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LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - MARDI 19 NOVEMBRE 2013 ÉPARGNE & INVESTISSEMENT 17 DÉCRYPTAGE Maghreb Oxygène révèle des résultats en baisse. p.19 MARCHÉ Les métaux de base malmenés par le recul de la croissance en Chine. p.23 RÉGLEMENTATION La note d’information, gage de transparence. p.24 L’impact économique de la CDG mesuré xx Pour la première fois, une étude a permis de mesurer l’impact économique d’un établissement public, celui de la CDG. Les projets pilotés, initiés et/ou financés sur la période 2010-2030 représenteraient des flux d’investissements potentiels directs et induits de près de 235 MMDH, pouvant générer jusqu'à 248.000 emplois permanents additionnels. p.20-21 Investissement Station Saidia Station Taghazout Casanearshore

Maghreb Oxygène révèle -  · countability» et un droit de regard croissant des organismes de P eut-on mesurer l’im-pact sur l’économie maro-caine de la Caisse de ... Maroc

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LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - MARDI 19 NOVEMBRE 2013

ÉPARGNE &INVESTISSEMENT

17

DÉCRYPTAGE

Maghreb Oxygène révèle des résultats en baisse. p.19

MARCHÉ

Les métaux de base malmenéspar le recul de la croissance en Chine. p.23

RÉGLEMENTATION

La note d’information, gage de transparence. p.24

L’impact économique dela CDG mesuré xx● Pour la première fois, une étude a permis de mesurer l’impact économique d’un établissement public, celui de la CDG. Les projets pilotés, initiés et/ou financés sur la période 2010-2030 représenteraient des flux d’investissements potentiels directs et induits de près de 235 MMDH, pouvant générer jusqu'à 248.000 emplois permanents additionnels. p.20-21

Investissement

Station Saidia

Station Taghazout Casanearshore

LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - MARDI 19 NOVEMBRE 2013

Actualité

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Salima [email protected]

BILLET

86MMDH, c’est letotal des inves-tissementsque devrait

réaliser la Caisse de dépôt et degestion pour la concrétisationd’une grande partie de ses pro-jets durant la période 2010-2030. Cet effort d’investisse-ment permettra de drainer desinvestissements privés à hau-teur de 149 MMDH. Au total, àl’horizon 2030, les projets de laCDG pourraient cumuler desflux d’investissements attei-gnant jusqu’à 235 MMDH (di-rects et induits). C’est la pre-mière fois qu’un établissementpublic communique sur les re-tombées économiques de sonactivité et c’est une étude, mar-quante, réalisée en interne parla CDG elle-même qui a permiscet exploit. L’institution quantifiel’impact économique des pro-jets qu’elle soutient à traversdeux indicateurs principaux:l’emploi et l’investissement.L’analyse a vocation à être éten-due ultérieurement à d’autresdimensions (impact sur la ba-lance des paiements, recettesfiscales, etc.). L’initiative estlouable et pourrait ouvrir la voieà une nouvelle cultured’(auto)évaluation au sein desétablissements publics et l’Étatde manière générale. La lecturedes résultats mène par ailleursà la réflexion. Ces nouvelles in-formations vont-elles influencerles choix de la CDG qui canali-serait ses efforts vers les inves-tissements aux impacts écono-miques et sociaux les plussignificatifs? Au-delà du calculmathématique, quels sont lesautres paramètres qui dictentles choix d’investissement del’institution? ●

Une initiativelouable

Masi. Correction technique à court termeDurant le mois d’octobre, le Mais s’est inscrit dans une tendancehaussière lui permettant d’engranger des gains mensuels de 8,21%à 9.385,49 points. Ce rebond technique a permis ainsi de ramenerla performance year-to-date du MASI au vert à +0,28%. «Cettevague haussière marque vraisemblablement la fin du cycle baissierprincipal entamé depuis avril 2008 (soit près de 5 ans et demi)»,soulignent les analystes de BMCE Bank dans une note d’analysetechnique avant d’arguer : «néanmoins, à court terme, une correc-tion technique se profile au regard de la situation de sur-achat affi-chée par les principaux indicateurs mathématiques». Le prochainobjectif du Masi tournerait autour de 9.100 points.

Afriquia Gaz. Le résultat net2013 estimé à 380 MDHAfriquia Gaz vient d’annoncer ses résultats prévisionnels pourl’exercice en cours. La société, engagée depuis quelques annéesdans une politique de développement volontariste, envisage deréaliser un résultat net à fin 2013 de l’ordre de 380 MDH contre desbénéfices de 401 MDH cumulés au titre de l’année 2012. AfriquiaGaz précise par ailleurs qu’elle entend poursuivre son programmed’investissement. Outre les investissements que la société prévoitde réaliser dans des infrastructures de stockage et d’emplissagestratégiques en cours ou futurs, elle compte également maintenirles investissements récurrents qui s’inscrivent dans le cadre de sonactivité. Ces derniers comprennent notamment le renouvellementet la mise à niveau du parc de bouteilles, ainsi que les installationsde citernes chez les clients.

Investissement. Les hommestolèrent plus de risquesD’après un sondage du Conseil déontologique des valeurs mobi-lières (CDVM), les internautes marocains sont en majorité moyen-nement tolérants aux risques. La question était la suivante : Si vousenvisagez d'investir en instruments financiers, quel serait votre ni-veau de tolérance du risque ? Une analyse détaillée des variablesde segmentation révèle une plus grande tolérance du risque deshommes (72%) par rapport aux femmes (65%). Par contre, le revenuou le niveau d’instruction n’a aucun impact sur le niveau de tolé-rance du risque des internautes sondés.

Émission de billets de trésorerie. La programme d'AfriquiaGaz visé par le CDVM Le gendarme de la Bourse vient de viser la mise à jourannuelle 2012 du dossier d’information relatif au pro-gramme d’émission de billets de trésorerie par AfriquiaGaz. Le plafond du programme d’émission s'élève à 1,2MMDH, pour une valeur nominale unitaire de 100.000DH. La maturité du programme va de 10 jours à 12mois, tandis que le taux d’intérêt sera déterminé pourchaque émission en fonction des conditions du mar-ché. Pour mémoire, la Société souhaite procéder à unprogramme d’émission de billets de trésorerie afind’optimiser le coût de financement à court terme ensubstituant, de manière partielle ou totale, auxconcours bancaires existants des billets de trésorerie.Afriquia Gaz compte également faire face à ses be-soins de trésorerie ponctuels induits par des variationsde besoin en fonds de roulement en cours d’année(portées par les fluctuations de délais de paiement desdifférentes contreparties de la société).

4,44%Cinq valeurs ont contribué, à ellesseules, à hauteur de +4,44% au gainrécolté par le marché durant le moisd’octobre 2013. Il s’agit de Lafarge Ci-ments, Addoha, Holcim, Managem,et Attijariwafa bank.

SOUR

CE :

CDVM

PERCEPTION DES RISQUES

Moyennementtolérant

70%

Pastolérant

16%

Trèstolérant

16%

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Décryptage

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lations de systèmes de distribu-tion des fluides médicaux, maisaussi sur le marché des équipe-ments médicaux. «À cela s’ajou-tent les projets d’infrastructures,fortement consommateurs desgaz industriels et de matériel desoudure», souligne MaghrebOxygène.

Les analystes restent optimistesPour accompagner cette dyna-mique, la filiale du groupe AKWAaffiche une nouvelle politiquede développement qui s’articule

autour de différents axes. Ma-ghreb Oxygène compte d’abordsur le développement de mé-tiers en synergie avec les gaz in-dustriels et médicaux, tel le ma-tériel et le consommable desoudage d’une part et le maté-riel et le consommable à usagemédical d’autre part. Elle ambi-tionne également de poursuivrela recherche d’opportunités deproduction de gaz «on-site». Au-jourd’hui, grâce à une expé-rience pilote à Jorf Lasfar, la so-ciété est leader sur ce marchéet compte asseoir son leader-

Àmoins de deux moisde la clôture de l’exer-cice en cours, Ma-ghreb Oxygène vient

de communiquer sur son résul-tat net au titre de l’exercice 2013.Le spécialiste des gaz industrielset médicaux coté en Bourse arévélé l’information dans le dos-sier d’information relatif à la miseà jour annuelle de son pro-gramme d’émission de billets detrésorerie. Les prévisions de Ma-ghreb Oxygène sont confortéespar l’évolution future du marchédes gaz industriels et médicauxet activités connexes qui esttirée par plusieurs facteurs dedéveloppement, tant dans lesecteur industriel que celui de lasanté.D’une part, «les investisse-ments prévus dans les diffé-rentes branches de l’industriedevraient se traduire par unehausse sensible de la consom-mation des gaz industriels dansles secteurs clients (chimie, mé-tallurgie, etc.)», avancent les res-ponsables de la société. De l’au-tre, les multiples chantiers etprojets de construction d’établis-sements hospitaliers à travers leroyaume auront une répercus-sion positive sur le marché desgaz médicaux et celui des instal-

ship grâce au recrutement denouveaux clients comme cela aété le cas notamment pourl’unité «on-site» installée chezMaghreb Steel à Chellalate. Ledéveloppement des unités «on-site» sera mené via la filiale SO-DEGIM. «Cette dernière permet-

tra à Maghreb Oxygène derenforcer la sécurisation des li-vraisons à ses clients en cas d’ar-rêt momentané (dû à la surve-nance d’un cas de force majeur)de l’activité d’un de ses propressites de production», précisentles responsables de la société.Au final, Maghreb Oxygène es-time son résultat net à 7,5 MDHcontre 7,6 MDH de bénéficesréalisés en 2012. Notons qu'entermes de performance bour-sière, l’action Maghreb Oxygèneest à la traîne. Son cours a perduprès de 20% sur l’année 2013.Néanmoins, les valorisationsdes analystes du marché res-tent favorables. Les analystes deBMCE Capital Bourse recom-mandent même de conserverl’action dans les portefeuilles. ●

Maghreb Oxygène révèle des résultats en baisse● Quelques semaines avant la fin de l’exercice, Maghreb Oxygène communique sur sonrésultat net prévisionnel pour 2013, estimé à 7,5 MDH.

Son cours a perduprès de 20% sur l’année 2013.

● Les investissements prévus dans les différentes branches de l’industrie devraient se traduirepar une hausse sensible de la consommation des gaz industriels dans les secteurs clients.

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Analyse de la semaine

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nationale, dont la performance semesure à la capacité de l’institu-tion à créer un impact écono-mique et social durable pour lacommunauté. C’est dans cet es-prit que l’initiative de l’étude, pion-nière pour un établissement pu-blic marocain et pour l’État demanière générale, est née.«L’ob-jectif est d’associer à chaque inves-

tissement des indicateurs de per-formances pour pouvoir les mettreensuite en rapport avec les résul-tats», nous expliquent les respon-sables de l’étude. Cette démarchevertueuse permet d’aller vers plusde transparence dans un contexteinstitutionnel orienté vers l’«ac-countability» et un droit de regardcroissant des organismes de

Peut-on mesurer l’im-pact sur l’économie maro-caine de la Caisse dedépôt et de gestion

(CDG), cet instrument public de fi-nancement associé à la plupart desgrands projets structurants et desstratégies sectorielles du royaume,tels que les plans Émergence, Ha-lieutis, Maroc vert, Vision 2020 dutourisme ? La réponse est oui etc’est une étude initiée par la CDG,elle-même, qui a rendu l’idée possi-ble. Cette étude, réalisée en interne,fournit pour la première fois desdonnées sur les retombées écono-miques de cette institution. L’étudeanalyse en profondeur l’impactéconomique à l’horizon 2030 desprojets initiés par la CDG, en se fo-calisant sur deux dimensions quesont l’investissement et l’emploi, etses conclusions sont révélatricesdu poids et de l’impact de la CDGsur l’économie du pays.

Pourquoi une telle étude ?Tout le monde reconnaît à la CDGun rôle de pierre angulaire du sys-tème financier marocain avec untotal bilan de près de 170 MMDH àfin 2012. Cependant, la CDG seveut d’abord et avant tout une ins-titution au service de l’économie

L’impact économique de la CDG mesuré pour la première fois ● Pour la première fois, une étude a permis de mesurer l’impact économique d’un établissement public, celui de la CDG.Les projets pilotés, initiés et/ou financés sur la période 2010-2030 représenteraient des flux d’investissements potentielsdirects et induits de près de 235 MMDH, pouvant générer jusqu'à 248.000 emplois permanents additionnels.

Établissements publics

contrôle tels que la représentationnationale au Parlement. «La CDGveut institutionnaliser une dé-marche d’évaluation des impactssocio-économiques au sein du

groupe. Le but est d’intégrer cesrésultats dans le processus d’éla-boration de la stratégie du groupe,en particulier le concept d’addi-tionnalité», nous confient les res-ponsables de l’étude. Elle ren-seigne aussi le lecteur - etnéanmoins contribuable - sur lapérennité des investissementssoutenus par nos retraites. Dans ledétail, l’étude quantifie l’impactéconomique des projets de laCDG à travers deux indicateursprincipaux : l’emploi et l’investisse-ment. L’analyse a vocation à êtreétendue ultérieurement à d’autresdimensions (impact sur la balancedes paiements, les recettes fis-cales, etc). L’évaluation adopte uneapproche prospective et vise à es-timer les impacts potentiels futursdes projets de la CDG. Cette dé-marche prospective est liée à lanature des projets de la CDG quipour la plupart sont en phase d’in-vestissement et de développe-ment. Le périmètre de l’étude cou-vre ainsi 50 projets actifs de laCDG, classés en quatre catégories: aménagement urbain, immobi-lier, zones d’activités et tourisme.Un projet actif se définit comme

● Depuis 50 ans, la Caisse de dépôt et de gestion collecte l’épargne à long terme, régle-mentée et/ou confiée sous mandat.

Chaque million deDH investi par laCDG pourrait cataly-ser 1,7 MDH d’inves-tissements induits.

Géant de l’épargne nationale

La naissance de la Caisse de dépôt et de gestion, au lendemain de l’indépendance, a symbolisé la volonté des pou-voirs publics de doter le Maroc d’un organisme dont l’objectif serait de sécuriser l’épargne nationale via une gestionrigoureuse des dépôts, conjuguant fructification des investissements, accompagnement et stimulation du déve-loppement économique du royaume.C’est ainsi que depuis plus de 50 ans, la CDG collecte l’épargne à long-terme,réglementée et/ou confiée sous mandat, provenant entre autres des réserves de la Sécurité Sociale (CNSS) et de laCaisse d’Épargne Nationale (CEN) collectées par Al Barid Bank. Ces fonds servent ensuite à la réalisation d’investis-sements conjuguant rentabilité et stimulation du développement économique du royaume. Ils sont notamment der-rière les plus gros projets de ces 10 dernières années, comme Casanearshore, Technopolis, Haliopolis, la ville nou-velle de Zenata, etc.

●●●

L’initiative pour-rait ouvrir lavoie à une nou-velle cultured’(auto) évalua-tion au sein desétablissementspublics et del’État de ma-nière générale.

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Analyse de la semaine

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tivités. Au total, à l’horizon 2030, lesprojets de la CDG pourraient cu-muler des flux d’investissementsatteignant jusqu’à 235 MMDH (di-rects et induits). Ce volume d’inves-tissement s’avère fortement signifi-catif à l’échelle macroéconomiqueet représente, en ordre de gran-deur, près de 4% de la formationbrute de capital fixe, un agrégat quimesure en comptabilité nationalel'investissement cumulé sur la pé-riode 2010-2030. En termes decréation d’emplois, les projets ac-tuellement développés par la CDGpourraient générer 640.000 em-plois permanents, dont 435.000emplois directs et 205.000 em-plois indirects, à l’horizon 2030.Parmi les 640.000 emplois poten-tiels, la CDG estime qu’environ390.000 postes peuvent être assi-milés à des emplois déplacés, cor-respondant à des emplois qui exis-tent ailleurs et qui sont transférésvers le site du projet. Après prise encompte de ces «effets de déplace-ment», les projets de la CDG pré-sentent un potentiel de création de248.000 emplois additionnels àlong terme. «Le caractère «addi-tionnel» de ces emplois implique

qu’ils ne seraient pas créés sans lamise en œuvre des projets soute-nus par la CDG», précise l’étude. Lesprojets qui offrent le plus grand po-tentiel d’emplois additionnels sontles projets visant le développementde zones d’activités (156.000) et lesprojets d’aménagements urbains(78.000). En termes de répartitionsectorielle, environ 60% des em-plois sont générés dans le secteurdes services et 40% dans le secteurde l’industrie. Parallèlement auxcréations d’emplois stables à longterme, les projets de la CDG sontégalement fortement générateursd’emplois durant la phase deconstruction. Ainsi, les travaux deréalisation desdits projets pour-raient générer 930.000 emplois-an, soit l’équivalent de 46.500postes d’emplois permanents sur lapériode 2010-2030.

De nouveaux choix d’investissement dans l’avenir Au total, les projets de la CDGrecèlent un potentiel de créationd’emplois considérable à l’échellenationale. Les emplois additionnelsgénérés pourraient représenterjusqu’à 10% des créations nettes

un projet actuellement en coursde développement par la CDG etses filiales. L’un des apports del’étude est d’insister sur la no-tiond’«additionnalité». L’enjeu étantde mesurer l’impact additionneldes projets sur l’emploi et l’investis-sement par rapport à une situationde référence (appelé contre-fac-tuel) dans laquelle ces projets n’au-raient pas été initiés.

Quelles sont les conclusionsde l’étude ?En résumé, les projets pilotés, initiésou/et financés par la CDG sur la pé-riode 2010-2030 représenteraientdes flux d’investissements poten-tiels directs et induits de près de235 MMDH, pouvant générerjusqu'à 248.000 emplois perma-nents additionnels. Concrètement,la taille moyenne de l’investisse-ment par projet s’établit à 1,7MMDH. La plupart des projets figu-rant dans le périmètre d’évaluationsont appelés à être achevés à l’ho-rizon 2020, bien que certains s’éta-lent jusqu’en 2030. Sur l’ensembledu cycle de vie de ces projets, laCDG devrait réaliser un investisse-ment cumulé de l’ordre de 86MMDH. Cet effort d’investissementserait démultiplié par un effet d’en-traînement qui permettrait de drai-ner des investissements privés àhauteur de 149 MMDH. Enmoyenne, chaque million de di-rhams investi par la CDG pourraitcatalyser 1,7 MDH d’investisse-ments induits. L’effet de levier seraitparticulièrement puissant dans lesprojets d’aménagement urbain etde développement de zones d’ac-

d’emplois urbains au Maroc sur lapériode 2010-2030 (en faisant l’hy-pothèse que 3 millions d’emploisnets seront créés en milieu urbainau Maroc durant cette période).Notons que cette proportion estencore plus forte dans l’industrie,où elle pourrait atteindre jusqu’à15% des créations d’emplois dans lesecteur, selon l’étude. Les résultatsde l’étude sont ainsi révélateurs dupoids et de l’impact de la CDG, quise positionne comme acteur clé dudéveloppement du tissu écono-mique marocain. Cependant, toutexercice d’auto-évaluation peutprêter le flanc à la critique. Un exer-cice d’autant plus complexe qu’ilconcerne un organisme investis-sant dans des activités multiples etdes projets de maturité variable. LaCDG s’est donc inspirée des meil-leurs benchmarks à l’international,en l’occurrence la méthodologied’évaluation des projets locaux auxÉtats-Unis et au Royaume-Uni. «Il afallu ensuite développer en interneune méthodologie adaptée à nospropres projets et surtout éviter lebiais de la surestimation. Cette ré-flexion nous a conduits à la mise enplace d’une méthodologie rigou-reuse et réaliste», soulignent les res-ponsables de l’étude. Ils ajoutentque «les impacts estimés doiventêtre interprétés comme un poten-tiel, dont la concrétisation est condi-tionnée par le maintien d’un envi-ronnement économique porteur».L’initiative est louable et pourrait ou-vrir la voie à une nouvelle cultured’(auto)évaluation au sein des éta-blissements publics et l’État de ma-nière générale. Les auteurs del’étude considèrent à cet égardqu’«au-delà du chiffrage des re-tombées, l’avantage majeur decette démarche d’évaluation est decapitaliser systématiquement surles retours d’expérience (feedbackloop) pour s’améliorer continuelle-ment». La lecture de ces résultatsnous amène aussi à nous deman-der si ces nouvelles informationsvont influencer d’une manière oud’une autre les choix de la CDGdans le futur. L’impact économiqueet social deviendra-t-il l’élémentprépondérant dans ses choix ? Et,sinon, quels sont les autres para-mètres qui dictent les choix d’inves-tissement de l’institution ? Desquestions qui méritent réponse !●

Quelques ratios utilisés dans l’étude

• Coefficient de déplacement : aménagement urbain 75% ; zone d’activité 50% ; hôtel 25%• Masse salariale : 20% du coût de l’investissement (10% pour les projets industriels)• Salaire moyen annuel d’un employé : 80.000 DH • Multiplicateur d’emploi indirect : industrie 1,5 ; services 1,1 ; construction 1,5 ; tourisme 1,5• Multiplicateur d’emploi induit : 1,2• Densité d’emploi en zone industrielle : 120 emplois / ha brut• Emploi hôtel 5* : 1,5 emploi / chambre• Emploi hôtel 4* : 1 emploi / chambre• Emploi hôtel 3* et RIPT : 0,5 emploi / chambre• Emploi zone commerciale : 1 emploi / 30 m2 SHON• Emploi espace bureaux : 1 emploi / 25 m2 SHON• Emploi offshoring : 1 emploi / 10 m2 SHON• Investissement induit en zone urbaine : 4000 DH / m2

• Investissement induit en zone industrielle : 20 MDH / ha brut

SOURCE : CDG

Aménagement urbain 660.200 312.000 236.000 76.000 79.000Tourisme 87.000 17.000 10.000 8.000 13.000Immobilier 91.000 350 300 100 150Zones d’activités 98.000 312.000 190.000 122.000 156.000Total 936.000 642.000 436.000 205.000 248.000

IMPACT POTENTIEL SUR L’EMPLOI

PROJETS EMPLOIS EMPLOIS PERMANENTS À TERME EMPLOI PERMANENTSTEMPORAIRES TOTAL DIRECTS INDIRECTS ADDITIONNELS

(EMPLOI AN) ET INDUITS (HORS EFFET DE DÉPLACEMENT)

LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - MARDI 19 NOVEMBRE 2013

Epargne

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baisse de l’évolution du titre sur lesprochains mois, et pour cause : «lecours de l’action Label Vie semble

déjà intégrer toutes les perspec-tives favorables de la société à

court et moyen terme», arguent lesanalystes de BMCE Capital Bourseavant de préciser : «notre valorisa-

tion aboutit à un courscible de 1.178 DH, affi-chant une surcote de19,8% par rapport aucours de 1.469 DH du30/09/2013». Au final, ilsrecommandent de ven-dre le titre Label Vie.

Prévisions de résultatsrevues à la baisse

La valorisation de BMCE CapitalBourse prend en considération,

Même si Label Vie af-fiche une perfor-mance honorabledepuis le début de

l’année, l’action n'a pas la cote au-près des analystes du marché.C’est ce qui ressort en tout cas desdernières recommandations quiont concerné ce titre coté à laBourse de Casablanca. L’actionLabel Vie a montré une évolutionpositive en 2013 avec une perfor-mance de 4,63% dans un marchéen crise. Toutefois, les analystes,en l’occurrence ceux de BMCECapital Bourse et Upline Securi-ties, augurent une orientation à la

entres autres, les résultats futurs del’entreprise. Selon les analystes ethors éléments exceptionnels, le ré-sultat net part du groupe de LabelVie devrait s’établir à 55,3 MDHcontre 117,8 MDH en 2012), affi-chant une baisse de 51%. Le chiffred’affaires consolidé, lui, serait en ap-préciation de 6,6% à 6 MMDH. En2014, les revenus consolidés dugroupe devraient s’améliorer de14,9% à 6,9 MMDH pour un RNPGde 93,8 MDH. Dans le même sil-lage, les analystes d’Upline Securi-ties ont revu à la baisse leur estima-tion des résultats futurs du chiffred’affaires consolidé 2013 de LabelVie à 6 MMDH, ce qui aboutit à unRNPG de 79,2 MDH. Côté valorisa-tion, le cours cible est de 1.373 DH,soit une surcote de 1,2% par rapportà son cours en bourse au11/10/2013, d’où la recommanda-tion de conserver pour l’instant letitre dans les portefeuilles.

Des investissements qui pèsent sur la rentabilitéL’analyse d’Upline Securities intègreune multitude d’éléments dont unecroissance du CA consolidé freinéepar le lancement du concept Ata-cadao, dont le processus deconversion a occasionné des fer-metures et la baisse des résultatsenregistrée par Label Vie au pre-mier semestre. Pour mémoire, legroupe Label Vie a affiché au titredu premier semestre 2013 des réa-lisations en berne, impactées parles importants coûts engendréspar les nouvelles ouvertures. «Lesréalisations du groupe au titre dessix premiers mois de l’année nesemblent pas suffire pour absorberles coûts engagés», soulignent lesanalystes d’Upline Securities. Eneffet, même si le chiffre d’affairesconsolidé a connu une hausse de4,4% à 2,8 MMDH, la capacitébénéficiaire part du groupe s’est ef-filochée de 39,9% à 22,7 MDH, dé-terminant une marge nette de0,8%, en baisse de 0,6 point parrapport au S1-2012. Il sembleraitdonc que l’action Label Vie pré-sente de mauvaises perspectivesles prochains mois, d’autant plusque tous les analystes s’accordentsur le fait qu’elle soit peu liquide. ●

Label Vie n’a pas la cote ● Les analystes financiers émettent un avis défavorable pour le titre. C’est ce qui ressort entout cas des dernières recommandations qui ont concerné cette valeur.

Bourse de Casablanca

●●●

La croissancedu CA consolidé a étéfreinée par le lancement du concept Atacadao.

Les réalisations aupremier semestre ne suffisent pas absorbés les coûtsengagés.

Investissement de 198 MDH

À ce jour, le spécialiste de la distribution alimentaire a d’ores et déjà inauguré son 9e magasin Atacadao à Fkih Bensalah,le 4/07/2013 et son 41me Carrefour Market à Béni Mellal le 19/09/2013. Son plan de développement pour la fin de l’an-née prévoit la poursuite du déploiement de son réseau de distribution multi-format à travers l’ouverture de nouveauxmagasins. Ainsi le Groupe prévoit avant la fin de 2013 l’ouverture de 4 nouveaux magasins, portant ainsi la surface devente à 128.900 m², soit une augmentation de 18.700 m² sur l’année 2013. Les 4 nouveaux points de vente devraientnécessiter un investissement de 198 MDH. En revanche, le groupe accuse du retard dans le déploiement du formatsupérettes, initialement prévu pour 2013, vu qu’il a concentré toute son attention sur la mise en place de la nouvelleenseigne Carrefour Market, ainsi que sur le développement du segment Hyper Cash. Ce format de proximité devraitpermettre à la société de contrecarrer la montée en puissance du principal opérateur sur ce segment : BIM.

LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - MARDI 19 NOVEMBRE 2013

Marché

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22.850 dollars 7 jours auparavant. Le nickel, lui,valait 13.712 dollars la tonne, contre 13.912 dol-

Les métaux de base échangés sur le Lon-don Metal Exchange se sont majoritaire-ment repliés la semaine dernière. Cesderniers ont impacté par les inquiétudes

sur la croissance en Chine et en Europe, avantde se reprendre un peu en fin de semaine, grâceaux propos de Janet Yellen. Après un début desemaine calme, les cours des métaux ont chutémercredi à cause de rumeurs sur la croissancechinoise, selon les analystes. Alors que la crois-sance chinoise avait enregistré l'an dernier saplus faible performance depuis 13 ans, Pékins'est doté d'un objectif de 7,5% pour 2013 et n'atoujours pas annoncé de cible pour 2014. Au-jourd’hui, «il y a des rumeurs persistantes sur le

marché que le gouvernement chinois pourraitabaisser sa cible de croissance pour 2014 à 7%»,ont précisé les économistes de Commerzbank.Étant donné que la Chine est de loin le premierconsommateur mondial de métaux, ces ru-meurs ont pesé sur les cours, notamment celuidu cuivre, baromètre du marché, qui est passémercredi sous la barre des 7.000 dollars la tonnepour la première fois depuis trois mois. Le nickelet le zinc ont d'ailleurs atteint ce jour-là des plusbas depuis début octobre, à respectivement13.584 et 1876 dollars la tonne.

La baisse se poursuitPar ailleurs, la baisse des cours des métaux debase s’est poursuivie jusqu’au vendredi. Ainsi,sur le London Metal Exchange, la tonne de cui-vre pour livraison dans trois mois s'échangeaità 6.965,50 dollars vendredi à 10h00GMT/11h00 HEC, contre 7.115 dollars le vendrediprécédent à 14h00 GMT. Pour sa part, l'alumi-nium valait 1.784,50 dollars la tonne, contre1.803,75 dollars une semaine auparavant. Deson côté, le plomb valait 2.089 dollars la tonne,contre 2.128 dollars le vendredi précédent.L'étain valait 22.900 dollars la tonne, contre

lars et le zinc valait 1.885 dollars la tonne, contre1.891 dollars vendredi 8 novembre . ●

La baisse de la croissance en Chine inquiète ● La baisse des cours des métauxde base se poursuit depuis mercredidernier suite aux inquiétudes desanalystes quant à une probablebaisse de la croissance en Chineen 2014.

Les métaux de base

Le gouvernementchinois pourraitabaisser sa ciblede croissance pour2014 à 7%.

LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - MARDI 19 NOVEMBRE 2013

Réglementation

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CDVM veille à la qualité de l’infor-mation communiquée par les en-treprises au moment de l’appelpublic à l’épargne et tout au longde la vie des titres qu’elles ontémis», insistent les responsablesde l’autorité. C’est dans ce sensque la loi 1-93-212 telle que modi-fiée et complétée stipule quetoute personne faisant appel pu-blic à l’épargne est tenue d'établirune note d’information qui doitobligatoirement être visée par leCDVM préalablement à sa publi-cation et à sa diffusion.

Une procédure rigoureuseLa procédure pour l’octroi duvisa est rigoureuse. Elle démarrepar une demande de visa qui

L’information du marchéest l’une des premièresobligations de toute en-treprise faisant appel pu-

blic à l’épargne. Celle-ci permetaux investisseurs de souscrire enconnaissance cause aux opéra-tions financières de type augmen-tation de capital ou émission dedette. Toutefois, l’information don-née au public par les personnesqui font appel public à l’épargnedoit être exacte, précise et sin-cère. C’est là qu’intervient le rôledu CDVM, autorité de marché,pour protéger l’épargne investieen valeurs mobilières et de s’assu-rer de l’équité et de la transpa-rence des marchés où sont négo-ciés les valeurs mobilières. «Le

doit être adressée, par le repré-sentant légal de la société sou-haitant faire appel public àl’épargne, à l’attention du direc-teur général du CDVM. Ce der-nier examine la recevabilité dudossier, lors de la réunion dedépôt du dossier, en présencede l’émetteur et de ses conseil-lers et se prononce sur la rece-vabilité ou non recevabilité dudossier d’information à l’issuede cette réunion. La décision derecevabilité est confirmée parcourrier le jour ouvrable suivantla tenue de la réunion. Le dépôtdu document d’information doitse faire au minimum deux moisavant la date du visa envisagéedans le cadre du modèle stan-dard de la note d’information etau minimum un mois avant ladate du visa envisagée dans lecadre du modèle simplifié de lanote d’information. Les opéra-tions financières concernées,sont par ailleurs, celles qui en-trent dans le cadre d’un appelpublic à l’épargne (introductionen Bourse, émission obligataire…), mais également les offrespubliques sur le marché bour-sier, les programmes de rachatet les opérations de fusion. Lanote d’information est un docu-ment d’information qui vise àrendre publiques diverses infor-mations, notamment sur l’orga-nisation, l’activité, la situation fi-nancière, les perspectives et lesrisques de la société, ainsi quesur les caractéristiques et lesmodalités de l’opération envisa-gée. Elle fournit donc à l’investis-seur une base d’informationcomplète, qui l’aide à prendreune décision dans la perspec-tive de l’opération qui lui est pro-posée. ●

La note d’information,gage de transparence ● La note d'informations fournit à l’investisseur une base complète, qui l’aide à prendre une décision dans la perspective de l’opération qui lui est proposée.

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L’accès à l’informationest un droit. Il permet aux investisseursde souscrire enconnaissancede cause auxdifférentes opérations financières.

Les ÉCO : Quelles sont au-jourd'hui les principales infor-mations que le CDVM exigedans les notes d’information?Nasser Seddiqi : La note d'infor-mation doit, entre autres, per-mettre d’apprécier les perspec-tives d’évolution et de rentabilitéde l’émetteur. Les risques liés àl’émetteur et à l’investissementdans les instruments financiersproposés sont également pré-sentés dans la note d’informa-tion, notamment sa capacité àhonorer ses différents engage-ments. Il existe plusieurs modèlestypes de notes d’information quidépendent du type de titres of-ferts. Ces modèles types sontrégis par la circulaire du CDVM auniveau des annexes au livre III re-latif aux opérations et informa-tions financières.

La note d’information est-ellesuffisante pour la prise dedécision d'investissement?Le visa de la note d’informationpar le CDVM n’implique ni appro-bation de l’opportunité de l’opéra-tion, ni authentification des infor-mations présentées. Il est attribuéaprès examen de la pertinence etde la cohérence de l’informationdonnée, dans la perspective del’opération proposée aux investis-seurs. La note d’information four-nit donc à l’investisseur une based’informations qui l’aide à prendreune décision dans la perspectivede l’opération qui lui est proposée.Ces informations peuvent êtrecomplétées par la consultationd’autres sources accessibles à l’in-vestisseur telles que les notes derecherche, les rapports sectorielset les conseils professionnels. Parailleurs, les investisseurs sont invi-tés à s’informer et à respecter laréglementation dont ils dépen-dent en matière de participationaux différents types d’opérationsproposées par les émetteurs. ●

Nasser Seddiqi,Directeur émetteur au seindu CDVM

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