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LETTRE A. M. LE DIRECTEUR DE LA REVUE ARCHÉOLOGIQUE SUR QUELQUES INSCRIPTIONSAuthor(s): JungSource: Revue Archéologique, 9e Année, No. 2 (15 OCTOBRE 1852 AU 15 MARS 1853), pp. 776-777Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41746229 .
Accessed: 22/05/2014 01:29
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LETTRE
A M- LE DIRECTEUR DE LA. REVUE ARCHÉOLOGIQUE
SUR QUELQUES INSCRIPTIONS.
■ t
Strasbourg, le 22 février 1853.
Monsieur ,
La Revue archéologique a publié dans le cahier du mois de dé- cembre dernier, p. 577, une notice sur quelques inscriptions qui se trouvent dans les environs de Saverne (Bas-Rhin). La seconde, inscrite en réalité sur une pierre tumulaire antique, dont l'inscription primitive avait presque complètement disparu, présente des caractères particuliers qui n'ont pas pu être déchiffrés. J'hésitais à vous adresser une réclamation, lorsque le dernier numéro de la Biblio- thèque de l'École des chartes (nov.-déc., 1852, p. 200) nous a ap- porté une copie de ces inscriptions, en invitant les savants à y fixer leur attention. Je me crois par conséquent obligé de révéler le secret de cette inscription singulière. Il y avait à Strasbourg un amateur d'antiquités, qui s'occupait quelquefois de recherches sur l'histoire
primitive du pays et de ses habitants, mais auquel manquaient l'étude et l'assiduité pour pénétrer dans les mystères de ces temps et des traces qu'en offrent les monuments. Ce M. Reiner, décédé il y a trois ans, rêvait beaucoup des Celtes et de leurs vestiges dans cette province longtemps avant l'arrivée des Romains, et désespérant d'en trouver de vrais, il en a fabriqué. L'inscription en question appar- tient à ces mystifications : on a fait venir le tailleur de pierre par le-
quel les caractères ont été tracés d'après le dessin de M. Reiner, et il a avoué sans hésitation la fraude à laquelle il a coopéré. Il est par conséquent inutile que les savants s'occupent de ce monument et de ses caractères.
Les deux LL que l'article signale se trouvent fréquemment dans les inscriptions en caractères cursifs , et j'ai sous les yeux le frag- ment d'une tuile romaine, qui en présente deux exemples.
Quant aux autres caractères qui se font remarquer par leur forme,
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LETTRES SUR QUELQUES INSCRIPTIONS. 777 il est facile d'y reconnaître les traits ďunc époque de beaucoup pos- térieure à la domination romaine.
Je saisis cette occasion pour vous communiquer quelques autres inscriptions que j'ai pu me procurer dans les derniers temps. C'est d'abord celle d'un cachet en bronze ayant un anneau pour y passer le doigt, dont la longueur est de cinq centimètres et la hauteur de deux centimètres :
EVT1CH1DIS D VIRI SVLPICI
PRISCl GV SEK III
Eulichidis duím? viri Sulpicii Prisci , clarissimi viri servi immunis? La dernière lettre de la première ligne et les traits isolés à la fin me semblent présenter des difficultés, que je ne sais si j'ai bien de- vinées. Quant aux objets marqués par ce sceau je ne saurais non plus les indiquer; il faut espérer qu'une autre manière de l'interpré- ter donnera une solution plus satisfaisante.
Dans une urne cinéraire, ornée des figures ďApollon, de Minerve et de Mercure, et de quelques autres emblèmes se sont trouvés deux bracelets de huit centimètres de dimension en bronze doré, dont la moitié du cercle consiste eu un fil assez fort, qui glisse au moyen de petits anneaux, de manière que le bracelet qui encore aujourd'hui a conservé son élasticité , pouvait s'ouvrir de quelques centimètres de plus. L'autre moitié forme une plaque de la largeur de vingt-cinq millimètres. Sur la bande est inscrit en caractères d'une grande pu- reté :
AMO TE AMA ME,
et sur l'autre moitié : AMA ME AMO TE.
Il est inutile d'ajouter un mot sur l'interprétation de ces inscrip- tions simples et qui expriment le sentiment avec une naïveté char- mante, ni de s'arrêter sur le contenu de l'urne, qui s'y trouve en- core.
Agréez, monsieur, etc. Jung ,
Professeur el bibliothccaiic de la ville de Strasbourg.
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