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LES FICHES AUTOPROD DU CIME (à télécharger au WWW.SOPREF.ORG ) 1. Introduction aux fiches thématiques 2. Portrait de l’industrie québécoise du disque et du spectacle 3. Les associations sectorielles, les sociétés de gestion collectives et les syndicats professionnels LA PROTECTION DE L'ŒUVRE ET LES DROITS AFFÉRENTS 4. Protéger une oeuvre et la déposer aux bibliothèques nationales du Québec et du Canada 5. Le droit moral et le droit d’auteur 6. L’édition musicale LORSQUE L’ARTISTE DEVIENT PRODUCTEUR 7. Ma petite entreprise, sa structure juridique, sa fiscalité 8. Définir son image et ses objectifs 9. Le plan de travail : Budget et échéancier 10. Licence ou distribution 11. Financement public et privé 12. L’enregistrement de la bande maîtresse: le créateur et son équipe 13. Le droit voisin, les sociétés de gestion collective des producteurs et d'interprètes 14. Matriçage et code ISRC 15. Les ententes collectives du disque 16. La licence de reproduction mécanique CONTRATS DU SECTEUR DE L’ENREGISTREMENT SONORE 17. Introduction aux contrats et choisir son avocat 18. La lettre d’entente et le « Memo-deal » 19. Le contrat d’artiste 20. La licence de mise en marché 21. Le contrat de gérance 22. Le contrat de distribution 23. Les contrats d’édition, de co-édition et de sous éditions FABRICATION ET DISTRIBUTION 24. Le CD, l’emballage, le livret, les films et le code UPC 25. La distribution : les rôles et fonctions du distributeur 26. Promotion sur les lieux de vente (PLV) et publicité Coop 27. Guide de la distribution numérique pour les indépendants LA PROMOTION ET LE MARKETING 28. Stratégie marketing 29. Dossier d’artiste et clipping 30. Le site Internet et les communautés en ligne 31. Le communiqué et les relations de presse 32. Le lancement 33. La publicité 34. Les simples et la promotion radio 35. Le vidéo clip LE CONCERT 36. Le producteur de spectacle 37. Les contrats de location et de co-production 38. Les ententes collectives du spectacle 39. Les réseaux de diffusion et le tourneur (booker) 40. Les concours, événements et festivals 41. Les musiciens, l’équipe de tournée, la fiche technique 42. Les affiches et la publicité 43. Les produits dérivés 44. LEXIQUE France-Québec-Canada

Les fiches Autoprod 101 - SOPREF

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DESCRIPTION

Le guide Autoprod 101 a été publié pour la première fois en 2002. La présente version, est une agrégation de la version adaptée pour le téléchargement en ligne réalisée au cours de l’année 2005-2006, grâce au soutien financier de la Fondation SOCAN. Cet ouvrage, réalisé en collaboration avec Ivan Bielinski et Sabine Assuied, demeure encore aujourd'hui une rare référence pour les artistes musicaux désirant s'autoproduire.

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  • LES FICHES AUTOPROD DU CIME ( tlcharger au WWW.SOPREF.ORG)

    1. Introduction aux fiches thmatiques 2. Portrait de lindustrie qubcoise du disque et du spectacle 3. Les associations sectorielles, les socits de gestion collectives et les syndicats professionnels

    LA PROTECTION DE L'UVRE ET LES DROITS AFFRENTS

    4. Protger une oeuvre et la dposer aux bibliothques nationales du Qubec et du Canada 5. Le droit moral et le droit dauteur 6. Ldition musicale

    LORSQUE LARTISTE DEVIENT PRODUCTEUR

    7. Ma petite entreprise, sa structure juridique, sa fiscalit 8. Dfinir son image et ses objectifs 9. Le plan de travail : Budget et chancier 10. Licence ou distribution 11. Financement public et priv 12. Lenregistrement de la bande matresse: le crateur et son quipe 13. Le droit voisin, les socits de gestion collective des producteurs et d'interprtes 14. Matriage et code ISRC 15. Les ententes collectives du disque 16. La licence de reproduction mcanique

    CONTRATS DU SECTEUR DE LENREGISTREMENT SONORE

    17. Introduction aux contrats et choisir son avocat 18. La lettre dentente et le Memo-deal 19. Le contrat dartiste 20. La licence de mise en march 21. Le contrat de grance 22. Le contrat de distribution 23. Les contrats ddition, de co-dition et de sous ditions

    FABRICATION ET DISTRIBUTION

    24. Le CD, lemballage, le livret, les films et le code UPC 25. La distribution : les rles et fonctions du distributeur 26. Promotion sur les lieux de vente (PLV) et publicit Coop 27. Guide de la distribution numrique pour les indpendants

    LA PROMOTION ET LE MARKETING

    28. Stratgie marketing 29. Dossier dartiste et clipping 30. Le site Internet et les communauts en ligne 31. Le communiqu et les relations de presse 32. Le lancement 33. La publicit 34. Les simples et la promotion radio 35. Le vido clip

    LE CONCERT

    36. Le producteur de spectacle 37. Les contrats de location et de co-production 38. Les ententes collectives du spectacle 39. Les rseaux de diffusion et le tourneur (booker) 40. Les concours, vnements et festivals 41. Les musiciens, lquipe de tourne, la fiche technique 42. Les affiches et la publicit 43. Les produits drivs 44. LEXIQUE France-Qubec-Canada

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    LES FICHES AUTOPROD DU CIME

    44 le chiffre gagnant pour une mergence toute musicale Le guide Autoprod 101 a t publi pour la premire fois en 2002. La prsente version, adapte pour le tlchargement en ligne par segments thmatiques, a t ralise au cours de lanne 2005-2006, grce au soutien financier de la Fondation SOCAN. Lactuelle plaquette constitue lintroduction louvrage et fut publie dans la version originale sous la plume dIvan Bielinski sous le titre Sorganiser ou se faire organiser . Nous souhaitons remercier ici toutes les personnes qui furent de laventure originale : Stphane Alexandre, Me Daniel Martin Bellemare, Francine Bertrand-Venne, Patrick-Claude Caron, Richard Cayer, Me Marie-Jose Dupr, Marc Girard, ric Goulet, David Laferrire, Guillaume Lombart, rika Marcus, Johanne Pouliot, Guylaine Throux, Me Benoit Thibeault, Calvin Do, Monique Blanchard, Lise Pelletier. Enfin, remercier tout particulirement les rdacteurs Ivan Bielinski, Sabine Assuied, Patrick-Claude Caron et Ramon Vitesse, dont certains extraits demeurent inchangs dans cette nouvelle version. Remercier aussi la SPACQ, ric Goulet et Hlne DeBlois dont la contribution latelier L crateur et son quipe est aussi reprise dans nos fiches. Enfin remercier Jean-Nol Bigotti, notre partenaire de lIrma pour son importante participation la rdaction du Lexique prsent en Fiche No 44, ainsi que Jean-Franois Bert dont un large extrait de son ouvrage Ldition musicale (Irma ditions) constitue notre passage sur la sous-dition. Nous souhaitons mettre en garde le lecteur leffet que les noncs contenus dans nos fiches thmatiques ne constituent en aucun cas un avis lgal. Il sagit strictement de lexpression dopinions, sappuyant sur nos connaissances des pratiques daffaires sectorielles. La rvision courante a t ralise par Jean-Robert Bisaillon.

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    MA PETITE ENTREPRISE1

    Si vous tes auteur, compositeur, interprte, musicien membre dun groupe ou accompagnateur, DJ ou tout cela la fois et que vous avez dcid dentreprendre une carrire, il est fort possible que vous ayez un jour, sinon trs bientt, recourt lautoproduction. Mais de quoi sagit-il exactement, et surtout pourquoi? Est-ce que lautoproduction ne confine pas occuper pour le restant de ses jours le bas du pav, dfaut de pouvoir jouer dans la cour des grands ? La rponse est non.

    Ivan Bielinski Autoprod 101, premire dition Dsormais poser le geste de sautoproduire est de moins en moins considr comme une dfaite et de plus en plus comme une prise en main de ses affaires par un artiste. Si dans le secteur des musiques populaires, cette approche est encore perue, par certains, comme la marque dune carrire amateur, il en va autrement pour les champs de pratique comme la danse ou encore le thtre, o les notions de jeune compagnie ou de travail autonome professionnel sont depuis longtemps assimiles et assumes par les artistes. Il faut savoir que lUnion des artistes reconnat cette approche et prescrit mme un contrat lintention des compagnies thtrales en mode dautoproduction. Cette ralit de lautoproduction est dsormais bien dmontre dans le secteur des musiques populaires par lexprience de nombreux jeunes artistes influents. Des Trois Accords Dobacaracol, en passant par Champion, tous ont contribu activement la production de leurs premiers albums et la gestion de leurs carrires. Nous sommes tous daccord pour dire que les tches de gestion sont mille lieux de la pratique dun art, que la complexit de lindustrie du disque et du spectacle a de quoi rebuter les plus hardis. Par contre et irrmdiablement, ce sont les artistes les plus habiles en affaire qui obtiennent les meilleurs rsultats. Les atouts et principes qui militent pour une plus grande implication de lartiste dans la gestion de sa carrire sont : (1) limportance de conserver la matrise doeuvre et la direction artistique de son projet, (2) limportance dapprendre dlguer aux professionnels qui lentourent et laccompagnent, (3) limportance de conserver le contrle sur lexploitation de son spectacle ou de ses enregistrements.

    (1) MAITRISE DOEUVRE ET DIRECTION ARTISTIQUE Pour assumer la matrise duvre de son projet il importe de bien connatre toutes les facettes du processus de production dun enregistrement, de connatre les pratiques et le langage du secteur. tre matre duvre implique aussi le contrle du budget, la possibilit dautoriser ou non une dpense, faire affaire soi-mme avec les organismes qui subventionnent les projets. Enfin, on comprend que mme sil est important dobtenir des avis et de retenir des comptences extrieures pour la ralisation de son disque, il appartient lartiste de trancher sur le son et la direction artistique finale. Sinon, comment fera-t-il pour le dfendre avec conviction sur

    1 Alain Bashung ; )

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    scne, dans les mdias, face lhistoire ? Parce quun album est une trace qui reste sur notre chemin. (2) APPRENDRE A DELEGUER Pour que le produit final remplisse ses objectifs, il est donc important de choisir vos collaborateurs en consquence. ce propos, Ludovic Gombert et Aymeric Pichevin, co-auteurs du livre Autoproduire son disque2 soulignent que : limportant est donc de rassembler des bnvoles motivs par le projet, et de scinder distinctement les tches selon les talents de chacun : graphisme, rdaction de documents, contacts tlphoniques, recherche de concerts, gestion des enregistrements, gestion de lassociation. (p. 14) Il ne faut pas hsiter entrer en contact avec des gens qui connaissent bien le milieu, comme des producteurs, des grants ou des promoteurs, sans parler des artistes eux-mmes. La plupart de ces gens sont bien disposs conseiller les nouveaux venus, et mme, en quelques occasions, leur donner un coup de pouce. Plus vous serez renseign, moins vous courrez le risque de vous faire surprendre; mieux vous serez entour, plus vous avancerez rapidement et efficacement. Si tu fais ton autoproduction par toi-mme du dbut la fin, tu seras toujours tout seul au bout de la route. 3

    (3) CONTROLE SUR LEXPLOITATION Par contrle de lexploitation on rfre en grande partie la notion de proprit des bandes matresses. Lartiste-producteur qui est propritaire peut choisir ses locataires , dans ce cas-ci, les entreprises qui mettront lalbum ou le concert en march. Il pourra aussi sassurer davoir un mot dire dans la stratgie publicitaire, tant sur le plan du budget que des messages employs.

    videmment, lexercice de ces trois contrles par lartiste sur sa destine implique la matrise de beaucoup de notions et requiert beaucoup de temps. Cest ainsi, que tous cderont, tt ou tard, une part de ces responsabilits, contrles ou proprits des uvres, spectacles ou enregistrement des partenaires. Ce qui importe finalement cest de savoir ce quon fait et pourquoi on le fait. Pourquoi est-ce quun bon matin, on devient mr pour confier sa carrire un grant ou son projet de disque un producteur. Ce guide a donc pour modeste objectif de guider les efforts de ceux et celles qui, comme vous, pour une raison ou pour une autre, ont opt pour une autoproduction professionnelle, une prise en main de leur projet. Savoir ce quon fait et pourquoi on le fait.

    2 Publi par lIRMA et DIXIT, ce Guide intressant se rfre nanmoins au contexte spcifique de la France.

    3 Christophe Karcher, directeur artistique chez Warner Chappell Music France, cit par Gombert et Pichevin In Autoproduire son disque, p.15.

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    Tant de facteurs entrent en ligne de compte et les voies sont tellement diversifies quil est peu prs impossible de baliser un chemin royal dans lequel vous seriez susceptible de vous engager la conscience tranquille. 4 Sil est en effet impossible de dicter une approche qui soit infaillible, une vrit simpose toutefois. Lartiste est responsable de gnrer tant des uvres qui marquent, que de prendre les devants pour simposer. De plus en plus, loffre musicale est riche et clate. De plus en plus, la qualit des premiers albums par de nouveaux artistes est en croissance. Par ailleurs, linstabilit du march, qui ne sest pas encore stabilis face la pousse des nouveaux modes dcoute numrique, dcourage la prise de risques par les acteurs tablis. Le Profil conomique des auteurs-compositeurs francophones du Canada5 souligne dailleurs cette tendance : dans ltat actuel de lindustrie, on demande [aux auteurs-compositeurs] de se soumettre au cahier dexigences des gens daffaires. Ces exigences sont destines rduire lincertitude de lenvironnement des industriels et protger leurs acquis. Ainsi les producteurs slectionnent des genres musicaux familiers et contribuent standardiser le produit []. Les diffuseurs tentent de rduire le pouvoir dj faible des crateurs, en contrlant les ressources cratives6. ce propos, signalons que certains organismes, dont la SOPREF, ont t crs pour encourager les artistes poursuivre leur dmarche musicale malgr le refus ou lincapacit du milieu absorber leur travail. Ainsi, il devient de plus en plus important pour les artistes de participer activement tablir leur notorit initiale7. Il faut crer le buzz Or, crer une notorit pour un produit ou une marque est la base mme de lentrepreneuriat. Travail autonome, autoproduction, dmarrage de carrire nous tournons autour du mme pot de miel : celui de la petite entreprise ! Nous prfrons tablir ce postulat de dpart. Un artiste qui se met en marche et tablit graduellement sa notorit est un bien meilleur candidat au succs. Si cet artiste reconnat rapidement que telle dmarche gagne se faire par la cration dune petite entreprise, il risque moins de commettre des gestes mal calculs. De plus, sa structure atteindra plus vite la force requise pour tablir des liens daffaires avec le milieu professionnel. Il pourra utiliser sa petite entreprise comme interlocuteur. En fait, il pourra se tapir dans lombre de celle-ci ou sen servir pour crer un effet de distance dans les situations o il est dconseill dagir en son nom dartiste. Le cur du processus sera ds lors de se fixer des objectifs et de faire un plan dattaque ! Lartiste devra apprendre jouer sur deux tableaux : La cration et la production. Il aura se donner un minimum de discipline et dhygine organisationnelle. Composer pour vacuer la pression, prendre le tlphone quand linspiration chancelle. Il aura enfin injecter autant de crativit dans sa musique que dans sa stratgie. Pourquoi en effet, sen tenir aux mmes recettes que tout le monde en matire de dveloppement de son marketing ? 4 Bielinski, Ivan, Autoprod 101, premire dition, SOPREF

    5 tude ralise par Claire Pich-Cyr (1999) 6 Ibid., p.37 7 Ce quIvan Bielinski appelait tablir sa crdibilit en tant quartiste

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    Se fixer un objectif implique du ralisme et des connaissances. Viser la vente de 50 000 albums pour couvrir les frais denregistrement est rarement raliste. Enfin, cet objectif aura sincarner dans un budget et un chancier. Ce sont les trois mots cls : Objectif Budget Calendrier. Ces trois variables devront fonctionner en parfaite symbiose et sajuster les unes aux autres quand les imprvus surviendront. Vous devrez pouvoir vendre votre projet en matrisant parfaitement ces variables et les utiliser pour faire la dmonstration que vous contrlez la direction de votre bolide. Ds le dbut de lautoproduction, vous devrez songer crer pour votre projet une entit propre, raison sociale, cadre lgal ou autre, qui assurera (et rassurera) vos ventuels investisseurs du srieux de lentreprise. Cela permettra de distinguer vos finances personnelles de celles de votre projet artistique. Cest cette entit qui portera votre plan de carrire, votre projet, votre plan daffaires, stratgique ou de dveloppement. Autant de synonymes du mme idal : joindre un public avec sa musique ! Conues de manire couvrir lensemble des questions lies aux processus de production dun enregistrement sonore et de circulation dun spectacle consquent, les prsentes Fiches Autoprod pourront devenir un mode demploi susceptible de rpondre chaud aux interrogations du moment. Nous les avons prpares de manire ce que vous trouviez rapidement ce que vous cherchez, en les concevant comme des pense-btes autonomes les uns des autres. Mais, noubliez jamais que la production est un processus trs vivant et que plus votre regard sur sa pratique sera large et document, moins vous risquez doublier un dtail significatif enfin, que cest en sautant dans laction quon apprend le plus. Nous vous souhaitons une bonne lecture et, surtout, que votre projet dpasse vos rves !

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    Portrait de lindustrie qubcoise du disque et du spectacle Il est essentiel de connatre un tant soit peu le contexte industriel qui prvaut dans notre environnement culturel pour sattaquer un projet de diffusion ou dexploitation en musique. Lhistoire de notre industrie est aussi trs importante plusieurs gards et je souhaite attirer votre attention sur le texte Internet de Danielle Tremblay intitul Le dveloppement historique et le fonctionnement de lindustrie de la chanson qubcoise1, pour situer votre carrire dans son contexte. Il est important ds le dpart de souligner quil nexiste pas une seule industrie mais bien plusieurs. Quil sagisse des musiques traditionnelles disposant de leurs propres rseaux et logiques, des multiples drivs du rock underground, des scnes hip-hop, dance et lectro, de la chanson, ou encore de la grande pop varit, chaque cole de style possde son industrie plus ou moins lie ses autres vis--vis. Il est important comme premier constat de souligner le fait que lindustrie Qubcoise du disque et du spectacle repose depuis le milieu des annes 1980 sur ses indpendants. Contrairement ce qui prvaut dans plusieurs marchs nationaux denvergure, les multinationales du disque que sont Universal, Sony-BMG, Warner et EMI ne signent vrai dire pas dartistes qubcois. Cela signifie que plus de 80% des disques produits et vendus au Qubec sont le fait dentreprises indpendantes qubcoises distribues par des indpendants tels Select, DEP, Fusion 3, Outside ou LOCAL Distribution. Autre fait marquant, les achats de musique qubcoise du top 500 (2004) par les Qubcois reprsentent 45,1% de leurs achats de musique totaux. Cest un chiffre trs lev quil faut probablement prendre avec rserve, mais qui nillustre pas moins le fait que nous sommes de gros supporteurs de notre culture identitaire. Nos salles de concerts sont remplies en moyenne 68,2% (2004) lorsquil sagit de spectacles prsents par des artistes qubcois de la chanson. Voici quelques chiffres dterminant en vrac. Le nombre dalbums francophones canadiens recenss par lADISQ pour 2005 fut de 299. Le nombre dalbums et mini-albums autoproduits et alternatifs recenss par la SOPREF en 2005 fut de 393. Le nombre dentreprises de production et de grance soutenues par la SODEC en 2004-

    1 http://www.chansonduquebec.com/danielle/danielle.htm

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    2005 a t de 107 et elle furent responsables de la sortie denviron 90 albums. Ainsi, cest dj une ralit, plusieurs micro-producteurs sont responsables de la production de peu dalbums chacun. Ces excellentes statistiques constituent une valuation trs gnrale, base sur des chantillonnages partiels et assez aisment identifiables. En sont exclus pour une bonne part, les lieux de spectacles, les radios et les disquaires spcialiss ou de moindre taille ou encore les nouvelles pratiques dachat sur le Web. Tel que prcdemment voqu, il existe au Qubec plusieurs industries, qui leur tour commandent des rflexes et des approches gnralement trs diffrentes. Les diffrentes industries se cristallisent habituellement autour dassociations qui les reprsentent et incarnent leurs valeurs (Voir autres infos en Fiche No3). Il est important pour les artistes en autoproduction et les micro-producteurs de se joindre diverses associations pour raffiner leur vision de lindustrie. Ainsi lADISQ reprsente depuis 1978, les indpendants Qubcois. Elle incarne les aspirations et enjeux des producteurs de la chanson, de la pop et des varits. Il faut souligner la richesse des tudes ralises au cours des ans par lADISQ, qui a su se doter de confortables moyens dintervenir au bnfice de ses membres. La lecture du mmoire de lADISQ, dpos aux audiences publiques du CRTC sur la radio commerciale de 2006, constitue un dtour qui en vaut la peine pour comprendre les contextes industriels qubcois et canadiens. La SPACQ existe depuis 1981 et a t mise sur pied par Lise Aubut, Diane Juster et Luc Plamondon. Elle reprsente les auteurs et compositeurs professionnels et incarne plus spcifiquement les intrts des artistes de la chanson, et les compositeurs de musique pour la tl et le cinma (commande duvres). Le SPDTQ fonde en 1981, regroupe quant elle les artistes et producteurs des milieux de la musique folk et traditionnelle. Elle constitue un lien privilgi vers les diverses composantes de la Folk Alliance ou du WOMAD. Le CQM qui existe depuis 1993 reprsente les musiques de concert, parfois appeles les musiques srieuses : le classique et le contemporain, le jazz, les musiques actuelles, llectroacoustique. La SOPREF a pignon sur rue depuis le 7 juin1998 et a t cre pour reprsenter les artistes de la relve et micro-producteurs. Elle incarne davantage les intrts des milieux undergrounds du rock, du hip-hop et de la nouvelle chanson. Cest elle qui publie la srie de fiches de renseignements que vous consultez prsentement.

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    La loi sur le statut professionnel des artistes Il est important de savoir que derrire le quotidien et la magie des plateaux de concerts et studios denregistrement, sactive toute une machine conomique et juridique qui rgit une large part des activits du milieu et trace concrtement la ligne entre la pratique amateur et professionnelle. Lartiste en mode dautoproduction a parfois maille partir avec cette ralit, dans la mesure ou il a souvent faire la preuve de son statut conomique dentrepreneur indpendant ou dfendre son statut de praticien professionnel marginal. Ainsi, il est fondamental de savoir que les milieux professionnels du Qubec vivent depuis 1987 sous le rgime de la Loi sur le statut professionnel et les conditions dengagement des artistes de la scne, du disque et du cinma (L.R.Q., c. S-32.1). Cela signifie que pour tre reconnues formellement comme professionnelles, vos activits devront dans une relative mesure, respecter les ententes collectives qui dterminent les rapports conomiques entre les diffrents acteurs professionnels. En fait, par la loi, notre gouvernement a souhait tracer la ligne entre la pratique professionnelle et la pratique au noir. En principe, lindustrie et les artistes tirent des bnfices dune pratique dclare. Par contre, on doit avouer quencore beaucoup de spectacles et de disques sont produits chaque anne sans que leurs protagonistes connaissent mme lexistence de la Loi S-32.1. Cest l un signe que tout nest pas encore arrim solidement et que les avantages tardent dans certains cas se manifester (Voir plus dinfos aux Fiches No 15 et 38). Le groupe de travail sur la chanson qubcoise En 1998, la ministre de la culture et des communications du Qubec, Louise Beaudoin, a command un rapport2 un groupe de travail constitu de gens de lindustrie, afin de cerner les nouveaux enjeux et besoins de lindustrie du disque et du spectacle qubcoise. Depuis cet exercice, nous avons vu le Conseil des Arts et des Lettres du Qubec crer un Volet Chanson dans ses programmes de soutien aux artistes professionnels, ainsi que la SODEC introduire la notion de secteur Para-industriel dans ses programmes daide aux producteurs de disques et grants. Ces mesures ont particip, malgr leur financement plutt modeste, lmergence actuelle de nouveaux artistes. Le terrain

    2 http://mcc.quebectel.qc.ca/sites/mcc/ClinStat.nsf/ce5e08c8e9d9f012852570c8001493ee/8eefb68638eeb8b585256c5d00643410!OpenDocument

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    Pour clore ce bref portrait industriel, il faut toutefois souligner quel point les micro-producteurs et structures alternatives faonnent le milieu du disque et du spectacle du Qubec voluant dans lunivers de la marge concurrentielle qui alimente lindustrie plus reconnue. Cest cet univers que viennent presque systmatiquement se greffer les artistes en autoproduction avant de passer des vitesses suprieures. Ce sont ces acteurs terrains qui constituent les vecteurs de transmission les plus adapts aux micro-producteurs et qui devront immanquablement mailler vos plans daffaires. Ainsi, soulignons le rle des radios communautaires et communautaires de campus, qui les premires font tourner les nouveaux artistes. Pensons aux fanzines spcialiss qui mergent et coulent un rythme plus ou moins lent, les Bang Bang, emoRagie ou autres Macadam. Pensons surtout tous ces sites et rseaux sociaux sur Internet qui remplacent progressivement toutes les composantes de lindustrie traditionnelle : Sincever, MySpace, Sonicbids, Bluetracks, BANDEAPART, Montrealshows, Scnelocale, SOPREF et LOCAL Numrique. Mentionnons aussi larrive de nouveaux festivals dterminants pour les scnes indpendantes, tels Pop Montral, le Festival des Musiques mergentes dAbitibi-Tmiscamingue, MUTEK ou encore le Festival dt OFF de Qubec. Noublions pas les petits lieux dart et de spectacle (APLAS), caf, bars et restaurants qui investissent avec passion dfaut de moyens financiers dans leur programmation. Les disquaires indpendants engags tels les Anges Vagabonds, LOblique et Atom Heart (Montral), Audition (Rimouski), Sillons (Qubec), Frquences (Granby et Ste-Hyacinthe). Citons aussi les multiples micro-producteurs, labels en mergence et promoteurs qui ne reoivent pas toujours daide spcifique de ltat, ou encore qui ont eu accs celle-ci plusieurs annes aprs leur mise sur pied initiale : Indica, Dare To Care, Slam, Migratoire, IRO, HLM, Bonsound, C4, Zoroastre, Virago, Indygne, Thundra, Foulespin, P572, Paf!, Alien8, Where Are My, Note et un grand nombre dautres. On ne saurait vous encourager plus systmatiquement apprendre connatre les composantes et ralits de cette industrie. Vous devriez complter la prsente lecture par celle du Lexique France-Qubec-Canada publi dans la foule du Guide pratique France-Qubec du disque et du spectacle de IRMA-SOPREF3.

    3 http://www.sopre f.org/tiki-index.php?page=editions&highlight=Guide%20pratique

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    Les associations sectorielles, les socits de gestion collectives et les syndicats professionnels LES SOCITS DE GESTION COLLECTIVE ET LES ASSOCIATIONS DE CRATEURS (AUTEURS, COMPOSITEURS ET DITEURS)

    SPACQ

    Depuis sa cration en 1981, la SPACQ, dont le mandat est de protger et dinformer les auteurs, compositeurs et les auteurs-compositeurs du Qubec, a fait normment avancer la cause du droit dauteur. Elle est non seulement lorigine de la SODRAC, mais cest sous ses recommandations que la CAPAC et la SDE sont devenues la SOCAN.

    Le rle de la SPACQ est la fois premier et complmentaire aux autres organismes : elle dispense linformation ses membres, mais aussi aux autres par lentremise de son bulletin virtuel (www.spacq.com). Si vous tes auteur et/ou compositeur, une personne-ressource peut vous donner des conseils si vous prouvez des problmes particuliers. Elle peut, par exemple, vous suggrer de bons avocats spcialiss en droit dauteur, mais aussi vous aider ngocier de meilleures conditions de travail. La SPACQ connat bien les lois sur le droit dauteur, tant donn quelle a largement contribu les amliorer. Elle est la championne de la lutte sur plusieurs fronts, et cest grce elle que vos acquis nont pas encore t dilus.

    Il en cote 30$ par anne pour tre membre stagiaire et 60$ pour tre membre socitaire. Dans le premier cas, vous devez avoir dj peru des redevances pour une chanson la SOCAN ou la SODRAC ; dans le deuxime cas, il en faut minimalement trois.

    SOCAN - droit dexcution et de diffusion

    La SOCAN est la Socit canadienne des auteurs, compositeurs et diteurs de musique qui administre les droits d'excution publique d'oeuvres musicales. Cest elle qui soccupera pour vous de percevoir les droits dauteur lorsque vos chansons seront excutes publiquement, peu importe o en spectacle, la radio, la tlvision ou autrement. La SOCAN reprsente donc les membres auteurs, compositeurs et diteurs canadiens et elle soccupe de la gestion des droits dexcution publique. Comme son mandat de gestion collective lindique, cest une association but non lucratif qui appartient ses membres et dont le conseil dadministration est lu aux trois ans par les membres.

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    Lorsque vous adhrez la SOCAN, vous enregistrez une ou plusieurs de vos uvres : vous indiquez le titre de la chanson et la cl de rpartition exprime sous forme de pourcentage entre lauteur, le compositeur et lditeur, ou alors vous-mme si la musique et les paroles vous appartiennent. Le partage pour une oeuvre se fait comme suit : 50% au compositeur et 50% au parolier. Si votre uvre est dite, cest--dire quun diteur soccupe de vos uvres musicales alors le partage se fait habituellement comme suit : lauteur et le compositeur recevront 50% (soit 25% pour lauteur et 25% pour le compositeur) et lditeur recevra 50%1 ou moins.

    La SOCAN ne possde pas de traces des mlodies, ni de partitions et ne peut donc constituer quune preuve secondaire contre une fraude.

    On dpose ses uvres la SOCAN au moment o elles sont joues publiquement en concert, la radio, la tlvision, au cinma ou ltranger. Il est inutile dadhrer la SOCAN tant que vos uvres ne sont pas utilises publiquement.

    Dclarer ses uvres

    Si une de vos uvres est joue en public, que vous avez sign un contrat ddition, ou que votre uvre figure sur un enregistrement commercial, il est de votre intrt de joindre la SOCAN, si vous ne lavez pas encore fait. Cest gratuit si vous tes un auteur-compositeur. Pour devenir membre, vous devez vous adresser la SOCAN, soit par tlphone, soit par la poste, soit par courrier lectronique ladresse suivante : www.socan.ca. Le droit dexcution peru auprs des utilisateurs duvres et gr par la SOCAN2 est ensuite redistribu sous forme de redevances aux membres dont les oeuvres ont t excutes en public (radio, tlvision, spectacles, 3entre autres).

    Le rle de la SOCAN est dmettre des licences aux utilisateurs duvres musicales, en vue de rgir lexcution de ces uvres au Canada. La SOCAN peroit aussi les droits affrents ces licences et, conformment aux rgles de la Socit, elle rpartit les redevances dexcution accumules entre les compositeurs, les auteurs-compositeurs, les paroliers et les diteurs de musique dont les uvres ont t diffuses ou excutes publiquement. 4

    Perception des redevances dexcution publique

    1 Il est important de savoir que vous ne pouvez pas donner plus de 50% de vos droits un diteur. Cest une rgle de la SOCAN. 2 Fusion de la SDE et de la CAPAC, elle est devenue la SOcit CANadienne des auteurs, compositeurs et des diteurs de musique. 3 La SOCAN n'a pas encore obtenu de tarif pour internet. 4 Guide de la SOCAN, SOCAN, 1996, p.1

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    La SOCAN dispose dun guide pratique pour ses membres et intitul : Comment votre musique prospre. Une fois que vous avez dpos vos uvres la SOCAN, vous pouvez recevoir des redevances si elles ont t joues publiquement et si la SOCAN a rcolt largent des utilisateurs-clients. Vingt-deux (22) tarifs5 (incluant le tarif Internet toujours en ngociation) sont imposs autant de diffuseurs ou dutilisateurs de musique diffrents. Ces tarifs sont approuvs par la Commission du droit dauteur situe Ottawa, sous juridiction fdrale et qui rgit toutes les rgles relevant du droit dauteur. Pour une tlvision commerciale, le numro du tarif est 2A. Les redevances sont calcules partir des informations reues sur la programmation selon le circuit utilis : stations de tlvision commerciales, les tlvisions publiques (SRC, TVO, TQ), la tlvision par cble. Ensuite, on attribue votre uvre musicale un crdit calcul en multipliant la dure de luvre par le type dutilisation et selon limportance de la station.

    Puis, la SOCAN trouve la valeur du crdit en divisant le montant total du bassin de distribution6 par le nombre total de crdits allous ce bassin. Ainsi, les redevances sont alors calcules en multipliant le total des crdits pour une uvre musicale par la valeur du crdit. $$ du bassin de distribution nombre total de crdits du bassin = valeur du crdit

    total des crdits pour luvre musicale X valeur de crdit = redevance

    Les radios commerciales et communautaires paient des droits qui sont distribus la suite de lanalyse dun sondage. La SOCAN exige que la station de radio prlve un chantillon de ce qui se joue un moment prcis. Les chansons qui joueront ce moment seront recenses.

    Dure de luvre7 = total des crdits

    Dates des rpartitions aux membres 1er trimestre janvier/fvrier/mars ............payable aux membres le 15 novembre de la

    mme anne

    5 numrs en Annexe 6 limportance du circuit utlis 7 Luvre musicale dune dure de 1 minute = 1 crdit, 1 :00 6 :59 = 4 crdits, 7 :00-7 :59 = 7 crdits. Les uvres dune dure de 8 minutes et plus reoivent un crdit de plus par minute supplmentaire.

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    2ime trimestre avril/mai/juin.......................payable aux membres le 15 fvrier de lanne

    suivante 3ime trimestre juillet/aot/septembre .......payable aux membres le 15 mai de lanne

    suivante 4ime trimestre octobre/novembre/dcembre payable aux membres le 15 aot de

    lanne suivante

    Le membre (lauteur, le compositeur ou lditeur) a certaines responsabilits envers la SOCAN dont:

    1. dclarer les uvres au fur et mesure quelles sont dites actives

    (excutes publiquement);

    2. dclarer les concerts (voir la section suivante);

    3. aviser la SOCAN lorsque les uvres sont joues lextrieur du Canada.

    Dclaration duvres musicales excutes en spectacle

    La SOCAN calculera les redevances quelle vous doit partir de la licence perue auprs du producteur. Lorsque vous remplirez la dclaration, la SOCAN vous demandera toutes les informations ncessaires concernant le spectacle telles le nom du producteur ou du responsable, lendroit de la prestation, etc. afin de percevoir la licence approprie. Notez que la SOCAN ne paie les droits aux membres que si elle a peru de largent du producteur du spectacle8.

    Le fonds gnral

    Que ce soit dans un bar, un commerce dans un avion ou ailleurs, la musique est toujours prsente. Dans un monde idal, chaque excution devrait tre comptabilise. Cependant, en raison des cots de licences perues et du nombre duvres utilises, il ne serait pas rentable pour la SOCAN de faire une rpartition pour chacune dentre elles.

    Lorsquun bar obtient une licence annuelle de la SOCAN, le montant quelle peroit est vers dans le fonds gnral. Si votre album joue souvent au Caf Chaos comme musique dambiance et que ce bar paie une licence la SOCAN, celle-ci alimentera le fonds gnral.

    8 Lorsque vous prsentez un spectacle dans des lieux o lalcool est en vente libre, vous pouvez dclarer vos uvres excutes si le prix dentre est de 6 $ ou plus.

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    Une reprsentation mondiale La SOCAN possde des ententes de rciprocit avec la plupart des organismes de gestion de droits dexcution publique dans le monde. Si une chanson canadienne est joue ailleurs quau Canada, cest la socit trangre concerne qui vous reprsentera et qui enverra vos royauts la SOCAN. Il existe dans plusieurs pays des organismes similaires la SOCAN comme la SACEM en France, la SABAM en Belgique et la SUISA en Suisse. La SOCAN sert dintermdiaire entre lorganisme dun autre pays et lauteur, le compositeur et/ou lditeur canadien. Lorsque vous tes membre de la SOCAN, vous tes donc reprsent dans tous les pays qui possdent une entente avec elle. Quand vous ferez des spectacles ltranger, vous naurez qu dclarer les uvres que vous aurez joues sitt que vous serez de retour. La SOCAN contactera la socit trangre en question et cette dernire percevra vos droits. Nest-ce pas merveilleux?

    SODRAC droit de reproduction mcanique, de premire fixation

    La SODRAC est une socit collective de gestion des droits de reproduction. Le droit de reproduction est lune des composantes du droit dauteur comme lest le droit dexcution. Il permet aux auteurs-compositeurs (donc aux crateurs originaux) dtre rtribu pour les chansons reproduites sur un support audio ou audiovisuel, que ce soit sur disques compacts, cassettes, vidocassettes ou tout autre support issu des nouvelles technologies. La SODRAC permet donc de contrler toute fixation des uvres des artistes sur les supports audios ou audiovisuels. En France, il est impossible de reproduire un enregistrement sonore sans quun producteur ait demand une licence la Socit de gestion des droits de reproduction mcanique. En effet, il existe une collaboration troite entre le fabricant et la SDRM. Un sceau fait foi du nombre de copies qui sont imprimes et les redevances sont payes avant mme que la duplication ait lieu. La SODRAC na pas encore ce rle au Canada, cependant son contrle devient de plus en plus considrable.

    Le droit de reproduction mcanique inclut galement lutilisation (par reproduction phmre pour la dure dune mission) de ces enregistrements par la tlvision ou par la radio. La SODRAC est lunique socit dsigne par la Commission du droit dauteur du Canada pour redistribuer les redevances relevant de la reproduction mcanique. Comme cest le cas avec la SOCAN, elle ngocie au nom de ses membres des ententes collectives avec les utilisateurs duvres : les producteurs dalbum, de vido, les tl-diffuseurs, et les radio-diffuseurs. Ces derniers versent des redevances ou des montants fixes afin dutiliser les uvres du rpertoire protg par la SODRAC. Comme la SOCAN, lutilisation des uvres peut tre multiple, chacune ncessitant une redevance particulire : vente au dtail dalbum, tldiffusion dun vido-clip, location dune vidocassette, etc. La SODRAC reoit donc un rapport dexploitation des uvres qui ont t dposes chez elle (gratuit pour les auteurs et les compositeurs) et reoit les redevances quelle redistribue par la suite aux auteurs et aux compositeurs aprs avoir retranch sa commission et ses frais dadministration.

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    Vous comprenez quil nest pas facile pour un producteur reconnu de produire une bande matresse incorporant des uvres originales protges par la SODRAC au nom de ses membres. Cependant est-il ncessaire pour un autoproducteur de payer des droits la SODRAC pour enregistrer son propre album? La rponse cette question reste encore vague. Si vous dcidez de payer vos droits la SODRAC (voir le tableau des taux pour les droits phonographiques), vous risquez en fait de vous payer vous-mme le droit de reproduction mcanique en perdant un peu dargent dans les frais dadministration de la socit de gestion. Cependant, sil advenait que vous passiez la tlvision et que vos uvres soient utilises, cela peut vous tre profitable. Nous vous conseillons fortement de contacter le personnel responsable du service aux membres de la SODRAC.

    La SODRAC peroit galement des redevances pour les reproductions au Canada et ltranger. Comme cest le cas avec la SOCAN, les sommes sont perues par lintermdiaire des socits qui possdent le mme rle ltranger - la SODRAC dispose dune liste comprenant des centaines de territoires dans le monde o les uvres musicales de ses membres sont diffuses. Ce service peut savrer important lorsque vous parvenez obtenir une licence trangre pour la mise en march de votre album autoproduit. La SODRAC pourra vous confirmer le nombre dexemplaires qui circulent dans le territoire tranger et vous verser des droits en consquence.

    Si vous dcidez comme autoproducteur de faire une demande de licence pour lenregistrement sonore aprs avoir consult un reprsentant de la SODRAC, il suffit de remplir le formulaire intitul DEMANDE DE LICENCE DE REPRODUCTION SONORE qui est disponible la SODRAC ou sur son site Internet ladresse suivante : www.sodrac.com. Il y a deux tapes franchir avant dobtenir une licence. La premire consiste faire une recherche des uvres qui seront reproduites et de voir si elles appartiennent au rpertoire de la SODRAC. Si ce nest pas le cas, il faudra que lauteur et le compositeur deviennent membres de la SODRAC nous vous rappelons que cest gratuit. Une fois cette formalit remplie, ils autoriseront alors la SODRAC accorder une licence au producteur. Par contre, comme producteur, vous aurez rgler des frais lis cette premire tape : par exemple, les frais de recherche et danalyse pour dterminer si ces uvres sont du rpertoire de la SODRAC. Les frais d'analyse sont les suivants : 7 uvres et moins par produit : . tarif minimal de 15$ (plus taxes) 8 uvres et plus par produit : .... 2$ par uvre (plus taxes)

    La deuxime tape est la demande de licence proprement dite. Elle comprend galement des frais minimum de 50$ pour tout producteur, peu importe le nombre de titres inscrits dans la demande. Lorsque vous aurez votre licence, vous devrez alors dclarer tous les titres qui figurent sur le support audio. Le prochain tableau fait tat des taux en vigueur pour les droits phonographiques.

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    LES ASSOCIATIONS SECTORIELLES ADISQ

    LADISQ fonde en 1978, compte 250 membres rpartis dans plusieurs catgories comportant des droits, des obligations et des privilges variables. Souvent critique pour son fort corporatisme, lADISQ nen est pas moins lassociation sectorielle qubcoise la plus puissante et constante dans ses actions. Lassociation reprsente officiellement les producteurs de disques et de spectacles, mais elle compte aussi en ses rangs de nombreux distributeurs, diffuseurs, diteurs et grants artistiques. En fait, lADISQ assume la reprsentation de plusieurs secteurs industriels souvent convergents, mais parfois divergents. LADISQ est le vis--vis dsign des producteurs employeurs en regard de la Loi sur le statut de lartiste S-32.1 pour le disque et la scne, et par consquent est partie aux ententes collectives ngocies avec les associations professionnelles dartistes que sont la Guilde des musiciennes et musiciens du Qubec et lUnion des Artistes. Elle est aussi partie lentente SODRAC dfinissant les obligations des producteurs de disques lgard du droit de reproduction des auteurs-compositeurs et diteurs de musique. (Voir aussi Fiches 15 et 38 Les ententes collectives) LADISQ sige sur de nombreux conseils dadministration et tables de consultation sectorielles et y est trs influente. Elle est notamment prsente au conseil de Musicaction, du CQRHC et lObservatoire de la Culture et des Communications du Qubec. Elle est active dans toutes les consultations pertinentes pour son secteur, telles celles du CRTC ou de la Commission parlementaire de la Culture. LADISQ offre plusieurs services et dveloppe diverses initiatives collectives dont les plus connus sont bien videmment le Gala des Flix (novembre), Les Rencontres (mars), Le Palmars et le stand collectif du Qubec au MIDEM (janvier). Depuis peu, lADISQ offre des sessions de formation professionnelle ses membres et tend la possibilit dy participer la relve via une association avec la SOPREF.

    SOPREF

    La SOPREF est la plus jeune et lune des rares associations sectorielles constitue sur une base ad hoc, permettant tous ses membres de participer aux assembles annuelles et aux lections du conseil dadministration, pourvus quils endossent les principes, mission et statuts de lassociation. Ces derniers sarticulent autour dun large mandat de soutien la relve musicale tous genres et langues confondues. Contrairement aux autres associations qui font lobjet de la prsente fiche, la SOPREF ne dtient pas de mandat de reprsentation formel et nest pas partie directement aux ententes collectives du secteur. La SOPREF compte nanmoins plus de 400 membres provenant dhorizons trs varis,

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    regroups sous diverses catgories confrant toutes un droit de vote dune voix simple (1 membre = 1 vote). Pour les jeunes artistes, la SOPREF constitue une porte dentre sur la profession. Pour les professionnels plus aguerris, elle reprsente une opportunit de soutenir la relve et de se tenir informs de lvolution de celle-ci. La SOPREF est prsente formellement ou non, sur divers conseils, dont ceux de lADISQ, de lAPLAS et de Pop Montreal. Elle est prsente lorsque les moyens semblent le lui permettre, lors de plusieurs rencontres et consultations du secteur. La SOPREF a dvelopp une large base de donnes de contact du milieu et diverses initiatives collectives comme la compilation Qubec mergent, le recensement annuel des autoproductions et productions alternatives, le Palmars Baromtre (et sa version tl), le service collectif LOCAL Distribution et plus rcemment linitiative LOCAL Numrique.

    LES SYNDICATS PROFESSIONNELS

    La Guilde des musiciennes et musiciens du Qubec (GMMQ) et lUnion des Artistes (UDA), sont des syndicats dartistes interprtes, dont une trs large part des membres sont des travailleurs autonomes viss par la Loi sur le statut professionnel et les conditions dengagement des artistes de la scne, du disque et du cinma (L.R.Q., c. S-32.1). Leur rle est de dfinir et de ngocier les normes minimales dembauche des artistes pour les diverses prestations quun employeur peut ventuellement leur offrir sur une base contractuelle : enregistrer un disque, chanter sur scne ou la tl. (Voir aussi Fiches 15 et 38 Les ententes collectives)

    La Guilde des musiciennes et musiciens du Qubec (GMMQ)

    La Guilde existe depuis plus de 100 ans. Elle a vu le jour pour assurer des conditions dembauche dcentes aux musiciens dorchestre de varits et de jazz, dans les bars et les clubs (botes de nuit) de lpoque pr-gramophone (ou enfin presque). Son mandat na toutefois pas grandement chang puisquil existe toujours des bars et des clubs. La Guilde est un syndicat professionnel indpendant membre de la fdration AFM et elle est reconnue par la CRAAAP. Elle est constitue de deux anciens locaux , le 406 de Montral et le 119 de Qubec. Elle compte plus de 3600 membres au Qubec seulement. La Guilde a travers une longue priode de drive au cours du mandat trs controvers du prsident mile Subirana, ngligeant substantiellement ce quelle nomme linterne les Freelance Musicians et stigmatisant gravement sa perception chez les jeunes musiciens et les travailleurs autonomes du jazz, du rock, de la pop et des varits. Elle semble dsormais souhaiter se refaire un nom par la mise sur pied rcente du CDDM Comit de dveloppement de la diversit musicale. Dsormais la Guilde accepte les adhsions progressives par cumul de permis occasionnels.

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    La Guilde dispose de fonds et de moyens pour promouvoir le travail et les uvres de ses membres musiciens-compositeurs. Elle offre des services de reprsentation juridique et constitue des caisses de retraite et de vacances. Dsormais la question laquelle elle doit imprativement rpondre est Pourquoi devenir membre de la Guilde?

    LUnion des Artistes

    On connat cette puissante association pour son implication aux cts des comdiens, animateurs tls, comdiens doubleurs et autres figures des mdias, mais curieusement, cest aussi lUnion des Artistes qui reprsente les chanteuses, chanteurs et choristes, incluant spcifions-le les rappeurs . la demi blague on voque souvent la pertinence pour les chanteurs de jouer des maracas et pour les musiciens de faire des churs - cest pour pouvoir toucher la rmunration fixe par chacun des syndicats UDA et Guilde! Plus gnralement, l'Union a pour mission l'identification, l'tude, la dfense et le dveloppement des intrts conomiques, sociaux et moraux des artistes . priori, lorsque l'artiste a un engagement avec un producteur, il doit obtenir un permis de travail de lUDA. Ces permis occasionnels fixs au montant de 25$ ne sont pas cumulables en vue dobtenir le statut de stagiaire ou de membre, moins davoir acquitt un montant de 65$ pour sinscrire comme stagiaire au moment de la livraison dun permis requis par un contrat dembauche avec un producteur reconnu par lUDA. Avouons-le, tout ceci nest pas particulirement simple pour un artiste qui dbute et volue dans un cadre dautoproduction. Notons toutefois que lUDA prescrit un cadre dentente qui permet aux comdiens propritaires de leur compagnie thtrale de sembaucher eux-mmes dans un projet autoproduit. Parions que sous peu, un tel rgime puisse couvrir les activits de leurs membres chanteuses et chanteurs, quun arrimage puisse exister dans de tels cas avec les membres de la Guilde. Lenjeu ultime de tout ceci tant de pouvoir vous constituer un fond de retraite ou de bnficier de mesures fiscales pour les artistes. Cest suivre.

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    GLOSSAIRE DES ABRVIATIONS

    ADISQ................. Association des producteurs de disques, spectacles et vido-clip du Qubec - Gala des Flix

    AFM .................... American Federation of Musicians APEM.................. Association des professionnels de ldition musicale APLAS ................ Association des petits lieux dart et de spectacle ARTISTI .............. Gestion collective du droit voisin des interprtes musiciens et

    chanteurs (euses)

    CAC .................... Conseil des arts du Canada CALQ .................. Conseil des arts et des lettres du Qubec CMRRA............... Canadian Music Reproduction Rights Agency. Droits mcaniques

    pour les diteurs canadiens anglais ou lis aux multinationales

    CQM.................... Conseil qubcois de la musique (musiques classiques ou dites srieuses, lectroacoustiques, improvisations actuelles)

    CQRHC ............... Conseil qubcois des ressources humaines en culture CRAAAP ............. Commission de reconnaissance des associations dartistes et des

    associations de producteurs (Qubec)

    CRHSC ............... Conseil des ressources humaines du secteur culturel (Canada) FACTOR ............. Fondation daide lenregistrement sonore projet anglophone

    Relve du Fonds de la musique du Canada (Patrimoine Canada)

    FCM .................... Fonds de la musique du Canada (Patrimoine Canada) GUILDE............... (GMMQ) Association syndicale professionnelle des musiciens et

    gestion du droit voisin, membre de lAFM

    IGIF ..................... Inspecteur gnral des institutions financiers Pour immatriculer vos entreprises (Qubec)

    iRMA ................... Centre dinformation et de ressources pour les musiques actuelles (France)

    MCCQ ................. Ministre de la culture et des Communications du Qubec MiMi .................... Gala de linitiative musicale internationale de Montral MUSICACTION ... Fondation daide lenregistrement sonore projet francophones

    Relve du Fonds de la musique du Canada (Patrimoine Canada)

    OCCQ ................. Observatoire de la culture et des communications du Qubec PCHC .................. Ministre du Patrimoine Canadien PROMOFACT ..... Programme de soutien pour sites Internet de maisons de disques et

    dossiers dartistes lectroniques (Electronic Press Kits)

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    RADIOSTAR ....... Programme daide la promotion radiophonique (Association canadienne des radiodiffuseurs et ADISQ)

    SCGDV ............... Socit canadienne de gestion du droit voisin SCPCP................ Socit canadienne de perception de la copie prive SOCAN ............... Socit canadienne des auteurs, compositeurs et diteurs de musique

    Gestion collective du droit dexcution publique

    SODEC ............... Socit de dveloppement des entreprises culturelles (Qubec) SODRAC............. Gestion collective du droit mcanique SOPREF ............. Socit pour la promotion de la relve musicale de lespace

    francophone

    SOPROQ ............ Socit de gestion du droit voisin des producteurs du Qubec SPACQ ............... Socit professionnelle des auteurs et compositeurs du Qubec SPDTQ................ Socit pour la promotion de la danse traditionnelle du Qubec

    (Musiciens folk et trad)

    UDA .................... Union des artistes - Association syndicale professionnelle des chanteurs (ses)

    VEM .................... Volet des entrepreneurs de la musique (Patrimoine Canada Entreprises majeures)

    VIDEOFACT ....... Fonds priv de soutien au vido-clip

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    PROTGER UNE OEUVRE ET LA DPOSER AUX BIBLIOTHQUES NATIONALES DU QUBEC ET DU CANADA

    Protger une oeuvre

    La poste recommande La premire chose entreprendre lorsque vous avez lintention de faire entendre votre uvre est de vous assurer que votre paternit soit reconnue : pour cela, le bon vieux truc de lenvoi personnel fonctionne toujours, et cest encore le moins onreux. Comme on le sait, il sagit de vous poster un enregistrement (DC ou cassette) de luvre, incluant les paroles crites sil y a lieu, suivi dune courte dclaration solennelle et de la signature de deux ou trois tmoins au bas de votre uvre avec la date mais de toute faon, cest le cachet de la poste qui fera foi. En ajoutant les partitions, vous consolidez votre preuve advenant le cas o votre droit serait contest. Au bas du texte de la chanson et de la partition (sil y a lieu), vous devez inscrire le sigle du copyright (), votre nom, votre adresse et lanne. Il est conseill de ninclure quune seule chanson par enveloppe, car vous invaliderez la date pour les autres chansons si jamais vous deviez ouvrir lenveloppe. Inscrivez aussi lextrieur de lenveloppe son contenu.

    Nouvrez jamais votre envoi : cest en effet son caractre intact et le cachet de la poste (indiquant la date) qui valideront lgalement votre protection. Certains suggrent un envoi par poste recommande, ce qui est fort pertinent puisque cela vous permettra dexhiber le reu comme preuve additionnelle. Cette mthode est la plus simple, la moins coteuse et la plus reconnue. Lorsque vous terminez de crer luvre, vous devez vous lenvoyer vous-mme avant mme de lavoir fait entendre ou de lenvoyer qui que ce soit. Le mieux est de garder votre enveloppe en lieu sr, dans un coffret de sret par exemple. Ce nest quau moment o vous devrez avoir recours au tribunal que le juge ouvrira lenveloppe. Enfin, vous pouvez toujours inclure votre envoi une dclaration sous serment (affidavit) qui est toute fin pratique la mme chose quune dclaration solennelle avec ceci de particulier quelle a t officialise devant un commissaire lassermentation. Laffidavit Un affidavit est une dclaration crite faite sous serment ou avec affirmation solennelle devant une personne habilite, habituellement un avocat ou un notaire. On inclut souvent un constat d'assermentation, qui est une clause l'intrieur d'un affidavit ou d'une dclaration solennelle, indiquant o et quand le document a t sign, ainsi que les renseignements relatifs la personne qui reoit l'affidavit ou la dclaration solennelle

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    Les marques de commerce

    Il existe trois principales catgories de marques de commerce : les marques ordinaires, les marques de certification et les signes distinctifs. La premire se prsente sous forme de mots et/ou de symboles dont le but est de spcifier les biens ou les services d'une entreprise donne. La deuxime est voue lidentification des biens ou des services qui rpondent une norme tablie par un organisme d'administration. Enfin la troisime, appele signes distinctifs souligne la forme unique d'un produit ou de son emballage. Ainsi le logo de votre nom dartiste ou le symbole de votre groupe, comme en font souvent usage certains groupes de rap et de metal, peuvent tre protgs en tant que marque de commerce. Vous pouvez aussi dposer votre nom de groupe puisque ce nom est un signe distinctif cr par vous afin que le public vous reconnaisse. Le fait de dposer votre nom comme marque de commerce vite quun autre groupe lutilise. Vous pouvez protger une marque de commerce en vous renseignant sur le site dIndustrie Canada ladresse suivante : www.strategis.ic.gc.ca. Une fois sur le site, cliquez la section marque de commerce. Vous connatrez ainsi les tapes suivre pour protger votre nom. Les organismes publics qui protgent le droit dauteur

    Il existe dautres faons de protger vos droits dauteur et/ou de compositeur; certains organismes publics ont dailleurs pour mandat de remplir cette fonction. Cest le cas notamment du Bureau du droit dauteur dOttawa et du Library of Congress1, mais cest videmment plus onreux que de se poster soi-mme sa chanson. Cet exercice risque de vous rebuter en raison du cot de lopration, mais il est indispensable si vous souhaitez diffuser vos uvres au Canada et ltranger dans le cadre dune vaste campagne promotionnelle. Pour des ralisations plus modestes - une maquette comprenant trois ou quatre de vos uvres destines une coute restreinte - il nest pas ncessaire de sy soumettre : un envoi recommand suffira.

    Le dpt lgal la bibliothque nationale du Qubec et a la bibliothque nationale du Canada

    Le dpt lgal la Bibliothque nationale du Qubec et la Bibliothque nationale du Canada est obligatoire pour tous les artistes et les producteurs qui ont ralis un enregistrement sonore. Il sagit en effet de dposer deux copies de votre album auprs de chacune des librairies nationales ainsi quun dossier de presse, une photo et deux affiches. Une copie sera destine au public alors que lautre sera conserve. Pour procder au dpt lgal de vos enregistrements sonores, il suffit dinformer les bibliothques nationales qui vous feront parvenir un formulaire (et oui, un autre) que vous devrez retourner dment rempli. Sachez quil est aussi possible deffectuer ces dpts en vous prsentant ou en transmettant vos disques la SOPREF qui effectuera le dpt en votre nom.

    1 Il est ncessaire denregistrer vos droits cet organisme si vous souhaitez promouvoir votre uvre sur le march tasunien. Ladresse pour les contacter afin dobtenir de linformation est : Copyright Office, Library of Congress, WASHINGTON DC 20559, USA.

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    LA PROTECTION DE L'UVRE ET LES DROITS AFFRENTS

    Le droit moral et le droit dauteur

    Nonobstant la rgle qui veut que vous acquriez automatiquement la proprit intellectuelle de votre uvre, il vous faut songer protger votre droit dauteur et de compositeur moins par crainte de vous faire piquer votre matriel que pour tablir dans les normes les modalits de ce qui vous revient. Ngliger de protger ses droits nest pas une ide populaire chez les artistes srieux. Prenez note que le prsent chapitre sur le droit dauteur sadresse spcifiquement aux crateurs duvre, que vous criviez des paroles ou composiez une musique originale. Si par exemple votre groupe est compos de quatre personnes, cela fait de chacun dentre vous un interprte. Par contre, si seulement deux dentre vous composez et crivez les chansons, ce ne sont que ces deux-l qui pourront percevoir les droits dauteur. Nous verrons plus loin comment les interprtes peuvent eux aussi recevoir des droits, ce que lon appelle les droits voisins.

    Le droit dauteur nest en fait que le dbut de lexercice de la proprit artistique et il est automatiquement reconnu pour un crateur. Une multitude de droits distincts sont dfinis par la Loi sur le droit dauteur destins faire fructifier votre travail. Il est virtuellement immoral de les ignorer. Ces droits vous permettront de toucher des redevances si votre uvre joue la radio, la tlvision ou encore si vous lexcutez en spectacle. Ils couvrent aussi les rglements concernant limpression de CD, la diffusion de vido-clips et tous les types de reproduction visant lintgration de vos chansons un produit. Selon le mdium, le lieu et loccasion o ses droits sont payables, ils prennent diffrentes appellations et il est important de les reconnatre. Le droit moral La premire chose clarifier ici est le fait que contrairement aux autres droits dauteur, le droit moral sur une cration intellectuelle est incessible. Cest--dire que vous ne pouvez pas cder ou vous faire dpossder de votre droit moral ce droit est vous pour toujours, car vous tes le gniteur de luvre que vous le vouliez ou non. En vertu de votre droit moral vous aurez toujours un dernier recours pour revendiquer la cration de votre chanson, faire usage dun pseudonyme ou uvrer dans lanonymat sans pour autant perdre la paternit de votre oeuvre, vous opposer toute mutilation ou utilisation prjudiciable faite de votre uvre. Rgle gnrale on utilise un recours nos droits moraux lorsque tous les autres moyens de faire reconnatre nos droits ont chous. Le droit dauteur On peut aussi dsigner le droit dauteur avec par les termes droits patrimoniaux ou droits rmunration. Essentiellement, les droits dauteurs confrent la possibilit de tirer une

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    rmunration de lusage de nos uvres intellectuelles et tablir les usages permis. Les droits dauteurs se dclinent en quelques catgories : les grands droits et les petits droits, les droits dexcution et de reproduction, et les droits voisins ou connexes. Les droits voisins concernent les producteurs et par consquent les autoproducteurs ainsi que les interprtes, donc les artistes-musiciens-chanteurs en mode dautoproduction. Pour en savoir davantage sur les droits voisins, nous vous invitons toutefois consulter la Fiche No13. Les grands droits concernent strictement les uvres cres sur commande, en lien avec un projet dramatico-musical comme lopra ou la comdie musicale, une uvre musicale qui participe lillustration dun scnario, dune trame dramatique. Pour ce type duvre, le crateur conservera toujours un droit de regard et de gestion incessible qui ressemble de prs au droit moral et il ne cdera pas la tarification des usages de cette uvre un collectif comme la SOCAN ou la SODRAC. Les petits droits, qui nous concernent davantage et balisent lusage dun trs grand nombre de chansons et de compositions sont diviss essentiellement en deux types : les droit dexcution et les droits de reproduction. Il est fondamental de bien comprendre la diffrence entre ces deux types de droits qui constituent pour vous des sources de revenus, et de se proccuper tant de lun que de lautre. Il est vrai quau dbut dune carrire, ces droits ne vous permettront pas de vous la couler douce Goa, mais, si vous tardez vous inscrire aux collectifs SOCAN et SODRAC et dclarer vos chansons, vous perdrez toujours bien des sommes qui vous reviennent malgr tout, et vous aurez un travail fou effectuer le jour o vous voudrez rattraper le temps perdu. Sachez que cest le total, le cumul dune grande quantit de dclarations et dutilisations qui un jour vous permettra de toucher des versements apprciables de vos droits dauteur. Cest cette mme ralit qui constituera demain le lot de vos revenus en ligne : le cumul lev de micro-utilisations. Cest avec les cents quon fait des dollars comme disait lautre

    Droits dexcution (Voir aussi la Fiche No3 SOCAN)

    Le droit dexcution prvoit des rmunrations en vertu de plus de 20 tarifs diffrents pour les communications publiques de vos uvres. Tout ce qui concerne le fait de pouvoir entendre ou couter en direct, une de vos pices au del de la porte de votre appartement.

    Droits de reproduction (Voir aussi la fiche No3 SODRAC)

    Le droit du crateur dautoriser ou non une reproduction de son uvre est aussi parfois dsign par les termes droits dintgration, droit de premire fixation ou droit de synchronisation. Il prvoit une rmunration chaque fois que votre uvre sera fixe sur un support ou mdium quelconque ou intgre un produit commercial qui permette de lentendre en direct ou en diffr. Ces mdiums constituent tous les procds qui permettent le transport ou larchivage de luvre : disque CD (optique au laser), disque dur dordinateur interne ou externe ou de baladeur numrique, films dramatiques, publicitaires ou missions de tl VHS, DVD, HD ou autre.

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    Pour terminer, les droits dauteurs sont cessibles un diteur jusqu concurrence de la moiti (50% ou moins). Lditeur aura pour fonction en change, de vous accompagner dans lexploitation de vos uvres, afin de gnrer un maximum de revenus de vos droits dauteur. Voir cet effet la Fiche No6.

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    LA PROTECTION DE L'UVRE ET LES DROITS AFFRENTS

    Ldition musicale

    Mtier mal compris entre tous, lditeur veille aux droits lis aux uvres musicales et aux

    chansons. Il est le manager de luvre musicale. Au dbut de la cration de ce mtier,

    sa fonction tait dimprimer les partitions musicales des compositeurs. Aujourdhui, lditeur

    exerce plusieurs autres fonctions. Les diteurs qubcois sont runis depuis quelques

    annes au sein dune association : lAPEM ou Association des professionnels de ldition

    musicale : www.apem.ca

    Lditeur a pour mandat de surveiller les modalits dutilisation de luvre dont il est le

    protecteur. Il veille ce que les droits de reproduction mcanique et dexcution publique

    soient verss aux auteurs et aux compositeurs. Il peut donc avoir un rle juridique et

    administratif. Il voit ce quil ny ait pas dutilisation illicite, do limportance relative de ne

    pas avoir un diteur qui soit aussi le producteur de vos albums.

    En deuxime lieu, il fait la promotion de luvre : il peut proposer vos chansons des

    interprtes. Cest lui qui est responsable de promouvoir une chanson auprs de la

    tlvision, par exemple, ou de vendre luvre pour quelle soit utilise dans une publicit.

    En tout premier lieu, lditeur a aussi un rle de gestionnaire de catalogue. Il sassure que

    les dclarations dusage en regard de vos chansons ont t compltes et que les

    rapports des versements de la SOCAN et de la SODRAC ne comportent pas derreurs de

    calcul. Il est possible de ne retenir les services dun diteur que pour assurer laspect de la

    gestion, comme il est aussi possible de le faire pour assurer laspect du dveloppement,

    de la promotion et de lexploitation. Dans chacun des cas, le contrat et la commission

    seront diffrents.

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    Lorsquun diteur sintresse un artiste, il lui demande de renoncer un certain

    pourcentage de son droit dauteur. Cest avec ce pourcentage quil soutiendra ses efforts

    et son travail. Selon un rglement spcifique au Canada, impos par la SOCAN, un

    auteur-compositeur possde 50 % de ses droits inalinables, cest--dire quun auteur-

    compositeur qui possde 100 % de luvre musicale ne peut vendre ou cder plus de 50

    % de ses droits dauteur un producteur ou un diteur. La plupart des diteurs au

    Canada rclament 50 % automatiquement. Cependant, il est utile de savoir que si un

    diteur noccupe pas de manire satisfaisante les 3 rles numrs prcdemment, vous

    naurez pas besoin de lui cder 50 % de vos droits dauteur il est toujours possible de

    ngocier ce pourcentage. Lorsquun diteur ne fait que la gestion du catalogue vous

    pouvez lui suggrer un pourcentage maximal de 20 %.

    Sachez par ailleurs quau-del de sa commission, un diteur dont le rle dpasse celui de

    grer le catalogue, exigera que vous lui cdiez le droit dautoriser des excutions ou des

    adaptations de luvre pour lesquelles votre droit de regard pourrait tre justifi si vous ne

    voulez pas retrouver votre chanson dans une pub de WaDConald sans le savoir.

    Les sources de revenu dans ldition

    Il y a plusieurs sources de revenu dans ldition des uvres musicales : la gestion des

    redevances des droits graphiques (partitions musicales), la gestion des redevances des

    droits dexcution publique, la gestion des redevances des droits de reproduction

    mcanique, la gestion des droits de synchronisation (musique pour la publicit, pour le

    gnrique dune mission tl, trame sonore dun film daction, etc.) et les redevances qui

    dcoulent de lInternet.

    La co-dition et la sous-dition

    La co-dition permet plus dun diteur de se partager les fruits des revenus ditoriaux

    selon leurs efforts rciproques. Un auteur peut avoir divers co-diteurs ayant accomplir

    des mandats complmentaires, comme, par exemple un premier diteur qui assumerait les

    tches de gestion clricale et la paperasse lie aux dclarations et ltablissement de la

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    documentation qui accompagne vos uvres, alors quun second diteur pourrait assumer

    la prospection de dbouchs et de revenus pour ces mmes oeuvres. Quant elle, la

    sous-dition consiste pour vos diteurs domestiques, sous-traiter le travail dditeur dans

    les territoires trangers.

    Comment faire pour se trouver un bon diteur?

    Il est clair que plus vous connaissez vos droits, plus vous veillerez ce quils soient

    protgs et respects. Une relation professionnelle avec un diteur, comme avec une

    maison de disque ou un producteur, est une relation base sur la confiance. Un bon

    diteur vous demandera dtre membre en rgle de la SOCAN et de la SODRAC et

    nexigera aucune exclusivit sur les uvres venir. Vous pouvez cependant lui donner le

    droit de prfrence, cest--dire quil pourra avoir le droit de premier refus sur vos uvres

    nouvellement cres. De plus, un bon diteur ne poussera pas un crateur renier ses

    droits sous prtexte quil pourrait percevoir une avance sur ses redevances. En thorie,

    lditeur et le crateur travaillent de connivence, dans le but de protger luvre et son

    droit dauteur. Le crateur, comme on la dit, a le droit de refuser que son uvre soit

    utilise et lditeur doit respecter ce choix pour ne pas nuire son image.

    Lditeur face lartiste autoproduit

    Lditeur qui sintresse un artiste autoproduit lassiste dans le but de faire voluer son

    travail et de lui trouver des dbouchs. Il peut donc assumer lun des rles du grant

    dartiste qui consiste rechercher une licence, un distributeur ou des pigistes pour

    effectuer le travail de promotion. Il est important pour un diteur que luvre quil

    reprsente soit active et il prfre parfois une structure plus professionnelle. Par ailleurs, il

    peut savrer un alli important pour constituer une quipe autour du crateur.

    Vous pouvez obtenir des listes dditeurs potentiels sur les sites Web de la SOPREF, de

    lAPEM ou de lADISQ.

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    MA PETITE ENTREPRISE, SA STRUCTURE JURIDIQUE, SA FISCALIT

    Nous lavons soulign amplement dans la prsente srie de Fiches thmatiques, un projet dautoproduction est assimilable la mise sur pied dune micro-entreprise ou la conduite dactivits daffaires par un travailleur autonome. Par consquent formaliser son projet dans un cadre juridique, procder louverture dun compte bancaire ddi et tenir des livres comptables est ncessaire. Si vous ne parvenez pas vous y rsigner, vous risquez fort de demeurer amateur longtemps, davoir de la difficult traiter avec des partenaires professionnels et de voir votre projet musical mettre en jeu votre environnement social ou familial. Vous trouverez ici linformation gnrale portant sur les diffrentes formes juridiques des entreprises. Gardez l'esprit que cette fiche vise essentiellement vous familiariser avec les notions juridiques lmentaires.

    Le second motif de vous constituer en entreprise (socit ou corporation), encore plus rationnel et moins philosophique, est la possibilit de dduire les dpenses en vue de gnrer un revenu. De faon gnrale, la production dun album pour fins de vente au dtail ou de distribution, de mme que la vente de billets de spectacles, sont autant dactivits qui peuvent tre considres par le fisc comme lexploitation dune entreprise. Cependant, pour que les dpenses ncessaires la ralisation du revenu final puissent tre dductibles (ce qui, rappelons-le, est le principal avantage titre de la mise sur pied volontaire dune structure dentreprise), il est essentiel de dmontrer que les activits de lentreprise sont structures de manire favoriser une expectative raisonnable de profits, faute de quoi les dpenses engages en ce sens pourront tre contestes par les autorits fiscales. Le dlai de la rentabilit de lentreprise devra tre raisonnable habituellement de trois cinq ans, bien quil puisse varier.

    Une autoproduction est la plupart du temps une activit but lucratif; en effet, vous ou votre groupe dsirez tre diffus, connu et justement rmunr pour vos efforts. Dans ce cas, il nexiste quune alternative : la corporation ou lenregistrement en socit. Dans une socit enregistre, les biens communs et personnels sont pris en compte alors que dans le cas dune incorporation, on dpartage biens personnels et biens de lentreprise. Cest la diffrence fondamentale. Thoriquement, il va de soi que la seconde forme est plus scuritaire puisquen cas de faillite, vos cranciers ne pourront pas partir avec votre guitare. Mais de nombreuses exigences pcuniaires et administratives viennent avec elle. Quoi que vous choisissiez, la poursuite d'une activit but lucratif exige une bonne planification financire et fiscale, mme si, humblement, vous nescomptez pas raliser dimportants profits. Cest pourquoi, si plus dune personne sengage dans le projet, il est ncessaire de songer vous protger en cas de dboires financiers les cranciers ont la dent longue et un pav de loi pour vous poursuivre. En ce domaine, cest le bon sens qui dicte la conduite : si la ralisation globale du projet exige des sommes importantes que

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    personne na les moyens de sacrifier, une connaissance en bton de laspect juridique est absolument essentielle. Si, par ailleurs, vous avez trouv le moyen de tout faire vous-mme sans investissements majeurs (oui, cest possible), vous pourrez vous accorder un peu plus de souplesse. Avant tout soyez raliste. Il existe aussi deux autres formes juridiques, pour ceux qui seraient tents par laventure communautaire : lorganisme sans but lucratif (OSBL) et la cooprative. Elles sont dtailles aprs la socit et la corporation. La prsente Fiche incorpore aussi une introduction la fiscalit et aux taxes la consommation. Notre plus srieuse recommandation est enfin, de vous choisir rapidement un comptable qui transige frquemment avec les petites entreprises, les travailleurs autonomes et le secteur culturel. Vous devrez vous asseoir avec celui-ci pour mettre sur papier votre charte comptable (la liste de tous vos postes de dpenses et de revenus) qui ressemblera beaucoup votre budget prvisionnel discut en Fiche No 9. Cet exercice vous permettra de sauver beaucoup de temps et dargent lorsque vous ferez votre dclaration de revenus de fin danne.

    La socit

    L'exercice d'une activit but lucratif peut se faire par l'intermdiaire d'une socit. Elle est dfinie par l'article 2186 du Code civil du Qubec:

    Le contrat de socit est celui par lequel les parties conviennent, dans un esprit de collaboration, d'exercer une activit, incluant celle d'exercer une entreprise, d'y contribuer par la mise en commun de biens, de connaissance ou d'activits et de partager entre elles les bnfices pcuniaires qui en rsultent.

    La cration d'une socit exige au moins deux personnes puisqu'il s'agit d'un contrat. La Loi sur la publicit lgale des entreprises individuelles, des socits et des personnes morales (L.Q. 1993 c.48) oblige toutefois une personne qui exploite une entreprise propritaire unique, sous un nom autre que le sien, immatriculer auprs de l'Inspecteur gnral des institutions financires (Qubec), le nom sous lequel elle exploite son entreprise. Cette obligation existe mme si la personne exploitante na pas recours la corporation. La loi impose la mme obligation aux corporations et aux socits.

    Les associs ont entre eux et envers les tiers (dont les cranciers) des droits et des obligations. Les associs prvoient leurs droits et leurs obligations respectifs ainsi que les mcanismes rgissant le processus dcisionnel au sein de la socit par lentremise de ce quon appelle un contrat de socit. Toutefois, le contrat de socit ne peut contenir de clauses limitant la responsabilit des associs envers les tiers.

    Tant quon peut dduire l'existence d'une socit partir de faits manifestes qui indiquent l'intention de s'associer, cette mme socit existe effectivement, mme si les associs

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    n'ont pas conclu de contrat crit. Prenons l'exemple suivant : les membres du groupe les Hots se runissent rgulirement et travaillent la production d'un disque. Le guitariste contribue l'entreprise en crivant les chansons, le bassiste fournit l'quipement ncessaire l'enregistrement et toutes les rptitions ont lieu dans le sous-sol du batteur. Le groupe constitue bel et bien une socit malgr l'absence de contrat crit entre les membres. En cas de litige, il sera simplement plus difficile dvaluer les investissements rels de chacun. Voil pourquoi, si vous vous trouvez dans une situation similaire, vous auriez intrt conclure un contrat de socit pour bien dfinir leurs liens juridiques et conomiques qui unissent tous les membres de votre formation.

    La corporation

    Les rgles juridiques du fonctionnement d'une corporation diffrent substantiellement de celles qui s'appliquent aux socits. Une corporation est une personne morale, cest--dire une personne fictive ayant des droits et des obligations tout comme une personne physique. Une corporation peut s'engager contractuellement ou encore, subir une procdure de faillite. Elle a par ailleurs lobligation de produire annuellement une dclaration de revenus. Une corporation appartient aux actionnaires de la compagnie. Les actionnaires dtiennent des titres de proprit mis par la corporation (des certificats d'actions). Le nombre et la valeur des titres dun actionnaire varient selon linvestissement dans l'entreprise. L'actionnaire peut acqurir des actions de la corporation en contrepartie d'une somme d'argent, de biens (mobiliers ou immobiliers) ou de services rendus. Les rglements de la corporation peuvent crer diffrentes catgories d'actions : ordinaires et privilgies. Les actions ordinaires confrent habituellement tous les droits reconnus par la loi aux actionnaires dont celui de recevoir des dividendes et d'lire les administrateurs de la corporation. Les actions privilgies, elles, ont souvent pour caractristique de ne pas accorder de droit de vote pour llection des administrateurs, mais elles donnent en revanche des dividendes plus levs que ceux verss aux actionnaires ordinaires. La gestion et la conduite des affaires de la corporation relvent des administrateurs. Les administrateurs, lus par les actionnaires, forment un conseil d'administration. Les actionnaires peuvent se faire lire administrateurs, ce qui arrive souvent lorsque la corporation compte peu d'actionnaires. Cest le cas dun groupe musical constitu en corporation. Il existe deux rgimes juridiques applicables aux corporations : le rgime fdral et le rgime provincial respectivement encadrs par la Loi sur les socits par actions et la Loi sur les compagnies. Le choix du rgime d'incorporation dpend de plusieurs facteurs. Par exemple, si les fondateurs de l'entreprise prvoient exercer l'chelle nationale, une corporation de rgime fdral offre plus de flexibilit. La Loi sur les socits par actions et la Loi des compagnies du Qubec (Partie IA) autorisent les actionnaires conclure une convention d'actionnaires. Les conventions d'actionnaires limitent les pouvoirs des administrateurs en ce qui a trait la gestion interne et l'orientation des affaires de la corporation. Les actionnaires se rapproprient dans la

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    convention certains pouvoirs des administrateurs dans le but d'allger le fonctionnement interne de la corporation et de faciliter la prise de dcision au sein de la corporation. Les actionnaires ne peuvent pas adopter de dispositions qui limitent la responsabilit de la corporation l'endroit de ses cranciers. Parmi les pouvoirs que les actionnaires peuvent se rapproprier, il y a notamment le pouvoir discrtionnaire rserv aux administrateurs de dclarer un dividende, dmettre des actions, de dterminer le salaire des administrateurs et de nommer les dirigeants membres du comit excutif de la corporation. Une convention d'actionnaires peut comprendre des clauses qui restreignent la vente et l'achat des actions de la corporation. Elle peut aussi prvoir qu'un actionnaire dsirant se dpartir de ses actions doit les offrir aux autres actionnaires avant de les vendre un tiers. Une convention d'actionnaires comportant une clause de droit de premier refus prvoit gnralement une clause compromissoire, qui oblige les parties soumettre la dtermination de la valeur des actions de l'actionnaire dsireux de se dpartir de ses actions un arbitre en cas de dsaccord afin qu'il en fixe la valeur. Ce type de clause s'impose parce que les actions des corporations rgies par une convention d'actionnaires ne se transigent pas en bourse. Les indices boursiers ne servent donc pas de rfrence pour fixer la valeur des actions. La convention d'actionnaires doit tre unanime. Par consquent, seules les corporations ayant un nombre limit d'actionnaires peuvent se prvaloir de ce mcanisme en raison des difficults pratiques que la rgle de l'unanimit impose aux actionnaires dsireux de conclure ce type d'entente contractuelle. L'incorporation offre deux avantages : lun est fiscal et lautre est li l'excution des dettes de la corporation en cas de faillite. La Loi de l'impt sur le revenu (fdral) et la Loi sur les impts (provincial) prvoient des rgimes d'imposition distincts pour les particuliers et les corporations. Les corporations bnficient en gnral de taux d'imposition plus avantageux; c'est pourquoi, il devient ncessaire de s'incorporer lorsque lentreprise ralise des bnfices. Il importe aussi de bien comprendre que les dividendes verss par la corporation aux actionnaires constituent un revenu de placement que ces derniers doivent produire dans leur dclaration de revenus. Lautre avantage, et non le moindre, est que l'incorporation protgent les biens personnels des actionnaires et des administrateurs ce qui se nomme, en termes juridiques, le voile corporatif. En cas de faillite, par exemple, les cranciers ne peuvent pas sattaquer directement eux : leur pouvoir de saisie se limite aux biens de la corporation. Cependant, il arrive que les actifs de la corporation ne suffisent pas aux yeux des cranciers, surtout lorsquelle dbute ses activits. Ces derniers peuvent donc demander aux actionnaires et aux administrateurs de s'engager personnellement rembourser une dette contracte par la corporation. Sils acceptent, leurs biens pourraient tre saisis en cas de faillite. Supposons, par exemple, que les derniers tats financiers indiquent que les actifs de la corporation sont de 5 000$ et que ses revenus nets sont de 10,000$. Si les administrateurs veulent obtenir un prt de 50 000$ auprs dune institution financire, il y a fort parier quelle exigera une garantie supplmentaire, notamment en demandant aux actionnaires et aux administrateurs dengager leurs biens jusqu concurrence de 50 000$, soit le montant total du prt. Enfin, signalons titre informatif que les actionnaires et les administrateurs ne peuvent bnficier du principe du voile corporatif sils acquirent des

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    biens personnels au nom de la compagnie, dans le but de limiter leur responsabilit devant les cranciers. Cela est mme frauduleux et donc passible de poursuites judiciaires - vous devez agir avec probit dans la gestion de la corporation. Si l'incorporation devient ncessaire lorsque la corporation ralise des bnfices suffisant pour la rendre admissible aux taux d'imposition avantageux que les lois fiscales confrent aux corporations, elle est par contre inutile lorsque le revenu et le niveau d'endettement de l'entreprise ne le justifient pas, comme mentionn brivement en introduction de ce chapitre. En effet, lincorporation impose de nombreuses obligations1 qui peuvent alourdir inutilement la gestion dune autoproduction. Dans bien des cas, la constitution en socit s'avre une forme juridique plus souple et plus adapte la situation.

    Lorganisme sans but lucratif et la cooprative

    Lorganisme sans but lucratif

    La Loi sur les socits par actions et la Loi sur les compagnies dlimitent les balises de la constitution d'une corporation but non lucratif. L'article 218 de la Loi sur les compagnies dfinit la corporation sans but lucratif en ces termes :[...] corporation sans intention de faire un gain pcuniaire, dans un but national, patriotique, religieux, philanthropique, charitable, scientifique, artistique, social, professionnel, athltique, ou sportif ou autre du mme genre. Les activits de l'organisme doivent donc promouvoir au moins l'un de ces objectifs. Une formation musicale qui sert financer un projet artistique peut se constituer en organisme sans but lucratif, condition que le groupe ne distribue pas les profits gnrs par la vente de disques et de spectacles entre ses membres : au contraire, il faut que les gains soient rinvestis dans le projet. Ce statut est en vogue chez les compagnies de thtre, de danse ou parmi les groupes de musique classique. Sil permet au groupe de jouir de certaines subventions rserves aux OSBL ( voir chapitre 3 : financement), ce type de corporation nest pas sans dsavantages : en cas de dissolution, les biens du groupe doivent tre distribus des organismes similaires et non aux membres eux-mmes. De plus, la corporation sans but lucratif doit tre rgie selon des normes strictes et souvent lourdes - constitution d'un conseil d'administration, adoption de rglements internes, rapport et dclaration annuels, etc. Inutile de vous imposer de telles obligations si vous ne pouvez en retirer des avantages concrets : si voulez faire carrire, raliser des profits et assurer lautonomie financire des administrateurs et de la compagnie en produisant vous-mmes disques et spectacles, vous auriez tout avantage vous constituer en socit, quitte vous incorporer par la suite, si les affaires marchent bien - il est en effet possible de changer le statut de la compagnie en cours de route.

    1 Produire une dclaration de revenus, convoquer une assemble des actionnaires, runir le conseil d'administration, sans oublier les frais dincorporation eux-mmes quil faut acquitter.

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    La cooprative

    La cooprative est une corporation. Tout comme la corporation but non lucratif, elle est une forme juridique qui favorise la ralisation dobjectifs but non lucratif. La Loi sur les coopratives la dfinit comme suit:

    Une cooprative est une personne morale regroupant des personnes qui ont des besoins conomiques et sociaux communs et qui, en vue de les satisfaire, s'associent pour exploiter une entreprise conformment aux rgles d'action cooprative.

    Ce cadre est trs usit dans certains domaines de la vie courante : des gens ont form des coopratives d'habitation et d'alimentation, cest bien connu. La loi exige au moins douze personnes pour fonder une cooprative, mais le ministre responsable de l'application de la loi peut rduire ce nombre cinq. Les membres dtiennent une part sociale (similaire aux actions dans une corporation). Les profits raliss par la cooprative sont verss aux membres sous forme de ristourne. Finalement, un membre doit retirer un avantage titre d'usager de la cooprative. Un ensemble de musiciens pourraient constituer une cooprative et soffrir entre eux diffrents services comme une salle de spectacle, un studio d'enregistrement ou un magasin d'instruments de musique.

    Un peu de fiscalit : dductibilit des dpenses dentreprise

    Mentionnons dentre de jeu que toute dpense nest pas dductible. Il est donc important de justifier chacune dentre elles, avec preuves lappui facture, reu ou autre. Cette rigueur vous sera aussi exige lorsque vous prparerez vos rapports dutilisation de certaines subventions. La loi a regroup les dpenses en deux catgories : les dpenses courantes (notamment tous les frais occasionns par vos activits de bureau) et les dpenses en capital (lamortisssement que vous pourriez rclamer pour vos instruments de musique, vhicules ou ordinateurs). Dpenses courantes

    Ces dpenses sont gnralement dductibles 100 % si elles sont raisonnables cest--dire quelles correspondent aux faits. Dans le cadre spcifique dun projet musical, voici les dpenses que vous pourrez dclarer, en vous assurant toujours de garder les preuves (en lieu sr pendant sept ans) appuyant votre dclaration de revenus pour votre entreprise. Dpenses de bureau / local de rptition

    Il est fort probable que vous ayez utiliser lune de ces installations afin de raliser votre projet. La location dun studio denregistrement est entirement dductible contre vos revenus dentreprise.

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    En gnral, vous pouvez dduire les lments ci-dessous (sous rserve de dispositions particulires figurant votre bail prvoyant que le locateur se charge de dfrayer ou non certaines de ces dpenses) : loyer, lectricit, assurances, chauffage, intrts hypothcaires, tlphone, taxes foncires et autres. Par ailleurs, il est possible que vos installations daffaires se trouvent votre domicile. En ce cas, vous pouvez dduire les dpenses lies l'espace utilis, condition : qu'il s'agisse de votre principal lieu d'affaire;

    que vous vous en serviez uniquement pour gagner un revenu d'entreprise et pour rencontrer, de faon rgulire et continue, vos clients.

    Vous pouvez dduire les dpenses d'entretien, comme le chauffage, l'assurance immobilire, l'lectricit et les produits d'entretien. Si vous tes propritaire de la rsidence, vous pouvez aussi dduire une partie des impts fonciers, les intrts hypothcaires et l'amortissement. Si vous louez votre rsidence, vous pouvez dduire une partie du loyer et les dpenses engages cette fin. Pour calculer le montant dductible, utilisez une base raisonnable, telle que la superficie totale de la rsid