solutions technologiques pour la microfi nance, les banques sont de plus en plus actives dans la promotion des services bancaires mobiles et en ligne.

■ Azerbaïdjan

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l À la fi n 2011, les fournisseurs de microfi nance comprenaient 14 banques adoptant une stratégie de « downscaling », une banque spécialisée en microfi nance, 97 caisses de crédit et 27 établissements de crédit non bancaires.l La Loi de 2009 sur les établissements de crédit non-bancaires a précisé le cadre réglementaire de celles-ci. Cependant, bien que la nouvelle loi promulguée ait mis les établissements de crédit non-bancaires sous la surveillance de la Banque centrale de la République d’Azerbaïdjan, elle n’a pas été jusqu’ici très minutieuse dans son contrôle.l Seules les banques commerciales sont autorisées à recevoir des dépôts et l’obtention d’un nouvel agrément bancaire permettant d’accepter des dépôts est un défi .

Changements clés et impacts depuis l’année dernière : l Depuis notre dernier rapport, les établissements de crédit non-bancaires ont obtenu un accès complet au registre du crédit public de l’Azerbaïdjan, le Registre de Crédit Centralisé. Après quelques problèmes techniques initiaux, à partir de mai 2012, la majorité des établissements de crédit non-bancaires fournissaient des informations au registre et l’utilisaient pour effectuer des contrôles.l Bien que le nouvel accès des établissements de crédit non-bancaires au registre de crédit devrait contribuer à résoudre le problème du surendettement, des inquiétudes subsistent. En particulier, on note des coûts d’accès au registre relativement élevés, ce qui décourage la consultation fréquente.l L’Association de MicroFinance d’Azerbaïdjan (AMFA) travaille actuellement avec des établissements de crédit non-bancaires et d’autres fournisseurs de microcrédit sur l’instauration d’un code volontaire de normes éthiques pour le secteur qui comprendra des principes de protection des clients pour les aider à améliorer leur transparence

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en matière de tarifi cation. La législation dans ce domaine est faible.

■ Bosnie-Herzégovine

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l La mise en place d’IMF complètement nouvelles et la formation de nouvelles ONG ont toujours été relativement aisées, tant dans la Fédération de Bosnie-Herzégovine (B-H) que dans la République serbe (RS) où le fardeau bureaucratique est considéré comme gérable. Le capital minimum pour établir une fondation de microcrédit à but non lucratif est de 50 000 KM (32 700 dollars américains), tandis que pour une entreprise de microcrédit à but lucratif, il est de 500 000 KM (329 000 dollars américains). Conformément aux exigences législatives et réglementaires, les IMF peuvent être établies, soit par trois personnes physiques –serbes ou étrangères–, soit par une seule entité juridique, serbe ou étrangère.l Il y a une différence entre les deux entités et les réglementations concernant les établissements de microcrédit, notamment en matière de plafonds de prêt. La principale contrainte réglementaire reste la taille globale des prêts, qui est fi xée à un maximum de 6 400 € pour débuter une fondation de microcrédit à but non lucratif et à un maximum de 32 000 € pour une entreprise de microcrédit à but lucratif. Ces plafonds de crédit sont instaurés dans les deux juridictions régionales. La diffi culté pour les institutions de microcrédit opérant en B-H est liée aux défi s de la transformation d’une fondation de microcrédit à but non lucratif en une entreprise de microcrédit à but lucratif. l Malgré l’amélioration de la surveillance traditionnelle, peu a été fait pour adapter les pratiques réglementaires aux formes innovantes et non traditionnelles de la microfi nance. Les services bancaires mobiles, les remises de fonds et les produits d’assurance n’ont pas encore été considérés comme des nouveaux produits nécessitant de nouvelles réglementations, principalement en raison de l’absence de demande

d’organisations d’assurance maladie (Managed Care Organizations—MCO).

Changements clés et impacts depuis l’année dernière : l Depuis 2011, on remarque une surveillance accrue des autorités de réglementation se manifestant par des visites sur le terrain et la transparence en ligne des institutions, où les institutions de microcrédit sont obligées, par la Loi sur les organisations de microcrédit de la RS et par la Loi sur les organisations de microcrédit en B-H, de divulguer aux clients et à l’organisme de réglementation leurs taux d’intérêt effectifs et leurs frais de gestion de manière transparente.l La disponibilité des informations sur la dette client s’est améliorée suite à la mise à jour quotidienne du bureau central du crédit. Il y a deux bureaux de crédit : l’un est privé et l’autre a été établi par la Banque centrale. Le bureau de crédit géré par l’Etat est très complet et comprend toutes les données de crédit pour l’ensemble du pays. Les institutions fi nancières ont donc une bonne vue d’ensemble du nombre de prêts et du montant de la dette contractée par un client potentiel.l Le système de résolution des confl its a été amélioré depuis 2011, du fait que dans la RS, il existe un médiateur pour les services fi nanciers. Au milieu de l’année 2012, la loi a introduit la même fonction au sein de l’Agence bancaire de B-H. En outre, les agences bancaires au niveau des entités demandent aussi aux institutions de microcrédit et aux banques de mettre en place un système de résolution interne des confl its et des propositions, ainsi que former des comités pour gérer les plaintes.l Le 15 mai 2012, l’Agence bancaire de la Fédération de Bosnie-Herzégovine a adopté une mesure sur les normes minimales appliquées aux activités préventives des institutions de microcrédit en matière de blanchiment de capitaux et de fi nancement des activités terroristes. Ceci oblige désormais les organismes de microcrédit à avoir des procédures administratives et de surveillance adaptées liées à ces activités, ainsi que de classer leurs clients en fonction du risque. Cela

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nécessite la mise en place de nouvelles procédures administratives pour les organismes de microcrédit, augmentant dès lors leurs coûts administratifs. En outre, cette mesure impose aux clients du microcrédit de fournir une preuve d’emploi, ce qui pourrait réduire le nombre de clients du microcrédit, étant donné que de nombreux clients sont des personnes sans emploi.

■ Géorgie

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Le fi nancement des petites institutions de microfi nance reste un problème à cause d’un environnement macro-économique instable et d’une concurrence féroce avec les banques.l L’environnement est propice à une croissance organique avec une législation effi cace et une demande saine à l’intérieur du segment du microcrédit.l La divulgation des taux d’intérêt est encore faible, avec peu de pression réglementaire pour inciter les prêteurs à dévoiler les coûts cachés.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Les petites institutions de microfi nance, qui ont beaucoup d’investisseurs locaux, sont de plus en plus considérées comme des institutions de dépôt. L’autorité de réglementation a commencé à enquêter sur les petites institutions de microfi nance avec plus de 400 particuliers, investisseurs locaux, au motif que ceci revient à de dépôts. l Une défi nition plus large des garanties a aidé les micro-entrepreneurs à accéder au crédit. Cependant, des lois strictes de provisionnement sur les prêts non garantis restreignent le fl ux de crédit à la microfi nance.l La couverture des bureaux de crédit a atteint près d’un tiers de la population adulte. Cependant, les bureaux de crédit privés sont peu incités à investir dans l’expansion de la couverture des données au-delà des clients des banques commerciales.

■ La République kirghize

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Au 30 avril 2012, il y avait 355 entreprises de microcrédit, 102 agences de microcrédit, quatre sociétés de microfi nance et 190 coopératives de crédit fournissant du microcrédit dans la République kirghize. Des barrières d’entrée faibles ont abouti à la prolifération d’établissements de petite taille.l Seules les sociétés de microfi nance sont autorisées à recevoir des dépôts. Seule une des quatre sociétés de microfi nance du pays a commencé à accepter des dépôts.l Bien que l’autorité de réglementation chargé de superviser le secteur de la microfi nance ait une capacité acceptable, il est confronté au défi de surveiller un secteur qui se développe, tant en nombre d’institutions qu’en terme de taille des institutions.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l La Banque Nationale de la République kirghize (NBKR, National Bank of the Kyrgyz Republic—la banque centrale) a déclaré que le secteur de la microfi nance du pays est en surchauffe, et que cela a été accompagné d’une croissance excessive de l’endettement.l Le climat politique a attiré plus l’attention sur des questions sensibles, telles que le niveau des taux d’intérêt et la protection du client, avec des mesures coercitives telles que l’introduction d’un plafond sur les taux d’intérêt. Fin mai 2012, la Banque Nationale de la République kirghize a suspendu 94 petites IMF qui avaient pratiqué des taux d’intérêt excessifs.l Le travail se poursuit en ce qui concerne des plans pour transformer le bureau de crédit, actuellement établi en tant qu’organisme à but non lucratif, en une entreprise commerciale qui en harmonie avec les meilleures pratiques ainsi qu’avec des développements de nouveaux produits et une technologie actualisée.

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■ Tadjikistan

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Fin mars 2012, il y avait 45 fonds de microcrédit, 44 institutions de microcrédit et 33 institutions de microcrédit collectrices de dépôts au Tadjikistan. Seules les institutions de microcrédit collectrices de dépôts sont autorisées à recevoir des dépôts, mais seulement quelques-unes le font effectivement, en raison de la faible demande pour de tels services.l La Banque nationale du Tadjikistan (NBT, National Bank of Tajikistan—la banque centrale) concentre sa surveillance sur les banques commerciales et les institutions de microcrédit collectrices de dépôts. Les institutions de microfi nance qui n’acceptent pas de dépôts ne sont que peu surveillées.l L’environnement économique de la microfi nance reste entravé par l’absence d’un bureau de crédit opérationnel. On espère qu’un bureau de crédit sera opérationnel vers la mi-2013.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l En avril 2012, le président a signé une nouvelle loi sur les institutions de microfi nance. Bien que la nouvelle loi ne modifi e pas radicalement l’environnement juridique du secteur, elle développe et affi ne la loi précédente de 2004.l La nouvelle loi impose aux institutions de microfi nance de fournir les informations sur les taux d’intérêt avant que les clients ne signent le contrat, en dévoilant tous les frais et charges liés à l’octroi et la gestion de microcrédits. Cependant, les exigences de transparence restent généralement limitées.l Les structures du marché fi nancier en matière de collecte des dépôts ont été consolidées par la loi sur l’assurance des dépôts des particuliers d’août 2011, qui met en place un fonds de garantie des dépôts. La participation des banques et des institutions de microcrédit collectrices de dépôt est obligatoire.

■ Turquie

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l La microfi nance traditionnelle est dominée par les deux institutions qui ont un statut privilégié : les programmes de microcrédit Maya et Turkish Grameen (TGMP—Turkish Grameen and Maya Microcredit Programme). Celles-ci ont été établies il y a quelque temps ; l’environnement juridique est perçu comme peu propice à l’entrée de nouveaux micro-acteurs.l La microfi nance en Turquie est peu réglementée et insignifi ante par rapport au reste du secteur fi nancier. Les banques sont sophistiquées et capables de fournir des micro-crédits, mais ceux-ci sont considérés comme une « responsabilité sociale des entreprises » plutôt que comme des prêts commercialement viables. Cette perception est liée à l’existence de programmes soutenant la fi lière agricole, pour lesquels les banques acceptaient de fait l’utilisation de certains prêts comme moyen de subvention aux zones rurales. l La résolution des confl its avec les clients continue d’être effectuée de manière informelle, en dehors des tribunaux. Le système juridique est jugé adapté aux attentes liées au traitement des demandes de crédits importants.l Les pratiques de transparence des prix sont induites par la concurrence des banques et des conditions politiques au sein du secteur, étant donné qu’il n’existe pas réglementation dans le domaine de la microfi nance spécifi que à ce problème.l La croissance du principal micro-prêteur a été exponentielle, mais elle est maintenant perçue comme risquée, et ses ressources sont très sollicitées. Cette croissance a cependant révélé une demande refoulée pour les micro-crédits substantielle.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Le TGMP domine le secteur du microcrédit. L’année dernière, l’institution a connu une forte croissance, faisant craindre que cette institution

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ne se surendette. A l’échelle systémique cependant, la taille totale de son portefeuille reste négligeable, attirant ainsi peu l’attention des autorités de réglementation.l Maya Micro Enterprise, l’autre acteur principal de la microfi nance, est en cours de réorganisation via un changement de statut juridique grâce auquel il deviendra une branche à but lucratif d’une fondation à but non lucratif. Cela peut devenir un précédent juridique lorsque la transition sera accomplie.l L’accent mis sur la croissance a attiré davantage l’attention sur la nécessité de fi nancer les petites et moyennes entreprises (PME) et les micro-entrepreneurs.

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Amérique latine et Caraïbes

■ Argentine

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Il existe seulement un cadre limité de réglementation de la microfi nance et les institutions engagées dans la microfi nance n’ont pas de réglementation prudentielle.l Les institutions réglementées opérant dans la microfi nance ne sont pas autorisées à capturer les dépôts de toute nature, à l’exception de sociétés à responsabilité limitée (SA) créées depuis 2008 et liées à des banques mères.l Il n’est pas nécessaire de publier les taux d’intérêt effectifs et les pratiques sont très inégales. Les confl its entre les institutions et les emprunteurs sont généralement résolus par une procédure judiciaire impliquant la médiation obligatoire, et alors que le système favorise les emprunteurs, la procédure leur est longue et coûteuse.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Le Réseau argentin des institutions de microcrédit (RADIM—Red Argentina de Instituciones de Microcrédito) comprenant à la fois les sociétés anonymes (SA) et des ONG, a mis en place un bureau de crédit, partageant des informations positives et négatives entre ses membres les plus importants depuis 2011, avec des résultats initialement positifs.l Les Institutions non réglementées ne nécessitent pas de notations ou d’audits externes réguliers, mais leur fréquence a augmenté parmi les institutions les plus importantes du marché. Actuellement 17 institutions ont communiqué des informations au MIX Market (contre huit institutions en 2008), dont quatre ont reçu une note de quatre diamants. l Malgré un contexte de forte infl ation, la

microfi nance n’a pas fait l’objet d’une controverse politique ou de menaces ayant modifi é l’environnement économique ou réglementaire.

■ Bolivie

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l La Bolivie maintient un environnement de microfi nance solide et favorable en matière réglementaire, malgré la perte de membres du personnel importants avec la création de l’Autorité de surveillance du système fi nancier (ASFI—Autoridad de Supervisión del Sistema Financiero) et une certaine perte de son autonomie vis-à-vis de son prédécesseur.l Les coopératives fermées et les ONG engagées dans la microfi nance (offi ciellement appelées institutions fi nancières de développement ou Instituciones Financieras de Desarrollo, IFD) relèvent de la compétence de surveillance de l’ASFI, bien que le processus pour les intégrer pleinement dans le cadre réglementaire a pris du retard. A la fi n mars 2012, neuf IFD avaient rempli les critères, mais leurs licences d’exploitation sont restées en suspens. Aucune licence d’exploitation ne sera accordée par l’ASFI jusqu’à ce qu’une nouvelle loi bancaire soit passée.l La microfi nance est en train de représenter une part plus importante du portefeuille global de prêts du système fi nancier national. En mars 2012, le portefeuille de prêts des institutions de microfi nance représentait 37 % de celui du système fi nancier national. Cela se compare à 36 % à la fi n 2011 et à 35 % à la fi n 2010. Les IMF réglementées, comme les banques spécialisées dans la microfi nance et les fonds fi nanciers privés (Fondos Financieros Privados, FFP), ont contribué à la majeure partie (33 points de pourcentage) des prêts de microfi nance, avec 4 points de pourcentage attribués aux IFD dans le processus d’intégration.l L’ASFI applique des normes comptables plus strictes parmi les institutions fi nancières réglementées, même si une étude en cours a été

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entreprise pour voir comment les normes IFRS (International Financial Reporting Standards) seront mises en œuvre au sein du système fi nancier. À l’heure actuelle, les institutions non réglementées ne font face qu’à de faibles exigences légales. Néanmoins, une autorégulation considérable entre les ONG a lieu au travers de leur association sectorielle, l’Association des institutions fi nancières de développement (Asociación de Desarrollo de Instituciones Financieras, FINRURAL).

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Le score de la Bolivie en matière d’effi cacité et de fi abilité des bureaux de crédit pour la microfi nance est passé de 3 à 4 (le score le plus élevé). Ceci est basé sur la forte couverture des bureaux de crédit public et privé de la Bolivie, en particulier celui qui se spécialise dans la microfi nance et les rapports portant même sur les plus petits montants. Les données positives et négatives sur le crédit sont disponibles.l Les experts locaux en matière d’IMF restent confi ants sur la résilience de l’industrie au milieu des tensions politiques actuelles. Ils soulignent aussi la force des indicateurs fi nanciers du secteur, tels que le rendement annualisé des taux de capitaux propres de 21,61 % à la fi n de mars 2012 et de respectivement 13,62 % pour les IMF réglementées et non réglementées, ainsi que des ratios de prêt non-performants faibles : 0,87 % et 1,5 %.l En 2011-2012, les IFD ont volontairement apporté des améliorations importantes à leurs capacités opérationnelles, au point même de satisfaire les mêmes qualifi cations que les FFP réglementés. Cela a été fait en vue de la transition des ONG vers des IFD entièrement réglementés, et grâce au soutien de FINRURAL, l’association autorégulatrice d’IMF pour ces institutions.l La rédaction d’une nouvelle loi bancaire, qui devait être mise en œuvre au début de 2012, a pris du retard. Aucuns détails offi ciels n’ont été confi rmés, bien que les experts locaux en matière d’IMF indiquent que la législation pourrait imposer

des limites de taux d’intérêt, ainsi que des dispositions ayant le potentiel de créer des distorsions de marché.

■ Brésil

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Le gouvernement a renforcé le microcrédit à des fi ns sociales. Les établissements publics sont mobilisés pour accorder des prêts de microfi nance à des taux inférieurs au marché, de sorte que le Trésor transfère des fonds principalement aux banques du secteur public, telles que Banco do Brasil et Caixa Econômica Federal, afi n de plafonner les taux de microcrédit à 8 % par an, contre 60 % auparavant.l Le cadre réglementaire est prudent. Les IMF non réglementées peuvent être créés assez facilement, mais la transformation d’une IMF non réglementée en IMF réglementée reste diffi cile.l Les institutions doivent informer leurs clients sur les taux d’intérêt et les frais d’une manière transparente, mais le système reste complexe du point de vue de l’emprunteur. Le gouvernement et les institutions ont souligné l’importance de l’éducation fi nancière.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Le gouvernement actuel utilise du microcrédit productif dans le but d’augmenter les prêts aux entreprises dans le cadre de sa politique anti-pauvreté. En août 2011, le programme Crescer (« Croissance ») a été lancé afi n de plafonner les taux d’intérêt à 8 % par an, au lieu de 60 % précédemment, pour les prêts allant jusqu’à 15 000 réal (environ 7 357 dollars américains). Le crédit subventionné (jusqu’à 500 millions de réal ou 246 millions de dollars américain par an) est acheminé à travers cinq banques publiques.l Le microcrédit est une activité en plein essor. Selon les données offi cielles, le microcrédit a décuplé en sept ans, et a atteint 3,75 milliards de réal (environ 2 milliards de dollars américains)

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sous forme de prêts en 2011, en hausse de 37 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance précède les subventions gouvernementales pour le secteur et a continué malgré la politique gouvernementale.l Le projet de loi de registre positif tant attendu pour les services d’information de crédit a été adopté, mais il doit encore être mis en œuvre. Il n’existe pas non plus de disposition spécifi que pour la microfi nance. Le champ d’application du système d’information de crédit offi ciel a également été augmenté.l Ceape-MA, l’organisation de société civile d’intérêt général (Organização da Sociedade Civil de Interesse Público, OSCIP) en matière de microfi nance, basé dans l’état nord-oriental de Maranhão, a établi un partenariat avec une institution péruvienne, MiBanco (qui fi t partie du Groupe APC), afi n de devenir une institution à but lucratif. Elle est toujours en attente de l’approbation réglementaire de la banque centrale du Brésil (Banco Central do Brasil, BCB).

■ Chili

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Le marché de la microfi nance du Chili est relativement petit et assez saturé. Il est dominé par les grandes banques privées et une grande banque publique, Banco del Estado. Des ONG plus petites offrent leurs services dans des zones plus rurales, où les grandes banques ont une portée limitée.l Le secteur de la microfi nance manque de réglementation offi cielle, et il y a peu d’expertise au sein de l’autorité de réglementation du secteur bancaire (Superintendencia de Bancos e Instituciones Financieras, SBIF) pour le réguler. l Les bureaux de crédit au Chili fournissent des informations fi ables mais ont tendance à être largement utilisés par le secteur bancaire privé, offrant peu d’informations pertinentes aux IMF et ne réussissant pas à décourager les emprunts multiples et l’endettement dans le secteur de la microfi nance.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Une nouvelle loi a été adoptée en décembre 2011, qui a créé un nouvel organisme gouvernemental de protection des consommateurs, SERNAC Financiero. Cet organisme offre une protection du consommateur accrue dans le secteur fi nancier réglementé.l Un projet de loi viserait à réduire au maximum les taux d’intérêt admissibles, et suite à l’accord conclu entre le législatif et le Ministère de l’Economie début juillet, l’adoption semble probable. L’adoption du projet de loi, qui pourrait se produire dès octobre 2012, serait potentiellement dévastatrice pour le secteur, qui dépend de taux d’intérêt plus élevés pour maintenir des marges de profi t viables.l Un nouveau projet de loi mettrait les coopératives de crédit sous la surveillance de la SBIF, au lieu du Département des coopératives.l L’absence d’un cadre réglementaire n’a pas restreint l’utilisation d’agents bancaires. En effet, les participants du marché remarquent que les transactions des agents ont évolué à partir d’une phase pilote, et un petit nombre de transactions ont lieu.

■ Colombie

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l La Colombie n’a pas mis en place de législation spécifi que en matière de microfi nance, cependant il est vraisemblable qu’un cadre réglementaire concernant les activités de microfi nance d’entités réglementés soit lancé au cours du second semestre 2012. Comme le marché arrive à maturité, les acteurs les plus infl uents se sont convertis ou sont en train de devenir réglementés par le biais de la Superintendencia Financiera. Le gouvernement, la banque centrale et les organisations multilatérales ont travaillé avec Asomicrofi nanzas (l’association des IMF) et directement avec les IMF pour comprendre les particularités de ce marché. Il est prévu que le gouvernement publiera un cadre

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législatif dans la seconde moitié de 2012.l Le plafonnement des taux d’intérêt est calculé trimestriellement à l’aide d’un multiple de prêts de microfi nance et commerciaux ; cette méthode donne un taux artifi ciellement bas. Toutefois, les autorités de réglementation et les décideurs politiques ont permis d’augmenter le taux chaque trimestre de manière à ne pas constituer une contrainte pour la plupart des établissements offrant des produits de microfi nance. Des frais supplémentaires, tels que l’assurance, peuvent causer le dépassement du plafond des taux d’intérêt effectifs.l En 2009, la Colombie a adopté un ensemble exhaustif de lois sur la protection des clients comprenant des règles sur la transparence de la tarifi cation et la résolution des confl its. Dans la pratique, il reste encore beaucoup de travail à faire. Par exemple, il est peu probable qu’un client-type de la microfi nance soit en mesure d’accéder à la base de données Excel des prix moyens, mise à la disposition du public, en ligne, par la Superintendencia Financiera. L’éducation des consommateurs est également une priorité absolue.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Il existe un projet de loi en attente au Congrès qui exigerait que 15 % du portefeuille d’une banque soit alloué à la microfi nance. De nombreuses parties prenantes, y compris les associations de microfi nance et les banques, se sont prononcées contre la loi et elle n’est pas prête d’être adoptée.l Le marché continue d’évoluer alors que la plupart des acteurs non réglementés se sont transformés en entités réglementées. Beaucoup sont devenus des banques parce que cela leur permet d’offrir beaucoup plus de services et d’accéder aux capitaux à moindre coût.l Asomicrofi nanzas, une association pour les IMF, a été lancée en 2011. Actuellement, il y a 26 membres institutionnels qui représentent environ 90 % du marché : banques, coopératives, sociétés de fi nancement et ONG. Asomicrofi nanzas est en

train de construire des plateformes pour collecter, gérer et diffuser des informations sur le marché.

■ Costa Rica

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l L’environnement de la microfi nance au Costa Rica est sous-développé et fait face à une forte concurrence des banques publiques, notamment la Banque nationale du Costa Rica (Banco Nacional de Costa Rica), qui participe largement au microcrédit, mais agit aussi comme un prêteur de second rang. Toutefois, les exigences pour opérer sur le marché (ou pour se développer) sont moindres.l Il n’y a pas de support spécialisé pour la microfi nance, et la majorité des IMF se sont constituées en tant qu’ONG non réglementées. Celles-ci ont tendance à être de petite taille et sous-capitalisées et ont peu d’intérêt à se formaliser ou se développer, compte tenu des possibilités limitées qui existent sur le marché.l En général, les institutions fi nancières réglementées au Costa Rica suivent des normes exigeantes en matière de comptabilité et de gouvernance, et le respect des normes IFRS est obligatoire. La qualité comptable et la transparence des institutions non réglementées sont cependant mixtes, les standards les plus élevés venant des institutions qui appartiennent à des réseaux de microfi nance.l La transparence dans la tarifi cation varie mais est généralement satisfaisante, tout comme le niveau de protection des consommateurs et de l’information des bureaux de crédit.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Des mesures sont prises en faveur de la création d’une banque nationale de développement suite à une loi de 2008, mais il est peu probable qu’une telle banque soit fonctionnelle dans les prochaines années. La création de cette banque pourrait signifi er l’ajout d’un autre concurrent contrôlé par l’Etat sur le marché, mais elle pourrait également

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servir à stimuler les prêts de second rang.l Bien que les indicateurs sociaux soient élevés par rapport aux normes régionales, il y a eu une augmentation de la pauvreté et des inégalités depuis la récession de 2009, ce qui pourrait accroître potentiellement la demande en termes de microcrédit.l La couverture des bureaux de crédit privés et publics a augmenté de manière signifi cative, et les bureaux privés couvrent désormais plus de trois quarts de la population (contre un peu plus de la moitié l’année précédente). Cependant, la qualité et l’étendue de l’information sur le crédit continue d’être inégale.

■ République dominicaine

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Le secteur de la microfi nance est largement sous-développé et manque d’un cadre réglementaire. Les banques et les coopératives couvrent plus de 70 % du marché, et les fondations et les ONG non réglementées couvrent le reste. La supervision bancaire s’est améliorée au cours des dix dernières années, mais les pratiques de transparence et de gouvernance sont encore bien en-dessous des normes internationales.l Il n’existe pas de restrictions signifi catives sur les taux d’intérêt ni une normalisation de la transparence, la tarifi cation et les normes de protection des clients. Une agence gouvernementale en charge de la protection des clients est en train d’examiner les pratiques de prêt dans le secteur de la microfi nance, mais elle s’est focalisée sur les banques.l Alors que le marché continue de croître, l’éducation du client, un aspect fondamental de la protection des clients, gagne en importance. Banco ADOPEM, l’une des principales IMF, a mis au point des programmes novateurs, tels que des segments radio éducatifs et un feuilleton télévisé (telenova) qui aborde les concepts fi nanciers, afi n d’apprendre au public comment évaluer et sélectionner les produits qui leur conviennent le mieux.

l L’information sur les antécédents en matière de crédit est très bonne. Cependant, les IMF non réglementées ne sont pas tenues de déclarer cette information aux bureaux de crédit.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Les IMF non réglementées ont connu des taux de croissance élevés au cours des dernières années. Ce segment est en train d’atteindre un point de basculement où certaines entités sont grandes, offrent une variété de produits et sont en situation de concurrence avec les IMF réglementées pour acquérir de la clientèle.l L’élection de mai a été serrée, et Danilo Medina, du Parti de la libération dominicaine, a gagné avec une faible majorité. On espère que cette élection facilitera l’adoption de réformes, apportant plus de cohérence au secteur de la microfi nance.l En mars 2012, PROMIPYME, un prêteur gouvernemental de premier rang, a été accusé de népotisme et de corruption lors de l’octroi de prêts aux PME. Il est diffi cile de savoir si l’institution pourra aller au-delà de ces accusations. À ce jour, PROMIPYME n’a pas affecté les opérations des autres IMF sur le marché.

■ Equateur

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Le secteur de la microfi nance de l’Equateur continue de traverser une période de transition pendant la mise en œuvre de la Ley de la Economia y Popular y Solidaria (LEPS—Loi de l’économie populaire et solidaire). Les réglementations sont maintenant en vigueur, bien que la nouvelle Superintendencia de la Economia Popular y Solidaria (surintendance de l’économie populaire et solidaire) n’a pas encore été mise en place. La publication des réglementations a fourni quelques indications sur la façon dont la LEPS aura une incidence sur le secteur, mais un état d’esprit d’incertitude persiste sur ses effets concrets. l Les bureaux de crédit restent bien établis et

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réglementés, même si Equifax a maintenant un quasi-monopole en tant que fournisseur privé. Le Red Financiera Rural (Réseau fi nancier rural) organise des événements annuels pour mettre en évidence le risque de surendettement, tandis que la Superintendencia de Bancos (surintendance des banques) a également des programmes d’éducation fi nancière et de protection du client.l En Equateur, les taux d’intérêt sont plafonnés pour l’ensemble du secteur fi nancier. Dans le système actuel, les organisations qui opèrent en dehors de la surveillance offi cielle ont une certaine marge pour appliquer des taux d’intérêt plus élevés. Toutefois, ceux-ci seront soumis à une réglementation plus stricte dans le cadre des LEPS.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l De nombreux petits établissements de crédit existent actuellement en dehors de la surveillance principale de la surintendance bancaire. Sous la LEPS, toutes ces institutions seront placés sous la supervision de la nouvelle Superintendencia de la Economia Popular y Solidaria.l La LEPS établit les conditions pour un nombre minimum de membres et une base de capital minimum pour la création de coopératives. La loi exige également que les responsables répondent à certains critères en termes de qualifi cations. Ces exigences sont considérées comme des barrières élevées et devraient empêcher de nouvelles coopératives de se former.l La LEPS permettra à toutes les coopératives et les caisses d’épargne et de crédit d’offrir des produits d’épargne et des dépôts à terme.l Les changements législatifs récents compliquent la formation d’IMF réglementées. Ces modifi cations législatives exigent comme prérequis de plus grandes exigences de capitaux et un nombre minimum de membres.

■ Salvador

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Bien qu’il n’existe aucune défi nition formelle et juridique du microcrédit ou d’une institution de microcrédit, cela n’a pas été, jusqu’à présent, un obstacle majeur au développement du secteur. Le secteur de la microfi nance continue à comporter une grande variété d’institutions, y compris des banques, des sociétés fi nancières réglementées et des caisses de crédit, des sociétés de fi nancement non réglementés, des ONG et des coopératives. Les clients de la microfi nance, dont le nombre dépasse les 500 000, ont accès à des sociétés et produits différents, sans inquiétude quant aux pratiques monopolistiques.l Les capacités de surveillance existent, mais leur champ d’application et leur effi cacité sont limités. Les pratiques comptables des établissements de microfi nance réglementés sont équitables et il y a eu des améliorations du côté des entités non réglementées, même si des efforts supplémentaires sont nécessaires.l Alors que la couverture par les bureaux de crédit des opérations de micro-crédit est relativement élevée, les normes de comptabilité et de protection du client varient considérablement et sont souvent faibles.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Un projet de loi d’usure pour l’ensemble du système fi nancier est en cours d’élaboration à l’Assemblée nationale et est susceptible d’être adopté dans la seconde moitié de l’année 2012 ou au premier semestre de 2013. L’objectif principal de la loi est de réguler les taux d’intérêt des cartes de crédit, mais on craint que le contrôle des taux d’intérêt sera étendu à d’autres secteurs, y compris la microfi nance. Cela pourrait créer des problèmes de bilan pour certains fournisseurs, pouvant même entraîner des faillites, ainsi que l’affaiblissement du cadre de la microfi nance dans son intégralité. l Le gouvernement a l’intention de rédiger des réglementations dans l’année à venir visant à

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encourager l’utilisation de transactions fi nancières par l’intermédiaire d’agents, y compris les points de vente et la téléphonie mobile. Jusqu’à présent, le cadre politique de telles activités n’a pas été très favorable, bien que les lois actuelles ne les interdisent pas explicitement, et il n’y a eu que quelques projets pilote.

■ Guatemala

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l La microfi nance reste peu réglementée, avec une défi nition trop large du microcrédit et l’absence de règles et de méthodes spécialisées dans des domaines tels que l’évaluation des risques, l’approvisionnement et la classifi cation de portefeuilles.l En dépit de la faiblesse ou l’absence de réglementations, les institutions jouissent d’une grande liberté pour fi xer les taux d’intérêt, et sont relativement libres de l’ingérence de l’Etat qui fausserait la concurrence du marché de la microfi nance.l Les normes de protection de la clientèle restent quasi inexistantes en termes de transparence de la tarifi cation, ainsi qu’en termes de présence de mécanismes effi caces de résolution des confl its.l La surintendance a maintenant un bureau pour gérer les plaintes concernant les institutions réglementées, ce qui représente un petit pas vers la mise en œuvre de mécanismes de résolution des confl its.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Une commission interinstitutionnelle de haut niveau composée de plusieurs ministères et agences gouvernementales prépare une loi exhaustive sur la microfi nance qui pourrait être soumise au Congrès plus tard en 2012.l Un bureau de crédit régional a échoué l’année dernière, et le système d’information sur le crédit reste hétéroclite et incomplet.l La surintendance bancaire continue de prendre

des mesures timides vers la reconnaissance de l’importance de la microfi nance, mais elle continuera à être paralysée tant qu’elle n’aura pas un cadre juridique réglementaire actualisé et exhaustif reconnaissant la microfi nance, approuvé par les autorités politiques.

■ Haïti

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Les cadres réglementaires en Haïti ont toujours été faibles et sont caractérisés par la mauvaise mise en pratique et l’incertitude. Le processus de création d’un gouvernement crédible et effi cace où les entreprises peuvent exister et se développer a été très lent. La participation internationale, grâce à des dons et de l’assistance technique, est forte.l Bien qu’il n’y ait pas de réglementation sur la transparence de la tarifi cation, de nombreuses institutions présentent des clients potentiels avec des échéanciers de paiement, qu’ils peuvent comparer entre les établissements avant de choisir un produit. Beaucoup de grandes IMF approuvent la SMART Campaign, mais les tests et les évaluations n’ont pas lieu de façon systématique.l La comptabilité et l’audit du secteur des entreprises d’Haïti sont encore en développement, et nécessitent un renforcement signifi catif dans le cadre d’un effort plus large visant à améliorer le climat d’investissement. Le cadre légal régissant les normes comptables et d’audit des sociétés est incomplet et devrait être mis à jour pour refl éter les normes internationales.l Il n’existe pas de bureaux de crédit en Haïti. Les IMF ont une liste noire de clients sur une base de données qu’elles partagent les unes avec les autres.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l La Banque de la République d’Haïti (la banque centrale) reconnaît le rôle que joue la microfi nance dans le développement de l’inclusion fi nancière. Selon le gouverneur de la banque, la microfi nance

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représente actuellement 15 % du portefeuille total des crédits en cours en Haïti. Le gouvernement travaille avec les parties prenantes afi n d’élaborer et d’adopter des réglementations dans le secteur de la microfi nance. Toutefois, le rythme est lent.l Les institutions de microfi nance ont réussi à refaire surface après les tremblements de terre grâce aux conseils des cadres supérieurs, de nouvelles lignes de crédit, des envois de fonds et des dons internationaux provenant des ONG. Les pertes réelles sur les portefeuilles de prêts découlant du tremblement de terre ont été moindres que celles prévues initialement. La croissance de l’activité de microfi nance en 2011 a été forte et les perspectives pour 2012 sont positives.

■ Honduras

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Le cadre réglementaire de la microfi nance est relativement bien développé et comprend une défi nition de l’activité et un type d’institution spécialisée connue sous le nom d’institutions de développement fi nancier privées (Organismos Privados de Desarrollo Financiero, OPDF) dont les premières ont été établies en 2005.l Il existe un large éventail de types d’institutions dans le secteur de la microfi nance, parmi les institutions réglementées et non réglementées. Des efforts sont en cours pour faciliter le processus de mise à niveau vers des IMF spécialisées et réglementées. Actuellement le processus est lent, et seulement cinq ONG ont été élevées au rang d’OPDF.l Les normes comptables sont satisfaisantes, et les institutions réglementées seront obligées d’adopter les normes IFRS en 2012 (la date limite était initialement fi xée pour 2011). La transparence de la tarifi cation est établie par la loi, mais ne concerne pas les OPDFs, les coopératives ou les ONG, même si, dans la pratique, beaucoup divulguent leurs taux et leurs frais. La protection des consommateurs est limitée, étant donné le

coût élevé de la soumission des plaintes en personne.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Le secteur de la microfi nance s’est largement remis de l’impact de la récession de 2009 et de la crise politique qui a résulté du coup d’Etat. En 2011, le portefeuille de prêts a considérablement augmenté pour la première fois depuis de nombreuses années, bien que les conditions de crédit restent dépendantes de la stabilité politique. Comme dans la plupart des autres pays d’Amérique centrale, le secteur de la microfi nance se comportera de façon pro-cyclique.l Les efforts visant à convertir un certain nombre d’IMF non-réglementées en institutions réglementées (avec l’aide des organisations multilatérales) se déroulent progressivement, mais aucun nouvel OPDF n’a été créé depuis la publication du précédent rapport.

■ Jamaïque

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Le secteur est sous-développé et comprend un petit nombre d’ONG non réglementées ainsi que des unions de crédit, qui ont été récemment passées au crible des autorités de réglementation, tout comme quelques entreprises privées et banques qui offrent du microcrédit.l La Jamaïque a une note de 0,0 (sur un maximum de 6,0) pour ses Informations en matière de crédit selon un indice établi dans le rapport « Doing Business » 2012 de la Banque mondiale. Cependant, deux bureaux de crédit ont maintenant obtenu une licence. Jusqu’à présent, les IMF sont dans l’incapacité d’utiliser ces deux bureaux et il faudra du temps avant que des données fi ables sur les IMF soient disponibles. Tel quel, les bureaux de crédits en Jamaïque n’en sont pas au stade où ils découragent les clients d’IMF face au surendettement, même s’il est établi qu’il s’agit d’un problème majeur.

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l Il y a un grand nombre d’unions de crédits non-régulées ; en effet, mettre en place une union de crédit est généralement une procédure relativement simple. Toutefois, les propositions en cours de discussion en faveur d’un plus grand contrôle sous l’égide de la Banque de Jamaïque (BoJ—la Banque centrale) rendraient la tâche plus compliquée.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Deux bureaux de crédits privés (CRIF NM Credit Assure Ltd et Creditinfo Jamaica Ltd) se sont vu accorder des licences par le Ministère des Finances afi n de collecter des informations sur les antécédents en matière de crédit des emprunteurs auprès des prêteurs et d’autres sources.l Les propositions par la BoJ pour réguler plus étroitement les nombreuses unions de crédits en Jamaïque continuent d’être débattues, avec des éléments de l’avant-projet de loi (tel qu’imposer une limite maximum sur les crédits non sécurisés et instaurer des conditions de capital minimum pour les unions de crédits qui souhaitent se lancer sur le marché) rencontrant une opposition féroce de la part de la Jamaica Co-operative Credit Union League (JCCUL).l Scotiabank a conservé une fi liale dénommée Scotia Jamaica Microfi nance Company Limited ou CrediScotia, exclusivement consacrée au micro-prêt.

■ Mexique

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l La principale autorité de régulation, la Comisión Nacional Bancaria de Valores (CNBV, la Commission Nationale pour les Banques et les Titres) a défi ni la microfi nance comme un large éventail de services visant les catégories de population ayant les revenus les plus bas, plutôt qu’un secteur en soi. Aussi n’y a-t-il pas de structure générale de la microfi nance, bien que la CNBV ait fait des efforts pour consolider les activités de microfi nance en un

nombre limité d’entités légales, réduisant par là-même la complexité du marché tel qu’il apparaissait dans les années précédentes.l Les Sociedades Financieras Populares (SOFIPOS, partenaires fi nanciers à but lucratifs) sont, avec les Sociedades Cooperativas de Ahorro y Crédito (SOCAPS, coopératives de prêts et d’épargne à but non lucratif), les principaux intermédiaires réglementés de la microfi nance. Notons que les SOCAPS ont un système auxiliaire de régulation. Les SOFIPOS et les SOCAPS ont toutes deux l’autorisation d’accepter des dépôts. l La transparence varie sensiblement selon le type d’IMF, sa taille et si elle est réglementée ou contrôlée. Les normes comptables sont généralement très exigeantes pour les institutions réglementées (seules les fi rmes cotées ont le droit d’adopter les normes IFRS), tandis que les IMF non réglementées doivent adopter des normes minimales de transparence et de gouvernance si elles appartiennent à un réseau. L’exigence de transparence dans la tarifi cation est donc élevée pour les institutions réglementées, mais les IMF non-réglementées ont tendance à éviter de publier les taux d’intérêt effectifs. l Il y a une agence de protection du consommateur dans le secteur fi nancier appelée CONDUSEF, qui a aussi des pouvoirs modestes de contrôle grâce à une loi récente. Les institutions réglementées et non réglementées doivent communiquer leurs frais auprès de CONDUSEF, néanmoins l’accès en-ligne est limité. La CONDUSEF propose aussi des services de résolutions de confl it, telle que la conciliation. Il existe également deux bureaux de crédit, qui, ensemble, couvrent près de 100 % de la population adulte. l Le surendettement reste un problème dans certaines régions du pays, plus particulièrement au Sud.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Le nouveau président élu, Enrique Peña Nieto, s’est engagé à augmenter la participation du secteur public dans les banques de développement

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et sociales de sorte que les niveaux traditionnellement bas du pays en matière d’offre de crédits et d’inclusion fi nancière s’améliorent. Ceci pourrait créer par la suite une concurrence dans le microprêt. l Il demeure une forte concentration dans le secteur de la microfi nance, avec les quatre plus grosses entreprises détenant une part dominante des actifs, des clients et des portefeuilles de prêts. Ceci a conduit en partie à des taux d’intérêt supérieurs à la moyenne, malgré le peu d’obstacles structurels au prêt et des ratios PNR relativement bas. Cependant, il existe d’autres raisons pour expliquer les taux d’intérêt élevés, notamment des risques de crédits élevés, des coûts exorbitants de transports et de télécommunications, de même que des coûts imputables à la sécurité. l La formalisation de SOCAPS non réglementées (plus de 400 d’entre elles existent) est prévue pour décembre 2012. Cependant, seules 63 ont été formalisées, ou sont en train de le faire, la CNBV estimant que seules 150 auront réussi d’ici la date limite.

■ Nicaragua

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Le secteur de la microfi nance au Nicaragua a dû faire face à de la volatilé induite par les chocs économiques et politiques des quatre dernières années. Le secteur a été sévèrement affaibli en 2009-2010 par une combinaison du ralentissement économique mondiale et l’émergence d’un mouvement puissant de débiteurs, le Movimiento No-Pago (le mouvement du non-paiement), qui a imposé à l’Assemblée Nationale le vote d’une loi moratoire controversée sur la dette. Cependant, le secteur a commencé à se ressaisir au lendemain de l’approbation, au milieu de l’année 2011, d’une nouvelle loi sur la microfi nance, qui améliore les capacités de contrôle et la transparence. l Il y a un potentiel important pour la microfi nance au Nicaragua. Le manque d’intérêt des principales banques envers le fi nancement de

producteurs agricoles de taille petite ou moyenne—dû aux coûts opérationnels plus importants—a créé une large demande insatisfaite en ce qui concerne les aménagements de crédit rural.l Il y a un large éventail de fournisseurs de microfi nance au Nicaragua, la plupart d’entre eux sont maintenant réglementés et forcés de mettre en place une comptabilité stricte et des normes de transparence. La loi sur la microfi nance de 2011 a mis particulièrement l’accent sur la nécessité d’améliorer la transparence des taux d’intérêt, permettant aux IMF d’établir les taux d’intérêt librement mais leur interdisant d’imposer d’autres types de charge aux emprunteurs, tout en instituant une limite maximale sur ce que les institutions peuvent facturer pour les paiements des arriérés. l Les transactions fi nancières par l’intermédiaire des agents n’en sont qu’à leur genèse, avec des normes peu claires quant à la régulation et au développement de nouvelles méthodes pour étendre la portée de la microfi nance. Cependant, certains fournisseurs ont mis en place quelques projets pilotes, notamment des services bancaires mobiles.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Les conséquences plénières de la loi sur la microfi nance de 2011 ne sont pas encore totalement visibles, étant donné que la loi est appliquée depuis le début 2012. Le nouvel organe de contrôle des institutions de microfi nance, la Comisión Nacional de Microfi nanzas (CONAMI), fut constitué seulement en mars, après un peu de retard. L’on attend de la CONAMI qu’elle prenne ses pleines responsabilités et commence à édicter des normes pour le secteur au second semestre 2012. l Parmi les normes que la CONAMI devra adresser rapidement fi gurent celles liées aux pratiques comptables et à la protection des clients. En effet, la loi sur la microfi nance de 2011 rend nécessaire que les IMF consultent les antécédents en matière de crédit de tous les clients, ce qui oblige ces institutions à mettre en place des mécanismes

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standardisés et des dispositifs de gestion des plaintes des clients, qui étaient auparavant disponibles seulement aux clients des institutions réglementées par l’Autorité bancaire. l Le gouvernement semble engagé à redresser le secteur de la microfi nance, en écartant les groupes motivés politiquement, tel que Movimiento No Pago. Par ailleurs, le gouvernement offre une aide technique et un soutien fi nancier à la CONAMI, ce qui est essentiel pour que l’organisme fonctionne correctement. L’on attend du secteur qu’il montre ses premiers signes de croissance pour la première fois depuis quatre ans en 2012, tandis que le fi nancement externe se recompose progressivement. Néanmoins, les défi s demeurent dans le secteur, notamment ceux liés à la dépendance au fi nancement externe, aux risques institutionnels eu égard à la faiblesse du système judiciaire du pays et à l’ineffi cacité bureaucratique et aussi en raison du développement de nouveaux produits susceptibles de répondre plus effi cacement à la demande du client.

■ Panama

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l La réglementation générale et le contrôle du secteur fi nancier sont considérés comme étant de bonne qualité, mais une réglementation spécifi que au domaine de la microfi nance fait encore défaut. Le contrôle des institutions opérant dans le champ de la microfi nance est disséminé à travers des entités séparées pour, respectivement, les banques/banques spécialisées, les entreprises fi nancières et les coopératives.l Le bureau de crédit unique, établi depuis longtemps, est généralement perçu comme étant de bonne qualité, et est largement utilisé et reçoit des informations de toute une gamme d’institutions de microfi nance. l La protection du client reste un domaine sous-réglementé, où les progrès sont inégaux, et ce malgré des efforts croissants en matière d’autorégulation volontaire à travers le réseau

sectoriel et d’adoption par certaines institutions de normes internationales quant aux meilleurs pratiques des institutions, ce qui laisse présager des améliorations à l’avenir.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l La superintendance bancaire a émis de nouvelles réglementations à l’égard des correspondants, qu’ils soient bancaires ou non, mobiles ou électroniques, témoignant de l’attention qu’elle porte à l’inclusion fi nancière. l Le large secteur coopératif reste dans une situation incertaine en ce qui concerne le domaine réglementaire (et selon certains, cela constitue un risque fi nancier systémique) ; les initiatives pour inscrire les coopératives sous l’auspice des réglementations prudentielles n’ont pas encore été des réussites. l Les dispositions « Connais ton client » et autres strictes conditions des lois anti-blanchiments continuent d’entraver les efforts d’inclusion fi nancière en rendant extrêmement diffi ciles et lentes l’ouverture de nouveaux comptes. Par conséquent, les propositions actuelles de la superintendance bancaire de créer des comptes simplifi és s’avèrent encore plus urgentes. l Deux nouveaux trusts fi nanciers de second rang focalisés sur la microfi nance ont été approuvés et sont en activité depuis 2011. Les deux trusts de fi nancement rétrocèdent des crédits en se basant sur des critères techniques solides et donnent accès à tous types d’organisations les remplissant : FINDEC ou Fideicomiso para el Financiamento de la Competividad y la Productividade (sous le Ministère du Commerce et de l’Industrie) et FIDEMICRO ou Fideicomiso de Microcrédito de Panamá (sous l’Autoridadad de Micro, Pequeña y Mediana Empresa, ou AMPYME).

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■ Paraguay

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l L’environnement réglementaire est propice à l’approvisionnement en microcrédit par les banques et les entreprises fi nancières, notamment celles qui se sont élevées à ce statut. L’usure maximale sur les taux d’intérêt est élevée de façon permissive pour permettre la rentabilité, et la concurrence directe, de premier rang et subventionnée par l’état, dans le domaine du micro-crédit, est très limitée en pratique.l Les capacités de contrôle et de réglementation spécialisées de la Banco Central del Paraguay (BCP, la Banque Centrale) dans le domaine de la microfi nance sont modestes mais elles se sont développées ces dernières annéesl Le Paraguay possède un système d’information au crédit d’effi cacité limitée. Un registre de crédit public est restreint aux institutions réglementées, tandis qu’un bureau privé établi est disponible et est utilisé par presque toutes les institutions du secteur, avec principalement des informations négatives. Ces deux bureaux ont une assez bonne couverture de la population par rapport aux normes régionales.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Fondés sur l’accumulation de preuves concernant la relative facilité et la transparence quant à l’upgrading dans les années passées, les barrières à l’entrée facilement franchissable et les changements positifs en matière de réglementation, la note pour la création d’institutions fi nancières contrôlées/réglementées a été améliorée. Les sociétés fi nancières ont été capables de se transformer en banques, les maisons d’échange en sociétés fi nancières et un groupe de coopératives en une banque.l Tandis que le BCP demande une publication mensuelle des taux d’intérêt par des institutions réglementées, en réalité, les taux effectifs, y compris les commissions et autres frais, ne sont pas clairement divulgués.

l Les bureaux de protection du consommateur existent certes, mais la plupart sont d’utilité générale et ne sont pas conçus pour des problèmes liés à la fi nance et la microfi nance. En outre, des lacunes en matière d’auto-réglementation dans ce domaine ont abouti au sous-développement des mécanismes de résolution des confl its. l Quelques propositions législatives en attente liées aux taux d’intérêt et une récente action de l’exécutif, annulée par une décision de la Cour Suprême au regard de la centralisation des actifs du secteur public, créé un contexte quelque peu incertain sur le plan politique, bien que les principales autorités de réglementation fi nancières ont résisté à de tels changements politiques.

■ Pérou

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l La principale autorité de réglementation de la microfi nance au Pérou, le Superintendant de la Banque, de l’Assurance et des Fonds de Pension (SBS), a instauré une réglementation afi n de créer un marché juste et concurrentiel. L’absence d’un plafond de taux d’intérêt, des exigences en matière de capital minimum faibles et la disponibilité d’une kyrielle de structures légales rendent l’entrée aisée.l Des niveaux de transparence élevés en ce qui concerne les taux d’intérêt effectifs, les états fi nanciers et même les confl its avec les clients complètent ce cadre législatif et réglementaire. La SBS surveille toutes ces informations et les rend disponibles au public sur internet et dans les journaux.l Les initiatives pour la protection des clients ont évolué au-delà la mise en œuvre des meilleures pratiques. Une attention renouvelée est portée sur l’éducation du client de sorte qu’il comprenne les concepts fi nanciers et connaisse ses droits. Le SBS et le Ministère de l’Education du Pérou sont reconnus comme étant des pionniers car ils ont développé des programmes pour enseigner le B-A Ba de la fi nance à l’école. Cependant, les

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connaissances des adultes dans ce domaine restent faibles, et des efforts sont faits, tant par le secteur public que privé, pour résoudre ce problème.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Le marché de la microfi nance au Pérou continue de connaitre une concurrence féroce, les banques et les acteurs internationaux pénétrant ce marché le font de façon agressive. De plus grandes institutions ambitionnent les segments les plus hauts de la microfi nance, les PME et les segments du micro-commerce. La participation des banques est à la hausse. l La concurrence continue de faire baisser les taux d’intérêt et met la pression sur la rentabilité. Etant donné que la microfi nance se concentre sur le volume, les petites entités cherchent à fusionner les unes avec les autres ou avec de plus larges entités. De plus larges portefeuilles devraient soutenir la diversifi cation et jouer un rôle positif par rapport aux paramètres de risque. l L’augmentation des PNR durant la crise fi nancière s’est prolongée malgré une amélioration de l’économie. Ce phénomène peut s’expliquer par une extension croissante des services de microfi nance des CMAC et des banques offrant des taux bas, entrainant ainsi un surendettement de certains clients. La SBS est consciente de cela et a institué des exigences de réserve de perte. Les micro-emprunteurs avec plus d’une dette en souffrance sont sujets à une analyse de crédit plus approfondie et minutieuse.

■ Trinidad et Tobago

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Il manque à Trinidad une structure réglementaire pour la microfi nance. La Loi sur les Institutions fi nancières réglemente les activités bancaires régulières, y compris le prêt, qui nécessite l’obtention d’une licence auprès de la Banque Centrale de Trinidad et Tobago. Les opérations de microfi nance des ONG et des unions

de crédit ne sont pas réglementées, bien que dans ce dernier cas, il est prévu que le contrôle fi nancier devienne plus strict. l Les institutions non réglementées peuvent accepter des dépôts à titre de garantie dans le cadre d’un prêt, mais les experts locaux rapportent que ceci n’est pas effi cacement contrôlé. La loi sur les Institutions Financières limite l’acceptation de dépôt provenant du public aux entités fi nancières pourvues d’une licence et enregistrées.l Les personnes interrogées lors d’une enquête notaient que les mécanismes entourant les agents n’existent pas dans le pays et que le manque de politiques freine le développement et l’utilisation de tels mécanismes. Une des personnes interrogées indiquait que les lacunes de ces systèmes peuvent être largement attribuées à la capacité limitée des IMF, bien que quelques banques traditionnelles offrent des services bancaires mobiles.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l En 2011, les efforts se sont accélérés en matière de renforcement du contrôle des unions de crédit, alors que des enquêtes étaient en cours afi n de comprendre ce qui s’était passé lors de l’effondrement de CL Financial (un conglomérat local) et du Crédit Union Hindu en 2008. Les enquêtes, qui sont encore actives en 2012, ont souligné la faiblesse de la capacité de contrôle du Commissaire au Développement Coopératif (CCD—Commissioner of Co-operative Development) qui est censé surveiller la gestion fi nancière. l La Banque Centrale a émis un projet législatif en décembre 2011 qui ramènerait les activités fi nancières des unions de crédit sous son autorité, avec comme tâche d’enregistrer ces institutions se trouvant encore sous la responsabilité du CCD. Si elle était promulguée, cette loi créerait un fond d’assurance obligatoire des unions de crédit afi n de protéger les dépôts.l La compagnie d’Etat National Entreprise Development Company a pour mission de mettre en œuvre le National Integrated Business Incubator System (IBIS). Lancé en septembre 2011, l’IBIS est un programme mis en place pour offrir un soutien

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opérationnel et d’infrastructure aux micros et petites entreprises.

■ Uruguay

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l L’environnement économique de la microfi nance est limité par une petite population (3,5 millions d’habitants) et un niveau de revenu élevé (le PIB par habitant est de 10 590 dollars américains). Les programmes sociaux du gouvernement aident les pauvres et les institutions de microfi nance complètent ces programmes en offrant des produits fi nanciers aux destinataires. Les IMF ont également pour objectif d’améliorer l’inclusion fi nancière des micro-entreprises dans le secteur non structuré.l Il n’y a pas de structure juridique qui corresponde spécifi quement à la microfi nance. Les IMF réglementées sont les banques et les coopératives. Les taux d’intérêt plafond sont calculés en utilisant des taux qui prennent en compte les prêts commerciaux et sont ainsi artifi ciellement bas. Au cours des dernières années, le gouvernement a travaillé avec les IMF pour mieux comprendre l’environnement commercial. A la publication de ce rapport, il est attendu que le gouvernement publie quelques conseils adressés aux IMF.l Les lois sur la protection du client sont strictes en Uruguay. Le gouvernement promeut la transparence dans la tarifi cation et requiert que les IMF réglementées répondent aux plaintes de clients dans les plus brefs délais. Si les clients ont une réclamation après avoir reçu la réponse d’une IMF, ils peuvent avoir recours à une agence gouvernementale en charge de la protection des clients.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l Le portefeuille en microfi nance s’est accru de 73 % en 2011 pour atteindre 32,9millions de dollars américains, ce qui reste un très petit montant

comparé aux autres pays d’Amérique Latine. Le nombre de clients a progressé de 80 %, soit 21 714 à la fi n 2011.l Ces énormes croissances en pourcentage de la taille et du nombre de clients ne signifi ent pas une explosion du crédit puisque la croissance du crédit général a été contenue. Les taux de défaut de paiement décrurent de 4,2 % au début 2011 à 3,4 % à la fi n de l’année.l L’Observatorio de Microfi nanzas (un bureau d’institutions de microfi nance), qui fut fondé en août 2010, continue de travailler pour instaurer la transparence et assurer un partage des connaissances dans le secteur. Il contribue à la collecte de données, l’analyse et la communication des tendances et des inventions. L’Observatorio s’efforce de faire circuler les retours d’informations, ce qui peut aider l’industrie à croître prudemment.

■ Vénézuela

Caractéristiques clés de l’environnement économique de la microfi nance :l Le secteur de la microfi nance au Vénézuela est relativement petit, entravé par un environnement économique défavorable et par l’intervention étatique. Les capacités réglementaires et de contrôle sont faibles, en partie car le gouvernement a modifi é la structure réglementaire du secteur fi nancier pour accroitre sa portée, réduisant l’indépendance de la Superintendencia de Bancos y Otras Instituciones Financieras (Sudeban, le Superintendant bancaire).l Il n’y a ni claire défi nition de la microfi nance, ni contrôle spécifi que et disposition particulière en matière de gestion des risques qui permettent d’établir une distinction entre microfi nance, consommation et prêts aux petits commerces. l Bien que le Vénézuela offre une structure légale bien développée de protection générale du consommateur, il y a plusieurs obstacles pratiques quant au traitement effi cace des confl its avec les clients. Une structure institutionnelle très faible signifi e que les recours judiciaires sont longs,

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bureaucratiques et coûteux.l Du fait d’une absence presque complète de bureaux de crédit, les fournisseurs de microfi nance ont des accès très limités aux informations sur les crédits, à moins qu’ils puissent obtenir celles-ci individuellement. Le Bureau du crédit public (PCB—Public credit bureau) reste fermé au prêteur et au public, tandis que l’unique bureau privé du pays n’offre que peu d’information pertinente sur la microfi nance.

Changements clés et impacts depuis l’année dernière :l La concurrence du marché continue d’être altérée par le gouvernement à travers ses restrictions sur les taux d’intérêt, ses conditions de prêts orientés et la présence de micro-prêteurs publics subventionnés. Il y a des inquiétudes persistantes sur la santé et la transparence des institutions publiques actives dans la microfi nance.l Depuis fi n 2011, toutes les institutions réglementées doivent avoir un portefeuille de microcrédit. Ceci inclut les banques de développement, qui ont été forcées de choisir si elles se spécialisaient dans la microfi nance. Bien qu’à l’origine, ces changements étaient perçus comme positifs pour le développement de la microfi nance, en pratique ils ont eu très peu d’impact sur le secteur, ce qui est imputable dans une large mesure au manque de clarté vis-à-vis de la défi nition de micro-prêt.

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Moyen-Orient et Afrique du Nord

■ Egypte

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l La Banque Centrale d’Egypte (BCE) et le Ministère de la Solidarité Sociale sont les deux organismes centraux chargés de la régulation de la micro-fi nance en Egypte. La capacité et les moyens font cependant défaut à chacun d’eux pour mettre en place une réglementation adéquate pour cette industrie.l Quatre banques et plus de 400 ONG-IMF proposent des services de microfi nance dans le pays. Les ONG-IMF constituent la vaste majorité du secteur du microcrédit.l Le secteur de la microfi nance ne répond pas actuellement aux attentes et besoins des pauvres. Des réformes réglementaires et une croissance du secteur sont nécessaires.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier :l Le secteur continue à être ralenti par le manque de stabilité politique et l’absence de constitution. De plus, un certain nombre de prêts ont été restructurés et mis en défaut de paiement en raison d’une économie chancelante. l Un projet de loi de 2010 sur la microfi nance a dorénavant été écarté, ainsi que tous les pourparlers de réforme, tandis que les parties concernées attendent un nouveau président et une constitution avant qu’une nouvelle loi puisse être proposée.l Le secteur souffre de la faiblesse des mécanismes de résolution de confl its ; ni la loi ni l’Association de Protection des Consommateurs (CPA—Consumer Protection Association) n’offrent de solutions effi caces. Il s’ensuit que la pratique informelle est la méthode prédominante de résolution des confl its. Cependant, huit des principales ONG-IMF souscrivent à la Smart

campaign, qui les contraint à mettre en place des mécanismes de gestion des réclamations.

■ Liban

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l La domination des deux principales factions politiques/sectaires au sein du secteur des IMF perdure. Emkaan, qui opère grâce aux fonds du Groupe Hariri, a environ 10 000 clients. Al Qard Al Hassan, fi nancé par le Hezbollah, en accompagne environ 69 000.l La supervision du secteur de la microfi nance est faible et ineffi cace. Le Ministère de l’Intérieur, qui a autorité sur les ONG-IMF, n’a ni les compétences ni les moyens de réglementer les opérations fi nancières des IMF. La Banque du Liban (la banque centrale), qui réglemente les institutions fi nancières, ne considère pas la réglementation de la microfi nance pour une priorité, et ne contrôle pas étroitement les activités des IMF.l Il y a au total une vingtaine d’IMF, en majorité des ONG situées en zones urbaines. Il existe des perspectives de croissance substantielles dans le secteur des IMF au Liban, en particulier dans les zones rurales.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier :l Le Programme du Golfe arabe pour les organisations de développement des Nations Unies (AGFUND) s’est enregistré comme institution fi nancière en octobre 2011, portant à trois le nombre total d’institutions fi nancières proposant des services de microfi nance au Liban. L’AGFUND devrait être opérationnel fi n 2012 et projette de servir 35 000 clients dans les 5 ans.l Emkan, fondé début 2009, voit son portefeuille de prêt croître rapidement et est la deuxième plus grande institution de microfi nance dans le pays. Elle espère doubler ce portefeuille dans les cinq prochaines années.l Le défi cit de stabilité politique, combiné à l’absence de moyens et d’intérêt de la part du

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Ministère de l’Intérieur et de la banque centrale, aboutissent à un report incessant de la plupart des réformes nécessaires dans le secteur de la microfi nance.l Aucun mécanisme spécifi que de gestion des confl its n’est en place pour les micro-emprunteurs ou prêteurs, et le blocage de la réforme du secteur de la microfi nance laisse peu d’espoir pour que de tels mécanismes soient créés dans un futur proche. En dépit de cela, cinq des principales ONG-IMF et Ameen, agréé comme une institution fi nancière, ont souscrit au mouvement volontaire Smart campaign et sont contraintes de mettre en place des mécanismes de gestion des réclamations.

■ Maroc

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l Le secteur est dominé par un petit nombre de grandes IMF. Le marché s’est concentré ces deux dernières années et il est probable qu’il continue sur cette trajectoire à l’avenir car les petites IMF cherchent à former des alliances.l Le microcrédit est le seul service fi nancier actuellement proposé par les IMF. La collecte de dépôts n’est pas envisagée dans un futur proche. l Récemment, on a vu une croissance considérable des prêts non rentables, en partie à cause de prêts-croisés excessifs, qui ont représenté une menace signifi cative pour la viabilité du secteur. Le nouveau bureau du crédit a récemment tempéré ces excès.l La majorité des IMF (représentant plus de 90 % du marché) se conforment aux bonnes pratiques comptables et de gouvernance et font preuve d’une transparence raisonnable. l Il n’y a actuellement aucun système réglementaire protégeant spécifi quement les micro-emprunteurs, ni de mécanisme de résolution des confl its.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier : l Une réforme législative de transformation institutionnelle, concernant davantage les grandes IMF, est en cours. Le projet de loi a été adopté en janvier 2011 par le conseil de gouvernement. Il introduit un cadre juridique favorable aux investisseurs et est propice à l’offre indirecte de microcrédit par des institutions de prêt traditionnelles ou leurs fi liales. Le vote à la Chambre des Représentants a été retardé à cause des récentes élections législatives anticipées.l Plusieurs problèmes demeurent non résolus pour ces IMF désireuses de se transformer sous la nouvelle loi : l’exemption fi scale pour les institutions prêteuses de microfi nance, le plafond des taux d’intérêt et la gamme de produits. Ces points devraient être fi xés d’ici la fi n 2012, avec la promulgation de la nouvelle loi bancaire. l Les petites IMF se sont rassemblées avec succès au sein d’un réseau professionnel. Un système commun d’information est attendu pour juin 2012. Il améliorera les remontées d’informations vers la Banque al Maghreb (BAM) et le bureau du crédit privé.l S’agissant des bureaux de crédit privés, les principales IMF ont terminé la phase-test et ont commencé à collecter et à communiquer des données.l Une nouvelle cartographie nationale et interactive de la microfi nance a été lancée, qui est considérée comme une ressource précieuse par les experts des IMF. Elle donne accès à des informations géographiques sur les agences, des données sur les prêts en cours par ville et par IMF.l Une étude stratégique et prospective sur la microfi nance a été menée et pourrait servir de base à la négociation d’un contrat de programme de microfi nance avec le gouvernement. L’étude stratégique anticipe que le secteur de la microfi nance représentera de 0,6 à 1,8 % du PIB d’ici 2020, aura créé 2 millions d’emplois, et fait de ces objectifs une base pour négocier un appui gouvernemental sous forme d’un contrat de programme de microfi nance spécifi que.

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■ Yémen

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l Avec seulement 7 % des Yéménites pourvus d’un compte bancaire, une demande latente et ancienne parmi la population yéménite pour les services fi nanciers semblerait faire de ce pays un marché idéal pour la microfi nance.l Bien que toujours réduit, ce secteur a connu une croissance extrêmement rapide, passant de 3 282 emprunteurs en 2002 à 66 419 en 2010. Cependant, la crise politique du pays en 2011 a vu un repli du secteur, le nombre d’emprunteurs chutant à 63 664 à la fi n septembre.l Le secteur de la microfi nance est composé d’ONG-IMF, qui sont supervisées par le Réseau de microfi nance du Yémen et par le Fonds Social pour le Développement (SFD), et de deux banques IMF agréées par la Banque centrale. Le Réseau de microfi nance du Yémen, qui rassemble toutes les ONG-IMF et les IMF agréés dans le pays, a pris à sa charge la plupart des responsabilités de formation et de structuration du SFD.l La loi sur la microfi nance du pays a été adoptée en 2009, et est amplement perçue comme offrant un cadre réglementaire clair pour les opérations de microfi nance. l Il n’y a pas de réglementation claire imposant aux entreprises de présenter leurs taux, ni dans la loi sur la microfi nance, ni dans la loi antérieure sur les Banques commerciales. Les voies de résolution des confl its sont également sous-développées, et nombreux sont les Yéménites qui s’en remettent à un conseil local (shura), comprenant les ainés de la tribu, afi n de résoudre les différends.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier :l Le secteur de la microfi nance a été durement frappé par l’agitation qui a secoué le pays en 2011, et il commence tout juste à s’en remettre. Bien que les prêts aient repris, l’activité de microfi nance demeure fortement perturbée par des violences persistantes dans de nombreuses régions, dont Abyan et Taiz.l Bien qu’elle soit une entité fi nancière tierce, Al Umqi a fait une demande de licence afi n de devenir une IMF habilitée en 2011. Son dossier doit encore être validé. l Le SFD a mis en place un bureau de crédit pour les IMF non agréés. Toutes les ONG du pays ne lui transmettent cependant pas régulièrement des mises-à-jour, en dépit d’une obligation dans ce sens.

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Afrique subsaharienne

■ Cameroun

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l Le secteur est assez concentré, avec un réseau d’IMF (CamCCUL) qui détient plus de la moitié des parts de marché. Il est possible que les nouveaux entrants, tels EB-ACCION, contribuent à accroître le dynamisme du marché.l Au cours des 11 dernières années, le secteur a connu une croissance signifi cative—il affi che un taux de croissance annuel cumulé de 56,2 % sur les encours de crédit en portefeuille. La loi offi cielle sur la microfi nance, qui a été rédigée en 2002, est considérée comme inadaptée. Pour cette raison et en raison du manque de capacités, la plupart des IMF ne la respectent pas.l La supervision des IMF demeure faible, en raison d’un manque de moyens de l’autorité régionale, et du non-respect par les IMF des exigences en termes de déclaration d’information. l L’absence d’un bureau de crédit et de tout processus d’échange d’informations sur les mauvais payeurs est un risque majeur. Il n’y a aucun plan concret pour créer un tel bureau de crédit dans un futur proche.l Une transparence très faible dans la tarifi cation et l’absence de mécanisme de recours font de la protection des consommateurs un sérieux problème à résoudre.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier :l Les IMF de catégorie 1 (telles que les coopératives) sont désormais assujetties à l’impôt sur les bénéfi ces, en dépit des efforts des IMF pour convaincre le Ministère des Finances d’abandonner cette nouvelle mesure fi scale. Elle est considérée comme un fardeau par les IMF et leurs clients, qui y voient une augmentation de leurs coûts d’emprunt.l Au cours de l’an passé, la Commission bancaire

d’Afrique centrale (COBAC) s’est focalisée sur l’installation de son nouveau système d’information (Sesame), qui gèrera automatiquement le contrôle et la surveillance des activités de microfi nance. Elle a effectué un certain nombre de missions de terrain dans cet objectif, bien que les progrès au plan de la mise en œuvre aient été lents.l Une ventilation normalisée du taux effectif global (incluant tous les coûts d’emprunt) applicable aux IMF ainsi qu’aux banques est actuellement examinée par la COBAC. Si elle était intégrée à la réglementation sur la microfi nance et respectée par les IMF, elle améliorerait signifi cativement la transparence de la tarifi cation.l La COBAC et le Ministère des Finances ne se sont pas encore mis d’accord pour confi er la supervision de quelques IMF aux antennes locales du ministère des Finances.l Une nouvelle loi de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) a été adoptée en 2011. Elle régit les activités des coopératives. Celles-ci étaient précédemment soumises à la loi sur les sociétés commerciales régulières de 1992.

■ République Démocratique du Congo

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l L’immatriculation et l’agrément des banques commerciales et des IMF, dont celles proposant des produits de micro-fi nance, nécessite l’accord du président et peut prendre jusqu’à 18 mois. Les nouvelles réglementations de la microfi nance visent à changer cela, en déléguant l’autorité à la Banque centrale du Congo (BCC, la Banque centrale), mais ces dispositions attendent l’accord présidentiel.l Le marché de la micro-fi nance en RDC était à l’origine dominé par les Coopératives d’Epargne et de Crédit (COOPEC), qui étaient autorisées à prêter de l’argent aux membres. La croissance du secteur formel a été rapide entre 2007 et 2010, mais a

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ralenti depuis. l La grande superfi cie et la géographie complexe de la RDC, en particulier ses réseaux de transports relativement limités, contribuent au manque de surveillance effective dans les localités reculées. Dans les zones rurales, c’est le segment informel et non réglementé qui prédomine. Actuellement, il n’y a aucun bureau de crédit fonctionnel, bien qu’une entité nationale soit en gestation.l Le faible degré de couverture et la part des déposants dont la demande est peu sophistiquée expliquent que la gamme de produits d’épargne soit assez restreinte, essentiellement limitée aux comptes à vue portant intérêt. Le manque de main d’œuvre qualifi ée, ainsi que de formations adéquate, est un double frein à l’amélioration des normes et à la croissance générale du secteur.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier :l Les nouvelles réglementations sur la microfi nance renforceront la capacité de supervision et de réglementation de la BCC, lorsqu’elles entreront en vigueur. La Loi sur les IMF confère à la Banque centrale des pouvoirs de sanction pour infl iger des amendes et éliminer progressivement les IMF qui ne respectent pas le cadre réglementaire ou qui se trouvent en violation des termes de leurs licences. La BCC a commencé à utiliser ses pouvoirs de supervision, en faisant fermer six IMF. La Loi sur les IMF proposée comporte des clauses spécifi ques pour améliorer les pratiques comptables, et renforcera les dispositifs de surveillance par le Conseil d’administration et les audits externes des pratiques comptables, rendant ainsi illégaux le blanchiment d’argent et le fi nancement du terrorisme, conformément aux lois bancaires en vigueur. La BCC pourra également donner des instructions aux IMF en matière de transparence des prix et de résolution des confl its.l Les activités bancaires sur téléphone mobile, ou CelPay, ne sont pas encore autorisées pour les IMF, mais les entreprises de télécommunications ont commencé à proposer ces services en mode pilote, réglementé depuis peu par la BCC. Cependant, les

infrastructures de télécommunication existantes sont un frein majeur à l’usage étendu de ces nouvelles technologies telles que les services bancaires sur mobile. Tous les opérateurs de téléphonie mobile dans le pays, ainsi que la BCC, sont prêts à autoriser, développer et proposer de tels services. l L’instabilité politique s’est accrue depuis l’élection présidentielle controversée de novembre 2011. Des tensions sécuritaires ont émergé dans l’est du pays, en particulier avec le Rwanda voisin. Davantage de remous dans ces régions pourraient amener les investisseurs à perdre confi ance dans les perspectives de développement de la RDC, et potentiellement retarder les progrès de la réglementation.

■ Ghana

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l Il y a une très forte demande de services de microfi nance dans l’économie en croissance rapide du pays, à la fois de la part de particuliers et de petites entreprises désireux de stimuler la croissance et lutter contre la pauvreté. Des efforts sont faits pour affermir la confi ance dans l’industrie de la microfi nance, à travers l’Initiative de transparente de la tarifi cation, une nouvelle loi sur la microfi nance, l’usage accru des notations de crédit et l’amélioration des contrôles. Ces efforts font suite à une récente controverse politique à propos des taux d’intérêt que certaines institutions fi nancières imposaient, ce qui a abouti à un taux de défaut de remboursement de 90 % chez une des institutions faîtières.l Il y a une offre diversifi ée de plus de 50 fournisseurs de microfi nance dans le pays. Tandis que les portefeuilles de produits ont généralement une envergure restreinte, principalement des produits de prêt et d’épargne, les organisations qui les proposent sont de taille et de structures juridiques variées, allant des collecteurs traditionnels et individuels Susu, aux grandes IMF internationales s’appuyant sur des capitaux

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extérieurs, en passant par les coopératives et les ONG fi nancières. Les activités bancaires sur téléphones mobiles commencent à émerger, principalement dans les zones urbaines.l Il existe un éventail de politiques publiques solidement établies afi n de promouvoir cette industrie, avec des institutions faîtières qui fournissent un appui sur une base sectorielle. Ce sont les jeunes qui dominent l’activité économique, à la fois dans le secteur de la microfi nance et en dehors. Cela apporte de l’énergie mais pose également des défi s quant à la gestion d’une croissance durable du secteur.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier :l La mise en place d’une nouvelle réglementation sur la microfi nance en 2011 a déclenché environ 300 demandes d’obtention de licences de la part des IMF, dont environ 80 avaient obtenu une approbation provisoire en juin 2012. Cela a créé un processus administratif substantiel, qui s’est avéré un véritable défi pour les autorités compte tenu des moyens et compétences à leur disposition. Cela a également créé des tensions entre les opérateurs du marché et les autorités de réglementation. Certaines des 80 IMF ayant obtenu une approbation provisoire avaient en effet cherché à la faire valoir, avant l’obtention de l’approbation défi nitive.l Le programme de Transparente de la tarifi cation dans le secteur de la microfi nance, l’étude FINSCOPE, le Plan d’Action pour le Secteur Financier et les débats parlementaires autour d’une nouvelle loi régissant le segment coopératif de la microfi nance ont tous produit des recommandations politiques pour amener ce secteur à un stade de développement supérieur. Le plan de mise en œuvre en est la prochaine étape. Le Programme de transparence a mis en évidence les taux d’intérêts facturés et a créé des pressions concurrentielles pour réduire les plus élevés.l La loi sur la microfi nance de 2011 attribue un rôle de contrôle et de réglementation à la Banque du Ghana (BoG, la banque centrale), bien qu’un rôle de supervision renforcé pour les institutions faîtières fasse toujours l’objet de discussions de la

part des experts. Le rôle de supervision de la BoG a été facilité par l’obligation préalable d’immatriculation et d’agrément. Des pas ont été faits vers l’amélioration de la surveillance du marché, à travers la fermeture d’au moins cinq institutions suspectées d’enfreindre la loi.

■ Kenya

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l Les institutions engagées dans la mobilisation de dépôts sont fortement réglementées, avec une stricte supervision de la part de la Banque centrale du Kenya. Les banques, les institutions de microfi nance acceptant les dépôts (DTM—deposit-taking microfi nance institutions) et les coopératives de crédit et d’épargne (SACCO) engagées dans la mobilisation de dépôts ont la ferme obligation de rendre des comptes à leurs organes de tutelle respectifs. Si celles-ci concernent donc la majorité des clients, les établissements fournissant exclusivement du crédit (incluant la majorité des IMF et des SACCO) se trouvent très faiblement régulés.l Le marché kényan est considéré comme pionnier dans les technologies de monnaie mobile. Le coût relativement modeste des transferts d’argent a été une force d’attraction vers M-Pesa, qui a désormais des fi liales dans d’autres domaines, dont la création d’un produit d’épargne appelé M-Kesho, un partenariat avec Equity Bank où les clients peuvent directement déposer leurs fonds sur un compte épargne. Cet usage des téléphones comme porte-monnaie virtuels, combiné au développement des correspondants bancaires, a représenté un grand bond dans la façon d’envisager les enjeux monétaires dans le pays.l La transition d’une IMF vers un établissement acceptant les dépôts présente des exigences complexes—compte-rendu, infrastructures TIC, et davantage—et peu nombreuses sont les institutions fi nancières qui ont accompli ce processus de transition, car les coûts associés demeurent une barrière. A la place, davantage

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d’organisations toutes nouvelles se constituent comme mobilisateurs de dépôts, évitant ainsi les nécessaires complications ultérieures et les ajustements fastidieux.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier :l L’activité bancaire sur mobiles continue à se développer à un rythme extraordinaire au Kenya, M-Pesa touchant à elle seule plus d’un tiers de la population à travers environ 40 000 agents. L’activité d’agent bancaire est un modèle qui s’envole véritablement dans le pays, tout comme en témoigne l’impact signifi catif de l’amendement apporté à la Loi Bancaire (2009) sur les opérations fi nancières en 2011. l La transparence de la tarifi cation demeure faible parmi les IMF kenyanes, en l’absence d’obligations. Souvent, les prix sont exprimés mensuellement plutôt qu’annuellement, ou bien il n’est pas clarifi é s’ils sont calculés sur la base d’un taux constant ou dégressif. L’Association des Institutions de Microfi nance du Kenya (AMFI) incite ses membres à respecter des normes plus ambitieuses, et a inclus la transparence de la tarifi cation dans un certain nombre de formations dans le domaine de la performance sociale dispensées en 2011.l Les SACCO mobilisant des dépôts se sont vues contraintes de demander une licence avant juin 2011 afi n de continuer à offrir des services de dépôts. Cependant, seules 44 des 219 SACCO opérant en tant que FOSA avaient reçu une telle licence à cette date. Ce nombre a augmenté au cours de l’année, atteignant 108 en mars 2012, et il est probable qu’il croisse encore tandis que l’organe de tutelle des SACCO, l’Autorité de réglementation des Sociétés SACCO (la SASRA—Sacco Societies Regulatory Authority) examine des demandes supplémentaires.l En novembre 2011, la Banque centrale du Kenya a augmenté son taux directeur signifi cativement en réponse à un affaiblissement sans précédent du shilling kényan et d’une spirale infl ationniste. Cette décision a conduit les banques à élever leurs taux d’intérêts à des niveaux de 23 % et au-delà. Un amendement à la Loi de Finances a été proposé,

plafonnant les taux d’intérêts à 4 % au-delà du taux de la banque centrale, et garantissant un taux de rémunération des dépôts minimal de 70 % de ce taux directeur. Cet amendement a entravé l’adoption de la Loi de Finances depuis lors.

■ Madagascar

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l Le cadre légal à Madagascar répartit les IMF en trois niveaux et cinq catégories.l Le secteur de la microfi nance est scindé entre d’une part le secteur mutuel et des coopératives informelles établies de longue date, et d’autre part les IMF professionnelles récemment implantées.l Il existe une stratégie nationale pour la microfi nance et un cadre légal hautement structuré ainsi qu’une entité de promotion nationale, qui est de nature à favoriser l’établissement et la montée en puissance des IMF.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier :l La crise politique permanente explique que très peu de choses aient changé dans l’environnement réglementaire, mais elle a conduit à un ralentissement économique, augmentant la demande pour des prêts tout en sapant la solvabilité des emprunteurs. Les IMF ont dû devenir plus vigilantes dans le suivi du niveau de risque global de leurs portefeuilles.l Les compétences de l’organe de contrôle, la Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF), ont été renforcés au moyen de programmes de formation spécifi ques. Toutefois, il reste des inquiétudes au sujet de l’indépendance de la CSBF à la lumière du licenciement du directeur général de la CSBF, Frédéric Rasamoely, qui a été remplacé par Guy Richard Ratovondrahona, un proche parent de l’épouse du président.l L’entrée de données dans les deux nouvelles bases de données du Bureau de Crédit a commencé en 2011 : l’une est dévolue aux banques commerciales, l’autre aux IMF.

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l Au cours de l’année passée, la mise en œuvre du cadre réglementaire (qui requiert la formalisation de toutes les IMF par l’octroi d’une licence) a été accomplie, de sorte qu’en pratique aucune institution non agréée ne puisse offrir des microcrédits.

■ Mozambique

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l La microfi nance au Mozambique est principalement centrée sur la province méridionale de Maputo, qui est aussi la région la plus densément peuplée. On a assisté à un effort pluriannuel pour étendre l’accès aux IMF dans les provinces rurales, car une grande partie de la population, en particulier rurale, n’est pas bancarisée. l Afi n d’inciter ce mouvement d’émancipation, de nombreuses subventions publiques peuvent être obtenues par les IMF opérant dans les zones rurales. Le coût élevé des affaires dans les provinces autres que Maputo a souvent été une barrière pour la plupart des IMF en raison de la faible densité de population et du manque d’infrastructures. Cependant, ces subventions ont faussé le marché de la microfi nance.l De plus, nombreuses sont les IMF détenues par des intérêts étrangers. Associé à l’argent de donateurs qui est versé dans la microfi nance au Mozambique, la majeure partie du mouvement en avant (ouverture d’agences, transparence, etc.) semble provenir de l’extérieur du pays.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier :l Au Mozambique comme dans de nombreux autres pays d’Afrique subsaharienne, la transparence dans les frais d’emprunt est faible. Néanmoins, des efforts ont été faits pour changer cette situation, principalement sous la houlette de MFTransparency et du Réseau africain de microfi nance (AMFIN). Dans le cadre de son initiative sur la transparence de la tarifi cation,

MFTransparency a commencé à publier des données sur la tarifi cation des microcrédits au Mozambique en février 2012.l Bien qu’il n’existe actuellement aucune limite légale sur les taux d’intérêts que les IMF sont autorisées à facturer à leurs clients, il semblerait y avoir eu des débats dans les cercles de Banco de Moçambique (BDM, la banque centrale) au sujet de l’introduction possible d’un taux usuraire.l L’effort pour accroître l’accès aux services fi nanciers formels dans l’ensemble du pays a été couronné d’un succès relatif : 60 des 128 districts avaient des agences bancaires à la fi n de 2011, contre seulement 28 en 2004. Ce nombre va croître dans les trois prochaines années, à mesure que des organisations internationales s’associent avec des opérateurs de terrain pour déployer un réseau d’agences et d’IMF dans les provinces les plus rurales.

■ Nigéria

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l Un certain nombre de nouvelles licences ont été attribuées depuis la fermeture, en 2010, par la Banque centrale du Nigeria (CNB) de 224 banques de microfi nance (BMF) en situation d’illiquidité. Une grande partie de la population est toujours débancarisée, en particulier dans les zones rurales, et la CNB promeut activement des politiques visant ces publics, comme l’a prescrit la Révision du Cadre Politique sur la Microfi nance (2011), par exemple en encourageant de nouvelles banques à s’implanter dans ces territoires.l L’établissement d’une BMF, ou d’une BMF avec une seule branche, est relativement facile au Nigeria ; en 2011 ce pays était l’un des trois premiers d’Afrique subsaharienne en termes de BMF nouvellement créées, selon un rapport du CGAP de février 2012. Cependant, les BMF implantées dans un grand Etat, ou dans plusieurs Etats, ont toujours des diffi cultés à se commuter en BMF à rayonnement national, bien que la voie vers cette mutation ait été tracée en 2010.

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l L’accent est clairement mis sur le renforcement des compétences au sein des opérateurs de BMF. La CBN déploie un programme de formation pour l’encadrement des BMF et impose qu’au moins trois cadres de chacune d’entre elles soient certifi és d’ici 2013. Il existe aussi une nouvelle formation pour les administrateurs non-exécutifs, subventionnée par la CBN.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier :l Les différends au sujet des prêts ne sont pas habituellement traités par le système judiciaire. Bien qu’une procédure existe pour porter une affaire devant un juge, beaucoup de BMF préfèrent résoudre leurs confl its en interne car le recours au système judiciaire peut être plus onéreux que les montants récupérés. De nombreuses BMF redoutent que les considérations légales puissent détourner les clients du système fi nancier formel.l Les BMF de l’Etat de Lagos ont demandé qu’un tribunal spécial juge les cas de défaut de remboursement, ce que la CBN a approuvé en 2011. Le tribunal n’a pas encore été établi, bien que la BCN soutienne actuellement deux projets de lois pouvant directement améliorer la résolution des confl its : la Loi sur le Médiateur Financier, qui aiderait à résoudre les querelles fi nancières plus rapidement, et la Loi sur la Résolution Alternative de Différends (ADR), qui promouvrait et réglementerait ce type de processus. Ces projets n’ont pas encore été adoptés.l La CBN est en train d’expérimenter dans l’état de Lagos une politique bancaire sans argent liquide, qui vise à soutenir sa politique monétaire ainsi qu’à améliorer l’inclusion fi nancière. A cette fi n, la CBN a émis des directives régissant les transactions aux points de vente, et a instauré des frais sur l’encaissement de gros chèques. Les services bancaires sur téléphones mobiles n’en sont qu’à leurs débuts pour les BMF. l Toutes les BMF sont tenues de respecter les normes IFRS d’ici 2014, et afi n de se préparer, l’Association Nationale des Banques de Microfi nance (NAMB) a commencé à identifi er des consultants qui peuvent aider à renforcer les

compétences comptables au sein des équipes des BMF. Celles-ci devront désormais transmettre mensuellement des rapports fi nanciers détaillés en ligne en les envoyant par e-mail à la CBN, utilisant des formulaires téléchargés sur son site Internet. En juin 2011, cependant, on constatait un faible respect et les BMF qui avaient échoué à cet égard n’avaient pas été sanctionnées par la CBN.

■ Rwanda

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l L’environnement réglementaire et politique de la microfi nance est désormais très solide. Cependant, ces progrès ont dépassé les capacités de ce secteur et les IMF auront besoin de temps pour rattraper ce retard. C’est particulièrement vrai pour les normes comptables et de gouvernance où la règlementation est très claire, bien que plusieurs IMF luttent toujours pour comprendre et atteindre ces exigences.l Le gouvernement du Rwanda, reconnu pour son attitude proactive, soutient la microfi nance et a donné la priorité à l’extension de l’accès aux services fi nanciers pour les communautés rurales.l Suite à l’effondrement de plusieurs IMF en 2006 et à la lumière des incertitudes au sein de la population des campagnes, en particulier des pauvres, quant au régime fi scal, de nombreux Rwandais se défi ent des institutions fi nancières et refusent de placer leur épargne dans l’économie réglementée.l La majorité des IMF sont implantées dans les centres urbains et la concurrence dans les zones rurales demeure limitée.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier :l Le secteur de la micro-fi nance continue à croître rapidement, en dépit du fait que deux banques de microfi nance (Agaseke et Unguka) ont acquis le statut de banque à part entière en 2011. Le total des dépôts du secteur était de 46,6 milliards de Rwfr (77,1 millions de dollars américains) fi n 2011

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et le volume total des prêts était de 42,5 milliards de Rwfr (70,3 millions de dollars américains).l La société internationale de cartes de crédit, Visa, s’est associée au gouvernement rwandais en 2011 pour lancer « Branchless Solutions » (Solutions sans agences). On ne peut pas encore savoir si le marché des services bancaires sur mobiles trouvera un équilibre entre les opérateurs de téléphonie mobile, les banques et Visa, particulièrement si la réglementation impose aux agents de ne pas être exclusifs et qu’il y aura sans doute un désavantage pour qui s’engagera le premier.l CRB Africa, un bureau de crédit privé lancé en mars 2010, a commencé à collecter et distribuer des données sur les crédits d’entreprises de services publics en 2012. Elle a aussi commencé à divulguer plus de deux années d’informations, améliorant ainsi le système d’informations sur le crédit. Cette expansion a conduit le Rwanda à faire un bond dans l’indicateur « Obtention de crédit » du rapport « Doing Business » de la Banque mondiale, de la 32ème à la 8ème place.

■ Sénégal

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l Le secteur de la microfi nance demeure hautement concentré, avec 85 % des actifs prêtés détenus par les trois principaux réseaux. La préoccupation première des autorités de contrôle est de gérer le risque dans ces grands réseaux, tout en éradiquant les IMF fragiles ou non réglementées. Il est probable que cette nouvelle politique conduise à une plus grande concentration et améliore les contrôles.l Le Sénégal dispose d’un ensemble de lois solides régissant les IMF, mais il manque des compétences en matière de contrôle. Bien que la banque centrale régionale, Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), se charge de contrôler les plus grandes IMF, les capacités de surveillance des autorités nationales demeurent limitées (malgré des efforts signifi catifs ces dernières

années) et les petites IMF ne parviennent pas à respecter les nouvelles réglementations.l Il est probable que le Sénégal devienne moteur dans la région en établissant un registre du crédit dans les deux prochaines années.l Il existe un cadre réglementaire de protection des consommateurs, concernant à la fois la transparence dans la tarifi cation et les mécanismes de recours, mais les IMF ne parviennent pas à le respecter et les autorités semblent tolérer ce non-respect. Les mécanismes de recours en place sont à l’opposé des réalités sociales des clients.l Les coûts de transaction sont élevés, rendant diffi cile l’extension de ces services à grande échelle, en particulier aux zones reculées et rurales. L’activité bancaire sur mobiles présente l’opportunité de réduire les coûts de l’extension du réseau. Les autorités de microfi nance s’impliquent activement dans le lancement d’une plateforme de banque mobile pour les IMF.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier :l Les autorités de contrôle ont retiré un nombre signifi catif de licences en 2011, dans le cadre de leurs récents efforts pour faire disparaître les IMF non réglementées.l De vastes programmes de formation ont été établis pour améliorer la compréhension du nouveau plan comptable et des pratiques d’audit interne. Cela pose les bases d’un contrôle plus strict.l La BCEAO fait des progrès, bien que lents, sur le projet de bureau de crédit. L’harmonisation de la législation dans tous les pays membres demeure un défi considérable.

■ Tanzanie

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l La microfi nance en Tanzanie bénéfi cie de son propre cadre légal. L’administration n’intervient généralement pas sur le marché par des subventions ou des restrictions sur les taux

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d’intérêts, et conduit une politique différenciée selon les types d’institutions.l Néanmoins, l’industrie de la microfi nance en Tanzanie a évolué assez lentement comparée à ses voisins d’Afrique de l’Est, le Kenya et l’Ouganda. Les réglementations tanzaniennes sur les Activités de Microfi nance et de Microcrédit depuis 2005 sont jugées désuètes et auraient besoin d’une révision pour mieux réguler le secteur. Reconnaissant ce fait, le gouvernement a promis une nouvelle Loi qui orienterait la gouvernance, la régulation et les contrôles.l Les SACCO, qui ne sont généralement pas soumises à la tutelle de la Banque de Tanzanie (Bank of Tanzania, BoT, la banque centrale), sont le type d’organisations de microfi nance le plus courant. A la différence des institutions qui sont réglementées et font des dépôts intermédiaires, il y a peu d’entraves à la formation de SACCO. L’offre de services fi nanciers dans les zones rurales est très restreinte, bien que les SACCO y soient davantage représentées que les sociétés de microfi nance ou les banques commerciales pourvues de fi liales de microfi nance. l Vodacom est principal opérateur de téléphonie mobile, et offre des produits et des services de monnaie mobile à travers M-Pesa, qui s’apparente à son homonyme au Kenya. Il a moins de succès que son homologue kényan, en partie parce que Vodacom n’a pas un quasi-monopole sur les services mobiles comme Safaricom en bénéfi cie au Kenya, et en partie parce que le manque de structures réglementaire freine le succès des systèmes de monnaie électronique en Tanzanie. La Banque centrale a compris le besoin d’un cadre réglementaire appropriée et a promis de rédiger prochainement une proposition de loi.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier :l Il manque à la Tanzanie des lois dédiées à la protection des consommateurs, bien que certaines de ses réglementations bancaires aient des composantes concernant les audits et les normes comptables. En 2011, l’organisation cadre des IMF tanzaniennes, TAMFI, a publié un Code de Conduite

qu’elle a sommé ses membres de respecter. Ce Code couvre principalement trois domaines de la protection des consommateurs : les taux d’intérêts et l’affi chage des tarifs, la résolution des plaintes des clients, et l’amélioration de la transparence des résultats fi nanciers et sociaux.l Bien que l’unique bureau d’évaluation du crédit en Tanzanie n’ait pas été complètement fonctionnel et n’ait pas du tout assisté le secteur de la microfi nance, la Banque de Tanzanie a publié en 2011 des directives concernant les procédures de candidature pour établir de tels bureaux. Elle a indiqué qu’un premier devrait être opérationnel en septembre 2012.l La Banque centrale a affi rmé qu’elle souhaitait étoffer le secteur fi nancier, ce qui suppose une plus grande pénétration des zones rurales. De nombreuses entités internationales, telles que CARE, opèrent déjà dans ces zones pour développer de petites organisations basées dans les communautés telles que les Associations Villageoises de Prêts et d’Epargne (VSLA—Village Savings and Loan Associations). L’extension des services fi nanciers formels à ces zones peu peuplées est un véritable défi .

■ Ouganda

Principales caractéristiques de l’environnement économique de la microfi nance :l L’environnement réglementaire de l’Ouganda pour la microfi nance est solidement ancré, avec une loi initiale remontant à 2003 et une autorité respectée sous la forme de la Banque d’Ouganda (Bank of Uganda, BoU, la banque centrale).l A cause de ces réglementations, la plupart des IMF choisissent de rester dans le secteur informel et l’essentiel du marché est constitué d’adhésions à des SACCO qui, avec les ONG-IMF, demeurent non régulées. Des inquiétudes ont été soulevées depuis des années au sujet du manque de surveillance des SACCO, qui collectent des dépôts, et il y a eu de nombreux scandales impliquant des opérateurs de SACCO qui acceptaient les dépôts et s’enfuyaient avec l’argent des membres. Des propositions de

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lois ont été faites depuis des années, mais rien n’a encore été mis en œuvre. l Tandis que la plupart des institutions fi nancières ont recours au bureau de crédit privé Compuscan, son coût élevé est toujours dissuasif pour les institutions de dépôts (MDI), qui fonctionnent avec des marges très faibles et redoutent de perdre leurs clients à faible revenus au profi t du secteur informel.

Principaux changements et impacts depuis l’an dernier :l En 2011, la Banque d’Ouganda a réexaminé la Loi sur les MDI de 2003 et a formulé des propositions pour renforcer les régulations concernant les grandes institutions du niveau 4, notamment les SACCO et les ONG. Ces propositions ont été envoyées au ministre des Finances mais on attend toujours que des modifi cations soient apportées à la réglementation.l Fin 2011, Compuscan avait émis environ 669 000 cartes d’identité pour le secteur fi nancier. Bien qu’il ait permis de réduire les emprunts multiples au sein des institutions réglementées, l’essentiel des encours de micro-crédits reste porté par les SACCO ; et puisque la couverture des bureaux de notation de crédit (CRB) est très limitée, ce système est incapable de mettre en garde effi cacement les IMF contre les emprunteurs surendettés. l A partir d’octobre 2012, la portée du CRB sera élargie. Il sera autorisé à partager l’information entre différents fournisseurs de crédit, incluant par exemple des entreprises de services publics, avec pour objectif de produire un profi l de crédit plus exhaustif.l Les élections présidentielles et législatives en février 2011 ont exercé des pressions politiques signifi catives sur les SACCO afi n qu’elles prêtent excessivement pendant la période électorale. Ce phénomène, combiné à une longue période d’infl ation élevée, explique que certains de ces prêts n’aient pas été remboursés, provoquant la faillite de certaines SACCO. La faiblesse de la surveillance des SACCO et des autres fournisseurs de microcrédit du secteur informel explique la forte prévalence d’activités frauduleuses.

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ContexteLe Microscope est une évaluation de l’environnement réglementaire et du climat économique pour la microfi nance au niveau national. Créé en 2007 par l’Economist Intelligence Unit en coordination avec le Fonds Multilatéral d’Investissement (MIF, un membre du Groupe Banque Interaméricaine de Développement) et la CAF (Banque de développement de l’Amérique latine), le Microscope prend la forme d’un indice qui note et classe la performance des pays selon des critères objectifs. Conforme aux intérêts de la Banque Interaméricaine de Développement (IDB) et de la CAF, le Microscope s’est focalisé exclusivement sur les pays de la région Amérique latine et Caraïbes (ALC) en 2007 et 2008. A partir de 2009, le Microscope a été étendu en incluant certains pays du reste du monde, ce qui coïncidait avec la participation de l’International Finance Corporation (IFC) en tant qu’organisation commanditaire de ce travail.

Le Microscope est un exercice comparatif portant sur la performance des administrations et des environnements économiques au plan national. Son objectif est d’identifi er les domaines d’amélioration dans la réglementation de la microfi nance, ainsi que d’évaluer les conditions qui pourraient être propice ou au contraire inhiber la croissance des opérations de microfi nance. Le Microscope est largement inspiré d’autres indices mesurant l’ouverture des environnements réglementaires, légaux et économiques à la participation du secteur privé. Le plus célèbre de ces indices est le programme « Doing Business » de la Banque mondiale. A l’inverse de « Doing

Business », cependant, il existe peu de mesures quantitatives de l’environnement de la microfi nance qui puissent servir comme des données utilisables pour cette évaluation. Il existe cependant de plus en plus d’indicateurs de résultats dans la microfi nance, mais ils sont considérés à juste titre comme des mesures d’impact. C’est pourquoi le Microscope s’appuie dans une large mesure sur des estimations qualitatives de l’environnement de la microfi nance. Cela fi xe aux chercheurs l’impératif particulier de concevoir un indice apte à saisir les aspects pertinents de l’environnement, et qu’il le fasse d’une façon cohérente et justifi able. En dépit de données insuffi santes et souvent incomplètes concernant l’environnement de la microfi nance, beaucoup d’efforts ont été faits pour réunir les textes légaux de première main et les sources secondaires disponibles avec des points de vue et des renseignements provenant des acteurs du secteur impliqués dans chaque contexte national.

Nous avons développé pour la première fois en 2007 ces indicateurs et méthodologies utilisées pour évaluer l’environnement de la microfi nance, en coordination avec le MIF et la CAF. La réalité de vécu de ces indicateurs a été évaluée au moyen d’entretiens approfondis avec des experts du pays et des praticiens de la microfi nance dans la région ALC. Ces indicateurs furent validés en 2007 et 2008 par leur forte corrélation positive avec des chiffres sur la pénétration de la microfi nance. L’indice originel incluait initialement 15 pays de la région ALC et fut ensuite étendu à 34 pays supplémentaires de la planète, en coopération avec l’IFC. La version 2011 et 2012 de l’indice couvre 55 pays.

Annexe I : Méthodologie et sources

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Sources

Pour estimer les indicateurs de cet indice, nous avons rassemblé des données en provenance des sources suivantes :l Entretiens personnels avec des experts

régionaux et nationaux, ainsi qu’avec des praticiens de la microfi nance et les autorités de réglementation.l Une enquête globale en ligne pour les parties

prenantes du secteur de la microfi nance.l Des classements et rapports pays appartenant à

l’Economist Intelligence Unit, en particulier « Country Finance », « Country Commerce » et les Rapports-Pays mensuels.l Etudes académiques.l Textes de lois, réglementations et autres

documents juridiques.l Sites Internet des autorités publiques et des

organisations internationales.l Sites Internet des associations professionnelles.l Articles de presse des médias locaux et

internationaux.

Pour réaliser l’indice de cette année, des entretiens personnels ont été conduits à nouveau avec des praticiens de la microfi nance, des experts, des législateurs et des consultants internationaux, principalement d’avril à juin 2012. La disponibilité des experts pour des entretiens a varié fortement selon les régions et, dans certains cas, selon les pays. Dans l’ensemble, près de 200 experts furent entendus. Une enquête en ligne modelée sur les indicateurs du Microscope fut également soumise aux praticiens de la microfi nance, aux consultants et aux autorités de réglementation du monde entier. L’étude a obtenu 238 réponses de parties prenantes. Les renseignements collectés dans les entretiens et l’enquête furent utilisés pour éclairer, rectifi er ou confi rmer les notes et évaluations des pays, ainsi que pour trouver d’autres personnes à auditionner.

Un objectif constant du Microscope de cette année a été d’accroître le nombre et la diversité des praticiens auditionnés par pays, afi n d’obtenir la perspective la plus large possible sur

l’environnement économique de la microfi nance. Une large portion de ces interviews fut tirée de sources intérieures aux pays, en particulier les IMF locales, les réseaux nationaux de microfi nance et les autorités de réglementations, et les antennes locales des organisations multilatérales. Ces consultations complémentaires ont permis de dresser un portrait de l’environnement de microfi nance plus nuancé qu’il n’était auparavant possible de le faire. En conséquence de cet élargissement des listes d’entretiens, les notes ont été réévaluées pour certains pays, même dans des cas où il n’y avait pas de changement formel dans le cadre législatif ou réglementaire.

Le rapport produit au terme de cette étude de 2012 continue à s’appuyer sur de nouvelles données et sources secondaires afi n d’être en mesure de fournir l’analyse la plus approfondie et à jour du secteur de la microfi nance dans les pays en développement dans le monde.

Une liste complète des sources et des personnalités interrogées pour l’étude 2012 sera disponible lors de la publication du Microscope en octobre. Veuillez-vous référer à la bibliographie complète, disponible gratuitement, sur www.eiu.com/microscope2012, www.fomin.org, www.caf.com/en/msme et www.ifc.org/micro-fi nance

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Critères de notation

Les indicateurs dans l’indice Microscope sont de nature qualitative. Ils sont défi nis au moyen d’une série de questions, qui visent à apprécier non seulement les lois et normes régissant le secteur, mais aussi leur mise en œuvre et leur application. Les critères sont détaillés, mais en défi nitive ils sont de nature subjective. Par conséquent, les notes sont mieux comprises en lisant à la fois les critères de notation et les justifi cations rédigées pour chaque indicateur.

Pour les objectifs de cette recherche, les IMF sont défi nies étroitement comme des institutions qui fournissent du « microcrédit »—c’est-à-dire des prêts à des travailleurs non salariés d’un montant habituellement inférieur ou égal à 250 % du revenu national brut par habitant (RNB par habitant). Les opérations de microcrédit sont effectuées par différents types d’institutions, dont certaines sont réglementées par les autorités fi nancières et d’autres non.

Les indicateurs et les critères de notations associées pour le Microscope 2012 sont listés ci-après.

Cadre et pratiques réglementaires

(1) Réglementation et contrôle des portefeuilles de microcrédit : « Les réglementations et les contrôles dans le pays sont-ils favorables à la fourniture de microcrédits par les banques et les autres établissements fi nanciers ? Par exemple, les banques sont-elles libres de fi xer des taux d’intérêts de marché, peuvent-elles éviter des formalités administratives excessives, et échappent-elles à une concurrence déloyale de la part d’institutions et de programmes recevant des subventions publiques ? » l Notation : 0=Une telle réglementation n’existe

pas ou la réglementation est prohibitive ; 1=La réglementation crée de sérieuses entraves ; 2=La réglementation est source d’au moins deux obstacles pour les IMF ; 3=La réglementation crée des obstacles mineurs ; 4=La réglementation n’est source d’aucun obstacle signifi catif.

(2) Etablissement d’institutions de microcrédit réglementées/contrôlées : « La réglementation est-elle favorable à l’établissement de nouvelles IMF, incluant des IMF complètement nouvelles, la transformation d’ONG, etc. ? »l Notation : 0=Une telle réglementation n’existe

pas ; 1=La réglementation existe, mais de multiples obstacles rendent un établissement très diffi cile ; 2=La réglementation existe, bien qu’il y ait des obstacles signifi catifs ; 3=La réglementation existe avec relativement peu d’obstacles ; 4=La réglementation favorise les établissements d’institutions.

(3) Etablissement/activité d’institutions de microcrédit non réglementées : « Le cadre légal est-il favorable à l’établissement et aux activités d’institutions de microcrédit non réglementées ? Les d’institutions non réglementées collectent-elles des dépôts ? »l Notation : 0=Il est défendu aux institutions non

réglementées de proposer des microcrédits ; 1=Les institutions non réglementées rencontrent de nombreux obstacles à la conduite d’opérations ; 2=Les institutions non réglementées rencontrent certains obstacles ; 3=Les institutions non réglementées rencontrent seulement des obstacles mineurs ; 4=Les institutions non réglementées ne rencontrent pas d’obstacles signifi catifs.

(4) Les compétences de régulation et de surveillance de la microfi nance (incluant les crédits et les autres services) : « Les autorités de régulation possèdent-elles les capacités adéquates pour réguler et surveiller les activités de microfi nance ? La surveillance est-elle véritablement fondée sur les risques et non focalisée arbitrairement sur des indicateurs strictement traditionnels (comme par exemple les garanties) ? Les capacités de régulation refl ètent-elles le rythme d’innovation dans les formes non traditionnelles de microfi nance qui sont autorisées et qui existent dans le pays (telles que l’assurance, la monnaie électronique, et les transferts d’argent) ? Des données sont-elles collectées sur l’industrie,

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et des contrôles institutionnels sont-ils conduits lorsqu’ils seraient pertinents ? »l Notation : 0=Très faible capacité à réguler ou

surveiller les opérations de microfi nance ; 1=Une capacité limitée à réguler ou surveiller ; 2=Une certaine capacité à réguler ou surveiller ; 3=Une capacité crédible à réguler ou surveiller ; 4=Une excellente capacité à réguler ou surveiller.

(5) Le cadre réglementaire pour la collecte des dépôts : « Les IMF réglementées sont-elles autorisées à collecter les dépôts ? La réglementation est-elle raisonnable et non excessivement astreignantes ? Les dépôts (de tous types : dépôts à terme, comptes à vue, épargne contractuelle) sont-ils seulement collectés par des entités réglementées ? La réglementation, y compris relative à la connaissance du client ou à la lutte contre le blanchiment d’argent, existe-t-elle sans être astreignante ? Y a-t-il un solde minimal ou des frais qui limitent les micro-dépôts ? » Cet indicateur confère davantage de points aux pays qui ne restreignent pas la diversité des modes de collecte de dépôts. Il respecte également un équilibre entre le besoin de règlementations prudentielles et la suppression d’obstacles inutiles à cette collecte.l Notation : 0=Les institutions réglementées ne

peuvent pas accepter les dépôts ; 1=Les institutions réglementées peuvent accepter des dépôts, mais sont limitées dans les formes autorisées et la plupart des réglementations sont astreignantes ; 2=Les institutions réglementées peuvent accepter un certain nombre de dépôts différents et la réglementation est modérément contraignante ; 3=Les institutions réglementées peuvent accepter un certain nombre de dépôts différents et la réglementation est prudente, posant seulement des obstacles mineurs ; 4=Les institutions réglementées peuvent accepter une grande variété de dépôts différents et la réglementation est prudente, ne posant aucun obstacle signifi catif.

Cadre institutionnel d’appui

(6) La transparence comptable : « Les normes comptables des IMF sont-elles conformes aux normes internationales (US GAAP, IAS, et IFRS), et les institutions sont-elles obligées de conduire des audits réguliers et de publier leurs états fi nanciers ? Pour les institutions réglementées, cet indicateur vise l’existence d’exigences réglementaires et les taux de conformité. Pour les institutions non réglementées, il concerne les politiques et les autorités de tutelle qui pourraient encourager des entités non réglementés à adopter ces normes. »l Notation : 0=Il n’existe pas de normes

comptables, d’audit et de publication des états fi nanciers généralement établies ; 1=Des normes nationales existent, mais elles sont minces et rarement effi caces ; 2=Des normes nationales existent, mais elles sont respectées seulement par certaines institutions ; 3= Des normes existent à la fois pour les institutions réglementées et non réglementées, bien que la conformité demeure un problème ; 4=Des normes existent et sont appliquées par la plupart des institutions.

(7) Protection des consommateurs : La transparence dans la tarifi cation : « Le système de régulation protège-t-il les emprunteurs de microfi nance en requérant la transparence des taux d’intérêts? Les institutions, réglementées ou non, suivent-elles ces pratiques ? »l Notation : 0=La réglementation n’oblige pas à la

transparence des taux d’intérêts ; 1=Une réglementation est techniquement en place, mais elle n’est ni suivie ni appliquée ; 2=Une réglementation est en place, mais moins de la majorité d’institutions la respectent ; 3=Une réglementation est en place et la majorité des institutions la respectent ; 4=La réglementation est solide et son non-respect est rare.

(8) Protection des consommateurs : Résolution des confl its : « L’environnement réglementaire et économique permet-il de résoudre les confl its dans des délais et à un coût raisonnables en cas de

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désaccord entre les prêteurs et emprunteurs de microfi nance ? »l Notation : 0=Il n’existe aucun mécanisme de

résolution des confl its ; 1=Un mécanisme de résolution des confl its existe en théorie, mais il dispose de peu (ou pas) de ressources ; 2=Un mécanisme de résolution des confl its existe, mais ne fonctionne pas très bien en pratique (par exemple, il est trop coûteux, chronophage, injuste, ou il est accessible seulement à un nombre limité d’utilisateurs potentiels) ; 3=Un mécanisme de résolution des confl its existe, et offre des voies de recours raisonnables pour les emprunteurs et les prêteurs, mais il est parfois lent et ineffi cient ; 4=Un mécanisme de résolution des confl its performant existe, qui est accessible à la plupart des emprunteurs et des prêteurs.

(9) Bureaux de crédit : « Quelle est l’effi cacité et la fi abilité des bureaux de crédit pour la microfi nance ? Par exemple, quelle est l’étendue de l’information sur les emprunteurs potentiels (y compris ceux qui souhaitent seulement emprunter des montants relativement faibles), et l’accessibilité garantit-elle une protection adéquate pour les emprunteurs aussi bien que pour les prêteurs (par exemple, les normes de respect de la vie privée et la dissuasion des « enquêtes à l’aveuglette » par les prêteurs) ? Couvrent-t-ils les transactions avec à la fois les institutions réglementées et les non réglementées, et fournissent-ils une information « positive » aussi bien que « négative » sur les emprunteurs potentiels (c’est-à-dire des défauts de remboursement et des arriérés) ? »l Notation : 0=Les bureaux de crédit n’existent

pas ; 1=Les bureaux de crédits sont faibles et peu fi ables dans la plupart de ces situations ; 2=Les bureaux de crédits sont faibles dans certaines de ces situations ; 3=Les bureaux de crédits sont faibles dans une seule de ces situations ; 4=Les bureaux de crédits fournissent des informations exhaustives sur toute la palette de transactions, comprennent une information positive sur les emprunteurs (historique des paiements à échéance, etc.) et

des protections adéquates pour les emprunteurs et les prêteurs.

(10) Politique et pratiques en matière de transactions fi nancières à travers des intermédiaires (par exemple, téléphones mobiles, points de vente, etc.) : « La réglementation et la technologie en place autorisent-elles les innovations en microfi nance, telles que les transactions par téléphone mobile et les services des points de vente ? Le cadre politique tient-il compte des risques ? Ces mécanismes d’intermédiation pour les transactions fi nancières sont-ils mis en œuvre et utilisés en pratique ? » l Notation : 0=L’environnement n’est pas propice et

il n’existe aucun mécanisme d’intermédiation dans le pays ; 1=L’environnement est en voie d’amélioration, et les activités sont à un stade pilote ; 2=L’environnement est propice, et une petite part des transactions est réalisée à travers l’intermédiation ; 3= L’environnement est propice, et un certain nombre de transactions sont réalisées à travers l’intermédiation (sans couvrir tous les cas possibles) ; 4=L’environnement est propice, et de nombreuses transactions sont réalisées à travers l’intermédiation, sous toutes ses formes possibles.

Facteur d’ajustement : la Stabilité

(11) Les chocs politiques sur la micro-fi nance : « Y a-t-il eu des tensions politiques ou d’autres changements signifi catifs qui affecteraient les opérations ou la stabilité fi nancière de la microfi nance/du microcrédit ? »l Notation : 2=Le pays n’a connu aucun

changement politique affectant les opérations de micro-fi nance ; 1=Des événements politiques ont affecté les opérations de microfi nance dans certaines régions du pays seulement ; 0=Des événements politiques ont choqué l’ensemble du système institutionnel du pays, de sorte que tous les aspects de l’environnement de la microfi nance ont été affectés.

(12) Stabilité politique : « Quelle est l’importance des menaces internes et externes sur la stabilité de

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l’administration publique ou du système politique en général ? »l Notation : La note de stabilité politique de

l’Economist Intelligence Unit correspond à une catégorie dans son Risk Briefi ng. C’est la moyenne de cinq indicateurs estimés séparément : Agitation sociale ; Transferts en bon ordre ; Postures d’opposition ; Puissance exécutive excessive ; Tensions internationales. 0=Instabilité extrême ; 100=Très stable.

Variables générales

L’indice du Microscope incorpore un certain nombre de variables générales, qui rendent compte de la pénétration et de l’ancrage des services de microfi nance dans un pays donné. Ces variables sont des produits plutôt que des facteurs et ne sont pas utilisées dans le calcul de l’indice.

Les variables générales suivantes sont incluses dans l’indice : l Performance fi nancière : rendement moyen

pondéré des actifs, rendement médian des actifs.l Couverture : taille du portefeuille, encours

moyen des prêts en pourcentage du RNB par tête, croissance du nombre des emprunteurs, croissance du portefeuille de prêts brut.l Dépôts : nombre de comptes de dépôts,

croissance des dépôts ; prêts/dépôts, encours moyen des dépôts en pourcentage du RNB par tête.l Effi cience : nombre d’emprunteurs par salarié ;

coût par prêt ; coût par emprunteur.l Risque : portefeuille à risque supérieur ou égal à

30 jours ; pourcentage de radiations.l Pénétration : prêts/emprunteurs de

microfi nance en pourcentage de la population ; prêts/emprunteurs de microfi nance en pourcentage de la population pauvre.

Toutes les données proviennent de MIX market.

Représentation régionale

Cet indice s’appuie sur des études antérieures de l’Amérique latine et des Caraïbes ; en conséquence, les pays de cette région sont numériquement surreprésentés dans l’étude globale Microscope (21 sur 55 pays). Les pays d’autres régions du monde ont été sélectionnés sur la base de l’importance de leur secteur de microfi nance existant, ou de son potentiel de développement futur. L’étude balaye ainsi différentes zones géographiques : 11 pays ont été retenus en Afrique subsaharienne, 5 en Asie du Sud, 7 en Asie de l’Est, 4 au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et 7 en Europe de l’Est et Asie centrale. Ces différences de couvertures géographiques impactent les conclusions régionales et doivent être prises en compte lorsque l’on observe les résultats des indices au-delà des notations individuelles par pays.

Pondérations

Attribuer des pondérations aux catégories et indicateurs est une étape ultime et décisive dans la construction de l’index. Dans les versions précédentes, les trois catégories principales étaient pondérées sur la base d’un consensus des principales organisations de recherche et de fi nancements. Les catégories Cadre réglementaire et Développement institutionnel ont chacune été pondérée à 40 %, tandis que le Climat d’investissement a été pondéré à 20 %. Dans les modèles de 2011 et 2012, le Cadre et pratiques réglementaires et le Cadre institutionnel d’appui étaient chacun pondéré à 50 %.

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La régression analytique vise à expliquer la variation de multiples mesures de la pénétration de la microfi nance, incluant la part des emprunteurs dans la population totale, la part des emprunteurs dans la population pauvre, et des mesures additionnelles basées sur la taille des portefeuilles d’emprunts des institutions de microfi nance. L’équation suivante relie les mesures de pénétration au Microscope Global sur l’Environnement Economique de la Microfi nance 2012 :

(1) Pénétration = α + ß1MICROSCOPEi + ß2Countryi + εi

« MICROSCOPE » représente un ensemble de variables explicatives incluant l’indice général, ses grandes sous-catégories (cadre et pratiques réglementaires, cadre institutionnel d’appui), ainsi que les composantes de ces sous-catégories. A l’instar des variables de pénétration, la variable MICROSCOPE est mesurée au niveau du pays. « Pays » représente un ensemble de variables de contrôle qui ont été importantes dans la description des variations de la performance et des résultats des IMF selon les pays. Les deux variables macroéconomiques clés sont la croissance du PIB et l’infl ation, qui sont tous deux pris en moyenne sur les trois années précédant l’étude Microscope 2012.6 L’ensemble de contrôle « Pays » inclut également une mesure générale du développement institutionnel qui synthétise l’adhésion d’un pays à la règle de droit ainsi qu’une mesure de la qualité d’ensemble de l’environnement économique provenant de la base de données « Doing Business ».7

Afi n de saisir les interactions potentielles entre la pénétration de la microfi nance et le développement du secteur bancaire formel, les régressions incluent également le ratio des frais généraux des banques sur leurs actifs bancaires totaux. Des frais généraux élevés indiquent un secteur bancaire formel moins effi cient, qui pourrait donc accroître les opportunités pour le secteur de la microfi nance, et donc avoir un effet positif sur la pénétration. D’un autre côté, des ratios de coûts de fonctionnement élevés pourraient aussi être le signe d’une diffi culté générale de l’environnement dans la fourniture de services fi nanciers, qui pourraient impacter négativement la pénétration de la microfi nance.

Les résultats de la méthode des moindres carrés ordinaires, présentés dans le Tableau 1, résument la relation entre la pénétration (mesurée par la part des emprunteurs de microfi nance en pourcentage de la population) et la transparence de la tarifi cation. La transparence de la tarifi cation est mesurée sur une échelle de 0 à 4, où les valeurs élevées indiquent une transparence forte. Le coeffi cient pour cette variable est hautement signifi cacif de ce qui semble économiquement logique. Pour chaque augmentation d’un point de l’indicateur de transparence de la tarifi cation, la part de la population qui emprunte auprès d’institutions de microfi nance augmente de 1,96 pourcent.

Annexe II : Méthodologie de régression

6. Notez que l’étude sous-jacente au Microscope 2012 fut conduite début 2011. Voir, par exemple, Ahlin, Lin, et Maio (2009) sur l’importance de contrôler la croissance et l’infl ation lors des comparaisons de performance d’IMF parmi des institutions opérant dans différents pays.

7. L’indice de la Règle de Droit est tiré des Indicateurs de Développement Mondiaux et fait partie de l’indice KKM, une mesure du développement institutionnel global créé par Kaufmann, Kraay, et Mastruzzi (2007). Les indicateurs de « Doing Business » sont décrits et les données peuvent être consultées dans : http ://www.doingbusiness.org/.

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Tableau 1

(1)

VARIABLES Nombre d’emprunteurs

en % de la population

Protection des Consommateurs : Transparence de la tarifi cation

1.9637***

[0.000]

Infl ation, défl ateur du PIB (% annuel)

-0.1038

[0.303]

Croissance du PIB (% annuel) 0.1663

[0.370]

Règle de droit -1.6228*

[0.081]

FRAIS DE FONCTIONNEMENT DES BANQUES / ACTIFS TOTAUX

-12.8061

[0.298]

Indice de facilité de faire des affaires (1=réglementation la plus propice aux affaires)

-0.0204*

[0.092]

Constante 1.3644

[0.528]

Observations 47

R au carré 0.375

valeur p entre crochets

*** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1

Les coeffi cients pour les variables de contrôle sont du signe attendu. Par exemple, l’infl ation est négativement associée à la pénétration de la microfi nance, tandis que la relation entre la pénétration et la croissance du PIB est positive, bien qu’aucun de ces coeffi cients ne soit signifi catif.

La pénétration de la microfi nance est associée

de manière négative et signifi cative à la conformité à la règle de droit, indiquant peut-être que là où les institutions contractantes sont mieux développées, donc où les fournisseurs formels de services fi nanciers peuvent s’épanouir, il y a moins besoin de microfi nance. Les environnements favorables aux affaires sont, en revanche, susceptibles d’affi cher des niveaux plus élevés de pénétration de la microfi nance.

Des résultats semblables sont trouvés en utilisant des techniques de régression robustes (la commande « rreg » dans STATA) ou en écartant les 5 % supérieurs des pays dans la mesure de pénétration ; chacune de ces méthodes est conçue pour réduire l’infl uence des cas isolés sur les coeffi cients de régression. Enfi n, la variable de transparence de la tarifi cation est aussi positivement associée avec la taille du portefeuille dans les régressions qui contrôlent aussi les caractéristiques de ces institutions, incluant leur type statutaire (banque, coopérative, banque rurale, établissement fi nancier non bancaire, organisation non gouvernementale) et leur méthode de prêts préférée (responsabilité individuelle ou de groupe).

Références

Ahlin, Christian, Jocelyn Lin, et Michael Maio, 2011. « Where does Micro-fi nance Flourish? Micro-fi nance Institution Performance in Macroeconomic Context. » Journal of Development Economics 95(2) : 105-120.

Kaufmann, Daniel, Aart Kraay, et Massimo Mastruzzi, 2007. « Governance Matters VI : Governance Indicators of 1996-2006. » World Bank Policy Research Working Paper 4280. Washington, DC.

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informations, opinions ou conclusions exposées dans ce

document.

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