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GUIDE TECHNIQUE 2011 CONCILIER PRODUCTION AGRICOLE ET PRÉSERVATION DES RUISSEAUX Les systèmes d’ abreuvement du bétail CONTRAT TERRITORIAL SUD MORVAN

Les systèmes d’abreuvement du bé · PDF fileLES PROBLÈMES LIÉS À L’ABREUVEMENT DIRECT DES BÊTES AU COURS D’EAU Santé animale >>> risque de contamination des animaux L’abreuvement

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GUIDE TECHNIQUE

2011

CONCILIER PRODUCTION AGRICOLE ET PRÉSERVATION DES RUISSEAUX

Les systèmesd’abreuvement

du bétail

CONTRAT TERRITORIAL SUD MORVAN

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LES PROBLÈMES LIÉS À L’ABREUVEMENT DIRECT DES BÊTES AU COURS D’EAU

Santé animale >>> risque de contamination des animaux

L’abreuvement des bêtes aux cours d’eau favorise l’apparition de maladies ou le développement de certains comportements problématiques :

• Les animaux qui demeurent trop longtemps dans l’eau ont tendance à développer du piétin et à se blesser aux membres.

• La présence d’excréments dans l’eau expose les animaux à des organismes pathogènes qui peuvent avoir des répercussions sur leur santé et leur performance : mammites, Diarrhée Virale Bovine et leptospirose, paratuberculose, salmonellose et douve du foie… se transmettent par contact ou consommation d’une eau de mauvaise qualité. Une vache atteinte d’une de ces maladies peut conta-miner tout un troupeau en 24 heures.

• Certaines espèces d’algues et plus particulièrement les algues bleues ou vertes, produisent des toxines qui peuvent être fatales si le bétail les ingère.

• D‘autres problèmes liés aux caractéristiques physico-chimiques de l‘eau peuvent également apparaître :

Au pâturage, l’alimentation en eau du bétail, et plus

particulièrement des bovins, s’effectue très souvent directement

aux rivières et ruisseaux. Cette pratique engendre une dégradation

des berges, préjudiciable aux usages et aux milieux naturels

pH – TH bas pH – TH elevé Excès de nitrates Excès de fer

Bovins

Problèmes de reproduction,carence en calcium.

Problèmes de croissance et de reproduction, troubles nerveux, mauvaise assi-milation des minéraux et vitamines.

Peu d’incidences sauf sur les veaux

Diarrhée, coloration de la viande

Mauvaise assimila-tion, constipation, anémie

mortalité, croissance lente,problèmes respiratoires et digestifs

Coloration de la viande

Les impacts sur l’activité agricole

Productivité>>> baisse des rendements

Charge de travail>>> surveillance importante

et interventions régulières

Les animaux boivent moins d’eau lorsqu’elle est de piètre qualité, ce qui conduit à une réduction de la productivité, notamment en élevage laitier.Plusieurs études ont montré une augmentation de la production laitière de 1 à 9 % et un gain de poids de 5 à 30 % chez les veaux et les broutards d’un an, dans les exploitations ayant aménagé leurs points d’abreuvement.

L’aménagement de points d’abreuvement et de clôtures en bord de rivière permet de limi-ter la surveillance des animaux et de diminuer les risques d’enlisement dans les zones maréca-geuses.Enfin, l’utilisation de certains dispositifs d’abreu-vement (ex : pompes de pâturage mobiles) peut faciliter la mise en œuvre d’un pâturage.

CRITÈRES DE POTABILITÉ EN ÉLEVAGE

Normes chimiquespH : entre 6,5 et 8,5 (maximum 9,5)TH (dureté totale) entre 15 et 30°FMatières organiques < 5 mg / lNitrates < 50 mg / lNitrites < 0,1 mg / lAmmonium < 0,5 mg / lChlorure < 200 mg / lFer < 0,2 mg / l

Paramètres bactériologiquesColiformes totaux < 5 germes / 100mlColiformes fécaux < 5 germes / 100mlStreptocoques fécaux < 5 germes / 100mlClostridii sulfito-réducteurs < 10 germes / 100ml

Préconisations classiques en élevage. Pour la consommation humaine, la norme est de 0 germe fécal /100ml.Source : La France Agricole, 22 septembre 2000

Ovins

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Les atteintes aux usages et à l’environnement

Qualité des eaux >>> contamination des eaux de surface

Biodiversité>>> banalisation des habitats naturels

Etat des sols >>> phénomènes d’érosion

Les animaux qui accèdent librement aux ruisseaux défèquent et urinent aux abords et dans l’eau. L’impact sur la qualité de l’eau varie selon différents facteurs : localisation du point d’abreuvement ; taille, nature (bovins, équins, ovins…) et composition des troupeaux (veaux, génisses, vaches allai-tantes…) ; dimension des pâturages… La matière organique et les éléments nutritifs présents dans les déjections animales s’ajoutent à ceux contenus dans les rejets domestiques, industriels et agricoles (lessivage des fertilisants organiques et minéraux ou problème de stockage des effluents).

Ils contribuent à l’altération physico-chimique des eaux et favorisent la croissance excessive d’algues et de plantes (eutrophisation). D’autre part, les excréments introduisent des organismes pathogènes (bactéries, virus, champignons, parasites) dans les cours d’eau et peuvent ainsi porter atteinte à certains usages : production d’eau potable, pratique de loisirs aqua-tiques (baignade, pêche, canoë…).

Sans accès direct, les déjections animales sont mainte-nues sur les zones de pâture. Les organismes pathogènes et la matière organique sont plus facilement détruits ou transformés (éléments nutritifs) avant leur éventuelle arri-vée au cours d’eau (lessivage).

L’accès direct des animaux aux cours d’eau se traduit par la disparition de la végétation des berges et du système racinaire, ce qui provoque :

• L’érosion des berges et des crues plus importantes.

• La disparition d’habitats et de zones ombragées créés par les ra-cines dans le cours d’eau et par les parties aériennes de la ripisylve*.

• Une altération de la qualité physico-chimique des eaux. Les fer-tilisants et les matières organiques contenus dans le ruissellement ne sont plus filtrés ni consommés par la végétation des berges.

Le surpâturage et le piétinement des berges par le bétail peuvent nuire au bon fonctionnement écologique des cours d‘eau. En effet, ces pratiques participent à l’érosion des berges, au colmatage des frayères*, à l’envasement des ouvrages (des micro-barrages notamment) et à l’altération de la qualité des eaux.

Réchauffement estival de l’eauDes études menées dans le Morvan montrent qu’en l’absence d’ombrage dans une zone prairiale, le ruisseau subit de fortes augmentations de température. Ce réchauffement nuit à la vie des espèces d’eaux fraîches, telles que les truites.

* Frayères : lieu où se reproduisent les poissons

* Ripisylve : ensemble des formations boisées, buissonnante et herbacées présentes sur les rives d’un cours d’eau

Zone d’abreuvement :Destruction des sous-berges, érosion, entrainement de fines et colmatage à l’aval

Absence de ripisylveLibre divagation du bétail dans le cours d’eau, érosion de la berge et du lit, diminution des caches pour le poisson, réchauf-fement de l’eau.

Zone d’abreuvement :Piétinement du fond,Pollution par les déjections.

Rôle de la ripisylve : • Maintien des berges par le système

racinaire• Corridor écologique constituant un lieu de

vie pour la faune terrestre et aquatique.• Ombrage limitant le réchauffement des eaux• Epuration de l’eau s’écoulant dans les rivières

et ruisselant depuis les parcelles• Ralentissement des crues• Limitation de l’érosion

Rôle des zones humides : • Éponge (zone limite entre terre et eau

qui stocke en pleine eau, limite les crues puis restitue en période sèche et limite la sècheresse)

• Filtre épurateur naturel• Présence d’une diversité biologique remar-

quable.

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Réglementation en vigueurPropriété et entretien

A ce jour, la réglementation française n’inter-dit pas l’abreuvement direct des bêtes aux cours d’eau. Cette interdiction existe dans quelques départements, mais elle peut apparaître en cas de sécheresse. Elle est par contre effective depuis 2004 dans certains pays (Canada par exemple) et est à l’étude dans d’autres régions du monde.

Avec l’apparition des bandes enherbées obligatoires dans les zones cultivées et des bandes tampons, le maintien d’une végé-tation en bord de cours d’eau dans les par-celles agricoles s’inscrit peu à peu dans la réglementation.

Certains ouvrages ou travaux associés à l‘abreuvement sont par contre encadrés par le code de l‘environnement ou le code minier :• La pose de clôtures dans le lit du cours d’eau est soumise à autorisation admi-nistrative. Elle est généralement refusée compte tenu des risques créés par ces clô-tures en période de crue (frein à l‘écou-

lement des eaux par accumulation de débris flottants).• L‘édification de barrages (béton, enrochement, etc…), les opérations de curage, d‘aménage-ment des berges, sont, pour la plupart, soumises à des formalités administratives très encadrées.• Les forages domestiques (volume prélevé infé-rieur à 1 000 m3/an) doivent être déclarés en mairie dans tous les cas et à la DREAL, dès que leur profondeur excède 10 mètres.

Le défaut de déclaration est une infraction pas-sible d‘amende (Tribunal de Police). Le défaut d‘autorisation est un délit et relève donc du Tribunal Correctionnel.

Dans le sud Morvan, les cours d’eau sont « non domaniaux », chaque propriétaire riverain possède la berge et le lit du cours d’eau jusqu’à sa moitié. Depuis une loi de 1992, l’eau et les poissons qui circulent dans la rivière font partie du « bien commun de la nation ».

Les riverains conservent le droit d’utiliser l’eau à des fins privées sous réserve de ne pas dépasser 2% du débit moyen mensuel d’étiage. Au-delà de ce volume les prélevements sont généralement soumis à déclaration ou autorisation.La loi impose aux riverains l’entretien des cours d’eau « dans le respect des équilibres naturels »La loi sur l’eau de 2006 remplace le concept ancien de curage par celui de l’entretien régulier permettant le maintien du profil d’équilibre du cours d’eau, l’écoulement naturel de l’eau, le bon fonctionnement des milieux aquatiques et excluant les travaux néfastes à la vie piscicole.Travaux curatifs / protection de bergesTous travaux portant sur une longueur de berges supérieure à 20 m sont soumis à dé-claration, et à autorisation au-delà de 200 m.

Couvert environnementalLes Bonnes Conditions Agri-Environne-

mentales (BCAE) font apparaître la notion de «bandes tampons le long des cours d’eau».

Ces éléments topographiques doivent représenter 3 % de la SAU.

L’arrêté départemental BCAE définit la largeur de haies pouvant être retenues au titre des aides de surface.

Les haies admissibles aux aides sont éga-lement admissibles à la PHAE. On peut donc intégrer une ripisylve sur une parcelle enga-gée en PHAE.

DEUX EXEMPLES DE RÈGLEMENTATION LOCALE :

L’arrêté cadre sécheresse de Saône et Loire signé le 16 juillet 2010 prévoit l’interdiction de l’accès des animaux d’élevage directement dans le lit des cours d’eau (des zones d’abreuvement doivent être aménagées) .

Dans le département de la Marne, l’arrêté préfec-toral du 8 juillet 2009 définit des prescriptions :>>> L’enherbement existant ainsi que les haies,

arbustes, bosquets… des berges de cours d’eau doit être maintenu sur une bande de 5 mètres de large et une bande enherbée de 5 m de large doit être implantée le long de tous les cours d’eau.

>>> Le retournement des prairies est interdit sur 10 m de large le long des cours d’eau

>>> Le retournement des prairies permanentes en zones inondables ou en zones humides est interdit….

>>> La création de points d’eau d’abreuvement sans accès direct au cours d’eau est obligatoire.

Obligations liés au bail agricole :La clôture d’un ruisseau, l’aménagement d’un abreuvoir hors du ruisseau, la plantation de haies peuvent être considérés comme des «bonnes pratiques». Elles ne compromettent pas la bonne exploitation du fond. Le preneur a la faculté de réaliser sur le fond ce que le code qualifie de travaux d’amélioration qui ont vocation à être indemnisés en fin de bail. (article L411-73 CR). Les aménagements seront simplement soumis à information du bailleur.

LES PROBLÈMES LIÉS À L’ABREUVEMENT DIRECT DES BÊTES AU COURS D’EAU

Rappel :Il est interdit de pulvériser des produits phytosanitaires au bord des cours d’eau et des fossés.

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LES DISPOSITIFS EXISTANTS

Clôtures électriques ou traditionnelles ?

Distance par rapport à la berge

Mise en place d’abreuvoirs et franchissement

Les clôtures électriques présentent l’avan-tage d’être amovibles. Elles permettent ainsi à l’exploitant agricole de pouvoir les enlever pour réaliser l’entretien des bordures du parc, si cette opération est vraiment obligatoire. Toutefois, le bon usage des clôtures amovibles n’est pas garanti.

Dans le cas de rivières à fortes crues, l’utilisation de clôtures amovibles est préférable. Elles seront démontées en période hivernale afin d’éviter leur dégradation par les crues et la formation d’embâcles. Cependant, les phénomènes de crue de telle ampleur sont rares dans le cas des ruis-seaux de têtes de bassins.

Contrairement aux clôtures amovibles, les clôtures fixes assurent la garantie de leur uti-lisation. Classiquement, un piquet en bois est

planté tous les 3 mètres et 3 à 4 fils barbelés sont tendus. Afin de limiter l’embroussaillement en bordure de parcelles, il est envisageable d’augmenter l’espace entre les deux fils du bas de manière à permettre au bétail de brouter les plantes juste derrière la clôture. Il faudra prendre soin que la hauteur au sol du premier fil ne per-mette pas au jeune bétail de s’échapper.

D’autres techniques, qui se développent peu à peu, consistent à tendre 2 à 3 fils galvanisés (selon le bétail à contenir), électrifiés, sur des piquets en bois plantés tous les 7 à 10 mètres. Cet aménagement présente l’avantage d’être moins coûteux (économie sur le nombre de pi-quet et leur pose qui compense le coût des fils, de l’électrification et des isolateurs), fixe, et d’un entretien assez aisé.

Une distance de 2 à 3 mètres entre la clôture et la berge semble être une bonne solution dans le cas de petits ruisseaux pour permettre la protection de la berge et de la végétation rivulaire.Une clôture plus proche des berges permettra de contrôler l’accès du bétail et de supprimer l’im-pact du piétinement, mais ne sera pas totalement efficace pour éviter le broutage de la ripisylve.

Lorsque les parcelles sont bordées ou traver-sées par des ruisseaux, ils sont souvent utilisés comme point d’abreuvement. Dans le cas des ruisseaux intra-parcelles, il est souvent plus simple de prévoir le lieu d’abreu-vement au niveau d’un passage à gué. Lorsque cela n’est pas possible, il conviendra d’aménager un accès à l’eau. Plusieurs techniques existent permettant, soit de supprimer totalement l’accès à l’eau pour le bétail en créant un point d’abreuvement dans la parcelle (pompe à nez...), soit de concentrer l’accès à l’eau en un point aménagé du ruisseau.Compte tenu de la petite taille des cours d’eau

dans le Morvan, c’est la seconde option qui sera

le plus souvent retenue. Plusieurs types d’aména-gement de descente existent, deux problèmes se posant systématiquement : les animaux doivent avoir accès à l’eau quel que soit le débit du ruis-seau, et l’aménagement doit être réalisé de façon à ne pas être dégradé par les crues et générer d’érosion de la berge.

La mise en place de clôtureLa pose de clôtures est la technique

la plus efficace pour éloigner le bétail du cours d’eau et ainsi éviter l’impact

sur les berges et sur la ripisylve.

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LES DISPOSITIFS EXISTANTS

Franchissements agricoles

La solution la plus efficace pour supprimer la mise en suspension des particules lors des traversées des engins agricoles ou du bétail est d’aménager des franchissements permettant la traversée hors d’eau.Les buses en béton, classiquement uti-lisées lors des traversées intra-parcelles peuvent être néfastes à la circulation de la faune aquatique.Il est donc intéressant de trouver des aménagements qui permettent de conser-ver les caractéristiques du lit du ruisseau. Afin que ces aménagements puissent être utilisés par les exploitants agricoles, ils doivent être faciles à mettre en place et peu onéreux.

La stabilisation des passages à gué est une technique très souvent utilisée. Elle permet de limiter la mobilisation des par-ticules fines lors des traversées par les engins ou les troupeaux.Cela permet également de ser-vir d’abreuvoir pour le bétail. Afin de ne pas risquer les bles-sures du bétail, il est préférable de ne pas utiliser de cailloux trop gros sur la couche super-ficielle de l’empierrement du passage à gué.

Gué non aménagé

Guéstabiliséempiérré

>>> Traversée hors d’eau >>> Traversée dans l’eau

>>> Arches PEHD Emplacement : Choisir un endroit ou les berges du ruisseaux sont bien marquées de manière à éviter que l’ouvrage ne crée un dos d’âne.Positionnement : L’arche peut être posée à même le fond du ruis-seau dès lors que le sol est solide. On peut éga-lement la réhausser à l’aide de grosses pierres.Remblai : C’est la qualité et l’épaisseur du remblai qui constitue l’essentiel de la solidité de l’ouvrage.Dimensionnement :L’arche devra avoir au minimum la même lar-geur que le ruisseau. Un ouvrage rétrécissant

la largeur de l’écoulement entrainera une accélé-ration de l’eau risquant de perturber la stabilitéde l’arche. Les arches de 4 m permettent la tra-versée des engins, celles de 2 m conviennent aux animaux

À partir d’un tuyau en PEHD coupé dans le sens de la longueur, il est possible d’aménager un franchissement permet-tant la traversée des engins agricoles et du bétail tout en conservant les caracté-ristiques du lit du ruisseau. Les tubes sont vendus en longueurs de 6 mètres. Une fois les tuyaux coupés, il sera donc possible de disposer de 4 arches (demi tube) de 3 mètres de long.

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Dans les ruisseaux un peu encaissés où les vaches traversent en plusieurs endroits, il est apparu que l’installa-tion d’une arche sur un point habituel de franchissement favorise le passage en ce point et diminue le nombre de franchissements dans le cours d’eau, même sans clôtures.

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LES DISPOSITIFS EXISTANTS

Abreuvoirs “au fil de l’eau”

Capacité10 à 20 UGB environ par aménagement (de 6 à 7 m de large)ImplantationLes sites appropriés pour l’implantation de ces systèmes sont confinés aux zones où :• L’érosion et le risque d’accumulation d’em-bâcles sont limités ;• La lame d’eau à l’étiage* est suffisante et court en pied de berge.Le système peut être positionné en amont immé-diat d’un seuil existant rehaussant la ligne d’eau d’un ruisseau. Dans le cas contraire, il est possible d’orienter en implantant un «épi déflecteur». Remarque : une zone située entre deux arbres constitue un emplacement privilégié (ombrage, maintien de la berge et protection de l’ouvrage).

1 - TerrassementSur ce site, la terre végétale doit être décapée sur 20 cm au minimum et la pente amoindrie pour approcher un maximum de 15 %.La rampe d’accès -A- est ensuite aménagée de manière à limiter l’entraînement les matières organiques et des sédiments vers la rivière quand le bétail la piétine ou lors des épisodes pluvieux. Plusieurs solutions techniques sont envisageables :• Décaper la terre végétale sur 12 à 15 m2, poser un géotextile puis apporter de la pierre concas-sée sur 15 à 20 cm d’épaisseur.

• Poser des tapis de stabilisation.• Poser des madriers en bois en escalier (fixés au sol par des « agrafes » de 50 cm de long au minimum) et remblayer avec du tout venant entre les marches. En pied de berge, parallèle-ment au cours d’eau, deux madriers en bois -B- superposés (hauteur 20 cm) sont implantés dans le sol pour maintenir les matériaux de la rampe d’accès et limiter les phénomènes d’érosion.

2 - Aménagement de la descenteInstaller une barrière en bois -C- de part et d’autre de la descente et en pied de berge. Les poteaux en châtaignier, en acacia ou autres essences résistant à l’immersion temporaire, se-ront enfoncés sur 0,7 m au minimum et sortiront de 1,30 m au dessus de la ligne d’eau à l’étiage*. Les traverses -C- de la barrière en bois peuvent

être protégées des à-coups des animaux par un fil barbelé ou électrique fixé di-

rectement sur les pièces.

3 - Option : travaux en rivièreUn épi déflecteur réorientant le courant vers l’abreuvoir en basses eaux peut être constitué à l’aide de :• Pieux en bois, battus dans le lit mineur et reliés par une ou deux traverses (troncs d’arbres par exemple) ;• Blocs rocheux disposés en ligne, en amont immédiat -H-.

Bien laisser l’espace suffisant entre les ma-driers au sol et la traverse inférieure pour permettre aux animaux de passer la tête tout en empêchant leurs petits de franchir la barrière.

La réalisation d’un épi déflecteur est soumise à déclaration auprès des services de la police de l’eau.

>>> Installation

>>> Descente aménagée

EntretienIl consiste surtout à l’enlèvement des dé-chets et dérivants pris dans les barrières ou ayant déstabilisé les madriers après une crue. Par ailleurs, un atterrissement se forme régulièrement en pied de berge (apport de sédiments charriés par le cours d’eau ou depuis la rampe). Une ou deux fois par an, un léger régalage* est donc nécessaire pour évacuer les matériaux et permettre à l‘eau de circuler au droit de la descente.

A - Rampe d’accès

B - 2 madriers superposés en bois

C - Traverses en bois

D - Tire fonds (fixations)

E - Blocs en pierre

F - Poteaux en bois

G - Clôture

H - Roche (épi déflecteur)

* Etiage : période de l’année où le débit du cours d’eau est le plus bas.

* Régalage : étendre les terres d’un remblai, en leur donnant la saillie ou la pente qu’elles doivent avoir.

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LES DISPOSITIFS EXISTANTS

Clôturefixe

Abreuvoirs en enrochement

Abreuvoirs en bi-stable

3 à 6 € / ml de 210 à 1100 € HT 650 € HT

ArchePEHD 4m

ArchePEHD 2m

Guéempierré

Corset

708 € TTC 328 € TTC de 1500 à 2500 € TTC

5,17 € l’unité

>>> Abreuvoir en bi-stableLe “Bi-stable” est un produit disponible auprès des re-vendeurs de matériels destinés à l’élevage. Il sert habi-tuellement à stabiliser les secteurs fortement piétinés par les bovins. Après avoir préparé la descente, de manière rigoureuse-ment plane, une première nappe d’accroche est mise en place. Par-dessus, des dalles plastiques viendront se fixer et garantiront un point dur pour éviter que le bétail ne s’enfonce dans un sol mou. Le tout est recouvert de terre et revégétalisé.

L’utilisation du bi-stable doit éviter que le bétail s’enfonce et permettre

de revégétaliser durablement la descente à l’eau et ainsi éviter

le ruissellement de matières fines.

Prix d’installation par une entreprise

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Abreuvoirs “au fil de l’eau”

Coûts moyensd’installation

Afin d’éviter que les dalles se déchaussent, il est important qu’elles soient posées sur une surface bien plane.Il est préférable que la végétation soit correctement réinstallée sur la descente avant de remettre le bétail.

Pour tous travaux touchant les berges ou le lit du cours d’eau, prendre l’avis des services de la police de l’eau.

Contactez la Direction Départementale des Territoires de votre département.

Le prix varie en fonction de l’origine du remblai

Buse PEHD, 6ml, diam 800 : 1015 € TTCBuse PEHD, 6ml, diam 1000 : 2236 € TTC

selon l’origine des matériaux

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LES DISPOSITIFS EXISTANTS

Abreuvoirs déportésMis à part les accès directs au cours d’eau, très adaptés aux petits ruisseaux du Morvan, il existe d’autres dispositifs d’abreuvement. Chaque système présente des avantages et des inconvénients. Ils ne sont pas décrits en détails dans ce guide mais les facteurs qui doivent influencer le choix du dispositif sont :• Les caractéristiques du site : dénivelé,

débit, zone inondable…• La nature, les âges et la taille du

troupeau• Les périodes d’accès, l’habitude du

bétail• Les coûts, le travail d’installation et

d’entretien prévisible• Les préférences et compétences de

l’exploitant

Le recours à des systèmes de pompage plus rustiques ou autonomes peut éga-lement remplacer l’utilisation de pompes thermiques ou électriques pour le rem-plissage de tonnes à eau.

Techniques Installation Avantages Inconvenients Budget

Abreuvoir “au fil de l’eau”Aucune technicité • Vérification par temps sec • Choisir un endroit ombragé • Installation délicate en fonction du niveau de l’eau

• Peu coûteux• Peu d’entretien

• Risque d’envasement

70-90 €par U.G.B.

Alimentation gravitaire

Aucune technicité mais installation délicate • Plutôt pour des troupeaux importants • Nécessite des ruis-seaux avec pente >1% et des hauteurs de berges faibles • Nécessite une étude préalable des niveaux

• Peu coûteux• Eau fraîche

• Surveillance légère (1 à 2 fois par semaine)• Risque de bouchons d’air

40-75 €par U.G.B.

Pompes de pâtureInstallation facile • Plutôt pour des troupeaux de taille moyenne, 15 à 20 têtes maximum.

• Economique, simple• Mobile, légère

• Animaux agés au moins d’un an.

40-50 €par U.G.B.

Energie solaireInstallation délicate • A privilégier sur puits, forages, retenues…

• Entretien minime, batterie à changer tous les 10 ans.• Peut fournir de l’électricité à la clôture• Peut être mobile

• Prix d’achat élevé• Doit être nettoyé régulièrement si l’endroit est venteux ou poussièreux • Peu efficace en hiver

80-110 €par U.G.B.

Energie éolienneInstallation délicate • Plutôt pour des troupeaux importants • A privilégier dans les zones ventées, sur puits, forages, retenues collinaires

• Grande durée de vie• Entretien léger,graissage 2 fois par an

80-110 €par U.G.B.

Bélier hydrauliqueInstallation délicate • Nécessite une étude de niveaux, une source à grand débit et un dénivelé important • Pour des troupeaux importants à très importants

• Entretien minime, vérification régulière de l’amorçage• Economique et assez fiable

• Quelquefois difficile à ajuster• Requiert une chute d’eau

80-110 €par U.G.B.

Pompe à hélice flottanteInstallation facile • Pour des troupeaux de taille moyenne • Necessite un courant d’eau supérieur à 2 km/h

• Economique, simple• Peu d’entretien

• Système très peu connu en france• Les débris flottants peuvent bloquer l’hélice.

40-50 €par U.G.B.(vendeurétranger)

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>>> Régénération de la ripisylve

>>> Entretien de la ripisylve : Au regard de tous les services rendus par la haie de bord de cours d’eau, il est très important d’en prendre soin et de la gérer de manière adaptée. Sa préservation répond aux enjeux du milieu naturel mais peut également permettre une produc-tion de bois non négligeable.

La gestion de la ripisylve : une haie à part

>>> L’abattage en ripisylve

>>> Débardage en bord de cours d’eau

Les techniques d’abattage en ripisylve ne sont pas fondamentale-ment différentes des techniques classiques. Il convient de bien préparer le chantier pour pratiquer un abattage directionnel (diriger la chute des arbres) pour :- Éviter de faire tomber dans le cours d’eau : risque de dégra-dation de la berge et du lit du cours d’eau, turbidité modifiée...- Éviter les autres arbres : risque de blessures - Abattre rez-de-terre : laisser une souche plane la plus rase possible. Ceci est essentiel à la stabilité de la souche, donc des berges ; il s’agit d’assurer l’avenir de la cépée*.

• Eviter autant que possible le passage dans le ruisseau. S’il est nécessaire et répété, il existe des kits de franchissement de cours d’eau (tubes en PEHD – rampes métalliques) qui permettent de pré-server le lit et le débit du cours d’eau. (Contacter le Parc du Morvan) On peut également tout simplement disposer des rondins dans le lit du cours d’eau pour les chantiers de petite taille.• Préserver l’intégrité de la berge et éviter les frottements des grumes contre les souches

Suite à une mise à blanc totale, une régénération naturelle issue de semenciers situés en amont peut être espérée, notamment pour l’Aulne glutineux ou les saules, mais n’est pas assurée. La reconstitu-tion de la ripisylve nécessite souvent des plantations ou des boutu-rages. Il est souhaitable de prélever les essences voulues dans les ripi-sylves, les haies et les bosquets proches du ruisseau, ce avec l’accord des propriétaires. Si on doit acheter des plants, il faut impérativement sélectionner des essences locales, adaptées au sol et au climat. Dans le cas où la mise en défens par clôtures n’est pas envisa-geable, il est possible de protéger les plantations pied à pied avec des “corsets métalliques” similaires à ceux utilisés dans les vergers pâturés.

• Ne pas couper « à blanc » la ripisylve.Si tous les arbres sont mûrs, on ne coupera qu’un côté pour exploi-ter l’autre quelques années plus tard.

• Ne jamais dessoucher ! Même en cas de recépage, conserver la souche, qui maintient la berge par son système racinaire. Si la souche est épuisée, replanter à côté.• Réaliser des interventions espacées dans le temps (10-15 ans). cela ne nuit pas à la productivité de la haie et permet de limiter les perturbations du milieu. • Lors d’une intervention sur un linéaire, le traiter dans son ensemble : la taille des cépées* qui doivent être coupées se fait la même année pour un linéaire donné, en suivant un programme pré-établi. Il convient de sélectionner les cépées et les arbres à couper dans un linéaire, selon les essences : • Pour des essences de lumière : aulnes, frênes, saules à récolter par cépée entière, (mise en lumière de la souche), couper quand la cépée est mûre ou dès que les brins principaux le sont (25-30 cm de diamètre). • Pour des essences d’ombre (charme, hêtre) : récolte brin par brin.• Pour les arbres de franc-pied*, comme les saules généralement, la récolte peut intervenir sur des diamètres à partir de 30 à 35 cm.

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* Cépée : ensemble de rejets issus d’une même souche.

*Franc-pied : arbre à tronc unique bien individualisé.

Exemple de programme d’intervention par linéaire

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Page 11: Les systèmes d’abreuvement du bé · PDF fileLES PROBLÈMES LIÉS À L’ABREUVEMENT DIRECT DES BÊTES AU COURS D’EAU Santé animale >>> risque de contamination des animaux L’abreuvement

COMMENT AGIR ?

Tout propriétaire ou exploitant en bord de cours d’eau souhaitant participer à la restauration de la végétation de la berge peut être soutenu techniquement, administrativement et financièrement.

Pour cela, prendre contact avec :

Les solutions seront étudiées en concer-tation et en fonction des besoins des propriétaires/exploitants. Dans le cadre du Contrat Territorial sud Morvan, les aides financières peuvent atteindre 100 % grâce à l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, le Fond européen agricole pour le développement rural (FEADER) et la Région.

Ce guide est réalisé dans le cadre du Contrat Territorial Sud Morvan, pro-gramme d’action 2011-2015 pour la préservation des affluents de l’Aron et de l’Arroux prenant leur source dans le Morvan : Le Ternin, La Celle, Le Méchet, la Braconne, le ruisseau de Bussy, l’Alène et la Roche, le Chevannes, la Dragne, le Guignon, le Morion, le Veynon.

Véronique LebourgeoisAnimatrice du contrat territorial Sud MorvanTél. 03 86 78 79 43 [email protected] naturel régional du Morvan

Rémy ChassignolChargé d’étude Tél. 03 85 23 83 00 [email protected]édération de Pêche de Saône et Loire

Ce livret est cofinancé par l’Union européenne. L’Europe s’engage en France avec le Fonds européen de développe-ment régional.Ce

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