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Les entreprises face au risque inondation Pour un développement robuste et durable du Grand Paris Rapporteur Monsieur Philippe FANARTZIS 27 septembre 2012

Les entreprises face au risque inondation - 27 septembre 2012

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Les entreprises face au risque inondation

Pour un développement robuste et durable du Grand Paris Rapporteur Monsieur Philippe FANARTZIS 27 septembre 2012

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Les entreprises face au risque inondation

Pour un développement robuste et durable du Grand Paris

Rapport présenté par Monsieur Philippe FANARTZIS au nom de la Commission de l’Aménagement et du Développement Economique Régional et adopté par l’Assemblée générale du 27 septembre 2012

Chambre de commerce et d'industrie de Paris 27, avenue de Friedland F - 75382 Paris Cedex 8

http://www.etudes.ccip.fr

Registre de transparence N° 93699614732-82

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SOMMAIRE SYNTHESE DES PROPOSITIONS __________________________________________________________ page 5

INTRODUCTION _________________________________________________________________________ page 6 PRIORITE 1 : PRENDRE CONSCIENCE DU RISQUE ___________________________________ page 8 DIAGNOSTIC ET ENJEUX 1- Un risque majeur pour l’économie francilienne encore mal appréhendé ________________________ page 9

1.1 Un territoire vulnérable _____________________________________________________________ page 9 1.2 Des impacts majeurs pour l’économie de la métropole capitale encore peu perçus par les entreprises _______ page 11 1.3 Une probabilité de dommages considérable dont l’estimation reste à préciser __________________ page 13

2- Une mise en avant nécessaire de l’acuité particulière du risque pour le Grand Paris ______________ page 14

2.1 Des enjeux renforcés en zone dense du fait de la métropolisation croissante et de la dépendance aux réseaux __ page 14 2.2 Une cartographie à améliorer ________________________________________________________ page 16

PROPOSITIONS DE LA CCIP PROPOSITION 1 Restaurer une conscience du risque dans les entreprises : un préalable indispensable _____________ page 18 PROPOSITION 2 Améliorer l’évaluation des dommages économiques et de la dimension métropolitaine du risque inondation, en développant une méthodologie adaptée au contexte francilien ____________ page 19 PROPOSITION 3 Développer la diffusion d’informations sur les impacts potentiels des crues et la délimitation des zones inondables, notamment sous forme de cartographies opérationnelles __________________ page 19 PRIORITE 2 : PREVENIR __________________________________________________________ page 20 DIAGNOSTIC ET ENJEUX 1- A l’échelle de l’entreprise, des mesures à intégrer au niveau stratégique ______________________________ page 21

1.1 Mieux appréhender la vulnérabilité aux inondations et le risque économique dans l’entreprise _____ page 21 1.2 Identifier les secteurs d’activité les plus sensibles ________________________________________ page 21 1.3 Reconnaître les acteurs en présence, les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics

et les actions qu’il est possible d’engager pour réduire sa vulnérabilité ________________________ page 22 2- A l’échelle du territoire, un enjeu pour les politiques publiques d’aménagement et d’urbanisme___________ page 23

2.1 Des aménagements préventifs à optimiser ______________________________________________ page 24 2.2 Des politiques de réduction de la vulnérabilité des territoires à adapter aux enjeux de la zone dense _______ page 25

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PROPOSITIONS DE LA CCIP PROPOSITION 4 Accompagner les entreprises dans l’évaluation et la réduction de leur vulnérabilité ________ page 28 PROPOSITION 5 Mettre en place des leviers adaptés au niveau régional et local pour limiter la montée des eaux ___ page 29 PROPOSITION 6 Appréhender l’aménagement des zones sensibles en développant des réponses réglementaires, architecturales et organisationnelles adaptées pour un développement durable du Grand Paris ____ page 30 PRIORITE 3 – GERER LA CRISE ___________________________________________________ page 32 DIAGNOSTIC ET ENJEUX 1. Un enjeu majeur pour la résilience du territoire _____________________________________________ page 33 2. Des dispositifs à améliorer______________________________________________________________ page 33 3. Un principe d’autonomisation des acteurs économiques _____________________________________ page 34 PROPOSITIONS DE LA CCIP

PROPOSITION 7 Améliorer la prise en compte des enjeux économiques dans les dispositifs de gestion de crise en cas d’épisode de crue majeure __________________________________________________________ page 35 PROPOSITION 8 Prendre en compte les enjeux liés à l’assurance du risque inondation ___________________________ page 36

PROPOSITION 9 Mobiliser les acteurs et organiser la gouvernance ____________________________________________ page 36 ANNEXES 1. Auditions et consultations ______________________________________________________________ page 39 2. Initiatives de la CCIP __________________________________________________________________ page 40 3. Mise en œuvre de la directive européenne inondation en France ________________________________ page 43 4. Les quatre ouvrages gérés par l’EPTB Seine Grand Lacs ______________________________________ page 45

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SYNTHESE DES PROPOSITIONS

Ces dernières années, les images de grandes métropoles inondées sont devenues de plus en plus fréquentes : Prague en 2002, Nouvelle Orléans en 2005, Varsovie en 2010, Bangkok en 2011. Les impacts d’une crue majeure sont considérables et se répercutent bien au-delà des zones directement touchées du fait notamment de la métropolisation croissante et de la dépendance aux réseaux urbains (transport, électricité, télécommunications, etc.). L’agglomération parisienne n’est pas à l’abri. C’est un enjeu stratégique pour les entreprises franciliennes qui doivent être en mesure de mieux appréhender et gérer ce risque pour réduire leur vulnérabilité. Alors que se met en place le Grand Paris, il faut créer les conditions d’un développement durable et ambitieux de l’Ile-de-France par une prise en compte appropriée de cet aléa. L’évolution des politiques publiques, avec notamment la mise en œuvre en cours de la directive européenne inondation, doit être l’occasion de l’engagement d’une véritable politique de réduction de la vulnérabilité du territoire au risque inondation à la hauteur des défis de la métropole capitale. La CCIP défend neuf propositions en ce sens articulées autour des trois grandes priorités identifiées pour les entreprises face au risque inondation : Priorité 1 : Prendre conscience du risque Les inondations restent heureusement un phénomène rare pour la plus part des entreprises franciliennes et sont de

moins en moins présentes dans la mémoire collective. La restauration d’une conscience du risque inondation apparait comme un enjeu majeur et un préalable indispensable à la mise en œuvre de politiques de prévention et de gestion de crise (Proposition 1).

Cette prise de conscience passe par une amélioration des connaissances et de leur diffusion. La CCIP demande notamment une meilleure évaluation de la dimension métropolitaine du risque inondation. Elle souligne la nécessité de faire évoluer la cartographie pour répondre aux attentes des acteurs économiques (Propositions 2 et 3).

Priorité 2 : Prévenir L’implication des entreprises est essentielle pour limiter leur vulnérabilité et celle du territoire. Il convient de les

accompagner et de mettre en place des dispositifs adaptés aux enjeux franciliens dans le cadre des programmes en cours d’élaboration (Proposition 4).

Un outil important est la mise en œuvre de protections en amont des zones sensibles pour limiter la montée des eaux. Le coût des ouvrages doit cependant conduire à s’interroger, pour les nouveaux projets, sur la priorisation nécessaire des actions compte-tenu des ressources disponibles (Proposition 5).

La mise en œuvre de politiques de réduction de la vulnérabilité pose la question des aménagements dans les zones sensibles. La CCIP préconise le développement de réponses réglementaires, architecturales et organisationnelles adaptées. Il convient notamment de clarifier la prise en compte du risque inondation dans les documents d’urbanisme et de planification et d’intégrer l’objectif de réduction de la vulnérabilité au risque inondation dès la conception des projets, en promouvant de nouvelles techniques de construction et de gestion du bâtiment (Proposition 6).

Priorité 3 : Gérer la crise La gestion de crise lors d’un épisode de crue majeure est un des éléments fondamentaux de la résilience de

l’économie du territoire car son bon déroulement conditionne la rapidité de reprise de l’activité et la réduction des dommages. La CCIP met en avant des propositions pour une meilleure intégration des activités économiques dans ce cadre (Proposition 7).

Elle attire l’attention sur la nécessité de prendre en compte les enjeux liés à l’assurance du risque inondation (Proposition 8).

Enfin, la gestion du risque inondation exige un portage politique fort et une approche transversale. Elle implique une mobilisation de tous les acteurs et une gouvernance renforcée (Proposition 9).

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INTRODUCTION L’Ile-de-France construit son avenir et le renforcement de sa place de métropole mondiale avec le projet Grand Paris. A l’heure où l’Etat met en œuvre la directive européenne inondation qui doit établir le nouveau cadre pour l’évaluation et la gestion de ce risque, il importe de mettre en avant son acuité particulière dans ce contexte de densification et de métropolisation croissante de notre territoire. Ces dernières années, la confrontation aux images de grandes métropoles inondées est devenue de plus en plus fréquente : Prague en 2002, Nouvelle Orléans en 2005, Varsovie en 2010, Bangkok en 2011. Les impacts d’une crue peuvent être considérables et se répercutent bien au-delà des zones directement touchées du fait notamment de la dépendance croissante aux réseaux urbains (électricité, transport, etc.). L’agglomération parisienne n’est pas à l’abri. Le risque inondation y est le risque naturel majeur. C’est un enjeu considérable pour l’économie francilienne : 56 700 établissements sont exposés. En cas de crue centennale, près de 40% seraient sous plus d’un mètre d’eau. Plus de 8% sous deux mètres d’eau. La crue pourrait durer de 6 à 8 semaines et les dysfonctionnements concerneraient à des degrés divers 4 à 5 millions de personnes.

Suite à l’impact très médiatisé de la tempête Xynthia en février 2010, l’Etat a replacé au premier plan l'enjeu de la gestion des risques naturels. La mise en œuvre de la directive européenne inondation, transcrite en droit français avec le vote de la loi Grenelle 2, a été remise en lumière avec ses déclinaisons locales. Un Plan Submersions Rapides (PSR) a été adopté le 17 février 20111. Les premières Assises Nationales des risques naturels ont été organisées les 19 et 20 janvier 2012 à Bordeaux. Au niveau local, l’Etat incite à l’émergence de programmes d’actions de prévention contre les inondations (PAPI) dont l’objet est de promouvoir, dans les territoires volontaires retenus par appel à projet, une gestion intégrée des risques d’inondation. Des réflexions sont en cours pour de nouveaux projets sur le bassin Seine-Normandie, notamment pour l’agglomération parisienne. Par ailleurs, le Plan Seine, plan d’aménagement global et de gestion durable du fleuve et de ses affluents, établi pour la période 2007/2013, arrive à échéance ce qui doit conduire à engager des travaux et à relancer la concertation pour évaluer l’opportunité d’un nouveau plan. Enfin, des réflexions sont en cours sur de nouveaux aménagements préventifs en Ile-de-France, notamment le projet de La Bassée qui a fait l’objet d’un débat public du 2 novembre 2011 au 17 février 2012. La CCIP a été un des premiers acteurs à alerter, dès 1999, les pouvoirs publics sur les risques que ferait peser une crue majeure sur l'activité économique de l'agglomération parisienne. Aujourd’hui, le contexte du Grand Paris et sa conjonction avec la révision des politiques publiques en matière d’inondation, invitent à changer d’échelle pour réinvestir le sujet avec une dimension métropolitaine pour apporter la contribution des acteurs économiques au nouveau cadre d’action en cours d’élaboration et notamment au futur Plan de gestion du risque inondation du Bassin Seine Normandie (PGRI).

1 Ce plan décline de manière concrète les actions de l’Etat pour assurer la sécurité des personnes dans les zones exposées aux phénomènes brutaux de submersions rapides. Il vise en priorité la sécurité des personnes et comprend des mesures de prévention, de prévision, de protection et de sauvegarde des populations dans les six années à venir. Il anticipe la mise en œuvre de la future stratégie nationale de gestion globale des risques d’inondation, cadre général en cours de définition avec la mise en œuvre de la directive inondation. Il couvre les risques de submersions marines, inondations par ruissellement ou crues soudaines, ruptures de digues fluviales ou maritimes et s’articule autour de quatre axes prioritaires qui recouvrent plus de soixante actions. Une proposition de loi « tendant à une gestion effective du risque submersion rapide » a été déposée au Sénat en décembre 2010, afin d’adapter la législation française aux spécificités de la submersion marine. Celui-ci a adopté le texte en 1ère lecture le 3 mai 2011. Il vient d’être retransmis à l’Assemblée nationale en juillet 2012.

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Alors que se met en place le Grand Paris, il faut créer les conditions d’un développement durable et ambitieux de l’Ile-de-France par une prise en compte appropriée de ce risque majeur. L’évolution des politiques publiques doit être l’occasion de l’engagement d’une véritable politique de réduction de la vulnérabilité du territoire au risque inondation à la hauteur des défis de la métropole capitale. La robustesse économique et l’attractivité de l’Ile-de-France sont en jeu. La CCIP défend neuf propositions en ce sens articulées autour des trois grandes priorités identifiées pour les entreprises face au risque inondation :

- Priorité 1 : Prendre conscience du risque - Priorité 2 : Prévenir - Priorité 3 : Gérer la crise

L’entreprise face au risque inondation : Acteurs en présence, dispositifs existants, actions à engager

Prendre conscience du risque

Clients/Fournisseurs

Assureurs

Prévenir

Diagnostic de Vulnérabilité

Plan d’action

Contratd’Assurances

Assurance Catastrophe Naturelle

PGRI du Bassin SN(Plan de Gestion

du risque Inondation - 2015)

PPRI(Plan de Prévention

des risques inondation)

SDAGE

Plan Seine

PAPI(Programme d’Action

de Prévention des Inondations)

Plan de CrisePCA

(Plan de continuité d’activité)

Plan ORSEC Inondation (PSSIZ: Plan de Secours

spécialisé inondations zonal)

Plan Communal de Sauvegarde

Comité de Bassin Seine Normandie

EPTBCollectivités

LocalesEurope

Etat(DRIEE- DREAL- SCHAPI

Préfecture de Police)CCI

OrganisationsProfessionnelles Banquiers

Entreprise

SDPC / SPCSchéma Directeur + 4 schémas locaux de la Prévision des crues du Bassin SN

PSSI départementaux

Gérer la crise

DDRM-DICRIM(Dossiers Départementaux et Communaux

sur les Risques Majeurs)

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PRIORITE 1

Prendre conscience du risque

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DIAGNOSTIC ET ENJEUX 1 – LES INONDATIONS, UN RISQUE MAJEUR POUR L’ECONOMIE FRANCILIENNE ENCORE

MAL APPREHENDE

1.1 Un territoire vulnérable L’Ile-de-France est une région au cœur de trois confluences, Seine / Yonne ; Seine / Marne ; Seine / Oise, où les inondations par débordement de cours d’eau représentent le risque naturel majeur. Pour chaque cours d’eau, un aléa de référence est retenu (notion de « plus hautes eaux connues » ou PHEC - Cf carte ci-dessous). Il sert notamment à l’élaboration des cartes de zones inondables. Pour la Seine, c’est la crue de janvier 1910 qui sert de référence. Elle est considérée comme «centennale», c'est à dire qu'elle est susceptible d'être atteinte ou dépassée en moyenne une fois par siècle.

Paris inondé en 1910 - Source DRIEE Ile-de-France

L'atlas des crues historiques - zone des Plus Hautes Eaux Connues en Ile-de-France

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Cette carte ne prend en compte que les zones de submersion directe. Les inondations provoquées par une crue majeure peuvent cependant être aggravées par une remontée de la nappe phréatique et/ou une remontée des eaux par le réseau d'égout. Ces phénomènes, complexes, accentués à Paris par les nombreuses galeries souterraines qui jalonnent la ville, sont actuellement peu évalués.

Caractéristiques d’une crue majeure en Ile-de-France : - un phénomène lent : vitesse moyenne de montée des eaux

de 50 cm par jour ; - une période de risque élevé allant de novembre à mars ; - une crue longue : en 1910 le niveau des eaux est resté 50 jours au-dessus de 3 m 20 à la station Paris-Austerlitz.

L’absence de grandes crues depuis une cinquantaine d’années a tendance à faire oublier que cinq crues importantes se sont produites entre 1910 et 1960.

Le graphique ci-dessous visualise la hauteur de ces crues à Paris au niveau du Pont d’Austerlitz où se situe la station de mesure qui sert de référence aujourd’hui. (source : « Le risque d’inondation dans le bassin de la Seine - 1910 et demain ? » - DRIEE Ile-de-France)

Le repère historique des crues de la Seine à Paris était précédemment le zouave du Pont de l’Alma (Cf photo ci-contre), auquel il est encore souvent fait référence (source : « Le risque d’inondation dans le bassin de la Seine - 1910 et demain ? » - DRIEE Ile-de-France)

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1.2 Des impacts majeurs pour l’économie de la métropole capitale encore peu perçus par les entreprises

En cas de crue centennale, le fonctionnement de l’agglomération parisienne serait bouleversé et sa compétitivité économique menacée : 170 000 entreprises seraient impactées (paralysie et/ou endommagement des outils de production ; pertes d’exploitation…) dont près de 57 000 établissements directement inondés (Cf carte ci-dessous). 630 000 emplois sont ainsi potentiellement exposés.

830 000 habitants seraient directement exposés, sachant que les dysfonctionnements concerneraient à des degrés divers 4 à 5 millions de personnes2. En effet on peut également attendre un endommagement des biens et des infrastructures, une détérioration des services à la population, des perturbations des approvisionnements (eau, énergie, …) et des distributions, des difficultés de déplacement (disfonctionnement des transports en commun, dégradation du réseau routier et risques de congestion…) qui toucheraient également les populations et les activités non directement inondées. De plus, du fait du poids de l’économie francilienne au niveau national et du positionnement de métropole mondiale de la région capitale, on peut s’attendre à des répercutions considérables sur l’ensemble de l’économie nationale. Si l’on s’intéresse au niveau de risque, en fonction des zones d’aléas définies dans les PPRI (Plans de Prévention du risque inondation – Cf Index-Glossaire p.45), on constate que près de 40% des établissements exposés en Ile-de-France, le sont à un niveau fort (au-delà de 1m d’eau en cas de crue centennale – Cf tableau IAU IDF ci-après).

2 Source IAU d’après données du recensement général de la population de 2006

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Les inondations restent fort heureusement un phénomène rare pour la plupart des entreprises franciliennes. Les crues majeures ont une occurrence évaluée à cent ans mais peuvent survenir de façon imprévisible. Le risque a donc tendance à leur apparaître comme flou et lointain. De plus la mise en place de protections par les pouvoirs publics (digues, barrages réservoirs, …) tend à créer un sentiment de sécurité par la disparition des épisodes de crue de moindre ampleur, et ne pousse pas les entreprises à intégrer le risque d’une crue plus importante. La réduction de l’incidence des évènements de crue a eu l’effet négatif de faire perdre la culture du risque dans les territoires concernés. Sur certains territoires emblématiques, l’engagement des entreprises peut être fort pour mettre en œuvre des aménagements tenant compte du risque inondation. Cependant, à l’exception de ces quelques grands sites industriels ou tertiaires, les entreprises franciliennes ne semblent pas avoir acquis une pleine conscience du risque inondation et, par conséquent, ne sont pas armées pour affronter un épisode exceptionnel. Elles ne sont d’ailleurs pas les seules dans ce cas. Les enseignements de l’expérience pilote de diagnostics inondation réalisée par la CCIP fin 2009 - début 2010, en collaboration avec les Grands Lacs de Seine (Cf Annexe 2) mettent en avant la faible implication des entreprises de notre territoire sur la question de la vulnérabilité aux inondations : constat de la perte quasi généralisée de la mémoire du risque inondation par les chefs d’entreprise, ignorance de l’existence de dispositifs de surveillance et d’alerte des crues, sous estimation du temps d’arrêt de l’activité de l’entreprise, mauvaise connaissance des modalités d’intervention des assurances en cas de sinistre, déficience de l’anticipation de l’événement et de l’organisation de la gestion de crise, … Ces conclusions se retrouvent également dans l’enquête menée en 2009 par les acteurs du Plan Loire Grandeur Nature en amont de leur démarche « industrielle » de réduction de la vulnérabilité aux inondations des activités économiques du Bassin de la Loire. Celle-ci montre en effet que les entreprises prennent peu en compte le risque inondation : méconnaissance de la cartographie des zones inondables (53% des chefs d’entreprises en zone inondable ignorent l’être), un risque inondation peu perçu et jugé moins important que par le passé et plus de 60% des entreprises n’ayant pas mis en œuvre de mesures de réduction (plus de 50% les jugeant inutiles), méconnaissance majoritaire des actions mises en place par les pouvoirs publics pour réduire le risque inondation.

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1.3 Une probabilité de dommages considérable dont l’estimation reste à préciser

Le montant des dommages résultant d’une crue de hauteur comparable à celle de 1910 serait considérable. Les dernières estimations avancées évoquent :

- une fourchette de 15 - 20 milliards € au minimum en ce qui concerne les dommages directs - à l’exclusion des dommages aux réseaux ;

- une enveloppe totale de 30 à 40 milliards €3 en tenant compte :

• des dommages affectant les réseaux : transports en commun, électricité, télécommunications, chauffage urbain…

• des coûts indirects : impact sur le long terme de la paralysie économique ; frais de perte d’exploitation pour les professionnels…

Ces estimations de dommages restent imprécises. La complexité à appréhender l’ensemble des impacts d’une crue et l’absence de méthodologie et d’outils reconnus au niveau national ou international rendent en effet difficile l’évaluation des dommages économiques d’une inondation. C’est d’autant plus vrai dans une métropole où de nombreux facteurs doivent être pris en compte et donnent une acuité particulière au risque : dépendance aux réseaux, densité des populations et de l’urbanisation, répercutions sur l’économie nationale voire au-delà,… Les estimations se font en général de deux manières : retours d’expérience « à postériori » des impacts de l’inondation à la suite d’une crue, ou modélisation « à priori » des dommages potentiels pour différents scénarii de crue. La variété des méthodes rend les comparaisons délicates entre territoires tant au niveau national qu’international. Plus globalement, les données concernant la vulnérabilité économique des territoires aux inondations sont parcellaires ce qui nuit à une bonne prise en compte du risque et à la mise en place de politiques de prévention adaptées.

3 L’analyse des inondations récentes montrerait que les pertes liées aux activités dépassent globalement la moitié du coût des dommages. Source IAU – Note rapide « Economie francilienne : quelle robustesse face à une inondation ? » - février 2011.

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2 - UNE MISE EN AVANT NECESSAIRE DE L’ACUITE PARTICULIERE DU RISQUE POUR LE GRAND PARIS

2.1 Des enjeux renforcés en zone dense du fait de la métropolisation croissante et de la dépendance aux réseaux

Espaces inondables en zone dense

Des enjeux renforcés en zone dense - Les zones inondables

représentent moins de 4% du territoire francilien, mais sont urbanisées à près de 40%. Dans la zone dense plus des 2/3 sont urbanisées.

- 830 000 habitants sont exposés au risque d’inondation en Ile-de-France. Les ¾ sont situés dans la zone dense. Cela représente ¼ de la population inondable française.

- 56 700 établissements et 630 000 emplois sont potentiellement exposés. Plus de 80% sont situés dans les départements de petite couronne.

Des impacts démultipliés par la dépendance aux réseaux - la ligne C du RER commence à

être inondée dès une crue de la Seine de 6m (pour mémoire la crue de 1910 a atteint 8m60). Les voies sur berge à Paris sont partiellement fermées à partir de 3,30m et totalement à 6,20m.

- 70 % des réseaux du Métro et du RER seraient impactés. 1/3 du réseau RATP serait potentiellement inondable en cas de crue centennale type 1910.

- près de 1 200 000 habitants seraient impactés par des fragilités électriques ;

- près de 1 400 000 par des coupures d’eau

- 40 ponts seraient infranchissables sur la Seine, La Marne et l’Oise et 4 autoroutes seraient impactées sur plusieurs tronçons ;

- plus de 4000 tonnes de déchets par jours risquent d’être sans débouchés.

Sources : IAU, DRIEE, Plan Sein

En dépit des aménagements de protection existants (barrages-réservoirs en amont de Paris, digues, murettes) le degré de vulnérabilité, c'est-à-dire la fragilité du territoire face au risque inondation en raison de l’étendue des dommages potentiels, est aujourd’hui très nettement supérieur à celui de 1910 du fait de la métropolisation croissante :

- développement et urbanisation dans les grandes vallées inondables (Seine, Marne, Oise, mais aussi Orge, Yvette, Essonne) entrainant une augmentation du nombre d’habitants, d’activités, de bâtiments et d’équipements potentiellement touchés ;

- complexification du fonctionnement urbain de l’agglomération centrale : dépendance croissante aux réseaux d’approvisionnement en énergie, de transport, de télécommunication, aux services urbains de traitement des déchets ou de distribution d’eau (Cf carte page suivante ;

- développement et sophistication des réseaux techniques enterrés), etc.

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Du fait de cette métropolisation, les impacts sont considérablement renforcés en zone dense. Elle se caractérise en effet par des enjeux économiques, spatiaux, urbains et sociaux liés au développement métropolitain : densité/compacité urbaine de populations et d’emplois, concentration des fonctions urbaines et métropolitaines, pression foncière, mixité urbaine, qualité de la desserte…

- Elle concentre 72% des établissements de la région Ile-de-France et 68 % des emplois salariés. - Dans certains secteurs clés, comme les services aux entreprises, elle regroupe 70% des 495 000 emplois

franciliens et 86% des 370 000 emplois salariés enregistrés dans les activités financières et immobilières en Ile-de-France.

- La densité de population à Paris est de 20 886 hab/km² contre 966 hab/km² en Ile-de-France. - 80% des espaces sont urbanisés dans la zone dense contre seulement 20% à l’échelle régionale. - Le cœur de métropole concentre la grande majorité des équipements métropolitains structurants : plateforme

aéroportuaires, parcs des expositions, sites touristiques, gares TGV. La carte des établissements en zone inondable (Cf page 10) montre bien la concentration des enjeux dans la zone dense où sont localisés la majorité de ces établissements potentiellement exposés.

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Si l’on s’intéresse à l’évolution de ces données, on constate que le nombre d’établissement exposé a nettement augmenté ces dernières décennies en zone inondable du fait de la densification. A titre d’exemple, l’évolution de la construction de bureaux de plus de 5 000 m3 depuis 1970 révèle un développement très fort en zone inondable (Cf carte ci-dessous). 84% des immeubles de bureaux potentiellement exposés sont localisés dans les Hauts de Seine et à Paris4.

Ces spécificités de la zone dense ne vont cesser de s’accentuer avec la croissance démographique ainsi que celle des emplois. L’IAU IDF prévoit 1 million de ménages supplémentaires à l’horizon 2030 en Ile-de France ainsi qu’une croissance annuelle de 28 000 emplois jusqu’en 2030. La loi du Grand Paris fixe un objectif de 70 000 logements à créer par an jusqu’en 2030 dont 54% en zone dense, objectifs fixés par la loi relative au Grand Paris et déclinés par la TOL (Territorialisation de l’offre de Logements).

Enfin, les lois Grenelle et leurs déclinaisons, mettent en avant la lutte contre l’étalement urbain et conduisent à repenser l’aménagement de la zone dense : reconstruction de la ville sur la ville, consommation économe d’espaces, renouvellement urbain, desserte en transport en commun, mixité des fonctions urbaines.

2.2 Une cartographie à améliorer

Pour améliorer la résilience5 du territoire au risque inondation, il apparaît donc indispensable de développer la connaissance des impacts de cette densification sur le risque inondation et notamment l’effet démultiplicateur des impacts, bien au-delà de la zone inondée, lié à la dépendance aux réseaux. La question de la diffusion des informations disponibles et de leur appréhension par les différents acteurs est aussi un point clé. La cartographie joue un rôle important en ce sens et mérite une attention particulière.

4 Source IAU Ile-de-France 5 La résilience d’un territoire est sa capacité à absorber et à se remettre des effets d’une perturbation extérieure.

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Dans les PPRI6, les zones de risque sont définies pour la crue de référence (la plus forte ou centennale modélisée si elle est supérieure, crue de 1910 dans l’agglomération parisienne) avec une référence aux hauteurs d’eau qui seraient potentiellement atteintes dans les différentes zones inondables (<1m : aléa moyen, entre 1 et 2m : aléa fort, >2m : aléa très fort). Des outils de modélisation permettent, par rapport à la carte des plus hautes eaux connues, de tenir compte notamment des évolutions de l’urbanisation. Ces informations sont accessibles auprès des préfectures, dans les mairies des communes concernées (le PPRI doit être annexé au Plan Local d’Urbanisme). Des cartes en ligne sont proposées par différents acteurs. La DRIEE propose sur son site internet la carte CARMEN des plus hautes eaux connues qui permet de visualiser les zones concernées jusqu’à l’échelle 1/2500è7. Le site Prim.net du Ministère chargé de l’environnement favorise la mise à disposition, le partage et l’actualisation d’informations relatives aux risques naturels et technologiques. Il comprend le site Cartorisque qui publie l’ensemble des cartes des risques naturels et technologiques majeurs8. L’IAU Ile-de-France propose l’outil Visiau qui permet la consultation de cartes interactives. Sur le Visiau Grand public, en libre accès, la carte des zones inondables permet de visualiser les zones concernées par les différentes hauteurs d’eau référencées dans les PPRI9. Cette cartographie des zones inondables reste cependant fondée sur la référence aux crues historiques, notamment à la crue centennale de 1910 pour l’Ile-de-France et figure peu les enjeux, notamment ceux liés aux réseaux. Cette approche est mal appréhendée par les acteurs économiques car elle parait peu en phase avec la situation actuelle et dénature la prise en compte du risque.

Pour s’approprier le risque et mettre en place des actions adaptées afin de réduire leur vulnérabilité, les entreprises ont besoin de disposer d’informations claires et opérationnelles sur la nature du risque et les impacts potentiels sur leurs établissements : à partir de quelle hauteur d’eau seront-ils inondés ? N’auront-ils plus d’électricité ? Ne pourront-ils plus faire évacuer leurs déchets ? etc. A l’échelle des territoires ces données permettraient une meilleure évaluation des enjeux et l’élaboration de politiques de réduction de la vulnérabilité adaptées.

Certaines de ces informations sont étudiées, notamment dans le cadre de l’élaboration du plan ORSEC10. Cependant elles sont encore souvent parcellaires et leur diffusion est limitée.

6 PPRI, Plan de Prévention du Risque inondation, Cf Index-glossaire page 45 7 http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/atlas-des-zones-inondees-par-les-a244.html 8 http://www.prim.net 9 http://www.iau-idf.fr/cartes/cartes-et-fiches-interactives.html, Un Visiau Risques, disponible sur abonnement permet de disposer d’informations complémentaires 10 Plan ORSEC, Plan de secours spécialisé sur les risques naturels, Cf Index-Glossaire page 45

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PRIORITE 1 : PRENDRE CONSCIENCE DU RISQUE PROPOSITIONS DE LA CCIP

PROPOSITION 1 RESTAURER UNE CONSCIENCE DU RISQUE DANS LES ENTREPRISES : UN PREALABLE INDISPENSABLE

Faire de l’augmentation de la prise en compte du risque inondation par les entreprises une des

priorités des politiques de réduction de la vulnérabilité de l’Ile-de-France. Pour pouvoir se préparer à gérer une crise ou mener des actions préventives, il faut en premier lieu avoir conscience du risque et être informé sur les mesures qu’il est possible de mettre en œuvre. Compte tenu des impacts potentiels liés à la vulnérabilité des acteurs économiques, la restauration d’une conscience du risque inondation dans les entreprises apparait comme un enjeu majeur pour la région capitale. C’est un préalable indispensable à la mise en œuvre de politiques de prévention et de gestion de crise. L’élaboration en cours du futur plan de gestion du risque inondation du Bassin Seine Normandie (PGRI), prévu dans le cadre de la mise en œuvre de la directive européenne inondation, et des programmes d’action locaux, tels que les Programmes d’action de prévention des inondations (PAPI), est l’occasion d’intégrer des mesures en ce sens.

La CCIP suggère le développement de plusieurs actions : - Mettre en place des actions de sensibilisation en ciblant prioritairement les activités les plus impactées ou les

plus sensibles pour l’activité francilienne en cas de crue majeure. Les organismes consulaires et les fédérations professionnelles peuvent être un relais pour le développement de ces actions.

- Mettre à la disposition des entreprises des éléments concrets et personnalisés sur la réalité du risque et ses impacts potentiels (Cf proposition 3).

- Identifier les actions de formation les plus pertinentes : - formation initiale dans les métiers les plus concernés (urbanisme, bâtiment, hydraulique, …) et pour les

managers. La gestion du risque inondation, et plus largement des risques naturels, doit avoir sa place dans l’acquisition d’une culture globale des risques.

- formation continue. - Créer autour des entreprises un réseau d’acteurs sensibilisés à la question de la réduction de la vulnérabilité

au risque inondation, vers lequel elles puissent se retourner pour avancer : élus, gestionnaires de réseaux, techniciens des collectivités, fédérations professionnelles, organismes consulaires... Il apparaît indispensable de créer un environnement favorable par une information et une sensibilisation des entreprises, mais aussi de leurs interlocuteurs.

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PROPOSITION 2 AMELIORER L’EVALUATION DES DOMMAGES ECONOMIQUES ET DE LA DIMENSION METROPOLITAINE DU RISQUE INONDATION, EN DEVELOPPANT UNE METHODOLOGIE ADAPTEE AU CONTEXTE FRANCILIEN

Engager une concertation entre les acteurs impliqués pour élaborer une méthodologie adaptée au

contexte francilien d’évaluation des dommages économiques. Une mauvaise connaissance des impacts conduit souvent à minimiser les risques et nuit à la mise en place de politiques de prévention adaptées. Il est donc indispensable d’engager des actions en ce sens. On pourra utilement s’appuyer sur les retours d’expérience des actions engagées dans le cadre du Plan Loire Grandeur Nature (travaux sur « Méthodoloire », étude OCDE, …) et sur les analyses des dernières crues majeures (Prague 2002, La Nouvelle Orléans en 2005, Bangkok en 2011, …). Les acteurs économiques, et notamment les chambres consulaires, doivent être associés.

La CCIP insiste sur l’importance d’améliorer la connaissance de la dimension métropolitaine du risque : impacts liés à la densité des populations et de l’urbanisation, à la dépendance croissante aux réseaux (énergie, télécommunication, transport, etc.) et aux services urbains (déchets, eau, etc.), à la concentration des activités stratégiques (centres de décision, sièges sociaux d’entreprises, etc).

PROPOSITION 3 DEVELOPPER LA DIFFUSION D’INFORMATIONS SUR LES IMPACTS POTENTIELS DES CRUES ET LA DELIMITATION DES ZONES INONDABLES, NOTAMMENT SOUS FORME DE CARTOGRAPHIES OPERATIONNELLES

Il apparait important de faciliter la diffusion d’informations sur la délimitation des zones inondables

et les impacts des crues avec une communication adaptée pour développer une connaissance partagée du risque sur le territoire. Une meilleure information des différents acteurs (collectivités, entreprises etc.) permettrait une meilleure prise de conscience de l’ampleur du risque, préalable indispensable à l’engagement d’actions. Il ne s’agit pas de faire peur, mais de donner les moyens aux acteurs, et notamment aux acteurs économiques, d’être acteurs de leur protection. Dans la cartographie, plutôt qu’une référence aux crues historiques, qui peut paraître déconnectée de l’actualité, il semble plus intéressant de faire référence à la probabilité d’occurrence du risque utile pour caractériser les enjeux (crue décennale, centennale, millennale, …). Mais compte-tenu du caractère de toute façon aléatoire de la survenue des événements de crue, c’est la mise en avant des hauteurs d’eau potentiellement atteintes dans une zone et des dégâts correspondants (zones potentiellement inondées, zones concernées par des ruptures électriques, etc.) qui apparaît la plus opérationnelle.

Il serait particulièrement intéressant d’envisager la faisabilité d’une carte interactive permettant aux acteurs, notamment aux entreprises, de connaître, pour chaque type de crue (décennale, centennale, ...) la situation de leurs établissements par rapport au risque inondation en fonction de la montée des eaux des cours d’eau voisins : seraient-ils inondés ? si oui sous quelle hauteur d’eau se trouveraient-ils ? pendant combien de temps ? seraient-ils affectés par des coupures d’approvisionnement électrique ? une fermeture des accès routiers ou en transports en commun ? etc. La réalisation de nouvelles cartographies engagée dans le cadre de la mise en œuvre de la Directive inondation doit être l’occasion de prendre en compte ces attentes des acteurs économiques et d’améliorer la connaissance des différents niveaux de risque et l’accessibilité des informations.

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PRIORITE 2

Prévenir

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DIAGNOSTIC ET ENJEUX 1 – A L’ECHELLE DE L’ENTREPRISE, DES MESURES A INTEGRER AU NIVEAU

STRATEGIQUE

1.1 Mieux appréhender la vulnérabilité aux inondations et le risque économique dans l’entreprise

Sur le plan économique, le risque inondation suscite de nombreux questionnements : quelles conséquences sur l’activité et sur l’organisation de l’entreprise ? Quels dommages et quels coûts ? Comment les limiter ainsi que les pertes d’exploitations ? Comment rester compétitif en cas d’inondation ? Une inondation peut avoir des conséquences multiples pour une entreprise. Différents niveaux de vulnérabilité sont à prendre en compte avant, pendant et après la crue : sécurité des salariés, dégâts matériels sur les bâtiments et l’outil de travail, altération des stocks, pollution des sols et des eaux, etc. La prévention des inondations relève donc de la stratégie de l’entreprise au titre de la réduction de sa vulnérabilité aux risques extrêmes. De plus, au-delà de l’atteinte directe de l’établissement, il faut prendre en compte la vulnérabilité indirecte : accessibilité du site en cas de dégâts sur les réseaux de transport, coupures éventuelles d’approvisionnement en énergie, indisponibilité des fournisseurs et/ou des clients, etc. Ainsi, en cas d’inondation majeure de très nombreuses entreprises pourraient être touchées, même au-delà de la zone inondable, avec des conséquences majeures pouvant aller d’un arrêt provisoire de leur activité à la destruction totale de leur outil de travail, voire la faillite de l’entreprise si aucune prévention n’est engagée.

1.2 Identifier les secteurs d’activité les plus sensibles

Certaines catégories d’entreprises sont plus spécifiquement concernées par le risque inondation de par leur rôle stratégique en cas de crise majeure et/ou une localisation d’une part importante des emplois de leur secteur d’activité en zone inondable :

- Le rôle des gestionnaires de réseau est fondamental dans les réflexions sur la continuité d’activité : électricité, gaz, eau (eau potable et assainissement), télécommunications, déchets, etc. La robustesse du réseau électrique est notamment un enjeu majeur vu la dépendance de plus en plus généralisée à cette énergie (télécommunications, chauffage, éclairage, …). Ces acteurs sont mobilisés par la Préfecture de Police (Secrétariat Général de la zone de défense et de Sécurité de Paris) dans le cadre des travaux du dispositif ORSEC de l’Ile-de-France (Cf Index-Glossaire p.45). Ils ont des obligations pour mettre en place des plans de continuité d’activité en cas de crise (prescriptions du PPRI de Paris notamment).

- D’autres activités ont aussi un rôle clé en cas de crise majeure et doivent être prises en compte de façon spécifique : logistique, commerce de détail alimentaire, entreprises de nettoyage, assureurs ….

- Les activités dites « à risque » méritent quant à elles une attention particulière compte-tenu des risques de sur-endommagement en cas de crise : ICPE, SEVESO.

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Les ICPE peuvent d’ailleurs se voir appliquer des dispositions spécifiques dans le cadre des PPRI, avec des interdictions d’implantation dans certaines zones. Le PPRI peut prescrire la mise en place de mesures permettant de supporter une submersion prolongée, et de garantir l'absence de dommages portés à l'environnement pendant la submersion comme la mise en sécurité des stockages de produits polluants, l'arrimage des citernes, etc. Enfin, le PPRI prescrit la réalisation d'une étude détaillant l'évaluation des risques et les dispositions prises pour y faire face.

- L’analyse des secteurs d’activité majoritaires dans les communes situées en zone inondable11, fait ressortir que les activités financières ainsi que les services aux entreprises (conseil, informatique, publicité, édition et audiovisuel) et notamment ceux à forte valeur ajoutée, constituant le cœur de l’économie francilienne, ont une forte localisation dans des communes très exposées au risque inondation : au cœur de Paris, à la Défense et dans le sud des Hauts-de-Seine. A Paris, les services aux particuliers sont également fortement implantés dans les arrondissements concernés par le risque inondation (hôtellerie, restauration, loisirs, activités culturelles…). On peut aussi relever pour ce secteur du tourisme, qu’en Ile-de-France 64 musées seraient inondés, dont 22 d’intérêt national12.

1.3 Reconnaître les acteurs en présence, les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics et les actions qu’il est possible d’engager pour réduire sa vulnérabilité

Un enjeu fort pour la maîtrise du risque à l’échelle de son entreprise est celui de l’identification des dispositifs existants, des acteurs intervenant, et donc des interlocuteurs potentiels, et des actions pouvant être mises en place. L’implication de l’entrepreneur est essentielle pour limiter sa vulnérabilité au risque inondation. De son anticipation pour limiter l’impact de la montée des eaux et gérer la crise dépendra :

- la limitation des dégâts matériels et organisationnels dans l’entreprise ; - la capacité à reprendre rapidement son activité après la crise.

Les entreprises peuvent consulter les PPRI (Plan de Prévention du risque Inondation, annexés au PLU dans les zones à risque d’inondation), les DDRM (Dossier départemental sur les risques majeurs) et leur déclinaison locale, les DICRIM (Dossier d’information communal sur les risques majeurs) pour savoir si elles sont situées en zone inondable. Elles peuvent prendre connaissance des dispositions prévues en cas de crue majeure par leur commune si celle-ci a élaboré un plan communal de sauvegarde (PCS). Le site Vigicrue13 permet de consulter les bulletins quotidiens de vigilance crues pour connaître l’état des cours d’eau et le niveau de risque. Pour approfondir la connaissance de leur situation personnelle vis à vis du risque inondation, le meilleur outil pour les entreprises est le diagnostic de vulnérabilité. Il permet d'évaluer la vulnérabilité de l'entreprise au risque inondation, de hiérarchiser les dispositions, notamment les aménagements et travaux à réaliser pour réduire cette vulnérabilité. Ce diagnostic est un préalable à l’engagement de l'élaboration d’un plan d’action (plan de crise ou plan de continuité d’activité, PCA) qui permet de formaliser les actions à mettre en œuvre. Les mesures envisageables ne sont pas forcément complexes et peuvent avoir un impact majeur pour réduire les conséquences d’une crue, notamment le coût de remise en état et le nombre de jours d’arrêt de l’activité (sur-élèvement du réseau électrique, localisation hors d’eau de l’informatique, relecture des contrats d’assurance, etc). 11Analyse réalisée par la CCIP des secteurs d’activité des communes situées en zone inondable en partant des chiffres de l’emploi salarié privé (source UNEDIC) et de la part que représentent les salariés exposés dans chaque commune (source IAU 2007) 12 Source : EPRI du Bassin Seine Normandie - décembre 2011. 13 http://www.vigicrues.gouv.fr

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Ces plans d’actions sont, pour la majorité des entreprises, des démarches volontaires. Ils ne sont obligatoires que pour certaines catégories d’entreprises (ICPE, certains gestionnaires de réseaux dans le cadre de la continuité des services publics (RATP, EDF, …). On constate sur ce schéma page 6, que de nombreux dispositifs existent pour la gestion du risque inondation, mais cette architecture est peu lisible pour les entreprises. Un accompagnement apparait donc nécessaire pour une meilleure prise en compte de l’aléa et la mise en place d’actions à l’échelle des entreprises.

Les retours d’expérience des diagnostics de vulnérabilité menés dans différents territoires (notamment de l’opération pilote réalisée par la CCIP14) montrent leur impact majeur à l’échelle de chaque entreprise pour évaluer les moyens de réduire la vulnérabilité au risque d’inondation. L’analyse des points sensibles permet d’identifier les actions à mettre en œuvre et les coûts qui pourraient être évités. La démarche permet aux entreprises de devenir actrices de la réduction de leur vulnérabilité et pas uniquement victimes potentielles d’un risque. L’engagement d’actions à grande échelle sur un territoire permet de démultiplier l’impact et apparait indispensable pour permettre une réduction globale du risque pour l’activité économique. A titre d’illustration, sur le Bassin de la Loire où 20 000 entreprises et plus de 245 000 emplois ont été identifiés comme concernés par le risque inondation avec des dommages estimés à plus de 10Mds € en cas de crise, une opération "industrielle" de sensibilisation des entreprises au risque d'inondation a été engagée sur la période 2007 à 2013 et vise à sensibiliser 15 000 acteurs (entreprises, élus, techniciens, …) et réaliser 3000 diagnostics et 900 réalisations de mesures effectives de réduction de la vulnérabilité. 1265 diagnostics avaient été réalisés au 1er juin 2012. Selon les résultats des 922 premiers rapports de diagnostics réalisés, sur les près de 1.300.000.000€ de dommages potentiels identifiés, près 311.000.000 € pourraient être évités avec la mise en œuvre de mesures de réduction de la vulnérabilité dont le plan de continuité d’activité. 2 – A L’ECHELLE DU TERRITOIRE, UN ENJEU POUR LES POLITIQUES PUBLIQUES

D’AMENAGEMENT ET D’URBANISME

Pour prévenir le risque inondation des politiques publiques spécifiques ont été mises en oeuvre, articulées autour de la maîtrise de l’aléa et de la réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens.

2.1 Des aménagements préventifs à optimiser

Un des premiers outils envisagé pour la réduction de la vulnérabilité du territoire aux inondations est la mise en œuvre de protections en amont des zones sensibles. Des ouvrages importants ont été construits (Cf annexe 4 la carte des ouvrages gérés par l’EPTB Seine-Grands-Lacs pour la protection de l’Ile-de-France). Localement, de nombreuses digues permettent de lutter contre les crues peu importantes. Si l’on appréhende mieux aujourd’hui les limites de ces ouvrages, notamment en cas de crue exceptionnelle, ce volet ne doit pas être négligé. Il est important d’assurer une gestion optimale de ces aménagements qui ont un rôle réel pour réduire les dommages en limitant la montée des eaux. Par exemple, à Paris, les travaux réalisés après les crues de 1910 et 1924 (construction de parapets, creusement du lit de la Seine) ont permit de réduire le niveau des eaux de 30 à 50 cm dans la capitale en cas de crue majeure. Des projets sont en cours d’étude en Ile-de-France, et notamment celui de la Bassée, pour trouver de nouvelles solutions de stockage pour réduire l'aléa inondation (Cf encadré ci-dessous). Mais avant tout, il ne faut pas oublier le rôle des protections « naturelles » que sont les zones d’expansion des crues dont le rôle est stratégique pour limiter la montée des eaux en aval.

14 Cf Annexe 2

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Projet de La Bassée Ce projet, qui a fait l’objet d’un débat public du 2 novembre 2011 au 17 février 2012, prévoit la réalisation d’aires de sur-stockage pour écrêter les crues de la Seine en aval de la confluence Yonne/Seine (Seine-et-Marne). Il porte deux objectifs principaux :

- retenir les eaux de la Seine au moment du passage de la crue de l'Yonne en pompant et stockant dans des casiers l'eau de la Seine au moment du pic de crue pour réduire l'aléa inondation (entre Bray-sur-Seine et Montreau-Fault-Yonne) ;

- restaurer la zone humide exceptionnelle de la plaine alluviale de la Bassée.

Selon l’EPTB Seine –Grands Lacs, il permettrait une baisse supplémentaire de 20 à 60 cm de hauteur d'eau en moins suivant les lieux et les crues. Sa mise en œuvre au XXe siècle aurait évité au moins 7 milliards d'euros de dommages par débordement en surface. Pour l'avenir il permettrait de protéger, de surcroît, de nombreux réseaux souterrains. L'effet cumulatif des 5 ouvrages gérés par l’EPTB contribuerait à maintenir le niveau de la Seine en-dessous des niveaux d'apparition des principaux dommages, notamment une hauteur de 6,20 m à l'échelle d'Austerlitz qui correspond au début de l'inondation du RER C, une hauteur de 7,40m qui correspond au niveau des murettes anti-crues en Petite Couronne.

L'ouvrage de la Bassée représente un investissement de 500 M €. L'EPTB Seine Grands Lacs prend en charge de 2007 à 2013, les actions de réduction de la vulnérabilité ainsi que la maîtrise d’ouvrage de l’établissement de l’avant-projet de l’aménagement. Le financement d’environ 15 M€ est assuré par l’Etat, l’Agence de l’eau, la région Île-de-France et l'EPTB Seine Grands Lacs dans le cadre d’une convention, ainsi que par l’Europe dans le cadre des projets INTERREG dans lesquels l'EPTB Seine Grands Lacs est engagé (SAND, SDF, ALFA). Schéma : Source : EPTB Seine Grand Lac

2.2 Des politiques de réduction de la vulnérabilité des territoires à adapter aux enjeux de la zone dense

L’un des principaux enjeux pour la réduction de la vulnérabilité du territoire francilien au risque inondation, c’est la question de l’aménagement dans les zones sensibles.

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Le meilleur moyen de garantir la sécurité des populations et de réduire les dégâts liés aux crues est effectivement de ne pas construire en zone inondable. Cependant, dans une métropole historique telle que la nôtre ces zones inondables sont déjà largement construites et la croissance de la métropole se fait pour beaucoup par leur densification. De fait, en Ile-de-France, l’urbanisation en zones inondables a beaucoup augmenté ces dernières années, notamment les nouvelles constructions de bureaux (Cf carte page 15). Densifier la zone agglomérée signifie souvent réaliser des projets de rénovation urbaine en zone inondable (OIN Seine-Amont / Orly-Rungis, ZAC rive gauche, Docks de Saint-Ouen, Mantes la Jolie…).

Le projet Grand Paris prévoit + 70 000 logements par an, + 1M de ménages, + 800 000 emplois. Les nouveaux aménagements seront situés majoritairement dans la zone centrale de l’agglomération parisienne, considérée comme très vulnérable aux inondations. Ils vont donc conduire à accroître l’urbanisation des zones sensibles et le nombre de personnes et d’entreprises potentiellement impactées. La superposition des cartes du projet grand Paris (carte des contrats de développement territorial – CDT- Cf Index-Glossaire p.45) et des zones inondables permet de visualiser les territoires de projet situés en zone sensible : l’OIN ORSA, La Défense, la boucle des Hauts de Seine, St-Denis-Pleyel-Descartes,…(Cf carte page suivante). Cinq CDT sont donc plus particulièrement concernés par le risque inondation (le CDT Grandes Ardoines ; le CDT Boucle Seine Nord ; le CDT Ville durable Nord ; le CDT GPSO (Grand Paris Seine Ouest) et le CDT La Défense Ouest SIEP) ainsi que les 1er,7è, 8è, 9è, 12è et 15è arrondissements de Paris.

Comment appréhender ces espaces inondables amenés à jouer un rôle structurant dans la métropole à venir ? Sur ces territoires, comment concilier le développement économique et urbain avec la prise en compte du risque dans un contexte où les enjeux socio-économiques et la pression foncière sont forts ?

Ces dernières années, l’approche des documents d’aménagement a évoluée avec l’intégration croissante des préoccupations environnementales. La prise en compte des risques s’impose de plus en plus dans les documents de planification et se décline par la mise en place de prescriptions dans les documents d’urbanisme. Le Plan de Prévention du risque inondation (PPRI) est l’instrument privilégié de l’action de l’Etat en

matière de prévention du risque inondation. Il est élaboré sous la responsabilité du Préfet. Il a pour objectif de : ne plus accroître le nombre de constructions et aménagements nouveaux installés en zone vulnérable ; réduire la vulnérabilité de ceux qui sont déjà réalisés en zone exposée ; ne pas aggraver les risques ni en provoquer de nouveaux (cet objectif concerne notamment la préservation des zones d’expansion des crues et des fonctions d’écrêtement des zones tampons). Il peut interdire ou subordonner à des conditions particulières, dans des zones délimitées, les constructions, ouvrages, biens et activités, soit parce qu’ils seraient exposés à des risques, soit parce qu’ils pourraient les aggraver ou en provoquer de nouveaux. C’est une servitude d’utilité publique obligatoirement annexée au P.L.U. (ou au P.O.S.), s’imposant à toute personne, publique ou privée, dans les limites des prescriptions du règlement.

L’article L.121-1 du code de l’urbanisme impose la prise en compte des risques dans les documents d’urbanisme, lesquels doivent notamment déterminer les conditions permettant d’en assurer la prévention.

- Les schémas de cohérence territoriale sont un support pertinent pour disposer d’une vision spatiale et économique des conséquences d’une inondation et pour mettre la prévention des risques au cœur de la démarche de développement durable du territoire. Pour autant, il apparaît que cet outil prend aujourd’hui mal en compte le risque d’inondation, le plus souvent par manque de références ou de savoir-faire.

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Les CDT du Grand Paris et les zones inondables d’Ile-de-France (réalisation CCIP – données cartographiques IAU)

- Dans les plans locaux d’urbanisme (PLU), les zones naturelles d’expansion des crues n’ont pas vocation à être ouvertes à l’urbanisation (classement en zone N). Le règlement du PLU peut conduire à refuser ou accepter sous certaines conditions un permis de construire en zone inondable (ex : mise hors d’eau du plancher).

Les documents d’urbanisme ont également pour vocation d’afficher le risque : les cartes de zones inondées, et les atlas de zones inondables sont annexés au PLU ou reportés sur le zonage PLU ; les Plans de Prévention des Risques d’Inondations (PPRI) ont valeur de servitudes d’utilité publique et sont à ce titre annexés au PLU ; le rapport de présentation du PLU expose la nature des risques connus sur la commune et la façon dont le PLU les prend en compte.

Le projet de SDRIF, pour sa part, inscrit la réduction de la vulnérabilité de la région face aux risques majeurs et notamment au risque inondation parmi ses grands enjeux. Le sujet est cependant peu mis en avant.

Parmi les documents de planification spécifiques au domaine de l’eau, il faut considérer le SDAGE (Schéma directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du Bassin) Seine Normandie (2010-2015). Il fixe les objectifs de qualité assignés aux masses d’eau et les grandes orientations d’une gestion équilibrée de la ressource en eau. C’est un document à portée juridique qui induit des obligations pour les décisions dans le domaine de l’eau et de l’urbanisme.

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Il est accompagné d’un programme de mesures, qui décline ses grandes orientations en actions concrètes (amélioration de certaines stations d’épuration, restaurations des berges de certains cours d’eau etc.). Le défi 8 concerne les inondations : « limiter et prévenir le risque inondation »15. Le SDAGE et le SDRIF s’imposent tous deux aux PLU.

Le Plan Seine est un programme d’action qui participe à l’atteinte des objectifs du SDAGE. Les

orientations du SDAGE s’imposent au SDRIF. Le plan de gestion des inondations issu de la directive inondation (PGRI) devra inclure le volet inondation du SDAGE.

Pour les grands projets d’aménagement, au-delà des prescriptions des documents d’urbanismes, la prise en compte des risques naturels potentiels, et donc des inondations le cas échéant, doit se faire également au niveau de l’évaluation environnementale qui sert à formaliser et à améliorer la prise en compte de l’environnement dans les stratégies publiques et privées. Cette évaluation fait l’objet d’une analyse par l’autorité environnementale. Y sont soumis, les projets faisant l’objet d’une étude d’impact. Il s’agit de projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménage-ments publics ou privés qui par leur nature, leurs dimensions ou leur localisation sont susceptibles d’avoir des incidences notables sur l’environnement ou la santé humaine16 (par exemple : création de Zone d’Aménagement Concerté, tour de plus de 50 mètres de hauteur, demande d’autorisation pour une ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement)). Les outils pour une prise en compte de la problématique inondation en amont des projets se sont donc développés ces dernières années. Cependant, leur mise en œuvre reste encore très différenciée selon les territoires et les projets. Les prescriptions imposées par les PPRI franciliens ne sont pas homogènes. Le nombre et la définition

des zonages réglementaires sont différents d’un PPRI à l’autre. On observe une souplesse variable pour les zones de limitation de l’urbanisation ce qui est naturellement source de contestation tant de la part des particuliers et des entreprises que des élus locaux. De plus, la dimension économique est souvent absente, notamment l’analyse de l’impact des mesures mises en place sur les entreprises déjà installées dans les zones impactées par le PPRI.

En dehors des zones où le risque inondation est incontournable, celui-ci reste encore assez peu considéré dans les projets d’aménagement. Le projet des Ardoines dans l’OIN Orly Rungis Seine Amont fait de la proximité du fleuve un élément clé de son développement et propose des aménagements adaptés. L’accord cadre du CDT « Les Grandes Ardoines » cite la prise en compte du risque inondations dans sa vision partagée du développement urbain, elle reste cependant peu mise en avant. Dans les accords cadre des CDT de Grand Paris Seine Ouest et La Défense Ouest – SIEP, la question est peu ou pas abordée. Pour le projet emblématique du Réseau de transport Grand Paris Express la thématique inondation a été globalement peu mise en avant dans les premières étapes du projet : dossier du maître d’ouvrage et évaluation stratégique environnementale préalable. Ce déficit de prise en compte du risque inondation avait d’ailleurs été souligné par l’Autorité environnementale et au cours du Débat public.

15 La prévention du risque d’inondation se décline dans le SDAGE en 5 orientations : améliorer la sensibilisation, l’information préventive et les connaissances ; réduire la vulnérabilité des personnes et des biens exposés au risque d’inondation ; préserver et reconquérir les zones naturelles d’expansion des crues ; limiter les impacts des ouvrages de protection contre les inondations, qui ne doivent pas accroître le risque à l’aval; limiter le ruissellement en zone rurale et en zone urbaine pour réduire les risques d’inondation. 16 article L.122-1 du code de l’environnement. La liste des projets soumis à étude d’impact est définie aux articles R.122-1 et R.122-5 à R.122-8 du code de l’environnement.

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PRIORITE 2 : PREVENIR PROPOSITIONS DE LA CCIP PROPOSITION 4 ACCOMPAGNER LES ENTREPRISES DANS L’EVALUATION ET LA REDUCTION DE LEUR VULNERABILITE

En Ile-de-France, l’accompagnement des entreprises en matière de réduction du risque inondation est encore peu développé. Des actions pilotes ont été engagées, notamment par la CCIP (plaquette d’information en 2004, opération pilote de diagnostics en 2009/2010 avec les Grands Lacs de Seine, information via son site internet17). Il faut capitaliser sur les retours d’expérience, mais compte tenu des impacts majeurs liés à la vulnérabilité de l’économie francilienne au risque inondation, il semble indispensable aujourd’hui de changer d’échelle et d’engager des actions à la hauteur des enjeux de notre territoire. L’élaboration en cours des nouvelles politiques publiques en matière de réduction de la vulnérabilité de l’Ile-de-France aux inondations doit être l’occasion d’agir en ce sens.

Inclure des dispositifs d’accompagnement des entreprises (diagnostics de vulnérabilité, aide à l’élaboration de plans d’action, …), avec des moyens financiers adaptés, dans les plans et programmes en cours d’élaboration ou de révision sur le territoire : PGRI du Bassin Seine Normandie (Plan de Gestion du Risque Inondation), Plan Seine, Programmes d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI), … Développer des outils adaptés. Etudier notamment l’élaboration d’outils d’autodiagnostic ciblés afin de permettre une plus large diffusion et de répondre à l’ampleur des enjeux sur le territoire francilien. Permettre aux représentants des acteurs économiques, notamment aux CCI, de porter des programmes d’actions dans ce cadre.

Mettre en avant l’intérêt d’une approche de personnalisation des actions selon les territoires et les secteurs d’activité. En ce sens la CCIP propose les orientations suivantes :

- Etudier l’opportunité d’actions sur les zones d’activités dans les territoires les plus sensibles (Ex : OIN ORSA / Boucle Nord des Hauts-de-Seine). Des actions ciblées auprès des clubs d’entreprise ou des gestionnaires de zone apparaissent essentielles compte-tenu de l’enjeu de la vulnérabilité aux inondations pour ces territoires.

- Cibler les secteurs d’activités majeurs pour chaque territoire concerné et mener des actions spécifiques à l’égard des activités les plus sensibles en adaptant les actions proposées aux besoins spécifiques de chaque métier. Il semble intéressant de viser en priorité deux catégories d’entreprises :

- les entreprises stratégiques en cas de crise : o gestionnaires de réseau dont le rôle est fondamental dans les réflexions sur la

continuité d’activité : électricité, gaz, eau (eau potable et assainissement), télécommunications, déchets, etc. L’amélioration de la résilience des réseaux doit être une priorité. Pour ces acteurs il est important d’amplifier les actions initiées par la Préfecture de Police et la DRIEE pour la mise en place et la coordination de plans de continuité d’activité.

17 Cf Annexe 2

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o activités telles que la logistique, le commerce de détail alimentaire, les entreprises

de nettoyage, les assureurs, etc. qui ont aussi un rôle clé et doivent être prises en compte de façon spécifique.

o activités dites « à risque » compte-tenu des risques de sur-endommagement en cas de crise (ICPE, SEVESO).

- les entreprises des secteurs d’activité les plus exposés : Il apparaît nécessaire d’approfondir l’analyse des spécificités en matière de secteurs d’activité des zones exposées au risque d’inondation afin de mieux caractériser la vulnérabilité des activités économiques, analyser l’impact éventuel sur l’activité régionale, voire nationale, selon la nature des secteurs concernés, et cibler des actions en direction des secteurs les plus stratégiques.

PROPOSITION 5 METTRE EN PLACE DES LEVIERS ADAPTES AU NIVEAU REGIONAL ET LOCAL POUR LIMITER LA MONTEE DES EAUX

La préservation ou la restauration des zones naturelles d’expansion des crues doit être l’objectif

premier. Un consensus existe en ce sens dans les différents documents d’urbanisme ou de planification (SDAGE, PPRI, SDRIF, Plan Seine). Pour préserver l’absorption naturelle des sols il est également important de prévoir des dispositions relatives à la limitation du ruissellement et des travaux de « ralentissements dynamiques » destinés à accroître les capacités des zones naturelles d’expansion de crues afin de limiter les risques d’inondation à l’aval.

Les ouvrages de protection ont par ailleurs aussi un rôle à jouer, même s’ils n’apportent qu’une sécurité relative. Ils ne pourront notamment pas empêcher une crue exceptionnelle, mais ils permettent de limiter les crues les moins importantes et de réduire les conséquences négatives des inondations plus importantes en abaissant le niveau d’eau. Il est important d’assurer une gestion optimale de ces protections tout en ayant le souci de leur intégration à leur juste place dans les politiques plus large de réduction de la vulnérabilité aux inondations. Sans penser la construction d’ouvrage de protection comme une caution pour construire sans précaution en zone inondable, il est nécessaire de faire évoluer leur gestion en articulation avec l’évolution de l’aménagement du territoire dans ces zones.

Cependant, le coût de certains nouveaux projets (500 M€ pour le projet de La Bassée) doit conduire à s’interroger sur une nécessaire priorisation des actions à mettre en œuvre dans le cadre des dispositifs étudiés sur le territoire (révision du Plan Seine, élaboration d’un programmes d’actions de prévention contre les inondations - PAPI) Ces investissements majeurs doivent être considérés en fonction de leur impact sur le développement durable de la région. Ils doivent être évalués au regard des dommages potentiels des crues qu’ils sont susceptibles d’éviter et dont les coûts sur l’Ile-de-France se chiffreraient en milliards d’euros. Cependant, il est également nécessaire de tenir compte des ressources mobilisables à court et moyen terme pour la réalisation des travaux, dans un contexte de finances publiques tendues. C’est cet esprit qui semble avoir conduit à l’annonce, fin septembre 2012, d’un phasage différent du projet de La Bassée avec la réalisation dans un premier temps d’un casier pilote pour un coût de 100 M€. De plus, il est naturel de mettre en balance les bénéfices attendus des ouvrages de protection avec le développement d’autres actions telles les adaptations individuelles (financement de diagnostics de vulnérabilité, …) qui ont également un rôle important à jouer.

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PROPOSITION 6 APPREHENDER L’AMENAGEMENT DES ZONES SENSIBLES EN DEVELOPPANT DES REPONSES REGLEMENTAIRES, ARCHITECTURALES ET ORGANISATIONNELLES ADAPTEES POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE DU GRAND PARIS

Les documents de planification, tels que le SDRIF, suggèrent de densifier les zones urbaines pour éviter les phénomènes d’étalement urbain et préserver les espaces naturels. Dans l’agglomération parisienne, densifier suppose souvent de construire ou rénover dans des zones soumises au risque inondation. Or, en matière de prévention du risque inondation, les documents d’urbanisme visent souvent à diminuer la vulnérabilité de l’existant et à éviter que de nouveaux aménagements viennent accroître les risques. La logique des PPRI va dans ce sens, au risque parfois de bloquer toute possibilité de développement de certains territoires. Un développement durable du Grand Paris impose de prendre en compte les risques potentiels en matière d’inondation liés aux nouveaux projets de développement et d’y apporter des réponses techniques et organisationnelles innovantes afin de concevoir ces nouveaux aménagements en évitant d’augmenter la vulnérabilité du territoire. En ce sens il convient de :

- se placer en amont pour clarifier la prise en compte du risque inondation dans les documents d’urbanisme et de planification (PLU, PPRI, SDAGE, SDRIF…).

- intégrer l’objectif de réduction de la vulnérabilité aux inondations dès la conception des projets. Clarifier la prise en compte du risque inondation dans les documents d’urbanisme et de

planification. Beaucoup d’outils de planification et de gestion se superposent formant une architecture aujourd’hui éclatée et peu lisible. De plus, les risques naturels sont encore insuffisamment pris en compte dans les politiques d’urbanisme et d’aménagement des territoires, alors même que les exigences d’un développement économique durable le réclameraient. Une intégration en amont des enjeux permet de mettre en place des orientations adaptées pour le développement d’aménagements dans les zones sensibles dans le cadre d’une politique globale de réduction de la vulnérabilité du territoire aux inondations. Il faut s’assurer de la compatibilité des différents outils de planification et de l’harmonisation des prescriptions afin d’éviter de voir s’opposer densification et réduction de la vulnérabilité. C’est un enjeu fort pour le nouveau projet de SDRIF. Ce sujet doit être abordé à l’échelle régionale en tenant compte de la métropolisation croissante (densification, interconnexion et dépendance croissante aux réseaux, etc.). L’élaboration en cours des 21 contrats de développement territorial prévus dans le cadre du projet Grand Paris devrait être l’occasion d’intégrer en amont la question du risque inondation et d’y apporter des réponses adaptées dans la conception même des nouveaux projets d’aménagement. Parallèlement, la gestion des risques doit se faire de façon adaptée aux réalités territoriales. Il semble important que les outils développés pour la gestion du risque inondation, tels que le futur Plan de gestion du risque inondation (PGRI) prévu dans le cadre de la mise en œuvre de la directive inondation, prennent en compte ces enjeux de métropolisation et de développement économique et urbain du Grand Paris de façon à contribuer au développement durable de la région capitale.

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Sur le volet réglementaire, il apparait indispensable d’harmoniser les prescriptions des PPRI en

matière de constructibilité des territoires potentiellement inondables. En effet, si les PPRI franciliens sont assez harmonisés en ce qui concerne la prise en compte de l’aléa, l’élaboration du zonage réglementaire et des prescriptions varie sensiblement d’un territoire à l’autre ce qui crée des inégalités préjudiciables. Par ailleurs, la prise en compte des enjeux économiques doit être améliorée avec notamment une évaluation des impacts sur les entreprises déjà implantées et la mise en place d’actions pour accompagner les adaptations rendues nécessaires par la fixation de nouvelles prescriptions ou de servitudes d’inconstructibilité.

Se saisir des opportunités d’innovation pour développer les possibilités de nouveaux aménagements dans le cadre d’une politique globale de réduction de la vulnérabilité du territoire. Ces dernières années les techniques de conception des aménagements, de construction, de gestion des bâtiments ont évolué. De nombreuses innovations permettent de prendre en compte la réduction de la vulnérabilité au risque d’inondation.

- Intégrer la question des inondations le plus en amont possible et anticiper les crues pour en réduire

l’impact en agissant dès l’élaboration des projets d’aménagement. L’adaptation au risque et la réduction de la vulnérabilité doivent notamment passer par l’élaboration de stratégies urbaines globales intégrant la question des risques naturels à l’aménagement du territoire, et impliquant de rechercher de solutions innovantes permettant d’aller au-delà de la simple interdiction d’aménager et de bâtir. Dans ce sens le retour d’expérience de la démarche mise en place pour les projets d’aménagement de l’OIN ORSA est un bon exemple. Les projets en cours à Vitry (Les Ardoines) et à Villeneuve-Saint-Georges montrent qu’il existe des solutions urbanistiques pour intégrer le risque inondation dans les projets tout en valorisant la relation au fleuve. Une estimation proportionnée du risque, peut permettre d’identifier en amont les conditions permettant d’assurer la sécurité des personnes et la non augmentation de la vulnérabilité des biens. Par exemple : occupation humaine exclusivement temporaire, éviter l’implantation de populations difficiles à évacuer en cas de crise (crèches, maisons de retraite), respect d’une hauteur minimale de plancher ou présence d’une zone refuge obligatoire, interdiction des clôtures pleines, élaboration d’un plan de secours pour les équipements collectifs, etc.

- Tirer parti de la réhabilitation et de la rénovation urbaine pour améliorer la prévention en (re)construisant en tenant compte des risques. Ce doit notamment être le cas pour les mutations en cours des zones implantées sur les bords de Seine en amont et en aval de Paris.

- Assurer la diffusion des techniques de réduction de la vulnérabilité du bâti face au risque d’inondation.

- Poursuivre l’effort de recherche et en en faire une opportunité d’innovation et de développement de nouvelles activités pour l’économie francilienne.

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PRIORITE 3

Gérer la crise

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DIAGNOSTIC ET ENJEUX 1 – UN ENJEU MAJEUR POUR LA RESILIENCE DU TERRITOIRE Au-delà de ces politiques de protection qui contribuent à la prévention du risque, la problématique de la gestion de crise apparait de plus en plus comme un élément clé pour la réduction de la vulnérabilité du territoire au risque inondation. Les acteurs économiques ont un rôle important à jouer dans ce cadre. La gestion de crise est un exercice difficile qui repose sur les capacités d’anticipation des risques et d’implication des acteurs. En matière de risque inondation elle est particulièrement complexe compte-tenu du caractère inopiné du risque et de l’ampleur des impacts directs et indirects potentiels. Or, lors d’un épisode de crue majeure c’est l’un des éléments fondamentaux de la résilience de l’économie du territoire, c’est à dire de sa capacité à retrouver une activité normale après une crise. Son bon déroulement conditionne la rapidité de reprise de l’activité et la réduction des dommages. 2 – DES DISPOSITIFS A AMELIORER La gestion de crise à l’échelle du territoire, s’organise essentiellement autour de deux outils :

- Le plan ORSEC, dont les dispositions spécifique « Inondation » constituent le Plan de Secours spécialisé inondations zonal (PSSIZ). Il est conçu pour mobiliser et coordonner, sous l’autorité unique du Préfet, les acteurs de la sécurité civile au-delà du niveau de réponse courant ou quotidien des services. Il organise la mobilisation, la mise en œuvre et la coordination de toute personne publique et privée concourant à la protection générale des populations. Il s’intéresse notamment à la continuité des réseaux : électricité, télécommunications, transports en commun, circulation fiduciaire, … En Ile-de-France le plan ORSEC interdépartemental couvre les huit départements. Il est élaboré et mis en œuvre par le Préfet de police dans le cadre des missions du Secrétariat général de la zone de défense et de sécurité de Paris. Mis au point à partir de juin 2001, il est régulièrement actualisé depuis.

- Le plan communal de sauvegarde (PCS) qui est un outil opérationnel élaboré par les Maires pour répondre à leur responsabilité d’organisation des secours de première urgence (préparer et organiser la commune pour faire face aux situations d'urgence ; travail sur l'alerte et l'information de la population ; recensement des moyens ; édification d’une organisation de crise…). Il vient compléter au niveau local le dispositif du plan ORSEC qui relève de la responsabilité du Préfet. Il est obligatoire dans les communes dotées d’un plan de prévention des risques naturels prévisibles approuvé ou comprises dans le champ d’application d’un plan particulier d’intervention. Pour autant, de nombreuses communes n’ont pas encore élaboré ces plans, ce qui affaiblit la portée de ce dispositif et les synergies entre prévention et secours.

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Par ailleurs, le rôle de l’assurance du risque inondation ne doit pas être oublié. Sans indemnisation des dégâts d’une crue, beaucoup d’entreprises ne seraient pas en capacité à reprendre leur activité. Le régime d’assurance des catastrophes naturelles français vient de fêter ses 30 ans. Il repose sur trois piliers :

- la solidarité nationale (tout le monde cotise via son assurance habituelle indépendamment des risques) ; - la garantie illimitée de l’Etat en cas de catastrophe majeure ; - un partage des risques entre les assureurs et l’Etat via la Caisse centrale de réassurance.

L’augmentation croissante des coûts liés aux catastrophes naturelles, et notamment aux inondations et les perspectives alarmistes liées aux impacts prévisibles à long terme du changement climatique conduisent à s’interroger de plus en plus sur la viabilité de ce modèle. Ne faut-il pas rendre le système plus incitatif pour encourager la mise en œuvre d’action de protections par les entreprises ou les habitants en zone à risque ? Faut-il instaurer des primes variables en fonction des zones de risque (modèle retenu aux Etats-Unis) ? Faut-il envisager de couvrir le risque par l’action privée compte-tenu de la réduction des ressources publiques ? 3 – UN PRINCIPE D’AUTONOMISATION DES ACTEURS ECONOMIQUES En cas de crise majeure, le principe posé par les pouvoirs publics pour la gestion de crise est celui de l’autonomisation des acteurs économiques et sociaux. En effet, si le plan ORSEC prévoit des mesures pour la sauvegarde de la population, la permanence des services de secours et de police et le maintien des liaisons gouvernementales, les acteurs économiques et sociaux sont encouragés à réaliser des diagnostics de vulnérabilité afin d’être en mesure de mettre en place à leur niveau des plans d’action et des plans de continuité d’activité.

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PRIORITE 3 : GERER LA CRISE PROPOSITIONS DE LA CCIP

PROPOSITION 7 AMELIORER LA PRISE EN COMPTE DES ENJEUX ECONOMIQUES DANS LES DISPOSITIFS DE GESTION DE CRISE EN CAS D’EPISODE DE CRUE MAJEURE

Améliorer la prise en compte des entreprises dans les dispositifs de prévision, alerte et gestion de

crise (Plan ORSEC inondation, plans communaux de sauvegarde). Les dispositifs prévus par les pouvoirs publics posent le principe de l’autonomisation des acteurs économiques et sociaux en cas de crise. C’est à eux de se prendre en charge pour anticiper la crise. Pour que cette autonomie puisse être effective, il est nécessaire de :

- Développer les échanges entre gestionnaires de crise et acteurs économiques et identifier des relais, tels que les chambres consulaires et les fédérations professionnelles.

- Informer et accompagner les entreprises en leur apportant les éléments stratégiques indispensables. Pour pouvoir mettre en place des plans de continuité d’activité, les entreprises ont besoin de disposer d’informations opérationnelles sur les disfonctionnement prévisibles des réseaux (coupures d’approvisionnement électrique, coupure des réseaux de transport en commun, des accès routiers, etc. ), les plans d’évacuation de populations prévus, etc. Or, aujourd’hui ces informations sont encore parcellaires et ne sont que très faiblement diffusées. C’est à chaque entreprise de se rapprocher des gestionnaires de réseau pour envisager avec chacun les impacts potentiels sur son activité d’une rupture d’approvisionnement. Cette proposition se rapproche de la préoccupation exprimée dans la proposition 3 de ce rapport d’une meilleure diffusion des connaissances disponibles en matière d’évaluation du risque inondation.

- Mieux prendre en compte, dès l’élaboration des plans, les enjeux économiques. Dans le cadre du plan ORSEC des groupes de travail ont été mis en place par la Préfecture de Police, en liaison avec la DRIEE, pour aborder plus spécifiquement les enjeux liés aux réseaux afin de garantir au maximum le maintien de leur activité, indispensable au fonctionnement de l’économie, ou du moins de créer les conditions pour une reprise la plus rapide possible de leur activité. Ces travaux doivent être approfondis afin d’améliorer l’identification des points d’action stratégiques à mettre en œuvre pour réduire la vulnérabilité de l’économie francilienne. Par ailleurs, il serait intéressant d’élargir le dialogue à d’autres acteurs économiques ayant un rôle important à jouer en cas de crise, notamment les assureurs, les acteurs de la logistique, etc.

Renforcer l’échelon local de la gestion de crise. En cas de crise, l’implication des acteurs au niveau local sera

fondamentale pour gérer les impacts de la crue auprès des populations et des entreprises. Or, si au niveau régional les orientations semblent bien avancées dans le cadre du plan ORSEC, la déclinaison au niveau local peine encore à se mettre en place. Il apparaît important d’accélérer l’élaboration des PCS (Plans Communaux de sauvegarde) dans les communes concernées et de veiller à leur harmonisation en lien avec le dispositif ORSEC. Une meilleure prise en compte du risque économique dans les communes doit notamment être mise en avant. Une coordination au niveau des intercommunalités devrait être envisagée.

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PROPOSITION 8 PRENDRE EN COMPTE LES ENJEUX LIES A L’ASSURANCE DU RISQUE INONDATION

L’assurance du risque inondation est un élément fondamental pour l’activité économique. L’indemnisation, au moins partielle, des dégâts d’une crue est souvent une condition indispensable de la reprise de l’activité. Un projet de révision du régime d’assurance des catastrophes naturelles français est engagé

depuis plusieurs années18. Il vise à clarifier les conditions de la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, qui conditionne l’indemnisation, et à améliorer son caractère incitatif. Il est important de faire aboutir ces travaux.

Des travaux sont également en cours au niveau de la Commission européenne (étude : « Catastrophes naturelles : pertinence des risques et couverture d’assurance dans l’UE »). L’objectif affiché est d’examiner les moyens de stimuler l’assurance privée contre les catastrophes naturelles. Un Livre vert est prévu au 1er trimestre 2013. Il sera ouvert à la consultation du public. S’il est important de réaffirmer la nécessité du maintien d’une solidarité nationale forte dans le domaine de l’indemnisation des catastrophes naturelles, il apparait également nécessaire d’encourager toutes les réflexions pour une amélioration de la viabilité du système de couverture des risques naturels et la recherche de solution innovantes compte tenu de l’évolution des enjeux et de l’augmentation des demandes d’indemnisation.

PROPOSITION 9 MOBILISER LES ACTEURS ET ORGANISER LA GOUVERNANCE

La gestion de crise exige un portage politique fort et une approche transversale. Or le constat aujourd’hui est celui d’un déficit global de gouvernance du risque inondation. La problématique peine à être intégrée avec une vision de long terme dans les décisions politiques. La solidarité amont – aval, voire Paris - banlieue pose toujours question. Un enjeu fort réside donc dans la mise en place d’une « bonne gouvernance » des risques naturels en Ile-de-France. De nombreux acteurs interviennent sur cette thématique : acteurs de l’eau, de l’aménagement, associations, acteurs publics, privés, etc. De plus, les incertitudes liées au risque inondation, à la caractérisation des impacts, à la fréquence de survenue, etc. rendent difficile le choix des politiques à privilégier. La mise en œuvre de la directive européenne « Inondation », transcrite en droit français avec le vote

de la loi Grenelle 2, conduit à revoir l’architecture actuelle et doit être une opportunité de repenser les modalités de prise en compte du risque inondation par les acteurs de la métropole pour la recherche d’une gouvernance adaptée, permettant d’harmoniser la perception du risque entre les acteurs et de mettre en synergie leurs actions respectives.

Compte-tenu des enjeux en termes de sécurité des populations et du territoire, le rôle de l’Etat doit rester fort et moteur. Cependant, il est indispensable que les acteurs locaux soient mieux associés avec une coordination renforcée.

18 Projet de Loi annoncé par M. Fillon en novembre 2011, confirmé par Nathalie Kosciusko Morizet à l’occasion d’une communication en conseil des Ministres du 4 janvier 2012 faisant le point sur la politique du gouvernement en matière de prévention des inondation. Attente des orientations du nouveau gouvernement.

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Les acteurs économiques doivent notamment être mieux intégrés afin de participer pleinement aux politiques en cours d’élaboration. Par exemple, les organismes consulaires devraient être en mesure de porter des projets dans le cadre des PAPI. Le rôle des EPTB (Etablissement Public Territorial de Bassin) mérite d’être réévalué. Ils sont mis en avant dans le processus de mise en œuvre de la directive inondation, notamment dans l’accompagnement des collectivités, le portage de PAPI, … Ils ont vocation à être le lieu de la concertation et de la cohérence pour faire travailler les communes ensemble. L’hétérogénéité de leurs statuts et de leurs moyens, la différence d’échelle de leurs périmètres d’action semble aujourd’hui un frein au développement de certaines actions.

Les enjeux liés à la gouvernance de la métropole font aujourd’hui l’objet de nombreux débats en Ile-de-France. La question de la gestion du risque inondation, et plus largement des risques naturels, mériterait d’être intégrée dans ce cadre compte tenu des enjeux pour le territoire. Paris Métropole, lieu d’échange des collectivités de l’agglomération, pourrait jouer un rôle, en liaison avec les EPTB, pour la mobilisation des communes sur ce sujet. Dans son Livre vert sur la gouvernance, il identifie un enjeu clé de gouvernance autour du cycle de l’eau, auquel il rattache la problématique des inondations. Il déplore l’absence d’espace de coordination, voire d’action commune sur ce thème. Une conférence métropolitaine de l’eau est proposée qui pourrait être l’opportunité d’impliquer tous les acteurs de façon transversale au niveau métropolitain.

Par ailleurs, il importe de renforcer la vision prospective avec la définition de stratégies à moyen et long terme associant les acteurs concernés. Ainsi, si le Plan de gestion du risque inondation (PGRI) prévu par la directive européenne doit être l’outil de l’organisation de la maîtrise du risque d’inondation, une mise en perspective à plus long terme apparait utile en liaison avec les projets d’aménagement du territoire. La révision du Plan Seine pourrait être l’occasion de lui donner l’ambition des plans Delta néerlandais ou du Plan Rhin avec la détermination d’une stratégie à 15/20 ans qui prenne en compte le développement urbain et économique du territoire en liaison avec le SDRIF et les grands projets d’aménagement (Grand Paris, développement de l’Axe Seine, …). La concordance de la mise en œuvre de la directive inondation, de la révision du Plan Seine, qui arrive à échéance en 2013, et de l’élaboration du projet Grand Paris en offre l’opportunité.

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Annexes

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ANNEXE 1 Auditions et consultations

menées dans le cadre des travaux engagés pour l’élaboration de ce rapport

Auditions réalisées :

- Société du Grand Paris (SGP) – Mme Florence Castel, Directrice de l’ingénierie environnementale et de la qualité, Membre du Comité de direction - Mardi 14 juin 2011

- DRIEE Ile-de-France - M. DOROSZCZUK, Directeur - vendredi 6 juillet 2012 - Seine Grands Lacs - M. THEPOT, Directeur - Mardi 3 juillet 2012

Consultations :

- Secrétariat Général de la Zone de Défense et de Sécurité de Paris – Colonel Lelièvre (entretien téléphonique le 7 juin 2012) + Philippe Danjou et Sylvie Millet, Chargés de mission au Service de la défense Civile et de la sécurité Economique – Etat-Major de Zone, Sandra Planchon, Chargée de mission, Bureau de la Planification et des Associations de Sécurité Civile – Etat-Major de Zone, (rencontre le 10 juillet 2012)

- Seine Grands Lacs : échanges avec M. Frédéric Gache, chef de projet «Vulnérabilité des territoires » - DRIEE : échanges avec M. Antoine Pellion, chef du service prévention des risques et nuisances + avec M.

Pierre-Louis Dubourdeau et Mme Sandrine Robert du service prévention des risques et nuisances - IAU Ile-de-France : échanges avec M. Ludovic Faytre, responsable d’études risques majeurs, Département

planification, aménagement durable. - Plan Loire Grandeur Nature – M. Rossignol – Directeur du développement et des relations extérieures de

l’Etablissement Public Loire (entretien téléphonique janvier 2012) - RATP / Prestataire en charge de l’élaboration du PPRI de la RATP, M. Rodolphe Guillois, cellule de

coordination PPRI, chef de projet (échange le 24 mai 2011)

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ANNE XE 2

Initiatives de la C C IP

1. Opération pilote de réduction de la vulnérabilité des entreprises exposées au risque inondation

Cette action pilote a été engagée dans le cadre d’une convention passée entre l’EPTB Seine Grands Lacs (à l’époque dénommé « Grands Lacs de Seine » - IIBRBS) et la CCIP à l’occasion de la commémoration du centenaire de la crue de la Seine, à Paris, en 1910. Elle s’est concrétisée par la réalisation, par les conseillers environnement des Délégations Départementales de la CCIP de Paris et du Val-de-Marne, d’une dizaine de diagnostics d’entreprises implantées à Paris ou en petite couronne, entre les mois de novembre 2009 et mars 2010. Les entreprises diagnostiquées sont issues de secteurs d’activité variés : imprimerie, télécommunications, commerce de gros, etc. Compte tenu du caractère expérimental de l’opération et de la taille réduite de l’échantillon (11 entreprises) par rapport au très grand nombre d’entreprises de la circonscription implantées en zone inondable, la prospection a été ciblée vers des entreprises représentant des enjeux pour le territoire (nature stratégique de l’activité, rôle économique du commerce proximité, notoriété internationale…), vers des entreprises considérées comme prioritaires parce que susceptibles de participer à la gestion de la crise (négoce de matériaux de bricolage en vue de la reconstruction, imprimerie de journaux pour la diffusion de l’information…) ou encore vers des entreprises génératrices de sur-endommagement en raison de leur installation directement sur une berge de la Seine. Objectifs Evaluer la connaissance du risque des dirigeants Sensibiliser les dirigeants au risque inondation Identifier les mesures permettant de diminuer les dommages en cas d’inondation

Enjeu : Anticiper le risque pour limiter le sinistre et diminuer le nombre de jours d’arrêt d’activité.

Une méthode en trois étapes Visite sur site / etat des lieux Analyse des risques et chiffrage de l’impact économique / Identification des actions prioritaires ne nécessitant

pas nécessairement d’investissement Remise d’un rapport sur site / Hiérarchisation des préconisations

Le diagnostic, un outil d’aide à la décision EVALUER LE DEGRE DE VULNERABILITE DE L’ENTREPRISE

Réaliser un état des risques

- Localisation, - Hauteur d’eau, - Durée de submersion.

Identifier les dommages matériels possibles - Montant des dommages, production & stocks

Identifier les vulnérabilités organisationnelles - Dépendance aux réseaux, voies d’accès, mobilisation du personnel

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DETERMINER LA PERTE D’EXPLOITATION Exemple : Imprimerie – 47 salariés – CA annuel : 4,2 M€ - Crue : 60 jours, dont 1 jour de délai nécessaire pour stopper l’activité + 21 jours de submersion - Réalimentation électrique post-crue : 30 jours - Remise en état, nettoyage + renouvellement des éléments détruits et réparations : 30 jours - Total arrêt complet d’activité : 120 jours - Perte d’exploitation : 4 mois de chiffre d’affaires

PROPOSER DES MESURES DE REDUCTION DES RISQUES TECHNIQUES ET ORGANISATIONNELS

Réaliser l’inventaire des mesures de réduction des dommages matériels et des vulnérabilités organisationnelles possibles

Hiérarchiser les actions prioritaires adaptées au site

Préconisations DOMMAGES MATERIELS : TROIS ECHELLES DE PROTECTION

Protection ou déplacement des biens

Ex : Mesures permettant d’accélérer le démontage, le déplacement, puis la réinstallation des machines sensibles. Ex : Déplacement des produits polluants en zone non inondable.

Protection des pièces Ex : Condamnation et étanchement de certaines ouvertures. Ex : Rehaussement des réseaux électriques.

Protection du bâtiment Ex : Mise en place de détecteurs d’eau ou de capteurs de niveau d’eau.

VULNERABILITES ORGANISATIONNELLES : SENSIBILISATION SUR LA NECESSITE :

d’une relecture des contrats d’assurance

Ex : Adapter son contrat d’assurance « dommages aux biens » d’une trésorerie nécessaire au redémarrage des activités de partenariats avec les sous-traitants avant l’arrivée des eaux

Ex : Etablir un partenariat avec une entreprise de nettoyage

2. Etudes et expertise

- Rapport « Entreprises et risques de crues à Paris et en Petite Couronne » présenté par M. Michel VALACHE au nom de la Commission de l’Aménagement Régional, de l’Environnement, du Tourisme et des Transports, adopté à l’Assemblée Générale du 4 février 1999 et mis à jour en mars 2003.

- Interventions locales ponctuelles des Délégations Départementales de la CCIP auprès des pouvoirs publics, notamment dans le cadre de l’élaboration des PPRI (identification des entreprises en zones inondables, information des entreprises, …).

- Site internet de Services aux entreprises de la CCIP « entreprises.ccip.fr » / Rubrique Environnement Dossier Thématique « Gérer le risque inondation en entreprises » informations pratiques à destination des entreprises en trois chapitres : Savoir, Prévenir, Agir. lien : http://www.entreprises.ccip.fr/web/environnement/eau/gerer-risque-inondation-entreprise

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- Plaquette d’informations pratiques à destination des entreprises : « Crues de la Seine et de la Marne, entreprises… comment anticiper les risques ? » diffusée par la CCIP auprès des entreprises concernées de sa circonscription en 2004.

- Intervention dans des réunions à destination des entreprises traitant de la thématique inondation : On peut notamment citer le colloque organisé par l’ARD le 24 mai 2011 « L’économie francilienne face à une inondation majeure : quel risque ? » et le colloque organisé par l’Association « la Seine en partage » le 1er décembre 2009 sur le thème « Crue de 1910, un siècle après ».

- Participation à des réunions de concertation : On peut notamment citer les réunions organisées par la DRIEE Ile-de-France et l’Agence de l’eau Seine-Normandie dans le cadre de la consultation des parties prenantes pour la mise en œuvre de la directive européenne inondation en Ile-de-France : présentation de l’EPRI (28 novembre 2011), Forum de l’eau (Agence de l’eau Seine Normandie / DRIEE IF) le 26 juin 2012 pour la présentation du projet de détermination des TRI, synthèse de la consultation sur les TRI (le 5 septembre 2012) ; Réunion parisienne lors du Débat public sur le projet de La Bassée (6 décembre 2011).

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ANNE XE 3 Mis e en œuvre de la directive européenne inondation en F ranc e

La directive européenne du 23 octobre 2007 relative à l’évaluation et à la gestion des risques d’inondation établit « un cadre pour l’évaluation et la gestion des risques d’inondation, qui vise à réduire les conséquences négatives pour la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique associées aux inondations dans la Communauté ». Le plan de gestion du risque inondation (PGRI) prévu par la directive, inclura le volet inondation du SDAGE, le plan ORSEC et des mesures de gestion prévues au regard de l’objectif du risque d’inondation. Cette directive a été transcrite en droit français avec le vote de la loi Grenelle 2. Sa mise en œuvre s’étale de 2011 à 2015 (Cf schéma ci-dessous).

1. Evaluation préliminaire des risques d'inondation (EPRI) - (22 déc 2011)

L'EPRI est, comme son nom l'indiqu,e une évaluation préliminaire et n'a pas de portée réglementaire. Elle doit faire un bilan en listant les faits d'inondation passés marquants sur le territoire et permettre la création d'une enveloppe maximisante des inondations potentielles : les EAIP (Enveloppes Approchées des inondations potentielles), à partir des données connues. Cette enveloppe agrégeant des phénomènes très hétérogènes n'est pas une cartographie des zones inondables à proprement parler et n'est pas liée à une période de retour définie. L'objectif est d'évaluer l'impact potentiel des inondations futures dans ces zones. Des indicateurs d'enjeux ont été définis par le ministère pour évaluer cet impact sur quatre thématiques : santé humaine, activité économique, environnement, patrimoine (nombre d'habitants, nombre de logements, zones naturelles, sites ICPE, ....). Pour l’activité économique ces indicateurs sont : emprise des bâtiments d'activité, nombre d'emplois, infrastructures de transport. Des cartes sont proposées pour chaque indicateur sur les zones retenues.

2. Elaboration de la liste des Territoires à risques d'Inondation (TRI) (décembre 2012) L’identification des TRI est réalisée en s’appuyant sur l’EPRI, et à partir de critères nationaux de caractérisation du risque. Ces territoires correspondent à des zones « dans lesquelles les enjeux potentiellement exposés aux inondations sont les plus importants (notamment les enjeux humains et économiques situés en zone potentiellement inondable), ce qui justifie une action volontariste et à court terme de tous les acteurs de la gestion du risque ».

Élaboration de la prise de position

2è phase : TRI Janvier à septembre 2012

3è phase : PGRI septembre 2012 à fin 2015

Détermination de la liste des Territoires à risques

d’inondation (TRI)

Elaboration du Plan de Gestion du risque Inondation (PGRI) du Bassin S N et déclinaison en

stratégies locales sur les TRI d’ici fin 2015

1ère phase : EPRI 2011

Elaboration de l’Evaluation Préliminaire des risques d’inondation (EPRI) – adoption par le Préfet de région le 22 décembre

Elaboration de la

nouvelle cartographie des zones inondables

d’ici fin 2013

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3. Elaboration de la cartographie des zones inondables d’ici fin 2013 et du PGRI (Plans de Gestion du Risque Inondation) du Bassin Seine Normandie d'ici fin 2015. Ce dernier sera décliné en "stratégies locales" sur les TRI. Une nouveauté apportée par la directive inondation est notamment qu’il est demandé de prendre en compte trois niveaux de risques pour la cartographie : crues de probabilité faible (évènements extrêmes), moyenne (centennale) et forte. La crue centennale qui était jusqu’à présent la référence de crue de faible probabilité, devient celle de moyenne probabilité.

Les acteurs :

La DRIEE Ile-de-France assure le pilotage au niveau local de la mise en œuvre de la directive inondation. Les parties prenantes sont : l’État, les Collectivités territoriales et leurs groupements compétents en matière d’urbanisme et d’aménagement de l’espace, le Comité de bassin seine-Normandie, les Établissements publics territoriaux de bassin qui sont notamment chargés de la déclinaison au niveau des communes : information, concertation, …

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ANNE XE 4 L es quatre ouvrages gérés par l’E P T B S eine-G rands -L ac s

EPTB Seine Grands Lacs est compétant sur la zone dense. Il regroupe Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. Historiquement, il a la charge d'une double mission essentielle : - soutenir l'étiage pour maintenir les débits de la Seine et de ses affluents ; - lutter contre le risque lié aux inondations dans le bassin de la Seine en écrêtant les crues. Pour remplir ses missions, l'EPTB Seine Grands Lacs exploite quatre ouvrages situés en dérivation de la Seine, de la Marne, de l'Aube et sur l'Yonne, capables de stoker plus de 800 millions de m3 d'eau auxquels s'ajoutent 24 millions de m3 mis à disposition par EDF à partir des barrages de Crescent et Chaumeçon (gérés par EDF). L'EPTB Seine Grands Lacs s'est également engagé dans une action de réduction de la vulnérabilité aux inondations.

Les 4 ouvrages

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INDE X / G L OS S AIR E

Contrat de développement territorial (CDT) : outil créé pour décliner au niveau territorial la stratégie globale du Grand Paris (défini par l’article 21 la loi du 3 juin 2010). Contrat signé entre des communes/EPCI et l’Etat, il fixe les objectifs et les priorités en matière « d’urbanisme, de logement, de transport, de déplacement et de lutte contre l’étalement urbain, d’équipement commercial, de développement économique, sportif et culturel, de protection des espaces naturels, agricoles et forestiers et des paysages et des ressources naturelles. » C’est un outil de planification et de programmation puissant qui, à travers la contractualisation, permet de créer des écosystèmes favorables au développement des entreprises en se fondant sur les forces et l’identité du territoire. Actuellement 21 CDT sont en préparation en Île-de-France, qui doivent être soumis à enquête publique d’ici à février 2013 au plus tard selon la loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris. Contrat de projets interrégional « Seine » 2007-20013 : La mise en œuvre du Plan seine (Cf. ci-dessous) repose sur un partenariat fort entre l’Etat, les Régions Haute Normandie, Basse-Normandie, Ile-de-France, Champagne-Ardenne, Picardie et Bourgogne, l’Agence de l’Eau Seine Normandie et les acteurs concernés (Entente Oise-Aisne, Entente Marne, Grands Lacs de Seine, VNF, etc.), qui se concrétise pour les opérations à caractère interrégional, dans un contrat de projets interrégional Etat-Régions (CPIER) signé par l’ensemble des partenaires. Certaines actions du Plan Seine bénéficient également de financements FEDER (contributions des partenaires sur 7 ans : 49M€ Régions, 45,6M€ Etat, 26 M€ Agence de l’Eau SN, 7,88 M€ Union européenne). L’axe majeur du contrat de projets porte sur la prévention du risque inondation. Dossier départemental sur les risques majeurs (DDRM) Réalisé sous la responsabilité du Préfet, il récapitule les risques majeurs naturels ou technologiques du département - dont les crues historiques, les conséquences prévisibles pour les hommes, les biens et l’environnement, ainsi que les mesures prises pour en limiter les effets. Dossier d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM). À partir des informations contenues dans le DDRM, le maire réalise un DICRIM qui synthétise les conséquences d’un événement majeur – notamment une crue de type 1910 – sur les personnes et les biens et expose les mesures individuelles et collectives à prendre pour en minimiser les effets. Ce document est mis à disposition des habitants et doit faire l’objet de communications spécifiques.

EPTB (Etablissement public territorial de bassin) : organisme public créé par l’association des collectivités territoriales intéressées et leurs groupements pour faciliter, à l'échelle d'un bassin ou d'un sous-bassin hydrographique, la prévention des inondations et la gestion équilibrée de la ressource en eau ainsi que la préservation et la gestion des zones humides. La loi Grenelle 2 n° 2010-788 du 12 juillet 2010 conforte le rôle des EPTB dans l'élaboration et la mise en oeuvre des Schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE). Le rôle d’un EPTB est d’apporter à l’action des collectivités une cohérence de bassin, en assumant un rôle général de coordination, d’animation, d’information et de conseil dans ses domaines et sur son périmètre de compétence. Ces établissements peuvent prendre en charge la maîtrise d’ouvrage d’études et de travaux. A ce jour, 5 établissements on vu leur périmètre reconnu par arrêté préfectoral sur le bassin Seine Normandie : l’Institution interdépartementale Oise / Seine Maritime / Somme pour la gestion et la valorisation de la Bresle en avril 2007 ; l’Entente interdépartementale pour la protection contre les inondations de l’Oise, de l’Aisne, de l’Aire et de leurs affluents fin 2009 ; le Comité du bassin hydrographique du bassin de la Mauldre et de ses affluents en février 2012 ; le Syndicat du bassin versant de l’Yères et de la côte en mai 2012 ; l’Institution interdépartementale des barrages réservoirs du bassin de la Seine en février 2011, aujourd’hui dénommé EPTB Seine Grands Lacs. EPTB Seine Grands Lacs est compétant sur la zone dense. Il regroupe Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. Historiquement, il a la charge d'une double mission essentielle : soutenir l'étiage pour maintenir les débits de la Seine et de ses affluents ; lutter contre le risque lié aux inondations dans le bassin de la Seine en écrêtant les crues. Pour remplir ces missions, l'EPTB Seine Grands Lacs exploite 3 ouvrages situés en dérivation de la Seine, de la Marne, de l'Aube et un sur l'Yonne, capables de stoker plus de 800 millions de m3 d'eau. L'EPTB Seine Grands Lacs s'est également engagé dans une action de réduction de la vulnérabilité aux inondations.

PAPI (Programme d’Actions de Prévention des Inondations) : outil de contractualisation, entre l’Etat et les collectivités territoriales et leurs groupements, lancés en 2002. Ils permettent la mise en œuvre d’une politique globale, pensée à l’échelle du bassin de risque pour promouvoir une gestion intégrée des risques d’inondation en vue d’en réduire les conséquences dommageables. Les PAPI sont des démarches volontaires labellisées par l’Etat au niveau régional dans le cadre d’appels à projet.

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Plan Seine (établi pour la période 2007/2013) : c’est un plan d’aménagement global de la Seine et de ses affluents. Il implique l’ensemble des acteurs de l’eau du bassin et met en perspective les différentes actions, en développant leurs impacts positifs à l’échelle du bassin et en maîtrisant leurs effets cumulés, notamment en matière de biodiversité, au profit d’une gestion durable du fleuve. Il s’intègre aux autres politiques publiques menées dans le domaine de l’eau et des milieux aquatiques. Le comité de pilotage du plan Seine, présidé par le préfet coordonnateur de bassin, est composé des organismes financeurs et des principaux acteurs du bassin. Il assure l’animation, la mise en œuvre, le suivi du plan Seine et la coordination de la programmation des fonds européens, des crédits de l’Etat et de l’Agence de l’eau Seine Normandie. Le plan Seine se compose d’une cinquantaine d’actions concrètes selon 4 enjeux stratégiques :

- réduire les effets d’une crue majeure sur la Seine ; - améliorer la qualité des eaux du fleuve et de ses affluents - préserver et restaurer les milieux et la biodiversité des

grands cours d’eau du bassin ; - intégrer l’ensemble des usages et fonctions du fleuve

dans un projet de développement durable (axe de transport, valorisation touristique, corridor biologique).

Plan Loire Grandeur Nature mis en œuvre depuis 1994 sur le Bassin de la Loire par l’établissement public Loire qui regroupe notamment les 9 régions concernées. Le plan actuel couvre la période 2007-2013. Dans le cadre de son objectif de réduction de la vulnérabilité aux inondations, il mène une démarche « industrielle » de réduction de la vulnérabilité aux inondations des activités économiques du bassin de la Loire. Plan ORSEC – Disposition spécifique « Inondation » (PSSIZ : Plan de Secours spécialisé inondations zonal). Il est conçu pour mobiliser et coordonner, sous l’autorité unique du Préfet, les acteurs de la sécurité civile au-delà du niveau de réponse courant ou quotidien des services. Il organise la mobilisation, la mise en œuvre et la coordination de toute personne publique et privée concourant à la protection générale des populations. Il s’intéresse notamment à la continuité des réseaux : électricité, télécommunications, transports en commun, circulation fiduciaire, … En Ile-de-France le plan ORSEC interdépartemental couvre les 8 départements. Il est élaboré et mis en œuvre par le Préfet de police dans le cadre des missions du Secrétariat général de la zone de défense et de sécurité de Paris. PCS (Plan communal de sauvegarde) : outil opérationnel élaboré par les Maires pour répondre à leur responsabilité d’organisation des secours de première urgence. Il est obligatoire dans les communes dotées d’un plan de prévention des risques naturels prévisibles approuvé ou comprises dans le champ d’application d’un plan particulier d’intervention. Il vient compléter le dispositif du plan ORSEC relevant de la responsabilité du Préfet.

PPRN (Plans de Prévention des risques Naturels), PPRI pour les inondations : il doit délimiter les zones exposées à des risques ou non directement exposées et y définir les interdictions ou conditions de construction, les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde, les mesures sur les biens et activités existants. Le PPRI est l’instrument privilégié de l’action de l’Etat en matière de prévention du risque inondation. Il est élaboré sous la responsabilité du Préfet. Il a pour objectif de : ne plus accroître le nombre de constructions et aménagements nouveaux installés en zone vulnérable ; réduire la vulnérabilité de ceux qui sont déjà réalisés en zone exposée ; ne pas aggraver les risques ni en provoquer de nouveaux (cet objectif concerne notamment la préservation des zones d’expansion des crues et des fonctions d’écrêtement des zones tampons). Il peut interdire ou subordonner à des conditions particulières, dans des zones délimitées, les constructions, ouvrages, biens et activités, soit parce qu’ils seraient exposés à des risques, soit parce qu’ils pourraient les aggraver ou en provoquer de nouveaux. C’est une servitude d’utilité publique obligatoirement annexée au P.L.U. (ou au P.O.S.), s’imposant à toute personne, publique ou privée, dans les limites des prescriptions du règlement. SDAGE Schéma directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du Bassin Seine Normandie (2010-2015). Il fixe les objectifs de qualité assignés aux masses d’eau et les grandes orientations d’une gestion équilibrée de la ressource en eau. C’est un document à portée juridique qui induit des obligations pour les décisions dans le domaine de l’eau et de l’urbanisme. Il est accompagné d’un programme de mesures, qui décline ses grandes orientations en actions concrètes (amélioration de certaines stations d’épuration, restaurations des berges de certains cours d’eau etc.). Depuis la loi sur l’eau du 30 décembre 2006, les SDAGE doivent prendre en compte de nouveaux objectifs : le changement climatique et la prévention des inondations. Le défi 8 concerne les inondations : « limiter et prévenir le risque inondation ». Le Plan Seine est un programme d’action qui participe à l’atteinte des objectifs du SDAGE. Les orientations du SDAGE s’imposent au SDRIF. Le plan de gestion des inondations issu de la directive inondation devra inclure le volet inondation du SDAGE. La prévention du risque d’inondation se décline dans le SDAGE en 5 orientations :

- améliorer la sensibilisation, l’information préventive et les connaissances ;

- réduire la vulnérabilité des personnes et des biens exposés au risque d’inondation ;

- préserver et reconquérir les zones naturelles d’expansion des crues ;

- limiter les impacts des ouvrages de protection contre les inondations, qui ne doivent pas accroître le risque à l’aval;

- limiter le ruissellement en zone rurale et en zone urbaine pour réduire les risques d’inondation.

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Schéma directeur de prévention des crues (SPC) : Schéma arrêté pour chaque bassin hydrographique par le Préfet coordonateur qui fixe les principes selon lesquels s’effectue la surveillance et la prévision des crues ainsi que la transmission de l’information sur les crues entre l’Etat et les collectivités. Pour la région Ile-de-France, schéma du bassin Seine-Normandie du 22 décembre 2005.

SCHAPI (Service Central d’Hydrométéorologie et d’appui à la prévision des Inondations) : Service de l’Etat qui assure au niveau national la coordination scientifique et technique du domaine de la prévision des crues en liaison avec les organismes scientifiques et techniques de l’Etat. Il assure la fonction de « portail de communication » des services de l’Etat vers le grand public, les médias, élabore la carte « vigilance crue » et un bulletin de situation générale, apporte un appui technique aux SPC, organise les bases de données nationales relatives aux inondations, expertise, valide, améliore et diffuse les modèles de prévision, …

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Directeur de la publication : Pierre TROUILLET CCIP - 27 avenue de Friedland - 75 382 Paris cedex 08 Rapports consultables ou téléchargeables sur le site : www.ccip.fr Dépôt légal : décembre 2012 ISSN : 0995-4457 – Gratuit