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> TÊTE-À-TÊTE Interview de Monika Queisser (OCDE) sur l’écart des pensions hommes-femmes > POINT D’ÉTAPE RGCU : pour une retraite plus simple, plus efficace et mieux préparée de la Retraite Complémentaire les cahiers Piloter et gérer la retraite complémentaire 36 / Novembre 2019 > GRAND FORMAT Contrat d’objectifs et de moyens 2019-2022 Cap vers l’excellence

Les Cahiers 36

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> TÊTE-À-TÊTEInterview de

Monika Queisser (OCDE) sur l’écart des pensions

hommes-femmes

> POINT D’ÉTAPERGCU : pour une retraite plus simple, plus efficace et mieux préparée

2019-2022 :une action sociale plus accessible

et plus efficiente

de la Retraite Complémentaireles cahiers

Piloter et gérer la retraite complémentaireN° 36 / Novembre 2019

> GRAND FORMAT

Contrat d’objectifs et de moyens 2019-2022

Cap vers l’excellence

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N° 36 – Novembre 2019 - Les Cahiers de la retraite complémentaireTél. : 01 71 72 12 00 – Fax : 01 44 67 61 23 – www.agirc-arrco.fr – 16-18, rue Jules-César – 75592 Paris Cedex 12

Directeur de la publication : François-Xavier Selleret – Rédacteur en chef : Guillaume Ancel – Rédacteur en chef adjoint : Virginie Belloir – Rédaction : Lonsdale (p. 6-7), Cécile Vokléber (p. 8-9), Virginie Belloir et Sophie Michas (p. 10), Lonsdale (p. 12-18), Laurence Nicolas (p. 20-21), Catherine des Garets (p. 22-23), Jennifer Homère (p. 24), François Charpentier (p. 26-27), Lonsdale (p. 28-29), Arnauld d’Yvoire (p. 30-31) – Crédits photos : Istock (p. 1, 3, 5 8-9 et 11), Jon Ongkiehong (p. 4), Tristan Paviot (p. 5 et 6), Sophie Belliot (p. 8-9, 10, 19 et 24), Adobe Stock (p. 13), Ingrid Berthy (p. 14), OCDE (p. 3, 25 et 27), Sébastien Dolidon (p. 11 et 17), Lorenzo Timon (p. 25 et 28-29), Freepik, Flaticon, D.R. Conception et réalisation : Lonsdale – Impression : Imprimerie Jouve - 1, rue du Docteur-Sauvé - 53100 Mayenne. Dépôt légal : Novembre 2019 – No ISSN : 2112-4841.

Enjeux> 12 Grand format Contrat d’objectifs

et de moyens 2019-2022 :cap vers l’excellence

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25 Société> 26 Tête-à-tête Interview de Monika Queisser qui dirige la division des politiques sociales de l’OCDE, à Paris> 28 TendancesRetraite : une confi ance à consolider avec les jeunes générations > 30 Vu d’ailleursRégimes de retraite : évolutions et tendances européennes

N° 36 — Novembre 2019

Sommaire >

n° 36

Repérage> 06 Point d’étapeRGCU : pour une retraite plus simple, plus effi cace et mieux préparée

> 08 Temps forts Toute l’actualité du trimestre

05Comprendre> 20 Droit et réglementationCoeffi cients temporaires minorants et majorants : les nouvelles modalités d’application> 22 Administrateur mode d’emploi ANI du 10 mai 2019 : un nouveau système de pilotage au service d’un régime pérenne et solidaire > 24 Focus Dynamique Compétences : un engagement pour l’employabilité des collaborateurs de la branche

N° 36 – Novembre 2019 - Les Cahiers de la retraite complémentaireTél. : 01 71 72 12 00 – Fax : 01 44 67 61 23 – www.agirc-arrco.fr – 16-18, rue Jules-César – 75592 Paris Cedex 12

Directeur de la publication : François-Xavier Selleret – Rédacteur en chef : Guillaume Ancel – Rédacteur en chef adjoint : Virginie Belloir – Rédaction : Lonsdale (p. 6-7), Cécile Vokléber (p. 8-9), Virginie Belloir et Sophie Michas (p. 10), Lonsdale (p. 12-18), Laurence Nicolas (p. 20-21), Catherine des Garets (p. 22-23), Jennifer Homère (p. 24), François Charpentier (p. 26-27), Lonsdale (p. 28-29), Arnauld d’Yvoire (p. 30-31) – Crédits photos : Istock (p. 1, 3, 5 8-9 et 11), Jon Ongkiehong (p. 4), Tristan Paviot (p. 5 et 6), Sophie Belliot (p. 8-9, 10, 19 et 24), Adobe Stock (p. 13), Ingrid Berthy (p. 14), OCDE (p. 3, 25 et 27), Sébastien Dolidon(p. 11 et 17), Lorenzo Timon (p. 25 et 28-29), Freepik, Flaticon, D.R. Conception et réalisation : Lonsdale– Impression : Imprimerie Jouve - 1, rue du Docteur-Sauvé - 53100 Mayenne. Dépôt légal : Novembre 2019– No ISSN :2112-4841.

Retrouvez la version en ligne sur www.cahiers.laretraitecomplementaire.com

Enjeux> 12 Grand formatContrat d’objectifs

et de moyens 2019-2022 :cap vers l’excellence

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04 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Édito

Jean-Claude Barboul Président de l’Agirc-Arrco

Didier Weckner Vice-président de l’Agirc-Arrco

L’Agirc-Arrco représente un quart des retraites versées en France. Les partenaires sociaux, garants de la pérennité du régime, ont su rétablir l’équilibre de la retraite complémentaire et l’engager dans une dynamique de transformation. L’Agirc-Arrco retrouve l’équilibre �nancier dès l’exercice 2019, après neuf années de dé�cit, et dispose de plus de 60 milliards d’euros de réserves, à l’heure où d’autres régimes de protection sociale connaissent des dif�cultés �nancières.Dans le cadre de l’accord du 10 mai 2019, les partenaires sociaux ont décidé de revaloriser les retraites au moins comme l’évolution des prix hors tabac, sur une période de quatre ans. Au 1er novembre 2019, les retraites complémentaires ont été revalorisées de 1%. Cette revalorisation concerne tous les retraités, quel que soit le montant de leurs revenus. Elle se traduit par une augmentation annuelle des allocations versées par l’Agirc-Arrco d’environ 800 millions d’euros.

Confrontés à plusieurs années de dé�cit, les partenaires sociaux ont su remettre le régime sur la voie de l’équilibre, sans avoir contracté un seul euro de dettes, en pilotant avec rigueur le régime et en maintenant un niveau

accords de 2015 et 2017. L’Agirc-Arrco est aujourd’hui acteur de nombreux projets, en coopération avec les autres organismes de protection sociale, et joue un rôle moteur dans la construction du système de retraite de demain. Ainsi, l’Agirc-Arrco lance des travaux avec l’Acoss, à la suite du projet du gouvernement inscrit dans le Projet de loi de �nancement de la Sécurité sociale (PLFFS), pour simpli�er le recouvrement des cotisations de retraite pour les entreprises. Ces travaux s’appuient en particulier sur l’expérience reconnue de l’Agirc-Arrco en matière de calcul des cotisations individuelles au �l de l’eau à partir de la DSN et son savoir-faire historique pour assurer le lien entre les cotisations déclarées et versées par les entreprises avec les droits acquis en points, par chaque salarié.

L’Agirc-Arrco mobilise l’ensemble de ses équipes autour d’une double exigence permanente, combinant qualité de service et ef�cience de gestion. Après un premier plan d’économies de 300 millions d’euros atteint, un nouveau plan de réduction des dépenses de gestion de 300 millions d’euros a été engagé pour les quatre années à venir, tout en développant de nouveaux services.

Ce numéro des Cahiers de la retraite complémentaire détaille les outils de pilotage du nouveau contrat d’objectifs et de moyens 2019-2022, co-construit avec les groupes de protection sociale, pour sans cesse améliorer la performance et l’ef�cience de nos services, de notre gestion et de notre système d’information. L’Agirc-Arrco engage ses nombreux savoir-faire au service d’une retraite plus simple, plus lisible, pour que chacun puisse anticiper et se préparer tout au long de sa carrière. Cette démarche menée depuis plus de dix ans en collaboration avec l’ensemble des régimes de retraite s’est concrétisée par le lancement d’une offre mutualisée de services, dont la déclaration unique de retraite en ligne en avril dernier est un bon exemple, sans oublier une action sociale développée. Fort de ses engagements ambitieux et concrets au béné�ce de ses différents publics, l’Agirc-Arrco s’appuie sur l’expertise de ses collaborateurs, son réseau territorial de proximité et sa longue expérience dans la convergence de multiples régimes de retraite, pour porter le changement, la simpli�cation, et ainsi contribuer à construire le système de retraite de demain. l

N° 36 — Novembre 2019

de réserves signi�catif. Les mesures courageuses que les partenaires sociaux ont été amenés à prendre ces dernières années ont permis de préserver dans la durée la retraite complémentaire de 12,6 millions de retraités et 18,5 millions de salariés.L’accord du 10 mai 2019 garantit au régime un niveau de réserves d’au moins six mois de prestations à horizon 2033, ce qui permettra d’amortir les éventuelles dif�cultés économiques que pourrait rencontrer le pays. Dans le respect des principes qui fondent la retraite complémentaire, les partenaires sociaux ont souhaité que les réserves soient gérées de façon socialement responsable. En matière de gestion, le conseil d’administration a souhaité formaliser dans une charte d’investissement socialement responsable ces engagements. Le conseil a souhaité leur donner plus de force en adhérant aux Principes pour l’Investissement Responsable (PRI) de l’ONU et au Forum pour l’Investissement Responsable (FIR).

Sous l’impulsion des partenaires sociaux, le régime s’est depuis longtemps engagé pour une gestion de retraite plus ef�ciente et plus lisible. C’est ainsi qu’a pris corps, de manière transparente pour les entreprises, les salariés et les retraités, le régime uni�é Agirc-Arrco au 1er janvier 2019, fruit des

Un pilotage rigoureux et des engagements concrets pour des services de qualité

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Les Cahiers de la retraite complémentaire

accords de 2015 et 2017. L’Agirc-Arrco est aujourd’hui acteur de nombreux projets, en coopération avec les autres organismes de protection sociale, et joue un rôle moteur dans la construction du système de retraite de demain. Ainsi, l’Agirc-Arrco lance des travaux avec l’Acoss, à la suite du projet du gouvernement inscrit dans le Projet de loi de �nancement de la Sécurité sociale (PLFFS), pour simpli�er le recouvrement des cotisations de retraite pour les entreprises. Ces travaux s’appuient en particulier sur l’expérience reconnue de l’Agirc-Arrco en matière de calcul des cotisations individuelles au �l de l’eau à partir de la DSN et son savoir-faire historique pour assurer le lien entre les cotisations déclarées et versées par les entreprises avec les droits acquis en points, par chaque salarié.

L’Agirc-Arrco mobilise l’ensemble de ses équipes autour d’une double exigence permanente, combinant qualité de service et ef�cience de gestion. Après un premier plan d’économies de 300 millions d’euros atteint, un nouveau plan de réduction des dépenses de gestion de 300 millions d’euros a été engagé pour les quatre années à venir, tout en développant de nouveaux services.

Ce numéro des Cahiers de la retraite complémentaire détaille les outils de pilotage du nouveau contrat d’objectifs et de moyens 2019-2022, co-construit avec les groupes de protection sociale, pour sans cesse améliorer la performance et l’ef�cience de nos services, de notre gestion et de notre système d’information. L’Agirc-Arrco engage ses nombreux savoir-faire au service d’une retraite plus simple, plus lisible, pour que chacun puisse anticiper et se préparer tout au long de sa carrière. Cette démarche menée depuis plus de dix ans en collaboration avec l’ensemble des régimes de retraite s’est concrétisée par le lancement d’une offre mutualisée de services, dont la déclaration unique de retraite en ligne en avril dernier est un bon exemple, sans oublier une action sociale développée. Fort de ses engagements ambitieux et concrets au béné�ce de ses différents publics, l’Agirc-Arrco s’appuie sur l’expertise de ses collaborateurs, son réseau territorial de proximité et sa longue expérience dans la convergence de multiples régimes de retraite, pour porter le changement, la simpli�cation, et ainsi contribuer à construire le système de retraite de demain. l

Projets en cours, événements, veille juridique et réglementaire... Retrouvez toute l’actualité de la retraite complémentaire.

Repérage

> Temps forts

Focus sur l’actualité du trimestreRéforme des retraites, services et parcours de demain, 4e édition des Rendez-vous de la retraite...

N° 36 — Novembre 2019 05 /

08> Point d’étape

RGCU, pour une retraite plus simple, plus efficace et mieux préparéeInterview de Jean-Jacques Marette.

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06 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Point d’étape

Jean-Jacques Marette, directeur général honoraire de l’Agirc-Arrco, est aujourd’hui en charge de piloter la mise en œuvre du répertoire de gestion des carrières unique (RGCU), en coordination étroite avec la Direction de la Sécurité sociale, le GIP Union Retraite, la Cnav – opérateur principal du projet –, l’Agirc-Arrco et l’ensemble des régimes de retraite. Il détaille pour nous l’état d’avancement de ce méga chantier.

RGCU Pour une retraite plus simple, plus efficace et mieux préparée

En quelques mots, qu’est-ce que le RGCU ?Jean-Jacques Marette : C’est un projet de répertoire unique, partagé entre tous les régimes de retraite obligatoires, où seront inscrites à terme les données de carrière de l’ensemble des Françaises et des Fran-çais. Le RGCU est ainsi conçu pour se substituer progressivement aux répertoires carrière des 42 régimes de retraite exis-tants. À l’origine simple amendement visant à moderniser l’entrepôt de données de la Cnav, déposé dans la loi de 2010 sur la réforme des retraites, le projet RGCU a gagné en importance et rallié tous les régimes, au fil des années, pour devenir la colonne vertébrale d’un service com-mun des retraites beaucoup plus simple, efficace et réactif.

Justement, quels sont les bénéfices attendus pour les assurés ? J.-J. M. : Avec le RGCU, le droit à l’infor-mation, donc la capacité d’anticiper et de préparer sa retraite, devrait faire un saut qualitatif considérable. Ce répertoire inté-

future pension. Chacun disposera ainsi d’ou-tils et d’informations pour mieux préparer sa retraite, dès son entrée dans la vie active, afin d’intégrer cette dimension dans ses choix professionnels ou personnels.

Quels sont les autres bénéfices du RGCU ? J.-J. M. : Toute rectification apportée dans le RGCU vaudra pour tous les régimes. Il n’y aura plus de données discordantes d’une caisse à l’autre, avec les retards de traitement et le stress que cela peut induire au moment du départ en retraite. Dès lors que les don-nées sont communes, fiabilisées et validées au fil de l’eau, la liquidation de retraite devient beaucoup plus simple et plus rapide. De surcroît, avec un seul référentiel car-rière au lieu de 42, les régimes devraient réaliser des économies de gestion signifi-catives, tout en assurant un meilleur ser-vice. À condition de bien appréhender toutes les dimensions du changement (SI, métiers, RH...), la mutualisation inter-régimes constitue un levier efficient pour faire mieux à moindre coût.

Quelles sont les conditions pour parvenir à cette efficience, à cette simplicité ?J.-J. M. : La simplicité est souvent ce qu’il y a de plus complexe à mettre en œuvre. En l’occurrence, il s’agit d’harmoniser les réglementations, les processus métiers, d’in-tégrer les modes de calcul en points et en trimestres de 42 régimes différents, et de rapprocher des millions de données carrières – à commencer par celles de la Cnav et de l’Agirc-Arrco. À plus long terme, l’enjeu est le suivant : que le gestionnaire d’un régime puisse, au nom de tous les autres, actualiser votre car-rière dans le RGCU, ou encore traiter entiè-rement votre demande de retraite. C’est le principe du « faisons-le-une fois », qui requiert une co-responsabilité entre les régimes, avec un mode d’action et un enga-gement de service communs, une formation et un accompagnement des gestionnaires pour qu’ils puissent opérer dans un univers inter-régimes. Le « faisons-le-une fois » implique également la construction d’une sphère de confiance, réunissant régimes de

grera en un lieu unique des données pro-fessionnelles et civiles aujourd’hui éclatées entre les différents régimes auxquels on a cotisé. Il permettra une comptabilisation et une fiabilisation au fil de l’eau, année après année, mois après mois, de tous les événements impactant sa retraite – chan-gement d’activité, de statut, expatriation, pénibilité, chômage, maladie, naissance... Le RGCU ouvre ainsi la voie à une infor-mation beaucoup plus précise et réactive, tout au long de sa carrière.

Il rend donc possible de nouveaux services aux assurés…J.-J. M. : Parfaitement, comme par exemple un outil de simulation de sa retraite ou encore la possibilité de bénéficier d’un conseil per-sonnalisé à chaque changement important dans sa situation. Aujourd’hui, notamment, la naissance d’un enfant n’est prise en compte, dans le calcul de ses droits, qu’au moment de la liquidation. Dans le RGCU, elle sera répertoriée sans délai, donnant aux mères une vision beaucoup plus pertinente de leur

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Repérage

07 /Les Cahiers de la retraite complémentaire N° 36 — Novembre 2019

Repérage

future pension. Chacun disposera ainsi d’ou-tils et d’informations pour mieux préparer sa retraite, dès son entrée dans la vie active, afin d’intégrer cette dimension dans ses choix professionnels ou personnels.

Quels sont les autres bénéfices du RGCU ? J.-J. M. : Toute rectification apportée dans le RGCU vaudra pour tous les régimes. Il n’y aura plus de données discordantes d’une caisse à l’autre, avec les retards de traitement et le stress que cela peut induire au moment du départ en retraite. Dès lors que les don-nées sont communes, fiabilisées et validées au fil de l’eau, la liquidation de retraite devient beaucoup plus simple et plus rapide. De surcroît, avec un seul référentiel car-rière au lieu de 42, les régimes devraient réaliser des économies de gestion signifi-catives, tout en assurant un meilleur ser-vice. À condition de bien appréhender toutes les dimensions du changement (SI, métiers, RH...), la mutualisation inter-régimes constitue un levier efficient pour faire mieux à moindre coût.

Quelles sont les conditions pour parvenir à cette efficience, à cette simplicité ?J.-J. M. : La simplicité est souvent ce qu’il y a de plus complexe à mettre en œuvre. En l’occurrence, il s’agit d’harmoniser les réglementations, les processus métiers, d’in-tégrer les modes de calcul en points et en trimestres de 42 régimes différents, et de rapprocher des millions de données carrières – à commencer par celles de la Cnav et de l’Agirc-Arrco. À plus long terme, l’enjeu est le suivant : que le gestionnaire d’un régime puisse, au nom de tous les autres, actualiser votre car-rière dans le RGCU, ou encore traiter entiè-rement votre demande de retraite. C’est le principe du « faisons-le-une fois », qui requiert une co-responsabilité entre les régimes, avec un mode d’action et un enga-gement de service communs, une formation et un accompagnement des gestionnaires pour qu’ils puissent opérer dans un univers inter-régimes. Le « faisons-le-une fois » implique également la construction d’une sphère de confiance, réunissant régimes de

retraite et organes de vérification (agences comptables, Cour des comptes...) autour d’un socle commun de procédures de contrôle et de certification.

Où en est le RGCU aujourd’hui ?J.-J. M. : Nous avons franchi avec succès, en juillet, une étape décisive avec la migration vers le RGCU de la base de données carrières d’un premier régime : la CRPCEN – la Caisse de retraite des clercs et employés de notaire. Suivra, en 2020, la migration des données du SNGC (Système national de gestion des car-rières), base de données de la Cnav, puis celle de la CAVIMAC – la Caisse de retraite des cultes. Pour garantir la continuité de ses pres-tations, la Cnav continuera, dans un premier temps, d’opérer sur son SNGC, tandis qu’une copie du système sera chargée dans le RGCU, visible des autres organismes sociaux. C’est, dans notre jargon, la « vision 2 ». La bascule définitive – ou « vision 3 », faisant du RGCU le seul référentiel carrières du régime – inter-viendra pour la Cnav en 2020. D’ici à la fin 2022, l’ensemble des 42 régimes se raccrochera au RGCU, avec une échéance en 2021 pour l’Agirc-Arrco et ses 31 millions d’assurés. Le RGCU sera donc entièrement déployé à l’horizon 2023.

Quel rôle joue l’Agirc-Arrco dans cette grande migration ?J.-J. M. : En tant que maître d’œuvre du projet, la Cnav développe et produit les briques du RGCU. L’Agirc-Arrco qualifie ces briques et les intègre dans un environ-nement cohérent, en phase avec les pro-cessus métiers des différents régimes. Ses équipes sont aussi là pour accompagner chaque régime – en particulier les plus petits – tout au long de la phase de migra-tion des données. Après avoir mené à bien la fusion de 47 régimes en 70 ans, et de 40 plateformes SI en 15 ans, l’Agirc-Arrco dispose d’une expérience et d’une exper-tise des grands projets de convergence qui nous est aujourd’hui précieuse.

Comment s’articule le RGCU avec la création du régime universel des retraites annoncé par le gouvernement ?J.-J. M. : Que ce soit dans la logique inter-régimes actuelle ou dans le futur système universel des retraites, le RGCU sera le socle de base unifiant les données profes-sionnelles, à partir duquel peut se construire un service des retraites plus simple, efficace, proactif et personnalisé, tout au long de la carrière. l

D’ici à la � n 2022, l’ensemble des 42 régimes se raccrochera au RGCU, avec une échéance en 2021 pour l’Agirc-Arrco. »Jean-Jacques Marette, en charge du pilotage de la mise en œuvre du répertoire de gestion des carrières unique (RGCU).

Un RGCU au complet en 2022Les 42 régimes de retraite (base et complémentaire) basculeront progressivement vers le RGCU, jusqu’en 2022. Voici l’ordre de passage estimé (1) pour les principaux organismes.

Un RGCU au complet en > REPÈRES

(1) Nous prenons pour référence l’année de la première opération de rattachement au RGCU, qu’elle intervienne en vision 2 (rattachement partiel) ou en vision 3 (rattachement total et défi nitif).

Tous les autres régimes

2022

AGIRC-ARRCO, CNIEG, SSI,MSA non- salariés

2021

SNGC, CAVIMAC, CNAV (déploiement complet), MSA salariés

2020

CRPCEN

2019

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08 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Temps fortsTemps forts

Réforme des retraites

Penser les services retraite de demain,

dans l’inter-régimes

S e projeter et imaginer ce que pour-raient être les services à l’appui d’un système de retraite unifié, en points :

c’est l’objet des ateliers associant assurés et professionnels des différents régimes de retraite auxquels participent notam-ment Skander Dhidah et Catarina Dos Santos, directeurs de projets à la fédé-ration Agirc-Arrco.« La démarche ressemble beaucoup à celle qui associe la fédération Agirc-Arrco et les groupes de protection sociale pour revisiter nos process et les services retraite. Nous sommes très à l’aise avec cette méthode incrémentale qui consiste à analyser l’exis-tant, puis requestionner ce que nous faisons ou s’emparer de pratiques existantes – ce que nous appelons les bonnes pratiques », explique Skander Dhidah.« Associer les collaborateurs de différents régimes à cette démarche a beaucoup de sens. Sur un métier qui vise les mêmes objectifs et s’adresse aux mêmes publics, leurs approches – et leur vocabulaire – sont parfois très dissemblables », ajoute Catarina Dos Santos.Au terme de trois observations menées par le cabinet Vraiment Vraiment (1) sur le terrain, six thèmes ont été soumis à

En amont de la publication des préconisations de réforme le 18 juillet dernier, le Haut-Commissariat à la réforme des retraites a lancé une série d’ateliers prospectifs sur les services et parcours de demain avec des collaborateurs des différents régimes. La démarche vient compléter les travaux de consultation menés pendant 18 mois sur les principes et règles du projet de système universel.

l’expérience et l’expertise des quelque 80 professionnels des différents régimes. « Au sein de notre groupe de travail, nous avons exploré une des propositions de ser-vice permettant aux assurés de certi�er leur carrière chaque année en même temps que leur déclaration de revenus, et ce, le plus simplement possible », illustre Catarina Dos Santos, membre du groupe de ré�exion sur les moyens d’offrir aux assurés « une présence continue tout au long de la carrière ».Ce service visant à généraliser la consulta-tion de son dossier retraite dès son entrée dans la vie active fait partie des 19 propo-sitions recensées à l’issue de ce grand atelier prospectif. Une consultation en ligne plus large des collaborateurs des 42 régimes de retraite dans la première quinzaine de juin a permis d’enrichir encore cette ré�exion. Pour Skander Dhidah, « c’est très enthou-siasmant d’être acteur de cette exploration en terre inconnue. Sur le plan strictement professionnel, c’est l’opportunité de par-ticiper directement à la construction de notre futur écosystème ». l

(1) Agence de design thinking en charge du chantier.

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Repérage

09 /Les Cahiers de la retraite complémentaire N° 36 — Novembre 2019

Réforme des retraites

Penser les servicesretraite de demain,

dans l’inter-régimes« L’implication des gestionnaires des régimes sera centrale »En quoi cette démarche sur les services retraite auprès des assurés et des collaborateurs est-elle importante pour le projet ?Christian Bourguelle : En premier lieu, il y a une raison toute personnelle liée à la conviction du Haut-Commissaire Delevoye que la réussite d’un projet repose sur une concertation la plus large possible. En intégrant dans une ré� exion collective les citoyens, les parlementaires, les partenaires sociaux, les collaborateurs des organismes, les observateurs de tous horizons, experts et non experts, des apports d’une grande richesse sont recensés. Il s’agit aussi de légitimer plus largement l’action publique. Cette même philosophie a sous-tendu l’organisation des ateliers citoyens en régions dès l’année dernière sur la conception du futur régime universel en points. Deux types d’impact ressortent de ces concertations : l’un, explicite, est de conforter, compléter, voire in� rmer des propositions ou pistes de travail. Sur la conception des services de demain, tester les idées auprès des assurés et des gestionnaires retraite est indispensable. L’autre impact est implicite : cette démarche permet de détecter les craintes comme les attentes et de prévoir l’accompagnement pédagogique qui sera nécessaire sur le sujet.

Quelles propositions de services issus des ateliers prospectifs vous semblent le plus en résonance avec les principes du système universel ?C. B. : Les propositions de services sont exploratoires et ne préjugent pas de ce que la loi proposera. Le rapport de Jean-Paul Delevoye préconise en tout état de cause d’intensi� er les services personnalisés tout au long de la carrière, du premier au dernier euro cotisé. La mise en place d’un système uni� é à terme rendra possible des services répondant directement aux objectifs de simplicité, de lisibilité et de transparence. Les services identi� és dans la démarche prospective conduite par le cabinet Vraiment Vraiment (1) sont un moyen également de conforter la con� ance dans le système. Je pense en particulier aux propositions autour de l’éducation et l’information des plus jeunes, dès les premiers jobs d’été. Il en est de même des propositions de services de proximité (permanences, sessions d’information en entreprise, entretiens à domicile…), lesquelles doivent être entendues à l’aune des opportunités qu’offrira le digital après 2025, en alternative aux entretiens physiques. L’idée est en tout cas d’ampli� er signi� cativement, dans une logique industrielle, le volume des personnes qui s’intéresseront à leur retraite bien en amont, à mi-carrière, voire dès la première cotisation, à l’aide d’outils proposés à bon escient à des moments clés de leur vie.

Qu’attendez-vous des organismes de retraite et de leurs collaborateurs pour la suite ?C. B. : Indépendamment des calendriers d’élaboration de la réforme qui suivront la publication des préconisations de juillet, nous avons jugé important de lancer cette ré� exion prospective sur les services en amont, en collaboration avec les gestionnaires des régimes. Leur implication sera centrale, tout au long de l’écriture des textes et des processus de mise en œuvre. La démarche est très proche de celle expérimentée par l’Agirc-Arrco pour l’orchestration du régime uni� é. Quel que soit le type de réforme et ses modalités de mise en œuvre, nous attendons de la part des gestionnaires qu’ils fassent preuve d’excellence et de professionnalisme. Ils auront un rôle décisif dans le processus d’adhésion du grand public. De fait, leur action sera indispensable pour contrer les « fake news », inspirer con� ance, assurer la promotion du dispositif. Les colla-borateurs sont, en� n, les meilleurs capteurs des incompréhensions, inquiétudes, dif� cultés identi� ées sur le terrain. Mettre en place un temps d’écoute et d’échanges avec les conseillers retraite n’est pas chose aisée mais nous semble indispensable pour être capable d’ajuster, adapter le système universel aux réalités mouvantes et très hétérogènes. C’est tout le dé� qui passera par la mise en place d’outils de médiation, a� n de combiner un traitement de masse, tout en sachant résoudre le cas imprévu, délicat, l’anomalie incompréhensible. l

> 3 QUESTIONS À

Christian Bourguelle, Conseiller auprès du Haut-Commissariat à la réforme des retraites

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10 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Cap vers l’excellence 121. Un pilotage agile, participatif et orienté client2. Offrir le meilleur service à tous nos concitoyens3. Un contrat placé sous le signe de l’effi cience 4. Préparer la retraite de demain

Temps forts

PrescriptionQuel délai pour agir ?La Cour de cassation, par un arrêt du 3 avril 2019, permet à un retraité de faire valoir ses droits en justice dans un délai de 5 ans à compter du jour de la liquidation de sa retraite, liant ainsi le début du délai de prescription à cette date. Et cela, même si la liquidation intervient plus de 20 ans après le manquement de l’employeur à ses obligations sociales. l

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www.cahiers.laretraitecomplementaire.com

JURISPRUDENCEÀ LIRE SUR LE WEB

Fin novembre 2019 Rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) sur la situation fi nancière du système de retraites en 2030.

Jusqu’à décembre 2019 Poursuite des concertations avec les partenaires sociaux sur les mécanismes de solidarité, les conditions d’ouverture des droits à pension, les conditions de l’équilibre en 2025 et les modalités de pilotage et de gouvernance du futur système, les modalités de transition des 42 systèmes existants vers le système futur.

Jusqu’à décembre 2019 Nouvelle consultation citoyenne (plateforme en ligne https:/participez. reforme-retraite.gouv.fr/; Ateliers citoyens ; Réunions en régions par les parlementaires Ambassadeurs retraite).

Début 2020 Restitution de la consultation citoyenne.

1er semestre 2020Projet de loi.

Été 2020Vote de la loi au Parlement.

CALENDRIER

Projet de réforme des retraites

Vote de la loi au Parlement.

PRÈS DE25 000 personnes reçues dans la semaine

21 % de hausse de fréquentation par rapport à 2018

PLUS DE100 centres d’information ouverts sur l’ensemble du territoire, dont 100 % au moins 3 jours

484 conseillers retraite mobilisés

15 parlementaires accueillis dans 13 centres Agirc-Arrco

PLUS DE90 articles de presse

12 émissions radio

3 reportages TV dédiés sur France 3La Rochelle, Bretagne et Toulouse

61 conseillers de l’Assurance retraite et de l’Ircantec associés à l’événement dans 30 centres

CHIFFRES-CLÉS

4e édition des Rendez-vous de la retraitedu 30 septembre au 5 octobre 2019

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Les Cahiers de la retraite complémentaire

Interviews, infographies, contexte, chiffres clés... Un dossier complet et pédagogique pour mieux comprendre les enjeux des régimes de retraite complémentaire.

Enjeux

11 /

Catherine Leparc, directeur Métiers

Particuliers, Klesia

N° 36 — Novembre 2019

1517Thierry Dimeglio, directeur des systèmes d’information retraite complémentaire, Agirc-Arrco

> Grand formatContrat d’objectifs et de moyens 2019-2022

Cap vers l’excellence 121. Un pilotage agile, participatif et orienté client2. Offrir le meilleur service à tous nos concitoyens3. Un contrat placé sous le signe de l’effi cience 4. Préparer la retraite de demain

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Grand format>

12 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Au travers de son contrat d’objectifs et de moyens pour la période 2019-2022, la communauté Agirc-Arrco prend des engagements ambitieux, précis et mesurables auprès de ses différents publics et renforce le pilotage de son effi cacité interne et de son action au sein de l’inter-régimes. En suscitant chaque mois un partage d’expérience, au sein des groupes de protection sociale comme entre groupes et fédération, le nouveau contrat permet une navigation plus précise, réactive, porteuse d’amélioration continue pour les entreprises et les particuliers : une boussole d’autant plus précieuse dans un monde des retraites traversé par de profondes mutations.

Dans la continuité du contrat d’objectifs et de moyens 2015-2018 et à l’issue d’une phase de concertation lancée en février 2018, les institutions et la fédération Agirc-Arrco ont construit leur contrat d’objectifs et de moyens 2019-2022. Celui-ci décline les orientations stratégiques de l’Agirc-Arrco en 39 objectifs. Il mobilise l’ensemble des équipes autour d’une double exigence permanente, associant qualité de service et rigueur de gestion. L’Agirc-Arrco se dote ainsi d’un outil de pilotage plus dynamique, afi n de toujours mieux répondre aux attentes des Français, jouer un rôle proactif dans le développement d’une offre mutualisée de services avec l’ensemble des régimes de retraites et anticiper ainsi la création d’un régime universel.

Dans la continuité du contrat d’objectifs et

> LE CONTEXTE

1

Contrat d’objectifs et de moyens 2019-2022

Cap vers l’excellence

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Enjeux

13 / N° 36 — Novembre 2019Les Cahiers de la retraite complémentaire

Au travers de son contrat d’objectifs et de moyens pour la période 2019-2022, la communauté Agirc-Arrco prend des engagements ambitieux, précis et mesurables auprès de ses différents publics et renforce le pilotage de son effi cacité interne et de son action au sein de l’inter-régimes. En suscitant chaque mois un partage d’expérience, au sein des groupes de protection sociale comme entre groupes et fédération, le nouveau contrat permet une navigation plus précise, réactive, porteuse d’amélioration continue pour les entreprises et les particuliers : une boussole d’autant plus précieuse dans un monde des retraites traversé par de profondes mutations.

1 Un pilotage agile, participatif et orienté client

« Le contrat 2019-2022 répond à un enjeu majeur : offrir aux particuliers et aux entre-prises le meilleur service au meilleur coût, en ampli� ant les dynamiques de collabo-ration entre tous les acteurs de notre com-munauté », explique Dominique Poussin, directrice du pilotage des objectifs et de la performance à l’Agirc-Arrco. Dans cette logique, les groupes de protec-tion sociale et la fédération ont planché ensemble, tout au long de l’année 2018, pour « débriefer » le contrat précédent puis élaborer l’architecture du nouveau dispo-

sitif en cohérence avec le plan stratégique de l’Agirc-Arrco, Ambition Retraite 2022.Fruit de cette mobilisation générale, le contrat 2019-2022 étend le pilotage com-munautaire à la totalité des prestations et services délivrés par l’Agirc-Arrco à ses dif-férents publics : entreprises, actifs, futurs retraités, allocataires. Pour chaque public, le contrat déploie des indicateurs simples, homogènes, à la croisée des enjeux métiers et clients, comme l’actualisation régulière de ses droits pour un actif ou la continuité des ressources pour un futur retraité.

UN RÔLE PROACTIF DANS LA COLLABORATION AVEC LES AUTRES RÉGIMES DE RETRAITE« Nous avons aussi recon� guré certains indi-cateurs clés, a� n de permettre une compa-raison avec d’autres grands acteurs de la place, et ainsi une meilleure communication de notre performance, la valorisation de nos atouts par rapport aux autres régimes de retraite, et demain dans le cadre d’un système universel », explique Dominique Poussin. Dans un deuxième volet, le contrat 2019-2022 � xe les engagements réciproques au sein de l’Agirc-Arrco. Une contractualisa-tion opérée à trois niveaux : moyens mis à la disposition des groupes de protection sociale par la fédération, performance éco-nomique et réduction des coûts de gestion, actions transverses – conduites notamment dans le cadre de la coopération avec les autres régimes de retraite. « Le contrat d’objectifs et de moyens est conçu dans une logique de solidarité. Il instaure des travaux mensuels, au sein d’un comité des opérations, entre tous les acteurs de l’Agirc-Arrco, pour analyser ensemble les résultats, identi� er et partager les meilleures pra-tiques. Il nous place tous dans une démarche d’amélioration continue », conclut Dominique Poussin. Une démarche collective au service d’une retraite plus simple, plus lisible, accessible à tous, en tout lieu et à tout moment. l

Le point sur trois objectifs à fi n septembre 2019Le contrat d’objectifs et de moyens 2019-2022 présente de nombreuses innovations. Parmi les principales :• mesure de la satisfaction de nos

publics (actifs, futurs retraités, allocataires, entreprises)

• pilotage des moyens mis à disposition par la DSI

• élaboration d’objectifs spécifi ques à l’action sociale

• défi nition d’engagements propres aux Cicas et à l’interlocution

Le saviez-vous ?

> Taux de recouvrementdes créances entreprises.

> Demandes de retraite reçues dans les délais payées dans le mois qui suit celui de la date d’effet. (Pour les demandes de retraite à effet 2019, ce taux est de 87,7 %).

> Demandes de rectifi cations de carrièretraitées dans le délai de 90 jours.

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Grand formatGrand format

2Offrir le meilleur serviceà tous nos concitoyens

« Dans le contrat 2019-2022, nous renfor-çons notre approche di£érenciée par public en élaborant des objectifs, des indicateurs au plus près des besoins de nos clients et de la réalité opérationnelle de nos métiers », résume François Ringaud, directeur Retraite complémentaire chez AG2R La Mondiale. Cette approche orientée client a par exemple conduit à intégrer, dans le radar du contrat d’objectifs et de moyens, le travail d’interlocution des Cicas, déter-minant pour la rapidité de liquidation et la continuité des ressources d’un futur retraité. « Nous avons par ailleurs dé�ni des indicateurs de place, qui permettent une comparaison avec d’autres grands acteurs sociaux et nous engagent col-lectivement à délivrer le meilleur service sur des enjeux clés pour un actif, un futur retraité, un allocataire », rappelle Dominique Poussin. C’est ici la �nalité essentielle du contrat 2019-2022 : mobi-liser le meilleur de nos savoir-faire au service de tous nos concitoyens. l

Quelle est l’attente prioritaire d’une personne qui fait valoir ses droits à la retraite ? « Un calcul juste et fiable, un traitement rapide de son dossier, qui lui évite une rupture de revenus », répond Franck Costo. « Parmi les principaux indicateurs, nous suivons particulièrement le délai de premier paiement de la retraite et, pour les dossiers incomplets, sur la mise en place d’un paiement provisoire automatique en attendant une régularisation définitive. La majeure partie de notre action tend à garantir aux futurs retraités une continuité des ressources », explique Corinne Dubois, responsable de groupe chez Klesia, à Lyon, qui anime une équipe de 15 liquidateurs. Une action stimulée par la tenue mensuelle d’un comité opérationnel de pilotage, où les responsables de liquidation du groupe partagent les résultats et les objectifs. « Nous pouvons ainsi détecter, chaque mois, les marges de progression, les sites qui ont besoin de renfort, les problématiques susceptibles d’un plan d’action, et nous comparer aux autres institutions, en vue d’homogénéiser nos pratiques. Nous avons par exemple présenté à des équipes d’AG2R La Mondiale et d’APICIL notre pilotage et notre organisation pour traiter les dossiers dits « rouges », trop lacunaires même pour un paiement provisoire », précise Corinne Dubois. Dans ces échanges entre groupes de protection sociale réside la clé d’un service optimal aux assurés.

1 Garantir la continuité des ressources

2 Contribuer à la minimisation du délai de premier paiement

3 Maximiser le volume de dossiers payables transférés en instruction

4 Fournir des services adaptés aux besoins

5 Garantir la finalisation des dossiers provisoires

6 Garantir l’exactitude des droits

7 Définir et mettre en œuvre le plan de transformation métier

> 7 objectifs pour mieux servir les futurs retraités

FUTURS RETRAITÉS : garantir la continuité des ressources

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« Plus complet, plus précis, plus pertinent »Quelles sont, pour les individus, les principales avancées du contrat d’objectifs et de moyens 2019-2022 ?Catherine Leparc : Le nouveau système de pilotage est beaucoup plus complet. Il couvre aujourd’hui presque 100 % de nos activités, incluant des services innovants qui concourent à une retraite bien préparée, bien vécue, à l’ins-tar de la � abilisation des carrières au � l de l’eau pour un actif, ou encore de l’accès aux centres de prévention Bien Vieillir pour un retraité ou un futur retraité. Le contrat 2019-2022 est aussi plus précis, ajusté au plus près des métiers, de la chaîne de valeur qui fait l’ef� cacité d’une prestation.

Pourriez-vous donner un exemple ? C. L. : Le contrat 2019-2022 initie un pilotage de l’interlocution avec les futurs retraités réalisée par les Cicas. Nous mettons ainsi en lumière une phase de pré-instruction qui, avec la mise en œuvre du projet R2i2(1), permet de � uidi� er le process et de bien délimiter les rôles et responsa-bilités de chacun, a� n de gagner à terme en ef� cacité.

Comment votre Direction fait-elle vivre le contrat d’objectifs et de moyens ?C. L. : Nous suivons une vingtaine d’objectifs spéci� ques aux Métiers liés à la gestion des Particuliers. Chaque mois, nous partageons les résultats avec les directions régionales et toutes les équipes opérationnelles. C’est un temps d’échange fécond qui nous permet de mettre notre action en perspective, d’identi� er des marges d’amélioration, de faire émerger des idées, des plans d’action. Et aussi de nous comparer aux autres groupes, dans une logique de partage et d’harmonisation de nos pratiques. l

(1) Rôles et responsabilités en interlocution et en instruction (R2I2) : chantier réalisé en 2016 et 2017pour optimiser et fl uidifi er la chaîne de liquidation.

> 3 QUESTIONS À

Catherine Leparc, directeur Métiers Particuliers, Klesia

Enjeux

15 /Les Cahiers de la retraite complémentaire N° 36 — Novembre 2019

à tous nos concitoyens

« Parce que la retraite se prépare tout au long de la vie et que cette préparation requiert une connaissance régulièrement actualisée de ses droits, nous n’avons pas hésité longtemps sur l’objectif majeur à piloter dans le cadre du contrat d’objectifs et de moyens : assurer la mise à jour des droits tout au long de la carrière. Nous sommes du reste le seul régime à offrir ce service aux salariés et aux entreprises. Nous renforçons ici l’un de nos atouts distinctifs », souligne François Ringaud. C’est la mise en place d’un cercle vertueux qui est visée : le salarié a besoin d’une information à jour, d’un conseil personnalisé et proactif pour faire les bons choix, évaluer les effets sur sa retraite d’une décision personnelle ou professionnelle. « Et en anticipant, en fi abilisant sa carrière au fi l de l’eau, il s’assure d’une liquidation simple et rapide d’une retraite conforme à ses attentes », indique Franck Costo, responsable du pôle pilotage des engagements des régimes par domaines à l’Agirc-Arrco.

« C’est l’une des innovations du contrat d’objectifs et de moyens 2019-2022 : il met en œuvre un pilotage complet des prestations servies aux retraités, portant aussi bien sur la réversion que sur la prévention primaire, afi n d’« Agir sur le bien vieillir ». Avec aussi, en construction, « une évaluation régulière à froid de la satisfaction des allocataires pour leur fournir des services adaptés à leurs besoins », souligne Céline Moret, responsable Allocataires chez Malakoff Médéric Humanis. Pour l’instant, priorité des priorités : le traitement des pensions de réversion, dont l’effi cacité et la rapidité revêtent une importance souvent capitale pour l’intéressé(e). L’objectif ? Payer 70 % des demandes de réversion dans le mois suivant la date d’effet, d’ici la fi n 2019, et porter progressivement ce taux à 88 % en 2022. « Le contrat d’objectifs et de moyens place les équipes des institutions, en charge de la gestion allocataires, dans une dynamique collective qui accélère la diffusion de solutions nouvelles. Sur le traitement des réversions, par exemple, nous avons rendu visite à nos collègues de Klesia, dans un objectif d’échange de bonnes pratiques et d’optimisation de nos méthodes de travail, afi n de traiter les dossiers au plus vite et au mieux. Les premières données de pilotage commençant à être mises à disposition dans les outils de la communauté Agirc-Arrco nous aident fortement à prioriser le traitement des dossiers et à nous rendre plus effi cients. Nous avons également mis en place un management visuel au sein de nos équipes, affi chant chaque semaine l’atteinte des objectifs et les actions prioritaires à mener pour respecter nos engagements. Le contrat d’objectifs et de moyens est une invitation à progresser ensemble et à nous challenger pour atteindre nos objectifs et nous remettre en question lorsque les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous », indique Céline Moret. Une progression continue : Malakoff Médéric Humanis règle environ 75 % des dossiers de réversion dans le mois suivant la date d’effet, contre 60 % en 2018.

1 Garantir la continuité des ressources

2 Fournir des services adaptés aux besoins

3 Défi nir et mettre en œuvre le plan de transformation métier

4 Accroître l’accès de nos ressortissants aux actions de prévention primaire

5 Développer l’accès aux prestations Agirc-Arrco favorisant le soutien à domicile

6 Améliorer le positionnement des établissements Agirc-Arrco dans l’évaluation de l’ANAP(1)

> 6 objectifs pour mieux servir les allocataires

RETRAITÉS : réversions effi caces et services innovants

ACTIFS : mieux anticiper la retraite

1 Assurer la mise à jour des comptes de droits tout au long de la carrière de chaque salarié

2 Optimiser le traitement des demandes de rectifi cations

3 Développer l’usage du digital au sein des services aux actifs

4 Défi nir et mettre en œuvre le plan de transformation métier Actifs

5 Fournir des services adaptés6

Soutenir le retour à l’emploi des actifs les plus fragiles

> 6 objectifs pour mieux servir les actifs

(1) Agence nationale de l’appui de la performance.

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(1) Part des cotisations calculées et engagées au compte.(2) Taux de recouvrement des cotisations dans un délai de 5 mois après la date limite de paiement.

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16 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

« Le contrat 2019-2022 porte une exigence d’ef-fi cacité : e¥ cience de nos services, de notre gestion et de notre système d’information, de notre modèle communautaire et solidaire. Notre capacité à maximiser le rendement du moindre euro de cotisation s’inscrit au cœur du lien de con� ance avec les assurés, plus particulièrement avec les jeunes générations », analyse François Ringaud, directeur retraite complémentaire chez AG2R La Mondiale. Dans cette quête permanente d’ef� cience, la relation avec les entreprises constitue un levier prépondérant. Pour en ampli� er l’ef-fet, le nouveau contrat place l’éclairage sur la � abilisation au � l de l’eau, en mode DSN, des cotisations déclarées par les employeurs et sur le recouvrement de ces cotisations. « Un point de recouvrement en plus équivaut

à 700 millions d’euros supplémentaires pour l’Agirc-Arrco. En la matière, nous avons fait, depuis trois ans, d’immenses progrès pour atteindre aujourd’hui un taux de 98,5 %, l’un des meilleurs de la place. L’objectif est d’aller encore plus loin, jusqu’à 99 % en 2022 », rappelle Frédéric Coutard, directeur du produit retraite à l’Agirc-Arrco.Autre grand levier d’ef� cacité économique : la réduction des dépenses de gestion admi-nistrative, déjà bien engagée avec un premier plan d’économies totalisant 450 millions € entre 2013 et 2018 – en avance sur son objec-tif initial de 300 millions €. Dans le contrat d’objectifs et de moyens 2019-2022, l’Agirc-Arrco poursuit le pilotage de cette trajectoire vertueuse, en ciblant une nouvelle réduction cumulée de 300 millions € à l’horizon 2022. l

3 Un contrat placésous le signe de l’efficience

« Le contrat d’objectifs et de moyens, c’est la musique de fond qui accompagne et rythme notre progression sur une problématique centrale : l’appropriation de la DSN », explique Frédéric Huberd, responsable service aux entreprises chez AG2R La Mondiale à Stras-bourg, dont le périmètre compte 15000 entre-prises et 26000 DSN. Chaque mois, ses équipes traquent les écarts entre les cotisations décla-rées par les employeurs et le montant réelle-ment dû. Objectif : informer les entreprises des erreurs et autres bugs dans leurs logiciels de paie, afi n de les corriger au plus vite et de passer à une DSN en mode automatique sécu-risé. Une régularisation au fi l de l’eau d’autant plus bénéfi que aux PME, dont la trésorerie ne risque plus d’être affectée en fi n d’année par la découverte d’un solde débiteur conséquent. « Au travers d’un indicateur de suivi des comptes(1), le contrat 2019-2022 sert de sup-port à la mesure de nos progrès, à l’organisa-tion d’une solidarité entre équipes, afi n de partager les expertises sur un processus com-plexe. Il donne le tempo d’une montée en compétences collective qui nous permet d’al-

ler au-devant des entreprises pour leur expli-quer l’origine d’un écart et les accompagner dans la fi abilisation de la DSN », précise Fré-déric Huberd. De cette fi abilisation des soldes dépend en partie la performance du recou-vrement, autre engagement majeur piloté par le COM. « À Strasbourg comme dans les sites AG2R La Mondiale, nous avons fait pro-gresser notre taux de recouvrement (2) », indique Frédéric Huberd. C’est le résultat d’un plan d’action en 40 mesures – depuis l’accélération des relances jusqu’à la dématérialisation des paiements – décliné dans l’ensemble de l’Agirc-Arrco, qui a porté le taux de recouvrement presque à hauteur de celui de l’ACOSS, réfé-rence en la matière. « La dynamique d’échange entretenue par le contrat d’objectifs et de moyens autour de la DSN et du recouvrement peut nous faire gagner le demi-point qui nous sépare encore de l’optimum, soit un niveau de 99 % », remarque Catherine Henry, res-ponsable domaine Entreprises à l’Agirc-Arrco. Troisième grand indicateur intégré dans le nouveau système de pilotage : la satisfaction des entreprises, mesurée au travers d’un baro-

mètre piloté par la fédération Agirc-Arrco. « Plus nous automatisons la DSN et le recou-vrement, plus nous pouvons nous concentrer sur des missions à forte valeur ajoutée – conseil, accompagnement, résolution de probléma-tiques complexes – qui nous positionnent en interlocuteur privilégié des entreprises. Le baromètre nous permettra de mesurer régu-lièrement l’impact des évolutions de nos ser-vices et de la relation avec les entreprises », conclut Frédéric Huberd.

1 Améliorer l’effi cience du recouvrement

2 Communiquer aux entreprises la situation de leur compte

3 Fournir des services adaptés

4 Défi nir et mettre en œuvre le plan de transformation métier pour le domaine Entreprises

5 Faciliter le soutien et l’accompagnement des proches aidants en entreprise

> 5 objectifs pour mieux servir les entreprises

Proposer aux entreprises des services à forte valeur ajoutée

1 Fournir aux utilisateurs des outils disponibles répondant aux besoins

2 Délivrer les versions du SI répondant aux attentes Métiers conformément à la feuille de route

3 Répondre aux besoins Métiers en délivrant les nouveaux applicatifs selon les jalons prévus dans le PTSI et plus particulièrement en 2019-2020

4

Remplir les nouvelles obligations fi scales liées au prélèvement à la source et autres nouvelles réglementations

5 Industrialiser encore plus le processus de traitement informatique des DSN de bout en bout

6 Améliorer le taux et le délai d’intégration des points dans le référentiel national de gestion des points

> 6 objectifs pour un SI au plus près des besoins métiers clients et obligations réglementaires

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Enjeux

17 / N° 36 — Novembre 2019Les Cahiers de la retraite complémentaire

Qualité, fi abilité et pertinenceComment les systèmes d’information sont-ils pilotés dans le nouveau contrat d’objectifs et de moyens ?Thierry Dimeglio : Le contrat 2019-2022 renforce la logique de solidarité entre fédération et institu-tions. S’agissant des systèmes d’information, la fédération s’engage sur la qualité, la � abilité et la pertinence des moyens mis à disposition. Si cet engagement était déjà suivi au sein de la DSI, c’est la première fois qu’il se traduit en indicateurs communautaires.

Quels sont les principaux indicateurs ?T. D : L’indicateur de base porte sur la disponibilité des SI et des applicatifs utilisés par les gestion-naires, avec pour objectif le maintien d’un taux de disponibilité maximal (99,8 %). Ensuite, nous pilotons des indicateurs traduisant la mise en œuvre, à court et moyen terme, de l’évolution du système d’information. Pour le court-terme, il s’agit du suivi de la « feuille de route annuelle », c’est-à-dire la mise à disposition des versions prévues dans l’année. À ce jour, nous suivons des jalons de mise à disposition. Il faut enrichir ces jalons avec des critères concernant le périmètre et le niveau de qualité délivré. Pour le moyen terme, il s’agit du respect des jalons du Plan de Transformation du Système d’Information (PTSI), qui poursuit la modernisation de notre outil, en phase avec les évolutions réglementaires et le développement de l’inter-régimes. Nous avons également des objectifs plus spéci� ques, répondant à un double enjeu métier et client, comme par exemple l’automatisation de la DSN. En� n, nous mesurons le niveau de satisfaction des gestionnaires, utilisateurs de nos applicatifs, au travers d’enquêtes.

Que change, pour vos équipes, l’entrée des SI dans le contrat d’objectifs et de moyens ? T. D : Elle met en lumière leur travail, toute la somme d’expertises nécessaires pour développer et exploiter dans un budget contraint un SI agile, ouvert et performant, traitant les données de millions d’individus. C’est aussi l’opportunité d’échanges plus fréquents avec les utilisateurs du SI, a� n de bien comprendre où nous sommes attendus, au travers notamment du comité des opérations qui réunit chaque mois la fédération et l’ensemble des groupes de protection sociale autour des résultats du contrat. l

> 3 QUESTIONS À

Thierry Dimeglio, directeur des systèmes d’information retraite complémentaire, Agirc-Arrco

Lorsque l’Agirc-Arrco aura atteint sa cible, ses dépenses de gestion auront diminué de 30 % – pour un total de 600 millions € –, entre 2012 et 2022. « Nous avons déjà accompli plus de la moitié du chemin. Le contrat d’objectifs et de moyens 2019-2022 met en place un pilotage de la seconde partie, qui est toujours la plus complexe », analyse Jean-Jacques Lambert, directeur pilotage retraite complémentaire chez Malakoff Médéric Humanis. Pour mener à bien ce second plan d’économies, la fédération et les groupes de protection sociale ont franchi une étape cruciale en fi xant un objectif commun de convergence vers les coûts unitaires les mieux-disants par grand domaine d’activité – entreprises, actifs, liquidation et allocataires. « Nous partageons désormais une vision de la position de chaque groupe sur les coûts unitaires de gestion, dans leur étroite corrélation avec les objectifs de qualité de service. Cette comparaison ainsi que les études de productivité permettent de mieux cerner les enjeux d’économie spécifi que et de défi nir les leviers de gains sur les processus majeurs », indique Jean-Jacques Lambert. Le contrat 2019-2022 réaffi rme le principe de dialogue budgétaire, en vue notamment de poursuivre la mutualisation des dépenses et de développer les achats communautaires. Enfi n, la communauté Agirc-Arrco s’est engagée sur un plafonnement des frais de gestion fi nancière des réserves. Autant d’objectifs et d’indicateurs reliés par un même fi l directeur : offrir un rendement maximal aux 22 millions de Français qui cotisent pour leur retraite complémentaire.

1 Respecter les trajectoires de réduction des dépenses de gestion

2 Poursuivre le dialogue budgétaire

3 Optimiser les frais de gestion fi nancière des réserves

> 3 objectifs pour une performance économique exemplaire

Optimiser la performance économique

1 Fournir aux utilisateurs des outils disponibles répondant aux besoins

2 Délivrer les versions du SI répondant aux attentes Métiers conformément à la feuille de route

3 Répondre aux besoins Métiers en délivrant les nouveaux applicatifs selon les jalons prévus dans le PTSI et plus particulièrement en 2019-2020

4

Remplir les nouvelles obligations fi scales liées au prélèvement à la source et autres nouvelles réglementations

5 Industrialiser encore plus le processus de traitement informatique des DSN de bout en bout

6 Améliorer le taux et le délai d’intégration des points dans le référentiel national de gestion des points

> 6 objectifs pour un SI au plus près des besoins métiers clients et obligations réglementaires

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Page 18: Les Cahiers 36

Maîtrise de la retraite à points, expérience unique dans la convergence de régimes et de systèmes d’information(1), professionnalisme et densité du réseau de proximité, expertise reconnue dans le développement de solu-tions digitales intuitives et sur mesure – du simulateur M@rel à l’application Smart’Retraite, en passant par les Experts Retraite...L’Agirc-Arrco engage ses nombreux savoir-faire dans le cadre du travail investi avec les autres régimes de retraite, au service d’une retraite plus simple, plus lisible, que chacun puisse anticiper et préparer tout au long de sa carrière.

Grand format

20> Droit et réglementation

Coeffi cients temporaires minorants et majorantsLes nouvelles modalitésd’application.

4 Préparer la retraitede demain

« Dans le contrat d’objectifs et de moyens 2019-2022, nous mettons en place un pilo-tage de cet investissement sur la base d’un plan d’action détaillé dont les résultats seront régulièrement partagés entre fédé-ration et groupes de protection sociale », souligne François-Xavier Selleret, directeur général de l’Agirc-Arrco.

CAP SUR LE RGCUL’Agirc-Arrco pourra ainsi évaluer et moni-torer sa contribution à tous les niveaux, depuis le déploiement du RGCU(2) jusqu’au lancement de nouveaux services universels, en passant par l’intégration des systèmes d’information. « Nous nous dotons d’un outil de reporting pour mieux valoriser notre action sur les deux grands chantiers structurants de l’inter-régimes : aujourd’hui, le « dites-le-nous une fois » – par exemple, une seule demande de retraite en ligne valable pour tous les régimes – et demain, le « faisons-le une fois » – une seule mise à jour de carrière, gérée par un régime pour le compte de tous les autres à partir du RGCU », résume François-Xavier Selleret. En se portant à l’écoute de ses 55 millions de clients, l’Agirc-Arrco se positionne comme acteur central dans le développe-ment des services inter-régimes. l(1) L’Agirc-Arrco a mené à bien la fusion de 47 régimes di� érents en 70 ans, et de 40 plateformes SI en 15 ans.(2) Répertoire de gestion des carrières unique, référentiel inter-régimes rassemblant l’intégralité des données de carrière relatives à un individu.

> La fédération Agirc-Arrco et les groupes de protection sociale ont co-construit le contrat d’objectifs et de moyens pour la période 2019-2022.

> Le nouveau contrat décline en sept domaines majeurs et 39 objectifs les orientations stratégiques de l’Agirc-Arrco. Il ouvre des fenêtres d’échanges réguliers, à tous les niveaux de la communauté.

> Avec ce nouveau contrat,l’ensemble Agirc-Arrco se fi xe des objectifs ambitieux et mesurables, différenciés par public. Il renforce le pilotage de son effi cacité interne, fondé sur des engagements réciproques entre fédération et institutions.

> L’Agirc-Arrco se dote ainsi d’un outil de pilotage participatif, réactif et dynamique pour toujours mieux répondre aux attentes de ses 55 millions de clients, jouer un rôle majeur au sein de l’inter-régimes et anticiper la création d’un régime universel des retraites.

Notre prochain dossier : Comment l’Agirc-Arrco coopère avec son éco-système

> CE QU’IL FAUT RETENIR

1 Poursuivre la mobilisation et l’engagement de l’Agirc-Arrco dans l’inter-régimes

2 Partager avec les collaborateurs les objectifs Agirc-Arrco

3 Défi nir et mettre en œuvre une feuille de route de lutte contre la fraude

4 Optimiser l’effi cience de l’action sociale

5 Consacrer la moitié des ressources de l’action sociale au service d’un socle commun

> 5 objectifs transverses

>

18 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

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Page 19: Les Cahiers 36

Comprendre

19 / N° 36 — Novembre 2019

Des articles synthétiques et concrets, pour vous aider à exercer votre mission au quotidien.

Des articles synthétiques et concrets, pour vous aider à exercer votre mission au quotidien.

Des articles synthétiques et concrets, pour vous aider à exercer votre mission au quotidien.

20

> Administrateur mode d’emploi

ANI du 10 mai 2019Un nouveau système de pilotage au service d’un régime pérenne et solidaire.

22> Droit et réglementation

Coeffi cients temporaires minorants et majorantsLes nouvelles modalitésd’application.

> Focus

Un engagement pour l’employabilité des collaborateurs de la brancheInterview de Benoit Eymery et Frédéric Joly.

24

Notre prochain dossier : Comment l’Agirc-Arrco coopère avec son éco-système

Les Cahiers de la retraite complémentaire

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Page 20: Les Cahiers 36

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20 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

Droit et réglementation

mais qui diffèrent la liquidation de leur retraite complémentaire de quatre tri-mestres au-delà de cette date ne subissent pas les coef� cients de solidarité.

Application des coe� cients majorantsLes personnes qui décalent la liquidation de leur retraite complémentaire d’au moins huit trimestres par rapport à la date à laquelle elles remplissent les conditions du taux plein au régime de base béné� cient d’une majoration de leur retraite complé-mentaire pendant un an de : l 10 % si elles décalent leur retraite com-plémentaire de deux ans (soit 8 trimestres) ;l 20 % si elles décalent leur retraite com-plémentaire de trois ans (soit 12 trimestres) ;l 30 % si elles décalent leur retraite com-plémentaire de quatre ans (soit 16 tri-mestres).

Application des coe� cients de solidaritéUn abattement temporaire de 10 % s’ap-plique pendant trois ans et au maximum jusqu’à 67 ans sur les allocations de retraite complémentaire servies aux personnes qui ont atteint l’âge de départ à la retraite et qui disposent de tous leurs trimestres au régime de base.

L’accord national interprofessionnel du 17 novembre 2017, qui a instauré le régime Agirc-Arrco de retraite complé-mentaire au 1er janvier 2019, a mis en œuvre un dispositif de coe¥ cients tem-poraires de solidarité (ou de minoration) et majorants (ou de majoration) appli-cables sur le montant de la retraite com-plémentaire de droits directs.Ce dispositif de coef� cients temporaires vise les participants nés à compter du 1er janvier 1957 qui liquident leurs droits à retraite complémentaire à effet du 1er jan-vier 2019 au plus tôt et qui remplissent à cette date les conditions pour obtenir leur pension du régime de base (Cnav, MSA) à taux plein.Ces coef� cients s’appliquent sur le mon-tant brut de la retraite complémentaire, y compris les majorations familiales.L’accord du 10 mai 2019 sur la retraite complémentaire Agirc-Arrco, qui définit les orientations stratégiques du pilotage pour la période 2019-2022, a dé� ni de nou-velles catégories de participants exonérés des coef� cients de solidarité.

Annulation du coe� cient de solidaritéLes participants qui remplissent les condi-tions du taux plein dans les régimes de base

Pour tenir compte du niveau de revenus des retraités ou de situations spéci-fi ques, les accords du 17 novembre 2017 et du 10 mai 2019 ont prévu des aména-gements aux coe¥ cients de solidarité.

Niveau de revenusLes participants qui ont liquidé leur retraite de base à taux plein et qui sont exonérés de CSG sur leur retraite complémentaire en raison du montant des revenus de leur foyer � scal constaté au vu des avis d’impôts four-nis au moment de la liquidation sont exo-nérés du coef� cient de solidarité. Ceux qui sont assujettis à la CSG au taux réduit de 3,8 % se voient appliquer une minoration temporaire de 5 % sur leur retraite complémentaire. Les participants assujettis à la CSG au taux de 6,6 % ou au taux de 8,3 % se voient appliquer la mino-ration temporaire de droit commun de 10 % sur leur retraite complémentaire. Le niveau de revenus des participants est apprécié au moment de la liquidation de la retraite. l

TYPE DE RETRAITE ÂGE DE DÉPART CARACTÉRISTIQUES

Participants qui bénéfi cient d’une retraite sous condition de durée d’assurance en fonction de la génération articles L.161-17-2 et L.351-1 du CSS

À compter de 62 ans (âge légal) et jusqu’à 67 ans(âge de la retraite-article L.351-8 du CSS)

Retraite dite à l’âge légal

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre des carrières longues* article L.351-1-1 du CSS

Avant 62 ans (âge légal), variable en fonction de la génération

Justifi er d’un début d’activité avant l’âge de 16, 17 ou 20 ans et justifi er d’une durée d’assurance en fonction de l’âge de départ

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre de l’incapacité permanente (ex-pénibilité loi de 2010)article L.351-1-4 du CSS

À compter de 60 ans Personnes atteintes d’une incapacité permanente au moins égale à un taux fi xé par décret (20 %) si elle résulte d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail (si taux compris entre 10 et 20 % avec décision d’une commission)

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre du dispositif« pénibilité loi de 2014 »

À compter de 60 ans Compte de points personnel de prévention de la pénibilité pour les personnes exposées à des facteurs de risques professionnels et qui permettent une majoration de durée d’assurance au régime de base et un départ en retraite avant l’âge légal

Participants relevant des régimes de base de Monaco, de Nouvelle-Calédonie ou de Saint-Pierre-et-Miquelon

À compter de 60 ans Personnes qui bénéfi cient d’une retraite à l’âge du taux plein dans le régime de base local

PARTICIPANTS VISÉS PAR LE COEFFICIENT DE SOLIDARITÉ ET LES COEFFICIENTS MAJORANTS

* Les participants nés à compter de 1957 qui remplissaient les conditions du taux plein aux régimes de base avant 2019 et qui liquident leurs retraites (de base et complémentaire) à compter de cette date sont exclus de l’application du coe� cient de solidarité mais demeurent éligibles à l’application des coe� cients majorants.

TYPE DE RETRAITE ÂGE DE DÉPART CARACTÉRISTIQUES

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée Agirc-Arrco

À compterde 57 ans

Dispositif Agirc-ArrcoApplication d’un coe� cient de minoration viager pour âge

Participants qui bénéfi cient d’une retraite au titre des « carrières courtes »

À compter de 62 ans (âge légal)et jusqu’à 67 ans

Personnes qui totalisent une durée d’assurance inférieure à 20 trimestres au plus à celle requise pour l’obtention du taux plein au régime de baseApplication d’un coe� cient de minoration viager pour âge ou pour trimestres manquants

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre de l’inaptitude au travail* article L.351-7 du CSS

À compter de 62 ans

Substitution automatique de la pension du régime de base aux assurés qui ont exercé une activité pénible ou qui ont été reconnus inaptes pour les assurés qui n’exercent pas d’activité professionnelle Suppression de la substitution automatique pour les assurés qui exercent une activité professionnelle

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée « assurés handicapés »* article L.351-1-3 du CSS Avant 62 ans Justifi er d’un taux d’incapacité permanente d’au moins 50 % ou de la RQTH (reconnaissance

de la qualité de travailleur handicapé) et d’une durée d’assurance en tout ou partie cotisée

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre « d’assurés handicapés »* article L.351-8 du CSS

À compter de 62 ans Justifi er d’une incapacité permanente au moins égale à un taux fi xé par décret (50 %)

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre du dispositif « amiante »* article 87 de la loi du 20 novembre 2010

À compter de 60 ans Pension du régime de base à taux plein sous condition de durée d’assurance

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre d’anciens combattants ou d’anciens prisonniers de guerre, de déportés ou internés* article L.351-8 du CSS

À compter de 62 ans Justifi er d’une durée d’assurance et de services militaires en temps de guerre

Participantes qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre de « mères de familles ouvrières ayant élevé 3 enfants »* article L.351-8 du CSS

À compter de 62 ans

Justifi er d’une durée d’assurance, avoir élevé au moins 3 enfants et avoir exercé un travail manuel ouvrier pendant une durée déterminée

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipéeCatégories particulières* article L.351-8 du CSS

À compter de 65 ans

Assurés ayant apporté une aide e� ective à leur enfant handicapéPersonnes ayant interrompu leur activité professionnelle en raison de leur qualité d’aidant familial

Participants qui bénéfi cient d’une retraite progressive article L.351-15 du CSS

À compter de 60 ans

Dispositif qui permet de liquider une fraction de la retraite (de base et complémentaire), tout en poursuivant une activité à temps partiel

Participants qui bénéfi cient du dispositif « mines » À compter de 60 ans Personnes qui relèvent du régime spécial de Sécurité sociale dans les mines (CANSSM)

Participants qui bénéfi cient du versement de leur allocation Agirc-Arrco sous forme d’un capital unique

À compter de 57 ans

Lorsque le montant de leur allocation de retraite complémentaire est inférieur ou égal à une somme équivalant à 100 points Agirc-Arrco

Participants qui ont bénéfi cié, à la veille de leur retraite à taux plein au régime de base, de l’allocation spécifi que de solidarité (ASS)*articles L.5423-1 à L.5423-3 du Code du travail Ces 4 nouveaux cas d’exonération, issus de l’accord du 10 mai 2019, ne se réfèrent pas à des motifs

particuliers de départ en retraite mais concernent des participants éligibles par principe aux coe� cients de solidarité et qui se sont trouvés au cours de leur carrière dans l’une de ces situations.

Ces participants, dès lors qu’ils remplissent les conditions du taux plein dans les régimes de base,ne sont pas tenus de di� érer la liquidation de leur retraite complémentaire de 4 trimestres au-delà de la date à laquelle ils ont rempli les conditions du taux plein pour être exonérés du coe� cient de solidarité.

Participants qui se sont vu reconnaître une incapacité permanente partielle de 20 % ou plus à la suite d’un accident du travail ou de trajet ou d’une maladie professionnelle* articles L.411-1 ou L.411-2 et L.461-1 du CSS

Participants qui bénéfi cient d’une pension d’invalidité de 2e ou de 3e catégorie* article L.341-4 2° et 3° du CSS

Participants qui ont bénéfi cié de l’allocation adulte handicapé (AAA)* article L.821-1 du CSS

Participants qui bénéfi cient de leur retraite Agirc-Arrco à compter de 67 ans, âge de la retraite Agirc-Arrco sans condition de durée d’assurance*

SITUATIONS SPÉCIFIQUES DE NON-APPLICATION DU COEFFICIENT DE SOLIDARITÉ

* Ces participants sont éligibles aux coe� cients majorants s’ils décalent la liquidation de leur retraite complémentaire d’au moins 8 trimestres au-delà de la date à laquelle ils ont rempli les conditions du taux plein aux régimes de base.

mais qui diffèrent la liquidation de leur retraite complémentaire de quatre tri-

Pour tenir compte du niveau de revenus des retraités ou de situations spéci-fi ques, les accords du 17 novembre 2017

Pour tenir compte du niveau de revenus Pour tenir compte du niveau de revenus Pour tenir compte du niveau de revenus Pour tenir compte du niveau de revenus Pour tenir compte du niveau de revenus des retraités ou de situations spéci-

Les nouvelles modalitésd’application

COEFFICIENTS TEMPORAIRES MINORANTS ET MAJORANTS

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Page 21: Les Cahiers 36

Comprendre

21 /Les Cahiers de la retraite complémentaire N° 36 — Novembre 2019

Pour tenir compte du niveau de revenus des retraités ou de situations spéci-fi ques, les accords du 17 novembre 2017 et du 10 mai 2019 ont prévu des aména-gements aux coe¥ cients de solidarité.

Niveau de revenusLes participants qui ont liquidé leur retraite de base à taux plein et qui sont exonérés de CSG sur leur retraite complémentaire en raison du montant des revenus de leur foyer � scal constaté au vu des avis d’impôts four-nis au moment de la liquidation sont exo-nérés du coef� cient de solidarité. Ceux qui sont assujettis à la CSG au taux réduit de 3,8 % se voient appliquer une minoration temporaire de 5 % sur leur retraite complémentaire. Les participants assujettis à la CSG au taux de 6,6 % ou au taux de 8,3 % se voient appliquer la mino-ration temporaire de droit commun de 10 % sur leur retraite complémentaire. Le niveau de revenus des participants est apprécié au moment de la liquidation de la retraite. l

TYPE DE RETRAITE ÂGE DE DÉPART CARACTÉRISTIQUES

Participants qui bénéfi cient d’une retraite sous condition de durée d’assurance en fonction de la génération articles L.161-17-2 et L.351-1 du CSS

À compter de 62 ans (âge légal) et jusqu’à 67 ans(âge de la retraite-article L.351-8 du CSS)

Retraite dite à l’âge légal

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre des carrières longues* article L.351-1-1 du CSS

Avant 62 ans (âge légal), variable en fonction de la génération

Justifi er d’un début d’activité avant l’âge de 16, 17 ou 20 ans et justifi er d’une durée d’assurance en fonction de l’âge de départ

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre de l’incapacité permanente (ex-pénibilité loi de 2010)article L.351-1-4 du CSS

À compter de 60 ans Personnes atteintes d’une incapacité permanente au moins égale à un taux fi xé par décret (20 %) si elle résulte d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail (si taux compris entre 10 et 20 % avec décision d’une commission)

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre du dispositif« pénibilité loi de 2014 »

À compter de 60 ans Compte de points personnel de prévention de la pénibilité pour les personnes exposées à des facteurs de risques professionnels et qui permettent une majoration de durée d’assurance au régime de base et un départ en retraite avant l’âge légal

Participants relevant des régimes de base de Monaco, de Nouvelle-Calédonie ou de Saint-Pierre-et-Miquelon

À compter de 60 ans Personnes qui bénéfi cient d’une retraite à l’âge du taux plein dans le régime de base local

PARTICIPANTS VISÉS PAR LE COEFFICIENT DE SOLIDARITÉ ET LES COEFFICIENTS MAJORANTS

* Les participants nés à compter de 1957 qui remplissaient les conditions du taux plein aux régimes de base avant 2019 et qui liquident leurs retraites (de base et complémentaire) à compter de cette date sont exclus de l’application du coe� cient de solidarité mais demeurent éligibles à l’application des coe� cients majorants.

TYPE DE RETRAITE ÂGE DE DÉPART CARACTÉRISTIQUES

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée Agirc-Arrco

À compterde 57 ans

Dispositif Agirc-ArrcoApplication d’un coe� cient de minoration viager pour âge

Participants qui bénéfi cient d’une retraite au titre des « carrières courtes »

À compter de 62 ans (âge légal)et jusqu’à 67 ans

Personnes qui totalisent une durée d’assurance inférieure à 20 trimestres au plus à celle requise pour l’obtention du taux plein au régime de baseApplication d’un coe� cient de minoration viager pour âge ou pour trimestres manquants

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre de l’inaptitude au travail* article L.351-7 du CSS

À compter de 62 ans

Substitution automatique de la pension du régime de base aux assurés qui ont exercé une activité pénible ou qui ont été reconnus inaptes pour les assurés qui n’exercent pas d’activité professionnelle Suppression de la substitution automatique pour les assurés qui exercent une activité professionnelle

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée « assurés handicapés »* article L.351-1-3 du CSS Avant 62 ans Justifi er d’un taux d’incapacité permanente d’au moins 50 % ou de la RQTH (reconnaissance

de la qualité de travailleur handicapé) et d’une durée d’assurance en tout ou partie cotisée

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre « d’assurés handicapés »* article L.351-8 du CSS

À compter de 62 ans Justifi er d’une incapacité permanente au moins égale à un taux fi xé par décret (50 %)

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre du dispositif « amiante »* article 87 de la loi du 20 novembre 2010

À compter de 60 ans Pension du régime de base à taux plein sous condition de durée d’assurance

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre d’anciens combattants ou d’anciens prisonniers de guerre, de déportés ou internés* article L.351-8 du CSS

À compter de 62 ans Justifi er d’une durée d’assurance et de services militaires en temps de guerre

Participantes qui bénéfi cient d’une retraite anticipée au titre de « mères de familles ouvrières ayant élevé 3 enfants »* article L.351-8 du CSS

À compter de 62 ans

Justifi er d’une durée d’assurance, avoir élevé au moins 3 enfants et avoir exercé un travail manuel ouvrier pendant une durée déterminée

Participants qui bénéfi cient d’une retraite anticipéeCatégories particulières* article L.351-8 du CSS

À compter de 65 ans

Assurés ayant apporté une aide e� ective à leur enfant handicapéPersonnes ayant interrompu leur activité professionnelle en raison de leur qualité d’aidant familial

Participants qui bénéfi cient d’une retraite progressive article L.351-15 du CSS

À compter de 60 ans

Dispositif qui permet de liquider une fraction de la retraite (de base et complémentaire), tout en poursuivant une activité à temps partiel

Participants qui bénéfi cient du dispositif « mines » À compter de 60 ans Personnes qui relèvent du régime spécial de Sécurité sociale dans les mines (CANSSM)

Participants qui bénéfi cient du versement de leur allocation Agirc-Arrco sous forme d’un capital unique

À compter de 57 ans

Lorsque le montant de leur allocation de retraite complémentaire est inférieur ou égal à une somme équivalant à 100 points Agirc-Arrco

Participants qui ont bénéfi cié, à la veille de leur retraite à taux plein au régime de base, de l’allocation spécifi que de solidarité (ASS)*articles L.5423-1 à L.5423-3 du Code du travail Ces 4 nouveaux cas d’exonération, issus de l’accord du 10 mai 2019, ne se réfèrent pas à des motifs

particuliers de départ en retraite mais concernent des participants éligibles par principe aux coe� cients de solidarité et qui se sont trouvés au cours de leur carrière dans l’une de ces situations.

Ces participants, dès lors qu’ils remplissent les conditions du taux plein dans les régimes de base,ne sont pas tenus de di� érer la liquidation de leur retraite complémentaire de 4 trimestres au-delà de la date à laquelle ils ont rempli les conditions du taux plein pour être exonérés du coe� cient de solidarité.

Participants qui se sont vu reconnaître une incapacité permanente partielle de 20 % ou plus à la suite d’un accident du travail ou de trajet ou d’une maladie professionnelle* articles L.411-1 ou L.411-2 et L.461-1 du CSS

Participants qui bénéfi cient d’une pension d’invalidité de 2e ou de 3e catégorie* article L.341-4 2° et 3° du CSS

Participants qui ont bénéfi cié de l’allocation adulte handicapé (AAA)* article L.821-1 du CSS

Participants qui bénéfi cient de leur retraite Agirc-Arrco à compter de 67 ans, âge de la retraite Agirc-Arrco sans condition de durée d’assurance*

SITUATIONS SPÉCIFIQUES DE NON-APPLICATION DU COEFFICIENT DE SOLIDARITÉ

* Ces participants sont éligibles aux coe� cients majorants s’ils décalent la liquidation de leur retraite complémentaire d’au moins 8 trimestres au-delà de la date à laquelle ils ont rempli les conditions du taux plein aux régimes de base.

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Page 22: Les Cahiers 36

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22 / Les Cahiers de la retraite complémentaire

> Administrateur mode d’emploi

Les Cahiers de la retraite complémentaire22 /

Un nouveau système de pilotageau service d’un régime pérenne et solidaire

ANI DU 10 MAI 2019

L’accord national interprofessionnel (ANI) du 10 mai 2019 fixe le cadre et les paramètres de pilotage du régime unifié pour la période quadriennale 2019-2022. Explications.

D ans l’accord national interprofes-sionnel (ANI) du 30 octobre 2015, puis dans celui du 17 novembre 2017,

les partenaires sociaux de l’Agirc-Arrco ont pris deux mesures décisives pour l’évolu-tion de la retraite complémentaire : la créa-tion d’un nouveau régime uni�é fusionnant l’Agirc et l’Arrco, effectif depuis le 1er janvier 2019, et la mise en œuvre d’un pilotage plu-riannuel, à la fois stratégique et tactique, a�n d’apporter aux partenaires sociaux un cadre précis et partagé du pilotage Agirc-Arrco. Les partenaires sociaux sont ainsi convenus de dé�nir, tous les quatre ans, dans le cadre d’un ANI, les orientations stratégiques du pilotage. Il s’agit principalement de �xer les objectifs permettant au régime de conserver une trajectoire d’équilibre en fonction du scénario économique retenu pour le moyen et le long terme. Cet exer-cice d’anticipation intègre un ratio de sécu-rité déterminé par les accords d’octobre 2015 et de novembre 2017 : le niveau des réserves doit en permanence représenter l’équivalent d’au moins six mois d’alloca-tions annuelles, et ce, sur un horizon de quinze ans. C’est une garantie de péren-

nité, en même temps qu’un gage de con�ance dans la retraite complémentaire. Dans le cadre de ces orientations straté-giques à moyen et long terme, le conseil d’administration de la fédération Agirc-Arrco assure le pilotage tactique du régime. Ainsi, chaque année, selon les résultats �nanciers et dans la limite du cadre dé�ni par l’ANI, il peut ajuster les paramètres de fonctionnement du régime (valeur de ser-vice et valeur d’achat du point de retraite), afin de conserver au mieux la trajectoire d’équilibre tracée par les partenaires sociaux.

PRÉSERVER LE POUVOIR D’ACHAT DES RETRAITÉSL’accord national interprofessionnel du 10 mai 2019, premier accord de pilotage stratégique, �xe précisément le cadre et les paramètres de pilotage tactique pour la période quadriennale 2019-2022. Les organisations d’employeurs et de salariés sont parvenues à résoudre une équation complexe, conciliant deux objectifs majeurs : d’une part, revaloriser le point de retraite et, d’autre part, conforter la péren-nité du régime, suivant le principe de pré-

caution d’un niveau de réserve au moins égal à six mois de prestations annuelles sur un horizon de quinze ans, soit jusqu’en 2033. Pour conjuguer ces deux enjeux, le projet d’accord met en place plusieurs piliers structurants pour les quatre années à venir.

UNE VALEUR D’ACHAT DU POINT INDEXÉE SUR LE SALAIRE MOYENAu 1er janvier de chaque année, entre 2019 et 2022, la valeur d’achat du point évolue à l’identique du salaire annuel moyen des ressortissants du régime, tel qu’estimé pour l’exercice précédent. L’accord du 10 mai 2019 exclut tout mécanisme de renchéris-sement du coût d’achat.

UNE VALEUR DE SERVICE DU POINT INDEXÉE SUR L’INFLATION, DANS LA LIMITE DE L’ÉVOLUTION DU SALAIRE MOYENDepuis 2013, dans le cadre des efforts entre-pris pour redresser la situation �nancière des régimes, les retraites complémentaires étaient revalorisées, chaque année, à hau-teur de l’in�ation moins 1 point. La mise en place d’un système plus favorable est déci-dée dans un contexte de retour à l’équilibre �nancier de l’Agirc-Arrco en 2019.Concrètement, la valeur de service du point de retraite évoluera a minima, au 1er novembre de chaque année, comme les prix à la consommation hors tabac(1), sans pouvoir dépasser l’évolution du salaire moyen des ressortissants du régime. Dans le cadre du pilotage tactique, le conseil d’administra-tion pourra chaque année proposer, en fonction de la situation financière du

régime et du niveau des réserves, une hausse supplémentaire de 0,2 point par rapport à l’in�ation (hors tabac).Si jamais l’évolution des prix s’avérait supé-rieure à celle du salaire moyen, alors la valeur de service du point serait indexée sur cette progression salariale. Dans tous les cas, la valeur de service du point ne peut diminuer en valeur absolue. Ces nouvelles modalités garantissent, sur la période 2019-2022, le maintien du pou-voir d’achat des retraites complémentaires. Dans le cadre de son pilotage tactique, pour mettre à jour les projections et s’assu-rer de leur pertinence et du maintien du niveau des réserves, le conseil d’adminis-tration devra s’appuyer sur ces règles, en appliquant le facteur de soutenabilité de 1,16 point à la valeur du point, sur la période 2023-2033.

DES RÉSERVES DE GESTION ALLOUÉES AUX RETRAITES L’Agirc-Arrco a engagé en 2013 un vaste plan d’économies qui produit des résultats probants, avec une réduction des dépenses de gestion dépassant les 300 millions d’euros entre 2013 et 2016, et un montant similaire ciblé à l’horizon 2022. Les partenaires sociaux ont décidé d’affecter sans attendre les fruits de cette rigueur au renforcement des retraites complémentaires. L’accord du 10 mai prévoit ainsi le transfert d’un milliard d’euros, en 2019, depuis les réserves de ges-tion administrative jusqu’aux réserves tech-niques du régime, consolidant d’autant le �nancement des prestations aux retraités. La même mécanique d’écrêtement est mise en place pour les années suivantes. En jan-vier 2020, 2021 et 2022, les réserves dispo-nibles des fonds de gestion administrative(2) excédant six mois des allocations totales de ladite année seront intégralement reversées aux réserves techniques. l(1) Dernière prévision de l’indice des prix à la consommation en moyenne annuelle hors tabac, publiée par l’Insee pour l’année en cours.(2) Réserves constatées au 31 décembre de l’année précédente.

Pour définir les règles du pilotage de la retraite complémentaire, les partenaires sociaux ont passé au crible différents scénarios économiques. Ils se sont finalement appuyés sur une synthèse entre les hypothèses macroéconomiques établies par la Commission européenne en mai et juillet 2018, ainsi que sur les prévisions de la Direction de la Sécurité sociale pour la période 2018-2022. Celles-ci intègrent une révision à la baisse de la croissance du PIB ainsi qu’une accélération de l’inflation. Sur le long terme, les partenaires sociaux ont repris les hypothèses d’un taux de chômage « cible » de 7 %, à compter de 2035, et d’un gain de productivité tendanciel de 1,3 %, à compter de 2035.

Gouverner, c’est prévoir

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Page 23: Les Cahiers 36

Comprendre

23 /Les Cahiers de la retraite complémentaire N° 36 — Novembre 2019

Comprendre

23 / N° 36 —Novembre 2019Les Cahiers de la retraite complémentaire

Comprendre

Un nouveau système de pilotageau service d’un régime pérenne et solidaire

Un pilotage tactiquetout en rigueur et en réactivité

régime et du niveau des réserves, une hausse supplémentaire de 0,2 point par rapport à l’in� ation (hors tabac).Si jamais l’évolution des prix s’avérait supé-rieure à celle du salaire moyen, alors la valeur de service du point serait indexée sur cette progression salariale. Dans tous les cas, la valeur de service du point ne peut diminuer en valeur absolue. Ces nouvelles modalités garantissent, sur la période 2019-2022, le maintien du pou-voir d’achat des retraites complémentaires. Dans le cadre de son pilotage tactique, pour mettre à jour les projections et s’assu-rer de leur pertinence et du maintien du niveau des réserves, le conseil d’adminis-tration devra s’appuyer sur ces règles, en appliquant le facteur de soutenabilité de 1,16 point à la valeur du point, sur la période 2023-2033.

DES RÉSERVES DE GESTION ALLOUÉES AUX RETRAITES L’Agirc-Arrco a engagé en 2013 un vaste plan d’économies qui produit des résultats probants, avec une réduction des dépenses de gestion dépassant les 300 millions d’euros entre 2013 et 2016, et un montant similaire ciblé à l’horizon 2022. Les partenaires sociaux ont décidé d’affecter sans attendre les fruits de cette rigueur au renforcement des retraites complémentaires. L’accord du 10 mai prévoit ainsi le transfert d’un milliard d’euros, en 2019, depuis les réserves de ges-tion administrative jusqu’aux réserves tech-niques du régime, consolidant d’autant le � nancement des prestations aux retraités. La même mécanique d’écrêtement est mise en place pour les années suivantes. En jan-vier 2020, 2021 et 2022, les réserves dispo-nibles des fonds de gestion administrative(2)

excédant six mois des allocations totales de ladite année seront intégralement reversées aux réserves techniques. l(1) Dernière prévision de l’indice des prix à la consommation en moyenne annuelle hors tabac, publiée par l’Insee pour l’année en cours.(2) Réserves constatées au 31 décembre de l’année précédente.

Tout en fi xant le cap à moyen et long terme, les partenaires sociaux ont placé, dans l’accord du 10 mai 2019, les bornes entre lesquelles le conseil d’administration peut exercer son pilotage tactique, ajuster chaque année le plan de route en fonction de la situation fi nancière du régime complémentaire, des prévisions économiques et démographiques. Parmi ses principales missions tactiques, entre 2019 et 2022 :

s’assurer que les pensions de retraites complémentaires évoluent a minima comme les prix à la consommation hors tabac en moyenne annuelle – ou comme les salaires pour le cas où ceux-ci évolueraient moins vite que les prix ;

proposer, si les conditions sont réunies, une hausse supplémentaire de la valeur de service du point de retraite, dans la limite de 0,2 point par rapport à l’évolution des prix à la consommation hors tabac ;

en cas d’écart entre la prévision et le taux d’infl ation constaté, procéder l’année suivante à un rattrapage portant sur la valeur de service du point de retraite ;

fi xer la valeur d’achat du point de retraite ;veiller à ce que les réserves techniques du régime ne se situent jamais en deçà

de six mois de prestations durant toute la période 2019-2033, sur la base des projections actualisées par les services de la fédération. Pour s’assurer de la pertinence de ces projections, le conseil d’administration devra s’appuyer sur ces règles en appliquant le facteur de soutenabilité de 1,16 point à la valeur du point, sur la période 2023-2033 ;

saisir les organisations représentatives des employeurs et des salariés dès lors que le niveau des réserves techniques devient inférieur à six mois de prestations.Avec la mise en place de ce double pilotage, stratégique et tactique, au service d’un régime complémentaire pérenne et réactif, les acteurs de la communauté Agirc-Arrco font une nouvelle fois la preuve de leur capacité à construire ensemble des solutions de long terme, utilisant tous les leviers d’un système à points et toutes les ressources d’un dialogue paritaire responsable.

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24 / Les Cahiers de la retraite complémentaireLes Cahiers de la retraite complémentaire24 /

Un engagement pour l’employabilité des collaborateurs de la branche

DYNAMIQUE COMPÉTENCES

Dans quel contexte s’inscrit ce projet ? Benoit Eymery : Les métiers de notre branche sont appelés à évoluer dans les années à venir. Aux actions de convergence que nous menons aujourd’hui avec les autres régimes de retraite et qui se concrétisent par le développement de services com-muns, de démarches uniques et simpli�ées pour les assurés, s’ajoutera demain la construction d’un futur système de retraite. La digitalisation ou l’évolution du système d’information sont également des facteurs de transformation pour nos métiers et donc pour nos collaborateurs. Il est primordial d’enrichir et d’adapter les compétences de chacun.

A-t-on identifié les facteurs à l’origine de ces situations ? Frédéric Joly : Pour anticiper ces dé�s, les partenaires sociaux de la branche se sont engagés, dans leurs orientations stratégiques 2019-2022, à apporter aux entreprises et aux salariés les aides nécessaires à la sécu-risation des parcours professionnels.

B. E. : L’appel à projets lancé en 2018 par le Haut-commissariat aux compétences et à l’inclusion sociale a été l’occasion pour les partenaires sociaux d’entériner leur engagement. Sur les quelque 700 branches professionnelles référencées en France, 44 ont répondu à cet appel à projets. Pour le secteur de la protection sociale, nous étions la seule branche. Le projet que nous avons défendu porte un nom : Dynamique Compétences.

Quels sont les axes majeurs du plan d’action ?F. J. : Le premier axe d’intervention intègre une phase de sensibilisation des équipes à la démarche de certi�cation des compé-tences. Pour cela, la branche va procéder à l’analyse in situ des situations profession-nelles, a�n d’aboutir à une cartographie des compétences nécessaires à l’exercice des métiers. De cette cartographie décou-lera la création de référentiels d’activités et de certi�cations.B. E. : Le deuxième axe comprend le déploie-ment d’un dispositif d’accompagnement des

projets professionnels et de la mobilité. Pour cela, un outil digital permettant aux colla-borateurs d’identi�er les aires de mobilité envisageables est en cours de création. L’éla-boration de nouvelles certi�cations, et plus globalement une politique de certi�cation volontaire, est un levier majeur de réponses à ces enjeux. Les managers seront également accompagnés, a�n de soutenir les projets de mobilité des membres de leurs équipes.

À quels enjeux répond ce projet ?F. J. : L’objectif, à terme, est de garantir et de favoriser l’employabilité de nos colla-borateurs. À cela s’ajoute un paramètre d’ordre structurel : 10 % de nos effectifs partiront à la retraite d’ici à 2022. Il y a donc un véritable enjeu de transmission des savoirs, notamment dans le domaine de la retraite complémentaire. B. E. : Avec ce projet, les acteurs de la branche démontrent leur capacité à mettre en œuvre une stratégie RH innovante et agile au service des collaborateurs. l

Les partenaires sociaux de la branche retraite et prévoyance ont signé un accord cadre d’engagement de développement de l’emploi et des compétences (EDEC) avec le ministère du Travail pour leur 30 000 salariés. Benoit Eymery, responsable du centre de formation et des expertises métiers, et Frédéric Joly, responsable de l’Observatoire des métiers et des qualifications, dévoilent les enjeux et modalités de Dynamique Compétences.

Un comité de pilotage est mis en place pour le déploiement des actions. Il est composé de représentants :l de l’Étatl des organisations syndicales

de la branchel des équipes de la DRH Branche

(Centre de formation et Observatoire des Métiers)

Suivi et pilotage

Interview de Monika Queisser, qui dirige la division des politiques sociales de l’OCDE, à Paris.

Focus Comprendre

26« En France, l’écart des pensions entre hommes et femmes tient principalement à un retard de salaires »

Benoit Eymery Frédéric Joly

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25 / N° 29 — 3e trimestre 2017Les Cahiers de la retraite complémentaireLes Cahiers de la retraite complémentaire

Un engagement pour l’employabilité des collaborateurs de la branche

Un comité de pilotage est mis en place pour le déploiement des actions. Il est composé de représentants :l de l’Étatl des organisations syndicales

de la branchel des équipes de la DRH Branche

(Centre de formation et Observatoire des Métiers)

Suivi et pilotage

Interview de Monika Queisser, qui dirige la division des politiques sociales de l’OCDE, à Paris.

Des tendances, des interviews d’experts, des cas concrets... pour décrypter les grandes évolutions de la société et du monde de la retraite, en France comme à l’étranger.

Société

> Tendances

Retraite : une confiance à consolider avec les jeunes générations Zoom sur ce que pensent les jeunes de leur future pension.

30> Vu d’ailleurs

Régimes de retraite : évolutions et tendances européennesDans tous les pays européens, les régimes de retraite sont contraints d’évoluer.

N° 36 — Novembre 2019 25 /

28

Comprendre

26« En France, l’écart des pensions entre hommes et femmes tient principalement à un retard de salaires »

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Les Cahiers de la retraite complémentaire26 /

revanche, les salaires des femmes accusent un retard sur ceux des hommes plus impor-tant qu’ailleurs. Au surplus, 90 % des acti-vités à temps partiel sont exercées en France par des femmes. Cette situation des femmes par rapport au temps partiel est là encore très générale dans les pays de l’OCDE.

Tous les pays de l’OCDE disposent-ils de mécanismes de réversion ?M. Q. : Beaucoup en disposent. Mais des pays comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande s’en remettent à des assurances privées. Beaucoup de pays ré�échissent à un changement pour prendre en compte les mouvements qui affectent les con�-gurations familiales, notamment l’aug-mentation du nombre des divorces et des familles hors mariage. Dans certains pays, ceux qui souhaitent une couverture pour les veufs/veuves doivent cotiser plus. La Suède, quant à elle, a supprimé progres-sivement la réversion. Les femmes cotisent désormais pour leur retraite, pour se consti-tuer des droits propres. Mais en dépit des améliorations apportées au système, les pensions des femmes suédoises restent très inférieures à celles de leurs collègues masculins du fait d’écarts de salaires qui demeurent importants. Ajoutons à cela qu’en Suède, contrairement à la France, beaucoup de femmes s’arrêtent trop tôt de travailler, ce qui les met en dif�culté dans leurs vieux jours.

Les inégalités hommes-femmes en matière de pensions de retraite sont-elles un phénomène spécifiquement français ? Monika Queisser : Nullement. On les retrouve dans tous les pays de l’OCDE, mais elles n’empruntent pas partout les mêmes formes. Les données montrent toutefois qu’en France l’écart entre les hommes et les femmes, même s’il s’est réduit depuis quinze ans, reste important. En moyenne, la pension d’une femme est inférieure de 30 % à celle d’un homme. C’est plus que la moyenne européenne qui se situe à 26 %. Mais c’est moins que l’Allemagne (46 %), le Luxembourg (42 %), les Pays-Bas (41 %). Le Royaume-Uni, la Suisse, l’Italie, le Portugal et l’Espagne font également moins bien que la France.

A-t-on identifié les facteurs à l’origine de ces situations ? M. Q. : On peut les ramener à trois. Est-ce que les femmes sont présentes sur le mar-ché du travail ? À combien se monte leur nombre d’heures travaillées ? Quel est leur salaire horaire ? Quand on regarde la posi-tion de la France par rapport à ses grands partenaires européens, on voit que le taux d’activité féminine des Françaises – taux d’emploi et nombre d’heures travaillées – est sinon supérieur, du moins comparable aux autres. C’est vrai par rapport à des pays comme l’Italie et l’Espagne qui sont plu-tôt conservateurs sur ce plan-là. En

Le système français des réversions est-il plus généreux qu’ailleurs ? M. Q. : On ne peut pas dire cela. Dans les pays de l’OCDE, une pension de retraite sur cinq est une pension de réversion. 85 % de ces pensions sont versées à des femmes, et elles représentent entre 50 % et 60 % de la pension du conjoint décédé. La France se situe globalement dans ces moyennes. Pour autant, selon une étude comparative que nous avons publiée en décembre 2018 – Les pensions de survivants sont-elles encore nécessaires ? –, le système français est loin d’être le plus généreux. Ces pen-sions sont en effet accordées entre 50 et 60 ans en France, selon les régimes, contre 35 ans au Portugal, 45,5 ans en Allemagne et 45 ans en Suisse. Par ailleurs, si la Hon-grie, le Portugal et l’Espagne accordent une pension de réversion aux personnes pacsées ou vivant en concubinage, la France ne l’accorde qu’aux survivants d’un couple marié ou divorcé. En revanche, alors que dans de très nombreux pays la tendance est à la baisse des pensions de réversion parce que les femmes travaillent plus et acquièrent des droits propres et parce que leur espérance de vie augmente, la France a pratiquement maintenu le montant des réversions. Ce n’est pas le cas en Allemagne et en Belgique où, depuis 1990, le montant des pensions de réver-sion a été quasiment divisé par deux.

La pratique des majorations de droits pour enfants est-elle très répandue ? M. Q. : La plupart des pays ont des disposi-tifs de majoration. Mais les �nalités varient. Dans certains pays, il s’agit de droits propres. Dans d’autres, on cherche à compenser la charge que représente l’éducation des enfants, les mesures étant alors prises en lien avec la politique familiale. C’est un sujet compliqué. En France, on accorde des majorations pour trois enfants. Quelle est la justi�cation ? Faut-il par ailleurs accorder les mêmes majorations aux hommes qu’aux femmes ? Compte tenu des modi�cations qui affectent la réparti-tion des tâches au sein d’un couple, nous sommes plutôt favorables, à l’OCDE, pour l’égalité.

Dans le cadre du projet de création d’un régime universel des retraites, des voix se font entendre contre la tentation de faire du système des pensions « la voiture balai de toutes les inégalités ». Partagez-vous cette analyse ? M. Q. : Tout à fait. Les inégalités se constatent

« En France, l’écart des pensions entre hommes et femmes tient principalement à un retard de salaires »

Interview de Monika Queisser (OCDE)

Tête-à-tête

L’OCDE(1) ausculte en permanence l’état de nos systèmes sociaux. Nous avons demandé à Monika Queisser, qui dirige à Paris sa division des politiques sociales, de faire le point sur le sujet des écarts entre les hommes et les femmes qui demeure sensible en France. Propos recueillis par François Charpentier

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Société

Les Cahiers de la retraite complémentaire 27 / N° 36 — Novembre 2019

La pratique des majorations de droits pour enfants est-elle très répandue ? M. Q. : La plupart des pays ont des disposi-tifs de majoration. Mais les � nalités varient. Dans certains pays, il s’agit de droits propres. Dans d’autres, on cherche à compenser la charge que représente l’éducation des enfants, les mesures étant alors prises en lien avec la politique familiale. C’est un sujet compliqué. En France, on accorde des majorations pour trois enfants. Quelle est la justi� cation ? Faut-il par ailleurs accorder les mêmes majorations aux hommes qu’aux femmes ? Compte tenu des modi� cations qui affectent la réparti-tion des tâches au sein d’un couple, nous sommes plutôt favorables, à l’OCDE, pour l’égalité.

Dans le cadre du projet de création d’un régime universel des retraites, des voix se font entendre contre la tentation de faire du système des pensions « la voiture balai de toutes les inégalités ». Partagez-vous cette analyse ? M. Q. : Tout à fait. Les inégalités se constatent

tout au long de la vie professionnelle. Elles portent sur les salaires, mais aussi sur le temps partiel « subi » ou « choisi », sur le choix que font certaines femmes de ne pas travailler le mercredi pour garder leurs enfants... Il me semble que ces questions doivent se traiter en amont et ne pas s’accu-muler pour pénaliser gravement les femmes quand elles arrivent en � n de carrière. L’important, c’est que des dispositions soient prises par les organismes de protec-tion sociale qui permettent d’évaluer l’im-pact de certains choix personnels et professionnels sur le montant des futures retraites. Cela dit, comme toutes les ques-tions relevant de la justice sociale, les réponses sont dif� ciles à apporter.

Un système universel par points permet-il de mieux répondre à ces questions ? M. Q. : En pratique, un système par points n’aggrave pas ou ne réduit pas les inégalités. Avec un tel mécanisme, en donnant plus de points ou en majorant la valeur du point, on dispose de tous les moyens possibles

et imaginables pour réduire les inégalités. On le voit bien à l’Agirc-Arrco. Passer d’un régime par annuités à un régime par points résulte donc clairement d’un choix politique qui ouvre une in� nité d’opportunités dans la mise en place de dispositifs de redistri-bution. Au-delà, il s’agit de donner la possibilité aux gens de cotiser davantage et de favoriser la réalisation de carrières complètes. l

(1) Outre les pays européens, l’Organisation de coopération et de développement économique compte aussi parmi ses membres les États-Unis, le Canada, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

• Monika Queisser est chef de la division des politiques sociales à l’OCDE à Paris. Elle est membre du Conseil d’orientation des retraites (COR).

• Avant de rejoindre l’OCDE, en 1997, elle avait débuté sa carrière à Munich, puis elle a travaillé à la Banque mondiale à Washington où elle était membre du groupe des pensions et des assurances du Département du développement du secteur fi nancier.

> MINI BIO

En France, la pension d’une femme est en moyenne inférieure de 30 % à celle d’un homme.Monika Queisser,chef de la division des politiques sociales à l’OCDE à Paris.

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Les Cahiers de la retraite complémentaire28 /

RetraiteUne confiance à consolider avec les jeunes générations

Emploi

Retraite67ans

Quellesretraites ?

1 461 € 1 500 € Minimum attendu

Moyenne en 2017

Que faire pour bénéficierd’une bonne retraite ?

Un départ à la retraite envisagé plus tardivement

Comment bien préparer sa retraite ?

Emploi RetraiteCumul

+diéréDépart Investissement

Foncier

Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évolution et des statistiques (DREES), le montant mensuel moyen brut des retraites en France s’établissait à 1 461 euros en 2017. Et dans une étude récente(2), les Français estiment à 1 500 euros mensuels le montant minimum que devrait toucher une personne retraitée.

Ils jugent le montant de 1 500 euros insu�sant :

67 %des 18-24 ans

75%des 25-34 ans(2)

Les jeunes générations se déclarent prêtes à cumuler pendant quelques années un emploi et leur retraite

61 %des 18-24 ans

46 %des 25-49 ans

49 %des 50-64 ans(2)

Ils se déclarent prêts :

Une majorité (53 %) des jeunes actifs âgés de 18 à 24 ans se dit prête à travailler à temps plein jusqu’à 65 ans, contre seulement 46 % des 25-34 ans, 37 % des 35-49 ans et 36 % des 50-64 ans.

Ils sont même presque aussi nombreux à envisager de prolonger leur activité jusqu’à 67 ans, en bénéficiant d’un temps partiel sur les trois dernières années :

Les jeunes générations se disent prêtes à économiser et investir pour compléter leurs futures pensions. Comme leurs aînés*, les jeunes font de la pierre une valeur refuge.

Ils privilégient pour cela la propriété de leur logement :

32 %des 35-64 ans(2)

43 %des 25-34 ans

63 %des 25-34 ans

50 %des 18-24 ans

67 %des 18-24 ans

35 % des 18-24 ans et 36 % des 25-34 ansenvisagent aussi d’investir dans l’immobilier, en dehors de leur logement.

Face aux évolutions du monde du travail (digitalisation, ubérisation, travail à distance, modes collabora-tifs…), les jeunes adoptent de nouveaux comportements. Ils ont intégré la fin de l’emploi unique et savent que leur carrière professionnelle sera moins linéaire et stable que celle de leurs parents. De ce fait, la frontière entre salariat et entrepreneuriat est de plus en plus remise en question. 54 % des jeunes actifs déclarent avoir envie de créer leur entreprise(3), et cette intention se concrétise : la part des jeunes de moins de 30 ans créateurs d’entreprise a plus que triplé entre 2006 et 2015, passant de 43 000 à 131 000(4)

sur 550 000 créations d’entreprises enregistrées. Les créateurs choisissent à 46 % d’adopter le régime de la micro-entreprise. Plus de 30 % ont entre 20 et 29 ans, et 60 % ont entre 20 et 39 ans.

Les jeunes et les nouvelles formes de travail

Tendances

67 % des moins de 25 ans estiment qu’ils ne bénéfi cieront pas d’une retraite(1)

et misent sur la pierre pour la préparer fi nancièrement(2). Zoom sur ce que pensent les jeunes de leur future retraite.

L es jeunes générations se déclarent peu confi antes en l’avenir du système de retraite… Une retraite qui leur paraît

de plus en plus lointaine, au fur et à mesure des réformes engagées par les pouvoirs publics, et qui semble, de fait, peu les concerner. Pour autant, cette distance n’empêche pas les jeunes actifs de se pro-jeter et d’entrevoir les conditions de leur avenir à long terme. Ils connaissent les mécanismes de retraite et le principe de répartition : 60 % des 18-24 ans et 64 % des 25-34 ans savent que les retraites sont � nan-cées par des cotisations versées par les actifs. Les jeunes générations se montrent d’ailleurs très solidaires : alors que 54 % des Français se disent défavorables à une aug-mentation des cotisations sociales suppor-tées par les salariés pour assurer le financement des pensions versées aux actuels retraités, les moins de 35 ans sont à 55 % d’accord pour participer plus forte-ment à cet effort de solidarité. l

(1) Enquête Harris Interactive pour la revue Conseils des notaires, réalisée en novembre 2018 sur un échantillon de 977 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

(2) Enquête IFOP pour le CECOP en février 2019 sur un échantillon de 1 003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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Société

Les Cahiers de la retraite complémentaire 29 / N° 36 — Novembre 2019

Emploi

Retraite67ans

Quellesretraites ?

1 461 € 1 500 € Minimum attendu

Moyenne en 2017

Que faire pour bénéficierd’une bonne retraite ?

Un départ à la retraite envisagé plus tardivement

Comment bien préparer sa retraite ?

Emploi RetraiteCumul

+diéréDépart Investissement

Foncier

Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évolution et des statistiques (DREES), le montant mensuel moyen brut des retraites en France s’établissait à 1 461 euros en 2017. Et dans une étude récente(2), les Français estiment à 1 500 euros mensuels le montant minimum que devrait toucher une personne retraitée.

Ils jugent le montant de 1 500 euros insu�sant :

67 %des 18-24 ans

75%des 25-34 ans(2)

Les jeunes générations se déclarent prêtes à cumuler pendant quelques années un emploi et leur retraite

61 %des 18-24 ans

46 %des 25-49 ans

49 %des 50-64 ans(2)

Ils se déclarent prêts :

Une majorité (53 %) des jeunes actifs âgés de 18 à 24 ans se dit prête à travailler à temps plein jusqu’à 65 ans, contre seulement 46 % des 25-34 ans, 37 % des 35-49 ans et 36 % des 50-64 ans.

Ils sont même presque aussi nombreux à envisager de prolonger leur activité jusqu’à 67 ans, en bénéficiant d’un temps partiel sur les trois dernières années :

Les jeunes générations se disent prêtes à économiser et investir pour compléter leurs futures pensions. Comme leurs aînés*, les jeunes font de la pierre une valeur refuge.

Ils privilégient pour cela la propriété de leur logement :

32 %des 35-64 ans(2)

43 %des 25-34 ans

63 %des 25-34 ans

50 %des 18-24 ans

67 %des 18-24 ans

35 % des 18-24 ans et 36 % des 25-34 ansenvisagent aussi d’investir dans l’immobilier, en dehors de leur logement.

Face aux évolutions du monde du travail (digitalisation, ubérisation, travail à distance, modes collabora-tifs…), les jeunes adoptent de nouveaux comportements. Ils ont intégré la fin de l’emploi unique et savent que leur carrière professionnelle sera moins linéaire et stable que celle de leurs parents. De ce fait, la frontière entre salariat et entrepreneuriat est de plus en plus remise en question. 54 % des jeunes actifs déclarent avoir envie de créer leur entreprise(3), et cette intention se concrétise : la part des jeunes de moins de 30 ans créateurs d’entreprise a plus que triplé entre 2006 et 2015, passant de 43 000 à 131 000(4)

sur 550 000 créations d’entreprises enregistrées. Les créateurs choisissent à 46 % d’adopter le régime de la micro-entreprise. Plus de 30 % ont entre 20 et 29 ans, et 60 % ont entre 20 et 39 ans.

Les jeunes et les nouvelles formes de travail

* 70 % des 50-64 ans et 77 % des plus de 65 ans plébiscitent l’immobilier comme valeur refuge. Étude IFOP/CECOP – Les Français, l’épargne et la retraite (hiver 2018-2019).

Emploi

Retraite67ans

Quellesretraites ?

1 461 € 1 500 € Minimum attendu

Moyenne en 2017

Que faire pour bénéficierd’une bonne retraite ?

Un départ à la retraite envisagé plus tardivement

Comment bien préparer sa retraite ?

Emploi RetraiteCumul

+diéréDépart Investissement

Foncier

Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évolution et des statistiques (DREES), le montant mensuel moyen brut des retraites en France s’établissait à 1 461 euros en 2017. Et dans une étude récente(2), les Français estiment à 1 500 euros mensuels le montant minimum que devrait toucher une personne retraitée.

Ils jugent le montant de 1 500 euros insu�sant :

67 %des 18-24 ans

75%des 25-34 ans(2)

Les jeunes générations se déclarent prêtes à cumuler pendant quelques années un emploi et leur retraite

61 %des 18-24 ans

46 %des 25-49 ans

49 %des 50-64 ans(2)

Ils se déclarent prêts :

Une majorité (53 %) des jeunes actifs âgés de 18 à 24 ans se dit prête à travailler à temps plein jusqu’à 65 ans, contre seulement 46 % des 25-34 ans, 37 % des 35-49 ans et 36 % des 50-64 ans.

Ils sont même presque aussi nombreux à envisager de prolonger leur activité jusqu’à 67 ans, en bénéficiant d’un temps partiel sur les trois dernières années :

Les jeunes générations se disent prêtes à économiser et investir pour compléter leurs futures pensions. Comme leurs aînés*, les jeunes font de la pierre une valeur refuge.

Ils privilégient pour cela la propriété de leur logement :

32 %des 35-64 ans(2)

43 %des 25-34 ans

63 %des 25-34 ans

50 %des 18-24 ans

67 %des 18-24 ans

35 % des 18-24 ans et 36 % des 25-34 ansenvisagent aussi d’investir dans l’immobilier, en dehors de leur logement.

Face aux évolutions du monde du travail (digitalisation, ubérisation, travail à distance, modes collabora-tifs…), les jeunes adoptent de nouveaux comportements. Ils ont intégré la fin de l’emploi unique et savent que leur carrière professionnelle sera moins linéaire et stable que celle de leurs parents. De ce fait, la frontière entre salariat et entrepreneuriat est de plus en plus remise en question. 54 % des jeunes actifs déclarent avoir envie de créer leur entreprise(3), et cette intention se concrétise : la part des jeunes de moins de 30 ans créateurs d’entreprise a plus que triplé entre 2006 et 2015, passant de 43 000 à 131 000(4)

sur 550 000 créations d’entreprises enregistrées. Les créateurs choisissent à 46 % d’adopter le régime de la micro-entreprise. Plus de 30 % ont entre 20 et 29 ans, et 60 % ont entre 20 et 39 ans.

Les jeunes et les nouvelles formes de travail

(3) Enquête OpinionWay « Les jeunes et l’entrepreneuriat » réalisée en 2017 pour Ulule sur un échantillon de 1001 jeunes âgés de 18 à 35 ans représentatif de la population française.

(4) Données extraites de « L’entrepreneuriat, faits et chi� res », publié par la Direction générale des entreprises du ministère de l’Économie et des Finances.

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Les Cahiers de la retraite complémentaire30 /

Vu d’ailleurs

Vieillissement de la population, crise économique, hausse des prélèvements obligatoires… Dans tous les pays européens, les régimes de retraite sont contraints d’évoluer afin de garantir un niveau minimal de pension aux retraités. Les grandes tendances.

assureraient le renouvellement de la popula-tion. Il était de 1,3 en Espagne et de 1,9 en Suède et en France. En Slovaquie, 14 % de la population a 65 ans et plus. La proportion des seniors monte à 22 % en Italie, la France se situant dans la moyenne avec 19 %. Elle devrait continuer d’augmenter sous le double effet de la chute de la natalité et de l’accrois-sement de l’espérance de vie, notamment dans les nouveaux États membres qui devraient rattraper les plus anciens. Pour contrebalan-cer cet effet démographique, les États membres de l’Union ne peuvent pas s’appuyer sur une croissance économique forte. Le produit intérieur brut (PIB) par habitant calculé en standard de pouvoir d’achat (voir graphique) variait en 2018 de 1 pour les Bulgares à plus de 5 pour les Luxembourgeois, les Français se situant à un peu plus de 2, dans la moyenne européenne. La comparaison avec la situation de 2007, avant la crise économique, montre de fortes baisses du pouvoir d’achat, particu-lièrement dans les pays les plus pauvres, et une stagnation dans les autres. Onze ans après, l’Union européenne avait retrouvé son niveau de 2007, les pays les plus touchés l’ayant souvent dépassé. Mais de nombreux États membres, dont la France, ne l’avaient pas encore retrouvé.

TROIS GRANDS MODÈLESChaque pays possède son propre système de retraite évolutif, fruit de son histoire, de sa sociologie, des in�uences subies. Trois grands modèles contribuent à dessiner la carte de l’Europe.

artout en Europe, les régimes de retraite sont confrontés au profond vieillissement des populations qui entraîne mécanique-

ment la dégradation du rapport cotisants/retraités. La crise �nancière et économique de 2008 a encore augmenté la pression. Face à cette situation, la politique préconisée par l’Union européenne et suivie par les États membres a pour objectif de contenir l’aug-mentation des prélèvements obligatoires dont les niveaux sont dans l’ensemble très élevés par rapport à ceux des pays non membres de l’Union européenne, mais aussi d’éviter une trop grande pauvreté des retraités. Les solutions sont peu nombreuses : relever l’âge du départ à la retraite et augmenter les taux d’activité tout en maintenant des niveaux minimaux de pension. Mais elles passent par une large diversité de moyens d’action et concernent des situations démographiques et économiques et des systèmes de retraite très différents. Du point de vue démographique, le taux de fécon-dité s’élevait en 2016 à 1,6 enfant par femme dans l’Union européenne, loin des 2,1 qui

P

La crise a entraîné une baisse du pouvoir d’achat des retraités du fait de la non- revalorisation des pensions dans de nombreux pays, voire de baisses pouvant aller de 10 à près de 50 % dans le secteur public grec. L’amélioration de la situation économique permet maintenant le retour à une indexation sur les prix ou sur un mixte salaires-prix.

Les réactions face à la crise

� Le « modèle Bismarck » (vert sur la carte) s’est répandu en Europe continentale, y com-pris à l’Est avant la période soviétique. Il se caractérise par une organisation à base pro-fessionnelle et des prestations calculées en fonction du salaire et de la durée de carrière. Les pays « bismarckiens », dont la France, comptent généralement un régime général et des régimes spéciaux plus ou moins nom-breux. Ceux-ci concernent le plus souvent la fonction publique ainsi que des professions anciennes et particulières telles que celles des marins, des mineurs, des cheminots. La ten-dance est à la réduction du nombre de régimes et parfois à leur harmonisation.

� Le « modèle Beveridge » (jaune sur la carte) a fait école surtout dans l’Europe du Nord. Il assure à la population une couverture

Régimes de retraiteÉvolutions et tendances européennes

Espagne

Belgique

Malte

Luxembourg

Danemark

Pays- Bas

Hongrie

Pologne

Slovénie

Slovaquie

Suède

Rép. tchèque

Autriche

Croatie

France

Portugal

Irlande

Italie

AllemagneRoyaume-

uni

Trois grands modèles de régimes en Europe

Les Cahiers_36.indd 30 06/11/2019 10:07

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Société

Les Cahiers de la retraite complémentaire 31 / N° 36 — Novembre 2019

uniforme et plutôt faible, en fonction de la durée de l’activité professionnelle (Royaume-Uni, Irlande), ou de la résidence dans le pays (pays scandinaves et Pays-Bas). La faiblesse de cette retraite gérée par l’État a entraîné un développement important des régimes complémentaires d’entreprise, de branche, nationaux et, dans les pays scandinaves, la création d’un deuxième étage public professionnel reflétant les revenus de la carrière, le régime « beverid-gien » d’origine devenant une sorte de minimum garanti de pension.

� Le « modèle chilien » (orange sur la carte), prôné par la Banque mondiale, a in�uencé les nouveaux États membres : une partie des cotisations obligatoires au régime de base sont con�ées par l’assuré à un ges-

tionnaire privé gérant en capitalisation. La crise financière de 2008 a porté un coup sévère à ce modèle, les États rapa-triant dans le régime de base en répartition tout ou partie des cotisations affectées à ces fonds de pension.

RELÈVEMENT DES ÂGES DE RETRAITEL’âge et le taux d’activité constituent des variables clés. Les nouveaux États membres, qui connaissaient des âges de départ à 55 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes, poursuivent et parfois accélèrent l’alignement des conditions de départ des femmes sur celles des hommes et la remon-tée de l’âge de la retraite vers 65 ans. Les anciens États membres sont pour la plupart à 65 ans ou plus et envisagent de poursuivre le relèvement en fonction de l’évolution

de l’espérance de vie. Seule la Pologne va à contrecourant. Alors qu’elle avait entre-pris d’aligner l’âge de la retraite des femmes sur celui des hommes et de passer à 65 ou 66 ans en 2019 et 67 ans en 2021, elle est revenue à 65 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes. A�n d’encourager le tra-vail au-delà de l’âge légal, des « surcotes » sont créées et des droits supplémentaires sont attribués. Le cumul emploi-retraite offrant la faculté d’augmenter ses droits à retraite est développé. En sens inverse, les possibilités de retraite anticipée existent dans la plupart des pays, mais avec des conditions de plus en plus restrictives. Les invalides, les chômeurs de longue durée, les professions pénibles et insalubres béné�cient également de dispositions spé-ci�ques le plus souvent. l

� Le « modèle Bismarck » (vert sur la carte) s’est répandu en Europe continentale, y com-pris à l’Est avant la période soviétique. Il se caractérise par une organisation à base pro-fessionnelle et des prestations calculées en fonction du salaire et de la durée de carrière. Les pays « bismarckiens », dont la France, comptent généralement un régime général et des régimes spéciaux plus ou moins nom-breux. Ceux-ci concernent le plus souvent la fonction publique ainsi que des professions anciennes et particulières telles que celles des marins, des mineurs, des cheminots. La ten-dance est à la réduction du nombre de régimes et parfois à leur harmonisation.

� Le « modèle Beveridge » (jaune sur la carte) a fait école surtout dans l’Europe du Nord. Il assure à la population une couverture

Malte

Chypre

Grèce

Roumanie

Danemark

Pays- Bas

Bulgarie

Hongrie

Pologne

Estonie

Lettonie

Lituanie

Slovénie

Slovaquie

Suède

Finlande

Rép. tchèque

Autriche

Croatie

UE 28 Zone euro (ZE 19)

Moyenne européènne = 100

Source : Eurostat.

Suisse Norvège

États-Unis Islande

Japon Turquie

Luxembourg Irlande

Pays-Bas Autriche

Danemark Suède

Allemagne Belgique Finlande

Royaume-Uni France

Italie Malte

Espagne Tchèquie Slovénie

Chypre Portugal

Slovaquie Lituanie Estonie

Pologne Grèce

Hongrie Lettonie Croatie

Roumanie Bulgarie

Italie

Allemagne

PIB par habitant en standard de pouvoir d’achat en 2007 et 2018

Trois grands modèles de régimes en Europe

Le « modèle Bismarck »

Le « modèle Beveridge »

Le « modèle chilien »

2018

2007

0 50 100 150 200 250 300

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