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LES DEFIS DE LA GOUVERNANCE, DE LA REFORME DU SECTEUR PUBLIC ET DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE EN AFRIQUE Par Guy C. Z. Mhone, Professeur Graduate School of Public and Development Management University of Witwatersrand Février, 2003

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LES DEFIS DE LA GOUVERNANCE, DE LA REFORME DU SECTEUR

PUBLIC ET DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE EN AFRIQUE

Par Guy C. Z. Mhone, Professeur

Graduate School of Public and Development Management University of Witwatersrand

Février, 2003

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REMERCIEMENTS

Ce document a bénéficié des interventions faites durant le séminaire sur “ Développement d’une Gouvernance Africaine et Soutien à l’Administration Publique et Programme de Recherche” qui s’est tenu à Johannesburg le 17 février 2003 durant lequel le projet de ce document fut examiné et informa de la préparation du document actuel. Il n’est pas besoin de dire que l’auteur est responsable des points de vues exprimés dans ce document.

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TABLE DES MATIERES A. Introduction……………………………………………………page 4 B. Défis et gouvernance au niveau sociétal………………………page 5 C. Défis du renforcement d’un développement humain durable

et consolidation de la démocratie………………………………page 8 D. Les Défis théoriques………………………………………… page 13 E. Défis des réformes du secteur public et de la gouvernance……page 15 F. Défis de la gouvernance et de la bureaucratie…………………page 17 G. Défis de la gouvernance aux niveaux régional et continental…page 20 H. Conclusion…………………………………………………… .page 21

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LES DEFIS DE LA GOUVERNANCE, DE LA REFORME DU SECTEUR PUBLIC ET DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE EN AFRIQUE

Quelques thèmes de recherche Par

Guy C. Z. Mhone, Professeur Graduate School of Public and Development Management

University of Witwatersrand Février, 2003

A. Introduction Vilella, dans son article intitulé “Vers un rapprochement théorique des

sciences administratives” (Villela, 2001) soutient que: En ce qui concerne le domaine de l’administration publique, après une

longue période de domination de l’approche juridique, nous avons assisté à une domination de l’approche managériale. Ce conflit a provoqué une autre conséquence négative, qui est la relative marginalisation et la mise à l’écart d’autres approches scientifiques au problème administratif, telles que l’approche historique, sociologique, économique. En forçant un peu les choses, je crois pouvoir dire que du point de vue de la philosophie de base, l’approche juridique avait plutôt tendance à s’occuper du système dans son ensemble, tandis que l’approche managériale avait tendance à s’occuper plutôt des spécificités.

L’Afrique continue à avoir besoin de reconnaître son interdisciplinarité et par

conséquent besoin d’être plus créative sur son étude et son exécution. Vraisemblablement, nous voulons tous ‘une bonne fonction publique’en Afrique. Et ainsi que le souligne Villela, la réponse à ‘qu’est-ce qu’une bonne fonction publique’ peut être différente, dépendant de la perspective disciplinaire de celui qui y répond.

Pour un juriste, c’est une administration qui puisse garantir les décisions

dans le respect des procédures et des lois; pour un spécialiste du management, c’est une administration qui répond aux critères techniques d’efficacité; pour un historien, c’est une administration qui a su garantir une stabilité du pouvoir pendant une période donnée; pour un sociologue, c’est une administration qui représente et prend en considération les besoins des différentes couches sociales…..(Villela, 2001)

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Compte tenu de la nature actuelle des débats sur le rôle et le statut du

gouvernement en Afrique, il est nécessaire de commencer par définir les principaux concepts en jeu. Gouvernance et fonction publique peuvent avoir une signification étroite de façon à ce que cette dernière (la fonction publique) se réfère à la manière avec laquelle l’administration centrale, fédérale ou provinciale et les institutions locales, avec leurs aspects procéduraux, juridiques, réglementaires, financiers, ressources humaines et atouts sont organisées, institutionnalisées et gérées conformément aux revenues, approvisionnements, dépenses, et l’assurance de services tels que la défense, les services sociaux, l’infrastructure économique. En ce qui concerne la Gouvernance, elle peut se référer à la manière avec laquelle cet appareil institutionnel joue son rôle en termes de capacités et d’efficacité respectivement aux rendements et aux conséquences.

Le terme ‘secteur public’ ajouterait à l’appareil institutionnel précédent les

différents organismes de droit public et para-étatique. Finalement, la notion d’état engloberait les secteurs: public, exécutif, législatif et judiciaire du gouvernement. Donc la notion de gouvernance peut être aussi vaste que la notion de gouvernement ou état sur laquelle l’on pourrait s’interroger.

Pour les besoins de cet essai, les notions de gouvernement ou d’état (qui

seront utilisées de façon interchangeable) sont prises dans le sens large pour englober le gouvernement central (avec ses différents niveaux de décentralisation), la section exécutive, législative et judiciaire. A cette vaste notion de gouvernement ou d’état, doit être appliqué une vaste notion de gouvernance, qui se rapporte à l’interface entre l’état ou gouvernement, et la société. Cette dernière (la société) englobe la société civile, les organisations des travailleurs, les organisations des employeurs, les organisations non gouvernementales, les partis politiques et les organisations communautaires ainsi que les individus et leurs familles. En tentant d’identifier quelques-uns des principaux défis que doivent affronter la gouvernance, la fonction publique et le secteur public en Afrique, il est nécessaire de commencer par identifier les défis au sens le plus vaste pour aller ensuite vers ceux qui concernent la fonction publique.

B. Défis de la gouvernance au niveau état-société Dans « Choix Publics en Changement Politique (Public Choices and Policy

Change (1991)) », Grindle et Thomas proposent un cadre qui, avec une légère adaptation, est utile pour comprendre les problèmes complexes en jeu lorsque l’on discute de problèmes de gouvernance, de fonction publique et de la réforme du secteur public. Trois vastes domaines intéressants sont identifiés nommément le

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contexte environnemental, le programme (dérivé des circonstances) et les caractéristiques politiques :

Contexte environnemental: Il inclut les conditions externes et domestiques, sociales et économiques ainsi

que la structure institutionnelle et organisationnelle de la relation entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Dans ce contexte, la manière avec laquelle les classes dirigeantes sont produites et reproduites peut également être tracée afin de déterminer comment elles interprètent et exécutent leurs rôles et leurs responsabilités. Le rôle de l’élite doit aller au delà d’une analyse grossière des classes pour capturer les différentes manières dans lesquelles l’élite peut être différentiée pour des besoins d’analyse politique. La Gouvernance dans ce contexte est liée à la manière avec laquelle les élites dirigeantes se situent par rapport à la société et comment elles perçoivent leurs responsabilités envers elle. Ce n’est pas un problème d’attitude seulement, mais celui de la manière dont les mécanismes de participation, de consultation et de responsabilité sont institutionnalisés dans la relation entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés. A ce niveau, le principal défi concerne le degré auquel les structures institutionnelles et organisationnelles existent pour faciliter une bonne et démocratique gouvernance en termes de relations entre société et état. Officiellement, de telles conditions sont stipulées dans la constitution et traduites en dispositions légales et statutaires. Substantivement de telles exigences ont trait à la manière dont la bonne gouvernance et la démocratie sont pratiquées dans les activités de tous les jours. La Troisième Vague ( The Third Wave) (Huntington) de Démocratie se réfère à l’Afrique comme ayant fait une avancée dans les dispositions et pratiques démocratiques officielles, alors que la pratique substantive de tous les jours a tendance à être caractérisée par des gouvernements hésitants à céder aux impératifs de la démocratie et de la bonne gouvernance. Par ailleurs, la société civile est devenue de plus en plus audacieuse à défier la résistante de l’état et dans la défense de ses revendications à vivre dans un environnement démocrate caractérisé par une bonne gouvernance.

La nature environnementale du contexte est importante, dans l’assurance des

besoins nécessaires même s’ils sont insuffisants, pour la démocratie et la bonne gouvernance. Toute défaillance dans la nature des prestations de services, constitutionnelle ou légale compromettra sérieusement la bonne gouvernance, dans son sens large, ainsi qu’une transition sans heurts, et la consolidation ultérieure de la démocratie.

Calendrier (résultant des circonstances):

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Ce sont des facteurs qui peuvent persuader les élites dirigeantes à percevoir les problèmes comme étant normaux ou qu’ils ne représentent simplement qu’une situation de crise, et qui servent à comprendre comment l’élite dirigeante est liée au contexte environnemental. L’observation intéressante est qu’il pourrait y avoir tellement de situations telles que celles liées à l’incidence et à la fréquence des maladies, et des décès qui s’y associent, la persistance des désastres naturels tels que les sécheresses, les inondations, et d’autres problèmes d’ordre général qui font que la majorité des gens dans un pays donné se vautrent dans la pauvreté, ou vivotent dans des conditions de sous-emplois, qui sont tous perçues comme des situations de crise, mais peuvent, par insouciance, être traitées de situations ‘normales’ par certains gouvernements. Dans de telles circonstances, si l’on ne donne pas la priorité méritée à de tels problèmes, le problème sera moins celui de la capacité ou de l’efficacité de l’administration publique, mais celui d’un effondrement total de la gouvernance et de la responsabilité de l’élite dirigeante envers la population. Une situation de crise tend à être dominée par la macro-politique et l’élaboration de politique stratégique alors que l’approche politique normale ‘comme d’habitude’ tend à être dominée par des préoccupations d’ordre micro-politique et par des relations bureaucratiques (Thomas et Grindle, 1991). A ce niveau le défi est le degré auquel les états commencent à dépasser les affaires comme approches habituelles à la politique pour avancer vers des formes plus stratégiques de formulation de politique et de mises en place qui peuvent mener au renforcement d’un développement humain soutenu. C’est un devoir auquel les pays et gouvernements africains continuent à se dérober.

Caractéristiques politiques: Elles sont divisées en ‘Arènes de conflits’ et «ressources pour la mise en

place et la durabilité». L’arène pour les conflits est divisée en public ( issue de la société) et les composantes bureaucratiques. Tous les développements d’une arène ou de l’autre peuvent par exemple, soit soutenir soit faire échouer les réformes envisagées par le corps exécutif .Les ressources sont liées aux ressources, dans leur généralité, qui peuvent être offertes ou retenues soit par le public ou la bureaucratie selon les initiatives politiques données, où la manière avec laquelle les alliances peuvent être forgées entre certains secteurs parmi le public et la bureaucratie. Ici la gouvernance aura tendance à être bi-dimensionnelle puisqu'une partie d’elle-même concerne la manière avec laquelle la bureaucratie opère à l’intérieur d’elle-même et par rapport à l’exécutif, qui tend à être la branche politique; et l’autre partie concerne la manière avec laquelle (la branche exécutive, bureaucratique, législative et juridique) agit avec le public. Dans de nombreux pays africains, ces deux dimensions sont embryonnaires dans le gouvernement, et assez problématiques entre gouvernement et public, où elles ont tendance à être plutôt procédurales et protocolaires qu’importantes

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L’on pourrait affirmer que le problème en Afrique peut être : la situation socio-économique qui a dégénéré alors que l’environnement externe n’a pas été conciliateur, mais les gouvernements avaient tendance à percevoir la situation en terme d’absence de crise et avaient continué à s’attacher aux approches bureaucratiques imbues de micro-politiques. En conséquence, la gouvernance a été compromise en même temps que la capacité de l’état à traiter les problèmes en jeu, qui a été également affaiblit. Le résultat est une situation de cercle vicieux ou de piège dans lequel il y a une paralysie de la gouvernance, de l’administration publique et de la réforme du secteur public, tous menant à l’échec à promouvoir un développement humain durable et à une atmosphère très propice à l’instabilité. Le programme de recherche a donc besoin d’être poursuivi sur deux fronts reliés, à savoir de deux points de vue de grands chercheurs et théoriciens sur les macro problèmes de gouvernance et de l’ administration publique dans leur sens large et relationnel, et du point de vue des aspects techniques que ces points entraînent comme ceux liés à la décentralisation, à la gestion des ressources humaines, aux partenariats etc. La première approche nous permet de poser une question plus vaste ‘où va l’Afrique ? quels sont ses projets ? ou bien où devrait-elle aller ? et quels sont les véhicules nécessaires pour nous mener la bas?.’ La seconde approche nous permettrait d’examiner chaque aspect du véhicule en détails plus grands avec pour objectif de distiller les meilleures pratiques, les actions innovatrices, les inventions, les exemples de prototypes et les recommandations dont nous aurions besoin. Quelle serait la synergie idéale entre les deux approches, heuristique et méthodologique ? C’était l’objectif de l’initiative proposée à la Consultation du Mont Grâce tenue au commencement de la démocratie en Afrique du Sud où il fut retenu que :

Le chemin du progrès se trouve dans l’innovation pratique et l’engagement

réel avec l’environnement. L’ancien modèle est défectueux parce que l’esprit normatif et analytique du développement, lui fait défaut, mais les nouvelles approches ne devraient pas simplement bâtir sur les restes. A moins que de nouveaux modèles explicatifs soient développés, capables de traiter de questions de transformation et de changement, l’administration publique restera tout simplement « clouée au chariot » ‘Mc Lennan, dans Mc Lennan et Fitzgerald editors, 2000).

Le défi est double, positiviste et normatif. L’aspect positiviste demande que

nous comprenions ‘ les choses comme elles sont’ en interrogeant la désarticulation entre gouvernance, administration publique et réforme du secteur public. La tâche normative exige que nous cherchions quelle articulation optimale de gouvernance, d’administration publique et réforme du secteur public est nécessaire et possible pour faciliter la consolidation d’une gouvernance démocratique et le renforcement d’un développement humain durable. L’initiative positiviste peut informer sur la tâche normative. Une approche positiviste, en l’absence d’un but implicite ou explicite normatif, pourrait vraisemblablement nous mener dans des eaux

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inexplorées et pourrait tout simplement exacerber les problèmes que nous affrontons actuellement.

C. Les Défis du renforcement d’un développement humain durable et de

la consolidation de la démocratie. Il est bon de rappeler que depuis l’indépendance la pratique de

l’administration publique a été dominée par le modèle occidental, mais il faut admettre que lorsque les pays ont tenté de s’éloigner de ces modèles ils n’ont pas non plus réussi, comme les tentatives faites par le passé par modèles étatiques. Beaucoup de ces tentatives ont été basées sur les intérêts limités et programmes des élites dirigeantes, qui étaient assez déconnectés de leurs circonscriptions. La question qui se pose est de savoir si les formes procédurales, institutionnelles et organisationnelles qui ont caractérisé l’administration publique jusqu’à ce jour sont adaptées pour répondre aux besoins de développement des pays africains, particulièrement en ce qui concerne le besoin de formulation de politiques stratégiques, cohérentes et de processus de consultation, de formulation et de mise en place. Si la situation critique de l’Afrique demande des politiques actives de l’état menées en collaboration avec le secteur privé, la société civile et les agences communautaires, avons-nous l’appareil étatique compétent, et est-ce que cet appareil est correctement ancré dans la société pour accomplir cette tâche nécessaire ?

Il faut remarquer que les gouvernements africains, tout comme leurs

homologues coloniaux, se sont dédiés à nourrir l’économie formelle enclavée et l’administration politique qui, quoique responsable d’ une grosse partie du produit domestique brut, ne justifie qu’une partie réduite de l’emploi total, et ne sert donc que les besoins d’une minorité dans la plupart des pays. Les formations sociales modernes en Afrique, pour lesquelles l’état et le secteur public se trouvent engagés à traiter les besoins, sont des enclaves relatives assurant l’existence d’une minorité de la population, quand la majorité de la population vit et travaille dans des secteurs informels dans une pauvreté relative, marginalisée et exclue. Dans les secteurs informels traditionnels, les écologistes, et les existences adaptées et modes de gouvernance dominent même si c’est sous de grandes pressions des différents facteurs externes. La question reste donc posée de savoir quel genre d’état faudrait-il pour promouvoir une participation économique inclusive et un développement humain durable, afin d’élever le plus pauvre des pauvres dans son sillage. Telle est la grande problématique de l’administration publique et de la gouvernance.

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Dans le livre L’Administration Publique Africaine (Mukandala, éditeur, 2000) les questions suivantes sont présentées comme principaux défis auxquels est confrontée l’administration publique africaine :

• La crise des institutions; • La domination continue de la logique coloniale dans l’administration

publique; • Faible ou absence de politiques légiférées; • Persistance d’une corruption endémique; • Articulation des programmes d’ajustement structurel avec la privatisation

et la réforme de la fonction publique. Dans le livre cité précédemment, et en plus des points suscités suggérés par

les différents collaborateurs comme solutions au grand problème, les propositions suivantes ont été faites:

Ake plaide pour la création d’un “Public”, légitimant l’état pour le

transformer en même temps que les politiques africaines. Dia appel pour un détachement d’une orientation conservatrice de la part des institutions africaines, pour une rénovation. Mukandala appel au changement dans la “logique” qui guide les bureaucraties africaines. Il lance un appel pour la subordination de la bureaucratie aux institutions politiques et culturelles de la société, pour en faire des instruments de gouvernance et non des instruments pour gouverner (Mukandala, éditeur, 2000)

Si la première fonction du gouvernement est de gouverner, l’administration

publique doit donc être perçue comme l’art de gérer l’appareil de l’état pour accomplir les buts de la gouvernance. A cet égard, le concept de gouvernance est perçu de deux perspectives possibles : un état-centré et une société-centrée. La perspective d’un état-centré se concentre sure la manière dont l’état est capable d’accomplir les différents objectifs tels que (a) l’amélioration du niveau de vie de ses citoyens, (b) l’encouragement du développement économique, la stabilité politique et la sécurité de ses citoyens, (c) assurer la démocratie, et (d) être totalement responsable de ses actions envers les citoyens. De cette perspective, le gouvernement prend l’initiative de la plupart des actions, et assume aussi la charge de les exécuter. Bien sûr, cette perspective est basée sur l’interprétation par le gouvernement de son propre mandat, mais peut manquer de contrôle et d’équilibre des forces spécialement entre les élections, si elles existent. La perspective d’une société centrée peut être comprise comme une société où l’accent est mis sur la synergie démocratique entre gouvernement et société, alors que la priorité est donnée aux formes démocratiques de gouvernance, participation, responsabilité et contrôle des actions du gouvernement par la société. De tels processus ont besoin d’être institutionnalisés au delà de la simple exécution d’élections périodiques. L’idéal, cependant, c’est une société dans laquelle les deux rôles du gouvernement sont développés et accomplis dans une synergie. Effectivement, les principaux défis

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qu’affrontent les pays africains sont le besoin d’amélioration de la croissance, qui exige un état ou gouvernement proactif, et l’amélioration de la démocratie procédurale et substantive, qui exige le besoin de vivre en accord avec les impératifs de gouvernance d’une société centrée.

L’on pourrait comprendre que gouvernance signifie le besoin pour le

gouvernement de poursuivre son rôle à gérer efficacement et effectivement les institutions gouvernementales, les ressources humaines et l’appareil financier afin d’accomplir les objectifs d’un état-centré ou les objectifs d’une société-centrée, ou l’ensemble de ces deux objectifs. Maintenant, alors que pour la Première Vague et la Seconde Vague de démocraties les deux perspectives n’ont pas nécessairement évolué simultanément, mais plutôt de façon séquentielle, les pays africains, qui constituent une partie de la Troisième Vague de démocratie, affrontent des pressions et des impératifs externes. Donc deux ensembles de défis émergent dès le début : le premier concerne le besoin d’équilibrer les impulsions d’un état-centré avec les idéaux normatifs d’une société-centrée ; et le second concerne le besoin de promouvoir un développement humain durable qui pourrait avoir besoin d’un état proactif, et le développement et la consolidation de la démocratie. Il est clair que le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) est basé sur le besoin de développer et équilibrer ces deux jeux.

En ce qui concerne les transitions politiques qui se sont passées en Afrique,

Botha remarque ceci : Entre 1969 et 1989 la tendance dominante en Afrique était le parti unique

de l’état ou le gouvernement militaire. A la fin de 1989 – à la fin de la guerre froide – les partis de l’opposition furent tolérés par seulement neuf états africains. Un nombre égal de pays étaient sous gouvernements militaires. Les 34 restant des 54 états africains indépendants avaient les systèmes de parti unique ou des systèmes de ‘pas de parti’…. La tendance politique dominante durant les années 90 était donc un mouvement pour un système politique multipartite. C’est une question qui reste posée quand à savoir si ce phénomène était généré de l’intérieur où déclenché par les donneurs de conseils de l’Ouest (comme ce fut pour le Malawi et le Kenya). Quelle que soit la réponse, à la fin de l’année 1999 pas moins de 41 pays africains avaient des systèmes multipartites. Quelques pays avaient tenu leur second ou même troisième élections multipartites depuis 1989. Un total de 153 élections multipartites, dont 68 étaient des élections présidentielles et 85 élections législatives avaient été tenues en Afrique vers la fin de l’année 1999. Un cinquième du continent avait donc des systèmes de ‘pas de parti’ ou était dirigé par des militaires au tournant du millénaire (Botha dans Maloka et Le Roux éditeurs, 2000).

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C’est ce qui a constitué la Troisième Vague de démocratie de l’Afrique. La question qui se pose est de savoir quel était l’état de l’administration publique et de la gouvernance durant la première phase des états à parti unique, et comment elle pourrait être durant la transition vers la démocratie. Pouvons nous supposer, comme les traditionalistes le supposent, que l’appareil de l’administration publique était une agence neutre durant toutes ces périodes et simplement au service des citoyens ? Les implications dans la transition à la démocratie, pour l’administration publique , et la quête pour la consolidation de la démocratie doivent être sujets à des interrogations pour les spécialistes aux niveaux national, régional et continental.

Dans la Préface de la suite de son livre « Administration Publique : Une

Perspective Comparative Nigériane (1983) », Adamolekun mentionne que son manuel est populaire dans de nombreuses universités africaines depuis près d’une décade, mais vers les années 90, seulement deux pays, le Malawi et le Botswana, furent les seuls pays à utiliser le livre. Néanmoins, en 1999 il publia la suite sous le titre : Administration Publique en Afrique : Principaux problèmes et recherches des pays sélectionnés. Il note dans la préface du livre :

J’ai décidé de me concentrer sur les principaux problèmes de

l’administration publique tells qu’ils sont reflétés dans la littérature contemporaine sur le sujet. Sans surprise, la plupart des principales questions est couverte dans le manuel de 1983 qui reste valable et actuel, spécialement la gestion des entreprises publiques, la décentralisation, la gestion des finances publiques, la gestion des ressources humaines, et la responsabilité. Ces questions sont celles qui se trouvent dans tout manuel sur l’administration publique, largement utilisé par les étudiants du troisième cycle aussi bien dans les pays industrialisés que dans les pays en voie de développement. Quatre questions qui ont souvent émergées dans les années 90 sont étudiées dans les textes actuels : gouvernance, nouvelle gestion publique, technologies de l’information, et le partenariat, y compris le public, privé et les secteurs bénévoles (Adamolekun, 1999).

Alors que les différents auteurs dans le livre de Adamolekun traitent en

grands détails chacune des plus récentes questions, une d’elles reste en suspens qui est plus vaste et concerne la façon dont toutes ces questions s’articulent pour assurer soit une gestion et une gouvernance efficaces et effectives, ou rien, et elle n’est pas du tout traitée. Il résulte qu’il y a un besoin de poser la question sur la problématique de l’administration publique, la gouvernance, la réforme du secteur public et de la gestion publique, d’une macro manière compréhensive dans laquelle les problèmes micro techniques correspondants aux différents points notés comme préoccupations traditionnelles par Adamolekun soient identifiés et examinés. Il est

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clair qu’il existe pour l’Afrique de plus profonds problèmes en jeu que l’on ne peut traiter que si seulement nous abordons chaque point séparément.

Il y a eu une croyance conventionnelle en Afrique, selon laquelle les

gouvernements, véhiculé par le nationalisme, les interventions, et le besoin de renforcer des impulsions centristes, ont eu tendance à être excessivement états-centrés, et en conséquence ils ont eu tendance à compromettre leurs habilités à être efficaces et effectifs et ont compromis les besoins d’une plus vaste gouvernance de leurs sociétés. Il y a eu donc des appels à la réforme du secteur public visant tout d’abord à rendre l’état, ou l’appareil institutionnel gouvernemental, amical, docile, managérial, décentralisé et un ‘client’ amical, dans l’espoir qu’il pourra mieux accomplir ses objectifs sociétaux de bonne gouvernance. C’est ce qui fut la préoccupation d’une frange du ‘ Nouveau Managérialisme’ ou la ‘Nouvelle Gestion Publique’.

Durant ces deux dernières décades, les pays africains ont fait d’importants

progrès dans la transition vers des formes de gouvernements démocratiques, spécialement en termes de promotion des acquisitions de la Première Génération des Droits (normalement et constitutionnellement garanties, le libre discours, les libertés individuelles etc .) et procède à la réalisation de la Seconde Génération des droits, normalement garantis par de nombreuses conventions et recommandations internationales adoptées par les états membres des organisations telles que les Nations Unies et l’Organisation Internationale du Travail. Il est cependant vrai, tout comme pour de nombreux pays en Afrique, que les acquisitions de la démocratie procédurale et juridique implicites dans la Première et la Seconde Génération des droits sont fragiles puisque dans certains pays les menaces contre de telles transitions continuent à être dangereusement proches. Le danger ou l’instabilité actuelle dans des pays comme le Rwanda, le Burundi, le Libéria, la République Démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire, et la Sierra Leone en attestent. Mais il y a eu des transitions encourageantes dans des pays comme l’Afrique du Sud, le Kenya, le Malawi, la Zambie et la Tanzanie, alors que des pays comme l’Iles Maurice et le Botswana ont eu d’anciennes traditions de démocratie procédurale et juridique. Alors que d’importants développements ont été faits en ce qui concerne la démocratie procédurale et juridique, presque tous les pays africains continuent à affronter le besoin d’acquérir une vraie démocratie par la réalisation de la Troisième Génération des droits liée à un Développement Humain Soutenu et aux Buts du Développement du Millénaire. L’incapacité des pays africains, en elle-même, à atteindre la Troisième Génération des Droits est une menace à leur habilité à maintenir et consolider la Première et Seconde Génération des droits. Ainsi, au sens large de la gouvernance et de l’état, le principal défi est celui de consolider la démocratie et promouvoir un développement humain durable. Ce défi, qui est clairement exprimé dans le NEPAD a besoin d’être plus élaboré et aligné aux politiques nationales. C’est un défi qui concerne le contenu et le fonctionnement de l’exécutif (et sa bureaucratie), le législatif et le juridique ( y

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compris la constitution et ses clauses) et leur relation avec les structures aussi bien en termes de participation et de gouvernance, qu’en termes d’offres de biens et de services.

D. Les défis Théoriques En abordant le grand défi de la manière dont l’état ou gouvernement, peut

être transformé en un véhicule effectif et efficace pour le développement de la bonne gouvernance, la consolidation de la démocratie et pour parvenir à un développement humain durable, il est nécessaire d’ être innovateur dans les approches théoriques pour avoir des chances d’étayer de telles interrogations. Traditionnellement les analyses sur les modes de gouvernance et d’administration publique dans les régimes coloniaux et post-coloniaux étaient dominées par les approches Weberiennes qui mettaient l’accent sur les approches procédurales et instrumentales des aspects organisationnels et de fonctionnement des appareils de l’administration publique. Suivant l’ascendance des programmes d’ajustements structurels et de stabilisation en Afrique qui débutèrent dans les années 80s, des approches de la Nouvelle Gestion Publique supplantèrent et subsumèrent les approches Weberiennes en se concentrant sur les fonctions instrumentales du secteur public, pour les rendre plus efficaces et plus effectives en empruntant aux pratiques de gestion du secteur privé et aux théories néoclassiques du choix public. La Nouvelles Gestion Publique a maintenant pris deux formes, l’une basée sur les théories néoclassiques de rationalité et du choix public et l’autre basée sur une approche normative visant à promouvoir des formes de gouvernance et de développement équitables et démocratiques comme défendu par exemple par la Consultation du Mont Grace. La précédente approche a étayé les approches conventionnelles au secteur public et la restructuration de la fonction publique en recommandant de nombreuses réformes telles que la privatisation, les partenariats public-privé, etc.. malgré l’opposition des organismes civils, non gouvernementaux et communautaires. La dernière approche à la Nouvelles Gestion Publique a assumé une prise de position normative centrée sur la manière avec laquelle le secteur public, et l’état même, peut être transformé en un véhicule de promotion d’un développement humain durable, de la bonne gouvernance et de la démocratie. Dans cette dernière, les approches procédurales et instrumentalistes à l’administration publique doivent passer le teste de diversité, d’équité, voix et gouvernance comme éléments intégraux de tous les aspects de l’administration publique dans son étroite et large conceptualisation et dans sa pratique.

Des progrès plus récents dans la forme des Nouvelles Economies

Institutionnelles devront être appliqués au maximum en respectant la situation africaine. Cette approche tend aussi à produire deux rangs, l’un à tendance conventionnelle qui essaie de donner plus d’impulsion aux programmes néoclassiques dans l’administration publique, et un autre qui promet d’élargir de nouveaux horizons en cherchant dans l’origine et le rôle des institutions publiques

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qui pourraient être plus utilement exploités dans le contexte africain. La nature des défis qu’affrontent les pays et intellectuels africains est telle que l’interrogation sur les problèmes de l’administration publique pourrait bénéficier d’autres interrogations, d’une approche plus progressive à la Nouvelle Gestion Publique, si elle est soumise aux considérations ouvertes par les Nouvelles Economies Institutionnelles, spécialement à ses franges progressistes. Une telle approche a besoin d’enquêter fructueusement sur les échecs passés et les succès dans la gouvernance et l’administration publique africaine et de planifier de nouveaux horizons en indigénisant le discours sur la gouvernance et l’administration publique en Afrique avec un respect pour le rôle de l’état vis à vis de celui du secteur privé et de la nature des relations état-société dans le contexte du besoin de promouvoir une démocratie substantive, la bonne gouvernance et un développement humain durable. Plus d’approches hétérodoxes sont utiles pour explorer les structures innovatrices institutionnelles et organisationnelles qui peuvent traiter des structures éclatées et socio-économiques dichotomiques des politiques africaines et leur développement et besoins démocratiques dans le contexte de l’environnement global actuel.

L’Afrique doit éviter la tendance à associer les problèmes techniques qui

subsument déjà ou qui sont implicitement impliqués dans les grand paradigmes, par des discours sur les grands paradigmes eux-mêmes . Il y a nécessité de poser la problématique dans sa forme théorique dans laquelle les questions techniques peuvent être soumises pour examen. Ceci est important afin de clarifier et rendre explicite des préceptes normatifs étayant les paradigmes particuliers et le choix de techniques particulières dans par exemple, la formulation des politiques et leurs mises en place, et la restructuration.

E. Les Défis de la réforme du secteur public et de la gouvernance Le secteur public pourrait être perçu comme l’instrument clef pour

l’exécution des fonctions de l’état ou gouvernement. Il est représenté par l’exécutif et sa bureaucratie aux niveaux, local, provincial, fédéral et national, accompagné des nombreux organismes statutaire et parastataux qui effectuent les fonctions d’instrument régulateur, de contrôle, production et offre de services. Après l’acquisition de l’indépendance, les organismes para- étatiques statutaires proliférèrent dans la plupart des pays africains, indépendamment de leurs déclarations comme étant socialistes ou capitalistes. A l’indépendance, il y avait une croyance générale que le statisme était la meilleure manière de promouvoir un développement économique et de protéger contre l’instabilité sociale et politique, d’où l’expansion du rôle du gouvernement dans de nombreuses sphères desquelles

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l’état se retirait depuis le début des années 90. Durant des années, et particulièrement après la récession des années 70s et les années ultérieures, déclenché peut être par les désastres naturelles, et un déclin du commerce et des perturbations sociales, qui affectèrent progressivement le secteur public à presque tous les niveaux. Ces contraintes englobaient les crises financières et l’incapacité à soutenir le personnel et les services, l’endettement, la fuite du capital humain de la fonction public, une corruption croissante, et un effondrement total d’une gouvernance démocratique.

L’appel pour une réforme compréhensive du secteur public était clairement

exprimé dans le Rapport de 1981 de la Banque Mondiale, intitulé Développement intensif en Afrique Su-Saharienne ( connu également comme le Rapport Berg). Le Rapport Berg identifia un certain nombre de domaines problématiques perçues comme contre l’accroissement économique et l’équité. Le premier concernait la faible gestion macro-économique sous la forme de déficits fiscaux persistants, des taux d’intérêt négatifs, inflation des prix et des taux de change contrôlés. Le second concerné la sur-extension du secteur public dans l’omniprésence des para-étatiques (tels que les conseils de marchés, les industries de substitution importées nationalisées etc ..) étaient perçues comme entités inefficaces qui dilapidaient les ressources, tout en faussant les prix tant qu’ils avaient mandat de contrôler et réguler certains marchés perçus comme stratégiques par les gouvernements. La troisième série de problèmes liée à la gestion du régime du commerce qui était perçue comme contre la liberté du commerce international par des taux élevés de protection et des taux de change qui sur-évalués la monnaie locale. Une quatrième série de problèmes concernait le fait que de nombreux gouvernements qui se disaient socialistes dépensaient trop d’argent pour le secteur public lui-même en tant que garant de l’emploi, sur les services sociaux et sur d’autres dépenses de consommations qui y sont liées. Ces dépenses étaient perçues comme ne pouvant pas être soutenues à long termes, spécialement lorsque les perspectives d’accroissement étaient faibles vu l’environnement global du moment.

La Banque Mondiale et le Fond Monétaire International, basés sur les

problèmes sus-cités, eurent recours à la stabilisation et aux programmes d’ajustement structurel qui, entre autres, tentèrent de faire un marché d’état amical, maigre, managérial, décentralisé et orienté vers la clientèle. Du point de vue du secteur public, les implications de la stabilisation et des programmes d’ajustement structurels l’on pourrait dire qu’ils ont constitué deux poussées : le besoin de promouvoir la rationalité procédurale dans les opérations du secteur public, et le besoin de réaliser une rationalité instrumentale des résultats politiques, sociaux et économiques. L’ancienne approche, rationalité procédurale, tenta de traiter des principes applicables aux secteurs privés comme base de renforcement des capacités et de l’efficacité des institutions du secteur public. La rationalité instrumentales était basée sur un ensemble d’arguments cohérent qui tentait de démontrer la supériorité des forces de marchés dans une répartition efficace des

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ressources pour justifier le besoin de faire reculer l’état et libérer un certain nombre d’activités contrôlé.

Par conséquent, la rationalité procédurale avait pour but les opérations

internes de l’état et la nature de ses productions et ses résultats, alors que la rationalité instrumentale visait à améliorer la performance de l’économie de marchés tout en minimisant le rôle de l’état. Alors que la Troisième Vague de démocratisation embrassait un nombre de plus en plus important de pays en développement d’Amérique Latine, l’Afrique et l’Asie, la notion de gouvernance était jointe comme important objectif complémentaire.

Le besoin de bonne gouvernance était perçu comme important dans

l’assurance d’un état responsable, orienté vers le client et efficace. La notion de bonne gouvernance apparut donc comme traitant ce qui devait être fait dans l’appareil interne de l’état lui-même (l’état dans sa totalité, le secteur public, et la bureaucratie gouvernementale). La notion de gouvernance démocratique semblait se référer au besoin pour l’état et la société, d’avoir une synergie qui renforcerait mutuellement la bonne gouvernance et les formes de « voix » démocratriques, le respect des droits humains, la participation publique, le contrôle de la société et un équilibre des pouvoirs sur l’état. Par conséquent, les domaines clefs de réforme ont étaient les suivants : la quête d’une stabilité fiscale qui a un impacte sur les dépenses du secteur public et l’emploi, les capacités de l’état pour le développement social et économique ; la quête pour une gestion managériale efficace dans le gouvernement et dans tous les organismes statutaires associés ; les capacités à développer un nouveau cadre aux fonctionnaires qui convient au nouvel esprit de la rationalité procédurale et instrumentale ; la promotion de la responsabilité publique et l’amélioration des offres de service. Toute combinaison de ce qui précède pourrait être retenue pour améliorer la restructuration institutionnelle dans le secteur public.

Les principaux défis qui pourraient émerger de l’approche ci-dessus sont les

suivants : • La tension entre la rationalité de procédures déterminantes

conduites par une approche dogmatique basée sur le besoin d’imiter les approches orientées sur les marchés et le besoin d’éthique telle qu’elle est encouragée par les théories de justice, et plus généralement, par les formes démocratiques sociales des organisations sociales qui ont tendance à donner du poids à l’équité et à une importante démocratie (Troisième Générations des Droits).

• La tension entre la cohérence interne des arguments utilisés pour

soutenir les deux, la rationalité procédurale et instrumentale basées sur les objectifs et impératifs du marché, et les résultats actuels qui ont jusqu’à présent essayé de

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compromettre un développement humain durable et la vraie démocratie engendrant ainsi l’instabilité.

F. Les défis de la gouvernance et de la bureaucratie Comme mentionné plus tôt, l’administration publique est plus perçue

comme se référant à la gestion technocratique du gouvernement ou bureaucratie d’état, telle qu’elle est représentée par la branche exécutive, et la bureaucratie centrale ( ainsi que fédérale, provinciale et les bureaucraties aux niveaux locaux). La quête pour une rationalité de procédure comme base pour organiser et exécuter les activités gouvernementales a été régulièrement exprimée en ce qui concerne la fonction publique. Il y a une hypothèse que la réforme des procédures de la fonction publique est un complément nécessaire à la création d’un environnement externe qui est principalement adapté à servir les besoins du marché, c’est à dire, un environnement externe qui encourage une rationalité basée sur des marchés libres. Par conséquent, la recherche et la mise en place d’ajustements structurels et la stabilisation des programmes ont été accompagnées par l’appel à la réforme de la fonction publique qui, a entraîner entre autre, une réduction de formes organisationnelles efficaces, et qui sera caractérisée par le mérite, le professionnalisme, l’impartialité, l’honnêteté et la responsabilité. Par ailleurs, les réformes de la fonction publique ont entraîné des réforme dans le paiement, le développement des capacités, l’encouragement d’agences exécutives et la décentralisation. Dans ce contexte, ‘le bien public’ supposé être encouragé par un tel appareil efficace de la fonction publique est également limité sous l’hypothèse que le marché assurerait la plupart des biens qui était pris par l’état.

La conséquence d’une administration publique minimaliste accouplée à

l’ajustement structurel et à la stabilisation a été une détérioration drastique des services étant donné que la capacité de l’état a été réduire alors que le secteur privé, qui est supposé assuré ‘les biens privés’ escomptés y compris ceux assurés auparavant par l’état, a échoué à ressusciter au niveau nécessaire pour améliorer la crise sociale et économique de l’ensemble des citoyens. Par ailleurs, de nombreux gouvernements n’ont pas été capables de générer les ressources adéquates pour encourager une fonction publique efficace, d’où la détérioration de son moral qui accompagne une citoyenneté insatisfaite qui a perdu foi dans sa fonction publique. Une telle situation, face à un accroissement stagnant, a attisé la corruption des deux côtés de l’éventail politique, aussi bien la fonction publique que l’ensemble des citoyens.

Les implications d’une austérité fiscale :

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L’austérité fiscale vise premièrement à contrôler le taux d’inflation, tout en

contribuant à stabiliser les indicateurs monétaires, ce qui entraînerait la création d’un environnement permettant un accroissement des marchés. L’attente à moyen et long terme permettrait à l’économie de se développer de façon à ce que les revenues de gouvernement se développent et permettent au gouvernement de dépenser plus, mais d’une manière soutenue. Cependant, pour l’administration publique, les conséquences immédiates sont généralement les suivantes : une réduction de l’emploi dans la fonction publique ; une réduction dans les paiements réels et les bénéfices ; une capacité de l’état réduite à dépenser sur les services sociaux tels que l’éducation, la santé et le système sanitaire ; et une habilité de l’état compromise à engager des dépenses stimulantes pour promouvoir un accroissement économique. Le défi a été que l’austérité fiscale n’a pas été capable de produire les bénéfices attendues, alors que ses effets immédiats ont eu généralement tendance a être négatifs. Il est aussi vrai que quelques gouvernements africains n’ont pas été capables de mettre en place les réformes recommandées nécessaires, l’on pourrait aussi clamer que les réformes, même si elles ont été mises en place comme requises, dans leur totalité, elles n’ont pas été capables de hâter ni l’accroissement ni la re-dynamisation du secteur public, nécessaires au maintien d’une bureaucratie capable et efficace.

Recherche d’une compétence managériale Généralement, les contraintes fiscales ont nécessité le besoin d’améliorer les

compétences managériales, qui est souvent justifié sur la base de la rationalité des procédures par l’attrait et l’imitation des stratégies et techniques de marchés. Quelques aspects des compétences managériales ont occasionné l’isolement des agences et départements gouvernementaux en leur permettant d’opérer sur la base des pratiques d’entreprises privées (marché ou pratiques presque de marchés) telles que la facturation de coûts des services, demandant la tenue de contrats de gestion pour leurs employés, la décentralisation et la sous-traitance; de certaines activités qui ne sont pas jugées nécessaires telles que le service de nettoyage, la maintenance de l’infrastructure de l’information et des technologies etc .. Le défi clef ici est que le raisonnement pour le gouvernement et son rôle sont compromis à un tel point que les vastes objectifs tels que ceux concernant la sécurité, l’équité et la gouvernance sont également compromises, spécialement depuis que de telles réformes tendent à favoriser les clients qui sont les plus pourvus. Donc l’un des principaux défis en Afrique et de développer une compétence managériale de façon à encourager également le bon aspect du rôle du gouvernement.

Encourager la responsabilité dans la bureaucratie publique

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Il y a une entente générale que les bureaucraties devraient être responsables envers le peuples et qu’une telles responsabilité devrait être compléter par les procédures et mécanismes institutionnels appropriés pour un équilibre des pouvoirs aussi bien dans le gouvernement qu’entre le gouvernement et les intérêts de la société. Le principal échec et défi ici est que souvent, la responsabilité et la bonne gouvernance sont promulguées en l’absence de complémentarité et de mécanismes de support visant à fixer les modes de gouvernance dans les structures sociétales et extra gouvernementales. Actuellement, ce défi est illustré par les difficultés expérimentées par le NEPAD dans sa tentative à institutionnaliser le Mécanisme Directeur (Peer Review Mechanism). De nombreux gouvernements tendent à croire que les provisions démocratiques de la responsabilité entourant la triade des institutions, exécutif, législatif et judiciaire est suffisante pour garantir la responsabilité bureaucratique ; et que les mécanismes de contrôle pour un équilibre des pouvoirs ou des modes de participation institutionnalisées étrangères à ces structures assurent simplement une base de nourriture pour les formes bornées de groupes de pression. Néanmoins, les gouvernement et les agences multilatérales qui encouragent les formes démocratiques de gouvernance continuent à faire appel pour des formes de gouvernance participative, et pour des pactes ou accords sociaux comme moyen pour l’institutionnalisation aussi bien de la bonne gouvernance (du point de vue de l’attitude de la bureaucratie) et de la gouvernance démocratique ( en termes de relations état-société), tous les deux n’ont pas eu l’attention qu’ils méritent dans le contexte africain, et qui reste donc un important défi.

Le besoin de promouvoir la croissance dans l’équité ( Développement humain durable) Le défi majeur qui se pose à la bureaucratie continue d’être la définition du rôle

des gouvernements et de l’administration publique dans la promotion de la croissance économique et le développement humain durable. La question et le défi essentiels résident dans de nouvelles formes de gouvernance basées sur la rationalisation des instruments et des procédures, qui constituent, pour les pays en voie de développement, un outil approprié pour l’amélioration de la croissance et de l’équité comme l’exige le développement durable. Malheureusement, ce sont des entreprises privées de niveau mondial qui, de concert avec leurs gouvernements respectifs gèrent, en sous-main, les techniques de direction et d’administration freinant la capacité des pays africains à prendre une part active dans le développement de la croissance et de l’équité et à redéfinir leurs rôle et position dans la division internationale du travail et de la spécialisation

Si les réformes qui ont été tentées dans le secteur public, au cours des vingt

dernières années seront tentées sur la base de leur impact sur le développement et l’équité ont, d’ores et déjà, échoué à plus d’un égard. Mais ces expériences ont

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permis d’ éviter le pire, confirmant ainsi que les pays africains se doivent de parvenir à un régime optimal de gestion et d’administration du secteur public compatible avec leur statut de pays en voie de développement et apte à leur permettre de relever les principaux défis du développement durable dans la mondialisation actuelle.

. G. Les défis de la gouvernance aux niveaux régional et continental Le NEPAD n’a sans doute pas été la première instance à poser le problème de

l’approche continentale de la transformation, mais elle est la première à soulever la grande problématique suscitée par le besoin d’atteindre les deux objectifs communs que sont le développement durable et la démocratie. Il est néanmoins admis que ces deux objectifs ne sont pas correctement formulés, puisque le NEPAD semble toujours en bute aux cadres conventionnels de gouvernance et de croissance. Toutefois, le débat est désormais ouvert et le défi lancé de trouver de nouvelles approches pour la promotion de la démocratie et du développement durable. Ce défi pourrait être l’occasion de s’interroger sur les manières dont l’Etat, le service et les administrations publiques pourraient se transformer en outils de parachèvement de ces objectifs aux niveaux national, régional et continental. A cet égard, les formes actuelles de gouvernance et de politique nationale, régionale et continentale ne devraient pas être prises pour argent comptant ni pour un fait établi. Elles nécessitent un regard critique et une remise en question. Premièrement, la nature du calendrier nécessite un examen approfondi et une rigoureuse élaboration afin de le mettre au service des deux objectifs inséparables, la démocratie et le développement durable. Ceci en prévision des Objectifs de Développements du Millénaire fixés pour 2015, date à laquelle le nombre de personnes vivant dans la pauvreté devrait avoir diminué de moitié. Un défi constitué par la nature même du calendrier du développement . Il est clair, qu’à ce stade un calendrier de développement plus audacieux est une urgence et L’Afrique doit cesser d’espérer que la simple amélioration de la croissance économique soit, seule, suffisante pour l’accession au développement humain durable .

En second lieu, et dans le contexte actuel, il devient impératif de rechercher

quelles stratégies judicieuses pourraient adopter l’Etat dans la mondialisation actuelle. A l’instar des contraintes mondiales , il devient impératif de mettre en place des structures similaires au niveau national, régional et continental ainsi que plus de représentativité et d’égalité dans les structures de gouvernance.

Le troisième point concerne le besoin de mise en place d’instruments

adéquats de représentativité susceptibles d’apporter à la société civile, aux partenaires civils, aux organisations non gouvernementales, ainsi qu’aux représentants des sans voix et des communautés en marge des décisions politiques. Cette question de la représentativité et de la participation devrait concerner les niveaux, national, régional et continental mais ne s’applique en réalité qu’au premier niveau alors que les deux autres sont dominés par le pouvoir et ses agents.

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H. Conclusion Le débat ci-dessus a proposé que les défis de la gouvernance et de

l’administration publique en Afrique, pourraient être posés aux différents niveaux suivants :

• Comment l’Etat, le secteur public et la bureaucratie peuvent-ils constituer des

vecteurs de gouvernance et de consolidation de la démocratie et du développement durable.

• Comment la réforme du secteur public peut-elle mener à l’achèvement des

objectif à long terme.

• Comment l’efficacité de la bureaucratie peut-elle être optimisée de façon à en faire un outil de promotion de la gouvernance à court, moyen et long terme, particulièrement en matière de rendements et de résultats

• Gouvernance et développement tels qu’ils sont reflétés dans leurs formes

organisationnelles et institutionnelles d’administration et de gestion aux niveaux régional, continental et mondial.

La tâche de la normalisation tant théorique que pratique doit être abordée. Il est,

en particulier, impératif qu’une normalisation soit adoptée dans l’intérêt des modes de gouvernance institutionalisant l’assimilation, en vue d’assurer des résultats équitables aux quatre niveaux concernés (national, régional, continental et mondial). Dès lors, il devient nécessaire de mener des enquêtes sur les relations entre Société et Etat, entre Exécutif, Législatif et Judiciaire, entre le secteur public et la société civile, ainsi que les relations au sein-même des différentes administrations gouvernementales, afin de démocratiser ces instruments et les rendre comptables des objectifs à long terme de consolidation de la démocratie et de promotion du développement durable. Dans cette optique, la tâche consiste à comprendre le passé et évaluer les échecs et les réussites africaines particulièrement après l’indépendance qui expliquent les pratiques et les choix actuels de l’administration publique, des réformes et de la gouvernance, particulièrement depuis la mise en place des ajustements structurels et des programmes de stabilisation.

A ce sujet, un récent colloque d’experts en administration publique et

gouvernance a mis en lumière les réflexions suivantes :

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1. Analyses comparatives et historique: L’ analyse des changements de tendances dans les expériences africaines et asiatiques en matière d’administration publique et de gouvernance au cours des quarante dernières années pourraient apporter des réponses et tirer les leçons de ces expériences .

2. Recherche de nouveaux paradigmes : Il est un besoin impératif pour nous

de nous interroger sur les paradigmes existant et en formuler de nouveaux basés sur les expériences et connaissances des indigènes.

3. Partage des connaissances: Il est impératif qu’un échange des

connaissances se fasse entre académiciens, fonctionnaires et politiciens par une importante chaîne d’activités institutionnalisées encourageant la créativité et l’innovation, et la diffusion de l’information sur la gouvernance et l’administration publique à tous les niveaux, d’où le besoin de Centres d’Excellence à chaque niveau de cette précieuse chaîne.

. 4. La gouvernance et le nœud des problèmes de développement: Le noyau

des problèmes liés à la promotion de la gouvernance, à la consolidation de la démocratie et du développement durable devraient constituer le point focal autour duquel se focaliseraient les recherches sur le secteur public, particulièrement sur la façon de sa redéfinition et de sa refonte en tant qu’instrument de parachèvement des objectifs, particulièrement la détermination des divisions formelles et informelles des pays africains et des pressions et impératifs qui contribuent à la marginalisation et aux inégalités au niveau régional, national, continental et mondial. De telles inégalités marginalisent d’autant plus le secteur informel et militent contre le parachèvement de la gouvernance démocratique tout autant que du développement durable. D’autres formes originales de décentralisations pourraient être expérimentées en vue d’un équilibre entre Unité et Diversité

5. Redécouverte de l’Etat: Il y a un besoin de redécouvrir l’Etat et

l’enraciner ou l’intégrer dans sa population plus judicieusement qu’il ne l’a été jusqu’à présent.

6. Connaissances autochtones: « Indigénéisées » la notion et la pratique de

la gouvernance par l’exploitation et l’adaptation des systèmes de connaissances indigènes, particulièrement ceux prévalant dans les modes de vies traditionnels de la société africaine, pourrait être une solution. Une telle approche serait plus crédible aux yeux de la majorité des populations peu enclines à adopter des modèles de gouvernance modernes, importés. Des réponses pourraient être apportées sur les approches organiques et synergiques de gouvernances et d’administration

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publique. Toutefois, il nous faut reconnaître la nécessité de bannir les formes et les pratiques rétrogrades et dysfonctionnels issues tout aussi bien du milieu moderne que traditionnel

7. Les faillites des Etats : La cause des faillites de certains Etats africains

devrait faire l’objet d’enquêtes sérieuses en vue d’en dériver des leçons comparatives pour l’avenir.

8. Indicateurs d’alerte et de contrôle : Ces outils de contrôle devraient être

développés et mis en place pour être utilisés comme indicateurs d’alertes pour empêcher d’éventuelles crises de gouvernance et d’administration publique

9. Développement des capacités: Il serait également nécessaire de mettre en

valeur la capacité du secteur public, de la fonction publique et des académies à générer et assimiler l’idée de nouvelles formes de gouvernance et de secteur public, au travers d’institutionnalisations des échanges des connaissances et des discours. La promotion de partenariats, de centres d’excellence, et la mise en place de réseaux devraient être encouragés ainsi que l’institutionnalisation d’approches communes de développement des capacités, la mise en place de fichiers de connaissances pour faciliter la recherche, des équipements et expériences, pour la création d’ agences de conseils techniques et de surveillance aux niveaux national, régional et continental .

10. Leadership: Il y a besoin d’étudier la nature du leadership en Afrique avec en point de mire l’information qu’un bon leadership peut constituer un excellent fer de lance pour la promotion de la démocratie et du développement à travers un rôle déterminant de l’Etat, en partenariat avec le secteur privé et la société civile .

11. Calendriers stratégiques et initiatives des donateurs: L’interaction avec les initiatives des donateurs devrait être fondée sur la formulation propre à l’Afrique et la poursuite d’un calendrier pour la promotion de la bonne gouvernance, la démocratie, et le développement humain durable.

12. Initiatives de réformes: Les questions techniques liées au secteur public

et à la réforme du service civil devraient être réunies dans un large cadre pour étudier le noyau des problèmes relatifs à la gouvernance, la démocratisation et au développement durable. L’approche unique

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consistant à recommander et adopter des réformes à un degré jugé satisfaisant devrait être tempérée par une analyse des besoins particuliers de chaque pays. Il y a besoin d’interroger et expliciter sur le philosophique et le normatif des initiatives du secteur public et de l’administration publique.

Plus généralement, les experts appellent à une renaissance intellectuelle par un

engagement dans les problèmes de gouvernance, de démocratisation, et de développement . Une renaissance qui devrait être basée sur la reconnaissance des défis qu’affronte l’Afrique et continu à le faire dans une tentative de satisfaire les aspirations de ses peuples dans le difficile ou ambivalent contexte de mondialisation, et face aux énormes difficultés qu’affrontent actuellement certains pays d’Afrique. Cette renaissance devrait tirer avantage des opportunités offertes par la nouvelle Union Africaine et le calendrier du NEPAD pour la promotion de la bonne gouvernance et du développement humain durable

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