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LE FIGARO du 07/11/2019 Le Secours catholique alerte encore une fois sur l’étendue de la pauvreté en France Par Marc Landré - Publié le 07/11/2019 Comme tous les ans, l’association fait le portrait-robot des personnes qu’elle a accueillies dans ses centres. C’est parmi les couples avec enfants que la part des ménages en situation de grande précarité a le plus augmenté en 2018. Comme chaque année, le Secours catholique Caritas France publie ce jeudi matin son rapport statistique sur l’état de la pauvreté en France, basé sur les renseignements collectés en 2018 par les 66.000 bénévoles de l’association auprès des personnes qui ont été accueillies l’année dernière. Soit 1,3475 million d’individus précisément, découpables en 716.500 adultes et 631.000 enfants. Un rapport qui permet d’avoir une photographie relativement fidèle de la précarité et de l’exclusion sur le territoire. «Le vivre ensemble est non seulement possible mais se vit au quotidien, dans les territoires, paisiblement, remarque Véronique Fayet, la présidente du Secours Catholique Caritas France. Le respect de la dignité et des droits fondamentaux de chacun, Français ou étranger, est une exigence à sans cesse construire. Car la mise au ban d’une partie de la population est génératrice de pauvretés mais aussi de méfiances et de divisions à venir». Voici donc, en 8 tendances qui se dégagent ou s’affirment, le visage actualisé de la pauvreté en France en 2018, tout du moins tel que le Secours Catholique Caritas France, qui a fêté ses 70 ans il y a trois ans, la mesure dans ses 2400 structures d’accueil. Une majorité de femmes Comme les années précédentes, les femmes demeurent la population la plus fréquemment rencontrée par le Secours Catholique, avec une hausse de 0,3 point en un an. «L’augmentation de leur proportion dans les accueils traduit une précarisation de leur situation socio- économique, précarisation qui touche principalement les femmes françaises», note l’association. Près des trois quarts d’entre elles sont des mères isolées (39,2%) ou des femmes seules plus âgées (32,4%). La grande vulnérabilité des jeunes familles et de leurs enfants accueillies occulte le vieillissement continu des personnes rencontrées par les 3500 équipes et l’augmentation progressif de la part des plus de 50 ans. Plus prononcé chez les femmes, ce vieillissement concerne essentiellement les ménages français dont l’âge médian a augmenté de 4 ans depuis 2010 pour atteindre 44 ans tandis que la part des plus de 60%, dont 87% sont des personnes isolées, a presque doublé sur la période, pour représenter désormais 14%. Sept personnes sur dix de plus de 50 ans accueillies sont de nationalité française. La moitié de familles 49,8% des ménages rencontrés en 2018 sont des familles avec enfants. Majoritairement des

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LE FIGARO du 07/11/2019

Le Secours catholique alerte encore une fois

sur l’étendue de la pauvreté en France

Par Marc Landré - Publié le 07/11/2019

Comme tous les ans, l’association fait le portrait-robot des personnes

qu’elle a accueillies dans ses centres. C’est parmi les couples avec enfants

que la part des ménages en situation de grande précarité a le plus augmenté

en 2018.

Comme chaque année, le Secours catholique Caritas France publie ce jeudi matin son rapport

statistique sur l’état de la pauvreté en France, basé sur les renseignements collectés en 2018

par les 66.000 bénévoles de l’association auprès des personnes qui ont été accueillies l’année

dernière. Soit 1,3475 million d’individus précisément, découpables en 716.500 adultes et

631.000 enfants. Un rapport qui permet d’avoir une photographie relativement fidèle de la

précarité et de l’exclusion sur le territoire.

«Le vivre ensemble est non seulement possible mais se vit au quotidien, dans les territoires,

paisiblement, remarque Véronique Fayet, la présidente du Secours Catholique Caritas France.

Le respect de la dignité et des droits fondamentaux de chacun, Français ou étranger, est une

exigence à sans cesse construire. Car la mise au ban d’une partie de la population est

génératrice de pauvretés mais aussi de méfiances et de divisions à venir».

Voici donc, en 8 tendances qui se dégagent ou s’affirment, le visage actualisé de la pauvreté

en France en 2018, tout du moins tel que le Secours Catholique Caritas France, qui a fêté ses

70 ans il y a trois ans, la mesure dans ses 2400 structures d’accueil.

● Une majorité de femmes

Comme les années précédentes, les femmes demeurent la population la plus fréquemment

rencontrée par le Secours Catholique, avec une hausse de 0,3 point en un an. «L’augmentation

de leur proportion dans les accueils traduit une précarisation de leur situation socio-

économique, précarisation qui touche principalement les femmes françaises», note

l’association. Près des trois quarts d’entre elles sont des mères isolées (39,2%) ou des femmes

seules plus âgées (32,4%). La grande vulnérabilité des jeunes familles et de leurs enfants

accueillies occulte le vieillissement continu des personnes rencontrées par les 3500 équipes et

l’augmentation progressif de la part des plus de 50 ans. Plus prononcé chez les femmes, ce

vieillissement concerne essentiellement les ménages français dont l’âge médian a augmenté

de 4 ans depuis 2010 pour atteindre 44 ans tandis que la part des plus de 60%, dont 87% sont

des personnes isolées, a presque doublé sur la période, pour représenter désormais 14%. Sept

personnes sur dix de plus de 50 ans accueillies sont de nationalité française.

● La moitié de familles

49,8% des ménages rencontrés en 2018 sont des familles avec enfants. Majoritairement des

familles monoparentales (quasi exclusivement des mères isolées), «le type de ménage le plus

sensible à la pauvreté extrême», note le Secours Catholique. Les familles biparentales

représentent un ménage sur cinq et sont «comparativement moins vulnérables» même si «leur

fragilité tend toutefois à augmenter». Les enfants représentent 46% de l’ensemble des

personnes rencontrées par l’intermédiaire de l’individu de référence de leur ménage, la moitié

vivant au sein d’une famille monoparentale «contre moins d’un quart dans la population

générale», compare le Secours Catholique.

● Des étrangers plus jeunes et précaires

Les étrangers qui viennent dans les centres du Secours Catholique sont plus jeunes: 60% ont

en effet moins de 40 ans. Ils représentent désormais 43,6% de l’ensemble des ménages

accueillis, avec une hausse d’environ 3 points par an depuis 2016. L’an dernier, 58% d’entre

eux n’avaient pas de statut légal stable. Les étrangers originaires de l’Union européenne ne

représentent que 8% des étrangers rencontrés en 2018 - et un tiers d’entre eux viennent de...

Roumanie -, soit deux fois moins qu’il y a dix ans. Parmi les étrangers hors UE, ceux en

situation régulière et stable sont plus âgés et sur le territoire national depuis plus de 10 ans. Ils

viennent essentiellement d’Afrique subsaharienne et du Maghreb. À l’inverse, ceux sans statut

légal stable sont plus jeunes (35 ans en moyenne) et pour la moitié d’entre eux arrivés depuis

moins de deux ans.

● Plus de la moitié d’inactifs

Le taux d’inactivité a atteint son plus niveau en 2018: 54,4% des 15-64 ans, soit +10 points en

dix ans, à comparer au record de taux d’activité (71,9%) enregistré dans l’Hexagone la même

année. Cette hausse est due principalement à la forte augmentation de la part de personnes

sans droit au travail, passée de 8% à 20% depuis 2010. Moins de 30% des personnes

accueillies sont au chômage et quelque 16% ont un emploi, la majorité un CDI à temps partiel

et pour plus du tiers depuis plus de deux ans. 45% des personnes accueillies en 2018 ont fait

des études secondaires, 16,6% ont un niveau Bac et plus, soit une hausse de 10 points en dix

ans pour ces deux catégories.

● Un niveau de vie en baisse

Le niveau de vie médian des ménages accueillis est de 535 euros en 2018, soit 15 euros de

moins en euros constants et 5 en euros courants par rapport à 2017. Cette baisse s’explique en

partie par l’accroissement de la part des ménages sans aucune ressource. C’est parmi les

couples avec enfants que la part des ménages en situation de grande précarité (niveau de vie

nul ou inférieur à 300 euros par personne) augmente le plus fortement, les ménages sans

ressources représentant 24% des couples avec enfants en 2018, contre 9% en 2010. Mais les

familles monoparentales se précarisent également. La situation des enfants s’est fortement

précarisée depuis 2010: la part des enfants âgés de moins de 20 ans vivant dans un ménage

sans ressources a été multipliée par 2,5 en 8 ans, atteignant 18% en 2018. Ce phénomène

concerne un quart des enfants de moins de 5 ans en 2018.

● Une extrême pauvreté en hausse

En 2017, le taux de pauvreté atteint 14,1% dans la population générale selon le seuil à 60%,

8% selon le seuil à 50%, et 3,5% selon le seuil d’extrême pauvreté à 40%. Au sein des

ménages accueillis cette même année, ces taux atteignaient respectivement 92%, 83% et 65%.

● Des logements toujours plus précaires

En 2018, près d’un tiers des ménages accueillis vit en logement précaire, soit 1 point de plus

qu’en 2017. Cette hausse reflète surtout la forte augmentation de la part de ménages vivant

dans des centres d’hébergement. Ils sont près de 11% cette année (dont 69% de ménages

étrangers sans statut de résidence stable, arrivés récemment sur le territoire), contre 6% en

2010. Parmi les ménages habitant des logements stables, on note une baisse de la part de

locataires (parcs social ou privé) et une faible diminution de la part de propriétaires. Au

contraire, la part de ménages en habitat collectif (personnes en maison de retraite ou étrangers

en foyer) augmente de 2 points par rapport à 2017.

● Des impayés de logement et énergie

La moitié des ménages seulement sont en situation d’impayés, pour des raisons qui restent

stables avec une prépondérance sur le logement (41,1%), l’énergie (39,6%), l’eau (17%), les

impôts et taxes (11,9%).

LES ECHOS du 05 novembre 2019

Le secret bancaire, c'est vraiment fini

Par Étienne Lefebvre - Publié le 5 nov. 2019 à 6h00

La transmission automatique de données entre administrations fiscales

apporte une mine d'informations précieuses à Bercy, de même que la

transparence sur les accords privilégiés dont bénéficient les entreprises

dans certains Etats européens (« rulings »). En revanche, le fisc continue de

perdre beaucoup de contentieux fiscaux face aux grandes entreprises.

Nicolas Sarkozy l'avait annoncé (beaucoup) trop tôt. « Les paradis fiscaux, le secret bancaire,

c'est terminé », claironnait le chef de l'Etat le 23 septembre 2009, suscitant alors un fort

scepticisme . De fait, les réformes ne faisaient que commencer. Pourtant, la direction était

tracée et le mouvement lancé. Et dix ans après, le secret bancaire appartient bel et bien au

passé grâce à la coopération fiscale entre Etats.

La lecture d'un document de bilan figurant dans le budget 2020 montre que l'échange

d'informations entre administrations fiscales, qui se faisait au coup par coup (avec des

demandes qui restaient le plus souvent sans lendemain), est passé à l'échelle industrielle en

devenant automatique. Le fisc dispose désormais de précieuses données concernant des

millions de comptes de Français à l'étranger. Pas moins de 86 Etats ont joué le jeu l'an dernier,

dont la Suisse et le Luxembourg mais aussi des destinations plus exotiques telles que Panama,

les Iles Caïmans, ou Jersey et Guernesey. Les mauvaises élèves sont l'exception. Et

l'exploitation de cette mine d'informations ne fait que commencer.

Le « reporting pays par pays », nouvel acquis

Autre avancée notoire : le registre des « rulings » fiscaux -ces accords signés entre un Etat

membre et une entreprise garantissant à cette dernière des conditions souvent très favorables-

ont changé la donne du côté des entreprises. Cette mesure imposée dans la foulée des

« Luxleaks » a abouti à la création d'un fichier qui rassemble aujourd'hui 18.000 « rulings ».

Enfin, le fisc français dispose désormais de nombreuses informations sur le chiffre d'affaires,

le bénéfice et les impôts payés par les entreprises dans chaque pays où elles sont implantées.

Des données essentielles pour s'assurer du bien-fondé, ou pas, de leurs pratiques

d'optimisation fiscale.

Des contentieux en hausse

Peu d'observateurs auraient parié sur de tels changements en si peu de temps, et il faut saluer

ces avancées. Pour autant, la lecture d'un autre rapport parlementaire sur le budget montre

qu'il y a encore du chemin à parcourir, avec une statistique inquiétante : le coût des

contentieux fiscaux perdus par l'Etat face aux entreprises est en nette hausse. En cause, des

« affaires à forts enjeux ». Bercy doit notamment faire face à la résistance des géants du

numérique.

Cela démontre que si le chantier de la transparence fiscale est quasiment achevé, la réforme

de l'imposition des entreprises actuellement en discussion au niveau de l'OCDE est

indispensable pour passer à l'échelon supérieur. C'est un chantier au long cours, plein de

chausse-trappes, mais le regard sur les réalisations des dix années passées montre que le jeu

en vaut la chandelle.

Etienne Lefebvre

AFP du 25/10/2019

Le code de la route modifié pour encadrer

les trottinettes

Le 25 octobre 2019 à 07h30 par AFP

Un décret a été publié vendredi 25 octobre 2019 au Journal officiel pour

encadrer l'usage des trottinettes, en précisant notamment leurs

caractéristiques techniques, leurs espaces de circulation et l'âge du

conducteur.

Le texte, appelé à entrer en vigueur en partie samedi et en partie au 1er juillet 2020, modifie le

code de la route et s'adresse aux usagers, aux collectivités territoriales et aux forces de l'ordre.

Il vise à "définir les caractéristiques techniques et les conditions de circulation des engins de

déplacement personnel", motorisés ou non motorisés, présentés comme de "nouvelles

catégories de véhicules".

Les engins de déplacement personnel motorisés ne peuvent transporter qu'un conducteur "âgé

d'au moins 12 ans", prévoit le décret qui interdit à ce conducteur de "pousser ou tracter une

charge ou un véhicule" ou de "se faire remorquer par un véhicule".

Le texte rend passible d'une amende de jusqu'à 1.500 euros (3.000 euros en cas de récidive)

quiconque roule avec une trottinette motorisée conçue pour dépasser la vitesse de 25 km/h.

Le décret prévoit aussi les équipements devant être portés par les conducteurs de ces

véhicules, ainsi que les espaces de circulation où ces conducteurs doivent et peuvent circuler

en agglomération et hors agglomération.

Le port du casque et d'un gilet réfléchissant devient ainsi obligatoire dans le cas, exceptionnel,

où l'usage de ce type de véhicule est autorisé sur route hors agglomération. En ville, les

trottinettes devront rester sur les pistes cyclables lorsqu'elles existent. Rouler sur le trottoir

sera en principe interdit, mais pourra être exceptionnellement autorisé.

Plusieurs accidents mortels impliquant des trottinettes électriques ont eu lieu ces derniers

mois, à Paris, Reims, dans les Yvelines, dans le Pas-de-Calais, notamment

WEB FIGARO du 07/11/2019

Impôts : corrigez votre déclaration de

revenus avant le 17 décembre 2019

Web Figaro - Par Stéphanie ALEXANDRE

Modifié le 05/11/2019 à 16:53 - Publié le 04/11/2019 à 15:11

Une demi-part oubliée, une pension alimentaire non reportée ou un don non

déduit... Les contribuables ayant déclaré leurs revenus sur internet peuvent

corriger les erreurs ou les oublis constatés sur leur avis d’impôt jusqu’au 17

décembre 2019.

En cas d’erreur sur la déclaration d’impôt sur les revenus perçus en 2018 - impôts 2019 -,

faite sur internet, le contribuable peut modifier les sommes déclarées avant le 17 décembre

2019.

Pour accéder au service de modification, le télédéclarant doit s’authentifier sur le site internet

des impôts, en saisissant son numéro fiscal et son mot de passe. Depuis la page « mes services

», il doit ensuite cliquer sur le lien « corriger ma déclaration en ligne » afin d’effectuer ses

rectifications.

Les corrections possibles sur la déclaration de revenus en

ligne

Ce service permet de modifier la quasi-totalité des informations déclarées en ligne ou depuis

un smartphone et notamment celles relatives aux revenus et aux personnes à charge, mais

également à la contribution à l’audiovisuel public. Il est également possible de corriger les

éléments relatifs à l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI).

En revanche, il faut passer par un autre outil pour corriger les erreurs portant sur sa situation

de famille (mariage, divorce, pacs...). Pour modifier la saisie faite sur la déclaration de

revenus transmise, le contribuable doit utiliser le service de messagerie sécurisée dans la

rubrique « Nous contacter > Ma messagerie sécurisée ». Pour un changement d’adresse, il faut

utiliser le service « signaler un changement d’adresse » dans la rubrique « Gérer mon profil ».

En fin de procédure, un accusé de réception est présenté à l’internaute. Il peut alors le

télécharger ou l’imprimer. Aucune pièce justificative n’est à transmettre, mais le contribuable

doit néanmoins être en capacité de les produire en cas de demande de l’administration.

Le montant à payer

La correction en ligne peut aboutir à une diminution ou une augmentation du montant de

l’impôt dû.

En cas de baisse de la facture fiscale, le contribuable reçoit un avis d’impôt corrigé en vue de

l’informer du dégrèvement pris en sa faveur. S’il a déjà payé cet impôt, le trop-perçu lui sera

remboursé. À défaut, seul le «montant de l’impôt net» figurant sur ce nouvel avis est à régler.

En cas de prélèvement mensuel ou à l’échéance, les prélèvements sont automatiquement

ajustés.

En cas de hausse de la somme due, le particulier s’acquitte alors du montant restant

éventuellement à sa charge à la date limite de paiement.

Stéphanie ALEXANDRE

Journaliste

UFC QUE CHOISIR du 06/11/2019

Loi Alimentation : Facture salée pour les

consommateurs, disette pour les agriculteurs ! Publié le : 26/10/2019 – Mise à jour du 06/11/2019

La loi Alimentation, votée il y a tout juste un an, le 30 octobre 2018, affichait deux objectifs

louables : rétablir l’équilibre des relations commerciales dans les filières alimentaires afin

d’améliorer le revenu des agriculteurs, et rendre accessible une alimentation saine et durable.

Pour le premier volet, les consommateurs ont bien été ponctionnés, mais le « ruissellement »

vers les producteurs s’est transformé en goutte-à-goutte… Pour améliorer la répartition de la

valeur, et renflouer les comptes des agriculteurs, deux mesures phares sont appliquées depuis

le début de l’année 2019 : le relèvement du seuil de revente à perte (SRP) (1), et

l’encadrement des promotions (2) (lire l’encadré). Lors de la discussion de la loi en 2018,

l’UFC-Que Choisir avait alerté sur les risques d’inflation pour les consommateurs. Un an

après, les avis divergent sur son impact, faute d’indicateurs de suivi. L’UFC-Que Choisir a

donc fait plancher l’institut de sondages Nielsen.

Une inflation pour le consommateur…

Résultat, le SRP a bel et bien eu un effet inflationniste dès le premier mois d’application :

entre janvier et février (le relèvement du SRP ayant été imposé au 1er février), les prix des

produits alimentaires en hypermarchés et supermarchés ont soudain grimpé de 0,83 % (voir

notre étude). Les prix des marques nationales s’envolent de 1,14 % et les produits d’appel

comme Coca-Cola ou Nutella, mais aussi l’emmental, le thon en boîte ou le pastis,

traditionnellement vendus avec une marge très faible, bondissent, eux, de 5 à 7 %. Pour

atténuer cette flambée, les enseignes ont reporté leurs efforts sur leurs marques de

distributeurs (non concernées par la loi), qui ont reculé de 0,2 %. Au total, ce sont 1,6 milliard

d’euros de dépenses supplémentaires pour les consommateurs sur 2 années. Un chiffre que

contestent industriels, distributeurs et gouvernement. L’Association nationale des industries

alimentaires (Ania) fait état d’une hausse des prix limitée à environ 400 000 € depuis février,

des données qui convergent avec celles du gouvernement. Et la Fédération du commerce et de

la distribution (FCD) confirme une nette hausse des grandes marques alimentaires « mais sans

effet significatif sur l’augmentation générale des prix ».

… mais une déflation persistante pour les industriels…

Bref, il y a eu une hausse pour le consommateur – après plusieurs années de baisse. Mais qui

en a bénéficié ? Est-ce que, au moins, ces dépenses imposées aux ménages ont « ruisselé » le

long de la chaîne jusque dans les poches du maillon « agriculteurs » ? De cette promesse

aussi, il est permis de douter. Car le maillon des transformateurs a continué à voir ses prix de

vente aux distributeurs baisser. Selon le ministère de l’Agriculture, les négociations

commerciales annuelles, clôturées en février 2019, ont abouti à un recul global de 0,4 % des

tarifs des marques nationales. Et si les tractations se sont révélées moins rudes que les années

précédentes, les industriels se sont plaints des exigences quasi-systématiques de déflation, et

les petits fabricants n’ont pas été plus choyés que les grands groupes, contrairement à ce que

visait la loi. « Mes clients ont commencé les négos en demandant -2 % ! », s’indigne une

fabricante de charcuteries artisanales. Plus insidieux, les pressions ne portent pas uniquement

sur les tarifs, mais aussi sur les services annexes, comme les mises en valeur des produits ou

les volumes soldés. « Alors que 20 % de mes confitures étaient vendues sous promo, ce taux

est tout à coup passé à 34 % : les distributeurs se sont alignés sur la limite haute permise par

la loi ! », regrette un fabricant.

… et pas grand-chose pour les agriculteurs !

Difficile, dans ce cas, de transmettre des hausses aux agriculteurs ! Il y a bien eu une petite

augmentation du lait (+5,2 % au premier semestre 2019 par rapport à 2018, selon Eurostat),

mais inférieure de moitié aux attentes. Et pour la viande bovine ou la volaille, aucune

amélioration n’a été constatée – c’est même un recul pour le boeuf. Quant à la construction

d’un prix plus équitable, inscrite dans la loi, elle n’est pas encore appliquée. Pourtant, il y a

urgence : la Confédération paysanne rappelle que les cours du boeuf et du lait sont encore

près de 15 % en dessous de leurs coûts de production. Or, la faiblesse des revenus alimente le

ras-le-bol des agriculteurs, qui ont manifesté à plusieurs reprises ces dernières semaines. Les

prochaines négociations annuelles entre les enseignes et leurs fournisseurs démarrent en

novembre.

Les effets pervers des promotions

La limitation des promotions en volumes, si elle met un terme à une « braderie permanente

des aliments », selon l’Ania, a aussi des effets pervers, dont pâtissent particulièrement

certaines filières. Des produits festifs comme le champagne ou le foie gras sont depuis

longtemps écoulés à prix réduit lors des fêtes de fin d’année – jusqu’à 70 % des volumes pour

le foie gras – pour « accrocher » les clients occasionnels. Mais cette année, le public

désargenté ne trouvera pas autant d’offres à coût réduit qu’avant, et réduira ses achats. Le

même problème se pose pour le lapin (vendu sous promotion pour 70 à 80 % des volumes), le

porc frais (pour 50 % en volume et 75 % en valeur), les labels rouges… Quant aux petites

marques alimentaires, elles ne pourront plus autant utiliser la promotion pour se distinguer des

grandes marques, lors d’opérations ponctuelles. Heureusement, les distributeurs ont plus d’un

tour dans leur caddie pour contourner les réglementations gênantes. Ainsi, vous pouvez

trouver un deuxième produit gratuit pour un acheté… dans une autre catégorie !

Mise à jour du 6 novembre 2019

Les parlementaires se proposent de limiter la casse

Le groupe de suivi du Sénat sur la loi Alimentation fait le même constat que l’UFC-Que

Choisir, à savoir que cette loi a provoqué une hausse des prix pour les ménages, sans pour

autant améliorer la situation des agriculteurs… « L’inflation est limitée à 0,3 % en général,

mais si l’on zoome sur l’alimentaire, elle est supérieure à 1 %, a souligné la sénatrice Anne-

Catherine Loisier, rapporteure du groupe, le 5 novembre. Le ruissellement ne s’est pas

produit. » La hausse du seuil de revente à perte (SRP) sur les grandes marques a reporté la

guerre des prix entre enseignes sur les marques de distributeurs, et l’encadrement des

promotions a paradoxalement désavantagé les petites et moyennes entreprises (PME). Le tout

en provoquant une hausse pour les consommateurs, mais aucun retour pour les agriculteurs.

Bref, les objectifs de la loi ne sont pas (du tout) atteints. Que faire, alors ? Leur réponse :

déposer en urgence une proposition de loi de trois brefs articles – qui sera examinée en janvier

– afin de limiter les « effets pervers » pour les PME. Mais ils ne sont pas allés jusqu’à

demander la suppression pure et simple du SRP. Aucune disposition non plus sur les moyens

de favoriser le « ruissellement » jusqu’aux agriculteurs, sujet trop complexe et délicat pour

être résolu par une proposition de loi « d’urgence ».

Les députés aussi avaient mis leur grain de sel, cet été, suite aux travaux de leur commission

d’enquête sur les pratiques de la distribution. Leur rapport, rendu en juillet, mettait déjà en

doute l’efficacité du SRP. Ils avaient formulé 41 propositions, parmi lesquelles une extension

du SRP aux produits de droguerie-parfumerie-hygiène, dont les prix baissiers ont atténué les

hausses dans l’alimentaire.

(1) SRP : prix en dessous duquel un distributeur a interdiction de revendre un produit. Depuis

février, il doit être au moins égal au prix d’achat majoré de 10 % (vendu 110 s’il a été acheté

100).

(2) Encadrement des promotions : en valeur à hauteur de 34 % (le taux de remise moyen ne

peut excéder 34 %, soit pas plus d’un produit gratuit pour deux achetés), depuis janvier ; en

volume à hauteur de 25 % maximum des volumes achetés, depuis mars.

Elsa Casalegno

NOTRE TEMPS du 06/11/2019

Les bonnes stratégies pour une mémoire au

top

Publié le 06 novembre 2019 à 10h36 par Christine Desmettre

Plus les années passent, plus notre mémoire semble nous jouer des tours.

Mais avec un bon régime alimentaire et quelques exercices, il est possible de

conserver des neurones en pleine forme.

• L’objectif

Résister à l’érosion de la mémoire. Un cerveau en forme fabrique des

neurones tout au long de la vie, notamment au niveau de l’hippocampe,

structure clé dans les apprentissages, les souvenirs et les émotions. Une

étude publiée en mars 2019 dans "Nature Medicine" vient encore de le

démontrer.

• Les symptômes

"Avec l’âge, c’est surtout la mémoire de travail qui a tendance à faiblir, celle qui enregistre à

court terme les informations récentes, comme un nouveau mot de passe ou l’endroit où nous

nous sommes garés", explique le Dr Bernard Croisile, neurologue, auteur de "Tout sur la

mémoire" (éd. O. Jacob). Titre d’un film, nom d’une ville ou d’un chanteur, les

informations laissées longtemps de côté ont parfois du mal à revenir.

• Les solutions

Sport et alicaments, le tandem gagnant!

- Le sport dope les neurones.

Accélérant l’afflux sanguin, l’exercice physique optimise l’apport d’oxygène et de nutriments

au cerveau. Une heure de sport hebdomadaire pendant trois mois améliore déjà nettement la

mémoire.

Passé 70 ans, misez sur les baskets autant que les mots croisés! Toutes les activités sont

bénéfiques, surtout pratiquées avec plaisir, à une intensité modérée et en endurance. Parmi

les disciplines recommandées, toutes celles qui impliquent un apprentissage, un effort de

coordination et de mémorisation (danse, tai-chi, gymnastique) favorisent la formation de

nouvelles connexions neuronales.

- Les 4 aliments préférés du cerveau.

L’huile d’olive: élément clé de la diète méditerranéenne (avec beaucoup de légumes), elle

améliore les fonctions cognitives et réduit le risque de démence en protégeant les vaisseaux

sanguins.

Le thé vert: il interagit avec un neurotransmetteur, l’adénosine, qui stimule l’activité

cérébrale. L’IRM a montré qu’il active une zone du cortex impliquée dans la mémoire de

travail. Deux tasses quotidiennes permettent de faire le plein en flavonoïdes, de précieuses

molécules antioxydantes, pour protéger les facultés cognitives.

L’ail cru: d’après une étude américaine de l’université de Louisville, il favoriserait la

croissance de bonnes bactéries dans notre flore intestinale, laquelle contient 200 millions de

neurones directement connectés à notre cerveau.

Le curcuma: cette épice possède de puissantes propriétés antioxydantes et anti-

inflammatoires qui protègent les cellules du cerveau. Saupoudrez-la sans retenue sur tous les

plats. Des études suggèrent même qu’elle aurait des effets bénéfiques sur la maladie

d’Alzheimer. Les suppléments de vitamine D peuvent être utiles si des analyses confirment

une carence. Un bas niveau de cette vitamine est associé à de moins bons résultats aux tests

cérébraux.

• Ça marche aussi

- La phytothérapie (en pharmacies et magasins bio).

Le ginkgo biloba enclenche la microcirculation cérébrale.

Le ginseng augmente la capacité d’absorption de l’oxygène et améliore l’activité mentale

aussi bien que physique.

Le warana, ou guarana, une baie d’Amazonie, stimule sans exciter.

L’action combinée de ces trois plantes booste à la fois la concentration et la mémoire, avec en

prime un effet positif sur l’humeur.

- Les disciplines relaxantes, yoga ou méditation, améliorent les capacités de concentration.

Un atout non négligeable, car le manque d’attention est souvent la cause première de nos

absences: des lunettes posées machinalement en pensant à autre chose seront sans doute

difficiles à retrouver…

- Les jeux d’esprit comme les mots croisés, le Sudoku ou le Scrabble font travailler la

mémoire. Une étude britannique récente observe que les personnes de 50 à 93 ans qui s’y

adonnent plus d’une fois par jour conservent une mémoire plus jeune de huit ans que leur âge

réel.

"Aller au cinéma, entretenir des relations sociales ou éviter d’utiliser systématiquement

le GPS en voiture… Tout cela contribue aussi à notre santé cognitive", ajoute Francis

Eustache, neuropsychologue et président du conseil scientifique de l’Observatoire B2V des

mémoires.

• Les trois ennemis de notre cerveau

- L’alcool

Deux verres par jour triple le risque d’atrophie de l’hippocampe par rapport aux non-buveurs.

- Le tabac

Fumer endommage les neurones.

- Le manque de sommeil

Soigner ses nuits est indispensable pour garder une bonne mémoire. Le sommeil paradoxal

(celui du rêve) sert à encoder de nouvelles données, tandis que le sommeil lent, profond,

consolide souvenirs et connaissances.

CNEWS du 06/11/2019

Aide au logement : un nouveau mode de

calcul dès janvier

Par Anne Maquignon, Pierre Vaisques -

Mis à jour le 06/11/2019 à 15:23 Publié le 06/11/2019 à 15:24

La réforme sur le calcul de l'aide personnalisée au logement entre en application au 1er

janvier 2020. A partir du 1er janvier 2020, pour calculer votre aide personnalisée au

logement, ce ne seront plus les revenus d’il y a deux ans qui seront pris en compte, mais

les revenus des 12 derniers mois.

En janvier 2020 par exemple, quand la réforme va s’appliquer, ce seront les revenus compris

entre janvier et décembre 2019 qui seront pris en compte et non plus ceux de l’année 2018, N-

2 comme c’est le cas actuellement.

Le but de ce changement est clair : que les aides versées correspondent à la situation actuelle

du bénéficiaire. Le montant de l’APL sera revu d’ailleurs tous les trois mois à partir de

janvier.

La réforme va faire des perdants et des gagnants : une personne qui perd son emploi va voir

son allocation augmenter. Le montant de l’APL va s’adapter rapidement à la chute de son

revenu. Parmi les perdants, les jeunes actifs qui rentrent sur le marché du travail. Leurs

revenus augmentent d’un coup donc l’APL va chuter progressivement.

Aujourd’hui 6.5 millions de personnes touchent l’APL. Avec la réforme, 1,2 million devraient

connaître une diminution de l’allocation. L’APL serait même supprimé pour 600 000

personnes.

Pour savoir si vous êtes concerné, un simulateur va être mis en ligne début décembre sur le

site de la CAF. Il sera possible également de vous renseigner dans les bureaux de vos caisses

allocations familiales ou encore de poser vos questions via un numéro non surtaxé.

LES ECHOS du 25/10/2019

Retraite : le casse-tête des pensions de la

fonction publique

Par Jean-Philippe Delsol (Avocat fiscaliste, président de l'Iref) - Publié le 25 oct. 2019 à 7h54

Un des principaux obstacles à la réforme des retraites tient aux différences de cotisations entre

salariés du privé et fonctionnaires. Le seul moyen d'en sortir, écrit Jean-Philippe Delsol, est de

recourir de manière volontariste à la capitalisation.

La réforme Delevoye veut instaurer un régime unique pour tous les salariés qui cotiseraient

progressivement sur la même assiette, incluant les primes, au même taux global (28,12 %)

supporté pour 40 % par les employés et 60 % par les employeurs, comme aujourd'hui dans le

secteur privé. Mais la réforme proposée met en lumière l'énorme coût des pensionnés publics,

ce qui pourrait la rendre impossible.

Aujourd'hui, l'Etat finance la plus grande partie des retraites de ses agents. Les pensions

civiles et militaires représentent dans le projet de loi de finances pour 2020 un budget de

57,474 milliards d'euros, dont seulement 7,307 milliards proviennent des cotisations des

agents. Ce coût total est égal à environ 75 % du montant des rémunérations correspondantes,

alors que dans le secteur privé, les pensions versées sont de l'ordre de 28 % des rémunérations

des actifs.

Augmenter les primes des enseignants

Dans le cadre du régime universel annoncé, avec une cotisation de 28,12 % sur les

rémunérations des fonctionnaires pour payer les pensionnés, il manquerait chaque année plus

de 35 milliards d'euros au titre du régime général des fonctionnaires et 6,2 milliards au titre

des dotations publiques actuelles aux régimes spéciaux (RATP, SNCF…). Et il faudrait en sus

augmenter les primes des enseignants et de quelques autres professions pour que le système

de points sur la vie entière ne les défavorise pas trop. Qui va payer ?

« La réforme va généraliser la répartition, dont chacun sait qu'elle souffrira très vite, et sans

doute gravement, de la baisse de l'emploi et de l'allongement significatif de l'espérance de

vie. »

Si l'Etat essaie, précisément, au travers de ce projet de réforme, de se débarrasser de ce

fardeau et de le faire supporter aux autres cotisants, la ficelle est trop grosse ! Certes, les

cotisations des fonctionnaires devraient augmenter de 10,83 à 11,25 % et être prélevées sur

toutes leurs primes, contrairement à aujourd'hui où ils ne paient de cotisation qu'à raison de

5 % de leurs primes, retenues dans la limite de 20 % de leur salaire de base. Mais ça ne suffira

pas. Loin de là. Au surplus, la négociation risque d'être rude si la hausse de ces cotisations

salariales n'est pas compensée en hausse des rémunérations.

L'accaparement envisagé par le nouveau régime des réserves, soit environ 150 milliards

d'euros, des caisses de retraite complémentaire et des indépendants, ne masquera le problème

qu'un temps. Et dans le même temps, la réforme va généraliser la répartition, dont chacun sait

qu'elle souffrira très vite, et sans doute gravement, de la baisse de l'emploi et de l'allongement

significatif de l'espérance de vie.

Diversité des régimes

Ne conviendrait-il pas d'être « à la fois » plus modeste et plus ambitieux. Le système

universel pourrait être construit comme un régime de base, solidaire, sur les rémunérations

inférieures à un plafond égal au salaire médian. Au-delà, la diversité des régimes serait

maintenue tout en favorisant le passage de l'un à l'autre et la transportabilité du compte

d'épargne complémentaire de chacun, comme d'ailleurs y incite déjà le nouveau plan épargne

retraite prévu par la loi Pacte. Et pour diversifier les risques, les régimes de capitalisation

pourraient être privilégiés pour les cotisations au-dessus du plafond susvisé. Les cotisations en

seraient réduites et les pensions revalorisées, comme en témoignent les exemples hollandais et

danois qui ont depuis longtemps choisi d'orienter leurs retraites vers la capitalisation.

Jean-Philippe Delsol, avocat, président de l'Institut de recherches économiques et fiscales

(Iref), auteur du livre « Eloge de l'inégalité » publié ce 8 novembre aux éditions Manitoba.

Jean-Philippe Delsol

LES ECHOS du 30/10/2019

Un Français sur six touché par l'illettrisme

numérique

Par Claude Fouquet - Publié le 30 oct. 2019 à 18h02

Même si un nombre croissant de Français surfe quotidiennement sur la

toile, il existe toujours de nombreuses personnes qui ne sont pas équipées ou

n'ont pas les compétences nécessaires pour être à l'aise devant un clavier et

un écran, selon l'Insee.

Parmi les usagers d'Internet, 14 % n'ont ni envoyé ni lu de courriels et 54 % n'ont pas

communiqué via les réseaux sociaux

Si les Français sont de plus en plus accrocs à leurs smartphones ou à leur ordinateur, il existe

encore un fossé énorme entre ceux qui sont à l'aise avec les nouvelles technologies et ceux qui

sont perdus devant un écran. C'est ce que montrent les données publiées ce mercredi par

l'Insee.

Côté face, désormais 71% de la population, y compris un nombre croissant de personnes de

plus de 75 ans, est utilisatrice quotidienne ou presque d'Internet (24 points de plus qu'il y a dix

ans). Mais côté pile, presque une personne sur 7 (15%) « n'a pas utilisé internet l'année

écoulée ». Si l'on rajoute les 2% de Français qui ne sont dotés d'aucune des compétences de

base numérique (la recherche d'information, la communication, l'utilisation de logiciels et la

résolution de problèmes), il en découle que l'illectronisme concerne 17% de la population. En

clair, un Français sur six est frappé d'illettrisme numérique, selon l'analyse de l'Insee.

Sans grande surprise, une bonne part de ceux qui sont restés à l'écart ne l'ont pas toujours fait

volontairement. On retrouve parmi eux de nombreuses personnes âgées (le plus souvent au-

dessus de 75 ans, 64% de cette population ne s'étant pas connectée durant l'année écoulée),

celles qui sont peu diplômées ou dont le niveau de vie est modeste et qui ne peuvent de ce fait

s'équiper.

Une personne sur quatre ne sait pas s'informer

Mais les données publiées par l'Insee montrent clairement que si un nombre croissant de

Français utilisent Internet, ils ne sont pas si à l'aise face à un clavier et un écran. Alors que de

plus en plus d'administrations et d'entreprises proposent de passer par leur site Internet pour

des démarches ou des achats, « une personne sur quatre ne sait pas s'informer », dont 9 %

sont pourtant des utilisateurs d'Internet. Parmi eux, un tiers (33%) « n'a ainsi pas été en

mesure de se renseigner sur des produits et services et 49 % de rechercher des informations

administratives ».

Même constat lorsqu'il s'agit simplement de communiquer via Internet. « Parmi les

usagers d'Internet, 14% n'ont ni envoyé ni lu de courriels et 54% n'ont pas communiqué via

les réseaux sociaux (qu'ils soient personnels ou professionnels) », souligne l'Insee.

Seul point rassurant finalement, les Français n'ont pas à rougir quant à leurs compétences sur

le Web et se situent dans la moyenne de l'Union européenne.

Pourquoi certains choisissent de ne pas s'équiper pour aller sur Internet

En 2019, 12% des individus de 15 ans et plus résidant en France hors Mayotte ne disposaient

d'aucun accès Internet. Si ces chiffres illustrent la « fracture numérique » souvent décriée par

les politiques, ne pas s'équiper chez soi peut être pour certains un véritable choix : 19% des

Français dans ce cas justifient cette décision par leur « manque d'intérêt » pour Internet, 15%

par la volonté de protéger leur vie privée et seulement 6% l'explique parce qu'ils ont un accès

à Internet en dehors de leur domicile.

Claude Fouquet

NEXT-UP.org du 01/12/2018

Linky, la nasse fiscale se referme sur les automobilistes.

NEXT-UP ORGANISATION - Le 01 12 2018

"NON au deal (cadeau fiscal) à plus de 3 milliards entre l’État et les

actionnaires des opérateurs"

Comment Linky va permettre de taxer la recharge des voitures électriques.

Contrairement à ce qui est souvent dit, le système de comptage numérique connecté Linky

n’est pas intelligent, ce terme est totalement inapproprié, il est communiquant ou connecté ce

qui est totalement différent.

Une de ses connexions avec ENEDIS est une finalité fondamentale du Linky qui est

actuellement non activée et surtout savamment occultée aux consommateurs automobilistes

car cela aurait un effet dévastateur, c’est celle du prélèvement des taxes fiscales liées à la

charge des véhicules électriques via le système de comptage connecté Linky.

Personne n’ignore que les politiques ont engagé une vaste mutation contraignante et fiscale

qui doit aboutir par étapes à ce que tous les véhicules thermiques soient remplacés par des

véhicules électriques d’ici les années 2017 à 2040.

Pour ce faire il a fallu transformer non seulement la législation, mais aussi le principe de

collecte des taxes car l’État ne peut évidemment se priver des rentrées fiscales liées aux

carburants, en conséquence en 2011 qui est l’année de l’officialisation du système de

comptage connecté Linky coïncide avec le changement du nom de la TIPP - Taxe Intérieure

sur les Produits Pétroliers qui est remplacée par la TICPE - Taxe Intérieure de Consommation

sur les Produits Énergétiques.

La TICPE rapporte près de 30 milliards d’euro dans les caisses de l’état chaque année. C’est

d’ailleurs le 4ème poste de recette fiscale derrière la TVA, l’impôt sur le revenu et l’impôt sur

les sociétés.

Avec le Linky l’administration fiscale va disposer d’un outil qui va lui permettre d’encaisser

les taxes liées à la TICPE.

Concrètement lors des charges de véhicules électriques ou d’accumulateurs ou tous dispositifs

de stockage de l’énergie électrique, cette action de charge sera détectée par le gestionnaire

ENEDIS, via le bus filaire de l’Émetteur Radio Linky qui possède 7 interfaces appelés TIC

acronyme de Télé-Information Client, dont le TIC numéro 5 correspond à la charge des

véhicules électriques.

Le bus de Télé-Information Client a une liaison maximale de 500 mètres, cette liaison en voie

montante et descendante se réalise suivant le principe de trames émises les unes après les

autres de façon cyclique en continu d’une durée comprise entre 16,7 et 33,4 milli seconde

En principe à partir de 2021 qui est la fin officielle du déploiement des compteurs Linky, pour

charger les batteries de son véhicule électrique l’automobiliste aura les choix soit d’une

charge normale, accélérée ou rapide suivant les propositions de la délibération de la CRE qui

est la Commission de Régulation de l’Énergie qui détaille la tarification hors TVA des 3 taxes

qu’auront à payer les automobilistes.

Ces 3 taxes chiffrées que devra payer l’automobiliste sont celles de la gestion, correspondant

à l’identification fiscale du véhicule, celle du comptage correspondant à la délivrance d’un

contrat de puissance additif payant spécifique en kilo Volt Ampères et enfin celle dite du

soutirage correspondant à la consommation en kWh de la charge du véhicule.

Notons que le TIC 5 est basé et délivre de la Puissance APParente soutirée donc par rapport

au cosinus phi ce qui engendre en moyenne une surfacturation de 10 à 40 % pour les

automobilistes.

© 2016 Next-up.org

Compte rendu du Conseil des ministres du 30 octobre 2019

Réforme du droit de la copropriété des

immeubles bâtis

La garde des sceaux, ministre de la justice, et le ministre auprès de la ministre de la cohésion

des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé de la ville et du

logement, ont présenté une ordonnance portant réforme du droit de la copropriété des

immeubles bâtis.

Cette ordonnance est prise sur le fondement de l’article 215 de la loi n°2018-1021 du 23

novembre 2018 portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN)

habilitant le Gouvernement à redéfinir le champ d’application et à adapter les dispositions de

la loi du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis au regard des

caractéristiques des immeubles, de leur destination ou de la taille de la copropriété, ainsi qu’à

clarifier, moderniser, simplifier et adapter les règles d’organisation et de gouvernance de la

copropriété, celles relatives à la prise de décision par le syndicat des copropriétaires ainsi que

les droits et obligations des copropriétaires, du syndicat des copropriétaires, du conseil

syndical et du syndic.

Cette réforme qui intéresse plusieurs millions de copropriétaires, et qui intervient cinquante

ans après la loi créant le statut de la copropriété des immeubles bâtis, poursuit l’effort de

modernisation et d’adaptation du statut de la copropriété, engagé dans le cadre de la loi

ELAN, pour améliorer la gestion des immeubles en copropriété et prévenir les contentieux.

Sans remettre en cause les grands équilibres qui sous-tendent le droit de la copropriété, cette

ordonnance concrétise la volonté du Gouvernement d’offrir un dispositif simplifié et mieux

adapté aux spécificités de certains immeubles, tout en facilitant le processus décisionnel au

sein des copropriétés. L’objectif est que la gestion des copropriétés soit facilitée, adaptée à

leur taille, que les prises de décision interviennent plus rapidement et que les copropriétaires

s’investissent. Cette ordonnance doit permettre aux copropriétés d’être mieux entretenues et

de répondre aux enjeux de rénovation énergétique.

Un important travail de consultation, réalisé tant auprès des professionnels du secteur que des

associations représentatives des copropriétaires, a permis d’enrichir ce texte de dispositions

pragmatiques fluidifiant les relations qui lient le syndic au syndicat des copropriétaires.

Ainsi, parmi les mesures proposées par cette ordonnance, figurent des dispositions

assouplissant le champ d’application de la loi du 10 juillet 1965 et le régime de la copropriété

selon les caractéristiques de certains immeubles. Les immeubles qui ne sont pas à usage

d’habitation pourront sortir de ce dispositif impératif, tandis que les petites copropriétés ou

encore les copropriétés n’ayant que deux copropriétaires échapperont à certaines rigidités du

dispositif de droit commun.

Les prises de décision sont facilitées : la participation aux assemblées générales par

correspondance est améliorée, un deuxième vote est facilité par la généralisation du

mécanisme dit de la « passerelle », lorsqu’une décision n’a pas recueilli la majorité requise

mais qu’une proportion non négligeable des copropriétaires y était favorable. Cela permettra

de remédier aux conséquences de l’absentéisme croissant des copropriétaires en assemblée

générale, obstacle majeur à la prise de décision.

L’ordonnance offre également de nouveaux moyens d’action aux copropriétaires, notamment

en facilitant la réalisation de travaux d’accessibilité aux personnes handicapées ou à mobilité

réduite en parties communes aux frais exclusifs d’un copropriétaire, ou encore en permettant à

tout copropriétaire de solliciter la tenue d’une assemblée générale, à ses frais, pour délibérer

de questions le concernant.

L’essentiel de ces dispositions entrera en vigueur le 1er juin 2020. Un projet de loi de

ratification sera déposé dans un délai de trois mois.

CAPITAL du 31/10/2019

Copropriétaires, ce que la réforme du

gouvernement va changer pour vous

Guillaume Chazouilleres - Publié le 30/10/2019 à 19h28 - Mis à jour le 31/10/2019 à 13h44

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Le projet de réforme par ordonnances la copropriété vient

d’être adopté en conseil des ministres. En attendant sa

publication, Capital a pu consulter le texte. En voici

l’essentiel.

Ce ne sera pas le chamboule-tout qui était prévu au départ… mais quand même. Le projet de

réforme par ordonnances du droit de la copropriété, dont Capital a obtenu une copie, va

largement modifier les règles de gestion des immeubles. Le texte, qui devrait être publié d’ici

quelques jours, impose de nouvelles obligations pour les copros, tout en leur simplifiant la vie

pour la prise de certaines décisions. La réglementation des tarifs de syndics n’a pas non plus

été oubliée. Les mesures, qui devront être soumises à l’approbation des parlementaires,

devront entrer en vigueur à compter du 1er juin 2020. En voici l’essentiel.

Le conseil syndical pourra décider seul des travaux

C’est l’une des principales avancées du texte. A l’avenir, l’assemblée générale des

copropriétaires pourra mandater les membres de son conseil syndical pour gérer directement

les travaux d’amélioration et d’entretien de l’immeuble (hors travaux de rénovation

énergétique). L’AG pourra ainsi décider de la durée du mandat et des plafonds de dépenses à

ne pas dépasser pour les travaux. Les membres ainsi mandatés pourront ensuite choisir entre

plusieurs entreprises sans avoir besoin de l’approbation du reste de la copro.

Obligation de fixer un plan pluriannuel pour les travaux

Après la souplesse, les contraintes. Toutes copropriétés de plus de 15 ans auront désormais

l’obligation de mettre en place un plan pluriannuel de travaux lui-même établi sur la base des

conclusions d’un "diagnostic technique global". Seules les copros de moins de 15 ans ou dont

les diagnostics ne font apparaître aucun besoin de travaux, seront dispensées de ce plan. Afin

d’aider au financement de ces travaux, l’ordonnance précise que les copropriétés devront

consigner annuellement 2,5% du montant des travaux prévu dans le plan pluriannuel adopté

par l’assemblée générale.

(Mise à jour le jeudi 31 octobre. A la surprise générale, cette obligation de mettre en place

en plan pluriannuel de travaux a été supprimée de l'ordonnance publiée ce jeudi matin par

le gouvernement)

Des votes plus simples en AG

Désormais toutes les décisions de copropriété qui nécessitent d’obtenir la majorité absolue des

voix lors du vote en AG pourront bénéficier d’un coup de pouce pour faire accepter la mesure

même si cette majorité n’est pas atteinte. Dès lors qu’un tiers des voix est atteint, la même

assemblée pourra procéder à un second vote et faire adopter la mesure à la majorité des voix

des copropriétaires présents ou représentés. Ceci facilitera notamment les votes des travaux

d’amélioration qui jusqu’ici n’étaient pas concernés par cette facilité de procédure.

Possibilité de poursuivre le syndic

En cas de manquements ou d’inaction d’un syndic, l’assemblée générale des copropriétaires

pourra donner mandat au président du conseil syndical pour exercer une action contre ce

dernier en vue d’obtenir réparation. Chose qui était impossible jusqu’à présent.

Des conseils syndicaux élargis aux descendants

Les membres des conseils syndicaux pourront à l’avenir se faire représenter par leurs

ascendants et descendants. Une mesure de souplesse qui permettra de fluidifier bien des

procédures, notamment dans les immeubles composés en majorité de personnes âgées.

De nouvelles prestations hors contrat pour le syndic

Le nouveau texte ouvre la possibilité pour les syndics d’obtenir des rémunérations

complémentaires pour des prestations qui ne relèvent pas directement de leurs activités.

Celles-ci seront définies par décret. Pourraient y figurer par exemple, des activités de

conciergerie.

LES ECHOS du 28/10/2019

Réforme des retraites : Macron sonne la fin

des régimes spéciaux

Par Solveig Godeluck - Publié le 28 oct. 2019 à 10h38 - Mis à jour le 28 oct. 2019 à 19h14

Le président de la République estime qu'il ne faut pas bousculer la retraite

des professions qui ont « un pacte avec la nation » tels que les cheminots et

les électriciens, et évoque la possibilité de n'appliquer la réforme qu'aux

nouveaux employés. Ces derniers n'auraient plus accès aux régimes

spéciaux. Par ailleurs, il promet « des moyens » aux hôpitaux.

Il « comprend » qu'un salarié d'EDF, de la RATP ou de la SNCF âgé de 48 ou

50 ans « proteste » contre la réforme des retraites qui se profile en 2020. Emmanuel Macron

cherche à faire retomber la pression sociale qui monte, avec une grève interprofessionnelle -

à durée illimitée pour la SNCF, la RATP et les transports routiers - prévue le 5 décembre. Il

a tendu la main aux professions relevant des régimes spéciaux, dans une interview diffusée

par RTL ce lundi matin. « Il faut qu'on trouve une solution intelligente » pour ce cheminot ou

cet électricien, a-t-il expliqué : « Il est rentré avec un pacte avec la nation. Sans doute, il ne

faut pas tout bousculer pour lui ».

Cette solution, c'est « donner du temps à la transition ». Le chef de l'Etat a d'ailleurs cité

d'autres professions, bénéficiant de départs anticipés au titre de la catégorie active : policiers,

gendarmes, militaires, infirmiers, tous « entrés avec un pacte avec la nation ». « Ce qu'il faut

comprendre et gérer, c'est l'angoisse des gens qui ont déjà 15-20 ans de carrière », a-t-il

ajouté.

« Clause du grand-père »

Dans cette interview, Emmanuel Macron n'a pas fermé la porte à une éventuelle « clause du

grand-père » , consistant à appliquer la réforme des retraites uniquement aux nouveaux

entrants sur le marché du travail. « Le gendarme que j'embauche demain, il rentre dans le

nouveau système, lui », s'est-il contenté de souligner. Cela aboutirait à décaler d'une

quarantaine d'années la mise en oeuvre de la réforme Delevoye, au moins pour une partie des

travailleurs.

Mais la contrepartie de cette bienveillance, c'est la fin des régimes spéciaux. « Les régimes

spéciaux, on ne peut pas dire que ça va durer toute l'éternité », a martelé Emmanuel Macron,

refusant que l'on continue à embaucher des cheminots « au même régime favorable qu'il y a

quarante ans ou même à un régime plus favorable ». C'est d'ailleurs ce qui va se passer dès

janvier à la SNCF, où les nouveaux entrants ne bénéficieront plus du statut et cotiseront au

régime général.

« Rien ne justifie le maintien de ces régimes spéciaux », a surenchéri le ministre de

l'Economie Bruno Le Maire dans la matinée, toujours à l'antenne de RTL. « Les régimes

spéciaux aujourd'hui ne sont plus défendables. Une grande majorité de Français estime qu'il

n'y a aucune raison que certains partent à la retraite à 53, 54, 55 ans. »

Emmanuel Macron promet d'aller « au bout de cette réforme » , même si elle doit le rendre

« impopulaire ». « Je n'aurai aucune forme de faiblesse ou de complaisance », assure-t-il.

Des financements pour l'hôpital

Par ailleurs, le chef de l'Etat a promis des financements pour l'hôpital, alors que deux

collectifs et plusieurs syndicats appellent à la grève le 14 novembre. « Il va falloir qu'on

remette des moyens », a-t-il reconnu, parce que la nouvelle stratégie sur le système de santé

« va mettre cinq à dix ans pour se déployer ». « Je ne peux former des médecins en six mois »,

a-t-il déploré, tout en s'engageant à « avoir une réponse d'urgence qui permet de traiter les

souffrances immédiates ».

Le président a évoqué la « souffrance au travail » des infirmiers ou des aides-soignants,

qui « ne comptent pas leurs heures, leur énergie » et « sont mis dans des situations

impossibles ». Ces fonctionnaires hospitaliers réclament depuis des mois une augmentation

salariale de 300 euros par mois.

Un geste compliqué pour le gouvernement, qui a fait voter 1 milliard d'économies sur l'hôpital

la semaine dernière, en première lecture du projet de loi de financement de la Sécurité sociale

pour 2020 . Suite à la mobilisation de députés de tous bords politiques en faveur d'une

augmentation de cette enveloppe budgétaire, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a promis

d'annoncer dans les prochaines semaines un « plan de soutien » à l'hôpital.

Solveig Godeluck

LES ECHOS du 24/10/2019

Opinion - Ces sujets chauds qui menacent

l'économie mondiale

Par Mariem Brahim (enseignant-chercheur à l’ESLSCA Business School Paris), Bruno

Karoubi (enseignant-chercheur à l’ESLSCA Business School Paris)

Publié le 24 oct. 2019 à 12h30

Dans une tribune, Mariem Brahim et Bruno Karoubi, enseignants-chercheurs à

l'ESLSCA Business School Paris, passent en revue les points brûlants susceptibles de

conduire l'économie mondiale à la récession.

Nous assistons à un ralentissement simultané de l'activité économique dans la plupart des

grandes économies mondiales. De fait, les très fortes tensions qui l'accompagnent sont à

l'origine de nombreuses inquiétudes. La perspective d'une récession, voire d'une crise

mondiale, prend corps. Nombreux en sont les symptômes : inversion de la courbe des taux,

course aux valeurs refuges comme l'or, assoupissement des activités manufacturières…

Seule, la consommation se maintient à un certain niveau en raison de la vigueur du marché du

travail. Certes, la guerre commerciale que mène, de manière plus ou moins désordonnée, le

président Trump joue un grand rôle mais interviennent de concert une série de facteurs, tant

conjoncturels que structurels. Tour d'horizon.

· Guerre commerciale sino-américaine

La Chine vend plus de produits aux Etats-Unis qu'elle ne leur en achète, provoquant des

milliards de déficits côté américain. C'est pourquoi Donald Trump a annoncé en 2018 la

taxation des produits chinois comme l'aluminium et l'acier. Pékin a riposté en dévaluant sa

monnaie et en taxant à son tour les produits américains. Les ventes des firmes de la Silicon

Valley ont donc chuté quand les Chinois privilégiaient Huawei à Apple. Rien n'y a fait : les

tensions ont grandi quand Trump a infligé une taxe supplémentaire de 10 % sur les

300 milliards de dollars d'importations chinoises, d'où les craintes des investisseurs en raison

de la baisse des échanges.

Cet affrontement commercial a pris de plus un tour géostratégique. La Chine renforce en effet

ses partenariats économiques et stratégiques avec de nombreux pays, notamment dans le cadre

des « nouvelles routes de la soie ». N'a-t-on pas interpellé la directrice financière de Huawei

au Canada à la suite d'un possible non-respect des sanctions américaines contre l'Iran ?

Huawei, avec ses 80.000 ingénieurs de RID, s'emploie à développer les hautes technologies et

l'intelligence artificielle. Il est ainsi question d'espionnage, de tentatives secrètes d'avoir accès

à des informations ultra-confidentielles, sur fond de développement de la 5 G.

· Politiques monétaires désordonnées

Donald Trump a opté pour une relance budgétaire massive passant par une baisse des impôts,

notamment auprès des entreprises. Cela a eu pour conséquence de creuser le déficit et

d'augmenter la dette, tout en accélérant la croissance, mais pas suffisamment pour compenser

les effets négatifs et l'accroissement des inégalités, ce qui n'a pas échappé aux observateurs

européens. La Réserve fédérale américaine n'a guère la possibilité de diminuer ses taux et les

marges de manoeuvre de la Banque centrale européenne sont très réduites.

· Tensions sur les marchés boursiers

Durant ces derniers mois, les marchés financiers ont été soumis à la crainte des investisseurs,

sur fond de tensions commerciales, de détérioration des perspectives économiques et dans

l'attente de nouvelles politiques monétaires. Wall Street a par exemple vécu le 14 août 2019,

l'une de ses pires journées, l'indice Dow Jones plongeant un temps de 3 %. La Bourse de New

York est donc en net recul. Descendu à 26.118,02, l'indice Dow Jones a perdu 285,26 points,

soit 1,08 %. Situé à 2.906,26, le Standard & Poor's 500 a cédé 20,2 points, soit 0,69 %. Quant

au Nasdaq Composite, il a reculé à 7.876,55, soit une perte de 86,33 points (-1,08 %).

· Ralentissement allemand

L'Allemagne offre une image paradoxale. Si, à la différence de l'Europe dans son ensemble,

c'est loin d'être le pays le plus frappé d'une profonde dégradation de conjoncture, devient de

plus en plus flagrant l'obsolescence de son modèle économique. Aujourd'hui la Banque

centrale allemande annonce une possible baisse pour le troisième trimestre, ce qui signifie

qu'il rentrerait véritablement, selon la théorie économique, en récession.

L'Allemagne a beaucoup et longtemps exporté de biens d'équipement, notamment vers la

Chine qui s'industrialisait. Or, aujourd'hui, la Chine connaît un ralentissement, alors que

l'accroissement de son indépendance industrielle entraîne de moindres importations, de

machines-outils par exemple. Mais il existe aussi des facteurs internes. L'industrie allemande

a par exemple un problème de compétitivité-coûts.

· Incertitudes liées au Brexit

Les économistes ne sont pas d'accord entre eux sur les conséquences du Brexit, d'où un

surcroît d'incertitude. Reste que la probabilité d'un « hard Brexit » devient de plus en plus

prégnante. Tout comme l'Allemagne et l'Italie, le Royaume Uni connaît un sérieux frein dans

sa croissance.

· Crainte de contagion chez les émergents

On les appelle « émergents », mais ces pays sont tout d'abord en crise chronique depuis 25

ans, notamment ceux qui souffrent d'un déficit extérieur et d'un problème d'épargne.

Autrement dit, le ralentissement mondial actuel, pensent les économistes, risque d'aggraver

leur situation, ce qui en retour aurait un effet désastreux sur l'économie mondiale. Nombreux

sont ces pays dont la monnaie donne de sérieux signes de faiblesse : l'Argentine, l'Indonésie,

l'Inde, le Pakistan ou la Turquie.

· Changement climatique

Les changements climatiques ont assurément des effets négatifs sur les économies. Ils

relèvent soit des catastrophes « naturelles » (incendies, inondations, sécheresse, tempêtes…),

soit des politiques gouvernementales qui doivent (en principe) prendre en compte ces

nouvelles données et décider de mesures de santé publique (lutte contre la pollution) pas

forcément favorables à l'activité économique.

· Moyen Orient en ébullition

La récente actualité a montré la fragilité géopolitique de cette région, même si la production

pétrolière saoudienne s'est stabilisée après avoir chuté de moitié suite aux attaques contre ses

installations pétrolières. On peut toujours s'attendre à un ralentissement de la croissance

engendrée par les difficultés du secteur pétrolier. L'ensemble de la région peut être aussi être

affectée par les sanctions américaines imposées à l'Iran.

Mariem Brahim et Bruno Karoubi sont enseignants-chercheurs à l'ESLSCA Business School

Paris.

LCI du 25/10/2019

Biodiversité, CO2, empreinte carbone...

l’état de l’environnement français dans le

rouge, selon un rapport officiel

25 oct. 2019 06:48 - La rédaction de LCI

CLIMAT- Le "rapport sur l’environnement en France" du ministère de la Transition

écologique et solidaire dresse un bilan "contrasté" jeudi 24 octobre. Si des améliorations sont

notables sur certains domaines, l’état de l’environnement reste préoccupant.

Emission de CO2 toujours trop élevées, érosion "préoccupante" des espèces, contribution à la

déforestation mondiale… L’état de l’environnement en France ne se porte pas au mieux,

malgré une réglementation qui a des effets positifs. C’est, en substance, le bilan du dernier

"rapport sur l’environnement en France" publié jeudi 24 octobre.

Tous les quatre ans depuis 25 ans, le ministère de la Transition écologique publie une

évaluation de l’état de l’environnement selon de nombreux critères. Pour la première fois, les

experts se sont penchés sur les "limites planétaires", nécessaires à des conditions de vies sûres

pour l’humanité. Il s’agit de neuf variables qui régulent la stabilité de la planète et qu’il ne

faut pas dépasser. Appliquées à la France, le constat est sans appel : la majorité des neuf seuils

est dans le rouge.

Une "empreinte carbone" trop élevée

Si "les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 18%" dans l’Hexagone entre 1990 et

2017, elles sont encore bien trop élevées. Ce chiffre, bien qu'"inférieur à la moyenne

européenne", est insuffisant pour respecter les objectifs de l'accord de Paris qui engage ses

signataires à prendre des mesures pour limiter le réchauffement de la planète à 2°C.

Une empreinte carbone très élevée qui s’inscrit dans le contexte de l'engagement proclamé de

la France contre le réchauffement de la planète, dont les impacts sont visibles. Canicules,

sécheresses, inondations ou feux de forêt sont de plus en en plus fréquents, alors que l’année

2018 a été la plus chaude jamais enregistrée.

La "situation préoccupante" de la biodiversité

Sur les quelques 10 000 espèces évaluées dans le rapport, 18% sont éteintes ou menacées

d’extinction. Une situation "préoccupante" pour les experts, qui concerne les écosystèmes

terrestres, aquatiques et marins français.

Ainsi, malgré l’extension des mécanismes de protection des espaces naturels et des espèces,

seuls 20% des habitats identifiés par l’UE comme nécessitant une protection sont dans un état

de conservation "satisfaisant". Résultat : les populations d’insectes et d’oiseaux chutent et la

qualité des sols s’appauvrit. Une situation liée notamment à l'artificialisation des sols, à la

perte des habitats et aux pratiques agricoles, et ce alors que le gouvernement s'est approprié la

complainte des exploitants agricoles sur "l'agribashing", un ensemble d'actes malveillants ou

de critiques à leur encontre, liés à leur utilisation de pesticides.

48 000 décès prématurés par an liés aux particules fines

Si les rejets de la plupart des polluants de l’air extérieur ont diminué depuis le début des

années 2000, la situation est loin d’être idéale. Ces derniers causeraient 48 000 décès

prématurés par an, indique le rapport qui reconnaît un progrès encore nécessaire.

Quant à la qualité de l’eau, le bilan souligne une amélioration partielle pour les rivières et les

plans d’eau. Mais exprime son inquiétude au sujet des eaux souterraines, où sont encore

rejetés nitrates, pesticides ou médicaments. Le ministère recense, début 2018, 6 800 sites et

sols "pollués ou potentiellement pollués", principalement par des hydrocarbures.

Une "empreinte écologique" qui dépasse les frontières de la France

Le rapport prend aussi en compte les importations de matières premières, agricoles ou

forestières, encourageant la déforestation à l’étranger, qui représentait en 2016 14,8 millions

d’hectares, "soit plus d’un quart de la superficie de la métropole et la moitié de la surface

agricole française", selon le rapport. Là encore, le constat est cruel, alors que les achats de

soja par l'Hexagone ont été pointés du doigt au plus fort des incendies qui touchaient

l'Amazone. Une crise dans laquelle la France et Emmanuel Macron s'étaient particulièrement

investis.

La consommation des technologies pèse également dans la balance de la préservation de

l’environnement. En effet, le ministère met en avant cette réalité méconnue et explique par

exemple le cycle de vie des téléphones portables. "Un téléphone portable pesant 120 grammes

va nécessiter 70 kg de matières mobilisant plus de 70 matériaux différents", illustre le

ministère.

LES ECHOS du 24/10/2019

Taux faibles : branle-bas de combat sur

l'assurance-vie

Par Édouard Lederer, Ingrid Feuerstein, Marie-Christine Sonkin, Laurent Thévenin

Publié le 24 oct. 2019 à 19h50 - Mis à jour le 24 oct. 2019 à 20h24

Les fonds en euros de l'assurance-vie cumulent 1.400 milliards d'euros

d'épargne.

La locomotive de l'épargne en France va-t-elle se convertir en boulet ? Avec des

taux passés en territoire négatif, rémunérer les fonds en euros et assurer sa

garantie en capital est devenu une équation complexe. Les assureurs comme les

autorités cherchent une voie de sortie.

Vers la fin d'un monde. Les taux faibles - et faibles pour longtemps - dans la zone euro

bousculent les certitudes de l'épargne à la française. Des compagnies d'assurances jusqu'aux

couloirs de Bercy, tous cherchent la parade. Leur but ? Parvenir à desserrer l'emprise des

fonds en euros de l'assurance-vie.

Très attendu, un discours de Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et des Finances,

pourrait donner quelques indices, vendredi, à l'occasion de la conférence internationale

annuelle de la Fédération française de l'assurance (FFA). Mais une petite musique commence

à se faire entendre remettant en cause la star de l'épargne. « Le fonds euros n'a pas existé de

tout temps », a souligné jeudi Patrick Montagner, premier secrétaire général adjoint de

l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme français du secteur,

lors d'une conférence de presse. Apparu dans les années 1970, son succès a surfé dans les

années 1980 sur des taux d'intérêt à deux chiffres… et maintenant « au sol ». « Cet effet

d'aubaine s'arrête », tranche le superviseur.

Succès populaire absolu

Succès populaire absolu, les fonds en euros cumulent 1.400 milliards d'euros d'épargne . Rien

qu'au mois d'août, selon les chiffres publiés jeudi par la FFA, les Français ont encore versé

8 milliards d'euros sur ces supports.

Ces contrats deviennent plus compliqués à rémunérer en raison de la garantie en capital qu'ils

offrent. Les gérants doivent investir dans des titres de dette très sûrs - mais dont la

rémunération est actuellement nulle, voire négative - ou alors puiser dans leurs réserves pour

assurer un minimum de rémunération. Or, cette logique s'épuise, et il faut colmater les

brèches.

Sortir de la nasse

Les taux faibles ont conduit certains à renforcer leurs fonds propres, à l'image de Suravenir ou

d'AG2R La Mondiale . « Ceux qui étaient trop proches de leur seuil d'alerte ont fait ce qu'il

fallait », balaye Patrick Montagner, pour qui le secteur demeure solide.

Plus largement, pour sortir de la nasse, c'est un « choc d'offres » que les assureurs envisagent.

Autrement dit, orienter davantage les épargnants vers les fonds en unité de compte (UC)

l'autre grande famille de l'assurance-vie. Non garantis, ces fonds sont plus risqués pour les

épargnants mais présentent des performances plus variables. Désireux de freiner les flux sur

les fonds euros Generali, Allianz ou encore Aviva tentent d'imposer une part d'UC sur les

versements.

De nouveaux produits pour convaincre

Mais cette vision est « binaire » aux yeux du superviseur. « La division entre « soit vous

mettez en euros, soit vous mettez en UC » a vécu », pointe Patrick Montagner qui demande

aux assureurs d'offrir « une palette de produits avec du risque dosé ».

Deux nouveaux produits devraient justement prochainement atterrir sur les étagères des

professionnels de l'épargne : la première concerne directement l'assurance-vie.

Il s'agit d'une version 2.0 du fonds « euro-croissance » qui, depuis 2014 n'a pas encore réussi à

convaincre. Ce produit, présenté à l'époque par ses promoteurs comme « l'assurance-vie du

XXIe siècle », visait déjà à trouver un juste milieu entre sécurité et rendement. Un décret doit

venir préciser les contours de ce nouveau produit dans les prochaines semaines, souligne

Bercy.

Autre piste : la loi Pacte a instauré des nouveautés en matière d'épargne retraite, avec de

nouveaux produits, les PER, commercialisables depuis le 1er octobre dernier. Des possibilités

de transfert ont été imaginées pour que l'épargne de l'assurance-vie puisse s'y investir.

La garantie du capital en question ?

Mais il se peut que cela ne suffise pas à détourner les Français du fonds en euros. « On a le

temps d'organiser une transition souple. Il n'y a rien à ce stade de drastique à envisager »,

indique Bercy. Rien n'est a priori sur la table pour réformer directement le produit et son

fonctionnement. Mais, à plus long terme, différentes pistes permettraient de réduire la

contrainte du fonds en euros pour les assureurs. Certaines tournent autour d'une remise en

question de la garantie du capital sur les fonds en euros.

Dans un contexte de taux négatif, cette garantie pose une contrainte excessive sur les fonds

propres des assureurs. « Si on relâche le niveau de garantie offert, même de quelques dixièmes

de pourcentage, la contrainte sur les fonds propres serait acceptable », indique un bon

connaisseur du dossier.

Pour les assureurs, il importe aussi de contrebalancer les effets de la directive de la directive

Solvabilité II qui fixe les règles de fonds propres des assureurs. Mercredi, dans une interview

sur BFM Business, Florence Lustman, la nouvelle présidente de la FFA, s'était dite « très

préoccupée par l'extrême volatilité de cette norme ». Une revue de Solvabilité II doit avoir

lieu en 2020.

Bref, tout le monde phosphore pour faire retomber la pression.

Ingrid Feuerstein, Edouard Lederer, Marie-Christine Sonkin et Laurent Thévenin

LE FIGARO du 22/10/2019

Lancement de la Complémentaire santé

solidaire dès le 1er novembre

Web Figaro Par Stéphanie ALEXANDRE

Modifié le 22/10/2019 à 17:29 - Publié le 21/10/2019 à 11:51

Dès le 1er

novembre 2019, la Couverture maladie universelle

complémentaire (CMU-C) et l’aide au paiement de la complémentaire santé

(ACS) seront remplacées par la Complémentaire santé solidaire. Selon les

ressources des bénéficiaires, elle sera gratuite ou reviendra à moins d’un

euro par jour et par personne.

Plus d’un assuré sur 4 déclare avoir dû remettre des soins médicaux à plus tard, pour des

raisons financières ou en raison d’une couverture de l’Assurance maladie insuffisante

(baromètre de l’Observatoire des non-recours aux droits et aux services 2016). Le plus

souvent, il s’agit de familles monoparentales ou personnes vivant seules, d’assurés sans

activité professionnelle ou avec de faibles revenus, sans mutuelle ou sans médecin traitant.

Pour lutter contre la renonciation aux soins de ceux qui ont une situation financière fragile, la

CMU-C (Couverture maladie universelle complémentaire) sera étendue aux bénéficiaires

actuels de l’ACS (Aide au paiement de la complémentaire santé). Ainsi, ces deux dispositifs

d’aide à la prise en charge des frais de santé non remboursés par l’Assurance Maladie seront

fusionnés en un seul : la «Complémentaire santé solidaire » (CSS).

Alors qu’actuellement, 7 millions de personnes sont couvertes par la CMU-C et l’ACS, le

ministère de la Santé estime à plus de 10 millions les potentiels bénéficiaires de la CSS à

partir du 1er

novembre 2019, date d’entrée en vigueur du nouveau dispositif.

La CSS permettra d’éviter l’avance de frais pour les consultations chez le médecin, le

dentiste, le kiné ou à l’hôpital, et l’achat de médicaments. Les soins pour lesquels le reste à

charge était élevé avec l’ACS, vont être pris en charge à 100 % par la CSS : prothèses

dentaires, lunettes, aides auditives, dispositifs médicaux (pansements, cannes, fauteuils

roulants…).

Gagner moins de 1 007 € par mois

Actuellement, il faut percevoir moins de 746 euros nets par mois pour un célibataire (8 951 €

par an) et 1 118 € pour bénéficier de la CMU-C. Ces plafonds grimpent respectivement à 1

007 euros et un couple 1 510 euros pour l’ACS.

Dès le 1er

novembre 2019, ces limites de revenus permettront de savoir si la personne doit ou

non participer aux frais pour bénéficier de la CSS.

Ceux qui perçoivent le RSA ( revenu de solidarité active) ont naturellement droit à la CSS

sans participation financière.

Un simulateur permet de savoir si l’on peut bénéficier de la CSS. Un numéro de téléphone

gratuit 0 800 971 391 a également été mis à la disposition des assurés concernés.

Une participation financière variable selon l’âge

Avec le nouveau dispositif, rien ne change pour les actuels bénéficiaires de la CMU-C : la

CSS restera gratuite, avec le même niveau de remboursement, à condition de respecter les

plafonds de ressources ci-dessus.

Pour ceux qui se trouvent entre les plafonds de la CMU-C et de l’ACS, la CSS sera attribuée

moyennant une cotisation variable selon l’âge.

Les démarches pour bénéficier de la CSS

La Complémentaire santé solidaire bénéficie à l’ensemble du foyer et ne peut être demandée

qu’une fois par foyer.

Les actuels bénéficiaires de la CMU-C dont les droits seront en cours après le 1er

novembre

n’auront aucune démarche particulière à entreprendre pour bénéficier de la CSS.

Pour les bénéficiaires actuels de l’ACS, la suppression est progressive : l’assuré peut

conserver son contrat ACS souscrit avant le 1er

novembre 2019 jusqu’à sa fin, sans nouvelle

démarche à effectuer. Les attestations chèque ACS en cours de validité non encore utilisées

après novembre 2019 restent valables et éligibles à la CSS et peuvent être présentées à l’un

des 133 organismes complémentaires enregistrés pour ce dispositif. Il est aussi possible de

demander à son organisme complémentaire, s’il figure sur la liste des organismes participants,

de passer à la CSS sans attendre la fin du contrat.

Quant aux nouveaux dossiers, ils pourront faire leur demande directement en ligne ou dans

une caisse d’Assurance maladie, avec un nombre limité de pièces justificatives à fournir. Dès

la demande, l’assuré peut choisir de confier la gestion de sa Complémentaire santé solidaire à

l’Assurance maladie obligatoire ou à un organisme complémentaire inscrit sur une liste qui est

disponible sur le site du Fonds de la Complémentaire santé solidaire.

Les droits à la Complémentaire santé solidaire sont attribués pour un an. La demande de

renouvellement doit est déposée entre 4 et 2 mois avant la date d’échéance figurant sur

l’attestation CSS.

Textes de lois et jurisprudence

Décret n° 2019-623 du 21/06/2019 relatif aux modalités de remboursement des dépenses

engagées par les organismes gestionnaires pour la mise en oeuvre de la protection

complémentaire en matière de santé mentionnée à l'article L. 861-1 du code de la sécurité

sociale, JO du 23

INSTRUCTION N° 2019-116 du 29/05/2019 relative aux contrats d'assurance maladie

complémentaire bénéficiant d'aides fiscales et sociales

Décret n° 2019-621 du 21/06/2019 relatif à la protection complémentaire en matière de santé

prévue à l'article L. 861-1 du code de la sécurité sociale, JO du 23