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L’IMPACT INDIRECT DU TOURISME : UNE ANALYSE ECONOMIQUE par le Professeur François VELLAS Université de Toulouse – TED AFL 3 ème réunion des Ministres du Tourisme du T20 FRANCE, Paris, 25 Octobre 2011 Avertissement : Ce rapport reflète seulement les vues de l’auteur et ne reflète pas nécessairement les vues de l’organisation qui a commandé le rapport

L’IMPACT INDIRECT DU TOURISME - unwto.org · 3.2 – La contribution du tourisme à la croissance économique 3.3 – La contribution du tourisme au développement durable 3.4 –

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L’IMPACT INDIRECT DU TOURISME :

UNE ANALYSE ECONOMIQUE

par le Professeur François VELLAS Université de Toulouse – TED AFL

3ème réunion des Ministres du Tourisme du T20

FRANCE, Paris, 25 Octobre 2011 Avertissement : Ce rapport reflète seulement les vues de l’auteur et ne reflète pas nécessairement les vues de l’organisation qui a commandé le rapport

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TABLE DES MATIERES

1 - DEFINITION ET METHODOLOGIE DES IMPACTS ECONOMIQUES DU TOURISME..........................................................................................................................Page 4

1.1 - Définition des impacts directs, indirects et induits du tourisme 1.1.1 – Les effets directs 1.1.2 – Les effets indirects 1.1.3 – Les effets induits

1.2 – Méthodologie d’évaluation et Comptes Satellites du Tourisme (CST)

2 – LES IMPACTS INDIRECTS DU TOURISME DANS LES PAYS DU T20...........................Page 6 2.1 – Les effets économiques indirects du tourisme sur le PIB

2.2 – Les impacts économiques du tourisme sur l’emploi 2.3 - Les effets indirects sectoriels du tourisme

3 – LA CONTRIBUTION DU TOURISME AUX EQUILIBRES ECON OMIQUES MONDIAUX..............................................................................................................................Page 12

3.1 – La contribution du tourisme au rééquilibrage des échanges internationaux 3.2 – La contribution du tourisme à la croissance économique

3.3 – La contribution du tourisme au développement durable 3.4 – Le tourisme, catalyseur de l’osmose économique globale entre pays

CONLUSION...........................................................................................................................Page 18 REFERENCES........................................................................................................................Page 21 ANNEXES...............................................................................................................................Page 23

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Synthèse Le principal objectif de ce rapport est de montrer l’importance et le rôle des effets économiques indirects du tourisme à la fois sur la croissance et le PIB, sur l’emploi et sur le commerce extérieur. Le rôle du tourisme dans l’économie est souvent perçu comme limité au seul secteur des CHR (Cafés, hôtels et restaurants) ainsi qu’aux agences de voyages, réceptifs et transporteurs, qui constituent dans de nombreux pays le premier secteur des services. Cependant, l’impact économique du secteur touristique est beaucoup plus important dans la mesure où la production des services de tourisme et de loisirs nécessite de nombreux « inputs » qui concernent l’ensemble de la production à la fois agricole, des IAA (Industries Agro Alimentaires), et industrielle y compris la production de biens d’équipement et le secteur du bâtiment et des travaux publics. La mise en évidence de ces impacts indirects du tourisme est considérée comme prioritaire par les pays du T20 ainsi que par l’OMT qui a produit des outils méthodologiques avec les CST (Comptes Satellites du Tourisme). L’évaluation de ces impacts économiques du tourisme permet de fournir des éléments d’appréciation pour la conduite des politiques économiques de relance face aux crises économiques et financières internationales. Elle permet de montrer que le tourisme peut devenir un élément moteur de la reprise en faveur d’une croissance économique stable et durable à condition que les politiques d’accompagnement sectoriel soient mises en œuvre en considérant le rôle central de l’activité touristique. La première partie examine le dispositif méthodolo gique actuellement disponible pour mesurer les impacts indirects du tourisme sur l’économie. Elle permet de montrer le rôle central des méthodes de calcul basées sur les Comptes Satellites du Tourisme et indique comment les analyses, en termes de multiplicateur, permettent de donner une évaluation globale de l’impact économique du tourisme en distinguant les effets directs, indirects et induits. La deuxième partie analyse le bilan des impacts in directs économiques du tourisme sur la production (PIB), sur l’emploi et sur plusi eurs secteurs . Elle permet de montrer que le tourisme constitue un élément essentiel de la constitution du PIB et de la création d’emploi dans l’ensemble des pays du T20. Elle illustre notamment les impacts sectoriels du tourisme sur la fourniture de biens et de services, sur les investissements et sur les dépenses publiques. La troisième partie porte sur l’impact du tourisme sur la réduction des déséquilibres macro économiques globaux. Elle montre que les impacts du tourisme jouent un rôle spécifique dans l’atténuation des déséquilibres des balances des paiements. En particulier, les exportations de services touristiques permettent d’atténuer des situations de déficit ou d’excédent des balances commerciales. Après la crise économique, les pays qui ont connu en 2010 une forte reprise ont bénéficié largement du dynamisme de la demande touristique à la fois domestique et internationale pour conforter la progression de l’ensemble de leurs économies. Dans la plupart des pays qui ont connu une reprise plus lente, le redressement du tourisme international a vraisemblablement été plus long à se mettre en place (il s’observe début 2011) et à contribuer à la croissance globale. En conclusion, ce rapport suggère des pistes pour améliorer les outils de mesure des impacts indirects du tourisme et pour que des comparaisons internationales soient initiées dans chacun des pays du T20.

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1 – DEFINITION ET METHODOLOGIE DES IMPACTS ECONOMIQUES DU TOURISME

Les méthodologies pour l’évaluation des impacts économiques du tourisme sont

développées au niveau mondial par l’Organisation Mondiale du Tourisme (ci-après, l’OMT) avec l’élaboration des Comptes Satellites du Tourisme (CST). L’OMT est mandatée par les Nations Unies comme l’organisation appropriée pour analyser, publier, standardiser et développer les statistiques du tourisme. L’OMT travaille dans ce but avec d’autres organisations telles que l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) et la Commission européenne (EUROSTAT). 1.1 – DEFINITION DES IMPACTS DIRECTS, INDIRECTS ET INDUITS DU TOURISME

L’effet indirect du tourisme doit être distingué de l’effet direct et de l’effet induit.

1.1.1 Les effets directs concernent les dépenses réalisées dans le secteur du tourisme. Il s’agit des dépenses classées à partir de la liste des produits caractéristiques du tourisme établie par l’OMT et l’OCDE. 1.1.2 Les effets indirects concernent les consommations intermédiaires pour la production des biens et services du secteur touristique. Il s’agit des biens et services que les entreprises touristiques achètent auprès de leurs fournisseurs, ce qui constitue la chaîne d’approvisionnement du tourisme. Les effets indirects peuvent être particulièrement importants pour la production de produits locaux. En effet, ce sont les entreprises, dites de première ligne, qui prennent les décisions d'achat initial et déterminent ce que les visiteurs pourront consommer. Par exemple, si une entreprise d'hébergement de première ligne décide d'acheter des produits locaux lorsque cela est possible, le touriste sera à l’origine de l’achat et de la production de biens et de services dans le pays récepteur. Par conséquent, il est important de pouvoir encourager le secteur du tourisme à fournir biens et services produits localement afin de maximiser l'impact économique des recettes touristiques dans un pays ou une région. 1.1.3 Les effets induits concernent les dépenses effectuées par les employés à partir des salaires distribués par les entreprises directement en contact avec les touristes. Ils comprennent également les consommations des entreprises qui ont bénéficié directement ou indirectement des dépenses initiales du secteur touristique. A titre d’exemple, les dépenses induites du tourisme concernent, pour les employés du secteur de l’hôtellerie, les achats de biens de consommation tels que les produits alimentaires, les vêtements ou l’équipement électronique. Pour les entreprises, il s’agit d’achats de biens d’équipement ou des dépenses relatives au réinvestissement des bénéfices.

1.2 – METHODOLOGIE D’EVALUATION ET COMPTES SATELLITES DU TOURISME (CST)

La méthodologie d’évaluation des impacts économiques indirects du tourisme est basée sur le rôle essentiel des Comptes Satellites du Tourisme qui permettent de donner la mesure la plus précise et la plus fiable du rôle du tourisme dans l’économie. Elle utilise les informations fournies en matière d’impact direct par les CST et permet de faire ressortir les éléments caractéristiques les plus significatifs pour servir de base aux politiques de développement touristique dans le but de renforcer la croissance et lutter contre les crises.

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La méthodologie des CST développée par l’Organisation Mondiale du Tourisme est indispensable pour obtenir des données de mesure précise de l’impact du tourisme. A coté de l’analyse en termes de Compte Satellite du Tourisme, il est possible d’établir une évaluation des impacts attendus du tourisme en calculant les effets multiplicateurs du tourisme.

Le concept de CST est fondé sur les principes de la comptabilité nationale qui représentent un cadre intégré de statistiques permettant la mesure de la production nationale d’un pays à partir de la contribution de chaque secteur de l’activité économique. Le Compte Satellite du Tourisme est élaboré en prolongeant le système de comptabilité nationale afin de pouvoir estimer l’importance économique spécifique du tourisme. Le CST est basé sur les tableaux « Entrées - Sorties » qui mesurent l’activité des producteurs et des acheteurs de biens et de services dans les différentes branches et industries. Le CST permet, ainsi, de déterminer une évaluation de la consommation touristique, de la production touristique et d’estimer la valeur ajoutée du tourisme dans l’économie d’un pays. Le lien entre le CST et les effets indirects doit, ainsi, être établi à partir du tableau de synthèse le plus important du CST qui est le tableau VI des « Recommandations sur le cadre conceptuel du Compte Satellite du Tourisme (CST), 2008 ». S’il ne permet pas de calculer immédiatement les effets indirects, il comporte les deux rubriques nécessaires à leurs évaluations :

• Les consommations Intermédiaires déjà réparties selon les branches impactées • Les salaires versés

De ce fait, le CST du fait de sa conception constitue une étape nécessaire pour mesurer les effets indirects et induits du tourisme avec les Consommations Intermédiaires et les salaires issus de la production touristique. Ces deux résultats prévus par le CST doivent être utilisés via des ratios et/ou un Tableau d’Echange Interbranches, pour générer une nouvelle « vague » de PIB, d’emplois, de recettes fiscales et d’exportations. Cependant, il convient de remarquer que le CST mesure uniquement le PIB direct, par opposition au PIB indirect. Le PIB indirect intègre les effets économiques indirects de l’activité touristique (par exemple la fabrication des produits de toilette destinés aux hôtels). Or, ces effets indirects peuvent être très importants, ils dépassent le cadre strict du CST qui est axé sur le PIB découlant de la production de biens et de services consommés directement par les touristes. Les effets indirects peuvent être calculés à partir de modèles d’impact économique fondés sur l’utilisation du CST.

Le CST permet d’évaluer également l’emploi lié au tourisme. Dans ce cas, l’emploi généré par le tourisme comprend uniquement les emplois directement attribuables au tourisme. Ainsi, pour le secteur des services de restauration, seuls les emplois directement reliés au tourisme sont dénombrés dans le CST comme des emplois créés par le tourisme ou attribuables au tourisme. En revanche, les emplois générés par l’agriculture pour la production destinée aux activités touristiques de restauration (emplois indirects) ne sont pas inclus. Ainsi, le CST regroupe à la fois la consommation e t la production touristiques. Il permet d’évaluer la proportion de l’activité proprement to uristique (issue des déplacements touristiques) des branches caractéristiques du sect eur touristique. Dédié et construit principalement pour l’évaluation de l’effet économi que direct, soit le PIB touristique, il ne s’attache pas au calcul des effets indirects. Néanm oins il comporte les rubriques nécessaires à leur évaluation, telles qu’elles ress ortent du schéma général de présentation des différents impacts économiques avec les Consomm ations Intermédiaires (déjà réparties selon les branches impactées) et les salaires. Ainsi le CST dans sa conception initiale comporte l es éléments essentiels de base pour mesurer les effets indirects et induits du tourisme en reconstituant la branche tourisme.

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2 – LES IMPACTS INDIRECTS DU TOURISME DANS LES PAYS DU T20

L 'analyse du bilan de l'impact économique indirect d u tourisme sur le PIB, l’emploi et

la croissance porte sur une comparaison de l'import ance des effets indirects entre les pays du T20 afin de déterminer comment le tourisme peut contribuer à la croissance économique notamment en période de crise et dans le cadre des politiques de relance. La question de la rapidité du retour sur investissement par rapport à d'autres secteurs de l'économie permet de montrer que le secteur touristique peut être sus ceptible de contribuer fortement à la reprise de l'activité économique dans d’autres sect eurs de l’économie. 2.1 – LES EFFETS ECONOMIQUES INDIRECTS DU TOURISME SUR LE PIB

Le tourisme constitue une composante majeure de l'économie des services (30 % des échanges internationaux de services). En termes de recettes, les pays du T20 génèrent environ 70 % de l'activité touristique mondiale. L’une des contributions essentielles que peut apporter le secteur du tourisme à la croissance économique réside dans ses impacts indirects qui représentent dans les pays du T20 plus de 45% du poids total du tourisme au Produit Intérieur Brut (PIB). Ces impacts économiques indirects qui correspondent à la fois aux biens et services achetés par le secteur touristique ainsi qu’aux investissements et aux dépenses publiques générées par l’activité touristique constituent un important levier de croissance économique. En effet, peu de secteurs de l’activité économique sont situés, comme le tourisme avec notamment l’hôtellerie et la restauration, au centre de la chaîne de production à la fois agricole et alimentaire mais aussi industrielle de biens de consommation et de biens d’équipement.

L’analyse des pays du T20 permet de montrer que le poids du tourisme est particulièrement important dans les pays qui bénéficient d’une forte demande touristique domestique. Il en est de même dans les pays qui ont développé un tourisme à forte valeur ajoutée en alliant les deux piliers fondamentaux que constituent la demande domestique et la demande internationale :

• C’est parce qu’il existe une forte demande représentative (intérieure) au sens des analyses de

l’économie internationale, que le secteur du tourisme peut se développer en s’appuyant sur les infrastructures indispensables pour acquérir le « savoir faire » qui permet d’être présent de manière significative sur le marché mondial (effets d’échelle).

• C’est également parce qu’il existe une offre touristique diversifiée et compétitive, au sens des avantages comparatifs, que le secteur du tourisme d’un pays peut devenir compétitif sur les marchés internationaux en termes de rapport qualité/prix.

Tel est le cas pour de nombreux pays émergents du T20 qui ont développé une chaîne compétitive de production touristique basée sur le développement des effets indirects du tourisme. La contribution relative des effets indirects du tourisme permet de préciser la spécialisation touristique de chaque pays par rapport à l’ensemble de l’économie.

Selon les informations et prévisions du WTTC (World Travel and Tourism Council) qui utilise une méthodologie à partir de coefficients appliqués sur des estimations statistiques du tourisme en 2011, pour plusieurs pays, les effets indirects du tourisme sont particulièrement élevés et peuvent atteindre jusqu’à 6% du PIB total. Cela signifie qu’une forte spécialisation de l’économie dans le tourisme peut représenter une part très significative de l’ensemble de la production nationale à condition que des politiques d’accompagnement puissent être mises en œuvre pour développer les impacts indirects du tourisme. Tel est le cas, lorsque la relation entre demande touristique et filière agro-alimentaire est particulièrement forte, ce qui permet aussi de développer les exportations agro-alimentaires vers les pays d’origine des touristes internationaux.

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Tableau 1 : Comparaison de l’apport indirect du tou risme au PIB des pays du T20 (%)

Pays du T20

Apport direct du tourisme (estimation

2011)

Apport indirect du tourisme (estimation

2011)

Apport total du tourisme (estimation

2011)

Australie Espagne Argentine Etats-Unis Chine Afrique du Sud Indonésie Turquie Brésil Italie Mexique France Japon Royaume-Uni Russie Fed. Canada Rep. de Corée Arabie Saoudite Allemagne Inde

3,3 5,1

4,0 2,6 2,5 5,0 3,2

4,1 3,3 3,2 6,2 3,9 2,2 2,4 1,4

1,4 1,8 3,0 1,7 1,9

6,9 6,3

4,7 4,2 4,2 4,1 4,1

3,9 3,7 3,6 3,5 3,4 3,2 3,1 3,1

2,6 2,5 2,5 2,0 1,6

13,0 14,4

11,0 8,8 8,6 11,4 9,1

10,0 9,1 8,6 13,0 9,1 6,9 6,9 5,9

5,0 5,1 6,7 4,6 4,5

Source : WTTC 2011

La contribution indirecte particulièrement élevée du tourisme au PIB, conduit à remarquer que le tourisme peut constituer dans tous les pays un secteur susceptible de contribuer fortement à la croissance. Cependant, l’ampleur et l’efficacité de la contribution, notamment indirecte, du tourisme dépendent des politiques conduites dans chaque pays en faveur du secteur touristique. Pour développer le secteur touristique, il est nécessaire de procéder à des investissements considérables qui font souvent comparer le secteur du tourisme à celui de l’industrie lourde avec des investissements d’infrastructures publiques et privées telles que les réseaux routiers et de transports, l’ensemble des services de distribution d’eau potable et de traitement des déchets, d’accès au réseau électrique et aux nouveaux systèmes de communication. De plus, il convient de remarquer que les investiss ements proprement touristiques, comme le signalent les rapports notamment de la CNUCED (C onférence des Nations unies sur le commerce et le développement) depuis 1998, nécessit ent souvent des investissements sur le long terme comme c’est le cas principalement dan s l’hôtellerie où le retour sur investissements est souvent de plus de dix années. Dans ces conditions, le tourisme ne peut jouer un rôle significatif qu’à condition que les perspectives de croissance de la demande touristique soient suffisamment importantes pour justifier des investissements qui nécessitent de mobiliser des financements très élevés pour réaliser les infrastructures indispensables et les investissements productifs souhaitables.

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2.2 - LES IMPACTS ECONOMIQUES DU TOURISME SUR L 'EMPLOI

L’OIT (Organisation Internationale du Travail) estime les emplois générés par le tourisme à 235 millions en 2010 dans le monde. La prise en compte de la contribution indirecte du tourisme aux créations d’emplois confirme l’importance sur l’emploi de la chaîne d’approvisionnement touristique.

Cependant cette contribution indirecte demeure inférieure à celle des emplois directs dans un certain nombre de pays du T20. Il convient, en effet, de remarquer que le bénéfice indirect du tourisme est d’autant plus important que la chaîne d’approvisionnement touristique est orientée vers la production de biens et de services produits localement.

De plus le tourisme a des impacts qualitatifs sur l’emploi en favorisant les créations d’emplois des jeunes. Cependant, dans de nombreux pays, notamment en Europe, il s’agit en grande partie d’emplois saisonniers qu’il n’est possible de pérenniser qu’en améliorant le niveau des qualifications afin de permettre aux jeunes de devenir polyvalents.

Il en résulte que le secteur du tourisme crée un immense besoin de formation pour lequel les pays du T20 disposent de très fortes capacités. De ce fait, l’un des impacts indirects générés par les emplois touristiques est de permettre aux pays du T20, notamment d’Europe et d’Amérique du Nord, d’exporter leurs formations touristiques et hôtelières vers les nouveaux pays touristiques, ce qui génère des emplois dans le secteur éducatif.

Tableau 2 : Impact du tourisme en proportion de l'e mploi des pays du T20 (%)

Pays du T20 Apport total du tourisme dans l’emploi total en 2011 (%)

Apport indirect du tourisme dans l’emploi total en 2011

(%)

Australie Espagne Mexique Etats-Unis Italie Argentine Turquie France Chine Indonésie Brésil Japon Afrique du Sud Royaume-Uni Russie Fed. Canada Rep. de Corée Allemagne Arabie Saoudite Inde

16,2 12,7

14,8 10,5 9,7

10,3

8,1 10,2 8,2 8,1 8,3 7,1

10,1 7,6

5,5 7,0 5,4 4,9 6,6

7,5

7,8 7,1

4,9 4,7 4,2 4,1

3,9 3,9 3,4 3,4 3,3 3,3 3,3 3,1

2,9 2,8 2,4 2,2 2,2

1,6

Source : WTTC 2011

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Il convient de remarquer que les emplois créés dans le tourisme concernent principalement les jeunes de moins de 25 ans qui représentent environ la moitié des emplois touristiques (Ian Goldin, 2010) et qui sont de plus principalement des emplois féminins. Cette caractéristique des emplois touristiques montre l’importance des programmes de formations professionnelles continues auprès des jeunes afin d’assurer la pérennité des emplois existants.

2.3 – LES IMPACTS INDIRECTS SECTORIELS DU TOURISME L'approche sectorielle porte sur le rôle central du tourisme dans la chaîne de production des principaux secteurs situés en amont et en aval et dans la réalisation et l'exploitation des infrastructures de services publics, y compris de transport. Elle permet aussi de montrer le rôle du tourisme dans le développement de secteurs à haute valeur ajoutée et de nouvelles technologies telles que dans les GDS et CRS (plates-formes électroniques de gestion des réservations). Les effets indirects du tourisme concernent l’ensemble des secteurs de l’économie et en particulier le secteur des industries agroalimentaires ainsi que les services liés à l’activité touristique tels que le secteur du transport aérien. La contribution aux effets indirects du tourisme peut être ventilée en trois sous secteurs avec :

• La production de la chaîne des fournisseurs de biens et services • Les investissements • Les dépenses publiques

Tableau 3 : Effets indirects sectoriels du tourisme en pourcentage du PIB

Pays du T20 Fournitures de

biens et services (%)

Investissements (%)

Dépenses des collectivités

publiques (%)

Total effets indirects

(%) Australie Espagne Argentine Etats-Unis Chine Indonésie Afrique du Sud Turquie Brésil Italie Mexique France Japon Royaume-Uni Russie Fed. Canada Rep. de Corée Arabie Saoudite Allemagne Inde

3,6 4,2 3,1 2,8 2,6 2,1 2,9

2,9 2,3 2,3 2,2 2,4 2,0 2,3 2,2

1,6 1,9 1,7 1,6 1,0

2,1 1,0 1,3 0,6 1,2 1,3 1,1

0,9 0,9 0,7 0,8 0,5 0,5 0,3 0,5

0,3 0,3 0,6 0,1 0,5

1,2 1,1 0,3 0,8 0,4 0,7 0,1

0,1 0,5 0,6 0,4 0,5 0,7 0,5 0,4

0,7 0,3 0,2 0,3 0,1

6,9 6,3 4,7 4,2 4,2 4,1 4,1

3,9 3,7 3,6 3,5 3,4 3,2 3,1 3,1

2,6 2,5 2,5 2,0 1,6

Source : WTTC 2011

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Cette répartition des effets sectoriels indirects du tourisme permet de confirmer la place de plus en plus importante des pays émergents dans les investissements touristiques qui représentent une part très importante des effets indirects du tourisme. Les effets sectoriels du tourisme sont également très importants dans le secteur du transport aérien à la fois du point de vue global et du point de vue de l’impact local.

• Du point de vue de l’impact global : Selon l’I.A.T.A. (International Air Transportation Association), le secteur du transport aérien génère plus de 29 millions d’emplois dont 6,7 millions dans le secteur touristique, étant donné que plus de 40% des touristes de loisirs voyagent par avion.

• Du point de vue de l’impact local, deux exemples peuvent être cités :

o La ville de Nice (France) : Le tourisme facteur de développement des

transports aériens internationaux au bénéfice des p opulations résidentes . L’exemple de l’impact généré dans le cadre de l’aéroport de Nice Côte d’Azur en France paraît particulièrement significatif. Le développement des liaisons internationales a contribué en 2010 à porter la part des arrivées internationales à plus de 50% du total des arrivées, avec en particulier 26% de britanniques, 16% de scandinaves, 13% d’allemands et 4% de nord-américains. L’impact est considérable pour le développement local dans la mesure où ces clientèles internationales touristiques permettent de développer un réseau international qui ne pourrait exister du fait de la seule demande des passagers résidents locaux qui ne représentent que 38% des passagers transportés.

o La ville de Madère (Portugal) : Le tourisme facteur de développement des

liaisons terrestres locales au bénéfice des populat ions résidentes . Il en est de même dans le cas des programmes de « valorisation du territoire » financés par la Commission européenne. Dans ce cas, l’impact sectoriel en termes de construction d’infrastructures au bénéfice des populations locales peut avoir des conséquences très positives. C’est ainsi que, pour répondre aux besoins du développement touristique, l’île de Madère, qui est une des principales destinations touristiques du Portugal, a bénéficié d’un financement autoroutier européen pour la desserte des zones touristiques littorales, via le programme « Valorisation du Territoire 2007-2013 », pour des montants de 1,6 millions d’euros du FEDER et de 3,1 millions d’euros du Fonds de Cohésion. Le total des financement européens atteignant 100 millions d’euros pour les programmes d’équipements de l’île par rapport aux 42 millions de fonds nationaux. La principale conséquence est que la population résidente, grâce à ce programme, peut disposer d’un réseau autoroutier exceptionnel qui n’aurait pas pu être réalisé sans la poursuite des objectifs de développement touristique.

Ces exemples permettent de montrer que les impacts indirects du tourisme ne doivent pas seulement être analysés au niveau macro-économique, mais aussi aux niveaux régionaux et locaux De ce fait, les conséquences positives du tourisme peuvent être essentielles pour lever les obstacles à la réalisation des infrastructures, notamment en matière de désenclavement, afin de bénéficier directement aux populations résidentes. De telles évaluations, en termes de développement local, pourraient être systématiquement recensées dans le cadre des pays du T20 afin de servir de référence pour renforcer l’intégration des objectifs des politiques touristiques dans la conduite des politiques d’ensemble de développement et d’aménagement du territoire.

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Tableau 4 : récapitulatif des impacts Directs, Indi rects et Sectoriels du Tourisme

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3- LA CONTRIBUTION DU TOURISME AUX EQUILIBRES ECONO MIQUES MONDIAUX

L 'analyse du bilan de l'impact économique du tourism e sur le commerce extérieur porte sur la prise en compte des déficits et excéde nts du tourisme dans les pays du T20 en relation avec les grands déséquilibres mondiaux du commerce international. Ce bilan permet de montrer dans quelle mesure le tourisme peut atté nuer ces déséquilibres en favorisant le rééquilibrage des balances des paiements courants e ntre pays développés et pays émergents. Cependant, il convient de remarquer , en même temp s, que l’impact positif du tourisme est largement concentré au bénéfice des pays émergents et dans le cadre d’un renforcement de la demande régionale en Asie et en Amérique du Sud. Il en résulte que le secteur touristique pourrait jouer un rôle beaucoup plus important dans la réduction des déséquilibres macro-économiques en Europe et en Amérique du Nord. Les d onnées actuellement disponibles portent sur la mesure de l’impact direct du tourism e sur les balances de paiements sans tenir compte des effets indirects sur les échanges extérieurs des autres secteurs et en particulier des « effets de fuites » très important s dans certains pays. 3.1 - LA CONTRIBUTION DU TOURISME AU REEQUILIBRAGE DES ECHANGES INTERNATION AUX Les recettes d’exportation de services touristiques correspondent en 2010 à $1.093 milliards soit 30% du total des exportations mondiales de services qui s’élèvent à $3.670 milliards. D’après l’OMT et l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), les exportations touristiques ont progressé à un rythme légèrement inférieur à celui de l’ensemble des services avec une augmentation de +8% entre 2009 et 2010, par rapport à +10,8% pour l’ensemble des exportations de services. La part des pays du T20 est de 79,3 % des exportations mondiales de services.

L’analyse des balances touristiques permet de montrer que certains pays du T20 bénéficient de soldes excédentaires qui jouent un rôle non négligeable dans la réduction des déficits d’ensemble des balances des transactions courantes. Les déficits touristiques enregistrés par des pays fortement excédentaires dans le domaine des échanges de marchandises permettent un rééquilibrage inverse par rapport aux très forts excédents commerciaux enregistrés par ces pays. Il en résulte que, pendant la phase de reprise économique correspondant à l’année 2010, le tourisme international a contribué à la relance du commerce mondial et de ce fait de la croissance économique. Cependant, il convient de remarquer que le tourisme jusqu’à présent n’a pas été un facteur décisif d’entraînement des autres secteurs de services étant donné que la croissance touristique est moins importante que celle des exportations de services dans leur ensemble. En revanche, au niveau d’un certain nombre de pays du T20, les échanges touristiques jouent un rôle régulateur important en compensant en partie les excédents commerciaux de marchandises de pays.

De plus, les pays émergents ont joué lors de la crise économique de 2008/2009 un rôle contra-cyclique très important puisque leur dépenses touristiques internationales ont continué à progresser, malgré la crise, souvent de façon très significative.

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Tableau 5 : Soldes des échanges de tourisme et des échanges totaux de services des pays du T20 (2009)

Pays du T20 Soldes de la

balance touristique ($ milliards)

Soldes de la balance des services (y compris le

tourisme, $ milliards)

Soldes de la balance des marchandises ($

milliards) Espagne Etats-Unis Turquie Italie France Australie Mexique Afrique du Sud Inde Indonésie Allemagne Royaume-Uni Japon Arabie Saoudite Canada Brésil Rep. De Corée Fed de Russie Chine Argentine

36 21 17 12 10 8 4 4 2 1

- 46 - 20 - 15 - 12 -11 - 10 - 10 - 6 - 4 - 1

16

143 17 -14 17 0 -6 -2 7 -2

-26 72 -21 -

-20 -31 -18 -18 -29 0

-72

-547 -28 -5 -76 -11 -12 -9 -89 21

190 -129 30 97 -14 19 41 112 176 11

Source : OMC Rapport sur le commerce international, 2011

Dans ces conditions, le tourisme international peut jouer un rôle anti-cyclique pendant les périodes de crise économique en étant un secteur capable de reprendre plus rapidement que les autres secteurs économiques et en favorisant de ce fait le retour à la croissance économique. Cependant, au vu des dernières statistiques de l’OMT, portant sur la période 2008-2010 concernant les pays du T20, force est de constater que le tourisme international a été fortement affecté par la crise économique et financière. Les consommateurs dans la plupart des pays d’Europe et d’Amérique du Nord ont subit des pertes de pouvoir d’achat importantes et ont eu tendance à réduire leurs dépenses touristiques à l’étranger en diminuant leurs budgets consacrés aux vacances et en se reportant vers des dépenses de loisirs de proximité. En 2010 les principaux pays récepteurs de tourisme du T20, qui sont également les principaux pays émetteurs, n’avaient pas encore tout à fait récupéré leurs niveaux de 2008. C’est ainsi que les pays du T20 qui ont été peu affectés par la crise économique et financière et qui disposent d’une forte croissance économique ont connu une progression de leurs recettes touristiques internationales et une très forte progression de leurs dépenses touristiques internationales qui provoquent des effets d’entraînement très positifs essentiellement dans le contexte régional comme en Asie de l’Est et du Sud.

Il en résulte que l’importance du tourisme intra-régional constatée par l’OMT est largement confirmée en 2010 avec 791 millions d’arrivées de touristes intra-régionaux et 218 millions d’arrivées de touristes lointains interrégionaux.

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Cependant, cette importance du tourisme intra-régional n’est pas forcément un facteur favorable en période de crise :

• Pour les pays émergents principalement en Asie, le tourisme intra-régional renforce le

développement du tourisme domestique et permet d’accroître à la fois la croissance du secteur touristique et la croissance économique d’ensemble.

• Pour les autres pays, principalement en Europe, la très forte spécialisation dans un tourisme intra-régional peut être un facteur pénalisant pour ces pays dans la mesure où les réductions de pouvoir d’achat dans les pays européens affectent directement la demande touristique et de ce fait le tourisme intra-régional.

3.2 – LA CONTRIBUTION DU TOURISME A LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Les données analysées confirment que le tourisme, à la fois international et domestique, doit être considéré comme un élément clé des programmes de relance économique et notamment en période de crise économique. Le rôle de stimulant économique doit conduire à placer le tourisme au cœur même des trains de mesures visant à assurer une reprise de la croissance économique car les flux commerciaux qui dépendent de la puissance du secteur du tourisme jouent un rôle majeur dans la confiance des entreprises et des consommateurs, comme le montre l’importance des impacts économiques indirects du tourisme dans les pays du T20.

Les comparaisons lors de la crise économique de 2009 et lors de la reprise économique de 2010 permettent de montrer qu’il existe des différences importantes selon les situations économiques propres à chacun des pays du T20 :

• Dans les pays à forte croissance économique, les recettes touristiques internationales jouent un rôle d’accélération de la croissance économique avec des taux de progression en phase de reprise supérieurs à ceux de la croissance industrielle.

• Dans les pays à faible croissance économique, les premières constations pour l’année 2010 de reprise de la croissance économique du PIB par rapport à 2009, indiquent que le secteur touristique international ne semble pas répondre aux attentes en tant que facteur favorisant la reprise économique dans un certains nombre de pays du T20, notamment en Europe. Cependant il convient de remarquer que cette insuffisance de la contribution du tourisme à la reprise de la croissance économique ne correspond vraisemblablement qu’à un décalage dans le temps puisque le premier semestre de 2011 permet de remarquer une très forte reprise dans les pays européens leaders du tourisme.

• Dans les pays à forte reprise de la croissance économique, principalement dans la région Amériques et plus particulièrement en Amérique du Sud, le secteur touristique contribue fortement au retour de la croissance économique.

Le secteur du tourisme peut par conséquent jouer un rôle important dans les plans de relance économique destinés à répondre aux situations de crise à condition que le tourisme soit considéré comme un élément clé dans les programmes de relance économique, en tant que stimulant économique et créateur d'emploi en complément des autres secteurs et notamment de l’industrie.

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Tableau 6 : Taux de croissance du PIB et des recett es touristiques dans les pays du T20

Pays du T20 Taux de croissance PIB

(2009)

Taux de croissance PIB

(2010)

Taux de croissance Recettes

Touristiques (2009)

Taux de croissance Recettes

Touristiques (2010)

Etats-Unis Canada Mexique Brésil Argentine France Italie Russie Fed Turquie Espagne Allemagne U.K. Chine Japon Inde Indonésie Rep. de Corée Australie Arabie Saoudite Afrique du Sud

-2,6 -2,5 -6,1 -0,6 -3,0

-2,5 -5,2 -7,8 -4,7 -3,7 -4,7 -4,9

9,2 -6,3 6,8 4,6 0,2 1,3

-0,6

-1,7

2,8 3,1 5,5 7,5 7,5

1,5 1,3 4,0 8,2 -0,1 3,5 1,3

10,3 3,9 10,4 6,1 6,1 2,7

3,7

2,8

-14,8 -12,7 -15,0 -8,6 -13,0

-12,9 -11,4 -21,8 -3,6 13,6 -13,0 -16,4

2,7 -4,6 -5,9 -24,3 0,1 -2,4

-1,7

-5,0

9,8

14,6 5,3 11,3 22,5

-5,9 -3,5 -3,2 -1,9 -1,3 0,1 1,3

15,4 28,2 27,9 25,0 0,5

18,5

11,7

21,3

Source : Index Mundi 2011 et UNWTO Baromètre 2011* Sans les variations de taux change USD

La prise en compte du rôle spécifique du tourisme domestique permet de montrer en quoi la demande intérieure peut permettre de réduire la vulnérabilité de l'ensemble du secteur touristique, notamment par rapport aux chocs extérieurs, en permettant de renforcer les impacts indirects du tourisme vers une croissance plus équilibrée. Le développement du tourisme domestique peut être un moyen très important pour stimuler la consommation intérieure et permettre d’orienter l’activité économique vers une croissance favorisant des impacts indirects pour l’ensemble des secteurs productifs de l’économie. Cependant, l’analyse de la situation des pays du T20 conduit à montrer que la croissance de la demande domestique et la croissance de la demande internationale sont en général concomitantes. Cela signifie qu’il est souvent difficile de vouloir privilégier l’une ou l’autre des deux composantes de la demande touristique et que la croissance de l’une bénéficie à la croissance de l’autre. En effet, dans le secteur du tourisme, comme dans la plupart des autres secteurs productifs, une forte compétitivité internationale permet d’être également compétitif du point de vue intérieur et ainsi de renforcer le rôle du marché domestique à partir de l’utilisation des avantages comparatifs. L’analyse du rôle du tourisme domestique dans les pays du T20 permet de remarquer que, pour l’ensemble des pays, la demande touristique intérieure est largement supérieure à celle internationale.

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3.3 – LA CONTRIBUTION DU TOURISME AU DEVELOPPEMENT DURABLE Le tourisme peut être considéré comme un secteur économique favorable au développement de « l’économie verte ». En effet, le tourisme est basé sur les déplacements des voyageurs qui génèrent des impacts sur l’environnement limités comme l’indiquent les rapports de l’OMT (2008) puisque le secteur des voyages et du tourisme ne représente que 5% du total des émissions de carbone (OMT-UNWTO, 2008). Dans ces conditions, atteindre les objectifs de l’économie verte peut être considéré comme un objectif pour le secteur du tourisme (De Lacy et Lipman 2010).

En particulier, les pays du T20 ont la possibilité de jouer un rôle fondamental pour promouvoir un tourisme lié à l’économie verte. Cela tient à la promotion des lignes directrices pour la gestion d’un tourisme durable qui concerne toutes les formes de tourisme, incluant le tourisme de masse, et les différents segments du tourisme de niche au premier rang desquels se trouvent l’écotourisme et le tourisme de nature qui ne sont pas seulement un effet de mode mais qui concernent un profond changement des mentalités. Ce segment du tourisme vert crée une demande nouvelle, notamment de tourisme de proximité, qui favorise des économies de transports et d’infrastructures lourdes et permet une meilleure répartition régionale des flux touristiques dans les pays. Pour renforcer ce développement du tourisme vert, les pays du T20 utilisent de nombreux systèmes basés sur les énergies renouvelables, sur les économies d’énergie et sur de nouveaux matériaux qui transforment l’approche traditionnelle des investissements touristiques et génèrent des effets indirects sur les secteurs de technologies de pointe de l’économie.

De ce fait, les principes de développement durable touristique se réfèrent aux trois aspects majeurs que sont l’environnement, l’économie et la dimension socioculturelle. Ce concept de développement durable ne doit pas être confondu avec l’écotourisme qui ne constitue qu’un des aspects de l’économie verte. Un renforcement de la coopération internationale entre pays du T20 basée sur des programmes de recherche communs, notamment avec la participation et le soutien de la Banque Mondiale (World Bank 2009), de l’OMT et des Banques de Développement Régionales (BEI, BERD, BAD Asiatique et Africaine) concernant l’application des nouvelles technologies vertes au tourisme peut bénéficier à la fois mutuellement aux pays membres, mais aussi à l’ensemble des autres pays souhaitant encourager de nouvelles formes de tourisme plus respectueuses de l’environnement. Tel est également l’objet de la proposition française qui a abouti à créer à partir de 2011 un « Partenariat Mondial du Tourisme Durable ».

La contribution du tourisme au développement durable s’exprime également en termes d’impacts régionaux par le rôle du tourisme dans l'aménagement du territoire qui peut contribuer au rééquilibrage de l'activité économique. Dans de nombreuses régions, le tourisme engendre de nombreuses opportunités de diversification de l’économie locale en drainant des ressources économiques vers des zones où les possibilités de développement alternatif sont faibles. Le tourisme peut, de ce fait, être considéré comme un outil décisif de développement territorial qui permet de réduire les inégalités entre régions, particulièrement lorsque la conjoncture économique est difficile comme aujourd’hui dans de nombreux pays.

Tel est le cas, en particulier, dans le cadre de l’Union européenne avec les fonds structurels (FEDER) qui visent à renforcer la cohésion économique et sociale au sein des pays membres de l’Union en corrigeant les déséquilibres régionaux pour un montant estimé de 347 milliards d’euros sur la période 2007-2013. C’est ainsi que le FEDER assure le financement de nombreux programmes de développement touristique dans les régions en retard de développement notamment en Europe du Sud avec :

* Des aides directes aux investissements réalisés dans les entreprises (en particulier les PME) afin de créer des emplois durables.

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* Des mesures spécifiques en faveur des infrastructures liées au développement touristique comme les télécommunications, la protection et la revalorisation de l’environnement, les énergies renouvelables et les transports régionaux

* Des instruments financiers (fonds de capital-risque, fonds de développement local...) visant à appuyer le développement régional et local puis à favoriser la coopération touristique entre les villes et les régions.

Cette politique régionale européenne avec le FEDER a permis d’intervenir dans des programmes de développement régionaux axés sur le tourisme notamment en Espagne (Andalousie) et dans les régions insulaires périphériques et ultrapériphériques, par exemple en Grèce avec les Cyclades, au Portugal avec Madère et les Açores, en Espagne avec les Canaries, ou en France d’Outre-mer avec la Réunion, la Martinique ou la Guadeloupe.

Cette politique régionale permet d’atteindre les objectifs de convergence, de compétitivité et de coopération territoriale.

• Convergence : afin de permettre dans les régions d’intervenir sur la modernisation et la diversification des structures économiques ainsi que sur la sauvegarde ou la création d’emplois durables en favorisant les actions portant sur divers domaines du tourisme.

• Compétitivité régionale et emploi : afin d’assurer une articulation autour de l’innovation et de l’économie de la connaissance, de l’environnement, de la prévention des risques et de l’accès aux services de transports et de télécommunications d’intérêt touristique.

• Coopération territoriale européenne : afin de mettre en place des aides ciblées sur le développement du tourisme basées sur des d’activités transfrontalières et de coopération transnationale pour renforcer l’efficacité de la politique régionale.

Ainsi, le cas des fonds structurels et de cohésion dans les pays de l’Union européenne montre qu’une politique spécifique régionale, incluant le tourisme, peut permettre grâce au développement des activités de tourisme de pallier les problèmes économiques, environnementaux et sociaux dans les pays en permettant un rééquilibrage au profit des régions ayant des handicaps géographiques naturels et dans les zones ultrapériphériques.

3.4 - LE TOURISME, CATALYSEUR DE L ’OSMOSE ECONOMIQUE GLOBALE ENTRE PAYS

Le tourisme peut être considéré comme un facteur essentiel en faveur du développement humain, de la réduction de la pauvreté et de la paix. Comme l’indique le classement établi par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) il existe une forte corrélation entre pays à fort degré de recettes touristiques internationales et les pays en tête de l’IDH (Indice de Développement Humain). Cet impact du tourisme sur le développement humain s’explique largement parce que le développement touristique nécessite de pouvoir bénéficier de bonnes infrastructures éducatives, sanitaires et sociales. Un haut niveau d’éducation et de santé publique permet de développer un tourisme durable tout en bénéficiant directement aux populations locales. Il en résulte un effet d’entraînement positif en faveur du développement humain. La demande de tourisme international émanant des pays du T20 vers les pays les plus pauvres, notamment dans les Pays les Moins Avancés (PMA) peut apporter des réponses significatives aux programmes de lutte contre la pauvreté définis par les objectifs du Sommet de Johannesburg (2002). En particulier, les effets indirects du tourisme revêtent une importance fondamentale pour permettre de mieux atteindre les objectifs du Millénaire en termes de réduction des inégalités internationales et de lutte contre la pauvreté. Dans ce but, le groupe des pays du T20 peut jouer un rôle essentiel afin de renforcer les impacts indirects du tourisme du point de vue de la dimension

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sociale de la mondialisation et de la réduction de la pauvreté par leur participation aux programmes de coopération internationale, mis en place à cet effet par les organisations internationales BIT, CNUCED, FAO,UNESCO, PNUD et en particulier l’OMT dans le cadre de l’initiative ST-EP (Le

tourisme durable, instrument d’élimination de la pauvreté) lancée en 2002. dont le but principal est l’éradication de la pauvreté par le tourisme.

Cependant, pour s’assurer du développement d’un tourisme responsable et durable dans les pays les plus pauvres, les pays du T20 ont également la possibilité de contribuer en termes d’appui technique de coopération internationale en favorisant la diffusion et l’application des méthodes et des bonnes pratiques sur le rôle du développement touristique pour la réduction de la pauvreté. Tel est le cas, notamment, dans le cadre du partenariat public/privé impliquant les ONG et le secteur des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et Très Petites Entreprises (TPE) à l’exemple des programmes développés par l’UNESCO pour la valorisation des sites touristiques du patrimoine mondial de l’humanité.

Dans ce cas, il est important de souligner que les pays du T20 ont une responsabilité majeure dans l’aboutissement des programmes d’action de coopération internationale visant à utiliser le tourisme en tant qu’outil privilégié de lutte contre la pauvreté. Pour cela, les pratiques visant à multiplier des actions ponctuelles de coopérations bilatérales dont l’impact est souvent très faible, ne sauraient représenter une solution véritable vis-à-vis du problème global de la pauvreté qui concerne plus d’un milliard de personnes dans le monde. En revanche, une coopération organisée des pays du T20 basée sur la « duplication » de programmes qui ont fait la preuve de leur efficacité et de leur réussite peut devenir le moyen privilégié d’atteindre les objectifs du Millénaire avec notamment :

� Les programmes de valorisation de la qualité des productions agro-alimentaires � Les programmes de construction d’habitats touristiques novateurs basés sur les énergies

renouvelables � Les programmes de traitement des déchets dans les zones touristiques � Les programmes en faveur de la diffusion du microcrédit touristique � Les programmes en faveur des travailleurs handicapés � Les programmes de sauvegarde et de valorisation du patrimoine culturel L’OMT et les autres organisations internationales du système des Nations Unies au coté des réseaux que constituent les ONG dans les pays les plus pauvres ont les moyens de servir de relais aux actions impulsées dans ce sens par les pays du T20. CONCLUSION

Si le tourisme ne saurait tout faire et ne constitue pas une solution miracle, en revanche, le développement touristique peut jouer u n rôle significatif beaucoup plus important dans le futur qu’aujourd’hui. En effet, les analyses en termes d’impact indirect du tourisme réalisées à partir d’une comparaison entre pays du T20 montrent que l’utilisation de la chaîne de production des services touristiques a des conséquences extrêmement favorables en termes d’emploi et de rééquilibrage des balances des paiements courants. Les pays du T20 ont une responsabilité majeure dans la promotion du rôle éc onomique et social du tourisme à la fois vis-à-vis d’eux-mêmes et vis-à-vis de l’ensemble de la communauté internationale, notamment des pays les plus pauvres. Pour cela, les pays du T20 ont la possibilité de promouvoir une utilisation significative du tourisme en tant que facteur de développement économique créateur d’emplois, en mettant en place des actions spécifiques visant à promouvoir des méthodes de mesure des effets indirects du tourisme basée sur la méthodologie de l’OMT à partir de l’utilisation des informations contenues dans le CST et à élaborer des évaluations économiques des Effets Dir ects et

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Indirects du tourisme basées sur de nouveaux outils statistiques comportant un ensemble de rubriques qui, regroupées, peuvent mieux éclairer les politiques publiques sur les effets économiques, sociaux, directs et indirects de l’activité touristique.

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Tableau 7 : Liste des impacts économiques indirec ts du tourisme dans les pays du T20

Impacts sur le tourisme domestique

Impacts sectoriels

Impacts sur l’économie verte

Impacts sur la réduction de la

pauvreté Impacts régionaux Impacts non

économiques

Le tourisme social (Jeunes, Troisième Age, Faibles revenus…) Les transports intérieurs (ex :TGV) La mise en valeur des sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO L’organisation d’évènements sportifs (Jeux Olympiques, Coupe du Monde) et culturels (Exposition Universelle) La restauration des villes anciennes et la protection du patrimoine L’utilisation des infrastructures sanitaires et de santé Les programmes de diffusion régionale et locale des flux touristiques sur le modèle de « 1 village = 1 produit touristique »

Le secteur primaire et des IAA avec la fourniture de produits alimentaires locaux aux touristes Le secteur industriel avec les biens de consommation liés au tourisme Le secteur artisanal Le secteur éducatif : formations professionnelles et continues Le secteur des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) et la commercialisation des produits

L’écotourisme

Les réserves naturelles et les parcs nationaux et régionaux La mise en place de système de traitements des déchets Les énergies renouvelables Les systèmes d’économie de consommation d’énergie et de carburant La lutte contre la dégradation environnementale des terres L’amélioration de l’environnement grâce aux revenus du tourisme (Régimes de taxation et subvention)

Le tourisme des personnes à mobilité réduite et handicapées

La valorisation des emplois peu qualifiés

L’intégration des jeunes dans des emplois pérennisés

La réduction des inégalités salariales hommes / femmes

L’amélioration des conditions de travail des saisonniers et à temps partiel

La mobilité dans de bonnes conditions des travailleurs ruraux vers les emplois touristiques

La diversité culturelle des régions en tant qu’atout touristique Les cultures régionales et locales La lutte contre la spéculation foncière dans les régions à vocation touristique dominante Les moyens à mettre en œuvre contre les augmentations du coût de la vie générées par les prix touristiques La contribution des fonds structurels de développement aux financements régionaux des investissements touristiques

Le rôle du tourisme pour la paix afin de renforcer la compréhension interculturelle mutuelle La réduction des conséquences négatives du tourisme sur la société en termes de criminalité, d’abus de drogue et d’exploitation sexuelle des enfants (ECPAT) Les moyens d’empêcher que les touristes soient considérés comme des « étrangers » usurpant les richesses locales L’intégration des plus pauvres par la création de micro activités

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REFERENCES :

Acting for Life Pôle TED, Manuel des transferts de technologie dans le secteur touristique pour les PED et les PMA, Paris – Le Bourget 2009

Acting for Life Pôle TED, Grille de lecture des projets touristiques à partir des indicateurs de tourisme durable, Paris – Le Bourget, 2009

Acting for Life Pôle TED, Guide Méthodologique et Pratique pour la réduction de la pauvreté par le tourisme, Paris – Le Bourget 2009

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Bendell J., Font X. OMT-UNWTO, Standards for Sustainable Tourism for the Purpose of Multilateral Trade Negotiations, 2002

BIT / ILO, How can tourism contribute to creating decent jobs ?,George Dragnich, G20, 2010

Commission Union européenne, Echanges d’expériences pour le développement d’un tourisme durable en zone littorale, Documents préparatoires, Lisbonne, Juillet 1998

Conseil de l’Europe, Tourisme et Environnement, Questions et réponses, n° 3, Novembre 1997

Commission des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (ESCAPE), Poverty alleviation through sustainable tourism development, BANGKOK, 2003 Commission des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (ESCAPE), Promotion of investment in tourism infrastructure, BANGKOK, 2001

Commission des Nations Unies pour le Commerce et le Développement, (CNUCED), Tourism in the least developped countries, GENEVE, 2001

CNUCED, international Trade in Tourism Related Services : Issues and Option for Developing Countries, Genève, Juin 1998

CNUCED, The least developped countries, report 2008, GENÈVE, 2008 CNUCED, Investing in pre-emerging markets, opportunities for investment of risk capital in the LDCs, Geneva – New-York, 1998

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Groupe Développement, Tourism, Ethics and Development, Paris le Bourget, 2000 Handszuh Henryk. Factors of competitiveness at government and private sector levels: more than quality and safety & security, UNWTO workshop, Lusaka, September 2005 IATA, Technology roadmap report, 2009 Mitchell J, Ashley C, Tourism and poverty reduction : Pathways to prosperitu’Tourism, Environment and Development, OCDE, The Green Growth Race, OECD Observer, June 2009 OACI, Uniting aviation climate change, 2010 Union Européenne, EUROPA 2009, EU Eco-Label, Brussels UNDP Programme des Nations Unies pour l’Environnement, Industrie et Environnement, Divers codes de conduites pour le tourisme, Paris, 1995 U.N.E.S.C.O. The effects of tourism on culture and the environnement, Tourism and heritage site management in the world heritage town of Luang Prabang, Laos, BANGKOK, 2004 UNWTO, Positioning tourism in economy policy : Evidence and some proposals, 2nd T20 Ministers of Tourism, rep. Korea, 11-13 October 2010 UNWTO/Planet Finance, Tourism, Microfinance and Poverty Alleviation, Madrid, Prof François Vellas, 2005 UNWTO World Tourism Organization, Practical Guide for the development and use of sustainable tourism indicators, Madrid, 2003 UNWTO, Baromètre du tourisme mondial, MADRID, 2011 UNWTO, Développement durable de l’écotourisme : Recueil des bonnes pratiques, MADRID, 2003

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Veille-Info-Tourisme, Mme Merchid Berger, Direction du Tourisme, Ministère de l’Economie des Finances et de l’industrie, Paris, 2010 - 2011 WTTC, World Travel and Tourism Council and UNWTO, Earth Council: Agenda 21 for the travel and tourism industry - towards environmentally sustainable development, 1999 WTTC, World Travel and Tourism Council, Travel & Tourism Economic Impact, 2011 (181 countries) REMERCIEMENTS : Pour leur apport à la préparation de ce rapport que soient remerciés plus particulièrement Boris VIALLET et Bruno MARQUES

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LISTE DES TABLEAUX (DANS LE TEXTE ET EN ANNEXE)

Tableau 1 Comparaison de l’apport indirect du tourisme au PIB des pays du T20 Tableau 2 Impact du tourisme en proportion de l'emploi des pays du T20 Tableau 3 Effets indirects sectoriels du tourisme en pourcentage du PIB Tableau 4 Récapitulatif des impacts Directs, Indirects et Sectoriels du Tourisme Tableau 5 Soldes des échanges de tourisme et des échanges totaux de services des pays du T20 Tableau 6 Taux de croissance du PIB et des recettes touristiques dans les pays du T20 Tableau 7 Liste des impacts économiques indirects du tourisme dans les pays du T20 En Annexe : Tableau 8 Schéma méthodologique des impacts indirects du tourisme (B. Marques) Tableau 9 Comparaison de la place de l’apport indirect du tourisme par rapport à l’apport total du secteur du tourisme dans les pays du T20

Tableau 10 Comparaison de l’apport indirect du tourisme au PIB des pays du T20 en valeur Tableau 11 Apport total et indirect du tourisme à l’emploi des pays du T20 Tableau 12 Classement des pays du T20 en fonction du ratio du nombre d’emplois indirects par rapport à la contribution au PIB Tableau 13 Proportion de la dépense touristique domestique dans la dépense touristique totale Tableau 14 Evolution des dépenses touristiques internationales dans les pays du T20 Tableau 15 Evolution des recettes touristiques internationales dans les pays du T20

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Tableau 8 Schéma méthodologique des impacts indirects du tourisme (B. Marques)

Directs Indirects induits Economique et Social

PIB

Emplois

Solde Extérieur

Recettes Fiscales

Somme des Effets Directs,

Indirects et Induits en

termes de :

PIB

Emplois

Solde Extérieur

Recettes Fiscales

EFFETSVisiteurs Touristiques

Consommation et Production des

Biens et Services carcatéristiques

du tourisme

PIB

Emplois

Solde Extérieur

Recettes Fiscales

Consommation Intermédiaires

PIB

Emplois

Solde Extérieur

Recettes Fiscales

Salaires

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Tableau 9 : Comparaison de la place de l’apport ind irect du tourisme par rapport à l’apport

total du secteur du tourisme dans les pays du T20 (en %)

Pays du T20 Apport indirect du tourisme (estimation

2011)

Apport direct du tourisme (estimation

2011)

Apport induit du tourisme (estimation

2011)

Russie fed. Australie Canada Chine Etats-Unis Rep. de Corée Japon Royaume-Uni Allemagne Indonésie Espagne Argentine Italie Brésil Turquie France Inde Arabie Saoudite Afrique du Sud Mexique

54,0 53,1 52,2

49,9 48,1 47,5 45,8 45,1

44,4 44,1 43,9 42,1 41,9 40,9

39,1 37,1 36,9 36,5 36,0 32,0

24,4 25,4 27,7

29,5 29,9 34,8 31,9 35,1

35,7 34,5 35,7 36,2 37,7 36,3

40,8 42,6 42,7 44,4 43,7 47,8

21,6 21,4 20,0

20,6 22,0 17,7 22,3 19,8

18,6 21,4 20,5 21,8 20,4 22,8

20,1 20,3 20,4 19,0 20,3 20,2

Source : WTTC, Travel and tourism impact, 2011

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Tableau 10 : Comparaison de l’apport indirect du to urisme au PIB des pays du T20 en valeur (en milliards de US $)

Pays du T20

Apport direct du tourisme (estimation

2011)

Apport indirect du tourisme (estimation

2011)

Apport total du tourisme (estimation

2011)

Etats-Unis Chine Japon Australie France Espagne Brésil Royaume-Uni Italie Allemagne Russie Fed. Mexique Canada Indonésie Inde Turquie Rep. De Corée Argentine Afrique du Sud Arabie saoudite

404,0 166,7 120,1

44,7 97,1 68,4 68,0 57,0 64,3 53,9 25,2

65,2 23,2 25,3 34,0 29,2 19,7 15,8 19,7 13,5

649,2 282,2 172,5

93,3 84,6 84,2 76,6 73,2 71,4 64,7 55,9

43,7 43,6 32,3 29,4 28,0 26,8 18,4 16,2 11,1

1349,7 565,3 376,6

175,7 227,9 191,7 187,3 162,3 170,5 145,7 103,4

136,5 83,6 73,3 79,7 71,5 56,5 43,6 45,0 30,3

Source : WTTC, Travel and tourism impact, 2011

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Tableau 11 : Apport total et indirect du tourisme à l'emploi des pays du T20

(milliers d'emplois)

Pays du T20 Apport total du tourisme 2011

(milliers d’emplois)

Apport indirect du tourisme 2011 (milliers

d’emplois)

Part des emplois indirects par

rapport à l’emploi total (2011)

Chine Inde Etats-Unis Indonésie Brésil Mexique Japon Russie Fed. Espagne France Royaume-Uni Italie Turquie Allemagne Australie Argentine Rep. de Corée Canada Afrique du Sud Arabie Saoudite

64780 37655 14778

8881 8154 6630 4456 3878

2344 2616 2341 2210 1873 1985 1856 1829 1315 1211 1334 608

27752 8124 6559

3740 3280 2206 2044 2026

1308 992 967 957 907 890 889 734 595 489 595 201

42,8 % 21,5 % 44,4 %

42,1 % 40,2 % 33,2 % 45,9 % 52,2 %

55,8 % 37,9 % 41,3 % 43,3 % 48,4 % 44,8 % 48,0 % 40,1 % 45,2 % 40,4 % 45,2 % 33,1 %

Source : WTTC, Travel and tourism impact, 2011

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Tableau 12 : Classement des pays du T20 en fonction du ratio du nombre d’emplois indirects par rapport à la co ntribution au PIB

Classement en fonction

du ratio 2

Pays du T20

Ratio 1 : Nombre d’emplois totaux par

million de $ de contribution totale touristique au PIB

Ratio 2 : Nombre d’emplois indirects par million de $ de contribution totale touristique au PIB

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

Inde Indonésie Chine Fed de Russie Brésil Argentine Mexique Afrique du Sud Turquie Rep. De Corée Espagne Arabie Saoudite Allemagne Royaume-Uni Canada Italie Japon Australie Etats-Unis France

472,5 121,2 114,5 37,5 43,5 41,9 48,6 29,6 26,2 23,3 12,2 20,1 13,6 14,4 14,5 13,0 11,8 10,6 10,9 11,5

101,9 51,0 49,0 19,6 17,5 16,8 16,2 13,2 12,7 10,5 6,8 6,6 6,1 6,0 5,8 5,6 5,4 5,1 4,9 4,4

Source : Calculs réalisés à partir des statistiques WTTC

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Tableau 13 : Proportion de la dépense touristique domestique dans la dépense

touristique totale

Pays du T20

Proportion de la demande touristique

domestique / dépenses

touristiques totales (en %)

Japon Chine Mexique Etats-Unis Royaume-Uni Inde Canada Allemagne Brésil Australie France Indonésie Espagne Arabie Saoudite Italie Afrique du Sud

94,3 90,8

86,7 86,2 81,9 81,8

79,7 79,6 76,1 74,4

65,0 62,1

56,0 53,4 53,1 51,6

Source : OMT « Positioning tourism in economy policy, Evidence and some proposals, T20 11-13 Oct. 2010

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Tableau 14 : Evolution des dépenses touristiques ex térieures des pays du T20

Pays du T20 DEPENSES TOURISTIQUES EXTERIEURES

(2008)

DEPENSES TOURISTIQUES EXTERIEURES

(2010)

% de variation

2008/2010

Chine Brésil Arabie Saoudite Turquie Afrique du Sud Russie Fed. Australie Indonésie Inde Canada Argentine Japon France Etats-Unis Rep. de Corée Italie Mexique Allemagne Espagne Royaume-Uni

36,2 11,0 15,1 3,5

4,3

21,2 18,4

5,6 9,6

27,2 4,6

27,9 41,4 79,7 19,1

30,8 8,5

91,0 20,3 68,5

54,9 16,4 21,1 4,8

5,6 26,5 22,5

6,4 10,6 29,5 4,9

27,9 39,4 74,6 17,7

27,1 7,3 77,7 16,8 48,6

51,7 49,1 39,7 37,1

30,2 25,0 22,3

14,3 10,4 8,5 6,5

0,0 -4,8 -6,4 -7,3

-12,0 -14,1 - 14,6 -17,2 -29,1

Source : OMT, baromètre 2011 N.B. L’évolution est calculée sur la période de deux années 2008 à 2010 pour prendre en considération l’impact de la crise en 2009

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Tableau 15 : Evolution des recettes touristiques ex térieures des pays du T20

Pays du T20 RECETTES TOURISTIQUES EXTERIEURES

(2008)

RECETTES TOURISTIQUES EXTERIEURES

(2010)

% de variation 2008/2010

Japon Australie Inde Afrique du Sud Arabie Saoudite Chine Argentine Brésil Canada Rep. de Corée Turquie Indonésie Etats-Unis Mexique Allemagne Espagne Italie Royaume-Uni France Russie Fed.

10,8 24,8 11,8

7,9 5,9

40,8

4,6 5,8

15,7 9,8

22,0 7,4

110,4

13,3 39,9 61,6 45,7 36,0 56,8 11,8

13,1 30,1 14,2

9,1 6,7 45,8

4,9 5,9 15,7 9,8

20,8 7,0

103,5

11,9 34,7 52,5 38,8 30,5 46,7 9,0

21,3 20,3 20,3

15,2 13,6 11,2

6,5 1,7 0,0 0,0

-5,5 -5,7 -6,3

-10,5 -13,0 -14,8 -15,1 -15,3 -17,8 -23,7

Source : OMT, baromètre 2011

N.B. L’évolution est calculée sur la période de deux années 2008 à 2010 pour prendre en considération l’impact de la crise en 2009