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Français – Haïti
Introduction à la prise en charge psychiatrique de
la dépressionProgramme de formation
pour les infirmiers(ères)
ManUeL dU PartiCiPant
Zanmi Lasante | Manuel du participant i
Partners In Health (PIH) est une organisation indépendante à but non lucratif, fondée il y a plus de vingt ans en Haïti, ayant pour mission de fournir les meilleurs soins médicaux possibles dans des endroits dénués de centres, le but étant d’accompagner les patients dans leurs soins et leur traitement et de s’attaquer aux causes profondes de leurs maladies. Aujourd’hui, PIH est à l’œuvre dans quatorze pays. Sa démarche globale est de briser le cycle de la pauvreté et de la maladie en dispensant des soins de santé directs aux patients et en menant des interventions communautaires dans les domaines agricole et alimentaire, mais aussi en matière de logement, d’eau potable et de génération de revenus.
Le travail de PIH consiste en premier lieu à soigner et traiter les patients, mais il s’étend bien au-delà, l’objectif étant de transformer les communautés, les systèmes de santé et la politique mondiale en matière de santé. PIH a développé et soutenu cette approche intégrée tout en faisant face à des tragédies telles que le séisme qui a dévasté Haïti. Par le biais de collaborations avec les meilleurs établissements médicaux et instituts universitaires, tels que la Harvard Medical School et le Brigham & Women’s Hospital, PIH œuvre à diffuser ce modèle à d’autres. Par des efforts de sensibilisation auprès des bailleurs de fonds et décideurs de la santé mondiale, PIH cherche à repousser ce qu’il est possible de faire en matière de prestation de soins de santé dans les recoins les plus pauvres de la planète.
PIH mène des actions en Haïti, en Russie, au Pérou, au Rwanda, en Sierra Leone, au Libéria, au Lesotho, au Malawi, au Kazakhstan, au Mexique et aux États-Unis. Pour obtenir plus d’informations sur PIH, veuillez consulter le site www.pih.org.
De nombreux membres du personnel de PIH et Zanmi Lasante ainsi que des partenaires extérieurs ont contribué à l’élaboration de cette formation. Nous tenons à remercier Tatiana Therosme ; Père Eddy Eustache, MA ; Reginald Fils-Aime, MD ; Jennifer Sévère, MD ; Giuseppe Raviola, MD, MPH ; Jenny Lee Utech ; Helen Verdeli, PhD ; Gary Belkin, MD, PhD, MPH ; Dave Grelotti, MD ; Shin Daimyo, MPH ; Seiya Fukuda ; Andrew Rasmussen, PhD ; Helen Knight ; Kate Boyd, MPH ; Leigh Forbush, MPH ; Ketnie Aristide ; Wilder Dubuisson. Nous tenons également à remercier Virginia Allread qui a compilé et édité la version finale du Manuel du facilitateur et les diapositives PowerPoint.
Cette formation comprend des contenus adaptés de : IPT-EST for Depression in Haiti: for Patients Who Have Screened Positive for Depression, Myrna Weissman and Lena Verdeli (copyrighted unpublished manual), 2012; World Health Organization, http://www.who.int/features/qa/62/en/index.html; Promoting Mental Health: Concepts, Emerging Evidence, Practice, World Health Organization, Dept. of Mental Health and Substance Abuse, Victorian Health Promotion Foundation, and University of Melbourne (Geneva: World Health Organization), 2004; The Manas Model for Health Counsellors: A Program to Improve the Care for Patients with Common Mental Disorders in Primary Health Care, 1st edition, Sangath Society for Child Development and Family Guidance (Goa, India: Sangath), 2011; The World Health Report 2001: Mental Health: New Understanding, New Hope, World Health Organization (Geneva: World Health Organization), 2001;Where There Is No Psychiatrist, Vikram Patel (London: The Royal College of Psychiatrists [Gaskell]), 2003; Manual for Health Counselors, Sangath (Goa, India: Sangath); Mental health response in Haiti in the aftermath of the 2010 earthquake: a case study for building long-term solutions, Giuseppe Raviola, Eddy Eustache, Catherine Oswald, and Gary S. Belkin (Harvard Review of Psychiatry 2012;20:68–77); National Institute of Mental Health, http://www.nimh.nih.gov/health/publications/post-traumatic-stress-disorderptsd/; An Introduction to Mental Health: Facilitator’s Manual for Training Community Health Workers in India, BasicNeeds (Warwickshire, UK: BasicNeeds), 2009; National Institutes of Health (NIH): www.nlm.nih.gov/medlineplus.
Nous souhaiterions remercier Grand Challenges Canada pour son soutien financier et technique dans la mise en œuvre de ce programme de formation et de notre vaste développement de systèmes de santé mentale en Haïti.
© Texte : Partners In Health, 2015 Photographies : Partners In Health Conception : 2015 et Partners In Health Impression : Meaghan Harrigan et Partners In Health 2015 Édition française publiée en 2015
ii Zanmi Lasante | Manuel du participant
Ce manuel est destiné aux milliers d’agents de santé dont les efforts sans relâche font de notre mission une réalité et qui constituent la cheville ouvrière de nos programmes dont le but est de sauver des vies et d’améliorer les conditions de vie dans les communautés démunies. Chaque jour, ils travaillent dans des centres médicaux, des hôpitaux et rendent visite aux membres communautaires afin d’offrir services, éducation et soutien. Ils nous enseignent à tous que la solidarité pragmatique est le remède le plus puissant pour lutter contre la maladie pandémique, la pauvreté et le désespoir.
Zanmi Lasante | Manuel du participant iii
Introduction à la prise en charge psychiatrique de la dépression
Présentation 1
Objectifs 2
Épidémiologie de la dépression et de la stigmatisation 3
Symptômes de la dépression 6
Dépistage et identification de la dépression 12
Prise en charge médicamenteuse et autres traitements de la dépression 15
Révision 20
Notes 24
Annexes Checklist relatif à la depression 26
Formulaire de consultation des infirmières pour les patients hospitalisés 29
Formulaire de consultation des infirmières pour les patients en ambulatoire 30
Fiche de demande de consultation 31
Fiche pharmacologique pour la dépression 32
iv Zanmi Lasante | Manuel du participant
Zanmi Lasante | Manuel du participant 1
Présentation
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (World Health Organization, WHO), les troubles mentaux non traités représentent 13 % de la charge totale de morbidité. Les troubles dépressifs unipolaires constituent la troisième cause de la charge de la maladie, mais les prédictions actuelles suggèrent que d’ici 2030, la dépression sera la principale cause de la charge de morbidité à l’échelle mondiale. En outre, il existe un vaste fossé entre le besoin de traitement et la fourniture de ce traitement à travers le monde. Dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, entre 76 % et 85 % de personnes atteintes de troubles mentaux graves ne reçoivent aucun traitement par rapport à leurs problèmes de santé mentale.1
L’invalidité due à un trouble dépressif et au manque de services psychiatriques se fait ressentir avec acuité à Haïti. Le tremblement de terre dévastateur survenu à Haïti en 2010 a mis en évidence une absence de services psychiatriques biomédicaux. Pour Partners In Health et Zamni Lasante, le tremblement de terre a été le point de départ de l’intégration de la santé mentale dans le système de soins de Zanmi Lasante. Ce nouveau système de soins psychiatriques est un modèle qui est intégré au contexte culturel haïtien et soutenu par des modèles biopsychosociaux fondés sur les résultats.2
Ce programme de formation marque une étape majeure dans les efforts déployés par Partners In Health/Zanmi Lasante pour répondre aux besoins de services psychiatriques en Haïti par la formation des prestataires de soins de santé non spécialisés. Ce sont les prestataires de soins de santé de première ligne qui ont joué un rôle important en nous aidant à reconnaître le besoin de services psychiatriques, et qui joueront un rôle déterminant dans l’élargissement de ces services. Il s’agit notamment des agents de santé communautaires, des infirmiers(ères), des psychologues et travailleurs sociaux, et des médecins. Les infirmiers(ères) ont également joué un rôle essentiel en milieu hospitalier dans l'identification des patients risquant de tomber en dépression. Grâce à ce programme de formation, les prestataires de soins de santé disposeront des connaissances et des compétences techniques nécessaires pour identifier, gérer et traiter les troubles dépressifs majeurs. Ils pourront, par ailleurs, agir en tant que défenseurs des droits des patients souffrant de maladie mentale. Au terme de cette formation, les infirmiers(ères) sauront comment travailler main dans la main avec les agents de santé communautaire, les médecins, les psychologues et les travailleurs sociaux pour fournir aux patients atteints de dépression des soins psychiatriques et médicaux de haute qualité, empreints d'humanisme.
1 Secrétariat de l’OMS. Charge mondiale des troubles mentaux et nécessité d’une réponse globale coordonnée du secteur de la santé et des secteurs sociaux au niveau des pays. 1er décembre 2011. Disponible sur : http://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/EB130/B130_9-fr.pdf 2 Raviola G, Severe J, Therosme T, Oswald C, Belkin G, Eustache E. The 2010 Haiti Earthquake Response. Psychiatric Clinics. Septembre 2013 Volume 36, Numéro 3, Pages 431–450.
2 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Objectifs À l’issue de cette formation, les participants pourront :
• Décrire l’objectif de la formation.
• Démontrer des connaissances préalables sur le thème de la formation.
• Établir les règles fondamentales permettant de créer un environnement de respect et de confiance.
• Identifier la nécessité des services psychiatriques.
• Décrire l’épidémiologie de la dépression
• Énumérer les responsabilités de l'infirmier(ère) dans le processus de prise en charge de la dépression
• Décrire l’importance de la prise en charge psychiatrique dans un contexte de droits de l’homme
• Identifier les stigmatisations liées à la maladie mentale et leur impact sur la prise en charge des patients et le succès de celle-ci
• Appliquer le modèle biopsychosocial au diagnostic et à la prise en charge de la dépression.
• Énumérer les quatre signes et symptômes (les « ABCD ») de la dépression.
• Décrire les diagnostics différentiels des maladies liées à la dépression.
• Expliquer comment aborder et évaluer les patients suicidaires
• Dresser la liste des groupes de populations à risque de dépression en milieu hospitalier
• Dépister la dépression en milieu hospitalier et remplir correctement le Formulaire de consultation du patient à l'hôpital et en ambulatoire
• Remplir correctement le Fiche de demande de consultation
• Décrire les options thérapeutiques pharmacologiques et non pharmacologiques de la dépression
• Énumérer les indications et les effets indésirables liés à l’amitriptyline et à la fluoxétine, médicaments utilisés dans le traitement de la dépression.
• Dresser la liste des messages clés de psychoéducation à transmettre aux patients dépressifs
• Passer en revue tous les objectifs de l’unité.
• Démontrer les connaissances acquises au moyen d’un post-test.
• Faire des commentaires sur la formation.
Zanmi Lasante | Manuel du participant 3
Épidémiologie de la dépression et de la stigmatisation
Maladie mentale et santé La santé est définie par l’OMS comme « un état de complet bien-être physique, mental et social ». Une bonne santé mentale contribue à la bonne santé générale du corps. Plus qu’une absence de troubles mentaux, la santé mentale est un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté.
Lorsqu’une personne n’a pas une bonne santé mentale, elle est considérée comme ayant un trouble de santé mentale ou un problème de santé mentale. Dépression - Les principales causes de la maladie La dépression est fréquente dans le monde entier, dans tous les pays et dans toutes les cultures. Les troubles dépressifs unipolaires étaient la troisième cause de la charge de morbidité dans le monde en 2004. Toutefois, il est attendu qu’ils deviennent la principale cause de la charge de morbidité dans le monde en 20303.
Facteurs de risque psychosocial comprennent : • Accompagnement social faible
• Décès précoce d’un parent
• Introversion
• Sexe féminin
• Facteur de stress récent (notamment une affection médicale) Lacunes en matière de traitement Le fossé entre le besoin de traitement la fourniture de soins est très vaste : • Pays à revenu faible et moyen : entre 76 % et 85 % des personnes atteintes de troubles
mentaux graves ne reçoivent aucun traitement pour leurs problèmes de santé mentale. • Pays à revenu élevé : entre 35 % et 50 % ne reçoivent pas de traitement.4
3 WHO. 2008. The Global Burden of Disease, 2004 Update. Part 4, Burden of disease: DALYs. Figure 27. Available at: http://www.who.int/healthinfo/global_burden_disease/2004_report_update/en/ 4 WHO Secretariat. 1 December 2011. Global burden of mental disorders and the need for a comprehensive, coordinated response from health and social sectors at the country level. Available at: http://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/EB130/B130_9-en.pdf
4 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Déclaration universelle des droits de l’homme En 1948 (après la Seconde Guerre mondiale), des représentants de plus de 48 pays se sont réunis pour élaborer un document appelé la Déclaration universelle des droits de l’homme. La Déclaration cite tous les droits que les êtres humains doivent avoir pour vivre librement et dans la dignité. La Déclaration stipule que « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». La Déclaration universelle des droits de l’homme énumère de nombreux droits, y compris ceux nommés pendant le remue-méninges. Parmi les droits cités, figure le droit aux soins de santé et à un bon niveau de vie. La Déclaration stipule également que les gouvernements, les communautés et les individus sont tous responsables de la défense et de la protection des droits de l’homme. TOUS les êtres humains ont le droit de : • Vivre librement et à l’abri de dangers.
• Ne pas être traités avec cruauté.
• Ne pas être asservis.
• Choisir leur religion.
• Penser et s’exprimer librement.
• Participer à la vie politique de leur pays [vote, etc.].
• Se marier et fonder une famille.
• Détenir une propriété.
• Travailler et être rémunéré et traité équitablement.
• Avoir un niveau de vie suffisant pour assurer leur santé, leur bien-être et ceux de leur famille, notamment le droit à l’alimentation, à l’habillement, au logement, aux soins médicaux, ainsi qu’aux services sociaux nécessaires.
• Recevoir une éducation.
Échanges et questions • À votre avis, comment est-ce que le concept de droits de l’homme peut-il être appliqué
(ou pas) aux personnes atteintes de troubles mentaux à Haïti ? • Quelle peut être votre contribution pour améliorer la situation ?
Zanmi Lasante | Manuel du participant 5
La stigmatization et la discrimination Bon nombre de familles haïtiennes sont privées de leurs droits fondamentaux. Les personnes atteintes de problèmes de santé mentale sont particulièrement vulnérables au déni de leurs droits, de leur santé et de leur bien-être.
Les membres de la communauté, les prestataires de soins de santé et même les chefs religieux stigmatisent parfois les personnes atteintes de troubles mentaux. Dans certains cas, la stigmatisation peut amener ces personnes à exercer des discriminations à l’égard des personnes atteintes de troubles mentaux. La discrimination aboutit souvent à la négligence, aux violences physiques, au refus de soins de santé et à d’autres formes d’abus.
Questions et échanges • Quelles étaient vos croyances au sujet des personnes atteintes de troubles mentaux
ainsi que vos pratiques à leur égard ? • Quelle a été votre attitude à l’égard des personnes atteintes de troubles mentaux ?
• Que pouvez-vous faire pour changer vos croyances et vos pratiques ?
6 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Symptômes de la dépression
L’approche de Zanmi Lasante pour le diagnostic, les soins et le traitement de la maladie mentale s’inscrit dans une perspective plus large que celle souvent utilisée dans la médecine conventionnelle. Cette approche peut être considérée comme le modèle biopsychosocial.
Le modèle biopsychosocial est une approche plus large et intégrée au comportement humain et à la maladie en comparaison au modèle biomédical, qui est plus traditionnel. Le modèle biopsychosocial peut être appliqué à toute les maladies ou affections. Elle suggère que les facteurs psychosociaux affectent l’apparition et l’évolution de presque tous les troubles physiques et mentaux chroniques et, à ce titre, les aspects comportementaux et émotionnels d’un patient doivent être pris en considération lors de la prise des décisions concernant le traitement et le soutien.
Un modèle biopsychosocial équilibré pour le diagnostic, l’évaluation, les soins et le traitement est essentiel. Facteurs de risques fondamentaux des problèmes de santé mentale • Facteurs biologiques :
– Affections chroniques (exemple : VIH)
– Lésions cérébrales/traumatisme crânien
– Tempérament
– Génétique
• Facteurs sociaux
– Pauvreté
– Facteurs familiaux (exemple : violence domestique, abus, communication)
• Facteurs psychologiques
– Multiples causes externes potentielles de stress et détresse intérieure
Zanmi Lasante | Manuel du participant 7
Cas : Modèle biopsychosocial Leila est une jeune fille de 16 ans qui a récemment été hospitalisée en raison d’idéations suicidaires actives. On a trouvé à Leila à la maison tenant un bidon de pesticide de 2 litres vers sa bouche. Leila a un historique d’idéation suicidaire. Elle a essayé de se couper les veines par le passé, mais le couteau n’avait pas pénétré sa peau. Elle a affirmé qu’elle ne serait pas en mesure de se retenir à nouveau.
Leila présente des signes de dépression depuis 2 ans, et des idées suicidaires depuis les 18 derniers mois. Leila est une femme en surpoids, qui semblait triste, incapable de regarder les gens dans les yeux, et ayant des aptitudes sociales médiocres. Elle dit qu’elle n’a pas d’amis à l’école ; elle présente un affect dépressif et apathique. Leila a fait état de difficultés de sommeil, d’une perte d’énergie, d’une humeur irritable et de problèmes d’appétit. Elle a également affirmé éprouver des sentiments importants d’inutilité, d’impuissance et de désespoir.
Leila a expliqué que sa dépression avait empiré au cours des 2 dernières semaines parce que sa sœur était revenue vivre à la maison. Sa sœur est violente envers elle (la semaine dernière, elle a voulu étrangler Leila pour avoir emprunté ses vêtements), et Leila croit que sa mère ne punit pas sa sœur comme elle le mérite.
Les parents de Leila ont divorcé quand elle avait 10 ans. Sa mère est une victime de violence domestique et son père est un alcoolique. Leila affirme n’avoir aucun antécédent d’abus de substance. Questions liées au cas
1. Du point de vue biopsychosocial, que se passe-t-il dans ce cas ? Quels sont les potentiels facteurs biologiques, psychologiques et sociaux impliqués ?
2. Quels autres aspects doivent être pris en compte ou explorés dans ce cas ? Adapté de : Sekhar, Deepa. 2000. Major Depressive Disorder in Adolescence: a case study. Disponible sur : www.brown.edu/Courses/BI.../Deepa%20Sekhar.doc
8 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Biologie : Les causes La dépression implique un fonctionnement anormal des neurotransmetteurs, notamment : • Les monoamines (sérotonine, norépinéphrine et dopamine)
• L’acide gamma-aminobutyrique (Gamma-aminobutyric acid, GABA)
• Le glutamate Les gènes contribuent à la vulnérabilité à la dépression : • Plus fréquents chez les parents au premier degré.
• La concordance est plus élevée chez les jumeaux monozygotes que chez les dizygotes.
• Augmentation de la prévalence de l’alcoolisme parmi les proches. En général, les troubles liés à la dépression sont déclenchés par des facteurs non génétiques supplémentaires. ABCD des principaux troubles dépressifs En général, lorsque l’on considère la façon d’aborder et de décrire les symptômes et les signes de maladie mentale, quatre zones de symptômes doivent être prises en compte : les ABCD (abréviation anglaise : A = Affect [affect], B = Behaviour [comportement], C = Cognition [cognition] et D = Development [développement]). Affect et humeur • Affect : indicateurs faciaux, vocaux et gestuels des sentiments et des émotions.
• Humeur : l’état émotionnel du patient (exemple : content, triste, irritable, en colère). Comportement • Les actes et les maniérismes du patient dans ses rapports avec son environnement. Cognition et perception • Cognition : traitement de l’information, application des connaissances et modification
des préférences. • Perception : consiste à prendre conscience et comprendre son environnement en
organisant et en interprétant les informations sensorielles. Développement : • Les étapes normales ne sont pas atteintes.
• Les événements ou les circonstances de la vie peuvent précipiter la survenue de crises liées à la santé mentale.
• La maladie mentale peut entrainer des altérations fonctionnelles.
Zanmi Lasante | Manuel du participant 9
Signes et symptômes des principaux troubles dépressifs • Affect et humeur : air triste, éprouve de la tristesse, sentiments d’inutilité
• Comportement : ralentissement psychomoteur, manque d’intérêt pour les activités ludiques, manque d’énergie, insomnie et hypersomnie
• Cognition et perception : problèmes de concentration, ruminations de culpabilité persistantes, pensées suicidaires
• Développement : difficultés à mener à bien les activités habituelles, domestiques ou académiques, ou d’autres domaines fonctionnels
Diagnostic de la dépression sévère Pour diagnostiquer une dépression modérée à sévère, évaluer : • Si le patient a présenté des symptômes au cours des deux dernières semaines ;
• Si le patient a rencontré des difficultés dans son quotidien à cause des symptômes au cours des deux dernières semaines.
Les résultats suivants suggèrent une dépression sévère : • ZLDSI > 18 ; OU
• Idéation suicidaire ; OU
• Changements fonctionnels (incapacité de travailler ou d’aller à l’école, de maintenir des relations sociales/familiales ou de prendre des responsabilités) ; OU
• Présence de psychose Du moment que la dépression n’est pas imputable à un problème médical, l’état de santé des patients va s’améliorer au fil du temps avec la psychothérapie. Les médicaments (amitriptyline ou la fluoxétine) peuvent être bénéfiques, mais seulement si le patient est atteint d’une dépression sévère. Les autres symptômes La dysthymie
La dysthymie est aussi appelée dépression névrotique, trouble dysthymique ou dépression chronique. C’est un trouble de l’humeur similaire à la dépression, mais avec des symptômes moins sévères, mais plus durables (par définition, au moins deux ans pour les adultes, un an pour les enfants et les adolescents). Les personnes atteintes de dysthymie peuvent croire que la dépression fait partie de leur caractère, à telle enseigne qu’elles ne pensent pas à parler des symptômes avec des médecins. Étant donné que le traitement de cette maladie est différent de celui de la dépression, une distinction claire doit être établie entre les deux maladies. Trouble bipolaire
Nécessite un antécédent d’au moins un épisode maniaque ou psychotique. L’humeur oscille entre la dépression et l’hypomanie ou la manie ; et la dépression peut également être accompagnée de psychose, dans certains cas.
10 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Trouble de l’adaptation
Peut être diagnostiqué en présence d’un facteur de stress psychosocial identifiable et lorsque les symptômes ne répondent pas à tous les critères des principaux troubles dépressifs. Trouble de somatisation
Un syndrome chronique de : problèmes somatiques multiples récurrents ne pouvant pas être justifiés du point de vue clinique. Dans toutes les cultures, la majorité des patients atteints de dépression présentent uniquement des symptômes somatiques, la moitié d’entre eux présentant des symptômes inexpliqués : • associés à la détresse psychosociale
• associés à des comportements nécessitant une assistance médicale
• a tendance à survenir le plus souvent dans les populations pauvres et rurales
Vérifier les antécédents de parents inconnus ou désaffectés, ou de violences sexuelles ou physiques pendant l’enfance. Trouble de conversion
Le trouble de conversion est une perte ou un changement dans la fonction motrice ou sensorielle, qui est évocateur d’un trouble physique, mais causé par des facteurs psychologiques.
Symptômes fréquents : paralysie, aphonie, crises non épileptiques, troubles de la démarche et de la coordination des mouvements, cécité, vision en tunnel et anesthésie.
Signes de cause psychosociale : • Relation temporelle entre l’apparition des symptômes et les facteurs déclenchants ou les
facteurs de stress environnementaux. Trouble panique
Qui provoque des états épisodiques de peur intense ou d’inconfort dans lesquels les symptômes d’anxiété ont commencé brusquement et atteint leur maximum au bout de dix minutes environ et sont accompagnés d’une attaque de panique ; l’étourdissement, les palpitations, les douleurs thoraciques, la transpiration, les frissons, les tremblements, les engourdissements ou les picotements, l’essoufflement, l’étouffement, les nausées, les sentiments d’irréalité, la peur de perdre le contrôle, la peur de mourir. Trouble de l’anxiété généralisée Caractérisé par une inquiétude excessive et de l’anxiété, presque tous les jours, pendant six mois. La personne a du mal à contrôler ses angoisses ou inquiétudes. Le trouble de stress post-traumatique :
Le fait de revivre l’expérience d’un événement traumatique auquel la personne a été témoin ou victime. L’événement traumatique aurait été intensément horrible. Les patients atteints de TSPT se sentent souvent socialement détachés ou émotionnellement engourdis. Ils peuvent présenter des symptômes d’hyperexcitation ; ceux-ci peuvent provoquer une détresse significative ou une interférence avec l’école, les relations et les activités importantes.
Zanmi Lasante | Manuel du participant 11
Épilepsie
L’épilepsie est une maladie chronique, caractérisée par des crises récurrentes non provoquées. Ses causes sont nombreuses ; elle peut être génétique ou peut survenir chez des personnes qui ont des antécédents de traumatisme de la naissance, des infections cérébrales ou un traumatisme crânien. Dans certains cas, aucune cause spécifique ne peut être identifiée. Les deux principales formes de crises sont la forme convulsive et la forme non convulsive. • L’épilepsie non convulsive a des caractéristiques telles que le changement de la
sensibilité, du comportement, des émotions ou des sens (comme le goût, l’odorat, la vision ou l’audition), qui sont semblables à des troubles de santé mentale avec lesquels la maladie peut être confondue.
• L’épilepsie convulsive présente des caractéristiques telles que la contraction soudaine des muscles, ce qui entraîne une chute de la personne qui s’allonge toute raide, suivie par des muscles qui alternent entre détente et rigidité, avec ou sans incontinence fécale ou urinaire. Ce type est associé à une plus grande stigmatisation et à une morbidité/mortalité plus élevée.
Crises de santé mentale
Les exemples de crises de santé mentale comprennent : • La menace de se suicider
• Un danger pour les autres (violence ou menace de faire mal à quelqu’un)
• Un épisode de psychose aiguë Le suicide est le fait de causer volontairement sa propre mort. L’automutilation est un terme plus large, qui renvoie à l’empoisonnement ou aux blessures qu’on s’inflige soi-même, dont l’intention ou les résultats peuvent être fatals ou pas.
Toute personne âgée de plus de 10 ans et présentant les affections suivantes doit être interrogée sur des pensées ou des plans d’automutilation qu’elle aurait eus au cours du mois passé ainsi que sur les actes d’automutilation au cours de l’année passée : • L’une des autres affections prioritaires
• Une douleur chronique
• Une détresse émotionnelle aiguë Évaluer les pensées, les plans et les actes d’automutilation pendant l’évaluation initiale et périodiquement par la suite, selon la nécessité.
Penser à poser ces trois questions : 1. Souhaitez-vous être mort ou pensez-vous à la mort ? 2. Avez-vous des pensées de mettre un terme à votre vie ? 3. Avez-vous volontairement fait quelque chose pour vous faire du mal ?
Tous les patients qui répondent par « oui » à l’une de ces questions doivent être considérés comme étant gravement déprimés. Les patients ayant déjà fait une tentative de suicide ou ayant des plans de suicide présentent un risque plus élevé. Fournir des soins ou l’orienter pour une prise en charge immédiatement.
12 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Dépistage et identification de la dépression
Les infirmiers(ères) jouent des rôles légèrement différents dans l'identification et le dépistage de la dépression, selon qu'ils travaillent dans un milieu hospitalier ou en ambulatoire. Les infirmiers(ères) qui travaillent en milieu hospitalier identifieront généralement les personnes qui souffrent d'autres problèmes médicaux, avec comorbidité dépressive. Les infirmiers(ères) évoluant dans un cadre ambulatoire ont plus de chances d'identifier la dépression comme plainte principale. Toutefois, qu'ils évoluent dans un cadre hospitalier ou ambulatoire, infirmiers(ères) sont généralement les premiers soignants à détecter les symptômes de la dépression, raison pour laquelle leur rôle s'avère crucial dans le traitement de la maladie. Présentation de la dépression Les patients qui présentent l'un des symptômes suivants : • Tristesse
• Cogitation excessive
• Sentiment que tout va mal dans leur vie
• Découragement, désespoir Ou les patients qui : • Se plaignent beaucoup
• Manquent d'énergie
• Ne peuvent pas dormir Population à risque de dépression en milieu hospitalier Testez les populations suivantes concernant les symptômes de la dépression : • Hospitalisation de longue durée
• Pas de famille ou d'ami au chevet du patient
• Patients souffrant d'une maladie stigmatisante (exemples : VIH/SIDA, TB, choléra)
• Patients souffrant de blessures affaiblissantes ou déformantes (exemple : la perte d'un membre)
• Patients souffrant d'une maladie en phase terminale Dépistez également les femmes en post-partum qui • N'ont pas de famille ou d'amis à leur chevet
• Sont en conflit avec le père du bébé
Zanmi Lasante | Manuel du participant 13
Étude de cas 1 Stanley a été hospitalisé pendant 29 jours. Il travaille dans le bâtiment et a été admis voici environ un mois suite à un accident nécessitant une amputation des doigts de la main droite. Il ne se considère pas comme anxieux, mais avoue qu'il cogite beaucoup et estime qu'il ne sera plus jamais heureux. Il déclare qu'il pense ne plus pouvoir retravailler et que son épouse le quittera certainement, car il ne peut plus subvenir aux besoins de sa famille du fait de la perte de l'usage de la main dominante. Il ne fait part d'aucun trouble du sommeil.
Comment rempliriez-vous le Formulaire de consultation du patient en milieu hospitalier de Stanley ? Quel est le score de dépression de Stanley ? Compte tenu de ce score, que devez-vous faire en tant qu’infirmier(ère) ?
14 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Étude de cas 2 Anita se trouve dans la salle de post-partum pour se reposer à la suite de l'accouchement d'un enfant mort-né. Elle pleure et croit que personne parmi les soignants ne la voit. Elle ne considère pas qu'elle est anxieuse ou qu'elle cogite trop. Elle ne présente pas de troubles du sommeil. Elle exprime son désir de sortir de l'hôpital rapidement, elle reconnaît qu'elle est toujours en deuil pour son bébé, mais insiste sur le fait qu'elle a une famille qui va l'aider à surmonter cette épreuve. Vous êtes toujours inquiet(ète), car elle pleure souvent.
Quel est le score de dépression d'Anita ? Compte tenu de ce score, que devez-vous faire en tant qu’infirmier(ère) ?
Zanmi Lasante | Manuel du participant 15
Prise en charge médicamenteuse et autres traitements de la dépression
Traitement : principes généraux • Le traitement psychosocial et le traitement psychopharmacologique de la dépression sont
tous les deux efficaces. • Les symptômes dépressifs légers peuvent souvent être traités grâce à la psychothérapie et
à des interventions psychosociales uniquement. • Les médicaments sont fournis à ceux pour qui cela est indiqué par le médecin, en
collaboration avec le psychologue/travailleur social. Le médicament est généralement prescrit comme complément de la TIP, de la TCC ou d'autres formes de conseils fournis par les ASC, les psychologues/travailleurs sociaux.
Médicaments pour la dépression Amitriptyline (Dépression ; trouble de l’anxiété y compris le trouble de stress post-traumatique) • Efficaces, mais les effets secondaires anticholinergiques limitent leur utilisation comme
antidépresseurs primaires. • Fatals en cas de surdosage.
• Effets secondaires :
– Risque de pensées suicidaires au cours des 2 premières semaines, aggravation de la dépression/anxiété.
– Apparition de la manie chez les patients atteints de trouble bipolaire.
– Syndrome de la sérotonine.
– Autres effets secondaires possibles : sédation, sécheresse de la bouche, vision floue, constipation, rétention urinaire, tachycardie et confusion ou délirium, notamment chez les personnes âgées.
– Augmentation du risque d’arythmie cardiaque/mort subite liée à l’allongement de l’intervalle QT, augmentation éventuelle du risque d’IDM ; certains recommandent d’interroger le patient sur les symptômes de troubles du système de conduction et de maladies coronariennes, ou d’effectuer un ECG (notamment chez les patients âgés de 40 ans ou plus), avant de commencer le traitement.
Fluoxétine (Dépression ; trouble de l’anxiété y compris le trouble de stress post-traumatique) • Moins d’effets secondaires que amitriptyline.
• Pas fatals en cas de surdosage.
• Effets secondaires :
– Risque de pensées suicidaires au cours des deux premières semaines, aggravation de la dépression/anxiété.
– Apparition de la manie chez les patients atteints de trouble bipolaire.
16 Zanmi Lasante | Manuel du participant
– Syndrome de la sérotonine.
– Dysfonction sexuelle (éjaculation retardée, diminution de la libido) qui peut diminuer au cours des premières semaines.
– Autres effets secondaires possibles : énervement, agitation, somnolence, maux de tête, nausée, diarrhée, insomnie.
Les médicaments, autres que la fluoxétine et l’amitriptyline, qui sont couramment prescrits pour le traitement des maladies mentales autres que la dépression incluent : • Le diazépam, qui est indiqué pour les troubles anxieux, la catatonie, l’insomnie, les
convulsions (status epilepticus), le sevrage alcoolique. • Le lorazépam, qui est indiqué pour les troubles anxieux, la catatonie, l’insomnie, les
convulsions (status epilepticus), le sevrage alcoolique. • L’halopéridol, qui est indiqué pour le traitement de la schizophrénie, du trouble schizo-
affectif, du trouble bipolaire chez les femmes enceintes, de l’agitation en cas de delirium. • Le rispéridone, qui est indiqué pour le traitement de la schizophrénie, du trouble schizo-
affectif, du trouble bipolaire, de l’irritabilité en cas d’autisme. • L’acide valproïque, qui est indiqué dans le traitement des crises et des troubles
bipolaires. Les effets secondaires sont les suivants : tremblements, perte de cheveux, pancréatite, hépatotoxicité, thrombocytopénie, anémie aplasique, hyperammoniémie, sédation.
Syndrome de la sérotonine • Très souvent, et en raison de l’utilisation simultanée de deux substances
sérotoninergiques, p. ex. ISRS (comme la fluoxétine), carbamazépine, tramadol, amitriptyline, pentazocine, lithium, cocaïne.
• Peut survenir suite à l’augmentation de dose d’un ISRS.
• Les symptômes peuvent comprendre au moins trois symptômes de la liste suivante : agitation, ataxie, diaphorèse, diarrhée, hyperréflexie, changements de l’état mental, myoclonie, grelottement, tremblements ou hyperthermie. – (Se distingue du syndrome malin des neuroleptiques, qui se manifeste par la rigidité et
le ralentissement des mouvements.) • Traitement : arrêter les médicaments sérotoninergiques, glace, antipyrétiques, mettre en
place des ventilateurs en cas de fièvre, réhydratation pour hypotension. Traiter les autres anomalies liées aux signes vitaux en cas de nécessité.
Dépression pendant la grossesse • 20 % des femmes souffrent de dépression ou d’anxiété pendant la grossesse.
• La thérapie médicamenteuse doit permettre un juste équilibre entre les risques liés aux médicaments et les risques de maladies psychiatriques chez la mère et l’enfant.
Zanmi Lasante | Manuel du participant 17
Dépression gériatrique • Les personnes âgées sont les plus exposées au risque de dépression à cause de l’isolation,
des deuils et des affections médicales. • Symptômes supplémentaires : la « pseudodémence » qui peut comprendre la confusion,
la perte de mémoire et le ralentissement de la fonction cognitive/motorielle s’améliore pendant le traitement.
• Un examen physique et des analyses de laboratoires minutieux sont importants pour exclure une affection médicale.
• Les antidépresseurs doivent être utilisés avec précaution et initiés à 50 % de la dose initiale.
Dépression pédiatrique • Survient chez 2 % des enfants et 4 à 8 % des adolescents aux États-Unis.
– Plus fréquente en tant que trouble concomitant.
– Les troubles concomitants les plus fréquents sont les suivants : anxiété, comportement perturbateur, TDAH et troubles liés à la toxicomanie.
• Durée moyenne de l’épisode de 8 mois pour les jeunes réorientés vers une clinique.
• 60 % des jeunes atteints de dépression pensent au suicide, 30 % font une tentative de suicide.
• Les antidépresseurs doivent être utilisés avec précaution et initiés à 50 % de la dose initiale.
18 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Psychoéducation L’éducation du patient est un aspect extrêmement important en ce qui a trait au traitement. Le prestataire de soins de santé devrait être guidé par les questions du patient et sa présentation. Le prestataire peut avoir à répéter ou dire des choses d’une manière différente de manière à ce que le patient puisse comprendre. Messages clés de psychoéducation • La dépression est un trouble très fréquent.
• Il existe des traitements, et ceux-ci sont efficaces.
• L’observance du traitement prescrit est importante.
• Il est important de poursuivre les activités que l’on trouvait intéressantes et amusantes, peu importe si c’est encore le cas ou pas.
• Maintenir un horaire de sommeil régulier.
• Diminuer la consommation d’alcool.
• Il est essentiel de pouvoir reconnaître les pensées d’automutilation ou de suicide et demander de l’aide si elles surviennent.
Psychoéducation sur le traitement
Amitriptyline • Fréquents : sédation, vertiges/(hypotension orthostatique), constipation/troubles
urinaires. sécheresse de la bouche, vision floue. – Conseiller au patient de boire beaucoup d’eau.
• Graves : arythmie cardiaque, symptômes maniaques, idéation suicidaire.
– Arrêter l’amitriptyline immédiatement. Fluoxétine • Fréquents : nervosité, insomnie, nausée, maux de tête, dysfonction sexuelle.
– Si le patient peut tolérer les effets secondaires, expliquer qu’ils diminueront avec le temps.
• Graves : symptômes maniaques, idéation suicidaire.
– Arrêter la fluoxétine immédiatement.
Zanmi Lasante | Manuel du participant 19
Étude de cas relative à la psychoéducation sur le traitement
Votre patient est un homme de 68 ans qui est agité et qui se plaint d'une perte d’appétit et d’une humeur dépressive depuis les deux derniers mois. Il est hospitalisé pour insuffisance respiratoire aiguë due à une infection par le VIH. La dernière fois que vous lui avez rendu visite, il était visiblement triste, se plaignait de troubles du sommeil et montrait peu d’intérêt pour voir ses enfants et petits-enfants. Il raconte qu'il avait l'habitude de leur rendre visite chaque jour, malgré les 3 km de marche qui les séparent, mais désormais, il ne s'imagine même plus avoir la force de le faire. Il affirme qu'il est simplement accaparé par ses pensées. Le patient nie avoir des pensées suicidaires. Les résultats de l’examen clinique et autres examens de laboratoire sont normaux, et le psychologue/travailleur social de l'hôpital diagnostique une dépression majeure. On a prescrit un traitement de fluoxétine à cet homme. Quel message de psychoéducation allez-vous lui transmettre le jour où on lui délivrera ses médicaments ?
Adapté de National Prescription Service Limited, Étude de cas 10 : Dépression (septembre 2000). Disponible sur : http ://www.nps.org.au/__data/assets/pdf_file/0006/35367/Case_10_results.pdf
20 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Révision
Étude de cas 1 : Marie-Flor Utilisez la Checklist relatif à la dépression pour déterminer comment gérer ce cas.
Marie-Flor est une femme de 55 ans qui a été hospitalisée pendant trois semaines pour une mastectomie et l'ablation des ganglions lymphatiques suite à un cancer du sein gauche. Elle reste hospitalisée à cause d'une infection nosocomiale. Elle ne reçoit plus de visites de sa famille depuis deux semaines et se sent plus anxieuse depuis. Vous constatez qu'elle refuse de s'alimenter et aujourd'hui, elle ne salue même pas le personnel soignant qui s'occupe d'elle, ce qui est surprenant, car elle s'est montrée très sympathique lors de son admission.
1. Quelles sont vos responsabilités liées à la dépression vis-à-vis de cette patiente (évaluation initiale) ? Indice : utilisez la checklist clinique.
2. Quelles formes allez-vous utiliser ?
3. Quelles sont vos responsabilités avant la sortie ?
Zanmi Lasante | Manuel du participant 21
Le psychologue/travailleur social de l'hôpital diagnostique une dépression sévère chez Marie-Flor parce que son fonctionnement est altéré (elle ne dort pas ou ne mange pas), et son score ZLDSI élevé. Vous découvrez également qu’elle a parfois des pensées suicidaires. Le médecin prescrit de l'amitriptyline, avec une dose initiale de 12,5 mg car Marie-Flor est très mince.
4. Quelles informations donneriez-vous à Marie-Flor au sujet de son médicament ? Expliquez-lui comment bien prendre ce médicament et indiquez-lui les effets secondaires.
5. Examinez la Checklist relatif à la dépression. Quelles tâches avez-vous
accomplies ? Quelles sont celles qui restent encore à faire ?
6. Consultez le diagramme de l'autre côté (en supposant que le psychologue a
déterminé que le score du ZLDSI de Marie-Flor était de 20). Quelles cases cocheriez-vous pour cette rencontre avec le patient ?
22 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Étude de cas 2 : Jean Utilisez le Formulaire de consultation du patient en milieu hospitalier pour déterminer comment gérer ce cas.
Jean est un jeune homme de 20 ans hospitalisé depuis 6 semaines dans le service des maladies tuberculeuses. On lui a diagnostiqué une tuberculose résistante aux médicaments et il est assez isolé.. Jean a commencé à vous parler un peu plus tôt dans la journée, alors que vous vous trouviez à son chevet. Il vous a clairement fait part de son désespoir concernant l'avenir et sa perte de poids importante le préoccupe. Il sent qu'il n'est plus le même. Il se plaint à vous d'être accaparé par ses pensées. Il n'a aucune énergie du fait de sa maladie et de l'absence de l'envie de se lever.
1. Quel est le score de la dépression de Jean selon le Formulaire de consultation du patient en milieu hospitalier ?
2. Compte tenu de ce score, quelle est votre prochaine étape ?
Zanmi Lasante | Manuel du participant 23
La semaine suivante, Jean commence à vous raconter sa situation personnelle. Vous apprenez qu'il avait une relation très sérieuse et que sa petite amie l'a quitté trois mois plus tôt. Il vit encore chez sa mère avec qui il ne s'entend pas très bien : alcoolique et séropositive, elle n'est plus en mesure de travailler depuis quatre ans. Il doit travailler, car il est l'aîné des trois enfants. Ainsi, la famille compte sur lui pour subvenir à ses besoins. Vous n'avez pas souhaité lui parler de son père, mais il semble évident qu'il ne fait pas partie de sa vie depuis sa plus tendre enfance. 3. Quels ABCD des principaux troubles dépressifs sont présents dans ce cas ?
4. Quels sont les facteurs potentiels de risques psychologiques et sociaux dans ce
cas (le modèle biopsychosocial) ?
24 Zanmi Lasante | Manuel du participant
Notes
Zanmi Lasante | Manuel du participant 25
Annexe
26 Zanmi Lasante | Manuel du participant
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Zanmi Lasante | Manuel du participant 31
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Téléphone du Prestataire :
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Prénom : Nom : Surnom :
No Dossier : Date de Naissance : Sexe :
Téléphone :
Adresse :
Principaux symptômes :
ZANMI LASANTE – DÉPARTEMENT DE SANTÉ MENTALE ET SERVICE PSYCHOSOCIALFICHE DE DEMANDE DE CONSULTATION
Motifs / Impressions diagnostiques :
Traumatisme psychologiqueAgression sexuelleTentative de suicideUrgence psychiatriqueConfusion mentalePsychoses / Trouble bipolaireTroubles du comportementTroubles somatoformesTroubles affectifs
EnurésieEncoprésie
Troubles de l’apprentissageRetard mentalToxicomanieEpilepsieDépressionDépression et MigraineAutres :
Service (s) sollicité (s) :
Evaluation psychologiquePsychotherapies
De deuil, de soutienThérapie interpersonnelle
PsychotraumatologieCounselling
Pré-opératoirePost-opératoirePost- test De suiviD’adhérencePre-HAART
Autres : ANTECEDENTS IMPORTANTS :
Signature du prestataire demandeur :
Prestataire de Santé Mentale ayant reçu la demande :
Date de la réception : Heure :
Remarques :
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32 Zanmi Lasante | Manuel du participant
KAT MEDIKAMAN POU DEPRESYON
FLUOXETINE AMITRIPTYLINEAntidepresè, SSRI: depresyon, kè sere
Itilize pou: depresyon, kè sere, twoub estrès pos-twomatik
Antidepresè trisiklik: depresyon, kè sere, migrèn, doulè newopatik
Itilize pou : depresyon, kè sere, twoub estrès apre yon chòk, migrèn, doulè newopatik
Pa itilize si Manyak
DWE KONSILTE EKIP SANTE MANTAL LA
Dòz pou kòmanse (adilt)
“Etap” pou Ogmante Dòz La
Pi gwo dòz pasyan an ka pran
Toksisite Serye Avètisman espesyal : Avètisman espesyal :
Sendwòm Sewotonin
Tretman :
Komen
Redwi dòz la ti kraspa ti kras/Sispann li
Fanm k ap bay tete
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