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Haut Ecole Groupe ICHEC – ISC St-Louis – ISFSC
Les fonds souverains chinois : bras armés du gouvernement ? Mémoire présenté par : Monsieur Fida YANG Pour l’obtention du grade de Master en « sciences commerciales » Année académique 2011 – 2012 Promoteur : Monsieur Philippe DE POSSON Boulevard Brand Whitlock 2 - 1150 Bruxelles
Année académique 2011 – 2012
YANG Fida DE POSSON Philippe
Année d’études (cochez la case correspondante) :
SciCom Jour SciCom HD GesEnt IngeCo
Les fonds souverains chinois : bras armés du gouvernement ?
« PRESENTATION SYNTHETIQUE DU MEMOIRE » « Le fonds souverain chinois à la rescousse des bourses », « La Chine achète la Grèce
?», « Le fonds souverain chinois autorisé à acheter 10 % de Morgan Stanley », ce sont
des titres qu’on peut lire de plus en plus souvent dans la presse. Depuis la crise de
2008, la Chine a investi massivement dans les pays de l’OCDE. Elle est entrée au
capital des fleurons industriels européens et des banques de Wall Street. Elle investit
à travers un outil appelé fonds souverain. Selon l’opinion publique, le fonds
souverain chinois investit suivant des objectifs précis et vise des secteurs stratégiques
commandités par son propriétaire, le gouvernement.
Mais qu’est-‐‑ce qu’un fonds souverain ? Est-‐‑ce qu’il est similaire à un fonds
d’investissement privé ? D’où proviennent ses ressources ? Investit-‐‑il selon des
motivations politiques ? Quels sont les risques liés aux fonds souverains ? A-‐‑t-‐‑on la
possibilité de contrôler ces investissements ?
La Chine a emmagasiné des excédents commerciaux, depuis la Grande Réforme
qu’aucun pays n’a jamais atteint. La bonne gestion actuelle d’une telle masse
d’argent et son utilisation optimale afin d’assurer le développement futur du pays est
un vrai casse-‐‑tête chinois. Une des solutions à cette situation nouvelle fut la création
de fonds souverain qui avait pour objectif de diversifier les investissements et
d’obtenir des avantages qui assureront son développement futur.
Ainsi, face à cette nouvelle tendance, ce mémoire va tenter de répondre à ces
questions pressantes, de connaître la signification et les caractéristiques d’un fonds
souverain. Il permettra également de comprendre si certaines prises de participations
sont politiquement motivées. Il démontrera que certains doutes ne sont pas fondés.
En revanche, il serait nécessaire de surveiller d’autres risques plus subtils. Nous
démontrerons à la fin que les fonds chinois peuvent être surveillés et peuvent
contribuer au développement économique.
Haute École Groupe ICHEC – ISC St-Louis – ISFSC
Les fonds souverains chinois : bras armés du gouvernement ? Mémoire présenté par : Monsieur Fida YANG Pour l’obtention du grade de
Master en « sciences commerciales » Année académique 2011 – 2012 Promoteur : Monsieur Philippe DE POSSON Boulevard Brand Whitlock 2 - 1150 Bruxelles
Remerciements
En préambule à ce mémoire, je souhaiterais adresser mes plus sincères
remerciements aux personnes qui m’ont apporté leur aide et qui ont contribué à
l’élaboration de ce mémoire.
Je tiens à remercier sincèrement Monsieur Philippe De Posson qui, en tant que
Promoteur de mémoire, s’est toujours montré à l’écoute et disponible tout au long de
la réalisation de ce mémoire, sans qui ce mémoire n’aurait jamais vu le jour. Son aide,
son temps et son inspiration ont été essentiels pour la réalisation de travail.
Mes remerciements s’adressent également à Monsieur Denis Ronday et Monsieur
Johan De Ketelbutter, qui sont tous les deux conseillers généraux à la SFPI, pour leur
patience et leur générosité dont ils ont su faire preuve afin de m’expliquer les
subtilités.
Je voudrais aussi remercier Madame Victoria Barbary, directrice du Sovereign
Wealth Center chez Euromoney Institutional Investor pour sa collaboration dans ce
travail, elle m’a fourni tout au long de ce travail les informations cruciales et m’a
ouvert le chemin de la recherche.
J’exprime également ma gratitude envers Madame Rebecca Greeves, strategy
manager à la TheCityUK, qui a accepté de répondre à mes questions avec gentillesse.
Je n’oublie pas mes parents pour leur contribution, leur soutient et leur patience. Je
tiens également à exprimer ma reconnaissance envers Parvan Zdravkov et Gregory
Marcolungo qui ont eu la gentillesse de lire et corriger ce travail.
Enfin, j’adresse mes plus sincères remerciements à tous mes proches et amis, qui
m’ont toujours soutenue et encouragée au cours de la réalisation de ce mémoire.
Merci à toutes et à tous.
Table des matières
Introduction .............................................................................................................................. 1
Première partie ......................................................................................................................... 4
1. Qu’est-‐‑ce qu’un Fonds Souverain ? ........................................................................... 4
1.1. Définitions ............................................................................................................. 5
1.2. Les limites de la définition ................................................................................. 6
1.3. Création de fonds souverain .............................................................................. 7
2. Objectifs ......................................................................................................................... 9
2.1. Stabilisation des revenus .................................................................................... 9
2.2. Épargne intergénérationnelle ........................................................................... 10
2.3. Financement des retraites. ................................................................................ 10
2.4. Optimisation du rendement. ............................................................................ 11
2.5. Diversification de l’économie. ......................................................................... 11
3. Les Ressources ............................................................................................................ 12
3.1. Fonds de rente minière ..................................................................................... 12
3.2. Fonds d’excédents commerciaux et budgétaires .......................................... 13
3.3. Le niveau adéquat de la réserve de change ................................................... 13
4. Les principes de Santiago ......................................................................................... 15
4.1. Caractéristiques .................................................................................................. 15
4.2. La nature du GAPP ........................................................................................... 16
4.3. La structure du GAPP ....................................................................................... 17
4.4. Le GAPP sur le terrain ...................................................................................... 17
5. Cadre juridique international .................................................................................. 19
5.1. Règles de l’OCDE .............................................................................................. 19
5.2. Règles de l’Union européenne ......................................................................... 20
5.3. Les mesures nationales ..................................................................................... 20
6. China Investment Corp. ............................................................................................ 24
6.1. Raison de sa naissance ...................................................................................... 24
6.2. Historique ........................................................................................................... 27
6.3. Ressource ............................................................................................................ 27
6.4. Les organes de gestions .................................................................................... 28
6.5. Stratégie d’investissement ................................................................................ 32
6.6. Risk management .............................................................................................. 34
6.7. Central Huijin Investment ................................................................................ 35
7. State Administration of Foreign Exchange ............................................................ 36
7.1. Historique ........................................................................................................... 36
7.2. Un gestionnaire peu ordinaire ......................................................................... 39
7.3. Une gestion peu performante .......................................................................... 39
8. National Social Security Fund ................................................................................. 42
8.1. Taille du fonds et allocation d’actif ................................................................. 42
8.2. Objectif d’investissement .................................................................................. 43
Seconde partie ........................................................................................................................ 44
1. Les craintes ................................................................................................................. 44
2. Une richesse relative ................................................................................................. 46
3. Les reproches .............................................................................................................. 48
3.1. Proximité avec le gouvernement ..................................................................... 48
3.2. Transparence ...................................................................................................... 49
4. Stratégie d’investissement de la CIC ...................................................................... 53
4.1. Prise de contrôle ................................................................................................. 53
4.2. Proxy Fight .......................................................................................................... 54
4.3. La diversification des actifs .............................................................................. 55
5. L’impact des fonds souverains ................................................................................ 57
5.1. L’impact sur l’économie domestique .............................................................. 57
5.2. L’impact sur la bourse ....................................................................................... 59
Troisième partie ..................................................................................................................... 64
1. L’évolution des fonds ................................................................................................ 64
1.1. La CIC .................................................................................................................. 64
1.2. La SAFE ............................................................................................................... 66
1.3. La NSSF ............................................................................................................... 67
1.4. Le danger de l’évolution ................................................................................... 68
2. L’arrivée de nouveaux fonds ................................................................................... 70
2.1. La SASAC ............................................................................................................ 70
2.2. China Development Bank ................................................................................. 71
3. Les risques potentiels ................................................................................................ 73
3.1. Les gestionnaires externes ................................................................................ 73
3.2. L’apport massif d’argent frais .......................................................................... 75
3.3. SAFE vs CIC ....................................................................................................... 76
3.4. L’encerclement ................................................................................................... 78
4. La nécessité d’investir à l’étranger .......................................................................... 80
5. La réforme du système .............................................................................................. 82
6. Une opportunité à saisir ........................................................................................... 83
6.1. Les intérêts partagés .......................................................................................... 85
6.2. Une coopération win-‐‑win et sûre .................................................................... 86
Conclusion .............................................................................................................................. 88
Bibliographie .......................................................................................................................... 91
1. Ouvrages ..................................................................................................................... 91
2. Périodiques ................................................................................................................. 91
3. Interviews ................................................................................................................... 91
4. Reportages vidéo ....................................................................................................... 92
5. Sources électroniques ................................................................................................ 92
1
Introduction
« Le fonds souverain chinois à la rescousse des bourses »1, « La Chine achète la
Grèce ?»2, « Le fonds souverain chinois autorisé à acheter 10 % de Morgan Stanley »3,
ce sont des titres qu’on peut lire de plus en plus souvent dans la presse. Depuis la
crise de 2008, la Chine a investi massivement dans les pays de l’OCDE. Elle est entrée
au capital des fleurons industriels européens et des banques de Wall Street. Elle
investit à travers un outil appelé fonds souverain. Selon l’opinion publique, le fonds
souverain chinois investit suivant des objectifs précis et vise des secteurs stratégiques
commandités par son propriétaire, le gouvernement.
Mais qu’est-‐‑ce qu’un fonds souverain ? Est-‐‑ce qu’il est similaire à un fonds
d’investissement privé ? D’où proviennent ses ressources ? Investit-‐‑il selon des
motivations politiques ? Quels sont les risques liés aux fonds souverains ? A-‐‑t-‐‑on la
possibilité de contrôler ces investissements ? Avant de répondre à ces questions, il est
essentiel de comprendre la situation particulière de la Chine.
Fort de plus de 30 ans de croissance ininterrompue tirée par les exportations, Pékin a
emmagasiné des excédents commerciaux qui dépassent $ 3000 milliards US, en 2011.
Pendant des années, les autorités placèrent cet argent dans des actifs sûrs et liquides
principalement des bons du Trésor. Elles détiennent actuellement plus du quart de la
dette américaine.
Cependant, ses investissements ne sont pas assez rentables. D’ailleurs, le risque
devenait trop important, car les placements n’étaient pas diversifiés.
1 REUTERS, L’Expansion, Le fonds souverain chinois à la rescousse des Bourses, paru le 10 oct. 2011, adresse URL : http://lexpansion.lexpress.fr/economie/le-‐‑fonds-‐‑souverain-‐‑chinois-‐‑a-‐‑la-‐‑rescousse-‐‑des-‐‑bourses_265058.html, (page consultée le 22.07.12) 2 ANONYME, France 24, la Chine achète la Grèce ?, paru le 05 nov. 2010, adresse URL : http://www.france24.com/fr/20101005-‐‑a-‐‑une-‐‑la-‐‑chine-‐‑achete-‐‑la-‐‑grece, (page consultée le 22.07.2012) 3 AFP, Le Monde, Le fonds souverain chinois autorisé à acheter 10 % de Morgan Stanley, paru le 31 août 2010, adresse URL : http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/08/31/le-‐‑fonds-‐‑souverain-‐‑chinois-‐‑autorise-‐‑a-‐‑acheter-‐‑10-‐‑de-‐‑morgan-‐‑stanley_1405089_3234.html, (page consultée le 22.07.12)
2
Alors en 2007, Pékin créa la China Investment Corporation (CIC) accompagnée d’autres
organismes pour diversifier cette réserve de devises. Ils ont pour mission de placer
cet argent dans des actifs plus rentables et d’investir dans des projets qui
bénéficieront à son économie nationale.
La Chine possède et contrôle plusieurs outils d’investissement, les plus importants
sont la China Investment Corporation (CIC), la State Administration of Foreign Exchange
(SAFE), et la National Social Security Fund (NSSF). Les autorités ont démontré
l’intention de vouloir injecter des capitaux dans ces derniers et d’établir de nouveaux
fonds.
Ainsi, face à cette nouvelle tendance, ce mémoire va tenter de répondre à ces
questions pressantes de connaître la signification et les caractéristiques d’un fonds
souverain. Il permettra également de comprendre si certaines prises de participations
sont politiquement motivées. Il démontrera que certains doutes ne sont pas fondés.
En revanche, il serait nécessaire de surveiller d’autres risques plus subtils. Nous
démontrerons à la fin que les fonds chinois peuvent être surveillés et peuvent
contribuer au développement économique.
Ce mémoire se divise en trois parties. La première donnera la définition d’un fonds
souverain avec ses caractéristiques, l’objectif de sa création, sa mission et l’origine de
ses capitaux. Sous l’impulsion du FMI, les fonds souverains doivent respecter un
code de conduite et des principes lorsqu’ils investissent sur les marchés
internationaux. À côté de cela, chaque pays possède une multitude de cadres
juridiques propres qui permettent de contrôler les activités des fonds sur leur
territoire.
La CIC sera examinée en profondeur. Cela permettra de donner la vraie raison de sa
création. Cette analyse donnera une vision claire de son organisation et des différents
organes d’investissement, de contrôle et de gestion.
3
La SAFE sera expliquée à travers trois grandes phases de changement qui lui ont
permis de se moderniser et de devenir un investisseur international. La NSSF, de
taille plus raisonnable que les précédentes, sera aussi examinée.
Dans un second temps, nous allons voir si les investissements de la CIC sont
réellement dangereux. Nous démontrerons que certaines inquiétudes sont surfaites.
Il sera prouvé que la CIC a une stratégie d’investissement totalement diversifié et elle
n’investit pas dans un secteur précis. Nous discuterons également de l’impact
boursier des investissements de la CIC et de savoir si elle spécule.
Finalement, nous esquisserons l’évolution des fonds et de leurs comportements
futurs. En même temps, Pékin a décidé d’activer de nouveaux fonds. Nous
essayerons donc de définir les risques futurs liés à l’évolution des comportements
des fonds et à l’arrivée de nouvelles entités semblables à la CIC.
Nous verrons que la Chine va continuer à investir vers l’étranger, car sa situation
économique l’exige. Par ce fait, il est nécessaire d’attirer ces investisseurs et de mieux
les comprendre.
Une solution sera proposée afin d’avoir une situation win-‐‑win entre les pays
récipiendaires et les fonds souverains, tout en ayant une visibilité sur leurs activités
afin qu’il n’y ait pas d’abus.
4
Première partie
1. Qu’est-ce qu’un Fonds Souverain ?
Les fonds souverains ne sont pas une tendance récente, ils existent depuis plus d’un
demi-‐‑siècle. Le premier, Koweït Investment Authority a été fondé en 1953 par le
Koweït. Il est suivi par le Kiribati Revenue Equalisation Reserve Fund en 1956, celui-‐‑ci
gère les surplus commerciaux provenant de l’extraction du soufre dans ce pays.
Depuis, les gisements de soufre ont été épuisés, mais le fonds est toujours présent et
les intérêts générés par ce dernier permettent au pays de financer ses dépenses
publiques. Mais il est vrai que le développement de ces organismes s’est fortement
accéléré durant ces dernières décennies. En 2010, plus de 45 %4 des fonds dotés de
plus d’un milliard de dollars US se sont constitués après les années 2000 et sont
originaires des pays émergents et en voie de développement.
Les fonds souverains ne sont pas réservés qu’aux pays du Golfe ou Asiatiques
comme on pourrait le croire. Il en existe aussi dans les pays de l’OCDE. À titre
d’exemple, il y a le Norvégien, l’un des ténors du club et l’une des références en
matière de transparence, le Government Pension Fund-‐‑Global, le Français, le Fonds
Stratégique d’Investissement, l’Irlandais, National Pensions Reserve Fund, ou encore les
fonds Américains d’Alaska, du Nouveaux Mexique et du Wyoming. Ces derniers,
hormis le Norvégien, sont d’une échelle beaucoup plus modeste. Ils ne dépassent
guère les dizaines de milliards USD.
4 RAPP, L., Ces fonds que l’on dit souverains, Paris, Vuibert, 2010, pp. 19
5
1.1. Définitions5
Un fonds souverain (SWF) est un fonds d'ʹinvestissement appartenant à l'ʹÉtat qui est
communément établi à partir du solde des excédents des paiements, des opérations
sur des devises officielles, le produit des privatisations, les paiements de transfert
gouvernementaux, d'ʹexcédents budgétaires et/ou de recettes résultant des ressources
sur les exportations.
La définition de fonds souverain exclus, entre autres, les avoirs de réserve de change
détenus par les autorités monétaires pour l'ʹéquilibre traditionnel de la balance des
paiements ou à des fins de politique monétaire, les entreprises publiques (SOE) au
sens traditionnel, les fonds de pension des fonctionnaires (financés par ces derniers)
ou des actifs gérés pour le bénéfice des particuliers.
Ils gèrent l’épargne nationale et l’investissent dans des placements variés comme les
actions, les obligations, l’immobilier, etc. Ces investissements ont une optique de
long terme et visent à soutenir les entreprises nationales lorsque celles-‐‑ci ont besoin
de fonds.
L'ʹÉtat peut également investir dans des entreprises étrangères, mais sous certaines
conditions. Il ne peut pas avoir de participations majoritaires.
Les choix d'ʹinvestissement sont aussi très variables selon les fonds et surtout selon
les États qui les contrôlent. Cependant, la plupart des fonds s'ʹinterdisent d'ʹinvestir
dans des sociétés trop risquées afin de minimiser les pertes. Ils investissent
5Inspiré de Anonyme, SWF Institute, What is a Sovereign Wealth Funds, adresse URL: http://www.swfinstitute.org/what-‐‑is-‐‑a-‐‑swf/, (consultée le 15.05.2012), Et RAPP, L., op. cit.,p. 61. Et JEN, S., Morgan Stanley Research, The Definition of a Sovereign Wealth Fund, paru le 26 oct. 2007, adresse URL: http://www.morganstanley.com/views/gef/archive/2007/20071026-‐‑Fri.html, (page consultée le 15.05.2012) Et TRUMAN, E., Paterson Institute for International Economics, A Blue Print for Sovereign Wealth Funds best practice, paru en avril 2008, adresse URL: www.iie.com/publications/pb/pb08-‐‑3.pdf, (page consultée le 16.05.2012)
6
essentiellement dans des entreprises stratégiques qui aideront au développement
économique du pays ou généreront des rendements sur le long terme.
En principe, ils sont placés sous la supervision du ministère des Finances ou de la
Banque Nationale et n’exercent aucune activité industrielle ou commerciale.
1.2. Les limites de la définition6
Premièrement, cette définition est équivoque, car il en existe plusieurs, celui des
think tanks7, de l’économiste Edwin Truman, les différentes banques comme la
Deutsche Bank Research et la Morgan Stanley Research et le FMI et l’OCDE. Bien
qu’il y ait quelques différences, il n’existe pas une version unique reconnue de tous.
Deuxièmement, il y a une multitude d’entités qui ne satisfont pas les critères propres
aux fonds souverains, mais sont considérées comme telles, E. Truman estime que le
Shanghai Financial Holding8 en est un. Mentionnons aussi, par exemple, la China
Development Bank qui est un SWF, aux yeux de la Banque Centrale européenne9. La
Chine par exemple n’en reconnaît qu’un seul, le CIC.
Troisièmement, il apparaît des divergences dans la classification des entités, par
exemple la Deutsche Bank Research classe le Monetary Authority Investment Portfolio
(Hong Kong) comme étant un SWF. Le SWF Institut, un think tank, considère que le
SAFE est un fonds souverain. Ces derniers sont une branche de la Banque Centrale et
ne sont pas indépendants, c'ʹest-‐‑à-‐‑dire qu’ils ne possèdent pas de comité de direction
6Entretien avec Mme BARBARY Victoria, directeur de Sovereign Wealth Center, Euromoney Institutional Investor, 09.04.2012 7Est une institution de droit privé, en principe indépendante des partis, à but non lucratif, regroupant des experts et qui produit des études et des propositions dans le domaine des politiques publiques.(Dictionnaire Hachette illustré, Lagardère, Paris, 2003, 1858 p.) 8 TRUMAN, E., op cit, 9 BECK, R., et FIDORA, M., The impact of Sovereign Wealth Funds on Global Financial Markets, Occasional Paper Series, BCE, juillet 2008, N°91, pp. 10-‐‑ 11, adresse URL: www.ecb.eu/pub/pdf/scpops/ecbocp91.pdf, (page consultée le 18.06.2012)
7
propre et ne sont pas responsables devant leurs actionnaires. Si nous devons
considérer que les Banques Centrales sont des SWF, alors tous les pays seraient
susceptibles d’en posséder un.
Il serait préférable d’utiliser le terme de véhicule d’investissement souverain pour les
organismes qui tentent d’embrasser une finalité similaire au fonds souverain. Ils
seront décrits plus loin lors de l’analyse des différentes entités.
1.3. Création de fonds souverain10
De manière générale, la création d’un fonds souverain doit satisfaire les exigences de
la politique nationale. Ses objectifs sont multiples et changeants dans le temps.
Premièrement, pour un pays exportateur de matières premières non renouvelables,
la volatilité de leur prix de marché est souvent problématique. Son but serait de
transformer ses ressources non renouvelables et de lisser la volatilité des prix pour
garantir un revenu futur stable. Ce revenu pourra aussi être épargné pour les
générations futures. De même, il permet de contrer la maladie hollandaise11. Ce fonds
permettra de ne pas consommer directement les rentes pétrolières ce qui permet au
reste de l’économie de ne pas être excessivement pénalisée par un taux de change
trop apprécié.
Deuxièmement, les pays qui accumulent des réserves significatives subissent une
certaine pression. C’est le cas des pays asiatiques qui détiennent une réserve
importante libellée en dollars US. La détention de cash est peu rémunératrice, il
existe un réel coût d’opportunité, car ces réserves pourraient être investies et dégager
10LU, Y et al., From Reserves Accumulation to Sovereign Wealth Fund: Policy and Macrofinancial Considerations, In DAS, I et UDAIBIR, S et VAN DER HOORN, H, Economics of Sovereign Wealth Funds, issues for policymakers, Washington D.C, IMF, 2010, pp. 15-‐‑23. 11Phénomène économique apparu en 1960, lorsque les Pays-‐‑Bas ont découvert de nombreux gisements de ressources naturelles. Suite à l’accroissement des recettes d’exportation, la devise nationale s’est fortement appréciée qui nuisait à la compétitivité des exportations des autres secteurs.
8
des revenus plus attractifs. De plus, il est également risqué, car si le taux de change
du Dollar US venait à diminuer fortement, il y aurait donc une dévaluation de la
valeur réelle de la réserve de change.
Troisièmement, la population commence à vieillir dans plusieurs pays. La nécessité
de sécuriser et de créer de la richesse pour satisfaire les coûts sociaux futurs doit être
envisagée. La création d’un fonds souverain permettrait d’alléger les finances
publiques et de ne pas affecter le niveau de vie des citoyens parce que ceux-‐‑ci ne
seront pas amenés à payer plus de cotisations ou de taxes.
Parmi les différents buts, l’objectif de la politique du fonds souverain et des activités
doit prendre en compte la structure macroéconomique générale du pays. Les actifs
du SWF et ses returns générés affectent les finances publiques d’un pays, la condition
monétaire, la balance de paiement et surtout les caisses nationales. Ils pourraient de
même influencer la richesse du secteur public et le comportement du secteur privé.
De ce fait, une coordination appropriée entre le SWF et les autorités fiscales et
monétaires, sont nécessaires pour atteindre des objectifs politiques nationaux dans
lequel le SWF est établi.
9
2. Objectifs12
Les fonds souverains ont tous un but commun, le transfert de la richesse du présent
vers le futur. Cependant, ils ont des objectifs précis qui varient, qui sont :
• Stabilisation des revenus ;
• Constitution d’épargne aux profits des générations futures ;
• Financements des retraites ;
• Optimisation des rendements ;
• Diversification économique.
Souvent, ces objectifs coexistent, se combinent ou changent dans le temps. Les fonds
créés dans le but de financer des retraites peuvent évoluer vers des fonds de
diversification économique.
2.1. Stabilisation des revenus
Les fonds de stabilisation de revenus ont pour mission de lutter contre la volatilité
des prix des matières premières et de stabiliser les revenus qui émanent de
l’exportation.
En effet, le marché des produits naturels comme le pétrole est soumis à des
fluctuations plus ou moins importantes. Les États qui dépendent des exportations de
ce type de produits sont fortement dépendants de la fluctuation des prix qui
influencerait son équilibre budgétaire et son pouvoir d’achat.
12Cette partie est largement inspirée de l’ouvrage de BERTIN DELACOUR. C, Les fonds souverains, ces nouveaux acteurs de l’économie mondiale, Paris, Les Echos Editions, 2009, pp. 33-‐‑ 38, Et KUNZEL, P., et al., From Investment Objectives of Sovereign Wealth Funds: A shifting Paradigm, In DAS, I et al., Economics of Sovereign Wealth Funds, issues for policymakers, Washington D.C, IMF, 2010, pp. 137-‐‑ 141.
10
Les fonds de stabilité pourraient protéger l’économie et les finances de ces pays
contre de telles volatilités. « Ils sont chargés de substituer un revenu stable et
récurrent aux recettes fluctuantes et cycliques issues des ressources naturelles »13.
Ils font fructifier leurs revenus issus de l’exportation dans des produits financiers
non corrélés aux matières premières. Grâce aux intérêts dégagés, ils pourront
absorber les chutes des cours et couvrir lorsque le prix est faible et assurer un budget
en équilibre pour l’Etat.
Par exemple, le KIA, Koweït Investment Authority, alimente son fonds avec les revenus
d’extraction de pétrole et veut lisser ses gains dans le temps.
2.2. Épargne intergénérationnelle
Les fonds d’épargne, appelés également fonds intergénérationnels, ont pour objectif
de transférer les revenus provenant de l’exploitation des produits naturels non
renouvelables et de constituer une épargne pour les générations futures. En effet, les
ressources naturelles dont dépendent certains pays sont confrontées à un souci
éthique. Les autorités ont la nécessité de pourvoir aux besoins des futures
générations lorsque les ressources qui faisaient la richesse du pays seront épuisées.
Ils convertissent des actifs non renouvelables en actifs pérennes et fructifient les
richesses d’aujourd’hui pour avoir une épargne demain.
2.3. Financement des retraites.
Certains fonds ont pour objectif de financer la retraite pour contrer les déficits futurs
des systèmes de retraite qui sont liés au vieillissement de la population nationale. Le
but est de lisser l’effet d’un choc démographique en prévoyant une partie des besoins
13 BERTIN DELACOUR, C., op.cit., p. 34.
11
financiers. Le fonds accumule et place les réserves tant que le contexte
démographique le permet. Lorsque les effets de vieillissement s’accentuent, l’Etat
puise dans ce fonds afin d’assurer un équilibre financier des systèmes de retraites par
répartition et de mieux répartir dans le temps afin d’assurer la pérennité du système.
Ces fonds ne sont pas alimentés par des cotisations des employés ou des entreprises.
Ils ont pour seul but de couvrir les besoins futurs.
2.4. Optimisation du rendement.
Certains ont pour mission d’optimiser le rendement des réserves de change. Les
réserves de change sont nécessaires à la politique monétaire et à la gestion des taux
de change, ils sont détenus par les Banques Centrales. Ils sont gérés très prudemment
et à court terme, dans un objectif de sécurité et de liquidité. Hormis leurs obligations,
une partie de cette réserve officielle peut être gérée de manière plus optimale et donc
de dégager des rentabilités plus élevées.
2.5. Diversification de l’économie.
Il existe également d’autres fonds qui ont pour objectif de prendre des participations
stratégiques. Ces fonds de développement servent à « financer des projets socio-‐‑
économiques ou à promouvoir des politiques industrielles propres à stimuler la
croissance de la production potentielle d’un pays »14, selon le FMI.
Ces fonds peuvent investir dans des secteurs stratégiques nationaux, nouer des
partenariats avec des sociétés privées ou publiques et dans les infrastructures. Par
exemple, le QIA, Qatar Investment Authority, a créé un joint-‐‑venture avec Total pour
la gestion de gazoducs.
14BERTIN DELACOUR, C., op.cit., p. 38.
12
3. Les Ressources15
Les ressources des fonds souverains sont constituées d’excédent d’exportation de
ressources naturelles, ou des produits manufacturés et/ou des excédents budgétaires.
De ce fait, il est possible de différencier la classe de SWF en fonction de leurs avoirs.
3.1. Fonds de rente minière
Ils représentent plus de deux tiers des actifs gérés par l’ensemble des fonds total. La
ressource de financement des fonds souverains est financée par les exportations des
matières premières, essentiellement le pétrole, le gaz et les métaux. C’est le cas de la
plupart des fonds des pays du Golf.
Ces pays riches en matière première connaissent une économie de rente, qui est
générée par l’exploitation d’une seule ressource. L’Etat prélève directement les
revenus issus de l’exportation auprès de ses sociétés publiques ou indirectement via
les taxes sur les matières premières.
Une telle économie est fortement dépendante d’un seul secteur prépondérant et
faiblement générateur de croissance.
De plus, les ressources naturelles sont épuisables. Les pays pétroliers doivent prévoir
lorsque leurs réserves sont épuisées. Ils sont aussi sous pressions de la volatilité du
cours du marché, car ceci affecte la valeur de leurs richesses. Un fonds souverain
permet de contrecarrer ces effets.
15Cette partie est largement inspirée de l’ouvrage de BERTIN DELACOUR. C, op cit., pp. 28-‐‑ 31.
13
3.2. Fonds d’excédents commerciaux et budgétaires
Cette source de financement provient des excédents commerciaux et budgétaires, qui
alimentent les réserves de change. C’est le cas dans beaucoup de pays asiatiques. Elle
représente un tiers des actifs totaux des SWF. Ces pays sont devenus des
exportateurs nets et emmagasinent des surplus de balances de paiement. Le
phénomène s’est fortement accru à partir des années 2000 avec la croissance globale
et le développement de la Chine.
Les volumes importants des exportations s’expliquent surtout par un coût de la
main-‐‑d’œuvre beaucoup plus bas par rapport aux pays européens et américains et de
la sous-‐‑évaluation artificielle de la monnaie, en particulier le CNY16 a permis à la
Chine d'ʹamasser une réserve de devises étrangères substantielles.
D’autres pays comme le Vietnam, la Thaïlande, la Nouvelle-‐‑Zélande, l’Australie et le
Singapour ont pu constituer leurs fonds à partir des excédents budgétaires. « Ils
résultent de surplus fiscaux, de cotisations obligatoires, de prévoyance et de retraite
prélevées à des taux très élevés, de produits de ventes d’actifs ou de revenus de
privatisations. »17
3.3. Le niveau adéquat de la réserve de change
Lorsqu’un pays emmagasine des devises étrangères conséquentes, la Banque
Centrale achète des Bons du Trésor ou des obligations dans l’espoir de recevoir un
return supérieur à la détention de ses avoirs dans ses comptes.
Les réserves jouent un rôle important dans la réduction de risques lors des crises et
lissent leurs impacts quand elles se produisent. Bien que ce ne soit pas un substitut à
la politique macroéconomique, elles permettent de fournir une bouffée d’oxygène.
16 Devise chinoise 17BERTIN DELACOUR, C., op.cit., p. 33.
14
Lors de la crise asiatique, la PBoC n’a pas hésité à injecter des liquidités provenant de
ses réserves officielles dans ses quatre banques principales18. Le niveau de réserve
peut augmenter la confiance du marché dans le fait qu’un pays soit capable de
satisfaire ses obligations externes.
Mais quel est le niveau nécessaire ? Selon la règle de Greenspan-‐‑Guidotti19, les
réserves de change doivent être suffisantes pour satisfaire ses engagements
extérieurs à court terme (1 an ou moins). Un niveau de réserves de change est aussi
souhaité dans des pays qui ont un déficit courant externe important, un taux de
change surévalué, une dette domestique publique à court terme conséquente et un
système bancaire faible.
Le surplus peut être investi dans des placements à plus haut rendement et moins
liquides. Selon la volonté du gouvernement, il pourra décider d’établir ou non un
SWF pour gérer les actifs de manière plus dynamique.
18Bank of China, China Construction Bank, Agricultural Bank of China et Industrial & Commercial Bank of China. 19 SHIELDS, J. et VILLAFUERTE, M., Sovereign Wealth Funds in Economic Policy at Home, In DAS, I et UDAIBIR, S et VAN DER HOORN, H, Economics of Sovereign Wealth Funds, issues for policymakers, Washington D.C, IMF, 2010, p. 50
15
4. Les principes de Santiago
Les fonds souverains ont été reconnus comme des investisseurs institutionnels et des
acteurs importants du système financier et monétaire international.
Le FMI a souligné la nécessité d’approfondir l’analyse sur les enjeux indispensables
qui se présentent aux investisseurs et aux bénéficiaires des flux des fonds souverains,
il fallait surtout instaurer un dialogue et définir un cadre de conduite.
De ce fait le 1er mai 2008, un groupe de travail des fonds souverains (IWG) a été mis
en place à Washington lors d’une réunion des pays dotés de Fonds souverains.
L’IWG se compose de 23 pays membres du FMI20 dotés de Fonds souverains et
coordonné par le FMI. L’IWG s’est réuni, jusqu’à présent à trois reprises à
Washington, à Singapour, à Santiago, pour recenser et rédiger un ensemble de
principes et de pratiques généralement acceptés (GAPP)21. L’IWG a convenu des
“Principes de Santiago” à sa troisième réunion.
4.1. Caractéristiques
Les objectifs du GAPP sont de :
• Contribuer au maintien de la stabilité du système financier mondial et de la
libre circulation des capitaux et des investissements ;
• Se conformer à toutes les réglementations et obligations de communication
des informations financières en vigueur dans les pays où ils investissent ;
20 Les membres de l’IWG sont les pays suivants : Australie, Azerbaïdjan, Bahreïn, Botswana, Canada, Chili, Chine, Émirats arabes unis et États-‐‑Unis, Guinée équatoriale, Iran, Irlande, Corée, Koweït, Libye, Mexique, Nouvelle-‐‑Zélande, Norvège, Qatar, Russie, Singapour, Timor-‐‑Leste et Trinité-‐‑et-‐‑Tobago. Les observateurs admis à titre permanent de l’IWG sont l’Arabie saoudite, Oman, le Vietnam, l’OECD et la Banque mondiale. 21 AL HURR AL SUWAIDI, H., et CARUANA, J., IWG, Principes de Santiago, paru en octobre 2008, adresse URL : www.iwg-‐‑swf.org/pubs/fra/gapplistf.pdf, (page consultée le 20.04.2012)
16
• Exécuter leurs investissements selon les considérations de risque économique,
financier et de rendement.
• Se doter de structures de gouvernance transparentes et saines, permettant de
disposer de moyens appropriés de contrôle opérationnel, de gestion des
risques et de responsabilisation.
Une large diffusion du GAPP permettra de bien faire comprendre le fonctionnement
des Fonds souverains à leurs pays d’origine et aux pays d’accueil, mais aussi aux
marchés financiers internationaux. Par ailleurs, il vise à faire en sorte que le respect
de ces principes et pratiques procure des retombées positives à leurs pays d’origine,
aux pays d’accueil et au système financier international.
La publication du GAPP permet à l’opinion publique de percevoir les SWF comme
des entités à vocation économique et financière.
Cette conception vise à favoriser la stabilité du système financier international, à
réduire les tensions protectionnistes et à aider le maintien d’un climat
d’investissement ouvert et stable. Le GAPP permettrait aussi de rendre les fonds
souverains aptes, surtout les plus récents, à élaborer, réaménager ou renforcer leur
organisation, leurs politiques et leurs pratiques d’investissement.
4.2. La nature du GAPP
L’adhésion à l’IWG est volontaire. Ceux qui se décident à participer doivent
appliquer le GAPP ou aspirent à l’appliquer. Le GAPP reflète les pratiques et
principes généraux qui peuvent être appliqués par les pays, quel que soit leur niveau
de développement économique.
Il est subordonné aux accords intergouvernementaux et aux dispositifs légaux et
réglementaires, il est donc subordonné aux lois en vigueur dans les pays.
17
De ce fait, les adhérents se considèrent comme des investisseurs institutionnels et ils
opèrent selon le principe de la bonne foi et effectuent leurs investissements selon des
considérations de risque économique et financier, et de rendement.
Donc, ils se conforment aussi aux dispositions réglementaires et aux obligations de
communication de l’information financière de leur pays d’origine et des pays
d’accueil.
4.3. La structure du GAPP
Trois domaines régissent les principes et les pratiques du GAPP, qui sont :
1. le cadre légal, les objectifs et la coordination avec les politiques
macroéconomiques ;
2. le cadre institutionnel et la structure de gouvernance ;
3. le cadre d’investissement et de gestion du risque.
4.4. Le GAPP sur le terrain
L’IWG connaît le caractère changeant des flux de capitaux internationaux et que
certains fonds souverains n’aient pas encore atteint leur vitesse de croisière. Certains
d’entre eux peuvent encore apparaître sous des formes diverses.
Mais la mise en œuvre du GAPP, notamment dans les fonds récents, peut s’avérer
difficile et nécessite une période de transition. De ce fait un calendrier a été établi
pour que les membres puissent atteindre un niveau souhaité d’affectation des avoirs
à long terme et les degrés de performance qui y sont associés afin de fournir une
communication des données financières.
L’IWG prévoit aussi de revoir certains aspects du GAPP compte tenu du caractère
évolutif des effets macroéconomiques et financiers des investissements et de mesurer
18
que leurs pratiques se développeront. Il songe notamment à la communication
d’informations fiables sur les activités antérieures, actuelles et futures. Mais aussi sur
les risques potentiels qui pèsent sur leurs opérations de placement et leurs bilans.
Une coordination et une concertation permanente au niveau international sont mises
sur place. Ce groupe serait en mesure de procéder à une revue du GAPP et de
faciliter la diffusion, la bonne compréhension et l’application des normes. Alors ce
sera un forum permanent d’échange d’idées et de vues entre les protagonistes.
Le groupe pourra rassembler, étudier et publier les données sur les opérations à des
fins de diffusion et d’explication.
19
5. Cadre juridique international22
5.1. Règles de l’OCDE
Selon le principe de non-‐‑discrimination, les investisseurs ne peuvent être soumis à
aucun régime défavorable, étrangers comme nationaux. En vertu du principe de
transparence, les restrictions sur les investissements doivent être complètes et
publiques. Les pays membres de l’OCDE s’efforcent à appliquer cette loi et
également aux pays membres du FMI.
Mais les textes autorisent une exception d’ouverture et permettent de prendre des
mesures nécessaires lorsque la sécurité nationale et le maintien de l’ordre public sont
remis en question.
L’OCDE donne la liberté aux États pour définir ses secteurs sensibles et prendre des
mesures adéquates pour s’assurer la sécurité nationale. Cependant, il est nécessaire
de garder un environnement d’investissement ouvert.
Selon le principe de non-‐‑discrimination, il est impératif de traiter tous les
investisseurs de la même manière placés dans une situation similaire. Le principe de
responsabilité exige des autorités en charge de contrôler les investissements
étrangers.
Toutes décisions de rejets ou de blocage doivent être prises au niveau ministériel. Les
investisseurs doivent disposer des voies de recours administratif ou juridique contre
les décisions prises.
22Le contenu de cette partie est largement inspiré de l’ouvrage: BERTIN DELACOUR, C., op. cit., pp. 121-‐‑124.
20
5.2. Règles de l’Union européenne
La libre circulation des capitaux est un principe fondamental du traité de la
Communauté européenne. Article 56 du Traité stipule : « Dans le cadre des
dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux mouvements de capitaux
entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites. »23
Par conséquent, un investisseur hors zone euro doit être traité comme un investisseur
de l’Union européenne sans discrimination. Il n’existe pas de distinction entre un
acteur public ou privé.
Cependant l’article 58, 1. b) du Traité CE permet à un pays de « rendre des mesures
justifiées par des motifs liés à l’ordre public ou à la sécurité publique »24 et
l’article 296, « prendre les mesures qu’il estime nécessaires à la protection des intérêts
essentiels de sa sécurité et qui se rapportent à la production ou au commerce
d’armes, de munitions et de matériel de guerre. »25
Pour éviter toutes disparités, il a été conseillé l’adoption par l’Union Européen de
définir les secteurs stratégiques qui nécessitent d’être préservés. Malheureusement,
la CE a évité d’intervenir et a privilégié l’utilisation des instruments nationaux des
États membres, sous la surveillance de la Cour de Justice des Communautés
européennes.
5.3. Les mesures nationales26
Suite à l’absence de décision ferme des instances supranationales, les États peuvent
prendre des mesures selon leurs volontés. De ce fait, nous allons examiner la position
23LIEVENA, D., Taxe Tobin et article 56 du Traité CE, paru le 15.06.2001, adresse URL: http://www.france.attac.org/archives/spip.php?article46, (page consultée le 20 avril 2012) 24BERTIN DELACOUR, C., op. cit., p. 122. 25Ibid., p. 122. 26Cette section est largement inspirée de l’ouvrage: Ibid., pp. 124-‐‑140.
21
prise par la France, l’Allemagne, le Royaume-‐‑Uni et les États-‐‑Unis par rapport aux
investissements étrangers et plus précisément les prises de participations des SWF.
5.3.1. France, le décret anti-OPA
Le décret anti-‐‑OPA voté le 30 décembre 2005 protège les sociétés cotées et non cotées.
Les secteurs sensibles sont les jeux d’argent, la lutte contre les blanchiments de
capitaux, et les secteurs qui relèvent de la sécurité publique et la défense. On vise
aussi des sociétés proches de la défense (armement, sécurité privée, cryptologie et
sécurisation des informations électroniques), de technologies duales et certains
laboratoires de recherche.
Les opérations visées sont essentiellement celles réalisées par les investisseurs non
européens qui aboutissent à l’acquisition d’une société de plus de 33,33 % du capital
ou d’une branche d’activité d’une firme française qui se trouve dans un secteur
sensible.
De ce fait, il n’est pas possible de prendre une participation dans une entreprise qui a
des liens avec le département de la défense et ne peut accéder à plus de 33 % du
capital d’une compagnie française. S’ils désirent investir plus, ils seront soumis à une
procédure d’autorisation.
Afin de préserver les intérêts nationaux, le ministre de l’Économie peut, selon les
conditions, décider de refuser un projet d’investissement. Lorsqu’un investissement
s’est fait au mépris de l’autorisation requise, le ministre peut l’annuler. Il peut
également en modifier les conditions. L’exemple de Cegelec, entreprise spécialisée
dans l’ingénierie électrique intervenant dans la défense et le nucléaire, acquise à
100 % par le fonds qatari a fait l’objet d’une étude par le Ministère. Le gouvernement
a finalement accepté l’investissement, mais avec des conditions comme l’interdiction
de droit de vote.
22
5.3.2. Royaume-Uni, L’Entreprise Act
L’Entreprise Act vise à réprimander les contrôles des concentrations, c’est-‐‑à-‐‑dire
l’acquisition d’une firme britannique qui réalise un chiffre d’affaires plus de £70
millions ou qui détient le plus de parts de marché dans le pays. Le ministre de
l’Industrie peut bloquer des investissements étrangers, s’il estime qu’ils portent
atteinte à la sécurité nationale.
Cependant, le ministre de l’Industrie à la capacité, durant l’instruction, de modifier la
définition de la sécurité nationale et aussi de rajouter d’autres domaines. De ce fait, il
a les moyens de rejeter un projet d’investissement et stipuler qu’il trouble la sécurité
publique.
Malgré les restrictions, le Royaume-‐‑Uni a toujours été perçu comme un pays libéral.
Les autorités accordent peu d’importance à la nationalité des investisseurs et sont
très critiques à toute forme de protectionnisme. De nombreux fonds ont investi dans
l’économie de la Grande-‐‑Bretagne, le SAFE a acquis 2 % de BP et 36 % du capital de
la Barclays Bank est détenu par les fonds de Singapour, Chine et Qatar. Le London
Stock Exchange a été acheté par les Émirats Arabes Unis pour 35 %.
5.3.3. L’Allemagne
En 2009, l’Allemagne a voté une nouvelle loi qui permet au ministre de l’Économie
de contrôler les investissements étrangers. Cependant, aucun secteur d’activité n’a
été visé par ce règlement. Ce qui laisse penser que les secteurs comme la défense, la
communication, l’énergie et les services publics sont considérés comme stratégiques.
Cette loi vise essentiellement les investisseurs non européens qui voudraient acheter
plus de 25 % de parts des sociétés allemandes. Cependant, cette loi pourrait
compromettre l’attractivité du pays, car elle laisse une marge de manœuvre trop
large aux autorités pour définir ce qui relève d’ordre public et de sécurité.
23
De ce fait, nous pouvons apercevoir qu’il n’y a pratiquement pas de participation de
fonds souverains dans l’économie allemande.
5.3.4. Committee on Foreign Investments in the United States (CFIUS)
Depuis 2008, les États-‐‑Unis ont renforcé le contrôle des investissements des étrangers
à travers le Foreign Investment and National Security Act. Les participations
étrangères qui présentent un risque pour la sécurité intérieure sont examinées par un
comité inter ministériel, présidé par le département du Trésor, donc le CFIUS. Puis,
le Président impose ou non un blocus.
La notion de sécurité nationale englobe l’énergie, les infrastructures, les technologies
critiques et la défense. De plus, le CFIUS peut estimer si un investissement comporte
des risques pour la sécurité intérieure.
Les opérations visées sont celles qui permettent de prendre le contrôle d’une firme
américaine. Le comité peut porter une mention pour toutes prises de participations
étrangères de plus de 10 % de droit de vote d’une firme américaine. Les investisseurs
passifs ne sont pas soumis au contrôle du CFIUS.
Le système de contrôle des investissements n’est pas réellement favorable pour les
fonds souverains, car il n’existe pas une définition claire et définitive. De plus, le
Président peut toujours imposer son veto. Il est aussi important de signaler que la
procédure est longue et le comité peut demander des délais supplémentaires pour
examiner les dossiers.
La réforme est surtout due à l’intensification des prises de participations aux États-‐‑
Unis. Les tentatives de fusions par le chinois CNOOC sur Unacol et du Dubaï Ports
World sur le gestionnaire des ports P&O ont renforcé les surveillances. Le CFIUS
examine à présent toute opération dans laquelle l’acquéreur est un gouvernement
non américain ou s’il est contrôlé par un gouvernement étranger.
24
6. China Investment Corp.
6.1. Raison de sa naissance
La PBoC gère une réserve de change de plus de $ 3100 milliards US27 et qui ne cesse
d’augmenter tous les mois. Cette somme était investie pour la majorité dans des
obligations et des Bons du Trésor américains et européens.
Ces investissements étaient peu rémunérateurs et ils comprenaient également un
gros risque en soi, à cause de la fluctuation des cours de change. Ce risque était tout à
fait prévisible, car la communauté internationale demandait à Pékin de réévaluer sa
monnaie.
De ce fait, les autorités chinoises ont voulu diversifier ses investissements, tout en les
rendant plus rémunérateurs. Cependant, ce ne fut pas la seule raison de constitution
de fonds souverain. Les faits déclencheurs furent les affaires CNOOC et Huawei
Technologies.
Son économie est en plein essor et ses sociétés se développent. Ses entreprises
s’exportent, croissent et gagnent des parts de marché. Elles se mettent à fusionner
avec des compagnies occidentales pour accéder à certains marchés ou rachètent ses
concurrents afin de consolider ses positions sur le plan international.
6.1.1. L’affaire CNOOC Ltd28
La Chine possède peu de ressources pétrolières. L’importation se fait via le détroit de
Taiwan.
27 ANONYME, People Bank of China, Gold & Foreign Exchange Reserves, paru en 2012, adresse URL: http://www.pbc.gov.cn/publish/html/2011s09.htm, (page consultée le 20.03.2012) 28 Associated Press, MSNBC, China'ʹs CNOOC drops bid for Unocal, paru le 08 févr. 2005, adresse URL:http://www.msnbc.msn.com/id/8795682/ns/business-‐‑oil_and_energy/t/chinas-‐‑cnooc-‐‑drops-‐‑bid-‐‑unocal/#.T0EPiHm3TyM, (page consultée le 20.03.2012)
25
Pékin a toujours eu des craintes que son approvisionnement soit menacé dans le cas
d’une crise grave avec Taipei. Ceci engendrerait à coup sûr le contrôle du détroit par
la marine américaine qui couperait de façon certaine l’approvisionnement pétrolier
de la Chine.
La société pétrolière chinoise China National Offshore Oil Corp. (CNOOC) introduit
une OPA sur la compagnie pétrolière américaine Unacol, en 2005. Pour la Chine,
cette acquisition fut stratégique, car CNOOC deviendrait une véritable majore
pétrolière, c’est-‐‑à-‐‑dire qu’elle ne se contenterait plus d’acheter seulement du pétrole
sur les marchés internationaux. Elle intégrerait l’exploration et la production d’une
part, et d’autre part le raffinage et la distribution.
Cependant, le Comité pour les investissements aux États-‐‑Unis ne donna pas son aval,
considérant que cette opération relevait de la sécurité nationale. Il a finalement
retenu l’offre déposée par Chevron pour un montant bien inférieur aux $18.5
milliards présentés par CNOOC.
6.1.2. L’affaire Huawei Technologies Co. Ltd
Huawei Technologies, société privée, désirait devenir un des leaders de la
télécommunication et ainsi concurrencer directement Cisco System.
En 2007, elle s’associa avec une société d’investissement Bain Capital pour prendre
une part minoritaire dans 3COM (16.5 %) pour la somme de $2.2 milliards US29. De
ce fait, Huawei Tech s’offrirait une entrée sur le marché américain et deviendrait
ainsi un partenaire stratégique et commercial. Pour 3COM, c’était une opportunité de
renflouer ses caisses après sept ans de difficultés financières.
29ANONYME, Les Echos, 3Com passe dans le giron du fonds Bain Capital et du chinois Huawei, paru le 28 sept. 2007, adresse URL : http://archives.lesechos.fr/archives/2007/lesechos.fr/09/28/300206199.htm, (page consultée le 25.02.2012)
26
Malheureusement, le Congrès américain redoutait la réalisation de cette opération. Il
émettait ses craintes à propos des risques de cyber espionnage de la part de Pékin30.
Car 3Com est un des principaux fournisseurs du gouvernement US.
Finalement, le département de la Défense US ordonna le Comité d’annuler l’offre et
de trouver un autre repreneur américain.
Bien que Huawei ait pris le soin de rester très minoritaire et de s’associer à un acteur
majeur de private equity américain pour lever toute suspicion. Cela n’a pas suffi.
La Chine a pu mesurer la difficulté qu’avaient ses entreprises à prendre le contrôle
de leurs concurrents étrangers.
Ces oppositions américaines ont été vécues comme un outrage pour Beijing, après
s’être vu reprocher pendant des années de ne pas jouer selon les règles de l’économie
de marché, on l'ʹinterdisait à présent d’y participer.
Depuis la Chine a poursuivi une autre stratégie pour sécuriser son
approvisionnement en pétrole. Elle noue des alliances avec les ennemis des États-‐‑
Unis comme l’Iran et le Venezuela.
Elle négocie sa position et son droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Surtout lors de la crise du Darfour entre le Tchad et le Soudan. On accusait la Chine
de soutenir le Soudan pour tirer profit du pétrole qui existait dans cette zone31.
Elle s’est également constituée des véhicules d’investissement tel que son fonds
souverain pour pouvoir satisfaire son expansion et le développement de ses
compagnies.
30DROTHIER, Y., Le Journal du Net, Le rachat de 3Com par le chinois Huawei inquiète les Etats-‐‑Unis, paru le 07 janv. 2008, adresse URL :http://www.journaldunet.com/solutions/systemes-‐‑reseaux/actualite/08/0107-‐‑3com-‐‑rachat-‐‑en-‐‑question-‐‑cyber-‐‑espionnage.shtml, (page consultée le 25.02.2012) 31HUGON, PH., Affaires stratégiques, Afrique : quel bilan pour quelles perspectives ?, paru le 12 janv. 2010, adresse URL : http://www.affaires-‐‑strategiques.info/spip.php?article2629, (page consultée le 05.03.2012)
27
Nous allons ci-‐‑dessous décrire le fonctionnement de CIC et ses différentes missions.
Il faut stipuler que le fonds veut être le plus transparent possible et développer une
image de confiance pour le monde économique.
6.2. Historique
Le China Investment Corp. (CIC) est établi le 18 sept. 2007 et est basé à Pékin. Il est
constitué en tant que société publique totalement détenue par l’État chinois selon le
Droit des Sociétés chinois.
Sa mission est de :
1. Diversifier les réserves de changes détenus par les autorités ;
2. Augmenter le rendement de ses actifs en fonction d’un risque adéquat dans
un contexte d’exigence macro-‐‑économique chinois et pour la poursuite des
réformes du système financier.
Le fonds a également racheté, à la PBoC, la Central Huijin Investment Ltd (CHJ)32 qui
devient une filiale à 100 % de CIC.
6.3. Ressource
Le capital de CIC était constitué de $200 milliard US, au départ. Ceux-‐‑ci
correspondaient à des réserves de changes apportées par le ministère des Finances et
ont été acquis par ce dernier auprès de la Banque Centrale de Chine via l’émission
des bons spéciaux du Trésor. C’était donc par la voie d’emprunt qu’a été financée la
constitution de CIC.
32 « Cf. infra p. 34 »
28
Afin d’assurer le service de la dette, le fonds est obligé de verser des paiements
d’intérêts qui s’élevaient selon certaines estimations à $ 14.6 milliards US
annuellement33. Cela veut dire que CIC doit réaliser un rendement de plus de 7.3 %
par an sur ses investissements.
Entre-‐‑temps, le ministère des Finances a de nouveau injecté $ 200 milliards US dans
ses caisses, en 201134 et 201235. À ce moment, le CIC gère plus de $ 400 milliards US36.
Des injections de capitaux supplémentaires sont prévues dans le futur.
6.4. Les organes de gestions37
La direction est nommée par son actionnaire qui est le Comité d’État de la
République Populaire de Chine et est divisée en 3 corps qui sont le Conseil
d’Administration, le Conseil de Supervision et le Comité Exécutif. Selon ses articles,
les membres de la direction sont nommés pour 3ans renouvelable.
6.4.1. Conseil d’Administration
Il est mandaté et est autorisé à superviser les opérations de la compagnie et de ses
résultats. Basé selon les objectifs et la politique du Conseil d’État, le Conseil
approuve les stratégies investissements et les procédures opérationnelles.
33 MARTIN, M. F., Congressional Research Service, China’s Sovereign Wealth Fund, paru le 22 jan 2008, adresse URL: www.fas.org/sgp/crs/row/RL34337.pdf, (page consultée le 08.03.2012) 34 WANG, X Y., Global Times, Sovereign fund may get injection of $200 billion, paru le 27 avr. 2011, adresse URL: http://business.globaltimes.cn/china-‐‑economy/2011-‐‑04/649103.html, (page consultée le 25.06.2012) 35 AP, The Wall Street Journal, China'ʹs CIC Gets Injection, paru le 4 mars 2012, adresse URL: http://online.wsj.com/article/SB10001424052970203458604577260900127650274.html, (page consultée le 25.06.2012) 36ANONYME, SWF Institut, Sovereign Wealth Fund Rankings, adresseURL:http://www.swfinstitute.org/fund-‐‑rankings/, (page consultée le 06.03.2012) 37Cette section est largement inspirée de China Investment Corp., Gouvernance, adresse URL : http://www.china-‐‑inv.cn/cicen/governance/organizational.html, (page consulté entre le 20-‐‑25.03.2012)
29
Les procédures opérationnelles sont :
1. Appliquer les différentes stratégies en fonction des circonstances ;
2. Identifier les problèmes majeurs et les reporter, si nécessaire, au Comité
d’État ;
3. Nommer ou révoquer le gestionnaire;
4. Déléguer les responsabilités et convoquer des meetings.
6.4.2. Conseil de Supervision
Il est responsable de la surveillance des comportements éthiques des cadres et de la
direction, mais également de la surveillance des procédures dans l’entreprise. Il
rapporte directement au Comité d’État.
Il gère aussi le département d’audit interne, engage des audits externes et contrôle les
comptes de CIC.
Le Président du Conseil de Supervision est membre du Comité d’Exécution et siège
en tant qu’observateur lors des meetings du comité d’administration.
6.4.3. Comité exécutif
Il est responsable des opérations journalières et traduit les directives du comité
d’administration. Il a aussi la capacité de prendre des décisions opérationnelles.
Il est lui-‐‑même subdivisé en 2 comités qui sont le Comité d’Investissement et le
Comité de Risk Management.
30
6.4.3.1. Comité d’investissement
Celui-‐‑ci gère et met en œuvre les stratégies d’investissement, les politiques et les
objectifs déterminés par le propriétaire, le conseil d’administration et le comité
exécutif. Il définit les catégories d'ʹactifs admissibles, approuve la répartition des
actifs stratégiques et des changements dans l'ʹéquilibre des portefeuilles
d'ʹinvestissement de l'ʹentreprise. Mandaté par le Comité exécutif, il approuve les
investissements individuels, les applications connexes, les programmes
d'ʹinvestissement, établit des critiques et des rapports, et approuve les modifications
aux plans d'ʹinvestissement.
Le chef de la direction de CIC préside le Comité et le Président du CIC est le chef
adjoint du Comité. Il est aussi composé du Chief Investment Officer, Vice-‐‑président,
des chefs du département d’investissement.
Le Comité d'ʹInvestissement se rapporte directement au Comité exécutif.
6.4.3.2. Comité Risk Management
Il est responsable de la mise en place de la stratégie globale de l’entreprise, les
systèmes de gestion des risques et des politiques, définit des seuils d'ʹexposition,
l'ʹexamen et la finalisation des rapports concernant la gestion des risques, et établit les
critères d'ʹévaluation des risques de contrôle.
Le processus d'ʹexamen est régi par les exigences de risque établies par le conseil
d'ʹadministration et du comité exécutif.
Le comité évalue et mesure les risques du portefeuille de l'ʹentreprise, lorsque cela est
nécessaire, un examen de la composition du portefeuille afin d'ʹassurer l'ʹexposition au
risque d'ʹentreprise est géré de façon appropriée.
31
Le comité comprend le CEO, le COO, le Chief Risk Officer, le chef du dép. Risk
Management et le chef financier et comptabilité et le chef auditeur.
Il se rapporte directement au Comité exécutif.
6.4.4. Conseiller expert externe
De plus, le CIC peut aussi compter sur ses conseillers étrangers, ils ont été
sélectionnés dans le monde de la finance. Ils sont aux nombres de 14 venant de tous
les continents, ils ont pour objectif de conseiller les cadres seniors et la direction sur
des questions comme le corporate governance, la gestion de portefeuille, la
législation étrangère, la stratégie d’investissement, l’économie globale…
Structure organisationnelle
Elaboré par Yang Fida, source : China Investment Corp., Governance, adresse URL :http://www.china-‐‑inv.cn/cicen/governance/organizational.html, (page consultée le 17.06.12)
Conseil de Supervision
Conseil d'Administra4on
Comité Execu4ve
Comité d'inves4ssement
Comité de Risk Management
Département d'Inves4ssement
Département Opéra4onnel
Département Outre-‐Mer
Conseillers experts externes
32
6.5. Stratégie d’investissement
La stratégie d’investissement de CIC est d’investir et manager une partie des réserves
de changes de la Chine et en dégager un return à long terme. Elle est gérée par le
Dép. d’investissement qui est composé du Dép. public market, fixe income, private equity
et special investment.
Les caractéristiques de son placement :
• Son objectif de mise est de 10 ans ;
• c’est un investisseur financier passif et donc il ne recherche pas le contrôle de
l’entreprise et n’exerce aucune influence sur les entreprises dont il est
actionnaire ;
• ses investissements ne sont motivés que par des critères purement
économiques et financiers ;
• CIC est un investisseur responsable et donc qui respect les législations et la loi
du pays d’accueil ;
• il n’a pas de limitation géographique ou sectorielle (sauf les secteurs non
éthiques comme le tabac ou l’industrie des jeux).
Les procédures d’investissement se font selon ces plans :
6.5.1. Strategic Asset Allocation (SAA)
C’est une stratégie qui équilibre le poids du portefeuille entre les différents actifs
composés de liquidités, d'ʹactions, d'ʹobligations et d'ʹinvestissements alternatifs, afin
33
de dégager un return optimal et tout en se protégeant le mieux possible contre les
fluctuations38.
Le portfolio du CIC est composé de la sorte (selon le rapport annuel de 2010)39 :
• Le cash (8 %)
• Les actions (48 %)
• Les fixed income securities (27%)
• Les produits dérivés (21 %)
• +/-‐‑ 50 % à l’étranger et +/-‐‑ 50 % domestique (via sa filiale CHJ)
6.5.2. Tactical Asset Allocation (TAA)
TAA est un modèle basé sur une évaluation des conditions de marché à court et à
moyen terme pour ajuster les positions des portefeuilles afin de capturer les ‘’excess
return’’ selon le paramètre de risque acceptable. C’est une gestion active et
opportuniste si les conditions le permettent40.
6.5.3. Gestionnaire externe
Il est choisi par le Dép. d’investissement et le Dép. Risk Management avec l’accord
final du Comité d’investissement. Les gestionnaires externes sélectionnés par CIC
sont mandatés pour gérer une partie de ses avoirs, font partie du Investment
38Partie inspirée de BLANCHET, Ch., Ezine Articles, Difference Between Tactical and Strategic Asset Allocation, paru le 22 sept. 2008, adresse URL :http://ezinearticles.com/?Difference-‐‑Between-‐‑Tactical-‐‑and-‐‑Strategic-‐‑Asset-‐‑Allocation&id=3606449, (page consultée le 18.06.2012) Et de COHNE, D., etf Radar, Global Investor Intelligence, Coverstory : Strategic vs TacticalAsset Allocation, adresse URL :http://www.etf-‐‑radar.com/blog/2011/01/sed-‐‑ut-‐‑quam-‐‑odio/, (page consultée le 18.06.12) 39 ANONYME, China Investment Corp., Annual Report 2010, paru en 2010, adresse URL: http://www.china-‐‑inv.cn/cicen/resources/news_20110726_391820.html? (consultée le 18.06.2012) 40Inspirée de BLANCHET, Ch., op cit., et COHNE, D., op cit.,
34
Management Team. Ceux-‐‑ci exercent leur mandat pour trois ans renouvelable, ils
sont évalués en fonction de leurs performances.
6.6. Risk management
Bien que CIC soit une entité jeune, il s’efforce à développer et renforcer sa structure
des gestions de risque.
Le département de gestion du risque a pour mission de :
• déterminer la stratégie de gestion du risque ;
• déterminer les limites acceptables du risque et les plans d’allocations ;
• vérifier le rapport d’évaluation et de gestion du risque ;
• vérifier les évaluations standards, la politique de gestion et les mécanismes de
contrôle interne ;
• procéder à des examens périodiques du profil de risque de l'ʹallocation
d'ʹactifs ;
• examen de la stratégie de gestion des risques et des plans d'ʹurgence.
Il définit 4 risques qui sont : le crédit, le marché, la liquidité et le risque opérationnel.
Pour évaluer le risque de ses placements, le RM travaille en étroite collaboration avec
les différents responsables qui siègent au Comité Risk Management.
En plus, il peut aussi compter sur le soutient des conseillers internationaux qui
connaissent chacun leurs marchés respectifs.
35
6.7. Central Huijin Investment41
Elle fut établie en 2003 et avait pour mission d’injecter des liquidités dans le système
bancaire. Elle était une sous branche de la PBoC. En 2007, le CIC a racheté les parts à
la Banque Centrale afin de lui permettre d’investir sur le marché domestique. Le CHJ
n’est pas un fonds souverain, c’est une société publique d’investissement et filiale de
la CIC.
À présent, elle possède ses propres organes de gestion et sa stratégie
d’investissement et opérationnelle. Elle est indépendante du CIC et celle-‐‑ci ne peut
intervenir ni dans sa stratégie, ni dans le choix des investissements. Seuls les
présidents de chaque Conseil sont présents dans CHJ comme membre observateur.
Dorénavant, sa mission est de soutenir toutes les institutions financières domestiques
telles que les compagnies d’assurances, les banques et les sociétés d’investissement.
Selon son article d’association, il exerce son droit et exécute sa responsabilité
d’actionnaire dans les entreprises financières publiques afin d’améliorer la
gouvernance, maintenir ou augmenter la valeur des actifs des banques d’État, mais
ne gère pas les opérations journalières.
41 Inspiré de Central Huijin Investment Corp., About us, adresse URL; http://www.huijin-‐‑inv.cn/hjen/aboutus/aboutus_2008.html?var1=About, (page consulté le 01.04.2012)
36
7. State Administration of Foreign Exchange
La State Administration of Foreign Exchange est une sous branche de la Banque
Centrale chinoise. Elle a un statut de sous-‐‑ministère et fut créée en 1979. Elle a un
rôle de régulateur et gestionnaire des réserves de change que la PBoC possède ; elle
contrôle également le compte des capitaux.
Elle gère, actuellement, des réserves qui se chiffrent à plus de $3200 milliards42 (Hong
Kong non compris). De ce fait, la SAFE n’est pas un SWF à proprement parler. Nous
allons voir comment, elle s’est transformée à travers ses trois grandes phases qui
vont permettre au SAFE de devenir un quasi SWF.
7.1. Historique43
7.1.1. La Grande Réforme
La première phase est arrivée en 1978, date de la grande réforme économique
chinoise. Le changement a été la transition vers une économie de marché où le
commandement central avait diminué son contrôle sur ses sociétés publiques.
Auparavant, l’économie était contrôlée par le pouvoir central. Toutes les devises
devaient être vendues à l’État et l’utilisation des monnaies étrangères était soumise
au régalement du gouvernement.
Suite à la réforme, la gestion des monnaies étrangères était soumise à la supervision
de la PBoC. Celle-‐‑ci est devenue la Banque Centrale de Chine et a abandonné ses
42ANONYME, Le Figaro, Les réserves chinoises pas pour l'ʹeuro, paru le 02 déc. 2012, adresse URL :http://www.lefigaro.fr/flash-‐‑eco/2011/12/02/97002-‐‑20111202FILWWW00408-‐‑les-‐‑reserves-‐‑chinoises-‐‑pas-‐‑pour-‐‑l-‐‑euro.php, (page consultée le 21.02.2012) 43 Section largement inspirée de Bank of China, Establishment of State Administration of Foreign Exchange as System Reform of Bank of China (1979 – 1980),adresse URL: http://www.boc.cn/en/aboutboc/ab7/200809/t20080926_1601851.html, (page consultée le 20.02.2012)
37
activités commerciales au profit de la Banque of China et People’s Construction Bank
of China.
Dans son nouveau rôle, la PBOC avait pour principale mission de réguler l’inflation,
d’imprimer la monnaie nationale, d’intervenir sur le marché de change et de gérer la
politique monétaire.
En 1979, la gestion des réserves étrangère était, alors, transférée à sa filiale SAFE. Sa
mission était d’intervenir sur le marché de change pour maintenir le taux de change
fixe entre le Yuan et le Dollar et de vendre des devises étrangères aux SOE44.
Durant 1994 à 2006, la Chine a pu emmagasiner des réserves excédentaires
spectaculaires dues principalement à l’exportation et aux investissements étrangers.
Ces facteurs ont permis à la SAFE de bâtir des fondations solides.
7.1.2. SAFE en 2000 à 2007
Durant les années 2000, la SAFE remarquait que ses réserves augmentaient de plus
en plus et elle désirait placer ses avoirs. L’argent gardé dans ses comptes n’était pas
rémunérateur et représentait un manque à gagner.
Sa deuxième phase était la décision, avec l’aval du Comité Central, d’investir dans
des actifs sûrs et liquides tels que les bons d’État et les obligations. Selon les
estimations entre 60 % et 70 % sont placés en dollars (principalement en bons du
Trésor et des obligations), environ un quart en euros, et le reste en livres sterling, yen
et autres.
Elle établissait aussi différentes filiales à l’étranger pour pouvoir étudier le marché
local et y faire des investissements. Elle installait, dans le plus grand secret, ses
44 State Owned Entreprise
38
filiales à Londres, Hong Kong, Singapour et New York45. Des filiales dont la SAFE nie
encore l’existence.
7.1.3. SAFE depuis 2007
La troisième phase a été l’approbation par le gouvernement qu’une partie de ses
avoirs puisse être investis dans des placements plus rémunérateurs et plus risqués.
Selon certaines estimations46, le SAFE a investi plus de $500 milliards sur les marchés
internationaux comme les actions, les matières premières, l’immobilier, etc.
Dans le futur, elle a l’objectif de débloquer la balance des capitaux afin d’avoir une
meilleure convertibilité de la devise nationale, en permettant une fluctuation libre et
faire du RMB une devise régionale dans l’Asie-‐‑Pacifique.
La SAFE porte actuellement 2 casquettes. Au niveau national, il est mentionné, par la
presse, comme étant la gestion des réserves officielles de la PBoC et il émet des
comptes de devises étrangères et il élabore des règles sur les opérations de change.
Au niveau international, il a une stratégie similaire au CIC.
45ANDERLINI, J., Financial Times, China investment arm emerges from shadows, paru le 05 Janv. 2008, adresse URL: http://www.ft.com/intl/cms/s/0/2ee05a68-‐‑baf9-‐‑11dc-‐‑9fbc-‐‑0000779fd2ac.html#axzz1na9gXCxR, (page consultée le 20.02.2012) 46 ANONYME, SWF Institut, Sovereign Wealth Funds Ranking,parumai 2012, adresse URL: http://www.swfinstitute.org/fund-‐‑rankings/, (page consultée le 19.06.2012)
39
7.2. Un gestionnaire peu ordinaire
C’est l’institution qui investit le plus à l’étranger et est le premier investisseur
étranger sur le territoire américain47. Ses participations à l’étranger ont commencé en
199048.
Beijing n’hésite pas à utiliser la SAFE pour donner de l’impulsion à sa politique
étrangère. En 2009, il a acheté des Bons de Trésors du Costa Rica pour un montant de
$300 millions US. Il est évident que cet investissement ne porte aucun intérêt
financier, car les rendements s’élèvent qu’à du 2 % annuel. Mais dans son bras de fer
avec Taïwan, le gouvernement chinois a imposé une condition. À compter de la date
de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, le Costa Rica
cessera toute relation diplomatique avec Taiwan. La Chine s’engage à acquérir entre
2008 et 2009 des Bons du Trésor costariciens49. Il est évident que des craintes se
forment, car Pékin récompense les États les plus dociles. Il est nécessaire de penser
que durant ces périodes d’instabilité économique certains pays seraient tentés par un
tel accord.
7.3. Une gestion peu performante
Depuis 2007, elle a investi $2.5 milliards US50 à travers une société américaine
spécialisée dans le private equity, TPG qui était impliqué dans le plan de sauvetage
47 SCISSORS, D., The Heritage Foundation, Chinese Outward Investment: More Opportunity Than Danger, paru le 13.07.2011, adresse URL: http://www.heritage.org/research/reports/2011/07/chinese-‐‑outward-‐‑investment-‐‑more-‐‑opportunity-‐‑than-‐‑danger, (page consultée le 25 avril 2012) 48 QIAO, H., et al., CaijingMagazin, The truth about the American housing bonds,paru le 13.09.2010, adresse URL: http://magazine.caijing.com.cn/2010-‐‑09-‐‑12/110519332.html, (page consultée le 25 avril 2012) 49ANDERLINI, J., Financial Times, Beijing uses forex reserves to target Taiwan, paru le 12.09.2008, adresse URL: http://www.ft.com/intl/cms/s/0/22fe798e-‐‑802c-‐‑11dd-‐‑99a9-‐‑000077b07658.html#axzz1t4xXhuBq, (page consultée le 25 Avril 2012) 50 SENDER, H., Financial Times, China’s Safe to invest $2.5bn in TPG fund,paru le 10.06.2008, adresse URL: http://www.ft.com/intl/cms/s/0/d793921e-‐‑3714-‐‑11dd-‐‑bc1c-‐‑0000779fd2ac.html#axzz1t4xXhuBq, (page consultée le 25 avril 12)
40
de la Washington Mutuel. Malheureusement, cette dernière a fait faillite et la SAFE
fut dans l’incapacité de récupérer sa mise.
SAFE était un des grands financiers de Freddie Mac et de Fanny Mae, il avait subi
d’énormes pertes suite à la crise des subprimes. Selon la presse, sa perte s’élèverait à
près de $450 milliards US51. En réponse, le SAFE a contesté la spéculation et a affirmé
que ses investissements étaient normaux, le taux annuel moyen de rendement des
placements a été de 6 % de 2008 à 201052.
De ce fait, il a eu d’innombrables critiques de la part du gouvernement, mais
également de l’opinion publique. Il a été conseillé au gouvernement d’appliquer des
règles sur la stratégie d’allocations d’actif pour que ses fonds afin de minimiser leurs
expositions aux risques53.
La SAFE ne pouvait rivaliser avec son concurrent CIC, car il n’a pas assez de
personnel expérimenté dans les placements internationaux. Cependant, l'ʹactuel
directeur du SAFE a fait des efforts pour améliorer ses performances. M. Yi espère
que par le recrutement de quelques-‐‑uns des meilleurs gestionnaires financiers
chinois qui travaillent à Wall Street, cela pourrait améliorer leurs placements.
En février 2010, SAFE a engagé Zhu Changhong, ancien partenaire associé de la
Pacific Investment Management (PIMCO), qui devenait le CIO, Chief Investment
51 PTI, The Economics Times, China denies rumours of losing $450 bn in Fannie, Freddie debt, paru le 14.02.2011, adresse URL: http://articles.economictimes.indiatimes.com/2011-‐‑02-‐‑14/news/28539351_1_freddie-‐‑mac-‐‑china-‐‑s-‐‑state-‐‑administration-‐‑foreign-‐‑reserves, (page consultée le 25 April 2012) 52SAFE, communiqué de presse, paru le 11.02.2011, adresse URL : http://www.safe.gov.cn/model_safe/news/new_detail.jsp?ID=90000000000000000,876&id=2, (page consultée le 25 avr. 12) 53 QING, L., et ZHEN, C., Caijing Magazin, PE Losses Sting Chinese Investment Arms, paru le 30.06.2008, adresse URL: http://english.caijing.com.cn/2009-‐‑01-‐‑05/110044952.html, (page consultée le 25 avril 2012)
41
Officer. Il a été recruté dans le cadre d'ʹun plan d'ʹÉtat pour attirer les talents partis à
l’étranger, un salaire de base de 1millions RMB lui fut proposé54.
Depuis son arrivée, le régulateur a fourni de bons résultats. Sur les rapports de 2010,
les opérations effectuées ont permis de dégager des rentes de 9 % et de 10 %55. SAFE
veut prouver qu’il reste le gestionnaire historique des devises étrangères et qu’il a la
capacité d’être performant.
54 WU, X., Wall Street CN, State Chief Investment Officer, paru le 10.11.2010, adresse URL: http://wallstreetcn.com/node/82, (page consultée le 25 avril 2012) 55Ibid.
42
8. National Social Security Fund56
Le National Social Security Fund (NSSF) est un fonds créé en 2000 et géré par le
Conseil National de la Sécurité sociale, dont le responsable est un ancien gouverneur
de la Banque Nationale. Il a été constitué avec un capital de départ de $ 13 milliards
US57. Il est sous la supervision de gouvernement central. Sa mission principale est
d’être une solution au problème du vieillissement et de constituer un fonds de
réserve stratégique accumulé par le gouvernement central pour appuyer les futures
dépenses de sécurité sociale et autres besoins sociales. Depuis sa constitution, il est
habilité à investir sur le sol national et aussi à l’étranger. Le champ d’investissement
du NSSF va des bons de Trésor aux actions en passant par des obligations. Il investit
d'ʹailleurs dans des fonds de fonds et de produits dérivés, telles que des futures.
8.1. Taille du fonds et allocation d’actif58
Il gère actuellement un capital de $135,4 milliards US qui est alloué par le
gouvernement central provenant de la réduction de ses parts dans les sociétés
publiques et/ou des capitaux levés via les impôts. Sa stratégie d’allocation est
composée de la manière suivante, 50,67 % pour les actifs à revenu fixe, 26,22 %
d’actions domestiques, 6,17 % d’actions étrangers (sociétés chinoises cotées à
l’étranger), 16,30 % d’investissement industriel et 0,64 % de liquidités.
Sa première prise de participation fut à Hong Kong à travers l’introduction en bourse
de la Bank of Communication, en 2005. Mais ses investissements à l’étranger ont
réellement été lancés en 2006, après que le Conseil a sélectionné 10 sociétés
56Inspiré de National Council for Social Security fund, About the National Council for Social Security Fund, paru le 28 avr. 2010, adresse URL: http://www.ssf.gov.cn/Eng_Introduction/, (page consultée le 29 April 2012) 57 ANONYME, Xinhua, China'ʹs social security fund increases tenfold, paru le 20 mai 2011, adresse URL: http://www.chinadaily.com.cn/business/2011-‐‑05/20/content_12550274.htm, page consultée le 28.06.2012
43
étrangères de gestion des actifs comme des agents du fonds d'ʹinvestissement d'ʹoutre-‐‑
mer. Ces agents sont les suivants: State Street Global Advisor, Alliance Bernstein,
AXA Rosenberg, T.Rowe Price, JANUSINTECH, Allianz, UBS, INVESCO, Black Rock
et PIMCO59.
8.2. Objectif d’investissement60
Sa politique de risque et son objectif de placement sont établis sur deux critères, le
premier est sur le court terme et le second sur le moyen et long terme. Sur le court
terme, sa politique de risque limite les pertes maximums à 10 % au cours de l’année.
Sur le moyen et long terme, le taux annuel de rendement minimal ne doit pas être
inférieur à 3,5 %.
L'ʹobjectif de placement à court terme est de battre l'ʹindice benchmark composé par le
Conseil du NSSF. Malheureusement, il n’est pas possible de récupérer plus
d’informations au niveau de son benchmark. L'ʹobjectif de placement à moyen et à
long terme est de battre l’inflation sur cette période de temps (CPI +2)61.
58Ibid. 59Rapport de la NSSF, Mandated asset managers, paru le 26.06.2008, adresse URL : http://www.ssf.gov.cn/tzyy/jwtzdt/200812/t20081208_1563.html, (page consultée le 29 avr. 12) 60National Council for Social Security fund, Opt. Cit., 61Consumer price index.
44
Seconde partie
1. Les craintes
Les craintes sur les fonds souverains, surtout les fonds chinois, sont multiples parce
que les fonds disposent d’une grande quantité de liquidités qui est rapidement
mobilisable. L’appréhension vient de la possibilité qu’ils se mettent à spéculer. La
possibilité qu’une stratégie identique aux hedge funds soit envisageable. Ils
pratiqueront des effets de levier qui généreront des risques systémiques et
déréguleront l’économie mondiale.
Deuxièmement, ils ont une stratégie très opaque, du fait de leurs liens très étroits
avec le pouvoir central. Hormis le CIC qui communique, les autres fonds ne
dispensent que très peu d’informations. Nous ne connaissons que très peu leurs
intentions d’investissement et leurs motivations. Ils ont beaucoup d’argent qui
pourrait nuire à la stabilité économique. Ils pourraient avoir l’intention de contrôler
des entreprises stratégiques et d’acquérir des connaissances.
Peut-‐‑être que le risque n’est pas l’entrée dans le capital d’une entreprise, mais plutôt
de la prochaine étape lorsqu’ils sont déjà dans la compagnie. Ils pourraient très bien
émettre des conditions et menacer de retirer leurs capitaux si les entreprises ne
cèdent pas à leurs exigences.
Troisièmement, la propriété est aux mains d’un régime totalitaire dont sa politique
étrangère est fortement contestée. Sa volonté et son ambition de devenir un acteur
majeur sur la scène internationale ne sont plus à ignorer. Pour acquérir le leadership,
la Chine a besoin de développer son économie et pour assurer son développement,
elle doit sécuriser son approvisionnement en énergie et en matières premières. Ses
fonds comme le CIC, SAFE, NSSF, etc. lui permettront d’atteindre ses objectifs.
45
Il est évident que ce sont des questions qui intriguent beaucoup l’opinion publique.
Cependant, il est nécessaire de scruter plus en profondeur. Dans cette partie, les
différentes inquiétudes recueillies dans la presse seront énumérées et il sera
démontré qu’elles ne sont pas fondées.
Dans cette partie, certaines sections ne mentionneront pas la SAFE ni la NSSF, car ces
fonds sont beaucoup moins communicatifs et donc il était impossible d’avoir des
informations.
46
2. Une richesse relative
Une des premières craintes est la taille de leurs portefeuilles. Parmi les cinq plus gros
fonds, deux sont chinois, la CIC a $410 milliards US et la SAFE possède plus de
$560 milliards US. De plus, la PBoC possède d’énormes réserves, près de
$3305 milliards US62, qui pourrait les alimenter.
Liste des plus importants fonds par actifs sous gestions
Pays Nom Actifs en milliard
$
Création Origine
UEA, Abu
Dhabi
Abu Dhabi Investment
Authority
$627 1976 Pétrole
Norvège Government Pension Fund –
Global
$593 1990 Pétrole
Chine SAFE $567.9(estimation) 1997 Export
Saudi Arabia SAMA Foreign Holdings $532.8 n/a Pétrole
Chine China Investment
Corporation
$482 2007 Export
Kuwait Kuwait Investment Authority $296 1953 Pétrole
China – Hong
Kong
Hong Kong Monetary
Authority Investment
$293.3 1993 Export
Singapore Government of Singapore
Investment Corporation
$247.5 1981 Export
Elaboré par Yang Fida, source: SWF Institut, Sovereign Wealth Funds Ranking, paru en juil. 2012, adresse URL: http://www.swfinstitute.org/fund-‐‑rankings/, (page consultée 28.07.2012).
Cependant, leur richesse n’est que relative. Si le montant est à comparer avec
l’ensemble des actifs sous gestion. Nous pouvons apercevoir que cette somme est très
faible à l’échelle mondiale. La plus grosse société d’investissement américaine,
47
BlackRock Inc., possède à elle seule plus de $ 3340 milliards US d’actifs sous
gestion63.
Le tableau, ci-‐‑dessous, permettra d’avoir une vision plus précise de l’ensemble des
actifs sous gestion par rapport aux actifs gérés par l’ensemble des fonds souverains.
Il est important de remarquer le faible poids des actifs des SWF comparés aux actifs
de fonds de pension, par exemple, qui gère plus de $29 000 milliards US.
De ce fait, ce n’est pas la taille des portefeuilles de la CIC ou de la SAFE qu’il faut
prendre en compte, mais plutôt de la rapidité de rassembler une masse d’argent
importante.
Elaboré par Yang Fida, Source : The CityUK, Financial, Fund Management 2011, paru en octobre 2011, adresse
URL :http://www.thecityuk.com/research/our-‐‑work/reports-‐‑list/fund-‐‑management-‐‑2011/, (page consultée le 24 avr. 12)
62People Bank of China, Gold & Foreign Exchange Reserves, paru en mars 2012, adresse URL: http://www.pbc.gov.cn/publish/html/2012s09.htm, (page consultée le 24 April 2012) 63AFP, Le Parisien, BlackRock va se doter de sa propre bourse interne, paru le 29.12.2010, adresse URL: http://www.leparisien.fr/flash-‐‑actualite-‐‑economie/blackrock-‐‑va-‐‑se-‐‑doter-‐‑de-‐‑sa-‐‑propre-‐‑bourse-‐‑interne-‐‑29-‐‑12-‐‑2010-‐‑1206210.php, (page consultée le 24 April 2012)
42,7 29,9
24,7 24,6
4,2 2,6
1,8 1,3
Richesse individuel net Fonds de pension
Fonds mutuel Fonds d'ʹassurance
SWF Private equity Hedge funds
Fonds négocié en bourse
Actifs sous gestion USD 1000 milliard
48
3. Les reproches
3.1. Proximité avec le gouvernement
Il est intéressant de remarquer que les responsables des fonds chinois sont pour la
plupart des hauts fonctionnaires et bureaucrates de Pékin. De ce fait, il est plus aisé
pour le gouvernement d’imposer ses exigences.
Prenons l’exemple de la SAFE, le gestionnaire des réserves officielles de la Banque
Centrale. Son administrateur, Yi Gang64, est aussi le gouverneur adjoint de la Banque
Centrale. Son responsable n’est autre que le gouverneur de la PBoC, Zhou
Xiaochuan, il est considéré par le Forbes comme étant la 4e personne65 la plus
influente dans le monde. Il est aussi membre du Comité central du Parti
communiste66.
En ce qui concerne le fonds de pension chinois, son président et son président adjoint
étaient tous deux d'ʹanciens ministres des finances.
Le CEO et président du CIC, Lou Jiwei, était un ancien vice-‐‑ministre des Finances et
vice-‐‑gouverneur de la province de Guizhou. Il était également le protégé du Premier
ministre du précédent mandat67. Par contre, il faut remarquer que seuls les dirigeants
de CIC ont eu une formation et une expérience à l’étranger. Son président du conseil
de surveillance, Jin Liqun, et son vice-‐‑président, Gao Xiqing, ont travaillé
64 SAFE, About SAFE, adresse URL: http://www.safe.gov.cn/model_safe_en/whjjs_en/jzjs_list_en.jsp?id=1&ID=30201000000000000, (page consultée le 26.06.2012) 65 WONG, A., et AFP, Forbes, The FP Top 100 Global Thinkers, paru en décembre 2010, adresse URL : http://www.foreignpolicy.com/articles/2010/11/29/the_fp_top_100_global_thinkers?page=0,3, (page consultée le 26.06.2012) 66 ANONYME, China Vitae, Zhou Xiaochuan周小川, adresse URL: http://www.chinavitae.com/biography/330, (page consultée le 26.06.2012) 67 MUFSON, S., Washington Post, Even for the Party, Talent Counts the Most, paru le 17 juin 1998, adresse URL: http://www.washingtonpost.com/wp-‐‑srv/inatl/longterm/chinanext/chinanext17.htm, (page consultée le 26.06.2012)
49
respectivement pour l’Asia Development Bank et chez Mudge Rose Guthrie
Alexander & Ferdon (l’ancien cabinet d’avocat de Richard Nixon).
Bien qu’il soit la propriété du Comité central, il a une certaine indépendance dans ses
actions. Lors d’une interview donnée par Mr. Jin Liqun à la chaîne Al Jazeera68,
portant sur la crise de la zone euro et les investissements chinois qui pourraient
soutenir l’économie européenne, il rappelait que le CIC opère de manière
indépendante. Ses investissements ne sont motivés que par des considérations
financières et économiques. Le fonds agit en respectant les lois du pays d’accueil et
ne s’engage pas dans des projets sensibles.
Depuis la crise, de nombreux gouvernements lui ont demandé de l’aide financière.
La CIC a refusé d’intervenir, car les conditions actuelles ne sont pas favorables pour
investir dans la zone euro. Pour le moment, les risques sont trop importants pour en
tirer des rendements avantageux. Le SWF chinois n’a pas plié sous la pression des
gouvernements étrangers. Car sa gestion est indépendante de toutes formes
d’autorités politiques.
Par ailleurs, la CIC est membre d’un groupe de travail qui rassemble 23 fonds
souverains qui ont pour mission de promouvoir et respecter des principes de
transparence et de conduite, sous la surveillance du FMI69.
3.2. Transparence
Le manque de communication des gestionnaires sur leurs activités et investissements
est aussi un point faible. Certains fonds ont une politique beaucoup plus
68 NABILI, T., Al Jazeera, Talk to Al Jazeera, Jin Liqun: Europe induces 'ʹsloth, indolence'ʹ, diffuse le 27 déc. 2011, adresse URL: http://www.aljazeera.com/programmes/talktojazeera/2011/11/2011114434664695.html, (page consultée le 26.06.2012) 69 “CF. supra p. 15”
50
transparente comme le norvégien Government Pension Fund70 qui affiche toutes les
informations et communique régulièrement ses prises de participations. Les
communiqués sont publiés en norvégien, mais également en anglais. De plus, ses
résultats sont diffusés trimestriellement et annuellement et ils sont aussi vérifiés par
un audit externe et par la Banque Centrale norvégienne.
En Chine, seul le CIC communique via sa plateforme et publie ses résultats. Son
président a affirmé que le CIC sera aussi transparent que le fonds norvégien, mais il a
besoin de temps pour recruter les gens compétents afin d’afficher cette
transparence71.
Malheureusement pour les fonds comme la SAFE et la NSSF, les informations sont
plutôt pauvres. Leurs sites internet ne proposent que des informations de base. De
plus, il n’est même pas possible de les contacter.
Les prises de participations et les performances de la SAFE sont méconnues du
public, seuls les hauts dignitaires de Pékin sont mis au courant de ses opérations.
C’est bien l’organisme le plus opaque de tous.
Il existe un indice de transparence, appelé le Linaburg-‐‑Maduell Transparency
Index72. Il fut créé en 2007. Cet indice est basé sur dix principes essentiels qui
illustrent la transparence du fonds souverain par rapport au public. Les critères vont
des rapports annuels aux coordonnés, en passant par les informations sur le
portefeuille, les objectifs et la stratégie du fonds. Il est possible de voir que les fonds
chinois (hors Hong Kong) ont encore beaucoup de progrès à faire pour atteindre le
niveau du fonds norvégien.
70Norges Bank Investment Management, Government Pension Fund, adresse URL: http://www.nbim.no/en/About-‐‑us/Government-‐‑Pension-‐‑Fund-‐‑Global/, (page consultée 24 April 2012) 71PUEL, J-‐‑M.,Les fonds souverains, instruments financiers ou armes politiques?, Paris, Editions Autrement, 2009, pp. 63. 72SWF Institut, Linaburg-‐‑MaduellTransparency Index, adresse URL: http://www.swfinstitute.org/statistics-‐‑research/linaburg-‐‑maduell-‐‑transparency-‐‑index/, (page consultée le 24 avril 2012)
51
Elaboré par Yang Fida, source : SWF Institut, Linaburg-‐‑ Muduell Transparency Index, paru 2012, adresse URL : http://www.swfinstitute.org/statistics-‐‑research/linaburg-‐‑maduell-‐‑transparency-‐‑index/, (page consultée le 28.07.2012).
Malheureusement, cet indice n’est pas assez pertinent, en effet les critères ne se
basent que sur des informations fournies via le site web des organismes évalués. Il
serait préférable de poser les questions directement aux gestionnaires de fonds.
Parallèlement, un deuxième indice73 fut établit par Edwin Truman, un économiste
américain spécialisé dans les institutions financières internationales, durant la même
période. L’indice est coté sur 100 et est divisé en quatre catégories qui sont :
1. La structure du fonds : l’objectif, le traitement fiscal, la stratégie
d’investissement, les changements internes, etc. ;
2. la gouvernance : le rôle du gouvernement, le rôle des managers, les décisions
prises, l’éthique sociétale, etc. ;
3. la comptabilité et la transparence : l’implémentation de la stratégie
d’investissement, l’audit, les rapports, etc. ;
73 TRUMAN, E., op cit., pp 8-‐‑ 12
0 2 4 6 8 10
Norvège GPFG
Hong Kong HKMA
CIC
Singapoure GIC
Kuwait KIA
Saudi Arabia SAMA
NSSF
ADIA
China Africa Dev. Fund
SAFE
Linaburg-‐‑Maduell Transparency Index
Linaburg-‐‑Maduell Transparency Index
52
4. le comportement du fonds : l’ajustement du portefeuille, le contrôle des
participations, l’effet de levier, etc.
Au total, il comprend 24 éléments (voir annexe A). On constate que cette étude est
beaucoup plus riche et permet d’être beaucoup plus objectif sur la transparence des
fonds souverains. Malheureusement, il n’est pas utilisé parce qu’il n’est pas reconnu.
Finalement, doit-‐‑on fonder les critères de transparence sur un indice non reconnu par
la communauté internationale et qui n’est pas assez pertinent ?
53
4. Stratégie d’investissement de la CIC
4.1. Prise de contrôle74
Muni d’un capital conséquent, le CIC et consorts investissent massivement dans des
sociétés cotées et non cotées. Dans la presse économique, comme la CBS ou le Figaro,
nous lisons souvent des titres tels que « (…) le fleuron de l'ʹindustrie locale est passé
dans les mains de capitaux asiatiques (…) »75
Devenir un actionnaire permet d’avoir certains avantages. Il est permis de prendre
part à l’assemblée générale, mais également d’esquisser la stratégie de la société. Il en
va de soi qu’en devenant un des actionnaires principaux, les arguments auront plus
de poids que ceux qui détiennent des parts minoritaires.
Ainsi nous pourrions conclure hâtivement que les fonds chinois ont l’intention de
jouer un rôle actif dans le management des sociétés et d’en orienter la gestion à leur
avantage. Ceci permettrait de favoriser les activités chinoises et donc nourrir ses
ambitions d’expansion.
Cependant, cette théorie n’est pour l’instant pas réalisable, car les SWF chinois ne
possèdent pas assez d’effectifs pour pouvoir s’investir dans la gestion d’une
entreprise qui plus est une compagnie internationale. Le Vice-‐‑président du fonds
CIC, Gao Xiqing, donna en 2009, une interview à propos de ce sujet à la chaîne
américaine CBS. Lors de son entrevue, il a bien stipulé : « Je n’ai aucune intention de
remplacer John Mack (CEO de Morgan Stanley), il est bien plus compétent que moi
74 Inspirée de STAHL, L., CBS News, 60 Minutes, China'ʹsSovereignWealthFund, paru le 6.04.2008, adresse URL : http://www.cbsnews.com/video/watch/?id=3996819n&tag=contentBody;storyMediaBox, (page consultée le 2 mai 2012) 75 CHEYVIALLE, A., Le Figaro, La discrète révolution chinoise de Volvo, paru le 06mars 2012, adresse URL : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/04/06/20002-‐‑20120406ARTFIG00623-‐‑la-‐‑discrete-‐‑revolution-‐‑chinoise-‐‑de-‐‑volvo.php, (page consultée le 03.07.2012)
54
pour diriger cette banque »76. Si cet événement devait se produire, les prises de
participations futures seraient probablement bloquées par les pays récipiendaires.
Peut-‐‑on croire que le fonds chinois verse ses capitaux et ne demande aucune
représentation ? En effet, les actions acquisses sont souvent des actions subalternes,
ce qui confirme leur attitude en tant qu’investisseur passif. Car ces actions ne leur
permettent pas d’avoir une voix identique aux actionnaires normaux et encore moins
aux investisseurs privilégiés.77
4.2. Proxy Fight78
Cependant, émettons l’hypothèse qu’elle a l’intention d’influencer dans les décisions
du conseil d’administration, malgré, la limitation des prises de participations dans
des firmes.
Nous nous rappelons de l’événement qui avait ébranlé le monde financier italien en
2007. Algebris, un hedge fund basé à Londres possédait 0,56 %79 des parts de la
compagnie italienne d’assurance Generali. Le fonds voulait démanteler la compagnie
et l’a ainsi menacée en prenant simplement 0,8 % de plus. Le fonds a entamé un proxy
fight, une bataille en assemblée générale qui s’associe à d’autres actionnaires plus
importants pour faire passer telle ou telle résolution.
Il est permis de penser que la CIC, si elle le veut, pourrait faire de même et avec
beaucoup plus de facilité, car ses investissements sont souvent supérieurs à 0,56 %
76STAHL, L., CBS News, op cit. 77Anonyme, Marketwire, China Investment Corporation Announces Investment in Teck Resources Limited, paru le 03.09.2009, adresse URL : http://www.marketwire.com/press-‐‑release/China-‐‑Investment-‐‑Corporation-‐‑Announces-‐‑Investment-‐‑in-‐‑Teck-‐‑Resources-‐‑Limited-‐‑1012706.htm, (page consultée le 2 mai 2012) 78 Cette partie est largement inspirée de PUEL, J-‐‑M., Les fonds souverains, instruments financiers ou armes politiques, Paris, Autrement, 2009, pp. 60 79 WINTERBOTTOM, J., Reuters, Algebrislosesbid to appoint Generali auditor, paru le 26 avr. 2008, adresse URL: http://www.reuters.com/article/2008/04/26/generali-‐‑auditors-‐‑idUSL2630779320080426, (page consultée le 25.06.2012)
55
Comme stipulé dans l’interview de Mr. Gao pour CBS80, le fonds n’a et n’aura pas
l’intention de se comporter de la sorte. Car ceci ternirait l’image du CIC et attirerait
l’attention et les critiques de l’opinion publique. Ce qui rendrait ses manœuvres
beaucoup plus difficiles. Car l’échec de l’achat d’Unacol par le chinois CNOOC est
encore resté frais dans les mémoires.
Jusqu’à présent, le CIC n’a montré aucun signe de participation dans les prises de
décisions des sociétés qu’il détient. Il est resté un actionnaire passif et ne demande
aucune représentation à l’assemblé général.
4.3. La diversification des actifs
Selon les critiques, le fonds investit selon une stratégie politique au lieu de se baser
sur des critères financiers. Ici, nous allons démontrer que les investissements de la
CIC suivent une logique économique.
Selon le rapport d’un bureau de lobbying à Washington81, le Congressional Research
Service (CRC), avec la police de la bourse américaine, la SEC, ils ont pu répertorier
une liste des participations américaines de la CIC.
Nous remarquons que les investissements du fonds chinois sont divisés en trois
groupes qui sont des actions, des fonds négociés en bourse et des fonds indiciels
(voir annexe B). Pour savoir si ses participations sont diversifiées, il sera comparé
avec un benchmark, le MSCI World, qui est un indice boursier regroupant plus de
1600 actions cotées dans le monde et qui couvre tous les secteurs.
Nous pouvons constater que le portefeuille de la CIC est parfaitement diversifié. Les
doutes stipulant que la CIC investit dans des secteurs précis ne sont pas tenables, car
80STAHL, L., CBS News, op cit. 81 MARTIN, M. F., Congressional Research Service, China’s Sovereign Wealth Fund:
56
ses participations sont extrêmement variées. De plus dans son rapport, les actifs
qu’elle détient couvrent l’ensemble des cinq continents.
Elaboré par Yang Fida, source : China Investment Corp., Annual report 2010, adresse URL :http://www.china-‐‑inv.cn/cicen/annals/annals.html, (page consultée le 02.07.2012)
Developments and Policy Implications, paru le 23 sept. 2010, adresse URL: https://opencrs.com/document/R41441/2010-‐‑09-‐‑23/, (page consultée le 28.06.2012)
17%
13%
12%
10% 10%
10%
9%
6%
5% 4%
3% 1%
Distribution des actions par secteur
Finance
Energie
Manufacture
IT
Industrie
Service client
Consommation de base
Soin de santé
Immobilier
Télécommunication
Infrastructure
Autres
57
Élaboré par Yang Fida, source : China Investment Corp., op cit.
5. L’impact des fonds souverains
5.1. L’impact sur l’économie domestique82
Selon l’objectif spécifié pour un SWF, le gouvernement doit reconnaître que les
actions prises par ce dernier peuvent influencer d’autres aspects que son économie.
En fonction de la taille de ses actifs que le fonds a en gestion, la stratégie de ses
investissements et ses opérations peuvent avoir des implications substantielles pas
seulement sur les finances publiques, mais aussi sur les conditions monétaires, la
balance de paiement, le taux de change, le marché financier domestique et le secteur
privé.
Ainsi le gouvernement a besoin de spécifier prudemment l’établissement d’un fonds
souverain et de ses opérations. Il doit aussi coordonner la politique du fonds avec les
Amérique du Nord 42%
Asie Pacific 30%
Europe 22%
Am. Latine 5%
Afrique 1%
Distribution des actions par région
58
autorités monétaires et fiscales. Parmi les aspects les plus importants de l’économie
qui peuvent être affectés par les activités d’un SWF sont les suivantes :
La demande agrégée et l’activité économique, en utilisant les actifs du fonds pour
augmenter les dépenses ou l’augmentation des actifs de ce dernier par le
gouvernement, les autorités peuvent influencer la demande agrégée. Il est très utile
lors de chocs externes, en utilisant l’argent du fonds, il permet de booster la demande
nationale et donc de maintenir la croissance économique.
Le taux de change et les conditions monétaires, les opérations du SWF peuvent avoir un
impact sur la politique monétaire, c'ʹest-‐‑à-‐‑dire sur les taux de change et les taux
d’intérêt. Par exemple, l’injection de liquidité dans l’économie nationale par le SWF
pour augmenter les dépenses ou l’investissement peut engendrer des pressions
inflationnistes et donc augmenter le taux de change. Mais si les revenus en devise
étrangère sont investis dans des actifs du même type de devise plutôt que d’être
dépensé sur le marché domestique, le taux de change s’appréciera moins fort et les
pressions inflationnistes seront aussi moindres.
Le comportement du secteur privé, l’accumulation des revenus par l’État (SWF) seront
perçus favorablement pas les acteurs privés. Par exemple, le secteur privé observe
l’augmentation continue des revenus nationaux, ils pourront penser qu’ils sont à
l’abri et donc ont plus de confiance pour prendre plus de risques, pour investir ou
pour consommer. Ceci affectera l’épargne nationale et donc les avoirs du SWF.
Un revenu intertemporel, il permet de conserver une demande constante dans le
temps, car les ménages ne seront pas affectés par les levées d’impôt pour financer les
dépenses publiques, car ils seront financés par le SWF. Le budget de l’État ne sera
pas non plus déficitaire lorsqu’il faudra faire face à certains aléas. Par exemple le
82SHIELDS, J et VILLAFUERTE, M, Sovereign Wealth Funds and Economc Policy at Home, In DAS, I et UDAIBIR, S et VAN DER HOORN, H, Economics of Sovereign Wealth Funds, Issues for policymakers , Washington D.C, IMF, 2010, pp. 45-‐‑46.
59
fonds souverain de Kiribati qui était alimenté par les exportations de phosphates,
grâce aux intérêts de celui-‐‑ci permet de financer le budget national.
5.2. L’impact sur la bourse83
Cette section analysera l’impact des investissements et des désinvestissements des
fonds sur le marché boursier. Cette analyse nous permettra de savoir si les fonds
souverains sont des acteurs spéculateurs qui entrent dans le capital des sociétés afin
de dégager des plus-‐‑values sur une courte durée ou, des acteurs passifs qui achètent
des actions afin de les garder sur le long terme.
Cette analyse nous permettra aussi de savoir si l’entrée d’un fonds souverain au
capital d’une entreprise privée est un avantage ou un désavantage pour celle-‐‑ci. Car
selon leur transparence, ils peuvent influer de manière positive ou négative sur la
valorisation boursière de cette dernière.
Il existe de multiples documents et mémoires qui traitent ce sujet. Cependant, nous
n’en sélectionnerons que trois. Le premier est un document réalisé par la FED, le
second est une recherche faite par le FMI et le dernier est une thèse réalisée par un
étudiant de l’Université Pierre Mendès de Grenoble.
83Inspirée de NGOC, DB.,The impact of Sovereign Wealth Fund investments on the performance of listed companies, Centre d’études et de recherché appliquées à la gestion, 2012, adresse URL: http://halshs.archives-‐‑ouvertes.fr/docs/00/65/84/89/PDF/CR_2011-‐‑02_E2.pdf, (page consultée le 02.07.2012) Et KOTTER, J., et LEL, U., Friends or Foes? The Stock Price Impact of Sovereign Wealth Fund Investments and the Price of Keeping Secrets, Board of Governors of the Federal Reserve System, 2008, adresse URL: http://www.federalreserve.gov/pubs/ifdp/2008/940/default.htm, (page consultée le 02.07.2012) Et SUN, T., et HESSE, H., Sovereign Wealth Funds and Financial Stability—An Event Study Analysis, IMF Working Paper, 2009, adresse URL: http://www.fullermoney.com/content/2009-‐‑11-‐‑06/swfs.pdf, (page consultée le 02.07.2012)
60
5.2.1. Données et méthodologie
Pour quantifier les effets de valorisation des investissements des fonds, nous
utilisons la technique des fenêtres d’événements pour estimer les « abnormal returns »
(AR) des actions.
La date de l’évènement, « t », est la date de la décision de l’opération d’achat et la
fenêtre d’évènement est une estimation sur une période avant et après « t ». Par
exemple, la fenêtre (-‐‑10, 5) signifie un laps de temps compris entre 10 jours avant
l’évènement et 5 jours après. Ainsi, il nous permet de voir l’impact sur le marché
boursier, sous l’hypothèse que le marché est efficient.
Les décisions d’achat sont récupérées sur la plateforme Factiva, base de données du
Dow Jones qui répertorie toutes les transactions boursières et les articles de la presse
comme le Bloomberg, Reuter, etc. La Fed et le FMI répertorient plus de
160 opérations des SWF à travers le monde, entre 1982 à 2009 (Annexe C). L’étudiant
en répertorie, entre 2003 à 2009, 60 opérations sur le territoire américain, selon les
données de Factiva (Annexe D).
Le return normal sans qu’il y ait eu l’évènement « t » est :
rit =αi+βirmt+eit
Le rit est le pourcentage de variation des returns des actions relatives à l’évènement,
le rmt est la différence entre la rentabilité espérée sur le marché et le taux d’intérêt
sans risque, αi et βi sont des coefficients de régression et eit est l’erreur.
Pour calculer l’AR, nous le calculons en différenciant le return observé et le return
estimé. L’objectif est de voir comment l’actif réagit par rapport aux prévisions du
marché. Si le résultat est positif, cela veut dire que l’action réagit mieux aux attentes
des investisseurs.
ARit = rit – r*it = rit – (α*+βi*rmt), où le r*it est le return espéré.
61
Pour calculer sur un intervalle de temps, il est nécessaire de travailler avec la
moyenne (AAR) « average abnormal return » et la moyenne cumulée (CAAR), on
obtient de cette manière :
AARt= 1/𝑁 AR!!!! it
CAARt1, t2= AAR!!!!!! t
Par la suite, ces résultats, l’AAR et le CAAR, doivent être testés par rapport à une
distribution de Student. Le « t Student » est une distribution normale centrée réduite
qui permet de comparer deux moyennes, celle observée durant un intervalle de
temps défini et celle estimée par le marché. Si le « test t Student » sur l’AAR et le
CAAR est positif, cela veut dire que le résultat durant ce laps de temps performe
mieux que les résultats attendus par les investisseurs.
Pour savoir si les réactions sont significatives, le « test t Student » doit être comparé à
une table de distribution de la loi Student. Si le résultat du test est supérieur à la table
de distribution, alors les opérations boursières des SWF ont un impact important sur
la valorisation boursière d’un actif.
5.2.2. Résultat empirique
Nous pouvons constater que sur une fenêtre de (-‐‑5, 2), (-‐‑2, 2) et (-‐‑1, 1), le CAAR est
positif. Les résultats sont respectivement 1,3379 %; 1,6857 % et 1,2294 % (Annexe E).
Mais le test sur le CAAR est inférieur à la table de distribution, cela signifie que
l’impact est faible. L’appréciation de la valeur de l’actif n’est pas assez conséquente.
Mais le marché réagit de manière favorable suite à une opération d’achat d’un SWF.
De plus cet effet positif continue même après l’évènement, comme pour la fenêtre (2,
10). Les résultats pour la FED (voir annexe F) et le FMI (voir annexe G) sont
62
semblables, sauf lorsque le SWF procède à la vente des actifs. La réaction est
négative, car le CAAR de la vente est inférieur au CAAR de l’achat.
Ces tests regroupent les opérations des SWF de tous genres. Donc, nous ne pouvons
pas connaître les réactions du marché par rapport à un fonds opaque, par exemple
un fonds comme la NSSF. Alors à partir de cette étude, nous allons diviser les
résultats en trois groupes et les classer en fonction de la transparence (annexe H).
Le premier groupe englobe les fonds qui ont un haut degré de transparence comme
les fonds, norvégien, singapourien, etc. Le deuxième groupe englobe les fonds les
plus opaques. Nous dirons que la SAFE et la NSSF font partie de ce groupe. Le
dernier est un échantillon de fonds récemment constitués.
Ici, nous nous apercevons (voir annexe I) que les graphes de la CAAR du groupe 2,
c'ʹest-‐‑à-‐‑dire le groupe des fonds les plus opaques, ont une répercussion négative sur
le marché. Donc nous pouvons constater que les participations d’un fonds comme la
SAFE et la NSSF génèrent une réaction négative des marchés. Lorsque ces derniers
investissent, ils perdent de l’argent sur le court terme.
Nous constatons que le cours des actions ciblées n’a pas eu de fortes réactions sur
une période très courte, hormis les actions achetées pas des fonds plus opaques.
Cependant, les études ne permettent pas de confirmer si les actions ont une réaction
sur le moyen terme.
Ce test nous permet juste de supposer que les fonds n’ont pas de stratégie
spéculative. Ils ne procèdent pas à du « Day-‐‑trading » ou du « Scalping ». Ce sont
deux stratégies d’investissement très agressives.
63
Le premier est une discipline de spéculation qui consiste à faire des allers-‐‑retours sur
une séance, en vendant et achetant une même action sur la journée, les traders misent
sur les variations du cours afin de dégager des surplus84.
Le second est une forme de « Day-‐‑trading » qui consiste à spéculer sur une période
très courte. Le trader est amené à faire des dizaines, voire parfois des centaines
d’opérations sur une même action sur la journée. La stratégie se base sur des
variations minimes avec un effet de levier assez fort qui permet de dégager de gros
bénéfices et rapidement85.
84 ANONYME, ABCbourse, Day Trading -‐‑ Qu'ʹest ce que le day trading ?, adresse URL : http://www.abcbourse.com/apprendre/14_daytrading_intro.html, (page consultée le 28.07.12) 85 ANONYME, Investpedia, Scalping, adresse URL : http://www.investopedia.com/terms/s/scalping.asp#axzz21xIAvDVp, (page consultée le 28.07.2012)
64
Troisième partie
1. L’évolution des fonds86
1.1. La CIC
1.1.1. Les coopérations
Des investissements se font également en collaboration avec des sociétés privées et
d’autres fonds souverains. La collaboration avec Blackstone pour intervenir sur le
marché japonais87 lui permet de prendre des décisions rentables. En 2012, elle a établi
une société d’investissement en partenariat avec la BlackRock Inc88, qui aura un
capital de plusieurs milliards de dollars US. Ce fonds aura pour objectif d’investir
dans les ressources naturelles et la technologie.
En 2010, la CIC, en partenariat avec les fonds souverains d’Abu Dhabi et de
Singapour ont injecté plus de $ 1,8 milliard US dans une banque d’investissement
brésilienne, BTG Pactual89. Elle a aussi créé un fonds commun avec un fonds
souverain russe, doté de $ 2 milliards US à $ 4 milliards US. Cette entité cogérée à
60 % et 40 % respectivement par le russe Russian Direct Investment Fund et la CIC. La
filiale aura pour mission d’investir sur le marché russe90 et les anciennes républiques
86 Cette partie est largement inspirée de l’entretient avec Mme BARBARY Victoria, directeur de Sovereign Wealth Center, Euromoney Institutional Investor, 09.04.2012 87 SENDER, H., The Financial Times, CIC and Blackstone team up in Japan, paru le 20 fév. 2011, adresse URL: http://www.ft.com/intl/cms/s/0/940a4894-‐‑3d24-‐‑11e0-‐‑bbff-‐‑00144feabdc0.html#axzz1zyzu23dK, (page consultée le 09.07.2012) 88 SHEN, S., et KUMAR, N., Reuters, BlackRock, China'ʹs CIC to launch investment fund: FT, paru le 26 avr. 2012, adresse URL: http://www.reuters.com/article/2012/04/26/us-‐‑china-‐‑blackrock-‐‑cic-‐‑idUSBRE83P04420120426, (page consultée le 08.07.2012) 89 JENKINS, P., et WHEATLEY, J., The Financial Times, BTG Pactual gets $1.8bn capital investment,paru le 6 déc. 2010, adresse URL : http://www.ft.com/intl/cms/s/4758b90e-‐‑0160-‐‑11e0-‐‑9b29-‐‑00144feab49a, (page consultée le 08.07.2012) 90 ANONYME, Russian Direct Investment Fund, USD 2–4 Billion Russia-‐‑China Investment Fund to Be Created by Late June 2012, Sectors to Receive the First Investments by End of 2012 Announced, paru le 28 avr. 2012, adresse URL: http://rdif.ru/Eng_fullNews/85/, (page consultée le 08.07.2012)
65
soviétiques. En 201091, la CIC, la GIC, et une firme d’investissement, TPG, ont investi
communément dans une compagnie minière indonésienne, Delta Dunia.
1.1.2. Les investissements
La CIC investit massivement dans le secteur énergétique pour le moment. Selon les
prévisions, elle investira surtout dans les REIT américains (real estate investment
trust), c'ʹest-‐‑à-‐‑dire des sociétés de placement immobilier ou des SICAFIs. La raison est
que leurs rendements sont extrêmement bons durant les périodes instables. Selon les
chiffres de la MSCI World, l’intérêt composé de 2011 était de 10,85 % et sur 10 ans, la
performance était à 10,70 %92 sur le territoire américain. En 201193, la CIC a acquis
avec Carlyle Group, un building de bureau de 27 étages sur la 650 Madison Avenue à
New York. Le mouvement est probablement en marche pour acquérir d’autres biens
immobiliers sur l’île de Manhattan.
1.1.3. Un divorce au sein du groupe CIC
Il y aura aussi un divorce entre la CIC et sa filiale CHJ. Car la mission de la CHJ n’est
pas compatible avec la CIC. La CIC est axée sur les investissements internationaux,
alors que la CHJ doit permettre la transformation des sociétés chinoises pour qu’elles
soient viables sur le long terme. En outre, elle intervient directement dans la gestion
de l’entreprise. Une fois que sa mission est achevée, elle se dégage de sa
participation. Mais la CHJ a aussi déclaré son désir d’investir à l’étranger via sa filiale
basé à Hong Kong, Jianyin Investment Securities. Suite à la séparation, la CIC se
91 CHUA, L., Bloomberg, China'ʹs CIC Joins TPG-‐‑GIC'ʹs Group to Invest in Delta Dunia in Indonesia, paru le 26 déc. 2010, adresse URL: http://www.bloomberg.com/news/2010-‐‑12-‐‑26/china-‐‑s-‐‑cic-‐‑joins-‐‑tpg-‐‑gic-‐‑s-‐‑group-‐‑to-‐‑invest-‐‑in-‐‑delta-‐‑dunia-‐‑in-‐‑indonesia.html, (page consultée le 01.07.2012) 92 ANONYME, MSCI Index Performance, MSCI US REIT Index Total Returns as of 7/6/2012, paru le 7 juin 2012, adresse URL: http://www.msci.com/products/indices/country_and_regional/domestic_equity_indices/reit/performance.html, (page consultée le 08.07.2012) 93 WEISS, M., Bloomberg, CIC Backs Carlyle’s Manhattan Tower in U.S. Push, paru le 4 janv. 2011, adresse URL: http://www.bloomberg.com/news/2011-‐‑01-‐‑03/cic-‐‑backs-‐‑manhattan-‐‑tower-‐‑as-‐‑china-‐‑steps-‐‑up-‐‑u-‐‑s-‐‑real-‐‑estate-‐‑investments.html, (consultée le 19.07.2012)
66
concentrera sur les investissements d’Outre-‐‑Mer tandis que la CHJ passera sous le
contrôle de l’administration centrale des sociétés publiques, SASAC.
1.1.4. Des opérations via ses filiales
À l’avenir, elle limitera ses actions directement sur le marché, mais plutôt par la voix de ses filiales qui opéreront à sa place.
Filiales connues de la CIC Nom Information Stable Investment Corporation Il s'ʹagit d'ʹun bras de la China Investment
Corporation qui investit dans des instruments à court terme tels que les fonds du marché monétaire et des convertibles.
Beijing Wonderful Investments Ltd. Elle gère des positions détenues dans Blackstone LP.
Fullbloom Investment Corporation Entité qui gère des actions de Teck Resources Limited & JSC KazMunaiGas Exploration.
Country Forest Limited Elle a fourni un prêt à PT Bumi Resources Tbk fonds de $ 1,9 milliard US
Chengdong Investment Corporation Filiale à 100 % détenue à la CIC Land Breeze II Filiale à 100 % détenue à la CIC Best Investment Corporation Filiale à 100 % détenue à la CIC qui investit
dans Morgan Stanley. China Investment International (Hong Kong) Co.
Etablie en 2010, c’est une filiale qui opère à Hong Kong et à Toronto
Terrific Investment Corp Elle possède des positions dans la AES Corp.
Elaboré par Yang Fida, Sources: SWF Institute, China Investment Corp., adresse URL: http://www.swfinstitute.org/swfs/china-‐‑investment-‐‑corporation/, (page consultée le 21.07.2012)
1.2. La SAFE
Historiquement94 la SAFE investissait dans des actifs très liquides et très sûrs avec
des ratings élevés. Elle achetait principalement des bons d’État américain et des
obligations de compagnies sponsorisées par le gouvernement des États-‐‑Unis. Elle
67
abandonnera petit à petit ses investissements libellés en dollar américain.
Malheureusement, il est difficile de prévoir son comportement futur. Il est
vraisemblable qu’elle continuera à acheter une large palette de produits financiers,
c'ʹest-‐‑à-‐‑dire des actions, des obligations, des actifs à revenu fixe et des fonds d’action.
En revanche, elle procédera à du capital-‐‑investissement sur le marché européen et
américain95.
À travers sa filiale basée à Hong Kong, SAFE Capital, qui gère au moins $ 300
milliards US, aura pour objectif de prendre des participations dans des firmes
technologiques et pétrolières. Elle restera probablement très secrète sur ses
opérations futures.
1.3. La NSSF
La NSSF va poursuivre ses placements dans des fonds de placement et déléguer une
partie de ses avoirs à des entreprises d’investissement. Il est envisageable qu’elle
demande au Comité central d’augmenter son quota alloué aux gestionnaires
externes. En 2011, elle comptait 18 gestionnaires externes à son service96.
94 SENDER, H., The Financial Times, China’s investment arms extend reach, paru le 11 juin 2012, adresse URL: http://www.ft.com/intl/cms/s/0/f3f8d260-‐‑afc0-‐‑11e1-‐‑a025-‐‑00144feabdc0.html#axzz215ouMbJw, (page consultée le 19.07.2012) 95 Z-‐‑Ben advisory, Z-‐‑Alert, SAFE Eyes up Overseas PE Funds, paru le 20 juil. 2012, adresse URL: http://www.zed-‐‑alert.com.hk/zed-‐‑alert/safe-‐‑eyes-‐‑overseas-‐‑pe-‐‑funds, (page consultée le 20.07.2012) 96 Z-‐‑Ben advisory, Z-‐‑Alert, NCSSF Opened 16 New Securities Accounts, paru le 22 oct. 2011, adresse URL: http://www.zed-‐‑alert.com.hk/zed-‐‑alert/ncssf-‐‑opened-‐‑16-‐‑new-‐‑securities-‐‑accounts, (page consultée le 20.07.2012)
68
1.4. Le danger de l’évolution97
Durant les six derniers mois de l’année 2010, les courtiers japonais suivent avec
beaucoup d’attention les mouvements sur la bourse de Tokyo du mystérieux fonds
prénommé SSBT OD05 Omnibus Treaty. Ce fonds était extrêmement discret et passif,
sa structure est basée en Australie, à Sydney. Ses achats étaient très minimes et ses
actions passaient inaperçues.
Le fonds a brutalement accéléré ses achats de titres et a fait des acquisitions pour une
somme équivalente à € 12.8 milliards EUR à la fin des années 2010. Le fonds
détiendrait plus de € 16 milliards EUR d’actions de sociétés nippones depuis sa
création en 2008.
Selon la Computershare Ltd98 qui est axée sur l'ʹidentification des actionnaires et les
sollicitations de procurations, a stipulé que la CIC est, peut-‐‑être, derrière le SSBT
OD05. Plus troublant encore, la SAFE est aussi susceptible d’avoir participé à cette
opération.
À cause du manque d’information sur ce fonds, il n’y a aucune preuve tangible que
SSBT OD05 ait un quelconque lien avec la CIC. En vérifiant les différents
investissements, on peut remarquer un mode opératoire identique à la CIC, c’est-‐‑à-‐‑
dire être présent à hauteur de 10 % maximum du capital et des investissements sur
des sociétés présentant un intérêt durable pour la Chine.
Voici quelques exemples :
97 Inspirée de ROUSSEAU, Y, Les Echos, Le fonds souverain chinois amasserait les actions des géants japonais, paru le 02 fév 2011, adresse URL : http://archives.lesechos.fr/archives/2011/lesechos.fr/02/02/0201120288907.htm, (page consultée le 04 avril 12) Et KHAN, H, Asia Times, China hand seen behind vast buy-‐‑up of Japanese shares, paru le 28 juillet 2011, adresse URL: http://www.atimes.com/atimes/japan/mg28dh01.html, (page consultée le 04 avril 2012) 98 FUKASE, A, The Wall Street Journal, China'ʹs Stealth Investments in Japan, paru en 25 févr 2011, adresse URL: http://online.wsj.com/article/SB10001424052748703905404576163960689019754.html, (page consultée le 04 avril 2012)
69
• Tokyo Electric Power Co. (TEPCO), le plus grand producteur privé mondial
d'ʹélectricité. La compagnie exploite des centrales thermiques et des centrales
nucléaires.
• Canon, réputé pour ses innovations dans des domaines comme l’image et
l’optique médicales.
• Nippon Telegraph and Telephone Corp qui est présent dans l’industrie de la
communication et la médecine Wireless.
• Toray Industries, la fibre de carbone utilisée pour les avions moyen-‐‑courriers.
• Mitsubishi Corp, les moteurs de voiture, l’aéronautique, la pétrochimie, la
technologie de communication…
70
2. L’arrivée de nouveaux fonds
2.1. La SASAC
La SASAC, State-‐‑owned Assets Supervision and Administration Commission, est une
commission spéciale qui gère les SOE Chinoises. Ceci implique aussi la nomination
des tops managers, approuve les fusions ou la vente des parts et des actions des
entreprises. Elle établit également les lois relatives aux SOE.
L’administrateur des entreprises publiques se voit autoriser à créer un fonds pour
investir dans les économies émergentes99. Ce fonds permet une meilleure réallocation
des ressources économiques de l’État en se concentrant dans les secteurs clés.
Les capitaux seront fournis par le gouvernement et la SASAC, pour l’heure actuelle
le budget alloué n’a pas été déterminé. Ce fonds ne peut être considéré comme étant
un FS, car les liquidités ne proviennent pas des réserves de changes. Il investira
uniquement dans des sociétés chinoises pour les aider à s’expatrier vers l’étranger.
De plus, elle a également reçu le commandement de la CHJ afin de remanier le
système bancaire chinois.
L’économie de la Chine qui repose principalement sur ses SOE a besoin d’avoir des
multinationales performantes pour transformer son économie et devenir un pays
développé. Environ 80 %100 de la valeur boursière chinoise est représentée par les
sociétés publiques. La création de ce fonds permet à la CIC de réserver plus de
moyens et de se concentrer sur son corps business.
99 ZHANG, X., Xinhua net, China launches new state asset Management Company to accelerate reshuffling of small businesses, paru le 22 déc. 2010, adresse URL: http://news.xinhuanet.com/english2010/china/2010-‐‑12/22/c_13660257.htm, (page consultée le 20.07.2012) 100 WEBB, N., The Special report : The Visible hand, in The Economist, 21 Janv. 2012, Vol. 402, n°8767, pp. 1-‐‑ 15.
71
2.2. China Development Bank
La situation de la CDB est très particulière. Elle a été fondée en 1997 par le Conseil
d’État. C’est une banque de développement c’est-‐‑à-‐‑dire qu’elle a pour objectif de
fournir des ressources financières à aux infrastructures, aux industries de bases et
pionnières chinoises afin de renforcer la compétitivité et d’améliorer le niveau de vie
nationale pour supporter des politiques et des stratégies de développement101.
En 2007, la banque a réformé sa politique, en devenant une banque commerciale. Elle
a la capacité de fournir des prêts à des sociétés publiques, mais également des
sociétés privées. Elle se dote d’un coefficient de fonds propres et d’un ratio de
liquidité propre102. Elle collabore étroitement avec Pékin. De plus, son président,
Jiang Chao Liang, n’a jamais caché son engagement à promouvoir la stratégie du
gouvernement et de défendre les intérêts patriotiques103.
Jusqu’à la fin de l’année 2010, la CDB a financé des projets dans plus de 90 pays et a
émis des prêts pour un total de $141.3 milliards US104. Ses fameux crédits for oil ont
permis de sécuriser ces financements en échange de leurs remboursements en
matière première105.
101 China Development Bank, Mission statement, adresse URL: http://www.cdb.com.cn/english/NewsInfo.asp?NewsId=460, (page consultée le 29 April 2012) 102 HIRSCHBERG, P., Bloomberg, Financing China Costs Poised to Rise With CDB Losing Sovereign-‐‑Debt Status, paru le 02.05.2011, adresse URL: http://www.bloomberg.com/news/2011-‐‑05-‐‑02/financing-‐‑china-‐‑costs-‐‑poised-‐‑to-‐‑rise-‐‑with-‐‑decision-‐‑on-‐‑cdb-‐‑debt.html, (page consultée le 29 avril 2012) 103 JIANG, C. L., China Development Bank, President’s words, paru en 2010, adresse URL: http://www.cdb.com.cn/english/Column.asp?ColumnId=93, (page consultée le 29 April 2012) 104 China Development Bank, Performance Highlights, adresse URL: http://www.cdb.com.cn/english/NewsInfo.asp?NewsId=415, (page consultée le 29 April 2012) 105 AFP, Figaro, Venezuela: prêt de 4Mds de la Chine, paru le 14.12.2011, adresse URL : http://www.lefigaro.fr/flash-‐‑eco/2011/12/14/97002-‐‑20111214FILWWW00213-‐‑venezuela-‐‑pret-‐‑de-‐‑4mds-‐‑de-‐‑la-‐‑chine.php, (page consultée le 24 avril 12) et LEBEAUPIN, RFI, Le pétrole au cœur des accords, paru le 20.05.2009, adresse URL : http://www.rfi.fr/actufr/articles/113/article_81175.asp, (page consultée le 24 avril 12) et WINNING, D., et al., The Wall Street Journal, China, Russia Strike $25 Billion Oil Pact, paru le 18.02.2009, adresse URL: http://online.wsj.com/article/SB123488153527399773.html, (page consultée le 24 avril 2012)
72
Lors de cette réorientation stratégique, elle créa aussi un fonds afin d’investir sur le
continent africain, la China-‐‑Africa Development Fund. Le CADF est un fonds géré et
financé par la CDB. Ce dernier est constitué d’un capital de $5 milliards US106
(capitaux provenant de l’administration publique) et a pour mission d’investir dans
l’infrastructure, l’industrie et l’agriculture africaine.
Jusqu’à présent, son plus gros investissement fut en Afrique du Sud. En 2010, il a
injecté $175 millions US avec l’aide d’une entreprise chinoise Jidong Development
Group pour aider l’Afrique du Sud à construire une usine de ciment107. Le fonds est
impliqué dans plus de 50 projets pour une valeur de $ 1,7milliard US en Afrique du
Sud, Éthiopie et Zambie108.
De ce fait, la CDB est une banque à caractère très particulière. C’est une banque de
développement, mais à caractère commercial. Mais sur le plan international, il agit de
facto comme un fonds souverain à travers sa filiale CADF, néanmoins, il ne peut être
considéré comme étant un SWF.
106 HU, B., Bloomberg, China Seeks Larger Africa Investments, China-‐‑Africa’s Fung Says, paru le 22.04.2009, adresse URL: http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=newsarchive&sid=aHqs0LsRGZUE&refer=africa, (page consultée le 29 April 2012) 107 LAPPER, R., Financial Times, China boosts business links with S Africa, paru le 13.05.2010, adresse URL: http://www.ft.com/intl/cms/s/0/bbf8c3ec-‐‑5de3-‐‑11df-‐‑8153-‐‑00144feab49a.html#axzz1tMcUgbLQ, (page consultée le 29 April 2012) 108 DING, Q., China Daily, Fund sets new aims for Africa, paru le 13 avr. 2012, adresse URL: http://www.chinadaily.com.cn/business/2012-‐‑04/13/content_15038196.htm, (page consultée le 20.07.2012)
73
3. Les risques potentiels
3.1. Les gestionnaires externes
La Chine possède dans ses caisses plus de $ 3300 milliards US109, une petite partie est
gérée par la CIC et la SAFE. La question à se poser n’est pas la motivation des
investissements de Pékin ou des prises de participations substantielles dans des
entreprises, mais bien de savoir qui va gérer cet argent et comment.
L’un des risques les plus sérieux serait la gestion sous mandat par des hedge funds
(HF), les firmes de private equity (PE) et des banques d’affaires.
Certains soumettent l’hypothèse110 que ces fonds de gestions alternatifs seraient
tentés d’agir selon la volonté des Chinois par peur qu’ils retirent leurs capitaux. Cette
hypothèse n’est pas soutenable, car cela stipulerait que ces fonds d’investissement se
mettraient au service des Chinois et ignoreraient leurs propres stratégies
d’investissements.
La problématique se trouve plutôt dans leurs méthodes de placements extrêmement
agressives. Hormis le fait qu’ils permettent une meilleure diversification et d’avoir
des performances décorrélées aux fluctuations de la bourse. Il existe de nombreuses
critiques faites à leurs égards.
Par exemple, les HF sont critiqués pour leurs effets de levier qu’ils pratiquent, c’est-‐‑à-‐‑
dire qu’ils libèrent un minimum de fonds propres et s’endettent au maximum, au
risque de se retrouver en difficulté, pour acquérir des actifs. Ils misent plus qu’ils en
ont en réalité, en empruntant et en multipliant leurs paris financés par des produits
dérivés.
109 ANONYME, People Bank of China, op cit., 110 STAHL, L., op cit.,
74
Selon l’Expansion111, George Soros, patron de son hedge funds le Soros Fund Management
avait déclenché la crise asiatique de 1998. Il avait également spéculé sur la devise
anglaise et avait fait sauter la Banque Centrale britannique avec seulement
$ 1 milliard US. Imaginons s’il avait plus d’ $ 1 milliard US, il aurait pu causer des
troubles beaucoup plus importants.
D’après le rapport de la CIC, ces placements dans les investissements alternatifs sont
passés de 6 %, en 2009, à 21 %, en 2010. Ses positions dans ces structures ont plus que
doublé.
La SAFE a aussi suivi la tendance et a placé une large somme dans TPG112,
BlackRock, PIMCO et Bridgewater Associates113. De même, il avait engagé une star
montante de chez PIMCO pour devenir son CIO afin d’améliorer ses rendements.
La NSSF, elle avait aussi l’intention de sous-‐‑traiter une partie de ses capitaux. Elle
voulait augmenter de 50 %114 ses participations dans les PE pour atteindre 10 % de
ses fonds propres, pour la fin de l’année 2012.
Bien que tous les gestionnaires externes ne sont pas tous des George Soros. Mais en
prenant la décision d’augmenter les parts gérées par ces derniers. Pékin leur fournit
les outils dont ils ne pouvaient espérer mieux. Ils pourront spéculer plus, prendre
plus de risques et gagner plus d’argent avec toutes les conséquences qui les
accompagneront.
111 POUZIN, G., L’Expansion, George Soros et Cie, associés du diable ?, paru le 22 janv 1998, adresse URL : http://lexpansion.lexpress.fr/economie/george-‐‑soros-‐‑et-‐‑cie-‐‑associes-‐‑du-‐‑diable_9357.html, (page consultée le 27.06.2012) 112 LAISE, E., et CAREW, R., The Wall Street Journal, Pimco'ʹs Zhu Leaving for China Foreign-‐‑Exchange Post, paru le 21 déc. 2009, adresse URL: http://online.wsj.com/article/SB10001424052748704238104574602121934280670.html, (page consultée le 27.06.2012) 113 TANG, E., Bloomberg, China Invested Billions With Wall St. Hedge Funds, 21CBH Says, paru le 12 mars 2012, adresse URL: http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=newsarchive&sid=aU3cqbNqJ6ss, (page consultée le 28.06.2012)
75
3.2. L’apport massif d’argent frais
L’exemple de la JP Morgan est une situation malheureuse pour les investisseurs et les
actionnaires. La banque d’affaires pourrait perdre plus de $ 9 milliards US115 pour
l’année 2012 suite à des placements dans des produits dérivés.
Cette banque était la plus performante et financièrement la plus solide lorsqu’elle est
sortie de la crise de 2008. En 2011, elle a coupé ses lignes de crédit aux banques
européennes à cause des risques qu’elle jugeait trop élevés.
De ce fait, la JP Morgan se retrouvait avec des excès de liquidités énormes. Elle avait
$ 1100 milliards US de dépôts pour $ 700 milliards US de prêts. Son CIO a décidé
d’investir ce surplus et de dégager des returns.
Mais au début de l’année, un trader français, surnommé la Baleine de Londres, avait
pris des positions massives sur des dérivés de crédit. Ces positions étaient très peu
liquides et malheureusement cette opération s’est très mal terminée.
Ce cas de figure est très dangereux, l’apport massif d’argent frais pourrait causer des
réactions inattendues de la part du gestionnaire. Ils pourraient se sentir à l’abri et
prendraient plus de risque.
114 SWEENEY, P., Reuters, China pension planner to boost investment in PE funds, paru le 10 juin 2012, adresse URL: http://www.reuters.com/article/2012/06/11/us-‐‑china-‐‑pensions-‐‑pe-‐‑idUSBRE85A03C20120611, (page consultée le 27.06.2012) 115 CHAPERON, I., Le Figaro, JPMorgan : les pertes atteindraient 9 milliards de $, paru le 29 juin 2012, adresse URL : http://www.lefigaro.fr/societes/2012/06/28/20005-‐‑20120628ARTFIG00727-‐‑jpmorgan-‐‑les-‐‑pertes-‐‑atteindraient-‐‑9-‐‑milliards-‐‑de.php, (page consultée le 02.07.2012)
76
3.3. SAFE vs CIC116
La SAFE est le gestionnaire historique des réserves chinoises qui investissait
principalement dans des bons d’État et des obligations, depuis les années 2000117. Elle
fait partie intégrante de la PBoC. En 2007, sous l’impulsion du ministère des
Finances, la Chine se constituait d’un nouveau fonds, la CIC, pour investir sur les
marchés internationaux afin de dégager des rendements supérieurs. Car la SAFE
avait été vivement critiquée pour ses placements peu rentables.
Auparavant, seule la SAFE gérait le stock de devises étrangères de la Banque
Centrale, à présent une partie des avoirs de la PBoC est aussi gérée par la CIC. De
plus, sa filiale CHJ fut mise sous la gestion de la CIC. La SAFE constatait que si elle
ne changeait pas sa stratégie, son existence serait remise en question.
En discutant du comportement similaire entre la SAFE et la CIC, il est nécessaire de considérer les origines des fonds chinois, qui sont nées en grande partie sur les
conflits bureaucratiques entre le ministère des Finances et la Banque Centrale.
Au printemps 2006, le ministère des Finances, la Commission des réformes et du
développement et le Centre de Recherche de Développement ont commencé à
critiquer les taux de rendement relativement faibles que la Chine recevait sur ses
réserves de change, qui à ce moment-‐‑là étaient encore moins de $ 1 trillion. Il a été
proposé d’investir dans les ressources naturelles et les commodités.
La PBoC rétorquait que ces économistes ne comprenaient pas que les réserves de
change n’étaient pas une tirelire où l'ʹon pouvait puiser librement. Néanmoins, avec
des réserves de change qui augmentaient rapidement, les dirigeants chinois ont
116 Inspirée de WRIGHT, L., China Stakes, CIC and SAFE: Coordination or Bureaucratic Conflict?, paru le 1 sept. 2010, adresse URL: http://www.chinastakes.com/2008/6/cic-‐‑and-‐‑safe-‐‑coordination-‐‑or-‐‑bureaucratic-‐‑conflict.html, (page consultée le 28.06.2012) Et ANDERLINI, J., Financial Times, China lost billions in diversification drive, paru le 15 mars 2009, adresse URL: http://www.ft.com/intl/cms/s/0/11fa4136-‐‑119f-‐‑11de-‐‑87b1-‐‑0000779fd2ac.html#axzz1zAw2CQpT, (page consultée le 28.06.2012) Et ANDERLINI, J., Financial Times, China investment arm emerges from shadows, op cit.,
77
commencé à se mettre d'ʹaccord sur le fait que les réserves avaient augmenté au-‐‑delà
du niveau suffisant pour lutter contre une attaque sur la monnaie chinoise. Les
arguments pour augmenter le rendement, en investissant les réserves excédentaires,
ont gagné en crédibilité. Tant le ministère des Finances que et la PBoC ont fait savoir
qu'ʹils étaient les institutions les plus appropriées pour contrôler le nouveau fonds
souverain.
Le ministère des Finances critiquait la PBoC et les dirigeants de la SAFE du fait qu’ils
ne rentabilisaient pas les réserves excédentaires. La Banque Centrale disait qu'ʹils
étaient la seule institution ayant une expérience dans la gestion des investissements à
l'ʹétranger. Finalement, le CIC a été créé sous le contrôle du Conseil d'ʹÉtat, et hors de
la portée bureaucratique.
Depuis 2007, la CIC a commencé ses opérations, la SAFE a démontré son intention
d’occuper une position similaire. Les activités de la SAFE se sont élargies, elle est
devenue un investisseur international. Elle a constitué des bureaux à l’étranger. Elle a
acheté des parts de Total, Rio Tinto, Royal Dutch Shell, BP, Barclays, Tesco, etc. Elle a
investi dans des fonds de spéculation, par exemple BlackRock.
Le danger est que les disputes bureaucratiques, afin d’attirer les faveurs du Comité
central, influencent leurs méthodes d’investissement et contribuent à une prise de
risque beaucoup plus importante. Par exemple pour la SAFE, les pertes générées par
les investissements dans Freddie Mac et Fanny Mae, ou encore des investissements
mandatés par le TPG qui avait acquis des positions dans la WaMU, avant qu’elle ne
tombe en faillite.
117 « Cf. supra p. 35 »
78
3.4. L’encerclement118
Nous avions mentionné plus haut de l’intention de contrôler un secteur ou une
société précise par un fonds n’était pas une théorie soutenable, car ce n’est pas
l’intention d’un fonds ou peut être qu’il n’a pas les moyens pour pouvoir gérer une
entreprise.
Nous pouvons regarder d’un autre angle cette hypothèse. Nous savons que les fonds
appartiennent à Pékin. À présent, les fonds comme la SAFE et la NSSF se sont
reconvertis en tant qu’investisseur international. Nous savons aussi que la CIC, la
SAFE et la NSSF font appel à des gestionnaires externes pour manager leurs
patrimoines.
Ici, nous soumettons l’hypothèse que les fonds chinois interviennent via une
multitude de filiales et de gestionnaires externes. En étendant leurs filets, ils pourront
devenir des actionnaires majoritaires et donc contrôler des firmes étrangères sans que
l’opinion publique s’en aperçoive.
En 2006119, deux sociétés, dont le fonds souverain singapourien, Temasek était
l’actionnaire majoritaire, ont investi massivement sur le marché indonésien. Entre
autres, elles ont acheté des parts dans des sociétés de télécom. Temasek était devenu
le leader de la télécommunication sur le marché indonésien. Le tribunal de commerce
indonésien a ordonné à Temasek de se défaire de ses investissements afin de
préserver la libre concurrence.
118 Inspirée de SENDER, H., Financial Times, China’s investment arms extend reach, paru le 11 juin 2012, adresse URL: http://www.ft.com/cms/s/0/f3f8d260-‐‑afc0-‐‑11e1-‐‑a025-‐‑00144feabdc0.html#axzz1yoZvdYLl, (page consultée le 25.06.2012) 119 ANONYME, The Economist, Sovereign-‐‑wealth funds, Asset-‐‑backed insecurity, paru le 17 janv. 2008, adresse URL: http://www.economist.com/node/10533428, (page consultée le 29.06.2012)
79
En 2010120, la CIC, la GIC et une firme d’investissement, TPG qui est mandaté par la
SAFE, ont investi communément dans une compagnie minière indonésienne, Delta
Dunia. De plus, la GIC possède des intérêts communs avec la CIC, elles ont déjà
collaboré dans le passé.
Selon la presse hongkongaise, l’Asia Times, la CIC et des SOE ont investi
massivement dans des entreprises canadiennes du secteur de l’énergie en 2009121.
Elles sont à présent dans toutes les entreprises de ce secteur. Rappelons que les SEO
sont aussi de la propriété du gouvernement. Doit-‐‑on dire dans ce cas que le secteur
de l’énergie canadien est entre les mains de Pékin ?
Source : Jiang, W., opt cit.
120 CHUA, L., Bloomberg, China'ʹs CIC Joins TPG-‐‑GIC'ʹs Group to Invest in Delta Dunia in Indonesia, paru le 26 déc. 2010, adresse URL: http://www.bloomberg.com/news/2010-‐‑12-‐‑26/china-‐‑s-‐‑cic-‐‑joins-‐‑tpg-‐‑gic-‐‑s-‐‑group-‐‑to-‐‑invest-‐‑in-‐‑delta-‐‑dunia-‐‑in-‐‑indonesia.html, (page consultée le 01.07.2012) 121 JIANG, W., Asia Times, China'ʹs cash floods into Canadian energy sector, paru le 20 sept. 2011, adresse URL: http://www.atimes.com/atimes/China_Business/MI20Cb02.html, (page consultée le 03.07.2012)
80
4. La nécessité d’investir à l’étranger
Pékin a beaucoup d’argent et désire jouer un rôle majeur dans l’économie mondiale.
Pourquoi la Chine investit à l’étranger au lieu de développer ses secteurs clés et de
renforcer ses entreprises d’État ? Car nous savons que la puissance économique d’un
pays est déterminée par la robustesse de ses multinationales.
En 2008, suite à la crise économique, le pays devait faire face à la stagnation de ses
exportations. Pékin lança un plan de stimulation de $ 586 milliards US122 pour contrer
au ralentissement de la croissance.
Ce plan était nécessaire afin que sa croissance ne tombe pas sous le seuil critique des
8 %. En 2008, le taux était de 6,8 %123. En dessous de ce niveau, le pays n’a plus les
capacités de créer 12 millions d’emplois par an et connaîtrait des troubles sociaux. La
stabilité du pays est un critère prépondérant dans la politique du pouvoir central. Ce
plan avait très bien fonctionné, malgré le gaspillage dans le secteur industriel124, et a
permis la construction de chemins de fer, d’autoroutes, d’aéroports, de centres
commerciaux et même de bâtir de nouvelles villes fantômes125.
Cependant, ce plan a causé parallèlement des effets secondaires comme
l’augmentation de l’inflation. Cette inflation influençait fortement la vie et le niveau
de consommation des Chinois. Beijing doit absolument combattre toutes formes de
pression qui portent atteinte à la stabilité sociale.
122 AFP, le Figaro, Chine : plan de relance de 586 milliards de dollars, paru le 09 nov. 2008, adresse URL : http://www.lefigaro.fr/international/2008/11/09/01003-‐‑20081109ARTFIG00116-‐‑chine-‐‑plan-‐‑de-‐‑relance-‐‑de-‐‑milliards-‐‑de-‐‑dollars-‐‑.php, (page consultée le 08.07.2012) 123 DESNE, J., le Figaro, La croissance chinoise est tombée à 6,8% fin 2008, paru le 21 janv. 2009, adresse URL : http://www.lefigaro.fr/economie/2009/01/23/04001-‐‑20090123ARTFIG00348-‐‑la-‐‑croissance-‐‑chinoise-‐‑est-‐‑tombee-‐‑a-‐‑fin-‐‑.php, (page consultée le 08.07.2012) 124 ANONYME, Free Exchange : China’s overinvestment problem may be greatly overstated, In The Economist, 14 avril 2012, vol. 403, n° 8780, p. 71 125 LEBOUVIER, C., Expresse, Les nouvelles villes fantômes de Chine, paru le 28 mars 2011, adresse URL : http://www.express.be/business/fr/economy/les-‐‑nouvelles-‐‑villes-‐‑fantome-‐‑de-‐‑chine/143179.htm, (page consultée le 08.07.2012
81
L’investissement représente 50 % du PIB de la Chine, alors que les exportations ne
pèsent que 20 % du PIB126. De ce fait, l’investissement sur le territoire national ne
pouvait plus être lancé à grande envergure sans qu’il y ait une répercussion sur
l’inflation qui est de plus en plus difficile à gérer.
Part des investissements dans le PIB chinois
Source: ANONYME, The Special Report: Pedaling prosperity, op cit.
126 ANONYME, The Special Report: Pedaling prosperity, in The Economist, 26 Mai 2012, vol. 403, n° 8786, pp. 1-‐‑ 13
82
5. La réforme du système
Depuis 2007, les fonds ont fortement changé leurs stratégies et d’autres ont été créés.
La Chine planifierait la création de nouveaux fonds. Elle a aussi l’intention de leur
fournir plus de capitaux. Pour éviter une dérégulation, une réforme doit être
envisagée. De nouvelles règles devront être établies par le gouvernement chinois.
Bien que des limites furent établies pour différentes institutions, il n’existe aucune
règle pour les filiales. De plus, certaines filiales sont en discordance au niveau légal
avec leur société mère. Des mesures doivent être prises pour mieux encadrer les
fonds afin qu’ils ne prennent pas de risques démesurés. Elles permettront à Pékin de
savoir où et comment investissent les fonds et d’éviter les situations comme celle du
mystérieux fonds australien127.
Le gouvernement central pourrait aussi appliquer une stratégie de multipluralité,
c'ʹest-‐‑à-‐‑dire différents fonds avec différentes caractéristiques. Des entités qui se
spécialisent dans un secteur ou une région spécifique. Pour l’instant, les fonds
chinois ont tous une stratégie similaire et ils investissent selon un même objectif qui
est de maximiser leurs profits. À l’heure actuelle, il n’existe pas de fonds spécialisé.
Par exemple, un fonds orienté mid-‐‑cap, technologique, développement vert…
L’État pourrait diversifier ses placements en fonction des entités. De même, ces
dernières pourraient être plus performantes en se spécialisant.
127 « Cf. Infra, p. 65»
83
6. Une opportunité à saisir
L’Union Européenne a connu de nombreuses difficultés depuis 2008. Le budget des
pays membres est très serré. Certains veulent limiter les dépenses et instaurent une
politique d’austérité. D’autres, les plus opportunistes veulent relancer l’économie,
mais leurs moyens sont fortement limités. Les opportunités d’investissement sur le
vieux continent sont très risquées à cause des dettes souveraines difficilement
gérables comme celle de la Grèce, l’Italie, l’Espagne…
Outre les difficultés économiques des autorités publiques européennes, les banques
de la région ont également connu de nombreuses complications. Les crédits douteux
sont très élevés, ils mettent en danger le système bancaire européen. Par exemple,
l’injection de € 100 milliards EUR128 dans les banques espagnoles ne serait pas
suffisante pour assainir le secteur.
Tous ces événements affectent le comportement des banques et les forcent à être plus
prudentes lorsqu’il s’agit de prêter. Elles demandent davantage de sécurité et de
garanties aux entreprises.
Malheureusement, ces contraintes ne favorisent pas la relance économique. Les
entreprises ne peuvent plus accéder à des financements et ont des difficultés à
procéder à de nouveaux investissements.
D’ailleurs, de nouveaux règlements ont été instaurés afin de consolider les activités
bancaires, en réponse à la crise de 2008. Les règles de Bâle III seront non seulement
appliquées en Europe, mais aussi aux États-‐‑Unis129.
128 QUINN, J., et DUNKLEY, J., The Telegraph, Debt crisis: Spain bows to €100bn bank bailout, paru le 09 Juin 2012, adresse URL: http://www.telegraph.co.uk/finance/financialcrisis/9321994/Debt-‐‑crisis-‐‑Spain-‐‑bows-‐‑to-‐‑100bn-‐‑bank-‐‑bailout.html#, (page consultée le 21.07.2012) 129 WYATT, E., The New York Times, Fed Proposes New Capital Rules for Banks, paru le 20 déc. 2011, adresse URL: http://www.nytimes.com/2011/12/21/business/fed-‐‑proposes-‐‑new-‐‑capital-‐‑rules-‐‑for-‐‑banks.html?_r=2, (page consultée le 21.07.2012)
84
Ces règles requièrent une augmentation du ratio de solvabilité et d’améliorer la
qualité des fonds propres qui permettraient aux banques d’absorber des pertes sur
des prêts ou des investissements en cas de crise. De ce fait, elles doivent bloquer plus
de fonds propres, cela engendrera une diminution de ressources pour le crédit. Ces
règles pèseraient donc sur le financement de l’économie et le volume et le coût du
crédit130.
En revanche, les fonds chinois ont à leur disposition beaucoup de liquidités et ils
pourraient jouer un rôle primordial pour le financement des activités d’entreprises
occidentales. Nous pouvons aussi constater dans les chiffres que les investissements
en Europe de la CIC ne représentent que 22 %, loin derrière l’Amérique du Nord et
l’Asie Pacific131.
Il est important d’attirer ces investisseurs au lieu de les en dissuader. La CIC a fait
savoir qu’elle diminuerait ses placements en Europe, car le risque d’éclatement de la
zone euro a considérablement augmenté et les rendements sont beaucoup trop
faibles132. En d’autres mots, l’Europe n’est plus aussi attractive aux yeux des
investisseurs chinois.
Il se pourrait que les Chinois ne veulent plus placer leurs capitaux en Occident, mais
préfère les économies émergentes et les pays africains qui sont beaucoup moins
exigeants. De plus la croissance dans ces régions est supérieure à l’Europe.
Il est nécessaire de procéder à une campagne de promotion pour les attirer, car ce
sont des investisseurs passifs, stables et qui ne cherchent pas à contrôler les
entreprises.
130 Section inspirée de RAIM, L., L’expansion, La réforme bancaire de Bâle 3 pour les nuls, paru le 13 sept. 2010, adresse URL : http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/la-‐‑reforme-‐‑bancaire-‐‑de-‐‑bale-‐‑3-‐‑pour-‐‑les-‐‑nuls_238852.html, (page consultée le 21.07.2012) 131 « Cf. supra p. 54 » 132 AFP, Le Monde, Le fonds souverain chinois CIC réduirait ses avoirs européens, paru le 07 juin 2012, adresse URL : http://www.lemonde.fr/asie-‐‑pacifique/article/2012/06/07/le-‐‑fonds-‐‑souverain-‐‑chinois-‐‑cic-‐‑reduirait-‐‑ses-‐‑avoirs-‐‑europeens_1714520_3216.html, (page consultée le 21.07.2012)
85
6.1. Les intérêts partagés
L’entrée au capital de sociétés par la CIC ou VIS est aussi synonyme de
développement. Les entreprises devraient voir ces opérations comme des
opportunités.
Nous savons que les fonds chinois désirent placer leurs avoirs à l’étranger. Ils
pourraient sauver des compagnies qui connaissent des difficultés financières. Le fait
d’avoir un actionnaire comme la CIC est un avantage considérable, car l’entreprise
pourrait se voir assurer des facilités d’accès sur marché chinois.
Certaines sociétés ont très bien compris que ces fonds pourraient être une tête de
pont pour entrer en Chine. Le meilleur exemple est la Blackstone qui est la seule
société d’investissement étrangère qui a l’autorisation de Pékin d’opérer en Chine.
La GDF Suez compte parmi ses actionnaires la SAFE (1 %) et la CIC (30 % branche
exploration)133. Selon les accords, la CIC s’engage à présenter des partenaires chinois
pour des opérations de forages à l’étranger et d’ouvrir son marché à GDF Suez. La
CIC s’engagerait aussi à cofinancer, avec la compagnie gazière, les futurs forages en
Asie Pacifique, ainsi que la distribution électrique134.
TOTAL a également compris l’opportunité d’avoir des actionnaires comme SAFE et
CIC. En 2012, elle a signé un accord avec une société chinoise SINOPEC pour
l’exploration et la production de gaz de schiste en Chine. Des négociations sur la
commercialisation du pétrole et de ses produits dérivés sont aussi à l’étude135.
133 GRANGEREAU, P., Libération, GDF Suez ouvre la manne chinoise, paru le 01 nov. 2011, adresse URL : http://www.liberation.fr/economie/01012368899-‐‑gdf-‐‑suez-‐‑ouvre-‐‑la-‐‑manne-‐‑chinoise, (page consultée le 08.07.2012) 134 COLCHESTER, M., The Wall Street Journal, China Closes In on European Gas, paru le 09 aout 2011, adresse URL: http://online.wsj.com/article/SB10001424053111904007304576495581220556242.html, (page consultée le 08.07.2012) 135 AFP, RTL Info, Schiste: Total discute avec le groupe public Sinopec d'ʹune coentreprise en Chine, paru le 18 mars 2012, adresse URL : http://www.rtl.be/info/economie/monde/864497/schiste-‐‑total-‐‑discute-‐‑avec-‐‑le-‐‑groupe-‐‑public-‐‑sinopec-‐‑d-‐‑une-‐‑coentreprise-‐‑en-‐‑chine, (page consultée le 08.07.2012)
86
Le marché chinois est très complexe, car les autorités s’impliquent beaucoup et
jouent souvent un rôle crucial. De ce fait, la difficulté pour accéder à ce marché est
souvent très éprouvante. Cependant, posséder des actionnaires comme la CIC ou la
SAFE permet d’ouvrir des portes.
6.2. Une coopération win-win et sûre136
Il existe déjà des co-‐‑investissements entre différents fonds. Il y a eu des
cofinancements sur plusieurs projets entre la CIC et Temasek, pour la BTG Pactual et
aussi une coopération entre la CIC et le fonds souverain russe, la Russian Direct
Investment Fund.
Les autorités belges ont aussi conclu un partenariat avec la CIC. L’accord a été conclu
avec son holding public, la Société Fédérale de Participations et d’Investissement (SFPI),
qui a pour mission d’investir dans :
1. « des entreprises publiques et privées ayant un intérêt stratégique pour le
niveau politique fédéral »137,
2. « des entreprises présentant une valeur sociétale intéressante dans l'ʹun des
secteurs prioritaires faisant partie des objectifs de la SFPI »138,
3. et de « collaborer à la politique des autorités fédérales et d'ʹen assurer la
réalisation pour leur compte de projets spécifiques »139.
En 2012, un fonds, la China-‐‑Belgium Mirror Fund, a été créé communément et est
financé à 50 % par chacune des entités. Son capital de départ est de € 50 millions
EUR et devra atteindre une somme de € 500 millions EUR.
136 Partie inspirée de l’entretient avec M. Denis RONDAY et M. Johan DE KETELBUTTER, conseiller général, SFPI, 03.07.2012 137 SFPI FPMI, Profile, adresse URL : http://www.sfpi-‐‑fpim.be/index.php?page=1&subj=1&ln=fr, (page consultée le 21.07.12) 138 Ibid. 139 Ibid.
87
Le fonds est géré par un gestionnaire tiers, A Capital, qui est situé à Hong Kong. Les
deux propriétaires n’interviennent en aucun moment dans la gestion. Celui-‐‑ci
prendra des parts minoritaires dans des entreprises belges de taille moyenne qui ont
un fort potentiel de croissance en Chine, mais aussi des sociétés européennes.
Cette situation est très avantageuse pour les deux parties. Les sociétés de taille
moyenne verront la possibilité d’avoir une nouvelle source de financement autre que
les banques. De plus, elles auront la possibilité de se développer et de s’exporter vers
la Chine qui est un marché considérable.
Pour les Chinois, c’est également une opportunité d’investir efficacement sur un
marché non familier. La coopération avec un holding public belge permet aussi
d’approcher des secteurs plus sensibles comme la technologie, l’aéronautique…
Surtout, la coopération avec la SFPI est un gage de bonne conduite de la part de la
CIC dans la zone euro. Les autorités belges peuvent mieux réguler les opérations
financières et identifier les différentes transactions afin d’éviter un quelconque conflit
d’intérêts.
88
Conclusion
Suite au formidable développement économique qu’a connu la Chine au cours des
dernières décennies et du déséquilibre de plus en plus aigu de son commerce
extérieur, Pékin a accumulé une réserve de change qui représente le tiers des réserves
mondiales. La bonne gestion actuelle d’une telle masse d’argent et son utilisation
optimale afin d’assurer le développement futur du pays est un vrai casse-‐‑tête chinois.
Une des solutions à cette situation nouvelle fut la création de fonds souverain qui
avait pour objectif de diversifier les investissements et d’obtenir des avantages qui
assureront son développement futur. Suite au succès initial, le pouvoir prévoit
l’activation de nouveaux fonds et l’injection de capitaux frais dans les fonds déjà
existants (la CIC, la SAFE et la NSSF).
Les entrées fracassantes au capital des entreprises occidentales par la CIC laissèrent
planer de nombreuses craintes et doutes quant aux objectifs réels de ses placements.
Mais les fonds souverains ne peuvent agir librement, ils doivent se soumettre aux
autorités des pays accueillants qui approuvent leurs investissements. De plus, la CIC
fait partie d’un groupe de travail, l’IWG regroupant les 23 plus importants SWF du
monde, qui a pour objectif de faire respecter une série de bonnes gouvernances, sous
l’œil attentif du FMI.
Les observations faites jusqu’à présent ont pu montrer que la CIC investit de façon
responsable et diversifiée selon les critères financiers. D’ailleurs, elle investit de
manière passive, c'ʹest-‐‑à-‐‑dire qu’elle n’applique aucune stratégie agressive, telle que
la prise de participations majoritaires dans des entreprises stratégiques.
Toutefois, parmi tous les fonds chinois, seule la CIC peut être considérée comme
étant un fonds souverain. Les autres sont plutôt des fonds publics et donc il n’existe
aucun cadre juridique clair et transparent pour les réglementer. De ce fait, l’opacité
qui entoure la SAFE et la NSSF n’a pas permis d’obtenir une observation valable.
89
Depuis 2007, les fonds ont fortement évolué. Cependant, des risques subsistent. Pour
la Chine, un des challenges principaux est leur nombre. Les autorités centrales ont
besoin de trouver un équilibre entre les différents organismes afin d’assurer un
développement stable. La compétition entre les différentes entités les force à prendre
toujours plus de risques pour dégager des rentes toujours plus élevés. En outre,
l’évolution a montré que les fonds établissent des filiales dont les activités sont
difficiles à répertorier et surtout qu’elles n’ont plus cette contrainte qui les oblige à
respecter les règles d’investissement préétablies. En outre, les fonds sous-‐‑traitent de
plus en plus la gestion à des sociétés de pivate equity et d’hedge fund. Ces derniers
pratiquent des stratégies agressives et utilisent des effets de levier importants pour
spéculer.
Le fonds souverain et les autres fonds publics chinois vont prendre davantage
d’importance dans le paysage financier mondial. Ils continueront à investir et à
acquérir des parts de sociétés étrangères. Ceci est un fait incontournable. Le
protectionnisme n’est pas envisageable parce qu’il engendrera des conséquences
potentielles désastreuses, dans une économie occidentale qui s’essouffle.
Bien qu’il existe des menaces potentielles, par exemple l’effet combiné des fonds et
des entreprises publiques chinoises qui prennent des parts d’une même société,
actuellement, les impacts sont impossibles à mesurer. Des observations à plus long
terme et plus précises permettront de constater les conséquences réelles. Donc il est
nécessaire de mieux les connaître pour mieux coopérer afin d’augmenter
l’interdépendance qui serait un des moyens d’assurer les relations pacifiques et la
relance économique. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de contrer
cette vague chinoise. Alors, nous pouvons seulement reprendre cette phrase de
90
Ronald Reagan, « trust but verify »140, c’est-‐‑à-‐‑dire faire confiance en leurs bonnes
intentions, mais toujours vérifier.
140 REAGAN, R., Remarks on Signing the Intermediate-‐‑Range Nuclear Forces Treaty, paru le 8 déc. 1987, adresse URL: http://www.reagan.utexas.edu/archives/speeches/1987/120887c.htm, (page consultée le 08.08.2012)
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M. Denis RONDAY et M. Johan DE KETELBUTTER, conseiller général et conseiller
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Liste d’abréviation
CADF China -‐‑ Africa Development Fund CDB China Development Bank CEO Chief Executive Officer CFIUS Committee on Foreign Investments in the United
States CHJ Central Huijin Investment CIC China Investment Corporation CIO Chief Investment Officer CNOOC China National Offshore Oil Corporation CNY Yuan, devise chinoise COO Chief Operation Officer FED Federal Reserve System FMI Fonds Monétaire International GAPP Generally Accepted Principles and Practices GIC Government of Singapore Investment Corporation IWG International Working Group NSSF National Social Security Fund OCDE Organisation de coopération et de développement
économiques OPA Offre publique d'ʹachat PBoC People Bank of China SAFE State Administration of Foreign Exchange SASAC State-‐‑owned Assets Supervision and Administration
Commission SEC Securities and Exchange Commission SFPI Société Fédérale de Participations et d’Investissement SOE State Owned Enterprise SWF fonds souverain (Sovereign Wealth Fund) VIS Véhicule d’investissement souverain
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