Les pratiques de lecture en Polynésie française

Sondage proposé par l’Association des Éditeurs de Tahiti et des îles, dans le cadre d’une enquête sur la situation du Livre et de la lecture

publique en Polynésie française - Août 2016 !Présentation de la démarche!

• L’Association des Editeurs de Tahiti et des îles vise à soutenir la promotion des métiers du Livre et à créer une dynamique vertueuse pour favoriser la diffusion des ouvrages auprès d’un public large.

• Dans cette mesure, nous avons sondé les Polynésiens afin d’établir un bilan transparent sur l’état de la lecture publique en Polynésie française.

• La synthèse des informations et données recueillies viendra alimenter un bilan de synthèse, qui sera communiqué à l’ensemble des acteurs locaux impliqués dans la promotion du Livre et de la lecture publique.

• Le but est de mettre en place une réflexion commune afin de dégripper le secteur et d’encourager une dynamique collective, proposant des solutions réalisables et les ressources nécessaires.

!Description du cadre méthodologique et de l’échantillon !• La première partie du questionnaire porte sur des informations pratiques à propos

des sondés : genre, tranche d’âge, statut professionnel et CSP d’appartenance.

• La seconde partie vise à détailler les habitudes de lecture des sondés. L’objectif est double : évaluer l’appétence de l’échantillon à la lecture selon la fréquence de la pratique, le contexte et la provenance des ouvrages, mais également déterminer si des genres et catégories littéraires trouvent facilement lecteur parmi les Polynésiens. Et dans ce contexte, nous souhaitons estimer la place qu’occupe la littérature polynésienne dans l’ensemble des habitudes de consommation littéraire du public, de même qu’identifier les freins à cette pratique.

• La troisième partie du sondage porte sur les habitudes d’achat de livres par les Polynésiens. Au-delà des points de vente physiques, il s’agit de comprendre quels éléments propres aux livres sont valorisés lors de la prise de décision d’achat par le lecteur, et bien sûr, la place qu’occupe le prix des ouvrages lors de cet acte d’achat, et par livre, et par an, au regard de l’ensemble des achats littéraires réalisés par chaque sondé.

• La dernière partie du sondage porte sur les rapports aux livres en version numérique, afin de mettre en relief les pratiques de lecture numérique, les types de supports favoris et la pertinence de ce moyen pour accéder à la littérature en Polynésie française.

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• Taille de l’échantillon : 522 individus, hommes et femmes, ont été sondés entre décembre 2015 et juin 2016 sur Tahiti (entre les communes de Mahina à Paea), et sur l’île Huahine à l’occasion du premier salon du livre organisé sur l’île en juin 2016.

• Le mode d’interrogatoire a été l’administration en direct des sondages par un enquêteur sur le terrain, en face à face dans des espaces publics et lieux fréquentés par un échantillon représentatif de la population polynésienne.

Remarque : la multiplication des supports de lecture numérique et la tendance à la hausse du temps passé par individu au contact de ces mêmes outils (smartphones, tablettes, liseuses, ordinateurs, etc.) accroît spontanément le temps de lecture auquel sont exposés les individus sondés, en grande majorité. Afin d’éviter toute confusion avec ce phénomène attesté, et bien porter l’attention des sondés sur l’objet de la présente étude, il a été rappelé en début de sondage qu’il s’agit bien d’une enquête portant sur la lecture, a fortiori de livres papier et numériques. Etaient de fait exclus les réponses faisant référence à la lecture de presse, magazines, usages d’applications et autres contenus similaires.

Nous rappelons qu'une marge d’incertitude allant de 2 à 5 points doit être prise en compte dans la lecture des résultats au présent sondage, compte tenu de la taille de l’échantillon, à peine supérieur à 500 répondants.

!I. Informations pratiques portant sur l’échantillon

L’échantillon de sondés comptabilise 522 individus, hommes et femmes, tous résidents sur le territoire polynésien, qui compte au total 268 207 habitants (source : ISPF, recensement 2012).

• 286 femmes, soit 54,8% de l’échantillon

• 236 hommes, soit 45,2% de l’échantillon

Les individus sondés sont majoritairement âgés de 18 à 64 ans, dont 45% d’actifs et 41% d’inactifs, en partie car non insérés sur le marché de l’emploi (étudiants).

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Hommes FemmesActifs Inactifs Non renseigné

Graphique 1 : répartition par genre et tranches d’âge des sondés

Graphique 2 : Part d’actifs et inactifs de l’échantillon

II. Habitudes de lecture

La pratique de la lecture est habituelle pour 66,3% des sondés, en particulier les femmes. Cependant, cette statistique est à pondérer au regard de la fréquence de lecture : s’il s’agit d’une pratique « habituelle », elle reste pourtant ponctuelle pour 30% des sondés et régulière pour 20% d’entre eux, tandis que 10% déclarent ne jamais lire.

Le cadre le plus propice à la lecture des particuliers résulte être à domicile (pour 40% des sondés).

!De même, la lecture semble être favorisée au cours des périodes de vacances (pour 16% des sondés). En effet, 17,2% déclarent lire 1 à 2 livres pendant les vacances, et 13,2% annoncent lire 3 à 5 livres au cours de leurs vacances.

!

On constate qu’il est habituel pour 19% des sondés de lire entre 3 à 5 livres par an ; plus de 15 livres par an pour 10% et 6 à 10 livres pour 15% de l’échantillon.

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Oui Non Non renseigné

JamaisDe manière ponctuelleRégulièrementTrès fréquemmentQuotidiennementNon renseigné

A domicile En vacancesBibliothèques Transports publicsLieux publics TravailNon renseigné

Graphique 5 : Dans quel contexte lisez-vous le plus souvent ? (QCM)

Aucun1 à 23 à 56 à 1011 à 15+ de 15 Non renseigné

Graphique 6 : Combien de livres avez-vous l’habitude

de lire par an ?

Graphique 3 : Avez-vous l’habitude de lire des livres (papiers ou numériques) ?

Graphique 4 : Et si oui, à quelle fréquence ?

Près d’un tiers des s o n d é s ( 3 2 , 7 % ) achètent leurs livres neufs avant de les lire.

Le prêt entre amis, c o l l è g u e s e t m e m b r e s d e l a famille élargie est u n e p r a t i q u e répandue (16,9% des sondés ) , en particulier chez les femmes.

Les emprunts en bibliothèques sont pratiqués régulièrement par 13,7% des sondés afin de se procurer des livres. Tandis que pour 13,5% des sondés, leurs lectures résultent d’un cadeau.

La littérature reste la catégorie favorite des lecteurs sondés (27%) et les sciences humaines résultent être une catégorie appréciée par 13% des sondés. Avec la même propension (11%), les ouvrages jeunesse, ceux relatifs à l’enseignement scolaire et ceux portant sur la religion et l’ésotérisme. La bande dessinée (7%), les ouvrages techniques (7%) et les beaux-livres (5%) restent en marge des lectures, mais sont généralement lus par des lecteurs de littérature et les « grands lecteurs », qui alternent entre les catégories et les genres de lectures.

Le roman est le genre préféré de 27% des sondés, les polars et/ou thriller pour 14% d’entre eux, suivi par les biographies et/ou autobiographies (9%) ainsi que les histoires d’amour (8%).

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Achat neuf (papier et numérique) Non renseignéLivres prêtés Emprunts en bibliothèqueCadeaux Livres d'occasionAutres : église, bible Autres : téléchargements gratuits

Graphique 7 : D’où proviennent les livres que vous lisez ? (QCM)

LittératureJeunesseLivres pratiquesEnseignement scolaireSciences humaines et socialesBande dessinéeArts et beaux-livresSciences, technique, médecine et gestionReligion et ésotérisme

Graphique 8 : Quelles catégories de livres lisez-vous le plus souvent ? (QCM)

!Près de la moitié des sondés (46,9%) déclarent ne pas lire de littérature polynésienne et un peu plus d’un tiers (34,7%) déclarent en lire.

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Pour près de la moitié des sondés (47%), la lecture n’est pas une activité pratiquée assez régulièrement. Pour ceux-là, le manque de temps (38,8%) et la contrainte budgétaire (7,4%) sont les principaux freins à la lecture.

Mais pour un tiers, le temps de lecture est suffisant, et ils préfèreraient dédier leur temps libre à d’autres activités et loisirs. En effet, le manque d’intérêt envers la lecture (16,1%) et la faible implication de l’entourage (4%) sont des motifs pour ne pas avoir recours à la lecture plus régulièrement.

En revanche, la difficulté d’accès aux livres (4,4%) ne semble pas représenter un frein à la lecture (et a fortiori, ne semble pas être un obstacle pour se procurer des livres) et cela

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Polar / ThrillerRomanHistoire d'amourScience-fiction / fantastiqueBiographie / AutobiographieBande dessinéeRecueil de poèmesRecueil de nouvellesEssaisAutres : bibleNon renseigné

Graphique 9 : Quels genres préférez-vous ? (QCM)

Oui Non Non renseigné

Graphique 10 : Avez-vous l’habitude de lire de la littérature polynésiennes?

Oui Non Juin

Graphique 11 : Si vous en aviez la possibilité,

passeriez-vous plus de temps à lire ?

Manque de tempsManque d'intérêt envers la lectureContrainte budgétaireDifficulté d'accès aux livresFaible implication de l'entourageNon renseigné

Graphique 12 : Si oui, quels sont les principaux freins à la lecture ? (QCM)

malgré l’isolement ilien et la rareté des points de vente et des structures de lecture publique en Polynésie (compensé par les achats sur internet, nous le verrons par la suite).

!III. Habitudes d’achat

Les achats de livres neufs sont principalement effectués en points de vente physique, en particulier dans les espaces culturels des grandes surfaces spécialisées ou non (32,5%) et en librairies (20,4%). Cependant, l’achat de livres sur Internet (en version numérique et papier) est pratiqué par 21,1% des sondés : l’accès à un catalogue plus vaste et les tarifs réduits des ouvrages sont les motifs principaux mis en avant, et ce recours apporte une solution au manque de points de vente et à l’enclavement de la plupart des îles.

Les éléments externes propres au livre qui incitent à l’achat sont :

- l’auteur (23%),

- la couverture (15%)

- la collection (15%)

- le titre de l’ouvrage (13%)

Le format en soi (taille de l’ouvrage et des caractères, nombre de pages) ne semble pas avoir d’influence sur la décision d’achat.

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Espaces culturels en grandes surfaces (spécialisées ou non)Sur Internet (version papier et numérique)Librairies Brocantes et vides greniersChez les éditeurs (PDV et salons)Maison de la presseNon renseigné

L'auteur La couvertureLe titre La collectionLe nombre de pages Non renseignéLa taille des caractères

Graphique 14 : Quels éléments propres au livre vous incitent à l’achat ? (QCM)

Graphique 13 : Dans le cas de livres neufs, où avez-vous l’habitude de réaliser vos achats ? (QCM)

Pour près d’un tiers des sondés (31,6%), le sujet et le thème du livre sont les principaux facteurs décisifs dans la décision d’achat.

Les recommandations de proches (20,6%) sont éga lement p r i ses en considérat ion lors du choix d’un ouvrage.

En revanche, les critiques l i t térai res (8,8%), les articles de presse (5,7%), et les prix littéraires (4,6%) ne semblent influencer que modérément l es décisions d’achats de

livres.

!Le prix occupe une place plutôt importante pour 27,5% des sondés, tandis que pour 17,6%, le prix n’entre pas en considération au cours de la décision d’achat.

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Le budget moyen par livre est compris entre 1000 et 4000 xpf pour plus de la moitié des sondés. Le budget annuel affecté à l’achat de livres est :

- supérieur à 20 000 xpf pour 21% des lecteurs,

- compris entre 10 000 et 20 000 xpf pour 15% des sondés

- compris entre 5000 et 10 000 xpf pour 18% d’entre eux

Ces budgets moyens corroborent bien les quantités annuelles de livres lus annoncés précédemment.

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Sujet et thème du livre Les recommandations de prochesLes critiques littéraires Articles dans la pressePrix littéraires Conseils du librairePublicités Non renseigné

Graphique 15 : Quels facteurs influencent vos achats littéraires ? (QCM)

Critère principal Plutôt importantNeutre Peu importantSans importance Non renseigné

Graphique 16 : Quelle est la place du prix dans votre décision d’achat ?

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IV. Rapports aux livres numériques et à la lecture numérique.

!!Un tiers des sondés se déclarent lecteurs de livres au format numérique :

- près de 50% utilisent des tablettes (type Ipad) ou des liseuses,

- 30% leur ordinateur portable et/ou fixe,

- autant que ceux lisant sur leur smartphone (30%).

La majorité des lecteurs numériques cumulent plusieurs supports de lecture numérique, sauf les utilisateurs de liseuses, qui en font un usage quasi exclusif en tant que support de lecture numérique.

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Moins de 1000 xpfEntre 1000 et 2500 xpfEntre 2500 et 4000 xpfEntre 4000 et 5500 xpf+ de 5500 xpfNon renseigné

Graphique 17 : Quel budget dédiez-vous à l’achat de livres (budget par livre) ?

Moins de 5000 xpfEntre 5000 et 10 000 xpfEntre 10 000 et 20 000 xpf+ de 20 000 xpfNon renseigné

Graphique 18 : Quel budget dédiez-vous à l’achat de livres (budget global par an) ?

Oui NonNon renseigné

Graphique 19 : Êtes-vous lecteur de livres numériques ?

Tablette Ordinateur portable et/ou fixeSmartphone LiseuseNon renseigné

Graphique 20 : Si oui, quels supports de lecture numérique avez-vous l’habitude d’utiliser ? (QCM)

Le format de lecture numérique est a p p r é c i é p o u r s o n a s p e c t pratique par 22,3% des lecteurs numériques.

Le prix des ouvrages numériques, inférieur aux ouvrages papier, est un argument avantageux pour 10% des lecteurs.

De plus, le fait de pouvoir se procurer des titres épuisés en version papier, ainsi que la variété du catalogue de t itres sont également des avantages du format numérique pour 16% des

sondés.

Le moyen le plus fréquent pour se procurer des ouvrages en format numérique est via les achats réalisés auprès des grandes surfaces spécialisées en biens culturels pour 58% des sondés, type fnac.com, amazon.com, etc. Les achats via des sites spécialisés en vente en ligne, type applestore.com, sont réalisés par 38% des sondés.

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Format pratiquePrix des ouvragesAccéder à des titres épuisés en format papierCatalogue d'ouvrages disponiblesNon renseigné

Auprès des éditeursGrandes surfaces spécialisées en biens culturels (type Fnac, Amazon...)Sites spécialisés en vente en ligne (type AppleStore)

Graphique 22 : Où avez-vous l’habitude d’acheter vos livres numériques ? (QCM)

Graphique 21 : Selon vous, quels sont les avantages du livre numérique ? (QCM)

V. Synthèse

En plus d’établir un état des pratiques de lecture par la population polynésienne à travers un échantillon représentatif de femmes (54,8%) et d’hommes (45,2%), âgés de 18 à 64 ans pour la grande majorité, ce sondage a également pour objet d’appréhender la perception du livre et les attitudes de consommation qui en découlent.

Le cadre le plus propice à la lecture est à domicile pour 40% des sondés, et 16% déclarent lire davantage durant les périodes de vacances. En moyenne, les sondés lisent 2 à 5 livres par an, les femmes ayant tendance à lire 1 à 2 livres de plus que les hommes, en particulier celles âgées de 35 à 64 ans.

Pour 33% des sondés, la manière de se procurer des ouvrages à lire est majoritairement l’acte d’achat neuf des titres. Mais les circuits intermédiaires, tels que le prêt (17%) et les emprunts en bibliothèques (14%), restent des moyens fréquents pour accéder à la lecture. Enfin, 13% déclarent lire des ouvrages qui leur sont offerts.

Si la littérature reste la catégorie la plus lue, et que le roman est le genre favori de 27% des sondés, les polars / thrillers (14%) et les sciences humaines et sociales (13%) trouvent également lecteurs. Les ouvrages relatifs à l’enseignement scolaire (11%) et les albums jeunesse (11%) ont tendance a être lus par les femmes, en particulier de 18 à 49 ans. On constate ici qu’il s’agit majoritairement de femmes actives dans le public, de professions intermédiaires ou cadres, ainsi que des femmes inactives.

47% des sondés passeraient plus de temps à lire s’ils en avait la possibilité : le manque de temps (pour 39% d’entre eux) est le principal obstacle à la lecture. Toutefois, 16% déclarent ne pas être intéressés par la lecture, et un tiers des sondés ne passeraient pas plus de temps à lire s’ils le pouvaient, mais préféreraient affecter du temps à la pratique d’autres loisirs et activités.

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La contrainte budgétaire ne semble pas être un frein à la lecture (sauf pour 7,5% des sondés), de même que l’enclavement de la Polynésie et le faible réseau de points de vente et de bibliothèques et médiathèques sur le territoire polynésien. En effet, les librairies et grandes surfaces culturelles (type Odyssey) ou non (type Carrefour, Champion, HyperU…) sont des lieux privilégiés par 52% des sondés, qui y réalisent leurs achats de livres neufs.

Par ailleurs, 21% des sondés réalisent des achats de livres (papier et/ou numériques) sur Internet : d’abord pour l’avantage tarifaire des ouvrages à l’unité, la taille du catalogue disponible et la facilité d’achat et de livraison à domicile.

Concernant les motifs qui poussent le consommateur à l’achat, les éléments propres au livre sont : l’auteur qui est un argument majeur pour 23% des sondés, la collection (15%), la couverture (14,5%) et le titre (13%).

Plusieurs facteurs externes favorisent et influencent les achat littéraires : l’approche subjective des lecteurs, dont 31,5% sont incités par le sujet et le thème du livre lors de l’achat, et complétée par le poids des recommandations des proches (21%) ainsi que grâce aux critiques et prix littéraires (13%).

Le prix des ouvrages proposés en Polynésie est un critère plutôt important pour 27,5% des sondés. Le budget moyen par livre est de 3 000 xpf, et le budget annuel moyen alloué à l’achat de livres est supérieur à 20 000 xpf pour 21% des sondés, compris entre 5 000 et 10 000 xpf pour 18% d’entre eux.

Les supports de lecture numérique ont tendance à se démocratiser, tout en se multipliant, ce qui augmente significativement les occasions d’exposer l’individu à des moments de lecture. Pourtant, ce phénomène ne génère pas de nouveaux lecteurs.

Les liseuses sont encore peu utilisées en Polynésie, mais leur usage est généralement exclusif des autres supports de lecture numérique, et concernent d’abord des lecteurs fréquents de livres papier.

Le principal avantage du format numérique est d’abord son côté pratique (pour 22% des sondés), mais il offre aussi d’autres bénéfices : un prix inférieur au format papier, l’accès immédiat au contenu (pas de délai de livraison), et la variété des titres disponibles, y compris des ouvrages épuisés en version papier.

Les grandes surfaces spécialisées en biens culturels captent les flux principaux d’achats, auxquels se rajoutent ceux réalisés sur des sites spécialisés en vente en ligne de livres numériques.

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VI. Conclusion

Jusqu’à ce jour, aucune étude de la sorte n’a été menée en Polynésie française, portant sur les pratiques et les habitudes de lecture du grand public polynésien. Nous ne disposons donc pas de données comparatives, ce qui ne nous permet que d’établir des constats et restreint l’interprétation des statistiques obtenues en résultat à ce sondage.

Bien que deux tiers des sondés se déclarent lecteurs de manière fréquente, cette appréciation est à pondérer au regard de la fréquence à laquelle font allusion les sondés, car la lecture reste pourtant une activité ponctuelle et peu régulière, voire inhabituelle pour certains sondés, en particulier les hommes.

La littérature polynésienne, pourtant riche en ouvrages (plus de 1 000 titres disponibles), reste méconnue du lectorat polynésien, dont seulement un tiers se déclarent lecteurs. Les acteurs du livre en Polynésie, aussi bien les éditeurs, les auteurs, que les libraires et les diffuseurs, ont tout intérêt à renforcer les moyens de promotion de cette littérature autochtone auprès du public local. La faible pénétration de la littérature polynésienne sur des formats numériques est également un frein à sa diffusion, notamment auprès du public ilien, pourtant correctement équipé en supports variés compatibles avec les formats de livres numériques.

La lecture reste donc une pratique à amplifier, à développer auprès de la population polynésienne, d’abord en lui donnant un sens, ensuite en favorisant l’émergence de contextes, voire d’infrastructures, permettant la diffusion des ouvrages ou tout simplement, l’accès aux titres.

Cette situation est préoccupante, au regard des nombreux avantages que véhiculent les livres dans l’ensemble et la pratique de la lecture, qu’elle soit motivée pour des raisons professionnelles ou tout simplement, comme loisir. En effet, la lecture permet non

Analyse SWOT

Opportunités Forces

- Large segment de la population à sensibiliser à la question de la lecture : les non lecteurs et les lecteurs effectifs dans l’affectation du temps passé à lire!

- Equipement correct en supports numériques par les foyers polynésiens (sauf liseuses) !

- Répondre aux attentes des lecteurs grâce aux avantages identifiés de la lecture (culture, savoirs, bien-être, loisir…)

- Les réseaux intermédiaires d’accès aux livres !- La place d’Internet pour se procurer des ouvrages

(papier et/ou numériques) !- La littérature polynésienne est proposée à des

tarifs raisonnables par rapport aux titres importés!- La côté d’amour et la notoriété des auteurs

polynésiens auprès du public local !- Budget moyen affecté à l’achat d’un ouvrage

(3000 xpf)

Menaces Faiblesse

- La lecture reste une activité peu pratiquée, et en fréquence et en durée, par manque d’intérêt et de temps !

- Le poids des achats réalisés sur Internet, au détriment des librairies et points de vente physique!

- Le tarif élevé des ouvrages papier importés disponibles à la vente en Polynésie !

- Absence de réglementation locale en faveur du prix unique des ouvrages, au moins ceux produits localement

- Méconnaissance de la littérature polynésienne !- Le livre numérique reste en marge des supports

de lecture, bien que les foyers polynésiens soient correctement équipés !

- Le faible réseau de lecture publique et l’absence de points de vente physique incitent aux achats sur Internet !

- Absence de couverture presse et média locaux réguliers !

- Absence de programme littéraire TV !- Absence de prix littéraires polynésiens

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seulement d’éclairer des questions culturelles, d’accroître les connaissances des lecteurs, de développer leur créativité, tout en luttant contre l’illettrisme (reconnu comme un fléau scolaire en Polynésie française) et en améliorant les capacités d’expression à l’oral et de rédaction à l’écrit. La valorisation de la lecture devrait donc être prise considérablement au sérieux par nos institutions, ainsi que par les nombreux acteurs locaux (éditeurs, libraires et diffuseurs).

Bien que la contrainte budgétaire ne soit pas un frein majeur à l’acquisition d’ouvrages, une corrélation négative apparaît toutefois entre le tarif des ouvrages papier importés et diffusés en librairies et grandes surfaces, qui s’avère nettement supérieur à l’achat direct sur Internet. Tandis que les titres produits localement ont tendance à s’aligner avec les tarifs métropolitains initiaux, cet effort tarifaire semble passer inaperçu auprès des consommateurs.

La mise en place d’une politique publique en faveur de la lecture apparaît comme une véritable nécessité sociale et sociétale.

VII. Limites

Nous rappelons qu'une marge d’incertitude allant de 2 à 5 points doit être prise en compte dans la lecture des résultats au présent sondage, compte tenu de la taille de l’échantillon, à peine supérieur à 500 répondants.

De même, ces tendances statistiques sont à pondérer face à l’ambiguïté effective concernant les sondés dans leur ensemble, qui, dans le cas présent, peuvent avoir tendance à surestimer leur appétence à la lecture, aux achats littéraires à surtout, aux limites réelles résultant du manque d’infrastructures publiques facilitant l’accès aux livres et à la lecture en Polynésie française.

Concernant l’utilisation des supports numériques pour lire des livres, il n’est pas précisé si les ouvrages sont obtenus légalement (via l’achat sur les plateformes spécialisées) ou non. De même, les ouvrages tombés dans le domaine public et donc téléchargeables gratuitement ne sont pas distingués des autres.

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