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joue la carte de la proximité et de l’innovation Le Bas-Rhin LE CONSEILLER GÉNÉRAL MAGAZINE #31

Le conseiller Général

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Le conseiller Général

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Page 1: Le conseiller Général

joue la carte de la proximitéet de l’innovation

Le Bas-Rhin

LE CONSEILLER GÉNÉRAL MAGAZINE

#31

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Page 2: Le conseiller Général

Réforme des collectivités :

revue bimestrielle des acteurs et décideurs de la Démocratie Locale, publiée sous le patronage de l’Union des Conseillers Généraux de France

• Adresse postale : Le Conseiller Général - 41, rue Saint-Sebastien, 75011 Paris • Éditeur délégué : Jean-Pierre KALFON ([email protected]) • Directeur de la publication - Rédacteur en chef : Paul AURELLI ([email protected]) - Rédacteur en chef adjoint : Jérôme ONADO - Conseiller Éditorial : Sophie SCHNEIDER -Conseillers : André CHAMINADE, Docteur en Droit, Romain GRAEFFLY, Avocat au Barreau de Paris, Docteur en Droit et Henri-Louis VEDIE, Professeur Emérite au Groupe HEC • Chargé de l’Infolettre/LCGmag : Daniel LECA • Direction Commerciale-Publicité : 41, rue Saint-Sébastien, 75011 PARIS, Tél. : 01 49 29 11 00, Télécopie : 01 49 29 11 46• Direction artistique - graphisme : Franck Younès - H.Com • Photographies droits réservés : (Couverture : CG67), CG67, CESE, EDF/Frédéric SAUTEREAU, Port Autonome de Strasbourg,Strasbourg-Evénements/Ph. SARNWEISS, Franck JUERY, Pascal BLETRY, Pascal LECOEUR, Terrasource/Andreas SEMMEL, Philippe DUREUIL, REpower… - Impression : LA TOSCANE(06000 Nice) - Dépôt légal à date de parution (n°31) - Copyright et droits réservés • Prix du numéro : 6 u - Hors série et numéros spéciaux : 10 u- Abonnement annuel : 30 u • Distribution postale :La Poste/Toulon (83) - Autorisation AIP 0001070 • Commission paritaire des publications et agences de presse : en cours • ISSN 1249-0512 • Siège national de l’U.C.G.F. : 109, Boulevardd’Haussonville - 54041 NANCY Cedex - Téléphone : 03 83 40 10 78 - Fax 03 83 90 23 41

Paul AURELLISecrétaire général de l’U.C.G.F.

Directeur de la PublicationMembre du CESE

la parole est à vous !

L’U.C.G.F, par la voix de son présidentJacques J.P. MARTIN, a souhaité très tôt participer à la réflexion et s’investir pleinement dans le projet de

réforme des collectivités territorialesengagé par le Gouvernement. Nous avons,par le biais de notre magazine, toujoursdéfendu l’idée même de moderniser etrationaliser le paysage administratif français, tout en restant très attachés àl’action de proximité et la dimensionsociale très forte véhiculées par lesconseillers généraux auprès de nos concitoyens.

Espace de dialogue et d’échanges, cenuméro du Conseiller Général Magazinedonne la parole à toutes celles et ceuxqui, dans le cadre de leur mandat d’élu,sont directement concernés par la réforme actuellement en cours d’élabo-ration. Trois d’entre eux, Gilbert BOUCHET, Maire de Tain-l’Hermitage etConseiller Général de la Drôme, MarcSAINT-DENIS, Conseiller Général deMeurthe-et-Moselle et Jean-Louis SARZIER, Conseiller Général de Savoie,ont ainsi choisi d’exprimer dans nospages leur réflexion d’élu devant le projetde loi actuellement en cours. Je les enremercie vivement. C’est un signe devitalité démocratique qu’il faut encoura-ger et prolonger. Je souhaite que dans lesmois à venir, d’autres contributions viennent enrichir le débat…

Dans ce numéro, nous avons choisi de nous intéresser au Bas-Rhin, unDépartement qui a choisi de mettre l’in-novation au service de ses administrés.Services aux personnes âgées et handi-capées, habitat, transports, le ConseilGénéral du Bas-Rhin innove, au plus prèsdes besoins de ses habitants. En outre, à travers notamment la présence du pôle de compétitivité Alsace Biovalley, ce territoire a su se positionner sur des filières d’excellence d’avenir, capables degarantir les emplois de demain.

Le Conseiller Général Magazine vous propose également un tour d’horizon desénergies vertes. Un secteur en pleinessor, chez les particuliers comme chezles professionnels et les collectivités.Eolien, solaire, biomasse, hydroélectricité,etc. : les énergies renouvelables ont levent en poupe ! Pour accompagner cette mutation environnementale, sociétale et économique majeure, Jean-Louis BORLOO, Ministre d'Etat,ministre de l'Ecologie, de l'Energie, duDéveloppement durable et de la mer alancé dès novembre 2008 un plan national pour le développement desénergies renouvelables à haute qualitéenvironnementale. En ce sens, ValérieLETARD, Secrétaire d’Etat chargée desTechnologies vertes nous présente dansces mêmes pages les actions mises enplace par le Gouvernement et les objectifsà atteindre pour développer les métiers dela croissance verte…

Dans les prochains numéros, et dans leprolongement de ce dossier «énergiesvertes», nous consacrerons un largedossier à l’eau, à travers une immersionau cœur du SIARCE. Le SyndicatIntercommunal d’Aménagement, deRéseaux et de Cours d’Eau, qui regroupe aujourd'hui 33 collectivités sur3 départements (Essonne, Loiret etSeine-et-Marne), constitue en effet unétablissement pionner tout à fait originalet extrêmement performant dans lesmissions qu’il remplit.

Enfin, nous mettrons en avant certainsprogrammes de l’ANRU, notamment auHavre, à Hérouville Saint-Clair et enSeine Saint-Denis. A l’heure ou certainsquartiers dits sensibles font parlerd’eux, ces programmes ambitieux misen place par l’ANRU et accompagnés parles collectivités s’attachent à redonnersens au «bien vivre ensemble» et à restaurer de la cohésion sociale… ■

Editorial

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Page 3: Le conseiller Général

• Éditorial de Paul AURELLI ...................................................................................................................................................... 1

> Les caprices… de l’économie ! ...................................................................................................................... 5par Henri-Louis VEDIE, Professeur Emérite groupe HEC, Maire et Vice-président de laCommunauté de Communes de Bricquebec (Manche) et ancien membre de section du C.E.S.

> Le Service Public que nous appelons de nos vœux ................................................................ 7par Patrick HEINTZ, Directeur Général des Services du Conseil Général du Var

• PANORAMA

> Réforme des collectivités : les conseillers généraux prennent la parole !...................................................................... 8 à 10

> Écoles de la 2e Chance : bientôt 100 sites-Écoles en France !.................................. 11

> Hérouville Saint-Clair « Reconstruire la ville sur la ville »Une ambition partagée par le Maire et ses habitants ......................................................... 12

> Le Collectif Généalogie Libre et les Élus ..................................................................................... 13-14par Christophe BECKER, Directeur de GeneaNet

> Rénovation des collèges : le Conseil Général de l’Orne s’engage ..................... 16

CONSEIL ECONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL :

> L’action internationale du CESE : pour une nouvelle gouvernance à l’échelle mondiale................................................................................................................................................ 19 à 26Entretien avec Jacques DERMAGNE, Président du C.E.S.E.

GRAND ANGLE BAS-RHIN ................................................................................ 28 à 84

DOSSIER : ÉNERGIES RENOUVELABLES

> Vent, eau, soleil, force des vagues : place aux énergies renouvelables! 86-87

> Une volonté commune pour réduire de 30% les émissions de carbone de l’UE................................................................................................................... 88Par Jean-Louis BORLOO, Ministre d’État, Chris HUHNE, Ministre du Royaume Uniet Norbert RÖTTGEN, Ministre d’Allemagne

> Un plan national pour réussir la mutation verte ........................................................................ 90Entretien avec Valérie LETARD, Secrétaire d'État chargée des Technologies vertes et des Négociations sur le climat

> Avec le Grenelle 2 des outils pertinents ! ........................................................................................... 92Entretien avec André ANTOLINI, Président du Syndicat des Energies Renouvelables (SER)

> L’hydroélectricité énergie renouvelable, modulable, stockable .......................... 96Entretien avec Jean COMBY, Président de la Commission Hydroélectricité du SER

> Energie marine : un potentiel immense à développer ......................................................... 98Entretien avec Philippe GOUVERNEUR, Président de la commission Energies Marines du Syndicat des Energies Renouvelables

> Le solaire photovoltaïque : une chance à ne pas laisser passer ....................... 100Entretien avec Arnaud MINE, Président de Soler, la branche photovoltaïque du Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et d’URBASOLAR

> L’éolien, atout pour les territoires ................................................................................................................ 104Entretien avec Olivier PEROT, Directeur Général de REpower France

> Le solaire clé en mains, atout économique et écologique......................................... 106Entretien avec Lucile BOURGUET, Responsable des marchés publics au sein du groupe

> Une filière éolienne dynamique pour la France........................................................................ 108Entretien avec Nicolas WOLFF, Président de France énergie éolienne, la branche éolienne du Syndicat des Energies Renouvelables

• BIBLIOTHÈQUE .......................................................................................................................................................... 114 à 116

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Page 4: Le conseiller Général

• Le Bas-Rhin joue la carte de la proximité et de l’innovation...................................................28• Le Conseil Général : collectivité de proximité au services

des territoires du Bas-Rhin ..................................................................................................................................................30Entretien avec Guy-Dominique KENNEL, Président du Conseil Général du Bas-Rhin

• Avec les contrats de territoire, le Conseil Général joue la carte de la proximité .......................................................................................................................................................................................33Entretien avec René HAAG, Vice-président du Conseil Général en charge du développement des territoires

• Deux schémas départementaux en faveur des personnes âgées et handicapées ......................................................................................................................................................................................35Entretien avec André KLEIN-MOSSER, 1er Vice-Président du Conseil général en charge du Pôle Aide à la Personne

• Quand les nouvelles technologies facilitent le maintien à domicile ............................38Entretien avec Jean-Claude HALLER, Président de la Commission de l’action sociale

• Alsace Biovalley : un pôle de compétitivité pour anticiper la médecine de demain ..............................................................................................................................................................40Entretien avec Nicolas CARBONI, Directeur général du Pôle Alsace Biovalley

• Un plan départemental et une approche transverse pour l’habitat..................................42Entretien avec Alfred BECKER, Vice-président du Conseil Général en charge de l’aménagement des territoires

• Le Conseil Général accompagne l’ANRU............................................................................................................46Entretien avec Jean-Philippe MAURER, Député et Conseiller Général du Bas-Rhin

• Infrastructures et transports : des projets pour renforcer la position de carrefour européen du territoire............................................................................................................................48Entretien avec André LOBSTEIN, Président de la Commission déléguée aux transports, aux structures et aux voies de communication

• Face à la crise : le Conseil Général valorise ses richesses économiques............51Entretien avec René HAAG, Vice-président du Conseil Général en charge du développement des territoires

• Haut-débit : le Bas-Rhin, territoire numérique.............................................................................................53Entretien avec Francis GRIGNON, Président de la Commission des équipements et de l’aménagement du territoire et Sénateur du Bas-Rhin

• Plan de développement touristique : des atouts à faire valoir...............................................54Entretien avec Joseph OSTERMANN, Président de l’ADT, ancien Sénateur du Bas-Rhin

• Coopérations internationales et transfrontalières : un statut européen pour le Bas-Rhin ........................................................................................................................56Entretien avec Louis BECKER, Vice-Président du Conseil Général du Bas-Rhin et Président de l'Eurodistrict Regio Pamina

• Développement durable : des agendas 21 dans les collèges .................................................58Entretien avec Rémi BERTRAND, Vice-Président du Conseil Général du Bas-Rhin délégué au développement durable

• Maîtrise des dépenses énergétiques : une stratégie commune avec le Haut-Rhin...............................................................................................................................................................................60Entretien avec Roland BRENDLE, Président de la Commission de l’Environnement

• Des projets contrats territoriaux pour la Jeunesse ..............................................................................62Entretien avec Frédéric BIERRY, Président de la Commission de la Jeunesse

• Des actions pour préserver et valoriser le patrimoine historique et architectural ......................................................................................................................................................................................64Entretien avec Jean-Laurent VONAU, Président de la Commission de la culture, du patrimoine et de la mémoire

• Le château du Haut Koenigsbourg, vitrine du patrimoine alsacien .................................66Entretien avec Jean-Florent FILTZ, Directeur du château du Haut Kœnigsbourg

• Les langues régionales au cœur de l’identité du territoire.........................................................68Entretien avec Andrée MUNCHENBACH, Conseillère Générale et membre du Groupe CEDRE

• Le Vaisseau, une réalisation du Conseil général qui met les sciences et les techniques à la portée du plus grand nombre ...........................................................................69Entretien avec Laurent SCHMITT, Directeur du Vaisseau

• Epanouissement de la personne : une politique départementale volontariste .........70Entretien avec Jean-Daniel ZETER, Vice-Président du Pôle épanouissement de la personne

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TRIBUN

ELes Experts, économistes et statisticiens, auraient-ils perdu latête ? la main ?… en se trompantdans l’évaluation, à court terme,d’indicateurs macro-économiquesmajeurs pour les économies nationales, comme le taux decroissance et le taux de change :nous ne le pensons bien sur pas,mais force est de constater queprévoir est devenu chose difficileen économie, même à courtterme, bien que les outils disponi-bles pour construire, synthétiseret analyser les différents indica-teurs n’ont jamais été si perfor-mants.

Difficile d’en connaître le ou lesresponsables, même si la mondialisation des marchés, à laquelle vient s’ajouter unemeilleure transparence en sontsans doute pour quelque chose.

Hier, on ne retenait pour chaqueindicateurs que quelques fac-teurs explicatifs, ceux pour les-quels on disposait d’informa-tions crédibles et quantifiables.Ils étaient rares.

Aujourd’hui, ils sont devenusbeaucoup plus nombreux et l’approche qualitative est venuecompléter l’approche quantitati-ve. Seul problème, le qualitatif esttrès difficilement mesurable !

Il faudra donc s’habituer à cette situation nouvelle, où les indica-

Henri-Louis VEDIE Professeur Emérite groupe HECMaire et Vice-président de la Communauté de Communes de Bricquebec (Manche)Ancien membre de section du C.E.S.

actuL’INVITÉ

de l’économie!Les caprices…

teurs passent du vert, à l’orange,

voire au rouge, dans un laps de

temps de plus en plus court ren-

dant de plus en plus difficile toute

projection à moyen terme.

Un tel constat n’est sansdoute pas ce qu’il y a de plusrassurant pour redonnerconfiance aux marchés, et onsait combien le retour à laconfiance est important si l’onveut retrouver les chemins dela croissance. ■

L’économie est unediscipl ine capri-cieuse pour les noninitiés ce qui n’estpas surprenant, et le

devient pour les initiés ce quil’est plus. En effet rappelonsnous, il y a quelques mois :l’Euro devait s’effondrer et leDollar triompher, la crois-sance américaine semblaitdevoir de nouveau s’affirmeraux dépends de la croissanceeuropéenne etc… C’était letemps d’un soleil levant pourl’Amérique et d’un soleil cou-chant pour la Vieille Europe.

Aujourd’hui, rien de tout cela, lesmarchés (re)découvrent la fragili-té de l’économie américaine, et les méfaits d’une dette record. Par contre, les indicateurs decro issance de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, et à undegré moindre de la France sontrevus à la hausse, redonnantquelque peu la confiance aux marchés et à l’Euro.

De même, dans un autre domai-ne, la revalorisation du YenJaponais, malgré un endettementconsidérable de l’économiejaponaise, surprend et interroge.

Car à la différence du YuanChinois, ce sont les marchés quipermettent aujourd’hui au Yen deconnaître les sommets.

5

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Page 7: Le conseiller Général

www.ucgf.orgpour vous informer rapidement et sûrement

www.ucgf.orgNotre site va évoluer pour mieuxaccompagner la mission de l’U.C.G.F.Dès fin septembre 2010,vous le retrouverez en ligne.

6

Pour recevoir notre “ infolettre”inscrivez-vous par mail : [email protected]

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Page 8: Le conseiller Général

7

TRIBUN

E

Tout converge aujourd’hui pour nousinciter à repenser en profondeur l’action publique au travers d’un ser-vice public qu’il nous faut réinventer.

C’est dans les périodes de crise et de difficultés qu’on le redécouvrecombien le service public a du sens.

Lorsque tout le reste vacille, on réali-se alors son rôle irremplaçable. Dansles grandes difficultés, c’est à luiauquel chacun se raccroche et c’est àpartir de lui que se tissent les liens dela solidarité qui permettent de retro-uver la confiance et l’énergie pour sebattre.

Mais c’est aussi dans ces momentsque l’on perçoit combien il est utile dele débarrasser des lourdeurs et despesanteurs qu’on lui impose le restedu temps.

Quand les circonstances l’imposent,le service public devient réactif,responsable, humain, il encourage l’i-nitiative et ne se laisse pas enfermerdans une organisation pyramidale,hiérarchisée à outrance.

Son management n’est plus directif, ildevient participatif, il ne se cantonnepas à des missions sectorisée, il devient pluridisciplinaire, il n’est plushors sol, il est naturellement territo-rialisé, il n’est plus rigide, il sait rend-re ses moyens fongibles, adaptés, iln’est plus commandé par une simpleobligation de moyens, il est porté parune volonté de résultats.

Ce service public là, tout le monde aujourd’hui l’appelle de ses vœux, ilsait faire l’unanimité, tire sa légitimitéde son réalisme, de sa proximité et deson efficacité.

Quand la nécessité fait loi, elle dessineun service public qui se donne le pouvoir de dire oui.

Patrick HEINTZDirecteur Général des Servicesdu Conseil Général du Var

actuL’INVITÉ

que nous appelons de nos vœux Le Service Public

Parce qu’il sait faire confiance, il inspire confiance.

Faisons en sorte que la crise et les évènements tragiques que noustraversons, nous aident à prendreconscience que ce service public là,construit de façon pérenne, serait unpuissant levier de refondation de l’action publique dont nous avons aujourd’hui grandement besoin pouravancer.

Pour ce qui le concerne le Conseil

Général, c’est bien dans cet état

d’esprit que notre Président Horace

Lanfranchi nous a demandé d’élabo-

rer les futurs projets de services et de

directions. Quant aux compétences

et aux moyens de nos maisons de

territoire ils seront renforcés car

elles viennent encore récemment de

faire la preuve de leur efficacité. ■

Les périodes de difficul-tés et de crises ont celade positif, qu’elles sontsouvent riches d’ensei-gnement et propices à

la remise en cause de situationsétablies.

Elles rappellent avec force le principede réalité.

A cet égard, tant les impasses devantlesquelles nous place la crise économique et financière, que les évènements tragiques que vient detraverser le Var, nous confortent dansla conviction que nous sommes arrivés au bout d’un système !

Il faut en prendre pleinement conscience et se convaincre que cen’est pas par des postures démago-giques, aussi imaginatives soientelles, que nous nous donnerons lacapacité de rebondir.

En d’autres termes, même si l’on est convaincu de leurs vertus mora-les, l’heure n’est plus aux économiesde bout de chandelles.

Elle est aux choix courageux et drastiques.

Des choix qu’il faut assumer pleine-ment :

• Quel doit être désormais le contenude l’action publique ?

• Quelles finalités faut il lui assigner ?

• Avec quelles priorités ?

• Quels engagements lui demande-t-on de prendre, comment évalue t onson efficacité ?

• Quel doit être son coût ? ses moda-lités de financement ? la ligne departage entre le public et le privé ?ses délais de mise en œuvre, son organisation et quelle gouvernance ?

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Page 9: Le conseiller Général

Le monde bouge très vite et

aujourd’hui la compétitivi-

té entre les États est bien

réelle. Dans ce contexte, agir

pour vivre mieux et préserver

l’avenir de nos enfants oblige

à adopter un raisonnement

responsable et pragmatique

qui, immanquablement, aboutit

à cette conclusion : notre pays

a besoin de réformes !

Parmi les réformes en cours, il

y en a une qui intéresse plus

spécifiquement les élus : la

réforme territoriale et les chan-

gements qu’elle implique dans

les mandats locaux avec la

fusion de ceux de Conseillers

g é n é r a u x e t C o n s e i l le r s

régionaux en un seul : celui de

Conseiller territorial.

Si les Régions deviennent des

collectivités territoriales en

1982 (Lois Defferre sur la

décentralisation), les élections

régionales, au scrutin de listes,

n’ont jamais vraiment captivé

l’électorat. Caractérisées par un

fort taux d’abstention, elles

reflètent bien le désintéresse-

ment de nos citoyens pour une

élection où les élus sont, pour

eux, très loin du terrain.

Avant 1982, ce n’est donc pas si

vieux, l’administration territo-

riale ne comptait que trois

échelons, la commune, le

Département et l’État. Petit à

petit, l’organisation s’est com-

plexifiée et aujourd’hui il y a la

commune, la communauté de

c o m m u n e s , l e P a y s , l e

Département, la Région, l’État

et l’Europe ! Et autant d’élus et

de fonctionnaires !

C e t e n c h e v ê t re m e n t d e s

responsabilités crée un vérita-

8

Par Gilbert BOUCHET, Vice-président de l’Union des Conseillers Généraux de France,Maire et Conseiller Général de Tain-l’Hermitage (Drôme)

Un territoire, un élu, vers plus de proximité…

©D

R

L’Union des Conseillers Généraux de France (UCGF) par la voix de sonPrésident, Jacques J.P. MARTIN, par l’expression de ses instances a lar-gement contribué au débat national. Espace d’échanges, de réflexion etde débats, «Le Conseiller Général Magazine», donne également la paroleà toutes celles et ceux qui sont directement concernés par la réforme des collectivités : les élus et en premier lieu les conseillers généraux. De toutes sensibilités politiques, ces derniers peuvent ainsi exprimerouvertement leurs opinions, leurs inquiétudes ou leurs espoirs. Ce faisant, ils font entendre leurs voix et apportent une contribution essentielle à l’élaboration d’un projet de loi qui ne pourra aboutir sanseux. Nous invitons tous les conseillers généraux qui le souhaitent àpoursuivre dans les mois qui viennent la réflexion et à venir s’exprimersur la réforme des collectivités comme sur l’ensemble des thèmes quiinterpellent leur responsabilité d’élu.

Réforme des collectivités : les conseillers généraux prennent la parole!

©D

R

008-10_TRIBUNE collectivite 29/07/10 18:52 Page 8 Fabric 2 PAO•REDAC: REDAC 2010:CG N°31 Bas-rhin:

Page 10: Le conseiller Général

Réforme des collectivités : les conseillers généraux prennent la parole !

L’élu local a toujours été recon-

nu par son implantation géo-

graphique et pour sa capacité à

représenter ses habitants. Ce

projet de loi actuel consiste à

«inventer» un nouvel élu en

simplifiant des échelons et en

redéfinissant l’aire élective. Il

consiste donc en la contrac-

tion de deux types d’élus issus

de deux modes de scrutins

différents (uninominal pour le

canton et à la proportionnelle

pour la région).

L a ré fo r m e e n ra c i n e le s

conseillers régionaux qui déli-

béraient en situation «hors-

sol», et donne une dimension

régionale aux conseillers géné-

raux qui débattaient sans être

confrontés aux positions des

autres départements de la

m ê m e r é g i o n . A i n s i , l e

Conseiller Territorial devient un

élu hybride. Pour réussir cette

mutation (véritable greffe), les

modalités du nouveau mode de

scrutin sont cruciales.

Pour être juste il doit répondre à

plusieurs critères de légitimité

et être conforme à l’esprit de la

Constitution. Il doit assurer

équitablement la représentation

des électeurs en respectant la

logique de proximité (uninomi-

nal majoritaire de circonscrip-

tion à deux tours) ; assurer

équitablement le pluralisme

des sensibilités par la propor-

tionnelle ; mais aussi assurer la

représentation paritaire hom-

mes-femmes (mesures d’inci-

tations et proportionnelle)

La répartition de deux tiers/

un tiers semble pertinente au

regard des anciens effectifs

d’élus. Ce scrutin ancrera cet élu

territorial dans le paysage poli-

tique régional avec un découpa-

ge cantonal. Un véritable pouvoir

territorial s’instaurera.

En conclusion, il s’agit d’un

mélange de deux entités terri-

toriales avec chacune leur

mode de scrutin historique.

Elles doivent conserver un

scrutin mixte.

Les premières élections desconseillers territoriaux aurontlieu en 2014 concomitammentaux élections municipales. Il y afort à parier qu’elles seront trèssuivies et qu’elles ne souffrirontpas d’une abstention commepar le passé (auparavant toujours décalées). Ces électionsétabliront un nouveau cadence-ment électoral français : la pré-sidentielle, les législatives, lesmunicipales et les territoriales.

Les parlementaires qui cons-truisent cette loi doivent êtreles garants de cette respirationdémocratiques sous peine dedétourner encore plus nosconci toyens en quête de repères. ■

ble parcours du combattantpour le citoyen qui s’y perd lorsqu’il a des démarches administratives à faire.

Il faut simplifier, c’est pourquoije suis en accord avec cetteréforme dont le maître mot est«plus de proximité». Toutefois ilme semble important, commej’ai pu le souligner à plusieursreprises en particulier lors de larencontre des Maires à l’Élysée,d’avoir une réflexion sur la

notion de territoire. Entre ville

et campagne, entre arrière pays

peu peuplé et zone urbaine à

forte concentration d’habitants,

il y a des différences et il faut

absolument faire une côte mal

taillée pour donner du poids au

territoire.

Le futur Conseiller territorial,

ancré dans un territoire parfai-

tement identifié, sera élu tous

les six ans, autre point positif,

au scrutin uninominal à deux

tours et siégera à la fois au

Département et à la Région.

Fort de son expérience d’élu

local et de son implication sur le

terrain au contact de ses conci-

toyens, le Conseiller territorial

en tirera plus de légitimité et

sera, de fait, plus efficace et

plus à même d’organiser une

action coordonnée entre et sur

ces deux collectivités. ■

9

Par Marc SAINT-DENIS, Délégué National de l’U.C.G.F. et Conseiller Général de Meurthe-et-Moselle

Le mode de scrutin pour l’électiondu Conseiller Territorial

TRIBUN

DR

008-10_TRIBUNE collectivite 29/07/10 18:52 Page 9 Fabric 2 PAO•REDAC: REDAC 2010:CG N°31 Bas-rhin:

Page 11: Le conseiller Général

A l’heure ou le débat fait rage,

le conseiller général de base

que je suis s’interroge sur la

nécessité de créer ce nouveau

maillon que serait le

Conseiller Territorial. Il faut

une réforme nous dit-on, pour

diminuer le nombre d’élus, le

nombre de niveaux d’interven-

tion et faire, par ce biais, des

économies. La direction que

semble prendre l’Etat me sem-

ble une absurdité.

Comment, en effet, ce nouveauConseiller Territorial pourra-t-ilréellement siéger au sein dedeux instances qui n’ont ni lesmêmes compétences, ni lamême vocation ? La proximitépour le département, au servicedes communes et des intercom-munalités, et au contact directdes populations ; la stratégied’aménagement du territoire etde développement pour larégion. Paradoxalement, alorsque la décentralisation a renfor-cé la vocation de proximité du

Département, les nouveaux élusse trouveraient plus distanciésde leurs territoires locaux - jepense tout particulièrement àceux des territoires ruraux et demontagne, comme les déléguésde l’ANEM l’ont bien souligné -des élus aux agendas surchar-gés par le travail des deuxassemblées, par les obligationsde représentation dans unemultitude d’organismes…

Au-delà de la confusion desresponsabilités, nous faire croi-re que l’on ferait des économiessubstantielles n’est pas sérieux! Quid des frais de déplacement,des augmentations des indem-nités versées aux nouveauxconseillers ? Lorsque l’on saitque les indemnités des élusreprésentent aujourd’hui entre0,2 et 0,3% des dépenses desdépartements !

Une réforme en trompe-l’œil

qui affaiblira les collectivités

Je suis persuadé que cetteréforme affaiblira les deux col-lectivités, tout en ne réglant enrien le problème communal.Mais sans doute faut il voir là lerefus de l’Etat de s’adapter à lanouvelle donne territoriale ? Desurcroît, le projet de loi ne sim-plifie rien, car le nombre deniveaux des collectivités nechange pas, et se limite à pré-

TRIBUNE Réforme des collectivités : les conseillers généraux prennent la parole !

10

voir la possibilité de rapproche-

ments volontaires. (pour les

Savoie, cette fusion des deux

départements serait quant a

elle purement politique…). Il y a

fort a parier que tout cela ne

permettra pas à nos conci-

toyens d’y voir plus clair.

La LOI de décentralisation de

1982, en transférant le pouvoir

exécutif du Préfet au Président

de Conseil Général et en élar-

gissant les compétences, avait

fait des conseils généraux des

collectivités particulièrement

présentes dans le quotidien des

citoyens. La réforme d’aujourd’-

hui risque fort d’effacer cette

avancée.

Alors, au point de confusion où

en est cette réforme (à l’heure

ou j’écris ces lignes, le Sénat

vient de renouveler son rejet du

mode de scrutin voulu par le

gouvernement, et de la réparti-

tion des nouvelles circonscrip-

tions), mieux vaut abandonner

purement et simplement la

c r é a t i o n d u C o n s e i l l e r

Territorial, qui semble issu

d’une volonté re-centralisatrice

(et partisane !), alors que la vie

locale a besoin de responsables

disponibles et au plus près des

habitants de notre pays. ■

Par Jean-Louis SARZIER, Membre du Comité Directeur de l’UCGF etConseiller Général de Savoie

Un Conseiller Territorialpourquoi faire ?

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008-10_TRIBUNE collectivite 29/07/10 18:52 Page 10 Fabric 2 PAO•REDAC: REDAC 2010:CG N°31 Bas-rhin:

Page 12: Le conseiller Général

11

Écoles de la 2ème Chance : bientôt 100 sites-Écoles en France !Le Réseau des Écoles de la 2e Chance (E2C France) a réuni 300 de ses élèvesà Nancy, pour ses 5e rencontres sportives nationales. L’occasion pour les Écoles Membres venues de toute la France, de réélire leurs instances dirigeantes et de faire un point sur les actions 2009 et les projets 2010-2011.

Des rencontres sportives

annuelles pour le Réseau

E2C France

300 jeunes et professeurs desEcoles de la 2e Chance ontconvergé sur Nancy le 21 juin.Représentant toutes les Ecolesdu Réseau E2C France, ils sontvenus participer pendant 3 jours,à l’événement sportif annuel duRéseau, des olympiades ami-cales. C’est en présence desreprésentants du ConseilRégional de Lorraine, du ConseilGénéral et de la Chambre decommerce de Meurthe etMoselle, et sous le regard deEdith Cresson, présidente de lafondation des E2C, que la remisedes Trophées sportifs a clôturéles rencontres.

Un dispositif soutenu par les

collectivités territoriales

Cet événement estival a doncété l’occasion de mesurer lamobilisation des acteurs du territoire autour de ce dispositifinnovant des Écoles de la 2e Chance.

Car rien n’aurait existé sans l’appu i des Col lec t i v i tés territoriales, donneuses d’ordreprincipales, et d’entreprisesengagées dans une démarche deresponsabilité sociale.

Un réseau en croissance rapide

Le Réseau est passé de 39 à 62 sites depuis 2 ans, il devraitatteindre 100 sites à horizon2012. Soit un triplement descapacités d’accueil ! En 2010-2011, 21 000 jeunes vont inté-grer par le Réseau E2C France.Autant que depuis 7 ans ! Ainsi,par exemple, plus de 800 élèveslorrains s’orientent chaqueannée vers ces Écoles de la

2e Chance. Et 60% ont trouvé à

la sortie, un emploi ou une

formation conforme à leur

projet. Un processus de labelli-

sation des Écoles a permis de

normer le dispositif pédago-

gique depuis 2004 et de garantir

une croissance qualitative du

Réseau E2C France.

Le taux de sortie positive,

stabilisé en moyenne à 60%, est

la meilleure preuve du succès.

Une vraie performance quand

on sait que les élèves rentrent

sans même un niveau V (CAP,

BEP) validé, qu’ils ont entre

18 et 25 ans et des parcours

souvent chaotiques depuis déjà

des années, après leur sortie du

système scolaire.

Prochain rendez-vous : un

Colloque national cet automne.

Dans un souci de valoriser

les expériences acquises,

d’informer les acteurs et les

partenaires sociaux, de souli-

gner l’importance du rôle de

l’entreprise dans le dispositif, la

Fondation des E2C et le Réseau

E2C France organisent, avec

leurs partenaires du monde de

l’entreprise, un colloque sur le

thème «jeunes et entreprises,

un avenir commun».

Rendez vous le mardi 26 octobre2010 de 14 h à 18 h au Carrouseldu Louvre. Comment et avecquel soutien de la part desentreprises, des collectivités etde l’Etat : ce sera l’objet de cet événement national exception-nel, qui mettra véritablement les jeunes au centre des préoccupations et des débats.

A propos du Réseau E2C

France...

Le concept des E2C est né en1995 d’un programme européen,à l’initiative d’Édith Cresson,Commissa ire Européen à l’Éducation. La première Écoleen France a ainsi vu le jour àMarseille en 1997.

Le Réseau E2C France sedéploie aujourd’hui sur 57 sites,d a n s 1 4 R é g i o n s e t 3 2Départements. Il connaît unecroissance exponentielle avec un doublement des capacités d’accueil et près de 100 pointsd’implantation prévus pour 2011.

Le processus de labellisationdes nouvelles Écoles, instauréen 2009, encadre le développe-ment qualitatif du réseau. Il per-met le soutien financier de l’Étatauprès des Régions, donneusesd’ordre principales, et des autrespartenaires, collectivités locales,consulaires et entreprises.

Le Réseau des E2C accueilleracette année près de 9 000 jeunes.Comme les années passées,60% des élèves y saisiront leurdeuxième chance, la chance dedéfinir à leur rythme, un vraiprojet professionnel qui lesconduira soit directement dansla vie active, soit vers un cursusde formation qualifiant, souventen alternance, qui correspond àleurs compétences. ■

011_ecole 2e chance 29/07/10 18:53 Page 11 Fabric 2 PAO•REDAC: REDAC 2010:CG N°31 Bas-rhin:

Page 13: Le conseiller Général

12

Hérouville Saint-Clair« Reconstruire la ville sur la ville »Une ambition partagée par le Maire et ses habitants

Créer un centre ville, pro-

mouvoir la mixité sociale

et urbaine, densifier

l’habitat, recomposer les

espaces publics ; telle fut l’am-

bition initiale devenue aujour-

d’hui réalité pour offrir aux

habitants d’Hérouville Saint-

Clair un meilleur cadre de vie

et renforcer l’activité écono-

mique.

A cet effet, 160 millions d’euros

de financement ANRU (Agence

Nationale pour la Rénovation

Urbaine) ont été mobilisés, avec

des aides publiques de l’Europe

(crédits FEDER), de la Région

Basse-Normandie, du Conseil

général du Calvados, de Caen la

mer et de bailleurs sociaux dont

Calvados Habitat.

Dans les années 1960, la ville

nouvelle d’Hérouville Saint-Clair

est créée pour accueillir les

salariés de la région. Plusieurs

quartiers, conçus alors par de

grands architectes, vieillissent

mal assez rapidement et ne

répondent plus aux attentes des

habitants comme aux enjeux

liés au développement de la

ville. Un nouveau souffle doit

être apporté….

Rodolphe THOMAS, né à Falaise

en 1962 et issu d’une famille

de cinq enfants, s’installe à

Hérouville en 1966, avec ses

parents. Proche de Jean-Louis

BORLOO et toujours fidèle à

François BAYROU, candidat

tête de liste aux dernières

élections régionales de Basse-

Normandie, Rodolphe THOMAS

apporte une nouvelle dynamique

dès son premier mandat de

Maire d’Hérouville (2001-2008).

Elu Député du Calvados (2002-

2007), il obtient l’appui nécessai-

re pour le GPV puis le PRU. «Les

financements apportés par

l’ANRU et les partenariats

générés au titre de la convention

ont un effet de levier indéniable

dans les quartiers sensibles»

explique-t-il.

«L’enjeu principal fut d’introdui-

re de la mixité urbaine et fonc-

tionnelle. Dès le départ, nous

Hérouville Saint-Clair, deuxième ville du Calvados, a connu une forte vague d’urba-nisation dans les années 60, avec un accroissement exponentiel de sa population entrente ans. Sous l’impulsion de son nouveau Maire, Rodolphe THOMAS, élu en 2001puis réélu en 2008, la ville s’est engagée dans un Grand Projet de Ville (GPV), suividepuis d’un Programme de Rénovation Urbaine (PRU).

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Centre ville

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Page 14: Le conseiller Général

13

avons associé les habitants, en

nous attachant tout à la fois

aux logements sociaux comme

privés et à l’aménagement

d’espaces et d’équipements

publics».

La ville, par ses nombreuses

initiatives, accompagne le PRU

qui intègre «des opérations

liées à la création d’équipe-

ments publics comme le CIDE-

ME (Carrefour d'Initiatives pour

Développer l'Emploi et

les Métiers), regroupant divers

organismes et associations liés

à l’emploi et l’insertion, le Foyer

de Jeunes Travailleurs, un Pôle

Animation et Jeunesse et plus

récemment la reconstruction

d’un groupe scolaire».

Si le Pôle de Cohésion Sociale

(regroupant des associations

assurant du lien social et de

l’accompagnement de projets :

la Voix des Femmes, Pimm’s /

Unir la Ville, Les Ateliers de

Renouvellement Urbain, les

permanences assurés par les

agents de la ville sur la théma-

tique «insertion» et «réussite

éducative») est financé totale-

ment par la Ville, la crèche

Grande Delle bénéficie de

subventions de la CAF, de la

Région Basse-Normandie,

de la DDU (Dotation de

Développement Urbain) comme

du FEDER.

«Même si les chantiers sont

parfois difficiles à vivre au

quotidien, les habitants

accueillent favorablement le

PRU» ajoute Rodolphe THOMAS. Il

est vrai que les premiers indica-

teurs sont très positifs.

«Depuis 2005, nous avons

constaté un attrait de notre

territoire auprès de promo-

teurs privés avec le lancement

de plusieurs programmes».

Bouygues, Brémond, Sotrim,

Sedelka, Investir Immobilier,

Billet-Giraut Promotion et la

SAFAUR ont répondu présents.

D’ici 2011, de nouveaux plateaux

tertiaires seront construits pour

accueillir une pépinière et un

hôtel d’entreprises en centre

ville bénéficiant des modalités

spécifiques aux Zones Franches

Urbaines. «Nous pourrons ainsi

créer et dynamiser un véritable

centre ville »

A Hérouville Saint-Clair,

Rodolphe Thomas, avec l’appui

de son équipe municipale et des

habitants, reconstruit la ville.

«Hérouville change, bouge,

s’ouvre». ■

Sophie SCHNEIDER

Le PRU d’Herouville SaintClair représente :

• 160 millions d’euros definancement ANRU

• Il concerne 1416 loge-ments dont 535 loge-ments sociaux

• 769 logements doiventbénéficier d’une résiden-tialisation (un espace privatif séparant l’entréede la rue)

• Un travail sera effectuéparallèlement tant sur lesespaces et équipementspublics que sur les zonestertiaires et commerciales

> Un programmed’envergure

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CCV

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Page 15: Le conseiller Général

14

Le Consei l ler Général

Magazine : Les élus ont-ils

répondu positivement à

votre «appel pour la généalogie

libre» ?

Christophe BECKER : Oui, aux

côtés de plus de 33 000 citoyens

de notre pays, ce sont, à ce jour,

près de 200 élus, sollicités

essentiellement par les généalo-

gistes eux-mêmes, dans chaque

département, qui soutiennent

l’appel pour la généalogie libre.

Parmi ces élus, on dénombre 105

conseillers généraux dont 8 pré-

sidents et 18 vice-présidents de

conseil général mais également

88 parlementaires dont 32 d’entre

eux ont interpellés le gouverne-

ment par une question écrite.

L.C.G.M. : Quels sont les premiers

résultats ?

C.B. : Sur la base de la loi du

17 juillet 1978 relative à la liberté

d’accès aux documents adminis-

tratifs et à la réutilisation des

informations publiques et d’une

directive européenne transposée

en droit français en 2005, quelques

acteurs privés obligent actuelle-

ment les archives départementa-

les à se prononcer sur les

conditions de réutilisation de leurs

documents. A partir d’orientations

qui leur sont transmis par le

ministère de la Culture et de la

Communication, les conseils géné-

raux commencent à mettre en

place un système de licences régis-

sant ces conditions. Notre crainte

est que ces licences viennent frei-

ner la pratique de la généalogie

telle qu’elle est pratiquée sur tout

le territoire français.

Pour l’instant, les premières licen-

ces à être mises en place semblent

aller dans le bon sens puisqu’elles

permettent aux généalogistes

amateurs de réutiliser les archives

avec une licence «un clic» gratuite

voire même de les publier sur

Internet dès lors qu’un usage non

commercial, c’est-à-dire «diffu-

sion gratuite des informations

publiques», est réservé à ces do-

cuments. C’est, par exemple, le

cas de la Dordogne et du Bas-Rhin

qui viennent de modifier le règle-

ment de leurs archives départe-

mentales pour aller dans ce sens.

L.C.G.M. : Vous êtes donc satisfaits ?

C.B. : Notre satisfaction est tempo-

raire et relative puisque seulement

quelques départements à ce jour

ont communiqué leur proposition

de licences et qu’il reste certaines

zones d’ombre sur les conditions

de réutilisation. Quid par exemple

d’un généalogiste qui souhaiterait

publier sur son site personnel les

images qu’il a lui-même numérisé

sur l’ensemble des archives

paroissiales de la commune de ses

ancêtres ? Quid du même généa-

logiste qui numérise non pas la

collection se trouvant aux archives

départementales mais celle

appartenant à la commune ?

Quid par ailleurs des cercles

généalogiques qui effectuent un

travail de fourmis depuis des

années et qui pourraient demain

être attaqués par un tiers privé

pour concurrence déloyale ?

La plus grande vigilance est

de rigueur et il faut continuer à

informer et alerter les élus locaux

sur les risques et les limites de la

mise en place de ces licences. ■

et les Elus

EntretienEntretien Christophe BECKER, Collectif Généalogie Libre, Directeur de GeneaNet

Dans notre précédent numéro (n°30), nous avions relayé l’appel pour la généalogie libre initié par un collectif de généa-logistes. Ce collectif demande que l’harmonisation en coursdes règlementations de la réutilisation des archives publiquesne se fasse pas au détriment des généalogistes amateurs.Point d’étape.

Le Collectif Généalogie Libre

Les élus qui souhaiteraient en savoir plus et soutenir

cet appel peuvent consulter le site

http://appelgenealogielibre.free.fr

ou écrire à [email protected]

014-15_BECKER 29/07/10 18:56 Page 14 Fabric 2 PAO•REDAC: REDAC 2010:CG N°31 Bas-rhin:

Page 16: Le conseiller Général

15

ABOUT Nicolas, sénateur des Yvelines ; ALDUY Jean-Paul, sénateur des Pyrénées-Orientales, président de la communauté d'agglomération de Perpignan ;

AMIABLE Marie-Hélène, députée des Hauts-de-Seine, maire de Bagneux ; ANCIAUX Jean-Paul, député de Saône-et-Loire, conseiller régional de Bourgogne ;

ARNOUX Paul, conseiller général de la Drôme ; AURELLI Paul, ancien adjoint au Maire de Paris, ancien conseiller général de Paris, Secrétaire général de l'UCGF ;

BABARY Serge, conseiller général d'Indre-et-Loire ; BARRIOL Georges, conseiller général du Rhône ; BATHO Delphine, députée des Deux-Sèvres ;

BELNOUE Martine, conseiller général d'Indre-et-Loire ; BENCHIMOL Daniel, conseiller général des Alpes-Maritime, doyen de la faculté de médecine de Nice ;

BERNHARD Ferdinand, conseiller général du Var, maire de Sanary ; BERTHELOT Serge, conseiller général du Cher ; BERTRAND Chantal, maire de Chatillon-

sous-les-Côtes (55) ; BETENFELD Gérard, vice-président du Conseil Général du Puy-de-Dôme, maire de Lempdes ; BIANCO Jean-Louis, député des Alpes-de-

Hautes-Provence et président du Conseil Général ; BIHET Pierre, conseiller général de la Manche ; BIRRAUX Claude, député et conseiller général de Haute-Savoie ;

BOLET Gérard, maire de Montbrun-Lauragais (31) ; BORIE Daniel, conseiller général du Lot-et-Garonne, maire de Saint-Vite ; BORVO COHEN-SEAT Nicole,

sénatrice de Paris ; BOUCHERON Jean-Michel, député d'Ille-et-Vilaine ; BOUILLÉ Marie-Odile, députée de Loire-Atlantique ; BOURDY Patrick, vice président

du Conseil Général d'Indre-et-Loire en charge de la culture ; BOUTES Francis, vice président du Conseil Général de l'Hérault, maire de Gabian ; BOUTIN Christine,

ancien ministre, conseiller général des Yvelines ; BRIAND Françoise, députée de l'Essonne ; BRIAND Philippe, député d'Indre-et-Loire, maire de Saint-Cyr-sur-

Loire ; BROUARD Michel, conseiller général de la Vienne ; BURLOT Michel, conseiller général de la Vienne ; CAHUZAC Jérôme, député du Lot-et-Garonne,

maire de Villeneuve-sur-Lot ; CALZA Joseph, conseiller général des Alpes-Maritimes ; CAMPION Anne-Lise, sénatrice et vice-présidente du Conseil Général de

l'Essonne ; CAPARROY Bertrand, vice-président du Conseil Général de Seine-et-Marne ; CHAGNEAU Jean, conseiller général de la Dordogne ;

CHAMBEFORT Guy, député de l'Allier, maire d'Yzeure ; CHAMPENOIS Marinette, maire de Sainte-Gemme (36) ; CHARMANT Marcel, président du Conseil Général

de la Nièvre ; CHASSAIGNE André, député du Puy-de-Dôme ; CHRIST Jean-Louis, député du Haut-Rhin, maire de Ribeauvillé ; CLARISSE Jean, maire d'Auchy-

les-Mines (62) ; COCHET Philippe, député du Rhône ; COLLADO José, conseiller général de l'Orne ; COLLIN Claude, conseiller général de Seine-Maritime ;

COSTES Jean-Louis, conseiller général du Lot-et-Garonne, maire de Fumel ; COULON Thibault, conseiller régional de la région Centre ; CROZON Pascale,

députée du Rhône ; CUVILLIER Frédéric, député du Pas-de-Calais, maire de Boulogne-sur-Mer ; D'ABOVILLE Gérard, conseiller de Paris ; DARVEY Albert,

conseiller général de Savoie ; DAUDIGNY Yves, sénateur de l'Aisne, président du Conseil Général ; DE RUGY François, député de Loire-Atlantique ;

DE SALVADOR Françoise, députée de l'Essonne ; DEFAYE Jean-Claude, conseiller général de la Loire, maire d'Ecoche ; DEFLESSELLES Bernard, député des

Bouches du Rhône, conseiller régional ; DEJEAN Robert, conseiller général de l'Aude ; DELEROT Thierry, conseiller général de l'Aisne ; DENIAUD Yves, député

de l'Orne ; DESCOEUR Vincent, président du Conseil Général, député du Cantal ; DORD Dominique, député de Savoie, maire d'Aix-les-Bains ; DUDON Alain,

conseiller général des Landes ; DUFAU Jean-Pierre, député des Landes, maire de Capbreton ; DUFAUT Alain, sénateur et conseiller général du Vaucluse ;

DUFOURCQ Pierre, conseiller général des Landes, maire de Grenade-sur-l'Adour ; DUPILET Dominique, président du Conseil Général du Pas-de-Calais ;

DUPONT-AIGNAN Nicolas, député de l'Essonne, maire d'Yerres ; DURAND Raymond, député du Rhône, vice-président du Conseil Général, maire de Chaponnay ;

ENJALBERT Jean, conseiller général du Val d'Oise ; ESCANEZ José, conseiller général des Alpes-de-Hautes-Provence ; FAUCONNIER Alain, sénateur de l'Aveyron,

maire de Saint-Affrique ; FÉRON Hervé, député de Meurthe-et-Moselle, maire de Tomblaine ; FERRAND Jean-Michel, député du Vaucluse, conseiller général ;

FICHET Jean-Luc, sénateur du Finistère, vice-président du Conseil Général, maire de Lanmeur ; FINEL Patrice, conseiller général de l'Essonne ;

FIORASO Geneviève, député de l'Isère ; FOUCAULT Hugues, maire de Bretagne (36) ; FOULON Yves, conseiller général de la Gironde, maire d'Arcachon ;

FRANÇOIS Jean, vice président au Conseil Général de la Moselle ; GABOUTY Jean-Marc, conseiller général de la Haute-Vienne, maire de Couzeix ;

GAILLARD Geneviève, députée des Deux-Sèvres, maire de Niort ; GAROT Guillaume, député de la Mayenne, maire de Laval ; GARY Gisèle, maire de Connigis (02) ;

GASC Jean, vice-président du Conseil Général du Tarn ; GAUTIER Charles, sénateur de Loire-Atlantique, maire de Saint-Herblain ; GAY Jean-Claude, conseiller

général de la Haute-Saône, maire de Pesmes ; GENDRAUD Patrick, vice président du Conseil Général d'Yonne, maire de Chablis ; GEORGETON Guy, maire de

Ludes (51) ; GEORGIN Lionel, conseiller général du Val d'Oise ; GIBERTI Rolland, conseiller général des Bouches-du-Rhône, maire de Gémenos ;

GILLOT Christian, vice-président du Conseil Général de Saône-et-Loire ; GODARD Serge, sénateur du Puy-de-Dome et maire de Clermont-Ferrand ;

GOSNAT Pierre, député du Val-de-Marne ; GOT Pascale, député de la Gironde ; GOUTTEBEL Jean-Yves, président du Conseil Général du Puy-de-Dôme ;

GRANDIN Jean-Guy, maire de Saint-Hilaire-sur-Rille (61) ; GUERINEL Bernard, maire de Saint-Georges de Montclar (24) ; GUILLOTEAU Christophe, député

et conseiller général du Rhône ; GUIRAUD Daniel, vice-président du Conseil Général de Seine-Saint-Denis, maire des Lilas ; HENNO Olivier, conseiller général du

Nord, maire de Saint-André ; HERAULT Gérard, vice-président du Conseil Général de l'Essonne, maire de Montgeron ; HERISSON Pierre, sénateur de Haute-

Savoie ; JACOB Christian, député de Seine-et-Marne, ancien ministre de la famille ; JARDÉ Olivier, député de la Somme, conseiller général du canton de Boves ;

JARLIER Pierre, sénateur du Cantal, maire de Saint-Flour ; JUMEL Sébastien, conseiller général de Seine-Maritime, maire de Dieppe ; KARAMANLI Marietta,

députée de la Sarthe, conseiller général ; KUCHEIDA Jean-Pierre, député du Pas-de-Calais, maire de Liévin ; LABROUSSE Gérard, conseiller général de la

Dordogne, maire de Le Bugue ; LANOUILH Jean-Luc, vice-président du Conseil Général de l'Aisne ; LE GUEN Jacques, député, conseiller général du Finistère ;

LE LOCH Annick, députée du Finistère ; LEBRANCHU Marylise, député du Finistère, conseillère régionale ; LEFAIT Michel, député du Pas-de-Calais ;

LEMAIRE Jean-Claude, conseiller général de l'Yonne, maire de Joux-la-Ville ; LETEURTRE Claude, député du Calvados, vice-président du Conseil Général ;

MAILLOT Denis, conseiller général de la Haute-Marne, maire de Viéville ; MARESCHAL Patrick, président du Conseil Général de Loire-Atlantique;

MARITON Hervé, député de la Drôme, maire de Crest ; MARSAC Jean-René, député d'Ille-et-Villaine ; MARTINENQ Patrick, conseiller général du Var ;

MARTINET Claude, maire de Erize-la-Brûlée (55) ; MASSETTE René, conseiller général des Alpes-de-Hautes-Provence ; MATHON Gilbert, député et vice-

président du conseil général de la Somme ; MAUDUIT Gérard, vice-président du Conseil Général ; MÉNARD Michel, député de Loire-Atlantique, vice-président du

Conseil Général ; MÉRILLOU Serge, conseiller général de la Dordogne, maire de Saint-Agne ; MERMAZ Louis, sénateur de l'Isère, ancien ministre ; MÉRY Serge,

conseiller général de Seine-Saint-Denis ; MICHEL Jean, député du Puy-de-Dôme, maire de Lapeyrouse ; MILESI Jean, conseiller général de l'Aveyron, maire de

Mélagues ; MILLOT Alain, conseiller général de la Côte-d'Or ; MOURIER Marlène, députée suppléante de la Drôme ; MUSELIER Renaud, député des Bouches-

du-Rhône, ancien ministre ; NÉRI Alain, député du Puy-de-Dôme, conseiller général, maire de Beauregard-L'Evêque ; NUCHY Vincent, conseiller général de la

Gironde, maire de Salles ; OGIER Hubert, maire de Mouen (14) ; OGUER Alain, conseiller général du Pas-de-Calais ; PAUL Daniel, député de Seine-Maritime ;

PAUL Philippe, sénateur du Finistère, maire de Douarnenez ; PAVY Béatrice, députée et vice-présidente du Conseil Général de la Sarthe ; PÉRAZIO Bernard,

conseiller général de l'Isère, maire d'Auberives ; PÉRIER Claude, conseiller général de la Manche, maire de Bricqueville la Blouette ; PETIT Bertrand, conseiller

général du Pas de Calais ; PHILIBERT Hervé, maire de Ginasservis (83) ; PHILIPONNEAU Yannick, conseiller général des Alpes-de-Hautes-Provence ;

PIANON Maurice, vice président du Conseil Général d'Yonne, maire de Yrouerre ; PIETU Jean-Pierre, conseiller général du Cher ; PINTE Etienne, député des

Yvelines ; PIOT Jean-Louis, conseiller général de la Somme ; POLETTI Bérengère, députée des Ardennes, conseillère régionale ; POTELLE Jean-Jacques, maire

de Cressonsacq (60) ; POUCHIN Jacques, maire de Fontaine-sous-Jouy (27) ; PRORIOL Jean, député de la Haute-Loire, maire de Beauzac ; QUEFFELEC Alain,

maire de Guipavas (29) ; RAIMONDI René, conseiller général des Bouches-du-Rhône, maire de Fos ; RAISON Michel, député de la Haute-Saône, maire de Luxeuil-

les-Bains ; RIVAL Christian, conseiller général de l'Isère, maire de Morestel ; RIZZI Geneviève, vice-président du Conseil Général des Deux-Sèvres ;

ROBERT-DEHAULT Elisabeth, conseiller général de Haute-Marne, adjoint au maire de Saint-Dizier ; ROUBAUD Jean-Marc, député du Gard, maire de

Villeneuve-lez-Avignon ; ROUQUET René, député du Val de Marne, maire d'Alfortville ; SARDELLA Serge, conseiller général des Alpes-de-Hautes-Provence ;

SCHIAVETTI Hervé, vice-président du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, maire d'Arles ; SEIMBILLE Gérard, conseiller général du Val d'Oise, 1er adjoint au

maire de Pontoise ; SIRÉ Fernand, député des Pyrénées-Orientales, maire et conseiller général de St Laurent de la Salanque ; SIRUGUE Christophe, député de

Saône-et-Loire, maire de Chalon-sur-Saône ; SOISSON Jean-Pierre, député de l'Yonne, conseiller régional, ancien ministre ; SPADA Alain, conseiller général du

Var ; SUEUR Jean-Pierre, sénateur du Loiret ; TOURTELIER Philippe, député d'Ille-et-Vilaine ; VALLINI André, député de l'Isère, président du Conseil Général ;

VALTER Clotilde, conseillère générale du Calvados ; VANDEWALLE Yves, député des Yvelines, vice-président du Conseil Général des Yvelines ; VAUZELLE Michel,

président du conseil régional, député des Bouches-du-Rhone, ancien ministre ; VERCHÈRE Françoise, vice-présidente du Conseil Général de Loire-Atlantique ;

VIDALIES Alain, député des Landes et conseiller général ; VIGUIÉ Pascal, conseiller général du Cher, maire de Sury près Léré ; VUILLEMOT Marc, maire de La

Seyne-sur-Mer (83), conseiller régional, vice-président de l'agglo Toulon ; VUILQUE Philippe, député des Ardennes, maire de Revin ; WAPPLER Daniel, maire de

Villecresnes (94) ; ZAMARLIK Henri, conseiller général d'Indre-et-Loire.

Liste des élus

014-15_BECKER 29/07/10 18:56 Page 15 Fabric 2 PAO•REDAC: REDAC 2010:CG N°31 Bas-rhin:

Page 17: Le conseiller Général

Pan

oram

a

16

Rénovation des collèges : le Conseil Général de l’Orne s’engage

Parmi les 31 collèges publics

ornais, beaucoup ont été

construits dans les années

1970. Pour procéder à leur réno-

vation, le Conseil Général de

l’Orne a choisi de travailler dans

la durée avec quatre équipes d’ar-

chitectes. Au Conseil général, les

services concernés ont été réor-

ganisés pour que les techniciens

encadrant ces travaux puissent

suivre les projets dans leur

intégral i té . Archi tectes et

entreprises auront ainsi, pour

chaque collège, un interlocuteur

unique.

U n p l a n d é p a r t e m e n t a l

a m b i t i e u x e t 3 1 co l l è g e s

diagnostiqués

Les quatre équipes d’architectes,

chacune sur le secteur géogra-

phique qui lui a été assigné, ont

réalisé un diagnostic complet des

établissements. Sur la base de ce

diagnostic et des orientations de

sa politique générale (priorité aux

économies d’eau et d’énergie,

accessibilité des bâtiments

publics) le Conseil Général a déci-

dé de doubler son budget alloué

aux collèges, le portant à 10 mil-

lions d’euros par an. De 2010 à

2014 (année de mise en œuvre de

la réforme territoriale), des objec-

tifs forts ont été fixés : sept

collèges restructurés, études réa-

lisées pour quatre autres. Dans le

même temps, un programme de

grosses réparations, estimé à

quinze millions d’euros environ,

touchera15 autres établissements.

Ce sont donc 26 des 31 collèges

qui, à des degrés divers, bénéficie-

ront de cette action de grande

ampleur. Les autres établisse-

ments sont pour leur part plus

récents ou ont été rénovés ces

dernières années.

A partir de critères objectifs de

priorité, une programmation a

ensuite été établie : les travaux

commenceront cette année au

collège Sévigné à Flers et

dans des collèges d’Athis-de-

l’Orne, Moul ins- la-Marche

et Putanges-Pont-Ecrepin. Les

restructurations des collèges de

Gacé, du Theil-sur-Huisne, de la

Ferrière-aux-Etangs, du Mêle-

sur-Sarthe et du collège Racine à

Alençon, sont à l’étude.

Des collèges modernes et

durables

Adaptée aux contraintes des lieux

et aux besoins identifiés, la

conception de chaque projet obéit

également à des orientations

générales. En premier lieu, une

recherche de mutualisation des

équipements avec les collectivi-

tés locales : une cuisine commu-

ne avec l’école primaire, une

salle informatique ouverte aux

associations, un CDI complétant

une médiathèque, etc. Cela

permet de réduire les coûts de

part et d’autre et, dans une

perspective de développement

durable, d’éviter de «consom-

mer» de nouveaux espaces. La

priorité est donnée à la restructu-

ration de l’existant, à la réutilisa-

tion des locaux, à des liens

nouveaux entre le bâti et son

environnement. Les projets intè-

grent également la mise en

accessibilité des bâtiments pour

les personnes à mobilité réduite.

Enfin, ce vaste programme

entend faire de chaque collège

rénové, un équipement BBC

(Bâtiment Basse Consommation)

en agissant sur les consomma-

tions d’énergie, d’eau, sur l’isola-

tion, l’utilisation des énergies

v e r t e s , l e s m a t é r i a u x d e

construction. Les quatre projets

engagés ont fait l’objet d’une

présentation publique sur place

au cours de laquelle ces choix et

orientations ont été expliqués aux

parents d’élèves, aux enseignants

et aux personnels. ■

©C

G 6

1

En 2010, le Conseil général de l’Orne a décidé de doubler le budget de rénovation descollèges. 10 millions d’euros seront ainsi investis chaque année pour les adapteraux exigences pédagogiques actuelles, en faire des modèles environnementauxdans la ligne de la politique départementale et de développement durable, et les rendre accessibles aux personnes handicapées…

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Page 20: Le conseiller Général

19

Entretien avecJacques DERMAGNE

président du Conseil économique, social et environnemental de la République

Le Conseil Economique, Social et Environnemental

Le Président Jacques Dermagne retrace la genèse et les réalisations de l’action inter-nationale conduite, depuis une vingtaine d’années, par le Conseil économique, socialet environnemental de France. Il souligne la place nouvelle que les organisations de la société civile ont su conquérir dans la gouvernance mondiale, notamment auprèsdes organisations internationales.

L’action internationale

du CESE :pour une nouvelle gouvernance à l’échelle mondiale

Le Conseiller général : Pourquoi le Conseil économique,

social et environnemental a-t-il décidé d’engager une

action au niveau international ?

Jacques Dermagne : Il est vrai que l’on peut se poser la

question... La mission fondamentale du CESE n’est-elle pas

de conseiller les pouvoirs publics sur les grandes questions

économiques et sociales relevant de sa compétence ? La

place de l’international paraît, dans ce cas, accessoire, voire

marginale.

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Page 21: Le conseiller Général

20

Jusque dans les années 1980, il

en a d’ailleurs été ainsi. Les

relations internationales du

Conseil se limitaient à des

contacts de courtoisie avec

quelques Conseils écono-

miques et sociaux des pays

africains, ex-membres de la

Communauté française, à des

relations de travail avec le

Comité économique et social

européen et avec l’Organisation

internationale du travail (OIT).

Deux évènements, je devrais

plutôt dire deux mutations de

la société mondiale vont avoir

des conséquences décisives

pour l’activité internationale du

Conseil.

Tout d’abord, la mondialisation.

En quelques années, il apparaît

que la plupart des questions

économiques et sociales ne

peuvent plus être sérieusement

analysées en dehors du contex-

te international. Les migrations,

les délocalisations, les modes

de consommation, de commu-

nication (internet), de touris-

me… et tant d’autres phéno-

mènes ont pour caractéristique

de ne plus pouvoir être étudiés,

compris, maîtrisés dans le

cadre national. Tous relèvent

d’une véritable mondialisation.

Le CESE, confronté, à cette

mutation majeure, s’est tout

naturellement tourné vers les

Assemblées «sœurs» à l’étran-

ger, afin d’élargir son horizon

et de pouvoir mieux appréhen-

der les questions nationales

dont il était saisi en incluant la

dimension internationale.

Deuxième événement, la chute

du Mur de Berlin. En quelques

mois, entre 1989 et 1991,

toutes les sociétés bloquées,

depuis parfois 70 ans, dans un

grand immobilisme institution-

n e l , d é f o r m é e s p a r le s

pratiques totalitaires, ont dû

inventer des pratiques démo-

cratiques et reconstruire des

corps intermédiaires. Sponta-

nément, un grand nombre de

sociétés (pratiquement tous les

pays de l’Est européen :

Hongrie, Pologne, Roumanie,

Bulgarie, Slovaquie, Républi-

que tchèque…) se sont tour-

nées vers le CES de France.

Elles ont sollicité son expérien-

ce et son conseil afin de mettre

en place des structures de

même nature, leur permettant

d’accueillir les représentants

des nouvelles organisations

économiques, sociales et

socioprofessionnelles et de

leur apprendre à travailler

ensemble.

Ce double mouvement de

libération du totalitarisme et de

naissance ou de renaissance de

corps intermédiaires (organi-

sations patronales, syndicales,

organisations du monde rural,

des professions libérales, du

monde associatif…) s’est éten-

du aux sociétés africaines ou

latino-américaines, souvent

figées, elles aussi, par des

totalitarismes de droite ou de

gauche, sans oublier quelques

sociétés européennes, tels

l’Espagne, le Portugal, la

Grèce, libérées depuis peu du

franquisme, du salazarisme et

du régime des Colonels.

Pratiquement toutes ces socié-

tés se sont tournées vers

Paris, afin que le Palais d’Iéna

les aide à mettre en place

des Conseils économiques et

sociaux, dont la vocation serait

d’associer les représentants

des nouvelles organisations

économiques, sociales et

culturelles à la reconstruction

de leurs pays.

L’appel était pressant ; le

Président du CES de l’époque,

m o n p ré d é ce ss e u r J e a n

Mat téo l i , avec l’a ide du

ministre des Affaires étran-

gères Dumas, a pris la respon-

sabilité, sans aucun moyen

particulier, de répondre à

toutes les sollicitations.

C. G. M. : Quelles en ont été les

grandes étapes ?

J. D. : De 1990 à 2010, je

distingue quatre étapes.

Une première étape, que je

qualifierais d’étape d’«assis-

tance technique», au cours de

laquelle le président du CES

français a accompagné la créa-

tion ou la rénovation d’un

nombre considérable de CES

en Europe (Espagne, Portugal,

Grèce, Roumanie, Hongrie,

Pologne…), en Afrique (Gabon,

Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina

Faso, Mali…), en Amérique

Latine (Argentine, Province de

Cordoba au Venezuela...).

La deuxième étape a conduit à

la création de l’Association

Accueil au CESE de

M. Michel Sleiman,

président de la

République

du Liban en 2009

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Page 22: Le conseiller Général

internationale des Conseils

économiques et sociaux et ins-

titutions similaires (AICESIS).

Pendant 10 ans, de 1989 à

1999, le Conseil français a

assuré le secrétariat perma-

nent de l’organisation et, tous

les deux ans, d’une réunion

internationale de tous les

Conseils économiques et

sociaux ou institutions simi-

laires existant dans le monde.

Ces rencontres, passionnantes,

o n t p e r m i s l a p r i s e d e

conscience que la représenta-

tion de la société civile organi-

sée au plan mondial était une

nécessité et qu’elle relevait de

la responsabilité de tous les

CES du monde.

Ainsi, en 1999, à Port-Louis,

après un long travail de prépa-

ration destiné à réunir un véri-

table consensus sur les sta-

tuts, était créée l’AICESIS,

association internationale de

droit néerlandais dont le siège

social est à La Haye mais dont

le secrétariat général est établi

à Paris.

Troisième étape : des efforts de

coopération bilatérale avec

quelques grands Conseils.

Dès 1994, le président du CES

français se rend en Chine pour

prendre contact avec la

Conférence consultative poli-

tique du Peuple chinois, que

nous considérions comme une

institution similaire.

Un séminaire annuel est mis

en place, entre autres, avec la

Commission des Finances de

l’Assemblée nationale populai-

re de Chine. Ces séminaires,

quinze ans après, existent tou-

jours, une année en Chine, une

année en France.

Ils permettent aux législateurs

chinois de mieux connaître nos

entreprises, nos règles de

protection de la propriété

industrielle, notre droit du tra-

vail et de la protection sociale,

notre organisation du monde

rural…

Et, bien entendu, ils aident les

conseillers français à se fami-

liariser avec les grandes carac-

téristiques de l’«ouverture» et

de la transformation de la vie

économique et sociale en

Chine, telles que voulues par

Deng Xiao Ping. C’est ainsi que

nous avons «appris» la Chine

nouvelle...

C’est ainsi qu’elle a consolidé

sa découverte des vertus de la

création de PME ou de la label-

lisation des produits agricoles.

Le même effort a été entrepris

avec le Conseil social de

Russie, coprésidé par le maire

de Saint-Pétersbourg et un

grand const i tut ionnal iste

russe…

Malheureusement le président

Boris Eltsine n’a pas poursuivi

l’effort entrepris et le Conseil

social a disparu après deux ans

d’existence. Les séminaires

franco-russes ont cependant

porté sur le financement de la

vie syndicale, le droit de pro-

priété, les missions de services

publics… Et nous avons attendu

jusqu’en 2008 la création d’une

institution similaire.

Une action identique a été

menée à bien pendant trois ans

avec le Conseil national de la

jeunesse et de l’avenir du

Maroc, dans le cadre de sémi-

naires communs, une fois à

Rabat, une fois à Paris.

La quatrième étape a com-

mencé en 1999, avec mon

élection à la présidence du

CES français. Elle a consisté à

rendre cohérentes les trois

étapes précédentes et à

organiser notre action interna-

tionale afin de développer

notre présence dans le monde

à travers notre fonction de

conseil et nos relations bilaté-

rales. En insistant sur notre

action au sein de l’Union euro-

péenne et en direction de la

Méditerranée, ainsi que sur

notre action au sein de

l’Association internationale des

CES. De ce point de vue, je

crois que ma présidence de

l’AICESIS entre 2003 et 2005

a représenté un temps particu-

lièrement fort dans la vie de la

communauté mondiale des

CES.

C. G. M. : Quelles sont les mis-

sions de l’AICESIS ? Comment

fonctionne cette association ?

J. D. : Les missions de l’AICESIS

sont parfaitement définies par

l’article 3 de ses statuts.

Accueil d'une

délégation du CES

de la République

Centrafricaine en 2009

21

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Page 23: Le conseiller Général

22

Les activités de l’AICESIS

s’inscrivent totalement dans ce

cadre. Des groupes interconti-

nentaux de CES préparent une

position commune, sur le

thème de travail annuel de

l’OIT et sur celui du CES

des Nations Unies (appelé

ECOSOC). Par exemple, cette

année, l’AICESIS interviendra à

Genève sur le Pacte mondial

pour l’emploi et à New York sur

l’autonomisation des femmes.

Les rapports de l’AICESIS sont

présentés, en général en

séance plénière de l’OIT et de

l’ECOSOC, par le président en

exercice de l’AICESIS. Ainsi le

représentant de la société

civile organisée au plan mon-

dial acquière progressivement

une place reconnue dans ces

instances.

Chaque année, une rencontre

mondiale des Conseils écono-

miques et sociaux et institu-

tions similaires est également

organisée autour d’un thème

commun d’intérêt général

mondial. En 2010, elle portera

sur le rôle des CES dans la

nouvelle gouvernance écono-

mique, sociale et environne-

mentale mondiale.

Le fonctionnement de l’AICESIS

est confié à un secrétaire géné-

ral, nommé par le Conseil

d’administration, pour deux

ans renouvelables. Le premier

secrétaire général a été

Bertrand Duruflé, conseiller

diplomatique du président du

CES de France. Depuis le 1er

janvier 2009, Patrick Venturini,

ancien secrétaire général du

Comité économique et social

européen, a pris sa suite. Le

Conseil français apporte un

soutien logistique important

au secrétaire général de

l’AICESIS, dont les bureaux

sont accueillis au Palais d’Iéna.

L’organe de déc is ion de

l’Association est le Conseil

d’administration, composé de

présidents de CES élus par

leurs pairs au plan continen-

tal : pour l’instant, il comporte

5 présidents de CES euro-

péens, 5 Africains, 1 Latino-

Américain et 1 Asiatique. Le

nombre de membres pour

chaque continent est naturelle-

ment fonction du nombre de

CES ou d’institutions similaires

dans la zone considérée.

Le Président du Conseil d’ad-

ministration et de l’Association

est statutairement le président

du CES élu pour organiser la

grande Rencontre interna-

tionale qui a lieu tous les

deux ans et qui permet des

échanges avec les organisa-

tions internationales de la

famille des Nations Unies.

L’Assemblée générale annuel-

le, également présidée par le

président de l’AICESIS, est

seule compétente en matière

de modification des statuts.

Il s’agit essentiellement d’un

temps d’échange de réflexions

et d’orientation pour la vie

intérieure de l’Association.

Il convient de souligner le fait

que, chaque année, entre 5 et

10 nouveaux Conseils adhèrent

à l’AICESIS. A ce jour, 64 CES,

membres actifs et à jour de

leurs cotisations, assurent

l’essentiel du financement de

l’Association. Dans quelques

années, près de 100 pays

disposeront d’un CES ou d’une

institution similaire, et je

remarque que, dans tous les

cas, la création d’un Conseil

correspond à une volonté affir-

mée de développement des

pratiques démocratiques.

C. G. M. : Quelle est la place du

CESE français au sein de

l’AICESIS ?

J. D. : Mon prédécesseur, Jean

Mattéoli, est indiscutablement,

avec l’ivoirien Philippe Yace, le

père de l’AICESIS. Il a fallu

Rappel des statuts de l’Association internationale des Conseils économiqueset sociaux et institutions similaires (AICESIS) - article 3

«Dans la pensée et la volonté de ses fondateurs comme dans l’esprit de tous ses membres,

l’AICESIS a vocation à devenir, sans exclusive aucune et sans recherche de monopole, une

institution propre à représenter la société civile organisée au plan mondial. Elle a ainsi pour mission

générale d’illustrer et de promouvoir l’importance de la fonction consultative et la gouvernance

participative à travers le monde.

Plus précisément, l’Association a pour objet, dans le respect total de l’indépendance de chacun de

ses membres, de favoriser et de promouvoir le dialogue et les échanges entre ses membres, et de

façon plus large, d’encourager le dialogue entre partenaires économiques et sociaux dans le monde.

L’Association se propose également d’encourager la consolidation ou la création de CES dans les

Etats qui n’en possèdent pas. Elle s’efforce de contribuer, par l’échange de travaux, d’expériences

et par l’organisation de rencontres, à la prospérité et au développement économique des peuples, et

à l’émergence, dans le respect mutuel et dans la paix, des sociétés civiles démocratiques, confor-

mément aux principes des Nations Unies et à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme,

ainsi qu’aux principes et aux droits fondamentaux du travail approuvés par tous les membres de

l’Organisation Internationale du Travail (OIT)».

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Page 24: Le conseiller Général

▲▲

23

vaincre les réticences de nos

amis, et surtout celles des

sociétés anglo-saxonnes, qui

se seraient volontiers satis-

faites de rencontres annuelles

informelles facilitant l’échange

d’informations. Pour sa part, le

Conseil français, dès le début

du processus en 1989, a été

convaincu que l’internationali-

sation des Conseils pouvait

jouer un rôle important dans la

représentation de la société

civile organisée au plan mon-

dial.

Les excès des altermondia-

listes, les questions que l’on

peut se poser sur la représen-

tativité de certaines ONG…, la

crise financière, puis écono-

mique et pratiquement socié-

tale traversée par le monde...

ont rapidement incité la

plupart des Conseils à parta-

ger les convictions du CES

français.

Celui-ci a prouvé naturelle-

ment son engagement pour

la «cause», en fournissant

locaux, moyens de secrétariat

et de communication… sans

compter un investissement

première fois, assuré un

dialogue direct entre des

représentants du Forum éco-

nomique de Davos et ceux

du Forum social mondial de

Porto-Alegre.

En résumé, la place du CES

français est importante au sein

de l’AICESIS, son appui maté-

riel, intellectuel et moral à

l’Association justifie le fait que

l’A s s e m b l é e g é n é r a le a

toujours renouvelé le mandat

du Conseil français au sein du

important en temps et en

travail lorsque le CES de

France a présidé l’AICESIS

entre 2003 et 2005.

Ainsi, en 2005, au cours de la

Rencontre internationale que

j’ai organisée et présidée, nous

avons pu, au Palais d’Iéna,

engager, devant tous les

CES du monde, un échange de

grande qualité sur cette

question de la représentation

de la société civile organisée.

En présence du président en

exercice de l’Assemblée géné-

rale des Nations Unies, son

Excellence Jean Ping. A cette

occasion, nous avons, pour la

Conseil d’administration. Sans

doute, le jour viendra où le

Conseil d’administration devra

comprendre deux collèges,

les membres permanents,

anciens présidents, et les

membres élus et renouve-

lables.

C. G. M. : Au-delà de l’AICESIS,

le CESE de France entretient-il

des relations bilatérales avec

les autres CES nationaux?

J. D. : Oui et j’y attache beau-

coup d’importance. Outre les

séminaires annuels avec la

Chine dont j’ai déjà parlé, je

citerai les travaux menés, pen-

dant deux ans, en commun,

avec les Conseils italien et

espagnol sur les flux migra-

toires et les conditions d’inser-

tion dans nos sociétés.

Ainsi, les trois Conseils médi-

terranéens, particulièrement

concernés par le phénomène

migratoire, ont pu transmettre,

au Comité économique et

social européen, leurs ana-

lyses et leurs propositions

communes.

D’autre part, le CES de France

a gardé une grande disponibili-

té envers tout gouvernement

ayant l’intention de créer un

CES. A ce titre, le Palais d’Iéna

organise, plusieurs fois dans

l’année, soit des missions dans

les pays concernés - je pense à

la Jordanie, au Liban… -, soit

l’accueil de délégations pour

des visites de découverte et

d’entretiens allant de quelques

heures à quelques jours.

C. G. M. : Et avec l’ECOSOC de

l’ONU et les autres organisa-

tions internationales ?

J. D. : Dès sa création en 1999,

l’AICESIS a entrepris de se

faire connaître et reconnaître

par le Conseil économique et

social des Nations Unies et par

l’Organisation internationale

du travail (OIT).

Le 10 octobre 2001, l’ECOSOC

des Nations Unies prenait la

décision 2001-318 concernant

Intervention de M. Jean Ping, président de l'Assemblée générale des Nations Unies, lors de

la Rencontre internationale de l'AICESIS, à Paris, en juin 2005

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Page 25: Le conseiller Général

24

la participation à ses travaux

d’une organisation considérée

par elle comme intergouverne-

mentale : «A sa 44è séance plé-

nière, le 10 octobre 2001, le

Conseil économique et social,

ayant examiné la demande de

l’Association internationale

des Conseils économiques et

sociaux et organismes simi-

laires, a décidé, conformément

à l’article 79 de son règlement

intérieur, que cette organisa-

tion pourrait participer en per-

manence, sans droit de vote, à

ses délibérations sur les ques-

tions relevant d’un domaine où

elle est active».

Ainsi, depuis cette date,

l’AICESIS est entrée dans le

cercle restreint des «OIG» et

peut, ce qu’elle fait chaque

année, donner son avis sur le

thème de travail de l’ECOSOC.

La qualité et l’intérêt des

études de l’AICESIS nous ont,

en quelques années, acquis le

respect des autorités interna-

tionales.

Pour sa part, l’administration

des Nations Unies recherche

de plus en plus l’appui de

l’AICESIS, ne serait-ce que

pour mieux faire comprendre,

aux principaux acteurs écono-

miques et sociaux, les enjeux

des Objectifs du Millénaire

pour le développement, prépa-

rés par l’ECOSOC des Nations

Unies et votés à l’unanimité par

l’Assemblée générale de 2000.

Cette reconnaissance de

l’ECOSOC a d’heureux effets,

puisque les organisations

comme le PNUD commencent

par exemple à découvrir l’exis-

tence et l’intérêt des Conseils

économiques et sociaux afri-

cains, et le rôle qu’ils peuvent

jouer dans les programmes de

développement.

Dès sa création, l’AICESIS s’est

également fait connaître de

l’Organisation internationale

du travail, correspondant natu-

rel, en quelque sorte, de notre

Association puisque, dans les

deux cas, nous organisons la

réflexion commune des parte-

naires sociaux. J’ai bien sûr

mis à profit mon amicale rela-

tion personnelle avec le direc-

teur général du BIT, Juan

Somavia, pour obtenir son

concours afin d’organiser

notre Assemblée générale de

2004 à Genève dans le cadre de

l’OIT.

Non seulement le directeur

général a accepté, mis des

locaux et des services tech-

niques à notre disposition,

mais il est venu lui-même

ouvrir notre Assemblée géné-

rale et participer à nos travaux.

P e r m e t t e z - m o i d e c i t e r

quelques paragraphes du dis-

cours que nous a tenu le direc-

teur général, le 26 mai 2004 :

Extraits du discours de Juan Somavia, directeur général du BIT, devant l’Assembléegénérale de l’AICESIS, à Genève, en mai 2004

«D’une certaine manière, cette maison, vous le savez, est aussi la vôtre. Notre philosophie, nosobjectifs et nos structures même ont, en effet, tant en commun. Ecoute, échange, dialogue etconcertation d’une part, recherche inlassable de la justice sociale et souci du bien commun et del’intérêt général de l’autre.

La création de l’OIT en 1919 et celle, plus tard, des Conseils économiques et sociaux, s’inscrirontdans un même courant d’idée, favorable à une représentation organisée des forces économiques etsociales :

Représentants des employeurs et des travailleurs pour l’OIT ; autour d’eux, représentation souventplus large dans les Conseils économiques et sociaux ou les Institutions similaires, selon les circons-tances nationales.

Tout comme l’OIT, par votre action, vous vous faites les ardents défenseurs d’une certaine «philoso-phie sociale de la paix». Il n’est donc pas étonnant de constater que bien de vos membres ont jouéet jouent encore, un rôle éminent au sein de notre Organisation.

Je suis convaincu qu’aujourd’hui l’un des enjeux majeurs pour la stabilité sociale et politique ainsique pour la sécurité est la recherche d’une mondialisation juste créant des opportunités pour tous.Il en va selon moi de l’avenir de nos sociétés, si nous les souhaitons ouvertes et pacifiques.

Une véritable conscience universelle est en train d’émerger autour de cette conviction.

Pour éviter que les lignes de fracture ne deviennent des gouffres, un objectif : la justice sociale : uneméthode : encore et toujours le dialogue.

C’est pourquoi, je me réjouis de constater que vous avez souhaité placer à l’ordre du jour de votreAssemblée deux sujets qui sont à la fois au cœur de l’action de l’OIT mais aussi au cœur des enjeuxauxquels le monde est confronté : la dimension sociale de la mondialisation et le développement dudialogue social dans le monde».

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Page 26: Le conseiller Général

25

En novembre 2006, le Conseil

d’administration du BIT prenait

la décision suivante : «1° Le

Bureau du Conseil d’adminis-

tration a examiné la question

de la représentation de

l’Association internationale

des Conseils économiques et

sociaux et institutions simi-

laires (AICESIS) aux réunions

de l’OIT et de la représentation

de l’OIT aux réunions de

l’Association. 2° Ayant pris

bonne note que le directeur

général a reçu l’assurance que

l’OIT serait invitée à toutes les

réunions de l’AICESIS, qui

offrent pour elle un intérêt, le

Bureau du Conseil d’adminis-

tration recommande au

Conseil d’accorder au direc-

teur général l’autorisation per-

manente d’inviter l’AICESIS à

se faire représenter aux ses-

sions annuelles de la

Conférence et à d’autres

réunions de l’OIT qui présen-

tent pour elle un intérêt tech-

nique, y compris les réunions

du Conseil d’administration au

cours desquelles sont exami-

nés des problèmes concernant

l’AICESIS».

A ma connaissance, seule la

Fédération internationale des

organismes de Sécurité sociale

bénéficie d’un tel statut !

Depuis, naturellement, les tra-

vaux en commun se sont multi-

pliés et la concertation entre

les directeurs généraux régio-

naux du BIT et les Conseils

économiques, sociaux natio-

naux est devenue une excellen-

te habitude.

C. G. M. : Le CESE de France

travaille-t-il avec son homo-

logue européen ?

J. D. : Là aussi, ma réponse est

positive.

Ce n’est pas toujours facile car,

contrairement à ce que l’on

pourrait croire, il n’y a pas de

lien particulier entre les

Conseillers français désignés

par le Gouvernement français

pour faire partie du groupe 1

«Employeurs», du groupe 2

«Travailleurs» ou du groupe 3

«Divers» à Bruxelles et les

Conseillers membres du CES

de France. C’est très regret-

table tant pour la France que

pour les 22 pays d’Europe

ayant un CES.

Toutefois, je me suis efforcé de

multiplier les occasions de

rencontres. Surtout, avec le

Bureau du Conseil français j’ai

mis en place, au Palais d’Iéna,

une Délégation pour l’Union

européenne, réunissant 32

membres venant de tous les

groupes composant notre

Assemblée et dont la vocation

est de suivre les travaux de la

Commission européenne et du

Comité économique et social

européen, de mettre à la dispo-

sition de toutes les sections les

informations et travaux euro-

péens utiles à leurs propres

travaux.

Evelyne PICHENOT, présiden-

te de cette Délégation, est

également membre du Comité

économique et social euro-

péen et assure la concertation

avec les institutions euro-

péennes, avec une très remar-

quable efficacité.

Grâce à ce positionnement

«transversal» de notre déléga-

tion, la dimension européenne

des problèmes de notre socié-

té est systématiquement pré-

sente et mise à la disposition

de tous nos membres.

Rencontre internationale

de l'AICESIS, à Paris,

en juin 2005

Séminaire franco-chinois au Palais d'Iéna

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Page 27: Le conseiller Général

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C. G. M. : La société civile

peut-elle, doit-elle prendre

une place au sein de la gou-

vernance mondiale ?

J. D. : J’en suis persuadé et

je compte bien me rendre pro-

chainement à New York pour

en parler très sérieusement

avec le secrétaire général des

Nations Unies.

N o s C o n s e i l s , à t ra vers

l’AICESIS, ont vocation à assu-

rer la représentation de la

société civile organisée au plan

mondial et l’ECOSOC des

Nations Unies, aujourd’hui

composé des seuls représen-

tants des Etats, a tout intérêt -

et il commence à en prendre

conscience - à solliciter les

études, avis, propositions de

nos Assemblées composées de

représentants responsables de

la vie économique, sociale et

associative... la vie des gens, en

proximité et en quotidienneté.

Les seuls interlocuteurs, si l’on

peut parler ainsi, des instances

exécutives ou délibératives inter-

nationales ne doivent pas être les

seuls mouvements altermondia-

listes ou les grandes organisa-

tions non gouvernementales. Le

non-dialogue, les rapports de

force médiatisés sont d’ailleurs

significatifs du fossé qui s’accroît

entre gouvernants et gouvernés.

Il nous revient de tout mettre en

œuvre pour faire entendre, une

autre voix, celle des respon-

sables-citoyens…, chefs d’en-

treprises, syndicalistes, respon-

sables agricoles, professions

libérales... Sinon, et de plus en

plus, seules des ONG très

riches ou très violentes se

feront entendre, et l’ONU sera

de plus en plus distanciée par la

réalité concrète de la vie, non

pas des Nations, mais des

peuples.

C. G. M. : Quels sont les projets

internationaux du CESE pour

2010 ?

J. D. : 2010 est une année com-

plexe pour le CESE de France.

Nous sommes en phase de

«prorogation», jusqu’en sep-

tembre 2010, de la mandature

initiées en septembre 2004. Par

ailleurs, le statut du CES - deve-

nu depuis la révision constitu-

tionnelle de juillet 2008 le

Conseil économique, social et

environnemental (CESE) - est en

cours de réforme, avec l’adop-

tion d’une nouvelle loi organique.

Cette loi prévoit des évolutions

importantes qui moderniseront

et valoriseront notre Assemblée,

telles que la saisine parlemen-

taire, la saisine sur pétition

citoyenne, la réforme de la com-

position du CESE...

Ainsi, de nouveaux équilibres

seront à inventer et à faire parta-

ger par toutes nos composantes,

notamment par les partenaires

sociaux qui sont et resteront au

cœur de notre dispositif.

Dans ce contexte, nous avons

été un peu contraints de limiter

nos engagements internatio-

naux en 2010. Toutefois, nous

poursuivons nos travaux dans le

cadre euro-méditerranéen,

notre action au sein de

l’AICESIS, nos projets de groupe

de séminaire avec les Conseils

de Chine et de Russie… Et nous

resterons le plus proche pos-

sible des Conseils africains

francophones. C’est d’ailleurs à

notre initiative et en accord avec

son secrétaire général, le

Président Abdou Diouf, que

nous avons créé l’Union des

Conseils économiques et

sociaux et institutions simi-

laires francophones (UCESIF).

Enfin, comme je l’ai évoqué, j’ai

l’intention, avant la fin de la

mandature, de rencontrer le

secrétaire général des Nations

Unies et d’engager, avec lui et

son équipe, une réflexion de

fond sur le rôle de la société

civile organisée au plan mon-

dial. Réflexion que j’espère

pouvoir poursuivre en 2011 et

2012, si mes collègues me

font à nouveau confiance pour

présider cette remarquable

Assemblée du Palais d’Iéna,

qui, avec le temps, se révèle

réellement exemplaire tout

autour de la planète. ■

Accueil d'une délégation

de la Côte d'Ivoire au CESE en 2009

XIe Rencontre

internationale

de l'AICESIS

à Budapest en 2009

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Page 29: Le conseiller Général

Le Bas-Rhin joue la carte de la proximitéet de l’innovation

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Page 30: Le conseiller Général

Avec quelque 1 079 016 habitants leDépartement du Bas-Rhin est le plus grand etle plus peuplé d’Alsace. Situé entre les Vosges

et le Rhin, il s’étend sur 4 755 km2. De plus, si laCommunauté Urbaine de Strasbourg représente l’agglomération la plus importante du Bas-Rhin (plusde 270 000 habitants), elle illustre également la posi-tion stratégique du Département, véritable carrefoureuropéen, tant au niveau économique (25700 tra-vailleurs frontaliers recensés en janvier 2009) qu’insti-tutionnel.

Premier producteur français de houblon et de chou àchoucroute, le Bas-Rhin a su développer un tissu éco-nomique riche et varié qui s’appuie sur quelquespiliers forts : l’agriculture, le tourisme, le tertiaire ouencore l’artisanat. Une économie tournée égalementvers l’avenir et l’innovation avec le cluster AlsaceBioValley implanté à Illkirch. Labellisé pôle de compé-titivité mondial, son activité s’articule autour desInnovations Thérapeutiques et des deux thématiques :« Du gène et de la chimie aux médicaments » et« Imagerie et robotique médicale et chirurgicale ».Un dynamisme économique qui se traduit par un tauxde chômage parmi les plus faibles de France.

Des atouts que le Conseil Général du Bas-Rhin s’atta-che à renforcer et à valoriser à travers une politiqueterritorialisée, au plus près des besoins. Jouant ainsipleinement son rôle d’acteur de proximité, leDépartement se veut innovant dans chacun de sesdomaines de compétence. De nombreuses actions ontainsi été engagées en ce sens. Citons entre autres unedémarche innovante visant à mettre les technologiesde l’information et de la communication au service dela gestion de la dépendance des personnes âgées ethandicapées ; un projet de «Bus express» à l’horizon2013 pour faciliter les déplacements entre Wasselonneet Strasbourg ; ou encore la création de plate-formesdépartementales d’activité pour offrir aux entreprisesdes équipements de pointe et des conditions d’accueiloptimales.

Jérôme ONADO

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Page 31: Le conseiller Général

bâtiment et des travaux publics, qui

sont nos domaines traditionnels

d’intervention, afin que l’activité ne

connaisse pas une chute durant le

1er semestre de l’année. Partant

du principe que le montant moyen

d’un chantier pour le BTP est de

l’ordre de 80 000 e, il m’a semblé

nécessaire de mobiliser fortement

les communes pour les aider à

engager ces petits travaux dans les

meilleurs délais.

Le Conseiller Général Magazine :

Face à la crise financière et

économique qui a frappé de plein

fouet l’ensemble des territoires, le

Conseil Général du Bas-Rhin a lancé,

dès le début d’année 2009, un impor-

tant plan de relance d’environ

775 millions d’euros. Quels en étaient

les objectifs et les principales

priorités ?

Guy-Dominique KENNEL : Face à

cette crise économique mondiale

et à la forte dégradation de la situa-

tion des entreprises, y compris en

Alsace, j’ai estimé que le Conseil

Général devait se mobiliser rapi-

dement et massivement afin de jouer

sur le levier des investissements,

tant en maîtrise d’ouvrage propre,

qu’en appui des collectivités

locales et des entreprises. Il me

semblait nécessaire de donner un

signe fort, un coup d’accélérateur

notamment dans le secteur du

BAS-RHIN

Dans un contexte de crise économique aggravé, le Conseil Général du Bas-Rhin aimmédiatement réagi en lançant, dès février 2009, un vaste plan de relance de l’économie départementale qui répondait aux attentes des entreprises locales. Unprogramme d’action volontariste, réalisé en cohérence avec l’Etat et capable derépondre aux attentes des entreprises locales. Acteur de proximité, le ConseilGénéral accompagne aussi les communes et les territoires ruraux dans leurs projets de développement. Il s’attache enfin, à travers la mise en œuvre de projetsinnovants, à offrir de nouveaux services aux Bas-Rhinois. C’est ainsi qu’il façonne,jour après jour, l’image du territoire, assurant son rayonnement mais aussi son développement.

Le Conseil Généralcollectivité de proximité au service

des territoires du Bas-Rhin

GUY-DOMINIQUE KENNELPRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DU BAS-RHIN

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Page 32: Le conseiller Général

Plus de 200 communes ont répondu

à cet appel et tous les services du

Conseil Général se sont mobilisés

pour instruire les demandes de nos

partenaires en un temps record

afin que nous puissions lancer le

maximum de projets. C’est ainsi que

nous nous sommes engagés pour

des projets générant 378 Millions

d’euros de travaux, à mettre en œuvre

obligatoirement durant le 1er semes-

tre 2009. Nous avons également

débloqué 110 Millions d’euros de tra-

vaux en maîtrise d’ouvrage propre

dans le domaine des routes ou de nos

bâtiments.

En effet, pour que nos engagements

puissent réellement jouer un rôle

positif et impacter les carnets de com-

mandes des entreprises, il était néces-

saire de les concrétiser très rapi-

dement afin que les chantiers puissent

être mis en œuvre durant les pre-

miers mois de 2009.

Ce plan de relance du Conseil

Général du Bas-Rhin comportait un

ensemble de mesures cohérentes:

la simplification de procédures

internes à l'administration dépar-

tementale afin de réduire les délais,

l’accélération du programme d'in-

vestissement propre au Conseil

Général et naturellement le soutien

aux projets d'investissements des

communes et communautés de com-

munes pour un volume total de

127 Me versés aux partenaires pour

les investissements.

L.C.G.M. : Aujourd’hui, quel bilan

faîtes-vous de ce plan de relance

et quel regard portez-vous sur la

santé économique du territoire?

G-D. K. : Au total, la dynamique enga-

gée par le Conseil Général du Bas-

Rhin a permis de générer un volume

de 745 Meau cours de l'année 2009.

Notre objectif de contribuer à

assurer un plan de charge suffisant

aux entreprises, notamment dans

le secteur du BTP est donc atteint.

Tout ce qui pouvait être engagé à

brève échéance ainsi que des

projets plus lourds ont été initiés et

rentreront en phase de chantier dès

le printemps prochain. Ces chiffres

confirment la justesse de notre choix

du plan de relance, à savoir

l'accélération des programmes

d'investissement. En effet, l'enjeu

n'était pas d'inscrire des crédits

nouveaux pour des projets nouveaux

car cela aurait induit des délais très

longs d'études et de procédures

avant de pouvoir se traduire par des

commandes passées aux entrepri-

ses. Cela aurait aussi nécessité une

hausse des impôts pour les finan-

cer, ce qui précisément eut été contre

productif pour une relance écono-

mique. Il fallait agir au plus vite et

c'est bien ce que nous avons fait.

Sur le plan économique, le Bas-Rhin,

comme l’Alsace, ne vit plus au rythme

des implantations de grandes entre-

prises qui ont fait sa force sur la

scène économique européenne.

La concurrence entre les grandes

régions continentales a remis en

cause cette spécificité alsacienne

mais nous a permis de concentrer

nos efforts pour consolider le tissu

économique existant, renforcer

les partenariats et développer des

synergies à l’échelle de chacun des

territoires du département, notam-

ment à travers le développement

des zones d’activités. Avec l’ADIRA,

qui a prouvé son savoir-faire sur le

terrain, le Conseil Général, qui inter-

vient hors du champ de ses com-

pétences obligatoires, s’est engagé

dans une politique de proximité avec

le monde économique, qu’il soit arti-

sanal ou industriel, afin de lui appor-

ter des réponses adaptées à ses

attentes et de répondre, en paral-

lèle, à des impératifs d’aménage-

ment harmonieux du territoire.

Pour l’avenir, nous fondons de réels

espoirs sur le développement de

filières « de pointe » telles que celle

alliant les nouvelles technologies

et les services à la personne. Qu’il

s’agisse de santé ou de maintien à

domicile, en nous appuyant sur

l’Université et les équipes de recher-

ches, publiques ou privées, ainsi

que sur les entreprises de plus en

plus «e-performantes», le Bas-

Rhin, au sein de l’espace rhénan,

a vocation à devenir un leader

mondial dans ce domaine.

L.C.G.M. : Ce contexte difficile a-t-

il eu des répercussions sur le

budget 2010, notamment sur les

investissements programmés mais

aussi sur les ambitions et les

projets du Conseil Général ?

G-D. K. : La crise économique a

effectivement eu des effets sur

les finances départementales. Ainsi,

les dépenses sociales et de soli-

darité sont en hausse sensible et

les recettes s’orientent à la baisse.

Dans ce contexte, la suppression

de la taxe professionnelle ainsi que

la redistribution des différentes

taxes entre les collectivités com-

plique la situation et obère notre

capacité à nous projeter dans

l’avenir. Ainsi, ce contexte nous a

contraints, pour la première fois

dans l’histoire de notre collectivité,

à présenter un budget primitif orienté

à la baisse. Ce n’est pas anodin.

C’est aujourd’hui la fin d’une période

où nous pouvions adapter nos recettes

à nos dépenses et où nous avions

la possibilité de mettre aisément

en œuvre des politiques au-delà du

champ de nos compétences.

Ce n’est pas un repli sur soi, c’est

au contraire un acte volontaire pour

garantir la pérennité de notre

collectivité, son avenir, et préser-

ver ses marges de manœuvre.

Je ne veux pas, en effet, porter la

responsabilité d’être le Président

qui n’aurait pas su prendre les déci-

sions à temps, qui aurait éludé les

problèmes et aurait conduit notre

Conseil Général au bord du gouffre.

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Page 33: Le conseiller Général

DOSSIER�

mutualisation des achats de maté-

riel ou des moyens de formation des

agents des services départemen-

taux d’incendie et de secours ainsi

que la constitution d’équipes com-

munes.

L.C.G.M. : De nombreux projets ont

déjà pu connaître des traductions

concrètes. Pouvez-vous nous en

dire quelques mots ?

G-D. K. : Je citerais en premier

lieu la gouvernance économique

puisque, en partenariat avec la

Région, nous avons défini un Schéma

régional de développement écono-

mique fixant une stratégie de

développement du territoire. Schéma

qui a d’ores et déjà abouti à la

simplification des dispositifs d’aide

à la création ou reprise d’entre-

prises artisanales avec mise en place

d’un guichet unique et rapproche-

ment des dispositifs d’aides des

trois collectivités, ainsi qu’à la

réorganisation et la rationalisation

des missions de prospection et de

développement économique pro-

pres à chaque collectivité.

Pour l’avenir, nous travaillons à la

création d’une nouvelle entité qui

répondrait à la demande de clari-

fication des usagers et des parte-

naires des collectivités actuelles,

au besoin d’efficacité pour les ser-

vices et de rapprochement des élus

et de l’administration vers les citoyens.

Cette structure permettra à lafois de simplifier l’enchevêtrementadministratif ; de privilégier la lisi-bilité de nos territoires et leur com-pétitivité, à l’échelon national maisaussi international ; d’agir aumeilleur coût et avec la plus grandeefficacité ; de rapprocher les cen-tres de décision du terrain ; de ren-forcer le lien avec les électeurs etd’être toujours en situation de leurrendre compte des actions qui sontmenées ; mais aussi de s’appuyerprioritairement sur des élus de proximité bien identifiés, par rap-port à un territoire et à un projetpolitique ; sans oublier de respec-ter l’identité de chacun des terri-toires. ■

Au regard du rôle primordial que

nous jouons dans le développement

de notre territoire et dans

l’accompagnement de chaque

Bas-Rhinois tout au long de sa vie,

nous avions le devoir de réagir face

à la situation économique actuelle

et de poursuivre les missions qui

nous ont été confiées. C’est en nous

concentrant sur nos objectifs prio-

ritaires et en appliquant une ges-

tion rigoureuse de nos ressources

que nous parviendrons à passer le

cap difficile qui est devant nous.

Je ne suis pas résigné mais au

contraire résolument dans une cons-

truction de l’avenir. L’exercice bud-

gétaire actuel, comme les suivants,

sont des exercices de transition car

beaucoup de variables, notamment

au niveau de nos ressources fis-

cales, sont aujourd’hui encore trop

floues pour que nous ayons une

vision juste de l’avenir, qui peut nous

révéler des lendemains plus sou-

riants. Néanmoins, avec ce projet

de budget, nous construisons pas

à pas l’avenir en prenant en compte

les besoins exprimés par nos conci-

toyens.

L.C.G.M. : Le 29 septembre 2008 à

Sélestat, les assemblées plénières

des Conseils généraux du Bas-Rhin

et du Haut-Rhin se réunissaient pour

la première fois de leur histoire,

marquant ainsi publiquement le

renforcement de leur coopération.

Quels sont les axes stratégiques et

les thèmes spécifiques qui ont été

définis dans le cadre de cette coopé-

ration interdépartementale ?

G-D. K. : Conscients des similitudes

entre nos deux collectivités nous

avons conjointement décidé, avec

le Conseil Général du Haut-Rhin, de

nous inscrire dans une démarche

progressive et pragmatique. C’est

ainsi que durant les dernières années,

nous avons multiplié les coopéra-

tions et les actions communes.

Dès 2004, nous avons formalisé

des échanges réguliers entre les élus

d’une part, et les services respectifs,

d’autre part. Ensuite, nous avons

poursuivi par des échanges d’ex-

périences et d’objectifs ; chacun

s’inspirant chez l’autre de ce qu’il y

a de plus exemplaire.

Enfin, troisième étape, ces échanges

ont abouti dans plusieurs domai-

nes à la mise en place de straté-

gies politiques communes.

Dotés des mêmes champs de com-

pétences, confrontés aux mêmes

difficultés, nos deux départements

ont tout naturellement trouvé de

nombreux autres domaines de coopé-

ration. C’est pourquoi ils ont choisi

de progresser ensemble et sont

allés jusqu’à la mise en place d’ou-

tils communs tels que la création

du Pôle d’Archéologie Interdépar-

temental Rhénan ou la constitution

d’un Observatoire Interdépartemental

des Déchets, qui permettent

l’élaboration de véritables straté-

gies interdépartementales et

surtout de réaliser des économies

de moyens non négligeables.

Aujourd’hui nous travaillons

étroitement dans une trentaine de

politiques allant de la mise en

cohérence de nos politiques d’ac-

tion sociale, à la réhabilitation de la

Maison de l’Alsace à Paris que nous

gérons conjointement.

Nous nous consacrons aussi à

l’élaboration d’une coopération tech-

nique de nos services des routes,

afin d’harmoniser et de rendre plus

efficaces nos politiques d’entretien,

à des politiques de communication

ou à des commandes d’études com-

munes, notamment en matière de

déchets, permettant de réaliser des

économies d’échelle jusqu’à la

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Page 34: Le conseiller Général

Les projets s’inscrivent dans

18 domaines reconnus prioritai-

res par le Département : le déve-

loppement de l’offre foncière aux

entreprises, la centralité urbaine,

le développement touristique, les

transports et déplacements, la

gestion de l’eau potable, l’assai-

nissement et les déchets, le déve-

loppement socio-éducatif et la soli-

darité. Dans ce cadre, le Département

s’engage à garantir son financement

dans la durée et d’y flécher dans

certains cas un bonus financier. Dans

la perspective de l’arrivée à échéance

des premiers contrats de territoires

à partir de fin 2011, une réflexion a

été engagée pour dresser un bilan

de cette première phase de contrac-

tualisation et faire évoluer certains

points afin de préparer la deuxième

génération de contrats.

L.C.G.M. : Cette année, 6 nouveaux

contrats de territoires ont déjà été

entérinés dont celui de l’agglomé-

ration strasbourgeoise. Pouvez-

vous nous présenter les ambitions

et les principales priorités affichées

par le contrat de territoire signé

avec la CUS ?

R. H. : Avec un engagement de plus

de 384 Me pour 442 dossiers

d’investissement sur la période 2009-

2014, le Département entend

porter son effort à hauteur des enjeux

urbains. Sur cette somme, plus de

207 millions d’euros sont consa-

Le Conseiller Général Magazine :S’appuyant sur une démarche deterritorialisation et de contrac-tualisation, le Conseil Général a mis en place des «contrats de territoires». Concrètement, quelssont les enjeux autour de ce dispositif ?

René HAAG : A ce jour, 21 contrats

de territoires ont été adoptés par

l’assemblée plénière et d’ici avril

2011 l’ensemble du territoire

sera couvert avec 31 contrats dont

celui de la CUS. Les enjeux sont

multiples. Il s’agit de renouveler

profondément et dans la durée le

partenariat du Département avec

les territoires (communes, CDC et

syndicats spécialisé) et l’inscrire

dans la durée (6 ans). Succédant à

une logique de guichet, les contrats

visent à définir le soutien apporté

par le Département à l’ensemble

des projets d’investissement

portés par les acteurs publics d’un

territoire, en s’appuyant sur un

diagnostic et une vision partagée de

son développement.

Ils ont également pour objet de met-

tre en cohérence les différentes inter-

ventions départementales à l’échelle

des périmètres de contrats qui cou-

vrent une, deux, parfois trois CDC,

dans le but de promouvoir et sou-

tenir le développement durable et

l’excellence des territoires, mal-

gré un contexte budgétaire très

contraint.

BAS-RHIN

A travers la mise en place des contrats de territoire, le Conseil Général s’attache à mettre en cohérence l’ensemble des projets d’investissementportés par les acteurs publics d’un territoire. Autour de visions partagées,il s’agit de construire le Bas-Rhin de demain. Un territoire attractif capablede répondre aux enjeux de cohésion sociale, d’environnement, de dévelop-pement économique, d’habitat, etc.

Avec les contrats de territoire, le Conseil Général joue la cartede la proximité

RENÉ HAAGVICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DU BAS-RHIN

EN CHARGE DU DÉVELOPPEMENT DES TERRITOIRES

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Page 35: Le conseiller Général

crés aux opérations de dimension

métropolitaine relevant de la CUS ou

d’autres opérateurs, 70 millions

aux projets structurants ou de

proximité relevant des 28 communes

et 86 millions aux réalisations

propres du Conseil Général. Un volet

métropolitain a été institué. Il

matérialise le soutien départemen-

tal aux projets dont le rayonnement

est à l’échelle de l’ensemble de

l’agglomération, voire au-delà. Il

apporte donc une réponse adaptée

aux enjeux du développement métro-

politain du territoire de la CUS et

aux charges de centralité. A ce titre,

le Conseil Général financera des

opérations emblématiques comme

la redynamisation du palais des congrès

et du parc des expositions, ou encore

la réalisation de l’école européenne

et du tram-train.

Mais les équipements et aménage-

ments de proximité ne sont pas

oubliés puisqu’il est prévu un vaste

programme pour la rénovation

urbaine des quartiers, l’adaptation

des équipements sportifs aux pra-

tiques, la réhabilitation des écoles

ou encore le maillage en structures

petite enfance. Le Conseil Général

portera lui-même des opérations

d’envergure comme l’aménagement

du plan d’eau de Plobsheim – Eschau,

l’entrée sud de l’agglomération,

de la VLIO, du Canal de la Bruche ou

encore l’extension du Vaisseau.

Accroître l’attractivité économique

de l’agglomération, aménager la ville,

ses quartiers et certains espaces

naturels, renforcer l’enseignement

supérieur et la recherche, améliorer

les déplacements, adapter les grands

équipements sportifs, améliorer

l’offre en matière d’habitat et d’ac-

cueil petite enfance et conforter la

vocation européenne de Strasbourg,

telles sont les grandes ambitions de

ce contrat hors norme.

L.C.G.M. : Le Conseil Général a également l’ambition de favori-ser le développement des réseauxd’acteurs des territoires. Un projet de réseau territorial de soutien technique était notammentà l’étude. Où en est le projet ?

R. H. : Lancé officiellement le

20 novembre 2008, la création de ce

réseau s’inscrit dans la volonté de

renforcer les dynamiques territo-

riales de projet, en fédérant davan-

tage les acteurs locaux du dévelop-

pement (agents de développement,

secrétaires généraux, élus,…).

Ce réseau doit constituer le terreau

propice au développement de plus-

values réciproques pour tous les

acteurs, en permettant l’échange

des projets et des pratiques pro-

fessionnelles et une meilleure com-

munication sur les politiques dépar-

tementales. Il vise ainsi à compléter

par un appui qualitatif la politique

départementale de soutien à l’in-

génierie locale (cofinancement de

postes d’agents de développement

des communautés de communes)

dans le cadre de la nouvelle

politique d’Accompagnement des

collectivités. Le réseau est déployé

sur 3 niveaux : un échelon local (péri-

mètres des Maisons du Conseil

Général) ; un échelon départemen-

tal ; et enfin un échelon interdé-

partemental (avec le Haut-Rhin).

L.C.G.M. : Certains quartiers sont

engagés dans des programmes de

rénovation urbaine importants,

soutenus par l’ANRU. En matière

de développement local, quelle est

la politique du Conseil Général

du Bas-Rhin ?

R. H. : Depuis 1997, le Conseil

Général a souhaité s’engager davan-

tage en faveur de la cohésion sociale

en créant un fonds de développement

local en milieu urbain (qui représente

360 000e/an). Ces crédits spécifiques

permettent de soutenir les projets

des associations ou des communes

œuvrant en faveur des quartiers

prioritaires. Ils permettent de com-

pléter des actions de droit commun

et financer des actions innovantes

et expérimentales. En 2007, le Conseil

Général s’est engagé à mobiliser

ces crédits à travers les deux

CUCS dont il est signataire : celui de

la CUS, qui concerne 7 communes

de l’agglomération, et celui des

communes de Haguenau-Bischwiller

et Kaltenhouse

A ce titre, il soutient plus particu-

lièrement les projets en faveur de

l’amélioration du cadre de vie, de l’in-

sertion, de la citoyenneté et de la

réussite éducative. Sa volonté est

d’impulser des initiatives en

direction de ses publics ou domai-

nes prioritaires : la jeunesse, l’in-

sertion, la parentalité et la réussite

éducative. Parallèlement à cela, suite

à la mise en œuvre de la loi Borloo

relative à la rénovation urbaine, le

Conseil Général a décidé de parti-

ciper à l’effort réalisé sur les quar-

tiers les plus en difficulté en s’en-

gageant à soutenir les projets de

rénovation urbaine conventionnés

avec l’ANRU sur 4 quartiers de la

CUS : Neuhof, la Meinau, Hautepierre

à Strasbourg et le quartier des Hiron-

delles à Lingolsheim.

Cet engagement se monte à 30 Me

en faveur de l’habitat, des aména-

gements et des équipements. Aussi,

du fait de son engagement dans les

deux dispositifs (les CUCS et les

conventions ANRU), le Conseil Géné-

ral veille à ce que les deux volets de

la politique de la ville soient abor-

dés de manière cohérente et com-

plémentaire. A cette fin, il s’asso-

cie pleinement aux instances de

pilotage politique qui sont mises en

place et ce, afin d’y jouer pleine-

ment son rôle et d’accompagner

la démarche. ■

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Page 36: Le conseiller Général

de la coordination des acteurs et

des professionnels pour une action

gérontologique concertée ; la

prévention par une démarche de

promotion de la santé et du «bien

vieillir», visant à prolonger le

maintien à domicile et préserver

la qualité de vie des seniors ; le main-

tien à domicile par le renforcement

des dispositifs d’aide à la personne

la promotion des modes d’accueil

alternatifs ou encore le développe-

ment du recours à la domotique ; et

enfin l’accueil en établissement au

moyen du déploiement d’une offre

d’hébergement et de l’accueil

familial comme une offre alterna-

tive aux établissements.

L.C.G.M. : Alors que d’ici 2030 le

nombre de personnes âgées de

60 à 74 ans devrait quasiment

doubler, le maintien à domicile

apparaît au cœur des enjeux et

du «bien vieillir». Quelle est la

politique du Conseil Général pour

favoriser justement le maintien

et domicile et développer notam-

ment les services d’aide à la

personne ?

A. K-M. : Le Conseil Général du

Bas-Rhin s’est engagé dans une

politique volontariste de maintien

Le Conseiller Général Magazine :

Le 15 décembre 2009, le Conseil

Général du Bas-Rhin a adopté son

nouveau plan départemental

en faveur des personnes âgées.

Quelles en sont les grandes

priorités ?

André KLEIN-MOSSER : Le schéma

gérontologique 2010-2014 s’inscrit

dans la continuité du plan d’action

précédent en tenant compte des

évolutions à venir et des besoins

émergents. Fruit d’une réflexion

partagée avec l’ensemble des

partenaires du champ gérontolo-

gique, il pose les fondements de

la politique du Conseil Général du

Bas-Rhin en faveur de ses aînés

pour les cinq prochaines années.

Il se décline en cinq axes priori-

taires. L’anticipation, l’observa-

tion et l’évaluation afin de déve-

lopper la connaissance des publics

et mettre en œuvre un dispositif

de pilotage des actions cohérent ;

le renforcement de l’information et

BAS-RHIN

Le 15 décembre 2009, le Conseil Général du Bas-Rhin a adopté son schéma départe-mental en faveur des personnes âgées. Ce document constitue l’un des fondements,avec le schéma départemental en faveur des personnes handicapées, des politiquesd’autonomie du Département pour la période 2010-2014. Ces programmes s’inscri-vent dans la continuité des actions engagées depuis plusieurs années en faveur despersonnes âgées et handicapées. Ils s’attachent en priorité à favoriser le bien êtredes personnes à toutes les étapes de la vie, accompagner la perte d'autonomie, opti-miser les conditions du maintien à domicile et proposer une offre de lieux de vieadaptés aux besoins de chacun.

Deux schémas départementaux 2010-2014 en faveur des personnesâgées et des personnes handicapées

ANDRÉ KLEIN-MOSSER1ER VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DU BAS-RHIN

EN CHARGE DU PÔLE AIDE À LA PERSONNE

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Page 37: Le conseiller Général

à domicile des personnes âgées.

Avec 11 300 bénéficiaires de l’APA

à domicile représentant en 2009 une

charge budgétaire de 44,6 Me,

le maintien à domicile constitue

une des priorités d’intervention

du Département. Elle se décline

autour de 4 orientations majeu-

res, contribuant chacune de manière

déterminante à renforcer la qualité

de vie au domicile des personnes.

Il s’agit en premier lieu de renfor-

cer les dispositifs d’aide à la

personne et de poursuivre les actions

de soutien de la famille et de

l’entourage, clés du maintien à

domicile. Ceci en développant les

sessions de formation et d’infor-

mation déjà initiées sur les terri-

toires. Il conviendra également de

renforcer la professionnalisation de

ce champ d’activité, par une démar-

che d’incitation, de valorisation et

de reconnaissance de ces métiers.

A cet effet, une étude sur le profil

des salariés en emploi direct et des

employeurs est menée afin de mieux

connaître les réalités du travail

à domicile, ses atouts et ses

difficultés, puis de construire avec

les partenaires concernés les

réponses permettant de renforcer

la qualité des prestations réalisées

par les intervenants, notamment

par le biais de l’information et de

la formation. Par ailleurs, le Conseil

général entend réfléchir à une

tar i f icat ion départementale

valorisant la qualification des

professionnels et la nature de leur

intervention. Enfin, un dispositif

d’aide au recrutement sera égale-

ment proposé aux services d’aide

à la personne, à travers l’offre de

service de l’équipe emploi du Conseil

Général qui s’attachera à proposer

des réponses adaptées à leur besoin

de recrutement.

La promotion des modes d’accueil

alternatifs est également un axe

fort. Le précédent plan d’action a

permis un premier maillage terri-

torial autour de l’offre en structu-

res d’accueil de jour, avec près de

189 places créées, et l’hébergement

temporaire, avec à ce jour une

centaine de lits disponibles. Nous

souhaitons développer et réorga-

niser cette offre qui couvre de manière

inégale le territoire. Le présent

schéma préconise de conduire une

étude afin de recenser tant l’offre

que les besoins en matière

d’accueil alternatif et de promou-

voir ce dispositif auprès du public,

des acteurs locaux et des profes-

sionnels du champ gérontologique

par une information plus ciblée.

Le plan d’action prévoit égale-

ment le développement du recours

à la domotique. En ce sens, le Conseil

Général du Bas-Rhin s’est engagé

dans un programme ambitieux

d’actions visant à promouvoir le

développement des TIC et de la

domotique au service des person-

nes âgées, afin de permettre

à celles-ci d’améliorer leurs

conditions de vie à domicile et de

retarder ou d’éviter leur entrée en

établissement.

Enfin, le programme prévoit la mise

en œuvre d’une offre de logements

adaptés à la perte d’autonomie. En

ce sens, le Plan départemental de

l’habitat propose principalement

de développer une offre en loge-

ments autonomes dans des petites

résidences : 30 résidences de ce

type sont ainsi prévues sur les

6 années. Il entend aussi poursui-

vre l’effort d’adaptation des domi-

ciles actuels des personnes âgées

locataires par une convention entre

le Département et les bailleurs HLM

pour que les organismes HLM réali-

sent les travaux d’adaptation des

logements en direct à la place des

personnes âgées locataires.

L.C.G.M. : En matière de structu-

res d’accueil et d’hébergement,

l’offre départementale, si elle se

situe au-dessus de la moyenne

nationale, reste inégalement répar-

tie. Quelle est la stratégie du Conseil

Général dans ce domaine ?

A. K-M. : À la faveur du plan

d’actions gérontologique 2004-2008,

le Conseil Général du Bas-Rhin s’est

engagé dans une politique dyna-

mique et volontaire avec l’objectif

de permettre aux seniors et à leurs

familles de trouver la solution répon-

dant au mieux à leurs attentes.

Au-delà de la création de lits, et

donc de l’augmentation de l’offre,

le Département s’est attaché à

soutenir les démarches qualité dans

les établissements par la rénova-

tion des structures et le recrute-

ment de personnel qualifié. Ainsi,

depuis 2004, 837 lits ont été auto-

risés, 1 079 lits rénovés et 127 conven-

tions tripartites pluriannuelles

signées. Par ailleurs, près de 1 061

postes en ETP ont été créés dans

les établissements existants et

250 postes consécutifs à la créa-

tion de places supplémentaires. Le

Conseil général poursuivra cette

stratégie dans le cadre du nouveau

schéma avec le souhait de dispo-

ser d’une offre d’hébergement

diversifiée et de qualité en veillant

à l’équilibre entre les territoires. En

effet, une certaine disparité dans

le déploiement des structures

d’hébergement est constatée. Ainsi,

les territoires de Haguenau et de

Molsheim apparaissent comme les

mieux équipés et l’effort devra

porter sur Wissembourg, Saverne,

Sélestat et dans une moindre mesure

sur la CUS. En tenant compte des

535 lits autorisés en cours de

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Page 38: Le conseiller Général

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0 à 60 ans à travers le guichet unique

que constitue la maison départe-

mentale des personnes handica-

pées (MDPH).

Cet accès facilité à l'information

et aux prestations passe également

par un guide pratique, d’ores et déjà

disponible en version papier et

Internet, ou la possibilité, à partir

de 2011, de s'adresser directement

à l'accueil des services sociaux du

Conseil Général dans les territoi-

res, qui deviendront des relais locaux

pour la MDPH.

Dans son schéma en faveur des

personnes en situation de handi-

cap, la collectivité s’engage éga-

lement à favoriser le maintien à

domicile. C’est ainsi qu’elle prévoit

de soutenir le développement de la

domotique, de créer des places de

services d’accompagnement, ou

encore d’équiper 10% des logements

du parc locatif public au norme de

la dépendance (HLM). Afin de

faciliter la prise en charge du

handicap dès le plus jeune âge et

de soutenir les parents d’enfants

handicapés, 60 places supplémen-

taires dans les centres d'aide médico-

sociale précoce (pour les enfants

jusqu'à 6 ans) sont prévus à Saverne

et Molsheim, de même que

l'accompagnement à titre expéri-

mental des parents d'enfants

handicapés qui souhaitent retro-

uver un emploi. Dans un contexte

financier pourtant très délicat, le

Département prévoit également

la création de 250 places d’accueil

en établissements dont un tiers

en accueil de jour. ■

réalisation, l’objectif est d’augmenter

l’offre actuelle de plus de 1 100

lits au terme de la mise oeuvre du

présent schéma.

L.C.G.M. : Dans son plan géronto-

logique 2003-2008, le Département

du Bas-Rhin avait fait de la maladie

d’Alzheimer une priorité. Quelles

sont les actions prévues dans le

nouveau schéma gérontologique

et les besoins identifiés dans ce

domaine ?

A. K-M. : En effet, une attention

particulière a été portée dans le

précédent plan au dispositif en

faveur des personnes atteintes de la

maladie Alzheimer ou de troubles

apparentés, avec la création

de 277 lits en unité protégée dans

les nouveaux établissements et

228 à l’occasion de travaux de

rénovation. Le nouveau schéma

privilégie pour sa part l’approche ter-

ritoriale en recherchant la mise en

synergie des structures afin de dispo-

ser sur chaque territoire d’une offre

complète et diversifiée (héberge-

ment permanent, accueil temporaire

et accueil de jour) pour tous les types

de dépendance y compris des malades

d’Alzheimer et troubles apparentés.

L.C.G.M. : Enfin, un nouveau schéma

en faveur des personnes en

situation de handicap a également

été adopté en décembre 2009. Il

s’articule autour de 3 axes forts :

l’accès à l’information, le maintien

à domicile et l’accueil en établis-

sements spécialisés. Pouvez-vous

nous en dire quelques mots ?

A. K-M. : Le Département réaffirme

à travers le nouveau schéma en

faveur des personnes handicapées,

son engagement dans des

domaines aussi variés que l'accès

à l'information des personnes

handicapées concernant leurs droits,

le maintien à domicile, l'accueil

en établissements spécialisés, mais

aussi sa participation au dépis-

tage et à la prise en charge précoce

du handicap ou à l’insertion

professionnelle. L'une des actions

principales engagée par la collec-

tivité, qui sera renforcée dans les

années à venir, vise à faciliter

l'accès à l'information sur les

droits et les prestations accessibles

aux quelque 32 000 personnes

handicapées du Bas-Rhin, âgées de

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Page 39: Le conseiller Général

Le Conseiller Général Magazine :

Les nouvelles technologies offrent

de multiples possibilités aux

personnes âgées pour rester auto-

nomes à domicile. Concrètement,

dans quels domaines et à quelles

actions de la vie courante les TIC

peuvent-elles s’appliquer ?

Jean-Claude HALLER : Régler le

chauffage, ouvrir ou fermer sa porte,

rester en contact avec les proches

par mail ou visuellement, com-

muniquer avec le service de soins

à domicile, alerter en cas de chute,

de malaise, retrouver son chemin

en promenade, les technologies

peuvent être présentes dans tous

les actes de la vie quotidienne. On

parle ici, entre autres, de sécurité

des personnes, de culture et de

loisirs, de santé et de circulation de

l’information.

Les technologies peuvent entrer

dans la vie quotidienne des

personnes âgées comme chez

tout un chacun. Mais avec mesure :

Je pense par exemple à cette grand-

mère chez qui on avait motorisé les

volets. Sa voisine, qui venait chaque

jour lui rendre ce service, ne

passait plus si souvent la voir. A

l’inverse, optimiser la coordination

de tous les intervenants au domi-

cile ou pouvoir parler à son petit fils

qui fait ses études à Marseille grâce

à une webcam, ce sont des vrais plus

pour toute la chaîne du maintien à

domicile. Il faut toujours garder à

BAS-RHIN

Le Conseil Général souhaite encourager le développement des nouvelles technologies au service du maintien à domicile des personnes âgées. C’est en ce sensque la démarche « TIC & Santé » a été adoptée en juin 2008. Elle devrait permettrenotamment de favoriser le développement d’initiatives locales…

Quand les nouvelles technologies facilitent le maintien à domicile

JEAN-CLAUDE HALLERPRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE L’ACTION SOCIALE

AU CONSEIL GÉNÉRAL DU BAS-RHIN

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Page 40: Le conseiller Général

l’esprit que les technologies sont

un appui à l’aide humaine. Mais

ils ne doivent pas la remplacer.

L.C.G.M. : Quelle est la stratégie du

Conseil Général pour encourager

le développement des TIC sur le

territoire et son utilisation dans

le cadre précis du maintien à domi-

cile et de l’accompagnement des

personnes dépendantes ?

J-C. H. : D’après les prévisions démo-

graphiques de l’INSEE, il y aura

en 2030 près de 124.000 bas-

rhinois âgés de plus de 75 ans. Ils

sont un peu plus de 70.000 aujour-

d’hui. Et la volonté de la plupart

d’entre eux, c’est de vieillir à domi-

cile. Il faut trouver les moyens de

faire mieux pour le plus grand nom-

bre et au moindre coût. Les tech-

nologies de l’information et de la

communication peuvent être un

moyen de faire face à ce formidable

défi.

Dans ce domaine, des expérimen-

tations ont lieu un peu partout sur

le territoire. Les technologies exis-

tent mais la façon de les utiliser

n’est pas complètement maîtrisée.

Définir ces nouveaux usages et éten-

dre la politique du Conseil Général,

voilà l’objectif de la démarche «TIC

& Santé, l’innovation pour l’auto-

nomie», lancée fin 2008. Nous avons

mis en place un groupe projet

transversal pour piloter cette

démarche. Elle doit aboutir à la révi-

sion de nos politiques, par exemple

sur l’aire qu’on apporte pour

l’adaptation des logements, en intro-

duisant de la domotique. Il faut aussi

se préoccuper du traitement de l’APA.

Les technologies peuvent nous aider

à gagner en rapidité et en efficacité.

Et que dire de l’organisation au domi-

cile de la personne dépendante :

lors des travaux préparatoires au

nouveau schéma gérontologique

départemental, la question de la

coordination était au centre des

sujets évoqués par les membres de

groupes de travail.

Il faut aussi montrer ce qui existe,

convaincre les opérateurs de

l’intérêt de tel ou tel outil. Et

également former les installateurs,

les intervenants. Pour toutes ces

fonctions, nous travaillons à la mise

en place d’un réseau de centres

de ressources «Technologies et

dépendance» qui doit rendre visi-

ble notre action sur le terrain et

créer un mouvement de fonds en

faveur de ces sujets.

L.C.G.M. : En ce sens, le Conseil

Général a lancé un appel aux

projets innovants. Pouvez-vous

nous en expliquer les modalités et

les objectifs ?

J-C. H. : L’appel à projets, c’est

une façon de s’assurer que nos

politiques correspondent à un besoin

et d’associer les territoires. Il concerne

trois grandes thématiques du

maintien à domicile : l’adaptation

de l’habitat grâce à la domotique

bien sûr, mais aussi les loisirs,

l’accès à la culture, le maintien du

lien social et enfin tous les outils qui

permettent une meilleure coordina-

tion des intervenants au domicile.

Qu’ils soient communautés de com-

munes, associations de services à

domicile, entreprises, bailleurs

sociaux ou maisons de retraite, les

candidats peuvent solliciter un sou-

tien du Département allant jusqu’à

50% de l’investissement. Et notre

engagement ne s’arrête pas là :

les services du département appor-

tent leur concours au montage des

dossiers, tant pour mettre en rela-

tion les partenaires que pour pro-

poser des technologies à tester

par exemple. Pour la vague 2010, ce

sont pas moins de 18 projets qui ont

été déposés, représentant près de 6

millions d’euros d’investissement.

L.C.G.M. : Parallèlement à cela,

le Bas-Rhin souhaite contribuer à

l’émergence d’un cluster d’en-

treprises dans le domaine des TIC

au service de la dépendance. Quels

sont les enjeux pour le territoire et

la stratégie du Conseil Général pour

y parvenir ?

J-C. H. : Les emplois liés au main-

tien à domicile des personnes âgées

sont par définition non délocalisa-

bles et répartis sur l’ensemble du

territoire départemental. Au-delà

de son aspect social, la politique TIC

& Santé du Conseil Général, c’est

aussi l’ambition de susciter un tissu

économique local dynamique en

face de ce nouveau marché.

Et nous ne partons pas de zéro :

quelques grands noms sont déjà

installés dans notre département :

Hager, Alcatel, Cébéa-Toshiba pour

ne citer qu’eux. Notre comité

d’expansion, l’ADIRA, se fait le relais

de la démarche TIC & Santé auprès

des entreprises. Elles sont ainsi

encouragées à s’associer à

l’appel à projets. Nous soutenons

le Pôle Aménagement de la mai-

son, qui regroupe plusieurs dizai-

nes d’entreprises alsaciennes et

travaille avec ses adhérents pour

l’adaptation de leurs produits et

l’accès au marché des seniors. De

plus, le pôle de compétitivité Alsace

BioValley axe une partie de ses

réflexions sur la télémédecine et

les techniques de demain.

Ainsi, ce sont tous les acteurs

de l’innovation et de l’animation

économique qui interviennent

chacun à leur niveau. Le Départe-

ment, lui, a impulsé la démarche

globale et donne les coups de pouce

nécessaires. C’est tout un éco-

système qui se construit. Il relie

petit à petit l’économie et l’aide à

nos aînés. ■

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Page 41: Le conseiller Général

L.C.G.M. : Comment se traduit la

mobilisation de l’ensemble des

acteurs et plus particulièrement

du Conseil Général du Bas-Rhin ?

N. C. : Qu’il s’agisse de soutenir la

compétitivité des acteurs alsaciens

de la filière vie-santé ou d’impulser

l’implantation, de nouvelles infras-

tructures scientifiques d’excellence

ou de nouvelles entreprises, Alsace

BioValley représente un réseau unique.

Nous avons regroupé, au sein d’un

comité exécutif, 11 partenaires socio-

économiques alsaciens qui bâtissent

et mettent en œuvre LA stratégie

d’action pour favoriser le dévelop-

pement cohérent et efficace de la

filière Vie-Santé en Alsace. Ceci est

particulièrement important face à

des investisseurs ou des entreprises

qui cherchent à s’implanter en Alsace

: nous représentons pour eux une

porte d’entrée unique vers toutes les

compétences nécessaires à leur pro-

jet de développement. Alsace Bio-

Valley a également la chance d’en-

tretenir d’excellentes relations avec

le monde universitaire. Le Conseil

Général du Bas Rhin est mobilisé au

travers de «son» agence de déve-

loppement économique, l’ADIRA,

qui pilote notamment, au sein du

cluster Alsace Biovalley, tous les

projets reliés à des implantions poten-

tielles d’entreprises sur le Bas Rhin.

Elle est aussi très fortement impli-

quée dans ceux touchant au

développement d’infrastructures.

Le Conseiller Général Magazine :

Quel est le cœur de la mission du

pôle Alsace Biovalley ?

Nicolas CARBONI : Nous sommes

avant tout un outil de développement

économique par la recherche,

l’innovation et la formation, sur le

territoire alsacien. Le cluster Alsace

BioValley fédère en Alsace tous les

acteurs (entreprises, universités,

organismes de recherche) de la

filière des Sciences de la Vie et de

la Santé autour d’une ambition com-

mune : faire de l’Alsace l’un des

territoires les plus compétitifs pour

le développement d’innovations

thérapeutiques. A l’heure où l’Etat

territorialise fortement le disposi-

tif national de recherche et d’inno-

vation (Campus d’Excellence, SATT

dans le cadre de l’Emprunt National),

les Pôles de compétitivité sont plus

que jamais des maillons indispen-

sables pour capturer, sur leur

territoire, la valeur économique

résultant de l’excellence dans la

recherche et la formation.

Notre action se déploie sur deux thé-

matiques-clés : le développement

de nouveaux médicaments et le

développement de nouveaux

dispositifs médicaux chirurgicaux.

Elle vise essentiellement à

renforcer la compétitivité des

entreprises, ainsi que la compétiti-

vité et l’attractivité du territoire.

BAS-RHIN

Au cœur de l'Europe, dans la région du Rhin Supérieur, le cluster Alsace BioValleyoffre une concentration unique et complémentaire d’acteurs en sciences de la vie etde la santé. Un riche écosystème qui doit lui permettre de créer emplois et activitéssur son territoire et de répondre à son leitmotiv : être un outil essentiel dans lespolitiques et les actions de développement économique, tout en accélérant les inno-vations thérapeutiques au bénéfice de tous.

Le pôle Alsace Biovalleypour anticiper la médecine de demainet créer des emplois

NICOLAS CARBONIDIRECTEUR GÉNÉRAL DU PÔLE ALSACE BIOVALLEY

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Page 42: Le conseiller Général

L.C.G.M. : Sur quels réseaux de

recherche et de formation Alsace

Biovalley peut-il s’appuyer ?

N. C. : Les forces de l’Alsace en

Recherche sont connues et recon-

nues. C’est en Alsace que se trouve

«l’étendard» de la recherche publique

en Chimie, au travers du seul «Réseau

Thématique de Recherche Avancé».

C’est également en Alsace que

se situent l’IGBMC (Institut de

Génétique et de Biologie Molécu-

laire et Cellulaire) et l’Institut

Clinique de la Souris, fondés par

Pierre Chambon. L’Alsace est enfin

le leader mondial dans le domaine

de la chirurgie mini-invasive

assistée par l’imagerie, incarnée par

l’IRCAD (Institut de Recherche contre

les Cancers de l’Appareil Digestif)

– dirigé par Jacques Marescaux –

et les laboratoires d’excellence sur

lesquels l’IRCAD est adossé, en par-

ticulier le LSIIT (Université de Stras-

bourg / CNRS). Nous disposons de

plus d’un réseau unique dédié aux

relations industrielles et au trans-

fert de technologies : Conectus®

Alsace. Cette structure centralise

toutes les technologies et brevets

développés dans les laboratoires

alsaciens, investit dans la «preuve

de concept», et représente une porte

d’entrée unique vers l’ensemble des

opportunités offertes par la recher-

che publique. Côté formation, nous

comptons sur le territoire Alsace

deux sites universitaires, dont

l’Université de Strasbourg qui figure

parmi les plus grands sites univer-

sitaires de France, avec près de

41 000 étudiants à son actif. La force

de notre région réside enfin dans ses

nombreuses écoles d’ingénieurs

dédiées à la filière vie-santé, dont

une en biotechnologie, trinationale,

unique en Europe (l’ESBS).

L.C.G.M. : Sur quelles thématiques

portent les projets labellisés ?

N. C. : Alsace BioValley accompa-

gne les entreprises et les labora-

toires de la filière Vie-Santé Alsace

dans le montage de leur projet

R&D d’innovations thérapeutiques,

de la recherche de partenaires à

son financement, quel que soit

le stade de maturation du projet.

Le projet peut être, sous conditions,

labellisé par Alsace BioValley, ouvrant

ainsi accès à des financements

publics particulièrement attractifs,

tel que le Fonds Unique Intermi-

nistériel (FUI). Il s’agit majoritaire-

ment de projets d’innovations

thérapeutiques qui se situent à

l’interface de nos deux axes thé-

matiques : nouvelles molécules

médicamenteuses et nouvelles

technologies médicales associant

notamment l’imagerie et la robo-

tique médico-chirurgicale. Plus de

44 projets ont ainsi été labellisés

au cours des quatre dernières

années, représentant plus de

95 millions d’euros d’investisse-

ment R&D et près de 1 600 emplois

directs et indirects.

L.C.G.M. : Quelle est votre straté-

gie pour conforter le rayonnement

international d’Alsace Biovalley ?

N. C. : Le cluster Alsace BioValley

est avant tout un outil précieux pour

élargir, pour nos entreprises et

laboratoires, le pool de partenaires

commerciaux et technologiques

potentiels. C’est également un moyen

privilégié pour favoriser l’implan-

tation d’entreprises étrangères en

Alsace. C’est dans cette perspec-

tive que nous déployons nos actions

à l’international. Aux côtés de

l’association de gouvernance du Pôle,

c’est Alsace International qui

s’investit dans ces actions de rayon-

nement et d’attractivité. Concrè-

tement, nous montons par exemple

des stands collectifs dans les grands

salons internationaux des biotech-

nologies et de la santé. Nous

négocions aussi des accords avec

d’autres clusters santé interna-

tionaux qui permettent ensuite de

multiplier les échanges réguliers

entre acteurs français et parte-

naires étrangers : visites de sites,

rencontres d’entreprises… Plusieurs

partenariats technologiques et

accords commerciaux ont ainsi

déjà abouti.

L.C.G.M. : Un projet-phare ?

N. C. : Alsace BioValley s’implique

pleinement dans le Grand Emprunt

National qui représente, pour

l’Alsace, une opportunité unique

de doter son principal campus

universitaire des ressources pour

le propulser aux tous premiers rangs

de la compétition internationale,

et assurer ainsi une source pérenne

d’attractivité, de croissance et

d’emplois. Portée par l’Université

de Strasbourg et ses partenaires,

cette candidature s’articulera autour

de «laboratoires d’excellence», et

intègrera notamment une Société

de Valorisation (SATT), un Institut

Hospitalo-Universitaire (IHU), et un

Institut de Recherche Technolo-

gique (IRT). Le secteur des

Sciences de la vie et de la santé est

l’un des axes essentiels de ce grand

projet sur lequel nos équipes

travaillent actuellement. C’est un

enjeu stratégique pour notre terri-

toire : plus de 1,5 milliards

d’euros de financement seront

sollicités dans ce cadre afin de doter

l’Alsace des moyens requis pour se

positionner comme l’un des tous

premiers campus européens de

recherche et d’innovation. ■

41

IRCAD - Bloc opératoire©D

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Page 44: Le conseiller Général

l’énergie sur les ressources des

ménages limitent d’autant leur

capacité d’endettement. D’autre

part, les coûts des logements neufs

ont augmenté, passant de 2 071 e

le m2 en moyenne en 2004 à

2 700 e le m2 en 2007, soit une

augmentation de 30%.

Du côté du logement social la

situation n’est pas meilleure. A

l’heure actuelle il ne parvient pas

à jouer pleinement son rôle dans le

parcours résidentiel. Les taux de

vacance (1,8%) et de rotation (9,6%)

figurent parmi les plus faibles de

France et il manque des logements

adaptés et des grands logements,

pourtant indispensables au regard

du vieillissement de la population

ainsi qu’aux besoins des familles

recomposées de plus en plus

nombreuses.

Outre les besoins quantitatifs de

production, le contexte démogra-

phique se traduit par des besoins

qualitativement différents notam-

ment pour ce qui concerne les

personnes âgées. Par ailleurs, la

question de l’habitat ne peut être

dissociée de celle de l’emploi.

La production de logements doit

s’accompagner en parallèle par un

développement de l’emploi à une

échelle de territoire pertinente

afin de limiter les migrations

pendulaires.

Enfin, le secteur de l’habitat doit

faire face à une réelle prise de

BAS-RHIN

Le Plan Départemental de l'Habitat (PDH) a été créé par la loi du 13 juillet 2006 portant engagement national pour le logement. Elaboré pour une durée d’au moins6 ans, il vise à assurer une cohérence entre les politiques de l'habitat et permettrede lutter contre les déséquilibres et les inégalités territoriales. Dans le Bas-Rhin,son élaboration s’est appuyée sur un diagnostic et un état des lieux précis de la situa-tion de l’habitat et des différents besoins à prendre en compte selon les territoires.

Un plan départementalet une approche transverse pour l’habitat

ALFRED BECKERVICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DU BAS-RHIN

EN CHARGE DE L’AMÉNAGEMENT DES TERRITOIRES

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Le Conseiller Général Magazine :

A travers la mise en place

d’ateliers thématiques puis terri-

toriaux, le Plan Départemental

de l’Habitat adopté par le Conseil

Général a fait l’objet d’une concer-

tation élargie. Une démarche de

préparation qui s’est appuyée

également sur un diagnostic pré-

cis de la situation. Quel était-il ?

Alfred BECKER : Le diagnostic a été

élaboré par l’Observatoire de

l’Habitat géré par l’agence d’ur-

banisme, avec des contributions

du Département. L’habitat est un

enjeu de société majeur. Entre

1999 et 2030, la croissance démo-

graphique de la population du

Bas-Rhin, de 23,5%, et les phéno-

mènes de décohabitation devant

conduire à une augmentation du

nombre de ménages de 30%,

induisent des besoins estimés entre

5 000 à 6 000 logements par an

jusqu’à 2030. Ce rythme de pro-

duction correspond grosso modo

au rythme de production moyen

observé dans le Bas-Rhin. Il doit

donc être poursuivi.

Pourtant, le contexte économique

n’est pas favorable au soutien de

ce rythme de production. Nous

assistons notamment à une dégra-

dation de la solvabilité des ména-

ges. Ainsi, la part des ménages

bas-rhinois éligibles à un logement

HLM est passée de 57 % à 62 % entre

1999 et 2005. L’impact des coûts de

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Page 45: Le conseiller Général

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44

conscience des problématiques de

développement durable, que ce soit

au travers des conclusions du

Grenelle de l’Environnement qui

invite à consommer mieux l’espace

et à réduire la consommation

énergétique liée aux logements, ou

par le biais du droit au logement

opposable qui interpelle tous les

acteurs pour trouver des logements

aux plus démunis.

L.C.G.M. : Dans ce cadre, quelles

sont les orientations générales

du plan départemental ?

A. B. : A travers tous ces éléments

de diagnostic, nous avons pu

identifier 4 enjeux majeurs pour

l’habitat dans le Bas-Rhin : le

développement d’une offre répon-

dant aux besoins des ménages,

l’accompagnement du parcours

résidentiel des ménages, la pro-

duction foncière pour des logements

à coûts supportables, et la réali-

sation d’un aménagement urbain

durable permettant la production

d’un habitat de qualité économe en

espace et en énergie.

Les orientations générales définies

par le plan départemental de l’ha-

bitat sur l’ensemble du territoire

découlent, d’une part, des grands

besoins de réponse à la situation du

logement et, d’autre part, des débats

et échanges avec les territoires et

l’ensemble des acteurs de l’habi-

tat. Elles sont déclinées sur la base

des enjeux issus du diagnostic :

LCGM : Pour relever le défi du

logement et répondre aux besoins

de demain, le PDH a défini des

objectifs à la fois quantitatifs et

qualitatifs. Quels sont-ils ?

A. B. : Le PDH a défini à l’échelle

départementale des orientations

quantitatives avec la production

de 6 800 logements par an sur les

3 premières années du PDH, 6 000

les années suivantes, dont 2 150

logements locatifs sociaux,

l’accession aidée à la propriété pour

550 ménages/ an, la création de

21 résidences junior sur 6 ans, la

création de 30 résidences senior sur

6 ans, la réhabilitation de 550 loge-

ments/ an dans le parc privé, et

l’adaptation de 10 % de logements

à la perte d’autonomie et au

handicap dans le parc social en

10 ans. D’autres orientations plus

qualitatives sont définies par le PDH.

Bien que l'analyse des enjeux en

matière d'habitat repose sur les

«zones d'observations» définies

dans le cadre de l'Observatoire de

l'Habitat, il s'est avéré nécessaire

d'utiliser un autre cadre pour décli-

ner les orientations générales et

porter la mise en œuvre du PDH.

Cette déclinaison s’est attachée à pré-

ciser la déclinaison des orienta-

tions quantitatives à l’échelle

de chaque territoire de Scot : la

production globale de logements,

la production de logements aidés

(logements locatifs et logements

en accession sociale à la propriété),

le nombre minimal de logements

autonomes devant être produits pour

faire face à la problématique de loge-

ment autonome pour les seniors, le

nombre minimal de logements auto-

nomes adaptés pour les jeunes devant

être produits pour faire face aux deman-

des des jeunes.

L.C.G.M. : Le PDH prévoit la mise

en place d’un programme origi-

nal et volontariste de logements

autonomes pour les seniors et

les jeunes. Pouvez-vous nous en

dire quelques mots ?

A. B. : Comme partout ailleurs en

France, le phénomène du vieillis-

sement touchera la population bas-

rhinoise dont la part des plus de 60

ans devrait atteindre plus de 27 %

en 2030. Ce vieillissement concerne

cependant une population très atta-

chée à son logement (88 % des per-

sonnes âgées de 75 ans et plus se

maintiennent dans leur logement).

Pour anticiper ce phénomène et

répondre au plus près des besoins,

l’orientation majeure consiste à

développer des formules inno-

vantes de logements adaptés, les

« résidences senior ». De même, le

besoin en logements pour les jeu-

nes est criant. Le Département s’est

saisi de façon globale de cette pro-

blématique et a fait des proposi-

tions concrètes qui ont d’ailleurs

été retenues dans le cadre de l’ap-

pel à projets du Haut commissariat

pour les jeunes.

Le plan départemental de l’habitat

(2010-2015) propose la création de

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Page 46: Le conseiller Général

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que la qualité générale des

matériaux pour contribuer à une

évolution durable.

L.C.G.M. : La politique de l’habitat

menée par le Conseil Général se

veut intégrée dans l’aménagement

du territoire. Mais tous les terri-

toires ne présentent pas les mêmes

besoins. Comment le Conseil

Général entend-il prendre en compte

les spécificités territoriales dans

le cadre de son action en matière

d’habitat ?

A. B. : Le PDH a permis de

réaliser une analyse fine de la

situation du logement et des besoins

des ménages sur l’ensemble du

territoire départemental. Il a fait

apparaître des fonctionnements

et des besoins différenciés par

territoire. Plus clairement, le dia-

gnostic du PDH s’est attaché à ana-

lyser la situation actuelle du mar-

ché du logement et des évolutions

en cours qui portent sur l’adéqua-

tion de l’offre et de la demande

par secteur de marché (locatif social

et privé, accession à la propriété) et

sur les effets de chaîne entre les

différents segments de marché. ■

30 résidences senior et 21 résidences

junior sur 6 ans sur le territoire

départemental. Les résidences

senior correspondent à des grou-

pes de logements autonomes, adap-

tés à la perte d’autonomie et

proposant des services d’aide à la

personne et des services locatifs

facultatifs pour les résidents. La

taille de ces résidences est de l’or-

dre d’une vingtaine de logements.

Les résidences junior sont des loge-

ments locatifs autonomes destinés

à des jeunes en apprentissage ou

aux jeunes actifs pour qui il est

difficile d’obtenir un bail eu égard à

leur statut (apprenti, CDD,…). Ces

résidences proposent également

des services communs à caractère

locatif (blanchisserie,…)

Actuellement 3 projets de résiden-

ces seniors de type Maison d’Accueil

Rurale pour les Personnes Agées

(MARPA) sont en cours dans les com-

munes de Kintzhzeim, Obenheim et

Monswiller. Pour les résidences

juniors, 2 projets sont en cours de

réalisation : Saverne et Strasbourg

dans le quartier de la Krutenau.

L.C.G.M. : La construction et

l’aménagement de quartiers

durables baptisés quartiers + 67

est également un axe fort.

Pouvez-vous nous en expliquer le

concept ?

A. B. : A travers ce nouveau concept,

le Département s’engage dans la

réalisation d’opérations d’aména-

gement à vocation d’habitat en tenant

compte des nouvelles exigences

du Grenelle de l’environnement. Les

Quartiers Plus 67 permettent de

répondre à la fois à des enjeux

comportant une dimension

économique et sociale, le tout inséré

dans une démarche de dévelop-

pement durable de qualité.

L’objectif est de créer 50 % de loge-

ments aidés dont au minimum

30% de logements locatifs aidés ;

d’agir sur le foncier afin de favori-

ser une charge foncière la plus

faible possible pour la réalisation

de logements sociaux ; de déve-

lopper à l’échelle de ce nouveau

quartier des services de proximités

et autres ; et enfin de répondre

aux récents critères environne-

mentaux avec la création de

bâtiments à énergie positive ainsi

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Page 47: Le conseiller Général

À Lingolsheim, l'opération du quar-

tier des Hirondelles, lancée en 2007

avec un soutien de 2,7 Medu Dépar-

tement, voit progressivement la

reconstruction du parc de logements,

facilitée par un foncier disponible

sur la commune. L'arrivée du tram

dans le quartier favorise la mobilité

des habitants. Enfin, à Hautepierre

(15 000 habitants), le Conseil Géné-

ral a validé en décembre 2009 sa

participation pour un montant de

9,4 Me. Le projet prévoit de redéfi-

nir les espaces, requalifier les cœurs

de maille, modifier les axes de

circulation tant autour du quartier

qu’à l’intérieur des mailles. Il s’a-

git également, de valoriser son poten-

tiel d’espaces verts et de favoriser

le développement économique du

quartier en y créant de l’activité et

en l’ouvrant sur les quartiers voisins.

L.C.G.M. : Ces programmes sont réali-

sés avec la participation des parte-

naires, des bailleurs sociaux et des

collectivités. Dans ce cadre, quel est

le rôle joué par le Conseil Général

pour accompagner l’ANRU ?

J.P. M. : Lorsque les villes de Stras-

bourg et de Lingolsheim ont

élaboré leurs projets de rénovation

urbaine, elles ont naturellement

sollicité les autres collectivités

locales pour s’engager à leur côté

sur ces projets de grande enver-

gure. Le Conseil général s’est natu-

rellement associé à la démarche en

Le Conseiller Général Magazine :

L’ANRU a engagé sur l’ensemble du

territoire français quelque 360

projets de rénovation et de requa-

lification urbaine. A l’échelle du

Bas-Rhin, quels sont les principaux

chantiers mis en œuvre ?

Jean-Philippe MAURER : Dans le

Bas-Rhin, L’ANRU a décidé de

soutenir 4 grands projets de

rénovation urbaine. Ils concernent

4 quartiers de la communauté urbaine

de Strasbourg. Il s’agit en premier

lieu du Neuhof (près de 20 000 habi-

tants). Le projet de renouvellement

urbain a été décidé en 2005 et fait

suite à l’action engagée dans le

cadre du Grand Projet de Ville. Le

Département engage dans cette

nouvelle convention 10,3 Me.

Aujourd’hui, avec l’arrivée du tram,

la transformation de l’habitat,

l’installation d’activités artisanales,

la réalisation d’équipements tels la

médiathèque, le pôle culturel, les

gymnases ou encore la rénovation

des écoles, les travaux ont déjà trans-

formé de manière significative la vie

quotidienne des habitants. À la

Meinau-Canardière (9 000 habitants),

7,7 Me sont réservés par le Dépar-

tement sur la période 2006-2011.

Axée principalement sur la trans-

formation de l’habitat, l’améliora-

tion des aménagements et de

l’intégration de la ZUS dans le

quartier, la rénovation urbaine inclut

également la réhabilitation d’éco-

les, de services publics, dont des

crèches et des locaux associatifs.

BAS-RHIN

La mission de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) est de contribuer à la réalisation du programme de rénovation urbaine dans les quartiersclassés en zone urbaine sensible. Dans ce cadre, d'importantes opérations de démolition-reconstruction, de réhabilitation et de réaménagement urbain sont engagées, un peu partout en France. Dans le Bas-Rhin, le Conseil Général travailleen partenariat avec les villes et les bailleurs sociaux et participe notamment au financement des opérations.

Le Conseil Général accompagne l’ANRU

JEAN-PHILIPPE MAURERDÉPUTÉ ET CONSEILLER GÉNÉRAL DU BAS-RHIN

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Page 48: Le conseiller Général

mobilisant ses dispositifs de droit

commun. Il a ainsi inscrit les mon-

tants de ses participations au sein

de la convention qui a été signée

avec l’ANRU après validation par

l’assemblée départementale. Depuis,

le Conseil Général suit de près

l’évolution des projets afin de rester

réactif dans la suite à y apporter.

L.C.G.M. : Le Conseil Général a-t-

il défini des priorités d’action et d’in-

vestissement dans le cadre de son

action aux côtés de l’ANRU ?

J.P. M. : Le Conseil Général a décidé

de participer à travers ses différents

domaines de compétences. Ainsi,

en matière d’habitat, le Départe-

ment participe au financement

des opérations de démolition et de

reconstruction de logements sociaux

qui concourent à la reconstitution

de l’offre locative. Il participe

également aux réhabilitations des

immeubles et aux résidentialisa-

tions qui apportent une améliora-

tion sensible de la qualité de vie aux

abords des logements. Lors de la

négociation des avenants en cours

en 2010, le département fait aussi

valoir ses priorités affirmées plus

récemment concernant par exem-

ple l’adaptation du parc social à

la perte d’autonomie ou au handi-

cap.

Le Conseil Général soutient égale-

ment la rénovation ou la réalisation

d’équipements dont les configu-

rations répondent aux critères

habituellement appliqués. Il s’agit

notamment d’équipements cultu-

rels de type médiathèque ou centre

socioculturels, d’équipements

sportifs ou scolaires ou encore de

lieux d’accueil en faveur de la petite

enfance ou du public de l’action

sociale avec les centres médico-

sociaux. Enfin, la collectivité

départementale contribue à la

réalisation des aménagements

menés sous maîtrise d’ouvrage

communautaire.

Il est à noter que ces opérations

inscrites dans les conventions

ANRU ont été intégrées au sein

du contrat de territoire récemment

signé avec la CUS de Strasbourg

et chacune des villes.

L.C.G.M. : Ces opérations de réno-

vation urbaine intègrent une forte

dimension sociale, nécessaire à la

réussite de projets. Quelles sont

les mesures prises en ce sens par

le Conseil Général ?

J.P. M. : Effectivement, l’ANRU

soutient un certain nombre

d’actions à vocation plus sociale

pour prendre en compte la réalité

vécue par les habitants mais aussi

faciliter un engagement de tous

pour une rénovation durable.

Le Département n’est pas concerné

par toutes les actions mises en œuvre

mais il l’est notamment à travers

l’accompagnement des familles

nécessitant d’être relogées en

raison de la démolition de leur

immeuble. C’est pourquoi nous

participons au financement des

maîtrises d’œuvre urbaine et sociale

(MOUS) prévues dans les conven-

tions et réalisées par les bailleurs

sociaux. Un diagnostic de chaque

situation est effectué de manière

à proposer aux habitants les

solutions les plus adaptées à leurs

revenus, à leur situation familiale

et sociale.

Cependant, certaines situations,

parce qu’elles rencontrent des

difficultés majeures, nécessitent

un accompagnement plus soutenu.

C’est pourquoi, notamment sur le

quartier du Neuhof, une démarche

dérogatoire a été mise en place, via

une association spécialisée, finan-

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cée au titre du FSL, permettant

de compléter l’action de la MOUS

et des acteurs sociaux du territoire.

Cette action spécifique a sans doute

permis de préparer avec le temps

et l’appui nécessaire le relogement

de familles en grande difficulté.

Par ailleurs, l’ANRU a souhaité éga-

lement développer des mesures

favorisant l’insertion des habitants

à travers la mise en œuvre de clau-

ses d’insertion visant le recrute-

ment sur les opérations de renou-

vellement urbain de personnes

éloignées de l’emploi et notamment

des jeunes. Si le Conseil Général

n’est pas directement impliqué par

la mise en œuvre de ces disposi-

tions, il participe néanmoins à la

dynamique en faveur de l’insertion

à travers par exemple le soutien

apporté aux structures d’insertion

dont l’activité est basée sur ces

quartiers. Par ailleurs, le service

emploi du Conseil Général parti-

cipe aux différentes instances par-

tenariales mises en place par la

ville de Strasbourg pour mettre

en œuvre des projets en direction

de publics cibles. Par exemple à

Hautepierre, le service emploi par-

ticipe à une action de remobilisa-

tion des femmes isolées. Grâce à

son action directe, il a notamment

permis à 99 habitants du quartier

de retrouver du travail.■

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Page 49: Le conseiller Général

Le Conseiller Général Magazine :

Pour commencer, peut-on faire le

point sur l’aménagement de la

RD1083 ?

André LOBSTEIN : Après avoir

redéfini les objectifs de cette

opération en lien avec les com-

munes et la Communauté Urbaine

de Strasbourg, le Département a

repris entièrement le projet et mené

les études préliminaires du

projet.

Une réorganisation des carrefours

et des cheminements piétons et

cyclistes sera réalisée pour

améliorer l’accès aux zones com-

merciales et d’activités ainsi qu’à

la gare de Fegersheim – Lipsheim.

Des voies latérales seront égale-

ment prévues, rendant possible à

terme la réservation de voies

spécifiques aux transports collec-

tifs pour la desserte des zones

urbanisées actuelles et futures et

de la gare. La RD1083 fera par ailleurs

l’objet d’un traitement paysager

soigné ; une attention particulière

sera notamment portée aux dispo-

sitifs antibruit pour assurer la

protection des riverains.

Les travaux s’étaleront sur deux

phases : sur la période 2010 – 2014,

le Département réalisera les

nouveaux carrefours (Ichtratzheim

Faubourg et Lilly) et veillera à la

mise en place des protections

acoustiques ; après 2014, le maître

d’ouvrage de la RD1083 procèdera

BAS-RHIN

En charge des transports collectifs routiers non urbains, le Conseil Général participe à la quasi-totalité des grands chantiers d’aménagement, mais œuvre également en faveur des modes alternatifs de déplacement. L’objectif est de renforcer la position de carrefour européen du Bas-Rhin.

Infrastructures et transports : des projets pour renforcer la positionde carrefour européen du territoire

ANDRÉ LOBSTEINPRÉSIDENT DE LA COMMISSION DÉLÉGUÉE AUX TRANSPORTS,

AUX STRUCTURES ET AUX VOIES DE COMMUNICATION

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Page 50: Le conseiller Général

à l’aménagement du carrefour de

la RD221 et du boulevard urbain sur

l’ensemble du périmètre. Le coût

prévisionnel de l’opération devrait

s’élever à environ 40 millions

d’euros.

L.C.G.M. : La LGV Est-Européenne

constitue l’une des sections les plus

importantes de l’axe ferroviaire

Paris-Strasbourg-Vienne-Bratis-

lava. Comment le Conseil Géné-

ral s’implique-t-il dans ce projet ?

A. L. : Concernant la première phase,

mise en service en juin 2007,

le Département s’était engagé

pour un montant de 70,6 millions

d’euros, représentant 25% de la part

des collectivités alsaciennes. Pour

mémoire le coût global s’élevait à

3,125 milliards. S’agissant de la

seconde phase, le soutien du Conseil

Général s’élève à 59 millions

d’euros sur un coût global de 2,010

milliards. La participation dépar-

tementale correspond à 2,94 % du

montant global soit 25 % de la part

alsacienne. Au final, la contribution

du Conseil Général pour l’ensem-

ble du projet de LGV Est-Européenne

s’élèvera à 129,6 millions d’euros.

Ainsi, et en complémentarité avec

les investissements mis en œuvre

pour la réalisation de la LGV Rhin-

Rhône, c’est bien l’attractivité de

l’Alsace et du Département qui est

engagée, avec un réseau maillé à

grande vitesse reliant les grandes

métropoles européennes, telles que

Paris, Lyon, Zurich, Francfort ou

Munich.

L.C.G.M. : Quelles sont les mesu-

res prises par le Conseil Général

en faveur de l'écomobilité ?

A. L. : Notre démarche en faveur des

solutions alternatives à l’usage de

la voiture particulière n’est pas

nouvelle. Outre le Plan Vélo, il faut

rappeler que la première expérience

de covoiturage a été lancée dès

1997 par une journée «ruban vert»

et conjointement à l’ouverture du

premier parking au niveau de

l’accès autoroutier de Sarre-Union

(A4). Depuis, notre politique s’est

renforcée par l’adoption d’un

programme pluriannuel d’amé-

nagement de parkings (dernier en

date à Beinheim/Roppenheim).

En parallèle, nous avons lancé la

mise en œuvre d’une centrale

départementale de covoiturage, par

un accès internet simple, pour

que les conducteurs et les

passagers puissent proposer des

trajets ou en trouver.

Enfin, le Conseil Général soutient

les mises en œuvre de plans de

déplacements entreprises, à

commencer par celui de ses

propres services, inauguré en 2006

et baptisé Mobiléo : une référence

pour d’autres collectivités. Nous

soutenons en outre les projets de

PDE ou PDIE (interentreprises)

comme celui de l’Espace Européen

de l’Entreprise à Schiltigheim ou

celui des zones d’activités de la

Basse-Zorn à Hœrdt et Weyersheim.

Nous travaillons en partenariat

avec la CCI à l’échelle de tout le

département et avec la CUS sur son

territoire.

L.C.G.M. : Quelles sont les

mesures prises pour encourager

l’accessibil ité de tous aux

transports ?

A. L. : En sa qualité d’autorité

organisatrice des transports non

urbains, le Conseil Général est bien

entendu concerné par la mise en

œuvre de l’accessibilité aux

personnes à mobilité réduite, qui

ne sont pas seulement des

personnes handicapées en fauteuil

roulant, mais aussi toute forme

de «handicap» permanent ou

49

Le Transport en Site Propre de l'Ouest strasbourgeois (TSPO) est

destiné à améliorer les conditions de déplacements dans ce

secteur et à proposer une alternative crédible à la voiture.

La première phase d'aménagement se situe entre Wasselonne et

Ittenheim. Il prévoit un site propre, ou voie réservée, le long des

routes existantes, sans réduire leur capacité actuelle puisque le

nombre de voies sera maintenu ; des aménagements donnant la

priorité au bus pour franchir les carrefours lors des traversées de

villages ; et enfin la mise en service de bus de dernière génération

(dits «bus à haut niveau de service») et divers équipements pour

l'accessibilité à ce moyen de transport (parkings relais, information

voyageur en temps réel…)

> Projet TSPO, un bus express entreWasselonne et Strasbourg

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Page 51: Le conseiller Général

DOSSIER�

• et 417 km d’itinéraires jalonnés sur

la voirie existante à faible trafic.

A cela s’ajoutent les aménagements

mis en place par les communes et

EPCI, réalisés par les acteurs locaux

et généralement subventionnés par

le Conseil Général. Non seulement

le Bas-Rhin poursuit cette politique

volontariste de réalisation d’itinérai-

res du réseau cyclable structurant et

d’aménagements cyclables utilitai-

res le long des RD à fort trafic, mais

il s’engage plus fortement aux côtés

des communes et communautés

de communes en subventionnant les

aménagements réalisés sous

maîtrise d’ouvrage locale. Le Plan

Vélo 2020, qui sera adopté par

l’assemblée départementale fin 2010,

actualisera les principes d’interven-

tion de notre collectivité pour répon-

dre au mieux aux enjeux et aux atten-

tes des cyclistes bas-rhinois, sans

oublier les cyclotouristes qui visitent

notre région. Ce sont environ 3 000

000 euros annuels consacrés aux

nouveaux aménagements, mais éga-

lement environ 400 000 pour l’en-

tretien des itinéraires cyclables. ■

temporaire. Nous déployons pro-

gressivement les mesures que nous

avons arrêtées en 2007 :

• mise en accessibilité progressive

des autocars du Réseau 67 (à par-

tir de 2010, tous les cars neufs

achetés par le Conseil Général

seront intégralement équipés) ;

• possibilité de mettre en œuvre un

transport dédié pour les élèves et

étudiants ;

• enfin, pour les transports à la

demande, nous demandons depuis

2000 aux communautés de

communes, avec qui nous déve-

loppons ces transports de proxi-

mité, de prévoir l’accessibilité aux

fauteuils roulants.

L.C.G.M. : Depuis le 1er janvier 2009

le Conseil Général du Bas-Rhin

assure en régie directe l’entre-

tien et l’exploitation des bacs rhé-

nans. Pourquoi cette démarche ?

A. L. : Le Conseil Général a décidé

de la reprise en régie des bacs de

Rhinau, de Seltz et de Drusenheim

au 1er janvier 2009 afin de rendre

l’organisation de cette mission plus

lisible. S’ils ne répondent pas direc-

tement à l’enjeu du développement

des transports alternatifs, ils

permettent à de nombreux

automobilistes de limiter leurs

distances de déplacement en optant

pour une traversée en bac plutôt

que par l’un des ponts. Les bacs

automoteurs de Rhinau et de

Drusenheim sont utilisés aussi bien

à des fins touristiques que dans le

cadre de trajets domicile-travail de

travailleurs frontaliers.

L.C.G.M. : Depuis l'adoption du plan

vélo en 1992, 700 km d'itinéraires

cyclables ont été réalisés.

D’autres aménagements sont-ils

prévus ?

A. L. : Le réseau cyclable départe-

mental a été aménagé et amélioré

(44 millions d’euros d’investisse-

ments). Il est constitué actuelle-

ment de plus de 735 km d’itinérai-

res, qui se décomposent de la

manière suivante :

• 258 km de «pistes cyclables» et

de «voies vertes» ;

• 60 km de «bandes cyclables»

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Page 52: Le conseiller Général

mentale représente 75 % du coût

de l’opération. A ce jour, cinq pro-

jets de PFDA ont bénéficié d’un sou-

tien départemental à hauteur de

43,305 Me.

L.C.G.M. : L’attractivité et la com-

pétitivité économique d’un terri-

toire passent également par des

synergies entre les entreprises, les

laboratoires de recherche et l’en-

seignement supérieur. Quelle est

la stratégie du Conseil Général pour

développer le potentiel de recher-

che du département et renforcer

son offre en matière d’enseigne-

ment supérieur ?

R.H. : Le Conseil Général du Bas-

Rhin a adopté, en juillet 2009, un

plan de développement de l’en-

seignement supérieur dans le Bas-

Rhin. Ce plan consiste pour le Dépar-

tement à cofinancer d’ici à 2020, aux

côtés de la Région Alsace et de la

Communauté Urbaine de Stras-

bourg, des équipements immobi-

liers concourant au développement

de l’Université de Strasbourg (UdS)

et au renforcement de son attrac-

tivité en France comme à l’interna-

Le Conseiller Général Magazine :

Face à la crise, le Conseil Général

du Bas-Rhin a joué un rôle moteur

pour restaurer un climat de confiance

et relancer l’économie. Quelles ont

été les principales mesures prises

pour soutenir les entreprises du

territoire et continuer à attirer de

nouvelles implantations ?

René HAAG : Afin de soutenir

l’activité économique du Bas-Rhin,

le Conseil Général a, dès février

2009, mis en place un plan de relance

de l’économie bas-rhinoise. Agis-

sant sur ses principaux leviers d’ac-

tion, à savoir sa maîtrise d’ouvrage

propre et ses dispositifs d’inter-

vention en faveur des collectivités

et des entreprises, ce plan a consisté

en une mise en œuvre anticipée

de certains projets départemen-

taux, notamment au niveau des pro-

jets routiers et des collèges, et en

une accélération de l’instruction des

dossiers de demande de subven-

tions d’investissement des collec-

tivités locales et des entreprises.

L.C.G.M. : Le Conseil Général a initié

un programme de création de plate-

formes d’activités à l’échelle du

département. Pouvez-vous nous

en expliquer les enjeux et les objec-

tifs ?

R.H. : Le Conseil Général s’est engagé,

en 1999, dans une démarche active

de soutien à la création de plates-

formes départementales d’activi-

tés afin de donner une impulsion

nouvelle à sa politique de déve-

loppement économique, au carre-

four de l’aménagement du terri-

toire, de l’emploi et de la solidarité

entre les collectivités locales.

La rationalisation d’une offre fon-

cière de qualité à destination des

entreprises et l’organisation d’une

solidarité par répartition du produit

fiscal généré sont au cœur de ce

dispositif qui doit être l’occasion de

conforter les partenariats locaux et

d’accompagner davantage les acteurs

locaux assumant leur responsabi-

lité dans le développement éco-

nomique.

Dans les prochaines années, il

s’agit pour le Conseil Général de

soutenir fortement la création de

cinq ou six plates-formes départe-

mentales d’activités à vocation indus-

trielle à l’échelle d’un bassin d’em-

plois, et l’une ou l’autre plate-forme

dédiée aux activités logistiques. La

maîtrise d’ouvrage des plates-

formes est assurée au niveau de

l’intercommunalité. Le porteur de

projet s’engage à reverser une par-

tie du produit fiscal généré aux aut-

res groupements de l’aire d’influence

de la zone d’activités.

Ces plates-formes d’activités s’ar-

ticuleront autour des zones exis-

tantes et des zones intercommu-

nales en projet, dont les vocations

devront être complémentaires et

correspondre aux besoins des entre-

prises et caractéristiques des ter-

ritoires. Au total, l’aide départe-

BAS-RHIN

Dix-huit mois après le début de la crise, le Conseil Général dresse un bilan satisfaisantde son «plan de relance». Procédures d’octroi de subventions simplifiées, calendrierdes projets accéléré et agents mobilisés ont permis notamment aux entreprises du bâti-ment et des travaux publics de poursuivre leur activité. Au total, ce sont quelque 738 millions d'euros qui ont été injectés par le Conseil Général et ses partenaires dansl'économie du territoire. Un programme d’investissement qui se poursuit en 2010 et quis’appuie également sur les richesses, la diversité et les différents atouts du tissu économique bas-rhinois, comme par exemple les filières d’excellence…

Face à la crise, le Conseil Général valorise ses richesses économiques

RENÉ HAAGVICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DU BAS-RHIN

EN CHARGE DU DÉVELOPPEMENT DES TERRITOIRES

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Page 53: Le conseiller Général

tional. Dans ce cadre, le Départe-

ment s’est engagé dans un sou-

tien financier à hauteur de 100

Me, identique à celui des deux aut-

res collectivités partenaires de ce

plan afin de conforter à la fois l’at-

tractivité de l’UdS, des écoles d’in-

génieurs et de la vie étudiante.

L.C.G.M. : En soutenant notamment

les pôles de compétitivité Alsace

BioValley, Véhicule du Futur et

Fibres naturelles, le Conseil

Général entend favoriser l’émer-

gence de filières économiques

d’excellence. Quel est concrète-

ment le rôle du Conseil Général

dans ce domaine ?

R.H. : Le Conseil Général accorde

son soutien aux actions d’anima-

tion des pôles de compétitivité. Par

ailleurs, il contribue à la réalisation

d’un environnement favorable au

développement de nouvelles filiè-

res économiques à travers ses divers

dispositifs de soutien à l’écono-

mie bas-rhinoise, dont notamment

ceux en faveur du foncier et de l’im-

mobilier d’entreprises.

L.C.G.M. : Quelles seront selon vous

les filières innovantes de demain

pour le territoire ?

R.H. : Le Conseil Général s’est engagé

dans une démarche « TIC & Santé

– innovation et autonomie », qui doit

répondre à de multiples objectifs :

définir comment les TIC peuvent

améliorer le service aux personnes

âgées ou dépendantes ; soutenir

des projets et initiatives innovantes

sur ces questions ; participer à la

construction d’une filière écono-

mique d’excellence ; et enfin contri-

buer à l’aménagement du territoire

départemental. De même, le pôle

de compétitivité «Alsace Biovalley»,

orienté vers l’innovation thérapeu-

tique, l’imagerie médicale, etc., s’ins-

crit comme filière de développe-

ment économique du territoire pour

demain, tout comme le dévelop-

pement des green-tech. Il est à noter

que ces filières innovantes ne pour-

ront avoir de réel intérêt pour le ter-

ritoire que si elles se développent

à l’échelle du Rhin supérieur et s’ap-

puient sur les différents pôles de

compétences déjà existants. ■

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Page 54: Le conseiller Général

53

L.C.G.M. : Cet outil représente aussi

un enjeu majeur pour le dévelop-

pement du territoire. Un effort

particulier est-il fait en matière de

desserte des zones d’activité ?

F. G. : S’agissant des zones

d’activités, les besoins sont souvent

différents et nécessitent des

traitements au cas par cas, puisque

les débits exigés pour ces zones

sont en général au delà des débits

classiques nécessaires pour un

usage domestique.

Dès lors, l’enjeu est bien le

raccordement en fibre optique et

l’accès au très haut-débit. Le

Département mène d’ailleurs une

réflexion globale sur ce sujet, en

lien avec la Région Alsace et le Haut-

Rhin afin de définir une stratégie

commune de déploiement sur

l’ensemble du territoire et éviter

une nouvelle fracture numérique

qui défavoriserait les zones peu

denses ou éloignées.

L.C.G.M. : Le numérique est

également un outil clé pour

l’éducation. Comment cela se traduit-

il dans les collèges du Bas-Rhin ?

F. G. : Pour les nouveaux établis-

sements, un raccordement fibre

optique est réalisé. Il permet une

connexion de grande qualité. Pour

les collèges existants, des travaux

d’aménagement sont régulièrement

programmés. Progressivement,

l’ensemble des établissements est

équipé pour que chaque classe

dispose d’une prise Internet

classique. ■

Le Conseiller Général Magazine :

Le Conseil Général du Bas-Rhin

investit pour permettre à tous d’ac-

céder à une offre internet haut-

débit. Comment se traduit cette

implication forte ?

Francis GRIGNON : Conscient des

forts enjeux liés au développement

du numérique et de l’internet, et cons-

tatant des disparités fortes entre ter-

ritoires, le Département a décidé de

mettre en œuvre une politique ambi-

tieuse permettant à l’ensemble de

la population de disposer d’un accès

internet à haut-débit à un coût rai-

sonnable. C’est une action totale-

ment volontariste de la collectivité.

En investissant plus de 6 millions

d’euros, il s’agit d’assurer l’équili-

bre et l’attractivité de notre territoire.

L.C.G.M. : Quelles sont les solu-

tions techniques mises en place ?

F. G. : C’est la technologie Wimax

(par ondes hertziennes) qui a été

retenue, seule technologie permet-

tant une couverture globale à des

coûts supportables pour la collecti-

vité. Elle permet notamment de sur-

fer sur Internet en haut débit et de

téléphoner (VoIP). Le principe de

fonctionnement repose sur des sta-

tions de base installées sur des points

hauts positionnés sur l’ensemble du

territoire départemental. 71 stations

sont opérationnelles aujourd’hui,

permettant une couverture de plus

de 90 % de la population.

L.C.G.M. : Qui peut en bénéficier ?

F. G. : Chaque habitant du Départe-

ment, pour peu qu’il se situe dans

une zone couverte. Un test d’éligi-

bilité a été mis au point sur le site

Internet www.net67.fr qui permet,

en positionnant son habitation sur

une carte, de définir si celle-ci est

couverte. Pour recevoir ce signal radio

qui passe sur la bande de fréquen-

ces des 3,5 GHz, l’usager sera équipé

d'une antenne orientée vers une des

stations de base afin de recevoir et

d'émettre en WiMAX. La location

du matériel radio est incluse dans le

forfait mensuel d'abonnement. S’a-

gissant de la réception, on peut noter

que le Wimax permet des débits rela-

tivement importants, de l'ordre de

2 à 6 Mbits/s, pour peu que les condi-

tions de propagation soient bon-

nes. Le bilan est concluant, puisque

l’ensemble des zones blanches – à

l’exception de quelques habitations

isolées – est désormais couverte.

Ainsi, nous pouvons clairement affir-

mer que dans le département du Bas-

Rhin chacun peut disposer d’une

connexion haut-débit à un coût modéré.

BAS-RHIN

Les nouvelles technologies constituent un enjeu incontourna-ble du développement territorial. C’est la raison pour laquellele Conseil général a décidé de doter le Bas-Rhin d’infrastruc-tures publiques de télécommunications pour que chacun puisse accéder au haut débit.

Le Bas-Rhin, territoire numérique

FRANCIS GRIGNONPRÉSIDENT DE LA COMMISSION DES ÉQUIPEMENTS ET

DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, SÉNATEUR DU BAS-RHIN

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Page 55: Le conseiller Général

alsacienne c’est également

11 millions de touristes, 20 millions

de nuitées, un chiffre d’affaires

annuel de l’ordre de 2,5 milliards

d’euros.

Le tourisme représente pour les

collectivités, un levier majeur pour

des domaines aussi divers que

la culture, les patrimoines et les

sports, la qualité de vie et la

préservation de l’environnement,

l’aménagement urbain et rural,

les mobilités douces, les transports

collect i fs et le market ing

territorial.

Aujourd’hui, l’activité touristique

doit faire face à une extrême

diversité des destinations de séjour

touristique et s’adapter aux

changements de comportement

des visiteurs.

L.C.G.M. : Pour faire briller la

Destination Alsace, seule

compréhensible pour le visiteur,

comment les collectivités terri-

toriales s’organisent elles ?

J. O. : Le Conseil Général du

Bas-Rhin a inscrit dans son plan

de développement touristique

comme priorité la recherche de

synergies avec les acteurs des

territoires, avec le Département

voisin du Haut-Rhin et la Région

Alsace.

Le Conseiller Général Magazine :

Quel sont les principaux atouts

dont dispose le Bas-Rhin pour

attirer les visiteurs ?

Joseph OSTERMANN : Avec sonidentité et son art de vivre, le Bas-Rhin offre de multiples occasions de découverte.Tout y est couleurs, émotions etsaveurs et les nombreux artisansle confirment avec talent et générosité. Parmi eux, les chefsdes grands restaurants étoilésvisent l’excellence gastronomique et de même ceux des «Winstubs».Les artisans des vins, au premier rang desquels les viticulteurs, animent la Route desVins et les villages pittoresqueset fleuris.En Alsace, la cigogne se faitemblème, l’architecture en colombage plante le décor, leschâteaux forts (comme le fameuxHaut-Koenigsbourg) et les monu-ments historiques ou cultuelscohabitent avec des sites d’artnouveau ou contemporain.Enfin, les habitants savent

recevoir et se faire les ambassa-

deurs d’un territoire de traditions

forgées par une Histoire bien

souvent tourmentée.

A l’approche de Noël, les villes

et villages se parent de mille lumiè-

res. Les spectacles mêlent

souvenirs d’enfance et émotions.

Mais le Bas-Rhin sait profiter aussi

des nouvelles technologies et

cherche à faciliter l’accessibilité

des sites de visite au plus grand

nombre et notamment au public

à mobilité réduite.

Les labels de Patrimoine mondial

de l’UNESCO pour le centre

historique de Strasbourg, de

Réserve mondiale de la Biosphère

et de Destination européenne

d’excellence pour le Parc natu-

rel régional des Vosges du Nord,

le siège de nombreuses institu-

tions européennes et interna-

tionales pour la capitale alsacienne

sur les bords du Rhin, à la croisée

des routes, vélo-routes et des

lignes à grande vitesse, sont autant

d’atouts que les bas-rhinois se

plaisent à mettre en scène.

L.C.G.M. : Avec 28 000 emplois

directs, le tourisme représente

un secteur important pour

l’économie régionale !

J. O. : Les 28 000 emplois pour

l’Alsace (2008) ne concernent que

l’hôtellerie et la restauration. Une

statistique qu’il serait plus juste

de réévaluer au moyen d’un

coefficient de 1.6 à 2.0 générale-

ment admis au niveau national,

soit entre 44 800 et 56 000 emplois

réels. L’économie touristique

BAS-RHIN

L’Agence de développement touristique du Bas-Rhin (ADT) a été missionnée par leConseil Général pour concevoir et veiller à la mise en œuvre du Plan Départementalde Développement Touristique. Ce Plan vise, pour la période 2006-2011, un développement équilibré et durable des territoires à travers l’enrichissement del’offre touristique, culturelle et de loisirs, l’innovation et la qualité au profit de lamarque Alsace.

Le plan de développement touristique :des atouts à faire valoir

JOSEPH OSTERMANNCONSEILLER GÉNÉRAL DU BAS-RHIN

PRÉSIDENT DE L’AGENCE DE DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE DU BAS-RHIN

PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES MAIRES DU BAS-RHIN

ANCIEN SÉNATEUR

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Page 56: Le conseiller Général

Les diagnostics touristiques

pilotés par l’ADT précédent les

contrats de territoires signés entre

la collectivité départementale et

les communautés de communes.

Les actions de promotion et

d’édition interdépartementales

sont financées par un compte

bancaire collectif aux ADT du

Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Les

guichets uniques départementaux

pour l’instruction de dispositifs

d’aides publiques départemen-

tale, régionale et européenne sont

confiés aux ADT.

Des projets de développement

commun aux Comités départe-

mentaux et régional du Tourisme

émergent concrètement.

L.C.G.M. : Quelles sont les pro-

grès concrets enregistrés au titre

de la stratégie départementale

du tourisme du Conseil Général

du Bas-Rhin ?

J. O. : Le plan précité a conduit au

recentrage des actions de l’ADT

au bénéfice d’une ingénierie ter-

ritoriale privilégiant la proximité,

l’offre de services adaptés et l’a-

nimation des réseaux d’acteurs

locaux.

Le respect des missions des

différents organismes institu-

tionnels a conduit à davantage

d’efficacité. Enfin, la reconnais-

sance de l’importance de l’éco-

nomie touristique a constitué un

axe de progrès, y compris dans sa

dimension d’activité durable.

C’est à ce prix que le très sérieux

guide australien Lonely Planet a

décidé de distinguer l’Alsace

comme étant la 1ère Destination

touristique mondiale pour

2010 (au titre des Destinations

régionales). Les éléments qui ont

présidé à ce choix collent

parfaitement aux valeurs que

l’ADT du Bas-Rhin promeut au

quotidien, à savoir : authenticité,

qualité, ouverture et progrès. ■

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Agence de Développement Touristique du Bas-Rhin

4, rue Bartisch - F 67100 STRASBOURG

Tél. 33 (0)3 88 15 45 88 - www.tourisme67.com

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Page 57: Le conseiller Général

le cadre de cette coopération trans-

frontalière ?

L. B. : Le Conseil Général s’implique

fortement dans le développement

de la «Région Métropolitaine

Trinationale». Une démarche qui

vise en premier lieu à améliorer la

compétitivité du Rhin Supérieur dans

les domaines politique, économique,

scientifique et de la société civile.

Il s’agit d’autre part d’exercer une

force de lobbying à l’échelle

européenne.

Par ailleurs le Conseil Général pilote

et soutient de nombreux projets

européens INTERREG A dans des

domaines d’activité variés. Ainsi,

en matière d’aménagement du

territoire, le Département pilote

le projet «Etude de faisabilité

Le Conseiller Général Magazine :

Vous êtes président de l’Eurodis-

trict Regio Pamina. Pouvez-vous

nous rappeler les missions

dévolues à ces «territoires

européens» ?

Louis BECKER : Un Eurodistrict vise

à coordonner la coopération

transfrontalière par la mise en réseau

de ses collectivités membres. Sa

mission principale est aussi

d’animer un territoire transfronta-

lier à travers la mise en œuvre de

projets concrets communs dans les

domaines de compétences de ses

membres.

L’Eurodistrict Regio Pamina met en

œuvre des projets qui lui sont

propres dans des secteurs d’acti-

vités allant de l’aménagement du

territoire comme par exemple les

transports, à la santé en passant

par la culture et le sport. Il soutient

également des projets bénéficiant

d’un cofinancement européen

(projets INTERREG A).

Un Eurodistrict se donne également

pour mission d’être une structure

de proximité pour les citoyens.

Dans ce cadre, Regio Pamina

accueille la mission d’information

aux citoyens «INFOBEST» ainsi que

le service d’information touristique

«Vis-à-Vis».

L.C.G.M. : Grâce à l’implication très

forte de l’Allemagne, de la Suisse

et de la France, le Rhin supérieur

est considéré comme une région

modèle au niveau européen.

Quels sont les grands projets qui

mobilisent le Conseil Général dans

BAS-RHIN

Coopération internationale et transfrontalière : un statuteuropéen pour le Bas-Rhin

LOUIS BECKERVICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DU BAS-RHIN

ET PRÉSIDENT DE L’EURODISTRICT REGIO PAMINA

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Pionnier, parmi les collectivités françaises, en matière decoopération transfrontalière, le Conseil Général du Bas-Rhins’est progressivement engagé, depuis les années 1980, dansune politique variée et dynamique à l’international. Confirmantau fil des ans son engagement résolu dans la coopérationavec les territoires voisins allemands et suisses, le ConseilGénéral s’investit fortement dans la définition des grandesorientations transfrontalières prises au sein des instancesinter institutionnelles de gouvernance. Il appuie également ledéveloppement de services transfrontaliers, notamment lesINFOBEST proches de nos concitoyens, et soutient les projetsde coopération innovants, à l’exemple de l’EURODISTRICT RegioPAMINA ou des Groupements Locaux de CoopérationTransfrontalière. De même, le Conseil Général contribue fortement et depuis longtemps au renforcement du statuteuropéen de Strasbourg. Plus récemment, il a développéune politique volontariste visant à participer aux program-mes thématiques et de coopération de l’Union européenne.Ainsi, cette politique de coopération constitue un outil au service du développement économique et social du Bas-Rhinqui prolonge, par delà les frontières, l’engagement fort duConseil Général en faveur du développement durable.

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Page 58: Le conseiller Général

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technique et financière autour de

l’aménagement du franchissement

du Rhin entre Gerstheim / Schwa-

nau et Rhinau / Kappel, avec pour

partenaire le Regierungspräsidium

de Freiburg. Citons également la

ligne de bus 520 entre Sélestat et

Marcholsheim-Salzbaar ou encore

les itinéraires cyclable transfron-

taliers - secteur Wissembourg -

Lembach – Obersteinbach, pour

favoriser le tourisme. En matière

de protection de l’environnement,

le projet «Cistude sans frontière»

vise à rétablir des milieux humides

dans la région Rhénane pour une

réintroduction de la tortue

Cistude dans ce territoire. En santé,

«Neurex+ : Compétit ivité &

Innovation» est un Réseau trans-

frontalier des acteurs spécialisés

en neurosciences dans le Rhin

Supérieur. Autre illustration de

cette coopération transfrontalière :

un projet Projet directement

intégré à la Région Métropolitaine

Trinationale «Forum citoyens»

qui s’attache à organiser des

journées de débats ouverts à

l’ensemble des citoyens du Rhin

Supérieur sur des thématiques qui

les touchent directement.

Pour la seule année 2009, le Conseil

Général a piloté 3 projets et s’est

porté partenaire de 9 autres.

L.C.G.M. : Au-delà du Rhin supé-

rieur, le Conseil Général s’est engagé

dans plusieurs projets européens.

Pourquoi ?

L. B. : Le Bas-Rhin n’est pas un

département comme un autre. Son

histoire, sa géographie et le statut

européen de Strasbourg sont autant

d’atouts sur lesquels nous nous

appuyons pour renforcer la

« c u l t u re e u ro p é e n n e » d e s

Bas-rhinois et le rayonnement

international du Conseil Général.

En participant aux programmes

européens, en appui sur le Bureau

Alsace à Bruxelles, nous entendons

valoriser nos projets phares, mais

aussi et surtout faire profiter notre

territoire de pratiques innovantes

de régions européennes en pointe.

Cet esprit d’ouverture contribue à

la mise en place de services

toujours adaptés aux évolutions des

besoins des citoyens et d’un

environnement mieux préparé

à la mondialisation accrue des

échanges.

L.C.G.M. : Le Conseil Général mène

également des partenariats de

coopération décentralisée et des

actions de solidarité internatio-

nale. Quelle est la nature de

ces échanges et quels sont les

territoires concernés ?

L. B. : Le Conseil Général a noué

quatre partenariats institutionnels

avec trois régions européennes et

une au Canada : la Voïvodie de

Silésie en Pologne, le Judet de Pra-

hova en Roumanie, la région de

Vidzeme en Lettonie et la province

du Manitoba au Canada. L’ensem-

ble de ces partenariats est concerné

par les échanges culturels et

d’expériences sur les thématiques

de l’économie, de l’environnement,

de l’action sociale et du tourisme.

Le Département du Bas-Rhin mène

également un partenariat de

solidarité internationale avec les

régions de Boeny et Betsiboka à

Madagascar. Le Conseil Général

apporte ainsi son appui au dévelop-

pement de ces collectivités en matière

d’urbanisme, d’accès à l’eau et à

l’assainissement et de lecture

publique. Cet appui est mis en œuvre

via le soutien financier et technique

à l’IRCOD (Institut Régional de

Coopération-Développement).

Enfin, le Conseil Général dispose

d’un fonds de soutien aux

assoc iat ions bas-rh ino ises

porteuses de projets de solidarité

internationale structurants et mis

en œuvre sur les territoires des

pays en développement (Afrique,

Amérique latine, Asie). ■

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Page 59: Le conseiller Général

désireuses de s’investir dans la mise

en place d’un Agenda 21 au sein d’un

collège : professeurs, personnels

administratifs et techniques. Il a été

élaboré au printemps 2005 par un

groupe d’éco-conseillers et notre

responsable développement

durable.

Un comité de pilotage composé de

représentants des deux Conseils

Généraux alsaciens, du Rectorat,

de l’Inspection académique et de

deux principaux de collège a orienté

et validé la démarche. Ce guide

propose une méthodologie, des idées

d’actions, des outils pour les

mettre en œuvre, des adresses

d’associations locales, et intègre

les retours d’expérience des

premiers collèges à avoir tenté

l’expérience. Il a pour objectif d’in-

Le Conseiller Général Magazine :

Comment le Conseil Général

encourage-t-il l’élaboration

d’un Agenda 21 dans les collèges ?

Rémi BERTRAND : La mise en place

de la démarche d’Agenda 21 dans

les collèges complète efficacement

les autres politiques éducatives

mises en œuvre par le Département

dans les domaines des économies

d’énergie, de l’alimentation issue

de l’agriculture biologique locale et

de l’éducation à l’environnement.

L’Agenda 21 est un programme

d’actions en faveur du développe-

ment durable défini et mis en œuvre

à l’échelle du collège. Il reprend les

3 axes du développement durable :

l’efficience économique, la solida-

rité et la préservation de

l’environnement. Un appel à projets

est transmis chaque année aux

collèges bas-rhinois pour les inci-

ter à se lancer dans la démarche.

Le Conseil Général leur apporte une

aide méthodologique, logistique

ou technique selon les besoins,

et finance leur accompagnement

pendant 4 ans par l’association

ECO-Conseil. Le Rectorat

soutient la démarche et prend en

charge l’organisation de journées

de formation destinées aux

coordinateurs d’Agenda 21 dans les

collèges, qui sont aujourd’hui

au nombre de 12.

L.C.G.M. : Le guide édité par le Conseil

Général participe-t-il de cette

démarche ? A qui s’adresse-t-il ?

R. B. : Le guide méthodologique

s’adresse à toutes les personnes

BAS-RHIN

Adopté à l’unanimité en décembre 2006, l’Agenda 21 départemental fixe le cap surle développement durable. 120 projets visent à concilier développement local, cohé-sion sociale et territoriale, et protection de l’environnement et du cadre de vie. Lesquestions éducatives constituent un champ de mobilisation tout particulier pour lacollectivité, qui initie et soutient les actions menées dans les collèges, notammenten les incitant à adopter leur propre Agenda 21.

Développement durable : des agendas 21

dans les collèges bas-rhinois

RÉMI BERTRANDVICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DU BAS-RHIN,

DÉLÉGUÉ AU DÉVELOPPEMENT DURABLE

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Page 60: Le conseiller Général

citer tous les collèges à développer

de nouvelles actions en faveur du

développement durable. Le guide

est téléchargeable sur le site du

CG67 : http://www.bas-rhin.fr/s-

investir-dans-le-developpement-

durable/vous-pouvez-agir-colle-

ges-jeunes

L.C.G.M. : Quel est le bilan à ce

jour ?

R. B. : Il est très encourageant : les

collèges engagés ont mis en place

des projets très concrets et les

nouvelles candidatures montrent

que les établissements préparent

de plus en plus leur démarche.

Le collège d’Achenheim par

exemple a développé le rôle des

éco-délégués, qui impulsent de

nombreuses actions : gestion des

L.C.G.M. : Pouvez-vous nous par-

ler du projet BONUS Énergie ? Quels

enseignements peut-on tirer de

cette initiative ?

R. B. : En juin 2008, après avoir expé-

rimenté la démarche avec succès

à l’Hôtel du Département à Stras-

bourg, nous avons décidé de réduire

la consommation énergétique de

nos bâtiments de 20 % d’ici 2015.

En ce qui concerne l’efficacité éner-

gétique des bâtiments, nous avons

décidé de réaliser en 2010 un dia-

gnostic énergétique approfondi

de 20 collèges représentatifs de

notre parc, afin de proposer en 2011

un plan d’actions et de travaux pour

les 90 collèges du Bas-Rhin. Par

ailleurs, 6 collèges ont accepté

depuis septembre 2008 de tester la

démarche BONUS Énergie. Elle vise

déchets, jardin bio cultivé par les

élèves, maîtrise de l’énergie…

Le collège de Schirmeck a travaillé

sur un objet fétiche de nos

collégiens : les téléphones porta-

bles. Certains élèves ont réalisé un

diaporama sur les dépenses

d’énergie et la production de

déchets liés à la fabrication de ces

téléphones, qu’ils présenteront à

l’ensemble des élèves de 5ème, pour

les sensibiliser.

De son côté, le collège de Woerth

a sensibilisé ses élèves au

commerce équitable et mis en

place un atelier scientifique sur les

vergers des Hautes Tiges en

partenariat avec le Parc Naturel

Régional des Vosges du Nord.

à impliquer l’ensemble de la com-

munauté du collège dans une démar-

che d’économie d’énergie et pro-

pose un accompagnement et un

intéressement aux économies d’é-

nergie. Suite à un appel à projets

à l’automne 2009, 5 collèges sup-

plémentaires ont rejoint ce groupe

expérimental. Ce projet permet éga-

lement de rendre plus équitable

le calcul des dotations de viabili-

sation des collèges en les calculant

à partir des consommations réel-

les, et de récompenser les collèges

qui réduisent leur consommation

(prime équivalent à la moitié des

économies générées).

L.C.G.M. : «Manger bio» ; comment

cela se traduit-il dans les restau-

rants scolaires ?

R. B. : Dès mars 2008, les produits

biologiques ont été introduits dans

10 restaurants scolaires pilotes.

Ces collèges bénéficient des ser-

vices de la nouvelle plateforme d’ap-

provisionnement en produits de l’a-

griculture biologique alsacienne,

Solibio, mise en œuvre par la filière

locale avec le soutien des collec-

tivités territoriales, afin de rendre

les produits bios accessibles à tous

les acteurs de la grande distribu-

tion et de la restauration collective.

L’objectif visé est double : per-

mettre aux établissements de sys-

tématiser l’usage de certains pro-

duits bios, et consolider la filière

biologique locale, en lui assurant

des débouchés réguliers et crois-

sants. Le bilan intermédiaire de

cette expérimentation montre néan-

moins que les choses ne sont pas

simples à mettre en œuvre. Les

avantages sont certains en termes

de qualité. Mais des difficultés

demeurent en termes de prix et

de logistique.

L.C.G.M. : Quels sont les partena-

riats mis en place afin de soute-

nir les démarches d’éducation à

l’environnement ?

R. B. : Le Département a fait de

l’Éducation à l’Environnement

une politique volontariste, mise en

place conjointement depuis 1996

avec le Haut-Rhin et la Région.

Des Centres d’Initiation à la Nature

(CINE) répartis sur le territoire

permettent de sensibiliser un large

public, garantissent la qualité des

offres éducatives, et développent

l’animation, l’information et la

promotion du Territoire.

Par ailleurs, les trois collectivités

ont incité l’ensemble des

associations d’Éducation à l’Envi-

ronnement à travailler en réseau

sur toute l’Alsace. L’Association

Régionale pour l’Initiation à

l’Environnement et à la Nature en

Alsace (ARIENA) fédère ce réseau,

veille à son bon fonctionnement

et au respect des objectifs fixés par

les collectivités. Elle accompagne

les structures dans leur dévelop-

pement. Elle développe également

des outils, tels que des malles ou

des cahiers pédagogiques, des

guides d’aides professionnels au

montage de dossiers, des forma-

tions pour les animateurs,

techniciens ou élus, etc. ■

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Page 61: Le conseiller Général

accompagner des projets innovants,

la géothermie ou des développe-

ments industriels forts consom-

mateurs (Roquette, Stracel, etc.).

La politique volontariste amorcée

en 2002 a été renforcée en juin 2008,

avec l’adoption d’une stratégie

globale et interdépartementale en

matière d’énergie. Elle porte sur

3 volets : la Maîtrise de la Demande

en Énergie (MDE), le développement

des énergies renouvelables, et

l’adéquation économie-entreprises

afin de mieux intégrer les enjeux

énergétiques dans la gestion des

zones d’activités.

Cette stratégie vise l’exemplarité

de l’institution avec pour objectif

la réduction de 20% des consom-

mations dans tous les bâtiments

appartenant au Département d’ici

2015. Il s’agit également d’inciter

des partenaires, au travers de

dispositifs spécifiques et de la

conditionnalité des aides à l’in-

vestissement, y compris pour les

bailleurs sociaux.

L.C.G.M. : Le recours aux éner-

gies renouvelables apparaît

désormais incontournable. Quelles

sont les ressources privilégiées par

le Conseil Général et les mesures

mises en œuvre en ce sens ?

R. B. : En matière de développement

des énergies renouvelables, diver-

ses actions sont engagées afin de

mieux connaitre le potentiel sur le

Le Conseiller Général Magazine :

Le Conseil Général du Bas-Rhin

mène avec son homologue du Haut-

Rhin une stratégie commune en

matière de maîtrise énergétique.

Pouvez-vous nous en présenter les

grands axes ? Quels sont les objec-

tifs affichés dans ce domaine ?

Roland BRENDLE : Le Conseil Géné-

ral ne dispose pas de compétences

légales en matière d’énergie. Il

est toutefois concerné à plus d’un

titre par les questions énergétiques.

En effet, il dispose d’un patrimoine

immobilier conséquent, qui se

traduit par des dépenses énergé-

tiques supérieures à 6,5 millions

d’euros en 2009. Il intervient dans

les domaines des transports, du

logement (risques de précarité pour

les ménages les plus fragiles) et de

l’économie, autant de secteurs clés

en matière d’énergie. En tant que

partenaire des collectivités locales,

il soutient de nombreux projets

et peut à ce titre les inciter à maî-

triser leur demande en énergie.

Dans le cadre de sa politique

agricole, il peut étudier la valori-

sation énergétique des produits de

cette activité. De même, en charge

des politiques déchets, il vise à

optimiser leur gestion y compris

par l’utilisation de l’énergie issue

de leur traitement. Enfin, le

Conseil Général est sollicité pour

BAS-RHIN

Bien que le Conseil Général ne dispose pas de compétences légales en matière d’énergie, il est toutefois concerné à plus d’un titre par les enjeux énergétiques. En ce sens, il mène une politique volontariste amorcée en 2002 mais renforcée en juin 2008, avec notamment l’adoption d’une stratégie globale et interdéparte-mentale en matière d’énergie…

Maîtrise des dépenses énergétiques:une stratégie commune avec le Haut-Rhin

ROLAND BRENDLECONSEILLER GÉNÉRAL DU BAS-RHIN,

PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE L’ENVIRONNEMENT

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Page 62: Le conseiller Général

territoire alsacien mais aussi encou-

rager et soutenir le développement

de projets, en lien avec les

compétences départementales. Cela

implique la participation aux

études sur la valorisation énergé-

tique des déchets agricoles, ména-

gers et des boues d’épuration. Cela

concerne aussi l’évaluation du

potentiel géothermique en Alsace,

qu’il soit très profond comme à

Soultz-Sous-Forêts, ou de sur-

face comme par exemple avec la

mise en place de pieux géother-

miques avant construction des

bâtiments de la future plateforme

d’activités de Brumath). Un suivi

des récents développements de la

société AEOLTA sur le petit éolien

en toiture individuelle ou encore un

inventaire des potentialités réelles

de la micro-hydraulique, sont

également réalisés.

Néanmoins, la problématique des

gros projets «biomasse», soutenus

par le fonds chaleur national de

l’ADEME), reste posée. En effet il

existe un risque de déstabiliser

les filières économiques (bois-forêt

et déchets notamment).

L.C.G.M. : En matière d’environne-

ment, le Conseil Général, a proposé

aux agriculteurs des rieds de la

Zembs et du Bruch de l’Andlau un

Programme agro-environnemen-

tal (PAE). Pouvez-vous nous en dire

quelques mots ?

R. B. : Les rieds de la Zembs et du

Bruch de l’Andlau concentrent une

grande richesse écologique pour

laquelle les agriculteurs, l’Eu-

rope, l’Etat et le Conseil Général du

Bas-Rhin se sont impliqués, dès

1996, au travers de politiques agro-

environnementales.

Le cadre d’application

agro-environne-

mental a évolué

en 2007 et

s ’ a t t a c h e

désormais à

proposer des

mesures agro-

environnemen-

tale (appelées MAET) sur des ter-

ritoires à enjeux eau ou biodiversité

(lié à Natura 2000). Les rieds de la

Zembs et du Bruch de l’Andlau sont,

pour partie, compris dans le site

Natura 2000 «Complexe alluvial

Rhin-Ried-Bruch» et c’est cela

qui a permis d’ouvrir des MAET en

2010. Le Département a néanmoins

choisi de maintenir son implication

historique dans ces territoires en

s’engageant sur une zone d’ac-

compagnement «Natura 2000»,

de manière à maintenir la cohérence

au niveau des enjeux agro-environ-

nementaux. Il finance ainsi ce

programme à hauteur de 20 % du

budget global.

Dans ce cadre, un nouveau Projet

Agro-Environnemental (PAE), porté

par le Conseil Général du Bas-Rhin

a été proposé aux agriculteurs

des 35 communes des Rieds de la

Zembs et du Bruch de l’Andlau dés

février 2010, avec des MAET qui

s’articulent autour de la gestion

extensive des prairies, des retards

de fauche pour préserver notam-

ment les oiseaux nichant au sol,

de la limitation ou de

l’interdiction de fertilisa-

tion permettant de

préserver la qualité des

cours d’eau et de la mise

en place de bandes refuge.

L’élaboration des MAET

s’est faite en collabora-

tion avec les acteurs

locaux : l’opérateur du

DOCOB «Rhin, Ried,

Bruch» et du PAE du ried

de l’Ill (Région Alsace), les repré-

sentants du monde agricole (Cham-

bre d’Agriculture du Bas-Rhin, FDSEA,

ADASEA), les associations natu-

ralistes (Alsace Nature, LPO Alsace,

Conservatoire des Sites Alsaciens),

ainsi que des administrations de

l’Etat (DDAF, DRAF, DIREN) afin

de garantir la cohérence de la

démarche. Il a par ailleurs fait l’ob-

jet d’une large présentation, tant

aux communes, aux associations

impliqués sur le terrain qu’à l’en-

semble des agriculteurs exploitant

des parcelles sur ces territoires.

Puis, entre mars et mai 2010, 144

agriculteurs ont été reçus en entre-

tien individuel afin d’être aidé dans

le montage de leur projet individuel

de MAET, soit autant que pour

la précédente campagne agro-

environnementale (les CAD), et ce

malgré un engagement écologique

plus important par MAET (présence

de 5 % de bandes non fauchées).

Les premiers résultats laissent

entrevoir un certain succès puisque

le programme a été reconduit à

100% de nos objectifs en une seule

année au lieu des 2 années initia-

lement prévues.

Ce résultat positif est dû à une action

soutenue du Département au cœur

de ces territoires. Il est issu de l’en-

gagement et de l’implication des

services et des élus aussi bien dans

le portage largement concerté et

partagé de ce dossier aux enjeux

supranationaux, que dans une ani-

mation impliquée auprès de l’en-

semble des acteurs locaux. ■

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Page 63: Le conseiller Général

globale de la politique qui lui

est dédiée, qui est une démarche

transversale, liée à un public et

traversée par de nombreuses poli-

tiques thématiques (social, transport,

économie…). Cette commission est

à la fois décisionnaire, mais peut

être uniquement consultative lorsque

cela touche d’autres politiques

comme par exemple le social.

L.C.G.M. : Le Conseil Général a

proposé aux communes et

communautés de communes

volontaires de s’engager dans des

Contrats territoriaux pour la jeunesse

(CTJ). A travers quels dispositifs ?

F. B. : Il n’y a pas de dispositifs

spécifiques, le CTJ est une

démarche d’accompagnement

et de soutien aux communes et

aux intercommunalités ayant la

compétence jeunesse afin de leur

permettre de développer une poli-

tique jeunesse locale, transversale,

partagée avec les acteurs de

terrain et initiée par les élus. La

démarche CTJ, s’appuie sur un dia-

gnostic participatif, partagé entre

les collectivités locales, le Conseil

Général et les acteurs locaux. Elle

réaffirme également la place cen-

trale des élus car il ne peut y avoir

de politique jeunesse sans véritable

Le Conseiller Général Magazine :

Quels sont les grands axes prio-

ritaires retenus par les élus du

Conseil Général dans le cadre de

sa politique jeunesse ?

Frédéric BIERRY : La politique en

faveur de la jeunesse constitue une

priorité pour le Conseil Général

du Bas-Rhin. Après l’adoption de

son Engagement départemental

pour la Jeunesse (décembre 2007),

nous avons souhaité tracer la vision

et la posture du Conseil Général

vis-à-vis des jeunes de 10 à 25 ans

du département pour plus d’auto-

nomie, de responsabilité et

d’engagement. A ce titre la politique

Jeunesse du Conseil général se

décline autour des quatre

grandes orientations suivantes :

faciliter la scolarité et la forma-

tion ; favoriser l’insertion et l’inté-

gration ; développer les connais-

sances et favoriser l’ouverture sociale

et culturelle ; ou encore soutenir

l’engagement et la participation.

L.C.G.M. : Comment cela se

traduit-il concrètement ?

F. B. : Chaque orientation fait

l’objet de déclinaisons opération-

nelles, qui ont tenu compte des actions

déjà menées par le Conseil Général.

De nouvelles actions ont vu le jour

pour répondre aux attentes et aux

besoins de la jeunesse, c’est le

cas par exemple de la création

d’un dispositif d’aide à la mobilité

pour les jeunes en parcours d’in-

sertion, du pass’accompagnement,

du fond de soutien aux initiatives artis-

tiques des jeunes, du pass’engage-

ment, du soutien au service civique…..

L.C.G.M. : La création d’une

commission de la Jeunesse parti-

cipe-t-elle de cette démarche ?

F. B. : La création de la commission

de la Jeunesse est essentielle car

elle permet d’avoir une vision plus

BAS-RHIN

Depuis 2000, le Conseil Général s’engage auprès des collectivités et intercommuna-lités pour développer des projets à destination des jeunes. En 2008, au regard del’évolution de la politique jeunesse, les Projets Territoriaux pour la Jeunesse (PTJ)se transforme en Contrat Territoriaux pour la Jeunesse (CTJ). L’objectif de ce nou-vel outil contractuel est d’accompagner, dans le respect de leurs orientations prop-res, les collectivités et intercommunalités volontaires dans l’élaboration et laconduite de leur politique locale en faveur de la jeunesse, en s’appuyant sur les orien-tations définies au sein de l’Engagement Départemental pour la Jeunesse. Les cri-tères décisifs pour la contractualisation d’un CTJ sont l'aspect partenarial fort, nova-teur et structurant des projets. Fin 2009, on comptait 31 PTJ signés qui pourront êtretransformés en CTJ courant 2010 et 2011, à la demande des territoires concernés.

Des projets contrats territoriauxpour la jeunesse

FRÉDÉRIC BIERRYPRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE LA JEUNESSE

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Page 64: Le conseiller Général

volonté politique. Enfin, elle propose

une approche transversale, parta-

gée avec les acteurs de terrain.

Le résultat du diagnostic permet

l’élaboration et/ou l’évolution de

la politique jeunesse de la collec-

tivité locale, à partir de laquelle des

priorités partagées avec le Dépar-

tement pourront être fixées et feront

l’objet d’une contractualisation.

L.C.G.M. : Quelle est la plus value

de cette démarche ?

F. B. : Aujourd’hui, de nombreu-

ses communes et intercommuna-

lités s’engagent dans une politique

jeunesse. Au départ l’intérêt porté

à la question de la jeunesse est

souvent issu d’un problème ren-

contré ; les actions développées

cherchant alors à répondre à cette

problématique. La démarche

d’accompagnement du Conseil Géné-

ral, sans négliger le constat de départ

du territoire, tend aussi à démon-

trer que les jeunes peuvent être une

ressource, et que les élus ne sont

pas seuls face aux jeunes, que le

monde associatif est présent à leur

côté, et qu’il peut aussi être oppor-

tun d’écouter les jeunes pour connai-

tre leurs attentes et besoins. C’est

par le passage du diagnostic

territorial que pourra s’élaborer une

politique jeunesse locale adaptée

au territoire.

Le diagnostic intégré à cette démar-

che permet aux intercommunalités

de prendre conscience des atouts

et faiblesses de leur territoire en

matière d’actions auprès des

jeunes, de connaitre les différents

partenaires existants, de dévelop-

per une approche plus transversale

de la politique jeunesse. Le

préalable demandé, en l’occurrence

la définition des orientations poli-

tiques du territoire, est une nou-

veauté dans le CTJ. Ceci a obligé les

collectivités à se positionner face à

la jeunesse de leur territoire. Ce

n’est plus les actions qui fondent la

politique, mais bien la politique défi-

nie à partir d’un diagnostic, qui se

décline en action opérationnelles.

L.C.G.M. : Ces dispositifs font-ils

l’objet d’une évaluation ?

F. B. : Le CTJ est signé pour 3 ans

autour de priorités partagées décli-

nées chaque année en actions. Un

bilan est donc fait chaque année pour

réinterroger les orientations de départ

et l’atteinte des objectifs et réfléchir

aux moyens à mettre en œuvre pour

l’année suivante. A ce titre le Conseil

Général apporte son soutien à la fois

dans l’accompagnement, mais aussi

dans la mise en œuvre par le

soutien financier d’un poste d’ani-

mateur jeune à 40% ou d’une

structure socio-éducative à vocation

intercommunale, ainsi qu’une

enveloppe dédiée aux projets.

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L.C.G.M. : Quelle est la prochaine

étape ?

F. B. : Ce sera la mise en place d’un

observatoire de la jeunesse par

territoire de Maison du Conseil

général (MCG), afin de mieux

appréhender les atouts et forces de

celui-ci, et donc de développer et/ou

soutenir des actions adaptées au

territoire. La politique Jeunesse

départementale, ne dépend pas uni-

quement du Conseil Général, elle

doit aussi être abordée et construite

en lien avec tous les partenaires

associatifs et institutionnels. A ce

titre, un réseau d’acteurs de la jeu-

nesse sera mis en place, autour de

l’observatoire, à l’échelle des MCG.

A titre d’exemple, le CTJ de la com-

munauté de communes de la Région

de Brumath a été signé début juillet.

Fruit d'une large concertation, le

plan d'actions intègre notamment

l 'organisat ion d'un consei l

intercommunal des jeunes, d'un

chantier découverte des métiers,

d'enquêtes et de débats sur la santé,

ou encore la création d'un

week-end «jeunes talents» et d'un

pass’culture. ■

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Page 65: Le conseiller Général

le Haut-Rhin) dédié à l’archéologie.

Si vous ajoutez à cela une politique

novatrice en matière d’archives (acti-

vités éducatives, numérisation de

l’état civil, etc.), vous comprenez que

le patrimoine est une valeur portée

très haut par notre collectivité.

L.C.G.M. : Situé à Schirmeck, le

Mémorial d’Alsace-Lorraine a été

créé en 2005. Pouvez-vous nous en

faire la présentation ?

J-L. V. : Le mémorial d’Alsace-

Moselle est un équipement dont

la vocation est de contribuer à la

connaissance et à l’appropriation

par ses visiteurs de la vie des

alsaciens-mosellans depuis 1870.

Il permet grâce à un parcours inter-

actif de saisir l'atmosphère des éva-

cuations de 1939, découvrir la vie

dans un fort de la Ligne Maginot,

sentir l'oppression de la nazifica-

tion et se sentir interpellé par le

drame de l'incorporation de force,

des déportations et de la guerre

totale, suivre le fil de la réconci-

liation franco-allemande et de la

construction européenne. A côté de

cette présentation permanente, il

propose des expositions temporai-

res, oriente sur les autres sites

emblématiques de cette histoire,

met à disposition des familles concer-

nées une première base de données

des victimes alsaciennes du 2ème

conflit mondial qui comprend déjà

25 000 noms, ou encore organise

des colloques.

Le Conseiller Général Magazine :

Le Conseil Général du Bas-Rhin

s’est lancé dans une politique ambi-

tieuse en matière de patrimoine.

Quelles sont ses priorités ?

Jean-Laurent VONAU : L’Alsace

possède une forte identité, dont la

principale caractéristique est

d’être biculturelle. Du côté de la

connaissance, le Département a

soutenu depuis plus d’une trentaine

d’années la réalisation de l’inven-

taire des richesses patrimoniales

de l’Alsace et nous pouvons

légitimement nous enorgueillir

d’avoir une couverture quasi-totale

du Bas-Rhin à ce jour. Il faut aussi

signaler que les universités

alsaciennes disposent de chercheurs

de haut niveau dans différents

domaines de l’histoire. Enfin,

il faut signaler la richesse de la

recherche des sociétés savantes

et de leurs fédérations, appuyées

par le Département qui les aide en

favorisant la diffusion des ouvrages,

notamment auprès des collégiens.

Pour ce qui concerne l’appropriation

du patrimoine par les habitants,

qui passe dans un premier temps par

une politique de conservation et de

restauration, nous avons joué sur

plusieurs tableaux. Tout d’abord, une

intervention financière pour soute-

nir les travaux de restauration des

patrimoines protégés et ruraux du

département (3 millions d’euros par

an en moyenne). Ensuite, une ambi-

tieuse politique de développement

et de création de centres d’interpré-

tation du patrimoine dont la vocation

est de produire des activités ludiques,

dans une logique de développement

local et touristique. De plus, le

Département s’est doté d’outils en

propre pour intervenir de façon

significative sur l’aménagement

culturel du territoire : transfert de

propriété de l’Etat du château du Haut-

Koenigsbourg, initiation de syndicats

mixtes pour créer et gérer un Mémo-

rial alsaciens-mosellans, un musée

consacré à l’œuvre de René Lalique

et enfin la création d’un établisse-

ment public interdépartemental (avec

BAS-RHIN

Son histoire mouvementée a légué au Bas-Rhin un patrimoine architectural riche,constitutif de l’identité alsacienne. Le Conseil Général s’est fortement engagé dansune politique dédiée à sa préservation et à sa valorisation, avec une forte dimensionpédagogique.

Des actions pour préserver et valoriser

le patrimoine historique et architectural

JEAN-LAURENT VONAUPRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE LA CULTURE,

DU PATRIMOINE ET DE LA MÉMOIRE

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Page 66: Le conseiller Général

L.C.G.M. : En quoi cet équipement

constitue-t-il un outil pédagogique ?

J-L. V. : Le mémorial permet de

relier la compréhension par la sen-

sibilité à une compréhension par la

connaissance scientifique. Il place

le visiteur dans une position

d’acteur proche des personnes

qui ont vécu cette période et en

ont été, à des degrés divers mais

sans exception, victimes. Tous les

alsaciens et mosellans n’ont pas

été touchés dans leur chair, quoi-

qu’on puisse penser que peu de

familles ont été épargnées, mais

tous l’ont été dans leur âme. C’est

une réalité difficile à se représen-

ter mentalement quand on ne se

sent pas impliqué dans cette his-

toire, mais elle est constitutive de

l’identité des alsaciens. Et ce tra-

vail de traduction est prévu pour

toucher tous les publics, les plus

jeunes comme les plus éloignés de

cette histoire. L’équipement est

en outre situé face au camp de

concentration du Struthof (le K-L

Natzweiler, seul camp de concen-

tration installé en France).

L.C.G.M. : Comment le Conseil Géné-

ral intervient-il pour préserver et

valoriser son patrimoine architec-

tural ?

J-L. V. : Le grès est l’élément domi-

nant dans l’architecture alsacienne ;

comme les maisons à pans de bois,

il indique au visiteur venu de l’ouest

qu’il entre dans l’espace de la

«mittel-europa», et à celui venu de

l’est qu’il en sort. Comme la popu-

lation est restée très attachée à

ce cadre de vie, qu’elle est soucieuse

de l’environnement, nous n’avons

aucune difficulté à convaincre de

maintenir cette richesse culturelle

en état. Particuliers et communes

bénéficient donc de subventions

pour leurs projets. Nous interve-

nons également par le biais de la

délégation régionale de la Fonda-

tion du Patrimoine, par le Parc natu-

rel régional des Vosges du Nord,

plusieurs des centres d’interpré-

tation du patrimoine se sont

donnés vocation de promouvoir

cette architecture du quotidien,

comme la Maison rurale de l’Outre-

Forêt dans le nord du département

ou la Seigneurie d’Andlau dans le

sud. Mais la création de formes

nouvelles n’est pas oubliée. En effet,

à titre d’exemples nous avons confié

la réalisation de notre Hôtel du

département à Claude Vasconi et

les constructions de collèges font

appel à des architectes audacieux.

L.C.G.M. : Quel est le rôle du Pôle

d’archéologie interdépartemental

rhénan ?

J-L. V. : Associant les ressources

des Conseils Généraux du Bas-Rhin

et du Haut-Rhin, le Pôle d'Archéo-

logie Interdépartemental Rhénan

(PAIR) a été créé le 8 septembre

2006 par la fusion des deux servi-

ces départementaux d'archéolo-

gie. Ses principales missions sont

de réaliser des fouilles préventives

dans de brefs délais de façon à ne

pas pénaliser les aménageurs, de

traiter les objets archéologiques

dans les normes scientifiques, de

les interpréter et de communiquer

ces travaux aux chercheurs et au

public. Le Pair dispose d’un centre

de documentation et d’un service

éducatif performant.

L.C.G.M. : Plus largement, quels

sont les partenariats développés

avec les acteurs «de terrain»

afin de mailler l’ensemble du

département ?

J-L. V. : Je ne crois pas que le

Département omette un seul acteur

significatif dans le domaine du

patrimoine culturel. Je pourrais

vous citer de multiples réseaux,

j’en oublierai encore. Comme nous

agissons depuis plus de 60 ans sur

ces questions et que nos inter-

ventions couvrent l’ensemble des

secteurs patrimoniaux, nous avons

vraiment labouré tout notre champ.

Nos priorités aujourd’hui sont

d’optimiser les collaborations avec

le secteur du tourisme (avec des

audio-guides mobiles numériques

par exemple) et d’améliorer la coor-

dination de l’offre d’éducation (notam-

ment avec le centre régional de

documentation pédagogique). ■

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Page 67: Le conseiller Général

qui a été lancé pour recruter le

cabinet d’ingénierie culturelle qui

assiste l’équipe du château dans

l’élaboration du projet. Ce sont

ensuite les agents du monument

dans leur ensemble qui ont parti-

cipé aux réunions des groupes de

travail, conjointement à différents

autres services départementaux.

Enfin, le Comité de Pilotage du pro-

jet de monument est présidé par

l’un des Vice-présidents du Conseil

Général, Alfred Becker, lui-même

président du Comité d’Orientation

du Château du Haut-Koenigsbourg.

L.C.G.M. : La première phase d’un

vaste chantier de restauration a

été lancée en février 2010. Quels

seront les travaux réalisés ?

J-F. F. : Ce vaste chantier a tout

d’abord été précédé en 2009 de celui

portant sur l’aménagement d’un

espace d’interprétation audiovisuel

destiné aux personnes à mobilité

réduite et aux malentendants. Un

film de 20 minutes présentant le

château est désormais diffusé avec

un commentaire audio dans trois

langues, avec deux niveaux de com-

préhension, pour adulte et pour

enfant, ainsi qu’un sous-titrage

en français, allemand, anglais et en

langue des signes. L’accès de cet

espace est gratuit et autogéré grâce

à un système de comptage auto-

matique du nombre d’entrées don-

nant en extérieur, sur une borne

Le Conseiller Général Magazine :

Pouvez-vous nous présenter

brièvement le château du Haut-

Koenigsbourg ?

Jean-Florent FILTZ : Les origines

du château du Haut-Kœnigsbourg

remontent au XIIème siècle.

L’édifice tel qu’on peut le visiter

aujourd’hui date du début du

XXème siècle. Entre ces deux dates

il a été détruit deux fois, en 1462

et en 1633, et ce n’est qu’en 1908

après huit années de travaux et la

volonté de l’empereur Guillaume

II de Hohenzollern qu’il est de

nouveau restauré. Aujourd’hui le

château du Haut-Koenigsbourg, qui

appartient au Conseil Général du

Bas-Rhin depuis le 1er janvier 2007,

est le monument payant le plus visité

en Alsace et l’un des plus fréquen-

tés de France avec 530 000 visiteurs

en 2009.

L.C.G.M. : L’année 2010 est celle de

la mise en œuvre d’un «projet de

monument», dessinant une vision

d’avenir pour le château. Quels

en sont les grands axes ?

J-F. F. : L’étude n’est pas termi-

née et ne sera soumise au Conseil

Général qu’en décembre 2010.

Les grands axes porteront sur le

fonctionnement interne des

services, les activités culturelles,

la valorisation des collections, la

mise en valeur du château et de ses

abords, sa promotion et sa

communication ainsi que le rayon-

nement du monument sur son ter-

ritoire en tant que moteur du tou-

risme départemental et régional.

L.C.G.M. : Comment le Conseil

Général s’est-il impliqué dans ce

projet ?

J-F. F. : Il faut d’abord préciser

que l’implication du Conseil

Général figurait dans le dossier

de candidature élaboré en 2006.

C’est tout d’abord un appel d’offres

BAS-RHIN

Deuxième site le plus visité d'Alsace, cette forteresse du Moyen Age est un témoi-gnage incontournable du passé qui offre une vue panoramique sur toute la vallée.Propriété du Conseil Général depuis 2007, ce monument témoigne de la richesse dupatrimoine castral du Bas-Rhin. Sa visite, ses animations, ses temps forts en font unlieu vivant de l'histoire et de la vie au Moyen-âge.

Le château du Haut-Koenigsbourg,vitrine du patrimoine alsacien

JEAN-FLORENT FILTZDIRECTEUR DU CHÂTEAU DU HAUT-KOENIGSBOURG

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adaptée, le nombre de places

disponibles et le temps d’attente

avant la projection suivante.

Des deux grands chantiers qui

débutent, l’un porte sur la mise

en sécurité de la Maison Alsacienne

qui jusqu’à présent accueillaient les

activités commerciales et des locaux

administratifs et l’autre sur la mise

aux normes des installations tech-

niques de l’ensemble du château

(eau, électricité, sécurité incendie,

téléphonie, etc.). Le Conseil Géné-

ral en tant que maître d’ouvrage

finance la majeure partie des

opérations avec un soutien finan-

cier de la DRAC qui va jusqu’à 50%

des travaux de la Maison Alsacienne.

L’enveloppe globale est évaluée à

11 millions d’euros. Les travaux

se font sous la maitrise d’œuvre de

l’Architecte en Chef des monuments

historiques, lui-même agissant

en étroite collaboration avec les

services immobiliers du Conseil

Général pour les aspects techniques

et la direction du Haut-Kœnigsbourg

pour l’organisation concrète des

travaux parallèlement à l’ouverture

au public.

L.C.G.M. : D’autres dispositifs

sont-ils prévus en faveur d’une

meilleure accessibilité aux

personnes handicapées ?

J-F. F. : Outre la salle audiovisuelle

citée plus haut, un diagnostic a

été réalisé en 2009 en ce qui concerne

le handicap visuel. Des recom-

mandations et préconisations

devraient être mises en œuvre dans

les prochains mois afin de rendre

mieux identifiables les obstacles au

niveau du sol ou de la tête ou afin

d’améliorer les niveaux d’éclairage.

Une maquette tactile située à

l’entrée du château permettra

également aux personnes tant en

fauteuil que malvoyantes de

pouvoir appréhender les volu-

mes architecturaux du monu-

ment dans son ensemble. Cette

maquette sera également a

disposition de tous les publics puisque

située devant la billetterie. Un

livret en braille, des audioguides

et visioguides ou des visites

spécifiques, notamment lors de la

manifestation «Un château pour

tous» en septembre, sont autant de

moyens mis en œuvre pour un

meilleur accueil des personnes

handicapées. Par ailleurs, il convient

de préciser que la formation des

personnels pour l’accueil de ces

publics est engagée depuis de

nombreuses années au château.

L.C.G.M. : L’offre touristique n’est

pas en reste. Comment, à travers

l’organisation de visites et ateliers

adaptés et évolutifs, répondez-vous

aux attentes d’un public varié ?

J-F. F. : Notre souci est d’offrir

une palette d’outils de médiation

destinés au plus grand nombre de

nos visiteurs dont 40% viennent

de l’étranger. Les visites commen-

tées en 6 langues dont la langue

régionale, les ateliers famille en

partenariat avec les structures

patrimoniales de Sélestat ou les

visites ludiques qui, pendant

les petites vacances scolaires,

permettent de découvrir la vie au

Moyen-âge, les parcours insolites

(autour du donjon, des cuisines

médiévales) sont autant d’offres de

découverte du château tout au long

de l’année. Celles-ci n’excluent pas

la visite libre accompagnée d’un

document papier ou d’un audio-

guide dans près de dix langues

différentes.

L.C.G.M. : Outre ses manifestations

phares, le château offrira un cadre

de choix à l’imaginaire et au

fantastique, à l’automne 2010.

Pouvez-vous nous en dire quelques

mots ?

J-F. F. : Les 16 et 17 octobre, Fées,

dragons et autres créatures

fantastiques s’invitent au Haut-

Koenigsbourg ! Le temps d’un

week-end, le château fait sa

«récré»… À la rencontre de ces

êtres fantastiques, les visiteurs

déambuleront librement du logis

au haut-jardin, du grand bastion

au moulin. Une dizaine d’ateliers

créatifs, d’animations interacti-

ves et d’activités ludiques seront

à vivre et à découvrir dans tout

le monument. Un moment

privilégié qui plongera

petits et grands dans

l’atmosphère féerique

du château.

À vivre en famille ! ■

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Page 69: Le conseiller Général

A. M. : Outre la double signalétique,

la collectivité peut s’impliquer dans

la formation de ses agents à une

pratique de la langue régionale dans

un souci de transmission, de plus

grande proximité avec la popula-

tion et de meilleur service rendu

aux usagers dialectophones, en

particulier les personnes âgées.

Pour sa part le Conseil Général du

Bas-Rhin travaille à la mise en place

en 2010 d’une action de formation

de ce type pour les agents volon-

taires intervenant dans le secteur

social.

L.C.G.M. : Pouvez-vous nous

parler de l'opération Friehjohr

fer unsri Sproch («Un printemps

pour notre langue») ?

A. M. : C’est une opération lancée à

l'initiative du journal l'Ami Hebdo à

l'occasion de l'Année Européenne

des Langues, portée par l'asso-

ciation E Friehjohr fer unseri Sproch.

Son action se caractérise par

l'organisation d'une fête annuelle

du dialecte. Près de 500 initiatives

de toute nature pour célébrer

notre langue régionale ont été pro-

posées en 2009. Elle comprend le

«FriehjohrsSchwälmele» qui récom-

pense les acteurs du dialecte au

quotidien ; elle organise également

«Friehjohrsappell fer schriwe un

dichte uf Elsassisch» qui est le

Printemps de l’Ecriture dialectale

2009, c'est-à-dire une collecte

d'écrits en alsacien. Cet appel

s’inscrit dans l’action Sàmmle de

l’OLCA et a pour objectif la

transmission et la valorisation des

écrits en dialecte alsacien. ■

Le Conseiller Général Magazine :

Le Conseil Général a décidé de

s’engager dans une démarche

de soutien à la langue régionale.

Quelles sont ses motivations ?

Andrée MUNCHENBACH : La

langue régionale s’est forgée au cours

du temps pour véhiculer des émo-

tions et un rapport au monde unique

et singulier. Protéger la langue, c’est

donc d’abord protéger une part de l’ê-

tre, et lui permettre de s’exprimer

et de s’épanouir. Mais c’est aussi un

mode d’échange d’une communauté

unique, qui véhicule les valeurs qui la

singularise, qui lui offre des repè-

res pour sa socialisation. Protéger la

langue, c’est donc aussi s’affirmer et

exister collectivement. Toutes les

langues, confrontées à l’uniformisa-

tion de l’anglais comme langue

d’échange mondiale, sont menacées

d’appauvrissement voire de dispa-

rition. L’Alsace est biculturelle, elle

doit s’engager pour défendre cela,

défendre la pratique du français, de

l’allemand et de l’alsacien. Voyez au

Luxembourg, ils réalisent cela et

accumulent les richesses apportées

par ces différents modes de pensées

et d’expressions. C’est un outil pour

mieux vivre ensemble.

L.C.G.M. : Quels sont les partena-

riats noués dans cette optique ?

A. M. : Tous les artistes professionnels

ou amateurs qui ont compris que le

parler régional est un formidable

outil de création, toutes les asso-

ciations qui défendent la langue

comme un élément fondateur de

l’identité, tous les chercheurs qui

se mobilisent sur cette question,

tous les élus qui ont pris la dimen-

sion de cet élément d’unité des

habitants d’un territoire.

L.C.G.M. : Quel est le rôle de

l’Office pour la Langue et la Culture

d'Alsace (OLCA) ?

A. M. : Elle joue un rôle central pour

fédérer les énergies, mettre en

réseau des milieux qui ont peu

l’occasion de partager mais ont

en commun cet objectif de défense

de la langue régionale. Elle permet

de confronter les analyses, de cher-

cher ensemble des solutions, de

s’épauler car c’est un réel combat

que de faire avancer une idée

moderne et audacieuse pour nos

parlers régionaux.

L.C.G.M. : La mise en valeur du patri-

moine linguistique passe-t-elle

également par une action au niveau

des collectivités locales ?

BAS-RHIN

Le dialecte alsacien constitue un élément identitaire très fort pour le territoire,auquel la population est très attachée. Le Conseil Général l’a bien compris, et œuvretrès activement en faveur du maintien et du développement de son enseignement.

Les langues régionales au cœur del’identité du territoire

ANDRÉE MUNCHENBACHCONSEILLÈRE GÉNÉRALE ET MEMBRE DU GROUPE CEDRE

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Page 70: Le conseiller Général

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sont réparties entre trois grands

enjeux : «la transmission de savoirs,

savoir-faire et de savoir-être»,

«l’exemplarité» et «les concertations,

coopération et évaluation». Elles nous

ont permis de réduire drastiquement

les émissions de gaz à effet de serre.

Pour exemple, à niveau de confort

constant, nous avons diminué, en

volume, entre 2008 et 2009, notre

consommation de gaz de 51%, celle

d’eau de 42% et celle d’électricité

de 30%. En 2008, 734.000 impressions

de documents contre 65.000 un an

plus tard, sur papier recyclé au mini-

mum à 50%. De même, en une année

diminution de 34% du Co2 produit…

L.C.G.M. : Quelle est pour le

territoire bas-rhinois la valeur

ajoutée d’un tel équipement ?

L. S. : La «vulgarisation» scienti-

fique que permet le Vaisseau,

notamment pour les plus jeunes

générations, constitue une indé-

niable plus value. L’expérimenta-

tion scientifique est possible près

de chez soi, à moindre coût pour

le bénéficiaire, sans trop de dépla-

cement. Par ailleurs le Conseil

Général du Bas-Rhin facilite cette

proximité en permettant annuelle-

ment à 800 classes d’entrer gra-

tuitement au Vaisseau. Notre zone

de chalandise dépasse largement

le périmètre départemental et régio-

nal car une bonne part de nos

visiteurs vient de Lorraine et du Bade

Wurtemberg en Allemagne. ■

Le Conseiller Général Magazine :

Créé en 2005, «Le Vaisseau» se veut

l’outil du Conseil Général en

termes d’éveil et de découverte des

sciences et des techniques. Quel

est son fonctionnement ?

Laurent SCHMITT : Le Vaisseau est

une direction à part entière du Dépar-

tement. De ce fait, le Conseil Géné-

ral intervient par ses instances et

ses élus comme pour toute direc-

tion stratégique. Cette présence est

certes rehaussée par la constitution

récente d’un conseil de suivi et de

développement du Vaisseau, exclu-

sivement composé de Conseillers

Généraux. Le monde éducatif et

scientifique est également bien pré-

sent au sein du Vaisseau, grâce à

une participation active dans la vie

de l’établissement, dans le cadre de

conventions partenariales. Ainsi,

l’Académie de Strasbourg permet

de cautionner les pratiques péda-

gogiques du Vaisseau, tandis que

les validations scientifiques faites

tant par l’Université de Strasbourg

que par le CNRS lui confèrent toute

légitimité scientifique. Le monde

associatif intervient également, que

ce soit en appui des offres cultu-

relles au sein de l’établissement ou

dans le cadre d’une démarche péren-

nisée d’irrigation du territoire bas-

rhinois (notamment les cantons les

plus éloignés de la culture scienti-

fique et technique).

L.C.G.M. : Près de 5 ans après son

ouverture, peut-on faire un pre-

mier bilan ?

L. S. : Le bilan quantitatif est indé-

niable. Conçu pour accueillir annuel-

lement 90.000 visiteurs, le Vaisseau

a, en un peu plus de 5 années,

accueilli 1.000.000 de visiteurs.

La durée de visite, initialement envi-

sagée sur 1h30-2h00, est égale-

ment proche du double. Le milieu

éducatif plébiscite le Vaisseau même

s’il nous a fallu prendre des mesu-

res pour garantir une qualité d’ac-

cueil du public scolaire, notamment

en période de forte fréquentation.

Les dispositifs mis en œuvre ont été

co-réalisés avec des enseignants…

L.C.G.M. : Outre sa vocation scien-

tifique, le Vaisseau initie au déve-

loppement durable. A travers quels

types d’action ou de dispositifs ?

L. S. : Le Vaisseau développe son

propre agenda 21, en cohérence avec

celui du Conseil Général du

Bas-Rhin. Pour ne considérer que

l’année 2010, 41 actions concrètes

BAS-RHIN

Destiné aux enfants dès 3 ans et aux familles, le Vaisseau, créé en 2005 sur le principe de la Cité des Sciences, propose des activités, des découvertes et de nombreuses curiosités autour des sciences et des techniques, son directeur LaurentSCHMITT répond à nos questions. Sa devise : apprendre en s'amusant ...

Le Vaisseau, réalisation du Conseil Généralmet les sciences et les techniques à la portée du plus grand nombre

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Page 71: Le conseiller Général

temental. Il a également lancé un

grand projet de réaménagement

d’une zone de loisirs et d’éduca-

tion au Tournant du Rhin. Il cofinance

largement la construction et la

rénovation des gymnases mis à

disposition des collégiens et vient

de lancer l’opération «PassForme»

pour inciter la pratique d’activités

physiques. Enfin il soutient, dans

le cadre d’une politique volontariste,

les associations sportives leur

permettant ainsi d’accueillir tous

les publics.

L.C.G.M. : Permettre l'épanouis-

sement de la personne est

un vecteur de cohésion sociale.

Quelles sont les initiatives enga-

gées, en appui des associations

notamment ?

J-D. Z. : Dans le cadre du Contrat

Urbain de Cohésion sociale, le Conseil

Général est amené à soutenir des

projets à caractère éducatif, social

et sportif, capables notamment

de proposer aux jeunes une pra-

tique sportive régulière. Ceci afin

de leur faire bénéficier des valeurs

éducatives, de solidarité et de respect

que le sport véhicule, comme c’est

le cas avec l’Association «Unis vers

le Sport». Chaque fois qu’il en a l’oc-

casion, il incite les associations à

ouvrir leurs manifestations aux

publics les plus éloignés du sport

en leur suggérant d’organiser des

animations en direction de ces publics

ou tout simplement en achetant des

billets pour permettre à ces der-

niers d’assister gratuitement à des

manifestations de haut niveau. ■

Le Conseiller Général Magazine :

L’«épanouissement de la personne»

est une notion plutôt abstraite.

Qu’entendez-vous par là ?

Jean-Daniel ZETER : Votre question

met le doigt sur un problème de

société. La vie de chacun de nous est

concrète, nous avons un corps, nous

naissons, nous mourrons, nous

consommons, nous produisons. Mais

l’être humain a une pensée, qui fait

qu’il se sent bien ou pas au sein de

la société dans laquelle il vit. Une

fois que l’on peut se nourrir, se loger,

se vêtir, se chauffer, c’est la gratuité

de ce que nous faisons personnel-

lement et collectivement qui fait la

valeur de notre présence à la société:

appartenir à une association, faire

du sport, manifester notre solidarité

et notre souci des autres par exem-

ple. Quelle société fabriquons-nous

ensemble aujourd’hui ? L’épanouis-

sement de la personne, c’est cela de

mon point de vue.

L.C.G.M. : Cela implique l’accès à

la culture pour tous. Quels sont les

moyens d’intervention mis en place ?

J-D. Z. : Notre intervention ne date

pas d’hier, le département inter-

vient depuis 1948 pour aider à ce

que chaque bas-rhinois trouve à

proximité des activités culturel-

les. Aujourd’hui nous disposons

d’une batterie impressionnante

de moyens: la bibliothèque et les

archives départementales depuis

1983, le Vaisseau et le Pôle d’ar-

chéologie depuis 2005, le château

du Haut-Koenigsbourg depuis 2007.

Mais aussi le Mémorial d’Alsace

BAS-RHIN

«Faire du sport, se cultiver, lire, apprendre, découvrir le patrimoine... autant d'activités qui participent à l'épanouissement des Bas-rhinois». Le Conseil générala bien compris l’enjeu d’une politique qui se donne comme objectif la satisfaction desbesoins de chacun à travers l’affirmation de valeurs.

Epanouissement de la personne : unepolitique départementale volontariste

JEAN-DANIEL ZETERVICE-PRÉSIDENT DU PÔLE EPANOUISSEMENT DE LA PERSONNE

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Moselle, le futur musée consacré à

l’œuvre de René Lalique et enfin les

structures que nous aidons : une

centaine d’écoles de musique et de

danse, dix Relais culturels, cinq cen-

tres d’interprétation du patrimoine,

cinquante festivals. Il faut ajouter

une douzaine de millions d’euros

consacrés annuellement à soute-

nir la restauration et la conserva-

tion du patrimoine bâti, ainsi que

les compagnies de théâtre, de danse,

de musique, de cirque notamment.

L.C.G.M. : Cela passe également

par l’encouragement à une pratique

sportive. Comment se traduit

l’implication du Conseil Général

dans ce domaine ?

J-D. Z. : Le Bas-Rhin a d’ores et déjà

mis en place la commission

départementale des espaces, sites

et itinéraires de nature et instauré

une concertation avec les associa-

tions et institutions concernées

par l’élaboration d’un plan dépar-

070 Zeter jean daniel 30/07/10 12:00 Page 70 Fabric 2 PAO•REDAC: REDAC 2010:CG N°31 Bas-rhin:027-84 Bas-rhin:

Page 72: Le conseiller Général

conteneurs et une voie ferrée ont

permis de faire du transport inter-

modal avant l’heure, faisant du port

de Strasbourg le seul port alsacien

doté de moyens de transbordement

pour les colis lourds.

Strasbourg étant par ailleurs un point

frontière, il y existe des professions

que l’on trouve, par tradition plutôt

dans les ports maritimes et rare-

ment dans les villes intérieures, tel-

les que les transitaires qui sont autant

de concepteurs de solutions de

transport combiné. Ces atouts et le

développement d’outillages de manu-

tention portuaire lui permettent

aujourd’hui de se positionner comme

hub sur le Rhin supérieur, en favo-

risant des liaisons ferroviaires tout

à fait complémentaires au fleuve,

notamment vers l’Ouest et vers le

Sud. Le port a ainsi développé la

première zone d’activité régionale

sur un peu plus de mille hectares,

ce qui en fait le premier espace en

termes de superficie et d’emplois.

Les 13 000 postes qu’elle génère

sont liés à l’activité, soit industrielle,

soit logistique, des entreprises qui

y sont installées. Un poids loin d’être

négligeable puisqu’il représente à

peu près 7% de l’emploi sur Stras-

bourg. On peut ajouter que le Port

autonome cherche en permanence

à faire évoluer ses activités et les ser-

vices rendus en fonction des besoins

des entreprises dans une démarche

d’intelligence commerciale.

Le Conseiller Général Magazine :

Qu’est-ce qui a présidé à la

création du Port autonome de

Strasbourg ?

D.D : Le port, qui s’étend sur 100 km

le long de la façade rhénane, de

Lauterbourg au nord à Marckolsheim

au sud, est un établissement public

créé par une loi de 1924 qui concré-

tisait une convention signée entre

l’Etat et la Ville de Strasbourg en 1923.

Il est l’expression concrète de leurs

intérêts à grouper leurs moyens pour

satisfaire aux besoins de dévelop-

pement de l’époque. Pour ce faire, la

Ville a apporté des terrains qui

appartenaient à l’ancien port

municipal et l’Etat a cédé ses

infrastructures de transport. Au port

la responsabilité de l’entretien de ce

patrimoine et des travaux d’exten-

sion nécessaires aux obligations

du commerce et de l’industrie. Il s’est

donc concentré sur les deux missions

essentielles inscrites dans ses

statuts : le développement écono-

mique de la zone portuaire mise à

disposition et le développement du

transport fluvial revenu en force avec

le souci de trouver des modes alter-

natifs à la route. Le développement

durable est une préoccupation qui

a toujours caractérisé le Port auto-

nome qui en est, structurellement,

un outil. Il s’est notamment impliqué

dans le transport combiné et, par son

rôle de plateforme plurimodale, il

favorise les modes de déplacements

alternatifs à la route que sont le ferro-

viaire et bien évidemment le transport

fluvial et ce depuis sa création. A titre

d’illustration, le réseau ferré du port

est de 150 km (contre 34 km de rou-

tes) et la gare du Port du Rhin est la

première gare fret alsacienne. Dès

1969, alors même que les préoccu-

pations environnementales étaient

loin d’être répandues, un terminal

BAS-RHIN

Chargé d’exploiter, de gérer et de développer les zones économiques qui lui sontconfiées, le Port autonome de Strasbourg y accueille13 000 emplois pour 350 entreprisesauxquelles il procure les meilleures conditions possibles d’épanouissement et defonctionnement.

Le Port autonome de Strasbourg, un acteur économique essentielde l’espace rhénan

DIDIER DIEUDONNÉDIRECTEUR

DOSSIER�

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Page 73: Le conseiller Général

L.C.G.M. : Comment se position-

ner en leader sur le transport

combiné ?

D.D : Depuis 2000, grâce à l’accrois-

sement de la capacité de manuten-

tion des conteneurs, nous observons

une progression de l’activité du Port

en tant que manutentionnaire, de l’or-

dre de 10% par an pour ce créneau

d’activité. Cette évolution, tout à

fait remarquable, nécessite des inves-

tissements lourds mais nécessaires

pour répondre aux attentes des clients

avec la qualité de service souhai-

tée. Pour nous, chaque conteneur

transporté ainsi est un long trajet

routier évité. Or le camion reste plus

rapide et plus souple, notre princi-

pal argument est donc de faire valoir

notre capacité de massification. Nous

parvenons ainsi à obtenir des prix

très bas et très compétitifs par rap-

port aux compagnies qui assurent

les trajets par la route.

Par ailleurs, c’est la qualité de notre

service qui nous permet au final de

rivaliser avec la souplesse du camion.

Charge à nous et à nos partenaires

transitaires ou commissionnaires de

transport de convaincre les char-

geurs de modifier leur processus de

livraison et d’approvisionnement

de façon à intégrer ces temps plus

longs.

En contrepartie, le transport fluvial

ou ferroviaire leur garantit la fiabi-

lité du temps de parcours. Reste à

offrir un bon traitement des inter-

faces et c’est là que le Port autonome

intervient dans la chaîne de transport

en assurant par exemple le char-

gement des bons conteneurs sur la

bonne barge, au bon moment, ou la

gestion du stock de conteneurs vides

pour le compte des compagnies mari-

times. Nous nous situons à l’un des

endroits stratégiques où le transport

combiné connaît ses fragilités et peut

rencontrer des erreurs d’aiguillage.

L.C.G.M. : Qu’en est-il du tourisme

fluvial ?

D.D : Il est la traduction d’un

engagement historique du port vis-

à-vis des attentes d’un de nos deux

actionnaires principaux, la Ville

de Strasbourg. Il s’appuie aussi sur

le formidable potentiel touristique

que constitue la capitale européenne

avec ses nombreux atouts pour atti-

rer les visiteurs. Nous avons lancé

ce service, d’abord de façon assez

artisanale, puis de plus en plus

organisée. Nous sommes aujour-

d’hui en capacité de porter ce déve-

loppement, même si son objet est

un peu en marge de celui du port.

Nous visons un équilibre financier

pour cette activité hautement capi-

talistique (les bateaux coûtent cher).

Par ailleurs cette activité de pro-

motion de la ville nous permet de

nous intégrer complètement dans

une ville qui a eu tendance à tour-

ner le dos à son port. Le port a besoin

de la ville et réciproquement. Tout

ce qui nous rapproche de la cité

urbaine et fait du lien est intéres-

sant pour nous. Dans cette optique,

nous avons bâti un certain nombre

de partenariats qui soulignent la

présence du port, notamment autour

de la vie culturelle. Finalement, nous

aimons rappeler que le Port concen-

tre de fortes attentes en termes

de développement durable ou

économique pour la ville, il concen-

tre également de nombreux atouts,

sur le plan de l’accessibilité pluri-

modale et de l’ouverture de Stras-

bourg sur le monde, mais également

sur le plan environnemental et pay-

sager trop souvent malconnu par

les Strasbourgeois eux-mêmes.

L.C.G.M. : Quels sont vos projets de

développement sur la région ?

D.D : Nous avons un projet de nou-

velle zone d’activités autour du port

de Lauterbourg qui constitue une

de nos annexes. Cette zone trimo-

dale, bien connectée au Rhin et au

réseau ferroviaire, fait également

partie du programme de réalisation

de plateforme d’activités dépar-

tementale, soutenu par le Conseil

Général du Bas-Rhin. Cette zone de

près de 50 hectares vise à mettre

à disposition des surfaces impor-

tantes en vue d’accueillir des acti-

vités ayant recours au transport

fluvial ou ferroviaire. Nous

avons d’autres projets concernant

l’extension de la plateforme de Stras-

bourg, où nous essayons aussi de

restructurer le parcellaire pour

en améliorer l’attractivité.

L.C.G.M. : Comment vous inscrivez-

vous dans les préconisations liées

au développement durable ?

D.D : Comme je l’ai indiqué, le Port

autonome, en tant que promoteur

et moteur du report modal vers

des modes alternatifs à la route, est

un acteur du développement durable.

L’approche développement dura-

ble concerne également le niveau

domanial, par la forme même des

contrats passés avec les entre-

prises occupant le domaine por-

tuaire. L’amodiation, ou location de

longue durée, doit garantir d’une

part une possibilité d’utilisation

optimale de l’espace, évite la

formation de friche orpheline, et

permet d’autre part au Port, le

cas échéant, de mettre les entre-

prises devant leurs obligations de

dépollution. Par ailleurs, en cas de

pollution accidentelle des bassins

portuaires, le Port a des ressour-

ces humaines et matérielles

capables d’agir rapidement, évitant

ainsi une propagation de la pollu-

tion, et ce alors même que cette

responsabilité ne lui incombe pas

directement.

Nous souhaitons nous engager plus

encore dans une politique de déve-

loppement durable qui prenne en

compte notre situation particulière,

à l’articulation d’un milieu citadin

avec une pression urbaine forte et

d’une zone portuaire connectée au

Rhin, zone qui a ses particularités

et sa biodiversité à préserver.

Au-delà du rôle de garant et de

gestionnaire, le Port autonome est

détenteur d’enjeux qui visent à se

développer tout en respectant un

certain nombre d’orientations sur

le plan du développement durable.

Nous travaillons par exemple à

l’extension de nos voies ferrées et

la loi, issue du Grenelle, nous confiera

bientôt la gestion de l’ensemble des-

dites voies sur la zone portuaire.

C’est d’ailleurs déjà le cas sur les

grands ports maritimes. Le déve-

loppement du ferroviaire, et notam-

ment l’idée de créer sur le port un

opérateur de proximité, est une idée

d’avenir et un projet sur lequel nous

nous impliquons pour redonner à ce

mode de transport la puissance de

pénétration qu’il a malheureuse-

ment perdue il y a quelques années.

On peut y arriver en associant des

ressources présentes sur le port :

tractionnaire ferroviaire, logisticiens,

transporteurs routiers, transitai-

res…

C’est un chantier sur lequel nous

sommes attendus

en tant que struc-

ture publique pour

trouver des solutions

innovantes. ■

72

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Page 74: Le conseiller Général

l’édition 2010 devrait avoir pour thèmela Thaïlande…

L.C.G.M. : Comment le Conseil Général s’implique-t-il dans le fonc-tionnement du Palais des Congrès ? C.F. : Le Conseil Général s’impliqueen premier lieu à travers l’ADT (Asso-ciation départementale du Tourisme),qui participe à certaines opérationscomme le salon du Tourisme. Le Dépar-tement a par ailleurs subventionné le «Mondial de la Bière», festival de dégus-tation de bières que nous avons inau-guré en 2009.

L.C.G.M. : Quels sont vos autres partenaires ?C.F. : Outre la Région Alsace, noustravaillons avec la ville de Strasbourget sa communauté urbaine. Ces deuxdernières sont en l’occurrence sur le point de confirmer la décision d’investir dans une opération comprenant l’extension du Palais des congrès et la construction d’unnouveau Parc des expositions, pourpallier notre manque d’espace dû à la montée en puissance de notreactivité. Enfin, nous collaborons avecla CCI, la Chambre des Métiers et laChambre d’Agriculture, partenairesinstitutionnels œuvrant au dévelop-pement économique. ■

Le Conseiller Général Magazine:Strasbourg événements gére deuxsites, le Palais des congrès et le Parcdes expositions. Pour quels types demissions ? Claude FEURER : Nous sommes cons-titués en EPL (entreprise publiquelocale), liée à la ville par un contratd’affermage, et exerçons deux missions principales. D’une part, contri-buer au rayonnement du territoire, àtravers notre activité «réceptive» ; l’accueil de congressistes du mondeentier positionne Strasbourg commeun carrefour de rencontres interna-tionales. D’autre part, nos foires etsalons constituent un support de déve-loppement économique pour les entre-prises régionales, auxquelles une placeprivilégiée est accordée. Ainsi la Foireeuropéenne compte un peu plus demille exposants, dont plus de la moi-tié sont d’origine alsacienne. Toustrouvent là un tremplin pour leur essor.

L.C.G.M. : Quel bilan faites-vous deces dernières années et de 2009 ? C.F. : Globalement, nous constatonsune progression d’activité constante

depuis 2006. Le bilan est donc trèssatisfaisant. 2009 a d’ailleurs été uneannée record avec notamment l’accueil du Sommet de l’Otan. 28 chefsd’Etat présents à Strasbourg, 5 000journalistes… Nous avons à cette occasion été portés sur le devant dela scène médiatique internationale.Mais il faut également souligner l’importance des congrès médico-scientifique, qui sont en quelque sortenotre domaine d’expertise.

L.C.G.M. : En 2010, vous annoncez 57 congrès, 21 salons, 15 salons «home made», près de 70 conven-tions et 78 spectacles. L’effet crisene se ressent pas ? C.F. : Non seulement il ne se ressentpas, mais j’ajoute qu’un tel contextecrée plus que jamais pour les entreprises un besoin de communi-quer et de rencontrer les clients, enparticulier grâce au support de développement que représentent lessalons ou foires, et indirectementles congrès. Notre activité a de ce pointde vue été stimulée, ce qui correspond,de plus, à la vocation économiquequi est aussi la nôtre.

L.C.G.M. : Quels sont les temps fortsde la saison 2010 ?C.F. : Malgré un début plus difficile,nous prévoyons une fin d’année trèsintense, grâce entre autres aux congrèsmédicaux et scientifiques. Nous bénéficions en effet de la présenceactive de l’Université et d’une facultéde Médecine reconnue. Nous accueille-rons également deux manifestationsnotables : le congrès national desExperts comptables (3 500 congres-sistes) et celui de l’Union sociale pourl’Habitat (12 000 participants). Citonsenfin la Foire européenne, dont

BAS-RHIN

L’arrivée du TGV Est européen, vecteur de désenclavement de Strasbourg, était une réelle opportunité pour Strasbourg événements -société gestionnaire du Palaisdes congrès et du Parc des expositions- qui s’est montrée très présente sur les salonseuropéens de la rencontre économique comme Imex à Francfort ou EIBTM àBarcelone. Depuis 2007, le bilan est donc plutôt positif !

Strasbourg événements se mobilisepour renforcer l'identité etle rayonnement du territoire

CLAUDE FEURERDIRECTEUR GÉNÉRAL DE STRASBOURG ÉVÉNEMENTS

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Contact : [email protected]

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Page 75: Le conseiller Général

74

BAS-RHIN

L.C.G.M. : Quelles sont vos moda-

lités d'organisation ?

J.F : Nous fonctionnons selon une

organisation territoriale, notre siège

est à Strasbourg et nous avons trois

agences, une à Bischheim, une à

Molsheim et une à Haguenau ainsi

qu'une antenne à Saverne, dépen-

dant de cette dernière.

A compter de mai 2010, deux

antennes supplémentaires vont être

créées. Enfin, nous lançons l'expé-

rimentation d’un nouvel échelon

territorial avec ce que nous avons

baptisé des "points habitats/relais".

Le premier se situera à Erstein et

dépendra de l’agence de Molsheim ;

le deuxième ouvrira à Niederbronn

et relèvera, lui, de l’agence d’Ha-

guenau.

Avec ce dispositif, nous assurerons

une couverture territoriale bien plus

fine et, par voie de conséquence,

nous offrirons à nos locataires une

proximité renforcée.

Ce déploiement sur le territoire

bas-rhinois, leur évitera des dépla-

cements trop importants vers nos

collaborateurs et nous permettra

une écoute plus attentive de leurs

besoins ou de leurs difficultés.

Parallèlement, nous restructurons

nos agences de façon à ne plus

proposer qu’un interlocuteur unique

à chaque locataire. Ce dernier, tout

au long de son bail, n’aura qu’une

seule entrée au sein d’Opus 67 en la

personne d’un même interlocuteur

Le Conseiller Général Magazine :

Quel est l’historique d’Opus 67 ?

Joël FABERT : L’Office Public de

l'Habitat du Bas Rhin a plus de

80 ans d’existence.

Il couvre l’ensemble du territoire

du Bas-Rhin et gère actuellement

plus de 8 500 logements sur

75 communes avec une assez forte

implantation sur le territoire de

la communauté urbaine de

Strasbourg (C.U.S.).

En effet 43% du patrimoine

d’Opus 67 se concentrent sur la

C.U.S.

L.C.G.M. : Quel est le panorama

du logement locatif social dans le

Bas Rhin ?

J.F : Les statistiques nationales le

montrent, notre région est un peu en

retard en pourcentage de logements

aidés rapporté au parc régional.

Il faut toutefois modérer ces

données car les revenus des

ménages du Bas-Rhin sont supé-

rieurs à la moyenne nationale.

Toutefois, comme ailleurs en France,

nous avons aussi des populations

en difficulté et nous déplorons une

paupérisation relativement rapide

des locataires que nous sommes

appelés à loger. Ainsi, si ces

derniers nous consultent pour des

raisons techniques, des problèmes

de voisinage, de propreté des lieux,

ils le font aussi, et de plus en plus,

pour des difficultés de paiement.

Opus 67 est l’Office Public de l'Habitat du Bas-Rhin.

Organisme privé chargé par le législateur d'un service public, ses nombreux domainesd'intervention se situent au cœur des problématiques du logement social et del'aménagement, dans un esprit de solidarité et une exigence de qualité.

Opus 67 la force de propositiond’un bailleur social

JOËL FABERT DIRECTEUR GÉNÉRAL

DOSSIER�

Patrimoine OPUS 67 - La Broque

074 MN1583 30/07/10 12:05 Page 74 Fabric 2 PAO•REDAC: REDAC 2010:CG N°31 Bas-rhin:027-84 Bas-rhin:

Page 76: Le conseiller Général

qui lui fera visiter son logement,

signer son contrat de location et sera

chargé de répondre à ses diverses

questions. Là encore notre volonté

est de gagner en transparence, en

clarté et en qualité de service rendu

à nos locataires.

L.C.G.M. : Comment vous organi-

sez vous en interne ?

J.F : L’idée est de faire face aux nou-

veaux défis et aux augmentations

de notre production par des gains

de productivité, sans embauche

supplémentaire mais en privilégiant

la formation continue. Elle est le

fer de lance pour adapter nos 195

salariés aux nouvelles exigences,

dont celles du développement dura-

ble. Pour être à l’écoute permanente

de nos locataires, nous avons mis

en place, voilà trois ans, des enquê-

tes de satisfaction. Nous avons

également initié des enquêtes des-

tinées aux clients entrants et sortants.

Ainsi, trois mois après son arri-

vée, un questionnaire est soumis au

locataire volontaire pour connaî-

tre son appréciation du quartier, de

l’immeuble, du logement. Sur le

même principe nous réalisons une

enquête auprès des locataires

sortants ce qui nous permet de

mesurer ce qui plaît ou déplaît à

la fois dans notre patrimoine et dans

la zone de résidence. Par ailleurs,

pour préparer nos opérations de

réhabilitations, nous menons un

troisième type d’enquête pour mesu-

rer les besoins de nos clients et

mieux cibler les travaux à réaliser

sur les bâtiments. Enfin ces mêmes

clients font l'objet d'une enquête de

satisfaction après travaux.

L.C.G.M. : Quels sont vos grands

projets en termes de rénovation ou

de réhabilitation ?

J.F : Opus 67 est actuellement en

pleine réalisation de son Plan

Stratégique de Patrimoine.

Ce plan porte sur la réhabilitation

de 4500 logements, soit plus de la

moitié de notre patrimoine, pour

une dépense globale de 165 millions

d’euros. Sur la période 2010/2012,

nous allons ainsi faire financer plus

de 2300 logements en réhabilita-

tion avec une moyenne de 35 000

euros par logement. Pour ce qui est

des constructions neuves, nous nous

sommes engagés, dans le cadre

d'un contrat d'objectifs passé

avec le Conseil Général pour la

période 2009 / 2011, à produire

170 nouveaux logements par an.

L.C.G.M. : Intégrez-vous, les pré-

conisations liées au développement

durable ?

J.F : Nous les intégrons, bien entendu,

dans toutes nos constructions neu-

ves. Pour ce qui est du patrimoine

existant, nous diligentons des dia-

gnostics thermiques qui nous per-

mettent de mesurer les efforts qu’il

nous reste à fournir et de rendre les

arbitrages nécessaires pour respec-

ter les objectifs du Grenelle de

l’environnement, et si possible, aller

au delà. Nous sommes aidés pour

ce faire par des subventions qui

ne peuvent toutefois pas couvrir

l’ensemble des surcoûts de travaux

liés à ces recommandations. Par la

conjonction de nos efforts, de ceux

des collectivités locales et de ceux

des associations de locataires, bien

représentées en Alsace, nous

souhaitons faire vivre les quartiers

le plus harmonieusement possible.

C’est un travail collaboratif qui,

en aucun cas, ne peut reposer sur

le seul bailleur social.

L.C.G.M. : Comment participer de

cette harmonie et de cette

diversité des quartiers ?

J.F : Sur ce sujet, nous nous

intéressons beaucoup à la mixité

intergénérationnelle en cherchant

à faire cohabiter des personnes

âgées avec des gens plus jeunes.

C’est ainsi que nous avons pris à

bras le corps la problématique du

maintien à domicile des seniors en

phase de perte d’autonomie.

Dans cette optique, nous avons signé

avec le Conseil Général du Bas-Rhin

une charte d’engagement dont

l'objectif est d'adapter, d'ici 2012,

10% de nos logements aux per-

sonnes âgées en perte d'autono-

mie ou en situation d'handicap.

Les installations peuvent aller du

plus simple comme les interrup-

teurs placés plus bas, au plus com-

plexe tel que des aménagements

extérieurs sécurisants.

Nous avons d’autre part mis en

place, une procédure à l’adresse de

nos locataires âgés ou en situation

de handicap. Elle permet d'exa-

miner au coup par coup, avec l'aide

d'un ergothérapeute, leurs deman-

des d'aménagement de leurs

logements puis de réaliser les tra-

vaux nécessaires. Ces travaux font

l'objet de subventions du Conseil

Général. Ces opérations ponctuel-

les permettent d’améliorer sen-

siblement la qualité de vie de ces

locataires. Avec le vieillissement

de la population, ce type d’opéra-

tions répond à un double objectif :

maintenir les personnes âgées à

leur domicile dans de bonnes condi-

tions et le plus longtemps possible,

et limiter les dépenses publiques

puisque ce maintien à domicile

est bien moins onéreux qu'un accueil

en établissement spécialisé.

Grâce à de tels dispositifs, OPUS 67

entend apporter des solutions

concrètes aux évolutions

démographiques et

sociologiques du dépar-

tement du Bas-Rhin. ■

Patrimoine OPUS 67 - Wingersheim

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Page 77: Le conseiller Général

sein de l'hôpital de Strasbourg est

un privilège majeur pour mener à

bien la recherche translationnelle

nécessaire à l'innovation. « Cela

nous donne accès à un environne-

ment très sécurisé et au plateau

technique hospitalier, donc à un

éventail de technologies beau-

coup plus large, explique Karine

Lugardon, directrice adjointe de

l'ITEM. Mais cela nous permet

avant tout d'échanger des compé-

tences, des savoir-faire et des

méthodes avec les médecins et

les chercheurs de l'hôpital. »

La recherche de Roche fait un grand

pas en avant : l'Institut de phar-

macologie clinique Roche (IPC),

qui réalise depuis 1995 des essai

cliniques de phase I, devient l'Ins-

titut de médecine translationnelle

et expérimentale Roche (ITEM).

Situé au coeur de l'hôpital de Stras-

bourg, il regroupe des équipes médi-

cales et paramédicales ainsi que

des équipes scientifiques spéciali-

sées en recherche expérimentale

et en pharmacologie clinique.

Sa mission : participer au déve-

loppement de plus en plus précoce

de nouvelles thérapies au sein du

Groupe.

Au coeur de l'innovation

Centre d'études cliniques unique

en son genre chez Roche, l'ITEM a

développé une expertise dans la

réalisation d'essais de plus en

plus complexes dès les premières

administrations à l'homme. Chez

les volontaires sains, une meilleure

connaissance de la maladie et la

recherche de biomarqueurs per-

mettent, à un stade très précoce,

de démontrer les effets pharma-

codynamiques d'une molécule.

Mais l'ITEM travaille aussi avec

des petits groupes de patients pour

identifier les biomarqueurs de

la maladie ou pour obtenir la confir-

mation clinique des cibles de molé-

cules prometteuses sur les malades.

Une collaboration étroite avec

l'hôpital de Strasbourg

Si les compétences des équipes

de l'ITEM Roche ont rendu possible

cette évolution, leur présence au

BAS-RHIN

L'Institut de médecine translationnelle et expérimentale de Roche (ITEM),à Strasbourg, a mis en place une organisation et des moyens optimaux pouratteindre un objectif majeur : offrir très rapidement des traitements personnalisés aux patients.

L'ITEM Roche : l'innovation auservice d'une médecinede plus en plus personnalisée

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Page 78: Le conseiller Général

L'Institut travaille notamment avec

des diabétologues sur l'écriture d'un

protocole exploratoire qui conduira

à la caractérisation de biomarqueurs

du diabète de type II : un exemple

de collaboration que l'ITEM entend

multiplier à l'avenir.

Une structure à la pointe de la

technologie

Nouveau nom, mais aussi nouvelle

structure et nouvelle organisation :

fin 2010, le bâtiment de l'ITEM Roche

fait peau neuve. Il sera entièrement

rénové pour accroître encore la capa-

cité de recherche de l'Institut, avec

des locaux plus adaptés à la prise

en charge des patients, des équipe-

ments à la pointe de la technologie,

comme du matériel d'exploration

des fonctions cognitives ou encore

un système d'exploration cardio-

vasculaire plus performant.

Des essais sur mesure pour la

recherche Roche

Pour Roche, l'existence d'une telle

structure en interne est un immense

atout pour le développement pré-

coce de nouvelles molécules, car

elle permet aussi une totale transpa-

rence, et une grande flexibilité

des études. « Nous sommes entiè-

rement à la disposition des besoins

du Groupe.

Nous avons donc une souplesse

et une réactivité que les centres

d'études cliniques externes n'ont

pas. C'est aussi un gage de qua-

lité », souligne Karine Lugardon.

Des essais « sur mesure » donc,

pour des traitements au plus près

des patients : plus que jamais,

l'innovation est ici au service de

la médecine personnalisée. ■

77

Pourquoi ce nom : « Institut de

médecine translationnelle et

expérimentale » ?

Ce nom porte la stratégie que

nous avons mise en place : ame-

ner le laboratoire au lit du patient,

en faisant tomber les barrières

entre la recherche clinique, la

recherche fondamentale et les

services hospitaliers.

Recherche « translationnelle »,

parce que nous disposons des

compétences, des outils et des

collaborations qui nous permet-

tent d'utiliser et de transposer

très rapidement à l'homme les

informations issues de la recher-

che préclinique sur l'animal ; «

expérimentale », parce que nous

nous appuyons sur l'observation

et l'expérience pour vérifier les

hypothèses élaborées.

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Page 79: Le conseiller Général

bourg. Nous sommes également

liés par plusieurs conventions aux

autres établissements de santé stras-

bourgeois.

Nous assurons des activités de court

séjour ainsi que des soins de suite

et de réadaptation, principalement

post-chirurgicaux. Nous disposons

également depuis 2004 d'un service

d'urgences 24h/24.

L.C.G.M. : Sur le plan de la per-

formance hospitalière, que propo-

sez-vous ?

G. G : La clinique dispose de multi-

ples spécialités chirurgicales telles

que la chirurgie orthopédique, diges-

tive, ophtalmologique, thoracique,

ORL et réparatrice. Nous assurons

également le traitement du cancer

pour 4 disciplines (chirurgie tho-

racique et digestive, urologie et ORL).

Nous disposons d’un pôle de com-

pétences médicales pluridisciplinaires

(anesthésie-réanimation, gastro-

entérologie, cardiologie, médecine

générale et interne, gériatrie, pneu-

mologie, rhumatologie…) et d'un

plateau technique performant

(8 blocs opératoires, plateau technique

d'endoscopie digestive, de cardio-

logie et de réadaptation respiratoire,

équipement d'imagerie complet,

scanner et IRM).

Le Conseiller Général Magazine :

Qu'une congrégation religieuse

supervise la gestion de la clinique

oriente-t-il votre politique de soins ?

Gwenaël GODIN : Nous nous

appuyons sur la charte des éta-

blissements, source de références

et socle de valeurs humanistes et

spirituelles communes à tous les

établissements du groupe Saint Sau-

veur en Alsace.

Par ailleurs, 4 sœurs sont encore

présentes dans l'établissement dont

3 contribuent fortement à l'accueil

des patients et au maintien de l'esprit

développé par la Congrégation.

Enfin, au niveau national nous som-

mes rattachés à la Fédération des

Etablissements Hospitaliers et d'Aide

à la Personne (FEHAP) qui regroupe

des établissements privés à but non

lucratif alliant valeurs humanistes,

missions d'intérêt général et ges-

tion privée.

L.C.G.M. : Quelle est votre place

dans l'offre de soins de l'agglo-

mération strasbourgeoise ?

G. G : Nous sommes la seule clinique

du quartier de Neudorf, et com-

plémentaire notamment des hôpi-

taux universitaires, qui constituent

l'offre de santé principale à Stras-

BAS-RHIN

Créée en 1912, la Clinique Sainte Odile de Strasbourg est intégrée depuis 1999 auGroupe alsacien Saint-Sauveur, né d'une volonté de répondre aux besoins de l'hommemalade, pauvre ou démuni, dans le respect de la dignité de chacun.La clinique s'est constamment adaptée aux modifications du monde de la santé et, aujour-d'hui, des travaux de modernisation se poursuivent pour améliorer qualité et sécuritédes prestations et anticiper les évolutions du paysage hospitalier strasbourgeois.Rencontre avec son directeur, Gwenaël Godin.

Proximité des soins et performance au service des personnes malades

GWENAËL GODINDIRECTEUR-CLINIQUE SAINTE ODILE - STRASBOURG

DOSSIER�

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Page 80: Le conseiller Général

Nous avons initié ce déploiement

dans deux services pilotes et nous

avons des contraintes fortes de

délais.

Nous devrons arriver à un taux de

couverture de 41% en octobre 2010,

date de notre rendez-vous annuel

avec l'agence régionale de santé

(ARS).

Par ailleurs, nous allons agrandir

notre plateau technique en créant

deux nouveaux blocs opératoires

et une seconde salle d'endoscopie.

Enfin, nous allons accentuer notre

politique de coopération avec d'au-

tres établissements strasbourgeois

en mutualisant moyens et com-

pétences pour nous inscrire dans

la politique de rationalisation de

l'offre de soins promue par l'ARS.

Nous proposons 198 lits et places

dont 35 en soins de suite et de réadap-

tation pour plus de 16 000 hospita-

lisations de court séjour et plus

de 25 000 passages aux urgences.

La majorité des patients est prise

en charge en secteur ambulatoire.

Notre équipe est forte de 360 sala-

riés et de plus de 100 médecins,

intervenant exclusivement à titre

libéral.

Nous menons une politique qua-

lité volontariste qui nous a permis

d'être établissement accrédité en

2000 et certifié en 2006. La cli-

nique a fait l'objet d'une troisième

visite en février 2010 au titre de la

certification V2010 de la Haute Auto-

rité de Santé qui atteste à nouveau

de l'excellence de nos prestations

et de la pertinence des réponses

que nous apportons aux attentes des

personnes malades et des profes-

sionnels de santé.

Plus de 90% des patients font part

de leur satisfaction globale (près

de 50% des patients répondent

au questionnaire de satisfaction).

Nous figurons également dans les

classements nationaux notamment

pour la chirurgie orthopédique,

ophtalmologique, thoracique et la

chirurgie des varices.

L.C.G.M. : Quelles sont vos pistes

de développement ?

G. G : Parmi nos projets d'amé-

lioration de la qualité de la prise

en charge, nous travaillons actuel-

lement à l'informatisation du dos-

sier patient en partenariat avec

deux autres cliniques alsaciennes

dans le cadre du plan Hôpital 2012.

79

Clinique Sainte Odile

6, rue Simonis

67027 Strasbourg

Tél. 08 25 12 45 00

Télécopie 03 88 40 46 02

078 MN1608 30/07/10 12:10 Page 79 Fabric 2 PAO•REDAC: REDAC 2010:CG N°31 Bas-rhin:027-84 Bas-rhin:

Page 81: Le conseiller Général

d'une très grande notoriété, notam-

ment au travers de sa gastronomie

qui repose sur une diversité et une

typicité de productions agricoles.

La viticulture en est l'un des fers

de lance.

La Chambre d'agriculture suit de

très près cette filière qui représente

30% du chiffre d'affaires départe-

mental.

Le vignoble alsacien est relative-

ment petit, mais même s'il est à peu

près épargné par la crise, nous redou-

blons de vigilance pour lui per-

mettre de garder sa place de terroir

d'excellence, de renommée

mondiale.

Le Conseiller Général Magazine :

Les exploitants agricoles nécessi-

tent un accompagnement technique

de haut niveau pour leur permet-

tre de rester performants. Quelle

est la stratégie développée par la

Chambre d'agriculture ?

Jean-Paul BASTIAN : Aux côtés des

agriculteurs, la Chambre d'agri-

culture est implantée, au travers de

ses antennes décentralisées, dans

toutes les petites régions agricoles

du Bas-Rhin pour être au plus près

des problématiques de ses ressor-

tissants et des réalités des différents

secteurs.

Mais elle n'œuvre pas seule ; elle se

repose sur l'ensemble des organi-

sations professionnelles du dépar-

tement pour définir sa stratégie.

Elle peut compter également sur le

partenariat avec les collectivités ter-

ritoriales pour assurer son rôle d'ac-

teur essentiel du progrès de l'acti-

vité agricole et de son insertion

harmonieuse dans les réalités éco-

nomiques et territoriales bas-rhi-

noises.

L.C.G.M. : La profession agricole vient

de signer une convention cadre

pluriannuelle avec le Conseil

Général du Bas-Rhin, d'où vient cette

initiative quasi unique en France ?

J-P B : La Chambre d'agriculture

a noué des liens avec le Conseil

Général depuis plus de 20 ans.

Ce sont des relations de grande

confiance, de respect mutuel entre

les deux institutions, mais aussi

entre les hommes qui les repré-

sentent. Chacun œuvre dans son

domaine de compétence, mais nous

construisons ensemble.

Ce partenariat est dorénavant élargi

à l'ensemble de la profession et vise

à établir une stratégie commune

en faveur d'une agriculture de

production, rentable, génératrice

d'emploi et donc durable, et pas

seulement dans le sens environ-

nemental du terme.

L.C.G.M. : Grâce au savoir-faire de

ses agriculteurs, l'Alsace a pu déve-

lopper une grande richesse agricole

et gastronomique. Qu'en est-il tout

particulièrement de la viticulture?

J-P B : L'Alsace profite effectivement

BAS-RHIN

Des conditions pédoclimatiques très variées ont façonné le paysage bas-rhinois etpermis, au fil du temps, l'émergence d'une agriculture diversifiée et performante.Ainsi, du nord au sud et d'ouest en est, se succèdent, au gré des particularitéslocales, des secteurs agricoles à très forte identité.

Pour une agriculture,diverse et compétitive

ENTRETIEN AVEC

JEAN-PAUL BASTIANPRÉSIDENT DE LA CHAMBRE D'AGRICULTURE DU BAS-RHIN

DOSSIER�

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Page 82: Le conseiller Général

81

L.C.G.M. : Le Bas-Rhin est également

un important territoire forestier. Avec

plus d'un tiers de la surface du dépar-

tement, quels efforts sont faits en

faveur de la forêt ?

J-P B : Avec nos partenaires fores-

tiers, la filière, les collectivités, nous

contribuons à utiliser plus et mieux

le bois, surtout dans le contexte alsa-

cien où la propriété forestière pri-

vée est extrêmement morcelée et

donc difficile à exploiter. Il en va

de l'avenir économique de ce secteur

mais aussi de la qualité de l'amé-

nagement du territoire.

L.C.G.M. : La réforme de la PAC est

d'actualité. Comment va-t-elle impac-

ter l'agriculture dans le départe-

ment du Bas-Rhin ?

J-P B : L'agriculture bas-rhinoise,

avec ses petites structures, son

tissu d'organisations économiques,

avec le particularisme de la péri-

urbanité et la demande des conci-

toyens pour des produits fermiers,

avec enfin les problématiques de

préservation de l'environnement

agricole rural et naturel, doit

forcément être gérée au regard

de ces spécificités.

Les mesures européennes qui résul-

teront de la réforme de la PAC cons-

titueront un socle de base sur lequel

il faudra, avec l'aide de l'Etat et des

collectivités, mais en prenant éga-

lement mieux en compte les réali-

tés des marchés, construire l'agri-

culture durable et performante que

nous appelons tous de nos vœux. ■

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Page 83: Le conseiller Général

production se trouvent dans les

régions Île de France et Nord.

C’est l’acquisition de Migeon brique,

fabricant de briques en terre cuite

et présent en Rhône Alpes et en

Alsace, qui a fini de donner à

Wienerberger son poids tout à fait

significatif dans la filière, lui

permettant de devenir, avec des

sites principalement dans le grand

Nord-Est de la France, un acteur de

premier plan du marché de la brique

de structure et de la brique

apparente.

Le Conseiller Général Magazine :

Vous menez une politique de forte

implantation en France, pouvez-

vous nous en préciser les étapes ?

Francis LAGIER : Wienerberger

est arrivé en France en 1995 en

faisant l’acquisition du groupe

alsacien Sturm, industriel du

bâtiment principalement implanté

sur les marchés de l’Est de la France

et du Sud de l’Allemagne.

Puis le groupe a repris Terca,

industriel de la brique de façade

ornementale, dont les sites de

BAS-RHIN

Wienerberger, premier fabricant de briques en terre cuite au monde, est devenu unacteur incontournable du marché français.

Fort de 911 collaborateurs et de 13 sites de production, dont 3 dans le Bas-Rhin, ce leader de la filière propose des produits aux techniques performantes qui s’inscrivent parfaitement dans les nouvelles préoccupations environnementales.

Son PDG, Francis Lagier, revient sur les étapes de son expansion et les spécificitésde ses innovations.

Wienerberger, créateur de valeurs durables

FRANCIS LAGIERPRÉSIDENT DIRECTEUR GÉNÉRAL

DOSSIER�

Amb Batiment Wienerberger France Achenheim

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Page 84: Le conseiller Général

Par la suite, en 2003, la construc-

tion d’une deuxième ligne de briques

de structure dans l’Ain, et la reprise

du groupe belge de tuiles en terre

cuite Koramic, ont constitué une

autre étape forte de la politique

de croissance du groupe, nous

offrant en outre l’opportunité d’une

présence sur le secteur de la tuile

terre cuite.

L’objectif était ici pour nous d’être

moins dépendant du marché du

neuf et partie prenante dans la

rénovation et la réhabilitation.

Naturellement portés par un

marché en croissance, nous avons

été confortés dans l’idée de conso-

lider notre développement et pour

ce faire nous avons étendu et moder-

nisé notre usine de Seltz dans le

Bas-Rhin, transformé une usine de

briques apparentes en région pari-

sienne, en briques de structures,

et construit, en 2006, une nouvelle

ligne de tuiles dans le Doubs.

Enfin, en 2007, nous avons fait

l’acquisition d’une briqueterie de

parement dans le Nord de la France

et mené en 2008 deux opérations

de construction de nouvelles usi-

nes de briques de structure dans le

nord et dans l’ouest de la France.

Cette politique de croissance, très

dynamique, dans laquelle le groupe

s’est engagé s’est d’abord faite

par acquisition avant de trouver son

application dans la construction de

nouveaux sites.

L.C.G.M. : Quelles sont les parti-

cularités et les qualités inhéren-

tes à la brique de structure ?

F.L : Le premier des intérêts de la

brique de structure est d’être, de

part sa performance thermique,

une véritable alternative au bloc

béton pour la maison individuelle,

son marché principal, même si

elle est aussi en usage dans le

logement collectif ou le bâtiment

tertiaire.

Aujourd’hui une maison sur

trois est construite en brique, les

deux autres faisant plus tradition-

nellement appel au béton.

Si la brique a progressé en part de

marché c’est pour deux raisons

essentielles. La première c’est que

la technique de la maçonnerie

roulée lui confère des temps de pose

extrêmement performants au regard

de ceux des blocs béton, dont la

fixation nécessite un lit épais de

mortier.

La technique de collage de la brique

par maçonnerie roulée à joint mince

de colle permet de gagner 30% sur

le temps de pose, accroît le confort

et réduit la pénibilité du chantier.

Par ailleurs c’est un matériau dit

inerte et qui n’émet donc aucun

formaldéhyde.

Enfin, autre élément phare, ses

performances thermiques, qui

contribuent à plus de 25% à la

performance thermique globale du

mur et par voie de conséquence le

retour sur investissements immé-

diat qu’elles confèrent, ont contri-

bué à son développement.

C’est ainsi que la mise sur le

marché de monomur, bloc de terre

cuite épais de 30 cm à 50 cm, a per-

mis la construction de structures

massives à la fois porteuses et

dotées d’excellentes qualités

isolantes et bioclimatiques.

Les murs et l'isolation de la

maison sont réalisés en une seule

opération.

Ce double emploi, très apprécié des

architectes et des maîtres

d’ouvrage, offre les avantages d’un

matériau qui a, telle la pierre, de

l’inertie et du confort thermique,

tout en assurant une bonne

83

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Page 85: Le conseiller Général

DOSSIER�

fabrication ont moins de cinq ans.

Notre volonté est d’axer notre essor

autour de produits qui apportent de

la performance énergétique et qui

s’inscrivent dans le temps.

Les produits en terre cuite ont, ainsi,

des durées de vie de 100 à 150 ans,

voire plus. C’est ce qui nous donne

un avantage économique et envi-

ronnemental par rapport au bois

qui a une durée de vie bien plus

courte. Nous sommes le premier

industriel français à avoir obtenu la

certification Nature + pour nos briques

en terre cuite, label synonyme de

respect de la santé, de production

écologique et d’épargne des

ressources non renouvelables.

Les tuiles terre cuite ont également

d’excellentes qualités techniques.

Présentées sous forme de grands

modules, elles sont très faciles à

poser grâce au pureau variable et

au système d’emboitements qui

garantissent une parfaite étanchéité

pour préserver les performances

thermiques de l’isolant de la toiture.

Nous portons donc toute notre atten-

tion sur les produits qui offrent une

isolation durable, une longue durée

de vie et qui résistent aux intem-

péries.

Ecologie, respect de l’environne-

ment, économie, performance

thermique, voilà les qualités que

nous souhaitons voir associées à

nos produits.

Dans cette optique, et fort de la

volonté de devenir, par une offre

globale, un ensemblier de solutions

pour la toiture et le mur, nous avons

aussi élaboré une gamme de

panneaux photovoltaïques afin de

réaliser des bâtiments à énergie

positive.

Aujourd’hui nous lançons 5 à 6

nouveaux produits par an avec

toujours l’ambition de proposer

des solutions à forte valeur ajou-

tée pour gagner de nouveaux

marchés, ceux de demain, et notam-

ment sur l’habitat écologique et la

maison à faible consommation

d’énergie, dans une optique soute-

nue de forte croissance. ■

isolation et une vraie qualité

sanitaire.

Les préconisations du Grenelle de

l’environnement nous ont pous-

sés à travailler encore à l’amélio-

ration des performances thermiques

de nos briques.

L.C.G.M. : Quels sont vos marchés ?

F.L : Nos marchés sont essentiel-

lement nationaux et nos produits

sont fabriqués et vendus très

localement, tant pour la brique de

structure que pour la brique appa-

rente. Nos tuiles sont, en revan-

che très exportées et soumises à la

concurrence.

Par ailleurs nos produits s’adaptent

aussi bien à l’habitat neuf qu’à la

réhabilitation de l’ancien.

L.C.G.M. : Quelles sont vos atten-

tes en termes de développement ?

F.L : Nous souhaitons poursuivre

notre progression sur la maison indi-

viduelle et nous développer sur d’au-

tres marchés de la construction.

En restant compétitifs, nous nous

garantissons une croissance

régulière et durable, un objectif

cohérent avec les impératifs de

protection de l’environnement.

Parmi nos atouts, nous avons toute

légitimité pour nous inscrire dans

les recommandations liées au

développement durable.

Ainsi, les émissions de CO2 prove-

nant de la terre cuite représen-

tent seulement 1% de l’ensemble

de celles de l’industrie, nous som-

mes donc, parmi les industriels,

ceux qui émettent le moins.

L.C.G.M. : A ce propos, comment

s’inscrire de façon dynamique dans

les attentes du Grenelle de l’envi-

ronnement ?

F.L : Pour consolider notre avan-

tage sur ce terrain, nous travaillons

à améliorer nos process de fabri-

cation, notamment en proposant

des systèmes de recyclage d’air

chaud, de la sciure de bois et déchets

de pâte à papier pour diminuer

les consommations d’énergie et

nous utilisons pour nos cuissons,

la plus naturelle des énergies

fossiles, le gaz.

Nous profitons d’un marché en plein

développement pour optimiser notre

outil industriel, en particulier en

construisant de nouvelles usines,

c’est pourquoi, comme nous l’in-

diquions, la moitié de nos lignes de

Usine Wienerberger Betschdorf 67

84

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Page 86: Le conseiller Général

085 ouverture energies renouv:085 ouverture energies renouv 30/07/10 14:24 Page 85

Page 87: Le conseiller Général

Place auxénergies renouvelables!

Vent, eau, soleil, force des vagues ...

CESI - Aubaugne (13)Sottevast 50

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085 ouverture energies renouv:085 ouverture energies renouv 30/07/10 14:25 Page 86

Page 88: Le conseiller Général

Disponibles en quantité illimitée,

les énergies renouvelables pré-

servent l'environnement et

contribuent à la lutte contre le change-

ment climatique.

La France, dans le cadre de ses engage-

ments européens, doit créer les condi-

tions de leur développement, pour

inclure dans son «mix énergétique» d’ici

à 2020, au moins 20% d’énergie de

sources non fossiles.

Le Grenelle a posé un objectif encore

plus ambitieux, mais la discussion par-

lementaire précédant l’adoption du pro-

jet de loi Grenelle 2 au printemps 2010

a révélé des clivages de fond relative-

ment importants entre ces objectifs et la

préservation des paysages. A présent,

le débat parlementaire est clos.

Si certaines inconnues subsistent, que

lèveront différents décrets et textes

d’application à venir, le cadre n’en est

pas moins précisé et la voie est ouverte

en France au développement de ces

énergies «alternatives», qui, du solaire

à l’éolien et à l’hydraulique, notamment,

constituent un apport important pour

les territoires ruraux en termes d’activi-

tés et d’emplois.

Une nouvelle ère s’est ouverte.

Ce dossier fait le point.

Sophie SCHNEIDER

DOSSIER

Parc éolien de Bonneval

SSC - St Vallier (71)

085 ouverture energies renouv:085 ouverture energies renouv 30/07/10 14:25 Page 87

Page 89: Le conseiller Général

88

Les efforts actuellement déployés

par l’Europe pour sortir de la

récession ne doivent pas nous

faire oublier la question urgente

du modèle économique que nous

désirons construire.

Si nous ne faisons pas en sorte quela reprise économique mette nos payssur la voie d’un modèle durable à faibles émissions de carbone, l’in-certitude demeurera et nous devronsfaire face aux coûts significatifs engendrés par la volatilité des prix de

l’énergie et par un climat de plus en

plus instable.

Pourtant, une formidable occasion

s’offre à nous: celle du renforcement

de notre propre reprise économique,

de l’amélioration de notre sécurité

énergétique et de la lutte contre

le changement climatique par le

développement des secteurs

énergétiques à faibles émissions de

carbone et de l’exploitation de

nouvelles sources d’emplois et

d’exportations.

(…) La principale question à laquelle

l’Europe est confrontée est de savoir

si elle sera capable de saisir cette

occasion, en conduisant le monde

dans ses efforts de création de ce

nouveau modèle à faibles émissions

de carbone, en vue de renouer avec

la croissance économique.

Nous sommes convaincus qu’elle en

est capable ; les incitations suscep-

tibles de provoquer les changements

requis en matière de modèles d’in-

vestissement ne sont cependant pas

en place.

L’objectif actuel de l’Union européenne

(UE) visant à une réduction des

émissions de carbone de 20 % d’ici à

2020 par rapport à 1990 constitue un

obstacle essentiel ; c'est un objectif

qui semble en effet désormais

insuffisant pour effectuer une

transition vers un modèle faiblement

consommateur de carbone.

Après tout, la récession elle-même a

entraîné une réduction des niveaux

d’émissions du secteur marchand de

l’UE de 11 % par rapport à la période

d’avant la crise.

Du fait en partie de cette diminution,le cours actuel du carbone est largement trop bas pour entraînerdes investissements significatifs dansdes emplois et des technologies verts.

Si nous nous en tenons à ce taux de 20 %, l’Europe est susceptible de perdre cette course vers un modèle àfaibles émissions de carbone face àdes pays tels que la Chine, le Japon oules États-Unis. Ceux-ci s’efforcent eneffet de créer un environnement plusattractif pour les investissements enadoptant des politiques de promotiondes modèles à faibles émissions decarbone, et en canalisant les ressourcesde leurs plans de relance vers desinvestissements dans des activités àfaibles émissions de carbone.

C'est pourquoi nous sommes aujour-d'hui convaincus de la nécessité, pour l’UE, d’adopter un objectif deréduction des émissions de carbonede nature à véritablement inciter à l’innovation et à l’action dans lecontexte international : une réductionde 30 % d’ici à 2020.

Cela représenterait une véritable ten-tative de limitation de l’augmentationde la température mondiale à deuxdegrés – soit le seuil critique au-delàduquel le danger climatique seraimportant –, en renforçant la déter-mination de ceux qui préconisent déjàune action ambitieuse et en encou-rageant davantage les pays attentis-tes. Cela constituerait également unchoix économique judicieux.

Alors que l’Europe travaille à la mise en œuvre de son «paquet Climat Energie» -adopté fin 2008 sous Présidence française de l’UE – Jean-Louis BORLOO, Ministred’Etat et ses homologues britannique, Chris HUHNE et allemand, Norbert RÖTTGEN

ont publié une tribune commune, le 16 juillet 2010 dans «Le Monde», le «FrankfurterAllgemeine Zeitung» et le «Financial Time». L’occasion de réaffirmer leur volonté deréduire de 30% les émissions de carbone de l’Union européenne…

pour réduire de 30% les émissions de carbone de l’UE

Une volonté commune

«

Jean-Louis BORLOO,Ministre d’Etat, Ministre de l'Ecologie,

de l'Energie, du Développement durable et de la Mer

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En adoptant un objectif plus ambi-tieux, non seulement l’UE influeraitdirectement sur l’évolution des coursdu carbone d’ici à 2020, mais elleenverrait également un signal fortquant à sa détermination à mettre enplace un cadre politique propice à l’émergence, sur le long terme, d’unmodèle à faibles émissions de carbone.

Nous ne devons pas perdre de vueque ce sera le secteur privé qui fournira la très grande majorité desinvestissements requis pour la construction de ce modèle; le passage à un objectif de réductionde 30 % permettrait une certitude etune prévisibilité accrues pour les investisseurs.

Les entreprises européennes sontdéjà en position de tirer profit de cesnouvelles occasions. Leur part demarché internationale actuelle s’élève à 22 % du secteur des bienset des services faiblement consom-mateurs de carbone, grâce au rôle de leader joué dès le début par l’Europe en matière de lutte contre le changement climatique.

(…) Il apparaît d’autant plus opportunde mener des actions précoces quecela permettrait de réduire les coûts,d’après les estimations. En raison de la baisse des émissions due à larécession, le coût annuel de la réali-sation de l’objectif de réduction de 20 % d’ici à 2020 a baissé d’un tiers,passant de 70 à 48 milliards d’euros.

Le coût d’un passage à 30 % est désormais estimé à 11 milliards d’euros de plus que le passage origi-nel à un objectif à 20 % de réduction,soit un surcoût de moins de 0,1 % dela valeur de l’économie de l’UE. Deplus, un report de l’engagement del’Europe comporterait un coût élevé :d’après l’Agence internationale de l'é-nergie (AIE), le coût de chaque annéede retard de l’investissement dans lessources d’énergie à faible émissionserait compris entre 300 et 400 milliardsd’euros au niveau mondial.

(…) Certains secteurs à forte consom-mation d’énergie devront affronterdes coûts plus élevés que la moyenne.Nous essayons déjà de les protégerpar l’allocation gratuite de quotas d’émissions quand utile, et des mesures alternatives pourraient s’avérer nécessaires, à terme, pourempêcher les fuites de carbone. Lavéritable menace à laquelle ces secteurs sont confrontés n’est cepen-dant pas celle des prix du carbonemais celle de l’effondrement de lademande sur les marchés européensdu bâtiment et des travaux public.

Le moyen le plus sûr d’augmenter lademande des matériels induite parces secteurs est de mettre en placedes incitations à l’investissement dansdes infrastructures à grande échelleet à faibles émissions de carbone -utilisateurs voraces d’acier, de ciment,d’aluminium et de produits chimiques.Nos départements ministériels

chargés de l'industrie travaillent avec

ces secteurs afin de s'assurer qu’ils

gèrent cette transition avec efficacité,

et nous nous efforçons de maximiser

les chances de l’industrie de l’UE.

Nous devons donner à nos entrepri-

ses la possibilité de se développer sur

le plan national tout en continuant

d’affronter la concurrence interna-

tionale. Le passage aux 30 % entraî-

nerait au moins un doublement des

marchés à faibles émissions de

carbone par rapport au maintien de

l’objectif actuel de 20 %. L’essentiel

du surplus de croissance concerne-

rait les secteurs porteurs tels que

celui des activités relatives aux

économies d’énergie.

Esquiver la discussion sur les 30 %

nous conduirait à un ralentissement

dans notre course à la réduction des

émissions de carbone. Nos entrepri-

ses gagneraient une précieuse avance

si nous prenions rapidement les

mesures nécessaires.

C'est pourquoi nous croyons que le

passage à l’objectif d’un taux de

30 % de réduction des émissions est

le bon choix pour l'Europe. C'est une

politique favorable à l’emploi, à la

croissance, au renforcement de la

sécurité énergétique et à la lutte contre

le risque climatique.

C'est avant tout une politique pour

l’avenir de l’Europe». ■

> Parc de Goulien 29

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Le Conseiller Général Magazine :

D’ici 2020, plus de 450 milliards

d’euros devraient être dépen-

sés en France pour faire aboutir

les programmes du Grenelle

de l’environnement. Quels sont

les effets attendus de cette

«croissance verte» sur l’emploi et

l’économie du pays ?

Valérie LETARD : Les effets sur l’emploi et l’activité économique desdispositions des Grenelle de l’environnement et de la transitionécologique de l’économie sont désormais bien documentés. Les études successives du BostonConsulting Group, du Conseil d’ana-lyse stratégique, du Conseil d’orien-tation de l’emploi et de Greenpeaceconfirment un potentiel d’emploiscréés ou sauvegardés par la crois-sance verte de l’ordre de 600 000 àl’horizon 2020.

Au-delà des effets quantitatifs, il y asurtout l’opportunité de créer desemplois diversifiés dans tous les sec-teurs de l’économie – bâtiment, auto-mobile, agriculture, énergies renou-velables - accessibles à tous les niveauxde diplôme. 75% des emplois « verts» sont aujourd’hui accessibles à desprofils non qualifiés ou titulaires d’undiplôme allant du BEP au Bac pro-

fessionnel, avec la possibilité de carrières enrichissantes.

La croissance verte, c’est également l’occasion de revaloriser des métierstrès recruteurs, qui vont fortementévoluer dans leurs pratiques et verslesquels les jeunes s’orientent insuffisamment, dans le bâtimentnotamment.

Les «Grenelle» sont porteurs d’unedynamique vers une économie plussobre en carbone qui se traduit parune forte hausse de la production d’é-nergies renouvelables (photovoltaïque,éolien etc,), par le développement desvéhicules propres, celui des transportscollectifs ou encore l’amélioration de l’habitat et l’isolation thermique deslogements. Pour tout cela il faudrabien des hommes et des femmes formés et recrutés pour réussir lamutation verte de notre économie !

L.C.G.M. : Pour accompagner l’émergence de ces nouveauxmétiers et permettre aux hommeset aux territoires de s’adapter, unplan de mobilisation pour a été mis en place. Quels en sont les axesforts ?V. L. : Le plan se décline en 3 axes.Tout d’abord, une stratégie nationaledoit permettre d’identifier ces métiers,

de les rendre lisibles et attractifs. Parexemple, les filières énergie renou-velable ou chimie verte ou encoreconstruction électrique doivent êtremieux structurées pour offrir un véritable cursus de formation.

Il faut valoriser également ces métiersnotamment par des campagnes decommunication pour mieux rendrecompte de leur évolution : Un faça-dier aujourd’hui, c’est aussi un professionnel de l’efficacité énergé-tique qui utilise une large palette dematériaux. Il doit intervenir sur desmurs végétalisés et installer des panneaux photovoltaïques. C’est unenrichissement du métier !

L’enjeu majeur, c’est donc la forma-tion. Le chantier est engagé en lientrès étroit avec le ministère de l’éducation nationale, puisque de nou-veaux diplômes ou des adaptationsde diplômes existants seront propo-sés dès la rentrée 2010, par exempledans la gestion des déchets et dansles «énergies renouvelables».

Un deuxième axe organise la mobili-sation des filières et des branchesprofessionnelles pour adapter lescompétences des salariés commepar exemple dans la duplication de ladémarche de type FeeBat (Formation

Alors que les effets attendus de la croissance verte sur l’économie et l’emploi constituentun enjeu considérable, le Gouvernement a décidé d’engager un plan de mobilisationpour accompagner cette «mutation verte». Une mobilisation en faveur des métiersde la croissance verte qui n’est que le premier chantier du Pacte de solidarité écologiquesouhaité par le Ministère…

pour réussir la mutation verte Un plan national

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Valérie LETARDSecrétaire d'État chargée des Technologies vertes

et des Négociations sur le climat

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des entreprises du Bâtiment aux économies d'énergie).

Enfin, un troisième axe se concentresur la mobilisation des territoires.Cela passe par les conventions avecles régions volontaires autour d’unedémarche globale impliquant l’en-semble des partenaires: Etat, régions,OPCA, branches professionnelles,entreprises, partenaires sociaux, asso-ciations, organismes de formation etd’enseignement.

L.C.G.M. : La mobilisation territo-riale apparaît indispensable pourentraîner l’ensemble des acteursvers une économie du développe-ment durable adaptée aux spéci-ficités de chaque région et bassind’emploi. Quelle est la stratégie del’Etat pour œuvrer en ce sens ?V. L. : Nous lançons une premièresérie d’expérimentations avec 5 régions,l’Alsace, la Réunion, le Nord Pas-de-Calais, la Corse, et les Pays de la Loire.

Le projet est de bâtir un partenariatautour d’une convention qui s’appuierasur des actions communes à toutesles régions (observatoires et dia-gnostics territoriaux, conseils auxprofessionnels) et des programmesinnovants spécifiques dans des secteurs d’activités couverts par lescomités de filières.

L.C.G.M. : Ce Plan constitue unepremière étape vers la mise enplace d’un «Pacte de solidarité écologique». Pouvez-vous nous endire quelques mots ?V. L. : Le Pacte de solidarité écolo-gique c’est l’accès de tous, y comprisles personnes les plus modestes, aux bénéfices du développement durable, afin que chacun puisse contribuer au quotidien à la préser-vation de l’environnement.

C’est le projet que Jean Louis Borloom’a demandé de porter lorsque je l’airejoint au Ministère de l’écologie il ya un an. Depuis je mets le « social »au cœur du développement durableEn trois ans, nous avons fait émergerun nouveau modèle de société.

Ce modèle doit être plus économe enressources naturelles qui sont limi-tées. Il doit être plus respectueux del’environnement et surtout, il se doitd’être plus respectueux des hommeset des femmes.

C’est pourquoi l’objectif majeur du pacteest de permettre à toute la population,quel que soit son savoir ou son revenu,de bénéficier concrètement des avan-tages d’une écologie démocratisée.

Cela passe par le développement desmétiers de la croissance verte, maisaussi par la lutte contre la précaritéénergétique, qui permet de dégagerdu pouvoir d’achat, notamment enaidant à la rénovation thermique deslogements.

L.C.G.M. : Après la Conférencenationale sur les métiers de la crois-sance verte, qui s’est tenue au mois

de janvier dernier, quelles sont lesprochaines échéances du Plan demobilisation ?V. L. : Outre le partenariat avec lesrégions, nous avons signé une conven-tion permettant la formation de 98 000 nouveaux professionnels (soit120 000 au total) des entreprises dubâtiment à l’efficacité énergétique.C’est l’exemple d’un partenariat efficace entre l’Etat et les organisa-tions professionnelles, appuyé sur ledispositif FEEBAT, rénové dans lecadre des lois Grenelle.

Nous créons les formations manquantes en collaboration avecles autres ministères : C’est par exem-ple le cas de la mention complémen-taire «énergies renouvelables» du bac professionnel des métiers de l’électricité. Cette mention n’existantpas jusqu’à présent les jeunes quiaccédaient au bac pro ne pouvaientintervenir pour la pose de panneauxphotovoltaïques. Ce sera chose faitepour la rentrée prochaine.

Nous venons également de signer uneconvention biodiversité pour structu-rer une filière prometteuse. Les métiersliés à la biodiversité et au génie éco-logique ont longtemps été portés parle secteur associatif ou dans la sphèredes collectivités locales.

Aujourd’hui, leur champ d’interventions’est élargi et ces compétences sonttrès utiles dans certains secteurs commele BTP ou les activités agricoles.

La filière qui emploie aujourd’hui 20 000 personnes pourrait passer à40 000 dans les prochaines années.L’objectif de cette convention, qui associe le GIP ATEN et l’AFPA, vise àréférencer les métiers de la biodiversité et du génie écologique, àpréciser l’offre de formation nécessaire et définir les parcours professionnels de la filière. ■

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Le Conseiller Général Maga-

zine : Le SER que vous prési-

dez joue un rôle clé aux côtés

des pouvoirs publics en France,

face à la nécessité de faire évoluer

notre bouquet énergétique confor-

mément aux objectifs européens ;

pouvons-nous revenir sur ses

différentes composantes et sa

représentativité?

André ANTOLINI : Le Syndicat des

énergies renouvelables, créé en 1993,

regroupe aujourd’hui 500 adhérents.

Notre organisation professionnelle

rassemble les industriels de

l’ensemble des filières énergies

renouvelables : biomasse, bois,

biocarburants (France Biomasse

Energie, FBE), valorisation des déchets

ménagers, énergies marines, éolien

(France Energie Eolienne, FEE),

géothermie, hydroélectricité,

pompes à chaleur, solaire thermique

et thermodynamique, solaire photo-

voltaïque (SOLER).

Les professionnels regroupés dans

le Syndicat des énergies renouvela-

bles conjuguent leurs forces pour que

la France tienne, dans le domaine,

la place que son savoir-faire et ses

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réalisations dans le secteur de l’énergie lui permettront d’occuperet atteigne les objectifs fixés par leGrenelle de l’environnement : uneaugmentation de 20 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) dela production annuelle d’énergiesrenouvelables en 2020, soit une proportion de l’ordre de 23% de laconsommation finale d’énergie ; desactions ambitieuses pour le bâtiment,qui nécessiteront le recours aux énergies renouvelables réparties (bois,solaire, pompes à chaleur) et auxréseaux de chaleur. «Dés avant 2012,tous les bâtiments neufs construits

André Antolini s’est fait au cours de ces derniers mois le porte-parole des industrielsdes énergies renouvelables concernées par le vote de la loi Grenelle 2, montant aucréneau pendant le débat parlementaire, pour réfuter certaines oppositions notammentau développement des parcs éoliens. Il juge néanmoins favorable, de façon générale,le contexte actuel, et appelle au soutien des pouvoirs publics français, pour permettreà ces énergies issues de sources non fossiles de se développer, comme l’a fait lenucléaire en France depuis trois décennies.

Avec le Grenelle 2

> Conférence de presse organisée par le SER pendant les débats parlementaires concernant l’énergie pour le vote de la loi Grenelle 2 au printemps 2010

André ANTOLINIPrésident du Syndicat des Energies Renouvelables (SER)

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des outils pertinents !

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Page 95: Le conseiller Général

en France répondront aux normes

dites de «basse consommation» ; à

l’échéance de 2020, tous les bâtiments

neufs seront à énergie positive» a

déclaré le Président de la République ;

la création d’un Fonds chaleur, pro-

posé par le SER depuis longtemps,

dont le Gouvernement a confié la

gestion à l’ADEME et qui commence

à porter ses fruits ; l’objectif de 50% d’énergie renouvelable dans laconsommation des départements etcollectivités d’outre-mer.

L.C.G.M. : Comment évaluer le poidséconomique que représentent sesadhérents, actuellement, et d'ici àquelques années? Une action a étélancée notamment en France pourpermettre à certaines entreprisesde secteurs industriels en difficultéde se tourner vers l"éolien notam-ment...A. A. : Le Syndicat des énergies renou-velables avec les filières qu’il regroupe,représente un chiffre d’affaires de

10 milliards d’euros et plus de 80 000

emplois.

Pour ce qui concerne l’industrie

traditionnelle française, nous avons,

en effet, avec l’ADEME, confié une

étude à Capgemini Consulting. Il faut

rappeler que l’éolien est l’une des

filières énergétiques les plus actives.

En 2009, ce sont respectivement prèsde 10 000 MW et de 37 000 MW de nouvelles capacités qui ont été installées en Europe et dans le monde, faisant de l’éolien la première formede production d’électricité dévelop-pée en Europe l’année dernière. LaFrance a, pour sa part, implanté plusde 1000 MW en 2009 et occupe le 4ème rang européen. Ce rythme doits’accélérer pour répondre aux objec-tifs du Grenelle de l’Environnementqui prévoit 25 000 MW à l’horizon 2020,soit 2 000 MW éoliens annuels, représentant 20 à 30 milliards d’euros d’investissements privéscumulés sur 2010-2020. La mise en

place d’une dynamique industrielleéolienne française permettrait, non seulement d’accompagner le développement du parc éolien surnotre territoire, mais aussi de préserver des savoir-faire et desemplois dans un contexte de désindustrialisation sur le territoirenational.

Contrairement à une idée souventrépandue, avec 10 000 emplois recen-sés, la France “n’a pas raté le trainde l’éolien”. En effet, plus de 140 entre-prises françaises œuvrent déjà dans la construction, la fonderie, la métallurgie, l’électronique, le génieélectrique, les services industrielsaux différentes étapes de la fabrica-tion, la mis en service et le fonction-nement des installations….

Ces différents acteurs mettent clai-rement en évidence la diversité d’ac-tivités dans cette filière. Notre paysa, par ailleurs, une carte maîtresse àjouer grâce à son ancrage industrielparticulièrement riche, qui peut lui permettre de se positionner commeun acteur de premier rang sur toutela chaîne de valeur de l’éolien. Peu defilières présentent un potentiel decroissance aussi marqué pour le tissuindustriel français. C’est ce qui nousa conduit à initier une étude confiéeà Capgemini Consulting pour identi-fier et sensibiliser les industriels français susceptibles de se position-ner sur ce marché.

Le comité de pilotage a, dès le départ,associé le Ministère de l’Ecologie, del’Energie, du Développement Dura-ble et de la Mer ainsi que le Ministèrede l’Economie, des Finances et de l’Emploi. Les résultats de l’étude mon-trent que les entreprises françaisesdisposent d’indéniables atouts.

L.C.G.M. : Quels sont les princi-paux points de convergence et dedivergence des différentes asso-ciations qui le composent? Est-ilaisé dans ce cadre de jouer un rôlefédérateur?A. A. : Si tous ces acteurs, qui inter-viennent sur des technologies trèsdifférentes, ont choisi de se regrou-per sous la même organisation et sesont inscrits dans ses instances, c’estparce qu’ils savent que c’est, réunies,que les énergies renouvelables pourront croître harmonieusementdans notre pays. Ils savent égalementque toutes ces énergies sont cellesde notre avenir et disposent des mêmesatouts : renouvelables, respectueu-ses de l’environnement, facteurs

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> La mise en oeuvre du volet énergie du Grenelle de l’environnement avec la loi Grenelle 2

portée par Jean-Louis BORLOO a été vivement débattue dans les deux chambres parlementaires,

tant à l’Assemblée Nationale qu’au Sénat.

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d’indépendance énergétique, et créatrices d’emplois et de richessesdans notre pays.

L.C.G.M. : L'avenir des énergiesrenouvelables et la vitalité de leurdéveloppement sont indissociablesdes questions de nature financière-dont le cout d'achat de l'électri-cité par EDF - sur ce sujet, quelleest la position du SER?A. A. : Ces nouvelles énergies, qu’elles produisent de l’électricité oude la chaleur, ont, comme, par exem-ple, l’énergie nucléaire à ses débuts,besoin de soutien public pour sedéployer et devenir un facteur d’économie et de richesse : à traversdes tarifs d’achat, en effet, mais aussià travers des crédits d’impôt, des subventions …

C’est le cas pour tous les pays qui ontcompris que les énergies renouvela-bles constituent, en grande partie,leur avenir énergétique et industriel.Il est à noter que certaines d’entreelles, comme l’énergie éolienne, ontpresque atteint déjà le prix du marché de l’électricité.

Comme la grande hydraulique aujour-d’hui, dont les coûts d’investissementsont amortis depuis longtemps, ellesseront demain une rente pour nosenfants, puisqu’elles ne demandentaucun apport de combustible importé.

L.C.G.M. : Le SER entend-il aussijouer un rôle actif aux côtés desprofessionnels qui mettent en place les dispositifs et éléments nécessaires au développement desénergies renouvelables chez lesparticuliers, les collectivités locales et les entreprises ; je pensenotamment aux chauffagistes, artisans du bâtiment, architectes...Sa mission consiste-t-elle également à sensibiliser ces partenaires? A. A. : Bien sûr, nous intervenons aussiavec les acteurs qui installent concrè-tement les équipements utilisant dessources d’énergie renouvelable. Nousnous appliquons à développer deslabels de qualité comme le labelFlamme Verte pour les appareils indi-viduels de chauffage au bois, initié parl’ADEME et la profession et dont leSER a la gestion.

Nous développons actuellement une charte de qualité pour le solairephotovoltaïque par exemple. Noussommes également membres fondateurs de l’association Qualit’en,qui forme les installateurs des

différentes filières des énergies renouvelables destinées à l’habitat.

Par ailleurs, nous participons au PlanBâtiment Grenelle dont le Comité stratégique a décidé de lancer un nouveau chantier : les énergies renouvelables intégrés au bâtiment.

Au programme, l’analyse des freinsau développement des filières inté-grées au bâtiment. Le Syndicat desénergies renouvelables intervient activement dans les travaux de cegroupe de travail.

L.C.G.M. : Avez-vous trouvé au seinde la loi Grenelle 1 l'élan que voussouhaitiez en faveur des énergiesrenouvelables et qu'attendez-vousde Grenelle 2? A. A. : Oui, nous avons trouvé dans le Grenelle 1 l’élan que nous attendions :en effet, notre pays s’est engagé àatteindre 23 % d’énergies renouvela-bles dans sa consommation d’ici 10 ans.

Nous savons que cet objectif est tout à fait réalisable. Quant au Grenelle 2, il apporte des outils pertinents concernant de nombreu-ses filières. Ainsi, la loi inscrit la création d’un comité de pilotage desénergies renouvelables au sein duConseil Supérieur de l’Energie. Ellecontient également des dispositionsfavorables aux réseaux de chaleurEnR (géothermie, biomasse) : une collectivité ou un groupement de collectivités peuvent désormais classer un réseau de chaleur alimentémajoritairement par des énergiesrenouvelables, le délégataire d’unréseau de chaleur peut avoir une prolongation de concession s’il investit dans une unité de productiond’énergie utilisant une source d’énergies renouvelables.

Pour ce qui concerne l’électricité, lebénéfice de l’obligation d’achat se voitétendu à l’ensemble des collectivitésterritoriales, les délais de raccorde-ment au réseau électrique, à l’exception des cas où il est néces-saire d’entreprendre des travaux d’extension ou de renforcement duréseau, ne peuvent plus excéder 2 mois pour les installations dont la puissance est inférieure à 3 kW, leprincipe de mutualisation des fraisde raccordement au réseau pour lesénergies renouvelables électriques.

Une réservation de capacités d’accueil pour les énergies renouve-lables électriques est également prévue pendant dix ans, un tarif

d’achat pour l’injection de biogaz dans

le réseau de gaz naturel est décidé.

En revanche, ce texte ne nous

satisfait pas pleinement pour qui

concerne le développement de

l’éolien. Plusieurs mesures pourraient

ralentir la croissance de la filière et

nuire à l’atteinte des objectifs que le

Grenelle lui a fixé: 25 000 MW en 2020,

soit 10 % de notre consommation

d’électricité. Ces dernières vont encore

alourdir l’ensemble du processus

encadrant la mise en place des parcs

éoliens.

Mais, et cela nous donne l’espoir

que nous pourrons atteindre nos

objectifs, dans une circulaire aux

Préfets de régions datée du 7 juin,

Jean-Louis BORLOO a fait part du

«soutien déterminé et sans ambiguïtédu gouvernement à l’énergie éolienne».

Cette circulaire, à laquelle est jointe

un tableau avec «le nombre d’éo-liennes à installer par an et par région»,demande aux Préfets d’adresser sous

un mois au Ministre d’Etat une note

de synthèse sur le développement de

l’éolien dans leurs régions.

L.C.G.M. : Les rencontres annuel-

les du SER en 2010 au mois de

janvier ont connu un vif succès ;

qu'attendez-vous des rencontres

de 2011?

A. A. : Cela fait plus de 10 ans que nous

organisons annuellement une grande

rencontre sur les énergies renouve-

lables. Pour notre colloque 2011, qui

se tiendra le 1e février prochain et

intitulé «Energies renouvelables : fantasmes et réalités», nous espé-

rons le même succès que pour ceux

qui l’ont précédé.

L.C.G.M. : Les collectivités locales

et territoriales -dont les départe-

ments - sont des acteurs impor-

tants en matière d'énergie ; quel

serait votre message à leur égard?

A. A. : Les collectivités locales sont

déjà fortement impliquées dans le

développement des énergies renou-

velables. Elles sont presque toujours

force de proposition. C’est à leur

échelon que se joue le développement

de la plupart de ces formes d’éner-

gie, que ce soit pour l’électricité ou la

chaleur.

C’est aussi chez elles que naîtront

les milliers d’emplois que va

générer le développement de ces

énergies comme les PME-PMI qui

accompagnent ce développement. ■

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Le Conseiller Général Maga-

zine : Bien connue, l’hydroé-

lectricité est très présente

en France, quels sont ses atouts

spécifiques?

Jean COMBY : C’est la première énergie renouvelable de la France,qui est dans ce domaine le premierproducteur de l’Union européenne,une position qui s’explique à la foispar l’hydrologie et par un intérêt historique : les premières installa-tions ont vu le jour dans les valléesdes Pyrénées et des Alpes dès le 19ème

siècle, bénéficiant du développementde la force motrice pour l’industrie. Elle conjugue plusieurs atouts.

Renouvelable, sa production ne génèreni gaz à effet de serre ni gaz polluants. L’équilibre du système électrique,implique d’ajuster en permanence laproduction à la consommation, tant auniveau national qu’ international parle jeu des interconnexions frontalières. Pour cela, la puissance produite estmodulée pour l’injecter sur le réseau.Lorsqu’elle est associée à un réser-voir, stockée, l’hydroélectricité per-met de faire monter rapidement lapuissance produite. En outre, en casd’écroulement du réseau, l’hydroé-lectricité est seule capable de relan-cer le système électrique. De tellespropriétés sont précieuses.

Cette énergie contribuera efficacement au respect des engagements européens dela France à l’horizon 2020. L’exploitation de l’hydroélectricité en France est bienantérieure à la montée en puissance des enjeux environnementaux. Elle constitueactuellement la première énergie renouvelable dans notre pays et représente unatout majeur pour permettre à la France d’atteindre les objectifs européens.

énergie renouvelable,modulable, stockable

L’hydroélectricité ©D

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Jean COMBYPrésident de la Commission Hydroélectricité du SER

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Barrage de Bort-les-Orgues

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Elle représente actuellement 12% dela production nationale, et 20% de lapuissance nationale avec 25 000 MWinstallés.

Le parc, varié, comporte 2 000 centrales dont 1 500 de petite taille ;sur le plan juridique, la gestion d’unouvrage peut être attribuée à un opé-rateur privé, sous le régime de laconcession, ou sous le régime de l’autorisation pour les plus petites.Elle peut aussi être assurée directe-ment par une collectivité locale.

Autre avantage, et non des moindres : tout en étant vertueusesur le plan environnemental, la filièrereprésente 30 000 emplois en France.Souvent situées en zones rurales, lescentrales constituent une activitéessentielle à de nombreuses collec-tivités locales.

L.C.G.M. : Quelle sera la part decette filière à horizons 2020, alorsque les engagements européensnécessitent la forte augmentationdes sources renouvelables dans le bouquet énergétique français? J. C. : Lors du Grenelle de l’environ-nement a été posé l’objectif d’arriveren 2020 à 23% d’énergie renouvela-ble par rapport à la consommationtotale, alors que les engagementseuropéens avaient fixé ce seuil à 20%.

La France fait preuve ici de réellesambitions. Dans ce cadre a été pré-vue la progression du parc hydro-électrique français de 3 000 MW et 3 TWh nets. Cette progression seraobtenue à la fois en augmentant lapuissance des centrales existantes,

qui pourront sur certains points êtremodernisées, et en en créant de nouvelles.

L.C.G.M. : Parallèlement, la pro-tection de l’environnement se tra-duira-t-elle par une forte adapta-tion des ouvrages hydroélectriques? J. C. : La loi sur l’eau (LEMA), et leGrenelle de l’environnement en tra-duisant la directive cadre européennesur l’eau (DCE), ont posé pour objec-tif de parvenir à un bon état de 67%des masses d’eau d’ici à 2020. Ils ontété repris dans les schémas direc-teurs d’aménagement et de gestiondes eaux adoptés par bassin hydro-logique en France. Ce texte renforce la notion de débitréservé,et définit les modalités d’u-tilisation de la ressource en eau parles différents acteurs concernés : lesexploitants de centrales hydroélec-triques, mais également, les agricul-teurs, les pêcheurs, les exploitantsde sites touristiques et les familles…Il prévoit le classement des coursd’eau sur lesquels la création de nou-veaux ouvrages ne pourra pas inter-venir ; un tel classement devra êtreeffectué d’ici à 2011.

D’autres textes s’imposent, relatifsnotamment à la sauvegarde desanguilles ; pour préserver l’espèce,chaque Etat de l‘Union européenne amis en place un plan d‘actions.

Dans ce but, des programmes derecherche ont été développés afin demieux connaître ses habitudes et sonmode de vie. Ces études se tradui-sent notamment par l’arrêt de cer-taines turbines, à certaines périodes,lorsque ce poisson descend la rivièrepour retourner se reproduire dansl’océan et la création d’aménage-ments spécifiques pour les juvénilesqui remontent le cours d’eau.

Du fait de ces législations et régle-

mentations, les exploitants devront,

adapter les ouvrages hydroélectriques,

réaliser certains aménagements sur

les cours d‘eau et le cas échéant, ponc-

tuellement, limiter le rendement de

leurs ouvrages Ces considérations

ont conduit à minorer légèrement la

croissance d’ici à 2020 de l’hydroé-

lectricité par rapport au potentiel

existant en France.

Les schémas régionaux de dévelop-

pement des énergies renouvelables,

élaborés sous la conduite des préfets,

fixeront les modalités de la croissance

recherchée au cours des années à

venir en matière d’hydroélectricité,

région par région. Ils permettront de

concilier énergie et protection des

milieux aquatiques. Nous y sommes

bien sûr très favorables, au sein de la

commission hydroélectricité du SER.

L.C.G.M. : Quelles seront les

évolutions technologiques futures

dans ce domaine?

J. C. : Si les évolutions de process

permettront des rendements accrus,

d’autres recherches visent à réduire

toujours davantage l’impact d’une

centrale de production sur le milieu

naturel, par exemple, en créant des

prises d’eau et des turbines compa-

tibles avec la migration des poissons,

sans arrêt ni diminution de l’exploita-

tion.

La France possède dans ce domaine

un savoir-faire reconnu, qu’elle exporte

largement. La filière française est

réputée mondialement, de l’amont à

l’exploitation, des sociétés savantes

aux universités et grandes écoles, en

passant par les majors de la cons-

truction, du secteur de l’eau et bien

sûr du secteur de l’énergie. ■

> 10 concessions hydroélectriques d’une puissance cumulée de 5300 mégawatts seront renouvelées entre 2010 et 2015.

L’appel à candidature s’échelonnera selon les sites. Les concessions dans les Alpes (Vallée du Drac, chaîne du Beaufortinet station de pompage de Bissorte), les Pyrénées (vallées d’Ossau, du Louron et le la Têt) et le Massif central (vallée de laDordogne et de la Truyère) seront attribuées de 2013 à 2015. Pour des raisons historiques, un cours d’eau peut être amé-nagé par des ouvrages dépendant de concessions différentes. Pour une meilleure cohérence énergétique et environne-mentale, le ministre de l’Ecologie (MEEDDM), Jean-Louis Borloo, a décidé de grouper dans un même ensemble ceux situésdans chaque vallée. En France, le parc concédé représente 25 000 MW ; 20% du parc est concerné par ce renouvellement.L’attribution des offres se fera sur le respect le plus absolu des règles de sûreté. Les dossiers des candidats seront en pre-mier lieu analysés selon les critères de compétence technique et financière. Au-delà seront pris en compte :

- le critère énergétique : modernisation des installations existantes, ajout d’équipements supplémentaires

- le critère environnemental : protection des écosystèmes, intégration de l’ensemble des usages non énergétiques de l’eau

par exemple à des fins d’irrigation et de loisirs

- le critère financier : proposition de redevance faite par le candidat, proportionnelle au chiffre d’affaires de

l’ouvrage concerné, mais plafonné concession par concession, selon un barème qui doit être précisé dans le cadre de la loi

Grenelle 2, le produit de cette redevance étant partagé à égalité entre l’Etat et les collectivités territoriales.

En France, la filière représente 30 000 emplois, souvent en zone rurale

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Le Conseiller Général Maga-

zine : En quoi les énergies

marines présentent-elles des

atouts spécifiques et génèrent-

elles un enjeu important en France?

Philippe GOUVERNEUR : Pourquoicontinuer à utiliser des énergies fossiles, épuisant les ressources naturelles de la planète et générantdes émissions de gaz à effet de serre,plutôt que de faire appel à des énergies propres, indéfiniment renouvelables?

Avec l’industrialisation et le dévelop-pement technologique, nous avonssans doute perdu le réflexe essentielqui consiste à faire appel tout simple-ment aux ressources renouvelablesque la nature nous propose.

Quelle terre laisserons-nous à nosenfants? Les évolutions climatiques,

telles qu’elles sont constatées par

la communauté scientif ique

internationale nous invitent à utiliser

ce potentiel.

Le vent, les vagues, les courants,

l’énergie thermique ou osmotique

sont des réserves incomparables. La

France, avec ses trois façades

maritimes et ses territoires d’outre-

mer, possède le second potentiel

d’Europe pour l’hydrolien, comme

pour l’éolien marin et l’énergie

houlomotrice. Elle dispose aussi de

grandes étendues marines tropica-

les permettant l’utilisation du poten-

tiel de l’énergie thermique.

L.C.G.M. : Quelle sera en 2020 la

part des énergies marines dans le

bouquet énergétique français,

conformément au Grenelle 1?

P. G. : A Copenhague, le ministre de

l’Environnement Jean-Louis Borloo

s’est engagé à ce que la France attei-

gne 23% d’énergies renouvelables

d’ici 2020, contre 13% aujourd’hui.

Cela suppose notamment l’installa-

tion de 89 000 éoliennes sur le terri-

toire national en 10 ans, contre 2 500

actuellement. Sur les 25 MW éolien

supplémentaires à mettre en place ,

6 MW doivent voir le jour en mer.

Comme l’a souligné récemment une

étude de l’IFREMER, la mer est

l’énergie du futur. Le développement

d’une filière industrielle dans ce

domaine permettra de créer une

nouvelle économie maritime.

Notre industrie a une longue expé-

rience des projets énergétiques et

d’exploitation en mer et dispose des

compétences essentielles dans les

«Avec ses trois façades maritimes, alors que le Grenelle de l’environnement

appelle à redéfinir le mix français, notre pays a une solide carte à jouer dans ce

domaine, indique Philippe GOUVERNEUR, Président de la commission Energies

Marines du Syndicat des énergies renouvelables. Encore faut-il que les conditions

de développement soient réunies.

un potentiel immense à développer

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Philippe GOUVERNEURPrésident de la commission Energies Marines

du Syndicat des énergies renouvelables

> 6 MW d’énergie éolienne doivent être installés en mer d’ici 2020 en France

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équipements navals, pour la construction de navires comme enmatière d’offshore pétrolier.

Plusieurs initiatives ont été annon-cées ces dernières années. Ainsi, les deux pôles de compétitivité MerBretagne et PACA sont notamment àl’origine de projets très innovants.

La Bretagne est candidate à l'accueild'une plateforme d'essais à partir de Brest. Le Pôle de compétitivité ysoutient quatre prototypes et bien d’autres suivront. À Paimpol, EDF aannoncé l'immersion de quatre hydroliennes, d'ici à 2012. À Lorient,la société Nass & Wind peaufine unedémonstrateur d’éolienne flottantendle a lancé trois projets d'éoliennes aularge de Saint-Brieuc, du Croisic et deBelle Île. À Brest, DCNS a noué avecEDF un partenariat pour monter différents projets dans les Dom-Tom.

Sur le plan politique, après le Grenelle de l’environnement en 2007,le Ministère de l’Environnement a lancéen avril 2009 le Grenelle de la mer. Cette large concertation intègre notamment les énergies marines. Elledoit identifier les conditions technico-économiques de leur développement,à étudier les moyens de faire avancerles projets en cours. Tout reste à faire,

mais il ne faut pas traîner si nous voulons stimuler la compétitivité denotre industrie, en France comme à l’international, et dynamiser notreéconomie.

L.C.G.M. : Les conditions de leurdéveloppement sont-elles réuniesen France aujourd’hui‘? P. G. : Pour promouvoir cette filièreindustrielle, il faut attirer les inves-tisseurs et les porteurs de projets.Cela implique la présence d’un cadrestable et prévisible, qui ne soit pasremis en cause à court et moyen termes par des évolutions poli-tiques,décisions réglementaires ouetfinancières défavorables.

Le premier critère à cet égard est sansaucun doute le cout d’e rachat parEDF de l’électricité produite par EDF.Or, nous ne sommes pas à l’abri derevirements de la part des pouvoirspublics, avec, dans certains cas, desdécisions d’application rétroactive!

Tel a été le cas au début de l’année2010 s’agissant de l’éolien ou du photo-voltaïque. Le débat relatif au projetde loi Grenelle 2, à l’Assemblée Nationale, a été marqué début mai,par une vive opposition aux éoliennesterrestres, signe de raidissement dela part des opposants aux énergies

renouvelables en France. De tellesoppositions sont très dommageables.

En France, actuellement, pour aboutir, un projet éolien doit effectuerun parcours de six à huit ans, soumisà différentes autorisations et recours,le dossier administratif est extrême-ment lourd, ce qui pénalise les porteurs de projets. Pour ce qui concerneles énergies marines, le cadre réglementaire est encore assez flou.

Le soutien aux projets et à la recher-che, notamment à travers des fondspublics, constitue aussi un levier essen-tiel. Il est urgent de mettre en placeles conditions nécessaires. Après avoirmontré sa capacité à dominer lenucléaire, la France doit s’imposerégalement dans les énergies renou-velables, y compris, marines!

A cet égard, il faut souligner le volontarisme politique soutenu par d’importants moyens fianciers de nosvoisins britanniques et en particulier del’Ecosse qui déclare vouloir devenir «l’Arabie Saoudite» des énergies marines.

N’oublions pas qu’au-delà de la production d’énergie, ce sont des places de leader pour des filières créatrices d’activités, d’emplois etd’exportation qui vont se jouer dansles toutes prochaines années. ■

Parmi différentes possibilités, citons : L’éolien marin

Il s’agit de placer des éoliennes en mer, qui captent l’énergie du vent. A titre d’exemple, en septembre

2009 a été inauguré en mer du Nord le plus grand parc éolien marin au monde. Baptisé Horns Rev 2,

il est composé de 91 turbines d'une capacité de totale de 210 MW. Implantées sur une surface de

35 km2 à 30 km au large de Blaavands Huk (ouest du Danemark), elles ont la capacité de couvrir les

besoins annuels de 200 000 foyers.

L’industrie hydrolienneoulomotrice

Les courants marins, contrairement aux vents, sont constants, ce qui constitue un avantage

déterminant. Pour capter cette énergie, il faut placer des hélices ou des turbines dans leur axe.

L’Angleterre, l’Italie, la Norvège et les États-Unis s‘y intéressent. En France, EDF a un projet de ce type

dans le Cotentin et en Bretagne. La difficulté majeure est son caractère novateur. Les systèmes doivent

monter leur capacité à survivre en mer en conditions extrêmes. Il faudra aussi tenir compte du risque

de conflits d’usage avec d’autres activités.

L’énergie des vagues et de la houle

Plus de cent concepts sont soit dans les cartons des bureaux d’études, soit en phase de démonstration. C’est l’aptitude des

machines à produire efficacement dans un milieu marin hostile qui fera la sélection.

L’énergie thermique

Elle peut permettre la climatisation que la production d’eau et d’électricité. En zones tempérées, elle peut être utilisée

pour le chauffage/la climatisation comme source thermique d’une pompe à chaleur. Compte tenu des gradients de

températures nécessaires, au moins 20 degrés, ce sont les mers tropicales qui verront celle-ci se développer.

L’énergie marémotrice

Captée en barrant un estuaire, elle est connue mais peut affecter les écosystèmes humides.

La biomasse marine

L’utilisation de la biomasse marine, issue de la culture de micro-algues, présente des atouts forts pour produire des

biocarburants.

L’énergie osmotique

Utilisant les gradients de salinité (pression osmotique), elle reste très difficile à mettre en œuvre actuellement.

> Vous avez dit «énergies marines»?

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Energie abondante, renouvelable, le solaire fait son chemin en France où la filière

tend à se structurer, en fonction de l’évolution de son encadrement législatif et

réglementaire. Précisions d’Arnaud MINE, Président de la branche photovoltaïque

du Syndicat des énergies renouvelables.

une chance à ne pas laisser passer

Le solaire photovoltaïque

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Arnaud MINEPrésident de Soler, la branche photovoltaïque du Syndicat des énergies renouvelables (SER)

et d’URBASOLAR

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Le Conseiller Général Maga-

zine : Quel est le contexte

dans lequel se développe le

solaire photovoltaïque en France?

Arnaud MINE : La filière connaît une

croissance forte depuis quelques

années, avec 25 MW installés en

2007, 69 en 2008, 269 en 2009 et

un développement plus fort dans

certaines parties du territoire, notam-

ment, en Rhône-Alpes, dans le pour-

tour méditerranéen et dans l’Ouest.

Le parc français est surtout com-

posé de systèmes de faible puis-

sance, intégrés en façade ou en toi-

tures sur les habitations domestiques.

Le Grenelle de l’environnement a fixé

pour objectif 5 400 MW de puissance

installée en 2020, représentant 1%

de la consommation nationale.

Cinquième pays d’Europe pour son

exposition au soleil, la France conti-

nuera cependant à rester en

deçà des ambitions que définissent

notamment le Japon, qui, en 2030,

produira ainsi 10% de son électri-

cité, ou l’Allemagne, qui dispose du

premier parc mondial.

L’engagement des pouvoirs publics

français à travers le Grenelle de

l’environnement a suscité le lance-

ment de nouveaux projets indus-

triels, Solaire Direct, avec 2 usines

en Poitou-Charentes et en PACA,

devrait créer 160 emplois ou First

Solar qui va construire à Blanque-

fort (banlieue de Bordeaux) une usine

de panneaux photovoltaïques à

couche mince a prévu quant à lui la

création de 350 à 400 emplois. De

son côté, le développement d’une

nouvelle technologie, dite de

couche mince, devrait créer 1 500

emplois. Plus de 2 200 emplois sont

attendus, par ailleurs, au niveau de

l’intégration au bâti des panneaux,

en fonction de l’encadrement de ces

activités par les pouvoirs publics.

La commercialisation, l’ingénierie

et les chantiers devraient, de leur

côté, employer 8 000 personnes en

France. Au total, d’ici 2020, le déve-

loppement de la filière devrait per-

mettre la création de 15 000 emplois.

Dans notre pays, le bâtiment rejettechaque année 25 % du total des émissions de gaz à effet de serre.Les engagements pris dans le cadredu Grenelle de l’environnement sontde réduire par quatre ce nombre,

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Sur le bâti, les panneaux photovoltaïques peuvent être installés en toiture, sur les maisons individuelles,les toits des logements collectifs, des usines, des bâtiments commerciaux, hangars agricoles ou bâtimentspublics. La construction de centrales au sol, dont la puissance est généralement supérieure à 1 MW, s’est déve-loppée rapidement ces dernières années, notamment en Espagne, au Portugal et aux Etats-Unis. En France,de premiers projets ont vu le jour en 2008, essentiellement dans le sud du pays. Dans une centrale au sol,les modules peuvent être fixés sur un angle d’exposition optimal, ou sur des axes motorisés permettantaux capteurs de suivre la trajectoire du soleil. De son côté, le photovoltaïque non raccordé au réseau présente un intérêt évident pour les sites isoléscomme pour les pays en développement qui ne disposent pas de réseau électrique.

> Les différentes applications de l’énergie photovoltaïque : Le photovoltaïque raccordé au réseau

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notamment par l’utilisation du solairedans le bâtiment couplé aux économies d’énergie. Le label BBC(Bâtiment Basse Consommation)dès 2012 et BEPOS (Bâtiment à Energie Positive) dès 2020, obliga-toires pour les constructions neuves, alimenteront la croissancede la filière.

L.C.G.M. : La tarification de l’énergie produite a été très débattue… Quels sont les enjeuxsur ce sujet? A. M. : La mise en place en 2006 d’un tarif de rachat attractif par EDF de l’électricité produite, assorti d’uneprime d’intégration au bâti, a permis la création d’entreprisesdans les différentes spécialitésnécessaires au photovoltaïque intégré. Le secteur s’est structuré.

A ce jour, Soler, le groupement français des professionnels du photovoltaïque, compte environ 180 membres. QualiPV, qui validela qualité des systèmes raccordésau réseau dans le domaine résidentiel, après une forte pro-gression, regroupe plus de 2 000installateurs. La France possède iciun tissu industriel important et uneexpertise reconnue.

En Allemagne et au Japon, le soutien stable et pérenne au marché et à la recherche par lespouvoirs publics a constitué un levier.

La visibilité dont disposent les acteursdu secteur est importante. En France,la baisse, de façon rétroactive, de latarification de l’électricité produite,risque de déstabiliser la filière. A cet égard, les arrêtés récents ontété perçus avec inquiétude.

La question de la parité entre le coûtde rachat de l’électricité d’originephotovoltaïque et les tarifs géné-raux de l’électricité en France ne se posera plus dans les mêmes termes dans quelques années. Laproduction des équipements engrande série, liée à la croissancerapide du parc, réduira les coûts,tandis que les recherches en coursaugmenteront le rendement deséquipements. Il s’agit d’un faux débat.Nous nous trouvons actuellementdans une phase de transition.

L.C.G.M. : Comment analyser la perception de cette énergie parle grand public et par les élus locaux ? A. M. : Le solaire jouit d’une bonneimage en France auprès du grandpublic comme des collectivités locales, qui, nombreuses, dans lecadre de leur Agenda 21, ont prévul’équipement en panneaux photo-voltaïques de bâtiments anciens enréhabilitation, ou sur le bâti en construction.

Elus et citoyens peuvent s’appropriercette énergie, source d’économies

financières, et vertueuse sur le planenvironnemental. C’est ainsi qu’enLanguedoc Roussillon, les lycées vontêtre équipés de panneaux photovol-taïques ; différents conseils générauxéquipent ainsi des collèges et commencent à développer des cen-trales solaires photovoltaïques au sol,qui trouvent aisément leur place surd’anciennes décharges et carrièrescomme sur des friches industrielles.Ils bénéficient du concours d’inves-tisseurs et de soutiens bancaires.

Les collectivités locales et territo-riales peuvent ainsi lancer des pro-jets de ce type en concession, sansdevoir grever les finances publiquesni alourdir leur endettement, et touten créant des emplois de proximité.

L.C.G.M. : Vous suivez avec atten-tion et depuis longtemps les évolutions de la filière en France ;quels objectifs sont prioritairesactuellement? A. M. : Le premier est de restaurerla visibilité de la filière, en adoptantune politique pérenne et prévisible.Il faut aussi l’aider à se structurer,en mettant en place différents indicateurs de qualité, comme nousl’avons fait au sein du Syndicat desénergies renouvelables.

Le solaire photovoltaïque, énergie d’avenir, a les atouts en main pourprendre son essor en France. Nelaissons pas passer cette chance. ■

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Le Conseiller Général Maga-

zine : Vous soulignez le rôle

économique clé de la filière

éolienne auprès des territoires :

comment l’analyser?

Olivier PEROT : Si les avantages envi-

ronnementaux de l’éolien sont connus,

la filière génère aussi des retombées

économiques importantes. Son

développement s’accompagne de la

création de nombreux emplois

industriels et de services.

De nombreuses entreprises

industrielles françaises spécialisées

sont présentes dans ce secteur, comme

Areva T&D, Arcelor-Mittal, Rollix-

Defontaine, etc. Alors que les projets

se multiplient dans de nombreux pays,

elle constitue une source de

valeur ajoutée et de compétitivité à

l’international pour l’ensemble de ces

sociétés spécialisées.

Par ailleurs, les fabrications de mâts,

qui représentent 25% de la valeur

ajoutée d’une éolienne, sont de plus

en plus confiées à des industriels

établis en France, comme SIAG dont

l’usine est au Creusot. Le soutien des

pouvoirs publics français à l’éolien

est un facteur de développement fort

de cette filière industrielle. De plus,

dans les territoires, elle offre des

retombées financières directes et

génère des emplois qualifiés, non

délocalisables, liés à la maintenance

Si l’éolien respecte et préserve l’environnement, compte tenu des retombéesfinancières directes et emplois industriels et de services qui lui sont associés - en grande partie, non délocalisables – la filière représente aussi un apportimportant pour les territoires ruraux. «Les retombées locales sont un levierimportant de son développement» précise Olivier PEROT, Directeur Général deREpower France.

atout pour les territoiresL’éolien ©

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Olivier PEROTDirecteur Général de

REpower France

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des parcs. Elle constitue ainsi un apport

précieux notamment pour des

zones rurales souhaitant attirer de

nouvelles activités.

Pour la réalisation et l’installation deses projets éoliens, REpower Francea développé un réseau de partenai-res français, tant dans l’industrie quedans la logistique et la maintenance.De manière chiffrée, outre 150 emploisdirects, l’activité de notre société en France génère actuellement 300 emplois industriels et 100 emploisde services sur tout le territoire.

L.C.G.M. : Comment analysez-vousles perspectives, après les débatstrès animés sur ce sujet au Parle-ment au début de l’année 2010? O. P. : Le débat parlementaire tel qu’ils’est déroulé dans le cadre de la loi Grenelle II, il y a quelques mois, a permis l’expression de toutes lesopinions et de toutes les sensibilitésen présence actuellement en France dans ce domaine.

Après des discussions longues et souvent animées, le principe du développement de l’éolien en Francea été posé sans ambiguïté, clarifiantla situation. C’est un point positif. Dans le même temps, de nouvelles

mesures d’autorisation ou de planification des parcs éoliens ont étéajoutées, dont le classement de l’éolien au régime ICPE, la définitionpar les régions de schéma régionaux,ce qui, en fonction des régions, peutvenir limiter les projets, ou des contrain-tes portant sur le seuil minimum de5 mâts pour un parc éolien, ce quiexclut les petits parcs. Ces différents critères peuvent limiter ledéveloppement de la filière, alorsqu’elle commence à se structurer…Les conditions d’application et de mise en œuvre de ces mesures sur

le terrain seront finalement détermi-

nantes.

L.C.G.M. : A moyen terme,

comment voyez-vous évoluer vos

activités en France?

O. P. : L’industrie éolienne fait l’objet

d’améliorations continues, concer-

nant par exemple la puissance des

éoliennes pour une plus grande capa-

cité de production, les systèmes de

commande et de contrôle pour

faciliter leur exploitation et leur

intégration dans les réseaux élec-

triques, ainsi que les performances

acoustiques pour faciliter leur

intégration locale.

L’industrie éolienne constitue un apport

pour des communes rurales de plus

en plus nombreuses. Même dans un

contexte réglementaire en transi-

tion, REpower poursuivra son déve-

loppement dans l’éolien onshore en

France avec la création de deux cen-

tres de maintenance prévue en 2011.

De plus, avec le lancement, annoncé

pour septembre 2010, par le

gouvernement d’une première

série d’appels d’offres portant sur

des projets offshore pour un total

de 3000MW, REpower compte se

développer sur le marché offshore

français.

REpower est l’un des leaders en tech-

nologie offshore et le seul cons-

tructeur à avoir déjà installé 70MW

en eau profonde et far-shore. Sa

double position d’acteur majeur de

l’éolien onshore en France et de

leader des solutions offshore en

fait un acteur de premier plan sur le

marché offshore français, à même

de jouer un rôle de catalyseur

industriel. ■

Issue en 2001 de la fusion de trois sociétés actives dans le secteuréolien depuis 1990, REpower est une entreprise allemande quifabrique et commercialise des éoliennes de grande capacité. Ellese place au dixième rang mondial pour ce qui est des éoliennes ter-restres et dans le trio de tête pour les éoliennes offshore. Elle emploie2000 personnes et a réalisé en 2009 un chiffre d’affaires de 1,3 Mde. REpower est présente en France depuis 2002. Forte de 1 000 MW enexploitation en France, REpower s’est placée au deuxième rang desfabricants actifs dans notre pays en 2009 avec une part de marchéde 21%. Elle y emploie directement 150 salariés dont 80 répartisdans neuf centres de maintenance localisés dans des territoiresruraux à proximité des parcs de ses clients.

> REpower dans le monde et en France

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Le Conseiller Général Maga-zine : Tenesol propose aux col-lectivités locales et territoria-

les des solutions clé en mains pourla création de parcs solaires ; quel-les prestations assure ainsi le groupe?

Lucile Bourguet : Tenesol conçoit,fabrique, installe et assure la gestionde systèmes de production et deconsommation d’énergie solaire. Ildéveloppe des générateurs cor-respondant à des projets d’au moins800 à 1000 mètres carrés, dont il assure la maintenance à partir de sessept implantations en France.

Le cas échéant, si telle est la demanded’une ville, d’un conseil général ou régional, le groupe recherche un investisseur ou investit directement, enconcession. Il permet à une collectivitéde créer ainsi des emplois locaux, nondélocalisables, sans alourdir son endettement. Son intervention est modu-lée : chaque contrat est spécifique.

L.C.G.M. : Dans quelle mesure lessolutions assurent-elles aux élusune visibilité à long terme ? L. B. : Tenesol propose différentsniveaux de maintenance, selon lesdemandes de ses clients, du niveaule plus simple, assorti d’une visite et d’un rapport de production annuel, à un engagement garantissant la production de la centrale.

Le groupe accompagne ainsi durablement ses clients, en toutetransparence.

Miser sur une énergie «propre» qu’est le solaire et créer ainsi des emplois sans

alourdir leur niveau d’endettement lors de la mise en place du projet : de nombreuses

collectivités locales et territoriales ont retenu en France une solution proposée

par Tenesol. Précisions de Lucile BOURGUET, Responsable des marchés publics

au sein du groupe.

atout économique et écologique

Le solaire clé en mains

Le Crous à Montpellier

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L.C.G.M. : Quelles particularitésrencontrez-vous sur le marché français? Pouvons-nous évoquerquelques réalisations récentes enFrance? L. B. : La France, en développant l’énergie solaire, a fait le choix d’uneintégration poussée des panneauxphotovoltaïques lorsqu’ils sont appo-sés au bâti. D’autres pays, en Europeou sur d’autres continents, n’ont pasprocédé ainsi.

Tenesol a développé une offre adap-tée à ces contraintes, déployable surles façades, toitures, auvents et pré-aux. Tenesol compte actuellementdes réalisations significatives danstoute la France, à Lorient, Nantes,Toulouse, Montpellier, Valence, Ales, Lyon, Paris, Bron, Chambéry,Castries notamment, comme dansdes communes de plus petite taille.

L.C.G.M. : Comment évoluera lesecteur demain ? L. B. : Sur le plan technique, les cellules photovoltaïques comme leurassemblage continueront de faire

l’objet de progrès techniques, augmentant leurs performances. Surle plan réglementaire et financier, les acteurs du secteur souhaitent disposer d’une visibilité à moyen etlong termes. Un enjeu essentiel résidedans l’acceptation sociale des projets développés dans le futur. La filière yest très attentive. ■

A Venissieux

Le Lycée Monge à Chambéry

L’Office du Tourisme d’Alès

Le Lycée de Limeil-Brévannes

Le Musée Tabarly à Lorient

Le Parc Relais-Vaise à Lyon

>Tenesol compte plus de 1000 salariés au sein de 20 filiales dont deux sites de

production, à Toulouse et au Cap en Afrique du Sud.

Il fournit des solutions clés en main aux entreprises, collectivités locales et parti-

culiers, pour produire l’énergie solaire photovoltaïque. Depuis octobre 2003, cer-

tifié ISO 9001, Tenesol pratique une sélection rigoureuse des composants utilisés,

ses principaux fournisseurs sont aussi certifiés ISO 9001. Chaque panneau fait l’ob-

jet d’un contrôle qualité aux normes les plus exigeantes (CE / ISO 9001 et 14001).

En 2009, Tenesol a renouvelé la certification ISO 9001 (version 2008 de la norme).

Ses deux usines, à Toulouse et au Cap ont la certification ISO 14001. En novembre

2009, l’usine de Toulouse a reçu la certification OHSAS 18001, relative à la santé et

la sécurité dans le monde du travail. Tenesol est le seul fabricant français de pan-

neaux solaires photovoltaïques à avoir ainsi une triple certification.

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Le syndicat départemental d’énergies de la Drôme à Alixan

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Le Conseiller Général Maga-

zine : Quel était le cadre de

développement de l’éolien en

France à l’issue du Grenelle de

l’environnement?

Nicolas Wolff : Par son exposition

au vent, la France a le deuxième

potentiel d’Europe après l’Angleterre

et se classe actuellement en septième

place dans le monde concernant

l’éolien.

Comme l’a indiqué le Grenelle de

l’environnement, notre pays doit

atteindre à horizons 2020 un taux de

23% d’énergies renouvelables par

rapport à sa consommation totale, ce

qui représentera pour l’éolien un bon en

avant, avec un total de 25 000 MW instal-

lés, soit 19 000 MW sur terre et 6 000 en

mer, contre 4 500 actuellement.

Etant aujourd’hui à la traîne par

rapport notamment à l’Espagne

(16 000 MW actuellement) et l’Allemagne(25000), nous rattraperions notre retard.

Les emplois liés à cette filière, envi-ron 10 000 actuellement, et qui sontsouvent des postes non délocalisa-bles liés à la maintenance des installations, passeraient selon cescénario à 60 000.

En 2010, quelque 140 entreprisesexercent dans la filière en sous-traitance ; le Syndicat des énergiesrenouvelables les a répertoriées récemment. De plus, quelque 150 autres sociétés, spécialisées dansdifférentes activités industrielles endéclin, pourront se repositionner dansl’éolien.

Une étude réalisée par Cap Gemini lesa recensées et a invité récemment 50d’entre elles à rencontrer les princi-paux fabricants de la planète. Leursdirigeants ont répondu favorablement…Par conséquent, la France a les moyensde poursuivre la mise en place unefilière dynamique et performante.

L.C.G.M. : Qu’en est-il actuelle-ment ? N. W. : Dans les faits, la situation est mitigée : les développeurs qui

L’absence de lisibilité du contexte réglementaire et les contraintes posées par lelégislateur pèsent sur le développement de la filière éolienne en France. Et pourtant,elle peut représenter un atout important en termes d’emplois et de gain de parts demarché pour les entreprises françaises à l’exportation. Ceci sans oublier son intérêtau regard du développement durable : son apport sera essentiel pour atteindre 23%d’énergie de sources renouvelables dans le bouquet énergétique français, préciseNicolas WOLFF, Président de France énergie éolienne.

éolienne dynamique pour la France

Une filière ©D

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Nicolas WOLFFPrésident de France énergie éolienne , la brancheéolienne du Syndicat des énergies renouvelables

> Près de 10 000 emplois en France sont liés actuellement à la filière éolienne

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négocient avec les communes fontface à des délais très longs d’obten-tion des permis de construire qui leur sont indispensables. Il faut compter quatre ans,contre deux ans en moyennedans d’autres pays d’Europe.

Un écueil majeur réside dans la défi-nition des espaces qui leur sont dédiés ;tel était le but des zones de dévelop-pement de l’éolien. Le texte du projetde loi Grenelle 2 adopté par l’assem-blé le 29 juin prévoit de créer des sché-mas régionaux, qui les engloberont.

Lors du débat de ces derniers mois,nous avions exprimé notre inquiétudeface à un potentiel un accroissementde la complexité administrative. Il estessentiel que ces schémas régionauxsoient établis en cohérence avec lesobjectifs nationaux et les ambitionsdu Grenelle de l’environnement.

C’est pourquoi il nous semble impor-tant de tenir compte du point de vuedes professionnels dans le cadre de

la préparation des décrets d’applica-tion de ces schémas. L’enjeu est d’enfaire un outil réellement efficace, quicontribue à la satisfaction des atten-tes de toutes les parties prenantes. Ilest possible de concilier respect des paysage et de l’environnement, croissance verte et création d’emploi.Concernant l’application à notre secteur du régime des installationsclassées (ICPE), nous avons égale-ment exprimé de fortes réserves. L’enjeu est désormais, ici aussi, deparvenir à un régime cohérent etadapté à notre activité : je tiens à rappeler que l’éolien est une énergiepropre, renouvelable, qui n’émet pasde CO2 ou d’autres émissions.

L.C.G.M. : De nombreux opposantsaux éoliennes disent vouloir pré-server le paysage ; comment ana-lysez-vous de telles craintes et queleur répondriez-vous ? N. W. : Il semble que l’éolien se heurteà l’attachement profond des Français

pour leur cadre de vie, et à un phéno-mène de type «nimby» (1) – bien quel’on doive à mon sens aller au-delà decette première analyse.

Je suis persuadé que notre professionest suffisamment mature et responsa-ble pour entendre les différentes atten-tes de notre société, et rechercher dessolutions permettant de les concilier aumieux.

Un exemple : en France, il y a quelquesannées, le législateur avait souhaitélimiter la puissance des parcs, ce quia abouti au mitage des projets, aujour-d’hui dénoncé pour son impact sur lepaysage.

France Energie Eolienne et le Syndi-cat des énergies renouvelables sou-haitent mieux cerner les craintes et lesoppositions parfois liées aux projets deparcs éoliens. C’est un sujet qui nousmobilise, car nous souhaitons avoirune approche constructive, qui passesans doute par encore plus de concer-tation avec l’ensemble des interlocu-teurs.

L.C.G.M. : Quel serait votre messageà l’attention des élus, communaux,départementaux ou régionaux ? N. W. : A ce jour, de nombreux éluslocaux ont accueilli un parc éolien et dressent un bilan positif à ce sujet.

A celles et ceux qui hésitent, je dirais :ne laissons pas passer ainsi la chancede créer des activités génératricesd’emplois de proximité, et de donneraux industriels français la possibilitéde gagner des parts de marché à l’international.

Le marché français est l’un des pluscompétitifs d’Europe, nous avons toutes les cartes en mains pour bâtirainsi une filière verte dynamique etpérenne… Les élus communaux,départementaux et régionaux peuvent ainsi, en contribuant au développant de l’éolien, accélérer ledéveloppement territorial, au-delàdes questions liées à la préservationde notre environnement ou à notreindépendance énergétique. ■

> Le parc le plus important de France est situéà Cormainville (Eure)

Dans la partie occidentale du canton, un vaste parc d'éoliennes s'est ouvert en

novembre 2006 sur le territoire des communes de Cormainville. La société

Volkswind y a installé 30 mâts Vestas d'une puissance totale de de 60 MW devant

fournir 160 GWh par an; ce parc était le plus puissant de France lors de son

inauguration. Caractéristiques : nacelles de 78 mètres, surface balayée :

150810 mètres carrés, exploitant Eolia.

Jeudi 21 janvier, Claude Gewerc, Président du Conseil régional de Picardie,

a participé à la pose de la première pierre du parc «du moulin à cheval», à

Montdidier. 7 ans après les différentes phases d’étude du projet, la réalisation

du premier parc public éolien de France entre dans sa dernière ligne droite, avec

une mise en service prévue à la mi-avril 2010.

Sa création montre que les collectivités territoriales sont en mesure d’appré-

hender de manière globale la problématique de l’énergie et d’en faire axe de leur

développement.

Les retombées économiques de l’exploitation du parc permettront de financer

plusieurs actions significatives. La Régie communale prévoit d’affecter ces béné-

fices :

- 1/3, aux mesures compensatoires liées à l’effacement des réseaux électriques

situés dans le périmètre des monuments historiques, puis pour l’amélioration

de la qualité des réseaux de distribution haute et basse tension

- 1/3 au financement de l’opération Montdidier, ville pilote «Maîtrise de la demande

en électricité», notamment pour les aides aux installations de chauffage et de

production d’eau chaude, au développement d’outils de communication

adaptés et ciblés en faveur des économies d’énergies, de la production

d’énergies renouvelables et du développement durable

- 1/3 à la ville de Montdidier dans le cadre des économies d’énergie, de

l’amélioration thermique des bâtiments communaux et de la mise en place

d’opérations axées sur le développement durable.

> Un premier parc public éolien a vu le jour en Picardie

En France, à ce jour, la Lorraine se classe en

tête pour l’importance desa filière éolienne, suivie

de la Picardie, du Centre et du

Nord-Pas-de-Calais.

En France, à ce jour, la Lorraine se classe en

tête pour l’importance desa filière éolienne, suivie

de la Picardie, du Centre et du

Nord-Pas-de-Calais.

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Le Conseiller Général Maga-

zine : Présent en France depuis

août 2002(1), Enel Green Power

est un acteur majeur dans le domaine

des énergies renouvelables. Quels

sont concrètement les champs de

compétence de la société ?

Notre métier premier consiste à

exploiter des centrales de production

d’origine renouvelable décentralisées

sur le territoire national. Et avec un

peu moins de 100 MW actuellement

en exploitation, Enel Green Power

France a développé une compétence

spécifique dans le domaine de

l’éolien. Principalement, nos parcs

sont implantés en Bretagne, en

Champagne-Ardenne, en Midi-

Pyrénées et dans les Pays de la Loire.

Mais au-delà de l’éolien, Enel Green

Power France a des compétences sur

l’ensemble des sources d’énergies

renouvelables : solaire, hydroélec-

trique ou encore biomasse.

L.C.G.M. : Anciennement Enel

Erelis, la société s’appelle désor-

mais Enel Green Power France.

Quelles sont les ambitions autour

de cette démarche ?

En 2010, la société a changé de nom,

de logo et s’est installée dans des

locaux plus prestigieux à Lyon. Ces

changements vont permettre d’offrir

davantage de visibilité à la présence

d’Enel Green Power en France. Ils

démontrent toute la volonté du Groupe

de réaliser des investissements

importants pour développer son

activité en France et ce sur l’ensem-

ble des énergies renouvelables.

L.C.G.M. : Dans un secteur concur-

rentiel, quels sont les atouts

qui distinguent selon vous les

solutions mises en œuvre par Enel

Green Power France ?

A la différence de bon nombre de nos

concurrents, Enel Green Power est

capable de garantir à la fois la

compétence technique mais aussi

une présence et une exploitation sur

le long terme. Il ne s’agit pas de faire

une plus-value sur un projet ou un

permis de construire. Nous sommes

ici pour développer, exploiter mais

aussi pour écouter et répondre aux

besoins des collectivités, des

industriels et des particuliers. En ce

sens, les élus des collectivités comme

les propriétaires fonciers savent

qu’Enel Green Power sera en mesure

de gérer et exploiter les parcs

pendant les 20 prochaines années.

C’est beaucoup plus sécurisant et

confortable pour eux.

L.C.G.M. : Enel Green Power France

exploite déjà sept parcs éoliens.

A plus long terme, quelle est la

stratégie d’Enel Green Power France

pour renforcer son leadership ?

Dans ce domaine, Enel Green Power

France travaille sur un portefeuille

de projets importants - 500 MW de

projets dont 80 MW sont déjà en cons-

truction - ainsi qu’à la diversification

technologique, dans les autres sec-

teurs des renouvelables, comme le

Groupe le fait déjà dans le monde. ■

Avec une capacité totale en exploitation de 5667 MW (à fin 2009) et une présence dans

15 pays à travers le monde, Enel Green Power, la filiale du Groupe Enel spécialisée dans

le développement, la construction et l’exploitation de projets à partir de sources

renouvelables, apparaît comme un leader dans ce domaine d’activités. La filiale française

de la société, Enel Green Power France, est devenue en quelques années seulement, un

opérateur incontournable dans le domaine des énergies vertes. Elle s’appuie pour cela

sur une expertise et un savoir-faire historique mais aussi sur des équipes fortement

compétentes en matière d’ingénierie et de développement de projets.

un acteur incontournable dans ledomaine des énergies renouvelables

Enel Green Power France

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Luigi LA PEGNADirecteur Général d’Enel Green Power France,

prochainement remplacé par Lamberto DAI PRA’

(1) Erelis a été créée en Aout 2002, puis estdevenue Enel Erelis en Aout 2006 et enfinEnel Green Power France en avril 2010.

110-111 MN1619bis 30/07/10 12:48 Page 111 Fabric 2 PAO•REDAC: REDAC 2010:CG N°31 Bas-rhin:energies renouvelables:

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Alors que le secteur des éner-gies vertes demeure encoreinsuffisamment structuré et

professionnalisé, quelle est la stratégie mise en place par EVASOLpour assurer la qualité et la fiabilitéde son offre de service ?

Une installation qui ne durerait pas 25 ans ne saurait être ni rentable, ni écologique. C’est sur cet adage que nous avons construit toute la stratégied’EVASOL dès sa création. Depuis le choixdu matériel et des installateurs jusqu’auxdispositifs de pose, tout doit être mis enœuvre pour s’inscrire dans la durée.Notre métier c’est de savoir sélection-ner les meilleurs composants, de lesassembler et de vérifier la faisabilité duprojet dans notre bureau d’étude interne.Pour cela, nous auditons les usines etnous disposons de nos propres équipesde couvreurs et d’électriciens dans toutela France. Nos travaux sont bien sûr couverts par une assurance décennalevalide. Beaucoup d’intervenants peusérieux travaillent actuellement sanscette assurance. De même, s’il est obligatoire depuis début 2010 de faireattester la conformité des installations

électriques par le Consuel, EVASOL procède ainsi depuis plus d’un an et demi,faisant preuve d’exemplarité dans cedomaine. EVASOL offre une assurancetous risques pour ses installations photovoltaïques. Cette assurance cou-vre même la perte de production en casde panne. Vigilant sur le choix des solu-tions techniques, sur l’assurance, sur laformation et le développement des com-pétences, EVASOL ne laisse rien au hasard.

Pionnière dans ce domaine, EVASOLa également créé ses propres écoles de formation. Pourquoi cettedémarche ?Dans ce marché de masse encore récent,le besoin de compétences apparaît considérable. Et faute de formationsrépondant vraiment à nos attentes, EVASOL a créé 2 centres de formationspécifiques. Le premier apprend auxchargés d’affaire et technico-commer-ciaux à évaluer la faisabilité d’une instal-lation et l’intérêt financier du site. Ledeuxième forme d’une part les couvreurs et d’autre part les électri-ciens aux spécificités du photovoltaïque,notamment en terme de sécurité.

Le solaire devrait connaître une croissance considérable dans les prochaines années. Dans ce contexte,quelles sont les ambitions et les perspectives d’avenir pour EVASOL? Avec près de 10 000 clients, dont 8 000déjà installés, soit le plus grand parc

en France, EVASOL a réussi à industrialiser le marché résidentiel. A présent, nous renforçons ce leadershipsur le résidentiel et nous nous appuyonssur ce savoir-faire acquis pour déve-lopper, en complément, le marché des grandes toitures. Il s’agit avant toutpour nous de devenir une référence enterme de fiabilité. Pour cela, nous développons nos propres solutions techniques, fiables et capables de durerplus de 25 ans, aussi bien pour ce qui concerne la production d’électricitéque l’étanchéité de la toiture.Certaines ont déjà fait l’objet d’un brevet. Désormais, EVASOL est enmesure par exemple de poser des modules photovoltaïques cristallins rigides sur des toitures en membrane(bitume ou PVC). Cette stratégie, mélangede technologies éprouvées, d’innova-tion et de contrôle qualité des composants utilisés, nous différenciede nos concurrents et nous permet d’afficher des objectifs ambitieux. ■

Avec 350 emplois directs créés en moins de 3 ans et un parc de près de 10 000 clients,EVASOL apparaît comme le leader français de l'énergie solaire à destination des particuliers.Progressivement, il devient aussi un acteur qui compte sur le marché des professionnelset des collectivités. Il s’appuie pour cela sur un solide savoir-faire et sur une démarchequalité et sécurité à toutes les étapes du projet, depuis les études de faisabilité jusqu’auxtravaux d’installation. Au cœur des enjeux : développer des solutions écologiques fiableset durables dans le temps.

des solutions solaires écologiques, fiables et durables

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Stéphane MAUREAUFondateur et PDG d’EVASOL

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Le Conseiller Général Magazine :D’ici 2020, 20% de la consom-mation d'électricité devra

être issue d'énergies renouvelables. Dans ce cadre, quelle est la stratégied’EDF pour renforcer sa productiond’énergie d’origine hydraulique ?

Jean-François ASTOLFI : Soucieux de continuer à exploiter un parc aussicompétitif que sûr, EDF étudie toutesles opportunités de développement del’hydraulique. En France, le potentielhydroélectrique est exploité à près de70 %. Néanmoins, en optimisant lesouvrages existants, quelques centai-nes de mégawatts supplémentairespeuvent être mis en service. D’autrepart, nous avons plusieurs projets encours d’études et de réalisation : le chan-tier du Rizzanese en Corse, le projet dela centrale souterraine de Gavet sur laRomanche, le rajout d’un groupe deproduction supplémentaire à la centrale de Gambsheim sur le Rhin, etc.

L.C.G.M. : EDF a engagé un programmed’investissement très important baptisé «SuPerHydro». Quels en sontles objectifs ?

J.-F. A. : Nous consacrons chaque annéeplusieurs dizaines de millions d’eurospour garantir le plus haut niveau desûreté et de performance de nos instal-lations. Ainsi, plus de 250 Me par ansont dédiés à la maintenance. En 2006,EDF a décidé d’engager un programmecomplémentaire de 560 Me, affectés de 2007 à 2011 à la modernisation et à la rénovation des ouvrages. «SuPerHydro», concerne principale-ment les équipements hydroméca-niques, comme les vannes et les conduites forcées, et les équipementsélectriques.

L.C.G.M. : Comment EDF parvient-ilà concilier l’exploitation hydroélec-trique et la protection des milieux aquatiques ?

J.-F. A. : Henri Proglio, Président Directeur Général du groupe EDF, asigné le 23 juin dernier la «Conventiond’engagements pour le développementd’une hydroélectricité durable» sousl’égide du Ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer, et avec l’ensem-ble des parties prenantes dont les associations d’élus, l’AMF et l’ANEM.De plus, ces dernières années, EDF aentrepris de nombreuses actions en cesens, et les résultats sont là : qualitéretrouvée des eaux de l’étang de Berre,décision de construction de nouvelles

passes à poissons sur le Rhin, limita-tion des variations de débits d’eau surla Dordogne, travaux sur les sédimentsde la Durance… Une expertise recon-nue à l’international, comme en témoi-gne la réussite de Nam Theun 2, premier grand barrage construit selonles règles du développement durable.

L.C.G.M. : La France s’apprête à ouvrir

à la concurrence 20% de son parc hydro-

électrique. EDF dispose déjà d’un solide

savoir-faire dans ce domaine. Pouvez-

vous nous en dire quelques mots ?

J.-F. A. : EDF est non seulement attachée aux territoires où elle estimplantée depuis plusieurs décenniesmais aussi à l’énergie hydroélectrique,capable de répondre au double défi dela sécurité d’approvisionnement et deprotection de l’environnement. Nouspréparons donc des offres gagnantessur l’ensemble des vallées mises enconcurrence, en majorité celles quenous exploitons déjà depuis des décen-nies mais également celles de nosconcurrents. Nous avons évidemmentde sérieux atouts concurrentiels : compétences reconnues des 4800 hydrauliciens, ingénierie hydrau-lique et R&D réputées, appui des compétences multiples du Groupe EDF,confiance des parties prenantes desvallées où nous sommes implantésdepuis longtemps, expérience dans l’exploitation d’un parc industriel impor-tant et très diversifié, en toute sûreté etdans le respect des milieux aquatiqueset des autres usages de l’eau. ■

Premier hydroélectricien européen, le Groupe E D F est également le 1er producteurd’énergies renouvelables. Il dispose d’une puissance installée de 20 000 MW sur les 26 000 MW que compte le parc hydroélectrique national. Fort d’un savoir-faire reconnu dansle monde entier, EDF s’attache à maintenir la performance technique du patrimoine existantet à engager la modernisation et la construction de nouvelles centrales…

premier hydroélectricien de l’Union Européenne

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Jean-François ASTOLFIDirecteur production et ingénierie hydraulique

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Barrage de Roselend dans les Alpes

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BIBLIOTHÈQUE

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C U L T U R E – L I V R E S & I D E E S par Christian GAMBOTTI

LE MÉDICAMENT,ENJEU DU XXIÈ SIÈCLELe temps des alliancespar Christian LAJOUX

Le Cherche Midi, mars 2010, 214 p.

Président du LEEM, syndicatfrançais de l’industrie phar-maceutique, Christian Lajouxest aussi président de Sanofi-Aventis France, membre duHaut Conseil pour l'avenir de l'Assurance maladie et président de la Fédérationfrançaise des industries desanté. Dans son dernier livre,Christian Lajoux, avec beau-coup de clarté, démontre quele médicament est bien l’undes enjeux majeurs du XXIè

siècle. Pour Christian Lajoux,deux grandes questions domi-nent : celle de la consomma-tion de médicaments et celledu progrès thérapeutique.Dans les deux cas, l’indé-pendance stratégique despays est en cause à travers lamaîtrise du médicament.C’est en ce sens que le médi-cament est bien l’un desenjeux du XXIè siècle. Lesquestions qui surgissent sontalors nombreuses : consom-mons-nous trop de médica-ments ? Sont-ils trop chers ?Notre système de sécuritésociale peut-il continuer à lesprendre en charge ? Où nousconduit le progrès thérapeu-tique ? C’est en réalité uneréflexion nouvelle qui s’im-

pose à tous les Etats, maisaussi à l’industrie pharma-ceutique. Le grand mérite dulivre de Christian Lajoux estd’aborder, de façon perti-nente, avec un grand soucid’explication, tous les sujets,alors que l’action des firmespharmaceutiques est souventcaricaturée. Aujourd’hui, l’industrie pharmaceutiqueconnaît de profondes muta-tions liées à la fois aux coûtsde la recherche et à l’évolu-tion des connaissances scien-tifiques. En même temps, lescitoyens, qui veulent pouvoiraccéder à des médicamentsde qualité à travers un sys-tème de santé qui les protège,sont de plus en plus exigeants.La maîtrise du médicament,à travers la recherche, la fabrication et la distribution,apparaît donc comme un enenjeu majeur, y compris danssa dimension économique.Christian Lajoux dénoncealors l’idée selon laquelle «lamotivation des industriels dela santé n’est fondée que surl’argent, la bourse, les capitaux». Les entreprisespharmaceutiques ont uneresponsabi l i té sociale .Spécialiste des questions desanté, mais aussi fin connais-seur du monde industriel,Christian Lajoux analyse lesévolutions récentes du mondedu médicament avec l’arrivéedes génériques et des biothé-rapies, mais aussi avec larévolution de la génomique,celle des thérapies cellulaireset l’utilisation des nanotech-nologies. Quel est l’avenir del’industrie pharmaceutique ?Selon Christian Lajoux, cetavenir passe par un partena-riat étroit entre le public etle privé, dans le cadre d’unevision stratégique qui vise àmaintenir la France parmi lesacteurs majeurs de l’industriedu médicament. Projet indus-triel et projet politique sontétroitement liés. ChristianLajoux a raison d’insister sur

une idée simple : le combatcontre la maladie n’est pas unprojet économique, c’est unprojet de société. Mais ceprojet de société ne peutignorer les contraintes économiques.

SAN-ANTONIOBouquins, tome 1 (seize tomes sont prévus)

par Frédéric DARD

Edition établie

par François Rivière

Edition intégrale des 175romans de Frédéric Dard. Mai2010, Tome 1, 1280 pages :Réglez-lui son compte,Laissez tomber la fille, Lessouris ont la peau tendre, Meshommages à la donzelle, Duplomb dans les tripes, Desdragées sans baptême, Desclients pour la morgue,Descendez à la prochaine,Passe-moi la Joconde.

Entre 1949 et 1999, FrédéricDard publiera, sous le nom deSan-Antonio, 175 romanspoliciers. Bouquins a eu la trèsbonne idée d’éditer les œuvrescomplètes de San-Antonio,célébrant ainsi le dixièmeanniversaire de la mort deFrédéric Dard. Les San-Antonio sont-ils véritable-ment des romans policiers ?L’intrigue policière existe,San-Antonio est lui-même

commissaire de police et, àla fin de chaque roman, sonaction permet de dénouer l’intrigue. Mais, tout ceci n’estqu’un prétexte : San-Antoniova permettre à Frédéric Dardde délivrer, sur tous les sujets,une véritable leçon de philo-sophie, de s’attaquer à toutes les fausses valeurs et de dénoncer tous les tabous.On retiendra aussi le travailadmirable sur la langue : San-Antonio utilise une langueargotique, souvent grivoise ;il multiplie les jeux de mots,les calembours, les néolo-gismes, les contrepèteries.Dans l’ouvrage Les Penséesde San-Antonio, on peut lire:«Le calembour représente l'unique point de jonctionentre un imbécile et un génie».Les descriptions, toujoursmétaphoriques, de l’activitésexuelle des différents personnages, - San-Antoniolui-même, mais aussi le fidèleBérurier -, prennent desallures d’épopées lyriques.L’humour est toujours pré-sent, mais aussi la dérision etla dénonciation de la bêtisehumaine. Camus disait : «Situ veux être philosophe, écrisdes romans». C’est ce que faitFrédéric Dard qui, sous lenom de San-Antonio, nousdélivre une philosophie de lavie, défend des valeurs, enparticulier celles d’une Francedes terroirs. Alors qu’à sonépoque, le roman policierfrançais s’américanise,Frédéric Dard, avec les San-Antonio, reste véritablementfrançais. On peut rapprocherSan-Antonio du travail de dialoguiste d’un MichelAudiard : pour Dard commepour Audiard, la truculence dela langue devient la métaphored’une philosophie de la vie.Peut-on parler de tradition littéraire populaire ? C’est enréalité un faux débat. Ce quicompte avant tout, c’est lafonction même de l’écriture.Frédéric Dard est, par nature,

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BIBLIOTHÈQUE

MOI, ABRAHAM

par Eric NATAF

Biographie

Editions Odile Jacob

Abraham, dont la Genèseraconte succinctement la vie, est considéré comme l'ancêtre des peuples juifs etarabes, mais surtout commele père du monothéisme et dela religion primitive desHébreux.

À l'âge de 75 ans, dit la Bible,il reçoit de Dieu la mission dese rendre au pays de Canaanque Dieu promet de donner àsa descendance. Et lorsqu'ila 99 ans, l'Éternel revient luiannoncer qu'il aura un fils,Isaac, avec sa femme Sarah.Il devra être circoncis en signed'Alliance entre son peuple etDieu. Par la suite, l'épreuvedu sacrifice de ce fils confor-tera cette alliance.

Éric NATAF a choisi deraconter ses premières années,d'éclairer en quelque sortecomment Abraham estdevenu Abraham, figure tu té la i re du juda ïsme.Reconstituant le climat poli-tique et religieux, qu'on peutimaginer à cette époquemythique, il retrace l'inven-tion du monothéisme du pointde vue de son «inventeur», de son héros.

C'est en effet Abraham quinous parle sous sa plume, chefpolitique, fondateur d'une religion, stratège et maître en communication avantl'heure !

De la côte d'Albâtre à LaCastagniccia au coeur de laHaute-Corse, en passant parl'île d'Aix ou le minusculevillage de Novel (Haute-Savoie), fief des sonneurs detrompe, c'est le tour de France,pittoresque et authentique,d'un amoureux des terroirs.

Entre souvenirs personnels,anecdotes, évocation de per-sonnages hauts en couleurs,croisés lors de ses nombreuxreportages, Pierre Bonte nousentraîne dans une balade sentimentale à travers uneFrance aussi belle que malconnue et profondément enra-cinée dans ses traditions. Ilpartage avec passion et géné-rosité coups de coeurs, bonnesadresses et découvertes dequelques uns des plus beauxsites de l'hexagone.

L'AUTEUR : Depuis les débutsde l'émission «Bonjour, Monsieurle Maire» en 1959, Pierre Bonten'a cessé de parcourir la France etde la faire découvrir aux Français.A la radio, pendant 24 ans, il a faitentendre la voix des petites com-munes, ouvrant une fenêtre, chaquematin, sur la vie à la campagne. Ala télévision, dans l'équipe du PetitRapporteur ou de la Lorgnette, ila présenté avec tendresse unegalerie de personnages originauxet attachants, dénichés dans cesvillages qu'il connaît par coeur. Ila également réalisé, pour « EnvoyéSpécial », une série d'enquêtes surla France rurale et animé surFrance 3 l'émission «Cherchez la France».

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réservé, voire pessimiste. Ilécrit, à propos des San-Antonio : «ces histoires defornication, ces situations foldingues, c'est une récrépermanente. Je combats ainsiune tristesse innée, orga-nique». L’écriture aide à vivrel’auteur, mais aussi le lecteur.San-Antonio n’est pas unbouffon, ce n’est pas un auteurléger, qui se contenterait dedynamiter la langue française: il est du côté de la vie. Sonvrai combat est celui qu’ilmène contre la mort, la mal-adie, la vieillesse, la déchéancephysique. Le lecteur estsommé de choisir son camp,celui des pisse-froid, déjàmorts de leur vivant, ou celui

des agitateurs d’idées. C’estpour cela que San-Antonios’adresse directement à lui. Ondoit lier et relire San-Antonio.On ne peut donc que se féli-citer de l’initiative prise parBouquins qui publiera, surpapier bible, seize volumes entrois ans, c’est-à-dire les 175romans signés San-Antonio.Aujourd’hui, San-Antonio estentré dans la légende. Cettesomme fictionnelle nous révèlele génie créatif d’un FrédéricDard rebelle à tous les conser-vatismes, en particulier lorsquele conservatisme conduit àfiger les genres littéraires et àappauvrir la langue.

LA FRANCE QUE J'AIME

par Pierre BONTE

Document

Editions Albin Michel

LA MORT DE PHILÆ par Pierre LOTICollection Le Voyage LittéraireFrançois Bourin éditeur

Pierre Loti reste un écrivainm é c o n n u . S o n œ u v r e littéraire reste une œuvre dequalité. On relira, en particu-lier, La mort de Philæ, c’est-à-dire la chronique d’un obs-ervateur qui se promène auhasard dans l’Égypte du débutdu XXe siècle. C’est en Janvier1907 que l’officier de marinePierre Loti débarque enÉgypte. Il devient cet écrivain-voyageur qui, pen-dant quatre mois, se promènedu Caire à Assouan, des rivesdu Nil au désert de Libye, deLouxor à Philæ. L’ambitionde Loti est de capter l’âme dupeuple et du pays. Le résultatest remarquable : l’écrituredevient l’arme du polémistequi dénonce les ravages provoqués par l’occupation

britannique. Le style traduitl’émerveillement qu’éprouveLoti au contact d’une civili-sation avec laquelle il entre encommunion. Le style poétiquedonne une dimension parti-culière à ce récit de voyagequi nous permet de mieuxcomprendre l’âme égyp-tienne. On retrouve, dans cettecollection Le Voyage litté-raire, des textes admirables :Voyage aux Pyrénées, d’Hyp-polyte Taine ; Voyage dans le midi de la France, deStendhal. Des livres à lire,ou à relire, pour sortir des discours convenus des guidestouristiques.

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BIBLIOTHÈQUE

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MATRIMONIUM

Petit traité d'écosophie

par Michel MAFFESOLI

Essai - CNRS Editions

fondateur du Centre d'étude sur l'actuel et le quotidien (C.E.A.Q)qu'il dirige actuellement. Ses travaux abordent l'imaginaire, lapostmodernité, l 'analyse du quotidien et portent une analyse critique de l'individualisme enregard des résurgences tribales,nomades et communautaires ;thèmes qu'il défend dans de nombreux ouvrages dont le trèsremarqué Temps des tribus.

LE DOUANIER ROUSSEAU, OEUVRES ÉCRITES(Préface de Tristan TZARA)

Présentation de Yann LE PICHON

Anthologie - CNRS Editions

De Henri Rousseau, dit le doua-nier Rousseau, le plus célèbredes peintres naïfs, on connaîtbien l'oeuvre peinte. Ce que l'onsait moins, c'est qu'il écrivitcomédies et poèmes.

A m i d ' A l f r e d J a r r y ,Apollinaire et André Breton,styliste inspiré et versificateurde talent, ce nostalgique del'enfance a notamment publiéLa Bohémienne endormie(1897) et La Vengeance d'uneorpheline russe (1898).

Tristan Tzara avait pour cestextes beaucoup d'admiration.Pour la première fois, à l'occasion du 100e anniver-saire de la mort du doua-nier Rousseau, voici réuniesla totalité de ses œuvresécrites, dont une pièce inédite. L'AUTEUR : Yann LE PICHON,historien d'art, légataire universel dudouanier Rousseau a écrit, entreautres : L'aventure de l'art au XXe

siècle, Sur les traces de Gauguin,Le musée retrouvé de Sigmund Freud.

LES FINANCES LOCALESFabrice Robert

Editions La documentation

française

Les collectivités territorialesgèrent une masse budgétairede quelque 210 milliardsd'euros et constituent le pre-mier investisseur public. Ellessont de ce fait un acteur majeurde l'économie nationale et dela croissance. Cette situationrésulte des compétencesaccrues qu'elles ont reçues deslois de décentralisation, essen-tiellement celles de 1982-1983et de 2003-2004, qui leurconfèrent des obligations deservice public importantes.

Cet ouvrage décrit le cadrejuridique qui leur permet delever des impôts et de déciderde l'emploi de leurs res-sources : nature des impôts ettaxes, diversité des dépenses,gestion du patrimoine et dela dette, contrôles...

Aujourd'hui, elles sontconfrontées à une situationparadoxale : gestionnaires deressources importantes, maisdont une grande part provientde dotations de l'État, elles setrouvent, dans un contextegénéral de restriction desdépenses publiques, fortementincitées à une politique d'économies, alors même queleurs obligations s'étendent.La tension entre la légitimitéque les collectivités territo-riales estiment tirer du suffrageuniversel et les contraintes quel'État continue de faire pesersur elles constitue une sourcemajeure du mouvement de lagestion locale.

GÉRER ENSEMBLE LES TERRITOIRES – VERS UNEDÉMOCRATIE COOPÉRATIVEJean-Eudes Beuret et Anne Cadoret

Editions Charles Léopold Mayer

À l'heure où les pouvoirspublics entendent développerla participation citoyenne, qu'enest-il des actions de concerta-tion engagées par les acteurslocaux pour gérer ensemble desressources ou des territoires ?Nombreuses, novatrices et sou-vent pertinentes, ces initiativesméritent d'être mieux recon-nues afin de créer plus desynergies entre la gestion ter-ritoriale de l'environnement etles pouvoirs publics. Dialoguesentre agriculteurs et ostréicul-teurs au sujet de la qualité del'eau, débats autour de la ges-tion d'un espace naturel ou del'aménagement d'un quartier :les auteurs s'appuient sur troiscents projets menés en Francepour dresser un portrait auxmille visages de la concertationterritoriale. Ils montrent com-ment ces initiatives multi-formes instaurent une véritableculture de la concertationindispensable à la dynamiquedes territoires et introduisentune nouvelle façon de vivre laparticipation démocratique.Mettant en perspective ces différents projets, ils établis-sent ensuite un ensemble depropositions pour que démo-cratie participative et démo-cratie représentative se com-plètent plus harmonieusement.

Ingénieur agronome et docteur enéconomie, Jean-Eudes Beuret estprofesseur à Agrocampus Ouest.Docteur en géographie, AnneCadoret est maître de conférencesà l'université de Bourgogne.

Une véritable mutationanthropologique est en cours.

Le mépris de la Terre et ladévastation du monde : tel estle résultat de la modernité quiconsista en une mobilisationde l'énergie, individuelle etcollective, vers un paradiscéleste ou un paradis terrestre.

Prendre soin de la «TerreMère», en faire le fondementmême de tout être ensemble :telle est l'inversion de polaritédont témoigne aujourd'hui lasensibilité écologique.

Contre le rationalisme clas-sique, Michel Maffesoli enappelle ici à la raison sensible.Contre le contrat social, aupacte émotionnel. Contre lecatastrophisme propre auxélites sociales, à l'hymne à lavie spécifique de la socialitépostmoderne.

A l'heure où, à la dominationest en train de succéder l'ajustement, il est temps deréapprendre que la sagesse dela modération caractérise laprofonde «nature des choses».Autrement dit que l'Esprit dutemps est bien à l'invaginationdu sens.

Un nouveau «discours de laméthode» postmoderne.L'AUTEUR : Sociologue français,cet ancien élève de Gilbert Durandest professeur à l'université ParisV Descartes où il est titulaire depuisdix-neuf ans de la chaire «EmileDurkheim». Vice-président del ' Ins t i tu t in terna t iona l deSociologie, il est également le

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