Lettre d’uneFemme auSeigneur

Seigneur ….

Je ne vole pas,

je ne sacre pas,

je ne bois pas,

je ne couraille pas,

je ne fume pas,

je mange raisonnablement,

je ne fais pas de paresse, Je

j'essaie de bien élever mes enfants;

EN SOMME,

je suis une bonne femme et une bonne chrétienne.

Mais, aujourd'hui, je viens te voir

parce que j'ai une petite question à te poser

  qui me chicotte dans la tête et dans le coeur,

  et qui me fatigue un peu..

À écouter certains de tes prêtres,

certains prédicateurs,

c'est rien que ceux qui sont pas bons que tu aimes.

À lire ton évangile,

c'est encore la même chose :

Toi-même,

tu dis que tu es venu pour la brebis qui s'était égarée,

puisque tu as laissé

les quatre-vingt-dix-neuf autres qui étaient correctes.

Toi-même,

tu as dit que tu étais venu pour les malades

et non pour les bien-portants.

.

Toi-même,            

tu as dit que tu étais venu sauver ce qui était perdu.

Alors, je ne comprends plus…

…Et puis j'ai un petit compte à régler avec toi :

Va-t-il falloir que je me mette à faire la prostituée,  comme Marie-Madeleine..

que je me mette à faire l'enfant prodigue..

que je me mette à faire comme la femme adultère, pour que tu t'occupes de moi?

Va-t-il falloir que je joue à la samaritaine, pour que tu m'aimes?

Seigneur, je ne comprends pas!

À écouter tes paraboles et à entendre les prêtres qui les interprètent aujourd'hui,

il faudrait tous être des publicains pécheurs

et ne pas être comme ce pharisien

qui était en avant de l'église et qui,

pourtant, observait toute la loi.

Il va falloir que tu m'expliques des choses :

je ne suis pas tout à fait comme cela.

Tu as dit que tu étais venu

pour les pauvres,

pour les malheureux,

pour les faibles,

pour les blessés de la vie,

pour ceux qui souffrent,

pour les pêcheurs.

Moi, je veux bien.

Mais ça s'adonne que moi,

.

Qu'est-ce que tu veux?

mes enfants sont tous bons.

Je n'en fais pas de gros péchés!

Je ne suis pas pauvre,

mon mari gagne bien sa vie;

puis je n'ai pas de grosses souffrances,

j'ai une assez bonne santé.

je n'ai pas de gros problèmes,

.

J'ai besoin que tu m'éclaires là-dessus.     

Alors, Seigneur,

où est-ce que je suis dans ton coeur?

Puis,où est-ce que je vais être dans ton paradis avec la vie que je mène?

.

Réponse du

Seigneur..

Ma fille bien-aimée,

certains prédicateurs mettent moins en valeur dans leur enseignement.

Que j'aime donc la simplicité de ce que tu viens de me dire et la vérité de ton coeur!

Tu me permettras de te rappelerun certain nombre de choses

Qui sont aussi écrites dans mon évangile

et qui t'ont peut-être échappé

et que, peut-être aussi,

.

Ce n’était pas une samaritaine…

Regarde Marie,

Ma Mère…

Ce n’était pas une prostituée…

.

             

C'était une petite fille très humble,

très simple,

qui faisait ce qu'elle avait à faire,

tous les jours,

sans bruit,

un peu comme tu le fais.

.

Ce n'était pas une brebis égarée.

pour être ce qu'elle était.

c'était une toute petite femme toute effacée,

qui s'efforçait de faire le bien et d'éviter le mal,

mais qui comptait, non pas sur ses forces à elle,

c'est cela, en passant, que j'ai reproché aux pharisien de l'évangile,

mais qui comptait sur la puissance de Dieu,

.

si tu as la chance d'être bonne et que tu aimes,

  si ta vie s'écoule sans trop de grosses difficultés,

sans trop de gros manques d'amour,

sans trop de souffrances,

tant mieux!

 Et ne sois pas inquiète, tu as une belle place dans mon coeur.

Et comme je disais au fils aîné de la parabole de l'enfant prodigue : « Tout ce qui est à moi est à toi ».

  Ne crains rien pour cela,

Mais,

regarde autour de toi un petit peu.

.

Ma fille bien-aimée,

          Tu verras que les parents qui ont,

un enfant infirme,

lui accordent toujours

plus d'affection,

plus d'attention,

plus de prédilections,

qu'aux autres qui ne sont pas infirmes,

Ce n'est pas parce qu'ils n'aiment pas les autres

qui sont en bonne santé.

Mais,celui qui est malade,

celui qui est pauvre,

celui qui est faible,

  a besoin de plus d'amour,

a besoin de plus d'affection, pour grandir dans la vie.

dans leur famille

.

                 De tous ceux qui sont infirmes dans la vie…

De tous ceux qui n'ont pas eu la chance de recevoir ta bonne éducation…

Qui ont manqué d'affection et qui vivent dans le péché,

parfois même malgré eux?

Qui n'ont pas eu la chance d'hériter de leurs parents

de la bonté de ton caractère,

de la simplicité de ta vie,

de la douceur de tes manières

et de ta tendance naturelle à faire le bien?.

Et alors,    

comme un bon père de famille, il faut bien que je m'occupe

de tous ceux qui sont pauvres,

de tous ceux qui sont souffrants,

de tous ceux qui sont malades,

de tous ceux qui sont pécheurs.

  Il faut que je m'en occupe en priorité;

cela ne signifie pas que je m'en occupe en exclusivité.

Sois sans crainte, ma fille bien-aimée,

tu as une belle place dans mon coeur et tu la garderas toujours.

.