Le Coran expliqué aux jeunes

7/29/2019 Le Coran expliqué aux jeunes.

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L Cxpq x j

Éd d S



C p p dd J-L Schg.

isbn ----

© Éd d S, j

Le Code de la proprété ntellectuelle nterdt les copes ou reproductons destnées à une utlsatoncollecte. Toute représentaton ou reproducton ntégrale ou partelle ate par quelque procédéque ce sot, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est llcte et consttue unecontreaçon sanctonnée par les artcles L.335-2 et suants du Code de la proprété ntellectuelle.

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NUBIE

ÉTHIOPIEABYSSINIE

ÉTHIOPIE

ABYSSINIE

ÉGYPTE

ÉGYPTE

A R A B I E

Sinaï

Mer Rouge

Médine (Yathrib)

La Mecque

Nadjrân

Sanaa

Eilat

Djedda

Mont Hira

YanbuH E

D J A

Z

E M P I R E B Y Z A N T I N

Jérusalem

Taïf

Pétra

L’Arabie au temps du



E M P I R E P E R S E(Sassanide)

O M A N

H A D R A M A O U T

Golfe

persique

Mer d’Arabie

100 km

B A H R E I N

Mascate

prophète Muhammad



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AUX ORIGINES DU CORAN

I. Le Coran, un « livre » étonnant

Pour les musulmans, le Coran est un livre sacré,

le livre de la Révélation de Dieu. Pour eux, Dieu est

l’auteur du Coran et Muhammad est son prophète, celui qui a reçu du Ciel le message. Mais le Coran est aussi unchef-d’œuvre de l’histoire du monde. Il n’est pas apparun’importe où, ni n’importe quand, ni dans n’importe

quelle langue. Et ces questions appartiennent de plein

droit aux historiens. Comment concilier l’approche ducroyant et l’approche de l’historien ?

Le Coran devant l’histoire

– Que représente le Coran pour les musulmans ?

Pour près d’un mllard et dem de dèlesmusulmans dans le monde, le Coran est le Lrequ donne un sens à leur estence. Pour eu, l repré-sente la Parole de Deu gardée depus toujours etp j T c, q



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délrée au prophète Muhammad par l’ange Gabrel q’ m d ’hm. C’c q’ pp R cq. O pdonc dre que les musulmans accuellent le Corancomme la manestaton de Deu dans le monde.I « Éc », mgg c dla présence de Deu sur terre auprès des hommesauxquels l s’adresse. Dans l’hstore du monde,

le Coran représente un des grands textes de l’hu-m. Td d mp g, , cla Bble, l’un des ches-d’œure sprtuels et ltté-rares les plus lus dans le monde. Il a produt etcontnue de produre une clsaton, de la culture, de

m, d phph, d h pq,des modèles de socété, une açon de conceor lemd.

– Le Coran peut-il être lu comme tous les autres

livres de nos bibliothèques ? Comme toute producton lttérare de qualté,

le Coran ascne, nterpelle, at réagr. Il se prête,en eet, au même acte de lecture qu’un recuel depèm, m d’h g d

nous apprécons la compagne slenceuse, éoca-c d’d d g . T mdp, mêm d, C. M, p croyants musulmans, l est daantage qu’un lrede bblothèque : c’est une œure « sacrée », aecdes codes, des usages, des rtuels nsttués. Depusp d qz èc, c g c



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la e de centanes de mllons d’hommes et demm.

– Existe-t-il une « bonne » açon de lire le Coran ? I y m – c’ hx – d c-

tures plurelles du Coran. La lecture du croyant n’estp c d gx, q à èdérente de la lecture du scentque moderne ou de

c d’ p m c d’ plus. Un croyant qu cherche une source de spr-tualté et de o ne a pas lre le Coran comme unh-chch q cmpd -m d pq hpg q

saor comment aent et pensaent les trbus arabesd vii èc pè J-Ch. P pm, C , P d D c d. P cd, c’ d’d j d c d cc.

– Laquelle de ces lectures est la meilleure ? T c c gm pc.

Mas l aut que le lecteur sot clar, au départ, surc q’ d d c. L d ’h

c à dc md, c -m d ’pq d C. L’h ’- p à D m x hmm q mà crore en cette dnté à un moment donné, au

viie sècle de notre ère, dans une régon qu se troue A d jd’h. I ’ pd’d à c q D p d x hmm m à



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c q hmm d D cmm l’ont dt. Du coup, s l’on passe sans précauton d’unec p d d C à ccm hq, cî èg qpd d ’h, y d -prses ou peut-être même des malentendus. C’estben smple : on ne joue pas au échecs aec les règlesdu scrabble ! De même, chaque genre de lecture

– hstorque, lttérare, peuse, jurdque… – a sesèg pp, q’ pc.

– Mais un historien peut-il aussi être croyant ? On peut, ben entendu, être les deux à la os.

Bcp ’ ’g m ’p-taton moderne de la Bble, c’est-à-dre le « traal cr-tque » sur le tete bblque, qu a rament commencéà la n du xv e sècle en Europe, a été le at d’auteurscy, d ch p chq.

– Qu’est-ce qu’un « travail critique » ? L cq c à m dc

so-même et l’objet étudé, pour meux l’analyser.Il ne aut pas comprendre le mot « crtque » selon

le sens commun de « détrure » ou de « déngrer ».« Crtquer » (un lre, un tableau, un dscours), c’esty à p d cè d « jc ». L c-tque obét à des règles. Un crtque de cnéma a p cè c, mc, rythme, le jeu des acteurs… pour juger un lm. Pourun roman, ce sera l’ntrgue, la orce d’nenton,



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pc d’c. D c d C, d d mq, c cq dstncton entre le message théologque éhculé (la portée purement relgeuse du tete) et les ats maté- d q ( m hqd p C).

Un traal ou une lecture crtque (d’un hstoren,d’ pc d g c, p xmp)

ne s’nterdt aucun questonnement sur le tete qu’létude. La préoccupaton de l’hstoren, c’est de réunrdes normatons objectes, de décourr, d’eamner d c c à p d c, d m-gg, à p d’ cq x d

tetes. Mas on a tort de crore que ceu qu abordent x gx c dmch cq,q p d cq, mdes gens antrelgeu. Être hstoren et croyant n’estcm p cmp.

– Le travail critique, d’une certaine açon, c’est untravail de vérifcation ?

En eet, le mot crtque sgne c « ércaton » :on « ére » ce qu est dt et comment cela est dt.

Dx dmch d p : c q’ pp « c-tque nterne » et « crtque eterne ». Dans la « crtque », j’xm c q d x, c,son sens, sa cohérence, ses contradctons éentuelles…Dans la « crtque eterne », j’étude la socété à l’époqueù x cmp : m q passés, les langues qu’on parlat à cette époque, la



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c d py, cm, c. C’ cmm qê q cc d dc, c dtémognages et surtout les érer : s, par exemple,une personne lu dt qu’elle a u un accdent, l a d’abord s’assurer qu’elle état ben présente sur lesx d c. O, p pcm, ’ queston d’une batalle dans le Coran, l cherche à saor de quelle guerre l s’agssat, entre qu et qu elle

, p q m… L’h p des ndces dans le texte (crtque nterne). Il peut, c d chc, dc d dc x- : d dc p ch-g, d px q’ pm d

documents de l’époque, etc. S cet hstoren est croyant,c ’mpêch m p d c : smplement conronté alors au condtons humanesd . I p d cm dses conctons. Paros, l peut être jeté dans le doute,

m p p .

L’auteur du Coran

– Qu’est-ce qui permet aux musulmans de dire que Dieu est l’auteur du Coran ? C’ cy q p d – q d – q

D ’« » d C. U fm p dc q d’ dmch d , pas d’une recherche scentque ou d’une obser-aton courante, comme on dt que tel monseur



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ou telle dame est l’auteur de tel ou tel lre. Pourdre : « Le Coran a Deu pour auteur », l aut areconance à toute une chaîne de croyants qu l’ontafrmé depus les premers temps de l’slam. Voccomment la tradton musulmane rapporte les ats :pd p , pphè Mhmmda reçu de l’ange Gabrel des morceaux du messagede Deu – on reendra plus lon sur la manère

dont l receat ces réélatons – et l les a répétésau hommes qu l’entouraent. Ces mêmes hommes pp p cœ d m p cquelques années plus tard. Quand on est croyant, p p q D à ’g d mg.

Mas l reste mpossble d’établr scentquementque Deu est ben « l’émetteur » du dscours queMuhammad a transms au hommes, parce que Deu , « cd ». I dpd pd chch d dm c-

q : « c » L.S d mm, ’y q Dlu-même qu peut être à l’orgne d’un tel texte,consdéré comme « nmtable » tant dans sa ormeque dans son contenu. La manère dont l est écrt, les

mages qu’l utlse, son rythme, sont tellement beau

1. La tradton musulmane (que l’on appelle la Sunna ) estc d gph d Pphè ( Sira ) d dres (les hadîths ), rapportés par ders témognages, en généralreconsttués longtemps après par des chaînes de transmetteurs

( d q’ d q’ Pphè dcc c…).



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que pour les musulmans seule une orce surnaturelle,d, p ê à ’g. E c, d’ pq Pphè cd cmm .

– Muhammad était-il réellement illettré ? Tradtonnellement, les musulmans s’appuent

sur l’epresson al-nabî al-ummî , « prophète ummî »,« pphè », q ’ d C.

Des recherches récentes, reprenant certans commen- mm c, gg q, d Coran, ummî at réérence à l’orgne ethnque etg « ê A ». D c pp-, c q ’g d pphè d ’m

n’est pas d’être llettré, mas d’être ssu d’un peuple – à saor « les Arabes » – qu n’aat pas bénécé jusque-là de la réélaton dne, alors que les jus et lesch ’ djà ç. Dè , ’xp« prophète ummî » ent contester l’afrmaton jue

d ’c q d d’Ië p D, c peuple arabe at désormas l’objet d’une allancepg c D.

Mhmmd - dc m ? Pcertans hstorens contemporans, non. Mas la ques-

p p . D mp d Mhmmd, A – p q –, ’y pd « » d « ». D c ùpdm c , ’d mm dg c q c. C’ à ùl’écrture prédomne qu’on at la dérence entre ceu qu saent lre et écrre, et ceux qu ne saent pas.



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L’Arabe du temps de Muhammad état une socété quonctonnat essentellement comme une culture orale.Cm à c q p d ym mp , ’c d pénnsule qu’une place mneure. Horms quelquesscrbes, des rabbns jus et une parte des mones chré-, p d g mî ’c. D cc, cc cq p

c m p ’c. E c p répétton et la mémorsaton. Donc on ne s’ntéressatp x cmpc d Mhmmd cmm .

– Les musulmans sont-ils les seuls à dire que leur

« Livre saint » a Dieu pour auteur ? T p d d j fm q

Deu a dcté à Moïse la totalté de la Torah ou Penta-teuque (les cnq premers lres de cette bblothèqueque représente la Bble). Mas selon d’autres cou-

rants rabbnques Deu est consdéré « seulement »comme l’nsprateur des Écrtures. Pour tous, l a donné drectement à Moïse et au peuple de l’eode sa Lo, « les D Commandements », qu état conseréeprès de lu sur des Tables dans les Ceux. De leur

côté, les chrétens consdèrent que Deu n’a dctéaucune des Écrtures, mas qu’l les a nsprées, ceq mpêch p d q x d B cmm « P d D ». P x, , « P d D » ’ m m,c d p d J. C’ J q « P », « V » d D.



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– Qu’appelez-vous une histoire sainte ? Ce que l’on désgne par « hstore sante », c’est

’h d D d ’h d hmm ; chstore sante comporte des éénements merelleu,des mracles, des phénomènes surnaturels – ce qu’onappelle en lttérature le « merelleux » –, qu ontnourrr l’magnaton des lecteurs et l’amener à croreen des értés dfcles à exprmer autrement. Une

hstore sante a parler de choses qu sont dfcles à comprendre par la rason scentque : elle a éoquerDeu, qu’on ne peut se représenter, parce qu’l esttranscendant, que son exstence est mpossble à prouer ou parce qu’on ne peut le décrre. Elle a

p d pg d’m x-ordnares, c’est-à-dre qu ne correspondent pas à ceq ’ cî hm : p xmp, p d mc.

L’« hstore sante » met auss en aant la e de per-

sonnages d’excepton ou l’aenture de peuples qu d’xmp d -gm p d ’hm. E q ’c mc d pg p-cpal pour lasser présager l’mportance eceptonnelle

q’ p d. P xmp, d Ég( d C), J î d’ j qu est erge. Dans la tradton musulmane, des angesennent ourr la potrne du Prophète alors qu’lest enant pour en arracher le cœur et le purer. Cesh d c pg x-d dè c.



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L’« h » p , d, dsoubassements hstorques, mas elle ne repose pasd’abord sur des ats crédbles, constatés. Elle n’a aucunc d’pp p d h q’ p-porte. C’est surtout dans les temps modernes, depusle xix e sècle en partculer, que l’hstore « hstorque »cherche à rendre compte, autant que possble, desm , d c q ’ m pd.

L’« hstore sante » oure à un au-delà du « réel »mmédatement sble ou sensble. Elle renoe à d , d , d – à c d ê hm p .

Distinguer entre le vrai et le faux ?

– Mais les scènes de l’histoire sainte se sont-elles véri-tablement déroulées ? Sont-elles vraies ?

I ê pd. Ajd’h, mmm p d’p cq q cd cmm q c q c p p cc. T c q c-pd p à hq

selon la scence se ot donc soupçonné d’erreur, ored mg. N q c q et éré ! Or la premère chose que tout lecteur dotsaor, c’est que tout texte, même une cton poé-q, c , q q’sot. Par eemple, le célèbre ers de Paul Éluard : « La terre est bleue comme une orange », nous donne à



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mg mp. U g ’ p dc ! M c d’ pèsont justement de nous ader à nous gurer une magenattendue : la rondeur de l’orange prend le pas sur la couleur bleue de la planète. Le poète ent onder une . C’ c q’ pp dm« perormate » d’une parole, d’une pensée : le atd’éoquer quelque chose lu permet d’adenr. Cette

parole n’adent peut-être pas dans la réalté matérelle,m m -- ’hmm ( ccc,sa subjectté) à perceor le monde déremment ouà le retrouer plus ntensément. C’est ce qu se passelorsqu’on lt l’hstore du pett Chaperon Rouge au

enants. Le loup n’est pas réellement là or, à l’nstantù ’q, c d p chz d !Peut-être même qu’après aor écouté ce conte les p pd p p x nconnus – c’est du mons ce qu’espèrent les adultes !

D mêm mè, cx q dc cune epérence de type « réélatore » sont transormésp c xpc, qd mêm c-c mp à p. L d’ h c dd cd !

– Il vaut donc mieux se fer à l’histoire historique ! Attenton ! l n’y a pas de hérarche entre ces

deu approches : l’approche hstorque et l’approchecroyante, celle qu est marquée par la pété. Elles sontd, c’ . T dpd d par rapport au texte : s nous cherchons un sens à



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, C d qê d csens. S nous oulons connaître comment les gensaent à l’époque où le Prophète receat la réé-laton du Coran, l aut meux lre un lre d’hs- c pq. C h pc ê d d q c d dmm q d gd d myhsans aleur hstorque. Dans ce cas, ls portent un

jgm d , mm ’mpc dl’expérence relgeuse des croyants qu s’exprme à c c. E , c q mp, c’ p m d c c ou aux, car même s’ls sont aux (selon ces hsto-

) pp cp mèd hmm d c pq p D, md, m, m, c. M, d cô dcy, gg p cm cà l’hstore réelle et on se satsat olonters d’une

déoton peuse à l’égard d’un personnage déal qu’onsacralse (par exemple, Muhammad ou Jésus) ; oncrot que « ça s’est passé comme c’est écrt ». Ongg cp, m m--, à j cd p c dx ppch.

– Vous voulez dire que les hommes de l’époque ne

s’intéressaient pas forcément à la véracité des histoires

qu’ils entendaient ?

Tout réct est construt en oncton d’une ntentonprécse. C’est ce qu’on appelle sa mse en ntrgue,destnée à toucher le lecteur. Ans, les ables de



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La Fontane mettant en scène un renard et un corbeausont des ntrgues permettant de are passer unemorale ou une leçon morale (« Apprenez que toutatteur… ») qu ne pourrat pas être reçue s l’on j d m. L pg h- c ô pc : dcc c.

Nous deons comprendre que les hommes de

l’époque n’aaent pas le même rapport à l’hstore que. N g cmm : -cque l’hstore que l’on nous rapporte est « rae » ?E-c q c q ’ pp ’ p -lement ? La queston des ancens état : qu’est-ce que

c h ppd ? C q mp peu, c’état aant tout le message moral, sprtuel, quel’on oulat transmettre. C’est le sens de ces hstoresqu état premer, ben plus que leur érté hstorque.C mp md cc hq

md q p pm q d d . E mêm mp, cc p c m c p d’« » cq .

– On entend les musulmans dire que le Coran « est descendu du ciel ». Est-ce que c’est vrai ? C mm c d

tete coranque, c’est-à-dre qu’ls lmtent leur com-préhenson du texte aux seuls mots qu’ls y lsent.P x, pc q d mg c-q p cmm « dc » (tanzîl



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), C dc m « dcd »physquement, au sens d’un « mouement du cel ». C’ pq p d mc.

M d ’y ,une méthode qu’on ensegne en cours de lttérature etqu étude le sens des gures de style, on s’aperçot que m tanzîl , mpy p C p dgcette « descente », aat un sens très partculer en

Arabe à l’époque où est apparu le dscours cora-q. I y à dc d p d p cd. J c C :

N cm y N Mg

c d p d, dcd ceux le Lre et la balance, an que les gens éta- jc. E N dcd er, dans lequel l y a une orce redoutable, aussben que des utltés pour les gens, et pour qu’Allâhreconnasse qu, dans l’Insble, déendra Sa cause

c d S Mg. C, Aâh F P. (, )

– Tout cela ait penser à de la poésie !

Il y a, en eet, une dmenson poétque dansla açon dont le Coran s’exprme. Nous en repar-lerons. Le mot tanzîl peut être comprs commeune métaphore, c’est-à-dre une gure de style quconsste à employer un mot pour un autre et pro-dure ans un sens noueau. Ic, tanzîl aurat une

. L : , .



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d gc. D’ p, C p dla « réélaton » comme d’une bénédcton enoyéex hm, cmm p d -que qu apporte la e quand elle tombe sur des d. D’ p, tanzîl p ê cmpcomme une ntaton symbolque à éleer notregd c D.

Le Coran, parole et texte

– Que signife le mot « Coran » ? Pour les spécalstes des langues du Proche-Orent

ancen, le nom arabe qur’ân est déré d’un termesyraque, qeryana , qu éoquat la « réctaton » d’unec d’ pè pq. E classque, le terme qur’ân ent du erbe qara’a , utlséau sens de « récter » ou de « répéter dèlement ce qu

d ». L’mp d c ’c iqra ! ,« récte ! ». Selon la tradton musulmane, la premère ç p Pphè ’ p c m :

Rc (iqra’ ) m d Sg q c,qu a créé l’homme d’un callot. Récte car ton

Sg p gx, q g p cm, g à ’hmm c q’ p. (, -)

Le nom qur’ân a très te reçu le sens de « lecture »alors que dans la socété où l a été délré, de tradtonorale, son sens premer état celu de « réctaton ».



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L mm d pm iqra ! p« ! ». Nm, p gd mj d’eu, le Coran reêt toujours tout son sens dans l’actede le récter ou de l’écouter. L’acte de la réctaton estune pratque très mportante. D’alleurs, de nom-breux musulmans non arabophones (Indonésens,Turcs, Arcans, Européens, Berbères…) réctentà h x C g , p

en sasr le sens. De nombreux concours de récta-tons coranques sont organsés et témognent du atq c p g d cmm. I q’ A ù , C P .

– Mais le Coran est un livre, un texte écrit ! Ou mas, aant d’être écrt, c’est un jallssement

oral ! Tout a commencé au début du viie sècle de è, y qz èc dc, d

la pénnsule arabque. Au sen d’une socété humanetrès partculère (dont nous parlerons plus lon),un homme ordnare du nom de Muhammad estch à q jq-à. S Tradton, à l’âge de 40 ans l reçot une premère réé-

, p , c , c d pd p d g (d à 632) entre La Mecque et Médne. Ces paroles qu’l d d D q’ pè dèmd pc c p d Cc q c.

La dmenson orale du Coran se retroue à traers



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l’mpérat qul ! , qu est adressé au prophète de l’slamet sgne « ds ! ». Cet mpérat reent tros centg- d C. Cmm chc ,l’usage de l’mpérat mplque qu’l y at au mons deu p. C q c ’d d d(la Dnté), celle qu eécute l’ordre (Muhammad),celles à qu l’ordre s’applque : l aut en eet énoncerà d’autres (à des audtores) le message que le pro-

phè ç.L’mp « d ! » cpd à ’d d’

c q m P d D. LC ’m d m p d c L c p è d pphè-mg.

– En quoi est-il important de garder à l’esprit qu’il

y a eu une parole avant qu’on ait un texte ? C’ mp p pdc d . L

p dg d x p p c :

elle est reçue par l’orelle ; elle est prononcée dansun enronnement très rche (la nut, le jour, dans c p ; d d ccc d

joe, de deul, d’urgence…) ; elle peut être eplctée,cmm p dmd d ’c

de ceu qu écoutent ; le charsme, l’autorté, le statutm, c, c, g d c qparle (Muhammad) ajoutent de la aleur, de la sgn-c, d ’fcc à p pc. Tc ch, q’ p q d ccc dla parole, sont mportantes pour comprendre ceq d à mm d. I y j



cx q c c q ’dt : on ne parle pas de la même manère selon qu’onest trste ou heureu, pressé ou reposé. Il arre parosqu’on sot nterrompu par une queston : on com-pè c q’ d d. O con ot quelqu’un approuer de la tête : cela nousencourage ; quand on ot au contrare quelqu’unroncer les sourcls parce qu’l ne comprend pas :

d’ê p c, pc q’ ’p-proue pas : on est déstablsé. Tous ces acteurs eté- c à ç d p c d c q d.

– Et le texte ? Au contrare, le tete est slenceu et orpheln de

q, d c d pphè, d-tement absent. Il ne dt ren sur ce qu se passat aumm ù p p. Chq c

le at donc parler selon ses compétences, ses réé-rences ntellectuelles et culturelles, ses chox sub- jc. Mêm cq p g dg cpc à pc g dmots et le contexte premer de l’énoncaton. Par

xmp, ’ c dc ql’on ous at un rapport sur une dscusson, ousn’aurez jamas accès à tout le contete : les mmquesdes gens, leurs gestes, leur ton, leurs réactons à cequ’ls entendaent. Vous n’aurez qu’un compte rendud d m chg.

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