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Les produits non ligneux des arbres des parcs agroforestiers sahéliens : un atout pour le développement des collectivités rurales ?
Alain Olivier
photo:
Alexandre
Boursier
Dégradation
des ressources
Pauvreté
rurale
L’intégration de l’arbre au système de production agricole par le biais de l’agroforesterie
photo: Jean Bonneville
photo: J.-C. Nourault
photo: Nanjing Forestry University
L’agroforesterie au Sahel
photos: Jean Bonneville
Le parc agroforestier
Photos: Alain Olivier
Le parc agroforestier : intégration arbre – agriculture - élevage
photo: ICRAF photo: Jean Bonneville
Pourquoi l’agroforesterie ? Les produits des arbres
photos: Guy Pardiac, CIFOR/ICRAF, Alexandre Boursier, Alain Olivier
photo: SECA, Montpellier
Bois de feu
• Source d’énergie la plus
importante pour plus de 2
milliards d’habitants (FAO 2011)
• Plus de 80 % de l’énergie
domestique consommée en
Afrique (Marien 2008)
• 60 % du bois récolté dans le
monde (89 % en Afrique) (Trossero 2002)
• Une très forte proportion de ce
bois provient d’arbres hors forêt
(essentiellement des parcs
agroforestiers au Sahel)
photo: Jean Bonneville
photo: Alain Olivier
photo: Frédéric Lebel
photos: Seydou Diarra, eoc-act.com, Alain Olivier
photo: ICRAF
Fourrages ligneux
Au Mali, les ovins
consacreraient 87 % de
leur temps de pâture aux
fourrages ligneux et les
caprins, 34 % (Cissé 1981)
Pl méd
Au Burkina Faso, plus de 80 % de la population utilise des produits forestiers non ligneux à propriétés médicinales (FAO 2002)
photo: Frédéric Lebel
Pourquoi l’agroforesterie ? Les services rendus par les arbres
photo: Josilien Édouard
photo: Alain Olivier
Dupraz et Liagre 2008
Aspects sociaux de l’agroforesterie
L’arbre et ses produits sont souvent fortement liés
à la culture
Divers chercheurs soulignent l’intérêt des PFNL
au plan psychologique et spirituel : estime de soi,
sens de sa place dans le monde, etc. (Cunningham 2005)
photos: Marie-Claude Simard photo: Ministère de la coopération (France)
Quelques arbres (et leurs PFNL) particulièrement intéressants pour le Sahel…
Photo: Alain Olivier
Le karité (Vitellaria paradoxa)
Photos : Von Maydell,
Alain Olivier
photos: Seydou Diarra
Le karité
Un produit de consommation courante : environ 10
kg de beurre de karité par personne annuellement dans
les régions rurales du Burkina Faso (Boffa 2000)
Une source importante de lipides (parfois la seule) :
au Burkina Faso, seule huile consommée par 88 % des
ménages ruraux (Boffa 2000)
Un produit d’exportation
Un intérêt particulier pour les femmes
Le néré (Parkia biglobosa)
Dans le sud-ouest du Burkina Faso, c’est le
soumbala qui est utilisé pour assaisonner les sauces
(60 % des ménages, contre 32% pour les cubes
Maggi (Lamien et al. 1996)
Photos: Von Maydell
Faidherbia albida (Mimosaceae)
Usages:
- Fourrage
- Bois (ustensiles)
- Médecine traditionnelle
- Amélioration du sol
photo: Alain Olivier
Le parc à Faidherbia albida : Un système pouvant supporter des densités de
population relativement élevées
Mary
et
Besse
Le baobab
Adansonia digitata
Von Maydell 1990 Mary et Besse AVRDC 2005
Le baobab et les paysans sahéliens :
– Arbre sacré
– Source de fruits, de fourrage, de fibres, de produits médicinaux
– Feuilles utilisées pour la confection de sauces : à Cinzana (Mali), 24,4 kg feuilles fraîches / personne / an (Gustad, 2001)
– Feuilles fraîches riches en vitamine A (Sidibé et al. 1998)
photo: Jean Bonneville
photos: Valérie Savard, Jean Bonneville
Balanites aegyptiaca (Balanitaceae)
Un balanites est une vache à lait (Bornou)
Utilisations:
- Piquets et manches d’outils
- Bois de feu
- Clôtures (épineuses)
- Alimentation humaine
(fruits, feuilles)
- Huile (alimentation, savons)
- Fourrage
- Médecine traditionnelle
- Insecticide et molluscicide
Photo: Marco Schmidt
Les PFNL : une place prépondérante
dans la vie des familles sahéliennes
• Au Mali, collecte de 3 à 15 produits par ménage (8 en moyenne) (enquête auprès de 92 ménages de 6 villages de la région des Monts Mandingues) (Gakou et Force 1998)
• 55 types de produits provenant de 108 espèces d’arbres différentes
• Seulement 2 espèces sur 108 se retrouvent dans les plantations forestières (Eucalyptus, Gmelina)
• Absence de travaux de sélection, d’amélioration génétique, de multiplication
La collecte de PFNL pour
l’alimentation familiale
• Importance quantitative
• Importance qualitative
• Variété de la diète alimentaire
• Sécurité alimentaire (période de soudure)
• Santé
• Importance particulière pour les plus vulnérables
photo: Jean Bonneville
La collecte de PFNL pour la commercialisation
• Les PFNL offrent souvent l’opportunité aux paysans de pénétrer l’économie marchande
• Sur le marché de Bassila (Bénin), 42 PFNL de 16 espèces différentes (Schreckenberg 1996)
• Ils représentent le tiers du revenu non agricole des zones rurales du Niger (FAO 2002)
• … et 30% des recettes forestières contrôlées au Sénégal (FAO 2002)
• Certains produits font l’objet d’un commerce international (beurre de karité, gomme arabique)
photo: Frédéric Lebel
L’importance des PFNL au Sénégal (Lebel et al. 2004)
50% 29%
20%
1%
25 % et moins
26 - 50 %
51 - 75 %
76 - 100 %
Pourcentage des familles et proportion de leurs
revenus provenant de la vente de PFNL dans trois
villages de la région de Thiès, au Sénégal
Aspects sociaux liés à l’exploitation des PFNL
• Importance dans divers rites culturels et religieux
• Intérêt particulier pour les femmes, qui sont les seules responsables de la cueillette de certains PFNL (et des revenus associés)
• Produits masculins (outils, construction, fourrage) ou féminins (huiles, aliments, bois de feu)
• Perceptions variables selon le sexe : dans une enquête au Mali, 57 % des produits sont récoltés par les hommes selon les hommes, 19 % selon les femmes (Gakou et Force 1998)
• Dimensions difficiles à aborder quand on ne travaille qu’avec les hommes
L’exploitation des PFNL dans les parcs agroforestiers au Sahel: un potentiel, mais aussi des contraintes
photo: Valérie Savard
Problématique
• Diminution de la densité arborée dans de nombreux parcs agroforestiers
• Absence de régénération
• Pression importante des activités de collecte sur les arbres
• Certains produits deviennent de plus en plus difficiles à trouver
photos: Valérie Savard
Des contraintes d’ordre technique
• Mécanisation
• Besoins particuliers des cultures de rente
• Manque d’information, de formation et d’appui technique
• Quasi-absence de sélection et d’amélioration génétiques
• Importance de l’arbre mal comprise par les agents techniques
• On néglige le rôle que peut jouer la régénération naturelle assistée
Photo : Virginie Levasseur
Des contraintes commerciales
• Offre insuffisante et irrégulière
• Techniques de récolte et de conservation inadéquates
• Entreposage inadéquat
• Infrastructures de transport déficientes
• Transformation difficile à l’échelle paysanne (marchés internationaux)
photo: Frédéric Lebel
Des contraintes sociales
• Droits d’usage et propriété de la terre et de l’arbre
• Répartition des tâches et des revenus entre les femmes et les hommes
• Croissance démographique
• Signification de l’arbre planté
• Perception qu’ont les paysans de leurs droits
Photo : Virginie Levasseur
Des contraintes politiques
• Réglementation et législation forestières souvent inadéquates
• Manque de contrôle des forêts classées
• Ressources insuffisantes des collectivités rurales pour la gestion locale des ressources naturelles
• Politiques négligeant de considérer les pratiques pastorales (Boffa 1999)
Photo : Alain Olivier
Et la plantation ? Planter un arbre n’est pas un geste anodin au Sahel
L’implantation d’une haie vive modifie l’organisation
du travail
• Les travaux d’implantation sont longs et complexes: pépinière,
plantation, construction d’une haie morte de protection
• Ces travaux entrent en concurrence avec les travaux
champêtres au début de la saison des pluies
• Les familles les mieux nanties sont donc celles qui peuvent le
plus facilement s’y consacrer
L’exemple de la haie vive dans la région de Ségou (Mali) (Levasseur et al.)
Et la plantation ? Planter un arbre n’est pas un geste anodin au Sahel
• Le droit de planter un arbre est réservé aux seuls détenteurs de maîtrises foncières
– Accès à la terre variable selon les familles
– Accès limité des femmes à la terre
– Interdiction aux femmes de planter des arbres
L’exemple de la haie vive dans la région de Ségou (Mali) (Levasseur et al.)
Photo : Virginie Levasseur
Et la plantation ? Planter un arbre n’est pas un geste anodin au Sahel
L’arbre planté est souvent le
symbole d’une appropriation de
la terre
L’arbre planté en bordure de
parcelle est donc parfois perçu
comme le signe d’un conflit
entre voisins
L’exemple de la haie vive dans la région de Ségou (Mali) (Levasseur et al.)
Photo : Virginie Levasseur
En conclusion
L’avenir des PFNL au Sahel passe par la capacité des systèmes agroforestiers à soutenir
une agriculture durable
photos: Jean Bonneville