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LES AMÉNAGEMENTS DE FORÊTS EN RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE ALLEMANDE : L'EXEMPLE DE LA BASSE-SAXE J .-J . FAURE - H .-J . OTTO Class . Oxford 62 : 581/582 (43) LES AMÉNAGEMENTS FORESTIERS (Cet article est accompagné de deux cartes en couleurs hors-texte) Grâce à l'appui de notre ami H .-J . Otto, nous avons effectué un séjour d'une dizaine de jours en Basse-Saxe . Nous avons pu ainsi suivre de très près, aussi bien sur le terrain qu'au bureau, le processus d'élaboration, de suivi et de contrôle des aménagements forestiers dans cette province. Pourquoi avoir choisi la Basse-Saxe? Pas seulement parce que nous étions assuré d'y trouver le meilleur accueil et une organisa- tion parfaite de notre tournée. Mais également parce que cette province est certainement la plus avancée en Allemagne fédérale, notamment en ce qui concerne l'utilisation de l'ordi- nateur. La description de l'ensemble des opérations n'est pas chose aisée et pourra sembler quelque peu touffue . Nous espérons qu'elle laissera néanmoins apparaître la philosophie de la démarche d'ensemble. Minutieuse dans la prise de données sur le terrain, lourde par l'ampleur des documents fournis et l'appareil des instructions et imprimés qui l'accompagne, la méthode d'élaboration des amé- nagements forestiers bas-saxons peut paraître bien alambiquée . En fait, elle est tout entière au service de la réalité du terrain et très pragmatique . Stricte dans le cadre formel imposé par le recours à l'informatique, elle est beaucoup plus souple dans le domaine technique, ne s'embarrassant d'aucun a priori plus ou moins théorique, ou sachant pour le moins subor- donner ceux-ci aux faits constatés : état des peuplements, conditions écologiques, etc. Il nous a semblé intéressant d'exposer cette « pédagogie remontante » aux aménagistes français habitués à une démarche différente, sinon totalement inverse. 1 — GÉNÉRALITÉS SUR LA FORET BAS-SAXONNE ET L'ORGANISATION DES SERVICES La province de Basse-Saxe compte environ un million d'hectares de forêts dont 523 000 sont susceptibles d'être aménagés et gérés par le service forestier d'État (les 477 000 autres, 403 R .F .F . XXVIII-6-1976

LES AMÉNAGEMENTS DE FORÊTS EN RÉPUBLIQUE …

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LES AMÉNAGEMENTS DE FORÊTSEN RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE ALLEMANDE :

L'EXEMPLE DE LA BASSE-SAXE

J .-J . FAURE - H .-J . OTTO

Class . Oxford 62 : 581/582 (43)

LES AMÉNAGEMENTS FORESTIERS

(Cet article est accompagné de deux cartes en couleurs hors-texte)

Grâce à l'appui de notre ami H .-J . Otto, nous avons effectué un séjour d'une dizaine de joursen Basse-Saxe . Nous avons pu ainsi suivre de très près, aussi bien sur le terrain qu'au bureau,le processus d'élaboration, de suivi et de contrôle des aménagements forestiers dans cetteprovince.

Pourquoi avoir choisi la Basse-Saxe?

Pas seulement parce que nous étions assuré d'y trouver le meilleur accueil et une organisa-tion parfaite de notre tournée. Mais également parce que cette province est certainement laplus avancée en Allemagne fédérale, notamment en ce qui concerne l'utilisation de l'ordi-nateur.

La description de l'ensemble des opérations n'est pas chose aisée et pourra sembler quelquepeu touffue . Nous espérons qu'elle laissera néanmoins apparaître la philosophie de la démarched'ensemble.

Minutieuse dans la prise de données sur le terrain, lourde par l'ampleur des documents fourniset l'appareil des instructions et imprimés qui l'accompagne, la méthode d'élaboration des amé-nagements forestiers bas-saxons peut paraître bien alambiquée . En fait, elle est tout entièreau service de la réalité du terrain et très pragmatique . Stricte dans le cadre formel imposépar le recours à l'informatique, elle est beaucoup plus souple dans le domaine technique,ne s'embarrassant d'aucun a priori plus ou moins théorique, ou sachant pour le moins subor-donner ceux-ci aux faits constatés : état des peuplements, conditions écologiques, etc.

Il nous a semblé intéressant d'exposer cette « pédagogie remontante » aux aménagistesfrançais habitués à une démarche différente, sinon totalement inverse.

1 — GÉNÉRALITÉS SUR LA FORET BAS-SAXONNE ET L'ORGANISATION DESSERVICES

La province de Basse-Saxe compte environ un million d'hectares de forêts dont 523 000sont susceptibles d'être aménagés et gérés par le service forestier d'État (les 477 000 autres,

403

R .F .F . XXVIII-6-1976

J .-J . FAURE — H .-J . OTTO

forêts privées ou quelques forêts communales, étant gérées par des services forestiers privésou rattachés aux chambres d'agriculture).

Ces 523 000 ha se répartissent en :

330 000 ha de forêts domaniales (appartenant à la province) ;

33 000 ha de forêts abbatiales au statut très proche de celui des forêts domaniales;

50 000 ha de forêts fédérales (souvent pour l'Armée, donc aménagement particulier) ;

90 000 ha de forêts de collectivités;

20 000 ha de grandes forêts communales.

La gestion est assurée par le service ordinaire dans le détail duquel nous n'entrerons pas.Disons simplement qu'un centre (Forstamt) s'étend sur 3 000 à 6 500 ha environ, comporte5 à 6 districts (Revierfbrsterei ou Betriebsbezirk) et emploie un nombre d'ouvriers trèsvariable selon les régions (proximité d'industries importantes, etc) . Il n'y a pas l'équivalentde la subdivision, ni du triage . ..

Tous les aménagements de forêts sont confiés à un service spécialisé situé à Wolfenbüttel :le Niedersachsiches Forstplanungsamt (N.F .P .) . Ce service dépend directement du minis-tère de l'Agriculture.

2 — LE SERVICE D'AMÉNAGEMENT FORESTIER (N .F.P .)

II regroupe 90 personnes réparties en 7 services :

PÉDOLOGIEET ÉCOLOGIE

1 ingénieur

PLANIMÉTRIE1 ingénieur en chef

DONNÉES SYLVICOLESCHIFFRÉES ET STATISTIQUES

1 ingénieur en chef

PLANIFICATION DUPAYSAGE FORESTIER

2 ingénieurs

EQUIPEDE CARTOGRAPHIE

DES STATIONS

,~~~.~~.

~~.

.~`~~~.

,,,,,

,,~~~

.~`~~,

DIRECTION ET PERSONNEL1 ingénieur général

+ personnels de bureau

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,'AMÉNAGEMENT FORESTIER

1 ingénieur en chef

I lI,1

ÉQUIPE D'AMÉNAGEMENT1 ingénieur

+ 1 technicien

AMÉNAGEMENT FORESTIERI I

1 ingénieur en chef

r'EQUIPS D'AMENAGEMENT

ORGANIGRAMME DU SERVICE D'AMÉNAGEMENT FORESTIER BAS-SAXON

404

Les aménagements de forêts en Basse-Saxe

Les quatre services « horizontaux » (Pédologie et écologie, Planimétrie, Données sylvicoleschiffrées et statistiques, Planification du paysage forestier) travaillent au profit des deuxservices « verticaux » d'Aménagement forestier (et donc des équipes d'aménagement) :

— en leur fournissant les données de base de leur spécialité;

- en mettant en forme les documents élaborés par les équipes d'aménagement.

C'est ainsi que :

— pour la « Pédologie et l'écologie », une équipe spéciale réalise la cartographie desstations sur l'ensemble des forêts soumises . Ce travail a été réalisé complètement une pre-mière fois dans les vingt dernières années . Il est actuellement précisé et révisé (cf. articlede M. H .-J . Otto).

— le service de « Planimétrie » tient à jour les documents cartographiques de base(au 1/5 000) : acquisitions, ventes, constructions de routes, changements de destina-tion, etc. Par ailleurs, il réalise l'impression des cartes d'aménagement et de tous autresdocuments;

— le service des « Données sylvicoles chiffrées et statistiques » est chargé de la miseen forme des résultats à la sortie de l'ordinateur et de la production des statistiques annuelles;

— le service de « Planification du paysage forestier », relativement nouveau, réalise,pour l'ensemble des surfaces boisées de la Basse-Saxe (forêts privées comprises) :

– la cartographie des forêts par essence dominante et par type de propriété,

– la cartographie des utilisations de la forêt, ce terme regroupant aussi bien les aspectspaysagers, de protection, de récréation, que les réserves botaniques, écologiques,zoologiques, etc.

Nous reviendrons plus en détail sur le travail de l'équipe d'aménagement (cf. § 4).

3 — SCHÉMA GÉNÉRAL DES OPÉRATIONS D'AMÉNAGEMENT

Un procès-verbal d'aménagement complet est établi tous les vingt ans pour chaque centre.Un examen à mi-période, donc tous les dix ans, est également de règle.

L'unité d'aménagement, dans le cas de forêts domaniales, est constituée par l'ensemble desforêts du centre.

Ayant en mains les documents de base à jour (planimétrie, photographies aériennes, carto-graphie des stations, anciens aménagements et suivi de leur application), l'aménagiste pro-cède à une étude détaillée de l'ensemble à aménager (cf . § 4).

Dans un but de méthode, cette étude est conduite district par district . Mais le district est uneunité purement administrative, territoriale, n'ayant aucun rapport direct avec l'aménagement.L'équivalent de la série, par exemple, n'existe pas en Basse-Saxe.

Cette étude se traduit par un premier ensemble de documents établis par l'aménagiste (étatdes peuplements et planification individuelle, sous-parcelle par sous-parcelle, sur fichesmécanographiques directement lisibles par un terminal d'ordinateur à lecture optique) . Lorsquel'aménagiste a terminé l'étude d'un district, une journée sur le terrain, regroupant desreprésentants du service d'aménagement et du service de gestion, permet de préciserles points particulièrement délicats, de prendre certaines décisions en commun, etc.L'aménagiste rédige un rapport de cette journée et le fait contresigner par l'ensemble desparticipants .

405

R .F.F . XXVIII -6-1976

Waldaufnahmeblatt

Forstamt I BB t Abteilung~ UAbt. UFI

Fldche

BTK

FICHE

D'INVENTAIREFORESTIER

0 123 1+

56789Standortkennzeichnung Anteil in %

3 Standorttypen

Blatt-Nr.►

1 . Degré ducouvert

Hangneigung in °o

Min .

Max .

MittelGelWndebesonder-

Vorbestand1 zerklüftet heiten

0 unbekannt2 Rabatten

1 Wald3 tuner

2 gdland, Heide4 Gerd

3 Moor5 dichtes

4 AckerGrabennetz

5 Wiese, Weide6 wellig

6 Aufschüttung, Halde

2 . Origine dupeuplement

3 . Mélange

4 . Qualitéde la tige

5 . Type de brancheet degré del'élagagenaturel

6 . Bois dequalité

7 . Indice,caractérisantla sous-parcelle

q BestandesschluB1 gedrangt2 geschlossen3 locker4 licht5 raumdig6 mit Lücken7 mit Lücken und Ldchern8 ungleichmatig9 mit Lauterungs-u/o Durch-

forstungsruckstanden0 durchbrochen mit Lauterungs-

u/o Durchforstungsrückstanden

� Bestandesentstehung0 unbekannt1 Pflanzung2 Saat3 Naturverjungung4 Stockausschlag5 Naturverjungung u. Pflanzung6 Naturverlungung und Saat7 Saat und Pflanzung8 Nachbesserung9 Naturver üngung,

bait und Pflanzung

'0 Mischung0 (Hauptholzart)2 Reinbestand3 stammweise4 truppweise5 gruppenweise6 horstweise7 flachenweise8 reih. u . streifenweise

� Schafterste Ziffer:1 stellenweise2 verbreitet3 ganzflachig

zweite Ziffer.0 durchschnittlich1 gerade2 zwieselig3 drehwuchsig4 krumm5 beulig6 geschalt7 rotfaul8 Wipfelbruch9 kurzschaftig

� i4stigkeit0 normal1 geastet bis 4 m2 geastet 4-8 m3 geastet über 8 m4 feinastig5 grobastig6 mit wenigen,starkeren WR7 verbreitet Rosenbildung8 verbreitet steile Chinesenbarte9 zahlreiche Wasserreiser

© Wertholz0 ohne Wertholz1 furnierholzhaltig2 schalholzhaltig3 schneideholzhaltig4 rammpfahlhaltig

• Kennziffer0 langfristige BItiBe1 Flachen normaler Aufrechnung2 Nachwuchsf lichen3 Unterwuchsf lichen4 Überhaltflachen

Druck 1973IBM 109 322

NFP 501

Zahl derH ilfsf18chen

Fiesta ndesart(Mischung)

1 BISBe2 ReinbestandMischbestand

3 stammweise4 truppweise5 gruppenw.B horstweise7 fliichenweiseB reih .u .streifw.

Bestandesent-stehung

1 Pflanzung2 Saat3 Naturverjbngg.

1 mit2 in3 und

1 Pflanzung3 Naturverjüngg1Stackausschlag9 Jungwuchsrest

Strauchschicht1 slellenw . locker2 stellenw. dicht3 verbreit . locker4 verbreit . dicht5 ganzflkch . lock.6 ganzflich . dicht

Forstschutzzustand

Bestand

I im Zaun2 in schadhaftem

Zaun3 mit Schiilschutz

Naturverjungung1 vereinzelt2 stellenweise3 verbreitet4 dicht

fur Nachfolge-irestand

1 von Bedeutung2 nicht von

Bedeutung

Alter 1 glemhaltrig2 stammweise

ungleichaltrig3 Irupp- u/o.

gruppenweiseungleichaltrig

4 horst- u/o.Ilachenweise ungleichaltrig

Aufbau

1 einschichtig2 zweischichtig3 stufig4 plenterartig

Bodendeckel Streu2 locker begrdnt3 dichter Bodenbewuchs4 verwildert5 teilweise begrOnt6 teilw . dichter

Bhden6ewuchs7 tailweise

verwildertB verhagert

Besond . Bestandesformen0 Vorwald1 mit Voranbau2 mit Nachbau3 mit Oberhalt4 Verjiingg .unler Schirm5 SaumverjVngung

6 Femelschlag7 unterbauter Bestand8 zweihiebiger Bestand9 Jungwuchs mit Altbestandsrest

Wuchs1 wOchsig2 mSBig wüchsig3 gering wüchsig4 kummernd5 absterbend6 noch stockend7 im Wuchs erholt

Leistungswechsel8 groBflSchig9 kleinfl5chig

Bestandes-schluB

Nat. Alte rsstufe1 Jungwuchs2 Jungbestand4 Stangenholz5 geringes

Baumholz6 mittleres

Baumholz7 starker

Baumholz

Schilden

L1 2 3

4

5

6 7

8 9 10 11 12

Hiihe

Zeile

Grunddaten

0. ay.Holzart

Alter

Bestandestyp Wert-klasse

Güte

© 0Schaft ' It

I 3t acOS =

RtlumlicheOrdnung Himmels-richtung

1 Windmantel anleg.2 Traufpflege3Freihieb4 Losbieb5Gliederungshieb

.6Abt.linieaufh.7Grenze aufhauen8 Weg aufhauen

Forstschutzu . Meliorierungsplanung

1 VerhiBschutz2 Schilschutz3Zaunbau4 Zauninstandsetzung5 Kalkung6 NïhrstoffdOngung7 Wasserregulierung

Nicht genennte Holzarten

Forstamt I BB I

Abteilung

UAbt.

UFI

Zweit-F. I Dritt -F . 0

Blatt-Nr.

2Lkl. i Durchmesser ~ ha Mischungsanteil

I

Vornulzung

gIt . Ast I of L JBem

MaBnahmen 1 .Jahrzehnt

Masse je ha2 A

IIaBn . 2. Jahrzehnt

bis

g

handschriftl. Eintragungen umseitig

0 Funktionen

8 . Fonctions

Erstfunktion wird durch BTK gesteuertZweitfunktion : ggf . nach folgendernSchlussel in linkes Kastchen eintrin das rechte Kastchen ist der Anteilan der Flache der AE einzusetzen.

4

Drittfunktion : Eintragung wie bei derZweitfunktion (bzw . Ausnullen)

9 Landschaftspflege 0 BesondereBemerkungen

Endnutzung

„g gb des

û

Himm :

Ergtlnz.Vonats

richtg.

Anmerkg .

~g Aufnahmeart

manche

@

oder

der Tafel)

Holzart1 freistellen2 begünstigen3 zuruckdrangen4 entfernen

Astung1 Astung2 Nachastung3 Ast .-u . Nach -A.

1 Vollkluppung

3 Schatzung

lung nach14

4 Massenschatzung(Vorratsermittlungdurch ZahlungOkularschatzung)

2 Repras. Teilkluppung

seller Vorratsermitt-(mit

1a ErgànzAnmerkg. 12

Hiebsart1 Saatgutbestand2 Bestand3 Bestand4 Bestand5 gekalkter6 gedungter7 meliorierter

ungepflegtBestand

Bestand

mit Plusbaumenmit Versuchsflache

Bestand

1 Abtrieb2 Schirmhleb3 Nachlichtung4 Raumung5 Saumhieb6 Femelhieb7 Lichtung

u . Raumung@ Bestandesbegriindung

L MaBnahmen:0 Verjungung1 Neukultur2 Nachbesserung3 Naturverjungg.

istanlegen

vorhanden

einleiten u . fortfüh .

Himmels-richtung1N2 NO

Keine 4 NaturverlungungMaBn.l 5 Vorwald anlegen1 . h .auspflanzen 30

4 SO6 Voranbau7 Nachbau

5S6 SW8 Unterbau

9 Wiederholung der Kultur7W8 NW9 Mi

16 SonstMaBnahmen 0

ante16

2 Abraumen3 Ausgleichen

1 Aushieb verdammender

Holzartenschlüssel

dervon

HolzartenKulturflache

Steilrandern

Flache

h

k

I

m 110 Ei 410 Bi 541 Ts

Jahrzehnt111 SEi112 TEi

411 SBi412 MBi

542 Th543 Ch

113 R E i 420 Erl 551 Seq .g.114 Z E i 421 RErI 552 Met . g.115 SuEi 422 WErI 561 Eibe

430 Pa211 Bu 431 As 611 Dgl221 Hbu 432 SPa

433 GPa 711 Ki311 Es 434 BPa 712 Ski320 Ah 441 Wei 713 BKi321 BAh 442 RKast 714 BaKi322 SAh 451 Eb 715 PKi323 FAh 452 TrKir 716 P . cont.330 Ru 731 Stro331 BRu 511 Fi

332 FIaRü 512 SFi 810 La333 FRü 513 OFi 811 ELè340 Li 514 SteFi 8 12 1Lii341 SLi 520 Ta342 WLi 521 WTa

351 Rob352 Kast353 Nuss

522 NTa523 KTa524 Kol . Ta525 A. nob.354 Kir 526 JTa355 Apf 531Si Ta356 Bir

357 Elsfirs 361 TuI362 Hi363 Pla NFP 502

HOhe

I Best. grad' Vorrat im Ganzen Aufn.art

Funktionen

Fléchenanteil1 Naturschutzgebiet

1 bis 10°o2 Landschaftsschutzgebiet

2 bis 20°a3 Naturparke

34

4 Schutzwald

9 bis 90°05 Wasserschutz

0 bis 100°n6 Bodenschutz7 Immissionsschutz8 sonst. Schutzfunktionen

10 . Observationsparticulières

9 . Typed'inventaire

11 . Élagage

14 . Annotationscomplémentaires

12 . Type de coupe

15 . Créationdu peuplement

13 . Rose desvents

16 . Autresmesures

Code desessences

Q

ââ

Les aménagements de forêts en Basse-Saxe

Lorsque l'étude de l'ensemble à aménager est terminée, un premier passage sur ordinateurdonne :

— une impression en clair de ces documents par sous-parcelle (le futur « livre des peu-plements D);

— divers tableaux, dits tableaux 1 .3 . . ., donnant pour l'ensemble à aménager, et parparcelle :

– la répartition en 8 groupes d'essences principales : Chêne, Hêtre, Feuillus nobles,autres feuillus, Épicéa (y compris sapin), Douglas, Pins, Mélèzes;

– les classes d'âges (de 20 en 20 ans), en surface et en volume;

– les totaux (en surfaces, en temps de travaux, etc .) de diverses interventions prévues(régénération, nettoiements, éclaircies . . .).

Au vu de ces derniers documents, l'aménagiste peut établir des histogrammes de classesd'âge, groupe d'essences par groupe d'essences et calculer une première estimation de lapossibilité . Une tournée d'inspection finale, regroupant les mêmes participants que les tour-nées précédentes, permet de prendre toutes les décisions utiles, documents en mains . Lerapport d'inspection final fait le point et, en s'appuyant sur celui-ci, l'aménagiste modifieéventuellement le classement des parcelles, ou l'intensité des interventions qu'il a prévues,corrige en fonction de ces décisions les documents de terrain et le deuxième passage surordinateur donne l'ensemble des documents d'aménagement (cf. § 5) à partir desquels seront

établies les cartes d'aménagement . Dans le même temps, l'aménagiste écrit le procès-verbald'aménagement proprement dit.

L'ensemble des documents est adressé au ministère . L'aménagement sera effectivementmis en vigueur lorsqu'aura été pris l'arrêté ministériel d'approbation. C'est notamment cetarrêté qui fixe définitivement la possibilité.

Après l'approbation, un exemplaire de l'ensemble des documents est remis au centrede gestion . . ., un autre (pour les parties qui le concernent) au chef de district . La conservationreçoit également un exemplaire complet (qui lui servira notamment au contrôle de l'appli-cation) . Le ministère de l'Agriculture reçoit un exemplaire partiel (pour ce qui intéresse laplanification des travaux et des récoltes) . Voir en annexe le tableau donnant la répartitiondes documents d'aménagement aux différents niveaux concernés.

4 — LE TRAVAIL DE L'ÉQUIPE D'AMÉNAGEMENT

L'ingénieur et son assistant travaillent en étroite collaboration . L'équipe réalise en moyennechaque année un aménagement complet (3 000 à 4 000 ha) ou deux examens à mi-période(6 000 à 8 000 ha) . Elle passe environ de 2/3 à 3/4 de son temps sur le terrain (mais avecdu travail de bureau chaque jour, bien évidemment) et 1 /4 à 1 /3 dans le service à Wolfen-büttel . Le choix des secteurs à aménager par chaque équipe permet en général de trouver dessolutions pour l'hébergement (avec la famille, etc .) de façon à réduire au minimum les incon-vénients inhérents au travail de terrain.

A la demande de l'aménagiste, l'assistant :

— cartographie avec précision les détails planimétriques nouveaux (chemins, sentiers,équipements divers) ;

— cartographie également, par utilisation de photos aériennes et par mesures directessur le terrain (au pas et à la boussole à main), les limites de peuplements . L'ensemble desmodifications cartographiques est reporté sur la carte de base au 1 /5 000;

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— procède aux inventaires (en plein ou par échantillonnage selon les cas) et aux calculsdes volumes, surfaces terrières, coefficients divers . A noter que les inventaires ne portent engénéral que sur les peuplements susceptibles d'être classés en régénération . Pour les peuple-ments en amélioration, l'utilisation des tables de production permet une estimation satisfai-sante des volumes sur pied et des récoltes prévisibles;

— remplit les fiches mécanographiques pour toutes les parties qui le concernent (ren-seignements administratifs, surfaces, etc .).

L'ingénieur procède à une étude détaillée des peuplements . Le cadre général de cette étudeest la parcelle définie une fois pour toutes (sauf acquisitions, ventes, ou changement de des-tination) . Le parcellaire est de type géométrique ou topographique. Les parcelles ont unesurface moyenne de 10 à 20 ha . Mais le cadre réel de l'étude est en fait la sous-parcelle desurface minimale 3 ha, ou même beaucoup plus généralement la surface primaire : de surfacecomprise entre 0,5 et 3 ha.

Il y a une feuille de description de peuplement (Zustand) et une feuille de planification pourchaque surface primaire.

Lorsque cela est nécessaire, on distingue encore des surfaces secondaires de surface mini-male 0,3 ha (en dessous de 30 ares, on considère qu'il s'agit d'un mélange . . .) . Ces distinctionssont induites par des différences d'âge, de peuplement ou de traitement : elles servent à mieuxrendre compte de l'état des peuplements, à faciliter et rendre plus précis leur inventaire, àpermettre également le contrôle spatial des opérations . D'une manière générale, on peut direque les sous-parcelles sont relativement pérennes et dureront au moins pendant toute la duréede renouvellement d'un peuplement . C'est l'unité de planification annuelle des récoltes etdes travaux . Au contraire, les surfaces primaires ne dureront que quelques années (2 ou 3décennies) : le temps par exemple d'appliquer un traitement sylvicole différent sur chaquesurface . Avec l'âge, les surfaces primaires disparaissent souvent . Les surfaces secondairesservent en général à localiser des parties (qui peuvent être non contiguës) où des mesuresparticulières s'imposent pour des raisons parfois non sylvicoles (paysage, protection . . .) ;ces surfaces secondaires ne figurent pas sur les plans en couleur au 1/10 000, mais seulementdans le livre des peuplements, sur la carte au 1 /5 000.

Pour chaque surface primaire, l'ingénieur donne les caractéristiques de la station (par réfé-rence à la cartographie des stations, avec d'autres remarques si nécessaire), puis du peuple-ment : composition en pourcentage et pour chaque essence, âge, classe de fertilité ou hauteur(l'un ou l'autre permettant à l'ordinateur de calculer l'autre ou l'un), densité, surface occupée,origine, type de mélange, et éventuellement volume sur pied, accroissement, présence debois de valeur, élagage, etc .).

Ensuite, toujours dans le cadre de la surface primaire, l'ingénieur établit une planification pour20 ans . Pour la première décennie, sont fixés :

• le classement de la surface primaire (régénération, nettoiements, éclaircies (< jeunes »ou « âgées ») et les précisions sur la méthode sylvicole à employer (type de coupe derégénération, nature des éclaircies, etc .) . On indique également si le peuplement doit êtreélagué;

• pour les coupes de régénération, la possibilité calculée à partir des inventaires donnantvolume sur pied et accroissement . Pour les coupes d'amélioration, la possibilité calculée àpartir des tables de production;

• dans le cas où il s'agit de coupe de régénération, on fixe le type de peuplement-objectifen fonction de la cartographie de stations . Selon les cas, ce type de peuplement-objectifsera mis en place immédiatement ou non (on peut procéder par exemple à une culture inter-médiaire d'essence à croissance rapide sur une surface secondaire pour passer ensuite àl'essence-objectif sur l'ensemble de la surface primaire) ;

410

HAVAR IAPhoto DM . TEUFFEN

• toutes précisions sont également données sur les nécessités d'amélioration du sol (drai-nage, etc .), sur l'organisation spatiale des coupes (et notamment sur l'installation de bandesrégénérées ou simplement éclaircies plus fortement en prévision d'une régénération ulté-rieure d'un peuplement voisin d'une partie sensible au vent, etc .) ;

• enfin, on indique les mesures spéciales à prendre (sur tout ou partie de la surface) concernantle paysage, la récréation, la protection des sols, etc.

Pour la deuxième décennie, l'ingénieur indique simplement :

• le type d'éclaircie à marquer dans le cas d'une partie en amélioration;

• le pourcentage du matériel sur pied qui devra être enlevé dans le cas de coupes de régé-nération.

Tous ces renseignements sont transcrits sur la fiche mécanographique dont nous avonsdéjà parlé, grâce à de nombreux codes . Ils sont donnés essence par essence et permettent

donc une analyse très fine du peuplement . Dans le cas où les codes ne donneraient pas suffi-samment de renseignements, l'aménagiste peut faire, en marge de la fiche mécanographiqueproprement dite, toutes remarques qu'il juge utiles . Elles pourront être transcrites manuellementsur la feuille de peuplement (cf. § 5).

Tous ces documents sont établis au fur et à mesure de la visite des peuplements sur le terrain.Le travail de terrain se termine en décembre.

De retour au centre d'aménagement à Wolfenbüttel (en général mi-décembre à début janvier),l'aménagiste remet les fiches mécanographiques au service des données chiffrées qui assure

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la transmission au centre de calcul (situé à Hanovre) et met en forme au retour les documentsimprimés par l'ordinateur . Ceux-ci peuvent être mis à la disposition des services de gestiondès fin janvier.

Ainsi que cela a été dit (cf. § 3), ce premier passage ne donne que deux types de documents.L'aménagiste peut en tirer un histogramme de classes d'âge et un premier calcul de la possi-bilité globale (ces deux notions étant toujours appréhendées par groupe d'essences) . Ayantanalysé à fond ces éléments, tenant compte par ailleurs des directives données par le minis-tère en matière de politique forestière (diminution des surfaces en pins, augmentation duchêne, par exemple) et des décisions d'aménagement qu'il prend (par exemple rythme destransformations en fonction des disponibilités financières ou de main-d'oeuvre, etc .), l'aména-giste va être amené à modifier plus ou moins profondément le classement des sous-parcelles,les possibilités élémentaires (de chaque coupe), etc . Il établit alors, pour chaque sous-par-celle faisant l'objet d'une modification, une fiche mécanographique nouvelle et renvoiel'ensemble des fiches au service des données chiffrées en mars ou avril.

Le deuxième passage sur ordinateur donne les différents tableaux dont on parlera ci-dessous.

L'assistant de l'aménagiste établit alors les minutes des cartes d'aménagement qui serontimprimées par le service de la planimétrie.

L'aménagiste rédige le procès-verbal d'aménagement proprement dit.

L'ensemble des documents définitifs, y compris les cartes, est remis au service de gestion dansle courant de la première année d'application du nouvel aménagement . L'utilisation de l'ordi-nateur permet ce délai très bref, malgré le volume important des documents édités . Il assureainsi une meilleure application de l'aménagement et évite des décalages importants entrela planification et la réalité.

5 — LES DOCUMENTS D'AMÉNAGEMENT

Le procès-verbal d'aménagement proprement dit est sensiblement identique à celui desaménagements français . Mais de nombreux documents lui sont annexés.

Certains sont issus directement de l'ordinateur :

— le livre des peuplements qui donne, à raison d'une « feuille de traitement » parsous-parcelle, tous les renseignements sur l'état actuel et sur les interventions prévues,et ce par essence (la sous-parcelle est l'unité de programmation et de réalisation des coupes ettravaux) ;

— une trentaine de tableaux classés en sept catégories regroupant selon divers critèresles renseignements élémentaires recueillis sur le terrain . Ces tableaux permettent à l'aména-giste, aussi bien qu'au gestionnaire, de disposer de tous les éléments utiles : ils sont trèsdétaillés, mais en même temps très synthétiques . Ils permettent des approches différentesd'une même réalité concrète : vue d'ensemble sur les types de peuplement, sur les types destations, les essences, etc.

La première édition (très partielle) de ces tableaux, et en particulier les tableaux dits 1 .3.sert à l'aménagiste pour affiner, corriger, modifier son premier aménagement, grâce aux syn-thèses qui sont présentées à différents niveaux.

L'édition définitive des tableaux facilite au gestionnaire la programmation et le suivi des inter-ventions sylvicoles et des travaux . Elle constitue un guide précis et une référence nette assurantla continuité de la gestion et la compréhension des buts poursuivis.

D'autres sont élaborés à partir des documents édités par l'ordinateur et des éléments carto-graphiques relevés sur le terrain . Ce sont les différentes cartes indiquées en annexe.

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Les aménagements de forêts en Basse-Saxe

Chaque échelon reçoit les divers documents qui l'intéressent et est donc parfaitement informédes détails de l'aménagement . On trouvera en annexe un tableau donnant les documentsdétenus dans chaque circonscription, ainsi qu'une présentation détaillée du contenu desdivers documents . II est facile de se rendre compte que l'accès à toutes sortes de renseigne-ments est très rapide, dans tous les domaines : types de stations, état des peuplements, récolteset travaux prévus . La présentation par groupes d'essences et par classes d'âge permet notam-ment d'avoir des notions précises sur les catégories de produits récoltables . Par ailleurs, la

comparaison de ces documents avec ceux donnant les interventions annuelles (en coupeset travaux) permet un suivi efficace des opérations à tous les échelons (cf . § 6).

6 — L'APPLICATION ET LE CONTROLE DE L'AMÉNAGEMENT

Les volumes

Le service gestionnaire a la faculté de prélever la possibilité annuelle comme bon lui sembleau cours des dix années d'application de l'aménagement. La facilité d'obtention des statis-tiques au niveau de la province par sommation des possibilités des diverses inspections etleur présentation très détaillée (coupes de régénération et d'amélioration, pargroupes d'essences, par classes d'âges . . .) permettent au ministère d'orienter chaque annéela récolte en fonction de la conjoncture : telle catégorie de produits se vendant bien, on recherchesans difficultés dans les tableaux d'ordinateur les inspections susceptibles d'en fournir, puisles districts . . . et on mobilise les produits en question.

Compte tenu de cette latitude laissée au gestionnaire, il est important de suivre le prélè-vement réel de la possibilité . On dispose pour ce faire d'un livre de contrôle permettant decalculer chaque année la « possibilité comparative » . Ces calculs sont toujours faits par groupesd'essences, pour les coupes de régénération, d'amélioration et pour l'ensemble.

La différence entre la possibilité annuelle et le prélèvement réel est partagée en 10 dixièmes,de façon à ce que le c rattrapage » se fasse progressivement, sur 10 ans . On calcule ainsichaque année la nouvelle « possibilité comparative D . Lorsque la différence dépasse 20 %de la possibilité, celle-ci peut être modifiée après accord entre le service d'aménagement etl'inspection, mais seulement jusqu'à la fin de la durée d'application de l'aménagement.

Les surfaces à parcourir en amélioration

Le nombre d'éclaircies devant parcourir chaque sous-parcelle pendant les 10 ans est fixédans l'aménagement . On connaît donc la surface totale à parcourir en 10 ans . De même quepour les volumes, on compare chaque année la surface réellement parcourue à la surfacethéorique programmée et on répartit la différence en plus ou en moins . Mais contrairementaux différences de volumes, dont le prélèvement devait être réparti sur 10 ans, ces différencesde surface doivent être réduites à néant pendant la durée d'application de l'aménagementqui reste au moment où on fait le calcul . Ceci introduit quelques difficultés de concordanceavec les volumes, mais on estime que le passage effectif des surfaces à améliorer doit primertoute autre considération.

Autres contrôles

D'autres contrôles des surfaces parcourues sont effectués pour les points particuliers quile nécessitent : par exemple assainissements, élagages, fertilisations, etc . Les documentspermettant ce contrôle, en même temps que les statistiques annuelles, sont établis en trois

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exemplaires par l'inspection : un pour ses archives, un pour la direction régionale (qui peutainsi faire ses observations sur tous les points utiles) et un pour le service d ' aménagementqui procède à tous les calculs statistiques et leur à mise en forme.

7 — REMARQUES D'ENSEMBLE

Intérêt de l'utilisation de l'ordinateur

L'utilisation de l'ordinateur se justifie tout d'abord par la masse très importante de donnéesà traiter.

Le cadre de recueil des données, ainsi que cela a été mentionné ci-dessus (cf . § 4), est lasurface primaire . Or pour une unité d'aménagement donnée, il y a couramment 2 000 à 3 000surfaces primaires . Rien qu'en ce qui concerne les peuplements, l'étude est menée par essence(y compris les essences d'accompagnement) et par classes d'âge (8 groupes d'essences,6 à 10 classes d'âge, etc .) . On a vu par ailleurs la quantité de renseignements qui pouvaientêtre recueillis aussi bien sur les peuplements existants et la station que sur les interventions àpratiquer.

La simple dactylographie, à partir des fiches de terrain, de l'ensemble de ces données, aprèsregroupement éventuel au niveau des sous-parcelles, représenterait un travail considérable.Avant l'utilisation de l'ordinateur, elle entraînait un retard important dans la mise en appli-cation des aménagements. Actuellement le livre des peuplements et les divers tableaux sontdisponibles très rapidement après la remise au service mécanographique.

Mais là n'est pas le seul avantage de l'ordinateur . Il permet en effet des sommations rapidesà tout niveau puisque les renseignements sont recueillis selon une procédure stricte.

On a vu tout l'intérêt des divers tableaux qu'il édite, pour la gestion courante, dans le cadredu district ou du centre . Mais les synthèses de renseignements se font également à l'échelonde la direction régionale (et du ministère).

Un compte rendu des opérations annuelles (coupes, travaux, etc .) est établi par les chefsde district, toujours par sous-parcelles . Là encore les sommations aux différents niveaux peuventêtre effectuées, permettant un suivi précis et un contrôle des opérations exercice par exercice.Le point de la situation de chaque parcelle peut donc être fait chaque année et les redresse-ments éventuels opérés en conséquence.

L'application d'une politique commerciale donnée et l'adaptation à la conjoncture du marchédu bois sont également grandement favorisés par le recours à l'ordinateur, ainsi que celaa été exposé au paragraphe 6.

L'obtention de statistiques précises, détaillées, immédiatement utilisables à tous les niveauxest un facteur important d'une bonne gestion, à la fois sylvicole et financière.

Enfin, la masse de données recueillies sous des formes identiques dans des centres différentspermet, toujours par traitement informatique, de poursuivre des recherches sylvicoles oudendrométriques (telle que la liaison fertilité de la station-production d'une essence donnéepar exemple, etc .).

Buts de l'aménagement en Basse-Saxe

On a vu que la démarche de l'aménagiste était très pragmatique et que ses décisions s'appuyaientessentiellement sur l'état actuel des peuplements . Les concepts d'équilibre des classes d'âge,de norme, de rendement soutenu apparaissent comme très secondaires, même s'ils ne sontpas totalement absents des préoccupations de l'aménagiste . On peut dire, semble-t-il, que

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Les aménagements de forêts en Basse-Saxe

le but principal est la conduite des peuplements vers leur état optimum . Cet état sylvicoleoptimum est considéré comme permettant également l'obtention d'un rendement maximal,dans l'état actuel de la forêt.

Mais l'aménagement a également comme fonction, à égalité avec la première, l'adaptationde la forêt à un rendement maximal, dans le cadre d'une politique forestière globale (défi-nie d'ailleurs en grande partie grâce à la cartographie de stations) . Cette adaptation se faitessentiellement par des substitutions d'essences au moment des coupes définitives . Ellevise en pratique à l'obtention d'un état sylvicole optimum à moyen et long terme et, dans cesens, prolonge la poursuite du premier but évoqué ci-dessus.

Enfin, l'aménagement doit satisfaire aux contraintes d'une utilisation des forêts à des finsmultiples . La conception bas-saxonne dans ce domaine mérite d'être explicitée.

Les fonctions multiples de la forêt

La population allemande, dans son ensemble, est extrêmement dense . Par ailleurs, elle consi-

dère la forêt comme un élément primordial du cadre de vie . Ces deux considérations amènent

des sujétions tout à fait particulières . L'idée d'un zonage de la forêt réservant certaines parties

à une fonction, d'autres à une autre, etc ., tel qu'il est pratiqué à l'étranger et tel qu'on commenceà l'appliquer en France, ne peut plus être admise Outre-Rhin . Pour que chaque fonction de

la forêt soit pleinement remplie, compte tenu de la pression de la demande, il faut qu'elles'applique à la plus grande surface possible et par conséquent, dans le meilleur cas, à la totalitédu massif.

Il n'est pas admissible, par exemple, que le maintien du paysage soit négligé dans certainscantons au profit de l'installation d'équipements récréatifs . Autre exemple : la protection contrele bruit doit être assurée parallèlement (et non entrer en concurrence avec) à la mise en placede parcours sportifs divers ou au soin de tel biotope particulier . Enfin, compte tenu des besoinsindustriels en bois, ce mélange intime des différentes fonctions de la forêt doit être assurésans pour autant diminuer la production, ou tout au moins sans que la diminution de productionsoit importante.

Seules quelques réserves naturelles échappent à la fonction de production et en Basse-Saxe leur étendue est limitée (contrairement à d'autres parties de l'Allemagne, en Bavièrepar exemple où on a admis le principe d'une réduction progressive des coupes, au fur et àmesure de l'extinction des industries locales, pour aboutir à terme à une zone totalement inex-ploitée) . Il est bien certain que la réalisation simultanée de plusieurs objectifs à l'échelle dela forêt impose :

— une analyse très fine prenant en compte tous ces aspects pour chaque portion uni-taire de la forêt;

— une planification rigoureuse des interventions avec un souci du détail très poussé.Ainsi, dans le livre des peuplements, verra-t-on par exemple couramment des règles sylvi-coles spéciales pour un peuplement de chênes de 20 ou 30 ares très âgé, mais maintenu enplace pour des considérations paysagères;

— la définition d'une politique forestière globale prenant en compte les multiplesfonctions de la forêt . Cette politique a déjà été définie, mais est actuellement précisée,ajustée, compte tenu des expériences accumulées et des enseignements tirés du passé et duprésent.

Le service d'aménagement forestier de Wolfenbüttel est bien armé pour faire face à ces pro-

blèmes. Tous les personnels y sont sensibilisés et peuvent ainsi accomplir leur mission dansles meilleures conditions, certains par ailleurs de bénéficier du soutien d'un public nombreuxet respectueux de la nature . Cet ensemble de conditions donne un grand poids à la forêtface aux multiples attaques dont elle est l'objet.

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L'excellent instrument que constitue par exemple la carte paysagère permet d'appréciertrès rapidement les multiples fonctions remplies par telle ou telle partie de forêt concernéepar un projet d'urbanisation, ou autre . Les décideurs ou les aménageurs ont ainsi en mainstous les éléments du problème, impartialement exposés . Ils ne peuvent pas invoquer l'excusede l'ignorance et leurs décisions ne traitent jamais à la légère les zones forestières!

CONCLUSION

L'intensité de la gestion est sans aucun doute plus grande en Allemagne (et spécialementen Basse-Saxe) qu'en France . Les moyens du service d'aménagement forestier de Wol-fenbüttel sont une illustration particulièrement frappante de cet aphorisme . Le recours àl'informatique permet de rendre facilement accessible la masse des renseignements trèsprécis et détaillés recueillis sur le terrain . Le gestionnaire dispose ainsi d'un outil tout à faitefficace, aussi bien sur le plan des interventions sylvicoles que sur le plan commercial ou surcelui de l'adaptation de la forêt aux impératifs modernes.

Découvrant ces différents aspects de la foresterie bas-saxonne, le forestier français resterêveur . . . ou amer! Sans aller jusqu'au luxe de détail et de précision de la planification et dela gestion germanique, comment ne pas souhaiter un renforcement des moyens mis en oeuvreen France? Chacun (propriétaire, usager, industriel, écologiste, collectivité . . . forestier) n'ytrouverait-il pas avantage?

Eu égard à la faiblesse des moyens mis en oeuvre, il est presque miraculeux que la forêt fran-çaise soit, tous comptes faits, relativement en bon état, relativement adaptée aux multiplesrôles qu'elle doit jouer, relativement bien défendue! . ..

Mais les potentialités forestières françaises (dans tous les sens du terme), certainement debeaucoup les plus variées et les plus riches de l'Europe occidentale, ne mériteraient-ellespas mieux que la gestion actuellement pratiquée qui ne peut être qualifiée que de « sous-développée » au regard de celle de tous nos voisins?

Jean-Jacques FAUREIngénieur

du

G . R . E .F.

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Les aménagements de forêts en Basse-Saxe

ANNEXES

ÉTUDE DÉTAILLÉEDES DOCUMENTS D'AMÉNAGEMENT

LES DOCUMENTS ÉDITES PAR L'ORDINATEUR

• le livre des peuplements

Présenté sous une reliure mobile, il est principalement constitué par des «feuilles de traitement » àraison d'une feuille par sous-parcelle, avec en intercalaires des extraits de plan au 1 /5 000 au formatdu livre des peuplements donnant en particulier les limites des sous-parcelles, des surfaces primaireset des surfaces secondaires.

La feuille de traitement réalise une synthèse, à l'échelle de la sous-parcelle, des éléments concernantchaque surface primaire (échelle de travail sur le terrain) . Elle reprend, toujours par essence, l'ensembledes renseignements recueillis sur les fiches mécanographiques, aussi bien en ce qui concerne l'étatdes peuplements que la planification (avec, pour cette dernière, les modifications éventuelles interve-nues du fait de la planification d'ensemble par rapport aux propositions « de terrain » qu'étaient les plani-fications individuelles).

C'est le guide de base pour l'exécution des travaux et des coupes, la sous-parcelle étant l'unité de pro-grammation et de réalisation de ceux-ci (comme cela a été dit dans le texte).

Les éléments qui ne peuvent être codés sont inscrits à la machine à écrire dans un emplacement réservéà cet effet.

• les tableaux

Regroupés en un volume à reliure mobile, ces tableaux comprennent :

Tableaux 1 : Groupes d'essences (ceux-ci ont été définis au § 3)

Les tableaux donnent par parcelle, par district, et pour l'ensemble à aménager, pourchaque groupe d'essences et par classes d'âge : la surface représentée, le volume surpied, l'accroissement et la possibilité sylvicole (en nombre et en pourcentage) . Lorsqu'ils'agit de peuplements mélangés, les surfaces sont partagées par groupes d'essencesproportionnellement aux surfaces terrières des groupes considérés.

Le tableau 1 .3 permet notamment la comparaison des chiffres actuellement existantset des possibilités et l'établissement d'histogrammes de classes d'âge qui peuvent servirà corriger les possibilités individuelles.

Tableaux 2 : Essences

Pour chaque essence, par parcelle, par district, puis pour l'ensemble à aménager, ettoujours par classes d'âge, les tableaux 2 donnent : les caractéristiques actuelles (surface,volume sur pied, accroissement), les classes de fertilité, la densité du peuplement (définie

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comme le rapport de la surface terrière réelle du peuplement à celle donnée par les tablesde production).

Tableaux 3 Classes de types de peuplement

Les types de peuplement et les classes de types de peuplement sont définis et codifiés.Pour chaque classe de type de peuplement représentée dans la forêt, les tableaux 3donnent : la surface et le pourcentage de surface par rapport à l'ensemble, la surfacede chaque type de peuplement, les caractéristiques actuelles par essence.

Tableaux 4 Types de stations et essence principale

Les tableaux 4 .1 donnent un aperçu de l'ensemble des types de stations qui concernentune sous-parcelle donnée. Ces tableaux ne sont pas exploités ultérieurement mais ilsdonnent une idée de l'uniformité ou de la diversité des conditions écologiques régnantdans une sous-parcelle et ensuite dans une parcelle.

Les tableaux 4 .2 rassemblent toutes les sous-parcelles dans lesquelles plus de 90 %de la surface appartiennent au même type de station . Il établit une relation entre ce typede station et les caractéristiques des peuplements sur pied, notamment leur production.Dans l'avenir, ceci permettra une comparaison écologique des rendements et la synthèsede classes de fertilité par types de stations.

Tableaux 5 : Buts d'aménagement

Pour les deux grandes catégories : forêt traitée et forêt non traitée (c'est-à-dire forêt pro-duisant moins de 1 m 3 /ha/an, ou forêt dont le traitement sylvicole n'est pas primordial :forêt de protection, etc .), les tableaux 5 donnent une classification selon leur prioritéde fonctions . Tout en sauvegardant la conception d'une forêt qui remplit toutes les fonc-tions à la fois, l'aménagiste peut ainsi souligner une certaine priorité . Par exemple :fonction de première catégorie = production, deuxième catégorie = protection contrele bruit, troisième catégorie = récréation, etc.

Tableaux 6 : Planification des interventions

Établis en un nombre d'exemplaires et dans une présentation permettant de doter lestriages et l'inspection, ces tableaux comprennent (avec dans chaque cas la localisationexacte, la surface concernée, le volume à prélever pour les coupes) :

— l'état d'assiette des nettoiements pour la première décennie;

— l'état d'assiette des éclaircies pour la première et la deuxième décennies;

— la planification des coupes de régénération par parcelles pour la première décennie;

— la planification des coupes de régénération par classes d'âge pour les deux décennies;

— la récapitulation des créations de peuplements suivant les types de peuplement-objectifs par ancienne classe de types de peuplement, pour les deux décennies;

— la planification des régénérations artificielles pour la première décennie;

— la planification des dégagements de semis pour la première décennie;

— la planification des élagages;

— le relevé des peuplements élagués.

N.B . : Le calendrier exact des interventions figure dans le livre des peuplements . Parailleurs, une certaine latitude est laissée au gestionnaire pour l'assiette des coupes (cf. § 6).

Enfin, tableau 0 : Tableau de contrôle

Il permet la découverte et la correction d'erreurs éventuelles dans les différents tableaux.

Présentant les essences par classes d'âge dans les différentes sous-parcelles, il permetde détecter d'un coup d'oeil des irrégularités dans les calculs de l'aménagement ou desanomalies dans la gestion . Par exemple : découverte de peuplements surannés, etc.

Par ailleurs, on y trouve les possibilités (régénération et amélioration) comparées auxvolumes par classes d'âge et par essence. Les erreurs de calculs sont alors immédiatementlisibles .

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Les aménagements de forêts en Basse-Saxe

LES CARTES

Outre les extraits de cartes contenus dans le livre des peuplements, les documents cartographiquescomprennent :

• la carte des peuplements au 1/10 000 (cf, carte en couleurs hors-texte)

indique, par surface primaire :

l'essence dominante (par des couleurs différentes);

l 'essence associée (par un signe conventionnel);

la classe d'âge correspondante (par des figures différentes);

la densité des peuplements (par un cercle de couleur disposé à côté du numéro de la surface primaire) ;

la nature des coupes de régénération (totale ou partielle ; à asseoir dans la 1 f e décennie, dans les1 f e et 2 e décennies, dans la 2 e décennie ; avec surréserves);

la localisation et la nature des coupes de lisière;

la direction des vents dangereux, lorsque c'est nécessaire;

la localisation des surfaces non traitées et des réserves naturelles;

la viabilité des chemins et pistes.

C'est, comme on le voit, une carte extrêmement synthétique . Mais avec l'habitude et grâce à une typo-graphie, des couleurs et des signes conventionnels très bien adaptés, cette carte reste très lisible.

• La carte des stations au 1/10 000 (cf. carte en couleurs hors-texte)

donne la localisation des différentes stations, les groupes de types de stations étant coloriés différem-ment et un chiffre indiquant le type de station proprement dit (cette carte, rappelons-le, n ' est pasétablie par l'aménagiste).

• La carte de l'organisation spatiale des coupes au 1/10 000 (dans les cas particuliers)

donne toutes précisions sur les particularités à respecter (coupes de lisière, pare-feu, nature des coupesde régénération).

• La carte « paysagère » au 1/10 000

donne la localisation :

— des zones à fonction particulière (protections diverses, réserves naturelles, réserves de gibier, « monu-ments naturels ») ;

- des zones où une sylviculture spéciale doit être conduite (peuplement à signification écologique,biotopes particuliers, groupes d'arbres remarquables, arbres isolés, instalaltion d'essences pour larécréation, la protection, d'autres fonctions particulières) ;

— des éléments de paysage à soigner spécialement (sources, étangs, eau courante, plantations lelong des cours d'eau . . .) ;

— des dommages subis par le paysage;

— des aménagements récréatifs : parcs de stationnement, sentiers de promenade, de randonnée, denature (connaissance de la forêt), parcours sportifs, circuits équestres, cyclables, huttes, cabanes,kiosques, restaurants, places à feux, toilettes, équipements de sports d'hiver (remonte-pente, pistes,tremplins), baignades diverses, autres équipements sportifs, points de vue, sites particuliers (ruines . . .),places de camping, auberges de jeunesse, etc.

• Une carte d'assemblage ou « carte des marchands de bois» au 1/50 000

établie pour l'ensemble de l'inspection, tandis que les cartes au 1/10 000 recouvrent l'étendue d'unou deux triages.

Toutes ces cartes sont présentées sous deux formes selon qu'elles servent au bureau ou sur le terrain(découpées au format de poche, entoilées et plastifiées) . Par ailleurs, des «bleus» des fonds de cartesaux différentes échelles (1/50 000, 1/10 000, 1 /5 000) peuvent être obtenus sur demande à partir detransparents .

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RÉPARTITION DES DOCUMENTS AUX DIFFÉRENTS ÉCHELONS

Service d'aménagement forestier

Documents MinistèreDirectionrégionale

Centre District'

ArchivesPédologieécologie

Statistiques

Livre des peuplements

Tableaux

1 .11 .211 .221 .31 .41 .511 .522 .12 .22 .32 .43 .13 .23 .34.14. 2

5.115.126.16 .26 .316.326 .336 .46 .56 .66 .716 .72

O . Tableau

de contrôle

Cartes

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des

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Le district ne reçoit que les documents qui intéressent son territoire (livre des peuplements et cartes en particulier) .

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Les aménagements de forêts en Basse-Saxe

LA CARTOGRAPHIEDES STATIONS FORESTIÈRES

(Cet article est accompagné de deux cartes en couleurs hors-texte)

DÉBUT ET ÉVOLUTION

La cartographie de stations écologiques en Basse-Saxe est née en 1947, immédiatementaprès la deuxième guerre mondiale . Ces travaux ont été entrepris pour deux raisons :

— d'une part, dès avant la guerre, des forestiers de Saxe et d'ailleurs avaient penséélaborer une sylviculture mieux rattachée aux conditions écologiques . Ils se rendaient compteque la meilleure production biologique en matière de bois, une production élevée et avecun minimum de risques ne pouvaient être assurées que sur une base qui respectait les loisirréversibles de la nature. La production maximale, faisant abstraction du milieu écologiquequi était presque partout de règle jusqu 'alors, s'était trop souvent trouvée en opposition avecune production soutenue optimale . Les essences forestières, notamment l'épicéa, installéessur des sols et dans des conditions climatiques mal adaptées à leurs exigences, réagissaienttrès souvent par une faiblesse physiologique ; des catastrophes, telles que l'attaque d'insectes,des chablis, etc ., en furent les conséquences;

— la deuxième raison, pour déclencher la cartographie de stations en Basse-Saxe,était la situation après la guerre . De nombreux forestiers, réfugiés de la partie est du paysperdue par l'Allemagne fédérale, souvent mutilés de guerre, ne trouvèrent pas de travail dansl'ouest . Pour les occuper, et compte tenu du besoin ci-dessus exprimé, on créa un servicenouveau, à savoir : la cartographie. Entre 1947 et 1952, plus de soixante forestiers, assezâgés parfois, se lancèrent dans le travail difficile que signifie l'analyse des sols, des climats,de la végétation.

Il est normal qu'avec un tel personnel, non spécialisé dans les matières à étudier, les premiersrésultats de la cartographie de stations aient été médiocres . C'est pourquoi, en 1952, ondécida de reprendre l'ensemble de la question, mais cette fois avec un nombre très réduitd'ingénieurs : une dizaine en 1952, six en 1956, puis entre 3 et 4 de 1960 à 1970 . Mais cesingénieurs forestiers étaient de plus en plus spécialisés et, par conséquent, plus efficaces.

Actuellement, on réalise les dernières modernisations de la cartographie de stations en Basse-Saxe . Ceci fait, il ne sera pas nécessaire de revenir sur les mêmes terrains pour une très longuepériode. Il sera donc possible de diminuer le personnel nécessaire pour ce travail.

RAISONS PARTICULIÈRES POUR UNE CARTOGRAPHIE DE STATIONS

Évidemment, il ne sera pas indispensable d'entreprendre une cartographie dans tous lescas où la forêt se trouve dans son aire naturelle et là où elle fournit des produits désirés en quan-tité et en qualité satisfaisantes .

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Il faut considérer que dans les Vosges par exemple, dans l'optimum de la sapinière, il seraitmoins intéressant d'introduire une cartographie de stations que dans une région où la forêtplantée est purement artificielle et où le choix d'essences mérite un intérêt particulier.

Ceci veut dire que la cartographie n'est pas une fin en soi, mais qu'elle a un but peut-êtremoins systématique mais plus pratique : elle doit se vouer à une amélioration de l'état forestierd'une région . Là où cet état est optimal, la cartographie ne sera pas nécessaire.

L'histoire forestière bas-saxonne est l'histoire d'une destruction totale de la forêt entre lesannées 1000 et 1800 : une exploitation abusive des forêts naturelles, le pâturage en forêt,l'enlèvement de l'humus, l'installation d'une lande artificielle avec humus très acide et pro-voquant la formation accélérée de podzols, l'érosion des sables sous l'action d'un vent perma-nent à proximité de la côte . Tout cela a laissé la région bas-saxonne dans un état qui fut décriten 1870 de la façon suivante :

«Jusqu'à l'horizon, la lande brune, des tempêtes de sable cachant le soleil . . . La pauvretédes fermes est incroyable . . . Le seul être que nous rencontrions était un renard, mais mortà côté du chemin, tué probablement par son mal du siècle . . . »

Pour porter remède à cet état déplorable, on a reboisé entre 1830 et 1930 dans un seul effortcontinu . Les essences préférées pour ce reboisement furent le pin sylvestre puis l'épicéa,beaucoup moins les feuillus tels que le chêne rouvre qui, autrefois, avait été naturel.

La forêt artificielle avec essences non indigènes eut de sévères répercussions sur les sols :sans aucun doute, une analyse des conditions écologiques devrait préciser les possibilitéssylvicoles de la région et dessiner l'avenir d'une sylviculture avec rendement augmenté enbois, mais en même temps en harmonie avec le potentiel naturel.

MÉTHODE DE LA CARTOGRAPHIE DE STATIONS EN BASSE-SAXE

Directives générales (cf. carte en couleurs hors-texte)

Suivant le but de la cartographie, les divers critères qui caractérisent une station forestièreseront exprimés dans une formule qui permet de mentionner ce qui est essentiel pour le fores-tier praticien . Cela signifie que, par exemple, un calcaire n'est pas inventorié selon des caté-gories géologiques (par exemple « Muschelkalk » ou calcaire du Crétacé), mais selon soncaractère pédologique (par exemple est-ce qu'il donne un sol profond ou superficiel, quelest son potentiel en éléments nutritifs, comment peut-il retenir l'eau, etc . ?).

Il faut alors inventorier les critères qui déterminent la croissance des essences forestières.Ces critères sont les suivants :

— le régime de l'eau : humidité du sol — sécheresse estivale — versant nord ou versantsud d'une montagne et indice d'évapo-transpiration en relation avec les versants — eau sta-gnante (pseudogley, etc .) — eau permanente dans le sous-sol . . .;

— la quantité totale d'éléments nutritifs, leurs interactions : comment le sol peut-ilabsorber ces éléments et les mettre à la disposition des plantes ? — quantité en calcaire, potasse,phosphate, azote . . . — calcaire dans l'eau — état de l'humus;

— la texture du sol (limon, argile, sable, sable limoneux, etc .) en relation avec la roche-mère (silice, calcaire, loess, moraine limoneuse glaciaire, etc .) ;

— les différentes couches du sol (par exemple 40 cm de sable limoneux sur sable puret pauvre, etc) .

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Ces quatre critères peuvent être chiffrés pour les ordinateurs selon une clé contenant toutespossibilités de réalisation pédologique d'un critère dans la nature . Une notation signifie parexemple :• en montagne : 19 .4 .2 .3 . = versant Nord très humide (19 .) ; assez bien alimenté en élémentsnutritifs (4 .) ; sable limoneux, pierreux du grès bigarré (2 .) ; sous-couche de 30 à 50 cm deloess (3 .) ; évolution sol brun lessivé;

• en plaine glaciaire : 43 .2 .3 .1 = sol assez sec, séchant en été chaud (43 .) ; pauvre, mal ali-menté en éléments nutritifs (2 .) ; sable morainique très peu limoneux de 30 à 60 cm (3 .) ;sur sable pur, non limoneux, tendance podzol (1 .).

Travail sur le terrain

En règle générale, la cartographie de stations doit précéder l'inventaire des aménagementsdans tous les cas où une cartographie moderne n'existe pas encore . Ainsi, la cartographiefait partie de l'aménagement . Elle fournit une multitude d'informations à l'aménagiste, per-mettant un choix d'essences justifié, l'analyse des probabilités de dégâts (station peu stablesur laquelle les peuplements seront sensibles aux chablis), l'analyse du rendement (essencemal adaptée, par conséquent rendement médiocre, etc .), conseils d'améliorations (apportd'engrais, travail du sol à préférer, etc .), etc.

Un jeune ingénieur forestier, spécialisé en matière de géologie, de géographie, de clima-tologie, de pédologie, d'associations végétales, intervient sur le terrain dès mars ou avril,selon le printemps.

On creuse des fosses pédologiques de 1,50 à 2,50 m de profondeur, selon un réseau systé-matique à maille carrée de 300 m de côté et dirigé en direction nord-sud et est-ouest (surterrain très facile on peut adopter 400 m, en montagne 150 m en triangle . . .).

Dans ces profils, le forestier fait son inventaire du sol en décrivant le tapis herbacé, l'humus,la roche mère, le peuplement, l'enracinement, le type de sol . Souvent l'estimation du carac-tère du sol est accompagnée par des analyses pédologiques (l'Administration dispose d'unlaboratoire à Wolfenbüttel, dans son bureau d'Aménagement).

Ceci fait, le sol est chiffré en type de station, exprimé en notations déjà mentionnées pourl'ordinateur.

Cette première opération doit être suivie d'une deuxième : à l'aide d'une tarière, l'ingénieurcherche les limites entre les types de stations en creusant un trou tous les 100 m entre lesprofils . De cette manière, chaque différence entre types de station sera mise à jour.

Cette méthode systématique, unique en Allemagne, a été introduite en Basse-Saxe par l'auteuren 1965 . Il est bon de mentionner que l'idée d'un inventaire systématique de stations écolo-giques a déjà été mise à l'essai à Mirecourt, après discussions entre M . Mormiche et l'auteurdès 1964.

Le travail sur le terrain se termine vers la fin du mois de novembre, ou avec les premières geléesau plus tard.

Travail de bureau

Entre décembre et mars, l'ingénieur fait la synthèse de ce qu'il a trouvé sur le terrain . Incor-poré dans le service de cartographie de stations du service d'Aménagement à Wolfenbüttel(décrit par M . J .-J . Faure dans l'article précédent), il exploite les calepins de descriptionqu'il a établis en été, en écrivant un procès-verbal de la cartographie . Ce livre contient :

— une description générale, à savoir : la région géographique, conditions de la formationgéologique, climat régional, évolution des associations végétales, histoire des forêts;

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Les aménagements de forets en Basse-Saxe

— une description spéciale, à savoir : une description détaillée de chaque type de station,notamment de tout ce qui est essentiel pour l'accroissement des arbres, puis une descrip-tion du comportement des essences forestières sur la station donnée . Pour chaque stationon tire les conclusions individuellement, en donnant des recommandations pour le choixd'essences : on offre trois ou quatre alternatives (essences et mélanges) à choisir et les essencesà rejeter pour telle ou telle raison . Enfin on préconise le travail à réaliser pour garantir unequalité soutenue de la station ou les améliorations à y apporter (engrais, travail du sol, etc .).L'aménagiste se servira de ces recommandations pour établir les modalités de renouvelle-ment des parcelles classées en régénération.

En même temps, une carte des stations est produite par le personnel du service . L'ingénieur,au bureau pendant l'hiver, délivre les croquis au 1/5 000 qu'il a dessinés sur le terrain avecles types de station chiffrés et les limites entre divers types . Ces croquis seront transcrits surune carte au 1/10 000, dessinée et imprimée en couleur.

L'ensemble des documents (procès-verbal et livre de cartes) est établi en trois exemplairesremis au ministère (et mis en vigueur par arrêté ministériel), au Regierungsbezirk (Conser-vation) et au Forstamt (Inspection forestière) . Un quatrième exemplaire reste à Wolfen-battel.

Une inspection cartographiée contient entre 80 et 150 types de stations sur environ 4 000 ha.

CATÉGORIES RÉGIONALES

Les types de station représentant l'état écologique local dans chaque inspection, deux aspectsne sont pas pris en compte :

— parmi la multitude de types de station (de 80 à 150 par inspection), il y a nécessai-rement un certain nombre de types qui sont très voisins des autres . Ceci permet de regrouperles types;

— l'analyse de la situation écologique locale ne renseigne pas sur tout ce qui influencecette situation donnée ; il faut alors trouver des catégories plus grandes.

Groupes de types de stations

L'intensité de la cartographie fournit une multitude d'unités de stations, souvent très prochesles unes des autres . Ceci permet de regrouper les types de station dans une espèce de famille,à savoir : les groupes de types de stations.

Dans un groupe seront rassemblés les types de stations présentant les critères les plus essen-tiels pour l'accroissement des arbres.

Pour un groupe donné, on pourra alors faire à peu près les mêmes recommandations pourle choix des essences . Cela a d'ailleurs l'avantage de recombiner la mosaïque très morceléedes types individuels de station . Ainsi, la cartographie devient beaucoup plus lisible pourle gestionnaire d'une inspection.

Région sylvicole et région de croissance

Le climat local, modifié par une multitude de facteurs (versant, relief, tapis végétal, etc .),est influencé par le climat régional . Il est absolument indispensable de connaître ce climatrégional si l'on veut bien juger, par exemple, des possibilités d'introduction d'une essenceforestière non connue dans la région jusqu'alors, Il faut alors réunir les types de stations et

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R .F .F. XXVIII-6-1976

J .-J . FAURE — H .-J . OTTO

les groupes de types de station présents dans une région avec climat comparable pour biencompléter l'information écologique.

Pour cela, on a défini en Basse-Saxe (comme dans les autres provinces) des régions de crois-sance (Wuchsbezirk) . Ces régions ont d'abord un climat identique, aussi les facteurs clima-tiques les plus essentiels pour les essences forestières (à savoir : humidité, précipitations etleur répartition au cours de l'année, température, possibilité de gelées tardives, etc .) doivent-ilsse ressembler . Normalement, la région de croissance constitue également un ensemble iden-tique de formation géologique et enfin de formation géographique . Souvent, ces facteursdépendent les uns des autres et s'influencent entre eux.

En Basse-Saxe, on a défini 28 régions de croissance, chacune avec conditions favorablespour telle ou telle essence forestière, tel ou tel mélange, telle ou telle forme de forêt, en fonctionde l'information supplémentaire locale donnée par la cartographie des stations.

Enfin, ces régions de croissance sont réunies dans le cadre de régions sylvicoles (Wuchs-gebiete) ; celles-ci sont le plus souvent identiques aux grandes régions géographiques (lamontagne du Harz par exemple, qui est ensuite subdivisée en trois régions de croissanceselon l'altitude, les versants et les facteurs climatiques rattachés à ces données) . En Basse-Saxe existent 8 régions sylvicoles.

CONCLUSION

La cartographie de stations, en Basse-Saxe, avec ses subdivisions et informations concer-nant les conditions écologiques d'une région sylvicole, d'une région de croissance, des groupesde types de stations et des types de stations, est devenue un auxiliaire indispensable pourl'aménagiste et le forestier praticien.

Grâce à ces informations, la forêt peut être installée dans son optimum climatique et pédo-logique . Ceci évite les risques qui augmentent toujours du fait d'un mauvais choix des essenceset d'une inadaptation aux lois de la nature.

Ultérieurement, la cartographie de stations a été utilisée pour la planification sylvicole régio-nale à long terme en Basse-Saxe . C'est une exploitation de l'information fournie —trop longueà décrire dans le cadre de cet article — mais essentielle pour l'avenir de la forêt bas-saxonneet à la base d'une politique sylvicole à poursuivre dans les périodes de planification quiviendront .

Dr . Hans-Jürgen OTTO,Forstdirektor

DER NIEDERSACHSISCHE MINISTERFÜR ERNAHRUNG, LANDWIRTSCHAFT

UND FORSTEN

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