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RÉUSSIR LA PLANIFICATION ET L’AMÉNAGEMENT DURABLES L’AEU 2 : MÉTHODOLOGIE EXTRAIT DU GUIDE MÉTHODOLOGIQUE

L’AEU : MÉTHODOLOGIE - Changement climatique ... · ORGANISER LA PARTICIPATION, ANIMER ET PILOTER L’assistance au maître d’ouvrage et les profes-sionnels auxquels il fait

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RÉUSSIR LA PLANIFICATION ET L’AMÉNAGEMENT DURABLES

L’AEU2 : MÉTHODOLOGIE EXTRAIT DU GUIDE MÉTHODOLOGIQUE

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ÉTAPE 1 – «�VISION�»�: ANALYSE CROISÉE DES ENJEUX SUR LE TERRITOIRE DU PROJET 52Collecter et interpréter les données 52Passer de l’approche thématique à une approche transversale 52Identifi er les marges de manœuvre 52Déclencher d’éventuelles études complémentaires 53Défi nir un protocole d’évaluation et identifi er des critères et des indicateurs 53Adapter l’approche thématique aux diff érentes échelles de projet 54

ÉTAPE 2 - «�AMBITION�»�: DÉFINITION D’OBJECTIFS ET D’ORIENTATIONS POUR LE PROJET 61Renforcer la portée de durabilité des PADD 61Le PADD des SCoT 61Le PADD des PLU 61Formaliser un document d’engagement pour les opérations d’aménagement 61Élaborer une grille d’évaluation du projet et qualifi er les indicateurs 62

ÉTAPE 3 - «�TRANSCRIPTION�»�: DÉCLINAISON DES OBJECTIFS ET DES ORIENTATIONS DANS LE PROJET 65S’assurer de la participation de l’ensemble des acteurs du projet 65Contribuer au scénario de développement territorial et aux orientations d’un SCoT 65Participer aux choix d’organisation urbaine et aux dispositions réglementaires d’un PLU 67Intégrer la qualité environnementale aux principes d’aménagement et aux documents contractuels d’une opération d’aménagement 68

ÉTAPE 4 - «�CONCRÉTISATION�»�: LA DÉFINITION DE MESURES D’ACCOMPAGNEMENT DU PROJET 73Mettre en place des actions complémentaires 73Accompagner les acteurs chargés de la mise en œuvre 73Défi nir des modalités de gestion 74Mobiliser les acteurs et les outils de suivi et d’évaluation continue 74

CHOISIR D'ENGAGER UNE AEU2 34

Choisir le moment opportun 34Bien délimiter le contour des diff érentes missions 34Défi nir la posture de l’AEU2 dans le projet 34

LES PRINCIPES DÉTERMINANTS DE L'AEU2 36

ORGANISER LA PARTICIPATION, ANIMER ET PILOTER 36Mobiliser les acteurs au plus tôt 36Informer, consulter, concerter-négocier, ou co-construire�? 36Partager les constats et les enjeux 37Faire valider les objectifs et les orientations par le comité de pilotage 38Organiser la validation des déclinaisons spatiales, réglementaires et contractuelles 41Prévoir un partage du projet avec les acteurs chargés de le mettre en œuvre 41

ORGANISER L’ÉVALUATION DE LA DÉMARCHE ET DE SON OBJET 42Deux référentiels et deux usages pour les maîtres d’ouvrage 42

LES QUATRE ÉTAPES DE L’AEU2 46

OBJECTIFS ET PRINCIPES 46Traduire l’approche thématique par des choix urbains 46Mettre en perspective les questions de durabilité dans l’espace et dans le temps 46Adapter le choix des outils d’expertise aux besoins du projet 47Anticiper la capacité des acteurs à tenir les objectifs sur la durée 47

PRÉALABLE : DÉBUTER UNE AEU2 47Élaborer le cahier des charges 47Préparer des instances de pilotage et de suivi 47Lancer la démarche par une phase de défi nition 48

L’AEU2�: MÉTHODOLOGIE

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La mise en œuvre d’une AEU2 commence par une décision d’une collectivité, ou d’un maître d’ou-vrage, qui va la (le) conduire à élaborer un cahier des charges et consulter des bureaux d’études. En préalable, elle (il) devra se poser un certain nombre de questions : Quel est le niveau d’ambi-tion politique du projet ? L’avancement de celui-ci se prête-t-il au bon déroulement de la démarche ? Est-il préférable de prévoir une prestation indé-pendante de la maîtrise d’œuvre urbaine ou inté-grée à celle-ci ? Quels dispositifs de pilotage et de suivi doit-on mettre en place ? Que doit contenir le cahier des charges ?

Choisir le moment opportun L’AEU2 ayant notamment pour fondement de favoriser et de faciliter les arbitrages en faveur du développement durable, doit intervenir le plus en amont possible dans la vie du projet, avant que les décisions à caractère structurant n’aient été arrêtées, et en tout état de cause dès la phase de défi nition de la vision politique.L’expérience montre en effet qu’il est souvent très diffi cile de revenir sur « la chose dessinée » et de fabriquer de véritables projets d’urbanisme durable dès lors que le diagnostic est fait, a fortiori si les équipes de maîtrise d’œuvre ont déjà défi ni les grands principes de composition, déterminé cer-tains choix techniques, voire esquissé un règlement dans le cas d’un projet d’aménagement. L’AEU2 change alors de nature : d’une démarche de pro-grammation prospective associant les acteurs en participation proactive vis-à-vis du projet, elle devient une approche analytique et évaluative du projet. Les remises en cause qu’elle peut engendrer sont à ce moment plus diffi ciles à arbitrer.L’idéal est d'effectuer le choix d’un prestataire AEU2 avant ou au plus tard en même temps que celui de l’équipe de maîtrise d’œuvre ou de l’amé-nageur et ce, pour trois raisons principales :– afi n que l’AEU2 intervienne à un moment où des marges de manœuvre existent ;– afi n que l’AEU2 exerce sa fonction prescriptive sur la défi nition ou la conception urbaine ;– et plus prosaïquement, afi n que l’ensemble des prestataires tiennent compte, dans leur planning de réalisation comme dans les estimations fi nan-cières, de leur participation au travail collectif et au processus de participation.

Bien délimiter le contour des diff érentes missionsLa collectivité ou le maître d’ouvrage défi nit la vision politique, pilote la mission, fi xe les grands objectifs, valide les scénarios et les options, arrête des choix défi nitifs. La maîtrise d’œuvre et les bureaux d’études techniques réalisent les diagnostics, travaillent sur les orientations spatiales, élaborent des scénarios et défi nissent les conceptions techniques.L'AMO AEU2 se situe entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre. Il anime les débats et organise les croisements aux différentes étapes du projet : vision, diagnostic, élaboration/conception, choix opérationnels. Il veille à l’intégration des objec-tifs tout au long du projet, conseille la maîtrise d’ouvrage sur l’éventuelle nécessité d’associer des compétences ou de déclencher des études com-plémentaires, et l’assiste dans ses choix par son expertise et son évaluation in itinere des scénarios spatiaux et des options techniques.

Défi nir la posture de l’AEU2 dans le projetLes avantages et les inconvénients d’une approche indépendante ou intégrée à la maîtrise d’œuvre doivent être évalués :– N'étant ni juge ni partie, une AMO autonome garantit l’apport d’un regard extérieur neutre et indépendant ainsi qu’une plus grande lisibilité dans les contributions de l’AEU2 au projet. Elle suppose une forte implication de la maîtrise d’ou-vrage à qui il revient d’organiser les échanges entre les différents prestataires. – Une approche intégrée à la maîtrise d’œuvre peut sembler plus avantageuse sur le plan fi nancier, notamment dans des collectivités qui disposent de faibles moyens d’études, même si ce n’est pas sys-tématique. Elle présente l’avantage pour la maîtrise d’ouvrage de ne pas multiplier les interlocuteurs. Elle nécessite toutefois de bien identifi er les livrables attendus de l’AEU2 et de la maîtrise d’œuvre, afi n de mesurer ses contributions spéci-fi ques et de participer au retour d’expérience. Il est en effet plus délicat pour la maîtrise d’ouvrage d'appréhender la qualité de ces apports, l’expertise proposée étant a priori moins impartiale vis-à-vis de la maîtrise d’œuvre.Une troisième solution consiste à lancer de façon concomitante la procédure de consultation pour l’AEU2, pour la maîtrise d’œuvre et le cas échéant pour les autres prestataires (autres AMO, BET), en précisant et en séparant les lots, et en donnant la pos-sibilité de répondre à un seul ou plusieurs d’entre eux.

CHOISIR D'ENGAGER UNE AEU2

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35L’AEU2�: MÉTHODOLOGIE

Nantes

Saint-Philbert-de-Grand-Lieu

Le Loroux-Bottereau

Haut-Goulaine

Vallet

Clisson

LE MONTAGE DE L’AEU® DU SCoT DU VIGNOBLE NANTAIS (44)Deux missions bien distinctes

Pour accompagner les élus et formaliser le projet de SCoT, le syndicat mixte du SCoT et du Pays du Vignoble nantais a décidé de faire appel à des compétences extérieures, en confi ant deux missions spécifi ques : – La première mission, « Élaboration du schéma de cohérence territoriale », a pour objet de confectionner le dossier de SCoT (rapport de présentation, PADD et DOO), jusqu’à son approbation défi nitive. Elle a été confi ée à un bureau d’études référencé en matière de SCoT.– La seconde mission, « Approche environnementale de l’urbanisme», vient en appui à l’élaboration du projet

de SCoT et plus spécifi quement à la réalisation du volet environnemental du SCoT. Un groupement de bureaux d’études a été retenu pour cette mission : l’un est chargé de mener l’approche pluridisciplinaire, les deux autres sont plus spécialisés : déplacements et fonctionnement urbain, énergie.

Les raisons du choix de deux missions spécifi ques sont : • Disposer d’un accompagnement et d’une expertise autour des questions environnementales, tout au long de l’élaboration du SCoT• Renforcer la concertation et l’appropriation du SCoT par le plus grand nombre

et garantir sa bonne mise en œuvre par les communes et intercommunalités• Mener une réfl exion transversale du projet de SCoT, compte tenu de la multiplicité des thématiques à traiter et de la diffi culté à croiser les problématiques environnementales et urbaines• Réaliser une évaluation environnementale du projet répondant au plus juste aux exigences législatives, notamment par une analyse des impacts du SCoT au regard de l’environnement et par une justifi cation des choix d’aménagement et de développement retenus

Périmètre du SCoT du Vignoble nantais

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ORGANISER LA PARTICIPATION, ANIMER ET PILOTER

L’assistance au maître d’ouvrage et les profes-sionnels auxquels il fait appel pour l'accompagner (aménageur, équipe de maîtrise d’œuvre urbaine, prestataires d’études techniques, partenaires, etc.) doivent contribuer à la concrétisation de l’engage-ment politique ainsi qu’à la crédibilité et à la mise en œuvre des mesures et des actions proposées en matière de développement durable. La qualité politique et technique d’un projet repose en effet autant sur la pertinence des réponses apportées que sur le processus de son élaboration et sur la solidité du réseau d’acteurs qui le porte. L’AEU2 intègre donc un dispositif d’animation, conçu sur mesure en fonction du contexte et venant par-fois élever les pratiques locales de participation. Elle propose de créer les conditions d’une dyna-mique associant les acteurs concernés au proces-sus d’élaboration du projet, à un moment où des marges de manœuvre existent encore, c’est-à-dire dès sa conception.

Mobiliser les acteurs au plus tôt L’association des parties prenantes au projet per-met la mise en lumière et le partage des enjeux et conséquences techniques, sociales et économiques des décisions d’urbanisme. L’objectif est de susciter l’adhésion tant des décideurs que des utilisateurs présents et/ou futurs et de poser les bases d’une négociation avec les représentants de certaines autorités (par exemple la police de l’eau). Par ailleurs, la connaissance d’un territoire et de ses enjeux est souvent dispersée dans des sphères spécialisées qu’il s’agit d’incorporer.Les acteurs à associer au dispositif d’animation et à mobiliser dès le démarrage de la mission sont notamment :– la maîtrise d’ouvrage : élus, personnel adminis-tratif et technique de la collectivité, aménageur ;– les professionnels de l’urbanisme chargés de défi nir, d’élaborer ou de concevoir le projet : équipe de maîtrise d’œuvre désignée par la maîtrise d’ou-vrage ou organes techniques (agence d’urbanisme et de développement, CAUE, etc.) ;– les éventuels bureaux d’études spécialisés jouant un rôle d’AMO ou chargés d’études opérationnelles (commerce, réseaux, eau, énergie, etc.) ;– des partenaires institutionnels (DREAL, DDT, collectivités territoriales supra ou infra, chambres

consulaires, etc.) ou des entreprises de services et concessionnaires de réseaux (SNCF, ERDF, GrDF, etc.), associations professionnelles ;– des représentants de la société civile : instances de concertation locale, citoyens, associations, entre-prises, etc.

Informer, consulter, concerter-négocier, ou co-construire�?Sous le terme de « participation », s’entend en fait un large spectre de pratiques plus ou moins ambitieuses, de la simple communication visant à informer les utilisateurs des options proposées ou décidées par les porteurs de projet (typiquement la présenta-tion publique d’un projet « fi celé ») à une véritable construction collective des projets – des questions posées aux réponses opérationnelles, en passant par une vision partagée du territoire –, qui conduit à des prises de décision communes.Le dispositif d’animation de l’AEU2 se situe au plus proche de la co-construction. L’AEU2 propose en effet de mobiliser information, consultation, concertation, négociation et co-construction afi n de répondre collectivement à un ensemble de questions thématiques ou transversales par un processus collaboratif. L’objet est bien d’utiliser tous les modes pour aboutir à une construction du projet par les acteurs territoriaux, dans un proces-sus encadré par le maître d’ouvrage.

L’information L’information consiste à apporter au groupe de pilotage et au groupe technique des éléments de compréhension et d’analyse et à les tenir au fait des objectifs fi xés ou des options retenues (réu-nions de validation ou de synthèse). Elle a lieu à toutes les étapes de l’AEU2 : information sur les éléments contextuels réglementaires, territoriaux, politiques, etc. (étape 1) ; sur les stratégies secto-rielles ou transversales mises en œuvre dans le cadre d’autres projets (étape 2) ; sur l’éventail des réponses opérationnelles, environnementales ou urbaines envisageables (étape 3) ; sur les méthodes organisationnelles de suivi et d’accompagnement susceptibles d’être retenues (étape 4).

La consultation La consultation consiste à collecter les avis d’acteurs de sphères différentes. Sans véritable engagement sur la prise en compte des avis exprimés, elle vise à recueillir l’information et à faciliter l’ouverture ultérieure d’un espace de dialogue entre ces acteurs.

LES PRINCIPESDÉTERMINANTS DE L'AEU2

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Dans le cadre de l’AEU2, la consultation peut se concrétiser par des auditions d’acteurs (élus, techni-ciens, acteurs institutionnels, autorités compétentes, etc.), par la réalisation d’enquêtes auprès des usa-gers ou des utilisateurs ou par le biais de leur partici-pation à des groupes de travail ou des ateliers de projet. Elle commence donc dès la « vision » (étape 1), par des entretiens avec les acteurs directement concernés par le projet (élus, techniciens, autorités compétentes, gestionnaires, etc.) et par la défi nition des modalités d’association des autres acteurs (par-tenaires, utilisateurs, acteurs détenant un pouvoir de police, etc.) aux étapes suivantes (étapes 2, 3 et 4).

La concertation La concertation suppose d’accorder un droit de parole équitablement réparti à l’ensemble des acteurs, qu’ils relèvent des sphères politique, insti-tutionnelle, technique ou citoyenne. Son principal intérêt est de permettre aux acteurs de mieux se connaître, donc de mieux se comprendre et de débattre. Elle s’accommode ainsi mieux des méthodes de participation informelle que des consultations institutionnelles (enquête publique, réunion publique, référendum, etc.). Le débat à l’étape 1 de l’AEU2 est essentiel pour la constitution d’une culture commune autour du projet. Mais c’est à travers la participation à des groupes de travail (SCoT, PLU) ou la mise en place d’ateliers de projet (aménagement opération-nel), que les différents regards des disciplines et points de vue normatifs seront le mieux à même de s’exprimer et de se croiser, ouvrant ainsi le champ d’une possible négociation. Elle concerne des acteurs porteurs de logiques différentes voire divergentes, mais ayant néanmoins intérêt à trou-ver des solutions consensuelles. Si le partage des constats et des enjeux (étape 1), voire la défi nition d’objectifs ou de grandes orienta-tions (étape 2), peuvent être des moments relative-ment consensuels, il n’en va pas toujours de même dès qu’il s’agit de fi xer des réponses opérationnelles (étape 3) ou de décider des moyens de « contrôle » de leur mise en application (étape 4). Il s’agira par exemple de déterminer si la gestion des eaux plu-viales doit se faire à la parcelle ou sur l’ensemble du domaine public. Ces réponses induiront en effet des conséquences multiples à la fois sur les plans fi nancier, économique, social et environnemental, à l’échelle du projet ou du grand territoire, sur le court et le long terme ainsi que sur le partage ultérieur des responsa-bilités entre les acteurs en termes de mise en applica-tion, de contrôle, de gestion ou encore d’entretien.

La co-construction La co-construction est le mode de participation le plus abouti. Il s’agit d’instaurer un dialogue entre différents acteurs à propos d’un projet d’avenir et de proposer aux acteurs territoriaux un rôle relati-vement nouveau de constructeur du projet, en dépassant le principe de répartition des compé-tences pour atteindre celui de coopération entre les différents niveaux et acteurs. Le maître d’ou-vrage invite les parties prenantes à l’élaboration collective d’un projet à partir de l’analyse des pro-blématiques. Tous les partenaires participent à la construction du projet à toutes ses phases. Le maître d’ouvrage reste le dépositaire des choix et des décisions, l’ensemble des acteurs contribue à leur préparation. Cela étant, la participation n’est pas un objectif en soi ni une fi nalité, elle est un outil qui permet de contribuer à l’élaboration d’un projet. Le degré de participation doit être choisi en fonc-tion du projet, du calendrier, du contexte… Un même maître d’ouvrage pourra parfois consulter, parfois informer et parfois co-construire tout ou partie du projet. Par exemple, dans le cadre d’une AEU2, il est possible d’informer du lancement, de co-construire la vision et le diagnostic, de concerter lors de la phase ambition, de consulter en phase transcription et de co-construire la phase de mise en œuvre. Il est essentiel de fi xer son ambition en la matière avant de commencer le projet, en se questionnant sur ce qui est attendu de la participation et de choisir à quels moments il est opportun d’utiliser l’une ou l'autre de ses différentes formes.

Partager les constats et les enjeuxDéfi nir une vision, fi xer des ambitions, s’engager sur des objectifs, anticiper leurs effets et valider leurs déclinaisons dans le projet, s’assurer de leur mise en application dans le temps, nécessite la mobilisation d’outils et des moments de dialo-gue et de suivi. La conduite d’une AEU2 se concrétise ainsi par des temps de réfl exion ou de travail collectif durant lesquels sont débattues, en toute transparence, les questions potentiel-lement confl ictuelles et durant lesquels chacun doit avoir les moyens de défendre ses convictions. Il s’agit notamment d’éviter des solutions irréver-sibles obérant toute évolution ou entrant en contra-diction trop forte avec des engagements antérieurs s’ils restent pertinents.

37L’AEU2�: MÉTHODOLOGIE

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Le principe est d’organiser les échanges mutuels sur le projet en phase d’élaboration ou de concep-tion, en prévision de sa mise en application ou de sa réalisation :– par la mise en évidence, d’une part, des consé-quences environnementales, sociales et économiques (et croisées) des choix de développement territorial ou urbain et, d’autre part, des conséquences tech-niques, fi nancières, organisationnelles et territoriales des options de qualité environnementale ;– par la proposition, à l’ensemble des acteurs réu-nis, d’exemples de dispositions stratégiques et/ou techniques adaptés au projet et susceptibles non seulement d’améliorer ses performances de dura-bilité à court terme, mais aussi de poser les bases d’une gestion du territoire à plus long terme.Il faut planifi er ces séances de travail collectif à un stade très en amont des exercices de planifi cation territoriale (SCoT) ou urbaine (PLU), dès l’analyse croisée des enjeux du territoire et en tout état de cause, avant que les grandes options stratégiques ne soient déterminées dans le PADD. Le retour d’expérience montre en effet que la construction d’une vision commune du territoire et l’appropriation des enjeux représentent des temps incompressibles, nécessaires à la maturation de

décisions qui vont engager le territoire sur une longue durée. Par ailleurs, il est important de sou-ligner que l’AEU2 n’a pas pour objectif de contri-buer simplement aux travaux d’une commission ou d’un groupe de travail « environnement » mais d’organiser de manière transversale l’ensemble des groupes de travail mis en place. Pour les opérations d’aménagement, le moment le plus pertinent se situe en amont du projet. Et même s’il reste possible de débuter la démarche à une phase plus en aval, il sera plus délicat d’obtenir un résultat à la hauteur des enjeux. L’objectif est de partager les constats, la compré-hension des enjeux, la perception des marges de manœuvre et de placer l’ensemble des acteurs au même niveau d’information. Ainsi, cette étape facilitera la hiérarchisation des questions à traiter – préparant l’étape « ambition ». Elle permettra en outre de mobiliser l’attention des acteurs sur les priorités, en vue des arbitrages à venir.Cette fi nalisation collective de l’étape 1 « vision » de l’AEU2 par les acteurs locaux constitue un moment décisif. Les modalités en sont à défi nir au cas par cas, en fonction des contextes locaux et des objec-tifs de la collectivité. Pour les SCoT et les PLU, elle peut s’effectuer dans le cadre des groupes de travail mis en place. Pour les opérations d’aménagement, elle s’effectue le plus souvent dans un premier temps auprès de l’instance technique, puis auprès de celle de pilo-tage, lorsque deux instances différentes ont été mises en place.

Faire valider les objectifs et les orientations par le comité de pilotageL’AEU2 favorise une démarche itérative entre ambi-tions objectivées et réponses proposées. Cette approche alimente un processus de validation stra-tégique et technique. Cela suppose de composer avec le fait que le projet et son avancement réinter-rogent parfois le programme, ce qui peut entraîner de nouvelles évolutions du projet lui-même. Aussi, l'AEU2 joue pleinement son rôle d’aide à la prise de décision, en veillant à ce que chacune de ses étapes clés puisse faire l’objet d’une validation par les élus de la collectivité portant le projet.Avant de rentrer véritablement dans l’étape pré-opérationnelle des transcriptions spatiales, régle-mentaires, contractuelles, il est nécessaire de conso-lider les grands objectifs et orientations qui vont s’exprimer dans le PADD des SCoT et des PLU, ou par des documents de type charte ou référentiel

LE DISPOSITIF D’ANIMATION DU SCoT DU VIGNOBLE NANTAIS (44)

Une des missions allouées à l’AEU® était de proposer la conception d’un dispositif d’animation des acteurs tout au long de la démarche d’élaboration du SCoT. Le travail d’élaboration du SCoT devait être l’occasion d’organiser une autoformation des élus en favorisant leur implication dans le projet, afi n que les principes d’urbanisme durable soient assimilés et puissent se traduire à terme sur le terrain. Environ une centaine d’élus ont participé au dispositif.15 ateliers thématiques et cinq journées-débats se sont tenus en deux ans (2006-2007). Ils se sont déroulés en phase de diagnostic et de défi nition des objectifs avec des thèmes transversaux : « Déplacements et développement urbain », « Énergie habitat et formes urbaines », « Habitat formes urbaines et environnement », etc.

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LES ATELIERS DE LA FONTAINE- MARGOT À BREST (29)

LES ADDOU DANS LE PAYS DE RENNES (35)Une méthode de travail fondée sur la participation

Dans le cadre de la démarche qui a accompagné les études préalables à l’aménagement du secteur de la Fontaine-Margot, cinq ateliers ont été mis en place entre octobre 2005 et février 2006 : « Gestion des ressources en eau », « Déplacements et fonctions urbaines », «Qualité du cadre de vie », « Énergies et déchets » et « Formes urbaines et aspects opérationnels ».

Ils ont été animés conjointement par le bureau d’études et l’agence de développement et d’urbanisme du Pays de Brest (ADEUPa) sur la base des résultats d’une première étape d’identifi cation des enjeux. L’objectif était d’aboutir à la rédaction d’une charte associée à un schéma de référence, à intégrer aux dossiers de consultation du futur aménageur et de la maîtrise d’œuvre urbaine.

Ils se sont tenus en soirée au sein de la mairie de quartier et ont associé les élus et des représentants des conseils d’habitants du quartier, les élus et les services référents de la Ville et de la communauté urbaine sur les thèmes traités, ainsi que des « personnes qualifi ées », soit environ 30 à 40 participants pour chaque atelier.

Après une brève présentation des enjeux liés aux problématiques abordées, un ou plusieurs experts étaient invités à s’exprimer sur une question particulière qui avait été préparée avec eux préalablement à l’atelier. Chaque atelier se concluait systématiquement par un tour de table afi n que chacun puisse exprimer son point de vue, le maire de quartier étant chargé d’en faire la synthèse et de clôturer la séance. Les minutes des débats ont été mises en ligne au fur et à mesure sur le site Internet de Brest Métropole Océane et un atelier de synthèse a été organisé trois mois plus tard afi n de présenter la charte et le schéma de référence à l’ensemble des participants. Aujourd’hui, les représentants des instances de quartier continuent à être associés à des réunions organisées par Brest Métropole Océane sur le travail de conception mené par l’équipe de maîtrise d’œuvre urbaine, désignée par l’aménageur suite à la création de la ZAC fi n 2007.

Mise en œuvre depuis 2002, cette démarche est le fruit d’une mise en relation des compétences et des acteurs locaux. Elle est fondée sur un partenariat entre l’ADEME Bretagne, l’Audiar (Agence d’urbanisme de l’agglomération rennaise), le Clé du Pays de Rennes et le Pays de Rennes qui ont adapté la démarche AEU® au contexte local en proposant une ADDOU.

Étape 1 : Atelier «Préambule »Avec la participation des élus, techniciens et urbanistes, l’objectif est d’évaluer les attentes et le niveau de connaissance des élus en matière de développement durable et de dégager les axes de réfl exion à travailler dans les ateliers suivants, à partir d'un ensemble de questions et d’échanges avec les participants.

Étape 2 : Atelier « Aujourd’hui et demain »Il est organisé avec les élus, techniciens, urbanistes et des habitants. Il s’agit d’informer sur les différents thèmes, de mettre en avant les enjeux, les problématiques spécifi ques au projet et de se projeter dans l’avenir. Les objectifs sont d’échanger les points de vue, d'émettre des idées et de favoriser la synergie entre les différents acteurs.

Étape 3 : Atelier « Du rêve à la réalité »Les participants sont amenés à travailler en groupes mixtes (élus, habitants, etc.) pour défi nir des objectifs « rêvés » et les croiser avec les réalités du contexte actuel et futur (réglementaire, économique et social) afi n de dégager des orientations « tenables » pour le projet.

Étape 4 : Document guideLes participants hiérarchisent les idées, classent les thèmes et reprennent les titres des grandes orientations. L’équipe Addou met en forme la version 1 du document-guide et la transmet aux participants pour avis et remarques. La démarche vise non seulement à optimiser les performances environnementales, économiques et sociales du projet mais également à favoriser l’émergence d’une nouvelle manière de construire un projet par un engagement mutuel entre les élus, les techniciens et les habitants à travers un document-guide « appropriable » et évolutif.

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RÉUSSIR LA PLANIFICATIONET L'AMÉNAGEMENT DURABLES40

L’un des objectifs de l’AEU qui s’est inscrite en parallèle de la révision du PLU était de sensibiliser les habitants à la problématique générale du développement urbain dans un document de planifi cation sur le long terme. La commune a donc cherché à communiquer sur le déroulement du PLU et son articulation avec l’AEU tout au long de la révision en mobilisant différents moyens : exposition à la direction de l’Urbanisme, site Internet de la Ville, bulletin municipal, ateliers de travail, réunions publiques.

Sur les deux années qu’a duré cette révision, 30 réunions ont été organisées dont neuf spécifi quement sur l’AEU qui ont suscité de nombreux débats internes.

Des ateliers de travail, dont les thèmes – « eau, sécurité, constructibilité », « voirie, déplacements, bruit », « paysage urbain-relations espace public/bâti » – ont été déterminés à l’issue du diagnostic. Ils ont permis aux acteurs locaux et aux habitants de se familiariser avec ces sujets, et de comprendre les choix d’aménagement pour leur commune.

PLU DE CHÉCY (45)

Schéma montrant l’articulation entre le PLU et l’AEU®

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pour les opérations d’aménagement. À ce stade de la démarche, il s’agit notamment que l’instance de pilo-tage fi xe les propositions d’objectifs et d’orientations qui découlent des enjeux et des marges de manœuvre identifi és lors de l’étape 1 (Vision). S’agissant de la validation d’un document qui vaut engagement, le rôle de l’AEU2 est aussi d’éclairer la maîtrise d’ouvrage sur les implications de ces objectifs et orientations en termes de déclinaisons spatiales, réglementaires ou contractuelles, de gou-vernance ultérieure de projet, et sur la façon dont ils pourront être tenus dans le temps. Toute la diffi culté consiste à faire adopter un document qui fi xe de manière consensuelle les grandes lignes du projet sur le long terme : ni trop ambitieux, pour ne pas risquer d’être complètement contredit par les réalités opé-rationnelles ou organisationnelles, ni trop atone, au risque de ne tenir compte que de considérations techniques ou fi nancières de court terme.

Organiser la validation des déclinaisons spatiales, réglementaires et contractuelles Il s’agit en premier lieu de faire valider les déclinai-sons spatiales, réglementaires ou contractuelles par le référent ou le groupe technique (DOO d’un SCoT, OAP et règlement d’un PLU, schéma d’aménagement et documents contractuels pour une opération d’aménagement), et d’anticiper sur les modalités de suivi et d’accompagnement qui garantiront leur application. Toutefois, quelle que soit l’importance accordée dans la conduite du projet ou de la démarche AEU2 au dispositif de participation, des temps parfois longs peuvent s'écouler entre les différentes étapes de projet et les moments où les acteurs se trouvent réunis. Par ailleurs, dans les opérations d’aménagement, la totalité des acteurs techniques n’est pas nécessai-rement représentée dans l’ensemble des ateliers de projet ou des réunions de travail qui jalonnent la programmation ou la conception du projet.En principe, si l’AEU2 a bien joué son rôle de mise en perspective des conséquences à court et long terme des traductions opérationnelles à l’échelle du projet et du territoire, leur validation ne doit pas poser trop de problèmes. Il arrive parfois que des données nouvelles (approfondissement d’études techniques ou économiques) ou une évolution du contexte remettent en question les orientations prises. Cela nécessite alors souvent de réinterroger le projet ou de procéder à des ajustements sur certaines problématiques avant de faire valider l’ensemble du projet par l’instance de pilotage.

Prévoir un partage du projet avec les acteurs chargés de le mettre en œuvreLa présentation d’un projet est un exercice inhé-rent à toute démarche urbanistique. La spécifi cité de la démarche AEU2 et des projets qui ont fait l’objet d’un véritable processus de participation consiste à dépasser la notion de simple informa-tion sur le projet. Il s’agit d’associer le plus possible les acteurs concernés et impliqués dans sa concep-tion, avec un esprit de co-construction. Il s’agit également de les informer des aides techniques et fi nancières dont ils pourront bénéfi cier, de leur restituer les résultats des enquêtes ou des séances de travail auxquelles ils ont éventuellement par-ticipé, et d’échanger avec eux sur les modalités d’accompagnement qui leur semblent les mieux adaptées.

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L’ÉVALUATION FAIT L’ÉVOLUTION

L’évaluation d’un projet est une démarche qui consiste à en apprécier la valeur. Elle vise à mesurer les effets produits par sa mise en œuvre et à apprécier sa réalisation, ses résultats, et ses impacts sur le territoire.

Elle permet l’amélioration continue des performances territoriales au regard des fi nalités de développement durable. Elle est en effet la principale source d’adaptation à un contexte global dont l’évolution est si rapide qu'elle impose des réponses publiques. La reformulation périodique constitue alors une démarche idéale pour mesurer l’ampleur et apporter des éléments d’appréciation des changements, éclairer et enrichir la prise de décision, accompagner une réorientation périodique des stratégies locales, participer à la mobilisation des acteurs sur des objectifs partagés.

Réaliser une évaluation et prendre en compte les recommandations qui en sont issues sont deux éléments essentiels pour : renforcer l’adéquation des objectifs du projet avec l’ambition d’améliorer l’état du territoire, le rendre plus effi cace dans sa contribution au développement durable et plus effi cient dans sa mise en œuvre, améliorer la pertinence de ses impacts et son articulation avec tous les autres.

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ORGANISER L’ÉVALUATION DE LA DÉMARCHE ET DE SON OBJET Beaucoup d’acteurs travaillent aujourd’hui sur la pro-blématique du développement durable de la ville. Un grand nombre se situe sur les champs classiques de l’urbanisme en travaillant les aspects organi-sationnels du point de vue économique et social. On constate par ailleurs un début d’analyse et de réfl exion concernant les conséquences des déci-sions prises sur :– les réseaux nécessaires au fonctionnement de l’organisation du territoire urbain ;– le niveau des fl ux divers ainsi engendrés (dépla-cements, déchets, énergie, ressources, etc.) ;– les bilans énergétique et environnemental associés.Pour autant, ces aspects sont encore trop souvent ignorés ou traités de façon isolée. En particulier, les conséquences de l’organisation des différentes fonctions urbaines sur la demande de mobilité des biens et des personnes ainsi que sur les temps de déplacement sont très rarement prises en compte. Il s’ensuit une évaluation minorée ou une absence d’évaluation des conséquences énergétiques et environnementales de la mise en place des moyens de déplacements, motorisés ou non, nécessaires pour faire face à cette demande de mobilité quoti-dienne bien souvent imposée par l’organisation du territoire urbain. Ce poste des transports liés à la mobilité contrainte des biens et des personnes en ville représente pourtant environ 40 % d’un bilan gaz à effet de serre urbain moyen. De même, faute d’analyse des profi ls de demande énergétique liés aux différents usages des bâtiments, les possibilités de péréquation énergétique entre bâtiments producteurs et consommateurs d’énergie à des périodes différentes de la journée ne sont pas exploitées. La prise en compte d’objectifs quantita-tifs de réduction de quantités physiques (gaz à effet de serre, concentration de polluants dans l’air, éner-gie, fl ux de déchets…) devient une nécessité dans la notion d’évaluation des performances des organisa-tions urbaines. Les nombreux référentiels existants, largement qualitatifs, mettent en lumière le besoin d’un travail en profondeur sur les méthodes d’évalua-tion quantitative de certains aspects.

Deux référentiels et deux usages pour les maîtres d’ouvrage C’est pourquoi l’ADEME, à partir de démarches existantes, de travaux nouveaux avec différents partenaires, produit deux référentiels qui permet-tent aux maîtres d’ouvrage de les utiliser selon deux usages. Leur premier objectif est de leur permettre de se fi xer un niveau d’ambition contex-tualisé sur les critères identifi és comme qualifi ant le développement durable de la ville et de se posi-tionner sur une trajectoire facteur 4, notamment à l’aide de valeurs cadres et de valeurs cibles pro-posées pour les indicateurs mesurant ces critères. Le second est de leur permettre de suivre, piloter et évaluer la démarche et le projet qui est son objet, dans une optique d’amélioration continue.Dans la pratique, ces référentiels permettent au maître d’ouvrage, tout au long de l’élaboration et de la mise en œuvre de la démarche AEU2, de véri-fi er que les objectifs retenus sont en passe d’être atteints, afi n d’apporter les corrections néces-saires le cas échéant. Ainsi, le prestataire AEU2 devra-t-il produire un tableau de bord permettant, à chaque étape, le suivi de la mise en œuvre des préconisations de l’AEU2 par le maître d’ouvrage, de même que la mesure de la qualité de la démarche elle-même et de ses éléments détermi-nants. Il permet également de construire un sys-tème de critères et d’indicateurs afi n de suivre le projet objet de la démarche AEU2 lors de la phase de mise en œuvre de celui-ci. Le prestataire AEU2

fournira au maître d’ouvrage une méthode pour renseigner les indicateurs retenus et utiliser le tableau de bord.Soulignons l’importance de mesurer un état pour l'améliorer. Les maîtres d’ouvrage ont besoin de mesures pour faire un état des lieux, d’une part, et pour déterminer leurs objectifs, d’autre part. La mesure de l’écart entre les deux donne l’intensité de l’effort à accomplir pour suivre la trajectoire et aboutir au futur souhaité, et permet de prendre des décisions concrètes car documentées.Dans le détail, les modalités d’organisation du suivi et de l’évaluation de l’AEU2 sont proposées dans les référentiels qui feront l’objet d’autres docu-ments que celui-ci. Par ailleurs, des précisions sont également apportées dans les pages suivantes pour chacune des quatre étapes d’une AEU2.

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43L’AEU2�: MÉTHODOLOGIE

Grille de lecturedu projet global Élaboration d'un référentiel

d'évaluation du projet

global sur la base du

document d'engagement

LES MOMENTS CLÉS DE L'ANIMATION DE L'AEU2 ET DE L'ÉVALUATION DU PROJET

Séminaire d'initialisation• Faire préciser au maître d'ouvrage ses attentes vis-à-vis de l'AEU2 et ses ambitions en matière de développement durable • Identifi er les acteurs référents à rencontrer et les documents disponibles• Affi ner les modalités de réalisation de la mission (étapes, planning, rendus, etc.)

ÉTAPE 2 - AMBITION

Réunion de validation politique• Faire valider les objectifs• Anticiper sur leurs déclinaisons opérationnelles• Qualifi er les indicateurs

ÉTAPE 1 – VISION

Restitution du diagnostic• Partager les constats et les enjeux • Débattre des marges de manœuvre• Participer à la constitution d'une culture commune autour du projet • Faire émerger des objectifs pour le projet

ÉTAPE 3 - TRANSCRIPTION

Réunion de validation technico-économique• Valider les déclinaisons opérationnelles • Anticiper sur l'accompagnement et le suivi ultérieurs

ÉTAPE 4 - CONCRÉTISATION

Réunion de présentation du projet • Présenter le projet validé, les modalités d'accompagnement des acteurs en phase de mise en application/réalisation et les outils d'évaluation

Évaluation du projetà toutes ses étapes

Suivi dans le temps du projet global et des actions et mesures

opérationnelles retenues

Sélection d'indicateursEn fonction des enjeux

identifi és et des pistes

d'action envisagées

Tableaux de bordde suivi Sur les actions et mesures

opérationnelles retenues

Réunions publiques d'information Actions de sensibilisation et de communication, de formation, etc.

Acteurs Élus et techniciens de la MO, partenaires, acteurs relais, citoyens, représentants d'asso-ciations locales, etc.

Méthodes (exemples) Jeu de questions/réponses autour des principales problématiques du projet et des thématiques de l'AEU2

ActeursÉlus et techniciens de la collectivité

Participation et contributions dans le cadre de groupes de travail et de commissions déjà mis en place

Ateliers participatifs de projet à mettre aux étapes 1, 2 ou 3 en fonction de l'échelle et de l'avancement du projet

ActeursÉlus, techniciens, représentants de la société civile + autorités compétentes/thématiques, partenaires, etc. (en fonction des problématiques)

Atelier de synthèse

Acteursidem supra

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HQE AMÉNAGEMENT�: UN SMO ET UNE CERTIFICATION DE LA DÉMARCHE AU SERVICE DES PORTEURS DE PROJET

HQE aménagement est une démarche, développée par l’Association HQE et ses partenaires, en s'appuyant sur la méthodologie AEU2. Elle permet d'accompagner la réalisation d’opérations d’aménagement durable. Elle propose essentiellement aux aménageurs de mettre en œuvre une approche globale et transversale permettant de se poser les bonnes questions, avoir les réfl exions et les compétences adaptées, et de faciliter le dialogue entre la collectivité qui porte une AEU2 et l’aménageur qui porte la démarche.

HQE aménagement est un outil de gestion de projet d’aménagement opérationnel, qui se compose : – d’un SMO ;– d’une approche thématique non prescriptive avec 17 thèmes d’aménagement durable.Le SMO, véritable colonne vertébrale d’une démarche qualité, défi nit les exigences s’appliquant aux étapes clés d’une opération d’aménagement en termes de pilotage, de participation et d’évaluation continue. Encadrant la conduite du projet, le SMO permet ainsi de s’assurer de l’implication de toutes les parties prenantes,

de la mobilisation des compétences pluridisciplinaires requises, de la réalisation des analyses et des arbitrages appropriés, de la justifi cation des choix, de la traçabilité des décisions, etc.

Une certifi cation de la démarche est aujourd'hui disponible. Elle est assurée par CERTIVEA.

Pour en savoir plus, voir le site Internet http ://assohqe.org.

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45L’AEU2�: MÉTHODOLOGIE

Système de management d'une opération (SMO) HQE aménagement et AEU®

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OBJECTIFS ET PRINCIPES À chaque moment clé de l’AEU2, correspondent des objectifs opérationnels qui nécessitent la mobilisa-tion d’outils d’expertise et des produits de sortie ou livrables spécifi ques. Les principales questions posées, les points décisifs sur lesquels doit porter la démarche ainsi que les moyens d’expertise et d’éva-luation à mobiliser dépendent beaucoup de l’échelle du territoire et de la procédure d’urbanisme – SCoT, PLU, opérations d’aménagement –, ainsi que des mécanismes décisionnels qui leur sont associés.

Traduire l’approche thématique par des choix urbainsL’AEU2 ne traite pas d’une seule problématique environnementale. Elle apporte des regards de spécialistes sur un certain nombre de domaines de durabilité (mobilité, eau, nature en ville, préca-rités, énergie, climat, déchets, ambiances urbaines, sols et sites pollués…) et leurs interactions, puis aide la maîtrise d’ouvrage à les interpréter, les ana-lyser et les intégrer de manière transversale pour aboutir à des propositions urbaines répondant aux fi nalités du développement durable. L’interprétation des constats établis de la première étape de l’AEU2 – Vision – vise deux objectifs précis :– intégrer la durabilité dans l’économie générale du projet, de l’amont (études préalables) à l’aval (suivi opérationnel), en passant par l’élaboration des documents (PADD des SCoT et des PLU, DOO d’un SCoT, orientations d’aménagement et de pro-grammation, plan de zonage et règlement d’un PLU, schéma d’aménagement et cahiers de pres-criptions pour les opérations d’aménagement) ;– alimenter une mise en débat des questions de durabilité aux principales étapes du projet : dia-gnostic, défi nition des grandes orientations, choix défi nitif du scénario de développement ou du parti d’aménagement.L’AEU2 doit proposer une lecture transversale afi n de traduire les enjeux de durabilité en choix urbains : organisation spatiale, densité, réservation d’emprises pour les équipements, intégration fonctionnelle des dispositifs dans l’espace…

Mettre en perspective les questions de durabilité dans l’espace et dans le tempsL’inscription d’un projet d’urbanisme ou d’une opération d’aménagement dans une logique de développement durable ne se résume pas au choix

de solutions performantes de court terme (mobilité, déchets, gestion de l’eau, etc.), ou à la juxtaposition d’objets de qualité environnementale dans l’espace (aménagements et bâtiments). L’approche thématique nécessite une mise en perspective des questions de durabilité posées par le territoire, dans le temps et dans l’espace. Celle-ci est assortie de plusieurs conditions :

– il importe de ne pas enfermer la réfl exion dans les limites géographiques ou physiques du projet ; – les conséquences des choix à moyen et long termes doivent être évaluées de manière claire et complète ; par exemple, la mise en place de solutions individuelles ou mutualisées de gestion des déchets ou des eaux pluviales n’impliquera pas le même engagement de la collectivité dans les modalités de gestion ;– enfi n, il faut faire vivre la démarche dans le temps, ce qui implique de défi nir les modalités d’ac-compagnement des acteurs au-delà de la phase d’élaboration ou de conception.

LES QUATRE ÉTAPES DE L’AEU2

NE PAS CONFONDRE APPROCHE THÉMATIQUE DE L’AEU2 ET ÉTUDES DE FAISABILITÉ TECHNIQUE

Dans certains cas et pour certaines questions particulières, l’AEU2 peut mettre en évidencela nécessité d’engager des analyses plus approfondies ou des expertises complémentaires qui exigeront le recours à des prestataires spécialisés. Ce sera notamment le cas par exemple pour inventorier des sols ou des sites pollués, évaluer la faisabilité d’un projet de chaufferie collective, envisager la mise en place d’une déchetterie professionnelle pouvant accueillir les déchets d’une nouvelle zone d’activités, mettre en place des techniques alternatives de gestion des eaux pluviales associées à un aménagement paysager, défi nir des mesures précises de lutte contre les inondations ou encore comparer l’intérêt d’écrans antibruit par rapport à d’autres options possibles pour réduire les nuisances sonores. L’AEU2 interviendra alors dans l’élaboration des cahiers des charges, dans l’analyse des offres ainsi que dans le suivi et le contrôle des prestations.

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Adapter le choix des outils d’expertise aux besoins du projetConvaincre les protagonistes des projets (élus, personnes qualifi ées, représentants de la société civile, porteurs de projets…) de s’engager ensemble dans des choix de développement durable parfois contraires à leurs stratégies individuelles est l’un des objectifs clés de l’AEU2. Les outils « d’investi-gation experte » et d’évaluation à mobiliser ne sont donc pas défi nis a priori et indépendamment du contexte, mais au contraire choisis en fonction de cet objectif et des enjeux propres à chaque situa-tion, en privilégiant un regard transdisciplinaire et non sectoriel.L’expertise dans l’AEU2 peut notamment se concré-tiser par : – un partage de connaissances et d’expériences ;– la mobilisation de compétences et le déclenche-ment d’éventuelles études complémentaires ;– la réalisation d’approches coûts/avantages sur les scénarios et les options, qui s’appuient à la fois sur des critères environnementaux, socio-économiques et technico-fi nanciers ;– une lecture critique des prescriptions et des recommandations intégrées aux documents régle-mentaires ou contractuels à l’aune des préoccupa-tions de développement durable ;– la mise en place d’un protocole d’évaluation passant par l’élaboration de modalités de pilotage, de suivi et de tableaux de bord.

Anticiper la capacité des acteurs à tenir les objectifs sur la duréeQuels que soient l’échelle et le type de projet, il s’agira aussi de s’interroger très tôt sur la capacité des acteurs du projet à porter jusqu’au bout la démarche et, au-delà, sur celle des acteurs de l’en-semble du territoire à intégrer la plus-value quali-tative des projets. En proposant des modalités d’accompagnement des acteurs jusqu’à la phase de mise en application ou de réalisation de projets, l’AEU2 contribue à s’assurer que les conditions de mise en œuvre des orientations ou des prescrip-tions seront à la hauteur des ambitions affi chées. Il s’agit principalement de vérifi er que les ambitions du projet ne seront pas dévoyées par des mises en œuvre inappropriées et/ou que les exigences posées soient tenables par les acteurs qui seront chargés de les mettre en œuvre (sujétions d’orga-nisation et de gestion pour la[es] collectivité[s], impacts fi nanciers pour les opérateurs ou acqué-reurs, acceptabilité sociétale).

PRÉALABLE�: DÉBUTER UNE AEU2

Élaborer le cahier des chargesDans l’optique d’un recrutement conjoint de dif-férents prestataires, le cahier des charges doit comporter un chapeau commun qui présente le contexte des interventions : informations sur le ter-ritoire de projet et sur les ambitions pour le projet lui-même, modalités de prise en charge de la mis-sion (organisation du pilotage et du suivi).C’est dans la rédaction du cahier des charges AEU2 que le contenu et les livrables spécifi ques à la mis-sion seront défi nis. Le maître d’ouvrage devra en particulier exposer ses motivations à engager une telle démarche, présenter les objectifs généraux de la mission et préciser ses attentes en matière d’animation, de participation, d’expertise et d’éva-luation, en laissant éventuellement la possibilité au prestataire potentiel de proposer des options complémentaires. S’il est préférable de guider la réponse en présentant les questions à traiter de manière prioritaire, il n’est pas forcément nécessaire : – d’en donner une description qui se voudrait exhaustive. Une certaine souplesse doit être lais-sée pour tenir compte des aléas du projet et des problématiques qui n’auraient pas été mises à jour avant le démarrage de la mission ;– de déterminer a priori les outils d’expertise et d’évaluation à mobiliser. Ceux-ci devront être proposés par le prestataire en fonction du contexte et des enjeux propres à chaque situa-tion, afi n de privilégier un regard transdiscipli-naire et non uniforme.Les autres points à faire fi gurer dans le cahier des charges sont classiques : compétences requises, modalités de consultation, présentation des offres, critères de jugement, qualité de l’offre méthodolo-gique… Il est conseillé à ce stade d’indiquer que sera portée une attention toute particulière à l’expé-rience des membres de l’équipe proposée, notam-ment par l’analyse de leur curriculum vitae qui devront être détaillés.

Préparer des instances de pilotage et de suiviEn règle générale, pour les SCoT et les PLU, les com-missions ou les groupes de travail jouent le rôle d’ins-tances de validation, le suivi technique s’opérant en comité plus restreint avec l’interlocuteur de la ou des collectivités, désigné par la maîtrise d’ouvrage.

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Pour les opérations d’aménagement, à l’instar de ces commissions et groupes de travail, il est préco-nisé de constituer a minima un comité de pilotage et si possible un comité ou groupe technique. Ces deux instances peuvent être composées, en fonction de la volonté et des moyens de la collec-tivité, de représentants élus, techniques et admi-nistratifs de la maîtrise d’ouvrage, de personnes qualifi ées, de représentants des équipes de maî-trise d’œuvre (urbaniste, paysagiste, architecte et BET VRD), quand celles-ci ont été désignées, et de tous les autres acteurs territoriaux nécessaires et volontaires. Le comité de pilotage a un rôle d’orientation et de validation stratégique, le comité technique un rôle de préparation et de validation technico-écono-mique. Pour certaines collectivités, une seule et même instance assure parfois la validation straté-gique et technique. Composée d’un groupe mixte de référents élus, techniques et administratifs, elle peut être restreinte parfois au conseil municipal.Sont éventuellement associés quelques parte-naires ou organismes assurant un rôle de conseil auprès d’elles, tels que PNR, CAUE, agence d’urba-nisme, DDT(M), DREAL, Pays, chambres consulaires, associations, etc.

Lancer la démarche par une phase de défi nitionLe démarrage d’une mission AEU2 vise en premier lieu à présenter la démarche et à demander à la maîtrise d’ouvrage de préciser ses attentes vis-à-vis de celle-ci et à effectuer les éventuels recalages sur ses modalités d’exécution, entre déroulé de l’AEU2 et calendrier du projet, entre démarche AEU2 et autres prestations (autres AMO, maîtrise d’œuvre urbaine), les modalités et le niveau de participation, les modalités de suivi-évaluation, etc. C’est le déclencheur de l’étape 1 « vision ». Le lancement de la démarche AEU2 peut mobiliser alternativement ou concomitamment l’instance de pilotage et l’instance technique. Avec cette der-nière, il s’agit notamment de repérer les acteurs référents du projet dans les différentes théma-tiques de l’AEU2 et de faire le point sur les données disponibles et les outils de planifi cation urbaine ou environnementale (PDU, PCET, PEDMA, etc.) ali-mentant le projet. Il est vivement conseillé d’aller plus loin, notam-ment en faisant préciser les ambitions de la maî-trise d’ouvrage en matière de développement durable. Le responsable de la mission AEU2 prépare,

par exemple, un jeu de questions/réponses autour des principales problématiques du projet et des thématiques de l’AEU2, puis se place, comme les éventuels autres prestataires désignés, dans une posture d’écoute. Le principal intérêt est d’identi-fi er certains points de blocage politiques ou opéra-tionnels que la démarche AEU2 pourrait contribuer à dépasser. Cela constitue un excellent instrument de mesure de la mobilisation des acteurs.

LA TRAME D’UN CAHIER DES CHARGES AEU2

1 Contexte du territoire et de la démarche

2 Cadre et objectifs du projet• Objectifs et organisation du maître d’ouvrage• Description des intentions du projet

3 Description de la prestationLes étapes :– Organisation de l’animation participative de la mission– Défi nir les modalités d’évaluation et de suivi du projet

• Étape 1 : Construire une vision, réaliser une analyse du diagnostic et identifi er les enjeux • Étape 2 : Défi nir des objectifs et la politique environnementale du projet, le niveau d’ambition• Étape 3 : Défi nir des préconisations et rédiger les transcriptions dans les documents d’urbanisme • Étape 4 : Défi nir les mesures de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre du projet, d’accompagnement des acteurs• En option : Suivi et évaluation du projet, accompagnement des acteurs

4 Modalités de candidature • Compétences et expérience du prestataire AEU2 et de l’équipe proposée (CV détaillés)• Présentation de la proposition technico-économique • Notation des offres • Délais de réalisation • Format de remise des offres • Rémunération-modalité de paiement

5 Liste des documents remis aux bureaux d’études

6 Annexes

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SCoT DU VIGNOBLE NANTAIS (44)

Les attentes en matière d’expertise et d’évaluation • Apporter une assistance pendant la phase diagnostic • Contribuer à l’évaluation environnementale du projet de SCoT • Apporter une expertise spécifi que sur les problématiques énergie et déplacements• Accompagner l’élaboration du PADD et du DOO

L’AEU® a ainsi nourri toutes les phases de l’élaboration des documents autour de quatre grands axes principaux : l’organisation urbaine, les déplacements, l’énergie et la biodiversité. Pendant près d’un an et demi, elle a été l’occasion de questionner les élus sur leurs pratiques d’aménagement passées et en cours. Au fi l des réfl exions, les bureaux d’études ont proposé une nouvelle manière de penser l’aménagement du territoire, que ce soit à l’échelle du bassin de vie, de la ville ou du quartier. Cette démarche s’est faite en appui de l’intervention du bureau d’études chargé de l’élaboration du SCoT.

L’organisation de la transversalité dans l'approche des enjeux thématiquesLa transversalité a été assurée par les bureaux d’études. Elle s’est traduite par des réunions conjointes en présence de l’équipe AEU® et du bureau d’études chargé de l’élaboration du SCoT ; la volonté étant de ne pas multiplier les réunions et d’intégrer autant que possible l’AEU® aux travaux du SCoT. Les apports de l’AEU® ont été signifi catifs au croisement des thématiques habitat/urbanisme/déplacements, ce qui a permis de : • sensibiliser les acteurs à la nécessité de développer l’habitat à proximité des dessertes de transport collectif • poser les bases d’un développement urbain plus dense, plus économe en ressources, fondé sur la proximité avec les équipements et les services existants• élaborer une vision prospective concernant les moyens de déplacements alternatifs à la voiture individuelle

Des mesures issues de l’AEU® ont par ailleurs été transcrites dans l’évaluation environnementale sous la forme de mesures compensatoires qui visent à limiter les incidences du SCoT sur l’environnement.

49L’AEU2�: MÉTHODOLOGIE

ZAC ANDROMÈDE À BLAGNAC (31)une AEU® qui a démarré par un séminaire stratégique

Les élus du Grand Toulouse, de Blagnac et de Beauzelle ont participé à un séminaire stratégique, véritable acte fondateur de la démarche AEU®. Celui-ci a permis de déterminer les priorités politiques du projet, à savoir la qualité urbaine, la mixité et la diversité, la qualité architecturale et la qualité environnementale. Des ateliers thématiques avec des intervenants locaux (promoteurs, opérateurs, institutionnels, associations, etc.) et des experts ont ensuite permis de traduire dans la programmation les valeurs et les engagements politiques du projet. Plan-masse de la ZAC Andromède à Blagnac (agence TGT et associés)

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LES POINTS CLÉS DE L'EXPERTISE ET DE L'ÉVALUATION DANS UNE AEU2

PARTAGE DU PROJET VALIDÉ AVEC LES ACTEURS CHARGÉS DE SA MISE EN ŒUVRE

VALIDATION STRATÉGIQUE

PARTAGE DES CONSTATS ET DES ENJEUX

RÉUNION OU SÉMINAIRE D'INITIALISATION

MO Maîtrise d'ouvrage

MOE Maîtrise d'œuvre

AFOM Atouts, faiblesses, opportunités, menaces

CDC Cahier des charges

CPECahier de prescriptions environnementales

CCCT Cahier des charges de cession de terrain

DOO Document d'orientations et d'objectifs

OAP Orientations d'aménagement et de programmation

PADD Projet d'aménagement et de développement durable

• Proposition de mesures d'accompagnement (non spatialisables ou concernant un périmètre plus large que le périmètre d'intervention)

• Identifi cation des acteurs relais et des partenaires qui pourront concourir à leur mise en œuvre

Évaluation : – défi nition du protocole de suivi du projet en phase de mise en œuvre (mise en application, réalisation, chantiers, cycle de vie, etc.) – élaboration de tableaux de bord de suivi des prescrptions par type d'acteur

LA DÉFINITION DES MODALITÉS D'ACCOMPAGNEMENT DES ACTEURS ET DE SUIVI DU PROJET AU-DELÀ DE L'AEU2

4C

ON

CR

ÉTI

SATI

ON

VALIDATION SOCIO-ÉCONOMIQUE ET TECHNICO-FINANCIÈRE

• Proposition d'actions ou de mesures opérationnelles en cohérence avec le document d'engagement (spatialisation, exigences, performances attendues, modalités d'application)

• Appréciation des conséquences(environnementales, socio-économiques,technico-fi nancières, managériales) des options proposées (actions thématiques, intégrées ou transversales)

• Intégration des mesures et actions retenues dans les documents graphiques, réglementaires et contractuels du projet

Évaluation : évaluation du projet global à différents stades d'avancement (par exemple, avant-projet, projet défi nitif) sur la base de la grille élaborée à l'étape 2

DÉCLINAISON SPATIALE, RÉGLEMENTAIRE ET/OU CONTRACTUELLE DES OBJECTIFS ET DES ORIENTATIONS

3TR

AN

SCR

IPTI

ON

• Traduction des enjeux en objectifs et en orientations pour le projet

• Formalisation des objectifs et des orientations dans le document valant document d'engagement pour la MO (PADD, charte ou référentiel)

• Anticipation sur les déclinaisons opérationnelles

Évaluation :– élaboration et formalisation d'une grille d'évaluation du projet global à partir des objectifs et des orientations validés– qualifi cation des indicateurs

TRADUCTION DES ENJEUX EN OBJECTIFS ET ORIENTATIONS

2A

MB

ITIO

N

• Connaissance du contexte et des acteurs en présence (études antérieures, projets existants,politiques locales, exemples locaux, etc.)

• Identifi cation des atouts et contraintes (territoire de projet, réglementation, etc.)

• Évaluation des marges de manœuvre (opportunités, menaces, pratiques des acteurs, etc.) aux différentes échelles (périmètre d'étude, périmètre d'intervention)

• Formulation des enjeux à partir des questions posées par le projet

• Identifi cation des éventuelles études ou investigations complémentaires

Évaluation :proposition d'un protocole d'évaluation et recherche de critères et d'indicateurs adaptés au projet

L'ANALYSE DES ENJEUX SUR LE TERRITOIRE

1V

ISIO

N

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MOYENS (exemples)

• Visites de terrain• Revue documentaire• Entretiens d'acteurs• Benchmark sur des projets

similaires• Enquêtes auprès

des « utilisateurs »

LIVRABLES

• Bilan Afom du territoire de projet

• Présentation synthétique et transversale des enjeux

• Protocole d'évaluation du projet

• Détail des contributions au PADD (SCoT, PLU)

• Charte ou référentiel(opérations d'aménagement)

• Grille d'évaluation du projet global

• Approches coûts/avantagesdes propositions

• Approches en coût global de certaines options

• Réunions de travail et échanges avec la MOE

• Présentation argumentéedes propositions

• Liste des propositions retenueset non retenues

• Détail des contributions au DOO (SCoT), aux OAP et au règlement (PLU), au CDC de la MOE et/ou de l'aménagement (opérationd'aménagement-programmation)

• CPE à annexer aux CCCT (opération d'aménagement- phase pré-opérationnelle)

• Grille d'évaluation du projet global renseignée à différentsstades d'avancement du projet

• Rencontres avec les acteurs relais et les partenaires

• Annexion des tableaux de bord aux CPE (opérations d'aménagement)

• Liste des mesures d'accompagnement proposées

• Inventaire des moyens d'information, de sensibilisation ou de communication mobilisables par la MO

• Tableaux de bord de suivi des prescriptions

51L’AEU2�: MÉTHODOLOGIE

Groupes de travailou ateliers de projet

Réunions ou atelier(s) de synthèse

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RÉUSSIR LA PLANIFICATIONET L'AMÉNAGEMENT DURABLES52

ÉTAPE 1 – «�VISION�»�: ANALYSE CROISÉE DES ENJEUX SUR LE TERRITOIRE DU PROJETLa première étape de l’AEU2 a pour objectif la mise à jour des principaux enjeux liés au projet, pour : l’énergie, le climat, la mobilité, les déchets, le bruit, la gestion de l’eau et d'autres thématiques (acces-sibilité, sols, nature en ville, biodiversité, paysage, etc.). Si l’AEU2 commence par aborder les problé-matiques de durabilité séparément, elle en pro-pose simultanément une lecture transversale afi n d’aboutir à leur croisement et à une intégration de leurs interactions. L’essentiel de cette phase est bien de faire émerger une vision politique du projet par sa maîtrise d’ouvrage, étayée par les données territoriales.

Collecter et interpréter les donnéesLes éléments de contexte à prendre en compte sont naturellement les obligations réglementaires s’appliquant au projet. Il s’agit aussi de recenser les données utiles au projet sur chacune des thé-matiques, telles qu’elles fi gurent dans les diffé-rents documents ou les études disponibles et qu’il s’agira d’interpréter dans le cadre de l’AEU2. Mais il ne faut pas perdre de vue que l’AEU2 n’a pas seulement vocation à produire une photographie à un instant T du territoire de projet à partir de don-nées brutes, qui s’apparenterait à l’état de référence ou à l’état initial des exercices imposés (diagnostic « réglementaire », évaluation environnementale, étude d’impact, etc.). Son objectif est de proposer une vision dynamique du territoire par la mise en pers-pective des données à l’aune des évolutions prévi-sibles relevant soit du contexte global (par exemple, réglementation, politiques nationales, engagements internationaux, etc.), soit du contexte local (par exemple, politiques sectorielles), soit d’un certain nombre de facteurs limitants (par exemple, quan-tité et qualité de la ressource en eau, organisation des transports, etc.).Les politiques locales en faveur du développement durable (agenda 21, projet d’agglomération, charte de Pays, etc.) et la façon dont elles se concrétisent sur le territoire de projet dans les différentes poli-tiques sectorielles doivent donc également être prises en compte dans l’analyse. Ces politiques donnent un aperçu des éventuels décalages entre ambitions et actions locales en faveur du dévelop-

pement durable et permettent d’indiquer la posi-tion initiale du curseur en matière d’objectifs et d’orientations. Dans la mesure où elles refl ètent des intentions politiques sur le long terme, elles constituent également une base solide pour les argumentaires et les arbitrages ultérieurs, tant stratégiques que techniques.

Passer de l’approche thématique à une approche transversalePour chacune des thématiques, l’étape « vision » pose les éléments de contexte sur un territoire élargi par rapport au périmètre de projet. Elle les met en perspective à différentes échelles d’espace et de temps en regard du projet, afi n de dégager les enjeux prioritaires et spécifi ques dudit projet. Il s’agit plus particulièrement de : – mettre en lumière les atouts, handicaps et contraintes du territoire et/ou du site, et identifi er leurs oppor-tunités de valorisation et leur vulnérabilité dans chacune des thématiques ;– prendre en compte leurs interactions possibles, puis les mettre en lecture dans le temps et l’espace au regard des caractéristiques du territoire et du rythme du projet de façon à identifi er le « champ des souhaitables » ;– défi nir une première série de critères et d’indica-teurs qui seront utilisés pour qualifi er le territoire et/ou le site dans la suite de la démarche.C’est à partir de ces enjeux prioritaires que pour-ront notamment être déterminées, avec la maîtrise d’ouvrage, les problématiques à aborder dans le cadre des groupes de travail ou des ateliers de projet.

Identifi er les marges de manœuvreTenir compte des marges de manœuvre réelles permet de passer du « champ des souhaitables » à celui des « possibles ». Les marges de manœuvre peuvent être approchées en analysant la manière dont les questions urbaines et environnementales sont prises en charge, en repérant par exemple les éventuels décalages entre les intentions politiques, les stratégies possibles et les moyens du territoire. Ces derniers fournissent une bonne indication de sa capacité à s’engager dans une organisation et une gestion plus durable du territoire. La première étape de l’AEU2 devra donc mettre en évidence :– Le partage des compétences entre plusieurs groupes d’acteurs – dont les contours peuvent d’ail-leurs être variables aux différents stades du projet :

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ceux chargés de sa programmation, de son élabo-ration ou de sa conception, ceux chargés de son instruction et de sa mise en œuvre ou encore ceux chargés de son évaluation et de sa gestion ; l’AEU2 aura donc à déterminer notamment la façon dont certaines problématiques pourront être portées et prises en charge dans la suite du processus.– Les pratiques locales dans le traitement des pro-blématiques urbaines et dans les différents champs de la durabilité et les logiques auxquelles elles se réfèrent : volonté politique, poids des considérations techniques, gestionnaires ou fi nancières, importance de l’implication publique et champ laissé à l’initiative privée. Par exemple, au prétexte de vouloir respon-sabiliser les acteurs ou par « effet de mode », cer-taines pratiques ont tendance à se répliquer de façon un peu systématique sans réelle justifi cation contextuelle ; l’AEU2 doit permettre de réinterroger certaines de ces pratiques et de lutter contre les idées reçues en fonction des réalités locales.– Les acteurs-relais ou les acteurs-ressources sur les-quels la maîtrise d’ouvrage pourra s’appuyer pour la mise en œuvre du projet et la façon dont ils pourront y participer. Il est inutile de fi xer des objectifs ambi-tieux si rien ne permet d’obtenir leur réalisation.

Déclencher d’éventuelles études complémentairesÀ ce stade de la démarche, nous pouvons nous heur-ter à l’absence ou à l’insuffi sance de données territo-riales, que ce soit pour l’analyse ou pour l’évaluation. Dans certains cas, des recherches complémen-taires devront être engagées. L’ AEU2 devra donc dès l’étape 1 repérer ces éventuelles « zones d’ombre » et, le cas échéant, proposer à la maîtrise d’ouvrage la réalisation d’études ou investigations complé-mentaires. Rappelons que ces dernières ne relèvent pas directement de l’AEU2, le rôle de celles-ci se limitant à :– alerter le(s) maître(s) d’ouvrage compétent(s) ;– le(s) convaincre d'engager ces études ;– contribuer à l’élaboration de leur(s) cahier(s) des charges et au suivi de leur exécution ;– aider le(s) maître(s) d’ouvrage du (des) projets à en interpréter les résultats et à les intégrer.

Défi nir un protocole d’évaluation et identifi er des critères et des indicateursL’existence d’outils de planifi cation ou de docu-ments réglementaires doit faciliter le travail de recherche de critères et d’indicateurs de territoire (outils de planifi cation environnementale pour toutes les échelles de projets, SCoT pour les PLU, PLU pour les opérations d’aménagement, etc.). Des données sont alors potentiellement dispo-nibles et peuvent même être exploitables. En leur absence, il s’agira de s’appuyer sur des ratios nationaux ou de mobiliser les acteurs territoriaux compétents. L’important est de proposer dès ce stade de la démarche un protocole d’évaluation concernant tant le projet global que ses déclinai-sons spatiales, réglementaires ou contractuelles et de repérer les acteurs qui pourront l’alimenter.

53L’AEU2�: MÉTHODOLOGIE

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RÉUSSIR LA PLANIFICATIONET L'AMÉNAGEMENT DURABLES54

Adapter l’approche thématique aux diff érentes échelles de projet

À l’échelle du grand territoireÀ l’échelle du grand territoire, l’étape 1 accompagne le diagnostic environnemental du SCoT dont le contenu est précisé dans le Code de l’urbanisme. Le rôle de l’AEU2 est de :– vérifi er le caractère systémique de ce diagnostic et en proposer une lecture transversale afi n d’iden-tifi er les priorités de durabilité et de spatialiser les secteurs à enjeux ;

– introduire au besoin ou aborder différentes ques-tions (énergie, climat, biodiversité, etc.) dans l’état des lieux de l’environnement qui servira notam-ment à l’évaluation environnementale ;– traiter les questions de durabilité en lien avec l’ensemble des politiques de développement, au sein des groupes de travail (par exemple, trans-ports et activités économiques, habitat et énergie, agriculture et eau, etc.), y compris avec les terri-toires alentour.

Sols et sites pollués• La cohérence entre qualité et destination des sols• L’héritage laissé par les activités passées

Mobilité• La cohérence entre organisation des déplacements et organisation territoriale• Les systèmes de mobilité existants

Eau• Les interactions entre état de la ressource en eau et préservation des milieux naturels• Les mécanismes de solidarité amont-aval

Énergie – Climat• Les potentialités climatiques et énergétiques du territoire• La stratégie de planifi cation énergétique

Environnement sonore• Les interactions entre nuisances sonores, localisation des activités et organisation des déplacements• Les relations entre exposition au bruit des populations et étalement urbain

Déchets• La capacité des équipements locaux de gestion des déchets• La cohérence des modes de collecte sur le territoire

SCoT�: EXEMPLES DE PROBLÉMATIQUES

La collecte des déchets en milieu urbain Voitures électriques en libre-service

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SCoT DE LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION DU PAYS DE MEAUX (CAPM) (77)

Élémentsde structuration

Défi nir opération-nellement une enveloppe verte et bleue

Contenir les limites urbaines

Garantir la réalisation du barreau Est du contournement de Meaux

Requalifi er les gares de Meaux et de Tréport et affi rmer leur rôle de pôle d’échange

Améliorer les transports collectifs par un TCSP

Principales haltes de transports collectifs structurantes

Élémentsde recomposition

Atténuer le contraste formel, fonctionnel et social entre les deux parties de la ville de Meaux

Requalifi er les quartiers de part et d’autre du futur TCSP

Requalifi er les principales ZACSchéma synthétisant des enjeux du SCoT

55L’AEU2�: MÉTHODOLOGIE

0 0,5 1 2N

S

EO

BarcyBarcy

VarreddesVarreddes

ChambryChambry

Germiny-L'EvêqueGerminy-L'Evêque

PoincyPoincy

TrilportTrilport

FublainesFublaines

Montceaux-Lès-Meaux

Montceaux-Lès-Meaux

MeauxMeaux

Crégy-Lès-Meaux

Crégy-Lès-Meaux

PenchardPenchard

Chauconin-NeufmontiersChauconin-

Neufmontiers

TrilbardouTrilbardou

VignelyVignely

Isles-Lès-VillenoyIsles-Lès-Villenoy

VillenoyVillenoy

Mareuil-Lès-Meaux

Mareuil-Lès-Meaux Nanteuil-Lès-

MeauxNanteuil-Lès-

Meaux

Lorsque les élus de la CAPM ont pris l’initiative de réaliser un SCoT incluant la problématique du développement durable, ils se sont rapprochés de l’ADEME pour engager une démarche AEU2.

Dès le stade de réalisation de l’état initial de l’environnement, le bureau d’études missionné a procédé à une étude complète des enjeux environnementaux. Parmi ceux-ci, on compte :

la mise en place d’une stratégie énergétique, la protection et la mise en valeur du réseau hydrographique et des richesses écologiques, une gestion économe de la ressource en eau et du foncier, la recherche d’une cohérence paysagère.

Quatre ateliers thématiques (énergie, développement économique, habitat et patrimoine naturel) avec les élus et les techniciens,

suivis d’une rencontre avec chaque commune de l’agglomération et de trois autres ateliers thématiques (trames verte et bleue, foncier, projet de PADD) ont conduit à classer ces enjeux selon leur priorité et permis de défi nir le contenu du PADD avec des objectifs forts en termes d’environnement, de préservation de l’espace et de trames verte et bleue.

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RÉUSSIR LA PLANIFICATIONET L'AMÉNAGEMENT DURABLES56

PLU�: EXEMPLES DE PROBLÉMATIQUES

Sols et sites pollués• Les menaces pesant sur les fonctions des sols• La prise en compte de la qualité des sols dans la stratégie de renouvellement urbain• Les contraintes pesant sur les secteurs à enjeux• Le repérage de sites pollués non répertoriés

Mobilité• La cohérence entre politique d’urbanisme et politique de déplacements• L’accessibilité aux fonctions urbaines induite par l’organisation de la ville • Les aménagements existants et prévus pour le fonctionnement du système de déplacements• La cohérence entre normes de stationnement

privatif et desserte par les transports collectifs

Eau• L’offre et la demande en eau potable et en assainissement• Les pratiques d’assainissement en cours et leurs perspectives d’évolution

• Les moyens mis en œuvre pour protéger les milieux et maîtriser les rejets

Énergie – Climat• L’offre et la demande en énergie• La cohérence entre choix d’organisation urbaine et paysage climatique et énergétique • Les performances et le fonctionnement de l’éclairage public

Environnement sonore• Les contraintes et les points noirs du bruit• Les relations entre exposition au bruit des populations, organisation de la ville et trafi c routier

Déchets• La proximité et l’autosuffi sance en matière d’équipements de gestion des déchets• La valorisation énergétique de déchets• L’effi cacité des systèmes de collecte

À l’échelle du projet urbainÀ l’échelle du projet urbain, l’analyse croisée des enjeux s’appuie pour partie sur le diagnostic envi-ronnemental du PLU imposé par le Code de l’urba-nisme. Elle doit aussi tenir compte des modes locaux de « fabrication de la ville » : politique foncière, politiques sectorielles (habitat, développement économique, etc.) et encadrement des projets de construction. Le rôle de l’AEU2 est :

– d’estimer la couverture des besoins et notam-ment de vérifi er la capacité des équipements et des réseaux existants (transports, déchets, eau, etc.) à absorber le développement ou le redéploiement urbain ;– de faire le lien entre les questions de durabilité et la politique générale d’urbanisme (affectation des sols, organisation des formes urbaines, répartition des fonctions urbaines, lutte contre les précarités, etc.).

Un champ d'éoliennes Station d'épuration en Charente-Maritime (Île d'Oléron)

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57L’AEU2�: MÉTHODOLOGIE

Cartographie des pôles générateurs de mobilité

PLU DE SAINT-PAUL-TROIS-CHÂTEAUX (26)�: CONTRIBUTIONS DE L’AEU® AU DIAGNOSTIC URBAIN

L’AEU® visait à apporter des éléments de connaissance sur les thématiques environnementales afi n de discuter, à partir de nouveaux critères, des choix de développement de la commune. Celle-ci a donc conduit à identifi er clairement

les caractéristiques de l’environnement communal en matière de déplacements, gestion des nuisances et pollutions, gestion de l’eau et des déchets, énergie. Puis les enjeux environnementaux ont été mis en perspective au regard des objectifs de

développement de la commune de façon à évaluer, grâce à une analyse croisée, les avantages et les inconvénients de chacun des scénarios d’aménagement et leurs incidences sur les pièces constitutives du PLU (PADD, orientations d’aménagement, zonage et règlement).

Équipements publics

Équipements scolaires

Équipements sportifs

Équipements culturels

Zone d'activités

Pôles générateurs de déplacements

Commune de St Paul Trois ChâteauxPlan Local d'UrbanismeAuteur : Cité Projets Créations, 2006

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RÉUSSIR LA PLANIFICATIONET L'AMÉNAGEMENT DURABLES58

Cartographie des zones soumises aux nuisances sonores

Servitude

Voies bruyantes classées

Sources de bruit et zones sensibles

Exploitations agricoles

Voies en centre-ville � 70 db

Activitées économiques

ERP bruyant

Zones sensibles

Bâtiments sensibles

Zone bruyante en projet

0 0,25 0,5 0,75 1 km

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59L’AEU2�: MÉTHODOLOGIE

AMÉNAGEMENT OPÉRATIONNEL�: EXEMPLES DE PROBLÉMATIQUES

À l’échelle de l’aménagement opérationnelÀ l’échelle de l’aménagement opérationnel, l’étape 1 intervient bien évidemment dans le diagnostic environnemental de la zone, mais elle ne se substi-tue pas à l’étude d’impact d’une ZAC, par exemple. Elle s’appuie sur l’ensemble des données dispo-nibles pour les interpréter à l’échelle du grand territoire en regard des projets de développement et des politiques environnementales impulsés par la collectivité. S’agissant de dégager très rapide-ment des principes d’aménagement, le rôle de l’AEU2 est de :– repérer les pratiques durables habituelles de la collectivité ou de la maîtrise d’ouvrage du projet ;

– analyser l’insertion territoriale du projet (acces-sibilité par les modes de déplacements, liens avec le grand paysage, proximité des fonctions urbaines, etc.) ;– comprendre la logique du site (chemins de l’eau, exposition climatique, etc.) ;– alimenter le cahier des charges de l’étude d’im-pact (phase programmatique/dossier de création) ou défi nir les compléments à y apporter (phase pré-opérationnelle/dossier de réalisation) ;– réaliser une lecture critique du schéma d’aména-gement, s’il en existe déjà un, ou définir des principes d’organisation spatiale qui s’imposeront à lui.

Sols et sites pollués• L’usage futur des sols au regard de leurs qualités et fonction antérieures

Mobilité• L’insertion territoriale du projet au regard de l'organisation existante et de la future demande en mobilité• La diversité fonctionnelle à l’échelle du territoire et du projet • Les normes et les pratiques en matière de stationnement privatif

Eau• Le fonctionnement hydrologique du site et sa relation au grand territoire • Les liens entre armature paysagère existante et chemins de l’eau• Les pratiques en matière de gestion de l’eau potable et de traitement des eaux usées, et leurs perspectives d’évolution

Énergie – Climat• Les atouts et les handicaps climatiques et énergétiques du site• La politique d’éclairage public

Environnement sonore• Le paysage sonore existant et ses perspectives d’évolution

Déchets• L’organisation locale en matière de prévention et de gestion des déchets• Les modalités de collecte existantes ou prévues sur le site pour les ménages et/ou les entreprises• La gestion des déchets du BTP à l’échelle du territoire

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RÉUSSIR LA PLANIFICATIONET L'AMÉNAGEMENT DURABLES60

OPÉRATION DE RENOUVELLEMENT URBAIN�: CONTRIBUTIONS DE L’AEU AUX ÉTUDES PRÉALABLES DU PRU DE LA CITÉ JOLIOT-CURIE À ARGENTEUIL (95)

L’AEU conduite sur le quartier Orgemont-Joliot-Curie est intervenue en phase d’initialisation du projet de rénovation urbaine (PRU), pour lequel la Ville a souhaité intégrer la qualité environnementale en amont du montage du projet. Le rapport d’étape 1 de l’AEU, établi suite aux entretiens

menés auprès des services de la Ville et de l’offi ce HLM, à une visite de terrain et à une revue des documents mis à disposition par le GIP, a permis de mettre en évidence les handicaps et les menaces mais aussi les atouts et les opportunités du site en matière d’environnement.

Ses conclusions découlent d’une lecture croisée des enjeux identifi és avec les intentions programmatiques exprimées par les acteurs.Ce rapport a été intégré au dossier de consultation de la maîtrise d’œuvre urbaine.

Entités spatiales majeures et enjeux de liaison (agence Désormeaux)

Liaisons douces à privilégier

Secteurs privilégiés de renouvellement urbain

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ÉTAPE 2 - «�AMBITION�»�: DÉFINITION D’OBJECTIFS ET D’ORIENTATIONS POUR LE PROJETCette étape de l’AEU2 permet de formuler les dif-férents points et priorités à partir desquels com-mence le processus d’intégration des facteurs de durabilité dans l’économie générale du projet puis dans ses déclinaisons spatiales, réglementaires ou contractuelles. Elle consiste à traduire la vision politique et les enjeux prioritaires identifi és en objectifs généraux, qualitatifs ou quantitatifs, et en grandes orientations sur lesquels pourront s’enga-ger les porteurs de projet. Elle se concrétise par une contribution à l’élaboration des PADD des SCoT et des PLU ou par l’élaboration de chartes ou de référentiels d’aménagement durable ou de qualité environnementale dans le cadre d’opéra-tions d’aménagement.

Renforcer la portée de durabilité des PADDLe PADD exprime le projet politique et stratégique d’une collectivité ou d’un groupement de collecti-vités dans le domaine de l’urbanisme et de l’amé-nagement. Une marge de liberté est laissée quant aux choix des rubriques à y développer et à la por-tée de leur contenu en matière d’environnement. Rappelons toutefois que :– les ambitions exprimées dans le PADD doivent trouver leur traduction au niveau de l’ensemble des autres éléments des dossiers des SCoT ou des PLU ;– l’effi cacité et la lisibilité d’un PADD repose davan-tage sur une déclinaison de principes simples autour des notions d’économie d’espace, de répar-tition des fonctions urbaines, de continuités biolo-giques, de promotion des modes actifs ou encore de préservation de la ressource en eau que sur un catalogue de mesures ponctuelles. Que ce soit à l’échelle d’un SCoT ou d’un PLU, le rôle de l’AEU2 est d’éclairer la maîtrise d’ouvrage :– sur les répercussions potentielles de ces prin-cipes sur les autres politiques sectorielles (poli-tique de l’habitat, de développement économique, de déplacements, etc.) et réciproquement ;– sur les implications sociales, économiques et tech-niques de ces principes pour les acteurs chargés de les appliquer et/ou qui les vivront (habitants, entre-prises, opérateurs fonciers ou immobiliers, etc.).

Le PADD des SCoT Il contient des objectifs et des orientations en rap-port « avec les politiques publiques d’urbanisme, du logement, des transports et des déplacements, d’implantation commerciale, d’équipements struc-turants, de développement économique, touristique et culturel, de développement des communications électroniques, de protection et de mise en valeur des espaces naturels (agricoles et forestiers) et des paysages, de préservation des ressources naturelles, de lutte contre l’étalement urbain, de préservation et de remise en bon état des continuités écologiques ». Le rôle spécifi que de l’AEU2 est de :– veiller à l’intégration d’objectifs et d’orientations répondant conjointement à des enjeux de maîtrise du développement urbain et de préservation des ressources (eau, sols, énergie, air, etc.) et du climat au sein de chacune de ces politiques publiques (par exemple, sur la localisation des activités) ;– vérifi er que les objectifs et les orientations sont compatibles avec la façon dont les politiques publiques pourront être conduites au niveau des différents espaces – zones urbaines, rurales, tou-ristiques, etc. – qui composent le territoire de projet.

Le PADD des PLULes objectifs et les orientations s’appliquent aux politiques d’aménagement, d’urbanisme, de protec-tion des espaces naturels, de préservation/restaura-tion des continuités biologiques et d’équipements, en œuvre sur le territoire urbain. Le rôle spécifi que de l’AEU2 est de :– veiller à l’intégration d’objectifs et d’orientations sur l’organisation spatiale et l’économie générale des formes urbaines, les rendre cohérents avec les orientations des politiques locales d’environne-ment (déchets, eau, sites pollués, etc.) et de mobi-lité (par exemple, pour les transports collectifs) lorsqu’elles existent, ce qui peut supposer de devoir les faire évoluer ;– vérifi er que les objectifs et les orientations sont com-patibles avec la capacité de la collectivité à les faire appliquer sur son territoire (modes de production de l’habitat, gestion des implantations économiques, encadrement des projets de construction, etc.).

Formaliser un document d’engagement pour les opérations d’aménagementPour les opérations d’aménagement, il n’existe pas d’obligation de réaliser un document d’engagement de type PADD contenant des objectifs de nature à

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RÉUSSIR LA PLANIFICATIONET L'AMÉNAGEMENT DURABLES62

orienter l’économie générale du projet. L’AEU2 pré-conise la formalisation de chartes ou de référentiels. Nous parlerons plutôt de référentiel en phase de programmation, lorsque le document est destiné à un usage de suivi technique et/ou à être intégré aux dossiers de consultation des prestataires (aména-geur, opérateur, équipe de maîtrise d’œuvre urbaine, etc.), et de charte en phase pré-opérationnelle. Ce document est susceptible d’être communiqué au public, d’être signé par les principaux prota-gonistes du projet (collectivité, maître d’ouvrage, acquéreurs de terrains, etc.) et donc de valoir engagement moral ou politique.Leur utilité principale est d’inciter les maîtres d’ou-vrage à se positionner sur un certain nombre de principes fondamentaux en matière d’aménagement public et d’exigences à imposer aux opérateurs de la construction, pour en négocier le niveau de réponse par la suite. À l’instar des PADD, les chartes ou référentiels n’ont pas vocation à rentrer dans le détail des conceptions opérationnelles mais d’en fi xer le cadre. Ils permettent en outre :– de déterminer les grands axes de travail pour l’en-semble des acteurs du projet : équipe de maîtrise d’œuvre urbaine et prestataires techniques, amé-nageur si l’AEU2 intervient avant sa désignation ;– de guider l’élaboration du schéma d’aménage-ment auquel ils seront associés et pour lequel ils sont prescripteurs ; – d’identifi er les questions auxquelles le projet ne pourra pas répondre et qui seront à renvoyer à d’autres niveaux de compétences : mesures d’ac-compagnement relevant de politiques sectorielles, actions d’aménagement intéressant le territoire au-delà du périmètre de projet ;– de défi nir les principes managériaux pour les stades ultérieurs de projet : protocole de suivi-évaluation, méthode de conduite de projet, relation aux utilisateurs.

Élaborer une grille d’évaluation du projet et qualifi er les indicateursUne grille d’évaluation du projet peut être élabo-rée à partir des grands axes du PADD, du référen-tiel ou de la charte (opérations d’aménagement) afi n de mesurer « chemin faisant » l’effi cacité et la pertinence tant des réponses organisationnelles et techniques (spatiales, réglementaires, contractuelles) mises en œuvre pour atteindre les ambitions affi -chées que des modalités d’accompagnement des acteurs qui auront en charge leur mise en application ou leur réalisation. Cette grille est utilisée comme

un outil collaboratif entre le prestataire AEU et les autres acteurs du projet. Elle servira notamment :– à analyser, à l’aune des orientations et des objec-tifs défi nis dans le document d’engagement, les propositions de l’équipe de maîtrise d’œuvre aux stades suivants de la démarche ;– à justifi er, vis-à-vis de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre, les éventuelles propositions alter-natives qui pourront émerger de cette analyse ;– à communiquer avec la collectivité sur le respect des objectifs et des orientations tout au long de la démarche. Au-delà de l’AEU2, le maître d’ouvrage devra mettre en place des outils d’évaluation spécifi ques ou transformer cette grille de façon à permettre un suivi de la mise en application du projet ou de la réalisation des opérations d’aménagement. C’est aussi à cette étape qu’il s’agira de qualifi er les indi-cateurs mesurant les critères choisis, afi n de fi xer le niveau d’ambition du projet. Les deux référen-tiels AEU2 accompagnent cette étape.

LA GRILLE D’ÉVALUATION DU PROJET DE RENOUVELLEMENT URBAIN DE LA CITÉ JOLIOT-CURIE À ARGENTEUIL (95)

Cette grille a été réalisée sous forme d’un tableau à double entrée sous Excel à partir des grands axes d’un référentiel d’aménagement, élaboré préalablement à la désignation de la maîtrise d’œuvre urbaine, et préfi gurant le volet environnemental du dossier ANRU. Ce référentiel déclinait l’ensemble des préconisations issues de l’analyse du site et des enjeux. La grille a permis d’évaluer les réponses proposées par l’équipe de maîtrise d’œuvre urbaine aux différents stades du projet : esquisse, APS et APD. L’objectif était d’attirer l’attention des différents protagonistes sur les points à améliorer au fur et à mesure de l’avancement du projet, et de déterminer la nature des expertises ponctuelles à apporter dans le cadre des réunions de projet. Deux problématiques ont ainsi pu être approfondies : l’organisation des déplacements et la structure du réseau viaire, l’épannelage tenant compte des caractéristiques acoustique et climatique.

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63L’AEU2�: MÉTHODOLOGIE

PLU DE LA LIMOUZINIÈRE (44)

Afi n de se donner les moyens de mieux maîtriser la consommation d’espace et de faire face aux conséquences de la nouvelle urbanisation, les élus ont décidé de recourir à une AEU2. Les différentes phases de cette démarche ont nourri les réfl exions des élus tout au long du processus d’élaboration du PLU.

Identifi és grâce à l’AEU2, les enjeux en termes d’environnement (énergie, eau, déplacements, etc.) ont permis de rédiger la partie du PADD relative à la mise en œuvre du développement durable.

Par exemple, le PADD précise que le PLU favorise le développement des énergies renouvelables et affi rme la volonté de réduire l’utilisation du véhicule particulier. Il prévoit notamment « d’accrocher les sites d’activités aux quartiers d’habitation par des continuités piétonnes sécurisées » et souligne la nécessité absolue de « développer un réseau de cheminements piétons dans les nouveaux quartiers mais également dans le tissu urbain existant ».

Le PADD énonce également la volonté de renforcer la centralité du bourg et de favoriser la densité des nouvelles formes urbaines, d’encourager la percolation des eaux à travers des aménagements appropriés, de maintenir la biodiversité, notamment au cœur et à la périphérie de la nouvelle agglomération.

Ces principes se sont ensuite concrétisés dans les articles du règlement de PLU concernant les zones U et les zones AU. Défi nition de parti d'aménagement sur un secteur

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RÉUSSIR LA PLANIFICATIONET L'AMÉNAGEMENT DURABLES64

Extraits de la charte pour l’aménagement du secteur Coteau-Malassis à Vitry-sur-Seine (94)

LES OUTILS DE LA QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE

LA CHARTE ENVIRONNEMENTALE DE QUARTIER

La présente Charte environnementale de quartier décline les objectifs de l’aménagement du Coteau défi nis dans le PLU : mettre en valeur la topographie, produire des types d’habitat divers et créer des espaces publics.

Ces objectifs constituent le fondement des cahiers de prescrip-tions environnementales (CPE) applicables à l’ensemble des pro-jets de la ville sur le quartier, que ce soit en termes d’aménagement d’espace public ou de construction de bâtiments.

Elle précise les grands axes de la qualité environnementale et donne une indication sur la nature des prescriptions et des recom-mandations qui sont intégrées dans les cahiers des charges à l’oc-casion de chaque cession de terrain en relation avec les dimensions architecturale, urbaine et paysagère des projets.

LES AXES DE LA QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE

1. LA PRISE EN COMPTE DES RISQUES DANS L’ÉVOLUTION URBAINE

Le ruissellement urbain occasionne des risques liés à la vitesse et à la hauteur d’eau dans les rues à forte pente, susceptibles de mettre en danger les piétons, voire les automobiles. Les permis de construire sont donc subordonnés à certaines prescriptions tech-niques privilégiant l’infi ltration ou la rétention des eaux de pluie au niveau de chaque parcelle. Les aménagements publics sur l’en-semble du secteur intègrent également des dispositions spéci-fi ques en matière de gestion intégrée des eaux pluviales.

Les risques de mouvements de terrain imposent des mesures techniques (injections, comblements) pour protéger les bâtiments et les voieries de surface.

2. LA VALORISATION DU PAYSAGE URBAIN ET DE L’IMAGE DU QUARTIER

La préservation des vues sur la vallée de la Seine, la limitation des hauteurs des constructions et le développement de jardins fami-liaux ou partagés contribuent à valoriser le paysage urbain et l’image du quartier. Des espaces bien différenciés sont proposés aux habitants : espaces ouverts/espaces clos, espaces d’accès et

de transition/espaces privatifs… Les bâtiments et les accès auto-mobiles aux parkings sous immeubles font l’objet d’une attention particulière en matière d’insertion topographique.

La mise en place de la trame verte s’appuie sur le réseau de sentes et les nouveaux espaces verts publics. Les éléments du patrimoine végétal existant à conserver sont répertoriés en vue de leur pré-servation et leur valorisation. Les essences végétales sont choisies en fonction de leur capacité d’adaptation au contexte urbain et de leurs faibles besoins en eau.

Le traitement des limites entres espaces publics et espaces privés intègre la valeur d’usage des espaces d’interface et leur gestion. La défi nition de la nature de ces limites et la déclinaison du végétal sont défi nies selon les situations, les emprises et les modes de ges-tion : haies vives, grimpants sur grilles ou sur façades, massifs arbustifs bas, plantations ponctuelles d’arbres ou d’arbrisseaux… Les éléments qui leur sont associés sont également défi nis : murets, grilles ou clôtures grillagées, portails et portillons… La ville a donc décidé d’établir des préconisations sur le caractère paysa-ger des sentes et le traitement de leurs lisières, et de fournir aux promoteurs une liste d’essences indicatives. La mise en place d’un suivi des permis de construire sur le plan paysager permettra de veiller au respect de ces recommandations.

La défi nition des qualités spécifi ques attendues dans les opéra-tions d’aménagement est déclinée dans ces trois documents :• le CPE Espaces publics• le CPE Opérations de construction• la charte Chantier

Les grands axes de la Charte environnementale :1. La prise en compte des risques dans l’évolution urbaine2. La valorisation du paysage urbain et de l’image du quartier3. Le renforcement du maillage urbain et des liaisons interquartiers4. La défi nition de performances énergétiques pour tous les bâtiments5. L’optimisation de la collecte des déchets et des choix de matériaux

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ÉTAPE 3 - «�TRANSCRIPTION�»�: DÉCLINAISON DES OBJECTIFS ET DES ORIENTATIONS DANS LE PROJETLa déclinaison des objectifs et des orientations se traduit par la défi nition et l’intégration de principes d’organisation spatiale et/ou des clauses réglemen-taires et/ou contractuelles dans le projet. Le rôle de l’AEU2 est de vérifi er la pertinence et la cohérence des principes proposés par la maîtrise d’œuvre, au regard des objectifs et des orientations sur lesquels la maîtrise d’ouvrage s’est engagée. La maîtrise d'œuvre peut également faire des propositions alter-natives en matière de formulations réglementaires (SCoT et PLU) ou de conceptions opérationnelles (opérations d’aménagement) en les argumentant de façon à alimenter le débat entre les acteurs du pro-jet et à éclairer la décision de la maîtrise d’ouvrage. Par ailleurs, le rôle de l'AEU2 est aussi de contribuer directement à la défi nition des prescriptions en matière de durabilité de nature contractuelle dans les opérations d’aménagement, que celles-ci concernent les espaces publics ou les lots privés.

S’assurer de la participation de l’ensemble des acteurs du projetLa formalisation du SCoT (documents graphiques et DOO) et du PLU (plan de zonage, règlement) ainsi que l’élaboration du schéma d’aménagement d’une opération d’aménagement relèvent du domaine de la maîtrise d’œuvre urbaine. Les contributions spécifi ques de l’AEU2 sont précisées dans ce guide à travers des exemples ainsi que les principaux points de vigilance sur lesquels devra se concen-trer l’évaluation des documents, compte tenu notamment des possibilités juridiques issues du Grenelle de l’environnement. La responsabilité de l’élaboration des cahiers de pres-criptions relatifs aux espaces publics et aux lots privés d’une opération d’aménagement revient à la maîtrise d’ouvrage sur la base des propositions de la maîtrise d’œuvre sur les aspects architecturaux et paysagers, des BET sur les réseaux et les dispositifs techniques, de l’AEU2 sur les aspects environnementaux et trans-versaux. À l’échelle de l’aménagement opération-nel, cette étape nécessite donc un travail coordonné avec les autres acteurs du projet (maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre) tant au stade de l’élaboration du schéma d’aménagement que de l’élaboration des clauses contractuelles, et partagé avec les personnes

associées (élus référents, partenaires, personnes qualifi ées, représentants de la société civile, etc.), de façon à assurer une parfaite transparence sur le choix des options qui seront retenues.

Contribuer au scénario de développement territorial et aux orientations d’un SCoTÀ l’échelle d’un SCoT et à ce stade de la démarche de projet, l’enjeu est la formalisation du DOO et des documents graphiques. Le rôle de l’AEU2 est de :– veiller à la cohérence entre le scénario de dévelop-pement territorial et les objectifs de durabilité défi nis dans le PADD (par exemple, consommation d’es-paces naturels et gestion de l’eau, localisation des activités économiques et amélioration des déplace-ments, formes urbaines et valorisation des sols, etc.) ;– préconiser et/ou s’assurer de l’intégration dans le DOO de dispositions qui s’imposeront aux PLU ou aux projets fonciers et opérationnels des EPCI et communes du territoire (objectifs de densité, de consommation d’espace, de desserte par les trans-ports collectifs, respect de performances énergé-tiques et environnementales renforcées, etc.) ;– attirer l’attention des collectivités sur les possibi-lités ouvertes par la loi Grenelle et proposer le cas échéant des mesures alternatives (ou une formula-tion alternative de ces mesures).

65L’AEU2�: MÉTHODOLOGIE

TRADUCTION DE L’ORIENTATION «�MAÎTRISE DE L’ÉNERGIE�» DANS LE DOG DU SCoT DU VIGNOBLE NANTAIS (44)

La thématique « énergie » de l’AEU® trouve sa traduction directe dans des orientations générales du DOG. À titre d’exemples : • Optimiser la forme urbaine au regard du critère de consommation d’énergie• Promouvoir l’habitat bioclimatique avec des normes de consommation d’énergie faibles (50kWh/m2.an)• S’assurer que tous les projets d’urbanisme permettent la valorisation d’énergies renouvelables• Réduire les distances domicile/travail tout en mettant en œuvre une véritable mixité fonctionnelle • Pour le bâti à vocation économique, porter une attention particulière sur l’orientation des lots dans les parcs d’activités et sur l’usage de l’énergie solaire pour le bâti fortement consommateur d’eau chaude sanitaire

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RÉUSSIR LA PLANIFICATIONET L'AMÉNAGEMENT DURABLES66

GESTION DE L’ESPACE DANS LE SCoT DU GRAND DOUAISIS (59)

La gestion économe de l’espace et la préservation des milieux naturels ou semi-naturels ainsi que des espaces agricoles a été une préoccupation majeure dans l’élaboration du SCoT du Grand Douaisis.

Cette gestion a été associée à la lutte contre l’étalement urbain, en particulier à faible densité, et à la réduction des consommations énergétiques par le bâti et les déplacements. Elle s’est traduite par une réfl exion sur les formes urbaines, la densifi cation de l’habitat et les mixités sociales et fonctionnelles.

La création de zones d’activités nouvelles a été interdite au profi t de la densifi cation des existantes ; de même, la création de commerce alimentaire en périphérie des zones urbaines a été proscrite au profi t du renouvellement des emprises industrielles en milieu urbain. Il a par ailleurs été imposé à chaque commune d’établir une carte des densités moyennes à l’hectare et une carte des « comptes fonciers » avec un taux moyen de croissance démographique dans l’objectif de localiser géographiquement la consommation d’espace par pôle urbain, notamment pour les communes regroupées autour de villes-centres. Pour les villages-rues, l’urbanisation devra se faire en épaisseur concentrique.

2 km0

N

S

EO

Nomain

SaméonSaméon

CoutichesCoutichesFaumontFaumont

Auchy-les-Orchies

RaimbeaucourtRaimbeaucourt

AubyAuby

Flers-en-EscrebieuxFlers-en-EscrebieuxLauwin-PlanqueLauwin-Planque

CuincyCuincyDouai

WaziersWaziers

Lambres-les-Douai

CourchelettesCourchelettesFérinFérin

GoeulzinGoeulzin

CantinCantin

EstréesEstrées

HamelHamel AreuxAreux

BrunemonBrunemonAubigny-au-Bac

Aubigny-au-Bac

FéchainFéchain

FressainFressainBugnicourtBugnicourt

Villersau tertre

Villersau tertre

ErchinErchin

RoucourtRoucourt

Guesnain

Roost-Warendin

Roost-Warendin

RâchesRâches

AnhiersAnhiers

LallaingLallaing

Flines-les-Raches

Flines-les-Raches

BouvigniesBouvignies

Beuvry-la-Foret

Tilloy-les-Marchiennes

Tilloy-les-Marchiennes

WarlaingWarlaing

Wandignies-Wandignies-Hamage

MarchiennesMarchiennes

Vred

Somain Erre

FenainFenainOstreventOstreventLoffreLoffre

MasnyMasnyEcailonEcailon

AuberchicourtAuberchicourtAnicheAniche

Monche-court

Monche-court

Marcq-en-OstreventMarcq-en-Ostrevent

EmerchicourtEmerchicourt

LewardeLewarde

LécluseLécluse

chieschies

Communauté de communesEspace en Pévèle

Beuvry-Beuvry-F tl F t

Communautéde communes

d'Orchis-Beuvry

Communautéd'agglomérations

de Douais

HamageHamaHamageCommunauté de communes

Cœur d'Ostrevent

Lille

Arras

DouaiDouaisis

Belgique

NordCalais

Pas-de-Calais

BELGIQUE

Périmètre du SCoT du Grand Douaisis

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Participer aux choix d’organisation urbaine et aux dispositions réglementaires d’un PLUÀ l’échelle d’un PLU et à ce stade de la démarche, l’enjeu est l’élaboration du plan de zonage, la rédac-tion du règlement et la défi nition des OAP qui s’ap-pliqueront à certains secteurs. Le rôle de l’AEU2 est :– d’évaluer les choix de zonage à l’aune de la maî-trise des consommations spatiales et de ressources (sols, énergie, etc.) et des principes de mixité fonctionnelle (accessibilité aux transports, aux fonctions urbaines, activités économiques, etc.) ;

– de veiller à la cohérence entre les OAP défi nies dans certains secteurs et les objectifs défi nis dans le PADD (par exemple, principes de desserte par les transports, de stationnement en fonction de cette desserte, classement d’espaces boisés, etc.) ;– de s’assurer que les dispositions réglementaires (écrites ou graphiques) sont incitatrices vis-à-vis de la production de formes urbaines plus économes en espaces, moins génératrices de déplacements et plus respectueuses de l’environnement ;– de vérifi er que les articles du règlement sont uti-lisés et combinés de façon à favoriser les qualités de durabilité et urbaine recherchées et les perfor-mances attendues ; – d’attirer l’attention de la collectivité sur les possi-bilités ouvertes par la loi Grenelle et proposer le cas échéant la reformulation de certains articles ;– de proposer éventuellement l’élaboration d’une annexe non réglementaire proposant des recom-mandations qui faciliteront le respect des perfor-mances énergétiques et environnementales par les pétitionnaires de permis de construire (sous forme de présentation de principes architecturaux ou paysagers, de dispositifs ou d’ouvrages tech-niques, etc.).

SCoT�: DES POINTS DE VIGILANCE

• Objectifs de consommation d’espace et leur ventilation par secteurs géographiques• Report dans les documents graphiques des espaces et des sites naturels ou urbains à protéger • Priorité accordée à la consommation de terrains situés en zone urbanisée et desservie par les réseaux• Possibilités de densifi cation des zones urbanisées• Existence d’objectifs relatifs à l’équipement commercial et artisanal et aux localisations préférentielles des commerces • Conditions d’ouverture à l’urbanisation de nouveaux secteurs (habitat ou activités) : réalisation d’une étude d’impact, subordination à une desserte en transports, à des conditions qu’il défi nit en matière de stationnement et de livraison de marchandises et/ou à l’obligation, pour les constructions et aménagements de respecter des performances énergétiques et environnementales renforcées• Cohérence entre normes de gabarit, d’emprise au sol et d’occupation des sols fi xées dans certains secteurs et existence de transports collectifs et de protections environnementales• Mesures susceptibles de s’imposer aux PLU en matière :- de densité minimale de construction dans des secteurs situés à proximité des transports collectifs existants ou programmés - d’obligations minimales ou maximales d’aires de stationnement pour les véhicules motorisés et d’obligations minimales d’aires de stationnement pour les véhicules non motorisés (en l’absence de PDU)• Normes de qualité urbaine, architecturale et paysagère à appliquer en l’absence de PLU ou de document en tenant lieu.

ARTICULATION AEU ET PLU

À Bourgoin-Jallieu (38), l’AEU® a débouché sur le blocage de l’urbanisation des réserves foncières de certaines zones (AU), considérées comme non constructibles en raison de l’absence de réseaux et de l’acquisition des terrains par l’EPA. L’absence de CES (article 9) et de COS (article 14) encourage la densifi cation. Afi n de favoriser une compacité limitant les déperditions thermiques et l’installation de panneaux solaires, des règles ont été défi nies pour les toitures : toitures plates ou avec une pente de 30 à 50 %.Aux Pieux (50), l’AEU®, bien qu’intervenue tardivement dans le projet, a permis d’orienter le règlement du PLU sur quelques aspects : gestion des eaux pluviales (« techniques hydrauliques douces »), choix de matériaux (« naturels » ou « classiques »), souplesse d’implantation par rapport aux voies publiques pour les constructions respectant une orientation sud et densifi cation du bâti (pas de CES, de hauteur maximale ou de COS imposés).

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RÉUSSIR LA PLANIFICATIONET L'AMÉNAGEMENT DURABLES68

Intégrer la qualité environnementale aux principes d’aménagement et aux documents contractuels d’une opération d’aménagementPour les opérations d’aménagement, l’enjeu se situe à trois niveaux :– l’élaboration d’un schéma d’aménagement : schéma de référence en phase de programmation, plan de composition urbaine en phase pré-opérationnelle ;– les conceptions opérationnelles des espaces publics ;– la défi nition de prescriptions relatives aux lots privés (phase pré-opérationnelle).Les contributions de l’AEU2 sont les suivantes : – évaluer en quoi les propositions d’organisation spatiale (schéma d’aménagement, organisation du parcellaire, conception des espaces publics) partici-pent ou pas à l’amélioration de la qualité globale du projet et identifi er les possibilités d’amélioration ;– faire, le cas échéant, des propositions alterna-tives qui vont dans le sens d’une optimisation conjointe de la qualité environnementale et éner-gétique et de la valeur d’usage des espaces, au niveau de l’organisation d’ensemble ou du traite-ment de certains secteurs sensibles ;– argumenter ces propositions par des approches coûts/avantages : impacts économiques et fi nan-ciers pour chacun des acteurs, mais aussi sujétions de mise en œuvre, de gestion ou de contrôle ulté-rieur et contributions à la valeur d’usage ;– élaborer les CPE qui seront annexés aux actes de vente (CCCT) pour les lots privés, intégrés ou non

au cahier de prescriptions architecturales, urbaines et paysagères ;– mettre au point et annexer aux cahiers de pres-criptions (espaces publics et lots privés) des outils de suivi (tableaux de bord). Rappelons par ailleurs que s’imposent aux ZAC les dispositions fi gurant dans le règlement du PLU ou dans les OAP et leurs documents graphiques (nature des activités autorisées, principes de desserte ou de traitement de l’espace, etc.). Dans le cadre d’une AEU2, il sera par exemple important de véri-fi er si les normes de stationnement, le gabarit des constructions ou encore les règles relatives au trai-tement des limites public/privé (clôtures, végétali-sation, etc.) sont compatibles avec les nouvelles exigences environnementales imposées dans le cadre de l’opération. Dans la négative, il pourra être préconisé de revoir ces règles.

Schémas d’aménagement�: des niveaux de précision diff érents entre schéma de référence et plan de composition urbaine Un schéma de référence est le type de schéma d’amé-nagement qui peut être associé aux OAP d’un PLU ou être élaboré au stade de la programmation d’une opération d’aménagement pour être intégré au dos-sier de création d’une ZAC. Il est en général réalisé à l’échelle globale d’une zone et n’a donc pas voca-tion à indiquer de manière précise les emprises spa-tiales dédiées aux espaces publics ou aux parcelles, mais à défi nir des grands principes d’aménagement

PLU�: DES POINTS DE VIGILANCE

• Existence d’un échéancier prévisionnel de l’ouverture à l’urbanisation des zones AU• Formulation d’exigences de performances énergétiques et environnementales renforcées dans certains secteurs• OAP en rapport avec l’organisation des transports, de la circulation et du stationnement sur certains secteurs• Formulation d’exigences de densité en rapport avec la desserte en transports collectifs• Compatibilité des règles relatives aux aspects des constructions avec l’installation de systèmes de production d’énergie renouvelable (solaire, éolien), l’utilisation de matériaux renouvelables

(bois) ou la pose de dispositifs de rétention des eaux pluviales (toitures végétalisées)• Cohérence entre règles d’occupation ou d’usage des sols et mixité urbaine (article 2)• Compatibilité entre principes d’organisation de voiries et modes actifs (article 3)• Dispositions prévues en matière d’obligations de raccordement aux réseaux, de limitation des rejets d’eaux pluviales et de réalisation de locaux de stockage des déchets (article 4)• Dispositions prévues en matière de limitation de l’imperméabilisation des sols (article 9 et 13)• Normes et dispositions prévues en matière de stationnement, dont le stationnement des vélos (article 12)

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et d’organisation urbaine. Citons par exemple les points suivants : conception bioclimatique, locali-sation préférentielle des équipements et des pôles de proximité, principes de desserte d’un futur quar-tier ou d'un parc d’activités et organisation du réseau viaire interne ; boisements, éléments paysa-gers ou espaces d’intérêt écologique à préserver de toute urbanisation ; pôles de proximité ou de ser-vices à prévoir. C’est sur ces points que se situent les contributions potentielles de l’AEU2.Un plan de composition urbaine (ou plan-masse dans les lotissements) est destiné à être intégré au dossier de réalisation. Il précise les emprises dédiées aux espaces publics et aux futures opéra-tions de construction, ainsi qu’aux différents amé-nagements et équipements publics dont ceux liés à la gestion environnementale. C’est sur ce dernier point que l’AEU2 devra être particulièrement vigi-lante et porter sa plus-value, par exemple sur le schéma de voiries et de déplacements actifs, les trames verte et bleue, les corridors écologiques, l’implantation des ouvrages de gestion des eaux pluviales, des aires de stationnement public, des dispositifs de collecte des déchets, etc.

Des cahiers de prescriptions environnementales à prévoir pour les espaces publics et les lots privésLes cahiers de prescriptions doivent être adaptés aux opérateurs ou acquéreurs de terrains auxquels ils s’adressent et sont donc fonction de la vocation de la parcelle et du bâtiment : équipement public, logements privés/aidés, collectifs/individuels, bâti-ments d’activités commerciales ou artisanales, etc. Pour les ZAC où l’aménagement a été confi é à un aménageur, il est préconisé de réaliser deux types de CPE : – un CPE sur les espaces publics qui fi xe les prin-cipes de conception, de réalisation, de gestion et d’entretien du futur quartier ou parc d’activités entre la collectivité et l’aménageur ;– un CPE sur les lots privés, document contractuel annexé aux actes de vente qui ne se substitue pas aux réglementations s’imposant aux projets d’im-plantation et de construction (PLU, servitudes diverses, etc.) mais qui les complète par des pres-criptions particulières ou des recommandations.

69L’AEU2�: MÉTHODOLOGIE

INTÉGRATION DE LA QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE GRÂCE À L’AEU

À Bouvron (44), l’AEU menée sur le parc d’activité du Bel-Air (ZAC) par une équipe distincte de l’équipe de conception urbaine a débouché sur l’expression de règles obligatoires ou incitatives, par le biais de documents contractuels, mais aussi par le PLU – en cours de révision – qui a également intégré certaines résultantes de l’AEU.

Il a été en particulier décidé de ne pas aménager, ou de compenser au sein de la ZAC, un corridor écologique et des biotopes (bois humide, lande, zone humide) qui avaient été identifi és par l’étude d’impact. Le taux minimal d’espaces verts ou paysagers imposé initialement par le PLU a été remplacé par un taux maximal d’imperméabilisation. Chaque proposition de l’AEU a fait l’objet d’une recherche pour savoir par quel document approprié la rendre incontournable : PLU, CCCT, convention de l’aménageur, cahiers de prescriptions

à destination des entreprises. La formalisation d’un « tableau de transcription des mesures environnementales » à double entrée a permis d’éviter toute perte de richesse de l’AEU.

À Plogastel-Saint-Germain (29), l’AEU a porté sur un lotissement-écoquartier dont le programme prévoyait 57 % de logements sociaux. Ses principales contributions ont été : un minimum de 30 % de toitures exposées au sud afi n de favoriser la mise en place de panneaux solaires, la limitation de la taille des parcelles (423 m2 en moyenne) et la densifi cation du bâti (plus de 50 % des logements en semi-collectifs ou en maisons groupées), l’obligation de récupérer les eaux pluviales à la parcelle. La recherche de l’équilibre fi nancier de l’opération a également conduit à privilégier les noues aériennes pour récupérer les eaux pluviales des espaces publics et à éviter ainsi l’utilisation de canalisations.

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RÉUSSIR LA PLANIFICATIONET L'AMÉNAGEMENT DURABLES70

FONTAINE-MARGOT À BREST (29)�: DU SCHÉMA DE RÉFÉRENCE AU PLAN DE COMPOSITION URBAINE

À l’issue de la démarche ADDOU menée sur le secteur de la Fontaine-Margot, l’Agence de développement et d’urbanisme du Pays de Brest (ADEUPa) a formalisé dans un schéma de référence intégrant l’ensemble des principes d’aménagement validés dans les ateliers : connexion du quartier avec la future station de tramway, création d’un axe structurant

supportant les liaisons de bus avec les quartiers voisins, suppression d’un échangeur offrant un accès direct depuis la rocade, création d’un ou deux pôles de proximité au sein du quartier, préservation d’un vallon humide destiné à jouer un rôle dans la gestion des eaux pluviales, organisation d’ensemble favorisant une compacité et une exposition

favorable des futurs bâtiments.Ces principes d’aménagement servent de guide pour le plan de composition urbaine actuellement en cours d’élaboration par l’équipe de maîtrise d’œuvre urbaine. La veille sur le respect des principes continue à être assurée en interne par le chargé d’opérations de la communauté urbaine.

Schéma de référence réalisé par l’agence d’urbanisme de Brest Métropole Océane

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Plan de composition urbaine (agence Michelin)

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Ces prescriptions et/ou recommandations peu-vent concerner l’ensemble des problématiques environnementales. Elles précisent les niveaux de performance énergétique et de qualité environne-mentale à atteindre pour les espaces publics et privés et la manière dont il est possible de les atteindre par des exemples de dispositifs. Mais au-delà, il s’agit également de s’assurer que les pres-criptions architecturales, paysagères, urbanistiques, par exemple en matière de gestion des limites public/privé, de principes d’implantation sur les parcelles ou de choix constructifs des bâtiments sont en parfaite concordance avec les prescriptions environnementales. Il en découle une question récurrente : est-il préfé-rable de réaliser un cahier de prescriptions com-mun à l’ensemble des exigences ou de continuer à dissocier qualité architecturale, paysagère et envi-ronnementale ? Le principe de transversalité et d’intégration de la qualité environnementale à la qualité globale militerait plutôt pour la première solution. Dans la pratique, la sectorisation des compétences conduit encore souvent à réaliser un CPE spécifi que sur les dispositions techniques à intégrer aux parcelles et aux bâtiments, souvent plus explicite pour l’ingénierie technique.

Des tableaux de bord de suivi à annexer aux CPELes CPE comportent en général un chapitre « gou-vernance » rappelant les principes managériaux permettant d’aboutir à la réalisation d’une construc-tion répondant aux principes de développement durable : depuis la conception jusqu’au moment de la réalisation par les entreprises de travaux en

passant par la proposition d’outils de suivi aux dif-férentes étapes de projet, dont certains tableaux de bord font partie. Ces derniers permettent d’évaluer le respect des exigences à différentes étapes d’un projet d’im-plantation et de construction. Il s’agit donc d’un outil collaboratif entre la maîtrise d’ouvrage amé-nagement et la maîtrise d’ouvrage construction. Ils peuvent également proposer un système de nota-tion par rapport au respect de prescriptions consi-dérées comme prioritaires, qui permet de classer les projets – de ceux qui sont dans le respect a minima des exigences à ceux qui remplissent les conditions d’obtention de labels haute performance.

Habitat collectif à Chantepie (35) Habitat intermédiaire à Acigné (35)

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ÉTAPE 4 - «�CONCRÉTISATION�»�: LA DÉFINITION DE MESURES D’ACCOMPAGNEMENT DU PROJET Au-delà de la formalisation des documents de pla-nifi cation ou des cahiers des prescriptions d’un projet d’aménagement, commence une phase qui va mobiliser, en plus de la maîtrise d’ouvrage et de la collectivité, d’autres acteurs qui vont contribuer à faire vivre le projet et à le réaliser. C’est la façon dont ces acteurs peuvent être accompagnés que l’AEU2 propose de défi nir.

Mettre en place des actions complémentairesL’AEU2 intervient généralement au moment de la conception ou de l'élaboration du projet, et s’adresse en priorité aux acteurs qui en ont la res-ponsabilité. Toutefois, dans la mesure où elle prend en compte les enjeux au niveau d’un territoire élargi par rapport au périmètre de projet, l’AEU2 peut conduire à proposer des actions qui ne pourront pas être portées directement par la maîtrise d’ou-vrage, parce qu’elle n’en a pas la compétence, par exemple. Ces actions peuvent relever d’autres poli-tiques publiques que de la politique d’urbanisme, concerner des fi lières de gestion, des opérations de contrôle ou des actions d’aménagement hors du territoire de projet mais dont la réalisation peut être essentielle par rapport à la cohérence globale.Il peut s’agir par exemple, au niveau d’une opération d’aménagement, d’un dispositif d’accompagnement des enfants vers l’école pour favoriser l’utilisation de cheminements doux, de la résorption des cou-pures biologiques liées au franchissement d’ou-vrages situés aux portes du périmètre d’intervention pour donner réalité à une trame verte et bleue, ou encore de la gestion des décantats pollués des bas-sins d’eaux pluviales, de l’entretien différencié des espaces végétalisés compatible avec un renforce-ment de la biodiversité.L’idéal est que ces actions ou mesures d’accompa-gnement aient été identifi ées lors de l’élaboration du projet et soient inscrites dans une charte d’aménage-ment, de manière à ce qu’elles se mettent en place concomitamment à la livraison des aménagements. Il ne sera pas inutile en outre d’en faire une syn-thèse et d’identifi er les acteurs qui pourront les porter avant le rendu de l’AEU2.

Accompagner les acteurs chargés de la mise en œuvre Dans les projets d’aménagement, la mission de l’AEU2 est souvent assortie d’une tranche condi-tionnelle ou optionnelle portant sur l’accompa-gnement de la réalisation des espaces publics et/ou des projets de construction. Qu’elle soit réali-sée ou non par le responsable de l'AEU2, celui-ci devra en proposer les modalités.L’accompagnement des acteurs chargés de la mise en œuvre des projets repose sur les mêmes principes que ceux développés dans le volet animation de l’AEU2 : communication, information, consultation, dialogue, négociation-concertation. Il s’agira par exemple de :– communiquer sur les objectifs et les orientations du projet dans la presse ou sur les sites Internet de la ou des collectivités ;– informer les acteurs sur les aides et les soutiens dont ils peuvent bénéfi cier : aides de l’État et des collectivités territoriales, aides de droit commun ou aides spécifi ques liées à l’obtention de labels de qualité ou de performance ;– consulter les acteurs relais sur les possibilités d’évolution des aides ou d’amélioration de l’accom-pagnement : établissements fi nanciers, établisse-ments publics, agences locales de l’environnement ou de l’énergie, etc. ;– dialoguer avec les futurs utilisateurs sur leurs besoins, notamment ceux investissant de nouveaux quartiers d’habitation ou des parcs d’activités ;– ou renégocier certains termes des documents pour prendre en compte les évolutions contex-tuelles, réglementaires ou politiques ;– éventuellement pérenniser les espaces de concer-tation : groupes de travail des SCoT et des PLU, ateliers publics d’urbanisme, etc.

LA PLUS-VALUE DE L'AEU�: EXEMPLE DU SCoT DU VIGNOBLE NANTAIS (44)

Le syndicat mixte a réalisé un guide pratique destiné aux élus, conçu comme un outil d’aide à la décision afi n de faciliter l’application concrète des orientations du SCoT. Une AEU est fortement conseillée pour toute nouvelle opération d’aménagement. Dans la continuité des réfl exions menées sur l’énergie, les représentants du Pays du Vignoble nantais ont par ailleurs souhaité réaliser un bilan carbone et prolonger leur démarche globale dans le cadre d’un contrat d'objectifs territorial (COT) signé avec l’ADEME.

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L’accompagnement peut également se concréti-ser par des actions de formation ou des interven-tions ponctuelles en direction des élus ou des services de l’urbanisme des collectivités locales, notamment pour les projets de planifi cation terri-toriale et urbaine. Pour les projets opérationnels, il s’agira par exemple de défi nir le contenu et le calendrier des réunions entre la maîtrise d’ou-vrage du projet d’aménagement et les opéra-teurs de construction à différentes étapes de la conception de celle-ci, de l’esquisse au dépôt de permis de construire, voire au-delà, à la livraison des travaux.

Défi nir des modalités de gestion Cette question est particulièrement importante dans le cadre d’opérations d’aménagement où des dispositifs mutualisés ont été mis en place : aires ou poches de stationnement, production d’énergie, gestion des eaux pluviales, espaces verts privés à usage collectif, mini-déchetteries, etc. Ces disposi-tifs mutualisés peuvent être publics ou privés, mais quel que soit leur statut, se pose souvent la ques-tion de leur gestion à terme. Ainsi, de nombreuses collectivités qui font le choix d’intégrer des disposi-tifs mutualisés sur le domaine public incitent les futurs utilisateurs à se regrouper au sein d’associa-tions syndicales ou de structures communes pour en assurer la gestion ultérieure.

Mobiliser les acteurs et les outils de suivi et d’évaluation continueAvec la grille d’évaluation du projet global et les tableaux de bord annexés aux CPE, l’AEU2 aura permis de mettre en place les principaux outils de suivi de pilotage et d’évaluation du projet. Restera à désigner l’acteur chargé de les rensei-gner. Il s’agira également d’identifi er les autres structures et/ou les outils existants à mobiliser pour le suivi de points qui ne sont pas du ressort de l’AEU2 : observatoires locaux de la qualité de l’eau, de l’air, des milieux, organisation du suivi des consommations d’énergie ou d’eau par le gestionnaire, etc.

DES MISES EN ŒUVRE

Le parc d’activités de Bel-Air à Bouvron (44) Une personne a été recrutée pour mettre en place une animation de la zone afi n de prolonger la démarche AEU2. Sa mission : suivre l’évolution des bâtiments et des aménagements extérieurs, rechercher une solution de collecte sélective et mutualisée des déchets. Par ailleurs, l’accompagnement des projets d’implantation par un architecte-conseil a été rendu obligatoire par le CCCT.

Le lotissement communal de la Marsonnière à Forges (49)L’accompagnement des acquéreurs de lots a été préparé par une hiérarchisation des exigences environnementales. Cibles prioritaires : relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement immédiat, choix des procédés et produits de construction, gestion de l’énergie. Cibles secondaires : chantier à faibles nuisances, gestion de l’eau, confort hygrothermique, conditions sanitaires.Chaque acquéreur de lot, ou son architecte, est reçu par l’animateur de l'AEU2 afi n de l’aider à intégrer les exigences environnementales dans l’élaboration de la demande de permis de construire : déchets, eaux pluviales, énergie, choix de matériaux d’isolation, etc. Un document de sensibilisation a également été élaboré pour cela. Trois étapes d’accompagnement sont prévues : achat du terrain, esquisse, dépôt de permis de construire.

Passerelle dans l’espace public , La Chapelle Thouarault (35)

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ACCOMPAGNEMENT DES ACCÉDANTS ET PROMOTEURS EN PHASE OPÉRATIONNELLE À VEZIN-LE-COQUET (35)

Suite à une démarche ADDOU, un suivi des projets de construction est proposé par le Conseil local de l'énergie (Clé) pour assurer une cohérence entre les diverses exigences architecturales, urbaines, environnementales, techniques et réglementaires fi gurant dans le cahier des charges de prescriptions (obligatoires ou optionnelles).

Les points sur lesquels porte l’évaluation ont été arrêtés par la commune, son aménageur et l’équipe de conception de la ZAC :• choix d’implantation et d’orientation (éclairage naturel, confort d’été, inertie, etc.)• choix constructifs (économies d’énergie, confort d’été, etc.), base 55kWh/m2.an• choix des énergies et des systèmes – calcul des consommations énergétiques (notamment ressources locales : eau chaude solaire, pompes à chaleur, etc.)• ventilation (hygroréglable ou à double fl ux ou, en option, le puits canadien)

• maîtrise de la demande en électricité, éclairage• économies d’eau (appareils performants ou, en option, la récupération de l’eau de pluie)• matériaux utilisés qui devront limiter les besoins (eau, énergie, santé, déchets, etc.)• entretien et maintenance

En amont du permis de construire, la première réunion d’information sur les objectifs à atteindre est organisée avec l’architecte, le promoteur, le particulier avec son architecte ou le constructeur pour les lots libres.

L’urbaniste a un rôle d’information, de conseil et de vérifi cation des projets, au stade de l’esquisse puis du permis de construire. Il accompagne les architectes en leur fournissant l’ensemble des indications concernant le projet urbain et les objectifs qualitatifs.

Le Clé a un rôle d’information, de conseil et de vérifi cation des projets, au stade de l’esquisse

puis du permis de construire, d’évaluation et de suivi des consommations d’énergie et d’eau pendant trois ans. Il accompagne les architectes et les promoteurs en leur fournissant l’ensemble des indications concernant la partie environnementale de la ZAC. Il analyse les dossiers, notamment les CCTP et les études énergétiques. Pour les lots libres, l’étude thermique est réalisée par le Clé.

En phase de chantier et de suivi des consommations énergétiques, le Clé organise une visite des logements au stade de la fermeture des cloisons pour vérifi er l’isolation. Il met en place un suivi des consommations d’eau et d’énergie sur une période de trois ans, ainsi que le suivi des émissions de CO

2.Le montant d’une telle

mission est de l’ordre de 150 à 300 € par logement. Pour le Clé, cela représente deux jours de travail. Le coût de la mission est inclus dans le bilan de la ZAC.

Accompagnement en phase chantier à Vezin-Le-Coquet (35)

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