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LES GRANDES INVASIONS 350 A.D. THE YELLOW CHRONICLES Faravahar, représentation terrestre d’Ahura Mazda, divinité décrite par Zarathustra (Réf. Livius ). Version originelle : Gjergj K . Traduction : David . Note : vous trouverez, en fin du volume, quelques astuces techniques complémentaires destinées à aider les nouveaux venus à optimiser le fonctionnement du jeu.

Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

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After Action Report pour le jeu Les Grandes Invasions d'Ageod.

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Page 1: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

LES GRANDES INVASIONS350 A.D. THE YELLOW CHRONICLES

Faravahar, représentation terrestre d’Ahura Mazda, divinité décrite par Zarathustra(Réf. Livius).

Version originelle : Gjergj K.Traduction : David.

Note : vous trouverez, en fin du volume, quelques astuces techniques complémentaires destinées à aider les nouveaux venus à optimiser le fonctionnement du jeu.

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L’empire Sassanide (réf. Wikipedia).

- Prologue.

Bienvenue ! Pour autant que je sache, il existe assez peu de rapports de parties concernant le jeu The great invasions. J’ai donc pensé qu’il serait intéressant d’apporter ma contribution, en relatant une partie menée avec la faction Yellow (jaune) composée d’un choix de nations historiquement cohérent. Cette faction Yellow débute le scénario avec les civilisations suivantes :

* Sassanid Persia (Sassanides - empire perse).* Alans (Alains - tribus semi-nomades iraniennes).* Vandals (Vandales - barbares scandinaves - tribus ariennes christianisées).* Burgundians (Burgondes - barbares germaniques – païens).* Blemmyes (Nubiens - petites tribus de maraudeurs égyptiens).

Hormis les Sassanides, toutes les « nations » commencent en tant que raiders (pilleurs/maraudeurs) sous le contrôle de l’I.A., l’intelligence artificielle. Étant donné qu’elles demeurent néanmoins sous la menace permanente de guerres menées par cette dernière et les autres factions qu’elle contrôle, leur survie reste généralement très hypothétique. Cet A.A.R. (After-Action Report) prendra la forme d’un récit historique, chapitré comme un livre, par incréments de dix ans. Beaucoup des éléments importants du jeu seront évoqués au cours de ce récit mais certains aspects ne seront qu’effleurés, sans vraiment nous y attarder.

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- 350-360 - Une chronique des Âges sombres.

Avertissement : Pour les besoins narratifs de cet A.A.R., l’auteur base le point de départ de son histoire sur le postulat que de récentes découvertes archéologiques auraient mis à jour des documents perdus, relatant les véritables raisons de la chute de l’empire romain d’Occident. Intitulées les « Yellow chronicles », ces parchemins fictifs situent cet événement majeur de l’histoire européenne quelques années avant la date fatidique communément admise de 476 après J.C., correspondant à l’abdication de l’empereur Romulus Auguste, dernier empereur romain d'Occident.

Le déclin de l’empire romain commença réellement à partir de l’année 350 après Jésus-Christ. Pour beaucoup d’entre vous cette date semblera surprenante. Et le saccage de Rome ? Et l’invasion des Huns ? Les autres hypothèses pour cet événement crucial font référence à des dates diverses mais la récente découverte archéologique de ce qui fut appelé « The yellow chronicles », aura radicalement modifié notre compréhension de cette période. Cette exhumation d’archives rédigées par des peuples aussi divers que les Perses, les Alains, les Vandales, les Burgondes et les Blemmyes, pour n’en citer que quelques-uns, aura profondément altéré notre perception de cette époque historique. Au point que, dorénavant, toutes les relations qui avaient pu en être faites, nous apparaissent comme incomplètes.

Le monde classique en 350, proche de sa fin.

Notre récit commence donc en l’an 350 de l’ère chrétienne. L’empire romain est, depuis longtemps déjà, divisé en deux parties distinctes, à l’Orient et à l’Occident, parfois administrées par deux empereurs différents. Au Nord, les impétueuses tribus germaniques. Au Nord-Ouest les Celtes, les Pictes et les Irlandais (sic). Au sud, les pilleurs nomades du désert, les Mauritaniens (NDLR - les Sanhadja, tribus berbères ?) et les Blemmyes. Cependant, c’est vers l’Est que se portent nos regards. C’est là que résident les puissants Sassanides, prétendants au trône de l’empire d’Iran (sic), s’étendant de la Mésopotamie à l’Indus.

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En l’an 350, les Sassanides ont récemment conclut une paix avec leurs ennemis jurés, les Romains, sous la forme d’un traité. Durant le règne du puissant Shahpur, fermes, marchés et mines, ont grandement vu leur nombre augmenter. Dans le but d’améliorer l’efficacité de sa gouvernance, les provinces négligeables d'Azérie, d’Atropatene (Azerbaïdjan iranien - NDLR) et de Gurgan (Tadjikistan), furent cédées aux barbares Wisigoths ; celle de Bahreïn, aux Alains. Cette initiative* garantira la pérennité du royaume pour de nombreuses années.

* Note : cette attitude permet, dans le jeu, d’éviter de passer immédiatement de l’état initial de royaume à celui d’Empire (ce qui entraîne des obligations et un surcoût de maintenance/fonctionnement).

Shapur 1 paradant, suivi de ses fils et de nobles de la cour (réf. Wikipedia ).

Shahpur, persuadé que l’empire romain de l’Est représenterait le principal antagoniste, finança nombre de rebelles, d’agitateurs publiques, de bandits et autres brutes, afin de semer le trouble dans la province de Thrace. Cela contribua grandement à déstabiliser l’empereur Constantinopolis. Tandis que les marchés de Perse regorgaient d’esclaves, sous les péristyles de Ctephison (Tîsfûn) déambulaient de grands législateurs, exposant leurs idées pour développer l’administration du royaume. Bien que l’abondance d’esclave soit un avantage substantiel, les coffres de l’état demeuraient apparemment toujours insuffisamment remplis. Chaque année, au premier janvier, l’argent venait invariablement à manquer. L’un dans l’autre, durant toute cette période, le royaume connaissait la paix, même si récemment sa stabilité avait paru menacée par une multitude de missionnaires chrétiens provenant d’Arménie.

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L'Église dépêche ses missionnaires dans toutes les directions.

Alors que l’Iran est en paix et prospère, les territoires germaniques situés au-dessus de la frontière naturelle du Rhin sont perpétuellement en guerre. Les Alamans se montraient particulièrement agressifs. En 350, ils lancèrent une attaque surprise contre leurs cousins burgondes. Ces derniers parvinrent à pousser à la mutinerie et à la désertion une partie de l’armée adverse mais cela s'avéra insuffisant pour garantir leur sécurité. Ils furent donc contraints d’arranger un mariage diplomatique avec leurs assaillants. En 351, les Alamans attaquent de nouveau mais encore une fois, les Burgondes parvinrent à arranger un mariage pour forcer la paix, contraignant encore quelques soldats ennemis à déserter. Par la suite, en 358, ils poussèrent de nouveau certains membres de l’armée alamane à la mutinerie.

Art alaman (réf. Encyclopédie B.S. éditions).

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Les Alamans se révoltent, en signe de protestation contre la guerre menée à leurs cousins burgondes.

Un crane déformé, dit « macrocéphale ». Une pratique orientale (voire extrême-orientale) de Crimée, à but esthétique et social (et/ou religieux ?), semble-t-il adoptée par certains Burgondes comme en atteste

ce vestige découvert en 1880 sur les bords du lac Léman (Saint-Prex), datant de l’époque helvéto-burgonde (Réf. Persée – Travaux de recherche).

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C’est probablement ce dernier événement qui convainc les Alamans de déclarer de nouveau la guerre aux Burgondes en 359.

La guerre !

Fers de haches de combat burgondes.

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Une nouvelle fois, les Burgondes parviennent à convaincre l’armée alamane de se mutiner.

Nouvelle mutinerie !

Bien qu’invaincus, les mutineries et désertions successives laissèrent les Alamans trop affaiblis pour mener de nouvelles attaques contre les Burgondes. Ceux-ci bénéficiaient à présent d’un allié improbable en la personne de l’empereur d’Occident. En dépit de révoltes massives, telles que celles de Magnetius et Sylvanus, pendant les différentes guerres les opposant aux Alamans, les Romains finirent par obtenir une victoire probante, s’adjugeant la province de Bavière. Cette défaite devait encore accentuer la faiblesse des Alamans.

Constantius II. C’est sous son règne que Sylvanus mena la rébellion, contraint par de fausses allégations proférées à son encontre. Son histoire tragique est édifiante (réf. Wikipédia).

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Les Ostrogoths déclarèrent également la guerre aux Alamans mais sans réellement donner suite, pour finalement demander la paix trois ans plus tard. Ils entreprirent ensuite quelques expéditions vers le Nord, dans les territoires slaves, pour de mystérieuses raisons. Les Francs, de leur côté, étendaient leur main-mise sur ce qui constitue aujourd’hui la Pologne. Les Blemmyes, les Vandales, les Frisons et les Mauritaniens, poursuivaient leurs raids incessants contre les Romains, tandis que les Alains, comme les Albanais du Caucase, faisaient de même vis à vis des autres royaumes caucasiens. Finalement, en 360, après avoir signé plusieurs traités avec les Romains, Shahpur finit par déclarer la guerre à l’empire d’Orient, dans le but avoué de prendre possession de terres qu’il considérait comme lui appartenant de droit.

Note technique : L’auteur précise que le jeu manifeste quelques problèmes de C.T.D. (crash to desktop - retours Windows), avec une régularité d’environ quinze tours entre chaque mais que cela n’affecte en rien le fonctionnement, comme l’intégrité des sauvegardes automatiques.

Casque en bronze de type dit « spangenhelme » (casque à lanières) ayant appartenu à un guerrier ostrogoth du VIe siècle, probablement fabriqué à Ravenne (province d’Émilie-Romagne), capitale

italienne du royaume Ostrogoth (réf. Musée de l’abbaye de Cluny).

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- 360-370 - Pour l’empereur !

Le monde en 360, juste avant que les Sassanides et les Romains ne s’affrontent.

Peu avant l’entrée en guerre, le Shah parvint à finaliser une importante action diplomatique, persuadant les Arméniens de rompre leur alliance avec Constantinople et de devenir vassaux des Sassanides. Peu après que Shahpur eut déclaré la guerre, des révoltes éclatèrent dans le nord de l’Iran. Bien que promptement réprimés, les affrontements endommagèrent grandement certaines mines et marchés de la région. Ces évènements fâcheux furent considérés comme autant d’actions secrètes, fomentées par des agents romains infiltrés.

La guerre commença plutôt mal. Les armées perses se montrant incapables de percer le Limes romain défendant la frontière irano-romaine, un nouvel assaut s’avéra nécessaire. Shahpur n’était pas présent en personne lors de ces batailles, trop accaparé par la surveillance des activités des missionnaires chrétiens.

Note : presque tous les monarques perses sont des défenseurs de la foi, ce qui minimise les conversions hostiles.

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Après l’effondrement du Limes, la cité assyrienne de Nisibis qui avait repoussé plusieurs des premiers assauts perses, finit par nous ouvrir ses portes. Ou plutôt, quelques-uns de nos meilleurs espions parvinrent à convaincre un garde ennemi de trahir en notre faveur... Commença alors le siège des villes de Haran (Turquie) et Edessa (Macédoine). Les , alliés arabes du Shah, capturèrent les provinces du Hejaz (Arabie saoudite) et du désert d’Arabie aux Ghassanides, eux-mêmes alliés des Romains, défaisant à cette occasion le plus gros de leurs armées.

En 361, malgré la poussée wisigothe contre l’E.R.E. (Eastern Roman Empire – Empire romain d’Orient), l’armée romaine du Danube réussit à repousser les assaillants perses à Edessa. La ville devait tomber quelques mois plus tard grâce aux renforts dépêchés sur place, notamment quelques-uns des fameux éléphants de guerre sassanides. Durant cette même période, le trône du royaume chrétien de Lazycia (Géorgie) se retrouvant sans successeur légitime, fut cédé aux prétentions de celui de Constantinople. Pourtant, cela ne permit pas aux Romains de bénéficier d’un quelconque répit. Peu après 362, la cité de Haran sur les bords de l’Euphrate se rendait, tandis que l’empereur ne pouvait que céder un tribus conséquent et la propriété définitive de la ville de Nisibis, aux revendications du Shah. Inquiet de l’étendue géographique croissante de son empire, ce dernier consenti la cession de la province d’Hyrcania (Hircanie) au royaume Ostrogoth qui, plus tard, devait s’effondrer sans raisons apparentes. La province du désert d’Arabie fut attribuée aux Lakhmides, en reconnaissance de leur soutien. Par ailleurs, l’empereur revenant sur ses engagements de paix, arracha aux arméniens la province d’Araxes. Ayant perdu son armée du Danube lors de la bataille précédente, il céda par la suite la province de Moesi aux Wisigoths.

Le monde en 365, après la fin des conflits. Les Ostrogoths occuperont l’Hyrcania pour un bon moment.

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Pendant cette période, nombreuses furent les conversion au dieu unique Ahura Mazda, notamment dans les provinces de Carmania et Ctephison. Les missionnaires chrétiens obtinrent également quelques succès dans le nord-ouest de l’Iran, même si l’un d’entre-eux, Flaminius, fut assassiné sur ordres secrets de Shahpur. Que ce soit l’effet de cette action ou bien celui de l’agression envers la Mésopotamie qui l’a précéda, toujours est-il que de cette époque jusqu’à la fin de la décennie suivant 360, peu d’années furent épargnées par les activités rebelles. Les troupes défendant cette région furent pratiquement constamment affectées à des tâches de maintien de l’ordre. Vers la fin de l’année 362, l’agressivité exacerbée des Alamans se porta sur les Vandales. Cependant, ce conflit devait faire long feu peu après. Plus tard, ils s’en prirent aux Romains, tant et si bien qu’une campagne fut initiée par Rome, qui devait aboutir à leur annexion au sein de l’empire d’Occident.

Un guerrier Franc.

En 363 une nouvelle page des « Yellow chronicles » s’ouvrait sur l’émergence d’un royaume neuf, celui des Thuringes. Leurs hordes apparurent sur les territoires de l’ancienne province burgonde de Moenus. Initialement à l’abri des divers conflits alentours, comme celui opposant l’empire d’Occident aux Francs durant cette même année, ils durent par la suite subir les raids incessants des Suèves. En conséquence, vers 367, leur ligue* fut pratiquement anéantie en même temps que leur armée (* historiquement, il ne s’agit pas réellement d’une horde au sens propre mais bien d’un conglomérat d’états indépendants – NDLR). Pour leur part, les Burgondes se montrèrent capable de repousser quelques attaques désordonnées menées par les Alamans, jusqu’à ce jour de 366 où apparu un ennemi bien plus puissant, les Francs... !

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Les Francs passent à l’attaquent.

Initialement, peu de choses changèrent. Cependant, en 368, les Francs investirent les terres ancestrales des Burgondes. Malgré de nombreuses tentatives de contre-attaque, la supériorité numérique finit par faire la différence et en 369, les Burgondes cessèrent d’exister en tant que tels. Bien que plus tard une tribus portant le même nom devait faire son apparition sous le contrôle de l’I.A., cette année marqua la fin des « Yellow chronicles » pour la nation burgonde.

Un guerrier burgonde.

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C’en est fini ! Je décide d’accepter. Ce n’est que justice, puisque l’I.A. ne dispose pas d’un tel choix.

Dans la foulée, les Francs annexèrent les Frisons... pour les voir émerger de nouveau, indépendants, avant de perdre des territoires au profit des Romains et commencer une migration vers les terres bordant la mer Baltique. De leur côté, les Lakhmides héritèrent du royaume caucasien d’Ibérie (ne pas confondre principauté-primauté d'Ibérie et péninsule ibérique d’Hispanie - NDLR). Les armées wisigothes qui s’étaient montrées si menaçantes, se trouvaient à présent réduites et confinées à une petite région au nord de la mer noire, tandis que les Burgondes, comme nous l’avons brièvement relaté, avaient vu leur royaume s’effondrer.

Le Caucase à l’aube du moyen-âge ; au centre, l’Ibérie (réf. Andrew Andersen).

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L’état du monde connu en 370. Notez la migration franque vers l’Est et ses provinces indépendantes, ainsi que l’annexion des territoires alamans par les armées romaines.

Le royaume sassanide, malgré des révoltes permanentes et des désertions inexpliquées, demeura toutefois assez bien administré durant cette période, principalement en raison de la disponibilité de nombreux gestionnaires de talent au sein de l’état. La seule exception notable fut cependant l’année 368, lorsque le trésor se retrouva à subir une pénurie d’or. Un malheur arrivant rarement seul, les arméniens déclarèrent de nouveau la guerre à l’empire d’Orient, dans l’espoir de leur reprendre leur province perdue, entrainant encore une fois Romains et Sassanides dans le conflit.

Monnaie sassanide (statère d’or) de la région de Kermanshah (Ouest de l’Iran).

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- 370-380 - L’arrivée des Huns.

La guerre entre Romains et Sassanides commença plutôt mal pour les Perses. L’empereur Julien l’Apostat prenant lui-même la tête des légions romaines contre les Arméniens, vassaux de Shahpur, réussit à les soumettre au milieu de l’année 370.

L’empereur Julien l’Apostat.

Cependant, en dépit de ce succès, les Romains connurent ailleurs quelques déboires. Leurs alliés arabes, les Ghassanides, furent battus par les Lakhmides, vassaux du Shah. L’Euphrate ainsi que d’autres provinces romaines furent perdues. En 371, Shahpur et Julien signèrent un accord de paix en échange des territoires précédemment occupés par les Arméniens. Ne souhaitant pas les conserver, le Shahan Shah (roi des roi, en farsi, la langue perse - NDLR) les céda aux Thuringes. Ces derniers se trouvant alors sans unités militaires suite à l’agression des Suèves, purent profiter de ce que les Romains avaient formé quelques contingents d’infanterie lourde dans cette province.

Calligraphie perse fantaisie, inspirée de l’art traditionnel de l’écriture farsi.

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Toujours en 371, la Mésopotamie fut le théâtre de nombreux assassinats de missionnaires chrétiens. Malgré cette vague de meurtres, ils semblait qu’il ne puisse y avoir suffisamment d’empoisonneurs et d’assassins pour parvenir à endiguer leur prosélytisme. Toute la province paraissait investie par des hordes de juifs, de païens en tous genres et d’adeptes d’Ahura Mazda, tous en révolte contre les missionnaires chrétiens. Par la suite, quelques conversions spontanées au culte solaire* furent signalées.

Un autre missionnaire assassiné mais de nombreux autres se tiennent prêts à prendre sa suite.

L’année 372 vit l’apparition d’une nouvelle puissance en Europe. De celles à même de bouleverser le fragile équilibre des forces en présence. Les Huns ! Cette horde terrible allait s’abattre sur les peuples européens et asiatiques. Là où elle allait passer, l’herbe ne repousserait plus... Les premiers à subir leur fureur furent les Alains. Par chance, des deux armées que les Huns envoyèrent contre eux, l’une se mutina et en 373, les Alains parvinrent à obtenir une trêve en concluant un mariage avec la fille du roi.

Pendant ce temps, l’empire romain était confronté à des révoltes dans ses territoires d’Afrique et de Bretagne (Bretagne insulaire - NDLR). Les Lakhmides ayant hérité du royaume caucasien d’Ibérie, s’opposant aux Thuringes occupant l’Arménie, leur déclarèrent la guerre. Cependant, leur capacité de recrutement demeurait sensiblement pénalisée par les raids incessants des Alains, apparemment peu soucieux de la menace posée par les Huns.

* Note : le culte d’Ahura Mazda remplaça, sous l’influence de Zoroastre (Zarathoustra), l’ancien culte mithraïque, devenant probablement la première religion monothéiste officielle. Elle fut, par la suite, remplacée à son tour par l’islam. Lire à ce sujet l’excellent roman de Gore Vidal : Création (éditions Grasset).

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En 374, ceux-ci envoyèrent de nouveau une déclaration de guerre, brisant la trêve conclue avec les Alains. Cette fois ils prirent leur temps pour l’invasion mais furent néanmoins distraits par de nombreuses révoltes et pillages, imputables à des bandes armées s’attaquant à leurs villes. Cela permit aux Alains de remporter quelques victoires mineures, leur offrant ainsi l’opportunité de proposer un traité de paix. C’est durant cette même période que commencent les Yellow chronicles telles que rapportées par les Vandales.

En 375 les Huns lancèrent une campagne d’invasion majeure. Ils commencèrent par détruire une grande partie de ce qu’avait été le royaume des Alains, malgré une révolte dans leur armée qui vit les rebelles renverser eux-mêmes le gouvernement de ces derniers. Les Vandales de leur côté ayant assemblé une grande quantité de troupes, décidèrent de mener campagne contre l’empire romain d’Occident. Malheureusement pour eux, les Romains avaient préventivement lancé des incursions en Germanie, faisant au passage en sorte que les Suèves deviennent leurs vassaux. Nombre de Vandales périrent durant l’attaque sur la Pannonie, juste avant que les Romains ne mènent une subtile manœuvre diplomatique les contraignant à accepter un accord de paix global.

Nouvelle révolte chez les Huns.

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En 376, une nouvelle armée hunnique eut le bon goût de se rebeller mais les Alains, réalisant enfin la gravité de la situation, cessèrent de se comporter purement comme une nation de pilleurs. Il leur fallait à présent prendre une décision majeure, entre se soumettre à l’autorité des Huns ou bien prendre la fuite. Le choix fut vite fait, compte tenu du peu de considération porté par les Huns aux traités de paix : fuir* !

Note : ce choix se réfère à un Event (événement scripté). Vous devez opter soit pour la soumission aux Huns, en devenant leur vassal ou bien pour la fuite, pendant que ces derniers ravagent le Caucase. Lors d’une partie précédente, j’avais choisi la soumission et il s’avéra que les traitres brisèrent immédiatement le traité ainsi conclu, déclarèrent la guerre et annexèrent les Alains dans la foulée !

En conséquence, un nouveau groupe d’Alains se retrouva en Pologne centrale, non loin de la capitale récemment fondée par les Francs dans les marais du Pripyat.

Les Francs réalisent que l’avenir de leur nation ne réside pas en Gaule mais dans les marais d’Europe centrale !

A ce stade, la majorité des troupes alanes avait péri ; seules quelques unités disparates subsistaient encore dans le Caucase. Ils décidèrent de pousser vers le Sud et annexèrent les terres des Albanais caucasiens. Peu après, ils déclarèrent la guerre aux Lakhmides mais ceux-ci se révélèrent trop coriaces. Les Huns refusèrent toutes négociations de paix aux Alains et alors que leurs troupes semblaient devoir être détruites, que leurs dernières terres allaient être conquises, une paix improbable fut conclue en 377 !

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Une paix presque miraculeuse !

Plus tard cette année-là, bien qu’ayant par ailleurs atteint la Crimée et étant quelque peu distraits par les escarmouches avec les Wisigoths, les Huns déclaraient de nouveau la guerre aux Alains. Encore une fois, les Alains s’en tirèrent par une pirouette. Une princesse ayant grandi, il s’arrangèrent pour organiser un mariage opportun. En 378, rebelote ! Les Huns brisent le traité de paix et attaquent les Alains. Peu avant, ces derniers étaient parvenus à atteindre les cotes de la Baltique, préservant ainsi dans la fuite la pérennité de leur nation.

Ceux restés dans le Caucase furent également sauvés, de manière inespérée par l’étonnante évasion de Bortz, leur général. Après avoir été capturé par les Lakhmides, cet homme plein de ressources parvint à leur échapper et arrivant en vue de la capitale de son peuple, réorganisa des troupes en milices ; réunifiant ainsi les éléments épars des derniers Alains du Caucase. Comprenant qu’en tant que barbares, s’ils abandonnaient leurs terres ancestrales, leurs provinces deviendraient éventuellement indépendantes. Ainsi donc Bortz abandonna Tanais, Alania et Euxinia et conduisit ses hommes vers Derbent (Daguestan).

Pendant ce temps une révolte survint dans les territoires hunniques, menant à la constitution d’une nation de révoltés, à proprement parler ; apparemment issue des esprits mauvais qui secrètement avaient tiré les ficelles dans l’ombre, coordonnant l’action des chefs rebelles du monde entier.

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J’ignorais qu’une telle chose puisse se produire.

Par chance mais comme prévu, en 379, Tanais et Alania devinrent indépendantes et désormais les Alains ne partageaient plus aucune frontière commune avec les Huns. Euxinia fut capturée par une nation de « natifs » semblant haïr tout le monde. Bortz repris le contrôle de l’Abkasie et la guerre contre les Lakhmides s’acheva par une paix blanche, après que la plus grande part de leurs armées ait mystérieusement déserté. Ainsi, Bortz devint un véritable héros pour le peuple des Alains.

Construction de la forteresse d’al-Hirah, capitale des Lahkmides.

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Bortz. Sans lui, la nation des Alains aurait totalement disparu du Caucase.

Peu de temps avant ces événements, l’empire romain d’Occident déclara la guerre aux Thuringes mais ces derniers avaient depuis longtemps déserté l’Arménie ; Moenus, leur province d’origine, était tombée aux mains des Burgondes. La mort de Shahpur vit les Lakhmides renoncer à la vassalité vis à vis des Perses. Son fils Ardsahir II prit la succession mais s’avéra être un monarque beaucoup moins doué que son père. Forts de leur nouvelle indépendance, les Lakhmides partirent à la conquête de nouveaux territoires en Arabie, tandis que l’empire romain d’Occident entamait un déclin impressionnant.

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- 380-390 – Moins Huns !

Les années 380 furent une décade incomparable de paix pour les Sassanides. En dehors de quelques épisodes de troubles dus aux prêches de missionnaires itinérants, le royaume n’eut pas à déplorer la moindre rébellion majeure, ni guerres d’aucunes sortes. Cette période de grâce fut mise à profit pour développer, construire, fermes et infrastructures de toutes natures. Par ailleurs, en dehors de la période épidémique de 383, les Thuringes ne débordèrent pas autant d’énergie. Les Blemmyes poursuivirent leurs raids contre l’empire romain d’Orient, sans faiblir. En conséquence, les Yellow chronicles pour cette période font principalement état des activités se rapportant aux Vandales et aux Alains.

En l’an 381, le roi Vandale Godsigel ordonna à son peuple de franchir le Danube pour attaquer la Pannonie. Le limes fut rapidement enfoncé et la cité de Pannonia tomba au mains des assaillants avec une relative facilité. Les renforts romains, parcimonieux, furent rapidement exterminés par des Vandales désormais retranchés.

Les Vandales traversent le Danube.

La seconde partie de la campagne menée par les Vandales devait s’avérer moins satisfaisante. Bien que Laurica, Noricum (en Bavière), ainsi que d’autres régions furent capturées, les imposantes armées dépêchées pour conquérir Aquilea (Aquilée) et Mediolanum (Milan) durent faire face à des taux d’attrition terribles. Les armées romaines, finalement supérieures en nombre, finirent par avoir raison de leurs rivaux en 382. En dépit du fait qu’il possédait encore en réserve des troupes conséquentes, vers la fin de cette même année Godsigel accepta une offre de paix romaine sur la base de la cession des provinces suivantes : Laurica, Noricum et Pannonie.

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Vestiges sur la voie romaine reliant Grado (Frioul-Vénétie julienne) à Aquilea.

Pendant ce temps, dans les étendues froides et désolées du nord de la Germanie, les Alains étaient confrontés à des vagues ininterrompues d’assauts menés par des tribus germaniques. La situation devenant insupportable, ils décidèrent d’entreprendre des actions militaires de représailles. Les premières tribus à en ressentir les effets et à tomber sous leurs coups furent les Angles, puis ce fut au tour des Jutes. Alors que les Angles devaient par le suite retrouver leur indépendance, les Jutes pour leur part furent totalement anéantis.

Les hordes alanes s’abattent sur le nord de la Germanie.

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Les suivant dans l’ordre d’élimination furent les Saxons. Après l’occupation de Sachsen (Saxe), les Alains se retrouvèrent au contact de l’empire romain d’Occident, occupant certaines parties des rives extrêmes du Rhin. Cette opposition devait inévitablement conduire à un conflit armé ; les Alains obtenant le gain de la province de Taunas (Taunus, Land de Hesse - NDLR) à l’issu de la première guerre Alano/romaine, en octobre 382. Pour les Alains habitués aux conditions de pauvreté inhérentes au nord Caucase, l’inimaginable richesse de la Gaule s’étalait désormais complaisamment devant leurs yeux.

Cependant, bon nombre d’Alains étaient encore restés dans le Caucase et les Huns leur déclarèrent le guerre cette même année. Par chance, ces derniers également occupés à guerroyer à l’Ouest contre les Wisigoths et les Francs, tout en supportant constamment le poids de révoltes internes, comme les attaques de bandits, ne furent jamais en mesure de faire suivre cette déclaration d’effets militaires concluants. Une unique troupe de cavaliers alains s’avéra suffisante pour capturer de vastes territoires et les Huns durent leur céder l'Alanie (une province qui n’exista pas historiquement mais désignait plutôt un groupe de provinces - NDLR). Les années 383 et 384 furent largement consacrées à établir la paix avec les diverses hordes de pilleurs du nord de la Germanie.

La Germanie, après la première victoire des Alains contre Rome.

En 385, de nouvelles mutineries se firent jour dans l’empire romain d’Occident, principalement en Bretagne. En Bohème, une nouvelle tribus germanique, les Ruges, établissait un royaume. Quelque peu mieux civilisés que leurs comparses, ils fondèrent la cité de Prague en 385. Les Burgondes, comme les Francs avant eux, migrèrent vers l’Est, conquérant de vastes terres correspondant à celles constituant la Pologne moderne. Les raisons ayant conduit à cette « Drang nach Osten » (ruée vers l’Est) germanique avant l’heure (ce mouvement migratoire historique n’eut lieu qu’au XIIème siècle - NDLR), demeurent inconnues.

Pour Godsigel et son armée aryenne, ce bref épisode pacifique devait cependant servir leur cause, leur laissant quelques répits pour reconstituer leurs forces. Ainsi en 385 pu-t-il repartir à l’assaut contre les Romains. Cette fois les armées vandales firent preuve de bien meilleures dispositions dans leurs attaques, bien que devant concéder quelques défaites face aux alliés romains suèves.

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Les Vandales défont l’armée romaine mais plient face aux Suèves.

Il est intéressant de noter que les relations entre Suèves et Romains étaient pour le moins complexes. Nombre de Romains auraient été maintenus en captivité par les premiers, selon des rapports récurrents.

Une bien curieuse situation.

Malgré tout, les armées vandales furent généralement capables de défaire les Romains dont les forces étaient de plus en plus dispersées. Le cœur même de la plaine du Pô, incluant la capitale impériale de Mediolanum, fut ravagé par des Vandales dont la férocité des assauts ne laissait aucune place à la clémence. Finalement en 386, les Romains signèrent une paix inconditionnelle avec Godsigel. En conséquence de quoi une grande partie de leurs territoires tomba entre les mains des agresseurs barbares.

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Les Vandales sont victorieux.

A l’autre bout de l’Europe de féroces batailles opposaient les Francs, les Wisigoths et les Huns. Bien que les détails exacts soient demeurés inconnus, on sait que durant l’année 387 les Wisigoths parvinrent à capturer le roi Balamber, vengeant ainsi leurs cousins Ostrogoths et détruisant par la même occasion, en juillet de cette même année, le royaume des Huns. L’Europe entière poussa alors un soupir de soulagement.

Art wisigoth (fibules – broches/épingles servant à maintenir les pans d’une cape, d’un manteau).

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Les Huns n’existent plus.

Toutefois, une horde portant le même nom devait également réapparaître plus loin vers l’Est mais les Huns, tels qu’ils avaient été connus auparavant, ne représenteraient plus jamais une véritable menace. Les années allant de 387 à 390 furent marquées par le fait que de nombreuses tribus barbares abandonnèrent de larges parts de leurs territoires.

Les Vandales cédèrent les possessions à l’est du Danube, une zone rapidement occupée par les Gépides. Les Alains quittèrent les côtes baltes. Les Burgondes s’établirent en Pologne, avec pour conséquence que les Alains, adeptes du jeu des chaises musicales, devaient par la suite s’installer sur les terres laissées vacantes par les premiers. Les Suèves marchèrent vers le Nord, capturant la région autour de Brandenburg (Brandebourg). La seule véritable guerre survenant durant cette période fut celle concernant l'annexion des territoires ruges par les Alains. Ne disposant ni d’armée digne de ce nom, pas d’avantage que de fortifications, les Ruges furent balayés sans la moindre effusion de sang. Prague devint, de fait, la nouvelle capitale du peuple alain.

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- 390-400 – Le monde entre en ébullition.

Le monde en 390.

La décade suivante, commençant en 390, fut une ère placée sous les auspices du commerce. Les Sassanides signèrent des accords économiques avec l’E.R.E., les Lakhmides et les Alains. Cependant, le commerce était sans cesse gêné par le prosélytisme des missionnaires chrétiens. En 390, pour la première fois, les Sassanides autorisèrent les prêtres à promouvoir la foi en Ahura Mazda mais cette tentative demeura infructueuse et devait au contraire conduire à un surcroît de révoltes. A la fin de la décade, Yazgerd (le nouveau Shah - NDLR) décidait de persécuter les chrétiens. En avril 390, les Vandales attaquèrent de nouveau les Romains, parvenant à anéantir la garnison défendant la capitale impériale de Mediolanum (Milan).

Deux armes romaines redoutables, le gladius (gladio) ou glaive en haut et le pilum (répliques modernes ; superbes mais fantaisistes, du moins en ce qui concerne le premier).

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Nouvelle attaque vandale.

Malgré les apparences, ils n’étaient toutefois pas experts en art militaire et cela fut démontré lorsque l’armée envoyée pour entreprendre le siège de Rome, se retrouva à mourir de faim. Les forces vandales pénétrèrent toutefois en Illyrie (ancienne région de la péninsule balkanique, sise sur la côte adriatique - NDLR) puis dans le sud de la Gaule.

En mars 391, l’empereur d’Occident se trouva contraint d’accepter une paix inconditionnelle, agrémentée de la cession des provinces arvernes (Massif central), de Provence et d’Isère ; celle-ci tombèrent de fait sous contrôle des Vandales, endurant dorénavant leur poigne de fer.

En 392, les Alains contrôlant désormais les rives est du Rhin, commencèrent à s’irriter des raids incessants menés par les Angles et les Frisons ; ils leur déclarèrent la guerre. Dans les deux cas, la campagne fut rapidement conclue mais à chaque fois, l’annexion des territoires devait se révéler brève ; les barbares déclarant leur indépendance avec arrogance, peu de temps après.

En 393, les Alains lancèrent une offensive générale contre les garnisons romaines établies sur les rives est du Rhin ; sans doutes à titre préventif car craignant la puissance de ces voisins encombrants.

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Les Alains lancent l’offensive contre les Romains.

Subissant des pertes, l’empire romain d’Occident commençait à vaciller sous les assauts des Vandales et n’offrait plus désormais qu’une défense symbolique. En 394, les provinces d'Alemanie et de Germanie furent cédées aux Alains. La présence romaine sur les rives est du Rhin n’était désormais plus qu’un souvenir.

Une menace bien plus inquiétante était cependant toujours représentée par leurs alliés, les Suèves. Fort opportunément, ces derniers, agacés à l’idée de continuer de servir sous les ordres de leur anciens tuteurs, se rebellèrent et acceptèrent de signer un accord de paix avec le royaume alain, garanti sous la forme « in statu quo ante bellum », autrement dit : « comme les choses étaient avant la guerre ». !

Tandis que ce traité était mis en place, une nouvelle menace grandissait à l’Est. Les Gépides, ordinairement mis sous l'éteignoir par leurs cousins Goths, étaient cependant parvenus à étendre considérablement leurs territoires tout en remportant de nombreuses victoires, à la fois contre les empires romains d’Orient et d’Occident.

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En 395, après la nouvelle expansion du royaume vandale.

Alors que l’empire romain subissait les contre-coups de révoltes en Afrique, la Perse devait également faire face à des mouvements séditieux au sein même de son aristocratie, menés par les Vaspuran en 395. Ce fut une grave révolte (événement introduit par le patch 1.07 « Vaspuran revolt » mais dont je n’ai pu trouver de traces historiques, si quelqu’un a des informations complémentaires... - NDLR) qui vit détruire une grande partie des infrastructures du sud de l’Iran.

Senatus Populusque Romanus (Le sénat et le peuple romain). Devise de l’empire, autant que marque d’appartenance ; l’un des premiers sigles connus !

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Révoltes en Perse.

Vers 397 les Vandales attaquèrent de nouveau les Romains, aiguillonnés par quelques pulsions incontrôlables, comme celles visant à s’approprier les terres hispaniques. La guerre qui s’ensuivit résulta en l’annexion de la Septimanie (sept provinces gauloises du Sud-Ouest - NDLR), de la Pyranéie (province fantaisiste des Pyrénées) et de l’Iberie (péninsule ibérique). La guerre suivante entre ces deux nations aboutit à ce que les provinces de Turie (Slovaquie ?), de Tader et de Salsum (Espagne, région de Munda ?) changent de mains. Par le fait, au tournant de l’an 400, les Romains se retrouvaient en pire posture que jamais.

Guerriers romains affrontant des insulaires bretons (reconstitution réf. Ars Cretariae).

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Le monde en l’an 400.

Petit aparté, afin de donner à chacun une idée de l’apparence des différents protagonistes de cette histoire :

Shahpur, roi des Sassanides.

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Un guerrier germanique des territoires de l’Est, possiblement un Vandale ou un Gépide.

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Reconstitution de l’apparence d’un guerrier alaman (réf. Ars Cretariae).

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Guerrier germanique d’Occident, ici un Suève, un Marcomans (de Moravie) ou un Burgonde.

Notre ennemi principale à cette période, demeure les légions de l’empire romain :

Soldat romain du quatrième siècle et son équipement, bien plus pauvre qu’il ne le fut à l’apogée de l’empire. Lorica segmentata (la lorica : armure de différents types, hamata ; squamata ; plumata, au fil des évolutions technologiques… et financières de l’empire !) a laissé la place à des cottes de mailles bien

plus rudimentaires.

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Troupes romaines de Germanie, vers 260, telles que celles stationnées sur le limes (réf. Ars Cretariae).

Légion romaine, vers 390 (réf. Ars Cretariae).

Fin de l’intermède ! Poursuivons notre récit.

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- 400-410 – Le sac de Rome.

Au début de cette décennie, la Perse se trouve globalement en paix. Cependant, malgré tous les efforts déployés, la légitimité du gouvernement était toujours remise en cause par les missionnaires chrétiens qui convertissaient de nombreuses régions.

En 400, les Alains mirent un terme à leurs guerres contre les Frisons en échange d’un tribut.

En mai, les Vandales reprirent leur combat contre l’empire romain d’Occident. Leur principal opposant n’était autre que le légendaire général d’origine barbare (lui-même vandale ! - NDLR), Stilicon. En dépit de sa victoire à Ragadasius (?), il demeura toutefois incapable de s’opposer aux hordes menées par Godsigel. Lors d’une bataille mémorable qui devait se dérouler près du Rubicon, là-même où bien des siècles plus tôt César, après avoir traversé le fleuve, s’en alla détruire la république, Godsigel allait vaincre les Romains et anéantir leur empire.

Godsigel défaisant les armées de Stilicon.

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En effet, il ne s’agissait pas cette fois d’un simple raid ! Godsigel était déterminé à prouver la puissance du peuple vandale face à l’incurie romaine. En mai 401, une immense horde barbare s’abattit sur la capitale elle-même, Rome. Saccageant ce qui fut autrefois la plus grande cité d’Occident. De ce jour, le nom des Vandales devait demeurer dans les mémoires, comme synonyme de destruction.

Le sac de Rome par les Vandales.

A peu près à la même période, plus loin vers l’Est, les Gépides soumettaient les Francs. En 402, l’empereur d’Occident après avoir déplacé sa capitale vers la cité inaccessible de Ravenne, offrait une paix inconditionnelle aux Vandales. Godsigel gagnait ainsi de nombreux territoires au sud de l’Hispanie, dont le plus important était sans doutes Baetia (le nom véritable de la province romaine était « Hispania Baetica » - NDLR), actuel emplacement de la cité de Séville. C’est de ce promontoire sur le Guadalquivir que Godsigel ordonna la construction d’une puissante flotte. Elle allait servir à conduire son peuple vers ce qui deviendrait sa nouvelle patrie, l’Afrique.

Note : les navires sont construits automatiquement via un « Event », un événement scripté.

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Tous les territoires du sud de la Gaule et de l’Italie, conquis précédemment par les Vandales, seraient purement et simplement abandonnés. Une grande partie allaient ainsi, par la suite, devenir indépendants.

En 405, les Vandales s’emparent du sud de l’Espagne.

Juillet 402. Les Alains, après une énième attaque contre les Frisons, finissent par les annexer une bonne fois pour toute. Parallèlement, une nouvelle tribus barbare composée de renégats francs s’établit en Frise. En dépit des défaites humiliantes subies auparavant, l’empire romain d’Occident semblait toutefois encore à même de reprendre des forces. Son cœur, la Gaule et l’Italie, demeuraient globalement intacts. Un redressement paraissait donc toujours envisageable. Cela devait changer... Les barbares allaient être favorisés par les dieux ! Dans les derniers jours de l’année 406, le Rhin gela. Cet événement naturel permit à de vastes armées d’Alains, de Burgondes, de Gépides, de Francs et de Suèves, de traverser le fleuve à pieds secs.

L’expansion historique des Alains (en rouge) depuis l’Ossétie, à droite ; en jaune, leurs régions de sédentarisation (réf. Les Alains : Cavaliers des steppes, seigneurs du Caucase - Ier-XVe siècle après J.C. -

publié aux éditions Errance).

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Les barbares franchissent le Rhin !

Cela devait changer définitivement le cours des choses. Les cavaliers alains s’abattirent rapidement sur le nord de la Gaule, envahissant de vastes territoires et massacrant aisément de nombreuses garnisons romaines. Le facteur clef de cette défaite de l’empire fut l’aspect logistique. Les troupes de garnison étaient essentiellement statiques, manquant de nourriture, d’équipement, de solde et de toutes autres commodités. Tandis que les Alains se montraient les plus compétents dans cette conquête, les Burgondes et les Gépides furent tout de même capables d’étendre leurs possessions ; les seconds s’installant dans le sud de l’Illyrie.

Pendant ce temps, de leur côté, les Vandales utilisant leur nouvelle flotte capturaient finalement quelques terres du nord de l’Afrique. Il peut-être pertinent de rappeler que tous les peuples barbares ne furent pas aussi favorisés et en réussite. Ainsi les Angles se virent annexés par les Suèves, regagnèrent leur indépendance mais à la mort de leur souverain, se résolurent à céder leur territoire au haut-roi d’Irlande (traduction littérale de Ard rí Érenn - NDLR).

C’est à Tara que les rois d’Irlande étaient couronnés (photo : Verdasuno).

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Les Thuringes sans doutes lassés de leur exile en Arménie, décidèrent de retourner en l’an 408 vers leur terre natale. Dans ce but, ils déclarèrent la guerre à l’empire romain d’Orient, s’emparant rapidement de la ville non défendue de Sebastiopolis (Dioscourias/Sébastopole - NDLR) en Colchis (Colchide). Si les Thuringes avaient dû se retrouver à devoir affronter la puissance des armées romaines d’Orient, ils eussent été indubitablement anéantis mais l’empereur semblait se désintéresser complètement du sort subit par Sebastiopolis. Par la suite, confortés par ce succès facile, les Thuringes marchèrent au travers des terres alanes, bien décidés à migrer vers leur royaume ancestral.

Dans cette sépulture mérovingienne (Erstein) on remarque, sur le côté droit, l’épée longue

traditionnelle des guerriers germaniques entre les 1er et 8ème siècles, la spatha (réf. Revue

archéologique de l’Est).

Ci-dessus, une réplique moderne -réaliste- de cette même arme redoutable (Todoespadas).

Vers 409, après un nouvel assaut contre l’empire d’Occident, les Vandales furent tout près de la victoire ; sur le point de réclamer l’Afrique comme leur appartenant. Mais en 410, malgré quelques succès, les auxiliaires romains demeuraient toujours capables de se battre.

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- 410-420 - L’âge des rois et de Dieu.

Dès le début de l’année 410, les Vandales s’emparèrent de la cité de Carthage, ce qui contraignit l’empereur à signer une paix inconditionnelle avec leur souverain, ainsi qu’à leur céder virtuellement toutes les terres qu’ils pouvaient désirer en Afrique. Ce fut une grande victoire ! Ils reçurent également la Sardaigne et la Corse mais réalisant l’ampleur de ces acquisitions, abandonnèrent ces territoires aux Burgondes. Comme les autres contrées vandales du sud de la Gaule et de l’Italie restaient dépourvues de garnisons, elles ne tardèrent pas à recouvrer leur indépendance. Plusieurs d’entre-elles devaient plus tard passer sous contrôle des Alains, puis des Gépides, voire même brièvement sous celui de l’empire romain d’Occident.

Pendant ce temps à l’Est, les Thuringes poursuivaient leur migration depuis l’Arménie jusqu’en Germanie. Sous le règne et le commandement de Merwig, ils capturèrent Euxinia en 410 ; Tanais et Voronez, en 411. Malheureusement, manquant d’hommes pour ses conquêtes, Merwig dut composer ; conclure des alliances et recruter des mercenaires afin d’assurer ses possessions, comme pour combattre les rebelles locaux.

Gunther (Gundahar, roi des Burgondes de 385 à 436) contraint Hagen à jeter dans le Rhin l’or des Nibelungen (les « fils du brouillard » ; les Burgondes) dans ce tableau de Peter von Cornelius.

En 412, aussi soudainement que calmement, l’empire romain d’Occident s’effondra. Les attaques des Vandales furent la goutte d’eau en excès pour l’administration romaine déjà chancelante, sapée par les révoltes incessantes et les assassinats. L’Italie et l’Illyrie se virent incorporées à l’empire d’Orient, avec peu de difficultés. Le nord de l’Espagne tomba aux mains du royaume païen des Vascones (basques), tandis que les restes de territoires romains de Gaule étaient partagés entre les royaumes gallo-romains, comme ceux des Vascones ou celui bien mal nommé, d’Hispanie.

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Évidemment, les Alains n’allaient pas perdre de temps et attaquèrent ces nouveaux royaumes, accaparant au passage de larges territoires.

Les Alains s’emparent d’une partie de la Gaule. Notez que Paris (sic) est à présent une cité caucasienne.

En Afrique, le royaume de Mauritanie récemment établit à Djeddar, fut rapidement annexé par les Vandales. Cependant, c’est en Bretagne qu’une nouvelle cache devait être découverte, qui allait révéler la suite des Yellow Chronicles. Sous le règne d’Owen, les Brittons ayant gagné leur indépendance fondèrent un royaume chrétien. Presque immédiatement ils furent attaqués par leurs voisins, les Pictes.

La Bretagne était une terre pauvre, ayant dû subir d’incessantes rebellions pendant les dernières décennies. Les Brittons ne disposaient que d’une seule troupe d’infanterie à opposer à d’innombrables barbares pictes... En échange de leurs territoires, ils durent s’acquitter d’un lourd tribut.

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En 413, les Alains décidèrent de céder la majorité de leurs terres situées sur les rives est du Rhin. Les Francs reçurent ces provinces mais ne disposant d’aucune unités militaires pour en assumer le contrôle, ils durent y renoncer et disparurent purement et simplement. Toutes cette région redevint donc la possession des natifs.

Les Pictes passent à l’attaque.

En 414, les Thuringes atteignirent enfin les rives de la mer Baltique, après un nombre incalculable de batailles et de privations. A peine arrivés, l’expansion de leur peuple les fit passer du statut de tribus barbare à celui de royaume. Toutefois, il était évident que les Burgondes et les Gépides seraient bien trop puissants pour eux, ce qui ne leur laissa d’autre alternative que de demeurer à l’écart. Ils fondèrent un royaume tout en longueur, s’étendant du Caucase à la Baltique, sur la bande de terre d’une unique province.

Page 47: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

En 415, ils effectuèrent leur conversion au catholicisme, la majorité de leurs territoires ayant adopté cette croyance. La même année 415 vit les Gépides attaquer les Suèves et l’E.R.E.. Les premiers furent défaits sans grande difficulté mais la campagne contre les seconds fut bien plus brutale. Confronté à de sérieuses révoltes, l’E.R.E. parvint cependant à reprendre quelques terres aux Gépides, essentiellement dans les Balkans.

Les Gépides affrontent les Romains.

En 416, l’inévitable survint lorsque les Alains fondèrent leur nouveau royaume : ils se convertirent au christianisme peu après. En 417, ils déclarèrent la guerre aux Romains, s’emparant de quelques territoires supplémentaires et annexant le plus grande partie du nord de la Gaule.

Probablement l’évènement le plus notable de cette année 417, fut l’héritage des burgondes par les souverains Gépides, leur permettant d’étendre leurs possessions, des Balkans à la Baltique. L’E.R.E. pour sa part hérita des arabes Lakhmides, gagnant ainsi le contrôle de la plus grande partie de la péninsule arabique.

En 418, les Pictes déclaraient de nouveau la guerre aux Brittons mais par chance pour ces derniers, une proportion importante de leurs armées se mutina, laissant l’opportunité aux « brittoniques » de conclure un accord de paix.

Page 48: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

En 419 les souverains Gépides fondèrent leur empire, choisissant pour capitale Noricum, une province complètement isolée du reste de leurs territoires. Ainsi donc, la décennie s’étalant de 410 à 420 vit un grand nombre de tribus barbares se sédentariser, devenant des royaumes ou des empires.

Le monde en l’année 420.

Arrivé à ce point, il serait sans doutes utile de clarifier la situation religieuse dans le monde.

Tandis que les mazdéistes continuent de contrôler la plus grande partie de la Perse, bien que la Mésopotamie soit passée largement sous la houlette chrétienne. Tout comme le Caucase, l’Anatolie, une partie de l’Italie et de la Gaule. Les Donatistes (hérétiques chrétiens - NDLR) sont toujours maîtres de l’Afrique du Nord. Les Pélagianistes (d’autres hérétiques chrétiens – NDLR) ont aussi commencé à y prendre pied.

L'Église mène son travail de prosélytisme, au sein des peuplades slaves de ce qui constitue aujourd’hui la Russie. Les terres initialement germaniques demeurent à prédominance païenne, tandis que sous l’influence des Vandales, le sud de l’Espagne est devenu arien* ou chrétien.

* Note : ne pas confondre race aryenne et religion arienne. La seconde graphie désigne une variante du christianisme, initiée par Arius, théologien grec du IIIe siècle.

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La foi dans le monde, en l’an 420.

Note : Je rencontre quelques problèmes de stabilité mais rien de réellement préoccupant. En ce qui concerne l’aspect technique, le jeu continue de planter ; avec des écrans gelés ou une tendance à voir le temps refuser d’avancer, sans raisons apparentes, avec une régularité cyclique d’environ dix ou quinze années.

En ce qui concerne une question qu’on me posait à propos de la manière de jouer, en contrôlant une seule faction ou plutôt une alternance entre celles proposées, je répondrais que je préfère effectivement alterner la gestion de certaines nations. C’est inévitable, surtout lorsque l’on se trouve confronté à des guerres d’importance, comme celle ayant opposé les Huns aux Alains. Il devient alors primordial de concentrer toutes les ressources sur une seule nation, au moins pour un moment. Cependant, s’il arrive que deux peuples aient un ennemi commun, je prends alors le contrôle des deux armées, simultanément.

Représentation d’Ahura Mazda (musée du Louvre).

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- 420-430 - Africa !

L’an 420 vit les Alains prendre conscience du fait que le souverain sournois de l’un des royaumes gallo-romain, était parvenu à rompre ses obligations de vassalité. En conséquence, la guerre éclata en début d’année. Cependant, de façon aussi imprévue qu’oubliée depuis, une trêve fut conclue peu après, épargnant aux renégats la perte d’autres terres. Cette guerre, très courte et sans buts, ne devait finalement représenter qu’une brève note en bas de page, dans la grande encyclopédie de l’histoire.

En 421, les Vandales désireux d’étendre leurs possessions africaines, commencèrent une guerre contre l’empereur de Constantinople, dans l’espoir de conquérir la Libye. Bien que la province fut soumise avec facilité, l’empereur refusa de s’abaisser à signer une paix blanche avec les barbares vandales et à contrario, décida de leur envoyer de larges flottes militaires, ainsi que des troupes qui débarquèrent par la mer. En 423 les Romains prirent pied à Asama, un territoire vandale au-delà du détroit de Gibraltar. Après avoir subit une défaite face aux pilleurs Berbères qui avaient eux-mêmes écrasé la garnison vandale, ils repartirent à pied pour une longue traversée du Sahara vers l'Égypte, au cours de laquelle ils établirent quelques dominions au cœur-même du désert.

La route est longue, qui mène à l’Égypte...

Ces Romains devant être ultérieurement éradiqués par les indigènes de Musulmania. Les Vandales furent capables d’occuper le Sahara et en 424, l’empereur d’Orient finit par accepter qu’ils prennent le contrôle de la Libye.

Tandis que tout cela se déroulait, à l’autre bout du monde les Brittons étaient encore aux prises avec les Pictes dans un nouveau conflit. Ces derniers lancèrent une invasion soudaine vers 423, s’abattant violemment sur ce qui fut autrefois le mur d’Hadrien. Vortigern, alors roi des Brittons, se décida à en appeler à des mercenaires germains, dans l’espoir de faire pencher la balance en sa faveur.

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Les choses tournèrent de telle sorte que le souverain brittonique parvint à arranger un mariage, obtenant ainsi une nouvelle trêve en 425. Cela n’empêcha toutefois pas le saccage d’Eburacum (York), comme la destruction des marchés, fermes et greniers, par des Pictes assoiffés de richesses.

Les Pictes envahissent les terres des Brittons.

Vers la fin de l’année 424, les Berbères signèrent une alliance avec l’empire d’Orient. La cible évidente de cet accord n’était autre que les Vandales. Leur nouveau chef Genséric, un homme habile au talent militaire affirmé, venait tout juste d’être sacré roi. Il eut la bonne fortune de capturer une importante flotte dans Carthage, ce qui conduisit probablement les Romains à y réfléchir à deux fois avant de lui déclarer la guerre.

Il devint évident que les yeux de l’empereur d’Orient se tournaient au loin, vers ces peuples alains qui venaient justement d’entamer un nouveau bras de fer avec l’empire, forçant les gallo-romains à se plier à leur suprématie en acceptant la vassalité. L’an 425 vit l’émergence d’une importante tribus en Asie centrale, les Éphtalites (Huns blancs - NDLR). Il ne faudra pas longtemps avant que le conflit ne tourne à l’affrontement guerrier, entre ce peuple et celui des Sassanides, tant les premiers se montrèrent désireux d’établir leur contrôle sur les routes commerciales et certaines parties du territoire iranien.

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Il fallut quelques années avant que les nomades n’atteignent les frontières sassanides mais en 429, d’importants contingents de cavalerie éphtalite commencèrent à lancer des attaques sur Lût (région désertique proche de Kerman, province iranienne du même nom - NDLR) et les provinces avoisinantes. Néanmoins, le pire restait encore à venir... tandis que l’empereur d’Orient se joignait à la guerre contre les Sassanides, leur imposant de combattre désormais sur deux fronts distincts.

Le monde en l’an 430.

Initialement, cette nouvelle guerre s’annonçait mal pour les Sassanides. Le gros des forces mobilisées pour faire face consistait principalement en des unités d’auxiliaires, précédemment affectées au maintien de l’ordre et à la répression des révoltes locales ; l’essentiel des ressources financières récentes ayant été allouées au développement des infrastructures. Bien que cette stratégie ait permit de bénéficier de retours monétaires à cours terme, elle favorisa également l’avance des Éphtalites. L’avenir s’annonçait sombre...

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Les huns, vision artistique.

Note : En dépit du fait que le jeu permette théoriquement d’atteindre la date de 1066 dans la campagne, je doute fort que cela s’avère possible dans celle-ci ! Cependant, il faut reconnaître que le joueur humain bénéficie d’un avantage significatif, en cela qu’il lui est possible d’utiliser des « stratagèmes » (sortes de cartes joker - NDLR) de façon optimale, alors que l’I.A. ne peut le faire qu’aléatoirement. Par ailleurs, l’humain est capable de coordonner les efforts des nations qu’il contrôle, contre un ennemi unique. Nous verrons bien comment tout cela évoluera...

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- 430-440 : L’âge des empires.

La guerre opposant les Sassanides aux Éphtalites fut longue, épuisante et sans grandes pertes ou acquis territoriaux. Cependant, le front contre l’empire romain d’Orient permit quelques gains. Ce dernier ayant négligé de stationner des troupes pour protéger les contrées obtenues suite à l’héritage des Lakhmides en Mésopotamie, les troupes d’infanterie sassanides purent aisément s’en emparer. Vers la fin de l’année 430, l’empereur Théododius dû leur céder de nombreuse cités mésopotamiennes. Plutôt que de les abandonner, Bahram V l’actuel Shah, décida de les conserver. Afin de faire progresser l’administration sassanide vers une organisation d’avantage appropriée à un passage au statut impérial. Cela s’accompagna évidemment d’inconvénients puisque, par exemple, les unités militaires devenaient ainsi plus coûteuses.

431, les Sassanides recrutent de l’infanterie en Médie pendant que les Éphtalites avancent.

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Après 431, la guerre engloutit pratiquement l’intégralité des ressources économiques et humaines des sassanides. Plutôt que de rebâtir les infrastructures détruites par les Éphtalites, tous les fonds disponibles furent alloués à l’incorporation de nouvelles unités militaires. Au début, les troupes mises sur pied consistaient essentiellement en de l’infanterie régulière et des archers, ainsi qu’en quelques auxiliaires de cavalerie légère. Ces éléments relativement peu onéreux étaient envoyés combattre directement sous le commandement personnel de Bahram V, particulièrement pendant le siège de Susiana par les Éphtalites (Suse, future capitale de l'empire achéménide - NDLR).

Malheureusement, la cavalerie hunnique des Éphtalites se révéla exceptionnellement capable, lorsqu’il s’agit de contrer tous les efforts des Sassanides pour rompre le siège de Rhagiane (Apamea Ragiana ; Apamée - NDLR), conduisant à des pertes énormes dans leurs rangs.

Pareillement, de 432 à 434, bien que capables de reprendre les territoires après que les cavaliers éphtalites les eurent quittés, les armées sassanides perdirent bataille après bataille. La raison profonde semblait échapper à toute logique, puisque même en position de supériorité numérique, les Sassanides se faisaient étriller. Finalement, l’explication à cette apparente fatalité fut découverte. Les chefs militaires sassanides finirent par comprendre que le problème principale concernait le commandement suprême. En conséquence de quoi, Bahram V fut respectueusement invité à tenir un rôle un peu moins proéminent...

Bahram V conduisit les armées sassanides au combat contre les Éphtalites, pendant de nombreuses années... perdant chacune de ses batailles. Talent militaire : 1... Ooops !

Malgré les demandes répétées des Éphtalites concernant la cession de territoires, les Sassanides refusèrent, levant sans relâche de nouvelles troupes ; des archers, de l’infanterie lourde, ainsi que des unités terrifiantes, encore jamais vues par les soldats huns : les puissants éléphants de combat ! Des unités d’élite furent également déployées à grands frais, les cataphractes. Accessoirement, des commandants éphtalites furent sujets à des tentatives de corruption, les incitant à déserter ou a se mutiner mais sans beaucoup de résultats.

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Cataphracte sarmate (on discerne clairement l’armure de mailles, ainsi que l’absence d’étriers !).

Malgré quelques mutineries en son sein, la horde poursuit sa progression.

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Un nouveau commandant fut promut. Un zélateur nestorien (adepte du Nestorianisme, doctrine schismatique chrétienne - NDLR) prénommé Iras. Après avoir vainement tenté de convertir la nouvelle contrée sassanide d’Osroène (région d’Édesse - NDLR) et réalisant ainsi qu’il n’était pas fait pour la tâche de missionnaire, il devint finalement l’un des chefs militaires les plus réputés de l’époque.

L’ancien missionnaire Iras, conduisant les armées du Shah. Remarquez les cataphractes.

Sans cesse, la jeunesse iranienne venait se briser et mourir contre les rangs des Éphtalites. Chaque année il semblait qu’une bataille pourrait enfin conduire à la victoire finale mais de nouvelles vagues de barbares apparaissaient, réduisant ces espoirs à néant. Pourtant, en 438, juste après la mort de Bahram V et l’avènement du nouveau Shah, Yazgerd II, un mariage princier entre les deux dynasties, Sassanide et Éphtalite, fut conclut. Il amena la paix, après cette guerre aussi usante qu’inutile et improductive.

A la même époque, le nouveau roi des Vandales Genséric était confronté à de nouveaux défis. Bien qu’aucun conflit ne fut en cours, les raids berbères s’étaient multipliés ces derniers temps. Il avait également fallu s’occuper de fonder une nouvelle capitale, ainsi que de remettre à niveau les statuts de l’administration, afin qu’ils soient en conformité avec l’avènement de l’empire (cela se produit via un « Event »).

Les vestiges de la forteresse d’Édesse, au sud-est de l’actuelle Turquie.

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Le nord de l’Afrique.

Pour ce qui concerne le reste du monde pendant cette décennie, les Yellow Chronicles sont avares de renseignements. Tout au plus apprend-t-on que Merwig, souverain des Thuringes, perdit la vie au cours de la grande migration vers l’Arménie. Ses héritiers durent faire face aux multiples révoltes secouant leur vaste royaume longiligne mais parvinrent à y maintenir l’ordre avec une relative facilité. En Bretagne, de petits comtés furent convertis au christianisme ; quelques raids irlandais furent menés mais en dehors de cela, peu de choses survinrent.

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En Europe centrale, les Gépides et les Suèves s’étant partagés d’amples portions du gâteau de l’empire romain, se reposaient sur leurs lauriers et demeurèrent inactifs. Les Vascones quant à eux, dirigeaient toujours de vastes territoires, s’étendant de l’Ibérie à la Gaule.

Guerrier Vascone (Bertan).

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- 440-450 – Perfide Albion.

Le monde en 440. Les Sassanides et les Vandales ont à présent le statut d’empires.

A partir de 440, les îles britanniques furent prisent dans un véritable maelström. Au début, il ne semblait pas y avoir d’autres troubles que les raids épisodiques menés par les irlandais. Cependant, en 441 la Bretagne insulaire fut secouée par une vague de violence dont le signe avant-coureur fut la rébellion des mercenaires germains. Dans le Kent, les Jutes se révoltèrent. Vortigern réagit immédiatement en envoyant des troupes depuis Eboracum (ou Eburacum : York - NDLR) pour mâter ces traitres mais un second foyer d’insurrection s’embrasa aussitôt, avec les Saxons.

Menés par Hengist et Horsa (deux frères, considérés comme les fondateurs du royaume de Kent - NDLR) les rebelles parvinrent à se rendre maîtres de la province d’Icenia (Norfolk et Suffolk actuels - NDLR). Une nouvelle fois, Vortigern prit la tête des troupes pour conduire la répression à l’encontre des agitateurs et en septembre, les deux meneurs renégats étaient repoussés jusque vers leur froide patrie du nord de la Germanie.

Les Jutes furent également battus, sans toutefois qu’il soit possible, pour une raison inconnue, de les annexer complètement. Un tribut fut cependant exigé et perçu par Vortigern et ses hommes. L’annexion pour cette fois manquée, devait toutefois survenir après une seconde campagne de pacification, quelques années plus tard.

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En 445, les Brittons profitant de l’incapacité des Jutes à reconstituer une armée, repoussèrent une nouvelle fois les envahisseurs germains. Cela fait, ils entreprirent de capturer Clota (éponyme de la rivière Clyde – NDLR), qui avait repris son indépendance après l’abandon de la province par les barbares Pictes. La guerre semblait inévitable. Contre toute attente, elle ne devait pas survenir !

Selon la légende, Vortigern renonça à faire exécuter l’enchanteur Merlin après que ce dernier eut trouvé la cause des difficultés rencontrées lors de l’érection d’une tour : deux ruisseaux coulaient sous ses

fondations, détruisant chaque nuit l’ouvrage de la journée de ses bâtisseurs. Deux dragons dormaient également sous les eaux et furent éveillés lorsque les hommes asséchèrent le lit des rivières ! Le dragon blanc symbolise l’envahisseur saxon, tandis que le rouge représente les brittons. On retrouve dans cette illustration toute la symbolique celtique des âges sombres, teintée de chamanisme, emplie d’animaux et de références aux eaux sacrées. Cela donne à réfléchir sur les modes de pensée propres aux civilisations

passées, si éloignés des nôtres qu’elles peuvent paraître incompréhensibles ou simplement, échapper totalement à tout début d’interprétation...

Pendant les premières années du règne de Vortigern, beaucoup prédisaient que sa médiocrité allait conduire la nation vers la ruine. Il n’en fut rien. Bien au contraire, ce souverain devait rester pour la postérité, connu sous le titre de « Vortigernus Magnus, Germanorum Malleus » (Vortigern le grand, marteau des germains - NDLR) !

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La Bretagne après l’annexion des Jutes, le reflux des Saxons et la capture de Clota. La nation encense Vortigern.

Ailleurs, les Alains et les Perses connurent quelques révoltes d’esclaves, rapidement réprimées. Les mêmes révoltes, menées avec d’avantage de constance chez les Thuringes, finirent par déstabiliser le royaume. Tout semblait s’y dérouler comme si les nations voisines finançaient elles-mêmes ces dissidences...

L’évènement marquant de cette période fut la guerre opposant les Sassanides aux Éphtalites. Cette fois, une imposante armée perse composée d’archers, de cataphractes, d’infanterie et d’un unique éléphant de guerre, fut déployée. En dépit d’un taux de pertes proche de cent pour cent, incluant celle du fameux général nestorien Ibas (historiquement, il fut évêque d’Édesse - NDLR), les Sassanides parvinrent à battre leurs ennemis. Curieusement, la horde éphtalite ne semblait pas décidée à défendre ses territoires, préférant se reposer et récupérer dans une province au mains des natifs ; plus tard, elle s’établirait en Hircanie.

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La guerre entre les Vandales et les Berbères.

En 448, Genséric le Vandale, fatigué des raids incessants des Berbères sur son glorieux empire, leur déclara la guerre. Malgré les grands espoirs de victoire suscités par ses capacités militaires supérieures, ainsi que par une planification rigoureuse incluant de nombreux chariots de ravitaillement, les Vandales allaient subir de terribles pertes, aussi bien au combat que par les effets de l’attrition. En 450, l’issue de la guerre demeurait encore incertaine.

Notes : En réponse à une question concernant la manière de céder des territoires à une autre nation, l’auteur précise qu’il ne s’agit pas d’une option diplomatique mais plutôt d’une astuce de jeu. Le moyen d’y parvenir consiste à déclarer la guerre à cette nation, à cliquer sur l’option de reddition, puis à céder en tribut la ou les provinces concernées. L’I.A. accepte généralement cette cession sans contreparties. Il convient de ne pas déclarer ainsi la guerre à ses vassaux, sous peine de perdre cette souveraineté. L’autre possibilité passe par l’option dénommée « Fœdus » (terme latin signifiant « alliance » - NDLR), une carte diplomatique permettant alors de céder quelques territoires frontaliers.

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- 450-460 - Le déclin des empires.

La guerre entre Vandales et Berbères se poursuit, Genséric continuant de l’alimenter en troupes fraîches. Les morts se comptent par milliers.

Le monde en 450.

Notes : Les provinces signalées en jaune et situées sur les terres occupées par la Pologne et la Russie actuelle, ne sont pas des possessions alanes mais bien thuringes. Les Alains sont paisiblement installés en Gaule. Les Thuringes ont été malmenés par diverses tribus barbares et ont de ce fait perdu toutes leurs unités combattantes. La seule manière de les préserver fut alors de leur céder des terres en Arménie. Le plan initial étant de les faire migrer par la suite, d’Arménie vers la Germanie mais à mi-chemin, il évoluèrent en empire et se montrèrent incapables de vaincre les Gépides. En définitive, leur territoire s’étend désormais le long d’une espèce de corridor entre le Caucase et la mer Baltique.

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Pierre gravée picte. Ces magnifiques motifs lapidaires -parmi tant d’autres- sont actuellement reconsidérés par les spécialistes en épigraphie, comme étant probablement une forme d’écriture

hiéroglyphique. Si elles aboutissaient, ces études apporteraient un éclairage inédit sur un peuple encore méconnu (particulièrement en ce qui concerne ses origines).

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Les Vandales ne désarment pas.

Bien que disposant d’une armée nombreuse, les Berbères étaient globalement mal commandés et mal positionnés. En conséquence, Genséric parvint à capturer la Mauritanie en 451. En 452, la guerre s’achevait et les Vandales s’emparaient de nombreux territoires berbères.

Notes : Concernant l’état religieux du monde depuis le dernier bilan, peu d’évolutions sont à noter. Les Brittons ont converti quelques provinces et on remarque quelques activités des missionnaires, dans le nord de l’Iran. La différence majeure se situe au niveau de la croissance du courant chrétien nestorien au sein de l’E.R.E.. On trouve encore beaucoup de donatiens en Afrique du Nord, de païens en Germanie, etc. Le sud de l’Espagne est toujours le foyer pour nombre de provinces germaniques ariennes. A présent, le mazdéisme est affaibli, supplanté par le christianisme en Mésopotamie et en Iran. J’en arrive à envisager la conversion des Sassanides à cette religion.

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Victoire sur les Berbères en Afrique du Nord.

Dans le reste du monde, les révoltes et les activités des troupes de bandits continuaient d’empoisonner les royaumes alains, thuringes et brittons. Dans ce dernier, la situation était plus sérieuse puisque les rebelles, menaçant la stabilité de la nation, finirent par la pousser au déclin vers la fin de l’année 451. Chez les Thuringes également, les révoltes demeuraient constantes.

En 454, une nouvelle nation ouvrit son chapitre des Yellow Chronicles. Il s’agissait des Hérules, dont l’histoire commença dans la province de Noricum. Ils furent d’abord contraints de se déplacer vers le Nord lorsqu’apparu une autre tribus, les Ruges. Les Hérules migrèrent alors vers le sud de la Germanie, persuadés que leur avenir résidait en Italie. Cependant, cette diaspora devrait pour s’y rendre, nécessairement avoir une confrontation avec les Suèves ou les Gépides, avant même que les territoires romains ne soient en vue. Pour le moment, les Hérules se contentèrent donc d’attendre leur heure...

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En 457, les Thuringes firent une nouvelle fois face à de sérieuses révoltes et leur capitale tomba aux mains des rebelles. Cela s’accompagnant d’une importante baisse de prestige, leur nation commença à montrer des signes évidents de déclin. Les Alains devaient également subir une éclipse comparable lorsque leur armée affectée à la défense de la capitale se mutina, entraînant là aussi la chute de la ville au profit des dissidents, avant que les troupes loyalistes ne puissent intervenir.

Plus tard en 457, une guerre éclata entre les Basques et les Alains. La cavalerie alanne disposa assez aisément des troupes basques, ce qui résulta en l’annexion d’importants territoires dans le nord de l’Hispanie. Malheureusement, cela eut également pour effet corolaire l’accession du royaume alain à l’état d’empire, ce qui évidemment n’avait pas été planifié !

Révoltes en Iran.

Pendant ce temps en Perse, des troubles considérables éclatèrent lorsque Phiruz (un Firouz Shah régna sur le Badakhshan, province du nord-est de l’Afghanistan - NDLR) voulut être reconnu comme successeur légitime au titre de Shah. De vastes territoires et nombre d’infrastructures furent laissés en ruines par les armées rebelles.

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A cette époque, la majorité du royaume sassanide était chrétien. Seule la partie extrême-orientale du pays voyait encore le peuple rester fidèle au Mazdéisme. La Bretagne, l’Anatolie, Hellas, la Scythie entre la mer Caspienne et le Pont Euxin (l’actuelle mer noire - NDLR) ainsi que l’Égypte, étaient devenues chrétiennes mais l’hérésie arienne demeurait encore vivace dans de nombreuses contrées et une importante partie de la Germanie continuait d’entretenir les cultes païens.

La foi en 460.

L’extension de la foi chrétienne et de ses idées conduisit à de curieuses situations, comme la consécration de cet évêque mazdéiste d’Osroène.

Son apparition demeure un mystère.

Ainsi, le monde en 460 demeurait à peu près identique à celui de 450, à ceci près que de nombreuses nations étaient à maintenant sur le déclin.

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- 460-470 – L’ambition des Hérules.

En ce début d’année 460, la flotte entière des Vandales fut coulée lors d’une énorme tempête. Cela s’avéra être une fâcheuse déconvenue car il apparut que la nation était incapable de reconstituer sa marine. En conséquence, les Vandales redevinrent purement des terriens !

Le monde en 460.

En Bretagne, les Brittons financèrent une série de rébellions contre les Pictes. De nombreux territoires pictes passèrent ainsi sous contrôle des natifs qui furent eux-mêmes par la suite envahis par leurs commanditaires, puis assimilés dans le giron du royaume brittonique. La province de Tinea (Tyne ?) où leur puissante armée semblait se tenir en attente de quelque chose, devait cependant demeurer sous tutelle picte. Seuls les raids irlandais perpétuels, semblaient à même de perturber les conquêtes brittones.

Dans le Caucase, une petite tribus de pilleurs, les Abkhaz, déclara son indépendance vis à vis des Thuringes. Cette sécession ne pouvait être tolérée par le roi et en septembre 460 la guerre éclata. De vastes armées furent levées contre les Abkhaz, qui défendirent vaillamment leurs terres montagneuses. Assaut après assaut, ils résistaient à l’oppresseur mais en mars 462, ayant subit tant de pertes, ils finirent par céder. Les Thuringes purent enfin réaffirmer leur domination contestée sur l’Abkhazie. Les maîtres demeurèrent cependant largement détestés par leurs sujets et des révoltes permanentes éclatèrent dans le pays.

En 464, les rebelles parvinrent à s’emparer de la capitale, entamant la solidité du royaume. Sur ces entrefaites, Genséric déclara de nouveau la guerre à l’empereur Constantinopolis en 461. Lors du précédent conflit, les Romains s’étaient appropriés les zones bordant le Sahara et depuis, Genséric convoitait ces terres afin d’étendre son empire africain. Les Vandales n’eurent que peu de peine à capturer ces territoires mais les Romains refusèrent de signer la paix.

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Les assaillants allaient recevoir une aide opportune lorsqu’en 462, les Alains déclarèrent la guerre aux Romains dans le Caucase. Cet événement fut sans doutes un facteur déterminant, en cela qu’il convainquit les Romains de céder aux exigences des Vandales. Le Sahara leur échut en septembre 462. Les Alains héritèrent ensuite de la province d'Atropatene, située dans le Caucase sud.

Pour les Vandales, cette décennie fut une période d’abondance. Utilisant l’argent retiré de la vente d’esclaves, en faisant un commerce florissant, il établirent des marchés dans chacune des cités de leur empire. Cette campagne de construction d’infrastructures apporta d’importants revenus à l’état alain, lui permettant plus aisément d’équilibrer son budget.

Civilisation des Germains orientaux : ornements et vases (réf. Encyclopaedia Universalis).

En 464 les Hérules se sentirent suffisamment forts pour envisager leur expansion, entamant une campagne majeure d’invasion. Ils convoitaient les riches terres d’Italie, bien que leur chemin soit bloqué par les deux super-puissances que représentaient Suèves et Gépides, sans parler de la nation mineure des Ruges.

Cette même année les Hérules envoyèrent des armées contre les Suèves, après avoir capturé la capitale des Ruges. Le territoire hérule était entouré par les possessions suèves sur trois côtés et ceux-ci leurs étaient supérieurs en nombre. Ils usèrent donc de toutes les finesses stratégiques à leur disposition, soudoyant des armées entières pour les convaincre de déserter et priant pour appeler des malédictions à s’abattre sur leurs ennemis. Néanmoins, tous ces subterfuges demeurèrent vains car les puissantes armées suèves décidèrent de rester à la maison dans le sud de la Germanie, refusant obstinément de livrer bataille !

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Le refus du combat par les Suèves permit ainsi à de petites armées Hérules de capturer la majorité de leur territoire, en ne menant que des batailles mineures. Les Suèves signèrent en 465 une paix inconditionnelle avec leurs envahisseurs, concédant la ville d’Aquilea et payèrent un tribut, assorti d’un accord de vasselage. S’ensuivit une vaste migration de la nation hérule vers Aquilea, tandis qu’ils abandonnaient la Germanie pour toujours.

Tandis que les Hérules attaquent les Suèves, les unités concentrées en Bavière et en Allemanie ne font pas un mouvement.

En 464, la tribus opportuniste des Scots déclarait la guerre aux Brittons. Fort heureusement pour ceux-ci, une tempête opportune devait balayer la totalité de la flotte d’invasion et les pilleurs irlandais (les Scots sont bien un peuple irlandais et non écossais, comme on pourrait le croire – NDLR), avant même qu’ils ne puissent débarquer.

En 465, les Hérules et leurs laquais suèves attaquaient l’empire romain. Dans le même temps, les Alains organisaient leur invasion personnelle des possessions romaines dans le Caucase. Initialement, les uns comme les autres ne rencontrèrent que peu de résistance. Cependant, comme l’année 466 approchait et tandis que les Hérules capturaient ou assiégeaient la majeure partie de l’Italie, une importante force romaine leur infligea une cuisante défaite en Sicile.

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L’armée romaine défait les envahisseurs hérules en Sicile.

A l’annonce de ce revers, le gros de l’armée hérule, prise de frénésie vengeresse, entreprit de mettre Rome à sac. Les Suèves, gagnés par la lâcheté, signèrent une paix séparée avec les Romains, obtenant l’Étrurie en contrepartie de leur couardise.

Le saccage -très réglementé- de Rome par les berbères de Genséric, en 455(Tableau de Karl Briullov – détail).

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Les Hérules saccagent Rome.

Afin de mettre le maximum de pression sur l’empire romain d’Orient, les Sassanides décidèrent, en 467, d’envahir les provinces mésopotamiennes peu défendues.

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Les Sassanides s’emparent de la Mésopotamie.

Toutefois, usant de toutes leur subtilité diplomatique, les Romains réussirent à conclure un traité de paix global qui devait aboutir à restaurer le « status quo ante bellum ». Pour leur peine, les Alains reçurent une province dans le Caucase. Les Hérules purent rassembler suffisamment de troupes pour écraser celles encore présentes en Italie, recrutant au passage des mercenaires et corrompant des gardes pour ouvrir les portes de Néapolis (Naples).

En 469, l’empereur d’Orient concédait une paix inconditionnelle, laissant aux Hérules le contrôle de pratiquement tout le nord de l’Italie. L’autre épisode militaire marquant de la décennie fut l’invasion de la Calédonie (Écosse) par les Scots. Sous la conduite de Fergus (roi d’Irlande légendaire - NDLR), ils capturèrent Clota sans le moindre avertissement ! Seule la mort récente du roi Vortigern évita ensuite aux Scots d’être rejetés jusqu’à la mer, en représailles. En l’état actuel, son fils Vortimer (historiquement, le fils usurpateur de Vortigern, tué par son père - NDLR) beaucoup moins audacieux, décida de lever d’avantage de troupes avant de marcher pour reprendre Clota.

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L’invasion de la Calédonie par les Scots.

Les autres évènements dignes d’intérêt concernent la réapparition des Ostrogoths près du Danube, ainsi que la prise de Phazania (Fezzan, en Libye - NDLR) en Afrique, par les Vandales. Cette conquête représentant toutefois une folie de la part de Genséric, dans la mesure où elle allait exposer son peuple aux raids incessants des Blemmyes.

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- 470-480 – La mort du roi.

Le monde en 470.

Désirant investir la province de Gaule cisalpine, les Hérules attaquèrent le royaume romain. Devant le refus des gallo-romains de livrer bataille et ce pendant trois années, incapables de forcer ces derniers à une confrontation décisive, ils durent se résoudre à un replis. En Bretagne, Vortimer se décida enfin à bouter hors les Scots de Fergus, détruisant leur puissante armée et les expulsant de Clota. Une fois de plus, les Scots se retrouvèrent confinés en Irlande. Désormais, seule l’existence des Pictes faisait encore de l’ombre à la domination brittonique en Bretagne.

En 472, la cité nouvelle de Basra fut fondée dans le sud de la Mésopotamie. Les Sassanides purent enfin jouir d’une de ces rares périodes de paix, en profitant pour implanter des marchés et bâtir d’autres infrastructures dans la région.

Le partage historique de la Mauretania en trois provinces dévolues aux Vandales : la Tingitane, la Césarienne et la Sétifienne, complète un royaume qui incluait déjà la Corse et la Sardaigne.

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En 473, les barbares hérules réitéraient leur attaque contre l’E.R.E. et en dépits de pertes dues à l’attrition, dont celle d’armées de dix unités, parvinrent à infliger aux Romains une défaite décisive. Les Alains tentèrent alors de s’inviter à la curée, dans l’espoir d’obtenir les restes des provinces impériales du Caucase mais furent privés de cette rétribution lorsque l’empereur accorda la main de sa fille au roi alain, les forçant ainsi à transiger. Cela ne mit pas pour autant un terme aux saccages organisés par les Hérules et en 476, le contrôle des romains sur l’Italie n’était plus qu’un souvenir. Ne restaient dorénavant que les Hérules pour régner sur cette région, en dehors de quelques provinces encore sous tutelle suève et du petit royaume romain.

Il est à noter que les Suèves, bien que techniquement toujours vassaux des Hérules, poursuivaient leur propre politique étrangère, passant l’essentiel de la guerre à mener leur conquête de la Germanie. Peut-être dans le but de mettre sur pied une force suffisante pour s’assurer la maîtrise du continent européen ? Toutefois, les véritables maîtres de l’Europe demeuraient les Gépides. Ils avaient créé une nouvelle unité de combattants, pour dominer leurs ennemis, qui ne serait certainement pas supplantée avant longtemps : les chevaliers !

Les chevaliers gépides

En 475, les Vandales firent face à de nombreuses révoltes. Alors que Genséric mettait sur pied une armée destinée à capturer la province de Musulmania, la seule encore sous contrôle des natifs en Afrique du Nord, ses troupes se mutinèrent. Il fallut de nombreuses années avant de rétablir l’ordre dans les provinces rebelles. Cependant, les raids berbères avaient cessé. Cette tribus était passée du stade de pilleurs à celui de barbares, une évolution non négligeable.

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Révoltes en Afrique.

Quoi qu’il en soit, cela fut trop lourd à supporter pour Genséric. L’homme qui avait conduit les Vandales, depuis les forêts de Germanie, à travers l’Hispanie jusqu’au saccage de Rome, avant de les établir en Afrique, mourut en 477. L’empire qu’il avait bâti devait néanmoins lui survivre. Son fils Gundéric allait conquérir la Musulmania et seuls les Berbères demeureraient pour contester l’hégémonie des Vandales.

Saint Augustin d’Hippone, l’un des pères de l’église catholique, était fils d’une mère berbère. Il contribua largement à l’intégration de ce peuple au sein de l’empire romain. Il mourut lors du siège

d’Hippone, mené par les troupes vandales de Genséric, en 430.

Page 80: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

- 480-490 – La Mésopotamie à feu et à sang.

Le monde en 480.

A compter de l’année 480, l’empire vandale fut secoué par une succession de révoltes et de mutineries, dont l’origine semblait devoir être attribuée aux agissements dans l’ombre, d’autres nations. La frontière avec les Berbères s’en trouva maculée du sang des rebelles pendant de nombreuses années.

A la même époque, les Hérules s’en prenaient au royaume romain et en août, les gallo-romains durent se rendre à l’évidence, leur puissante armée était désormais incapable de franchir les frontières de leur propre territoire ! Ils cédèrent donc la Cisalpine à leurs assaillants. A l’exception de la province de Tuscia (l’actuelle Toscane – NDLR), dorénavant propriété de leurs anciens vassaux les Suèves et des îles indépendantes de Corse et de Sardaigne, les Hérules s’étaient rendus maîtres de l’Italie toute entière.

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En 481, une brève altercation survint entre Alains et Sassanides, rapidement conclue par une paix blanche. En 483, sans doutes encouragés par l’idée qu’ils se faisaient de la faiblesse du nouveau souverain vandale Gunthamund (roi historique des Vandales et des Alains d’Afrique, de 485 à 496 - NDLR), les Berbères envoyèrent à leurs voisins une déclaration de guerre. L’armée berbère, puissante et nombreuse, semblait très supérieure à celle déployée par les Vandales. Bien que Gunthamund soit parvenu à soudoyer quelques chefs, poussant ainsi une partie des forces ennemies à se rebeller, le poids du nombre demeurait encore en sa défaveur.

Ses troupes se résumaient à environ six unités principalement composées de cavaliers issus de la noblesse, accompagnées de quelques hommes d’infanterie à pied. Les Berbères alignaient quant à eux quatre armées complètes, fort conséquentes. Conscients de ce rapport de force disproportionné, les Vandales adoptèrent une tactique apparentée au jeu du chat et de la souris. Concédant seulement quelques défaites mineures, ils s’employèrent à rester hors d’atteinte du gros de l’armée berbère et profitant de leur rapidité, la contournèrent pour s’emparer de la capitale ennemie. Le jeu se poursuivit jusqu’en 487, lorsque les Berbères durent s’avouer vaincus, cédant la moitié de leurs territoires.

Les Vandales contrôlent désormais presque toute l’Afrique du Nord.

Pendant l’année 484, dans le nord de la Gaule aux mains des Alains, de nombreuses révoltes furent durement réprimées. En Bretagne insulaire, un nouveau monarque accédait au trône. Il se nommait Uther Pendragon (traditionnellement considéré comme le père biologique du roi Arthur – NDLR). Un homme dur et impitoyable. Uther désirait s’approprier l’épouse d’un chef de clan picte et à cette fin, il entama une guerre de conquête qui devait aboutir à la destruction du royaume barbare, ainsi qu’à l’unification de la Bretagne sous sa souveraineté.

Page 82: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

En septembre 486, de leur côté, les Sassanides attaquaient les Romains avec succès, dans le but avoué de dominer l’ensemble de la Mésopotamie.

Les Sassanides et leur armée d’invasion.

En dépit de l’occupation relativement aisée de leurs territoires, les Sassanides furent soumis à une série de révoltes lorsque le nouveau Shah, Kavadh, arriva au pouvoir. De vastes étendues de la Perse se retrouvèrent occupées par les rebelles et mises à feu et à sang. Un traité de paix hâtif fut conclu avec les Romains, leur laissant le contrôle de l’embouchure de l’Euphrate, ainsi que de quelques provinces d’Arabie. A peine cette révolte contre le nouveau pouvoir écrasée, Zahmir, le plus important vassal, se souleva à son tour contre l’autorité. Tout le sud de l’Iran se trouva dévasté et il faudrait de nombreuses années avant qu’un semblant de paix puisse de nouveau y régner.

Monnaie de la fin du Ve siècle frappée sous le règne de Kavadh Ier (réf. http://www.livius.org).

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Les Hérules tiennent tête aux Suèves.

A présent les Suèves ne se sentaient plus tenus par le serment de vassalité prêté aux Hérules. Cette insulte ne pouvant être tolérée, en octobre 486 ces derniers réagirent en conséquence, attaquant leurs anciens alliés. Malgré ou à cause de son importance, l’armée suève était handicapée par des problèmes de logistique et ne pouvait se déployer efficacement. Les Hérules parvinrent à piéger puis à capturer leur roi, Rechila (historiquement, le fils du roi Herméric - NDLR), tout près de la capitale ennemie. Ils exigèrent une paix inconditionnelle, qu’ils obtinrent en 487.

Les Suèves consentirent à l’abandon de la Tuscia et acceptèrent à nouveau de prêter serment d’allégeance à leurs maîtres. Ce nouvel engagement ne devait pas tarder à se trouver mis à l’épreuve, lorsqu’en 490 leur suzerain déclara la guerre aux Lombards. La pugnacité des Hérules leur permit alors de rester maîtres de l’Italie. De leur côté, en Bretagne, les Brittons faisaient de même en affirmant leur souveraineté sur l’île, tandis qu’en Afrique les Vandales leur emboîtaient le pas.

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- 490-500 – Basein l’incompétent.

Le monde en 490.

Cette décade demeure et c’est regrettable, la moins bien connue pour l’époque. Les raisons en sont que peu après la fin des fouilles pour cette couche archéologique, des fragments de manuscrits furent déplacés et mélangés avant que les experts ne parviennent à les traduire, rendant ainsi impossible leur classement chronologique ultérieur. Le peu que nous en savons, c’est qu’au début de l’année 490, Kavadh le Shah des Sassanides, décida d’en finir une bonne fois pour toutes avec l’Empire romain d’Orient. Les détails de cette guerre terrible ne nous sont malheureusement pas connus, en dehors du fait que les pertes humaines et matérielles pour les deux camps, au cours de multiples batailles, furent énormes. Les indices archéologiques démontrent avec certitude que des milliers de Romains y ont péri. La guerre fit rage pendant plusieurs années, jusqu’à ce qu’en 494 les Romains ne finissent par abandonner aux Sassanides d’importantes parties de leur empire, permettant notamment à ces derniers de gagner un port leur ouvrant l’accès à la méditerranée.

L’anneau sigillaire (qui servait de sceau royal) d’Alaric II.

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Une grande victoire pour les Sassanides.

Cependant, le coût de cette victoire s’avéra élevé, alors même que la nation se relevait à peine de la révolte initiée par Zahmir. C’est dans cet environnement troublé qu’un aventurier goth audacieux devait s’emparer du trône d’Iran, devenant le nouveau roi des rois, sous le nom d'Alaric II.

Alaric II, nouveau Shah d’Iran !

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En Gaule, bien qu’entretenant des relations pacifiques avec les Alains, les royaumes gallo-romains durent faire face à de nombreux troubles.

La Gaule ébranlée par la sédition.

En Thuringe, le royaume miné par l’incompétence de ses souverains successifs continuait de péricliter. Les incroyables lacunes administratives du roi Basein (historiquement, Basin de Thuringe fut souverain vers 390 - NDLR) lui valurent le titre peu convoité de « pire monarque de tous les temps ». Par chance, aucun ennemi extérieur ne semblait capable ou désireux, de tirer profit des ses faiblesses.

Le roi Basein, l’incompétent !

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Après la mort d’Uther Pendragon, la Bretagne connaissait une période de paix presque complète. Le règne de son fils Arthur fut essentiellement ennuyeux et sans relief. Non loin, le souverain d’Irlande bien que demeurant adepte du paganisme, jurait une foi indéfectible à l’église catholique ce qui, pour le moins, pouvait sembler curieux !

Les irlandais deviennent vassaux de la papauté.

En Afrique, les Vandales poursuivaient leurs manœuvres pour saper les bases du royaume berbère, parvenant à fomenter des soulèvements au sein même de l’armée ennemie. Il ne devait pas s’écouler beaucoup de temps avant qu’ils ne finissent par prendre le contrôle de toute l’Afrique du Nord.

Le couronnement du roi Arthur (manuscrit du XIVe siècle – B.N.F.).

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Les mutins de l’armée berbère.

En Europe de l’Est, une nouvelle horde de Bulgares apparut mais ce fut en Europe centrale que les véritables méchants garçons devaient sévir, sous l’apparence des Lombards. En étant capables de vaincre les Suèves, ils se taillaient par la même occasion un nouveau royaume à la mesure de leurs ambitions naissantes.

Bien, faisons à présent un résumé des scores pour chaque faction :

Jaune - 21696 (faction du joueur humain).Rouge - 10646.Bleue - 9056.Verte - 3186.

Le retard accumulé par la faction verte s’explique par les mauvaises performances du royaume des Huns.

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- 500-510 – Trois contre un pauvre E.R.E.

Le monde en 500 avant Jésus-Christ.

Cinq cents ans se sont écoulés depuis la naissance du Christ et durant cette période, le christianisme est devenu la religion dominante dans le bassin méditerranéen, bien que certaines contrées demeurent encore aux mains de diverses hérésies schismatiques. Même les puissants perses ont abandonné le Mazdéisme pour adopter cette foi grandissante.

En cette année 500 après J.C., un conflit mineur se déclara entre les Lombards et les Wisigoths, s’éteignant rapidement du fait qu’aucun des deux partis ne fut capable de véritablement engager l’autre. Une altercation du même ordre se fit jour entre Wisigoths et Bulgares. À ceci près que les nouveaux arrivants purent obtenir une paix blanche et prémunis contre toutes interférences de la part des Goths, laissèrent libre cours à leurs ambitions concernant les Balkans.

En août 500, les Lombards subirent une défaite face à l’empire des Gépides. Ce revers devait assurément réfréner leurs ardeurs pour quelques temps. Globalement, l’Europe centrale allait continuer d’être le théâtre de batailles entre trois tribus germaniques : les puissants Gépides, les Suèves (toujours vassaux des Hérules) et celle émergente des Lombards.

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Les Lombards vont perdre beaucoup de temps...

Le royaume thuringe, toujours aussi mal administré et sujet à des révoltes perpétuelles, bénéficia cependant de nouvelles rentrées d’argent lorsque la mort de Saint Wulfric le Pieux transforma sa sépulture, sur la côte abkhaze, en un lieu de pèlerinage très couru. Cet apport financier fut vraiment bénéfique aux Thuringes pour redresser leur économie.

L’évènement marquant de cette période s’avéra être un accord secret d’alliance entre les Sassanides, les Alains du Caucase et les Bulgares. La cible, évidemment, était l’Empire romain d’Orient ; suffisamment puissant pour tenir tête à chacun de ces protagonistes mais incapable de résister à l’association militaire des trois. Il fallu deux années aux armées coalisées pour se préparer et en août 502, une masse hurlante se ruait sur l’Empire.

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Les troupes sassanides se tiennent prêtes pour la bataille.

La soudaineté de cette guerre trouva les Romains mal préparés à faire face à une telle agression. Les cavaliers bulgares déferlèrent sur les Balkans, écrasant sans la moindre pitié toute opposition. Seuls les murs massifs de Constantinople résistèrent à la violence de leurs assauts.

Vision d’une Constantinople envoutante, par le peintre Stephen Paschal.

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Les Bulgares annihilent toute opposition.

Les Romains concentrèrent leurs armées pour s’opposer aux Perses, laissant peu de troupes pour défendre la région balkanique. En février, l’Empire humilié semblait devoir laisser les Bulgares accomplir leurs rêves de domination sur ses terres.

Pax bulgarica.

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En avril les Romains signaient une paix séparée, cédant l’Ibérie caucasienne aux Alains. Tandis que les Bulgares s’accaparaient aisément un lot de terres substantiel, les Perses du Shah Alaric II étaient confrontés à une opposition bien plus significative. Le gros des armées romaines se trouvait face aux Sassanides, y compris quelques mercenaires et leurs redoutables éléphants de guerre.

Les éléphants mercenaires romains !

Au milieu de l’année 503 les Sassanides parvinrent à capturer l’importante cité d’Antioche grâce à un subterfuge : un traitre leur en ouvrit les portes à la faveur de la nuit. Alaric II et ses troupes continuèrent de marcher plus avant au cœur de l’Anatolie mais les Romains répondirent en envahissant la Mésopotamie sassanide.

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Les Romains pénètrent en Mésopotamie.

Cette surprenante attaque de flanc contraignit Alaric II à revoir ses ambitions à la baisse et en 504, il acceptait un accord de paix incluant seulement à son profit le transfert de propriété de la ville d’Antioche.

En Bretagne, le règne du roi Arthur l’ennuyeux se poursuivait mais cette apathie fut cependant troublée, lorsque les irlandais décidèrent de mener une attaque contre leurs anciens rivaux. Cette déclaration de guerre ne devait toutefois pas se traduire dans les faits par une quelconque invasion et la « guerre » s’acheva en 505 par un status quo, avant même d’avoir véritablement commencé. De nouveau, l’ennui s’abattit sur le royaume arthurien... Les irlandais se mirent ensuite en tête d’agrandir leurs territoires en direction de l’Europe, déclarant sans succès la guerre aux Suèves mais parvenant toutefois, dans le même temps, à déposséder de leurs biens quelques tribus autochtones de Scandinavie.

Antioche telle qu’elle fut vers le VIe siècle.

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En 506, les Bulgares poursuivirent leur expansion dans les Balkans, agressant au passage les Gépides. En dépit de pertes épouvantables dues à un terrible hiver et grâce à l’utilisation d’engins de siège sophistiqués, il réussirent à s’emparer de nombreuses possessions ennemies.

Les Bulgares s’en prennent aux Gépides.

Dans le courant de l’année 506, ils conquirent les provinces de Danuvius (le latin Danubius moderne -pas de lettre V dans la graphie originelle, remplacée par le U- désignant la région du fleuve Danube - NDLR) et Drina (de la rivière du même nom, arrosant la Serbie, le Monténégro et la Bosnie – NDLR) puis, après avoir provoqué les tribus subsistantes du royaume ostrogoth, les annexèrent a leur profit dès le début de l’année 507.

Toujours en 506, répondant aux exhortations du roi des Vandales par l’entremise de commandants préalablement soudoyés, l’armée berbère entra en rébellion. Ce fut le signal pour les troupes du roi Hildéric, de lancer l’assaut final contre leur vieil ennemi. En novembre 506, le sort des Berbères était définitivement scellé. La domination brutale des Vandales en Afrique du Nord ne devait plus connaître de contrariétés, à moyen terme...

Denarii en usage sous le règne d’Hildéric (460-533).

Page 96: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

Hildéric règne en maître !

En 508 une nouvelle tribus germanique se dressait déjà pour prétendre à l’hégémonie sur l’Europe centrale, les Bavarois. Comme les Gépides se tournaient contre les Thuringes, les Irlandais, pour des raisons inconnues, décidaient de se joindre à cette agression.

Peu d’autres faits notables nous sont parvenus concernant cette période de l’histoire mais en 510, il devenait évident que les Bulgares allaient dorénavant s’affirmer comme les maîtres de la région des Balkans.

La cité bulgare légendaire de Seuthopolis, mise au sec afin de la fouiller. Cet ambitieux projet de retenue circulaire vise à sauver les vestiges submergés par les eaux d’un barrage artificiel.

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- 510-520 – La fin est proche.

Cette décade débuta dans un calme tout relatif. En 512, les juifs de Mésopotamie se révoltèrent contre leurs maîtres sassanides. Cette rébellion, menée par un certain Mar Zutra (historiquement, Mar Zoutra dirigea une révolte, créant un petit état juif qui perdura quelques années, vers 470 – NDLR), fut rapidement mâtée par les troupes de garnison stationnées dans la province.

La révolte juive.

En Europe centrale, de modestes tribus germaniques essayèrent de gagner quelques terres aux dépens de leurs suzerains suèves et gépides mais échouèrent. Les territoires occupés par les Vandales connurent une importante croissance démographique.

La cité d’Ivora (Ivorra, dans la province actuelle de Lérida - NDLR) fut fondée en Lusitanie méridionale (province romaine du Portugal - NDLR) vers 513 et plus tard, aux environs de 517, Grenade sortait de terre. Ces développements contribuèrent a la croissance des marchés et du commerce.

Ce fut cependant la région des Balkans qui connut les bouleversements les plus significatifs. Les khans (princes-commandants - NDLR) bulgares convoitaient depuis longtemps la cité de Constantinople mais jusqu’à ce jour de janvier 513, ses puissantes murailles avaient contenu leurs assauts. Cette dernière attaque allait se révéler décisive et comme la situation des défenseurs s’assombrissait inexorablement, les bulgares surent se montrer patients, jusqu’à ce que la citadelle finisse par capituler. Ils ne lui épargnèrent cependant pas le saccage et acceptèrent une paix leur offrant également le contrôle de l’île de Crète, ainsi que les anciennes terres d’Hellas. Pour l’E.R.E. moribond, la chute de Constantinople allait représenter la goutte d’eau ultime. Faisant suite à une tentative de coup d’état mené par un jeune homme prénommé Justinien, l’empire sombra subitement dans l’anarchie au cours de l’année 517. Désormais, aux yeux du monde, la puissance romaine n’était plus qu’un souvenir lointain.

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La fin d’un empire.

Cet effondrement fut extrêmement bénéfique pour un royaume demeuré jusqu’à présent plutôt discret, celui des Blemmyes. Après la défection de l’empereur Valentianus (la dynastie des Valentiniens s’acheva historiquement en 392 - NDLR), ils parvinrent à se rendre maîtres de la totalité de l’Égypte. Ayant gagné en confiance après cette bonne fortune, ils entreprirent de mener des raids plus avant au cœur des empires vandales et sassanides. Ces derniers surent également tirer partie de la déconfiture romaine, en s’emparant de l’île de Chypre. La disparition de l’empire laissait vacants de gouvernement de vastes territoires, prêts à satisfaire les esprits de conquête les plus audacieux.

Le dernier empereur romain rejoins les pilleurs du désert.

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Pendant ce temps dans l’île de Bretagne, les irlandais déclaraient la guerre au roi Arthur l’ennuyeux... mais également gagnés par l’ennui, se rendirent à l’idée de signer un accord de paix !

St Michael's Tower près de l’abbaye de Glastonbury, haut lieu de la légende arthurienne.

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- 520-530 - Thalassa !

Le monde en 520.

La chute de l’empire romain d’Orient s’avéra être une belle opportunité pour d’autres peuples. Ainsi les Bulgares, dont le khan allait envoyer ses hordes à la conquête de terres, pour sa propre grandeur, jusqu’aux confins de la Thrace et de l’Asie. Mais alors que les cités d’Orient nouvellement mais temporairement indépendantes n’allaient guère faire de zèle, se soumettant rapidement à la domination, Constantinople restait fièrement réfractaire à l’annexion. Peut-être du fait d’un nombre important d’évêques déambulant dans ses rues ou encore, à cause de la flotte toujours présentes dans son port ?

Note : J’avoue ne pas trop comprendre ce qui s’est passé ici ! Bien que les Bulgares aient poursuivi leur avance, la cité n’aura pas changé de mains.

En 520, le roi vandale Hildéric (roi historique des Vandales et des Alains, exécuté en 533 - NDLR) passe en revue sa puissante armée. Des milliers de cavaliers équipés d’armures rutilantes se tiennent prêts dans le sud de l’Espagne, apparemment dans l’attente de faire mouvement... avant d’être subitement démobilisés. Leur souverain n’ayant manifestement pas prévu de flotte capable de les transporter vers les conquêtes envisagées !

Les puissants chevaliers vandales.

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Leurs alliés récents, les Sassanides, avaient eux aussi préparé quelques expéditions maritimes après leur conquête de Chypre, envisageant l’utilisation de ports communs. Toutefois, ce plan d’invasion amphibie devait connaître un épilogue fâcheux, avec la destruction complète de la flotte sassanide méditerranéenne par des pillards blemmyes. Ceux-ci profitant opportunément de l’apport conséquent de navires, offerts par la désertion de la marine impériale romaine.

Des dromons sous le pavillon des Blemmyes.

Sa flotte de combat détruite, Kavadh (nom historique de plusieurs empereurs sassanides, entre 488 et 1303 - NDLR), shah des Sassanides, décréta immédiatement la reconstruction à grand renfort de subsides nationaux. Malheureusement, une mauvaise fortune n’arrivant jamais seule, cette nouvelle escadre fut également coulée lors d’une tempête mémorable ayant frappé le port d’Antioche peu de temps après ! Faisant face « courageusement » à une telle adversité (avec la contribution financière autant que morale, apparemment sans limites, de son peuple...) Kavadh ordonna de recommencer la construction d’une armada encore plus puissante, composée de cinq escadres de galères. Finalement, vers 525, la force maritime des Blemmyes, bâtie en partie sur les restes des forces navales romaines, allait enfin être battue et partiellement coulée. Un tel revers nautique ne mit toutefois pas un terme aux activités terrestres de ces pillards invétérés. Pour preuve, le saccage de Jérusalem, les razzias sur les monastères, cathédrales et églises de Judée, qui s’ensuivirent. D’importantes troupes durent être stationnées en garnison, afin de les contrer dans d’incessantes batailles.

Représentation d’un dromon byzantin, sensiblement identique à ceux évoqués dans le récit(Réf. Histoire de la marine de France).

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Sur le continent européen, la Gaule fut le cadre des plus importantes guerres de cette décade. Le roi des Alains considérant que ses dominions étaient bien trop éparpillés, manquant de cohérence administrative, décida en 524 de s’en prendre aux Vascones qui occupaient alors le sud de la Gaule. La guerre en elle-même allait être relativement brève. La cavalerie légère alanne n’eut que peu de difficultés pour s’emparer du terrain ; les Vascones et les Basques ne pouvant opposer de véritable résistance que dans les régions montagneuses. Ces derniers durent céder la plus grande partie de leurs possessions aux Alains, lors de la signature d’un traité de paix ratifié en 525.

Le morceau suivant destiné à satisfaire l’ogre alain, aurait dû être constitué par les territoires gallo-romains mais le sort allait en décider autrement. Ayant préalablement défait les armées suèves, s’appropriant les régions bordant la frontière alanne correspondante, les Bavarois déferlèrent de l’autre côté du Rhin au cours de l’année 526. Toutefois, cette « déferlante » ne représentait qu’une « image cliché » de la situation réelle sur le terrain ; les troupes bavaroises souffrant effectivement de difficultés d’approvisionnement en nourriture, dues essentiellement à la pauvreté inhérente aux terres conquises.

L’attaque des armées bavaroises.

Page 103: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

L’hiver et ses rigueurs arriva à son tour mais les villes frontalières étaient déjà tombées aux mains des Bavarois et furent pillées. De nombreuses batailles, féroces, sanglantes, opposèrent les Alains à leurs envahisseurs. Ces affrontements laissèrent exsangues les deux peuples, indifféremment. A la faveur d’une mutinerie au sein d’une de leurs armées, instiguée par le roi des Alains, le reste de l’ost bavarois allait finalement être repoussé au-delà du Rhin. Le nombre de soldats survivants étant cependant trop important pour permettre aux Alains d’obtenir ce qu’ils exigèrent en tribus pour la fin des hostilités, à savoir la vassalisation. En conséquence, un status quo fut décrété.

Vers l’Est, de nouvelles peuplades firent leur apparition. En premier lieu les Avars, puis la tribus des Khazars. Cependant, l’activité de ces nouveaux arrivants demeura très réduite et peu digne d’être ici relatée.

Garde et fourreau d’or d’une épée ayant appartenu à un noble guerrier khazar, découverts lors des fouilles de la forteresse de Sarkel, dans l’actuelle Russie.

Page 104: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

En novembre 528 une guerre soudaine se déclara entre Bulgares et Wisigoths. Pour les observateurs, il semblait évident que ce conflit allait être long et sanglant mais à la surprise générale, une trêve fut signée très rapidement.

Toujours au cours de la même année 528, les mazdakites (secte schismatique du mazdéisme traditionnel - NDLR) lancèrent une série d’attaques contre l’ordre établi, ranimant l’atmosphère de rébellion au cœur de l’empire sassanide. Les révoltés furent rapidement mis au pas... et en terre, grâce à l’intervention musclée des cataphractes.

La révolte mazdakite.

Ailleurs, le règne des rois thuringes se poursuivait, toujours frappé au sceau de la corruption, accompagné de révoltes incessantes. Le sort de cette nation devait toutefois s’améliorer avec la conversion des derniers païens à la foi chrétienne, cela s’accompagnant d’une administration légèrement meilleure.

Depuis l’invasion des Hérules, l’Italie s’était maintenue dans une paix relative. Cela allait changer lorsque vers la fin de l’année 529 une tribus germanique émergente, déjà connue sous le nom de Lombards, se mit en tête de revendiquer la péninsule italique pour son propre compte. Cependant, il ne semblait y avoir de place que pour un seul envahisseur germain et les Hérules se préparèrent à résister.

Page 105: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

- 530-540 – Mon royaume pour un... navire !

Le monde en 530.

En l’année 530 les Lombards entreprirent d’envahir l’Italie, avançant tout d’abord sur Aquilea où ils firent face à l’ost hérule. Une bataille féroce s’ensuivit, au terme de laquelle ils furent contraints de se replier.

Les Lombards se portent au devant des Hérules.

Page 106: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

Bien que les hostilités dussent durer encore pendant trois longues années, à l’issue de cette tentative d’invasion les Lombards ne devaient plus troubler la paix de l’Italie. Ils reportèrent leur attention et leurs efforts sur un autre conflit, bien plus sanglant celui-là, les opposant aux Gépides. Ils parvinrent, cette fois, à leurs soustraire quelques territoires manu militari.

Novembre 530 vit également les rusés Écossais tenter de prendre pied en Calédonie, grâce à une alliance secrète nouée avec les Thuringes. Malgré tout, l’attaque planifiée sournoisement pour s’emparer d’une partie du royaume d’Arthur l’ennuyeux échoua. En effet, les Thuringes (quelque peu stupides – NDLR) ne disposant pas de frontière contigüe à celle des brittons, n’en oublièrent pas moins d’entreprendre la construction de navires pour le transport des troupes ! Sans parler du fait qu’ils se trouvèrent également confrontés, durant la même période, à un sérieux déclin politique au sein de leur propre royaume. Le règne d’Arthur l’ennuyeux allait donc se poursuivre et en conformité avec l’absence d’annales retrouvées pour cette période, il semblerait que rien ne se soit produit qui mérite d’être relaté.

L’alliance « thuringo-écossaise ».

Février 531. Les Alains se mettent en tête d’attaquer les royaumes gallo-romains. Opposant une résistance pour le moins anecdotique, en l’espace d’une année ces derniers se soumettent et les Alains affermissent leur emprise sur la Gaule. En dépit d’une contestation initiale de leur souveraineté par les Bavarois et après quelques escarmouches frontalières, la paix fut restaurée. En début d’année 533, une révolte locale menée par les Grecs fut sévèrement réprimée par le khan des Bulgares.

Exemples d’artisanat avars du Ve siècle (Réf. Kunsthistorisches Museum de Vienne).

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Toujours en 534, les Avars firent parvenir une déclaration de guerre aux Alains du Caucase. Leurs velléités devaient être tempérées par un cadeau prenant les formes avantageuses d’une princesse, généreusement offerte en mariage. Cette paix s’avéra cependant fragile puisqu’à peine un an plus tard, les mêmes intentions belliqueuses s’éveillaient de nouveau... nécessitant le renouvellement d’un présent de même nature, aboutissant aux même conséquences.

Guerrier avars (Réf. War and Game).

Page 108: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

Durant la fin de l’année 534, un bref conflit survint opposant les Sassanides aux Thuringes. L’aspect méritant d’être noté à propos de cette guerre, essentiellement par son ridicule, étant que les Scots se joignirent à la confrontation. Elle devait rapidement se conclure par une paix basée sur le status quo ante bellum.

En décembre 535 les Bavarois attaquèrent de nouveau les Alains. Cette décision s’avéra rapidement comme étant une grave erreur de jugement. En effet, saisissant l’opportunité, les Gépides et les Lombards s’emparèrent des terres laissée sans défenses par leurs voisins. En 537, les Alains réduisirent à néant ce qu’il restait des armées bavaroises, annexant une bonne fois pour toutes les lambeaux de ce qui fut leur royaume.

A peu près vers la même époque, le gouvernement des Blemmyes fut renversé et leur nation cessa d’être une menace de pillage pour ses voisines. La messe semblait dite pour ce peuple, malgré le fait que de nombreux hommes d’église locaux, exprimant la croyance en un mystérieux continent situé à l’Ouest, s’embarquèrent sans hésitations, convaincus qu’un avenir meilleur les y attendait. Ils devaient tous perdre la vie de manière tragique, au cours de ce périple désespéré.

Les évêques blemmyes tentent de découvrir la route vers un monde meilleur, au-delà des eaux.

Page 109: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

Peu après cet épisode maritime désastreux, la flotte nubienne qui avait répandu la terreur sur les côtes orientales méditerranéennes fut désarmée et les Bulgares, enfin, purent s’emparer de Constantinople.

L’attaque des armées avars.

En février 538, les Avars firent une nouvelle tentative d’invasion des territoires alains dans le Caucase. En dépit d’un désavantage numérique important, la nation alanne parvint à repousser victorieusement la première vague d’invasion. En 540 toutefois, la guerre se poursuivait...

Page 110: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

- 540... Épilogue.

Les pirates harcèlent les villages côtiers d’Alannie.

La chronologie des évènements s’étant déroulés à partir de l’année 541 apparaît très floue dans les bribes de textes encore déchiffrables. Les « Yellow chronicles » font état d’actes de piraterie et de tentatives successives menées par les Avars, pour conquérir leurs ennemis alains mais tout cela demeure confus.

Les Avars, toujours à la recherche de nouvelles terres à conquérir.

Page 111: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

Parmi les fragments de manuscrits ayant pu être traduits, certains textes ne laissent cependant aucune ambiguïté concernant l’issue de ce conflit. Les Avars auront fini par s’épuiser dans des assauts répétés, continuellement repoussés par les Alains.

Le royaume avars paye le prix de ses ambitions.

Vers les années 520, la ferveur combattante des Avars finit par s’émousser et les révoltes, autant parmi les troupes qu’au sein de la communauté civile, mirent un terme au semblant de cohésion régnant dans le royaume. Trahis par ses plus fidèles généraux, Chölouen, khagan (équivalent du titre de Khan – NDLR) des Avars, tenta de s’enfuir mais fut rattrapé par le destin... dont la lame effilée suspendit à jamais la survie de sa lignée. Le pays sombra dans les troubles. Les armées, livrées à elles-mêmes, entreprirent de piller leurs propres terres.

Les Avars tombent aux mains des Alains.

Page 112: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

Profitant d’une telle aubaine, les troupes alanes investirent le royaume honni depuis tant d’années. Vers 542 l’embryon d’empire avar tomba définitivement aux mains du souverain alain.

Les volontés d’émancipation ne sont toujours pas apaisées.

Page 113: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

Ce qu’il advint des autres peuples, Hérules ; Blemmyes ; Bulgares ;Thuringes ou Sassanides, tout cela est relaté dans les livres d’histoire. Bien peu de choses restent encore à découvrir qui puissent être sauvées de ce qu’il reste des « Yellow chronicles ». L’état de décomposition des derniers lambeaux de parchemins mis au jour laisse peu d’espoir aux chercheurs de parvenir à en tirer quoi que ce soit d’utilisable. Il n’en demeure pas moins qu’après un travail considérable, les éclairages sur ces temps reculés apportés par la patiente recomposition de ces fragments de manuscrits, auront permis de mieux cerner le cours des évènements, leur chronologie et les détails qui l’émaillèrent. De mettre en lumière quelques aspects inconnus de ces « Âges sombres » que l’on pensait condamnés à rester dans l’ombre de l’histoire, pour l’éternité.

Le monde vers 550.

FIN

Page 114: Les Grandes Invasions - The Yellow Chronicles

- Quelques conseils utiles -

* Comment améliorer la stabilité du jeu ?Dans le fichier de configuration intitulé GI.INI situé à la racine du répertoire d’installation, modifiez les entrées suivantes :

- AiticksFrequencyInMillis=10000Modifiez la valeur 10000 en lui substituant celle-ci : 15000

- Autosave=1Modifiez la valeur 1 en lui attribuant celle-ci : 0

* Si vous avez des problèmes de corruption de l’affichage ou des bugs liés aux couleurs.Toujours dans le même fichier de configuration :

- Mode16bits=0Modifiez la valeur 0 en lui attribuant celle-ci : 1Modifiez l’affichage de la profondeur de bits correspondante dans Windows :

Clic droit sur le bureau puis « Propriétés de l’affichage » ; « Paramètres » ; « Qualité couleur » et choisir « Moyenne (16 bits) ». N’oubliez pas de revenir en 32 bits pour jouer à autre chose ! Le plus simple consiste à créer un profil correspondant au jeu, en recourant à l’utilitaire de votre carte (Catalyst Control Center) ou à un logiciel tiers gratuit (tel que ATI Tray tools par exemple, pour les cartes de marque ATI).

* Pour améliorer la fluidité dans le jeu.Réglez la vitesse d’exécution sur une valeur équivalente à : une minute pour deux mois.

D’autre part, il est bon à savoir que le jeu gère de manière spécifique l’affichage écran et qu’il demeure notoirement incompatible avec certains matériels. Une source de problèmes apparemment insolubles semble liée à l’utilisation de chipset vidéo intégrés (I.G.P.), présents sur les ordinateurs portables datant un peu. Spécifiquement, le chipset de type Intel 945GM est réellement incompatible et ne semble pas permettre le démarrage du jeu.

Si vous ne possédez pas encore The great invasions mais que ce rapport de campagne vous a donné envie de vous le procurer, sachez que pour en profiter pleinement vous devrez opter pour la version commercialisée par AGEOD (boîte ou téléchargement) plutôt que celle distribuée par Nobilis. C’est en effet la seule à même de vous permettre de bénéficier des avantages du dernier patch disponible (1.07c). Notez toutefois que Philippe Thibaut pourra -sur demande par e-mail- vous proposer un téléchargement de dépannage, après justification d’achat préalable.

Bon jeu à tous et toutes !