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Civilisation et culture IV L’exemple du Masculin-féminin : Une réalité socialement construite

Lexemple du Masculin-féminin : Une réalité socialement construite

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Civilisation et culture IVL’exemple du Masculin-féminin : Une réalité

socialement construite

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Les objets sociaux sont des constructions Une réalité est socialement construite, elle ne relève

pas de la nature, elle est une construction sociale (selon les anthropologues).

L’exemple du Masculin-féminin : Une réalité socialement construite

L’exemple du Masculin-féminin : Une réalité socialement construite

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1. Du sexe au genre : Itinéraire d’une nouvelle approche du masculin et féminin

Masculin-féminin = objets construits, objets sociaux, rapport nature culture. On peut réfléchir a cette question sous l’angle de la nature. Des le XIXème siècle (au XVIII ce n’est pas du tout le sexe qui faisait foi) on renvoie la femme a une nature féminine.

Du sexe biologique au genre social :L’apport de l’anthropologie

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Margaret Mead a travaille dans les iles pacifiques dans une perspective comparative.

Elle fut la première a s’intéresser a la sexualité : Qu’en est-il de la sexualité dans les autres sociétés, quels sont les rapports hommes-femmes compares a l’Europe/aux USA ?

Comment l’anthropologie va étudier le masculin-féminin. Margaret Mead (anthropologue américaine du XIXème siècle) :

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A cette époque, le puritanisme était très fort dans la société américaine.

Margaret Mead est donc partie avec les croyances générales de sa société : il y a un tempérament masculin et un autre féminin. Il fallait s’y conformer, sinon on était considéré comme déviant, anormal ; un homme ne pouvait avoir un tempérament de femme et inversement. Le sexe biologique faisait la différence psychologique.

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Margaret Mead découvre par la comparaison anthropologique que l’éducation est déterminante, que c’est celle qui assigne un tempérament aux hommes et aux femmes. Ainsi, il n’y a pas un tempérament universel ; comme la parente, d’une culture a l’autre, ca change.

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Exemple : En Papouasie(la Papouasie, une région d‘océanie où vivent les papous et qui correspond à la nouvelle guinée et aux iles toutes proches), les hommes ne peuvent garder un secret. Alors que chez nous, c’est la femme qui est considérée comme bavarde. Les hommes aiment jouer avec les petits en Papouasie, alors que chez nous pas (ou seulement depuis 1968). Les femmes sont portées a dominer et les hommes sont plutôt sensibles chez les Papous, chez nous c’est l’inverse.

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Il y des sociétés qui manifestent de grandes différences entre le masculin et féminin, alors qu’en Papouasie ils se ressemblent plus.

Margaret Mead montre que les différences entre les sexes n’ont pas de fondement naturel. Cela doit nous amener a dissocier le sexe biologique du sexe social.

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≪ Si certaines attitudes, que nous considérons comme traditionnellement associées au tempérament féminin peuvent être aisément typiques des hommes d’une autre culture nous n’avons donc plus aucune raison de croire qu’elles soient irrévocablement déterminées par le sexe de l’individu M. Mead, Mœurs et sexualité ≫en Océanie, Paris : Plon, 1963

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≪ Il nous est maintenant permis d’affirmer que les traits de caractère que nous qualifions de masculin ou de féminin sont pour un grand nombre d’entre eux, sinon en totalité, déterminés par le sexe d’une façon aussi superficielle que le sont les vêtements, les manières, ou la coiffure qu’une époque assigne a l’un ou l’autre sexe. Quand nous opposons le comportement typique de l’homme ou de la femme arapesh a celui, non moins typique, de l’homme ou de la femme mundugumor, l’un et l’autre apparaissent de toute évidence, être le résultat d’un conditionnement social. ≫M. Mead, Mœurs et sexualité en Océanie, Paris : Plon, 1963 :252)

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Les différences masculin/féminin se fondent sur des différences culturelles et non biologiques. On est dans l’univers d l’arbitraire culturel (= définit ses propres objets sociaux).

Les rôles sociaux ne dépendent pas de la nature de chaque sexe mais changent d’une société a l’autre = arbitraire culturel. C’est le code culturel qui gère le comportement des sexes.

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La sexuation sociale est une construction qui ne dépend pas de la sexuation biologique.

Les objets sociaux sont naturalises dans la société occidentale. Le sexe renvoie a la biologie, ici on va donc parler de genre

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Les anglais ont donne ce sens qui permet de passer du sexe biologique au genre social. Ou rapports sociaux de sexe souligne la construction du masculin et du féminin. Parler genre plutôt que sexe, c’est souligne l différence entre biologique et construction sociale.

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Dans son ouvrage Le deuxième sexe , ecrit apres ≪ ≫la guerre, Simone de Beauvoir (philosophe francaise) souligne que le rapport h-f relève d’une construction d’un sexe domine.

Et elle démontre en quoi la femme n’est pas une femme

éternelle. On ne nait pas femme, on le devient. ≪ ≫Simone de Beauvoir. L’anthropologue ajoute la même phrase avec homme .≪ ≫

La “nature féminine” comme construction culturelle

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C’est à partir du XIXème siècle, que les sexes vont être penses en terme biologique au lieu de social. Ce type d’identification relève d’une construction sociale qui sera naturalisée, deviendra « naturelle ».

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≪Les catégories de genre, les représentations de la personne sexuée, la répartition des taches, telles que nous les connaissons dans les sociétés occidentales ne sont pas des phénomènes a valeur universelle générées par une nature biologique commune, mais bien des constructions culturelle. Avec un même ≪alphabet symbolique universel, ancre dans cette ≫nature biologique commune, chaque société élaboré en fait des phrases culturelles singulières et qui ≪ ≫lui sont propres. Francoise Heritier, ≫Masculin/Féminin, Paris : Odile Jacob, 1996 :22

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La femme est vue comme froide, faible, ne pouvant prendre des initiatives. Processus de naturalisation : Chaque société construit sa différence et la masque comme si elle avait toujours existé.

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Exemples : Dieu a crée la femme ainsi, c’est comme ca ! Produit

contingent. La femme, biologiquement, elle est ce qu’elle est. On présente les différences comme un ordre

transcendantale : C’est la nature qui nous a fait comme ca. C’est notre condition. Une façon de rendre les

changements hors de notre portée. La femme est la pour enfanter et pour souffrir.

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Il y a des révoltes pour changer ces idées ; Le pouvoir n’existe que par la domination masculine.

La distinction f/m est universelle, mais dans beaucoup de sociétés, la situation des femmes est bien meilleure que dans la notre, même si c’est l’homme qui es hiérarchiquement au-dessus.

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Les stéréotypes culturels et idéologiques de la femme dans la culture occidentale. Profondeur historique de ces stéréotypes

Stéréotype : Cliches, images préconçues et figées, ≪sommaires et tranchées des choses et des etres que se fait l’individu sous l’influence de son milieu social (famille, entourage, études, profession, fréquentations, medias de masse, etc.) et qui déterminent a un plus ou moins grand degré nos manières de penser, de sentir et d’agir ≫. Morfaux L. M., Vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines, Paris : Colin. 1980 : 34

Les éléments constitutifs du stéréotype de la “femme” et leur permanence

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Les stéréotypes sont utiles, ils nous permettent d’interagir, de se structurer. Mais ils font penser a tort que certains éléments sont naturels, allant de soi

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Le discours scientifique s’est construit sur ce sens commun, en prétendant fonder ses principes sur la science. Le 19eme siècle voit naitre les sciences (médecine, etc.)

mais elles montreront une image des femmes basée sur les stéréotypes, un statut de la femme impose par la nature (et non par la culture). Cette nature était présentée sous forme hiérarchique dominant – domine.

Les discours scientifiques face à ces stéréotypes ou comment la science redouble le mythecritique de ce discours

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≪Nombreux sont les aspects qui apparentent la femme normale au sauvage, a l’enfant, au criminel, en quelques sorte… ≫ Lombroso et Ferrero, La femme criminelle et la prostituée, 1893

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≪ Intellectuellement et physiquement, la femme est un homme arrêté dans son développement ≫Lombroso,

1893

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La femme est considérée au 19eme siècle comme intrinsèquement inferieure a l’homme. Elle constitue une altérité apparentée au sauvage, a l’enfant, au criminel, etc. Et cette image est fondée sur la sélection naturelle.

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Selon Lombroso (fondateur de la criminologie), la femme n’est que le terrain adapte du caractère de génie, elle peut être la mère d’un génie, elle est un simple véhicule de transmission du génie. La femme génie, quand on la rencontre, est une anomalie car le génie est le propre de l’homme.

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La femme est adaptée à sa fonction, la reproduction, et il serait superflu qu’elle ait des caractéristiques propres a l’homme.

Les caractéristiques de l’homme, produits d’une sélection de la nature, sont l’intelligence, la capacité a diriger, l’autorité, etc

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La femme est renvoyée du côté de la nature et l’homme du côté de la culture.

La fonction de la femme est la reproduction, la propagation de l’espèce et son infériorité est inscrite dans son anatomie. Son devoir biologique est d’être mère et femme au foyer.

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De l’universel (masc) et du particulier (fém) ou le fondement historique du rapport suivant le sexe

Perspectives sur le genre

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Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe, 1949 : En effet, l’homme ≪représente aujourd’hui le positif et le neutre, c'est-a-dire le male et l’être humain, tandis que la femme est seulement le négatif, la femelle. Chaque fois qu’elle se conduit en être humain, on déclare donc qu’elle s’identifie au male ; ses activités sportives, politiques, intellectuelles, …sont interprétés comme une protestation virile ; on refuse de tenir ≪ ≫compte des valeurs vers lesquelles elle se transcende, ce qui conduit évidemment a considérer qu’elle fait le choix inauthentique d’une attitude subjective. Le grand malentendu sur lequel repose ce système d’interprétation, c’est qu’on admet qu’il est naturel pour l’être humain femelle de faire de soi une femme féminine. : la vraie femme est ≪ ≫un produit artificiel que la civilisation fabrique comme naguère on fabriquait des castrats : ses prétendus instincts de coquetterie, de docilité lui sont insuffles comme a l’homme l’orgueil : il n’accepte pas toujours sa vocation virile : elle a de bonnes raisons pour accepter moins docilement encore celle qui lui est assignée. ≫

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Il ne suffit pas de dire que la femme est faite femme, que c’est une construction : la masculinité aussi est une construction.

La critique est venue des femmes, pour restituer la place de la femme dans la société. Mais en montrant que la femme est construite, car c’est elle qui était dans une situation de domination, on a montre que le masculin aussi est une construction.

La construction de la masculinité

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La notion de féminité et de masculinité est récente, elle date du 19eme siècle, de la naissance de la médecine, ou les sexes ont été ramènes au biologique

Auparavant, la différence existait mais n’était pas fondée sur les appareils génitaux, on considérait les différences sur le plan du langage, des attitudes, des mouvements, des rêves, des destins : des comportements culturels.

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Des le 17eme, la médecine et la science, qui ont commence a mettre en avant le corps, ont trace des frontières strictes et ont oppose les sexes a partir des parties génitales.

Le sexe a été d’abord associé uniquement à la femme, qui est dans la nature. Le sexe, dans l’encyclopédie du 18eme, est exclusivement associe a la femme : le fait qu’elle ait un uterus permet de renvoyer la femme a la nature. Le lien de la masculinité avec le sexe a ete affaibli : cela a pose un problème : Qu’est-ce que le masculin et comment peut-il être construit ?