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« Ce n’est pas la différence des
seules races, des mentalités, des religions,
des mœurs, de tous les caractères distinctifs
des peuples, qui autorise ici, qui nécessite,
dirons-nous une législation et des
juridictions différentes de celles de la
Métropole. Il ne faut pas oublier que la
conquête est à l’origine de notre
établissement en Algérie, que les Algériens
sont nos sujets, que nous avons par
conséquent le droit incontestable de leur
appliquer le traitement qui nous convient,
que nous jugeons utile pour la sécurité de
notre domination. »
Charles Depincé, Revue politique et
parlementaire, 1912.
Les contradictions de la Troisième République C1.2 & C2.3 CONTEXTUALISER & ARGUMENTER/CRITIQUER
1881 : Algérie & Cochinchine
1887 : Sénégal & Nouvelle-Calédonie
1897 : Annam & Tonkin
1898 : Cambodge
1901 : Madagascar
1904 : AOF (Afrique Occidentale
Française)
1910 : AEF (Afrique Orientale Française)
Chronologie – Diffusion du Code de l’Indigénat dans l’Empire colonial français.
Liste des infractions spécifiques aux indigènes non-citoyens
français, Algérie, 9 février 1875.
6) Acte irrespectueux ou propos offensants vis-à-vis d’un représentant ou
agent de l’autorité, même en dehors de ses fonctions et alors même que cet
acte ou ce propos ne réunirait pas les caractères voulus pour constituer un
délit ou la contravention d’injure. .
7) Propos tenus en public dans le but d’affaiblir le respect dû à l’autorité […].
9) Refus à l’égard des prestations de transport […].
13) Négligence habituelle dans le payement des impôts et dans l’exécution
des prestations en nature […].
17) Départ du territoire de la commune […] sans être munis d’un permis de
voyage. […] »
Le code de l’indigénat est un ensemble de règles et d’infractions
spécifiques aux indigènes algériens établi à partir de 1875 et unifié
en 1881. Les peines peuvent être prononcées, sans jugement, par
les administrateurs des territoires, qui bénéficient donc de larges
pouvoirs disciplinaires. Elles vont de la simple amende à
l’emprisonnement en passant par l’assignation à résidence, ou des
journées de travail. Ces peines peuvent être individuelles ou
collectives. Ce code de l’indigénat est progressivement importé et
adapté dans les autres colonies françaises.
Carte postale de 1896. Photographie de Jean
Audema. Le portage est l’une des formes de
réquisition de la main d’œuvre indigène –
« prestations en nature », « prestations de
transport » ou simple « ordre » – autorisées par
le régime de l’indigénat. Ceux qui s’y refusent
sont donc passibles de sanctions.
Militant anticolonialiste en 1912, vous vous préparez à présenter une conférence en France métropolitaine sur le Code de l’Indigénat.
Pour cela, appuyez-vous sur les documents et, si nécessaire, quelques recherches supplémentaires. Pour le plan de votre intervention,
commencez par expliquer ce qu’est le code de l’indigénat et présentez les espaces dans lesquels il s’applique. Ensuite, expliquez
comment on justifie son recours dans la Troisième République. Enfin, montrez que ceci est contraire aux valeurs prônées par celle-ci
comme à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qu’elle entend faire appliquer.
Liste des infractions spécifiques aux indigènes
non-citoyens français, Nouvelle-Calédonie, 23 décembre
1887.
1) La désobéissance aux ordres. […]
4) La pratique de la sorcellerie ou les accusations de ces
mêmes pratiques portées par les indigènes les uns contre
les autres.
5) Le fait d’entrer dans les cabarets ou les débits de
boisson. […]
9) Le fait de troubler l’ordre ou le travail dans les
habitations, ateliers, chantiers, fabriques ou magasins.
« Comment prétendre maintenir rien que par la force 15 millions d’indigènes ? Ceux-ci,
instruits dans nos écoles, comparant la situation du colon à la leur, comprennent ce qu’a
d’odieux la duplicité de notre politique. On inscrit au fronton de nos monuments la devise
républicaine liberté, égalité, fraternité. Mais on leur inflige l’internement, on les frappe
de peines disciplinaires, on leur fait payer de lourds impôts.»
Émile Larcher, Réponse à Charles Depincé, Revue politique et parlementaire, 1912.
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