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les, l' espace

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EPFL - Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne

Département d‘architecture

Enoncé théorique 2008/09

Directeur pédagogique Professeur Bruno Marchand

Professeur Astrid Staufer

Maître Jean-Claude Girard

Expert Eric Ott

Etudiant Michael Desaules

murmure de densité

table des matières

le contextedensitéqu’est-ce que la densité ? 16

approches à travers l’aspect sociologique 16

approche quantitative 18

approche qualitative 22

densité réelle et ressentie 22

densité à travers les indices 26

densité et qualité de vie 32

mixité 34

densifier aujourd’hui ? 35

densification de la zone villas les tendances 39

grandes opérations 40

le respect du parcellaire 46

et si le parcellaire n’existait pas ? 46

villas urbaines 48

additions de volume 52

extensions de volume 60

architecture du solhistorique 70

projets semi-enterrés et lumière, quelques exemples 74

les villas et l’architecture du sol 86

la question du sol 103

enjeuxdensification de la zone villas et architecture du sol 106

sitela grande échelle 116situation 116

topographie 116

éléments structurants 118

transports 120

densité 120

la petite échelle 122site 122

parcellaire 122

bâti 122

végétation 126

voitures, rues 126

bilan des potentialités et des résistances 130

nuisances sonores 132

ambiance 132

intentions 136la suite du travail 137

référencesdensification 140

architecture du sol 144

illustrations 146

remerciements 151

le contexte

le contexte aujourd’hui10

Le mode de vie a beaucoup changé au cours des dernières décennies. Une évolution du seuil de confort se manifeste par plus de surface de logement. S’y ajoute les besoins sup-plémentaires dus aux familles qui éclatent de plus en plus tôt avec le va-et-vient des enfants. Pour une même population, plus de constructions deviennent nécessaire.

Dans ce contexte, le territoire apparaît comme un terrain de jeu ouvert, préparé à recevoir les investissements de finan-ciers en mal de retour rapide sur investissement. C’est la porte ouverte au monopoly de la construction qui corrompt le raisonnement des décideurs publics et privés. La culture du chiffre domine tout…

Plus le temps de faire de l’architecture, de créer des espa-ces de vie, d’inventer des cheminements, de différencier des relations avec l’environnement. L’architecte doit produire, se réduire à la suprématie des raisonnements économiques. Il en ressort des quartiers standardisés, dans lesquels les gens sont entreposés au point de faire oublier qu’il est possible de vivre autrement. Au point que le marché de la construction détruit les relations fragiles qui lient les êtres humains entre eux et à leur milieu.

Ce gaspillage du territoire est ressenti par certains comme un excès à stopper, comme en témoigne l’initiative pour le paysage « De l’espace pour l’homme et la nature » déposé à Berne le 14 août 2008. Cette initiative vise à éviter le gaspillage du sol et réclame un gel des zones à bâtir pendant 20 ans. Il s’agit, par le biais du nouvel article constitutionnel proposé, de lutter contre le bétonnage du pays. Son but n’est pas d’em-pêcher les constructions, mais d’éviter la création de nouvel-les zones constructibles débordant sur la campagne. Pour les initiateurs, « une politique de l’habitat raisonnable permet de gagner en qualité de vie, ainsi que d’économiser des coûts d’équipements et d’infrastructures. »

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le contexte aujourd’hui12

Habiter coûte cher: ce phénomène s’explique en particulier par le manque de terrain disponible, qui devient hors de prix selon la situation au cœur des villes. Les personnes n’ayant pas les moyens sont donc de plus en plus obligées de quitter la ville pour s’installer en périphérie, voir au-delà. Beaucoup de personnes sont donc forcées de se loger loin du centre, là où le loyer correspond mieux à leur revenu. Mais ce n’est qu’une solution partielle car le prix des transports augmente avec la distance au lieu de travail, sans évoquer la perte de qualité de vie due au temps passé en déplacements et à la qualité mé-diocre des périphéries.

Afin de limiter l’étalement sur le territoire, le développement urbain futur doit donc se tourner vers l’intérieur. Il n’y a pas d’autre voie que la densification.

Beaucoup de discours l’aborde comme « la solution ». Elle permettrait de résoudre bon nombres des problèmes territo-riaux, de diminuer l’étalement urbain en favorisant une utilisa-tion mesurée du sol, de développer les transports publics, de permettre l’accessibilité au logement urbain pour tous, d’inté-grer les questions écologiques à grande échelle, enfin d’as-sumer la croissance démographique prévue ces prochaines années.

Mais elle ne doit pas être réalisée n’importe comment. Il convient de bien observer les divers aspects quantitatifs et qualitatifs de chaque site. Ainsi, une densification réussie est le fruit de nombreuses réflexions qui doivent se faire après une réflexion approfondie.

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densité

qu’est-ce que la densité ?Le terme est aujourd’hui largement utilisé de part l’actualité du sujet. Cependant, il n’existe pas une définition claire et précise qui puisse satisfaire tout le monde, il s’agit plutôt d’une idée générale qui reste assez floue.

C’est pourquoi il est important de définir et d’expliquer les différentes approches ainsi que l’évolution depuis les années 50 à travers les différents acteurs.

Aujourd’hui le terme de densité est trop rapidement relié à la notion d’indice d’utilisation du sol. Ce chiffre prend alors valeur de densité et tout le reste devient secondaire.

approches à travers l’aspect sociologique A priori pas de rapport entre la densité et la sociologie mais si l’on regarde de plus près, la sociologie est en quelque sorte née de la densité.

En effet, au cours du XIXe siècle, l’afflux des foules dans les grandes villes crée une telle concentration qu’une anonymisation s’en suit. Les théoriciens vont alors se pencher sur ce problème et se spécialiser. Il y aura deux approches.

Les premiers relèvent que la foule des grandes villes, c’est-à-dire la densification (même si le mot n’est alors pas présent) est à l’origine de tous les problèmes, augmentation du désordre, comportements à problème etc… Il faut donc lutter contre ces rassemblement dans les villes.

Les seconds verront dans la densité humaine un nouveau type de liens qu’il s’agit d’obser-ver car il est et sera le mode de vie de l’avenir.

Même si cette évocation est assez caricaturale, elle veut principalement montrer le lien très fort entre densité et société.

Par ailleurs, lorsque nous parlons de densité, il est nécessaire de ne pas traiter uniquement les chiffres calculés, la notion de qualité est également primordiale. C’est pourquoi l’appro-che quantitative doit toujours être liée à l’approche qualitative, chercher le juste équilibre entre le quantitatif et le qualitatif, entre la notion économique de rendement et celle de la qualité de vie.

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La densité poussée à son maximum peut prendre différents visages :

Les façades de HLM, le logement de densité extrême

Une cour intérieure d’un bâtiment en Chine

L’afflux des foules dans les villes du XIXe siècle

Une foule immense réunit pour voir un seul homme

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approche quantitativeLa notion de densité est donc relativement ambiguë. En effet, la densité peut se mesurer de différente manière plus ou moins abstraite : il y a la densité brute, la densité nette, la densité de population, la densité humaine, la mixité fonctionnelle et la mixité sociale.

A cela il convient d’ajouter les différents indices comme, l’indice de masse, l’indice d’utili-sation du sol et l’indice d’occupation du sol.

Ces calculs permettent d’évaluer les besoins en équipements de secteurs mais égale-ment de chiffrer la valeur de terrains, même si à l’heure actuelle, le prix est plutôt défini par la rareté du terrain et les valeurs appliquées à l’endroit en question. C’est donc principale-ment un indice économique.

Il est très utilisé car la pratique de l’aménagement du territoire en dépend directement. En effet, il indique la densité maximale et donc les limites à ne pas dépasser. Il a ainsi une valeur de seuil.

le coefficient ou indice d’utilisation du sol - CUSCela représente le rapport entre la surface brute de plancher et la surface d’un terrain défini, le plus souvent la parcelle.

L‘indice d’utilisation du sol permet de bien se rendre compte de la masse du bâti en rap-port avec la surface de la parcelle, il apparaît donc comme un assez bon moyen pour estimer la mesure de densité du contenu.

En revanche, il se montre insuffisant pour estimer l’aspect et la qualité du bâti. Pour une même densité, les formes urbaines possibles peuvent ainsi être très différentes.

Dans le calcul de la densité d’une parcelle, l’indice peut fortement varier en fonction de l’échelle que nous utilisons. Il faut alors définir si la surface de terrain est calculée à partir de la parcelle, de l’îlot, du quartier ou encore de l’agglomération. De même, pour une hauteur de bâtiments identiques, plus le terrain non construit est faible, plus la densité est élevée. Inversement, pour une parcelle identique, l’indice peut varier en fonction de la hauteur des bâtiments. Les indices peuvent donc être relativement trompeurs.

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7_Toutes ces formes urbaines possèdent le même coefficient d’utilisation du sol CUS, pourtant, les formes sont très différentes.

6_Représentation du calcul du coefficient d’utilisation du sol (CUS). La surface brute de plancher utile est représentée en gris alors que la surface de la parcelle est en traitillé.

5_Les différentes façons de mesurer la densité.

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le coefficient ou indice d’occupation du sol - COSC’est le rapport entre la surface brute du bâtiment en contact avec le sol et la surface du terrain, le plus souvent la parcelle.

Une parcelle avec une densité relativement faible peut être perçue comme dense suivant les aménagements extérieurs qu’il y a. Ainsi la végétation présente peut influencer le sen-timent de densité.

Lorsque ces deux indices sont réunis dans un même tableau, ils permettent de se rendre compte de l’allure du tissu urbain et ainsi de voir sa morphologie.

En Suisse, chaque canton utilise son propre règlement pour gérer la densité. A Lausanne par exemple, le plan général d’affectations (PGA), donne les hauteurs et les longueurs maximales de construction pour telle ou telle zone ainsi que les distances aux limites de propriété et entre bâtiments. Ainsi, pour l’agglomération lausannoise, le coefficient d’uti-lisation du sol n’est utilisé que pour la zone de faible densité, où il ne peut pas dépasser les 0,5.

Les indices sont toutefois bien limités, ils ne permettent pas de prendre en considération la mixité sociale d’un secteur, ni de refléter la qualité de vie présente. Pour ce faire, il est nécessaire d’observer également les éléments qualitatifs.

8_Le schémas ci-contre réunit les deux indices et permet de montrer quelle est la forme extérieure du tissu bâti

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9_Représentation du calcul du coefficient d’occupation du sol (COS). La surface brute utile au sol est représentée en gris alors que la surface de la parcelle est en traitillé.

11_Pour un même bâtiment, la notion de densité peut fortement varier suivant les aménagements extérieurs

10_La végétation présente sur un site peut changer la perception de la densité

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approche qualitativePour beaucoup de personnes, le terme de densité est associé à quelque chose de négatif comme la violence dans les banlieues, des bâtiments imposants, les conflits, la diminution des espaces verts, une perte de qualité de vie, etc…

La plupart de ces idées proviennent des médias étrangers. Ces problèmes ne sont que très peu présents en Suisse. De plus, la majorité des banlieues ont un indice d’utilisation plus faible que les centres historiques. Elles révèlent toutefois une certaine réalité qui ap-paraît lorsque les aspects qualitatifs sont laissés de côté.

densité réelle et ressentie La perception de la densité peut dépendre d’une multitude de facteurs. Il suffit d’observer des exemples concrets pour s’en rendre compte. En effet, un quartier de tours est très souvent perçu comme très dense alors que les indices sont souvent faibles. Au contraire, la cité-jardin, est elle perçue de manière peu dense alors que la densité peut y être très élevée. Il n’existe donc pas de relation immédiate entre la densité calculée et la densité vécue.

Cependant, certains éléments peuvent expliquer les liens qu’il y a entre la densité réelle et la densité ressentie.

Tout d’abords, la diversité sociale, il y a des secteurs de densité élevée bien vécus et d’autres mal vécus. Il faut un certain mélange des classes pour qu’il y ai une cohésion so-ciale. Il est évident qu’une population aisée réuni dans un même secteur souffrira moins qu’un quartier constitué uniquement de logements sociaux.

La notion de densité est également définie par la dimension culturelle. En effet, dans une ville comme New-York, les gens sont habitués à vivre avec une densité très élevée. Par contre, dans la plupart des villes suisses, les habitants sont plus habitués à une densité plus faible.

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La mixité socialeLa notion de densité dépend également des habitudes des habitants, ici avec New-York et Neuchâtel.

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La proximité de services, le niveau d’équipement et la qualité architecturale sont également des notions essentielles qui influent sur la densité ressentie. Une densité élevée peut être « compensée » par un niveau d’équipement élevé comme la proximité d’une école, la diversité des commerces ou encore par un bon réseau des transports publics.

Les pouvoirs politiques sont encore un agent important qui permet de faire évoluer la densité, ce sont eux qui définissent le plan général d’affectation d’une ville. Toutefois, même si les politiques sont aujourd’hui presque tous d’accords sur la façon de densifier qui permettrait d’éviter l’étalement urbain, ils ont longtemps promus le couple maison-voi-ture. Ce choix bloque les projets plus denses à ces endroits. Il est donc important de bien réfléchir comment ces secteurs pourraient évoluer.

La typologie architecturale influence également la perception de la densité, plus les espaces intérieurs sont spacieux plus la densité est acceptée. Certaines formes urbaines comme les barres sont, comme cité plus haut, souvent associées à une notion négative de banlieue.

Enfin, il y a le rapport aux espaces verts. Dans les années 50, les espaces verts étaient proportionnels au bâti. Ils étaient considérés comme des éléments de salubrité. On parlait de « poumons verts » ou de « ceinture verte ». Un indice était alors très souvent utilisé, il s’agit de la surface d’espace vert par habitant qui montrait à quel point il était important, il ne fallait pas négliger ce facteur. La ville de Lausanne offre à titre d’exemple, 25m2 d’espace vert par habitant ce qui est relativement élevé. Aujourd’hui les espaces verts sont très importants pour les habitants, ils ont une valeur sentimentale et permettent de se changer les idées pour les uns et de s’amuser pour les autres.

Ces différents facteurs permettent de rappeler que la densité est une notion variable, il n’existe pas de « densité parfaite ». Aussi, pour bien densifier un quartier, ne serait-il pas plus judicieux de fixer des principes de qualités à atteindre ? Ils seraient alors applicables à tout projet de densification, et permettraient ainsi de garantir une certaine qualité de vie.

16_Les grands espaces intérieurs peuvent « compenser » une densité élevée17_Densité : une banlieue parisienne

18_Espace vert au centre de Lausanne

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densité à travers les l’indicesDans les années 50, deux types de modèle de densification se distinguaient: les hauts gabarits qui obéissaient à la production de masse et les bas gabarits qui étaient plus le fruit de la pensée architecturale. Les CIAM (congrès internationaux d’architecture moderne) notamment Peter et Alison Smithson ont démontré l’importance du sol. D’après eux, au-delà du 6ème étage, l’habitant perd sa relation avec le sol.

En suisse, les recherches dans les années 50 de Hans Marti (architecte et urbaniste) vont fortement influencer la manière de bâtir. Il va analyser différentes typologies comme les tours, les immeubles de moyens gabarits et les petits bâtiments. Il va alors soulever les dé-fauts respectifs de chacun et démontrer que la seule manière de densifier le territoire sans le dénaturer consiste à mélanger les modèles entre eux, afin de supprimer la monotonie des quartiers réalisés auparavant.

C’est à ce moment que vont apparaître les coefficients d’utilisation du sol. En effet, le mélange des formes oblige à revoir les lois qui jusqu’ici démarquaient les limites par des gabarits. Ce passage a permis une augmentation de la liberté formelle, des quartiers com-posés de différents volumes sont alors apparus. Le bémol de l’apparition des coefficients venait alors des espaces extérieurs qui perdirent en attention et donc en qualité.

Les indices sont devenus des références qui possèdent l’avantage d’offrir la possibilité au politique de négocier tel ou tel projet et ainsi de se concentrer sur les aspects qualitatifs de ceux-ci.

En 1969, une valeur nationale de densité apparaît pour les nouveaux logements situés en périphérie. Le CUS doit se situer entre 0,4 et 0,7 1 pour que la densité soit jugée bonne. L’indice n’est donc plus une limite à atteindre, il se situe au contraire dans une fourchette.

densité261 : « L’indice d’utilisation », bulletin de l’ASPAN (Association Suisse Pour l’Aménagement National) n°17, 1974

19_Schéma montrant la perte de contact avec le sol, à partir du 6ème étage.1953, A & P Smithson

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L’application de la variation des volumes construits sera appliquée pendant 30 ans. C’est dans les années 80 que va apparaître le modèle « bas gabarit – haute densité ». Il est considéré, par les spécialistes, comme le plus avantageux au niveau des vues, des om-bres portées, des rapports entre habitants et de l’intégration dans le territoire. De plus, ils sont décrits comme mieux conçus d’un point de vue écologique et économique. Le terme bas gabarit signifie des bâtiments de trois ou quatre étages, et l’indice obtenu tourne aux alentours de 0,8 2. Ces nouveaux quartiers denses se rapprochent de maisons individuel-les, l’espace extérieur est comme un prolongement de l’espace intérieur.

L’indice n’est alors plus compris dans une fourchette, il est le résultat d’une forme ur-baine.

Dans les années 90, le terme de « développement durable » fait sont apparition. On re-cherche alors à faire plus attentions à plusieurs points comme : la desserte des transports publics, les distances séparant le logement du travail ou encore les qualités de l’environ-nement extérieur.

La densité est appliquée selon les besoins, l’indice n’est alors plus vraiment cité, il est plu-tôt déterminé par les facteurs cités plus haut.

Les acteurs de la densification s’intéressent vers le début des années 90 aux régions suburbaines constituées principalement de zones villas et observent les différents élé-ments qui constituent ces secteurs. Il y a tout d’abord, les villas, puis les rues et enfin les espaces extérieurs. C’est sur ces derniers qu’ils se concentrent. En effet, ce sont ces espaces qui permettent, après avoir analysé le site, d’énoncer des principes de densifi-cation.

L’indice est alors à ce moment-là volontairement oublié, on ne parle plus que de princi-pes.

densité282 : « Demain, l’habitat groupé », bulletin de l’ASPAN n°39, 1986

20_Quartier de villas en périphérie de Londres avec les différents secteurs : les villas, les rues et les espaces extérieurs.

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Il y a donc toute une évolution de l’utilisation de l’indice. L’évolution dans le temps montre que l’indice était en premier lieu une référence à atteindre, puis il évolue et entre dans une logique de projet urbain. L’intérêt est ensuite porté à la qualité des espaces extérieurs, l’indice commence alors à disparaître des discours. Enfin, c’est l’énonciation de principes qui définit l’indice.

Ainsi, Pascal Amphoux fait le point sur l’évolution des utilisations des indices dans sont étu-de : « La densité urbaine » ou il énonce : « En tant qu’instrument de mesure ou d’évalua-tion, le calcul des indices paraît de moins en moins pertinent à mesure que l’on augmente l’échelle du territoire de référence : s’il reste sans doute précieux à l’échelle des plans généraux d’affectation dans la mesure où il constitue un objet de négociation normé et mesurable, il ne permet à des échelles plus fines ni d’intégrer des objectifs de morpholo-gie urbaine ou de typologie architecturale, ni de préjuger de la perception des ambiances urbaines attendues et paraît à ce titre insuffisant. Parallèlement, en tant qu’outil de planifi-cation, l’évolution récente des modèles urbains de la densité révèle un affaiblissement du recours à l’indice : s’il était déterminant dans les modèles de composition mixte qui ont été théorisés dans les années 70 dans des contextes d’expansion urbaine forte, il ne l’est plus du tout dans des contextes plus récents de reconquête de territoires existant (centre ville ou territoire suburbain). Si l’indice est un bon instrument de limitation quantitative de la densité, c’est un mauvais instrument de simulation qualitative.

Aux modèles de densité il convient donc de substituer des principes de densification. A l’échelle abstraite de la planification urbaine celle, concrète, de la projection architecturale. A la programmation de quantités, la projection de qualités sensibles sur un territoire dont l’occupation du sol sera résultante de cette recherche de qualités et non d’une idée a priori d’un taux d’utilisation idéal. »3

densité303 : « La densité urbaine : du programme au projet urbain », page 101, AMPHOUX Pascal, avec GROSJEAN Gilles et SALOMON Joëlle

21_La ville de Shanghai présente des indices très différents d’une rue à l’autre, le quantitatif passe loin devant le qualitatif.L’occupation du sol ne devrait pas suivre des modèles de quantités, mais plutôt des principes de qualités qui amèneraient à une densification différente selon chaque cas.

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densité et qualité de vieLe but premier du processus de densification doit être l’amélioration de la qualité de vie. Pour ce faire, la population doit être associée aux idées et aux réflexions dès le début.

Que la densité soit élevée ou non ce qui prime est la sensation de bien-être que ressen-tent les gens dans un lieu donné. En effet, lors du choix d’un logement, la qualité de vie est un critère essentiel.

L’exemple qui peut peut-être illustrer ceci est celui d’un nouveau quartier de villas com-me il en pousse partout aujourd’hui. Tous les nouveaux propriétaires ont dès leur arrivée planté des haies pour délimiter leur domaine. Au début ces haies étant toutes petites, les propriétaires s’entendent très bien et communiquent les uns avec les autres, les enfants jouent ensemble etc… Il y a donc une véritable cohésion sociale. Un sentiment d’apparte-nance à une collectivité.

Puis au fur et à mesure que les haies grandissent, les relations entre voisins diminuent jus-qu’au jour ou on ne peut plus voir par-dessus. Les habitants se mettent alors à se plaindre les uns des autres… Les propriétaires se referment sur eux-mêmes, ils naviguent entre leur travail et leur logement, ils habitent dans leur bulle sans se préoccuper des autres ha-bitants du quartier, les liens sociaux ne se font plus ou presque plus.

Cet exemple, bien que très caricatural, montre que nous avons besoin d’espace de qua-lité, de partage pour vivre ensemble. Ainsi, les prolongements extérieurs des habitations pourraient être pensés de telle sorte qu’ils permettent de favoriser les espaces de ren-contre.

Ne faudrait-il pas plutôt se concentrer sur les principes à suivre pour concevoir un quartier agréable à vivre ?

Comme par exemple, favoriser la mixité sociale, assurer une desserte efficace des trans-ports publics, encourager la présence de commerces et d’écoles à proximité, exiger une certaine qualité architecturale et paysagère, prêter attention aux conditions environne-mentales comme les nuisances sonores ou l’ensoleillement, etc…

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22_Zone villas, chaque maison à sa propriété entourée par des haies.

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Toutefois, il ne faut pas oublier qu’il y a aussi une grande quantité de règlements et autres contraintes qui peuvent freiner voire même empêcher une densification de qualité. Il y a par exemple, les contraintes légales avec des valeurs à ne pas dépasser ou des affec-tations à changer. Les contraintes peuvent également être sociales, avec les différentes oppositions des voisins ou associations. Mais un élément déterminant doit absolument être assimilé pour ne pas devenir une contrainte, il s’agit du facteur temps.

En effet, la dimension temporelle est un facteur essentiel qui doit être intégré dans le pro-cessus de densification afin de garantir une continuité dans la transformation d’un secteur. Le quartier en question se densifiera le plus souvent par à-coups, une intervention ici, l’autre là, etc.

Une analyse préalable permettrait de maintenir la qualité de vie du secteur. Elle permettrait également de s’entretenir avec les différents acteurs, de créer un dialogue entre proprié-taires et représentants.

Tous ces principes doivent être intégrés au processus de densification afin de sauvegar-der l’identité du lieu.

mixitéAujourd’hui on lie beaucoup les termes de densité et de mixité. Pourtant, il n’existe pas de moyens de savoir si la densité a une influence sur les comportements sociaux. Chaque personne perçoit la densité à sa manière, il est alors difficile de savoir comment la densité réelle permet d’augmenter ou diminuer la densité vécue. Le terme de mixité englobe plu-sieurs paramètres, il ne s’agit pas seulement de mixité fonctionnelle comme un quartier avec des commerces et des logements. Il s’agit surtout de mixité sociale, c’est-à-dire de différentes générations vivant dans un même quartier.

Dans la critique de l’utilisation des indices, la mixité est un des sujets principaux, en effet, les indicateurs sont inefficaces, ils ne permettent pas d’englober le paramètre de mixité dans leurs calculs. Il ne s’agit pas de déterminer un coefficient de mixité minimal mais de souligner l’importance de ce facteur.

Peut-être devrait-il être pris en compte au cas par cas, comme un moyen de réflexion, mais comment créer l’interaction ?

densité34

densifier aujourd’hui ?La ville est aujourd’hui composée d’une multitude de typolo-gies différentes. Pour réussir à les densifier, il faudrait inverser la logique entre règlement et projet. Trop souvent, la régle-mentation définit le projet.

Il faudrait retourner cette situation et fixer la réglementation en fonction du projet pour réussir à s’adapter au mode de vie contemporain dans chaque typologie et créer le processus de densification qui lui convient.

Pour ce faire il est important de ne plus vouloir stopper les dif-férentes possibilités de l’habitat individuel et éviter de vouloir uniquement densifier à l’aide de grandes interventions. Les in-vestisseurs espèrent toujours atteindre le profit maximal, c’est pourquoi ils ne s’intéressent pas aux petites opérations. Au lieu de densifier par la substitution d’immeubles de logements collectifs au tissu de villas, ne serait-il pas aussi intéressant de favoriser une densification par petites étapes, à différents en-droits ?

L’habitat individuel reste la forme d’habitat préféré de la plu-part de la population, avoir sa propre maison est un rêve pour beaucoup aujourd’hui. Ne faudrait-il pas accepter ce fait et chercher des solutions allant dans ce sens ?

Il faudrait alors accroître les possibilités de créer des habitats individuels et densifier les structures de villas. Beaucoup de villes possèdent des secteurs de villas non loin du centre ville, la plupart du temps, avec de grands terrains et donc un indice d’utilisation du sol très faible propice à la densification.

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densification de la zonevillas

Les tendancesLes quartiers de villas représentent un grand potentiel de densification. Ils pourraient être une des solutions à la pénu-rie de logements actuelle. Presque toutes les villes possèdent de multiples secteurs de villas, souvent en périphérie, parfois même au centre ville. Les taux d’utilisation du sol y sont alors très bas, souvent inférieur à 0,2. Le potentiel est donc bel est bien présent.

Au lieu de continuer à s’étaler sur le territoire, ne faudrait-il pas chercher à densifier à l’intérieur de la zone villas ?

Si tel est le cas, quelle stratégie appliquer à ces secteurs ?

Plusieurs tendances se distinguent les unes des autres...

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grandes opérationsLes grandes opérations représentent la solution idéale pour bons nombres car elles per-mettraient de diminuer grandement le manque en logements. Elles permettent égale-ment d’avoir un indice bien plus élevé que la zone villas.

Seulement, lorsque nous parlons de grandes opérations dans des quartiers de villas, de nombreuses contraintes apparaissent et doivent être surmontées. Le plus difficile est sans doute d’acquérir le terrain pour permettre au projet de voir le jour. Il est en effet très difficile de réunir les propriétaires et de les convaincre de vendre leur bien. Ce processus s’avère alors très long et fastidieux, cela a pour conséquences de décourager les promoteurs qui recherchent plutôt à avoir un bon rendement à court terme.

Les principaux projets d’habitats dense de grande envergure sont alors possibles pres-que uniquement sur des terrains encore vides.

concours pour un nouveau quartier d’habitation pool architektenlaufenbourg, suisse-allemagne, 2008Laufenbourg est une petite ville divisée par le Rhin. Côté nord se trouve l’Allemagne et côté sud, la Suisse. Ce lieu, très arborisé avec de magnifiques rives se voit quelque peu perturbé par la grande circulation de voitures.

Le projet retenu et qui devrait se développer est celui du bureau « Pool architekten » qui propose un quartier de maisons hybrides s’imbriquant les unes dans les autres. Il présente différentes façon d’habiter, avec des modules pour une famille qui peuvent être sur un ou deux étages, quelques fois en L ou de plan carré, ils s’emboîtent à la façon d’un tetris. Ce procédé permet une construction par étapes comme souhaité par le jury.

Les voitures sont laissées à l’extérieur du quartier, au bord de la rue qui le longe. Des ate-liers ainsi que de l’industrie sont prévus à cet endroit et permettent de faire la transition en-tre la rue et le quartier. Le projet crée une densité plus élevée avec les modules familiaux sans pour autant appauvrir les qualités d’un habitat individuel standard. Un décalage entre les logements permet de préserver la vue sur le Rhin ainsi que le soleil couchant.

densification de la zone villas40

Le projet de bureau « Pool architekten » de Zurich

23_Maquette du projet

24_Projet avec les différents modules qui s’emboîtent les uns dans les autres pour former un quartier de villas urbaines.

25_Les logements peuvent être sur un ou plusieurs niveaux.La géométrie du plan varie, logement en L, en rectangle ou encore carré.

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Les attiques possèdent des jardins en hauteur, toutefois, le jury remarque que des petits problèmes de vis-à-vis pourraient apparaître. De plus le contact entre les différents modu-les n’est pas encore complètement résolu.

Malgré ces critiques, le jury estime que ce projet interprète avec un nouvel oeil la maison pour une famille, il est donc très prometteur. De même la manière de garder les voitures en surface et à l’extérieur est également bien pensée, elle offre ainsi au quartier, de multi-ples petites rues piétonnes.

L’arrête en haut de la pente des rives du Rhin est laissée libre et aménagé par des espa-ces communs pour préserver le belvédère du site.

Pour pouvoir commercialiser un projet de ce type, il faudrait alors régler les problèmes de propriété de l’ensemble car certains modules se chevauchent.

26_Plan de situation, le projet se trouve juste en dessus du talus formant les rives du Rhin

27_Les différents modules s’emboîtent les uns dans les autres pour former des façades continues. Les logements sont alors tous accolés.

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densification de la zone villas42

28_Les voitures sont laissées à l’entrée du quartier, seuls les vélos et les piétons peuvent y entrer.29_Coupe sur une villas urbaine, les différents logements sont alors bien visibles30_Façades extérieures, des problèmes de vis-à-vis pourraient survenir entre les logements

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quartier saint-jean-des-jardinsatelier dauberchalon-sur-saône, france, 2007Réalisé principalement pour les familles avec enfants, ces habitations intermédiaires se situent entre le collectif et l’habitat individuel isolé. Le quartier se trouve à la limite de la périphérie, il est construit sur d’anciens jardins familiaux. Les qualités recherchées avant la construction de ce projet étaient de penser au développement durable ainsi que d’offrir une qualité de vie élevée.

Un système de chauffage au bois commun qui utilise des plaquettes de bois et d’écorces, un récupérateur d’eau de pluie pour les jardins, et bien d’autres mesures sont autant de moyens pour économiser les ressources.

Les maisons sont implantées sur deux murs parallèles, des voies transversales permet-tent d’assurer la tranquillité des espaces pour les enfants et les piétons. La minéralisation du sol est réduite au minimum, ainsi la végétation domine.

Une grande attention a été portée à la mobilité douce, une piste cyclable traverse le quar-tier, des stationnements vélos sécurisés ont également été construits.

Pourtant, ces habitations ont eu de la peine à trouver acquéreur, les raisons principales en sont le coût final dû à la taille des logements trop grands, d’une certaine image de logement social et enfin la méconnaissance du développement durable de la part des vendeurs. De plus, des oppositions du voisinage révèlent le manque de concertation avec les riverains.

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31_Le plan de situation, les habitations sont réparties sur deux rangées parallèles.

32_La minéralisation du sol a été réduite au minimum, ainsi la rue entre les deux rangées d’habitations à l’intérieur du quartier est en gravier.

33_La rue côté extérieure est réservée aux voitures avec des garages construits comme des petites boites en bois.

34_De grands espaces réservés aux jardins ont été maintenus au nord du site, ils sont arrosés grâce à la récupération de l’eau de pluie.

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le respect du parcellaireL’autre solution permet de densifier les secteurs de villas avec de petites opérations. L’idée consiste à densifier tout en préservant le parcellaire existant. Feddersen & Klostermann (urbanistes), dans leur étude sur la stratégie de densification de la zone villas, expliquent comment des quartiers genevois devraient suivre des principes d’urbanisations différen-ciés selon leurs caractéristiques. Ils suggèrent un indice d’utilisation du sol qui serait varia-ble selon les secteurs, entre 0,15 et 0,7.

La prise en compte du parcellaire permet de maintenir la plupart des villas existantes et offre alors de nombreux avantages. Tout d’abord, la densification peut être effectuée par étapes, au gré des occasions car elle ne nécessite pas de changer beaucoup les servi-tudes. De même, ces interventions sont indépendantes des promoteurs, car ce sont les propriétaires qui sont à l’origine de l’initiative. L’indice est alors mixte au sein d’un même quartier, ce qui favorise la diversification. Cette méthode est également beaucoup plus rapide dans sa mise en œuvre que des densifications plus lourdes.

Lorsqu’un quartier se densifie de cette manière et avec qualité, un effet boule de neige peut se produire et influencer les autres propriétaires.

Enfin, permettre à ce type de tissu de se développer selon ses propres caractéristiques en maintenant le parcellaire permet de préserver la qualité de vie du quartier.

et si le parcellaire n’existait plus ?La conquête de nouvelles terres a toujours fasciné les hommes, plus les royaumes étaient grands, plus ils étaient puissants. Il fallait toujours avoir le meilleur emplacement pour pou-voir montrer son rang. Cet état d’esprit n’a pas vraiment évolué aujourd’hui. Les parcelles les mieux situées sont évidement également les plus chères et de ce fait accessibles uni-quement aux plus riches.

Est-il normal de s’approprier des espaces ? Le sol ne devrait-il pas être à tout le monde comme l’air ? Comment se comporterait le marché de l’immobilier si le parcellaire n’exis-tait plus ?

Les gens seraient alors uniquement propriétaire de leur logement, le sol ne pourrait plus être acheté. Ainsi peut-être les inégalités pourraient diminuer ?

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Plans avec et sans le parcellaire.

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villas urbaines Il s’agit ici d’augmenter la densité en construisant des villas locatives, des petits bâtiments collectifs pour plusieurs familles, soit en quelque sorte plusieurs villas réunies dans un seul volume.

villas urbainesprojet pour herrlibergmarianne burkhalter & christian sumiLe bureau Burkhalter & Sumi réalisent des habitations hybrides entre la maison individuelle et la maison pour plusieurs familles.

Le projet de haut standing à Herrliberg est situé dans une zone boisée en dehors de Zu-rich, avec vue sur le lac. Les bâtiments sont placés parallèlement et perpendiculairement à la pente pour offrir le plus de vue possible, ces deux orientations sont ensuite dévelop-pées séparément pour offrir différentes configurations intérieurs et extérieurs.

Les appartements sont en duplex, un étage pour les espaces communs avec de grands balcons et l’autre étage pour les espaces privés qui donnent sur des balcons moins pro-fonds.

Chaque logement possède alors des qualités différentes, comme des habitations indivi-duelles dans un quartier de villas.

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35_Le plan de situation permet de bien distinguer les deux

dispositions, parallèle ou perpen-diculaire à la pente.

36_38_Les deux dispositions différentes en plans et en

coupes.

37_Maquette d’une villa hybride

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villas urbainesprojet pour witikonmarianne burkhalter & christian sumiComme à Herrliberg, le projet situé à Zurich-Witikon est composé de différentes villas ur-baines alignées de différentes façons dans la pente.

Les bâtiments comportent trois logements, deux dans la masse même du bâti et le troi-sième en attique, leurs plans relativement libres permettent un aménagement intérieur différent pour chaque famille.

Contrairement à Herrliberg, les appartements sont développés avec un coeur de distribu-tion intérieur, les balcons sont ici remplacés par des loggias sortant du volume de la villa urbaine.

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39_Comme à Herrliberg, le plan de situation permet de distinguer les différentes dispositions.

40_42_Les deux dispositions différentes en plans et en coupes.

41_Maquette d’une villa urbaine

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addition de volumeCette forme de densification est sans doute la plus utilisée. Les parcelles densifiées sont alors soit subdivisées pour permettre la création de nouveaux logements indépendants les uns des autres, soit inchangées car les nouvelles constructions appartiennent à un groupe de propriétaires.

addition d’un volume en villeipas architectes / pelati architecteneuchâtel, suisse, en coursDans les hauts de Neuchâtel, profitant d’une magnifique vue, ce projet prend place à côté d’une maison de maître dans une parcelle où la végétation est très présente.

Cette « villa urbaine » s’articule dans deux directions pour profiter au mieux du site, son volume se décompose en différentes couches posées les unes sur les autres. Il s’intègre ainsi avec la nature qui se reflète sur son enveloppe.

A l’intérieur, de grands appartements modulables occupent tout l’étage, ils s’ouvrent sur une grande terrasse, véritable séjour extérieur qui s’ouvre à son tour sur le lac et les Al-pes.

Ce projet montre comment il est possible de densifier une parcelle dans un milieu urbain. La maison existante n’a plus besoin d’une parcelle aussi grande pour garder son autono-mie.

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Cette densification prend place à côté d’une maison de maître dans les hauts de la ville.Le bâtiment s’articule dans deux directions, à l’intérieur, de grands espaces peuvent être modulés selon les besoins.

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addition de quatre volumes kurt hofmann architectemontézillon, suisse, 2008Situé dans les hauteurs du canton de Neuchâtel, le site offre une vue imprenable sur le lac et sur les Alpes.

Une ancienne ferme est rénovée en locaux communs, cabinets, ateliers et bureaux. Elle est entourée de quatre nouveaux bâtiments réunissant 21 logements de deux à cinq piè-ces, tous différents et conçus en profitant de la pente.

L’ensemble a été réalisé comme petit éco-quartier avec le label « minergie-eco ». Ainsi les matériaux nobles sont utilisés comme le bois de la région, des crépis à la chaux, des pein-tures ainsi que des vernis écologiques. L’eau de pluie est également récupérée pour les WC et l’arrosage. Des panneaux solaires complètent les aspects écologiques appliqués à ces constructions.

Les habitants ne peuvent devenir locataires qu’après être devenus actionnaires de la so-ciété propriétaire du terrain et des immeubles.

Cet exemple illustre comment une parcelle avec un terrain de grande taille peut être den-sifiée sans pour autant diviser la parcelle. Tous les locataires deviennent indirectement copropriétaires de la parcelle.

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Les habitations utilisent la pente pour offrir des qualités propres à chaque logement et permettre de profiter du magnifique panorama. Les quatre volumes se disposent autour d’une ancienne ferme

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addition de volume à côté d’un bâtiment existantpatrick hernandez architectebassin d’arcachon, franceA quelques mètres d’une maison traditionnelle, cette densification est complètement in-dépendante. D’une composition légère en bois-métal, elle vient se poser en hauteur à l’aide de pilotis, à l’arrière de la parcelle dans un terrain en pente. Ainsi une plate-forme se dégage au dessus de la maison existante, offrant de belles perspectives sur la mer. Sur cette plate-forme, un studio d’habitation et un bureau forme un plan en L. Il est alors complété par une terrasse, l’accès se fait par escalier hélicoïdal depuis la piscine juste en dessous.

La parcelle se voit ainsi densifiée par l’addition d’un volume. Il n’y a pas ici de division par-cellaire, les propriétaires sont les mêmes pour les deux constructions.

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La nouvelle construction se situe à quelques mètres de la maison existante, pourtant, elle est complètement autonome.

Les différentes coupes et élévations montrent comment elle vient se poser sur un terrain difficile.

Les photos soulignent les détails de construction, le bois et le métal se mélangent et permettent d’être très léger.

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addition-extension de volume par surélévationbuchner & bründler architektenlupsingen, suisse, 2000Dans un quartier de villas près de Bâle, cette extension réinterprète la toiture d’une villa pour lui offrir un étage de plus, complètement indépendant du niveau sur lequel elle se pose, les entrées des deux logements se retrouvent alors côte à côte.

A l’intérieur, chaque pièce possède son balcon, la toiture descend aux quatre angles de la maison pour avoir les mêmes niveaux qu’avant les travaux. La nouvelle construction utilise des matériaux légers, ainsi, les façades sont en bois et la toiture en aluminium.

Cette transformation ne demande aucune division de la parcelle, la densification s’opère par la hauteur, bien que les deux logements soient accolés, il ne s’agit pas d’une exten-sion au sens propre du terme, il n’y a effectivement aucune continuité spatiale entre les logements.

55_La toiture retombe aux quatre coins. (espace poché sur le plan)

56_La villa typique du quartier avant les travaux.

57_Une surélévation permet la construc-tion d’un nouvel appartement avec entrée indépendante.

58_La construction utilise des matériaux légers comme le bois et l’aluminium.55

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extensions de volumes Avec le mouvement moderne, l’extension va intéresser de nombreux protagonistes. Ainsi, Le Corbusier réalise la surélévation de Beistegui aux Champs-Elysées en 1930. Un ingé-nieur italien, O. Ortelli publie en 1952, 217 exemples de maisons qu’il appelle « amplifiable ». Ces constructions sont prévues pour s’étendre, soit horizontalement avec l’ajout de volu-mes soit verticalement avec de nouveaux étages. Il n’y a alors jamais de distinctions entre les éléments rajoutés et le volume original puisque ces maisons sont conçues comme un tout dès le départ. Mais ce mode de réalisation ne marchera pas, car trop méconnu du grand publique.

Les préoccupations de l’extension se posent alors à partir de bâtiments traditionnels.

extension de volumes accolésin situ montréal architectesmontrouge, france, 1998-99Situé près de la banlieue parisienne, dans un quartier ou anciens pavillons et bâtiments plus récents se côtoient, cette extension constituée de deux volumes est rattachée à un pavillon en meulière. Elle prévoit la création d’un nouveau séjour dans le volume bas, d’un atelier ainsi que d’une chambre dans le second volume plus étroit mais sur deux niveaux et enfin la requalification du rez-de-chaussée du pavillon.

L’ensemble fonctionne alors comme une seule unité, toutefois, le caractère de l’extension est clairement affirmé avec des distinctions nettes, comme la meulière et le bois vernis des matériaux ou encore la toiture à deux pans du pavillon et la toiture plate des extensions.

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L’extension vient se greffer sur le pignon d’un bâtiment en meulière.

Deux volumes se distinguent et offrent une nouvelle entrée à l’ensemble.

Différents éléments comme les matériaux ou la toiture, soulignent les oppositions entre l’extension et son

volume d’origine.

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extension par surélévationartec architektenraasdorf, autriche, 1997-98C’est près de Vienne, dans un petit hameau de bâtiments agricoles, que se trouve cette extension tout en opposition avec son milieu. Ce caractère volontairement marqué veut souligner le contraste de sa propriétaire, une agricultrice qui poursuit à côté des recher-ches littéraires. C’est justement pour ces recherches que la surélévation a été réalisée. Elle accueille un grand bureau de travail qui s’ouvre sur une terrasse. En dessous, l’ancien-ne étable se transforme et reçoit principalement un débarras et une salle de bain éclairée zénithalement.

L’ensemble de l’extension reçoit une peau d’aluminium lisse qui déborde sur un côté pour descendre et venir chercher le niveau du sol. Le choix du matériau se démarque à nou-veau de l’ensemble habillé par des briques anciennes. Ainsi, toute une série d’oppositions créent un tout qui, bizarrement, parait uni.

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Cette extension lie les espaces de l’ancienne étable au nouveau bureau.

De construction légère, l’aluminium utilisé reflète le ciel et change alors souvent de teinte.

En opposition complète avec son milieu, cette suré-lévation lisse contraste avec les briques anciennes et

rugueuses de l’étable.

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Ces exemples de densification sont tous très différents les uns des autres. Les grandes opérations nécessitent presque toujours des terrains vides et sont donc difficilement réa-lisables dans un quartier de villas.

Les villas urbaines comme celle de Burkhalter et Sumi apportent plusieurs éléments de réponse. En effet, il serait envisageable de construire de tels bâtiments en réunissant un petit nombre de parcelles ou alors en remplaçant une villas de plus petite taille.

Pour les grandes parcelles, la densification par l’addition de nouveaux volumes est tout à fait réalisable. Toutefois, ce genre de parcelle est aujourd’hui de plus en plus rares en milieu urbain.

Enfin, pour la plupart des extensions ainsi que l’addition de volumes construits proches d’anciennes constructions, les architectes ont choisi de souligner sans ambiguïté leurs interventions sur le bâti existant. La continuité spatiale et fonctionnelle obtenue est alors démentie par la rupture affirmée des volumes, des couleurs ou des matériaux avec l’exis-tant.

Dans les quartiers de villas, un objectif majeur doit permettre de densifier tout en offrant une qualité de vie élevée. Il est alors essentiel de préserver les points forts des secteurs à transformer.

Lors d’une densification, les propriétés existantes voient leur surface diminuer par l’arrivée de nouvelles constructions. L’impact sur les maisons existantes peut être minimisé en utilisant une autre tendance: l’architecture du sol, c’est-à-dire en projetant de nouvelles habitations partiellement enterrées dans le sol…

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Grandes opérations

Villas urbaines

Additions de volumes

Additions-extensions

Extensions

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architecture du sol

historiqueL’espace souterrain a depuis tout temps été utilisé par l’homme, depuis la préhistoire tout d’abord comme abri. Puis comme refuge contre les envahisseurs, les constructions en-terrées disparaissaient dans l’horizon, ce qui leur permettait de ne pas être aperçues et part conséquent attaquées.

A Rome déjà, une seconde ville se crée avec les catacombes. Au XVe siècle, la vie sous terre se développe, ainsi dans la ville d’Arras, les bâtiments situés autour des places et des rues principales comptent trois à quatre niveaux de sous-sols. Deux premiers niveaux de caves voûtées au-dessus de un à deux niveaux de galeries directement taillées dans la roche. Le niveau juste en dessous de la place est alors très souvent habité, il possède son propre chauffage ainsi qu’une ventilation donnant directement à l’extérieur grâce à une grille. En 1823, il y a encore 36 familles recensées qui habitent ces niveaux sous le sol à Arras. Toutefois, cette ville n’est pas une exception, beaucoup d’autres cités possèdent la même structure, principalement celle ou la roche calcaire est présente. En effet, cette pierre était souvent employée pour bâtir les nouvelles constructions, faisant apparaître en même temps de nouveaux espaces.

Habiter sous terre permet de se protéger des changements climatiques puisque l’inertie thermique du sous-sol protège du froid en hiver et rafraîchit l’air en été. Il y a donc une température relativement constante tout au long de l’année car la terre comme la roche sont de très bons isolants. Ces propriétés thermiques ont poussé l’homme à creuser le sol pour pouvoir y loger comme à Matmata en Tunisie ou à Sassi en Italie.

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Le village de Sassi di Matera se trouve près de Bari en Italie.Il a été construit dans la montagne rocheuse.Les habitants profitaient de l’inertie thermique de la pierre pour se loger.

A Matmata en Tunisie, les logements ont été creusés dans le sol pour se

protéger du climat local.Toutes les pièces donnent sur une cour

centrale qui leur amène air et lumière.

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Dans les villes, les sous-sols ont longtemps été habités par les classes sociales les plus défavorisées, celles qui n’avaient pas les moyens de se loger ailleurs.

C’est à Londres, pendant le règne des « Beatles », qu’un renversement va se produire. La jeunesse anglaise de la classe moyenne-supérieure va alors se fasciner pour les ba-sements flats, ces logements sombres et étroits, situés au demi-sous-sol des maisons aisées. Ils possèdent le grand avantage d’être bon marché et de se situer au centre ville. Toute une génération d’étudiants va alors prendre possession de ces lieux situés juste quelques marches en dessous de l’Establishment.

Puis ce sera au tour des artistes, cinéastes, photographes, musiciens, écrivains ou de-signers d’occuper ces espaces. Ils montreront qu’il est possible de penser et surtout de vivre autrement.

Ce qui se passe sous terre témoigne d’une mutation sociologique qui s’opère alors, la jeu-nesse bourgeoise prend la place réservée jusque-là aux domestiques. La classe ouvrière est ainsi chassée hors de la ville, vers les banlieues.

Actuellement, il n’y a plus d’étudiants. Ce sont des petits restaurants ou autres galeries d’art qui sont venus occuper ces lieux. Ils se distinguent par un type de lumière tout parti-culier, qui affiche l’originalité de l’endroit.

Il y a une revalorisation des espaces creusés dans le sol qui jusque là étaient plutôt perçus comme des lieux malsains n’offrant que peu de sécurité. Encore aujourd’hui, beaucoup de monde ne se sent pas bien lorsqu’il n’y à aucun apport de lumière naturelle. Les nou-velles constructions comme les gares de métro tentent autant que possible d’amener la lumière du jour qui apaise et sécurise les gens.

La lumière naturelle permet à l’espace souterrain de se révéler, elle souligne ses qualités, son caractère. Elle est, principalement sous la terre, la source première de l’architecture.

A droite : les basements flats de Londres sont à demi enterrés sous le niveau de la route.

Les accès à ces espaces se font par de petits escaliers discrets.

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projets semi-enterrés et lumière, quelques exemplescentre d’informations touristiquesalvaro sizamadrid, espagneTrès discret, ce projet se trouve effectivement complètement enterré, en plein centre de Madrid, à la place Colòn. Alvaro Siza utilise un passage sous voies déjà existant pour y installer le nouveau centre d’informations touristiques. Le but premier du lieu est toutefois conservé puisque les seuls locaux fermés sont un auditoire ainsi que des locaux techni-ques du centre. L’apport de lumière est très bien pensé, un éclairage artificiel finement réglé par l’architecte portugais, délimite les différentes fonctions par un jeu de niveaux dans le plafond. Ce système est complété par la lumière naturelle qui est amenée par les quatre accès, deux escaliers, une rampe, ainsi qu’un surprenant ascenseur de verre qui fait office de puits de lumière.

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Le projet de Siza est complètement enterré. Un centre d’informations pour les touristes cohabite avec le passage sous voies préservé.

La lumière naturelle arrive grâce aux accès comme cette cage d’ascenseur entièrement vitrée.

Le reste de la lumière est apporté par des dispositifs d’éclairages artificiels indirects disposés dans les faux-plafonds.

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centre d’art contemporainpaulo davidcalhetha, madère Ce nouveau bâtiment, se trouve sur la côte est de l’île de Madère, juste au bord d’une falaise. Il vient agrandir le centre d’art contemporain qui existait déjà dans une maison du XVIe siècle. Il fait face à la mer d’un côté et se retrouve enterré de l’autre, prolongeant ainsi le sol existant avec sa toiture terrasse. Elle représente la cinquième façade du bâtiment et la première que le visiteur aperçoit depuis la route. Se projet est donc surtout visible par la mer ou alors par le ciel… La falaise rocheuse à été percée sur le sommet pour recevoir l’édifice, elle représente ainsi son socle.

Pour entrer à l’intérieur, il faut, depuis la toiture, descendre une rampe qui mène à un patio de forme carré qui se trouve au centre du projet. A partir de là, le visiteur peut accéder à toutes les parties du musée, réparties sur trois niveaux.

La lumière entre dans le bâtiment par des failles aux formes étudiées, ainsi elle peut être di-recte ou indirecte, entrer de manière zénithale ou frontale, par des sheds ou des verrières. Tous ces procédés permettent à la lumière d’entrer jusqu’au plus profond du bâtiment.

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Ce projet fait face à la mer, les coupes permettent de se rendre compte à quel point le bâtiment est encastré dans le sol.

Les fentes ainsi que la grande cour centrale dans la toiture permettent d’amener la lumière naturelle profondément et dans tous les espaces.

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bibliothèque publiqueenric miralles, benedetta tagliabuepalafolls, espagne, 1997-2001Construite à Palafolls, ville se trouvant au nord de Barcelone, cette bibliothèque joue avec le terrain. En effet, les architectes choisissent d’enfoncer le bâtiment dans le sol de sorte qu’il se retrouve semi-enterré dans son entier. De grands murs en béton épousent les courbes de niveaux et créent une forme alors très particulière. Une suite de salles à l’in-térieur des murs et des jardins à l’extérieur forment alors l’ensemble du projet. La toiture métallique forme des vagues et possède sa propre structure, indépendante des murs en béton.

La lumière entre dans le bâtiment par trois procédés différents. Il y a tout d’abord les vues vers les jardins extérieurs qui sont possible grâce à des fenêtres situées au ras du sol. Il y a ensuite les ouvertures créées par les décalages de toitures qui offrent la lumière d’am-biance. Il y a enfin, des canons de lumière qui amène la lumière au centre de la bibliothè-que grâce à des réflecteurs en acier.

Ce projet pourrait, à première vue, ressembler à un bâtiment relativement fermé mais il est en réalité très lumineux et ouvert à la fois sur les jardins mais également sur le ciel.

La bibliothèque se trouve dans un grand jardin qui fait partie intégrante du projet.

Les murs courbes jouent avec le niveau du terrain.

La lumière arrive dans le bâtiment de différentes manières. Les vagues de la toitures apportent de la lumière au centre alors que des fenêtres au ras du sol créent des ouvertures sur les jardins.

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city of culture of galiciapeter eisenmansantiago de compostela, espagne, 1999 - en constructionCe projet, gagné après un concours organisé par le parlement de Galice en février 1999, est actuellement en construction. Il inclut différents programmes comme des auditoires, une librairie, un centre pour les médias, un opéra et un musée d’histoire.

Pour arriver à cette forme, Eisenmann utilise le plan urbain de la vieille ville de Santiago, qu’il superpose à la forme la coquille St-Jacques, symbole de St Jacques-de-Compostelle.

La structure naît de cette rencontre. Le résultat de cette transformation est un bâtiment qui est partiellement enterré dans le paysage et qui surgit partiellement par endroit. La différenciation entre le bâtiment et le sol est alors invisible.

Ce projet très spectaculaire, crée une nouvelles topographie du sol, il fait le paysage.

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Ce projet montre à quel point le paysage peut changer avec l’architecture du sol.

Les coupes illustrent un monde souterrain inimaginable depuis l’extérieur.

Le développement de cette forme est issu de la rencon-tre entre les lignes directrices de l’ancienne ville visible

ci-contre et la forme d’une coquille St-Jacques. (page suivante)

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Ces exemples permettent de se rendre compte des nombreuses qualités qu’il peut y avoir dans l’architecture du sol à travers quatre rapports au sol et autant d’implantations différentes.

Chaque projet à un rapport différent avec le sol, les implantations qui en découlent varient donc également. Tout d’abord, le projet de Siza se trouve complètement enterré. Puis, le Centre d’Art Contemporain de Madère se trouve dans une pente avec un côté sous le sol et l’autre faisant face à la mer. Le projet de Miralles et Benedetta, situé sur un sol relativement plat, est semi-enterré. Enfin, le projet d’Eisenmann crée un nouveau sol, une nouvelle topographie.

Pour tous ces projets, une réflexion toute particulière a été menée pour la lumière. Com-ment l’amener le plus loin possible, quelle sorte de lumière et à quel endroit ?

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Schémas :

sous terre

dans une pente

semi-enterré

créé le sol

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les villas et l’architecture du solsolar hemicyclefranck lloyd wright middleton, wisconsin, 1944Avec les maisons de la « prairie » et plus tard avec les maisons « usoniennes », Wright s’inspire de la culture japonaise et noie son architecture dans le paysage en le faisant en-trer jusque dans les espaces. Les maisons sont alors en proximité avec les éléments et s’adaptent au terrain afin d’en exploiter au mieux les avantages. Wright prend en compte les multiples contraintes du climat. Pour lui, « le paysage est la forme d’architecture la plus simple. C’est l’homme en possession de sa terre. C’est le seul souvenir qu’il laisse de sa possession de la terre. Tant qu’il était fidèle à la terre, son architecture était créatrice. » 4

Ainsi, la Solar Hemicycle, pour Herbert Jacobs, est ancrée dans une colline. Son plan en forme de demi-cercle s’ouvre au soleil du sud par de grandes baies vitrées alors qu’au nord, un mur de pierre recouvert par un remblais de terre protège la maison du vent et des intempéries. Depuis l’entrée, le visiteur ne voit pas la maison, il peut juste distinguer quelques éléments de pierres mais sans se rendre compte du volume qui l’attend.

Pour Wright, « Aucune maison ne doit jamais être sur une colline, ni sur rien. Elle doit être de la colline, appartenir à la colline. » 5

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4 : Wright, « The Future of Architecture », op cit., p. 41

5 : Wright, « Habiter le paysage », op cit., p.160

Les deux faces de la maison, une face largement vitrée opposée à un côté de terre.

La coupe et le plan montre la différence de niveau créée par le remblais de terre côté nord.

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koshino housetadao ando ashiya city, japon, 1979-81 / addition, 1983Pour beaucoup de projets, Tadao Ando prend soin de préserver et de mettre en valeur la végétation du site, les arbres prennent alors une grande importance. Il utilise également avec une grande habilité la topographie du terrain. En effet, au Japon, la densité est telle que chaque mètre carré compte. Dans plusieurs habitations, il place une cour semi-enter-rée qui distribue tout le reste de la maison et devient ainsi l’espace de référence. En refer-mant l’habitat sur un espace ouvert, Ando lui donne la qualité d’une pièce supplémentaire, tournée vers le ciel. Ce principe de la cour anglaise est appliqué dans les maisons Koshino (1981), Izutsu (1982), Iwasa (1984), Hata (1984) et Kidosaki (1988).

Entre Kobe et Osaka, la Koshino House est l’une des premières tentatives d’Ando d’in-tégrer l’architecture avec son environnement naturel. Elle se trouve alors autant enfouie dans le sol que posée sur lui. Dans sa première phase, la maison était constituée de deux volumes rectangulaires en béton, l’un contenant le salon en double hauteur qui émerge du sol alors que l’autre boite plus basse accueille une série de six chambres identiques.

Une extension qui contient la chambre principale a été réalisée trois ans plus tard, de forme courbe, elle se positionne de l’autre côté du salon.

Lorsque le visiteur arrive, il voit la maison par le haut et peut ainsi se rendre compte de son plan.

A l’intérieur, malgré la massivité des murs en béton, la lumière pénètre dans tous les espa-ces, de grandes ouvertures offrent des vues sur la nature environnante sans pour autant gêner l’intimité des occupants grâce à la topographie du terrain.

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Les constructions de Tadao Ando exploitent très souvent toutes les qualités de la topographie du terrain et préservent la nature des différents sites.

La Koshino House illustre des volumes de différentes tailles encastrés dans le sol. La lumière et la nature entrent alors dans chaque pièce grâce à des procédés d’ouvertures variés.

La boite du centre en double hauteur contient le salon. Toute la maison est construite en béton.

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villa gringetdevanthéry et lamunière cugy, suisse, 1995-96Cette maison se trouve dans le jardin d’une villa existante des années 60, en forme de L, la nouvelle construction vient se poser contre le pignon de la villa, une extension très discrète qui s’enfonce dans le sol comme si elle voulait se faire oublier. Son intérieur se compose d’un grand espace où se mêle cuisine, coin à manger, chambre, salle de bain et séjour. La lumière est abondante, elle entre dans la maison par de larges baies vitrées placées devant les deux terrasses-patios qui l’entourent, une au sud plus étroite et l’autre à l’ouest qui offre une pièce extérieure accolée au séjour composée de couleur vive com-me le bleu et le rouge.

La couleur noire de l’extérieur veut se faire discrète comme la maison pour faire place aux couleurs du jardin.

Cette extension dans le sol est également un très bon exemple de densification, elle réunit donc les deux thèmes : densifier grâce à l’architecture du sol.

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Cette extension très discrète vient se greffer sur le pignon de la maison existante avec un plan en L.

Les coupes et les photos montrent comment la nouvelle construction s’enfonce dans le sol.

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villa beckdevanthéry et lamunière rolle, suisse, 2003-04Située dans une zone résidentielle, cette maison se marie avec son environnement com-posé de jardins et de verdure. Implantée dans un terrain en pente, elle est enfouie dans le sol et ne laisse paraître qu’une seule façade complètement vitrée qui se prolonge sur l’extérieur comme si celui-ci faisait partie de la maison. La vue depuis l’intérieur est cadrée par un talus d’herbe sur un côté et un mur vert sur l’autre. Au sommet de la parcelle, un jardin existant se prolonge sur la toiture.

Cette maison ne perturbe pas les habitations qui l’entourent, au contraire, elle se lie avec le sol pour disparaître par endroit.

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Cette maison souligne les éléments fondateurs qui l’entourent à savoir la verdure de la végétation ainsi que les jardins.

Elle s’enfonce dans cette verdure et dégage des vues toutes particulières ainsi qu’un jardin en toiture.

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villa onedominique perrault côtes d’armor, france, 1992-95Cette maison de vacances est un monument à la disparition. Comme plusieurs maisons traitées, elle ne possède qu’une façade, tel un rideau de verre. Les trois autres murs sont eux cachés sous terre. Pour enterrer cette maison, la topographie du terrain a été partiel-lement remodelée. La terre excavée pour la maison a été déposée au sud du site pour former un écran végétal. L’entrée se fait par le haut, ainsi lorsque le visiteur arrive il ne voit pas la maison, c’est seulement lorsqu’il descend sur le côté qu’il se rend compte qu’il marchait en fait sur le toit.

La maison tente ici à nouveau de s’intégrer au site en disparaissant.

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architecture du sol96

Lorsque le visiteur arrive, il ne voit pas la maison car il se trouve sur son toit.

De l’autre côté, une unique façade de verre.

La végétation entoure toute la maison, la terre excavée à permit de réaliser une nouvelle topographie en face de la maison.

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house in wales future systemsgrande-bretagne, 1994Cette maison se trouve à une vingtaine de mètres d’une falaise qui offre une vue à couper le souffle sur la baie de St-Bride. Pour cadrer spatialement cette vue, la maison est com-plètement enterrée. Seule une porte d’entrée en verre à l’arrière et une large baie vitrée panoramique sont visibles depuis l’extérieur.

Toutefois, la maison n’a pas été enterrée dans le sol mais plutôt posée sur le terrain com-me un objet. La terre a ensuite été poussée contre les façades et posée sur le toit pour que la maison disparaisse dans le paysage. La cheminée qui sort du toit est la seule indi-cation qu’il y a une habitation sous ce sol.

Cette maison se trouve dans un site exceptionnel avec une vue à couper la souffle.

Presque invisible, elle disparaît dans le sol.

Une façade de verre s’ouvre sur le paysage.

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sonic polderbernd kniess architekten colonia, allermagne, 2001Le projet se trouve en périphérie de Cologne, entre l’autoroute et les voies de chemins de fer des ICE express allemands. Le bruit élevé empêche alors tout développement sur ce site. Des barrières antibruits conventionnelles n’offrent pas de solution car le niveau de bruit serait encore trop élevé.

Contre ces problèmes, Kniess imagine une « barrière antibruits paysagère » construite avec la terre du site qui est enlevée et reposée ensuite de manière régulière. Les bâti-ments sont alors intégrés dans ces digues de terre et ainsi isolés du bruit.

L’espace entre les digues forme des rues en cul-de-sac, des appartements-ponts pas-sent au dessus et créent un paysage entre ombre et lumière. Ces rues ont alors à la fois un caractère publique et privé.

Ce quartier utilise le sol pour se protéger du bruit qui l’entoure. Des barrières antibruits sont construites avec la terre du site.

Des rues en cul-de-sac se disposent perpendiculairement à la rue centrale du quartier.

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architecture du sol100

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A travers ces exemples, l’architecture du sol montre qu’il est possible de profiter autre-ment des qualités de la lumière et des ouvertures. Ces constructions tentent souvent de se confondre avec le paysage et quelques fois disparaissent même complètement.

L’utilisation de patios permet de profiter d’une nouvelle pièce ouverte vers le ciel au milieu de la maison dans le sol.

Depuis quelques temps déjà, les préoccupations environnementales sont au centre des débats, ainsi termes et labels qui permettent d’économiser l’énergie se multiplient.

L’architecture du sol est en lien étroit avec l’environnement et le soucis de l’écologie, c’est pourquoi les constructions semi-enterrés se développent de plus en plus.

Ces constructions permettent également de varier les niveaux et de travailler en négatif par soustraction de matière.

Il serait alors possible d’imaginer utiliser les espaces encore non exploités comme les murs de soutènements qui profitent souvent de situations et d’orientation privilégiés.

architecture du sol102

la question du solAvant tout projet, l’architecte observe les éléments constitu-tifs du lieu comme, le relief, l’ensoleillement, les constructions avoisinantes, les règlements, les hauteurs, les alignements, les indices d’occupations, etc…

En sous-sol, il est apparemment plus libre, il n’y a plus de vent, les façades ne sont pas visibles et les règlements sont éga-lement plus flous. Cependant, lors d’une construction sous terre, plus que pour toute autre construction, c’est le terrain qui commande.

Quels que soient les objectifs voulus, se protéger, gagner de l’espace, ou profiter de la topographie du terrain, penser une architecture dans la terre soulève la question du statut du sol.

Quel est le niveau de référence ? Comment utiliser la terre excavée ?

Les quantités de terre excavée peuvent vite être très impor-tantes, c’est pourquoi il faut réfléchir dès le début à quoi elles pourraient être destinées.

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enjeux

densification de la zone villas et architecture du solA première vue, ces deux notions sont connotées négativement par la société. Toutefois, les observations précédentes ont démontré toutes les qualités qu’il est possible d’obtenir lorsqu’une réflexion est amenée dès le départ. Il est alors possible de densifier des quar-tiers de villas en employant l’architecture du sol.

Comme déjà énoncé, le principe consiste à densifier à l’intérieur des zones villas tout en maintenant le parcellaire existant. La densification commence avec un propriétaire qui ac-cepte de voir sa parcelle transformée par la construction d’un nouvel habitat. Grâce à l’architecture du sol, l’impact visuel du nouveau logement peut être diminué. En effet, un sol en pente permet, comme les exemples cités plus haut, d’enterrer partiellement voire même totalement le bâtiment. La toiture de la nouvelle maison pourrait alors être utilisable par les habitants de la villa se trouvant en amont.

L’idée ne consiste pas à être borné et à n’utiliser que cette méthode, mais plutôt à ob-server les qualités et les spécificités de chaque parcelle pour pouvoir juger de la meilleure approche possible.

Il est alors essentiel d’examiner ces zones non comme un tout qui subirait une intervention uniforme, mais comme une composition de secteurs tous différents les uns des autres qui évoluent et créent une grande diversité urbanistique. Chaque parcelle doit se développer individuellement en suivant toutefois des règles déterminées afin d’arriver à une densifica-tion raisonnable.

Il serait donc tout a fait imaginable de voir une zone villas se densifier par l’architecture du sol à l’endroit où la topographie le permet, par la construction de villas urbaines sur des parcelles réunis, par l’extension de certaines maisons et enfin par la construction de projet dense sur les parcelles non construites.

Ainsi, la plupart des secteurs de villas pourraient être densifiés sans être dénaturés pour autant. Une opération de se type répondrait également au nombre toujours grandissant de personnes qui cherchent à vivre de manière individuelle.

enjeux 106

Principes de densification :

un projet dense sur une parcelle vide

une villa urbaine remplace deux petites villas

une nouvelle habitation dans le sol

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Ce principe permettrait de créer de nombreux logements dans les zones de villas et accepterait alors une densification sans pour autant ajouter de nombreux objets volumineux supplémentaires. Ce serait une alternative à l’étalement des constructions sur le territoire.

Pour que ce principe puisse se concrétiser, il faut également mettre en place un processus d’information qui permet d’ex-pliquer à chaque habitant qu’il est possible de densifier un quartier tout en maintenant sa qualité de vie.

Il faut enfin montrer aux propriétaires les avantages qu’ils peu-vent en retirer. Des réunions d’information doivent ainsi être organisées tout au long des démarches afin d’éviter le plus possible les oppositions de personnes qui ne comprendraient pas les enjeux.

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site

la grande échellesituationLe site se trouve sur une colline à l’ouest du centre-ville de Lausanne dans la région de Montelly. Il est délimité, d’une part à l’Est par les chemins de fer qui passent dans une tran-chée creusée pour eux et qui sépare la colline de la ville, d’autre part au Nord et à l’Ouest par de grandes routes très fréquentées, avec l’avenue de Tivoli et l’avenue de Montoie, enfin au Sud par le chemin du Bon Abri qui marque la limite entre les villas et les bâtiments de plus grande taille.

topographieLa colline de Montelly offre une vue imprenable sur le lac et les Alpes lui faisant face. Elle est comme une île au milieu de la ville de Lausanne. Plus loin se présente le jardin bota-nique, il occupe une autre colline qui dialogue avec celle de Montelly, elle se situe juste à côté du parc de Milan.

Coupe est-ouest à travers la colline, la topographie offre des vues depuis presque partout

Coupe sud-nord à travers la colline, avec la descente jusqu’au lac à gauche et le passage creusé pour les trains à droite

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Le site offre des vues sur toute la ville grâce à sa topographie.

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éléments structurants du sitescolaire (rouge)Le quartier est entouré par les écoles et les crèches, il y a juste sous le chemin du Bon Abri, l’école primaire de Floréal, avec une crèche, un jardin d’enfants et l’enseignement pri-maire. Au chemin de Montelly, il y a le centre de vie enfantine avec sa crèche et son jardin d’enfants. Pour l’enseignement secondaire, il faut traverser le pont au-dessus du chemin de fer pour arriver au grand établissement du Belvédère. Enfin pour l’enseignement supé-rieur, le lycée puis les écoles supérieures se trouvent en périphérie de Lausanne.

commerce (orange)Il n’y a pas de commerces sur le terrain traité, par contre, ils entourent le site. Ainsi, un of-fice de poste et un magasin alimentaire se situent aux abords du carrefour au nord. Puis, un peu plus loin, le quartier du Flon et toutes les rues commerçantes situées à quelques pas présentent une grande diversité de commerces.

Pour l’alimentaire, les principaux magasins longent l’avenue de Cour au sud du site, un office de poste est également disponible sur cette rue.

activités culturelles (vert)Les théâtres ne sont pas loin avec «l’Arsenic» et le théâtre de Vidy au bord du lac. Les ci-némas sont également tout près avec les galeries Pathé de la gare et du Flon ainsi que la cinémathèque suisse. Il y a encore les différents musées avec le musée romain, le musée de l’Elysée et le musée Olympique. Enfin, les jardins botaniques sont à quelques pas juste à côté du parc de Milan.

loisirs (violet) Pour effectuer des activités physiques, se baigner ou tout simplement se détendre, les nombreux espaces verts, les terrains de sports du bord du lac ainsi que la piscine de Bel-lerive ne sont qu’à quelques minutes à pieds, tout comme le parc de Milan. Les divers bars et boites de nuits sont situés à proximité avec le quartier du Flon et ses environs.

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Les différents éléments structurants du site.

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transportsLe site est très bien desservi par les transports publics. En effet, il y a juste aux abords, deux lignes de bus, la première passe par l’avenue de Tivoli juste au nord, elle relie la Place St-François à la Vallée de la Jeunesse. La deuxième emprunte l’avenue Marc Dufour, de-puis St-François également, elle circule jusqu’au rond-point de la Maladière près du lac.

A 5 minutes de marche, il y a le métro lausannois et l’arrêt de Montelly, avec la ligne M1 qui relie la gare de Renens à celle du Flon.

De nombreux petits chemins et routes permettent aux vélos de circuler un peu partout. Les grandes voiries sont également équipées de pistes cyclables.

Pour les personnes préférant marcher, tous les équipements cités plus haut se trouvent à moins de deux kilomètres du site.

densitéLe plan d’affectation général PGA indique que le site choisi appartient à la zone d’habi-tations de faible densité, destinée principalement à l’habitation. La proportion de surface destinée à l’habitation dans un bâtiment doit être de 80% au moins.

La réglementation prévoit également de limiter l’indice d’utilisation du sol à 0,5. De plus, le nombre de niveaux est limité à deux étages complets et un partiel en attique. Les bâ-timents de plus grande taille ne peuvent avoir que trois logements. Il y a également des distances entre les villas à respecter.

Deux parcelles sont affectées à la zone d’habitations de moyenne densité. Les principales différences avec la zone de faible densité sont qu’elles ne possèdent plus d’indice limite à respecter et que la hauteur des constructions peut aller jusqu’à 13 mètres.

Pour une future densification, peut-être sera-t-il nécessaire de passer de la zone de faible à la zone de moyenne densité ?

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Le plan d’affectation du site et de ses environs avec : la zone de faible densité en jaune, la zone de moyenne densité en orange, la zone de forte densité en rouge, la zone urbaine en violet, la zone d’utilité publique en bleu et la zone des rives du lac en turquoise.

Les transports publics avec la ligne du métro en rouge et les bus en bleu

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la petite échellesitePouvoir habiter à deux pas du centre-ville et bénéficier d’une qualité de vie élevée, voilà la chance que cette région de Lausanne offre. Les qualités de cette colline sont effective-ment multiples. Il est donc nécessaire de les maintenir autant que possible.

Le périmètre suit les courbes de niveaux de la colline, ainsi la taille du terrain considéré se trouve dans un rayon de 200 mètres depuis le centre. Cette zone est constituée de nom-breuses parcelles et de différents types d’habitations.

parcellaireCette donnée est essentielle pour le projet. Les parcelles ne doivent pas forcément être réunies, aussi dès qu’un propriétaire accepte le processus, les démarches peuvent être entreprises. La densification peut alors se faire relativement rapidement.

Certaines parcelles pourraient être regroupées, afin d’offrir la possibilité de construire des villas urbaines.

bâtiLes bâtiments présents sur le site sont au nombre de 63, 53 sont habités par une seule famille et 10 sont composés de plusieurs logements. La plupart des habitations sont des villas, il n’y a que quatre villas individuelles qui sont louées, quatre autres sont partagées entre locataires et propriétaires, toutes les autres sont habitées par leur propriétaire. Enfin, six bâtiments sont uniquement destinés à la location.

Toutes ces constructions se répartissent en deux types; tout d’abord, les villas dans un tissu relativement réglé et dense, elles se situent dans le virage de l’avenue Marc Dufour ainsi qu’au sud du site, le long du chemin des Fougères. Puis, les villas avec une grande parcelle, elles se trouvent entourées de verdure et sont plus isolées que les autres. Enfin il y a une parcelle encore vide qui se trouve dans la pente de la colline.

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Avenue du Mont-d' Or

Chemin

du

Chemin

Chemin

des

desFleurs

Chemin

des

Deux-Ponts

Montoie

Chemin de Contigny

Avenue du Mont-d' Or

Avenue de

Fougères

Chemin de Bon-Abri

Repo

soir

Avenue Marc-Dufour

du

Reposo

ir

Chemin

Avenue Marc-Dufour

Chemin

de Pierreval

Langued

oc

du

Languedoc

Matines

Chemin des

Chemin du

Chemin

Chemin de la Tour-Grise

Avenue de Cour

Cheminde Montelly

Avenue de Provence

Chemin

des

Deux-Ponts

Pont Marc-Dufour

Avenue de Tivoli

Avenue de Sévelin

Avenue du Belvédère

Le site représenté avec le parcellaire, le bâti et les courbes de niveaux

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En haut des villas dans de grands espaces.

A gauche, deux villas habitées par leur propriétaire et des locataires.

En bas, des bâtiments uniquement destiné à la location.

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Une vue aérienne du site qui illustre la topographie du terrain et les différences de tailles qu’il y a entre les parcelles.

Les changements de densité sont également visibles avec les villas qui profitent de grands espaces et les villas plus serrées au-dessus du virage qui suivent la courbe ainsi que la rangée de 8 maisons au sud du terrain traité.

A gauche, les villas serrées dans le virage de l’avenue Marc Dufour.

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végétationLa colline est comme un écrin de verdure qui se surélève et offre une vue sur le reste de la ville.

Un des caractères primordiaux et constitutif du site est l’abondance de la végétation qui se retrouve à peu près partout. Elle apporte une valeur paysagère et participe à la ri-chesse de la qualité de vie du quartier en général. En effet, des villas entourées de jardins et d’espaces verts en ville possèdent une valeur bien différente qu’un appartement dans un immeuble.

Il y a également un parc au sommet de la colline avec une superbe vue sur le lac et ses environs où des chemins permettent aux habitants et visiteurs de se promener et de pro-fiter du lieu.

voitures, ruesLes seules voitures qui circulent dans le quartier sont celles des habitants, la circulation y est donc très faible. Toutefois, dans un secteur d’habitations individuelles, la voiture tient une place importante qu’il est nécessaire de prendre en compte.

Les routes sont étroites, deux voitures peuvent difficilement se croiser, elles sont bordées de murs pour contenir la pente et préserver les vues.

La majorité des garages est enfoncée dans le sol, seules les portes sont visibles et parti-cipent à la continuité des murs.

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Avenue du Mont-d' Or

Chemin

du

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desFleurs

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Deux-Ponts

Montoie

Chemin de Contigny

Avenue du Mont-d' Or

Avenue de

Fougères

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Chemin de la Tour-Grise

Avenue de Cour

Cheminde Montelly

Avenue de Provence

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Deux-Ponts

Pont Marc-Dufour

Avenue de Tivoli

Avenue de Sévelin

Avenue du Belvédère

La végétation est très présente sur le site.

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Les photos montrent à quelle point la végétation est présente sur le site, les maisons sont très souvent dissimulées derrière ce rideau végétal.

Un garage qui s’intègre dans un mur existant.

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Les rues sont très étroites et bordées de murs, ceux-ci protègent les habitations des regards ainsi que des bruits que la faible circulation peut occasionner à l’intérieur du site.

Les garages s’enfoncent dans le sol et créent des espaces d’évitements pour les voitures.

Sur la photo en bas à droite, la végétation avec un petit parc coupé par un chemin pédestre juste au dessus de vignes.

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bilan des potentialités et des résistancesLa densification d’un quartier nécessite une bonne connaissance du lieu en question. Re-lever les potentialités et les contraintes permet de rendre compte s’il sera aisé ou pas de construire.

Pour ceci, il faut observer quelles sont les parcelles encore non construites sur le site. S’il y en a une, elle pourrait être utilisée pour réaliser un projet d’une densité relativement éle-vée. Il faut également savoir si les habitants sont propriétaires ou locataires car le premier serait sûrement intéressé à densifier une parcelle qu’il possède et qu’il loue pour en tirer encore plus de profit mais comme il a été dit plus haut, les locataires sont très peu nom-breux dans le périmètre étudié.

La date d’acquisition du bien foncier permet de savoir quelles sont les motivations du pro-priétaire, s’il vient d’acheter alors il ne souhaitera sûrement pas un changement.

De même, la date de construction révèle si tels ou tels bâtiments sont susceptibles d’être rénovés ou au contraire, s’il sont protégés par le patrimoine.

Dans le périmètre étudié, autant les dates d’acquisitions que les dates de constructions n’ont pas pu être obtenues, en effet, de telles données sont protégées.

Enfin, le mauvais entretien d’une maison et de sa propriété permet éventuellement de mesurer l’attachement du propriétaire au lieu.

Au final, il est intéressant de constater que la majorité des points soulignés comme des potentialités peuvent donc devenir des contraintes lorsqu’un paramètre change.

Le site possède de telles qualités qu’il est évident que les propriétaires ne souhaitent ni partir, ni vendre, par contre ils pourraient accepter de voir leur terrain densifié s’ils estiment ne pas être trop dérangés.

Cela a déjà été le cas avec une grande parcelle qui s’est vue densifiée par la venue d’une nouvelle maison qui suggère déjà l’architecture du sol. L’ancienne bâtisse ne se trouve alors aucunement gênée par cette nouvelle construction, elle préserve ses qualités, sa vue et son autonomie. Cet exemple démontre qu’il est tout à fait possible de densifier le quartier sans en altérer la qualité de vie.

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La parcelle qui contient cette ancienne et grande maison a été diminuée par la construction d’une nouvelle villa.

Les qualités de la maison existante ont été préservées, elle garde sa magnifique vue ainsi que les espaces verts qui l’entourent.

L’ancien mur a également été reprit et corrigé, une ligne nette marque la nouvelle intervention

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nuisances sonoresLe quartier est très calme, en effet, le site est protégé des nuisances de l’avenue de Tivoli par les blocs locatifs qui font office de murs antibruits. Le fait d’être sur une colline participe également à diminuer les nuisances. En effet, le son se heurte aux différents obstacles comme les murs qui se succèdent et qui entourent tout le site. Le bruit des deux avenues à l’est et à l’ouest est ainsi très peu dérangeant, seules les habitations situées juste au dessus des murs peuvent être concernées.

Enfin, le chemin de fer ne représente pas une nuisance car le fait qu’il est enterré empê-che le son de monter.

ambianceC’est seulement après s’être promené sur le site qu’il est possible d’en ressentir l’am-biance. Aucune analyse de carte ne peut la retranscrire.

L’atmosphère y est calme et reposante, les murs de pierre, la vue et la verdure abondante offrent un charme tout particulier à cet endroit. Le promeneur a alors l’impression d’être à la campagne alors qu’il se trouve en pleine ville.

Il est clair que le fait de se trouver dans un quartier de villas de faible densité favorise ce sentiment. Toutefois, même après une densification, il devrait être possible de préserver une telle ambiance.

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Une vue dégagée au som-met de la colline, juste des vignes et quelques arbres.Un calme qui peut surpren-dre en ville.

Un espace de jeux pour les enfants.

En bas à droite, les trains passent dans une tranchée juste à côté du site et le protège des nuisances sonores. De même, les bâtiments locatifs tout à droite retiennent les bruits de l’avenue de Tivoli.

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Toutes ces photos relèvent cette abondance de verdure ainsi que toutes ces vues incroyables sur la ville, le lac et les montagnes.

Il parait difficile de croire que ce quartier se trouve en plein centre de Lausanne.

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intentionsAfin de clore cet énoncé théorique et avant d’amorcer la partie pratique du Master, il convient de tirer les conclusions du travail déjà effectué, ceci afin de les appliquer aux réflexions projectuelles.

Comme il a été dit précédemment, la densification de zone villas est pertinente, premiè-rement pour éviter l’étalement urbain et éviter la diminution des zones agricoles, deuxiè-mement pour répondre à la pénurie de logements qui touche durement tout l’arc léma-nique.

Le site offre de nombreuses qualités, tant du point de vue de son emplacement, des dégagements qu’il propose grâce à sa topographie, de la végétation semi-présente et de toutes les servitudes dont il dispose et qu’il est nécessaire de préserver voire de sou-ligner.

Concernant le programme du futur projet, le site est très bien entouré avec la présence, dans les alentours, d’un grand nombre de services, de commerces et d’équipements nécessaires à la vie du site. Cela permet de se concentrer sur la réalisation de logements qui pourront être de types divers.

Comme expliqué auparavant, le site bénéficie de l’implantation de divers institutions sco-laires depuis la crèche jusqu’à l’écoles secondaires dans les environs directs puis les éco-les supérieurs telles que l’UNIL, l’EPFL, l’Ecole Hôtelière, et diverses HES, ne se trouvent pas très loin puisqu’en périphérie de la ville.

Toutes ces institutions favorise la présence de familles dans cette partie de la ville, mais le manque de logements est tels à Lausanne comme dans tout l’arc lémanique que des logements de tous types sont également nécessaires surtout en plein centre ville.

intentions136

la suite du travail Il se dirigera donc sans doute vers une proposition de mixité des habitations, ce qui induit également une mixité au sein de la population.

Comme énoncé plus haut, le travail de densification de la zone villas pourra prendre plusieurs visages comme des villas urbaines, qui pourraient recevoir des logements de plus peti-tes tailles, pour des personnes vivant seules ou pour des étu-diants. Mais également des extensions de bâtiments existants pour des familles se sentant à l’étroit ou qui souhaiteraient louer une partie de leur villa. La parcelle encore vide pourrait recevoir un projet d’une densité plus élevée avec des loge-ments de différentes tailles. Enfin la densification de la majorité des parcelles par l’architecture du sol permettrait de travailler sur la diversité des typologies pour des habitats individuels.

Outre le développement de logements, le site pourrait éga-lement accueillir d’autres programmes comme de petits ate-liers ou bureaux.

Un autre point important, le site ne dispose actuellement d’aucun lieu de rencontre pour les habitants si ce n’est la pe-tite place de jeux au milieu du site. Il faudrait donc également prévoir des espaces ou les habitants du quartier pourraient se réunir pour ainsi créer un sentiment d’appartenance propre au lieu.

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http://www.devanthery-lamuniere.chSite du bureau d’architecture

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illustrations 1 - HLM, Chine, auteur inconnu 2 - HLM, Chine, auteur inconnu 3 - GODARD Francis, La ville en mouvement, découvertes Gallimard 410, 2001, page 18 4 - http://blog.lefigaro.fr/electionsus08/barack%20obama%20foule%20portland%20ap.jpg 5 - Ruzicka-Rossier Monique, Densité et mixité à l’échelle des agglomération suisses : le cas de l’agglomération lausannoise, 2002, office fédéral du développement durable, page 27 6 - Elise Ley, Christophe Loetscher, Fabienne Seppey, Densifions! Le cas du M2 à Lausanne, page 11 7 - Elise Ley, Christophe Loetscher, Fabienne Seppey, Densifions! Le cas du M2 à Lausanne, page 11, op cit. ASPAN 8 - Elise Ley, Christophe Loetscher, Fabienne Seppey, Densifions! Le cas du M2 à Lausanne, page 12, op cit. tribu’ architecture 9 - Elise Ley, Christophe Loetscher, Fabienne Seppey, Densifions! Le cas du M2 à Lausanne, page 11 10 - Fouchier Vincent, Les densités urbaines et le développement durable, le cas de l’île de France et des villes nouvelle, Editions du SGVN, Paris, 1997 11 - Fouchier Vincent, Les densités urbaines et le développement durable, le cas de l’île de France et des villes nouvelle, Editions du SGVN, Paris, 1997 12 - http://www.madinin-art.net/images/cosmopolites.jpg 13 - http://www.stop-discrimination.info/typo3temp/pics/16ca58e273.jpg 14 - http://www.tdm-plongee.com/gallery2/g2data/albums/usa/BestOf/new%20york%20nuit.jpg 15 - unepersonnesuisse.wikispaces.com 16 - cours de l’atelier Steinmann, vue intérieur d’un projet de Diener & Diener 17 - http://derouault.net/local/cache-vignettes/L800xH399/25_mai_01_ref_B_No_6-b0862.jpg 18 - Michael Desaules 19 - Revue Architecture d’Aujourd’hui, 1975, page 63 20 - The endless city, New York, Edition Phaidon, 2007, page 136-137 21 - The endless city, New York, Edition Phaidon, 2007, page 15 22 - The endless city, New York, Edition Phaidon, 2007, page 312 23 - Revue Hochparterre, édition décembre 2008, page 35 24 - Revue Hochparterre, édition décembre 2008, page 35 25 - Revue Hochparterre, édition décembre 2008, page 35 26 - Revue Hochparterre, édition décembre 2008, page 35 27 - Revue Hochparterre, édition décembre 2008, page 35 28 - Revue Hochparterre, édition décembre 2008, page 36 29 - Revue Hochparterre, édition décembre 2008, page 36 30 - Revue Hochparterre, édition décembre 2008, page 36 31 - http://www.unil.ch/webdav/site/ouvdd/shared/Colloque%202008/Pages%20du%20site/Communications/4-logement/Favet.pdf 32 - http://www.unil.ch/webdav/site/ouvdd/shared/Colloque%202008/Pages%20du%20site/Communications/4-logement/Favet.pdf 33 - http://www.unil.ch/webdav/site/ouvdd/shared/Colloque%202008/Pages%20du%20site/Communications/4-logement/Favet.pdf 34 - http://www.unil.ch/webdav/site/ouvdd/shared/Colloque%202008/Pages%20du%20site/Communications/4-logement/Favet.pdf

références146

35 - WIDDER Lynette, SPIER Steven, ASSE Eugene et MERTINS Detlef, Marianne Burkhalter + Christian Sumi, Edition Birkhäuser, Basel, 1999, page 88 36 - WIDDER Lynette, SPIER Steven, ASSE Eugene et MERTINS Detlef, Marianne Burkhalter + Christian Sumi, Edition Birkhäuser, Basel, 1999, page 90 37 - WIDDER Lynette, SPIER Steven, ASSE Eugene et MERTINS Detlef, Marianne Burkhalter + Christian Sumi, Edition Birkhäuser, Basel, 1999, page 89 38 - WIDDER Lynette, SPIER Steven, ASSE Eugene et MERTINS Detlef, Marianne Burkhalter + Christian Sumi, Edition Birkhäuser, Basel, 1999, page 91 39 - WIDDER Lynette, SPIER Steven, ASSE Eugene et MERTINS Detlef, Marianne Burkhalter + Christian Sumi, Edition Birkhäuser, Basel, 1999, page 93 40 - WIDDER Lynette, SPIER Steven, ASSE Eugene et MERTINS Detlef, Marianne Burkhalter + Christian Sumi, Edition Birkhäuser, Basel, 1999, page 94 41 - WIDDER Lynette, SPIER Steven, ASSE Eugene et MERTINS Detlef, Marianne Burkhalter + Christian Sumi, Edition Birkhäuser, Basel, 1999, page 92 42 - WIDDER Lynette, SPIER Steven, ASSE Eugene et MERTINS Detlef, Marianne Burkhalter + Christian Sumi, Edition Birkhäuser, Basel, 1999, page 95 43 - ipas architectes 44 - ipas architectes 45 - ipas architectes 46 - ipas architectes 47 - http://www.aubier.ch 48 - http://www.aubier.ch 49 - L’Aubier 50 - Revue AMC, édition n°108, juin-juillet 2000, page, 108 51 - Revue AMC, édition n°108, juin-juillet 2000, page, 110 52 - Revue AMC, édition n°108, juin-juillet 2000, page, 110 53 - Revue AMC, édition n°108, juin-juillet 2000, page, 109 54 - Revue AMC, édition n°108, juin-juillet 2000, page, 109 55 - http://www.bbarc.ch/ 56 - http://www.bbarc.ch/ 57 - http://www.bbarc.ch/ 58 - http://www.bbarc.ch/ 59 - Revue AMC, édition n°108, juin-juillet 2000, page, 112 60 - Revue AMC, édition n°108, juin-juillet 2000, page, 112 61 - Revue AMC, édition n°108, juin-juillet 2000, page, 113 62 - Revue AMC, édition n°108, juin-juillet 2000, page, 114 63 - Revue AMC, édition n°108, juin-juillet 2000, page, 126 64 - Revue AMC, édition n°108, juin-juillet 2000, page, 126 65 - Revue AMC, édition n°108, juin-juillet 2000, page, 124 66 - Revue AMC, édition n°108, juin-juillet 2000, page, 128

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67 - Revue AMC, édition n°108, juin-juillet 2000, page, 125 68 - http://www.haverford.edu/relg/sells/tunisia/Matmata1.jpg 69 - http://www.flickr.com/photos/wallyg/299852387/ 70 - http://www.flickr.com/photos/mimmis/1555814757/ 71 - http://www.flickr.com/photos/mimmis/1555812415/ 72 - http://www.flickr.com/photos/wallyg/299851489/ 73 - http://picasaweb.google.com/Jashellroy/LivingInLondon#5045958775521135314 74 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 98 75 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 96 76 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 98 77 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 97 78 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 98 79 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 97 80 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 100 81 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 99 82 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 101 83 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 101 84 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 101 85 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 99 86 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 104 87 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 105 88 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 107 89 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 104 90 - Revue AMC, édition n°176, février 2008, page 106 91 - RUBY Ilka & Andreas, Groundscapes, Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006, page xx 92 - RUBY Ilka & Andreas, Groundscapes, Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006, page xx 93 - RUBY Ilka & Andreas, Groundscapes, Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006, page xx 94 - RUBY Ilka & Andreas, Groundscapes, Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006, page xx 95 - RUBY Ilka & Andreas, Groundscapes, Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006, page xx 96 - http://pc.blogspot.com/2008/02/second-jacobs-house-frank-lloyd-wright.html 97 - http://pc.blogspot.com/2008/02/second-jacobs-house-frank-lloyd-wright.html 98 - http://pc.blogspot.com/2008/02/second-jacobs-house-frank-lloyd-wright.html 99 - http://pc.blogspot.com/2008/02/second-jacobs-house-frank-lloyd-wright.html 100 - http://pc.blogspot.com/2008/02/second-jacobs-house-frank-lloyd-wright.html 101 - JODIDO Philip, Ando, complete work, Edition Taschen, Cologne, 2007, page 62 102 - JODIDO Philip, Ando, complete work, Edition Taschen, Cologne, 2007, page 67 103 - JODIDO Philip, Ando, complete work, Edition Taschen, Cologne, 2007, page 64 104 - ANDO Tadao, Tadao Ando, Houses & Housing, Edition TOTO Shuppan, Tokyo, 2007, page 23 105 - JODIDO Philip, Ando, complete work, Edition Taschen, Cologne, 2007, page 66

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106 - ANDO Tadao, Tadao Ando, Houses & Housing, Edition TOTO Shuppan, Tokyo, 2007, page 22 107 - JODIDO Philip, Ando, complete work, Edition Taschen, Cologne, 2007, page 69 108 - JODIDO Philip, Ando, complete work, Edition Taschen, Cologne, 2007, page 68 109 - JODIDO Philip, Ando, complete work, Edition Taschen, Cologne, 2007, page 69 110 - JODIDO Philip, Ando, complete work, Edition Taschen, Cologne, 2007, page 69 111 - Bauwelt, n° 39, octobre 1996, pp. 2252-2253 112 - Bauwelt, n° 39, octobre 1996, pp. 2252-2253 113 - Bauwelt, n° 39, octobre 1996, pp. 2252-2253 114 - Bauwelt, n° 39, octobre 1996, pp. 2252-2253 115 - http://www.devanthery-lamuniere.ch/DLA/sample_proj_detail_dla.php?No_rec_projet=1010&directory=projets/1010 116 - http://www.devanthery-lamuniere.ch/DLA/sample_proj_detail_dla.php?No_rec_projet=1010&directory=projets/1010 117 - http://www.devanthery-lamuniere.ch/DLA/sample_proj_detail_dla.php?No_rec_projet=1010&directory=projets/1010 118 - http://www.devanthery-lamuniere.ch/DLA/sample_proj_detail_dla.php?No_rec_projet=1010&directory=projets/1010 119 - RUBY Ilka & Andreas, Groundscapes, Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006, page 51 120 - RUBY Ilka & Andreas, Groundscapes, Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006, page 51 121 - RUBY Ilka & Andreas, Groundscapes, Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006, page 51 122 - RUBY Ilka & Andreas, Groundscapes, Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006, page 52 123 - RUBY Ilka & Andreas, Groundscapes, Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006, page 53 124 - RUBY Ilka & Andreas, Groundscapes, Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006, page 53 125 - RUBY Ilka & Andreas, Groundscapes, Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006, page 65 126 - RUBY Ilka & Andreas, Groundscapes, Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006, page 64 127 - RUBY Ilka & Andreas, Groundscapes, Editorial Gustavo Gili, SL, Barcelona, 2006, page 65 128 - http://maps.live.com/

Crédits photographiques et plans : Michael Desaules

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remerciementsJe tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé pour cet énoncé théorique, notamment Bruno Marchand, Eric Ott et toute l’équipe d’ipas pour leurs avis éclairés tout au long du travail, Marcos Weil pour ses conseils dans l’approche du sujet, ainsi que tous les coups de mains des proches.