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1 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE UNIVERSITE DE LUBUMBASHI FACULTE POLYTECHNIQUE Département d’Electromécanique METHODE APPLIQUEE A LA DETECTION DES DEFAUTS SUR LES SYSTEMES MECANIQUES DANS UN OBJECTIF DE MAINTENANCE PREDICTIVE DES SYSTEMES INDUSTRIELS PAR L’ANALYSE DES VIBRATIONS Présenté par: Lagouge TARTIBU KWANDA Travail présenté en vue de l’obtention du grade d’ingénieur civil électromécanicien Année Académique 2004-2005

Lagouge Tartibu TFE

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EENNSSEEIIGGNNEEMMEENNTT SSUUPPEERRIIEEUURR EETT UUNNIIVVEERRSSIITTAAIIRREE

UUNNIIVVEERRSSIITTEE DDEE LLUUBBUUMMBBAASSHHII

FFAACCUULLTTEE PPOOLLYYTTEECCHHNNIIQQUUEE Département d’Electromécanique

METHODE APPLIQUEE A LA DETECTION DES DEFAUTS SUR LES SYSTEMES MECANIQUES DANS UN

OBJECTIF DE MAINTENANCE PREDICTIVE DES SYSTEMES INDUSTRIELS PAR L’ANALYSE DES

VIBRATIONS

Présenté par: Lagouge TARTIBU

KWANDA

Travail présenté en vue de l’obtention du

grade d’ingénieur civil électromécanicien

Année Académique 2004-2005

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EPIGRAPHE

« Ce qui me manque, c’est la richesse de mon frère. Ce qui manque à mon frère, c’est ma richesse ».

3

DEDICACE

A vous mes parents TARTIBU NYEMBO et NGALA TSHOBA,

Pour tout ce que vous avez pu réaliser pour assurer mon avenir ;

A vous mes frères et sœur Willy TARTIBU, Lisette TARTIBU, Herve TARTIBU, Linda

TARTIBU, Nel TARTIBU, Tony TARTIBU, Leaticia TARTIBU, JOSEPH TARTIBU ,

Pour qui je souhaite laisser le secret de la réussite qui réside dans la volonté de ne

jamais se décourager ;

Je dédie ce travail.

4

AVANT-PROPOS

L’obtention du grade d’ingénieur civil électromécanicien n’aurait pas été réalisable

sans le concours réel, le soutien moral et les encouragements reçus, de certaines personnes

envers qui nous nous en voudrions de ne pas exprimer ici nos sentiments de profonde

gratitude.

C’est ainsi que nous tenons à remercier de tout cœur Monsieur François KADINDA

NTAMBWE pour son entière disponibilité pendant la direction de ce travail. C’est en effet

grâce à ces remarques, observations et conseils que nous avons pu finaliser nos recherches

dans les limites du sujet.

Nos remerciements s’adresse l’ingénieur civil mécanicien LIANGO MONGANGI

pour son entière disponibilité, son ingéniosité, et sa confiance qu’il nous a témoignée tout au

long de la codirection de ce travail.

Nous remercions sincèrement toutes les autorités académiques ainsi que tous les

professeurs, chefs de travaux et assistants de la faculté polytechnique pour leur contribution

combien appréciable à notre formation intellectuelle.

Que tous nos oncles, tantes, cousins et cousines, qui nous ont soutenus tant

matériellement que moralement, trouvent ici l’expression de nos sentiments de profonde

gratitude.

Nous disons merci à tous nos collègues de promotion pour l’esprit de travail assidu

grâce auquel notre réussite a été possible.

Nous remercions également les personnes citées ci-dessous dont les apports dans notre

vie ne peuvent être passés sous silence. Nous citons :

Patrick NKULU, Erick KABANSHI, Demto KIBONDO, Lucien SHIMUNA , Franck

MUTSHAKA, Idriss KYONI, Butteur NTAMBA NTAMBA, Mike KANUMBI, Teddy

MUKONKI, Passy TSHIBANGU , Bertrand KAMBA KAMBA, Cosmas MUKULUMOYA,

Pitchou BACHIZI, Ambroise NGANDU, Papy OKUKA, Deddy MUTUND, Kusky

KUSAKANA, Blinco YUMA, JM MUSAS, Joel MUTANGALA , Dikembe MUKUTA

Lagouge TARTIBU KWANDA

5

INTRODUCTION

Se pencher sur une machine pour « écouter » les bruits révélateurs de défauts ou

contrôler visuellement l’apparition de fissures sur des pièces délicates représentent des

opérations courantes. Pour s’affranchir de ces opérations fastidieuses et plus ou moins

efficaces, les entreprises industrielles se tournent vers des systèmes de surveillance

automatique de leurs machines. Ils leur permettent d’accroître la rentabilité (en diminuant au

maximum le travail de l’opérateur), mais aussi de garantir la qualité des produits fabriqués et

la sûreté de fonctionnement [18].

L’intérêt de ces systèmes est double [18]:

Détecter une anomalie le plus tôt possible

Réaliser un diagnostic complet pour en identifier les causes.

En surveillant l’apparition de défauts critiques, on peut prévoir les pannes et en minimiser les

conséquences, les réparations sont réalisées au moment opportun, elles sont moins coûteuses

et les arrêts de production sont limités et surtout justifiés. On essaie ainsi d’anticiper les

ruptures d’outil qui peuvent endommager la machine.

Cette approche moderne de maintenance consiste à mesurer l’état d’une machine

pendant son fonctionnement afin de n’intervenir que lorsque les paramètres l’indiquent. Il

s’agit de la maintenance prédictive. Dans le cadre de cette étude, nous nous appesantirons sur

le paramètre qui s’avère être le plus fiable dans la mesure où il donne le plus précocement et

de la meilleure façon l’état de détérioration d’une machine tournante [13]. Il s’agit des

vibrations.

Le présent travail énonce et analyse les principes de mise en œuvre de la maintenance

prédictive, relève son intérêt économique et technique, justifie son choix en regard de toutes

les techniques de maintenance. Ils présentent les différentes méthodes utilisées pour la

détection des défauts sur les machines industrielles par le contrôle des vibrations.

Pour atteindre les objectifs ci-dessus présentés, le présent travail est structuré selon le

plan suivant :

o Le premier chapitre concerne les vibrations mécaniques, leurs évaluations dans le

cadre de la maintenance prédictive, l’analyse de ceux-ci ainsi que les informations

indispensables pour leurs traitements.

o Le deuxième chapitre présente les concepts nécessaires à la compréhension de la

maintenance prédictive par rapport à l’intérêt économique et technique poursuivi par

6

la maintenance des équipements industriels. L’intégration des vibrations dans le cadre

de la maintenance prédictive étant mis en évidence.

o Le troisième chapitre concerne les méthodes de détection des défauts. Il présente les

principales activités utilisées pour la détection des défauts des machines tournantes.

o Le quatrième chapitre traite des défauts et de leurs manifestations vibratoires. Il

présente les principaux défauts observables sur les machines tournantes, leurs

manifestations et leurs origines ainsi que le principe d’établissement des niveaux

d’alarme et de pré alarme sur les machines.

o Le cinquième chapitre concerne la prédiction de l’amplitude vibratoire à l’aide du

logiciel MATLAB. Il présente de quelle manière le diagnostic prédictif peut être

réalisé en s’appuyant sur un programme de prédiction qui est présenté.

7

PREMIERE PARTIE GENERALITES

8

CHAPITRE 1 : VIBRATIONS MECANIQUES

1.1. Introduction

L’observation des vibrations d’une machine ou d’une installation en fonctionnement est

une source d’information d’une richesse considérable sur son état mécanique et fonctionnel,

dont l’exploitation ne fait que commencer (surveillance vibratoire ou monitoring et

maintenance prédictive). Cette richesse tient :

A la bonne propagation des vibrations dans les structures permettant de recueillir, sur

un seul capteur fixe, des informations de n’importe quel élément de la machine ou de

l’installation ;

A la cadence élevée des informations délivrées par un capteur dynamique

(accéléromètre) ;

A la multiplicité des traitements du signal que l’on peut appliquer pour interpréter les

signaux et leurs changements.

La vibration n’est plus considérée uniquement comme un risque, mais plutôt comme un

symptôme. Un traitement élaboré des signaux et des informations permet de définir un

comportement anormal (au sens des normes) ou inhabituel (évolutions, tendances,

corrélations…).

Dans ce chapitre, premièrement les vibrations mécaniques sont présentées. Par la suite,

l’évaluation de ces vibrations dans le cadre de la maintenance prédictive est décrite. Enfin

l’analyse vibratoire ainsi que les informations indispensables pour le traitement des vibrations

dans le cadre de notre étude sont présentées.

1.2. Définitions

1.2.1. Définition d’une vibration

Une vibration est une oscillation mécanique autour d’une position d’équilibre ou de référence

[17].

9

1.2.2. Les machines et les vibrations

Une machine idéale ne vibrerait pas car toute l’énergie serait employée pour effectuer le

travail demandé. En pratique, des vibrations apparaissent, sous produits de la transmission

normale des forces cycliques à travers le mécanisme. Les éléments de la machine

interagissent et une partie est dissipée dans la structure sous forme de vibrations.

Une bonne conception produira de faibles niveaux vibratoires. Cependant, la machine

vieillissant, les fondations se détériorent, les pièces se déforment, et de légers changements

dans ses propriétés dynamiques apparaissent. Les arbres se désalignent, les paliers s’usent, les

rotors se déséquilibrent, les jeux augmentent. Tous ces facteurs se traduisent par une

augmentation de l’énergie vibratoire qui, puisqu’elle est dissipée à travers la machine, excite

les résonances et ajoute une charge dynamique considérable aux paliers. Cause et effet se

renforce mutuellement jusqu’à la rupture définitive [12].

Donc les vibrations sont normalement un sous produit de la transmission des forces ; elles

provoquent une usure de la machine, puis des pannes. Les éléments qui subissent ces forces,

par exemple les supports des paliers, sont habituellement accessibles de l’extérieur, si bien

que l’on peut mesurer les vibrations dues à ces forces d’excitation. Aussi longtemps que les

forces d’excitation sont constantes ou restent dans certaines limites, le niveau de vibration

mesuré est aussi constant ou varie dans les mêmes limites [12].

1.3. L’étude théorique des vibrations

Tout modèle mécanique comporte trois éléments de base : un ressort, un amortisseur, une

masse [2].

Figure 1 Système à un degré de liberté

Avec x : vecteur unitaire descendant

m : masse en translation

10

c : coefficient d’amortissement

k : coefficient de rigidité

f(t) : force excitatrice

On définit ainsi [2] :

Les oscillations libres pour lesquels f(t) = 0

les vibrations forcées (f(t) ≠ o)

L’excitation d’une structure varie selon son mode de fonctionnement. Dans le paragraphe

qui suit, le vocable signaux désignera toute grandeur pouvant avoir un effet sur la structure

pour modifier son équilibre ou son comportement : force, tension, accélération, vitesse,

pression acoustique etc.

En simplifiant, on peut classer les différents signaux dans l’une des catégories

suivantes [8]:

A. Signaux harmoniques

Ils sont de la forme (Figure 1) :

x(t) = a.cos(ωt + φ)

ou x(t) = a.sin(ωt + φ)

avec x amplitude du signal

a amplitude maximale du signal

ω pulsation : ω = 2.π.ν

ν fréquence

t temps

φ déphasage par rapport à l’origine des temps.

Ces signaux sont définis si l’on connaît a, ω et φ

La période est donnée par: T = 1 / ν

Figure 2 Signal harmonique

11

B. Signaux périodiques non harmoniques

Un signal connu à l’instant t (temps) et qui se retrouve rigoureusement identique à

l’instant t ± n.T (n étant un nombre entier) est tel que :

x(t) = x(t ± n.T)

sa fréquence est ν = 1 / T

Si ce signal est la somme de signaux harmoniques de différentes amplitudes maximales

(constantes) mais dont les pulsations sont multiple d’une pulsation dite fondamentale, le

signal est par définition, périodique non harmonique (Figure 3).

Figure 3 Signal périodique non harmonique

C. Signaux quasi périodiques

C’est le cas de signaux non périodiques, mais qui peuvent être considérés comme la

somme de signaux harmoniques dont les fréquences ne sont pas multiples d’une fréquence

fondamentale.

D. Signaux transitoires

Ils sont produits pendant un intervalle de temps limité. Les chocs entre dans cette

catégorie (Figure 4).

t temps

Xamplitude du signal

12

Figure 4 Signaux transitoires

E. Signaux aléatoires

Leurs caractéristiques d’amplitudes et de fréquences changent continûment en fonction du

temps (Figure 5).

Figure 5 Signal aléatoire

Dans le cadre de la présente étude, la rotation de l’arbre d’une machine tournante est le

phénomène excitateur qui donne naissance aux vibrations. Cette rotation étant, par nature, un

mouvement périodique, les vibrations enregistrées le sont aussi [6].

1.4. Evaluation des vibrations

1.4.1. Paramètres caractéristiques

La vibration étant le mouvement d’une structure résultant d’un effort, elle pourra être

caractérisée par l’un des 3 paramètres suivants (Figure 6) [17]:

Le déplacement

13

La vitesse

L’accélération

Les capteurs associés transforment la vibration mécanique en signal électrique. C’est ainsi

qu’on distingue les capteurs de proximité ou de déplacement, les capteurs de vitesse, les

accéléromètres.

xamplitude du déplacement

x’=vamplitude de la vitesse

x’’=aamplitude de l’accélération

En abscisse le temps t

Si

d = sin (2f t)

Alors

v = D (2f t) cos (2f t)

a = -D (2f)² sin (2f t)

Figure 6 Les paramètres caractéristiques

1.4.2. Domaines d’utilisations

Le paramètre à mesurer dépendra de la fréquence à étudier [14], c’est ainsi qu’on a :

Pour le déplacement : fréquence < 100 Hz

Pour la vitesse : 100 Hz < fréquence < 1000 Hz

Pour l’accélération : 1000 Hz < fréquence

14

1.4.3. Les unités et échelles

Pour chacun des paramètres de mesure, on adopte les unités suivantes [17]:

Déplacement [m] = 0.001 mm

Vitesse [m/s] = 0.001 mm/s

Accélération [m/s²] = 0.102 g

Avec g qui représente l’accélération due à la pesanteur soit 9.81 m/s²

On distingue deux types d’échelles (Figure 7) [4]:

Echelle linéaire

Echelle logarithmique : obtenu par transformation de l’échelle linéaire par la fonction

logarithme.

Figure 7 Echelles linéaire et logarithmique

En effet, bien souvent, les amplitudes relatives des raies sont importantes. Quand elles

sont supérieures à 20, les représentations linéaires manquent de précision [8], surtout aux

faibles valeurs, il est alors commode d’introduire le décibel (dB). C’est ainsi qu’on définit [4]:

A. Niveau d’accélération

Le niveau d’accélération en logarithme se définit par :

L a = 10 log 10

refA

A

Où A ref est une accélération de référence qui vaut 1μm / s² = 106m / s²

B. Niveau de vitesse

Le niveau de vitesse en logarithme se définit par :

L v = 10 log 10

refV

V

15

Où V ref est une vitesse de référence qui vaut 1 nm / s = 10 9 m / s

C. Niveau de déplacement

Le niveau de déplacement en logarithme se définit par :

L d = 10 log 10

refD

D

Où D ref est un déplacement de référence qui vaut 1 pm = 10 6 μm

1.4.4. Capteurs de vibration

Il existe plusieurs types de capteurs pour apprécier les mouvements vibratoires. La

sensibilité des capteurs représente la proportionnalité de la sortie électrique exploitable

(tension, charge, courant) par rapport au paramètre de vibration (accélération, vitesse,

déplacement). Elle s’exprime en terme de : sortie électrique/paramètre de vibration.

1.4.4.1. Capteurs de vitesse

Il s’agit des types suivants de capteurs :

A. Bobine mobile

C’est un capteur de vitesse vibratoire de faible impédance électrique. Il est très limité

dans ses gammes dynamiques et fréquentielles. Il est sensible aux champs magnétiques et est

affecté par son orientation.

Avec ses éléments mobiles, il est sujet à une dégradation de ses spécifications initiales [4].

B. Vélocimètre laser à effet doppler

C’est un capteur de vitesse relative s’appuyant sur un faisceau laser qui est envoyé

vers la cible et dont la fréquence est modulée par la vibration de la surface atteinte. La Figure

8 représente son schéma de principe.

Les avantages sont nombreux :

Pas de préparation de la surface

Pas de masse rajoutée

Possibilité de scruter plusieurs centaines ou milliers de points en des temps très

réduits.

16

Mais l’inconvénient majeur reste son prix et la plage de mesure qui n’atteint pas encore celle

offerte par une chaîne accélérométrique [4].

Figure 8 Schéma de principe d’un vélocimètre laser à effet doppler

1.4.4.2. Capteurs de déplacement

Il s’agit principalement des types suivants de capteurs :

A. Sonde capacitive

Ce capteur de petite dimension est libre de tout contact. Il est sensible aux déplacements

vibratoires relatifs à une grande sensibilité et est opérationnel sur une large gamme

fréquentielle. Les inconvénients sont que la surface de vibration doit être électriquement

conductrice, que la gamme dynamique de la sonde est très limitée et que la sonde est difficile

à calibrer. La figure 9 représente son schéma de principe.

Il faut appliquer une différence de potentiel entre la sonde et la pièce en mouvement [4].

Figure 9 Schéma de principe de capteurs capacitifs

B. Potentiomètre de position

Peu coûteux et de faible impédance, ce capteur est capable de mesurer les déplacements

statiques. Cependant, les gammes dynamiques et fréquentielles sont très limités et le capteur a

17

une courte durée de vie une faible résolution. La figure 10 représente son schéma de principe

[4].

Figure 10 Schéma de principe d’un potentiomètre rectiligne

C. Capteurs inductifs

La structure dont le mouvement est à mesurer est liée mécaniquement à l’armature d’un

circuit magnétique entraînant une variation du flux dans un enroulement de mesure. La figure

11 représente son schéma de principe [6].

Figure 11 Schéma de principe du capteur inductif à entrefer variable

D. Capteurs à transformateur différentiel

C’est un capteur de type électromagnétique, composé d’un enroulement primaire et de

deux enroulements secondaires montés en opposition, de manière que les forces

électromotrices induites par mutuelle induction avec le primaire se soustraient l’une de

l’autre. Un noyau ferromagnétique mobile canalise le flux magnétique entre les différentes

bobines. Le signal de sortie, qui est donc la différence entre les signaux des deux

enroulements, est proportionnel à la position du noyau. La figure 12 représente son schéma de

principe [6].

18

Figure 12 Schéma de principe du capteur à transformateur différentiel pour déplacement

rectiligne

1.4.4.3. Capteurs d’accélération

Il s’agit de capteurs suivants :

A. Capteur piézorésistif

C’est un capteur d’accélération vibratoire capable de mesurer les accélérations quasi-

statiques. Les gammes de mesure, fréquentielle et dynamique, peuvent être larges. Sa

résistance limitée contre les chocs en fait un capteur vulnérable. L’amortissement visqueux est

nécessaire pour le protéger des chocs. Cependant, ceci amène à une compression de la gamme

thermique de fonctionnement et altère les caractéristiques de phase. (Figure 13) [4].

Figure 13 Schéma d’accéléromètre piézorésistif

B. L’accéléromètre piézoélectrique

Il est unanimement considéré comme le meilleur capteur disponible à ce jour pour les

mesures des vibrations absolues (figure 14) [4]. Il possède les propriétés suivantes :

Utilisable sur de très grandes gammes fréquentielles.

Excellente linéarité sur une très grande gamme dynamique.

19

Le signal d’accélération peut être intégré électroniquement pour donner le

déplacement et la vitesse.

Les mesures de vibration peuvent être faites sous large éventail de conditions

environnementales tout en conservant une excellente précision (typiquement 250°C,

400°C à 700°C pour les modèles spéciaux).

Etant lui-même générateur de charges, il est donc indépendant de toute alimentation

externe.

Nécessite malgré tout un conditionnement de sa sortie charge (appelé conditionneur de

charge ou préamplificateur de charge) plus coûteux que pour les autres types de

capteur.

Aucun élément mobile, donc extrêmement durable.

Extrêmement compact et d’un grand rapport qualité/prix

Ne passe pas la composante statique

Figure 14 Exemple d’accéléromètres piézoélectriques

C. L’accéléromètre à électronique intégrée

Il est semblable à l’accéléromètre piézo-électrique à la différence qu’il possède de

manière intégrée un conditionnement de charge représenté par un composant de type

MOSFET (figure 15) [4]. Il possède les mêmes propriétés que l’accéléromètre piézo-

électrique à l’exception de :

Il est limité en température d’utilisation du fait de l’électronique intégrée (125°C).

Il nécessite une alimentation à courant constant moins onéreuse qu’un conditionneur

de charge.

Il a une sortie à basse impédance qui autorise de plus grande longueur de câble.

20

Dynamique de l’électronique intégrée un peu plus faible que dans le cas de

l’électronique déportée.

Pas de réglages pour les filtres passe-haut et passe-bas.

Figure 15 Exemple d’accéléromètre à électronique intégrée

1.4.4.4. Critères de sélection des différents types de capteurs [6]

Types d’accéléromètres Piézoélectrique Piezorésistif

Encombrement faible moyen

Masse 0.5 à 100 grammes 10 à 100 grammes

Bande de fréquence 0.7 à 100 KHz 0 à 10 KHz

Dynamique 0.1 g à 1000 g 0.02 g à 50 g

Rapport prix 1 1

Bilan Utilisation standard Mesure BF et choc à longue durée

g9.81 m/s²

21

Types de capteurs caractéristiques Avantages Inconvénients

Capteurs

potentiométriques

*Etendue de mesure : 0.1

mm à 2000 mm

*Résolution : 0.1% EM

(étendue de mesure)

*fmax : 1 KHz

*Coût modéré *Durée de vie limitée

à 10 6 à 10 8

déplacements

*Course limitée

*Niveau du bruit

important

Capteurs capacitifs *Etendue de mesure : 5 à

250 mm

*Résolution : 2108%

EM (étendue de mesure)

*Robuste et fiable

*Excellente

précision absolue

*Course limitée

Capteurs inductifs *Etendue de mesure :

0.1mm à 500 mm

*Sensibilité : 10 à 100mV

par millimètre pour une

alimentation de 1V

*Remplacé par les

capteurs à

transformateur

différentiel

*Sensible aux

perturbations

électromagnétiques

*Utilisation limitée

aux déplacements de

l’ordre du millimètre

Capteurs à

transformateur

différentiel

*Etendue de mesure : 0.1

mm à 500 mm

*Sensibilité : 1 à 500 mV

par millimètre pour une

alimentation de 1 V

*Très bonne linéarité

*Très bonne

résolution

*Utilisation dans des

conditions

d’environnements

sévères (t° :-250 à

600°C

*Course limitée

Vélocimètre laser à

effet doppler

*Etendue de mesure : 0.01

mm à 500 mm

*Résolution : 0.25% EM

(étendue de mesure)

*Course limitée

*Grande souplesse

sur le nombre de

voie de mesure sans

coût supplémentaire

*Mesures accessibles

uniquement sur les

points extérieurs

*Limitée à 500 Hz

22

1.4.5. Le conditionnement du signal

Le but de la mesure est de faire correspondre, à une grandeur physique (vibration) que l’on

désire connaître, une grandeur compréhensible par le système d’acquisition. Il s’agit, de nos

jours, presque uniquement de signaux électriques. Ainsi le capteur délivrera un signal qui est

amplifié et converti généralement en volt par un conditionneur. Le système d’acquisition n’a

plus alors à traiter qu’un courant électrique dont l’intensité est directement reliée à

l’amplitude du phénomène vu par le capteur et ce quel que soit le type de capteur.

On distingue les deux catégories de système de conditionnement du signal suivantes [17]:

ICP accelerometers (Integrated Circuit Piezoelectric): le conditionnement est inclus

dans l’accéléromètre sous forme d’un IC (circuit intégré) (figure 16).

Charge mode accelerometers : le conditionnement est extérieur à l’accéléromètre

(figure 17).

Les deux schéma d’acquisition se présente alors comme suit :

A. « ICP accelerometers »

Figure 16 Schéma électrique d’un ICP accelerometers

Nécessite une alimentation constante

Câbles communs

Peu de perturbations

Amplification limitée

Quartz

OK pour le milieu industriel [17]

23

B. « Charge mode accelerometers »

Figure 17 Schéma électrique d’un charge mode accelerometers

Nécessite un appareil coûteux (amplificateur)

Câble spécial court et calibré

Sensible aux perturbations

Très précis

Céramique

OK pour le laboratoire [17]

1.4.6. L’acquisition numérique et analogique

Les signaux qui sortent des capteurs et qui représentent les vibrations, sont sous la

forme d’une tension électrique continue.

Pour analyser ces signaux, on utilisera [6] :

Un traitement analogique

Un traitement numérique

A. Traitement analogique

Figure 18 Exemple de chaîne de mesure analogique

Capteur Conversion Traitement Amplification

Acquisition et visualisation des

signaux

Conditionneur de signaux

24

Le signal issu des capteurs est transformé par un conditionneur qui comprend généralement

les éléments suivants :

o Le convertisseur de mesure : il transforme généralement le signal en un courant

électrique aisément transportable ;

o L’amplificateur : il a pour but d’augmenter l’intensité du signal et de le rendre en cela

moins sensible au bruit de fond ambiant ;

o Le traitement du signal : il est dédié à la chaîne d’acquisition et varient en fonction des

objectifs fixées par l’utilisateur. Ces dispositifs mettent en œuvre des fonctions très

variées allant des filtres aux corrélations entre signaux en passant par la conversion en

valeur efficace ou la linéarisation.

B. Traitement numérique

Figure 19 Exemple de chaîne de mesure numérique

Le traitement numérique utilise au départ les mêmes dispositifs que la chaîne de mesure

analogique. En sortie du conditionneur de signaux, le signal est échantillonné et numérisé par

les éléments suivants :

Capteur Conversion Traitement Amplification

Conditionneur de signaux

Système logique

de

commande

E/B

CAN

Acquisition et visualisation des

signaux

Numérisation du signal

E/B : Echantillonneur-bloqueur.

CAN : Convertisseur analogique-

numérique.

25

o L’echantillonneur-bloqueur (E/B) : il a pour mission, au moment indiqué par le

système logique de commande, de figer la valeur instantanée du signal au moins le

temps que le convertisseur analogique-numérique effectue la conversion ;

o Le convertisseur analogique-numérique (CAN) : il a pour rôle de coder la valeur du

signal en entrée en un nombre. Son fonctionnement est géré par le système logique de

commande qui peut être un microprocesseur.

Avec l’évolution technologique, tout a tendance à devenir numérique. La tension

continue est transformée en une suite discrète de niveaux discontinus représentés par des

nombres. C’est le rôle des cartes d’acquisition contenues dans tous les appareils de traitement

du signal.

Ainsi l’acquisition numérique doit répondre aux caractéristiques suivantes [17] :

Filtre anti-repliement efficace [9]

Une meilleure résolution possible (16 bits)

Convertisseur analogique/digital performant

Une fréquence d’échantillonnage suffisante

Une bonne amplification

1.5. Analyse vibratoire

Dans la présente étude, l’analyse vibratoire poursuit deux objectifs :

1. La détection des défauts

2. L’analyse détaillée des défauts

Ceux-ci seront détaillées dans la suite de l’étude.

A cet effet, on utilise des paramètres calculés :

Soit dans le domaine temporel

Soit dans le domaine fréquentiel

A. Le domaine temporel

Exemple de signaux dans le domaine temporel (figure 20).

26

Figure 20 Exemple des signaux dans le domaine temporel

On analyse directement le signal en fonction du temps. Le signal temporel ne fournit

des informations que dans des cas simples. Dès lors on utilise plutôt des valeurs globales, qui

rendent compte du signal par un indicateur statistique.

Ces valeurs peuvent être déterminées de manière analogique ou digitale et elles forment un

ensemble de premier niveau de détection des défauts dans le cadre de la maintenance

prédictive objet de la présente étude.

C’est ainsi qu’on définit les valeurs du RMS (Root Mean Square), PEAK comme

suit [17]:

Si s(i) est le signal au temps t(i), N le nombre de points, μ la moyenne temporelle, alors :

Valeur crête à crête : PEAK = max[max s(i), min s(i)]

Valeur efficace: RMS = [Σ (s(i) – μ)²]/N

B. Le domaine fréquentiel

Lorsqu’on applique à une fonction du temps (comme l’accélération, la vitesse ou le

déplacement) la transformée de Fourier, cela nous donne comme résultat une autre fonction

dont la variable est la fréquence. Sa représentation graphique s’appelle « spectre ». Appliqué

aux vibrations recueillies par l’accéléromètre, il offre une image sur laquelle son dissociés

tous les mouvements élémentaires composant le mouvement total de la machine surveillée.

Exemple

27

Fonction du temps (figure 21a) :

s(t) = 10.sin(2πt) + 5.sin(6 πt) + 3.sin(11 πt)

On applique la transformée de Fourier d’où:

Fonction de la fréquence (figure 21b):

S(1) = 10, S(3) = 5 et S(4.5) = 3

Le spectre désigne sans équivoque les trois phénomènes.

Figure 21a Représentation graphique de la fonction s(t)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 -15

-10

-5

0

5

10

15

Temps

Am

plit

ud

e s

s

(a) Représentation graphique de la fonction s(t)

28

Figure 21b Représentation graphique de la transformée de Fourier de la fonction s(t)

Définition et propriété de la transformée de Fourier

Si h(t) est le signal, sa transformée de Fourier H(ω) sera définie par [17]:

H(ω) =

dt.e).t(h tj

Avec ω la pulsation.

ω = 2πf ou f est la fréquence(Hz)

et e tj = cos(ωt) + i sin(ωt)

La transformée de Fourier (TF) est inversible :

h(t) = (2

1 ).

d.e).(H tj

Calcul de la transformée : FFT (Fast Fourier Transform)

Pour effectuer le calcul de la transformée de Fourier, il faut discrétiser le signal

temporel (échantillonnage) et le calcul (l’intégral devient la somme).

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 0

2

4

6

8

10

12

(b) Représentation graphique de la transformée S de la fonction s(t)

Am

plit

ud

e S

S

Fréquence (Hz)

29

Soit fe (avec fe =

1) la fréquence d’échantillonnage, le théorème de SHANNON nous

indique que toute l’information du signal originale est contenue dans les données discrétisées,

à condition que le signal ne contienne pas de fréquence plus grande que fe/2. Si ce n’est pas le

cas, il y’aura un effet de repliement illustré sur la figure 22 [9]. C’est ce qui justifie le recours

à des filtres anti-repliement placé avant le convertisseur analogique-numérique. Ce sont des

filtres passe-bas dont le rôle est de rendre nul le signal au delà de f =2

1.

Figure 22 Effet de repliement du spectre

La transformée de Fourier discrète (outil mathématique de traitement du signal) prend alors la

forme [17]:

H n = (2

1 ).

1N

0k

N

n.k.2.i

k e.h

La transformée inverse est [17] :

h k = N

1

1Nn

0n

N

n..2.i

n e.H

Où N est le nombre de points échantillonnés dans le signal h k

De ce qui précède, on obtient ainsi un signal discret renseignant sur le contenu fréquentiel du

signal Hn correspondant au spectre échantillonné. Ce calcul nécessite N² multiplications

complexes. La FFT par contre est un algorithme de calcul qui nécessite que log 2 N

multiplications [17].

30

1.6. Les fenêtres de pondérations

Si le temps total T d’échantillonnage du signal n’est pas un multiple entier de la

période du signal, le spectre sera perturbé par la présence de plusieurs raies adjacentes à celle

qui correspond à la fréquence du signal.

Pour éviter cet inconvénient, on utilise une fonction fenêtre. Le « fenêtrage » consiste

à multiplier le signal analogique originale par une fonction fenêtre W(t) qui rend le signal nul

en dehors du temps d’échantillonnage. Une fonction usuelle, représentée par la figure 23

est appelée fenêtre de HANNING. Son utilisation diminue l’amplitude de raies « fictives »

[2]. Les notations suivantes se retrouvent sur la figure 23 :

f(t)amplitude dans le domaine temporel

kA amplitude dans le domaine fréquentiel

W(t) fenêtre

t et k représentent respectivement le temps et la fréquence

Ainsi en sélectionnant N points échantillonnés pour une analyse spectrale, on multiplie en fait

un nombre infini de données par une fenêtre finie. Les données sont donc filtrées au travers

une fenêtre. Mais dans le cas d’une fenêtre rectangulaire, la transformée de Fourier du produit

des deux signaux (celui étudié et la fenêtre) fournira le produit des transformées de Fourier

(théorème de convolution). Le gros problème est que dans le cas où on sélectionne la fenêtre

rectangulaire, celle-ci possède deux discontinuité (début et fin de fenêtre) qui perturbe un

signal périodique. On y remédie en multipliant les données par une fenêtre qui varie

progressivement de zéro vers un maximum. Des exemples de fenêtres sont donnés par la

figure 24 [17].

31

Figure 23 Utilisation d’une fenêtre de HANNING pour la correction du spectre

32

Figure 24 Exemple de fenêtre de pondération

On retiendra le choix de fenêtre suivant en fonction du signal [17]:

Signal Fenêtre

Transitoire Rectangulaire

Périodique Hanning

Aléatoire Flat top

1.7. Comportement « normale » d’une machine. Les normes

Les vibrations sont une image des efforts des machines. Les risques de dégradation sont

directement liés aux niveaux observés. Il est donc utile de savoir apprécier à partir de quel

moment les risques sont trop élevés pour que la machine puisse être exploitée normalement.

Or il n’est pas envisageable pour chaque matériel, de caractériser par des essais ou des

calculs, les risques de dommages liés aux vibrations observées. C’est pourquoi en pratique, on

se réfère à des normes.

Ces documents contiennent des critères quantitatifs issus de l’expérience. Il importe alors

de bien définir dans quelles conditions sont effectuées les mesures. C’est pourquoi dans ces

différents documents, on retrouve des chapitres concernant :

Les machines ou classes de machines auxquelles s’applique la norme (figure 25): type

de machine, taille, montage, fondation, usage ;

33

Figure 25 Machines ou classes des machines [17]

La grandeur à partir de laquelle est faite cette évaluation, et les points de mesurage :

structures fixes ou arbres, plans ou schéma définissant les points de mesure (figure

26) [6];

Figure 26 Localisation des points de mesure pour la motopompe et le motoréducteur [6]

34

Les grandeurs de mesurage : valeur efficace de la vitesse des vibrations, intensité

vibratoire, déplacement dans une direction maximum de la trajectoire ;

Les conditions de la machine lors des contrôles : vitesse ou plage de vitesse de

rotation, plage de débit, plage de puissance, états stables ou transitoires.

La surveillance réglementaire ou normative repose sur l’utilisation de critères

simples, « niveaux limites admissibles », qui définissent :

Une qualité minimale à obtenir sur une machine « neuve » : critère de réception (limite

admissible lors des essais de réception) (figure 27) [18];

Limites des vibrations selon CDA/MS/NVHS107

MACHINES NEUVES MACHINES USAGEES (mesurage

à puissance et vitesse maximales)

Vitesse efficace (mm/s) A longue

durée de

vie

A courte

durée de

vie

Niveau de pré

alarme

Niveau d’alarme

d’urgence

Compresseurs

Piston libre

Air HP, air cond.

Air BP

réfrigération

10

4.5

1.4

0.56

32

10

5.6

5.6

32

10

10

10

56

18

18

18

Pompes

plus de 5 hp.

Moins de 5 hp.

1.4

0.79

5.6

3.2

10

5.6

18

10

Ventilateurs

Plus de 1800 RPM

Moins de 1800

RPM

1.0

0.56

3.2

3.2

5.6

5.6

10

10

Moteurs électriques

>5 hp. ou <1200

RPM

<5 hp. ou > 1200

RPM

0.25

0.14

1.8

1.8

3.2

3.2

5.6

5.6

hp.horsepower (cheval vapeur)

RPM revolution per minute (tours par minute)

Figure 27 Limites admissibles lors des essais de réception [18]

Un niveau au dessus duquel une action corrective doit être programmé : critère

d’alarme (figure 28) ;

35

Figure 28 Exemple de critère d’alarme en fonction des normes [17]

Un niveau au dessus duquel la machine doit être arrêté pour respecter les objectifs de

sécurité.

Donc la mise en place d’une surveillance commencera donc en premier lieu par l’analyse

des documents normatifs (AFNOR, ISO, CEN) concernant la ou les machines surveillées.

36

CHAPITRE 2 : LA MAINTENANCE DES EQUIPEMENTS

INDUSTRIELS

2.1. Introduction

La maintenance est amenée à prendre une importance croissante au fur et à mesure que

les équipements deviennent de plus en plus sophistiqués, constituant à la fois une nécessité

impérative et un moyen d’optimiser la disponibilité effective des équipements, et donc

l’efficacité des entreprises. Elle n’a pas toujours comme seul objectif de réparer l’outil de

travail mais aussi de prévoir et éviter les dysfonctionnements.

Pour une entreprise, l’enjeu se présente comme suit :

Les arrêts de production suite à une panne coûtent cher

La maintenance préventive systématique n’est pas toujours rentable

La maintenance prédictive, avec l’utilisation de nouvelles technologies est une voie de

recherche intéressante.

Ce chapitre présente les concepts nécessaires à la compréhension de la maintenance

prédictive. Dans un premier temps, les concepts de maintenance sont exposés. Par la suite, les

politiques de maintenance sont présentés par rapport à l’intérêt économique et technique

poursuivis par la maintenance des équipements industriels. Enfin la maintenance prédictive

est décrite et l’intégration des vibrations (paramètre de contrôle) est mise en évidence pour la

surveillance des machines tournantes.

2.2. Les principaux concepts de la maintenance

2.2.1. Concepts généraux

A. Maintenance (norme AFNOR X 60-010)

Ensemble des actions qui permettent de maintenir ou de rétablir un équipement dans

un état spécifié ou en mesure d’assurer un service déterminé [1].

B. Entretien

Ensemble des travaux ayant pour but de maintenir dans leur état initial des ouvrages

ou équipements existant, sans changer leur usage et leur fonction [19].

37

C. Fiabilité (NORME AFNOR X-60-500) [1]

Aptitude d’un équipement à accomplir une fonction requise dans des conditions

données, pendant un intervalle de temps donné.

On suppose en général que l’entité est en état d’accomplir la fonction requise au début de

l’intervalle de temps donné.

Le concept de fiabilité est traduit souvent dans la pratique comme l’aptitude d’une entité à

avoir une faible fréquence de défaillance.

D. Mainténabilité (NORME AFNOR X 60-500) [3]

Aptitude d’un équipement à être maintenu ou rétabli dans un état dans lequel il peut

accomplir une fonction requise, lorsque la maintenance est accomplie dans des conditions

données, avec des procédures et des moyens prescrits.

E. Disponibilité (Norme AFNOR X 60-500) [3]

Aptitude d’une entité à être en état d’accomplir une fonction requise dans des

conditions données, à un instant donné ou pendant un intervalle de temps donné en supposant

que la fourniture des moyens extérieurs nécessaires soit assurée.

F. Réparation

La réparation consiste en la remise en état de façon durable, dans le but de supprimer

ou de réduire les conséquences de la vétusté, de l’usure ou du désordre d’un équipement

n’assurant plus dans des conditions acceptables la fonction qui est sienne [19].

G. Panne

Inaptitude d’une entité à accomplir une fonction requise [19].

H. Défaillance

Evolution des grandeurs caractéristiques (vibration dans ce cas) en dehors de certaines

limites de fonctionnement établies auparavant.

I. Dépannage

Action sur un équipement en panne, en vue de le remettre en état de fonctionnement,

au moins provisoirement [19].

J. Diagnostic

Analyse d’un ensemble de facteurs ou de symptômes visant à établir l’état d’un

élément ou les causes d’un éventuel dysfonctionnement constaté, afin de choisir les mesures à

prendre pour y remédier [19].

Examen permettant d’apprécier l’état d’usure d’un composant, afin de déterminer les

opérations de maintenance à exécuter, ou la durée de vie restante.

38

K. GMAO (gestion de maintenance assistée par ordinateur)

Système informatique permettant la gestion des moyens nécessaires à la maintenance et la

gestion de la mise en œuvre de ces moyens .Une GMAO doit donc permettre [19]:

o D’établir l’inventaire des éléments à maintenir ;

o De gérer les interventions de maintenance préventive et corrective sur le plan de la

programmation technique et sur le plan financier ;

o De gérer les stocks et les achats ;

o De faire les historiques des interventions ;

o D’apprécier l’état global de santé des éléments maintenus ;

o De prévoir leur remplacement en fonction des durées de vie théoriques et des

interventions.

2.2.2. Concepts relatifs à l’état d’un équipement [19]

A. MTBF (mean operating time between failure)

Temps de fonctionnement moyen entre défaillances (ou FMED). Moyenne de temps de

bon fonctionnement.

B. MUT (mean up time)

Temps moyen de disponibilité (TMD)

C. MDT (mean down time)

Temps moyen d’indisponibilité (ou TMI)

D. TMED (temps moyen entre défaillances)

Il est égal à la somme du MUT et du MDT

E. MRT (mean repair time)

Temps moyen nécessaire à la réparation

F. MTTF (mean operating time to first failure)

Durée moyenne de fonctionnement avant la première défaillance (ou FMAP)

2.3. La notion de fiabilité d’un système

La fiabilité d’un système étant une probabilité (P) comme défini précédemment, c’est

donc une grandeur comprise entre 0 et 1. Nous la désignerons dans ce qui suit par R(t) ou t

désigne la durée de la mission [10] [1].

R(t) = P(durée de vie du système < t)

39

Dans le cadre de cette étude, nous nous intéresserons aux systèmes mécaniques. La durée de

vie s’exprimera en heures de fonctionnement.

Le fait que la défaillance d’un système puisse survenir à n’importe quel moment nous

amène à considérer cette grandeur comme une variable aléatoire à laquelle nous pouvons

associer une fonction de densité f(t).

f(t).dt étant la probabilité que la durée de vie d’un système soit comprise entre t et t + dt, ou

encore la probabilité qu’il tombe en panne entre t et t + dt

f(t).dt = P(t < durée de vie du système < t+dt)

Avec

0

1dt).t(f

Nous désignerons par F(t), la fonction de répartition ou la fonction de distribution associée

aux durées de vie.

F(t) peut s’interpréter comme la probabilité que la durée de vie du composant soit supérieur

ou égal à t

F(t) = P(durée de vie du système > ou = t)

Nous supposons qu’en tout temps, le système est soit « en opération » ou « hors d’usage », il

s’ensuit :

Pour tout t, R(t) + F(t) =1

De par la définition de la fonction densité f(t) et en se basant sur les concepts de base de

probabilité, nous avons [10] :

R(t) =

t

dt).t(f

F(t) = t

0

dt).t(f

40

Figure 29

La défaillance d’un équipement peut être caractérisé par un taux appelé taux de panne. Ce

taux est appelé taux de défaillance, taux de hasard ou taux de mortalité. Il est défini comme

étant la probabilité conditionnelle que l’équipement tombe en panne entre l’instant t et t + dt

sachant qu’il a survécu jusqu’à l’instant t. Il peut être défini comme la proportion de

composants ayant survécu jusqu’à l’instant t [19].

t).t(N

)tt(N)t(N)t(

N(t) : nombre de composants ayant survécu jusqu’à l’instant t

N(t+ t) : nombre de composants ayant survécu jusqu’à l’instant t+ t

Si nous représentons le taux de panne en fonction du temps, nous obtenons une courbe

appelée « en baignoire » qui est divisé en 3 parties [3]:

La première est appelée période de mortalité infantile ou le taux de panne est en

décroissance ce qui correspond aussi au rodage. (t) décroissant.

La deuxième partie n’est autre que la durée de vie utile : c’est la zone ou le taux de

panne est constant. (t) constant.

La troisième partie est appelée le vieillissement ou l’usure : en atteignant cet âge, le

composant commence à vieillir et le taux de panne augmente en fonction du temps.

(t) croissant.

41

Figure 30 Courbe en baignoire

2.4. Modes de dégradation des équipements

Pour mettre en place une politique de maintenance adéquate, il est important de

comprendre les phénomènes de défaillance et de dégradation des composants.

Il existe deux types de mode de défaillance [3]:

A. Défaillance catalectique complète et soudaine

Figure 31 Représentation d’une défaillance brusque

Maintenance appliquée [3] : maintenance systématique (bien connaître le TBF)

TBF temps de bon fonctionnement.

TBF Temps

Etat de

l’équipement

42

B. Défaillance progressive

Figure 32 Représentation d’une défaillance progressive

Maintenance appliquée [3]: maintenance conditionnelle ou prévisionnelle (surveillance

paramètre).

2.5. Politiques de maintenance

Dans la définition de la maintenance, nous retrouvons 2 mots-clés : maintenir et

rétablir. Le premier fait référence à une action préventive. Le deuxième fait référence à

l’aspect correctif. Nous présentons dans les paragraphes qui suivent les définitions de chaque

type de maintenance (figure 33).

Figure 33 Les différents types de maintenance

TBF Temps

Etat de

l’équipement

MAINTENANCE

MAINTENANCE

PREVENTIVE

MAINTENANCE

PREDICTIVE

MAINTENANCE

CURATIVE

MAINTENANCE

PALLIATIVE

MAINTENANCE

CORRECTIVE

MAINTENANCE

CONDITIONNELLE

MAINTENANCE

SYSTEMATIQUE

43

2.5.1. Maintenance corrective

Elle est définie comme une maintenance effectuée après défaillance (AFNOR X 60-

010). Le premier type est à caractère provisoire, ce qui caractérise la maintenance palliative.

Le deuxième type est à caractère définitif, ce qui caractérise la maintenance curative [1].

On attend la panne pour agir et l’entretien devient synonyme de dépannage ou de

réparation. Il y’a lieu d’intervenir rapidement parce que le besoin de la machine est urgent du

fait qu’elle se trouve subitement arrêté et que cet arrêt n’est pas programmé.

Il en résulte des détériorations profondes alors qu’un arrêt préalable le plus souvent

aurait limité la panne en importance d’où les coûts sont conséquents d’autant plus que les

coûts augmentent rapidement et d’une façon brusque avec l’âge des machines [15].

C’est donc une politique de maintenance (dépannage et réparation) qui correspond à

une attitude de réaction à des événements aléatoires et qui s’applique après la panne, donc

qu’elle n’a pas été « pensée » puisque effectuée après défaillance.

Par conséquent, la maintenance corrective ne devra s’appliquer automatiquement

qu’aux défaillances complètes et soudaines dites catalectiques, comme par exemple la rupture

brusque d’une pièce mécanique. Hormis ce cas, ce type de maintenance devrait être réservé à

du matériel peu coûteux, non stratégique pour la production et dont la panne aurait peu

d’influence sur la sécurité [13].

2.5.2. Maintenance préventive

Elle est définie comme une maintenance effectuée dans l’intention de réduire la

probabilité de défaillance d’un équipement ou d’un service rendu. Les activités

correspondantes sont déclenchées selon un échéancier établi à partir d’un nombre

prédéterminé d’unité d’usage (maintenance systématique) ou de critères prédéterminés

significatifs de l’état de dégradation de l’équipement ou du service (maintenance

conditionnelle) [1].

C’est une politique qui s’adresse aux éléments provoquant une perte de production ou

des coûts d’arrêts imprévisibles, mais importantes. Les matériels visés sont ceux dont le coût

des pannes est élevé (20 % des pannes représentant 80 % des coûts).

2.5.2.1. Maintenance préventive systématique

Elle est définie comme une maintenance effectuée selon un échéancier établi selon le

temps ou le nombre d’unités d’usage (AFNOR) [1]. La périodicité des remplacements est

déterminé selon deux méthodes : la première du type bloc et la seconde du type âge.

44

La politique de remplacement de type âge suggère de remplacer l’équipement à la panne ou

après T unités de temps de bon fonctionnement. La politique de type bloc suggère de

remplacer l’équipement après une période prédéterminée de temps T, 2T etc.

indépendamment de l’âge ou de l’état du composant.

Donc pratiquement la maintenance préventive systématique s’exécute sans contrôle

préalable de l’état de l’équipement et à des intervalles de temps définis (révision périodique).

Elle s’adresse aux éléments dont le coût de pannes est élevé, mais ne revenant pas trop cher

en changement (par exemple le changement systématique de l’huile, des filtres, changements

de courroie de synchronisation, remplacement préventif de sous ensemble…) [13].

En d’autres mots quant les conséquences de la défaillance en coût et pertes sont plus

importantes que le coût et pertes causés par les remplacements de bonnes composantes du

produit.

Toutefois, il faut noter que dans une maintenance planifiée, le remplacement des

composants, se fait dans des échéances inférieures à leur durée de vie, ce qui peut constituer

dans d’autres conditions, une sorte de gaspillage.

Avantages [13]

Réduction des coûts et des durées de maintenance par rapport à l’entretien curatif ;

Bonne planification des réparations et des ressources ;

Contrôle du niveau de stockage des pièces de rechange ;

Généralement, peu de catastrophes ;

Sécurité accrue.

Inconvénients [13]

Révisions non nécessaires (l’entretien n’est pas fonction de l’état de la machine, mais

plutôt de la durée d’utilisation) ;

Remplacements de pièces en bon état ;

Création de défauts lors des remontages (si les procédures ne sont pas claires et

contrôlées).

2.5.2.2. Maintenance préventive conditionnelle

Elle est définie comme une maintenance subordonnée à un type d’événement

prédéterminé (AFNOR) [1]. Dans le cadre de notre étude, l’analyse de vibration va permettre

de détecter les signes d’usure ou de dégradation de l’équipement. Ceci s’effectue en mesurant,

à chaque inspection la valeur d’un paramètre de contrôle tel que l’amplitude de déplacement,

de vitesse ou d’accélération des vibrations. L’action ne se déclenche que lorsque le paramètre

45

de contrôle dépasse un seuil déterminé empiriquement, fixé par le constructeur ou par les

normes de santé et de sécurité au travail.

En se donnant une dimension de plus : « le temps », dans le but de chercher à prévoir

l’évolution des dégradations, pour intervenir au moment le mieux choisi (comme illustré sur

la figure 34), la maintenance conditionnelle a évoluée en maintenance « prédictive » [1].

Figure 34 Evolutions des dégradations

Ainsi on qualifie de « maintenance prédictive » la maintenance conditionnelle chaque

fois que les indications des instruments de mesure permettraient de prévoir la date de

l’intervention de maintenance.

La maintenance prédictive (ou prévisionnelle) est donc une maintenance préventive

subordonnée à l’analyse de l’évolution surveillée de paramètres significatifs de la dégradation

de l’équipement permettant de retarder et de planifier les interventions.

Tout l’intérêt est porté à la surveillance de paramètre et ses corollaires par l’analyse de

tendance et détection d’événements avec l’utilisation indispensable de l’informatique ou de la

gestion de la maintenance assistée par ordinateur.

Le fait de pouvoir détecter rapidement les anomalies, sans même démonter la machine,

ainsi que pouvoir prévenir la panne et en prévoir la réparation le plus tard possible (figure 35),

en fonction des impératifs de production, fait de la maintenance prédictive une technique

efficace permettant une augmentation perceptible de la productivité.

46

Figure 35 Représentation graphique des amplitudes vibratoire ainsi que leur évolution dans

le temps

En d’autres termes, l’intervention n’aura lieu que si nécessaire en établissant au

préalable un diagnostic avant de programmer la réparation.

La pratique de la maintenance prédictive comporte 3 phases [15] :

La détection du défaut qui se développe

L’établissement d’un diagnostic

47

L’analyse de tendance

A. La détection du défaut qui se développe

A la mise en route de chaque équipement, les principaux caractéristiques de base des

appareils sont enregistrées notamment la signature vibratoire (paramètres intéressant dans le

cas de machines tournantes) et de divers paramètres de fonctionnement (température, usure,

performances…).

Ces caractéristiques ou signatures, serviront de référence pour suivre, par comparaison,

l’évolution d’éventuels défauts ultérieurs. Nous détaillons cet aspect dans la suite de notre

étude.

B. L’établissement d’un diagnostic

Dès qu’une anomalie est détectée par les outils caractéristiques, au sens d’analyse de

paramètres, un diagnostic concernant l’origine et la gravité du défaut constatée sera établi.

Nous détaillons également cet aspect dans la suite de notre étude

C. L’analyse de la tendance

La courbe de tendance est établie en reliant les différentes amplitudes prélevées à

différents instants. Son établissement permet de préjuger du temps dont on dispose avant la

panne pour laisser la machine fonctionner mais sous surveillance renforcée et prévoir d’ores

et déjà la réparation. Les figures 36 et 37 représentent des courbes de tendance des résultats de

mesure effectuées selon une certaine périodicité. Dans le cadre de cette étude, il s’agira des

amplitudes des vibrations mesurées selon une périodicité qui représente les mois ou les

semaines.

48

Figure 36 Courbes de tendance

1: Mise en marche de l’équipement machine neuve ou réparée

1 à 2 : Période de jeunesse ou rodage

2 à 3 : Niveau normal de bon fonctionnement, partie linéaire avec mesures périodiques

normales

3 : Le défaut s’annonce ou la détection du défaut donne le seuil minimum d’alarme

3 à 4 : la durée entre les mesures diminue et le défaut se développe selon une courbe

non linéaire

1

2 3

4

5

6

Temps (mois ou semaines)

Evolution paramètre

significatif

(mm/s ou mg)

Niveau d’alarme

49

4 : diagnostic du défaut, l’avertissement est donné, il y’a lieu de programmer la

réparation.

4 à 5 : surveillance accrue et décision de procéder à la réparation

5 : maintenance effectuée pour rétablir le niveau de tendance normal de la courbe de

fonctionnement similaire à la partie 2 à 3 et un nouveau cycle reprend

6 : panne inévitable qui constitue le seuil maximum

Figure 37 Courbe de tendance après que la maintenance soit effectuée

5 à 2’ : signifie que la maintenance a été effectuée et que la courbe a repris son allure

de bon fonctionnement. La prochaine maintenance sera effectuée probablement au

point 5’. Les cycles suivants sont similaires.

La maintenance préventive conditionnelle dite prédictive s’adresse aux pièces des

machines coûtant chers en remplacements et pouvant être surveillées par des méthodes non

destructives (vibration, huile, température…) [13].

Pratiquement, il s’agit de vérifier l’état de fonctionnement avant d’effectuer tout travail.

Changer l’élément que lorsque celui-ci présente des signes de vieillissement ou usure

affectant les performances.

Avantages [13]

Réduction de coût et de la durée de réparation par rapport à l’entretien préventive ;

Peu de stockage (juste à temps) ;

3

4

5

6

2’

3’

4’

5’

6’

Temps (mois ou semaines)

Evolution

paramètre

significatif

(mm/s ou mg) Niveau d’alarme

50

L’accroissement de la durée de vie des pièces par rapport à une politique de

changement systématique ;

Remplacement de pièces défectueuses uniquement ;

Pas de catastrophes et sécurité accrue ;

Planification optimisée des périodes de travail ;

Meilleur rendement de la production ;

La suppression des défauts de jeunesse lors de la remise en route après un entretien

systématique

Inconvénients [13]

Nécessite une équipe de maintenance formée en analyse vibratoire et en essais non

destructifs .Niveau technologique plus élevé.

2.5.2.3. Intérêt économique de la maintenance prédictive

Une installation en fonctionnement même dans des conditions normales entraîne un

certain vieillissement des matériels, et parfois même des incidents ou accidents. Pour une

exploitation correcte, il est nécessaire de maintenir cette installation en bon état.

La maintenance a un coût et il importe de trouver le niveau optimum qui maintiendra au

moindre coût l’installation à niveau sans mettre en danger la sécurité des personnes. Comme

illustré sur la figure 38, si l’on ne maintient pas l’installation, on aura trop d’incidents et leur

coût va croître. A l’inverse, si l’on fait trop de maintenance préventive, le coût va augmenter

[7].

Figure 38 Optimisation de la politique de maintenance

Le but de cette section est de présenter les principaux facteurs économiques qui justifient

l’installation d’un système de détection de défauts sur les machines. Premièrement, les gains

51

escomptés de l’utilisation d’un système de surveillance sont exposés. Certains de ceux-ci sont

difficilement estimables en valeur monétaire mais représentent un avantage certain pour

l’entreprise qui les détient. Deuxièmement, les différents coûts associés aux arrêts de

production non planifiés sont présentés.

A. Gains encourus par l’utilisation d’un système de surveillance

Les gains encourus par l’utilisation de la surveillance sont :

La diminution du nombre d’arrêts planifiés et non planifiés ;

La diminution du temps de réparation dû au meilleur ciblage des causes ;

L’augmentation de la sécurité pour les équipements et le personnel ;

L’augmentation de la compréhension du système ;

L’augmentation de la durée de vie des équipements.

B. Analyse des coûts des arrêts de production

Les arrêts de production peuvent mener à des pertes de profits substantielles. Par exemple,

pour une industrie dont la marge de profits est de 10%, la perte de 3% de la production dû aux

arrêts non planifiés ou aux arrêts planifiés qui n’ont menés à aucun réajustement représentent

une diminution des profits de l’ordre de 30%. Compte tenu que les marges de profits sont

relativement faibles, chaque pourcent d’arrêt qui est évité représente un gain de profit

intéressant.

Trois catégories des coûts doivent être pris en compte lors de l’analyse des coûts d’arrêts

de production :

les pertes de revenus ;

les coûts du matériel entreposé pour pallier aux défaillances ;

les coûts associés au retour à la normale après une défaillance.

Les pertes de revenus représentent l’entrée d’argent perdue à cause des défaillances et des

arrêts pour maintenance.

Le coût du matériel entreposé pour pallier aux défaillances inclut la dépréciation des

équipements, le coût de leur entreposage et la perte de revenus par rapport à l’utilisation de

ces fonds à meilleur escient. En diminuant le nombre d’arrêts non planifiés, le stockage de

matériel pour pallier à ces imprévus est diminué.

Les coûts associés au retour à la normale comprennent les heures supplémentaires payées

aux employés qui réparent les bris, les coûts supplémentaires liés à la livraison du matériel

nécessaire dans de courts délais et tous les autres coûts engendrés pour retourner à l’état

initial.

52

Donc, plusieurs avantages sont espérés de l’utilisation d’un système de surveillance sur les

machines. Ils sont principalement liés à la diminution du nombre d’arrêts, à l’augmentation de

la sécurité et de la durée de vie des équipements ainsi qu’une meilleure compréhension du

système. Les coûts des arrêts de production peuvent être décomposés en pertes de revenus, en

coûts associés au retour à la normale tel que présenté.

2.5.2.4. Les outils de la maintenance prédictive

Hormis le contrôle des vibrations, l’appellation maintenance prédictive concerne

également plus particulièrement la surveillance d’équipements grâces à des techniques ne

nécessitant ni arrêt de production, ni démontages tels que [15] [1] :

La dissipation d’énergie par thermométrie ou thermographie par infrarouge ;

La tribologie (étude dynamique des paliers lubrifiés par analyse du lubrifiant, des

particules d’usure ou ferrographie) ;

Le contrôle des paramètres de processus (pression, intensité électrique, vitesse…)

L’inspection visuelle ;

Le contrôle ultrasonique ;

Le contrôle des émissions acoustiques ;

Le suivi régulier des paramètres dont il est question permet de se rendre compte :

De l’évolution dans le temps du comportement dynamique des machines et de leur

éventuels dysfonctionnements ;

De la durée résiduelle probable de bon fonctionnement, en fonction du seuil d’arrêt, la

valeur préalablement fixée et ne devant pas être dépassée.

53

2.5.3. Algorithme du choix du type de maintenance. [13]

La panne sur cette

machine a-t-elle une

incidence importante

sur la production ou

la sécurité ?

Le coût de panne

est-il acceptable ?

L’utilisation de ces

techniques est-elle

rentable ?

Est-il possible

d’utiliser des

techniques de

surveillance ?

Maintenance

corrective

Maintenance

conditionnelle

Maintenance

systématique

Non

Oui

Non

Oui

Non

Non Oui

Oui

54

2.5.4. Synoptique récapitulatif

Type Corrective Systématique Conditionnelle

Conditions

d’intervention

Fonctionnement

jusqu’à rupture

Basée sur

l’estimation de la

durée de vie

moyenne du

composant

Intervention

conditionnée par la

dérive d’un

paramètre significatif

Aide au diagnostic Les outils utilisés ne

servent qu’à

déterminer la cause

de la panne

Ajuster les

échéanciers en

fonction des états

d’usure constatés

Analyse de

l’évolution des

paramètres de

fonctionnement et le

diagnostic sur

l’origine du défaut

Applications Machines doublées,

panne acceptable et

imprévisible

Graissage, petites

pièces et

impossibilité

d’obtenir des

mesures fiables

Machines

stratégiques, à

problèmes et risque

panne dangereuse

Durée de vie d’un

organe

Rupture Remplacement Détection de défaut,

analyse de tendance

et réparation

programmée

Coûts Coûte cher en perte

de production et en

sécurité

Coûte cher en

matériel

Optimise les coûts

des matériels au plus

près de la rupture et

augmente la

productivité par la

programmation des

arrêts nécessaires

55

2.6. Techniques de mise en œuvre

La mise en œuvre de technologie de maintenance diffère selon le type de maintenance

effectuée. Une maintenance curative ne nécessite aucune structure spécifique, alors qu’une

maintenance préventive nécessite au minimum la mise en place d’une base de données

contenant les temps de fonctionnement moyens de chaque pièce incluse dans le programme de

maintenance.

Dans le cadre de la maintenance prédictive, plusieurs étapes sont nécessaires [6]:

Classement « VIS » des machines ;

Cinématique ;

Points de mesure.

2.6.1. Classement « VIS » des machines

La surveillance des machines est indispensable si l’on veut remplacer l’entretien

systématique par l’entretien préventif conditionnel « en cas de besoin ». Mais elle a un coût. Il

est ruineux de vouloir tout contrôler sur des machines bon marché dont la défaillance n’est

pas gênante pour l’exploitation ou la sécurité. A l’inverse il ne serait pas raisonnable de

laisser tomber une machine importante et complexe sans un minimum de contrôles.

Afin de ne pas surveiller inutilement des machines qui n’ont pas une importance capitale,

on établira le classement suivant (selon le site) [6] :

Machines Vitales : machines non doublées dont la panne entraîne l’arrêt de la

production. Les frais et les délais de remise en état sont importants. Les pertes de

production sont inacceptables ;

Machines Importantes : machines doublées ou non dont la panne entraîne une baisse

sensible de la production. Les frais et les délais de remise en état sont importantes, les

pertes de production aussi ;

Machines Secondaires : machines doublées ou dont une panne ne remet pas en cause

les capacités de production.

En fonction de ce classement, d’un indice de vétuste, d’un indice de complexité des

machines, on détermine les outils de surveillance ou de diagnostic (tableau 1) [6] qui seront

explicité en détail dans la suite de l’étude.

56

Exemple de surveillance à mettre en oeuvre

Complexité de la

machine

machine

Vitale Importante Secondaire

Complexe (présence de

réducteurs)

Surveillance

spectrale

Surveillance spectrale Surveillance par

niveaux globaux

Simple (une seule ligne

d’arbre)

Surveillance

spectrale

Surveillance par

niveaux globaux

Surveillance par

niveaux globaux

Tableau 1

2.6.2. Cinématique

Avant de recueillir quelque signal vibratoire que ce soit, il faut prendre connaissance

de la cinématique de l’installation à surveiller.

Parmi les indications les plus importantes, il faudra connaître [6]:

La vitesse de rotation de chaque ligne d’arbre ;

Le nombre de pales ou d’aubages sur les ventilateurs et les pompes ;

Le nombre de dents des engrenages ;

Le diamètre de poulies et la longueur des courroies ;

Le type de roulement ;

Le nombre de barres de la cage d’écureuil du moteur etc.

Ces renseignements sont indispensables pour déterminer les outils adéquats à la

surveillance efficace. Ils permettent de calculer les fréquences caractéristiques des défauts

susceptibles sur les machines. Ceux-ci seront présentés dans la suite de l’étude.

2.6.3. Points de mesure

Le placement de l’accéléromètre sur les machines est très important dans la mesure ou

un phénomène mécanique peut donner des images sensiblement différentes en fonction du

point de mesure. Pour cela, il est nécessaire de coller sur les machines des « pastilles filetées »

aux emplacements définis [6].

Pour avoir une image complète des vibrations, il faut prendre les mesures selon trois

directions perpendiculaires sur chaque ligne d’arbre de la machine surveillée : deux directions

radiales (horizontale et verticale) et une direction axiale (figure 39).

57

Figure 39 Emplacement des points de mesure selon la norme ISO 10816

2.7. Moyens matériels et logiciels

Dans ce qui précède, nous avons répertorié :

Les machines à surveiller ;

Les points de mesure pour chaque machine ;

Dans la suite de l’étude, nous évoquerons les types d’indicateurs mesurés en chacun des

points (indicateurs de surveillance et de diagnostic)

La surveillance à réaliser dans le cadre de la maintenance prédictive nécessite comme moyens

matériels [6] :

Un micro-ordinateur (figure 40b);

Un collecteur de données (figure 40a) ;

Un capteur de vibration (figure 40a);

Des pastilles (figure 40a).

Figure 40a Collecteur de données, accéléromètre et pastille

58

Figure 40b micro-ordinateur

Et comme moyens logiciels [6]:

Un logiciel d’analyse du signal.

Le matériel de mesure (capteur et collecteur) enregistre le signal vibratoire brut. En

fonction des besoins de l’analyste, on définit ensuite des indicateurs calculer à partir de ce

signal. L’évolution de ces indicateurs renseigne sur l’usure de la machine.

C’est ainsi qu’on procédera successivement:

Au paramétrage du logiciel de surveillance (outils de surveillance et de diagnostic)

Au chargement du collecteur de données à partir du micro-ordinateur sur lequel est

installé le logiciel d’analyse du signal : Le collecteur ainsi préparé va guider

l’opérateur sur le site afin de réaliser dans le bon ordre les mesures constituants

l’itinéraire paramétré.

A la mesure à l’aide du collecteur + capteur qui s’effectue selon une certaine

périodicité fonction :

Du degré d’importance des machines ;

Des objectifs de la surveillance

Exemple : les pompes, compresseurs, moteurs sont suivies sur une base

hebdomadaire.

Au déchargement du collecteur de données dans le micro-ordinateur.

A la visualisation grâce au logiciel :

Des mesures en effectuant les comparaisons avec les valeurs de référence (la

signature) et aussi d’établir :

59

o Un seuil d’alerte au dessus duquel on considère que l’état de la

machine est préoccupant ;

o Un seuil de danger au dessus duquel une panne imminente est probable

Des résultats de mesures utilisés pour le diagnostic des défauts. Ce diagnostic

permet de statuer sur l’état de la machine et de décider ou non une intervention

sur celle-ci.

Nous pouvons citer deux principaux logiciels d’analyse disponibles :

SENTINEL (BRUEL ET KJAER)

SURVAODIAG (STEEL DIAGNOSTIC)

60

DEUXIEME PARTIE LA DETECTION DES

DEFAUTS

61

CHAPITRE 3 : LES METHODES DE DETECTION DES

DEFAUTS

3.1. Introduction

Le but de ce chapitre est de présenter les principaux procédés utilisées dans la

détection des défauts par l’analyse vibratoire des machines tournantes il s’agit successivement

des procédés de surveillance et de diagnostic.

En effet, le fonctionnement des machines engendre des efforts qui seront souvent la

cause des défaillances ultérieures (efforts tournants, turbulence, choc, instabilité). Ces efforts

seront à leur tour les causes de vibrations qui vont endommager les structures et les

composants des machines.

L’analyse de ces vibrations va permettre d’identifier les efforts dès qu’ils apparaissent,

avant qu’ils n’aient causés de dommage irréversible. Elle permettra après analyse d’en

déduire l’origine et d’estimer les risques de défaillances.

Analyse vibratoire

Suivre la santé des machines tournantes en

fonctionnement

Surveillance

Mesures comparatives

Evolutions d’indicateurs

Notions de « signature »

Outils :

Niveaux globaux

Spectres PBC

Spectres RC

Diagnostic

Analyse approfondie

Fréquences de défauts

Forme du signal

Outils :

Spectres RC/ZOOM

Spectres enveloppes

Cepstres

62

3.2. La surveillance

3.2.1. But

La surveillance permet de suivre l’évolution d’une machine par comparaison des

relevés successifs de ses vibrations. Une tendance à la hausse de certains indicateurs par

rapport à des valeurs de référence constituant la signature alerte le technicien sur un

dysfonctionnement probable [6].

Il faut noter que la surveillance n’agit pas sur la cause des incidents, mais elle permet par une

détection précoce d’en minimiser les conséquences.

3.2.2. Les outils de surveillance

3.2.2.1. Niveaux globaux (NG)

La méthode de niveau global consiste à apprécier le niveau vibratoire de la machine en

mesurant la valeur de ces vibrations et de la comparer aux seuils de jugement préconisées par

les normes.

A. Indicateurs basses fréquences [6]

Déplacement crête-crête entre 10 et 1000Hz : Dcc [10-1000Hz](en µm)

C’est un indicateur préconisé par l’API (American petroleum institute)

Le niveau maximal acceptable est donné quelle que soit la machine, par la formule suivante :

Dcc max = 25.4 N

12000

Avec N vitesse de rotation (tr/min)

Dcc déplacement crête-crête (µm)

Vitesse efficace entre 10 et 1000Hz : V eff [10-1000Hz] (en mm/s)

C’est un indicateur pris comme référence dans la norme ISO 10816.

V eff = T

0

dt).t²(V.T

1

Avec T période du phénomène

Le niveau acceptable de vibration est donné selon le type de machine en se referant au

tableau2 donnant l’amplitude des vibrations selon ISO 10816 et à l’abaque représentant le

schéma d’appréciation de la sévérité vibratoire.

63

Tableau- amplitude des vibrations selon norme ISO 10816

V eff

(mm/s)

Types de machines

15< P < 300 KW (1)

160< H <315 mm (2)

0.3 < P < 50 MW (1)

H > 315 mm (2)

Pompes

P > 15 KW

Motopompes

P > 15 KW

Support rigide souple rigide souple rigide souple rigide Souple

0.0 à 1.4 A A A A A A A A

1.4 à 2.3 B A A A A A B A

2.3 à 2.8 B B B A A A B B

2.8 à 3.5 C B B A B A C B

3.5 à 4.5 C B B B B B C B

4.5 à 7.1 D C C B C B D C

7.1 à 11.0 D D D C D C D D

11.0 à ∞ D D D D D D D D

(1) P Puissance des machines industrielles autres que les pompes ou motopompes

(2) H Hauteur d’arbre des moteurs électriques

Tableau 2

o A bon

o B acceptable pour un service de longue durée sans restriction

o C à peine tolérable pour un fonctionnement de courte durée

o D vibrations suffisamment importantes pour endommager la machine à court

terme

Support souple : la fréquence naturelle fondamentale du système machine/support est

inférieure à sa fréquence d’excitation principale.

Support rigide : la fréquence naturelle fondamentale du système machine/support est

supérieure à sa fréquence d’excitation principale.

64

Figure 41 Schéma d’appréciation de la sévérité [6]

B. Indicateurs hautes fréquences [6]

Accélération efficace entre 1 et 10 KHz : Acc eff [1000-10000 Hz) (en g ou mg)

C’est un indicateur révélateur des phénomènes dits « hautes fréquences » tels que les

défauts de roulement, de denture…

A effcc = dt).t²(A.T

1T

0

cc

Le niveau acceptable de vibration est donné selon le type de machine en se referant au tableau

donnant l’amplitude des vibrations selon ISO10816 et à l’abaque représentant le schéma

d’appréciation de la sévérité vibratoire.

C. Indicateurs spécifiques aux roulements

Un roulement neuf et bien lubrifié n’émet, en théorie, aucun signal. Lorsqu’il se

dégrade, cela commence très souvent par un trou (dit trou de pitting) à la surface de la piste

interne. Le passage des billes sur cette irrégularité provoque un choc de faible amplitude à la

fréquence f .int . En fin de vie, les trous de pitting se sont développés partout sur les pistes de

roulement (figure 42) [5].

65

Figure 42 Evolution du niveau global en fonction de l’état du roulement

66

Facteur de crête entre 1 et 10 KHz : FC [1000-10000Hz] (sans unité) [6]

FC = eff

crete

Acc

Acc

Il faut analyser son évolution en fonction du temps (figure 43):

o si FC augmente, la situation n’est pas alarmante

o si FC diminue, le roulement est en fin de vie

Figure 43 Evolution du facteur de crête FC en fonction du temps

Facteur K entre 1 et 10 KHz : K [1000-10000Hz]( en g² ou mg²) [6]

K = Acc creteAcc eff

Le facteur K est plus sûr pour effectuer une analyse ponctuelle (analyse « spot ») des

roulements.

Sa valeur est directement liée à l’état du ou des roulements.

C’est ainsi qu on a (figure 44):

o si K< 0.8 g² roulement en bon état

o si K> 8 g² roulement dégradé

Figure 44 Variation du facteur K en fonction du temps

De ce qui précède, on constate que la surveillance par niveaux globaux bien que

permettant de détecter un fonctionnement anormal et de déclencher un arrêt avant la panne

67

des installations ne peut convenir que dans le cadre d’une politique de sécurité. En aucun cas,

on ne pourra identifier la cause de ce fonctionnement anormal avec un tel outil.

3.2.2.2. Spectre PBC (pourcentage de bande constant)

Le spectre PBC (figure 45) se présente sous forme de « bandes » juxtaposées selon

une échelle logarithmique en abscisse (accélération) et en ordonnée (fréquence) [6].

Le rapport « largeur de bande/valeur de fréquence centrale » reste constant. Il est

normalement égal à 6.23%

Toutefois, une largeur de bande relative de 6% apporte une solution optimale à tous les

problèmes courants sur les machines simples [6]. C’est ainsi que par exemple la bande centrée

sur 25.90 Hz a une largeur de :

(6/100) 25.90 = 1.55Hz

La surveillance des installations s’effectue alors par comparaison des spectres PBC de

référence, alerte et danger dont les niveaux sont définis comme suit :

o Le niveau de référence : il représente la signature de la machine. Cette signature est

établie lors des premières campagnes de mesures.

o Le niveau d’alerte : il est déduis du niveau de référence de la façon suivante :

Alerte = référence + X dB

o Le niveau de danger : il est déduis du niveau de référence de la façon suivante :

Danger = référence + Y dB

X et Y étant définies par le logiciel utilisé. Il existe des « standards » tels que X= 6dB et Y=

20dB

Figure 45 Exemple de spectre PBC

68

De ce qui précède, on constate que la technique de surveillance des installations par

comparaison de spectres PBC est une technique fiable et rapide. Toutefois elle présente une

faiblesse en fournissant rarement des informations sur l’origine des évolutions.

3.2.2.3. Synthèse

Indicateurs de surveillance

Indicateurs Phénomènes

surveillés

Observations

Dcc [10-1000 Hz] Basses fréquences API

V eff [10-1000Hz] Basses fréquences NORME ISO 10816

Acc eff [1000-

10000Hz]

Hautes fréquences Indicateur général

FC [1000-

100000Hz]

Roulements Indicateur stable

Analyse « spot »impossible

K [1000-10000Hz] Roulements Indicateur instable

Analyse « spot »

PBC [10-10000Hz] Tout phénomène Bon compromis entre simplicité et exhaustivité de

l’information

69

3.3. Le diagnostic

3.3.1. But

Le diagnostic permet de designer l’élément de la machine défectueux suite à une évolution

anormale constatée lors de la surveillance [6].

Il n’est réalisé que lorsque la surveillance a permis de détecter une anomalie ou une évolution

dangereuse du signal vibratoire.

3.3.2. Les outils de diagnostic

3.3.2.1. Spectre RC (résolution constante) ou FFT (fast Fourier transform) et le Zoom

C’est une représentation de l’amplitude vibratoire (en accélération) sur un axe linéaire

des fréquences. Le spectre obtenu sera une courbe passant par une multitude de points

régulièrement espacés en fréquence [6].

La figure 46 est un exemple de spectre RC d’un moteur actionnant une pompe. Ce moteur

tourne à 1492 tr / min soit 1492/60 = 24.87 Hz. Le passage d’aubes sur cette pompe est visible

à 7 fois la fréquence de rotation soit 724.87 =174.07 Hz. On distingue donc 2 pics, l’un à

24.87 Hz et l’autre à 174.07 Hz.

Figure 46 Exemple de spectre RC (0-500 Hz) [6]

Avant de procéder aux mesures sur site, il importe de designer la bande de fréquence, c’est

ainsi qu’on distingue :

70

o Les spectres BF (basses fréquences [0-50 Hz] ;

o Les spectres MF (moyennes fréquences [0-500 Hz] ;

o Les spectres HF (hautes fréquences [0-10000] ;

o Le zoom haute résolution [f1-f2], f1 et f2 définissent la gamme de fréquence analysée.

Pour la définition de l’image, on exprime le pas par :

Pas = Δf / 400

La définition de l’image sera d’autant meilleure que la bande de fréquence analysée sera

étroite :

o Un spectre BF [0-50Hz] a un pas de 50/400 =0.125Hz

o Un zoom [152-158] a un pas de 6/400 = 0.015Hz

o Un spectre HF [0-10000 Hz] a un pas de 10000/400 =25 Hz

De ce qui précède, on procède aux choix de bande de fréquence en fonction de défauts comme

suit [6] :

A. Le spectre BF

C’est un outil pour le diagnostic courant des défauts de grande énergie (basses

fréquences) tels que balourd, le défaut d’alignement, les jeux excessifs...

B. Le zoom

C’est un outil qui permet de repérer les défauts d’énergie beaucoup plus faible comme les

défauts de denture d’engrenages (moyennes et haute fréquences).

C. Le spectre HF

C’est un outil de surveillance sur lequel on pourra suivre l’évolution du niveau

vibratoire de la machine. Si un phénomène anormal apparaît, on pourra distinguer s’il s’agit

d’un problème de roulement (hautes fréquences), d’engrènement (fréquences caractéristiques

prédéfinies)…Son utilisation est comparable à celle d’un spectre PBC.

Il faut noter que le spectre RC (ou le spectre FFT) est très sensible aux variations de vitesse de

rotation, par conséquent, il faut veiller à maintenir celle-ci constante entre 2 campagnes de

mesure pour ne pas déclencher des alarmes intempestives.

3.3.2.2. Cepstre

C’est la représentation de la transformée de Fourier du spectre. L’image obtenue est

obtenue une courbe fonction du temps (quéfrence) mesuré en secondes.

C’est un outil de diagnostic, utilisé pour distinguer des défauts qui donnent des images

spectrales complexes dues à plusieurs modulations d’amplitudes concomitantes (figure 47).

71

Les engrenages peuvent nécessiter ce type d’analyse. En effet la fréquence d’engrènement est

souvent modulée par les fréquences de rotation des roues menantes et menées.

A l’aide du spectre, on peut ainsi séparer et identifier sur une seule image toutes les

fréquences de modulation (fréquence de rotation des arbres d’entrée, intermédiaire et de sortie

dans un réducteur). La figure 48 illustre l’utilisation d’un cepstre pour la surveillance d’un

engrenage [6].

Figure 47 Cepstre

72

Figure 48 Utilisation du cepstre pour la surveillance d’un engrenage [6]

3.3.2.3. Spectre enveloppe

C’est une technique utilisée pour la détection des défauts se manifestant dans les

hautes fréquences. Ceux-ci étant de faible énergie (petits chocs qui excitent la structure de la

machine), ils n’émergent en général pas de bruit de fond sur un spectre RC dans les hautes

fréquences. La figure 49 en illustre l’utilisation.

Pour être utilisé au mieux, un spectre enveloppe (SE) doit se paramétrer de façon précise sur

deux gammes de fréquences différentes [6]:

A. Gamme HF

C’est la gamme de fréquences excitée par les défauts sur laquelle réagit la structure. Elle

est généralement comprise entre 1 et 10 KHz

B. Gamme de fréquences de défauts « excitateurs »

Ces défauts sont ceux des roulements. Le choix de la gamme de fréquence s’effectue en

fonction du type de roulement et de la vitesse de rotation de l’arbre qui permettent de

déterminer toutes les fréquences caractéristiques possibles pour un roulement que nous

évoquerons dans la suite.

73

Figure 49 Exemple d’utilisation d’un spectre enveloppe [6]

3.3.2.4. Synthèse

Outils de diagnostic

Outil Phénomènes

surveillés

Observations

Spectre RC (ou

FFT)

Indicateur général Nombreuse application en fonction de la bande de

fréquence choisie

Zoom Engrènements Précision au diagnostic

Spectre

enveloppe

Roulements Précision du diagnostic mais paramétrage délicat

(deux gammes de fréquences)

74

CHAPITRE 4 : LES DEFAUTS ET LEURS

MANIFESTATIONS VIBRATOIRES

4.1.Introduction

Il n y’a pas de maintenance prédictive sans un diagnostic minimum des défauts et leur

gravité. C’est ce qui justifie la première démarche d’une action de surveillance qui est de se

demander quels types des défauts sont susceptibles de se rencontrer sur la machine à

surveiller. La connaissance de ces défauts va permettre d’établir la (les) fréquence(s)

caractéristique(s) de leurs apparitions.

Dans ce chapitre, d’abord nous présenterons les principaux défauts observés sur les

machines tournantes, leurs manifestations et leurs origines. Ensuite le principe

d’établissement des niveaux d’alarme et de pré alarme sur les machines sont décrites. Ceux-ci

peuvent constituer un premier guide dans une action de maintenance.

4.2. Principaux défauts

4.2.1. Balourd (ou défaut d’équilibrage)

A. Manifestations

Le balourd se traduit sur l’image vibratoire par [6]:

o Une augmentation du niveau global choisi en basses fréquences :

Soit Dcc [10-1000 Hz]

Soit V eff [10-1000Hz]

(Outils de surveillance).

o Une nette augmentation de l’amplitude de la fréquence fondamentale (fréquence de

rotation, fr) sur un spectre RC :

fr = N/60 (outil de diagnostic)

avec N vitesse de rotation (tr/min)

Ce défaut n’est pas directionnel : on recueille la même image dans toutes les directions

radiales (verticale, horizontale ou oblique).

La figure 50 illustre la manifestation d’un défaut de balourd pour une machine

tournant à 975 tours/minute:

75

Le spectre bleu est relatif à la machine en bon état de fonctionnement (amplitude

de la fréquence fondamentale 1.323 mg pour 16.25 Hz).

Le spectre rouge est relatif à la machine en fonctionnement dégradé (défaut

d’équilibrage : amplitude de la fréquence fondamentale 14.199 mg pour 16.25

Hz).

Figure 50 Mise en évidence d’un défaut de balourd

B. Origine

Elle peut être :

o Mécanique : dégradation des pales ou aubages (dépôt d’impuretés…)

o Thermique : modification de la géométrie des parties tournantes en fonction de la

température.

Dans la plupart des cas on peut y remédier par un nettoyage ou si nécessaire, un équilibrage.

4.2.2. Désalignement (ou mauvais alignement)

L’arbre moteur et l’arbre récepteur ne sont pas parfaitement alignés.

A. Manifestations.

Le désalignement se traduit sur l’image vibratoire par [6]:

o Une augmentation du niveau global choisi en basses fréquences :

Soit Dcc [10-1000 Hz]

Soit V eff [10-1000 Hz]

o Une augmentation des proches harmoniques de fr. Le plus souvent l’harmonique de

rang 2 tend à s’élever au delà de la fréquence fondamentale. Parfois le phénomène se

transmet aux 3eet 4

e harmoniques.

76

Ce défaut est directionnel. On ne recueille pas le même signal sur les différentes directions

radiales. Sa direction préférentielle est la direction axiale.

La figure 51 illustre la manifestation d’un défaut de désalignement.

Figure 51 Mise en évidence d’un défaut de désalignement

B. Origines

Elle peut être :

o Mécanique : desserrage des pieds de fixation d’une ou des machines ;

o Thermique : excroissance thermique des pieds en fonctionnement.

Dans la plupart des cas on peut y remédier par un lignage.

4.2.3. Frottement, desserrage, fissuration et jeu.

A. Manifestations

Ces défauts se traduisent sur l’image vibratoire par [6]:

o Une augmentation de la fréquence fondamentale fr et ses harmoniques. Contrairement

au défaut d’alignement, les harmoniques peuvent ressortir sur une gamme très étendue

de fréquence et pas seulement jusqu’au 4eordre. Il peut aussi parfois faire apparaître la

fréquence ½ fr et ses harmoniques à un niveau toutefois moindre que les harmoniques

de la fréquence fondamentale.

Ce genre de défaut est, en général, directionnel (desserrage selon un axe, fissuration

beaucoup plus apparente dans la direction de la charge que dans les autres directions…)

77

La figure 52 illustre la manifestation de jeux importants ou fissuration.

Figure 52 Mise en évidence d’un défaut de jeu ou de fissuration

B. Origines

Elles peuvent être très diverses ainsi que les remèdes ; s’il s’agit d’un défaut de serrage, il

est très facile d’y remédier. Une fissuration sur un arbre de turbine demandera une

intervention beaucoup plus lourde.

4.2.4. Défauts de courroies

A. Manifestations

o Pour une mesure effectuée sur le palier de la roue 1 :

Pics visibles à f 1c et 2 f 1c sur un spectre RC.

o Pour une mesure effectuée sur le palier de la roue 2 :

Pics visibles à f 2c et 2 f 2c sur un spectre RC.

f 1c et f 2c désignant les fréquences caractéristiques d’un défaut de courroie (figure 53) [6].

Ce défaut est directionnel. Sa direction privilégiée est celle de la tension des courroies.

78

Figure 53 Fréquences caractéristiques d’un défaut de courroie

B. Origines

Ce peut être la conséquence d’une mauvaise pose, d’une usure ou d’un défaut

d’alignement entre les 2 poulies.

4.2.5. Défauts de denture d’engrenages

Un arbre tournant à la fréquence fr sur lequel est monté un pignon ou une roue

comptant z dents sera soumis à z chocs par tour. La fréquence caractéristique de

l’engrènement fe sera donc [6]:

fe = zfr

A. Origine et manifestation

Si cet arbre ou le pignon présente un défaut d’excentricité, ou si une dent du pignon

présente un défaut localisé, il va apparaître une modulation d’amplitude du signal par la

fréquence de rotation fr. Cela se traduira, sur le spectre, par un peigne de raies centré sur la

fréquence d’engrènement fe et de pas fr. ce peigne n’est visible que sur un zoom centré lui

aussi sur la fréquence d’engrènement fe.

Si une même machine est le siège de plusieurs engrènements, les images

caractéristiques de chacun peuvent se superposer de manière à ne plus être reconnaissables.

Pou dissocier les différents phénomènes, on recourt au cepstre. Il fait apparaître un pic

caractéristique pour chaque fréquence de modulation. Cela permet de séparer les phénomènes

de chaque ligne d’arbre.

B. Gravité des défauts

On retiendra deux règles toujours vérifiées [6]:

o Si les amplitudes du peigne de raies ne dépassent pas celle de la fréquence centrale

(fe), l’engrènement peut être considère comme en bon état (figure 54a) ;

79

o Un zoom présentant une image dissymétrique des modulations autour de la fréquence

centrale est caractéristique d’un engrènement dégradé (figure 54b).

Figure 54 Mise en évidence d’un défaut de denture d’engrenage

4.2.6. Passages d’aubes

A. Manifestations

Le passage des aubes devant le bec de la volute d’une pompe provoque un pic à la

fréquence f aubes [6]:

f aubes = n.fr

n nombre d’aubes.

80

Ce défaut n’est pas directionnel, il se repère aussi bien en radial qu’en axial.

B. origine

Elle peut être :

o Mécanique : mauvais calage axial de l’impulseur ou jeu de bec de volute insuffisant ;

o Hydraulique : débit trop bas ;

o Encrassement des aubes qui peut aussi provoquer du balourd ;

4.2.7. Cavitation

Le phénomène de cavitation se traduit au niveau vibratoire, par une augmentation

général du bruit de fond. Il n’y’ a pas de raie caractéristique. Toutes les fréquences sont

excitées de façon aléatoire.

4.2.8. Défauts électrique

A. Manifestations

Plusieurs types d’images caractéristiques peuvent témoigner d’un défaut d’ordre

électromagnétique dans un moteur [6]:

o Un pic important à deux fois la fréquence du courant d’alimentation (100 Hz). Afin de

bien l’identifier il est parfois nécessaire de faire un zoom sur cette fréquence pour la

différencier du 2e ou 4

e harmonique de la fréquence fondamentale (figure 55a).

o Une modulation de la fréquence de rotation(fr) par 2P.fg

, P et fg

étant

respectivement le nombre de paire(s) de pôles et la fréquence de glissement(fg

) du

moteur (tableau 3).

fg

= N

NNchamp

Avec N champ vitesse du champ tournant du moteur ;

Nvitesse de rotation réelle de son arbre ;

o Un pic à la fréquence d’encoche (f enc ) éventuellement modulée par 2 fois la

fréquence du courant d’alimentation (100Hz) (figure 55b):

f enc = n enc fr

n enc nombre d’encoches du moteur surveillé

81

Nombre de paires de pôles (moteurs asynchrones)

N champ 500 750 1000 1500 3000

P 6 4 3 2 1

Tableau 3

Figure 55 Mise en évidence de défauts électriques

B. Origines

Elles peuvent être multiples :

o Barre de rotor cassée ;

o Entrefer inégal (excentricité statique ou dynamique) ;

82

o Problèmes statoriques (fer qui bouge) ;

o Déséquilibre des phases ;

o Défauts géométriques du rotor qui peut aussi engendre du balourd.

4.2.9. Roulements

A. Manifestations

Un défaut de roulement se traduit sur une image vibratoire par une nette augmentation

du niveau de fréquences supérieures à 1 KHz [6]:

o L’ensemble des fréquences supérieures à 1 KHz augmente sur un spectre PBC ou un

spectre RC HF ;

o Le facteur K augmente ;

o Le facteur de crête FC diminue ;

o Le niveau global Acc eff [1000-10000] augmente.

Les fréquences de défauts de roulement de la machine surveillée se déterminent à l’aide

des formules suivantes [17] [6]:

o Un défaut sur la piste externe se repère sur un spectre « enveloppe » à :

f ext . = )cos.1.(fr.2

n

moyen

bille

o Un défaut sur la piste interne se repère sur un spectre « enveloppe » à :

f int . = )cos.1.(fr.2

n

moyen

bille

o Un défaut sur la bille, un rouleau ou une aiguille (élément roulant) se repère sur un

spectre « enveloppe » à :

f bille = )²]cos.(1.[fr.moyen

bille

bille

moyen

o Un défaut sur la cage se repère sur un spectre « enveloppe » : à :

f cage = )1.(fr.2

1

moyen

bille

Avec n nombre d’éléments roulants (billes, rouleaux, aiguilles),

fr fréquence de rotation de l’arbre,

bille Diamètre des éléments roulants,

moyen Diamètre moyen d’évolution des éléments roulants,

Angle de contact (figure 56)

83

Figure 56 Caractéristiques d’un roulement

A. Origines

Ce peut être :

o Un écaillage de la piste interne (sur l’arbre) ;

o Un écaillage de la piste externe (sur l’alésage)

o Un défaut localisé sur un élément roulant (billes ou rouleaux)

Pour statuer sur un défaut de roulement, les étapes suivantes sont conseillées [6]:

o Premier temps : détection de la présence du défaut sur un indicateur tel qu’un PBC ou

un spectre RC HF (figure 57b) ;

o Deuxième temps : paramétrer une analyse d’enveloppe en fonction :

Des fréquences dont le niveau a augmenté. On parle de «gamme fréquentielle

de filtre » : c’est la gamme HF

Des fréquences caractéristiques du (ou des) roulement(s) suspecté(s). On

parle de « gamme fréquentielle d’analyse » : c’est une gamme BF ou MF

o Troisième temps : analyse du spectre enveloppe obtenu (figure 57c).

84

Figure 5 Mise en évidence d’un défaut de roulement

4.2.10. Fréquences propres mal placées

Ce défaut est d’un genre différent. La vibration observée est le produit de la force

d’excitation par la fonction de transfert de la structure. Elle peut être importante parce qu’elle

est amplifiée. C’est le cas lorsque les fréquences propres des machines coïncident avec les

fréquences des efforts (fréquence de rotation et ses harmoniques etc.). Cette vibration forcée

induit une instabilité du système. On dit qu’il y’a résonance du système vibrant [16].

Manifestations [7]

o variabilité du comportement :

Si la machine a un comportement vibratoire qui varie beaucoup d’un jour à

l’autre, ou si elle est sensible à la modification de ses conditions de

fonctionnement ;

Si dès qu’on la démonte, elle se met à vibrer ;

85

Si on doit souvent la rééquilibrer.

o Anomalies de déformées :

Si la déformées de la machine est assez dissymétrique ou si l’on peut y observer des

singularités. Exemple : si les vibrations observées sont deux à trois fois plus forte dans une

direction que dans une autre sans que rien ne le justifie (machine symétrique), ou, si l’on

observe qu’un point, ou une zone vibre de façon excessive alors que le reste de la machine se

comporte normalement.

o Sensibilité excessive au balourd

4.3. Etablissement des niveaux d’alarme dans le domaine des fréquences

Dans les sections précédentes, certaines figures présentent des niveaux d’alarme et de pré

alarme sur base desquels on se réfère pour statuer sur l’état de la machine, le franchissement

de ceux-ci indiquant la présence d’un ou de plusieurs défauts probables. Dans cette section,

nous étudierons le principe d’établissement de niveau d’alarme et de pré alarme que nous

illustrerons par un exemple.

En effet, plutôt que de définir des niveaux d’alarme à chaque fréquence, on regroupe les

fréquences en 6 bandes pour simplifier la gestion et l’analyse des données [18]. Pour faciliter

le diagnostic des défauts, on définit chaque bande de fréquence en fonction des défauts

attendus. On définit ensuite des niveaux d’alarme différents pour chaque bande comme un

pourcentage du niveau global choisi d’après les tables (ANNEXES H). Ce pourcentage est

pondéré selon la probabilité d’occurrence de la fréquence.

Les bandes doivent être définies différemment si on analyse :

o Un arbre sur roulement

o Un arbre sur palier lisse

o Une boite d’engrenages

o Un moteur

o Une machine à pales sur roulement

o Une machine à pales sur palier lisse

Pour chaque configuration, on doit établir :

o La fréquence maximale d’analyse

o Le niveau d’alarme global NAG

o les bandes de fréquence

86

o le pourcentage de NAG par bandes

NAG =

6

1i

2

iAl.2

1

Al i = niveau d’alarme pour une bande i

Ainsi, le principe est de choisir la largeur de chaque bande de fréquence en fonction

des fréquence de défauts attendues. L’amplitude du niveau d’alarme est imposée en fonction

de l’amplitude de vibration usuellement présente dans le signal, en étant moins sévère lorsque

la probabilité d’occurrence du défaut est forte et étant de plus en plus sévère lorsque la

probabilité d’occurrence du défaut est indésirable.

Ces niveaux d’alarmes (gabarits spectraux) se présentent comme suit [18]:

Figure 58 Rotor monté sur roulements

87

Figure 59 Rotor monté sur palier lisse

Figure 60 Engrenages

88

Figure 61 : Moteur coté opposé à la charge

Figure 62 : Moteur coté charge

89

Figure 63 Machine centrifuge montée sur roulements

Figure 64 : Machines centrifuges montés sur paliers lisses

Exemple d’établissement des niveaux d’alarme :

On considère un moteur tournant à 1780 tours par minute qui entraîne une pompe horizontale

à 6 aubes. Tous les paliers sont montés sur roulements. Le problème consiste à déterminer les

niveaux d’alarme à prescrire à chaque point de mesure décrit à la figure 65.

90

Figure 65

1V, 1H, 2A, 2H, 3A, 4H représentent des points de mesure sur lesquels sont fixés les capteurs

de vibration. Le tracé des niveaux d’alarme s’effectuera pour chacun des points de mesure :

A. gabarit d’alarme des points 1V et 2A

Ces points appartiennent au moteur. Selon les hypothèses fixées, ce cas se reporte au

rotor monté sur roulement de la figure 58.

En se reportant à l’ANNEXE H donnant les niveaux d’alarme et de pré alarme en fonction du

type de machine CANADA : CDA-MS-NVSH nous pourrons lire :

o Le niveau de pré alarme3.2 mm/s

o Le niveau d’alarme 5.6 mm/s

Qui correspondent à un moteur à commande directe comme c’est le cas.

La figure 58 représente en abscisse le % NAG et en ordonnée les ordres de grandeurs de

fréquence dont les différentes valeurs sont successivement :

o % NAG (valeurs approximatives)

105correspondant à la fréquence de balourd

60correspondant à la fréquence de serrage ou de lignage

50correspondant à la fréquence de lignage

35correspondant aux fréquences de roulement

30correspondant à la fréquence d’autres défauts harmoniques de roulements,

résonances

o Les ordres de grandeur de fréquence (valeurs approximatives)

1.2 fréquence de balourd

2.2 fréquence de serrage ou de lignage

3.2 fréquence de lignage

12.2 fréquences de roulement

20.2 fréquence d’autres défauts harmoniques de roulements, résonances

91

Donc la figure 58 est une représentation à l’échelle du gabarit d’alarme des points 1V

et 2A. Les niveaux d’alarme et de pré alarme correspondant au cas de l’exemple présenté

s’obtiennent en faisant correspondre à la valeur maximale de % NAG successivement les

valeurs de 5.6 mm/s et de 3.2 mm/s lues dans le tableau (ANNEXE H) et en déduisant les

autres niveaux comme suit :

% NAG Alarme d’urgence (mm/s) Pré alarme (mm/s)

105 5.6 3.2

60 2.36.5

105

60 829.12.3

105

60

50 667.26.5

105

50 524.12.3

105

50

35 867.16.5

105

35 067.12.3

105

35

30 6.16.5

105

30 914.02.3

105

30

25 333.16.5

105

25 762.02.3

105

25

En ce qui concerne les fréquences, on calcule la fréquence de rotation correspondant

au défaut de balourd comme suit :

fr = N/60 = 1780/60 30 Hz

Et les fréquences correspondantes du gabarit d’alarme et de pré alarme s’obtiennent en

multipliant les ordres de grandeurs de fréquence lus par la fréquence fr comme suit :

1.230 = 36 Hz

2.230 = 66 Hz

3.230 = 96 Hz

12.230 = 366 Hz

20.230 = 606 Hz

De ce qui précède, on établit le gabarit suivant (figure 66) :

92

Figure 66 Gabarit des points 1V et 2A

B. Gabarit d’alarme du point 2H

Ce point appartient au moteur. Selon les hypothèses fixées, ce cas se reporte au moteur

coté charge de la figure 62.

En se reportant comme précédemment au tableau (ANNEXE H) donnant les niveaux

d’alarme et de pré alarme, on établit :

o Le niveau de pré alarme3.2 mm/s

o Le niveau d’alarme 5.6 mm/s

Les valeurs approximatives de % NAG étant lues sur la figure 62, les niveaux d’alarme et

de pré alarme s’obtiennent comme suit :

% NAG Alarme d’urgence (mm/s) Pré alarme (mm/s)

100 5.6 3.2

60 36.36.5

100

60 92.12.3

100

60

45 52.26.5

100

45 44.12.3

100

45

50 8.26.5

100

50 6.12.3

100

50

30 68.16.5

100

30 96.02.3

100

30

93

De ce qui précède, on établit le gabarit suivant :

Figure 67 Gabarit du point 2H

C. Gabarit d’alarme des points 3A et 4H

Ces points appartiennent à la pompe. En fonction des hypothèses, ce cas se reporte aux

machines centrifuges montées sur roulements de la figure 63

le niveau de pré alarme3.2 mm/s

le niveau d’alarme5.6 mm/s

En se reportant à la figure 63, on lit les valeurs approximatives de % NAG et les ordres de

grandeur de fréquence à partir desquels on établit les niveaux d’alarme et de pré alarme

comme suit :

94

% NAG Alarme d’urgence (mm/s) Pré alarme (mm/s)

100 5.6 3.2

55 08.36.5

100

55 76.12.3

100

55

35 96.16.5

100

35 12.12.3

100

35

65 64.36.5

100

65 08.22.3

100

65

35 96.16.5

100

35 12.12.3

100

35

20. 12.16.5

100

20 64.02.3

100

20

Les fréquences correspondantes du gabarit d’alarme et de pré alarme s’obtiennent en

multipliant les ordres de grandeurs de fréquence lus par fr comme suit :

230 = 60 Hz

2.530 = 75 Hz

630 = 180 Hz

930 = 270 Hz

2130 = 630 Hz

De ce qui précède, on établit le gabarit suivant (figure 68) :

Figure 68 Gabarit des points 3A et 4H

95

TROISIEME PARTIE SIMULATION SUR

MATLAB

96

CHAPITRE 5 : PREDICTION DE L’AMPLITUDE

VIBRATOIRE A L’AIDE DU LOGICIEL MATLAB

5.1. Introduction

Dans les précédents chapitres, nous avons évoqué l’intérêt que présente l’analyse

vibratoire des machines dans la détection des défauts. Il consiste essentiellement à en faire la

classification c’est à dire en identifier les types, les localiser, évaluer leurs importances et

identifier leurs causes.

Dans le cadre de la maintenance prédictive, en plus de ce qui précède, l’apport de la

dimension temps est mis en évidence en offrant comme avantage de prévoir le moment des

interventions de maintenance. Ceux-ci seront justifiés et surtout planifiés.

Le but de cette section est de décrire à l’aide du logiciel MATLAB de quelle manière

le diagnostic prédictif peut être réalisé. On peut ainsi préjuger du temps dont on dispose pour

laisser la machine fonctionner sans risque.

MATLAB est un logiciel de calcul numérique et symbolique. La majorité de ces

instructions (fonctions) est basée sur un calcul matriciel simplifié. Grâce à ces fonctions

spécialisées, MATLAB est considéré comme un langage de programmation adapté pour les

divers problèmes d’ingénierie. Il existe 2 modes de fonctionnement :

Mode interactif : MATLAB est un interpréteur. Les instructions sont interprétées et

exécutées ligne par ligne. MATLAB exécute les instructions au fur et à mesure qu’elles sont

introduites par l’usager.

Mode exécutif : Dans un fichier M, l’exécution se fait ligne par ligne.

5.2. Programme MATLAB de prédiction

Pour évaluer l’amplitude des vibrations, on va recourir aux notions mathématiques

d’extrapolation. En effet, l’extrapolation polynomiale sert à remplacer une fonction f, qui est

soit inconnue, soit trop compliquée, par une fonction plus simple, en l’occurrence un

polynôme P. On dit que l’on approxime f par le polynôme d’extrapolation P.

MATLAB offre l’avantage de donner la possibilité de varier les paramètres et apprécier les

résultats. Le principe mathématique demeure le même.

97

Pour illustrer ce principe, ci-après sont présentés quelques amplitudes vibratoires mesurées

sur un moteur à commande directe selon une périodicité de 2 semaines.

Périodes de mesure

(semaines)

Amplitudes

vibratoires (mm/s)

0 (mesure initiale) 1.33

2 1.62

4 1.87

6 2.19

8 2.33

10 2.67

12 3.18

14 3.61

16 4.02

18 4.43

20 5

Le mesure initiale repris dans le tableau précédent se réfère au point 3 de la figure 36 qui

correspond à l’instant où le défaut s’annonce. Le problème consiste à déterminer l’amplitude

vibratoire au bout de 22 semaines, en d’autres termes quelle est la prédiction de l’amplitude

vibratoire au bout de 22 semaines.

Le programme MATLAB se présente alors comme suit :

% Intervalle de temps

t=(0:2:20)’;

% Amplitude des vibrations

p=[1.33 1.62 1.87 2.19 2.33 2.67 3.18 3.61 4.02 4.43 5]’ ;

% Diagramme

plot(t,p,’bo’);

axis([0 24 0 6.5]);

title(‘Niveau vibratoire du moteur 0-20’);

ylabel(‘Vitesse (mm/s)’);

xlabel(‘Périodes de mesure (semaines)’);

grid on

98

Figure 69 Niveaux vibratoires du moteur sur une période de 0-20 semaines

Le principe consiste à ajuster les données avec un polynôme en t et l’utiliser pour

l’extrapolation à t = 22 semaines.

Les coefficients de ce polynôme seront obtenu en résolvant le système d’équations linéaires

contenant une matrice de Vandermonde 1111 dont les éléments sont élevés à la puissance

fonction de l’échelle de temps, soit A(i,j) = s(i)^(n-j);

n=length(t);

s=(t-10)/10

A=zeros(n);

A(:,end)=1;

for j=n-1:-1:1,A(:,j)=s.*A(:,j+1);end

Les coefficients c pour le polynôme de degré d qui ajustent les données p seront obtenus en

résolvant le système d’équations linéaire contenant d+1 colonnes de la matrice de

Vandermonde :

A(:,n-d:n)*c ~=p

Le système est résolu à l’aide de l’opérateur backslash (\) de MATLAB auquel nous allons

recourir dans la suite.

0 5 10 15 20 0

1

2

3

4

5

6

Niveau vibratoire du moteur 0-20

Périodes de mesure (semaines)

Vite

sse

(m

m/s

)

(mm

/s)

99

c=A(:,n-3:n)\p

c=

0.0335

0.4158

1.7821

2.7655

De ce qui précède, on peut évaluer le polynôme à tous les instants de 0 à 22 semaines.

v=(0:24);

x=(v-10)/10;

w=(22-10)/10;

y=polyval(c,x);

z=polyval(c,w);

hold on

plot(v,y,’k-‘);

plot(22,z,’ks’);

text(22,z+0.3,num2str(z));

hold off

Figure 70 Amplitude vibratoire du moteur au bout de 22 semaines

Le niveau vibratoire prédis au bout de 22 semaines est de 5.5606 mm/s.

0 5 10 15 20 0

1

2

3

4

5

6

Périodes de mesure (semaines)

Vite

sse

(m

m/s

)

(mm

/s)

5.5606

100

Comparons l’ajustement par le recours à un polynôme de troisième degré décrit

précédemment à celui d’un polynôme de quatrième degré càd d = 4.

c=A(:,n-4:n)\p;

y=polyval(c,x);

z=polyval(c,w);

hold on

plot(22,z,’ks’);

text(22,z-0.3,num2str(z));

hold off

Figure 71 Amplitudes vibratoires au bout de 22 semaines pour différents degrés du

polynôme

On note que le nouveau point extrapolé (5.3697 mm/s) est différent du premier.

Etudions les allures des courbes pour différents degrés du polynôme compris entre 1 et 8.

cla

plot(t,p,’bo’);hold on;axis([0 24 0 6.5]);

colors=hsv(8);labels=(‘données’);

for d=1:8

0 5 10 15 20 0

1

2

3

4

5

6

Périodes de mesure (semaines)

Vite

sse

(m

m/s

)

(mm

/s)

5.5606

5.3697

101

[Q,R]=qr(A(:,n-d:n));

R=R(1:d+1,:);Q=Q(:,1:d+1);

c=R\(Q’*p);

y=polyval(c,x);

z=polyval(c,11);

plot(v,y, ‘color’,colors(d,:));

labels{end+1}=[‘degré= ‘ int2str(d)];

end

legend(labels,2)

grid on

Figure 72 Evolution des courbes de tendances pour différents degrés de polynôme

5.3. Interprétation des résultats

Le choix du degré du polynôme dans le point précédent revêt une grande importance.

De l’examen de la figure 72, on observe que plus le degré du polynôme augmente,

l’extrapolation devient de plus en plus irrégulière (par exemple pour d=8, l’amplitude des

0 5 10 15 20 0

1

2

3

4

5

6

Périodes de mesure (semaines)

Vite

sse

(m

m/s

)

(mm

/s)

Données Degré = 1 Degré = 2 Degré = 3 Degré = 4 Degré = 5 Degré = 6 Degré = 7 Degré = 8

102

vibrations s’annule carrément), ce qui fausse la prédiction de l’amplitude vibratoire. Dans

notre cas, un choix de d=3 offre la meilleure courbe de tendance.

Dans le cadre de la maintenance prédictive, objet de la présente étude, l’examen de

l’Annexe H permet de lire le niveau d’alarme Vrms de 5.6 mm/s pour un moteur à commande

directe. La connaissance de l’amplitude de vibration prédite de 5.5606 mm/s (figure 70)

permet de planifier les travaux de dépannages ou de réparations à la 22 e semaine. La

connaissance de cet échéance permet de prévoir à l’avance un arrêt pour la machine. Les

interventions de maintenance pourront alors s’effectuer. Ce qui limite les pertes de production

si la machine concernée est importante ou vitale.

Ainsi, la détection des défauts et les notions de prédiction offrent comme avantage le

fait que la succession des tâches, ordres, exécutions et retour (feed-back) est clairement

définie dans l’espace et le temps avec l’injection de procédés scientifiques et d’évaluation tant

financière que technique d’une manière systématique et permanente, ce qui accroît le degré

d’efficacité en maintenance.

103

CONCLUSION GENERALE

Nous avons abordé dans cette étude un ensemble des notions qui concernent la

maintenance des équipements industriels. Nous avons voulu présenter la méthode moderne

qui consiste à mesurer l’état d’une machine pendant son fonctionnement et de n’intervenir que

lorsque les paramètres l’indiquent. Les vibrations des machines ont constitué le paramètre sur

lequel nous nous sommes appuyé dans cette étude. En effet, l’amplitude vibratoire des

machines tournantes traduit leurs niveaux de détérioration. La maintenance prédictive des

machines tournantes passe par la surveillance de ces vibrations. Un comportement sain est

synonyme d’un bas niveau des vibrations et de leurs constances dans le temps. Une vibration

excessive signifie :

L’augmentation des charges

La durée de vie des machines réduite

La présence de plus de réparations imprévues

Ces conséquences coûtent de l’argent.

L’analyse vibratoire va permettre non seulement d’économiser de l’argent, mais aussi

de prévenir contre tout problème futur, pour optimiser la production. Pour la détection des

défauts sur une machine tournante, elle s’appuie sur deux procédés : la surveillance et le

diagnostic. Les outils de surveillance limitent leur investigation à la détection des défauts sans

les identifier. Les outils de diagnostic auxquels on recourt lorsque la surveillance a permis de

détecter un défaut, vont permettre de détecter de façon précoce:

D’un désalignement ou d’un déséquilibre sur un arbre de transmission

De l’état des roulements et engrenages

Des défauts de serrage et fissuration

D’un descellement d’une patte de fixation

Des perturbations électromagnétiques sur un moteur

De l’état de pales d’un ventilateur, des aubes d’une pompe

De l’état général du fonctionnement d’une machine par comparaison avec des niveaux

vibratoires admissibles.

Cela est rendu possible par la connaissance des fréquences caractéristiques de l’apparition de

ces défauts sur une image vibratoire. Vu le large panel des machines tournantes qui existent,

104

nous avons présenté en annexes pour différentes configurations les points de mesures, les

défauts et leur caractéristique vibratoire.

Pour illustrer l’intérêt que revêt le recours à des techniques dites « prédictive », nous

avons présenté un programme MATLAB permettant de prédire l’amplitude des vibrations sur

une machine dans l’objectif de définir clairement la succession des tâches, ordres, exécutions

et retour pour accroître le degré d’efficacité en maintenance. En effet pour un responsable en

maintenance, la planification qui découlera de la connaissance de l’état de la machine en se

basant sur la mesure des vibrations prédite lui offre une base de décision solide lui permettant

de juger de l’arrêt ou non de la machine surveillée.

Nous avons établi que cette approche a comme effet immédiat de détecter un défaut de

façon précoce, d’en effectuer la classification et comme effet futur celui de faciliter la

planification et surtout de les justifier en s’appuyant sur des procédures scientifiques qui le

permettent.

Il ressort de cette étude que la maintenance prédictive par le contrôle de vibration sur

les machines, repose sur les 3 aspects suivants :

La détection des défauts par la comparaison des niveaux de vibrations recueillis en

fonction des normes ou des alarmes prédéfinis.

Le diagnostic de ceux-ci par la connaissance des fréquences caractéristiques de leurs

modes d’apparition sur une image vibratoire.

La prédiction des défauts par la connaissance des amplitudes vibratoires futurs pour

planifier les instants des interventions de maintenance.

La pratique de la maintenance prédictive ne concerne pas que le contrôle des

vibrations (paramètre de mesure), elle s’étend aussi au contrôle des huiles, la dissipation

d’énergie par thermométrie, le contrôle des émissions acoustiques, le contrôle ultrasonique,

le contrôle des paramètres du processus (pression, intensité électrique, vitesse,…)etc. Cela

laisse un large champ d’investigation pour toutes recherches futures qui pourraient

complétées celle que nous avons effectuée.

105

BIBLIOGRAPHIE

[1] FRANCIS BOUCLY et ARNOLD OGUS : « Le management de la maintenance »,

Collection AFNOR GESTION, 1987.

[2]GEORGES VENIZELOS: « Vibrations des structures », Collection TECHNOSUP, 2002.

[3]GUILLAUME LALOUX : « Faire évoluer votre maintenance », société Ingexpert.

[4]JACKY DUMAS et BRUNO BENNEVAULT : « Débuter la mesure vibratoire », 01 dB-

Stell (Groupe MVI technologies), 2001.

[5]MARECHAL SIMON : « Etat de l’art-Les roulements à billes », GNU Free

Documentation, 29 mai 2003.

[6]Techniques de l’ingénieur : « Traité de Génie Mécanique » ; B 4308, BM 5130, BM 5145,

BM 5145 doc, BM 5160, BM 5160.

[7]Techniques de l’ingénieur : « Traité Mesures et Contrôle » ; R 6100, R 6100D.

[8]Techniques de l’ingénieur : « Traité sciences fondamentales » ; A 410, A 430.

[9]Techniques de l’ingénieur : « Traité électronique » ; E 3087.

[10]Techniques de l’ingénieur : « Traité l’entreprise industrielle » ; T 4300 , T 4305.

[11]Article paru dans mesures N°725 : « Surveillance des machines : Conjuguez l’émission

acoustique et la Vibration » ; Mai 2000.

[12]PSA PEUGEOT-CITROEN :« Guide d’aide au suivi vibratoire des machines et

installations industrielles » ; Document avec annexes ; GE29-003G ; 1992.

[13]ANTOINE TAHAN et MARC THOMAS : « Cours de Techniques de Maintenance : Les

politiques de Maintenance + ESS (environmental Stress Screening)», MEC 763, Cours 7

2004.

[14]ANTOINE TAHAN et MARC THOMAS : « Cours de Techniques de Maintenance :

L’organisation d’un programme de maintenance prédictive », MEC 763 , Cours 8, 2004.

[15]DJAMELEDDINE FELIACHI et SAID BENSAADA « La Maintenance maintenant » ;

Article.

[16]FRANCOIS NTAMBWE : « Cours d’Equilibrage et Vibrations mécaniques », 2004.

[17]J-M LESCEUX : « Outils Technologiques de la Maintenance Conditionnelle : Analyse

vibratoire » ; Cours ; Médiatrice ; Uhp Nancy 1.

[18]MARC THOMAS : « Vibrations Expérimentales : Les limites d’exposition aux vibrations

des machines et des humains » ; Cours 7 ; juin 2003.

[19]OLIVIER SENECHAL : « Maintenance générale » ; Cours ; Master IPI.

106

ANNEXE A

107

ANNEXE B

108

ANNEXE C

109

ANNEXE D

110

ANNEXE E

111

ANNEXE F

112

ANNEXE G

113

ANNEXE H : Niveaux d’alarme et de pré alarme en fonction du type de machine

Canada : CDA-MS-NVSH [13]

Type de machine Pré alarme

Vrms

(mm/s)

Alarme

d’urgence Vrms

(mm/s)

Ventilateur

À lobes

Entraîné par courroie ou à commande directe

À air forcé ou à air induit

Axial à pales

5.6

4.5

3.2

2.8

10

7.1

5.6

4.5

Compresseur

À piston

Rotatif à vis

Centrifuge (ou avec engrenage intégré axial)

Centrifuge avec engrenage intégré (mesure

radiale)

5.6

4.5

3.2

2.8

10

7.1

5.6

4.5

Moteur/générateur

À entraînement par courroie

À commande directe

5.6

3.2

7.1

5.6

Pompe centrifuge

Avec un arbre vertical de plus de 4m

Avec un arbre vertical compris entre 3 et 4m

Avec un arbre vertical compris entre 2 et 3m

Avec un arbre vertical à 2m ou avec un arbre

horizontal à usage multiple ou pompe

d’alimentation de chaudière

À commande hydraulique

7.1

5.6

4.5

3.2

2.8

11.2

10

7.1

5.6

3.2

Unité de climatisation

Réciproque

Centrifuge

4.5

3.2

7.1

5.6

Boite d’engrenages 1.8 5.6