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Volume 51, numéro 2 3 septembre 2015 Cinq projets auxquels sont associés des chercheurs de l’Université Laval se distinguent au terme d’un concours de Génome Canada et de Génome Québec et se voient accorder un budget de plusieurs millions de dollars. p3 Au cœur de la tumeur p2 Guyane, Islande et Labrador p8-9 La génomique à l’avant-plan

Le Fil 3 septembre 2015

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Le journal de la communauté universitaire

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Volume 51, numéro 23 septembre 2015

Cinq projets auxquels sont associés des chercheurs de l’Université Laval se distinguent au terme d’un concours de Génome Canada et de Génome Québec et se voient accorder un budget de plusieurs millions de dollars. p3

Au cœur de la tumeur p2 Guyane, Islande et Labrador p8-9

La génomique à l’avant-plan

2le fi l | le 3 septembre 2015actualités UL

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefi l.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez­nous à l’adresse le-fi [email protected] au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez­nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure,directeur des communicationsRédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Matthieu Dessureault Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon LaroseCollaborateurs : Pascale Guéricolas, Andréane Girard, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay Collaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Manon PlanteAgente de secrétariat : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc,Service de reprographie de l’Université LavalImpression : TC Imprimeries Transcontinental,Québec (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656­2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022­1­1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656­2131 poste 4687

Éric Vigneault est un adepte du canot à glace. « J’adore ce sport, dit le professeur de la Faculté de médecine. C’est très exigeant, il faut savoir lire les courants et les glaces, choi­sir le meilleur passage pour atteindre notre but et travail­ler en équipe pour y arriver. » Cette description n’est pas sans rappeler son propre tra­vail au sein de l’équipe de radio­oncologie du CHU de Québec­Université Laval. Spécialiste de curiethérapie, le professeur Vigneault fait équipe avec des physiciens et des médecins spécialistes pour naviguer, par imagerie médicale, dans le corps d’un malade afi n de livrer au cœur d’une tumeur des éléments radioactifs capables de la détruire. C’est d’ailleurs pour amasser des fonds pour la recherche dans ce domaine qu’il a constitué, avec ses col­lègues de radio­oncologie, une équipe qui participe à des courses de canot à glace. Le financement de leurs re ­cherches vient d’être cata­pulté dans une autre dimen­sion grâce à un don individuel de 1,4 M$ provenant de Gilbert Rousseau, un patient traité pour un cancer de la prostate par l’équipe du docteur Vigneault. Ce don

exceptionnel, fait à la Fon­dation du CHU de Québec, a permis la mise sur pied de la Chaire de recherche en curiethérapie guidée par ima­gerie, qui a été lancée offi ciel­lement le 1er septembre.

La curiethérapie consiste à exposer des cellules cancé­reuses au rayonnement direct d’éléments radioactifs – de l’iode 125, de l’iridium 192 ou du palladium 103 par exemple – placés dans une tumeur ou près de celle­ci. « Le défi consiste à livrer la bonne dose au bon endroit et à la laisser agir pendant une durée optimale de façon à détruire les cellules tumorales tout en épargnant les tissus sains qui les entourent », ré ­sume le pro fesseur Vigneault. Pour que l’intervention réus­sisse, il faut disposer d’un sys­tème d’imagerie médicale qui fonctionne en temps réel et d’un système d’implantation et de dosimétrie qui permet d’atteindre la région du corps ciblée et d’y livrer la dose op timale d’éléments radio­actifs. « Le premier objectif de la Chaire est d’améliorer la communication entre ces systèmes et d’automatiser les traitements afin de les rendre encore plus ciblés », souligne­t­il.

Le professeur Vigneault et ses collaborateurs évalue­ront également l’efficacité de différents protocoles de traitement afi n de déterminer ceux qui permettent de bien éliminer les cellules cancé­reuses tout en préservant la qualité de vie des patients. La Chaire a aussi comme objec­tif de former des étudiants en médecine et en physique médicale pour qu’ils soient à la fi ne pointe de la curiethé­rapie. Une partie du fi nance­ment de la Chaire servira d’ailleurs à offrir des bourses à ces étudiants.

Gilbert Rousseau n’en était pas à son premier geste phi­lanthropique à l’endroit du CHU de Québec­Université Laval. Ses dons antérieurs avaient permis l’achat d’un robot chirurgical, la réalisa­tion d’un projet de recherche conjoint avec l’Université Queen’s et le financement d’une salle de curiethérapie. « Le don de M. Rousseau est remarquable, a souligné

Marie­Claude Paré, prési­dente et chef de la direction de la Fondation du CHU de Québec, lors du lancement offi ciel de la Chaire. Nous le remercions de sa grande générosité, mais aussi pour l’exemple qu’il offre, aux do nateurs, d’un engagement

majeur aux retombées con­crètes et durables. »

Le recteur Denis Brière a, lui aussi, salué la générosité de Gilbert Rousseau.

« Je le remercie de tout cœur pour son soutien à l’avance­ment des connaissances et à la formation de personnes

hautement qualifi ées dans un domaine aussi essentiel que le traitement contre le cancer. L’Université Laval exerce un fort leadership en ce domaine et la Chaire pourra profi ter de l’expertise multidisciplinaire de nos chercheurs, ce qui faci­litera ses propres travaux. »

Les travaux de la Chaire de recherche en curiethérapie guidée par imagerie conduiront à des traitements mieux ciblés pour certains cancerspar Jean Hamann

Mieux cibler, mieux traiter

Le défi consiste à livrer la bonne dose d’éléments radioactifs au bon endroit et à la laisser agir juste le temps qu’il faut pour détruire la tumeur sans affecter les tissus sains

La présidente et chef de la direction de la Fondation du CHU de Québec, Marie­Claude Paré, le titulaire de la Chaire, Éric Vigneault, le généreux donateur, Gilbert Rousseau, la pdg du CHU de Québec­Université Laval, Gertrude Bourdon, le recteur, Denis Brière, et la vice­rectrice adjointe à la recherche et à la création, Marie Audette. photo Marc Robitaille

3le fil | le 3 septembre 2015 actualités UL

Cinq projets auxquels sont asso­ciés des chercheurs de l’Université font partie des propositions rete­nues par Génome Canada et Génome Québec au terme du concours La génomique pour nourrir l’avenir. Chacun de ces projets interuniversitaires dispo­sera d’un budget de plusieurs mil­lions de dollars, dont une part importante ira aux recherches menées à l’Université. Le dénomi­nateur commun de ces travaux ? Ils misent sur la génomique pour assurer le développement durable du secteur agroalimentaire, des pêcheries et de l’aquaculture.

François Belzile, Richard Bélanger et leur équipe du Département de phytologie ont obtenu un finance­ment de 8,3 M$ pour leur projet SoyaGen. Le soya est la troisième culture en importance au Canada avec une production atteignant 2,5 milliards de dollars par an. Pour améliorer le rendement de cette culture, il faudrait disposer de cultivars qui soient à la fois mieux adaptés au climat canadien et plus résistants aux maladies. Les chercheurs analyseront le génome du soya afin de déterminer des marqueurs associés à la vitesse de croissance et à la résistance aux maladies chez cette plante. Les sélectionneurs pourront ensuite utiliser ces marqueurs pour déve­lopper des variétés de soya plus performantes. La Western Grains Research Foundation participe au financement de leurs travaux.

Roger C. Levesque, professeur à la Faculté de médecine et directeur de l’Institut de biologie intégra­tive et des systèmes, et Lawrence Goodridge, de l’Université McGill, s’attaqueront au problème de la sal­monellose transmise par les fruits et légumes. On a longtemps cru que

cette infection bactérienne était véhiculée exclusivement par la volaille, mais les fruits et les légumes peuvent aussi abriter ces patho­gènes. Or, il n’existe aucune façon de prévenir la croissance des salmo­nelles sur ces produits. Les deux chercheurs et leurs collaborateurs, dont Gisèle LaPointe, du Dé par­tement des sciences des aliments, et Sylvain Moineau, du Département de biochimie, de microbiologie et de bio­informatique, étudieront le génome de ces bactéries afin de trouver des moyens de contrôle bio­logique qui pourront être utilisés dans les champs. Ils mettront aussi au point des tests de détection qui serviront à identifier la source des éclosions de salmonelles afin que les aliments contaminés puissent être rapidement retirés des tablettes. Les chercheurs disposent de 9,8 M$ pour réaliser ce projet.

Louis Bernatchez, du Dépar­tement de biologie, fera équipe avec William Davidson, de l’Uni­versité Simon Fraser, pour réaliser un projet portant sur le saumon coho, une espèce du Pacifique qui traverse une période difficile depuis 20 ans. Les chercheurs vont séquencer son génome et établir le génotype de 10 000 spécimens afin de définir des unités de conser­vation pour ce salmonidé. Leurs résultats seront pris en considéra­tion dans la gestion de l’espèce et dans les opérations d’ensemence­ment visant à restaurer ses popula­tions sauvages. Ils serviront aussi à l’amélioration génétique des lignées utilisées dans les élevages de saumon coho. Le budget du projet atteint 9,9 M$.

Nicolas Derome, du Dépar tement de biologie, et Valérie Fournier, du Département de phytologie,

collaborent à un projet dirigé par des chercheurs de l’Université de la Colombie­Britannique et de l’Uni­versité York. Les chercheurs utilise­ront les outils de la génomique pour contrer le déclin des abeilles domestiques au Canada. Ce projet dispose de fonds totalisant 7,2 M$.

Enfin, Claude Robert, du Dé ­partement des sciences animales, participe à un projet qui vise

l’amélioration génétique des porcs. Les travaux, dirigés par des cher­cheurs de l’Université de l’Alberta et de l’Université de la Saskat­chewan, ont pour objectif le déve­loppement de lignées porcines qui résistent simultanément à plu­sieurs maladies de façon à réduire le recours aux antibiotiques. Une somme de 9,8 M$ a été accordée aux chercheurs.

Génome Canada et Génome Québec appuient cinq projets auxquels participent des chercheurs de l’Université Lavalpar Jean Hamann

Nourrir l’avenir grâce à la génomique

Ces projets misent sur la génomique pour assurer le développement durable du secteur agroalimentaire, des pêcheries et de l’aquaculture

Richard Bélanger, François Belzile et leur équipe du Département de phytologie ont obtenu un financement de 8,3 M $ pour leur projet SoyaGen. photo Marc Robitaille

4le fil | le 3 septembre 2015société

Le Réseau Dg2, une commu­nauté internationale de diri­geantes et de dirigeants uni­versitaires préoccupés par les questions de gouvernance et de gestion dans leur milieu, tient actuellement à Québec la toute première activité de sa jeune histoire, soit une école d’été sur la gouver­nance et la gestion du numé­rique dans les universités.

L’École d’été, d’une durée de cinq jours, sur le thème « Du campus numérique au campus intelligent : échange de bonnes pratiques de gou­vernance et de gestion », se déroule à l’édifice Price, dans le Vieux­Québec. Elle s’articule autour de deux thématiques. La première porte sur l’intégration du numérique aux grandes fonctions de l’université. La seconde aborde la trans­formation du campus numé­rique en smart campus. Par analogie à la notion de ville ou collectivité intelligente, la notion de smart campus fait peu à peu son apparition. L’Université de Californie à Santa Barbara est particuliè­rement active en ce domaine.

« Nos campus universitaires se sont transformés de façon rapide et importante depuis l’avènement du numérique, souligne Nicole Lacasse, vice­rectrice adjointe aux études et aux activités internatio­nales à l’Université Laval et

cofondatrice du Réseau Dg2. Mais cette transformation s’est opérée à une vitesse variable, selon les choix ou les moyens de chaque établisse­ment. » Selon elle, plusieurs entrevoient les campus mo ­dernes comme des chefs de file et des mo dèles en matière de développement durable. « L’inté gra tion de cette dimension à celle du numérique, poursuit­elle, soutenue notamment par la prise en compte des be soins des étudiants et des mem bres du personnel, permet d’éta­blir une analogie avec le con­cept de ville, ou communauté, intelligente et d’examiner en quoi ce concept transforme l’université. »

Au nombre des défis qui se posent pour les communau­tés dites intelligentes, il y a la gouvernance transparente (partage de données), la qua­lité des services aux citoyens (transport, sécurité, réseaux d’eau et d’énergie) et la prise en compte de la participation citoyenne (consultation). « Toutes ces problématiques, plus généralement associées aux villes, peuvent être trans­posées à la gouvernance et à la gestion des universités », soutient Nicole Lacasse.

Tout au long de la semaine, une dizaine de représentants de l’Université Laval auront pris la parole. Mentionnons, entre autres, le vice­recteur

exécutif et au développement, Éric Bauce, le vice­recteur adjoint aux systèmes d’infor­mation, René Lacroix, et la directrice de la Bibliothèque, Loubna Ghaouti.

S e l o n M a r i e ­A n d r é e Doran, adjointe au vice­ recteur aux études et aux activités internationales et coorganisatrice de cette pre­mière école d’été du Réseau, le thème du numérique s’est imposé naturel lement . « Toutes les universités par­tenaires considéraient prio­ritaire de parler du numéri­que », dit­elle. Dans le cadre de l’École d’été, les partici­pants souhaitent aller plus loin en examinant ensemble l’intégration du développe­ment durable, et autres va ­leurs propres aux collec­tivités intelligentes, à la vie de leur campus respectif. « Nous souhaitons, poursuit­elle, définir un modèle afin que les universités membres puissent expérimenter et contribuer au développe­ment, à l’enrichissement et à la diffusion du concept de campus intelligent. »

Fondé plus tôt cette année, le Réseau Dg2 est constitué de vice­présidents ou vice­présidents associés et de directeurs de grands servi­ces. Il a vu le jour à l’initia­tive de Nicole Lacasse et d’Éric Dutil, directeur géné­ral des services à l’Université de Bordeaux.

« Il y a longtemps que nous avons un partenariat très pri­vilégié, une alliance straté­gique avec l’Université de Bordeaux, explique Nicole Lacasse. Il y a longtemps que nous voulions croiser nos réseaux. La création du

Réseau Dg2 nous donne cette occasion. Avec nos parte naires d’autres pays, nous nous penchons sur le défi majeur de réinventer l’université pour bien rem­plir notre mission, tout en répondant à des attentes socioéconomiques toujours plus élevées, avec des res­sources qui demeurent limitées. »

Ce réseau d’excellence de langue française est consti­tué de 10 universités parte­naires provenant du Québec, de la France, de la Belgique, de la Suisse, du Maroc, du Brésil, de la Colombie et de la Chine. Tous ces établisse­ments sont reconnus comme des chefs de file en recherche dans leur pays respectif. Unique en son genre, ce réseau est structuré autour de l’organisation de rencon­tres formatives permettant un partage de meilleures pratiques, selon la formule

des écoles d’été. Ces forma­tions réflexives et interac­tives en mode intensif sont données lors d’ateliers au cours desquels les partici­pants font connaître leur vision et leur culture organi­sationnelle, partagent leurs pratiques innovantes et échangent sur le contexte de leur mise en œuvre.

« Nous voulons créer de nouvelles synergies autour

des enjeux de gouvernance, de stratégie et de gestion qui se posent aujourd’hui aux dirigeants universitaires », affirme Nicole Lacasse.

Les universités membres du Réseau Dg2 décideront demain, vendredi, de l’orga­nisation de l’École d’été 2016 du Réseau. Mais déjà un calendr ier de proposi ­tions de thématique est en circulation.

Une vingtaine de dirigeants de dix universités provenant de huit pays participent cette semaine à l’École d’été du Réseau Dg2

par Yvon Larose

Du campus numérique au campus intelligent

Le Réseau Dg2 a pour but de favoriser l’émergence de solutions innovantes adaptées à la réalité de chacune des universités partenaires

Des enjeux généralement associés aux villes, comme la gouvernance, la qualité des services et la participation citoyenne, peuvent être transposés au milieu universitaire.

Les participants à l’École d’été sur la gouvernance et la gestion du numérique dans les univer­sités. Sur la première rangée, de gauche à droite : Nicole Lacasse, cofondatrice du Réseau Dg2, et Marie­Andrée Doran, coorganisatrice de l’École d’été. Éric Dutil, cofondateur du Réseau, est deuxième à partir de la gauche dans la deuxième rangée. photo Marc Robitaille

5le fi l | le 3 septembre 2015 vie étudiante

Du plus loin qu’elle se souvienne, Rosemarie Dupont a toujours voulu être médecin. Comme bien des petites fi lles, elle a aussi rêvé d’être chanteuse, danseuse, mais ce profond désir de prendre soin des autres ne l’a jamais quittée. Un cours de biologie au secondaire l’a confortée dans cette voie. « J’ai vraiment senti l’appel de la médecine, un véritable coup de cœur ! Pour moi, il n’existe pas de plus belle profession que celle de médecin », dit cette belle jeune femme de 20 ans qui a appris en juin qu’elle était récipiendaire d’une bourse Schulich Leader. D’un montant total de 60 000 $ pour quatre années d’études universitaires de 1er cycle, cette bourse a été créée en 2011 par l’homme d’affaires et philanthrope canadien Seymour Schulich afi n d’encoura­ger les étudiants prometteurs à orienter leur carrière vers les sciences, la technologie, l’ingénierie ou les mathématiques. Elle est octroyée annuellement à 50 jeunes à travers le Canada. Cette année, 1 147 personnes avaient posé leur candidature.

Une « bolée », Rosemarie Dupont ? Lors­qu’on lui pose la question, cette titulaire d’un double DEC en sciences de la nature, profi l santé, et danse du Cégep de Drum­mondville et toute nouvelle étudiante à la Faculté de médecine répond qu’elle a tou­jours travaillé fort à l’école et que, oui, ses résultats scolaires ont été à la hauteur de

ses attentes, très élevées. Mais c’est surtout sur le plan de la diversité de ses intérêts et de son implication auprès des autres que cette native d’Asbestos se distingue. Flûtiste accomplie, elle a enseigné la flûte traver­sière aux enfants de 5 à 7 ans, en plus de mettre sur pied un programme d’éveil musical pour les tout­petits. Elle a aussi fait de l’aide aux devoirs auprès des enfants du primaire et elle a participé à un pro­gramme d’accom pagnement pédagogique en français, en sciences et en mathémati­ques auprès d’élèves du collégial présentant des diffi cultés en ces matières. « C’est telle­ment valorisant et motivant de se faire dire “grâce à toi, j’ai réussi mon examen” », affi rme Rosemarie Dupont, dont l’ambition est de devenir pédiatre. Son modèle de ­meure sa mère, qui a constamment guidé ses pas et nourri ses ambitions. « Ma mère m’a toujours dit que la vie était trop courte pour que l’on n’ait pas envie de se lever le matin. »

Autre boursier Schulich : Nicolas Tremblay, nouvel étudiant au Département d’informa­tique et de génie logiciel, qui profi tera d’une bourse s’élevant à 80 000 $. L’informatique est son terrain de jeu. « J’avais 5 ans quand j’ai touché à un ordinateur pour la première fois, raconte le jeune homme. Cela a com­mencé par des jeux pour lesquels j’ai déve­loppé petit à petit de l’intérêt. Un jour, je me

suis dit que ces jeux existaient parce qu’il y avait quelqu’un derrière qui les avait conçus. Ça a été le déclic. » Lors de ses études au Cégep de Chicoutimi, Nicolas Tremblay imagine une solution informatique pour simplifier la gestion des résidences, qu’il juge désuète et fastidieuse. Devant ses talents évidents dans le domaine, des pro­fesseurs font appel à lui pour donner des formations sur les systèmes informatiques. La réalisation dont il est le plus fi er est sans doute un outil de gestion pour les personnes âgées qui ne sont pas à l’aise avec l’informa­tique (papy­aide.ca).

« C’est après avoir créé un petit assistant intelligent pour mes grands­parents que l’idée de cet outil m’est venue, explique Nicolas Tremblay. J’ai décidé d’étendre l’ap­plication sur une plus grande échelle et ça a donné Papy Aide. » Au terme de ses études, le jeune homme aimerait travailler en recherche robotique et intelligence artifi­cielle. « Ma priorité, c’est de faire des choses qui vont contribuer à changer la société, confi e­t­il. De l’argent, il en faut dans la vie, bien sûr, mais ce n’est pas important pour moi. »

Rosemarie Dupont et Nicolas Tremblay reçoivent une bourse Schulich Leader, d’un montant respectif de 60 000 $ et de 80 000 $ pour les quatre prochaines annéespar Renée Larochelle

Débordants d’avenir

Une rentrée sous le signe de la fi ertéÀ quelques jours de la rentrée de milliers d’étudiants, le 27 août dernier, la commu­nauté universitaire a été invitée à se retrou­ver autour du traditionnel dîner de la ren­trée et à marquer de façon officielle ce moment fort de la vie universitaire. Si cette rencontre annuelle existe depuis plusieurs années, elle revêtait cette année une forme et une saveur exceptionnelles : celle d’un grand barbecue organisé par La Fondation de l’Université Laval. Les quelque 1 600 par­ticipants ont été invités par le recteur, Denis Brière, à affi cher leur fi erté de faire partie de la grande famille de l’Université Laval.

Ce rassemblement fut aussi l’occasion de remercier les membres de la communauté qui, par leur implication et leurs actions, contribuent au développement de l’établisse­ment. Ces ambassadeurs de premier plan auprès de leur entourage portent aussi les valeurs d’excellence et de leadership chères à l’établissement. Et si l’on se fi e à l’énergie, à l’enthousiasme et à la fi erté ressentis lors de cette activité, tout porte à croire que la mobi­lisation sera au rendez­vous pour la Grande campagne qui prendra son envol grand public en 2016. photo Nicola-Frank Vachon

La bourse Schulich Leader est octroyée annuellement à 50 jeunes à travers le Canada. Cette année, 1 147 personnes avaient posé leur candidature.

6le fil | le 3 septembre 2015

Sur la gestion du budget chez l’étudiant

Les jeunes qui quittent le nid familial pour entre­prendre des études ne sont souvent pas préparés à gérer un budget. C’est pourquoi l’éducation à la gestion des finances personnelles est très importante, selon Marie Lachance. « Aider l’étu­diant à déménager et lui donner des petits plats maison, ce n’est pas suffi­sant, dit­elle. Il faut aussi lui apprendre à gérer son argent, une tâche qu’on devrait d’ailleurs entre­prendre dès l’enfance. » Même si l’argent ne repré­sente pas un problème dans la famille, une cer­taine éducation s’impose.

Sur la santé psychologique au travail

L’OMS prédit qu’en 2020 les dépressions majeures seront la principale cause d’invalidité sur la planète. Les employeurs qui se pré­occupent de la santé psy­chologique de leur person­nel devraient donc porter une attention particulière à la qualité de vie au tra­vail. Pourtant, déplore Jean­Pierre Brun, « c’est souvent le silence radio lorsque l’on demande à des gestionnaires d’une entre­prise quels sont leurs cri­tères en matière de qualité de vie au travail. La charge de travail doit être équili­brée, les horaires flexibles et les employés doivent être en mesure de par­ticiper aux décisions de l’entreprise. »

Sur le trop grand nombre de marques automobiles

Dans l’histoire de l’automo­bile, environ 150 marques et constructeurs ont dis­paru. La marque suédoise Saab pourrait bien être la prochaine à rendre l’âme. Selon Yan Cimon, une marque peut dispa raître parce qu’il y en a trop de semblables, une situation qui peut amener la confu­sion dans l’esprit des consommateurs. « Avec les marques Geo et Asüna, de GM, il y avait la volonté de concurrencer les japo­naises, dit­il, mais elles n’apportaient rien finale­ment et étaient des redon­dances de modèles déjà existants. »

ils ont dit...

Marie Lachance, Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consom-mation

Affaires Plus, 1er septembre

Jean-Pierre Brun, Département de management

Journal de l’assurance, août 2015

Yan Cimon, Département de management

La Presse, 31 août 2015

politique

Des enjeux intergénérationnels en vue

Les générations x, y et les baby­boomers auront un poids électoral égal en 2018.

Les baby­boomers, ces Québécois nés avant 1960 et aujourd’hui âgés de 55 ans et plus, ont représenté plus de la moitié de l’électorat jusqu’en 2003. Mais en 2018, année électorale au Québec, ils ne représenteront plus que le tiers des élec­teurs. En 2034, cette proportion sera même tombée sous les 20 %.

« L’an 2018 constituera une année charnière pour les trois groupes géné­rationnels que sont les boomers, les x (35­54 ans) et les y (18­34 ans) puisque ces groupes auront un poids électoral égal, explique le professeur François Gélineau, du Département de science politique. Tandis que le poids démogra­phique des baby­boomers déclinera, celui des y, soit ceux nés depuis 1980, représentera plus de 50 % des électeurs en 2034. »

Ces chiffres révélateurs sont tirés d’un article publié par le professeur Gélineau dans l’édition 2015 de L’État du Québec. En juin, ce texte a fait l’objet d’un discours, prononcé par le profes­seur, à la Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec.

Selon François Gélineau, la montée des jeunes générations pourrait influen­cer les décisions politiques et favoriser l’émergence de nouveaux partis puisque ces groupes véhiculent certaines valeurs différentes de celles des baby­boomers. « Au nombre des enjeux qui unissent les x et les y, souligne­t­il, on observe qu’ils sont moins préoccupés par la protection de la langue française et par le projet d’indépendance du Québec. Les x et les y apparaissent plus centrés sur eux­mêmes et moins solidaires. »

Chez les 35­54 ans, les plus jeunes ont tendance à penser comme ceux de la génération y, alors que les plus vieux partagent des idées des boomers. « Parmi les enjeux qui unissent les x et les boomers, indique François Gélineau, mentionnons un appui moindre à la gratuité scolaire. » Selon lui, le x plus âgé se range probablement du côté des boomers pour la protection des acquis sociaux, tandis que le x plus jeune va probablement dire « on fait table rase et on recommence à zéro. »

Le professeur soutient que les plus jeunes électeurs ont déjà commencé à remettre en question certains choix de société des baby­boomers. Selon lui, un bon exemple d’un conflit générationnel d’envergure a été les manifestations étudiantes du printemps 2012 contre la hausse des frais de scolarité.

L’État providence, ce modèle de société qui constitue l’un des acquis de la Révolution tranquille, pourrait être remis en question. Ce concept consiste, pour le gouvernement, à redistribuer les richesses collectives, obtenues grâce à des impôts élevés, en vue de réduire les inégalités sociales. « Les boomers ont vécu la Révolution tranquille et ont profité des bienfaits de l’État provi­dence, rappelle François Gélineau. Ils ont bâti le Québec moderne sur ce concept. La génération x, elle, a évolué dans l’ombre des boomers, notamment sur le marché du travail, sans pouvoir profiter du système. Ils sont mécon­tents. Quant à la génération y, elle est résignée et cherche d’autres for­mules. En ce sens, ces jeunes sont plus

individualistes et ont davantage un caractère entrepreneurial. »

Rembourser la dette du Québec et combler les déficits des régimes de retraite publics : ce sont là deux exem­ples parmi d’autres d’enjeux intergéné­rationnels qui auront leur place sur l’échiquier politique de l’avenir.

Cela dit, le portrait électoral futur demeure incertain en raison de deux variables. D’abord, les jeunes votent de moins en moins, ce qui a pour effet de prolonger l’influence des baby­ boomers, lesquels participent fortement aux scrutins. Ensuite, la génération x, avec le concours des plus jeunes, devra assumer une part importante de la dette du Québec. Pourtant, elle ne formera jamais la majorité de l’électorat. Mais peut­être détiendra­t­elle, pour un cer­tain temps, la balance du pouvoir. Selon François Gélineau, seul l’avenir dira de quel côté les x se rangeront pour tran­cher divers enjeux sociaux.

Le déclin prévisible des baby-boomers augmentera l’influence politique des générations x et ypar Yvon Larose

L’État providence, la dette du Québec et les déficits des régimes de retraite publics pourraient être au cœur des futurs enjeux générationnels

7le fil | le 3 septembre 2015

Q3 éducation

Il a fallu moins de deux mois pour que l’image économique de la Chine passe de florissante à fragile. Deux mois pen­dant lesquels la Bourse de Shanghai a perdu près de 40 % de sa valeur, provo­quant des remous sur les autres places financières du monde. Pourtant, Zhan Su, professeur de stratégie et de mana­gement international, reste optimiste. Ce titulaire de la Chaire Stephen­A.­Jarislowsky en gestion des affaires internationales prend soin de distin­guer l’économie réelle de la situation boursière chinoise.

Q Plusieurs analystes expliquent la chute des bourses chinoises par l’éclatement d’une bulle. Qu’en pensez-vous ?R Plusieurs raisons expliquent la for­mation d’une bulle boursière depuis le début de l’année 2014. Le gouverne­ment chinois cherchait des débouchés et des nouveaux moteurs pour stimuler l’économie chinoise, tout en essayant de contenir la dangereuse spéculation immobilière. Beaucoup de petits épar­gnants ont donc investi en Bourse pour placer leur argent, car le gouvernement envoyait des signaux très favorables en ce sens. De plus, le marché boursier chinois n’avait par repris sa valeur d’avant la crise financière mondiale de 2008, contrairement à celui de la plupart des autres pays. Il faut savoir que le premier indicateur de la forma­tion d’une bulle, c’est la rapidité de la croissance. De juin 2014 à juin 2015, la valeur du marché boursier chinois a augmenté de 150 %. Il existe également un autre indicateur : le ratio valeur­gain sur chaque action. Celui­ci, qui tourne autour de 15 à 20 % selon les normes générales, s’établissait à plus de 70 % lors de mon séjour en Chine en mai et juin derniers. On voit donc qu’il s’agis­sait d’une bulle, alimentée par le fait que les actionnaires cherchaient à spé­culer et ne connaissaient pas le marché boursier. Ils se comportaient de façon irrationnelle en suivant les tendances, plutôt qu’en analysant la valeur de chaque titre.

sur la crise boursière chinoise

Q Quelles pourraient être les consé quences de cette chute boursière brutale ?R Il faut prendre conscience que, malgré les brutales corrections boursières apportées depuis plus d’un an, la valeur de la Bourse chinoise a doublé en une seule année. Le marché boursier n’est donc pas condamné. En plus, ce marché n’a jamais joué de rôle financier déterminant sur l’économie chi­noise. Selon des données qui me paraissent fiables, il contribue à seulement 5 % de l’en­semble du financement dont l’économie a besoin pour ses activités. En Chine, les investissements sont encore financés à 70 % par des prêts bancaires. Par ailleurs, l’accès aux deux Bourses chinoises demeure encore très contrôlé pour les étrangers. La valeur de leurs actions n’excéde pas 5 %. Les répercussions du krach boursier sont donc circonscrites. Cependant, cette chute brutale est très révélatrice du manque de confiance des analystes chinois, mais aussi étrangers puisque les investisseurs d’autres pays ont eu tendance à rapatrier leurs capi­taux. Le gouvernement est intervenu avec des mesures très musclées sur le marché boursier pour lutter contre ce phénomène. Imaginez, ce régime autoritaire a ordonné aux entreprises étatiques d’investir et de rester un certain temps sur le marché bour­sier afin de soutenir la Bourse. Récemment, le PDG d’une compagnie étatique chinoise a d’ailleurs été sanctionné pour avoir voulu profiter de la situation pour faire des gains. Même une partie des fonds de retraite publics ont été investis à la Bourse.

Q De quelle façon cette dégringolade financière chinoise pourrait-elle affecter le Canada ?R Tout d’abord, à moyen terme, le marché des matières premières, qui dépend beau­coup des importations chinoises, va demeu­rer faible. Ensuite, si les Américains aug­mentent comme prévu leurs taux d’intérêt, les autres monnaies vont être dévaluées et la valeur du yuan pourrait encore baisser. Cela aura une incidence internationale puisque le PIB de la Chine contribue pour 25 % de la croissance économique mondiale. Les ris­ques de provoquer une catastrophe finan­cière dans le monde ne sont donc pas négli­geables. Cette crise pourrait avoir également d’autres conséquences pour le Canada, qui a besoin de capitaux étrangers pour du finan­cement. En fait, la mondialisation crée beau­coup d’interdépendance entre les écono­mies. Pour l’instant, la faible valeur du dollar canadien nous donne un avantage pour exporter et stimuler les investissements chinois chez nous, mais une variation de la monnaie pourrait créer des surprises. Plus généralement, la Chine doit relever un important défi dans l’avenir, celui d’aug­menter sa demande intérieure. Depuis presque dix ans, le gouvernement chinois tente d’orienter l’économie vers la consom­mation interne. Pourtant, plus de la moitié de la population vit toujours avec un revenu de moins de deux dollars par jour, un indice de pauvreté selon les Nations Unies.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Zhan Su

Nadir Belkhiter, pro fesseur et vice­doyen aux études de la Faculté des sciences et de génie, n’avait pas imaginé, il y a deux ans, l’ampleur qu’al­lait prendre ce projet. Tout a commencé avec un courriel, qu’il a reçu au Dé partement d’informatique et de génie logiciel. Emmanuelle Robert, la mère de Léa, cherchait de l’aide. Les progrès effectués par sa fille de 9 ans, qui parti­cipait à une recherche de l’Université du Québec à Trois­Rivières sur l’utilisa­tion du iPad chez les jeunes ayant des besoins particu­liers, plafonnaient. Enca drée par une étudiante en ergo­thérapie de cet établisse­ment, la fillette utilisait des applications peu adaptées à sa situation.

Celui qui donne chaque automne le cours Interface personne-machine a vu là une belle occasion de donner au suivant. Il a fait appel à ses étudiants pour créer une application iPad qui répon­drait aux besoins de cette petite fille. « L’en sei gnement repose souvent sur des pro­jets fictifs. Cette fois, il s’agis­sait d’un projet réel permet­tant de rendre service à la collectivité. Pour les étu­diants, c’est beaucoup plus motivant. Ils ont travaillé le soir et la fin de semaine, sans compter les heu res », relate le professeur.

Depuis 2013, une vingtaine de ses étudiants ont déve­loppé, en étroite collabora­tion avec la mère de Léa et l’étudiante en ergothérapie, trois applications. Nommée « Léapps » (pour Léa et appli­cations), cette technologie permet, par exemple, d’enri­chir son vocabulaire en asso­ciant des mots à des images, ou encore de reconstituer des éléments à partir de formes géométriques. Contrairement à d’autres du genre, les applications peu­vent être modifiées pour répondre au profil des utili­sateurs. Ainsi, les parents, les professeurs ou les ergothéra­peutes ont la possibilité de paramétrer le niveau de diffi­culté selon l’avancement de l’enfant. « Je vois l’apprentis­sage comme une échelle; si le

barreau est trop haut, l’en­fant ne sera pas capable de l’atteindre. Puisqu’elles sont évolutives, ces applications me permettront de travailler de façon progressive pendant plusieurs années avec Léa », s o u l i g n e E m m a n u e l l e Robert.

Les créateurs de ces pro­duits novateurs sont pour la plupart issus d’un pro­gramme interuniversitaire avec des écoles françaises, dont l’École pour l’informa­tique et les nouvelles techno­logies (EPITECH), l’École française d’électronique et d’informatique (EFREI) et l’École nationale supérieure de cognitique (ENSC). L’un d’entre eux, Mehdi El Hafed, a fondé, une fois de retour chez lui, sa propre compagnie d’applications éducatives. Chez nous, ces technologies ont été mises à la disposition de professionnels du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec.

Mickaël Loubriat, l’un des étudiants français à qui on doit cette initiative, avait entendu parler des travaux du professeur Belkhiter alors qu’il était à l’Université de Bordeaux. Venu à Québec l’an dernier pour ses études, il s’est investi corps et âme dans le projet. L’application qu’il a créée avec ses confrères a reçu le prix Pierre­Ardouin, destiné au meilleur travail de fin de session au Département d’informatique et de génie logiciel. De retour en France, où il entame une formation à l’École nationale de l’aviation civile (ENAC), il veut recruter des collègues pour pousser

encore plus loin le concept. « Cela permettra de faire une passerelle entre l’ENAC, qui est la meilleure école consa­crée aux IHM (interactions homme­machine) en France, et l’Université Laval, où j’ai suivi le cours le plus captivant de mon séjour d’études », dit­il, emballé.

Ouvert à toute collabora­tion, Nadir Belkhiter n’est pas peu fier du chemin parcouru depuis la réception de ce cour riel particulier. « Nous nous sommes lancés dans ce projet de façon modeste, en espérant contribuer à l’ap­prentissage d’une enfant. Finalement, les applications remportent un grand succès. En plus d’être offertes gratui­tement à certains professeurs, elles ont alimenté la réflexion de l’étudiante à la maîtrise en ergothérapie qui s’occupait de Léa. Depuis, une autre étu­diante a pris la relève et pour­suit les travaux avec nous », se réjouit celui qui proposera à ses nouveaux étudiants de créer une quatrième applica­tion cet automne. Parions qu’il n’aura aucun mal à trou­ver des volontaires !

Un projet d’application mobile pour une enfant ayant des troubles d’apprentissage, conçu à l’Université Laval, connaît un essor remarquable de chaque côté de l’Atlantiquepar Matthieu Dessureault

Une technologie qui fait boule de neige

Cette technologie permet, par exemple, d’enrichir son vocabulaire en associant des mots à des images, ou encore de reconstituer des éléments à partir de formes géométriques

Léa en compagnie de Stéphanie Jean, l’étudiante à la maîtrise en ergothérapie qui l’encadrait au début du projet, et de sa mère, Emmanuelle Robert. photo Marc Robitaille

8le fil | le 3 septembre 2015

Du Vieux­Québec à la Guyane fran­çaise, en passant par le Labrador et l’Islande, les chantiers de fouilles archéologiques de l’Université Laval ont attiré, cet été, près d’une trentaine d’étudiantes et d’étudiants stagiaires.

Dorothée Dubé et Véronique Marengère, toutes deux inscrites à la maîtrise, étaient du nombre. Entre mai et juin, elles ont travaillé au chantier­école de l’Université sur le site de l’îlot des Palais, dans le Vieux­Québec. Ensuite, de la fin juin au début juillet, elles ont effec­tué un séjour de deux semaines en Islande, une île située à l’extrémité ouest de l’Europe.

« Plusieurs découvertes ont ponc­tué les fouilles 2015 de l’îlot des Pa la i s » , indique Véronique Marengère au sujet du chantier­école dirigé par les professeurs Allison Bain et Réginald Auger. Il faut rappeler que l’endroit a été occupé par des puissances colonia­les, d’abord française jusqu’en 1759, puis anglaise. Cet été, les cinq semaines de fouilles, effectuées par 18 étudiants, ont permis la mise au jour d’un mur de pierre de plus de 7 mètres de long et d’approximati­vement 4 mètres de haut. « Dans l’une des opérations de fouilles, on a découvert ce que l’on croit être la porte cochère du second palais

de l’intendant terminé en 1716, poursuit­elle. Cette porte traversait les fortifications. Les seules infor­mations parvenues jusqu’à nous figuraient sur papier et sur des cartes historiques. »

Les fouilles ont aussi mis au jour un drain de pierre remontant proba­blement au second palais de l’inten­dant. Ce drain servait à contrôler le ruissellement de l’eau. Parmi la mul­titude d’artefacts exhumés, men­tionnons des brosses en os, deux grenades et des balles de mousquet en plomb.

Cette année, le chantier islandais dirigé par les professeurs James Woollett et Najat Bhiry n’a pas donné lieu à des fouilles. Rappelons qu’un des objectifs du projet consiste à mieux comprendre les différentes fonctions qu’ont pu avoir d’anciens bâtiments, princi­palement des fermes, sur plus de 1 000 ans d’occupation. On a plutôt réalisé un travail multidisciplinaire entre archéologues, géographes et pédologues. Les spécialistes ont notamment cartographié la région et étudié sa géomorphologie. Les deux étudiantes, pour leur part, ont prélevé de nombreux échantillons de sédiments près des sites archéo­logiques du secteur. Ces sites sont localisés autour des vestiges d’une ferme centrale.

« Les échantillons ont par la suite subi un premier traitement, direc­tement sur les sites, explique Véronique Marengère. Ce traite­ment se nomme le lavage des sédi­ments et est effectué afin de pou­voir extraire, pour les futures ana­lyses archéo­environnementales, les insectes, les graines et les char­bons de bois qui se cachent dans le sol. »

Double Mer Point, près de Rigolet, sur la côte du Labrador. C’est le nom d’un chantier archéologique de l’Université Laval et de l’Univer­sité Memorial de Terre­Neuve, démarré à la mi­août, qui se pour­suivra jusqu’au 19 septembre. Les étudiants à la maîtrise Olivier Lalonde et Laurence Pouliot font partie de l’équipe de fouilles. Sur un site datant de la fin du 18e siècle, deux maisons hivernales semi­ souterraines inuites ont été exca­vées. La période des contacts entre Inuits et Européens au Labrador remonte à cette époque. « Une majorité d’artefacts découverts ont une origine européenne, souligne Laurence Pouliot. Des clous, des perles de verre de différentes cou­leurs, des lames de couteau en fer, de la céramique, un objet de verre représentant un Christ sur la croix et, entre autres, trois plaques de cuivre provenant d’un casque mili­taire ont été retrouvés. Ces objets démontrent la relation étroite entre les deux cultures. » Des artefacts inuits ont aussi été identifiés, tels que différents objets en os de baleine, des fragments de pot en stéatite et un bouton en os incisé.

Él izabeth Blouin­Rondeau, Raphaëlle Lussier­Piette, Juliette Houde­Therrien, toutes trois étu­diantes au 1er cycle, ont passé quatre semaines en Guyane française, sur la côte nord­est de l’Amérique du Sud, sur le site de l’Habitation Loyola. Cette ancienne habitation agricole jésuite aurait été occupée entre 1668 et 1768. On y produisait notamment du sucre, du cacao et du coton. Au milieu du 18e siècle, plus de 400 es ­claves y travaillaient. Le projet Loyola est placé sous la responsabi­lité du professeur Réginald Auger.

« Les fouilles nous ont permis de documenter des niveaux archéolo­giques antérieurs au magasin, dont une couche de sédiments noirs, comprenant de nombreux déchets métalliques, cendres et charbons de bois, qu’on associe à une forge, in ­dique Antoine Loyer Rousselle, étudiant à la maîtrise et respon­sable des fouilles sur le site. Nous n’avons toutefois pas encore identi­fié d’au tres structures normalement associées à un bâtiment de forge, comme l’enclume, le foyer ou le bassin de trempe. » L’équipe de fouilles a également découvert un mur en briques sous le sol d’occu­pation du magasin. Selon lui, cette découverte permet de déterminer les limites probables d’un ancien bâtiment. Celui­ci serait antérieur au magasin. Une partie des murs aurait été récupérée pour la cons­truction du magasin.

Quant à l’étudiant à la maîtrise Joey Leblanc, il a reçu une forma­tion de deux semaines en ADN ancien à l’Université McMaster, en Ontario. Il a assisté aux analyses d’une centaine de dents, datant du 1er au 4e siècle, découvertes dans un cimetière du sud de l’Italie. Il a aussi assisté à des analyses ef ­fectuées sur des ossements de mammouths.

« Durant ma formation, dit­il, j’ai appris les multiples étapes néces­saires à la préparation des échantil­lons archéologiques, à l’extraction de leurs informations génétiques, à la mul tiplication des brins d’ADN, puis à l’analyse des résultats par la bio­informatique. »

Près d’une trentaine d’étudiants en archéologie ont creusé la terre, cet été, sur trois continentspar Yvon Larose

Le lointain passé mis au jour

Les étudiants ont notamment travaillé sur les vestiges d’une ancienne habitation agricole française d’Amérique du Sud et sur les restes de maisons hivernales semi-souterraines inuites

1. En Islande, les étudiantes Véronique Marengère et Dorothée Dubé ont prélevé des échantillons de sédiments, notamment sur le site de Kuda. photo Véronique Marengère 2. Fragments d’un pot de pharmacie en faïence française découverts sur le site de l’Habitation Loyola, en Guyane française. Ce pot a probablement été fabriqué à Nevers. photo Raphaëlle Lussier-Piette 3. Quatre étudiants en archéologie en plein travail sur le site de l’îlot des Palais, dans le Vieux­Québec. photo Véronique Marengère

4. Photo prise lors de la première semaine de fouilles dans le secteur ouest du magasin de l’Habitation Loyola, en Guyane française. photo Raphaëlle Lussier-Piette 5. Cet objet de verre, représentant un Christ sur la croix, a été découvert dans une maison hivernale semi­souterraine inuite du Labrador datant du 18e siècle. photo Peter Ramsden

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2. Fragments d’un pot de pharmacie en faïence française découverts sur le site de l’Habitation Loyola, en Guyane française. Ce pot a probablement été fabriqué à Nevers. photo Raphaëlle Lussier-Piette 3. Quatre étudiants en archéologie en plein travail sur le site de l’îlot des Palais, dans le Vieux­Québec. photo Véronique Marengère

4. Photo prise lors de la première semaine de fouilles dans le secteur ouest du magasin de l’Habitation Loyola, en Guyane française. photo Raphaëlle Lussier-Piette 5. Cet objet de verre, représentant un Christ sur la croix, a été découvert dans une maison hivernale semi­souterraine inuite du Labrador datant du 18e siècle. photo Peter Ramsden

766. L’étudiante à la maîtrise Véronique Marengère en train d’effectuer un sondage sur le site de Hjalmarvik, en Islande. photo Dorothée Dubé 7. Une ancienne grenade découverte sur le site de l’îlot des Palais, dans le Vieux­Québec. Elle a un diamètre de 7,6 centimètres et un poids de 1,2 kilo. photo Véronique Marengère

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en bref

De précieux conseils pour la relève en rechercheVous désirez obtenir des trucs pour mieux réussir vos études aux cycles supérieurs ou pour intégrer le marché du travail ? Les Journées de la relève en recherche sont pour vous ! Deux journées entièrement consacrées à la valorisation et à l’accompagnement de la relève en recherche, c’est ce que proposent l’Acfas et les Fonds de recherche du Québec dans le cadre de la rentrée universitaire. Au programme : une quinzaine d’activités de for­mation, de discussion, de réseautage… et de divertissement ! Parmi les nombreux confé­renciers, mentionnons Geneviève Belleville, professeure à l’École de psychologie, qui donnera un atelier sur la rédaction d’un mé ­moire ou d’une thèse, et Véronique Gagné­Bergeron, du Bureau international, qui livrera des conseils aux étudiants désireux de suivre une partie de leur scolarité à l’étranger. Le comité intersectoriel étudiant des Fonds de recherche du Québec profi tera de l’événe­ment pour tenir une consultation sur l’acces­sibilité à la formation, l’excellence de la relève et le rayonnement en recherche. Animée par le journaliste Yanick Villedieu (de l’émission Les années lumière), sur la Première Chaîne de Radio­Canada), cette activité permettra d’entendre plusieurs experts, dont Marie Audette, vice­rectrice adjointe à la recherche et à la création.

Les 24 et 25 septembre, au pavillon Alphonse-Desjardins. La programmation complète et le formulaire d’inscription sont disponibles à l’adresse bit.ly/1JM5y94. Les inscriptions sont possibles jusqu’au 11 septembre.

Reconnaître la berce du CaucaseLa berce du Caucase est une plante exotique qui connaît une expansion rapide au Québec et nous aurions tout intérêt à apprendre à l’identifi er rapidement. En effet, sa sève contient des molécules toxiques qui, après exposition au soleil, provoquent des derma­tites et des brûlures qui peuvent nécessiter une hospitalisation. Pour nous familiariser avec cette espèce, les chercheurs du groupe interuniversitaire QuéBERCE, dont plusieurs sont de l’Université Laval, ont rassemblé sur un site Web diverses informations sur cette plante, dont les principales caractéristiques qui la distinguent des végétaux similaires. Pour ceux qui veulent en apprendre plus long sur cette plante et sur la façon de l’éliminer, le professeur Claude Lavoie, de l’École supé­rieure d’aménagement du territoire et de développement régional, et d’autres membres de QuéBERCE présenteront un atelier d’une journée sur le sujet. L’activité se déroulera à Lévis le 21 septembre.

Pour les détails, visitez queberce.crad.ulaval.ca

L’engouement pour les sou­liers minimalistes, ces chaus­sures censées prévenir les blessures chez les coureurs en encourageant un mouve­ment plus naturel du pied, repose­t­il sur du solide ou est­ce uniquement une mode ? Impossible de con­clure pour l’instant, en partie parce qu’il n’existe pas de définition de ce qu’est un soulier minimaliste. Pour corriger la situation, une équipe du Département de réadaptation et du Centre interdisciplinaire de re ­cherche en réadaptation et intégration sociale propose, dans un récent numéro du Journal of Foot and Ankle Research, une première défi ­nition de ce type de chaus­sures ainsi qu’un outil qui pourrait aider les consom­mateurs à s’y retrouver.

L’étudiant­chercheur Jean­François Esculier, son direc­teur de thèse, Jean­Sébastien Roy, et leurs collaborateurs, Blaise Dubois, Clermont Dionne et Jean Leblond, ont demandé à 42 experts – des chercheurs, des médecins du sport, des podiatres et des kinésiologues – de 11 pays de remplir des question­naires en ligne portant sur la définition optimale d’un soulier minimaliste et sur les éléments essentiels qu’ils devraient comporter. Au terme de l’exercice, 95 % des répondants se sont entendus sur la définition suivante : un soulier qui interfère de façon minimale avec le mou­vement naturel du pied en raison de sa grande fl exibi­lité, de la faible inclinaison entre le talon et l’orteil, de sa légèreté, de la hauteur ré ­duite du soulier au niveau du talon et de l’absence de système de contrôle du mou vement. « Nous avons utilisé ces cinq caractéristi­ques pour mettre au point un indice qui décrit le degré de minimalisme de chaque modèle, explique le profes­seur Roy. Ceci nous permet de définir exactement de quoi on parle lorsqu’on fait des tests sur un modèle minimaliste. »

Pour mettre leur méthode à l’épreuve, les chercheurs ont invité 85 personnes ferrées en souliers de course – des médecins du sport, des phy­siothérapeutes et des mar­chands de souliers – à parti­ciper à un test en deux temps. D’abord, chaque participant devait attribuer subjective­ment une cote globale de minimalisme à 10 modèles de souliers de course. Ils devaient ensuite répéter l’exercice en utilisant les cri­tères objectifs proposés par les chercheurs. Résultat ? Les deux notes sont forte­ment corrélées (r= 0,91), confirmant la validité de l’outil.

Cette étude aura des re ­tombées sur deux plans, espère le professeur Roy. Si les chercheurs adoptent leur indice, on pourrait y voir

plus clair dans l’effet de ces souliers sur la prévention des blessures. « Les conclu­sions contradictoires obte­nues jusqu’à présent pour­raient s’expliquer par le fait que les études portaient sur des chaussures très dif ­fé rentes. » Par ailleurs, le simple amateur de course à pied pourrait y trouver son compte si les fabricants accolaient à chacun de leur modèle l’indice de minima­lisme proposé par les cher­cheurs. « La transition entre un modèle régulier et un modèle minimaliste doit être très graduelle, sinon le risque de blessure est élevé. L’in dice pourrait guider les consommateurs dans leur choix. »

Quant à savoir s’il vaut la peine de se laisser tenter par l’aventure minimaliste, le professeur Roy se fait très prudent. « Si un coureur n’a pas de problème avec des souliers réguliers, aussi bien continuer ainsi. De mon côté, j’ai adopté la chaussure minimaliste il y a deux ans, j’ai fait une transition très progressive et j’adore. »

Minimalistes, mais encore ?Un groupe d’experts propose une première défi nition de ce qu’est un soulier minimaliste ainsi qu’une façon de s’y retrouver dans les diff érents modèles par Jean Hamann

L’amateur de course à pied y verrait plus clair si les fabricants de souliers accolaient à chacun de leur modèle l’indice de minimalisme proposé par les chercheurs

Trouver chaussure à son pied est encore plus complexe depuis l’avènement des souliers minimalistes.

11le fil | le 3 septembre 2015 arts

en bref

Exposition Reflets et brouillard Edwin Bourget, artiste­peintre, et Denis Mayrand, photographe, exposent une tren­taine d’œuvres sur le thème des reflets et du brouillard. Par la peinture et la photographie, ces artistes sondent les couleurs et les formes qui caractérisent le paysage québécois. Edwin Bourget propose une étude des coloris asso­ciés à des paysages parfois simplifiés, parfois quasi abstraits. Pour sa part, Denis Mayrand explore des teintes et couleurs s’apparentant à celles de peintres français du 19e siècle. Les recettes de l’exposition seront versées à La Fondation de l’Université Laval pour le béné­fice des étudiants. photo Edwin Bourget

Du 8 au 25 septembre, à la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Vernissage le 9 septembre à 17 h 30.

Les Chercheurs d’orVenez découvrir les pépites musicales d’un groupe de Québec dont la musique endiablée vous donnera assurément le goût de bouger. Il s’agit de l’ensemble Les Chercheurs d’or, dont le style se situe à mi­chemin entre le folk et le country. Leur répertoire comporte des reprises francisées de légendes américaines. Ces sympathiques musiciens feront vibrer vos cordes sensibles avec leurs mandoline, banjo, harmonica, contrebasse et tout le bataclan ! Et c’est gratuit !

Mercredi 9 septembre, à 19 h, au Café Fou ÆLIÉS, local 1550 du pavillon Alphonse-Desjardins.

Jurés recherchés Depuis 25 ans, le Gala de la vie étudiante souligne les initiatives et la créativité des étudiants de l’Université s’étant illustrés lors d’activités parascolaires. Pour découvrir ces talents, l’équipe du Bureau de la vie étudiante cherche des personnes intéressées à faire partie du jury pour les catégories « Défilé de mode », « Exposition », « Spectacle » et « Théâtre ». Les jurés doivent assister à tous les spectacles, représentations ou événements inscrits au Gala dans la catégorie choisie. Pour les catégories reliées aux arts de la scène, les jurés recevront une paire de billets gratuits pour chaque événement auquel ils devront assister. À la fin de la saison, chaque jury devra désigner l’étudiant ou le groupe ayant offert la meilleure performance dans sa caté­gorie. Celui­ci remportera une bourse et un trophée lors du Gala en avril 2016.

Les personnes intéressées peuvent laisser leurs coordonnées au 418 656-2765 ou à [email protected].

Minimalistes, mais encore ?

D’un côté, un acteur culturel de pre­mier plan dans la région de Québec. De l’autre, un festival qui attire, depuis 5 ans, des milliers de cinéphiles chaque année avec une programmation de qua­lité. Quand ces deux parties sont animées par la volonté de développer des projets communs pour promouvoir la culture, cela donne un heureux par tenariat, comme celui que viennent de conclure l’Université Laval et le Festival de cinéma de la ville de Québec (FCVQ), qui aura lieu du 16 au 27 septembre.

Conseiller spécial du recteur à la culture et professeur au Département des littératures, Thierry Belleguic cha­peaute ce projet qui découle de recom­mandations mises de l’avant lors du Forum sur la culture, tenu en 2014 sur le campus. « L’idée derrière tout cela, c’est d’impliquer les membres de la communauté universitaire, qu’ils soient étudiants, professeurs ou retrai­tés, dans des événements à caractère culturel, dit­il. À cet égard, ce partena­riat avec le Festival allait presque de soi. »

Même son de cloche pour le tout nou­veau directeur général du FCVQ, Ian Gailer. « Un festival qui n’est pas ancré dans sa communauté n’est pas viable », explique celui qui a été directeur du Festival REGARD sur le court métrage au Saguenay pendant huit ans. « Il ne faut pas oublier que le festival REGARD a grandi avec la communauté universi­taire de l’Université du Québec à Chicoutimi, illustre Ian Gailer. Il est certain que ce qui reste à développer entre l’Université Laval et le Festival est énorme, mais nous en sommes à nos débuts. Par exemple, j’envisage très bien, pour l’année prochaine, la partici­pation d’étudiants et de professeurs à des rencontres organisées autour d’un cinéaste. »

Pour l’heure, que verra­t­on sur le campus ? Le promeneur le moindre­ment attentif a probablement remar­qué la présence récente d’un conte­neur en face du pavillon Alphonse­Desjardins. Il s’agit d’une minisalle de cinéma, munie de 6 sièges et d’un écran plasma, jol iment baptisée Ciné Pop­Up. Aménagé par des étudiants en architecture, le conteneur accueille, jusqu’au 8 septembre, de 12 h à 19 h, les passants, qui peuvent y visionner des courts mé trages réalisés par de jeunes cinéastes. Voilà une belle façon de passer le temps en attendant l’autobus ou de prendre une pause entre deux cours…

Par ailleurs, le 24 septembre, à 16 h, aura lieu une rétrospective des films du jeune cinéaste canadien et diplômé de l’Université Laval Matthew Rankin. Son film Mynarski chute mortelle, qui relate les dernières minutes de la vie du héros de guerre manitobain Andrew Mynarski, a remporté cette année la Coupe du court métrage au dernier gala Prends ça court ainsi que le prix

Off­Limits du prestigieux Festival international du film d’animation d’An­necy. Des projections d’autres cinéastes suivront à 19 h 30, soit les films La plus vieille pierre et Nallua. Le 25 sep­tembre, à 19 h 30, les spectateurs pour­ront voir le court métrage La crise du cinéaste québécois, qui sera suivi du documentaire Transatlantique. Tous ces films seront projetés à l’amphi­théâtre Hydro­Québec du pavillon Alphonse­Desjardins. Il coûtera 12 $ pour assister à chaque film. Sur présen­tation de la carte étudiante, le prix sera de 10 $.

Il y aura également une classe de maître avec le cinéaste Denys Arcand et la productrice Denise Robert, le ven­dredi 18 septembre, à 15 h 30, au grand kiosque de la place d’Youville. Le tarif est de 5 $ pour les étudiants. Enfin, l’or­ganisme Kinö­Québec tiendra, en col­laboration avec le Festival du film étu­diant de Québec, un laboratoire de création de courts métrages intitulé Kabaret Kinö, du 17 au 20 septembre, au pavillon des services (vestiaires) de la patinoire de la place d’Youville.

Pour en savoir un peu plus sur les films présentés à l’Université Laval : fcvq.ca/films?venue=8

Aménagé par des étudiants en architecture, le conteneur accueille, jusqu’au 8 septembre, de 12 h à 19 h, les passants, qui peuvent y visionner des courts mé trages réalisés par de jeunes cinéastes

Ciné campusL’Université établit un partenariat avec le Festival de cinéma de la ville de Québec par Renée Larochelle

Ciné Pop­Up est une minisalle de cinéma, munie de 6 sièges et d’un écran plasma, située en face du pavillon Alphonse­Desjardins. photos Marc Robitaille

12le fi l | le 3 septembre 2015actualités UL

Pavillon Lieu de rassemblement

Abitibi­Price Casse­croûte ­ Ferdinand­Vandry

Adrien­Pouliot Atrium ­ Charles­De KoninckAtrium ­ Alexandre­Vachon

Agathe­Lacerte Casse­croûte ­ Paul­Comtois

Alexandre­Vachon Casse­croûte ­ Charles­De KoninckCasse­croûte ­ Adrien­Pouliot

Alphonse­Desjardins Grand Salon ­ Alphonse­Marie­Parent

Alphonse­Marie­Parent Casse­croûte ­ Alphonse­Desjardins

Aréna Hall d’entrée et casse­croûte ­ Palasis­Prince

Centrale d’eau refroidie Hall d’entrée ­ Médecine dentaire

Centre des matières dangereuses Porte nº 40, intérieur ­ Gérard­Bisaillon (atelier)

Charles­De Koninck Casse­croûte ­ Adrien­PouliotThéâtre Palasis­Prince

Charles­Eugène­Marchand Casse­croûte ­ Ferdinand­Vandry

CLUMEQ Casse­croûte ­ Charles­De Koninck

Édifi ce du Boulevard (350, boul. Charest Est)

Stationnement adjacent ­ Édifi ce du Boulevard

Envirotron Grand Hall ­ Pavillon des Services

Envirotron­serres Grand Hall ­ Pavillon des Services

Ernest­Lemieux Agora ­ Alphonse­Desjardins

Félix­Antoine­Savard Atrium ­ Charles­De Koninck

Ferdinand­Vandry Atrium ­ Alexandre­VachonCasse­croûte ­ Adrien­Pouliot

Forêt Montmorency Stationnement ­ Forêt Montmorency

Garderie Centre Jour (Pavillon Agathe­Lacerte)

Garderie La Charmille

Garderie La Charmille(Pavillon La Petite Cité)

Garderie Centre Jour ­ Agathe­Lacerte

Garderie Univers des enfants (Pavillon Alphonse­Marie­Parent)

Grand Salon ­ H.­Biermans­L.­Moraud

Pavillon Lieu de rassemblement

Garderie Le Petit Campus (PEPS)

Couloir 1300 ­ Palasis­Prince

Gene­H.­Kruger Casse­croûte ­ Ferdinand­Vandry

Gérard­Bisaillon ­ administration Grand Salon ­ Alphonse­Marie­Parent

Gérard­Bisaillon ­ ateliers Grand Salon ­ Alphonse­Marie­Parent

H.­Biermans­L.­Moraud Agora ­ Alphonse­Desjardins

J.­A.­DeSève Théâtre ­ Palasis­Prince

Jean­Charles­Bonenfant Atrium et casse­croûte ­ Charles­De Koninck

La Fabrique Stationnement arrière ­ La Fabrique

La Laurentienne Théâtre ­ Palasis­Prince

Louis­Jacques­Casault Casse­croûte ­ Palasis­Prince

Louis­Jacques­Casault ­ Archives Casse­croûte ­ Palasis­Prince

Maison Eugène­Roberge Hall d’entrée ­ Félix­Antoine­Savard

Maison Marie­Couillard Maison Omer­Gingras

Maison Marie­Sirois Maison Eugène­Roberge

Maison Michael­John­Brophy Parterre avant ­ Michael­John­Brophy

Maison Omer­Gingras Maison Marie­Couillard

Maurice­Pollack Grand Salon ­ Alphonse­Marie­Parent

Médecine dentaire Casse­croûte ­ Abitibi­Price

Palasis­Prince Atrium et casse­croûte ­ Charles­De Koninck

Paul­Comtois Casse­croûte ­ Ferdinand­Vandry

Pavillon de l’Est Hall d’entrée, porte no 47 ­ PEPS

Pavillon des Services Grand Hall ­ Envirotron

Pavillon d’Optique­photonique Casse­croûte ­ Charles­De Koninck

PEPS Hall d’entrée et casse­croûte ­ Palasis­Prince

Sciences de l’Éducation Atrium ­ Charles­De Koninck

Stade de soccer intérieur Porte nº 11, PEPS

Vieux­Séminaire Stationnement rue des Remparts ­ Vieux Séminaire

Exercices d’évacuation : obligation de sortirL’Université Laval est tenue de procéder à des exercices d’évacuation dans tous ses pavillons au moins une fois par année. Le secteur des mesures d’urgence du Service de sécurité et de prévention (SSP) a pour mandat de s’assurer du bon déroulement de ces simulations en vérifi ant le bon fonctionnement des procédures et des systèmes en place. Nous vous invitons à suivre ce lien afi n de prendre connaissance des consignes à suivre lors d’une situation d’urgence : http://www2.ulaval.ca/urgences/evacuation.html. Nous vous rappelons qu’au signal d’alarme, il est obligatoire de sortir du bâtiment et de vous diriger vers votre lieu de rassemblement. Le tableau ci­dessous vous indique où se trouve le lieu de rassemblement pour votre pavillon. Nous tenons également à remercier le millier de bénévoles, membres des équipes d’évacuation, qui acceptent de prêter main­forte au SSP afi n de mener à bien la réalisation des exercices d’évacuation.

Un franc succèsLa Rentrée UL a encore une fois rempli ses pro­messes. Cette activité­phare de la Direction des ser­vices aux étudiants était présentée, avec la collabo­ration de partenaires, lundi et mardi au complexe Alphonse­Desjardins – Maurice­Pollack. On estime qu’environ 20 000 étudiantes et étudiants, dont une forte proportion de nouvellement admis, ont déam­bulé devant une soixantaine de kiosques animés par des représentants d’associations étudiantes paras­colaires, de services aux étudiants et de partenaires de la Rentrée UL. Mentionnons la présence, entre autres, des deux grandes associations étudiantes, la CADEUL et l’ÆLIÉS, du Bureau des bourses et de l’aide fi nancière et de la Coop Zone. Durant deux jours, les visiteurs ont eu la possibilité, entre autres, de s’inscrire à une activité sportive, d’obtenir leur agenda étudiant et de louer un casier. Ils ont aussi pu se faire photographier pour la carte d’identité étudiante et pour le laissez­passer mensuel du Réseau de transport de la Capitale. Enfi n, ils ont eu la possibilité d’échanger avec le personnel du Fil et de remplir un coupon pour le tirage d’un iPad mini. Ce tirage soulignait le 50e anniversaire du journal. Le nom de la gagnante a été dévoilé hier, mercredi. Il s’agit de Claudia Villamarin Bonilla, étudiante en relations industrielles. photo Marc Robitaille

Bravo de toute l’équipe du Fil !

13le fil | le 3 septembre 2015 sur le campus

en bref

Des logiciels utiles pour les étudesSaviez­vous qu’il est possible de télécharger gratuitement différents logiciels pouvant faciliter vos études, tels Open Office, Google Docs et Office 365 ? Nouveau de cette année, ce dernier est disponible depuis quelques jours. Ces différentes solutions bureautiques sont répertoriées sur la page ulaval.ca/Étudiants­UL, sous l’onglet « Matériel et ressources scolaires » au lien « Logiciels pour les études ». Notez que le soutien pour ces logiciels gratuits est offert en ligne par leur fabricant respectif. De plus, sur cette page, plusieurs logiciels à prix avantageux sont proposés dans un catalogue d’achat en ligne.

Pour toute question ou tout conseil avant d’acheter des logiciels, vous pouvez joindre le Centre de services de votre faculté, dont les coordonnées sont affichées au lien « Assistance informatique ». Sachez que vous pouvez aussi vous procurer des logi­ciels dans les coopératives étudiantes, chez certains détaillants ou en ligne auprès du fabricant du logiciel.

Pour accéder directement à la page des différents logiciels gratuits : bit.ly/1FjREFP

Un accueil à la page

Pour plusieurs étudiants, trouver un document à la Bibliothèque peut représenter un véritable casse­tête. En effet, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans un environnement comptant plus de 5 millions de docu­ments de toutes sortes : livres, pério­diques, thèses, films, œuvres musi­cales, cartes, relevés statistiques, etc. De plus, conjuguée au fait que les étudiants sont plus habitués à cher­cher de l’information sur Google qu’à utiliser les cotes et références en vigueur dans les bibliothèques, l’expé­rience peut s’avérer assez ardue. En outre, les étudiants peuvent aussi avoir des questions sur les services de la Bibliothèque, l’utilisation des appa­reils comme les imprimantes, l’endroit exact d’un local, etc. Afin de leur sim­plifier la tâche, la Bibliothèque a mis sur pied une équipe de service nomade pour répondre aux questions des usa­gers. Comme son nom l’indique, l’équipe sera mobile et circulera dans les allées des différents étages, iPad en main. Les personnes qui composent le groupe seront facilement reconnais­sables à leur veste arborant le logo de la Bibliothèque. L’équipe mobile sera présente à la Bibliothèque aux pa ­villons Alexandre­Vachon et Jean­ Charles­Bonenfant.

Cette initiative fait partie des nouveaux services offerts par la

Biblio thèque pour la rentrée. « L’idée consiste à aller vers l’étudiant, le but étant de lui faciliter l’accès aux res­sources », dit la directrice des services aux usagers, Annie Turner. « L’équipe de la Bibliothèque travaille assidûment depuis des années pour offrir une expé­rience de qualité et mieux répondre aux besoins des usagers, avec comme objectif la réussite des étudiants », poursuit­elle.

Autre nouveauté : le service de clavar­dage. Toujours dans cet esprit de répondre aux besoins des usagers, il sera possible de clavarder avec un employé pour obtenir rapidement de l’information sur l’utilisation des res­sources et des services de la Biblio­thèque. Il y a aussi le Centre de services technologiques, au 1er étage de la Bibliothèque, où les membres de la communauté universitaire peuvent profiter gratuitement d’un soutien informatique et de services­conseils pour l’utilisation de l’IDUL et du mot de passe, la configuration de l’adresse courriel@ulaval, l’achat de logiciels spécialisés, etc. Enfin, de nouveaux équipements de prêt en libre­service ont été ajoutés. Ils permettent d’effec­tuer plusieurs opérations : emprunt et renouvellement, accès au dossier d’usa­ger, reçu de transaction et, bientôt, paiement des amendes par carte de débit.

Très populaires auprès des étudiants, différentes formations, dont plu­sieurs sont de courte durée (moins de 30 minutes), reviennent en force cet automne : L’ABC de la Bibliothèque, Recherche sur des sujets spécialisés, Soutien à la rédaction et Utilisation de logiciels. « Ces formations sont idéales pour apprendre des trucs simples qui feront gagner temps et efficacité, in ­dique Annie Turner. Nous souhaitons demeurer en mode proactif, à l’écoute des besoins des usagers, ce qui nous permet de dire que la Bibliothèque est plus que jamais à la page ! »

Pour en savoir plus sur les nouveaux services de la Bibliothèque, consultez le site bibl.ulaval.ca. «L’idée consiste à aller vers l’étudiant, le but étant de lui faciliter l’accès aux ressources

La Bibliothèque propose une panoplie de nouveaux services pour la rentréepar Renée Larochelle

L’équipe de service nomade sera mobile et circulera dans les allées des différents étages, iPad en main. Les personnes qui composent le groupe seront facilement reconnaissables à leur veste arborant le logo de la Bibliothèque. photo Marc Robitaille

Le pavillon Adrien­Pouliot et sa murale créée par Jordi Bonet, à l’automne 1966. La mosaïque représente un homme, sur l’épaule duquel s’appuie la tête d’une femme, et dont le bras droit, tendu vers l’avant, vient de lancer un oiseau dans l’espace. Cet oiseau est le symbole de l’envol de l’imagination et de la créativité, de la pensée, de la recherche et de la connaissance. photo John Horvatch | Division de la gestion des documents administratifs et des archives

14le fil | le 3 septembre 2015

en bref

Le Rouge et Or Express est de retour  !Vous voulez tout savoir sur les activités du programme Rouge et Or ? Visionnez la web­émission hebdomadaire Rouge et Or Express, qui revient pour une troisième saison. Chaque lundi, l’émission présente un résumé en son et en images des parties et des compétitions dis­putées au cours du week­end par l’une ou l’autre des 17 équipes. Entrevues avec les acteurs principaux de ces événements, pré­sentation des athlètes de la semaine du Rouge et Or et promotion des activités à venir sont aussi au menu de cette émission. Diffusée sur le canal YouTube du Rouge et Or, l’émission sera également partagée sur les pages Facebook et Twitter du programme sportif de l’Université Laval.

Pour la recevoir directement dans votre boîte courriel chaque lundi, abonnez-vous à l’infolettre (rougeetor. ulaval.ca/rouge-et-or-express).

42 % d’hommes en médecine dentaireLa cohorte 2015­2019 d’étudiants au doctorat en médecine dentaire se distingue des précé­dentes des 20 dernières années avec une représentation masculine de 21 personnes sur 50. Il faut remonter au milieu des années 90 pour trouver un ratio hommes­femmes qui s’approche de la parité. En effet, depuis des années, les femmes sont largement majori­taires en médecine dentaire, comme dans les autres programmes des sciences de la santé. La toute première cohorte de dentistes formés à l’Université Laval, en 1975, qui a célébré ses quarante ans de graduation au printemps der­nier, comptait seulement deux femmes sur quinze personnes. Les femmes ont graduelle­ment fait leur place dans une profession majoritairement masculine jusqu’à atteindre la parité vers la fin des années 80. Par la suite, celles­ci, de plus en plus nombreuses parmi les finissants du collégial, ont commencé à obtenir de meilleurs résultats scolaires et ont graduellement occupé les places disponibles jusqu’à dépasser les 70 % ces dernières années.

Pourquoi étudier l’anthropologie ?Le site du Département d’anthropologie diffuse depuis peu une vidéo promotionnelle sur les programmes d’études offerts à cet endroit. Tour à tour, des étudiantes et des étudiants donnent leur point de vue sur différents aspects reliés aux formations en anthropo logie à l’Université.

La vidéo peut être consultée à l’adresse suivante : youtube.com/watch?v=Fy7eOASQeKk#t=15

Un projet qui fait mouche

Patrick Mongeau et Pascal Mayran taquinent la truite sur les rives du lac Piché.photos Direction des communications

Quelle mouche utiliser ? Dans le cadre de ses formations, Patrick Mongeau a appris à choisir le bon appât en fonction de la température, du niveau de l’eau et du moment de la journée.

Qui aurait cru que la pêche à la mouche servirait de thé­rapie pour des soldats bles­sés par la guerre ? Hugues Sansregret, le directeur des opérations de la forêt Mont­morency, a aimé l’idée lors­qu’on lui a présenté ce projet il y a cinq ans. « Des études démontrent que le contact avec la nature a un effet thé­rapeutique plus fort qu’un traitement par médicaments et une visite chez le psycho­logue combinés. C’est un service que nous n’avions jamais envisagé, mais qui fait partie de la dimension so ­ciale de la mission de la forêt Montmorency. »

Un organisme à but non lucratif, Les eaux curatives par la pêche à la mouche, a pour but d’aider des mili­taires ou d’anciens militaires ayant participé à des mis­sions à l’étranger. Dans un premier temps, on leur enseigne le montage de mouches, un art qui requiert patience et concentration. Les participants bénéficient ensuite d’ateliers où ils apprennent des stratégies de pêche et les différentes tech­niques du lancer. Le séjour à la forêt Montmorency, qui leur permet de mettre en pra­tique leurs nouvelles com­pétences, marque l’abou ­tissement du processus. L’objectif derrière cette acti­vité : les aider à reprendre leur vie en main dans une ambiance relaxante.

Il est connu que la pêche est un calmant naturel, en plus d’être une excel­lente occasion de renouer avec les autres. « Ça nous oblige à sortir de notre sous­sol. Beaucoup de militaires souffrant de stress post­traumatique sont portés à s’isoler. Ils sont moins pa ­tients et plus irritables. En venant ici, on rencontre des gens qui sont “dans le même bateau”. On n’a pas peur d’être jugé », explique Pascal Mayran, avant de fendre l’air avec sa canne à moucher.

Soldat d’infanterie depuis 17 ans, il a effectué plusieurs missions en ex­Yougoslavie et en Afghanistan. Ce séjour dans la forêt d’enseignement et de recherche de l’Université lui permet de faire revivre sa passion pour la pêche, en plus de passer du bon temps avec sa fille. Assise à ses côtés, sur les rives du lac Piché, la petite

Alexanne, âgée de 6 ans, est chargée de déposer les truites dans la glacière. Une tâche qu’elle effectue, tout sourire, sous le regard amusé de son père. Pas très loin, Patrick Mongeau, artilleur retraité, est occupé à fixer une mouche au bout de sa ligne. L’am­biance est à la camaraderie. « Plu sieurs de ces gens sortent pour la première fois de chez eux. La pêche est un prétexte à la rencontre. Le soir venu, sur le bord du feu, ils dis­cutent de choses qu’ils ne di ­raient même pas à leur théra­peute ! », raconte Gervais

Je f f rey, le d irecteur du programme.

Depuis qu’il a lancé ce projet en 2010, plus de 80 soldats ou ex­militaires ont sé journé à la forêt Montmorency. Du génocide au Rwanda au tremblement de terre qui a frappé Haïti, ces gens ont vu l’horreur de près. Patrick Mongeau, qui s’est rendu en Bosnie et en Afghanistan, doit au jour­d’hui composer avec de dou­loureux souvenirs. « Dans un contexte de guerre, le silence est souvent signe d’un dan­ger à venir. Il m’a fallu réap­prendre à apprivoiser cette tranquillité », laisse­t­il tom­ber, fasciné par le paysage autour de lui.

Avec son cadre sécuritaire et sa proximité avec la ville, la forêt Montmorency est l’en­droit idéal pour le ressource­ment. Ce vétéran apprécie particulièrement l’accueil cha­leureux des employés. De l’hébergement aux repas, tout est mis en œuvre pour faire de son séjour une expérience inoubliable. « Ils savent com­ment prendre soin de leurs invités. Nous sommes dans un environnement respectueux, non seulement de la nature, mais aussi des gens. Et ça, ça fait du bien », dit­il, se promet­tant de revenir y faire du béné­volat. Ce sera une belle façon, selon lui, de « “décrocher”, tout en se rendant utile ».

Il reste encore quelques jours pour profiter de la pêche à la mouche à la forêt Montmorency ! Renseignez-vous sur les différents forfaits à l’adresse foretmontmorency.ca ou en appelant au 418 656-2034. Pour en savoir plus sur le pro-gramme Les eaux curatives par la pêche à la mouche : leseauxcuratives.com

La forêt Montmorency participe à un programme de réadaptation pour des soldats et d’anciens combattants blessés physiquement ou psychologiquementpar Matthieu Dessureault

Depuis le début du projet en 2010, plus de 80 soldats ou ex-militaires ont séjourné à la forêt Montmorency

société

15le fil | le 3 septembre 2015

en bref

Rugby féminin : nouvel entraîneur, mêmes objectifs élevésUne nouvelle ère s’est amorcée officielle­ment cette semaine pour le Club de rugby féminin Rouge et Or. En effet, l’entraîneur­chef Dominique Duquette dirige son premier camp d’entraînement depuis qu’il a pris la relève de Bill McNeil, retraité depuis novembre. L’an dernier, la formation avait obtenu une fiche de 6­1, mais s’était inclinée en demi­finale contre l’Université de Concordia. « On ne veut pas voir trop loin, mais on vise tout de même une participation à la finale, ce qui signifie, cette année, une qualification automatique pour le champion­nat canadien. Et, évidemment, on veut la gagner, cette finale ! », lance Duquette.

De la trentaine de filles présentes au camp, l’entraîneur­chef en gardera seulement 25 pour débuter la saison, le lundi 7 septembre. L’équipe affrontera alors les Martlets à l’Université McGill. Le premier match à domicile aura lieu le samedi 12 septembre contre la formation de l’Université d’Ottawa.

Jeudi 3 septembreSoccer | Trois­Rivières (hors­concours)PEPS | 18 h 30

Samedi 5 septembreFootball | MontréalStade TELUS­Université Laval | 19 h

Vendredi 11 septembreSoccer féminin | Montréal ­ CarabinsStade TELUS­Université Laval | 18 h

Soccer masculin | Montréal ­ CarabinsStade TELUS­Université Laval | 20 h

Samedi 12 septembre

Rugby féminin | OttawaStade TELUS­Université Laval | 15 h

Dimanche 13 septembreSoccer féminin | Montréal ­ CitadinsPEPS | 18 h

Soccer masculin | Montréal ­ CitadinsPEPS | 20 h

Campus dynamique

La saison 2015 du football universitaire prend son envol ce samedi 5 septembre, alors que les Carabins de l’Université de Montréal seront en ville pour une partie sous les projecteurs du stade TELUS­Université Laval, à compter de 19 h. Il reste encore de bons billets. Visitez reservatech.net. photo Stéphanie Gaudreau

« Enfin, nous avons un site à la hauteur de notre program­mation et de nos installa­tions. Il y a des gens chez nous qui ont travaillé sur ce projet pendant plusieurs mois et nous sommes très fiers de vous présenter ce petit bijou qui facilitera la vie de beaucoup de gens en plus d’être le reflet de ce nous sommes et de ce que nous faisons chaque jour », a indi­qué le directeur du SAS, Christian Gagnon, lors du lancement du nouveau site du PEPS, le 16 juillet.

Le site est dorénavant plus convivial, laissant beaucoup de place à l’image, ce qui per­met de mettre en valeur les

magnifiques installations du PEPS. Un design épuré aux couleurs actuelles donne un premier coup d’œil agréable et la navigation repensée facilite grandement la re ­cherche d’information.

Le nouveau site répond également à un souci écolo­gique. Le portail qui contient tous les détails de la pro­grammation du PEPS a per­mis d’abandonner le journal de la programmation distri­bué dans plusieurs milliers de foyers de la région chaque trimestre depuis plus de 40 ans.

Finalement, le site est de venu plus technolo­gique puisque la nouvelle

plateforme peut désormais s’adapter à tous les types d’appareils. Cette plateforme s’insère dans le virage tech­nologique entrepris il y a un peu plus d’un an par le SAS et elle vient compléter l’offre qui comprenait déjà l’appli­cation mobile du PEPS, l’ins­cription en ligne et le nou­veau système de réservation de terrains RTPEPS.

Selon les espérances, ce projet colossal pourrait faire grimper les visites sur le site de 25 %. Le site du PEPS, c’est deux millions de pages vues annuellement, ce qui en fait un des sites les plus populaires sur le campus de l’Université Laval.

Bien que fraîchement sorti de son emballage, le site est encore appelé à évoluer au cours des prochains mois. « Notre objectif est de rester à l’affût des besoins de notre clientèle pour lui of frir la meilleure expérience pos­sible », précise la coordonna­trice du projet, Julie Turgeon.

Avec, entre autres, plus d’une centaine d’activités différentes, deux piscines de cinquante mètres et une salle d’entraînement ultramo­derne, le PEPS est plus que jamais un incontournable dans la région pour la pra­tique récréative du sport et de l’activité physique pour les étudiants, les membres du campus et la population en général. Il est aussi le centre régional par excel­lence pour le développement des athlètes d’élite.

peps.ulaval.ca

Un site plus convivial, plus écologique et plus technologique

Le Service des activités sportives (SAS) a procédé cet été au lancement du tout nouveau site Internet du PEPSAndréane Girard

Le site du PEPS, c’est deux millions de pages vues annuellement, ce qui en fait un des sites les plus populaires du campus

sports

16le fi l | le 3 septembre 2015

Questions de sémantique

Vincent Nyckees, auteur de l’ouvrage de référence La sémantique et profes­seur à l’Université Paris Diderot – Paris 7, est invité par l’Université Laval à donner une série de confé­rences en ce début d’année universitaire. La première, intitulée « Pour une séman­tique de proximité : la pro­blématique de l’isonymie », aura lieu ce vendredi. Deux autres conférences se tien­dront mardi et mercredi prochains et auront pour sujet la nature de la signifi ­cation dans une approche médiationniste et les locu­teurs au cœur de l’analyse linguistique.

Vendredi 4 septembre, à 11 h 30, au local 3B du pa -villon Charles-De Koninck; mardi 8 septembre, à 9 h, au local 2209 du pavillon Charles-De Koninck; mer-credi 9 septembre, à 15 h 30, dans un local à être déter-miné. Entrée libre. Pour info : [email protected]

Photographier la forêt boréale

Vous aimeriez apprendre des trucs pour prendre de belles photos de la faune et de la fl ore québécoises ? Participez à l’atelier de photo animé par Yvan Bédard, professeur re ­traité du Département de sciences géomatiques et artiste photographe. L’activité comprend un ate­lier théo rique sur la photo naturaliste, une sortie accompagnée en forêt (à pied et en 4X4) où vous pourrez prendre des photos de pe tits spécimens et de paysages sauvages ainsi qu’un visionnement com­menté des photos prises au cours de la journée. photo Colocho

Dimanche 6 septembre, de 9 h à 14 h 30, à la forêt Montmorency. Pour plus d’info : foretmontmorency.ca/fr/activites/autres- activites/activite-photo-presentee-par-yvan-bedard. Pour inscription : [email protected] ou 418 561-7046. Vous pouvez visiter le site d’Yvan Bédard à yvanbedardphoto-nature.com.

La justice canadienne

Qu’il s’agisse des défi s occasionnés par la présence d’un nombre croissant de personnes non représentées devant les tribunaux ou de l’augmentation des coûts et délais liés à la revendica­tion des droits, l’accès à la justice demeure un pro­blème de société sérieux au pays. La juge en chef de la Cour suprême du Canada, la très honorable Beverly McLachlin, viendra discuter des solutions novatrices à ce problème dans le cadre de la 12e Conférence annuelle Claire­L’Heureux­Dubé. La communication qu’elle prononcera aura pour titre « L’accès à la jus­tice au Canada : un virage culturel aux multiples facettes ».

Vendredi 11 septembre, de 12 h 30 à 14 h, à l’am-phithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse- Desjardins. Entrée gratuite, mais inscription à fd.ulaval.ca/formulaire-11-septembre-2015.

Cueillette de pommes

L’automne est déjà à nos portes ! Le Bureau de la vie étudiante vous invite donc à l’une des activités autom­nales par excellence : une cueillette de pommes. Lors de cette sortie, vous pour­rez découvrir le Domaine de la source à Marguerite, un magnifi que verger an ­cestral situé sur l’île d’Or­léans, où vous pourrez récolter vos propres fruits et déguster différents pro­duits du terroir. L’activité comprend le transport aller­retour et un sac de 5 livres de pommes. Ne ratez pas l’occasion d’aller admirer la campagne québécoise !

Vendredi 11 septembre, départ de l’Université à 13 h 30 et retour vers 17 h 30. Achetez votre billet au Bureau de la vie étudiante, local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins, avant le mardi 8 septembre, à 16 h. Pour info : bve.ulaval.ca

Soirée de jeux

Vous aimez les jeux de rôle ou encore les jeux de car­tes ? L’association étudiante des Seigneurs de naguère est peut­être pour vous. Ce club réunit des étudiants adeptes de jeux de rôle et de simulation, de jeux de fi gurines, de jeux de pla­teau ou de jeux de cartes. Venez donc les rencontrer lors de la soirée de la ren­trée du club, une soirée ouverte à tous pendant laquelle vous pourrez en apprendre davantage sur les activités de l’association et vous inscrire, si le cœur vous en dit, aux parties de jeux de rôle de l’automne. Vous pourrez également jeter un coup d’œil sur la ludothèque bien garnie et la grande collection de fi gu­rines que possède le club. photo Henrique Poyatos

Vendredi 11 septembre, à 18 h, au local 0122 du pavillon Agathe-Lacerte. Entrée libre. Pour plus d’information : [email protected]

Pour une science ouverte

La science, selon Robert Merton, aurait pour voca­tion l’universalité. Pourtant, les classements des revues scientifi ques et les palmarès des universités montrent une immense prépondé­rance de la science en an ­glais, produite par des uni­versités du Nord, sur des thèmes qui intéressent les décideurs de ces pays. Lors du colloque « Ouvrir la science pour mieux la par­tager, du Nord au Sud de la Francophonie », des con­férenciers réfl échiront aux potentia lités de la science ouverte (libre accès aux publications scientifi ques, démocratisation de la science, etc.) dans les pays francophones. Venez assis­ter aux débats de ce col­loque, sous la responsa­bilité de la professeure Florence Piron, ainsi qu’à un spectacle de danse inti­tulé Ouvrir la danse pour mieux la partager.

Vendredi 11 septembre, de 8 h 30 à 18 h, à la Chapelle du Musée de l’Amérique française. Entrée libre. Pour plus d’info : scienceetbiencommun.org

04/09 06/09 11/09 11/09 11/09 11/09

Show de la rentrée

Ne manquez pas le plus gros spectacle de l’année sur le campus ! Troisième plus important événement musical ponctuel de la région de Québec, le Show de la rentrée est un incontournable pour tous les amateurs de musique. Du Jazz manouche au punk rock, du rock­blues à l’élec­tro, ce spectacle d’envergure saura plaire à un très large public. Présenté sur six scènes distinctes, l’événement réunira 18 artistes individuels et formations musicales. Sur la scène 5 à 7 musical du Pub universitaire, vous pourrez entendre Des sourcils, alors que sur la terrasse du Pub se produiront Simon Kearney, Raton Lover et Caravane. Dans la salle Hydro­Québec sont attendus Rosie Valland, Harfang, Equse et Marie­Pierre Arthur, alors que, dans l’atrium Jean­Guy­Paquet, vous pourrez assister aux prestations de Clay & Friends, de Busty & the Bass, de Socalled et de Beat Market. Finalement, au Grand Salon seront en spectacle The Babyface Nelsons, Bronco, Sandveiss et The Flatliners, alors que, sur la scène électro du Pub universitaire, Vinyl’em & Willmiles et King Abid & Karim Ouellet vous feront danser. photos Hervé Baillargeon et Ste-4 Musique

Mercredi 9 septembre, dès 17 h 30, au complexe Alphonse-Desjardins – Maurice Pollack. Entrée libre. Pour l’horaire de la soirée : cadeul.ulaval.ca/showdelarentree/

Consultez le calendrier complet d es activités sur le campus à ulaval.ca

09/09

au fi l de la semaine