BONNEGUEULE BOOKLE GUIDE DU COSTUME

◎ ANATOMIE DU COSTUME

◎ LE COSTUME ET CE QUI VA AUTOUR : CHEMISES, CRAVATES, CHAUSSURES

◎ ASSORTIR LE COSTUME : COULEURS ET MOTIFS

◎ COSTUME ET CULTURE : QUE PORTER ? OU ? ET QUAND ?

◎ CONCLUSION : PETIT RE CAPITULATIF RAPIDE

◎ QUELQUES IDÉES DE MARQUES ET DE MODÈLES

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LE GUIDE DU COSTUME

hez BonneGueule, on aime aussi les costumes. Et pour vous en parler, nous nous sommes adressés à l’un de nos meilleurs amis pour qui

c’est une passion : Alexandre. On ne le voit pas souvent car il travaille à la City de Londres, mais ça a été un plai-sir de l’avoir avec nous le temps du BonneGueule Book.

Parfois corrosif, parfois drôle, Alexandre a un grand mérite : parler vrai en matière de costume. Merci à lui pour ce guide très complet.

Benoît et Geoffrey

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LE GUIDE DU COSTUME

DU COSTUME1 Dans toute garde-robe masculine, le costume occupe une place à part, en dehors des cycles de la mode. Il est un vêtement certes formel mais offrant une magnifique base de déclinaisons pour peu qu’on en comprenne les grands principes. Plus qu’un vêtement que vous mettez pour éviter de vous faire gronder par votre patron, il est un habit qui magnifiera votre silhouette... ou vous fera passer pour un sac – Au choix.

Notre but ici est de vous aider à rester dans le premier cas de figure ;)

Décryptons ensemble, méthodiquement, l’anatomie d’un costume deux pièces.

A. La vesteLa veste d’un costume est une pièce complexe et en décortiquer l’anatomie point par point dépasserait le cadre de cet ouvrage. Plutôt qu’un long discours technique et rébarbatif, nous allons nous concentrer sur les points importants qui permettront à tous de savoir rapidement si une veste est de bonne facture et si elle vous va.

* LongueurPoint souvent négligé mais essentiel dans le choix d’un costume : la longueur d’une veste. On pourrait arguer ici que plus une veste est longue, plus elle affinera votre silhouette. Ce n’est pas com-plètement faux, mais gardons à l’esprit que plus une veste est

longue, plus elle raccourcira vos jambes. En d’autres termes, si vous êtes petit et enrobé, ce n’est pas une raison pour forcer sur la longueur, au risque de paraitre d’avoir des jambes de 20 cm.

La bonne longueur, c’est en général une veste qui se termine au niveau de votre paume quand vous laissez tomber vos bras. Jamais plus bas que les fesses.

Si vous êtes grand et mince, n’hésitez pas à faire raccourcir : une veste un peu plus courte permettra de tasser légèrement votre silhouette et donc d’atténuer l’effet « maigre » au profit de votre buste.

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DU COSTUME1 * CintrageSans conteste un des points les plus importants lorsque l’on choisit une veste.

Le cintrage, qu’est-ce-que c’est ? C’est la façon dont les flancs (et le dos) de la veste vont épouser la courbe naturelle de votre torse. Beaucoup trop d’hommes portent des vestes trop amples d’où un effet « parachute » disgracieux. Ils oublient surtout qu’un costume n’est pas fait pour massacrer leur silhouette mais au contraire, pour la magnifier.

Dans ce contexte, il est important de toujours faire attention au cintrage de votre veste.

Quand vous vous regardez de face, les côtés de la veste doi-vent faire une jolie courbe dont le point d’inflexion se situe très légèrement au-dessus des hanches, mais sans pour autant créer de plis de cassage.

Les plis apparaissent quand la veste est trop cintrée, auquel cas le point d’inflexion n’est plus une courbe mais un gros pli : laid et à proscrire. Similairement, quand vous vous regardez de profil, le dos de la veste doit suivre la cambrure de votre dos sans repiquer au niveau de vos fesses.

Note : Il existe, en ce moment, une tendance bizarre qui consiste à faire sur-cintrer ses costumes: à moins que vous ne vouliez avoir l’air d’une femme à la taille de guêpe, c’est évidemment à pros-crire : évitez le trop petit, trop moulant, restez dans quelque chose qui soit près du corps sans tomber dans l’extrême.

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DU COSTUME1 * EpaulesSans aucun doute le point le plus important avec le cintrage dans le choix d’un costume. Comme je l’avais écrit dans un article pour BonneGueule.fr il y a quelques temps, veillez à ce que la couture des épaules et leur tombant coïncident avec la cassure de vos épaules.

La couture doit être SUR le tombé de l’épaule et non au-des-sus du vide se situant dans son prolongement.

L’erreur classique des gens achetant un costume est de le choisir trop grand. C’est le fameux « il me fera plus longtemps »... A traduire par : « je ressemblerai à un sac plus longtemps ». C’est disgracieux, et ça fait « petit garçon ayant emprunté le costume de son père ».

Sur le padding (la mousse rembourrant l’épaule) ou son absence (épaule naturelle, dite « napolitaine ») je ne dirai que ceci : à moins d’être bâti comme un athlète, évitez les costumes sans padding.

Sur la plupart des hommes, le risque n’en vaut pas la chandelle : silhouette tombante, mal définie. A l’inverse, l’excès de padding type Hugo Boss, tout à fait caractéristique des costumes cheaps version années 90 n’est pas la solution. Comme souvent en matière d’élégance, il faut veiller à ce que l’ensemble soit cohérent et discret : un padding léger pour une épaule légèrement inclinée mais droite aura le meilleur rendu.

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DU COSTUME1 * EmmanchureUn détail technique mais que je voulais mentionner. Je ne vais pas rentrer ici dans le détail du montage de l’épaule d’un costume, puisque celui-ci fait encore débat parmi les plus grands tailleurs de la planète (les vrais tailleurs, pas les designers dont les costumes n’ont de costumes que le nom). Néanmoins, je tenais à mentionner que la façon dont est montée la manche exerce une forte influence sur le cintrage du costume. Une emmanchure (c’est-à-dire la largeur du « trou » sur lequel est monté la manche) trop large empiète sur le cintrage en plus de réduire votre liberté de mouvement, et diminue d’autant la capacité d’un tailleur ou retoucheur à faire un beau recintrage. Attention donc quand vous achetez des costumes bas/milieu de gamme : si vous trouvez quelque chose de correct en dessous de 700€, vérifiez que l’emmanchure ne soit pas trop large.

* Le reversUn dernier détail dans notre anatomie de la veste : son revers. Com- mençons par sa largeur et ce qu’elle implique. De façon générale, la largeur d’un revers doit être proportionnelle à la largeur de vos épaules. Un revers trop large tassera l’horizontalité de votre silhouette alors qu’un revers trop fin aura l’effet inverse. Un revers devrait occuper entre le tiers et la moitié de la distance entre sa bordure intérieure (celle près de la cravate) et la couture de l’épaule.

En dessous ou au-dessus : fuyez ! du moins tant que vous ne possédez pas le savoir et l’habitude nécessaires pour apprécier si quelque chose de « différent » vous fait passer pour un déluré ou un élégant discret.

Détail #1 – le cran de revers : beaucoup ne font pas attention à ce détail, mais il existe 2 types de crans de revers. Le premier, et le plus commun, est le notch lapel ou cran droit. C’est celui qui convient professionnellement et dans la plupart des autres occasions. Le deuxième, peak lapel ou cran à pointe, se trouvera plus souvent sur les smokings ou vêtements de soirée : à proscrire en environ-nement professionnel. Seule exception : la veste croisée. La veste croisée est quasi-toujours munie de peak lapels donc pas d’in-quiétude à avoir de ce côté.

Détail #2 – Veste ouverte ou fermée ? La bienséance veut que la veste soit toujours fermée quand vous êtes debout, et toujours ouverte quand vous êtes assis. De surcroit, garder sa veste fermée quand on est assis tire sur le bouton de devant, ce qui donne un effet disgracieux et risque d’abimer le vêtement.

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AnatomieDU COSTUME1

B. Le pantalonIl y a beaucoup à dire sur le pantalon : largeur, longueur, fond, forme... Passons en revue ce qui différencie un pantalon élégant d’un para-chute version accordéon.

* La longueur, le tombéLe point numéro un est bien entendu la longueur de celui-ci. A ce sujet, beaucoup de préjugés persistent. Pourtant, quand il s’agit d’une tenue formelle, il n’y a qu’une règle en la matière :

La jambe doit tomber droite et former un pli, et un seul (dit pli de cassage), au bas du pantalon.

Le pantalon vient ensuite s’écraser délicatement sur la chaussure. Il ne découvre pas la chaussette, ni à l’arrêt, ni en marchant.

Pas d’exceptions à cette règle : les pantalons trop courts type « avez-vous vu mes chaussettes ? » sont bons à laisser aux magazines de mode bas de gamme et les pantalons trop longs type « accordéon » n’auront pour effet que de raccourcir vos jambes et donc de tasser votre silhouette.

* L’entrejambe et le fondIl s’agit de la partie de derrière et de dessous. Il faut y prêter atten-tion lors de l’achat car elle nécessite généralement une retouche. Souvent, vous noterez que le pantalon est un peu pendant, un peu lâche à l’entrejambe et sous le fessier. Ce n’est pas un détail anodin : laisser ceci tel quel donnera l’impression aux personnes qui vous regardent que vous flottez dans votre pantalon. Et vous commencez à le comprendre : le principal but est d’éviter d’avoir l’air de flotter dans son costume. Alors faites retoucher au besoin.

Mais évitez de trop resserrer, sous peine de voir l’entrejambe de votre pantalon s’user et craquer prématurément.

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Le costume et ce qui va autourCHEMISES, CRAVATES, CHAUSSURES2

A. La chemiseElément incontournable d’une tenue formelle, la chemise est tout aussi importante que le costume et peut enluminer une mise aussi facilement qu’elle peut la massacrer. Faisons un tour d’horizon sur ses principales caractéristiques et les erreurs à éviter.

Nous ne reparlons pas ici des épaules car nous en avons déjà parlé dans la partie sur la veste de costume et c’est exactement la même chose : couture sur l’épaule sur le tombé, et non au-delà.

* Le cintrageComme pour la veste, la chemise doit être cintrée et épouser la forme de votre buste. Très souvent on croise des hommes dont les chemises sont bouffantes, avec ici encore l’effet parachute massa-crant la silhouette.

Une chemise doit être près du corps, qu’elle soit coupée droite (c'est-à-dire un peu plus ample) ou cintrée.

Veillez particulièrement à l’excès de tissu dans le haut du dos, sou-vent à faire retoucher.

Contrairement au costume, une chemise taille sur la largeur de votre cou. Une chemise 15 (ou 38 en France) ira donc à des cous de 38 cm de circonférence. A part chez certains chemisiers haut de gamme, la longueur des bras et la largeur des épaules ne sont donc quasi pas pris en compte dans la taille d’une chemise, d’où l’importance d’avoir en tête ces détails et de ne pas hésiter à faire retoucher.

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Le costume et ce qui va autourCHEMISES, CRAVATES, CHAUSSURES2

* Le colAu risque d’en surprendre plus d’un, il existe plus d’une trentaine de cols de chemises différents. Nous n’allons pas tous les passer en revue, car pour la plupart vous ne les rencontrerez jamais en dehors de la grande mesure. Le point essentiel à retenir sur le col est celui-ci :

Le col d’une chemise sert de base à votre visage, et son ouver- ture (la distance entre les deux pointes) doit être en ligne avec la forme de votre visage.

Pour les visages fins : un col à faible ouverture (type col dit « clas-sique ») affinera davantage votre visage là ou vous devriez au contraire chercher à prendre en largeur.

En d’autres termes :→ visages tassés/bourrus : portez des cols à petite ouverture.→ visages longs : n’hésitez pas à aller sur du cutaway/semi-cutaway, très à la mode et qui donnera un peu de largeur à votre visage.

Note : les cols américains, aussi appelés cols boutonnés, sont à pros- crire dans tout environnement professionnel et l’ont été depuis au moins la fin des années 90. Si vous les aimez, gardez-les pour vos chemises casuals de week-ends d’été mais pas pour le travail.

* La longueur des manchesEncore un détail d’une grande importance et très souvent omis par la vaste majorité des hommes.

Les manches d’une chemise, idéalement à poignets mousque- taires, doivent toujours dépasser de quelques centimètres de votre veste quand vous fléchissez le bras.

Les manches trop courtes ne dépassant pas de la veste donnent l’impression qu’il manque une partie à votre mise et raccourcissent vos bras.

Vous devriez veiller à ce que la manche dépasse suffisamment pour qu’on voit le début ou le tout du bouton de manchette, c’est-à-dire entre 2 et 3 cm, pas plus. Quand vous essayez une chemise, passez en même temps une de vos vestes pour voir immédiatement si la longueur des manches est bonne. Dans le cas contraire, passez votre chemin : on ne peut rallonger la manche d’une chemise en PAP.

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Le costume et ce qui va autourCHEMISES, CRAVATES, CHAUSSURES2

B. Les chaussures formellesEn écrivant ce passage de l’ouvrage j’ai réfléchi à une entrée approfondie sur les chaussures formelles. Mon problème est le sui- vant : on tomberait dans le subjectif. Il existe peu de règles absolues en matière de chaussures formelles. Je tiens tout de même à notifier certains points importants.

* Point numéro 1 : pas de marron dans les milieux professionnels stricts. Les marrons patinés sont très jolis, je suis le premier à le dire. Ils n’ont cependant pas leur place au boulot. Du noir, du gris à la limite, du bordeaux à la rigueur, mais pas de marron. Si vous voulez la jouer traditionnel, restez sur du noir, pas de mauvaises surprises de ce côté-là.

* Point numéro 2 : pour votre culture personnelle, il existe deux grands types de montages de semelles : le Blake et le Goodyear. Le Goodyear est souvent moins gracieux que le Blake (la semelle dé-passe un peu des bordures de la tige) mais plus solide et plus du-rable. Personnellement, tous les hommes grands et fins devraient suivre ce conseil, je ne mets que du Blake. Si vous êtes un peu massif, un cousu Goodyear (un peu plus large que le Blake donc) peut avoir un très beau rendu et sera plus durable. Question de choix personnel ici encore.

* Point numéro 3 : Pas de chaussures vernies au travail. Réservez ça à vos soirées en boite entre amis. Pas non plus de chaussures à bouts carrés : c’est disgracieux et preuve de mauvais goût dans l’immense majorité des cas. Restez sur du classique, une richelieu surpiquée noire ne décevra jamais en milieu professionnel.

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Le costume et ce qui va autourCHEMISES, CRAVATES, CHAUSSURES2

C. La cravatePièce essentielle de toute mise formelle, voici un petit tour d’horizon de ce qui se fait et ne se fait pas.

* La largeurAprès la couleur, dont nous parlerons dans un autre paragraphe dédié à l’harmonie, l’erreur la plus commune en terme de cravates est la largeur.

Une cravate doit être ajustée à la largeur de votre buste : 5cm pour la majorité des hommes, 7cm pour les plus enrobés d’entre vous. La mode de la cravate slim est très jolie sur les hommes minces, mais à proscrire dans les milieux profession-nels les plus stricts.

Si vous faites un poids raisonnable, évitez les cravates trop larges (7cm et plus) et tentez de trouver des 5cm. Une cravate trop large occupera trop l’espace au niveau de votre buste, donnant l’impres-sion que vous êtes maigrichon.

* Le noeudPas de consensus à ce niveau-là mais idéalement vous porterez toujours un demi Windsor ou un Windsor complet en milieu pro-fessionnel.

Voici une bonne adresse pour apprendre à faire ces noeuds :http://tinyurl.com/noeudwindsor

Les noeuds moins raffinés, type noeuds simples ou à l’italienne, suggèrent une décontraction qui n’a pas lieu d’être au travail. En faisant votre noeud de cravate, veillez toujours à bien bomber celui-ci et à le remonter jusqu’en haut. Tout comme les noeuds simples, les cravates lâches qui ne tiennent pas bien au col de la chemise suggèrent une décontraction malvenue en environne-ment professionnel.

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Le costume et ce qui va autourCHEMISES, CRAVATES, CHAUSSURES2

* La longueurEncore un détail source d’hécatombe stylistique. La cravate n’est ni un bavoir, ni le prolongement de votre engin.

Elle doit s’arrêter au niveau de votre ceinture (un poil plus bas si vous portez un pantalon taille haute/pantalon à bretelles, rare de nos jours). Pas après, pas avant.

Refaites-vos noeuds de cravates jusqu’à trouver la bonne longueur, celle ou la pointe de votre cravate touche votre ceinture. C’est une habitude à prendre, un peu dure au début, mais une habitude importante. Typiquement, les cravates bavoir (trop courtes) rap-pellent les enfants en bas âge et les cravates trop longues donnent un effet nonchalant qui n’a pas sa place dans le bon goût collectif (juste, pour une fois).

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Assortir le costumeCOULEURS ET MOTIFS3

A. Les couleurs : que faire, que ne pas faire

* Couleurs du costumeComme vous l’avez compris, je suis un grand amateur de costumes, j’en ai d’une grande palette de couleurs, du très sobre au fantaisiste. Ceci dit, en terme de couleurs appropriées pour aller au travail, il n’y a qu’une règle :

Le costume peut être gris (foncé à très foncé) ou bleu ma-rine. Pas de noir, de marron, de gris clair, de bleu clair dans les environnements formels (conseil, banque, audit).

Maintenant, si vous travaillez dans un milieu plus libéral, type media ou RP, ces règles ne s’appliquent pas forcément. Dans l’immense majorité des cas ceci dit, il vous faudra rester dans ces schémas gris et bleu marine.

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Ceci n’est pas aussi ennuyeux que ça pourrait le paraitre au premier abord. En plus de la vaste palette de déclinaisons possibles d’un gris ou d’un bleu, il est tout à fait autorisé (et conseillé) de jouer sur le rappel (autrement dit : les rayures) de vos costumes. A moins que le rappel soit d’un mauvais goût indiscutable (type rappel vert sur un costume bleu, ou gros rappel épais blanc sur un costume gris avec effet mafia Chicago années 30 garanti), il n’y a à peu près aucune limite de ce que vous pouvez vous autoriser en terme de rappel. Apprenez donc à jouer sur ces subtiles déclinaisons au lieu de remplir votre garde-robe de 5 costumes unis bleus et 5 costumes unis gris.

Costumes : couleurs autorisées pour aller au travail

CHARBON ANTHRACITE ARDOISE GRIS

NUIT MARINE FONCÉ MARINE

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Assortir le costumeCOULEURS ET MOTIFS3

* Couleurs de cravates et de chemisesMaintenant que vous avez la base, c’est-à-dire la couleur du cos-tume, attardons-nous sur les autres éléments de votre apparat : la chemise et la cravate. En préambule je voudrais dire que les combos chemise + cravate exactement de la même couleur et du même tissu type « vendu ensemble » sont à proscrire. En matière de tenue formelle, il ne faut pas hésiter à jouer sur le contraste, et à faire ressortir couleurs et motifs.

En terme de chemises, les couleurs que vous rencontrerez le plus souvent dans le monde des affaires sont les suivantes : blanc, bleu, rose. Jamais de chemise foncée au bureau (noir, bleu marine ou encore prune).

En plus d’une règle de bienséance évidente, une chemise claire si-gnifie surtout un contraste avec le costume (foncé, lui). Et comme je l’ai dit avant, nous recherchons le contraste. Pas de vert, de mauve. Seule exception à cette règle : le gris. Si elle est bien agen-cée, une chemise grise CLAIRE peut faire bonne impression dans un contexte professionnel.

La cravate quant à elle permet plus de variations. On s’orien- tera vers des couleurs comme noir, gris, bleu, vert ou rouge.

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Attention à l’effet costume gris foncé + cravate rouge qui rappelle facilement les vigiles d’une certaine agence de sécurité. Idem pour la cravate violette qui peut faire « guichetier des gares ».

Les plus neutres sont bien évidement noir gris et bleu. Dans cer-taines firmes, certaines couleurs de cravates sont proscrites par la culture, là où d’autres sont réservées à l’exécutif... Apprenez à discerner rapidement les codes de l’endroit où vous travaillez de façon à éviter les faux pas. En règle générale, la cravate doit créer un contraste sur la chemise. A éviter donc : chemise (autre que blanche, qui s’accorde avec presque tout) + cravate claire.

Couleurs de chemises :

Couleurs de cravates :

BLANC

CHARBON

ROSE CLAIR

ROUGE

BLEU CIEL

ANTHRACITE

ROSE

PRUNE

BLEU CLAIR

MARINE FONCÉ

BLEU

VERT

ROSE

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Assortir le costumeCOULEURS ET MOTIFS3

* Couleurs des chaussures Avant d’entamer le paragraphe tant attendu sur l’harmonie, un mot sur la couleur des chaussures au bureau. Comme je l’ai dit avant, le marron est à proscrire et on peut oser le bordeaux ou le gris en certaines circonstances. Néanmoins, gardez toujours à l’esprit qu’en environnement professionnel, la seule couleur sans risque est le noir. Le noir, glacé de préférence, pas vernis, pas abimé. Quoiqu’en disent vos amis ou je ne sais qui, et sauf cas très particulier d’une boite assez libérale, on ne porte pas autre chose que des chaussures noires au travail.

* Un mot sur l’harmonie Nous avons passé en revue les différentes couleurs qu’il convient de porter, maintenant reste à expliquer comment les harmoniser. L’harmonie des couleurs peut complètement faire ou détruire une mise. Heureusement, les couleurs étant acceptées comme formelles se marient généralement bien entre elles. Comme nous l’avons noté, nous chercherons toujours à avoir un contraste cos-tume/chemise et chemise/cravate, et ce pour un meilleur rendu. Petit tour d’horizon des assortiments garantissant le rendu le plus professionnel :

Nous partons ici du postulat que les chaussures seront toujours noires.

Costume gris :→ Chemise blanche + cravate grise/cravate bleue/cravate rose/ cravate verte/cravate rouge/cravate prune.→ Chemise bleu clair + cravate bleu foncé/cravate verte/cravate prune.→ Chemise rose + cravate bleu.→ Chemise gris clair + cravate gris foncé pour un effet de con-traste un peu subtil.

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Assortir le costumeCOULEURS ET MOTIFS3

Costume bleu :→ Chemise blanche + cravate gris foncé/cravate bleue/cravate rose (foncé)/cravate verte/cravate prune.→ Chemise bleu clair + cravate bleu foncé/cravate verte/cravate prune (foncé).→ Chemise rose + cravate bleue/cravate gris foncé/cravate noire.→ Chemise gris clair + cravate gris foncé.

A éviter à tout prix :→ La chemise rose avec cravate rose, ton sur ton palot et peu distingué.→ La chemise rose avec cravate grise (c’est joli, mais absolument pas professionnel).→ La chemise bleue avec cravate rouge ou rose : hors de propos.→ La cravate rouge avec un costume bleu : mauvaise harmonie.

Une fois que vous maitriserez bien ces bases, vous pouvez tenter de décliner, notamment sur les motifs de la cravate. A éviter : les cravates aux imprimés patauds et aux milliers de couleurs : 2/3 couleurs dont 1 principale sur une cravate sont déjà suffisamment dures à assortir, ne tentez pas plus au risque de commettre de vrais faux pas stylistiques.

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Assortir le costumeCOULEURS ET MOTIFS3

B. Les motifs : quoi avec quoi ?Après ce tour d’horizon des couleurs et de leur harmonie, un point s’impose sur les motifs. Les motifs (carreaux, rappels) peuvent être très jolis ou complètement détruire l’harmonie d’une mise.

* Les carreaux, les rayures

On n’assortit jamais deux types de motifs différents entre eux dans la même mise, au risque de donner un effet surchar-gé qui fera vite tourner de l’oeil. On assortit à des rayures soit des rayures de tailles différentes (toujours), soit un tissu uni.

Pareil pour les carreaux : jamais assortis à des rayures, et tou-jours de tailles différentes entre eux.

Un mot sur les carreaux : éviter de trop forcer la dose, car sans une maitrise parfaite du style sartorial ça ne ressemble pas à grand-chose.

Un mot sur le rappel (les rayures) de votre costume : les rappels vous donnent l’ occasion de construire une mise un peu plus subtile. Souvent quasi invisibles, elles ressortiront vraiment si une autre

pièce de votre tenue comporte une couleur similaire. Par exemple un rappel rose sur un costume gris s’accordera avec une cravate rose. A l’inverse, des rappels contrastés par rapport au reste de la tenue n’apportent pas grand-chose et peuvent au contraire donner un air de « je ne sais pas ce que je fais là » qui vous sera préjudiciable.

Essayez-donc toujours d’assortir le rappel de votre costume avec quelque chose que vous portez.

Du moins tant que vous n’avez pas suffisamment l’oeil pour vous permettre des dérives un peu fantaisistes mais cadrées tout de même à votre environnement professionnel

* Trop c’est trop : à ne surtout pas faireJe tenais à le répéter : attention avec les motifs ! Costume à gros rappel + chemise à carreaux + cravate imprimée = tableau d’art contemporain, et non homme professionnel et soigné. Prenez suf-fisamment de précaution avec la façon dont vous les assortissez et, dans le doute, choisissez un tissu uni.

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Costume et cultureQUE PORTER ? OU ? ET QUAND ?4

A. Entretiens d’embauche : les erreurs à ne surtout pas commettreJe voulais dédier un paragraphe aux entretiens d’embauche : moments extrêmement importants de votre vie professionnelle. Inutile de vous rappeler que vous serez ici plus qu’ailleurs jugé sur votre apparence, et que les erreurs peuvent coûter cher.

Rien de ce que je vous ai dit auparavant n’est à prendre au pied de la lettre car chaque société possède une culture différente, et quand vous allez en entretien vous n’avez en générale aucune idée de la culture stylistique de la société pour laquelle vous candidatez. Un conseil : ne prenez pas de risque. Mieux vaut être habillé un tantinet trop classique que de passer pour un original qui ne correspond pas au profil recherché.

La tenue sans risque : costume bleu marine ou gris, chemise blanche, cravate bleue (à imprimés légers si vous le souhaitez) et chaussures noires et bien cirées.

Oubliez les chemises bleues, roses ou les cravates prune. Jouez la sécurité, vous aurez tout le temps de faire montre de vos prouesses stylistiques une fois le job entre vos mains.Ceci est d’autant plus vrai que vous candidatez pour un poste de haut calibre, où les cultures sont en général assez conservatrices.

A présent, vous avez les bases et connaissez les erreurs à ne plus commettre, nous pouvons nous pencher, sans risque, sur les décli-naisons possibles et adéquates au travail.

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Costume et cultureQUE PORTER ? OU ? ET QUAND ?4

B. Culture de la boite, culture du costume : où s’arrête l’originalité et où commence le ridiculeComme je le disais auparavant, rien de ce que j’ai expliqué précé-demment n’est immuable.Chaque société détient ses propres codes et habitudes vestimen-taires, et ce qui peut être considéré comme fanfaron dans l’une peut être admis, voir valorisé, dans l’autre. Il me semble essentiel de garder ce fait en tête. Vous pouvez avoir la plus belle mise du monde, si tous vos collègues sont 10 crans en dessous de vous en terme vestimentaires cela ne vous aidera pas.

Mon conseil : les premiers jours, habillez-vous neutre. Restez dans le classique, ne faites pas d’excès et observez les habitudes vestimentaires de vos collègues et patrons. Dès lors que vous concevez clairement la façon dont ils s’habillent, vous pouvez vous permettre de prendre des initiatives vesti-mentaires peu risquées.

N’essayez jamais de vous « sur-habiller » : débarquer en costume Corneliani 3 pièces bleu, chemise Charvet cutaway col financier blanc sur rappel prune et cravate 7 plis soie aux nuances de bleus dans un environnement où tout le monde s’habille d’un sac à patate assortit d’une chemise sans cravate ne vous fera pas passer pour une star mais pour un extra-terrestre. Apprenez à jouer sur la nuance : si tout le monde porte des costards mal taillés bleus et des chemises blanches sans cravate, le simple fait d’avoir un costume de bonne facture et une chemise immaculée et bien ajustée, le tout assortit d’une paire de boutons de manchette sympa vous permettra de sortir de la foule. Gare à l’excès, donc, et analysez bien votre environnement.

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LE GUIDE DU COSTUME

ConclusionPETIT RÉCAPITULATIF RAPIDE5

Nous arrivons à la fin de ce chapitre consacré aux costumes et à ce qui va autour. En guise de conclusion je vous propose un petit récapitulatif de ce que nous avons vu :

* Choisir un costume à sa taille :→ Points à regarder sur une veste : le cintrage (qui doit être bien ajusté et faire une belle courbe), la longueur de la veste (jamais plus basse que les poches du pantalon), les épaules (dont le tom-bé doit coïncider avec le tombé de votre épaule), le revers (jamais trop large) et l’emmanchure.→ Points à regarder sur un pantalon : le tombé, le pli de cassage au-dessus de l’ourlet (1 seul pli), le font qui doit être bien ajusté mais pas trop serré.

* Ce qui va autour du costume :→ La chemise : toujours bien cintrée, épaule ajustée. Faites attention à l’ouverture du col et à la longueur des manches.→ Les chaussures : noires en environnement professionnel, pas de bottines, pas de marron.→ La cravate : sa largeur doit être proportionnelle à celle de votre corps, elle doit arriver pile -poil au niveau de votre ceinture et vous opterez pour des noeuds un peu sophistiqués (type Windsor).

* Les couleurs :→ Pour un costume : toujours gris foncé ou bleu marine dans un environnement professionnel.→ Pour les chemises : blanc, bleu clair, ou rose.→ Pour les cravates : bleu, gris, vert, rose, rouge, ou encore prune.→ Attention à toujours assortir le même type de motif ensemble.→ Consultez la liste que je vous ai donnée pour avoir rapidement en tête quoi porter avec quoi.

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ConclusionPETIT RÉCAPITULATIF RAPIDE5

* Entretiens d’embauche :→ Ne prenez pas de risques, restez classique : costume bleu marine ou gris, chemise blanche, cravate de couleur sombre unie ou à imprimés légers.

* Déjà employé ?→ Observez avant toute action stylistique : toutes les sociétés ont une culture différente.→ Evitez d’en faire trop au risque de passer pour un rigolo : jouez sur les détails, c’est largement assez pour vous faire sortir du lot.

J’espère que ce guide vous sera utile dans votre vie professionnelle et que vous aurez appris autant sur les concepts généraux que sur les petits détails que seuls les amoureux du style connaissent en le lisant. Vous verrez, quand on commence à s’y intéresser, le monde du costume offre des possibilités sans fin. Eveillez votre oeil : vous serez bientôt très surpris par les commentaires positifs de votre entourage sur vos tenues. Celles – ci considérées jusqu’à présent comme juste bonnes pour le travail.

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Quelques idéesDE MARQUES ET DE MODÈLES6

A. Costumes

* Moins de 600€ :Tout en bas de l’échelle, on trouve Zara et Devred (150€) qui font des costumes correctement coupés. Mais gardez bien en tête que ce sont des costumes réservés à des stagiaires. Il est complètement hors de propos de gagner plus de 2000€ par mois et de continuer à acheter des costumes dans du prêt-à-porter low cost. Vous avez une obligation d’image après tout ! Acheter des costumes dans de telles enseignes est une solution d’urgence à utiliser uniquement dans les cas où vous n’avez vraiment pas de budget.

Au-dessus, les costumes de chez Ugo Baldini, Danyberd, COS, et Brooks Brothers (autour de 250€) sont également de bons rapports qualité prix, même si on reste dans du bas de gamme.

Si on monte d’encore une gamme, j’aime beaucoup les costumes Wicket (500€) qui sont d’une qualité stupéfiante au regard du prix : pans de veste lestés, boutonnières ouvertes, cintrage travaillé, etc.

Enfin, encore au-dessus, et en soldes, les costumes Melinda Gloss valent vraiment le détour.

* Entre 600€ et 1300€ :On commence à tomber dans des fabriques et des coupes très appré- ciables pour du PAP, et les choix sont (très) vastes. Nos marques coup de coeur :→ Melinda Gloss (Paris) : des costumes bien construits, classiques (650€).→ Richard James à Savile Row (Londres) : simple, efficace, pas hors de prix (moins de 1000€) Richard James propose des cos-tumes entièrement entoilés à des tarifs raisonnables et dont les coupes affinées et les matières discrètes mais travaillées sont très appréciables dans un contexte professionnel.

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LE GUIDE DU COSTUME

Quelques idéesDE MARQUES ET DE MODÈLES6

→ Ozwald Boateng à Savile Row (Londres) : avec un prix quasi-unique à 1300€, Ozwald Boateng propose des coupes parmi les plus viriles du marché, dans des matières souvent très travaillées. On aime évidemment beaucoup, mais attention : tout n’est pas bon dans un contexte professionnel, évitez les costumes présen-tant des détails trop originaux types bouton sur le revers.

* 2500€ et plus :A ces prix-là vous êtes dans la grande mesure ou dans les marques très grand luxe.→ On peut citer Brioni (très classique), Smalto (plus moderne, et nous adorons leur cran de revers typique de la maison) et Tom Ford (99% des modèles importables au bureau). Si vous avez ce genre de budget, faites un tour chez Henry Poole à Londres (qui, contrairement à Anderson et Sheppard ou Huntsmann ne vous imposera pas un style maison) pour votre premier 2 pièces sur mesure.

B. Chaussures : 3 budgets, 3 idées

* 150 euros : je vous recommande Loding, un des meilleurs rap- ports qualité/prix/style du marché. En particulier le modèle TICCIO, une richelieu cousu Blake très appréciable pour son prix (site avec adresse : www.loding.fr). Markovski est tout aussi intéressant.

* Autour de 300 euros : j’aime beaucoup (comme d’autres) Emling et son modèle FEZ, une richelieu cousue Blake discrète à 260 euros. Aux alentours de 360 euros, regardez le modèle Louis II : beau, simple, efficace.

* Autour de 800 euros : on tombe sur des chaussures incro-yables, deux maisons que j’affectionne particulièrement :John Lobb et son modèle City II : pas le plus extravaguant mais incroyablement efficace.Berluti : les Olga III sont à tomber mais les Démesures restent plus passe-partout, d’après-moi, pour aller au travail.

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