Upload
phamkhue
View
213
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Les bases de l’alimentation fourragèrefourragère
3 décembre 2010Nathalie Gentesse, M. Sc., agr., , g
Nutrition des ruminantsBelisle Solution Nutrition Inc.
La qualité pour une chèvre, c’est relatif!
Broussailles Foin mature et fibreux
• Sélection avec les lèvres
• Détoxifie les tannins
• Rien à sélectionner
• Faible en protéine• Détoxifie les tannins
• Goût pas important
• Faible en protéine
• Riche en fibre NDF
Bonne Mauvaise
De bonnes raisons pour servir des concentrés...ou des fourrages de
q alitéqualité
• Besoin d’une ration plus riche en nutriments que la plupart des autres ruminants. q p p
• La captivité réduit la possibilité de sélection
Plan de la formationPlan de la formation
• La chèvre, son rumen et les bactéries
• La plante et ses composantesLa plante et ses composantes
• Les aliments dans le rumen
• Besoins de la chèvre vs apports des fourrages
• Les analysesLes analyses– Cendres, DACA
– Protéine, fibre, digestibilité
– Sucres, énergie
Papilles du rumen Intérieur du réticulum (réseau)
Intérieur duIntérieur du feuillet (omasum)(omasum)
Les travailleurs du rumen
• Bactéries
• ProtozoairesProtozoaires
• Champignons
• Efficacité à digérer les aliments dépend de:– taux de croissance des microorganismes
– production d ’enzymesproduction d enzymes
Bactéries attachées à de la fibre. Échelle 2 micronsÉchelle 2 microns
Bactérie et protozoaireBactérie et protozoaire
Division des bactéries
Les bactéries du rumenLes bactéries du rumen
• Rôles différentsDégradent la fibre ou l’amidon– Dégradent la fibre ou l amidon
– Production de protéine microbienne
– Synthèse de vitamines
– Dégradation de substances toxiquesg q
• Substrats utilisésC ll l L t t P ti S i é– Cellulose, Lactate, Pectines, Sucres, ac. aminés
Les bactéries du rumenLes bactéries du rumen
• Associées à la surface de l ’épithélium du rumen et aux aliments
• Type de populations et taux d’activitéH t é bi– pH et anaérobie
– Taux d ’ingestion des aliments et constance de la ration
– Adaptation aux substances inhibitrices
– Présence de divers substrats dans la ration
– Population dynamique– Population dynamique
Le rumen
É Protéine
Le rumen
Énergie disponible au rumen
Protéine disponible au rumen
Protéine microbienne
sync
Micro-organisme du
(N)
“modificateurs”rumen
Digestion/Fermentation
FibreENERGIE
A.G.V.ENERGIE
pour la vache
À retenirÀ retenir
1. Le rumen est un environnement dynamique
2. Pour un maximum d’efficacité de la digestion,2. Pour un maximum d efficacité de la digestion, le milieu doit être stable
Qu’est ce qu’un bon fourrage?Qu est‐ce qu un bon fourrage?
La seule vraie mesure de qualité d’un fourrageLa seule vraie mesure de qualité d un fourrage est la performance de l’animal
Celui qui est digéré par l’animal et transformé en q g pgain de poids ou en lait
L i d l tLa croissance des plantes
Stade végétatif• Élongation des tiges et
Stade végétatif
multiplications des feuilles.
• Ratio feuille/tige > 1• Ratio feuille/tige > 1.
• Accentue la photosynthèse.p y
• Meilleur captation de la source d’énergiesource d’énergie.
• Évolution vers le stadeÉvolution vers le stade reproductif.
La croissance des plantesLa croissance des plantes
• Pour la survie de l’espèce
Stade reproductif
• Lignine
• Énergie dirigée vers laÉnergie dirigée vers la production de graines
• Digestibilité de la tige• Digestibilité de la tige diminue très rapidementrapidement
NDFNDF•Cellulose + lignine + hémicelluloseCellulose + lignine + hémicellulose
•Pour une même date peut varier de 10% d’une•Pour une même date, peut varier de 10% d’uneannée à l’autre.
• Pour un même stade de t ité t i lmaturité, peut varier selon
les conditions météo.– Frais et humide: retarde la floraison mais NDF plus élevé que normal pour ce stade
Niveau de NDF optimum pour le fourrage avant la coupe selon la proportion deavant la coupe selon la proportion de
graminées et de luzerne.
Adapté de Cherney, J.H. et al. 2006.
La capacité de consommationCVMS kg tqs
La capacité de consommation
NDFCVMS
fourrage(% d id )
kg tqs, chèvre 60 kg
F i(% du poids) Foin sec
<40% >3,0 >2,
40-46% 2,6-3,0 1,7
47-53% 2,3-2,5 1,5
54 60% 2 0 2 2 1 354-60% 2,0-2,2 1,3
61-65% 1,8-1,9 1,2, , ,
>65% <1,8 <1,2
À retenirÀ retenir
1. On recherche des fourrages végétatifs avec plus de feuilles que de tige.p q g
2. Plus la NDF est faible, plus l’animal va consommer le fourrageconsommer le fourrage.
NDFD (NDF digestible)NDFD (NDF digestible)
• Quantité de NDF qui sera digérée dans le rumen d’une vache après 24 30 ou 48 heuresrumen d une vache après 24, 30 ou 48 heures
• Une NDFD élevée indique que l’animal pourra utiliser plus de fourrages comme source d’énergieg
• Plus la digestibilité de la NDF est élevée, plus la consommation de la chèvre augmentela consommation de la chèvre augmente.‐ Plus de lait
Évaluation de la fibreÉvaluation de la fibre
Shaver et al. (http://www.wisc.edu/dysci/uwex/nutritn/presentn/haycrop502.pdf
Le vrai avantage chez la vacheLe vrai avantage chez la vache
• Pour chaque % de digestibilité• Pour chaque % de digestibilité de NDF:
–+ 0,2 kg de consommation m.s./ jour/ j
–+ 0,25 kg de lait à 4% de gras
• Pour les fortes productrices (>42 kg de lait):g
– jusqu’à 0,64 kg de lait en plusplus
Si le foin n’est pas de qualitéSi le foin n est pas de qualité…
• NDFd faible (NDFd relié au remplissagedu rumen) :du rumen) :– Faibles productrices:
• Augmentent la CVMS pour compenser• Augmentent la CVMS pour compenser
– Fortes productrices: R déjà l i• Rumen déjà plein
• Baisse de la CVMS à cause du ralentissement de la digestiondigestion
• NDF des graminées remplit plus le rumen que celle de luzernecelle de luzerne
Qu’est ce qui affecte la NDFD?Qu est‐ce qui affecte la NDFD?
• Température au moment de la récolte: la fibre est plus digestible lorsque c’est frais et humide.
• La quantité de feuilles: les feuilles sont plus digestibles que les tiges.g q g‐ Pas trop sec, méthode de ratelage
• De l’ensilage qui a chauffé aura une moins bonneDe l ensilage qui a chauffé aura une moins bonne digestibilité.‐ Exclusion de l’air baisse rapide du pHExclusion de l air, baisse rapide du pH
• La maturité des plantes : COUPER JEUNE!
L é é i d l• La génétique des plantes
Où se situe la qualité dans la plante?
• Dans les feuilles et non dans les tiges
• Plus la plante est mature, plus c’est vrai
• Ratio feuilles/tige• Ratio feuilles/tige
Luzerne Plant entier
Feuilles Tiges
ADF, % 31 23 37
Protéine % 18 26 11Protéine, % 18 26 11
Fourrage digestible vs non digestibleFourrage digestible vs non‐digestible
• Les feuilles d’une plante ne perdent pas leur digestibilité à mesure que la plante maturedigestibilité à mesure que la plante mature.
• La digestibilité de la tige diminue beaucoup avec l’accumulation de lignineavec l accumulation de lignine.
• La digestibilité d’une plante dépend donc de la digestibilité de la tige.digestibilité de la tige.
À retenirÀ retenir
1. On veut plus de feuilles que de tiges.
2. La NDFD est garante de la performance des2. La NDFD est garante de la performance des animaux.
Composition chimique des alimentsaliments
Matièresèche
C d MatièresCendres organiques
Minéraux Sable NDF NDS
Composition chimique des aliments
NDF NDS
HCNS Protéine Gras
Sucres Pectine AmidonSucres Pectine Amidon
Interprétation de la matière sècheInterprétation de la matière sèche
T T h idTrop sec Trop humide
Foin sec >90%: f ill l f il
< 82%:i d i ifeuilles plus fragiles risque de moisissure
Ensilage >55%: <30%:Ensilage >55%:risque de chauffage
<30%: mauvaise fermentation
L’humidité idéaleL humidité idéaleLuzerne Graminées Ensilage de
ïCéréales
maïsSilohorizontal
65‐70 65‐70 65‐70 60‐70horizontalSilo‐tour 60‐65 60‐65 63‐68 63‐68Silo à 40‐55 40‐55 55‐60 55‐60atmosphère contrôléeBag 60 70 60 70 60 70 60 70Bag 60‐70 60‐70 60‐70 60‐70Balle ronde 50‐60 50‐60 ‐‐‐ ‐‐‐Meule 65‐70 65‐70 65‐70 60‐70Meule 65 70 65 70 65 70 60 70
CendresCendres
• Ensilage de foin: 9%
• Ensilage de maïs: 5%Ensilage de maïs: 5%
Si plus haut:
• Contamination par de la terre à la récolte (boue ou vent)(boue ou vent)
• Perte excessive de matière sèche due à l’i t bilité é bi f t til’instabilité aérobique ou fermentation clostridienne
DACADACA
• (sodium+potassium) (chlore + soufre) =• (sodium+potassium) ‐ (chlore + soufre) = DACA en mEq/kg
• [(sodium x 435)+(potassium x 256)] ‐ [(chlore x[(sodium x 435)+(potassium x 256)] [(chlore x 282)+(soufre x 624)] = mEq/kg
• Préparation au vêlage :Préparation au vêlage : – viser entre ‐100 et ‐200 mEq/kg ms pour controler les fièvres de laitles fièvres de lait
– Sang acide = mobilise du calcium
La DACA selon les groupesLa DACA selon les groupesLactation Tarie Préparation PrépLactation Tarie Préparation Prép.
Anions
DACA, 269 127 160 ‐138DACA, meq/kg
269 127 160 138
Critère de décision pour l’utilisation des anions pdans la ration:
%K / (%Ca + %Mg) <2,2
ProtéineProtéine
• Comprend les protéines vraies et autres substancesvraies et autres substances renfermant de l'azote, comme l'ammoniaque lescomme l'ammoniaque, les acides aminés et les nitrates.
• Utiliser avec précaution si le• Utiliser avec précaution si le fourrage est riche en nitrates
iou ammoniaque.
ADIN ou ADICPADIN ou ADICP(Acid detergent insoluble nitrogen ou crude protein)
• Azote qui a une faible digestibilité dans le rumen et l’intestin.l intestin.
• Chauffage excessif dû à l’activité des levures, moisissures et certaines bactéries en début demoisissures et certaines bactéries en début de fermentation.
N t ll t i 10% d l téi b t t• Naturellement, environ 10% de la protéine brute est liée à la fibre.
• Au‐delà, il faut réduire la valeur de protéine brute utilisée pour le calcul des rations.
HCNSHCNS
HCNS: hydrates de carbone non‐structuraux
• Amidon, sucres simples, beta‐glucanes,Amidon, sucres simples, beta glucanes, galactanes, pectines
100 ((NDF NDIPB) PB d )• 100 ‐ ((NDF ‐ NDIPB)+ PB+ gras + cendres)
• Importance des sucres pour la fermentation d l’ il t l f t ti i lde l’ensilage et la fermentation ruminale
Enl (Énergie nette de lactation)Enl (Énergie nette de lactation)
• Calcul basé sur l’équation du Dr Weiss: – Protéine brute, ,
– NDF,
gras– gras,
– HCNS
– L’Enl est relative d’un animal à l’autre, d’une ,ration à l’autre
L’énergie pas si facile à prévoirLénergie, pas si facile à prévoir
3 3 2 C 3 33e coupe A 3e coupe B 2e coupe C 3e coupe D 3e coupe E
Enl, Mcal/kg 1,28 (2,05 EM)
1,31 1,3 1,46 (2,33EM)
1,4
PB, % 22,6 20,5 18,3 22,2 20,7
NDF, % 44,1 43,6 52,2 35,5 37,2
Gras, % 2,7 3,1 3,1 3,2 2,8
HCNS, % 21,2 23,7 18,9 30,9 31,0
cendres % 10 3 10 2 8 37 9 2 9 2cendres, % 10,3 10,2 8,37 9,2 9,2
À retenirÀ retenir
1. On a besoin de données précises pour valoriser les fourrages dans les rations.g
Comment faire de bons fourrages?
• Luzerne: Ne jamais voir de fleurs à la récolte.
• Graminées: when you see the head the quality isGraminées: when you see the head the quality is dead.
Ré l l f i i l i• Récolter le fourrage pour maximiser le ratio feuilles/tiges
Ev Thomas, Miner Institute
Influence sur le rendementInfluence sur le rendement
• En général, le rendement maximal se produit justeavant la floraison.
• Le rendement en nutriments digestibles se produitavant l’apparition du bouton floral ou de la tête d’épi.
http://www.wvu.edu/~agexten/pubnwsltr/TRIM/5817.pdf
Un compromisUn compromis
• Impossible d’obtenir le rendement maximum ET la meilleure qualité.q
• Une chevrette en croissance ou une chèvre en début de lactation doivent consommer desdébut de lactation doivent consommer des fourrages végétatifs. On doit viser le maximum
l éde qualité.
• Une chèvre tarie peut s’accomoder d’un foinUne chèvre tarie peut s accomoder d un foin plus mature. On peut viser le maximum de rendementrendement.
Comment arriver à faire de bons fourrages
• Vérifier les prairies
• Les degrés‐jours, la longueur des tiges et leLes degrés jours, la longueur des tiges et le stade physiologique de la plante dominante
M i d 35 j d l• Maximum de 35 jours de repos entre les coupes, viser 30 jours, sinon on dépasse s’il ne fait pas beau
• Repos de 45 jours avant la dernière coupe• Repos de 45 jours avant la dernière coupe d’automne
Bénéfices à alimenter une ration l d fcontenant plus de fourrages
digestiblesdigestibles
• + consommation de fourrages• + consommation de fourrages
• + de composantes du lait
• Meilleure santé du troupeau
A t l H d t di i l• Augmente le pH du rumen et diminue les risques d’acidose
• Meilleure digestion et absorption des nutrimentsnutriments
L’acidoseLacidose
Excès de grain:– Digestion rapide de l’amidong p
– Production rapide d’acides
Manque de fibre moins de salive– Manque de fibre = moins de salive
– Chute du pH
– Mort des bactéries cellulolytiques
– Place aux bactéries lactiquesq
– Acidose
– Risque de ballonnement
Les fourrages: remède à l’acidoseLes fourrages: remède à l acidose
• Rumination
• Produit salive (bicarbonates)Produit salive (bicarbonates)
• Digestion des hydrates de carbone plus lente
• Évite la chute de pH
Production laitière selon la digestibilité des fourrages et la quantité de concentrésfourrages et la quantité de concentrés
servisLait produit (litres)
Digestibilité élevée750 litres/an
3 g
Digestibilité faible600 litres /an
3
22
11
0
Quantité de concentrés servie
0
Source : A. Fournier, Mapaq
Normes à respecter pour une alimentation fourragère
• Fourrages de qualité constante à un coût avantageuxg
• Servir les fourrages à volonté (5% de refus)
M i i i i d f l• Maintenir un inventaire de fourrages plus important
• Entreposer selon la qualité et s’assurer de l’accessibilitél accessibilité
• Équilibrer les rations régulièrementA. Fournier
Comparaison de l’utilisation d’un fourrage à haute énergie à un fourrage moyen
Fourrage à haute énergie
Fourragemoyen
Quantité, kg tqs/j
Coût, $/j Quantité, kg tqs/j
Coût, $/j
38 % d l
Fourrages 5,22 0,43 3,67 0,31
38 % de plus
Concentrés 0,3 0,1 1,04 ,34
Total 5 52 0 53 4 71 0 6523 % de plus
Total 5,52 0,53 4,71 0,65
Source: Michel Lemelin
Guide du démarrage de l’entreprise
l i iè i Q éblaitière caprine au Québec« Le prix des concentrés est beaucoup plus« Le prix des concentrés est beaucoup plus élevé que celui des fourrages.»
« Pour diminuer ses coûts d’alimentation, l’entreprise doit produire le plus
de lait fourrager possible »de lait fourrager possible.»
À retenir
1. Les fourrages sont faits pour comblerles besoins nutritifs des ruminantsles besoins nutritifs des ruminants
2. Les vaches et les chèvres ont un besoin de fibre digestibleg
3. On a besoin de rendement ET de qualitéqualité.
ConclusionConclusion
• Maximiser la croissance microbienne
• Maximiser la quantité de protéine dégradable q p gcaptée par les bactéries
• Augmente les apports en acides aminés à l’intestin provenant de la protéine microbiennel intestin provenant de la protéine microbienne
• Au besoin compléter avec des sources de t éconcentrées
Conclusion
• Un fourrage de qualité est un fourrage digestibleun fourrage digestible.
• Un fourrage digestible est un fourrage fait jeune.
• Une ration riche enUne ration riche en fourrages de qualité, c’est performant et rentable!performant et rentable!
Conclusion: L lLes analyses sont
essentiellesessentielles
• Évaluer la qualité du fourrage et les conditions de récolte etconditions de récolte et d’entreposage.
• Outil d’éducation et de motivation pour améliorer la régie de la récolte p gdes fourrages.