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MIR N° 09 – DÉCEMBRE 2009 © Marine nationale - Prépresse de la Marine - LJM

Marine info reserves 09

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Revue pour les réservistes de la Marine

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MIR N° 09 – DÉCEMBRE 2009

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COMITÉ DE RÉDACTION

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

Contre-amiral François de Lastic

DIRECTEUR DE LA RÉDACTION

CV Emmanuel Gouraud

RÉDACTRICE EN CHEF

EV1 (R) Véronique Rémont

CorrespondantsEV1(R) Mikaël Cabon (Atlantique-Brest)

MP Anne-Marie Krzyzaniak (Manche-Cherbourg)CF Hervé Houbre (Manche-Merd du Nord)

LV Caroline Sobol (Paris)LV(R) Sylvie Busatta (Méditerranée-Toulon)

SM Jean-Michel Maurizi (Ajaccio)OC2(R) Jean-Louis Hourstangou (Bayonne),

CV(R) Alain Rondepierre (Bordeaux)CF(R) Jean-Pierre Castier (Dunkerque)

M. Luc Depuydt (Le Havre)PM Xavier Thomas (Nantes)

CC(R) Michel Potier (Marseille)SM Olivia Lenormand (Strasbourg)

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO

CF Yann ArchinardCV Benoît Lugan

Mme Messina-Roulleau (CCMIL Houilles)

MAQUETTE ET MISE EN PAGES

M. Jean-Marc Leroutier (CCMIL Houilles)

RESSOURCES PHOTOGRAPHIQUES

© Marine nationale(sauf mention particulière)

ADMINISTRATION

Centre d’enseignement supérieur de la MarineB.P. 08 – 00300 ARMÉES

[email protected]

MIR est distribué à titre gratuitaux réservistes de la Marine

Pour recevoir MIR : contactez votre APER

PRÉPRESSE DE LA MARINE

CC MILLÉ Houilles67, rue Buzenval – 78800 Houilles

SGA-SMG/IMPRESSION

Pôle graphique de Tulle2, rue Louis Druliolle

BP 290 19007 Tulle CEDEX

Tirage : 25 568 exemplaires

N° 9 – décembre 2009Dépôt légal à parution - ISSN n° 1629-0370

S O M M A I R EPages

Éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1

Infos Marine nationale• La campagne Jeanne d’Arc 2• Marine nationale et retructurations 4

Infos Réserve• Vous êtes réserviste, vous êtes disponible… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6• Une nouvelle mission pour la réserve opérationnelle 10

Dossier : La fonction Garde-côtesune évolution de Action de l’État en mer

GGéénnéérraalliittééss• Les moyens doivent être dimensionnés pour répondre aux missions .12• L’action de l’État en mer Méditerranée avec le CGM Alain Verdeaux 15

SSoouuvveerraaiinneettéé• Sémaphore du Grouin : les yeux des gardes de la côte . . . . . . . . . . . .17• Marine nationale et police des pêches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18

SSaauuvveettaaggee ddeess ppeerrssoonnnneess eett ddeess bbiieennss• SM(R) Anne-Sophie Grand-Jacquot : Au Cross-Corsen, nous

sommes tous des maillons de la chaîne de l’action de l’Etat en mer . .20• Témoignage du CF (R) Pascal Potrel : L’Abeille Liberté, navire

affrété . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21SSûûrreettéé mmaarriittiimmee

• Contrôle naval volontaire dans l’océan indien . . . . . . . . . . . . . . . . . .23• Un officier de permanence « état-major » à la préfecture maritime

de Cherbourg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24• Sûreté des navires et des installations portuaires . . . . . . . . . . . . . .25

LLuuttttee ccoonnttrree lleess aaccttiivviittééss mmaarriittiimmeess iilllliicciitteess• Lutte contre la piraterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26• Les brigades « Garde-côtes » de la Douane française . . . . . . . . . . . .27• Le Grenelle de la mer et ses conséquences pour la Marine . . . . . . .29

GGeessttiioonn dduu ppaattrriimmooiinnee mmaarriinn eett pprrootteeccttiioonn ddee ll’’eennvviirroonnnneemmeenntt• L’expertise de la Marine dans la lutte antipollution en haute

mer est indéniable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30

PPeerrssppeeccttiivveess iinntteerrnnaattiioonnaalleess• Une réserviste dans le grand bain des relations internationales . .31

1re de couverture : © Prépresse de la Marine – © Marine nationale4e de Couverture : « Le sémaphore de la pointe du Grouin » par le peintre de la Marine Michel Bez . Peinture sur papier en technique mixte (huile, crayon de couleur, plume).

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09 – DDÉÉCCEEMMBBRREE 2009Éditorial

C’ est avec plaisir que je m’adresse de nouveau à vouspar l’intermédiaire de « Marine infos réserve », non plusen tant que délégué aux réserves, mais comme directeur

du personnel militaire de la Marine. Je mesure combien, après avoirsuccédé aux anciens bulletins des CIRAM, MIR a gagné en maturité eten qualité et répond, comme je l’espérais en le créant, au besoind’information des réservistes. A ce titre, les pages « info-marine » dece numéro vous apporteront des précisions sur l’avancement desrestructurations de la Marine ainsi que sur l’avenir de la campagne« Jeanne d’Arc ».

La Marine nationale a plus que jamais besoin d’être mieux connue dugrand public. Après trois années passées à la tête du SIRPA, puis encharge du rayonnement de la Marine, je sais parfaitement que les

réservistes, qu’ils soient anciens marins d’active ou issus de la société civile, sont des relaisprécieux pour cette mission de rayonnement.

Mais plus encore, les réservistes apportent une contribution essentielle à la réalisation du contratopérationnel de la Marine. Les travaux conduits par l’EMA jusqu’à l’été 2009 ont permis declarifier le rôle de la réserve et de confirmer la poursuite de la montée en puissance. Le formatde la réserve opérationnelle a ainsi été redéfini et le nombre de poste de réservistes vapoursuivre son augmentation pour passer de 6300 en 2008 à 7500 en 2015. Ce renforcementva en particulier porter sur la protection militaire des installations de la Marine. Un remarquabletravail de clarification des textes de gestion et de politique de la réserve a été réalisé en 2009.Leurs points essentiels sont repris dans la rubrique « infos-réserve ». Ces travaux se poursuivronten 2010 par des recherches de simplifications administratives conduites en interarmées.

La réserve monte en puissance, donc, et le dossier de MIR démontre une fois encore que lesréservistes sont présents partout, qu’ils apportent une expertise irremplaçable pourl’accomplissement des missions de la Marine. C’est particulièrement vrai pour l’action del’Etat en mer, dans laquelle la Marine nationale est un acteur majeur, en accord avec lapolitique maritime définie au Havre par le président de la République.

L’introduction de ce dossier par le secrétaire général pour la mer, lui-même marin et réserviste,illustre bien ce rôle éminent et essentiel.

Je profite enfin de cet éditorial pour vous rappeler mon attachement sincère et indéfectible àla réserve. Vous faites partie de la grande famille des marins, vous êtes membres de l’équipagede la Marine nationale. Je compte sur vous pour faire vivre cet esprit d’équipage et pour continuerà incarner et diffuser, comme vous le faites si bien, les valeurs et l’excellence de notreinstitution.

Vice-amiral Olivier LajousDirecteur du personnel militaire de la Marine

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Infos Marine nationale

Naviguer loin, longtemps et en équipageLA CAMPAGNE D’APPLICATION DES OFFICIERS DE MARINE CHANGE DE FORME MAIS PAS D’OBJEC TIF

2010 sera l’année du passage vers un nouveauprocessus de formation initiale des officiers, pluscohérent avec celui des autres écoles navaleseuropéennes. Les midships de la promotion 2007seront donc les premiers à suivre cette nouvelleformule. Ils effectueront leur sixième semestre ditde « césure » sur un BPC (bâtiment de projection etde commandement), accompagné du GeorgesLeygues. Cela leur permettra d’appliquer, sur unbâtiment très moderne aux capacités interarméesindéniables, l’enseignement reçu à l’École navale.Ils retourneront ensuite à Lanvéoc et au CIN de Saint-Mandrier pour un complément de formationmaritime et de spécialité. Quant à la Jeanne d’Arc,accompagnée du Courbet,elle effectuera sa dernièrecampagne avec les midships de la promotion 2006de l’École navale. Ces derniers rallieront ensuitedirectement leur unité d’affectation.

La capacité à naviguer loin, longtemps et enéquipage constitue l’essence même du métierde marin.Elle s’acquiert dès les premières années de for-mation, notamment à travers la période de rup-ture significative qu’a toujours constitué, sousdifférentes formes, la campagne d’applicationréalisée sur la Jeanne d’Arc et sa conserve.Afin de pérenniser cette période essentiellepour les officiers-élèves, le chef d’état-major desarmées a décidé, sur la proposition du chefd’état-major de la Marine, d’effectuer les futurescampagnes Jeanne d’Arc à bord d’un BPC. Cettemission devra rester compatible avec les mis-sions habituelles de ce type de bâtiment.Cette contrainte estprise en compte enveillant aux délais dereconfiguration du BPCet à la zone de déploie-ment (proximité del’arc de crise).C’est donc à bord du BPC Tonnerre et de la FASMGeorges Leygues, les deux constituant le« Groupe école Jeanne d’Arc », que les élèves dela promotion 2007 partiront de Brest en mars2010 pour un déploiement d’instruction de dix-sept semaines.L’objectif général de l’école d’application restepour les élèves d’acquérir une stature d’officier,par la pratique du métier et l’expérience positi-ve de la prise de responsabilité, l’engagementet l’initiative, par la rencontre de l’aventuremaritime outre-mer et par une appréhensiondes enjeux géopolitiques des zones traversées.La complémentarité des moyens, qui conju-guent la modernité d’un bâtiment à effectifréduit et le classicisme d’une FASM dont l’équi-page est plus nombreux, permettra de stimuler

NOUVEAU CURSUS DE FORMATIONDES OFFICIERS ISSUS DE L'ÉCOLE NAVALE

4e année

3e année

2e année

1re année

Présélection - stages

Application à la mer

SpécialitéSaint-Mandrier

ScientifiqueHumaine et militaire

ScientifiqueHumaine et militaire

ScientifiqueHumaine et militaire

Tronc commun scientifiqueHumaine et militaire

MaritimeHumaine et militaire

Diplôme d'ingénieur de l'École navale ou du master professionnel

Les futures campagnesJeanne d’Arc

s’effectueront sur un BPC

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09 – DDÉÉCCEEMMBBRREE 2009

mps et en équipageN DES OFFICIERS DE MARINE CHANGE C TIF

la réflexion des élèves sur le rôle du chef de ser-vice et du capitaine de compagnie, qui est pri-mordial.

Par ailleurs, afin de tirer le meilleur profit de cette période de quatre mois, le déploiementd’instruction doit se placer au plus près des mis-sions de la Marine et exploiter au mieux lescapacités offertes par le BPC. Il doit préparer lesélèves à leurs futurs emplois.

En conséquence, l’instruction des officiers-élèves sera scindée en deux filières génériques« opérations » ou « énergie ». Tous recevront lesocle indispensable de formation dans les deuxdomaines, puis une formation approfondiedans le domaine choisi.

Par ailleurs, les élèves participeront à l’entraî-nement, en Méditerranée puis en mer Rouge,des éléments amphibies embarqués sur le BPCTonnerre.

La suite de la scolarité de la promotion 2007sera marquée au septième semestre par lestage « bras droit » auprès de décideurs dumonde maritime civil dont l’objectif est de don-ner aux officiers une solide culture relative aumilieu dans lequel ils exerceront leur métier, lesprésélections aux spécialités de pilote, de com-mando et de guerre des mines et par des stagesembarqués de sept semaines environ à borddes bâtiments de la Marine nationale ou de lamarine marchande.

Ce semestre s’achèvera avec la nouvelle unitéde valeur « connaissance du monde maritime ».

Ce module de quatre semaines, élaboré avec laDirection des affaires maritimes, se terminerapar un colloque des établissements de l’ensei-gnement supérieur et de la recherche dumonde maritime, afin d’échanger sur des thé-matiques maritimes et de les faire partager àdes acteurs extérieurs.

La transition vers le rôle de l’officier et du pre-mier emploi se terminera au CIN de Saint-Mandrier, où les officiers suivront une formationde spécialité, exception faite des spécialitésAVIAT, CDO et ENERA.

Tous rallieront les forces entre le mois de févrieret d’avril de la quatrième année, c’est-à-direentre quatre et six mois plus tôt que leurs pré-décesseurs. À ce titre, l’année 2010 sera tout àfait particulière puisque à l’occasion de la 45e etdernière campagne d’application à bord du PHJeanne d’Arc les élèves de la promotion 2006,accompagnés de leurs camarades étrangers,seront les derniers à effectuer leur école de spé-cialité à bord.

CF Yann Archinard pour Cols Bleus

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Le bureau « Réformes » de l’état-major de laMarine (EMM) a été créé en juin 2008, aumoment où la mission de coordination pour laréforme (MCR) l’était au sein du ministère, etjuste avant les annonces faites en juillet 2008par le Premier ministre et le ministre de ladéfense concernant les restructurations de ladéfense. Celles-ci sont le fruit de l’audit de révi-sion générale des politiques publiques (RGPP)et des prescriptions du Livre blanc pour ladéfense et la sécurité, publiés à la fin du prin-temps 2008.Depuis, le navire des réformes a pris la mer et« torche de la toile », pour la Marine commepour les autres armées et l’ensemble du minis-tère, avec le lancement dès janvier 2009 de l’ex-périmentation des bases de défense (BdD), àBrest notamment. L’état-major des armées(EMA), qui pilote l’ensemble de cette réorgani-sation pour les armées, l’analyse en continuavec l’EMM et ses homologues, et a livré auministre un premier rapport d’étape à la fin dumois de juin 2009.Les principaux éléments de description de laréforme pour la Marine sont les suivants.

A terre, les sites impliqués pour la Marine.

L’aéronautique navale et le commandementcentral de la Marine sont les plus concernés,puisqu’en 2011 la Marine n’aura plus d’unitésstationnées sur les sites de Dugny, Toussus-le-Noble et Nîmes Garons qui seront cédés,notamment à Nîmes à l’armée de terre, même sidu personnel chargé d’achever le démantèle-ment pourra y demeurer pendant le bref délainécessaire au-delà decette date.L’essentiel de l’aéronau-tique navale basée à terre,qui exécute les missionsde surveillance et depatrouille maritime, vadonc après 2011 se

Marine nationale et restructurations

concentrer à Lorient sur la base d’aéronautiquenavale (BAN) de Lann Bihoué, avec deux flot-tilles d’Atlantique (21 F et 23 F), une flottille deFalcon (24 F), une flottille de Xingu (28F) et l’éco-le du personnel volant (EPV). La flottille deHawkheye (4F) restera également sur cette base.

Bien entendu, l’activité aéronautique opéra-tionnelle et d’entraînement continuera enMéditerranée, à partir de Lann Bihoué, deHyères et d’un autre terrain en cours de défini-tion.

A la fin de 2014, les immeubles destinés àregrouper sur le site de Balard les états-majors et l’administration centrale du ministè-re seront livrés, et les sites de la rue Royale et dela Pépinière seront dédiés à une autre utilisa-tion, le départ des organismes qui s’y trouventayant lieu début 2015.

Demain à Balard, l’état-major de la Marine.

Sous la direction du chef d’état-major de laMarine (CEMM) et du major général de laMarine (MGM), l’EMM prépare activement l’or-ganisation future, qui verra la défense regrou-per toutes ses composantes sur un site unique,au sein d’un ensemble de 10 000 personnes autotal environ, comme l’ont fait pour leur défen-se, avant la France, les Etats-Unis, la GrandeBretagne, ou l’Allemagne.

Il faut pour cela redéfinir les attributions des dif-férents responsables du ministère, fixéesaujourd’hui par des décrets de 2005 qui serontmodifiés dès 2009.

Autour du chef d’état-major des armées (CEMA)et sous ses ordres, le CEMM et ses homologuesutiliseront différents organismes pour l’exercicedes responsabilités qu’ils recevront devant luiet devant le ministre.

Schématiquement, l’EMA, l’EMM et les états-majors des deux autres armées vont être forte-ment réduits, aux alentours de 150 personneschacun, traduisant la concentration de leur acti-

A Brest, un point de situationsur la constitution de la Basede DéfenseLa mise en place de la BdD de Brest sedéroule sans difficulté notable avecl’installation progressive de son GSBdD,en charge de l’administration générale etdes soutiens communs pour l’ensembledes formations, directions et servicesimplantés dans son aire géographique deresponsabilité. Ces unités appartiennentpour l’essentiel à la Marine.

La structure centrale de ce groupement,articulée en quatre services et constituéeen grande partie sur la substance de laDirection du Commissariat locale, est enplace depuis janvier 2009. Huit antennesont été créées dans un souci du servicede proximité au sein des grandesformations soutenues,à Brest,Landivisiauet en presqu’île de Crozon.

Effectifs du GSBdD brestois : 1 600personnes.

Répartition entre personnels civils etmilitaires : 60/40, ratio prescrit par l’auditRGPP pour l’ensemble de la chaîneinterarmées du soutien.

Un contrat de service formalise la prise encharge effective du soutien commun desformations soutenues par le GSBdD.

Infos Marine nationale

Aéronautiquenavale : Lorient

renforcé, Dugny,Toussus-le-Nobleet Nîmes seront

cédés

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vité sur la politique et la conception. Ils serontorganisés autour de trois pôles, l’un de synthè-se, l’autre dit de « cohérence », travaillant sur lemoyen et le long terme principalement entermes d’équipement des forces, et le troisièmedit de « performance » agissant sur le court etmoyen terme en matière de soutien, notam-ment spécifique.

Ils piloteront ensemble le travail de cinq grandsorganismes interarmées comportant chacunentre 200 et 900 personnes selon le domaineconcerné. En collaboration pour ce qui lesconcerne avec la délégation générale pour l’ar-mement (DGA), le secrétariat général pour l’ad-ministration (SGA), et la délégation aux affairesstratégiques (DAS), tous présents sur le site, cesorganismes conduiront la mise en œuvre desopérations militaires, des relations internatio-nales militaires, la gestion des ressourceshumaines militaires, la construction et le finan-cement des capacités militaires, et enfin le sou-tien des forces et des armées.

Parmi ces ensembles, l’actuelle composante« expertise et politique » de la direction du per-sonnel de la Marine (DPMM), comme celles desdirections des ressources humaines (DRH) desautres armées, qui compteront chacune unecentaine d’effectifs, seront fonctionnellementrattachées à un organisme interarmées, tout endemeurant organiquement dépendantes deleur chef d’état-major, le CEMM pour la Marine.Le pôle « mise en œuvre de la gestion » de laDPMM demeurera en région parisienne.

La colocalisation à Balard des structures cen-trales de communication du ministère (DICOD,SIRPA mer et ses homologues) va permettre dedévelopper des synergies techniques utiles,tout en préservant l’autonomie d’action duCEMM et de ses homologues dans ce domaine,notamment pour préserver l’identité desarmées souhaitées par le président de laRépublique.

Tous ces acteurs mènent actuellement collecti-vement, sous la direction de la délégation pourle regroupement sur un site unique de la défen-se (DRESD), l’analyse fonctionnelle de ce dispo-sitif, qui débouchera sur la conception architec-turale, puis sur la destruction ou la rénovationdu bâti existant, et sur la construction enfin desnouveaux bâtiments.

Sous les ordres du MGM, garant devant leCEMM de la cohérence de la Marine, l’EMM res-tera en tout état de cause à Paris l’instrument de

conduite de la marine, la charge de la prépara-tion opérationnelle des forces et du maintienen condition opérationnelle (MCO) restantdéléguée au CEMM par le CEMA.

La naissance d’un géant, le soutieninterarmées, et la transformation dusoutien des forces de la Marine.

Deux mouvements structurent la réforme dessoutiens :

• d’une part la fédération sous l’égide d’un seulorganisme interarmées, le commandementinterarmées des soutiens (COMIAS), doté d’unbudget opérationnel de programme (BOP)dédié, des nouvelles Bases de Défense (BdD)chargées de mutualiser sur un bassin donné

L’évolution détaillée pour la Marine des différentes fonctions du soutienLa mise en œuvre de la RGPP est le levier principal qui va permettre par un jeu de rationalisations,mutualisations et externalisations d’économiser les effectifs dont le coût sera ensuite consacréà la modernisation des équipements et à l’amélioration de la condition du personnel.

L’effectif total de la Marine à atteindre en 2015 est de 44 000 personnes militaires et civiles,d’oùl’obligation de diminuer chaque année d’ici là ses effectifs de 840 personnes environ.

Elle est en train de le faire pour 2009, et le prépare déjà pour 2010 et 2011.

L’habillement, l’hébergement et la restauration à terre vont être à terme mutualisés aumaximum,avec les mêmes normes pour tous.Droits et soutiens financiers accordés au personneldans ces trois domaines seront harmonisés progressivement.

La gestion et la formation des ressources humaines resteront le fait et la responsabilité desarmées pour leur personnel, mais l’organisation du recrutement et de la reconversion parexemple sera co localisée au sein et dans des ensembles et des lieux communs. De nouvellessynergies seront recherchées pour la formation.

Le soutien pétrolier va revenir totalement au service des essences des armées (SEA) à partir de2010,et un seul organisme interarmées va piloter la logistique de transport,de même que pourla logistique des munitions, qui quittera dès 2010 le service de soutien de la flotte (SSF) pourle nouveau service interarmées des munitions (SIMu).

Le MCO aéronautique va se transformer radicalement, avec son externalisation progressivepour la plupart des aéronefs de la gamme civile (Falcon,Xingu,Dauphin), le traitement mutualisépour les trois armées des flottes communes (Air et Marine pour le Rafale, ou Terre et Marinepour le NH 90), la fusion des EPAN sur le site de Lorient, et la montée en puissance du serviceindustriel de l’aéronautique (SIAe) dont la Marine va se rapprocher selon des modalités encoreà l’étude.

En revanche le MCO naval, déjà profondément remanié ces dernières années, évoluera peu.

Enfin l’entrée en service début 2010 du système informatique interministériel « Chorus »,adaptéà la loi organique sur les lois de finances (LoLF), va profondément modifier et simplifierl’organisation financière, notamment au sein des GSBdD, en faisant disparaître de nombreuxacteurs locaux et intermédiaires.Dans le même temps se poursuivra le mouvement qui amèneraen 2016 à un office national de la paie unique pour tous les fonctionnaires.

09 – DDÉÉCCEEMMBBRREE 2009

Deux nouveaux acteurs :

• COMIAS - CommandementInterarmées des Soutiens

• SCA - Service duCommissariat des Armées

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Infos Marine nationale

les soutiens communs à plusieurs unités etorganismes du ministère,

• et d’autre part celle des trois commissariatsd’armées en un service unique du commissariatdes armées (SCA), principal acheteur, prescrip-teur et fournisseur des groupements de soutiendes BdD, les GSBdD.

Un embryon du COMIAS existe déjà à l’EMA pourpiloter en 2009 les onze premières BdD expéri-mentales, dont Brest est la plus importante. LeSCA verra le jour début 2010, et cette année-làsept autres BdD « pilotes », dont Cherbourg et laRéunion, seront créées pour approfondir l’expéri-mentation. Enfin en 2011 quarante autres BdDenviron, dont Toulon et Lorient, viendront com-pléter ce dispositif.

Brest et Toulon seront avecParis les plus importantesBdD de France, aussi bienen termes d’effectifs (prèsde 20 000), que pour ce quiest de la constitution depôles régionaux pour tous les services et direc-tions, ce qui leur donnera un statut éminent etparticulier.

Un élément de stabilité dans les ports restera labase navale, toujours présente pour soutenir lesbâtiments, mais à côté de laquelle le soutien spé-cifique subsistant pour la Marine, les magasins etles ateliers des ports, seront rassemblés au seindes organes locaux du nouveau service logis-tique de la Marine (SLM) dirigé par l’EMM.

Le commandement central et le commandementorganique de la Marine restent pour l’instantinchangés et donneront ainsi aux marins et auxforces une garantie de continuité et de stabilitépendant toute cette période de réforme des sou-tiens jusqu’en 2012.

La flotte pendant cette réforme.

Avec dans les prochaines années l’entrée en ser-vice du troisième BPC, programmé par le plan de

relance, celle du SNLE Le Terrible en 2010 et danscinq ans celle des FREMM après celle récente desHorizon une évolution importante sera la requali-fication dès 2009 des avisos en patrouilleurs dehaute mer, qui s’accompagnera du retrait pro-gressif du service des P 400.

Le ministre a décidé par ailleurs d’implanter àToulon la future escadrille des sous-marinsBarracuda, qui entreront en service dans huit ans.

Plusieurs bâtiments de soutien comme le JulesVerne et la Loire en 2009 seront retirés du service,et le sort des BATRAL est encore incertain, car leschéma directeur pour l’outremer reste à l’étude.

La loi de programmation (LPM) en cours d’exa-men ajoute enfin aux bâtiments les hélicoptèresNH 90, les Rafale, les nouveaux Falcon de sur-veillance maritime, et d’autres programmes plusmodestes mais indispensables à la cohérence dela Marine.

L’innovation participative dansla Marine.

L’innovation participative a été lancée dans laMarine en septembre 2008 avec le dispositif« Eurêka ». Une directive récente la structuredésormais en impliquant plus et mieux les com-mandants d’unités et de forces. Chaque marin,au-delà de l’exercice ordinaire de son travail, aindividuellement ou en équipe une capacitéd’initiative et de créativité bien supérieure à cequi est exigé dans le cadre précis de ses fonc-tions.

Ces capacités, qu’il faut encourager, apportentdéjà à la Marine de multiples opportunités d’op-timisation. Il s’agit désormais de fédérer cesefforts, pour qu’une « bonne pratique avérée »puisse être repérée, reconnue, et partagée, et quechacun puisse se sentir acteur de l’importantetransformation en cours. « Contre la crise, lamatière grise ! ».

Capitaine de vaisseau Benoît Luganchef du bureau « Réformes » de l’EMM

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les sites et publications suivants :Internet : restructurations.defense.gouv.fr

Intradef : onglets « La défense se modernise » et « Accompagner les restructurations »,

Intramar : onglets « Réformes » et « Eurêka ».

« Cols bleus », « EMM info » ou « DPMM info »

Le Capitaine de Vaisseau Benoît Lugan

11997788 :: entrée à l’Ecole navale,

11998844 :: breveté pilote d'hélicoptère embarqué,

11999922//11999944 :: commandant l’escadrille 23 S à SaintMandrier,

11999988//22000011 :: aide de camp auprès du président dela République,

22000011//22000033 :: commandant la base d'aéronautiquenavale de Hyères,

22000033//22000055 :: auditeur puis cadre au centre deshautes études militaires (CHEM) et à l’institut deshautes études de la défense nationale (IHEDN),

22000055//22000077 :: chargé d’études auprès du CEMA,rapporteur pour le ministère de la défense du« Livre blanc sur la sécurité intérieure face auterrorisme »,

22000088 :: rejoint l’EMM pour y créer le bureau encharge de la conduite des réformes, qu’il dirigeactuellement.

Plaisancier et aquarelliste amateur, il a publié en22000022 un recueil de nouvelles (« Bordemer »), en22000044 un ouvrage de réflexions sur la défense(« Soldamer ») ainsi qu’un recueil de dessinsillustrant l’argot de l’Ecole navale (« Croquer lapomme »).

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Brest et Toulonseront les plusgrandes Bases

de Défensefrançaises

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09 – DDÉÉCCEEMMBBRREE 2009Infos Réserve 09 – DDÉÉCCEEMMBBRREE 2009

L e document de politique des réserves de la Marineainsi que l’instruction relative aux règles de gestion

de la réserve opérationnelle ont été refondues en juillet2009.Références :Lettre 49252 DEF/EMM/DREM du 7 octobre 2009.

Instruction 40 DEF/DPMM/3/E/NP du 24 juillet 2009.

L’ instruction 40 fixe les règles de gestion du personnelréserviste de la Marine en précisant les conditions etprocédures de souscription et de renouvellementd’engagement à servir dans la réserve opérationnelle.Elle définit en outre les rôles des différents acteurs de lachaîne réserves :

le Bureau réserve militaire (PM3), implanté depuisjuillet 2009 au Fort Lamalgue à TOULON. Il regroupel’Antenne réserve Marine Toulon – ARM – formationdissoute et le BMM qui a été intégré au sein d’une mêmeentité ;les Autorités Organiques, responsables des plansd’armement réserves des formations qui leur sontrattachées, pour validation auprès de l’EMM ;les Antennes pour l’Emploi des Réservistes (APER BREST,TOULON, PARIS et APER Outremer) ;la formation d’emploi (organisme employeur,responsable de la rédaction de la convocation duréserviste,de l’établissement éventuel du bon uniquede transport et de l’envoi des messages de compterendu d’activité des réservistes) ;les bureaux d’administration des ressources humaines(BARH), gestion administrative des réservistesnotamment pour la prise en compte des activités etle paiement de la solde,saisie dans la base de donnéedu système d’information des ressources humaines -SIRH).

Quels emplois au seinde la réserve opérationnelle ?

En cas de crise, les opérations intérieures (OPINT) ouextérieures (OPEX) nécessitent du personnel qualifié etdisponible sous bref préavis,et font donc plutôt appel,aumoins initialement,à du personnel d’active.Ce personnelest généralement prélevé dans la structure organique,l'affaiblissant au moment où le taux d'activité des forcesnécessite au contraire de la renforcer.Aussi, l’emploi de laréserve est indispensable à toute opération de grandeampleur pour :

assurer le renforcement des postures de sûreté et enparticulier de la protection des points sensibles etdes unités ;

assurer le renforcement de la sauvegarde maritime,incluant les actions de surveillance du littoral et lecontrôle naval ;

remplir des fonctions opérationnelles en état-major,en complément du personnel d'active ;

renforcer durablement les soutiens spécialisés :logistiques, SIC, etc. ;

assurer la continuité du fonctionnement des structuresorganiques ou opérationnelles.

Hors temps de crise, outre la préparation aux emploisdéfinis ci-dessus, la réserve opérationnellepermet :

d’absorber les surcharges d’activité,danstous les domaines,et permettre ainsi unemeilleure optimisation des forces(protection des installations, surveillanceestivale du littoral…) ;

d’apporter des compétences spécifiquesou critiques,par des anciens marins d’active pour desemplois nécessitant une expérience militaire, ou pardes réservistes issus de la société civile pour desexpertises dont les compétences sont peu représentéesdans la Marine (juristes, linguistes, spécialistes descommunications ou des technologies nouvelles,etc.…);

VOUS ÊTES RÉSERVISTE…VOUS ÊTES DISPONIBLE…Rejoignez la Marine !

EN SOUSCRIVANT UN ENGAGEMENT A SERVIR DANS LA RÉSERVE

Le bureau de gestion de laréserve a quitté la casernede « La Pépinière » enjuin 2009 pour s’installer àToulon

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Infos Réserve

8

Quelle est la durée descontrats et de l’activitéannuelle ?Le contrat d’engagement à servir dans la réserve opéra-tionnel (ESR) est souscrit pour une durée comprise entreun an et trois ans en fonction de la ressource budgétai-re et suivant les conditions d’emploi (permanent, nonpermanent, dans le cadre d’une formation…). La date defin de validité du contratest fixée par principe au31 décembre.

Le réserviste doit veiller àbien renvoyer son contratà l’APER une fois signé.Passé un délai de deuxmois l’autorisation d’enga-gement est rapportée.

La durée des activitésannuelles est définie pourchaque année civile . Engénéral, la durée d’activitépour un réserviste ne doit pas excéder 30 jours parannée civile sauf exception (par exemple JAPD, encadre-ment PMM, activité opérationnelle).

Quelle durée maximum dans un poste- Cumuls - Extension ?Dans la continuité des années précédentes, la Marineapplique une politique de mobilité fonctionnelle desréservistes sur leurs emplois.Cette politique permet d’offrirrégulièrement des nouveaux postes aux réservistes etfavorise une progression harmonieuse dans l’acquisitionde responsabilités.Libérer régulièrement les postes permeten particulier aux réservistes de faire une pause dans leurcursus et de pouvoir retrouver ensuite un ESR.

La politique de mobilité a également pour objet de maintenirune juste adéquation entre le niveau des emplois et legrade des réservistes affectés.La fréquence de la mobilitédes réservistes (premier contrat prolongeable à 6 années)est cependant inférieure à celle appliquée aux marinsd’active (2 à 3 ans).Une logique de souplesse dans l’emploicomme dans la gestion est primordiale pour un bondéroulement de cette politique de mobilité.

Tout réserviste peut solliciter le renouvellement de soncontrat dans sa dernière année d’affectation. Pour ce

d’assurer le remplacement du personnel des unitésopérationnelles qui s’avérerait temporairementindisponible ;

d’assurer le gardiennage des unités opérationnellesau port base permettant ainsi d’augmenter leur tauxde disponibilité opérationnelle.

Concentrée sur les ports militaires et l’Ile-de-France, laMarine emploie également les réservistes pour contribuerà son rayonnement sur l’ensemble du territoire national.Ils sont ainsi des acteurs importants du recrutement etde la reconversion.

Les réservistes opérationnels apportent donc unecontribution essentielle à la satisfaction du contratopérationnel de la Marine. Leurs emplois peuvent être :

non permanent : poste répondant à un besoinconjoncturel et limité dans le temps;non reconductibleune fois la mission réalisée ;permanent:poste sans limite de validité;leur pertinenceest réappréciée tous les 3 à 5 ans.

Quelles demarchesaccomplir ?Le candidat peut se voir proposer par l’Antenne pourl’Emploi des réservistes de son lieu de résidence uneaffectation dans une formation en concordance avec sesacquis et ses compétences actuelles et les caractéristiquesde l’emploi figurant sur la fiche de poste.

Tout d’abord, le candidat doit :

identifier sur la banque des emplois vacants,le ou les postes correspondant à son profil età sa disponibilité ;

se faire connaître (soit par internet,par courrierou téléphone) auprès de son APER de résidencepour proposer sa candidature à tenir un poste,

ou répondre aux offres d’emploi proposées par l’APER ;

lorsqu’il est effectivement pressenti pour un poste,faire contrôler son aptitude médicale ; il y a troiscatégories d’aptitude selon que l’emploi est sédentaire,qu’il implique des activités sportives ou physiques,ou qu’il nécessite l’aptitude « service à la mer ».

se rendre disponible pour effectuer la durée d’activitéqui aura été contractualisée par le programmeprévisionnel d’activité (PPA) signé par le commandantde formation et le réserviste ;

Il est inutile de contacter directement une formation, lepoint de contact obligé étant bien entendu l’APER dulieu de résidence.

Nul réserviste ne peut êtreemployé avant d’avoirsigné son contrat ou s’il n’estpas apte médi-calement(date d’aptitude physiqueéchue). Dans le cascontraire, la protectionsociale du réserviste n’estpas garantie notammentpour son indemnisation encas d’accident.

La liste des postes vacantspeut-être consultée sur le

sitewww.devenirmarin.fr/reserve/

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09 – DDÉÉCCEEMMBBRREE 2009

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faire, il doit transmettre via son commandant de formationun bulletin de volontariat et de renouvellement (BVRE) àson APER.

Tout contrat peut être renouvelé (sur décision PM3) enfonction de la ressource mais dans la limite de six annéesconsécutives.

En fonction des besoins, un réserviste peut être autorisé àsouscrire un autre ESR dans la même formation (il s’agit d’uncumul d’activité) ou dans une autre formation (il s’agitd’un cumul d’ESR).

Certains emplois (permanents ou non permanents) peuventdonner lieu en cours d’année à une extension ponctuellede la durée d’activités, lorsque celle-ci a été sous-estiméelors de la demande initiale ou pour absorber un pic de chargenon prévu. Cette extension est accordée par PM3 aprèsaccord du bureau EMM/Effectifs.

Rôle des bureaux d’administration des RH (BARH)Depuis septembre 2008, la gestion administrative dupersonnel réserviste incombe aux bureaux d’administration

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APER TOULON

APER BREST

APER PARIS

APER La Réunion : [email protected] Fort de France : [email protected] Papeete : [email protected] Nouméa : aper_noumé[email protected] Guyanne : [email protected]

Antenne pour l’emploi des réservistes de Paris (APER PARIS)

APER Paris15, rue de Laborde – CC 2975398 Paris Cedex 08Tél. : 01 53 42 80 42Fax : 01 53 42 80 35E-mail Internet : [email protected]

Antenne pour l’emploi des réservistes de Toulon (APER TOULON)

BCRM Toulon – APER ToulonBP 5083800 Toulon Cedex 9Tél. : 04 94 16 29 70 – Fax : 04 94 02 50 22E-mail Internet : [email protected]

Antenne pour l’emploi des réservistes de Brest (APER BREST)

BCRM Brest-Aper Brest8 bis rue Colbert – CC 4329240 Brest Cedex 9Tél. : 02 98 37 79 41Fax : 02 98 22 07 52E-mail Internet : [email protected]

des ressources humaines (BARH) issus du regroupementdes bureaux administratifs et militaires.

Ils sont devenus les interlocuteurs privilégiés que lesréservistes doivent contacter en cas de problème (retarddans le paiement de la solde,non prise en compte d’activité,)ou toute autre information.

Il est rappelé que tout réserviste, afin de faire prévaloirses droits,doit s’assurer qu’une copie du message de compterendu de ses activités lui a bien été remis par sa formationd’emploi à l’issue de la périoded’activité.

Bien que la vérification annuelle del’aptitude médicale soit assurée parla formation d’emploi, le réservistecomme tout bon militaire doit veillerà être apte au service. Ainsi, il peutanticiper la date d’échéance de sonaptitude,voire programmer lui-même sa visite d’aptitudeannuelle sans attendre un éventuel rappel de son APER.Il faut savoir qu’actuellement un mois de délai est nécessairepour obtenir un rendez-vous auprès des services hospitaliersou infirmeries militaires.

La recherche de réservistesse fait de plus en plus parinternet.Mettez à jour votreadresse mail, réactualisezvotre volontariat !

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Infos Réserve

filtrage et garde statique :

– Il s’agit de participer, aux côtés du personnel d’active,au renforcement de la surveillance des accès des sitesen situation courante, mais aussi à l’occasiond’événements particuliers programmés ou imprévuscomme par exemple la défaillance inopinée d’une sociétéde gardiennage.

– Ne requérant pas de compétences spécifiques de fusiliers-marins,cette mission sera confiée prioritairement à desréservistes issus des PMM,mais également aux réservistesanciens marins et aux employés de société de gardiennagevolontaires pour la réserve.

– Les réservistes retenus pour remplir ces postes se verrontattribuer des contrats annuels de 10 à 60 jours.

Protection en temps de crise :

– Il s’agit de renforcer la protection en cas de crise grave surle territoire national en ayant recours à la réserve .

– Cette mission dynamique par opposition à celle définieprécédemment sera dévolue à des anciens fusiliers-marinsd’active et à des anciens réservistes fusiliers-marins issusde la filière FMIR.

– Les réservistes retenus pour remplir ces postes se verrontattribuer des contrats annuels de 7 jours en situation depaix sur le territoire national,étendus à 30 jours en cas decrise.

Nouvelle mission pour la réserve opérationnelle

Réservistes !Si vous voulez apporter votre contribution à cette nouvelle mission,

n’hésitez plus ! Contactez votre APER de rattachement !

Dans le cadre de l’application de la directive nationale de sécurité, la Marine a décidé de faire appel à laréserve opérationnelle pour renforcer le dispositif de protection de ses implantations sensibles. C’est ainsique seront créés, sur les trois prochaines années, sur l’ensemble du territoire national, plusieurs centaines depostes armés par des réservistes.

Ces réservistes se verront confier deux missions bien distinctes :

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Dossier

LA FONCTION GARDE CÔTESUne Évolution de l’action de

l’état en mer

Dossier

LA FONCTION GARDE CÔTESUne Évolution de l’action de

l’état en mer

« Je souhaite que nous franchis-

sions une nouvelle étape de renfor-

cement de l'action de l'Etat en mer, en

créant une fonction « garde-côtes »

pour organiser la mutualisation des

moyens humains et matériels de toutes

les administrations de l'Etat intervenant

sur la mer et le littoral, autour de priorités

clairement identifiées, sous l'autorité des

préfets maritimes en métropole et des préfets

de zone de défense Outre-Mer ».

Discours du président de la République Nicolas Sarkozy,le Havre, 16 juillet 2009.

09 – DDÉÉCCEEMMBBRREE 2009

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Dossier

Monsieur le Préfet, vous êtesSecrétaire général de la mer, à la têted’un organisme rattaché au Premierministre. Quelle est votre définition del’ « action de l’Etat en mer »?

L’arrêté du 22 mars 2007 énumère la listedes 41 missions que l’Etat est appelé à rem-plir en mer. Au-delà de cette liste, l’actionde l’Etat en mer (AEM), c’est l’exercice desresponsabilités de l’Etat sur les espacesmaritimes, ou la lutte contre les pollutionsaccidentelles, par exemple. A côté des mis-sions traditionnelles comme le sauvetagedes vies humaines en mer, on constate quedes missions nouvelles prennent aujour-d’hui de plus en plus d’importance : mis-sions de surveillance pour la protection del’environnement, missions liées à la sûreté,contrôle de l’immigration, lutte contre lenarcotrafic etc.

Il est nécessaire de hiérarchiser et prioriserces missions.

Deux points me paraissent importants :d’abord,si l’AEM renvoie à une organisationentre différentes administrations,je souhaiteque l’on raisonne d’abord à partir des missionscar ce sont elles qui doivent déterminerl’organisation.

Ensuite n’oublions pas que l’AEM s’appuiesur une convention internationale, celle deMontego Bay sur le droit de la mer qui fondel’action des Etats sur les différentes zonesmaritimes, qu’il s’agisse de la zone côtière àl’intérieur des eaux territoriales, de la zoneéconomique exclusive, ou bien de la hautemer.

L’AEM, ce sont des actions fortes qui néces-sitent la mise en œuvre de moyens aériensou maritimes, mais ce sont aussi desactions de police administrative, qui sontégalement sous la responsabilité des pré-fets maritimes.

Parmi toutes les administrationsparticipant à l’action de l’Etat en mer(affaires maritimes, gendarmerie

nationale, douane, sécurité civile…)dans les différents ministères, quelleplace occupe selon vous la Marinenationale?

La Marine nationale a une place qui se rattached’abord à l’histoire puisque de tous temps,elle est intervenue non seulement pour fairela guerre, mais aussi pour porter secours,surveiller,être présente,et assumer un certainnombre de missions.

La Marine nationale est également la seuleforce au sein des différentes administrationsde l’Etat qui présente la caractéristique d’êtrecapable d’aller loin,de durer et d’être présentepar tous les temps en mer.

Elle dispose de moyens hauturiers quidonnent à l’AEM toute sa dimension,y comprisdans les eaux internationales, c'est-à-direparfois très loin des côtes et lorsque lesconditions sont extrêmement difficiles.

De plus, ses moyens ont une double voca-tion : une vocation de défense - faire laguerre sur mer - mais aussi une vocation

Interview de Jean-François TALLEC, Secrétaire général de la mer

« Les moyens doiventêtre dimensionnés pourrépondre aux missions »

Jean-François Tallec à bord de la Jeanne d’Arc

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qui est reliée à l’action de l’Etat en mer. Elleconsacre en effet 28 % de ses activités àl’AEM. Cette « capacité duale » est unenotion fondamentale, propre à la France etqu’on ne retrouve pas forcément dans tousles pays.

De nombreux réservistes participentdéjà à l’action de l’État en mer, voyez-vous pour eux un rôle particulier?

Bien entendu,les réservistes présentent cettecaractéristique très forte de symboliser le lienentre l’armée et la Nation ;et l’AEM c’est aussicela, c’est la continuité, prônée par le Livreblanc sur la défense, entre des actionspurement militaires et des actions qui relèventd’opérations de moindre intensité et quimettent les moyens qui interviennent en merau contact de la société civile.Plus concrètement, l’AEM implique desinterlocuteurs multiples.Naturellement les réservistes qui ont un pieddans l’action militaire et un pied, par leurprofession,dans différents secteurs d’activiténon militaires, sont particulièrement bienplacés pour cela.Ils ont la possibilité, même s’ils n’ont jamaisservi dans la Marine nationale, d’apporterbeaucoup à l’AEM. Prenons un exemple : lesecrétariat général de la mer exerce unepermanence opérationnelle,aidé en cela pardes réservistes : au sein de l’Etat-Major de laMarine, les réservistes jouent en effet unrôle important au CICAD Mer * et aident leSecrétariat général de la mer à avoir une visionopérationnelle permanente des événementsmaritimes qui peuvent l’intéresser.

Certains ateliers du récent Grenelle dela mer ont mis en lumière la questiondes moyens : celle-ci n’est-elle pas leprincipal obstacle à une politiqueambitieuse dans le domaine maritime?

Au cours du premier semestre 2009,le Grenellede la mer a été une occasion historique pourla France de parler des questions maritimes ;il a été suivi le 16 juillet par un discours duprésident de la République qui a prescritl’élaboration d’un document politique destratégie maritime, le « Livre Bleu » qui luiaussi a un caractère historique : la France ne

disposait pas jusqu’à présent d’un teldocument de stratégie alors que la plupartdes grands pays ont des stratégies pour lamer.

Le président de la République a demandéqu’il soit adopté avant la fin de l’année 2009.

Concernant l’AEM,je souhaite que la réflexionparte des missions.

L’essentiel est de disposer des axes directeursd’une politique maritime, ce qui n’était pasle cas jusqu’à présent. Avec de tels axespolitiques nous aurons le point de départ àpartir duquel nous pourrons dimensionnerles moyens à nos objectifs.

Comment envisagez-vous l’avenir dela surveillance maritime? En Europe,les nations ont-elles encore un rôle àjouer ou va-t-on plutôt versl’intégration dans un systèmeeuropéen?

On s’aperçoit que si l’on veut agir en mer, ilfaut savoir ce qui s’y passe. C’est compliquéparce que la mer est un milieu mouvant oùles situations évoluent en permanence,et oùles facteurs interagissent les uns sur les autres.

Les capteurs permettant de savoir ce qui sepasse en mer sont multiples,et proviennentde l’action de diverses administrations ; ilsrésultent aussi de la prise en compte par lesacteurs économiques de considérations desécurité et de sûreté ;pour pouvoir agir,il fautpouvoir intégrer la totalité de ces informations.C’est l’un des objectifs que le président dela République a fixé dans son discours du16 juillet : mettre en place un système desurveillance maritime qui nous permettede maîtriser la situation sur nos approchesmaritimes, c’est-à-dire sur nos côtes bienentendu mais aussi un peu plus loin.

À cet égard, nos industriels sont assez bienplacés. Nous ne partons pas de rien, il y ades dispositifs déjà mis en place par la Marineet par d’autres administrations ;ce qu’il faut,c’est rassembler des informations souventdispersées.

Évidemment, ces systèmes n’auront touteleur efficacité que s’ils sont partagés avec nosvoisins,- partenaires européens - et pourquoi

pas autres partenaires dans le cadre de l’Unionpour la Méditerranée.

A quelles actions pensez-vous enmatière de coopération internationale?

Je citerai un exemple : la Commissioneuropéenne,plus particulièrement la directiongénérale Mare,qui a une vocation transversale

Les missions du SGMer

TTrraavvaaiill iinntteerrmmiinniissttéérriieell au quotidien afind’amener les administrations à trouver ensembleles solutions optimales aux questions complexesqui leur sont soumises et qui relèvent de plusieursd’entre elles. Ceci concerne la dizaine de ministèresqui interviennent en mer : Intérieur, Défense,Economie, (Douanes), Equipement, Transports,Mer, Affaires étrangères, Outre-Mer,Environnement, Recherche, Justice, Agriculture etPêche…

CCoonndduuiittee ddee ll’’aaccttiioonn ddee ll’’EEttaatt eenn mmeerrOpérations de police en mer : Sûreté maritimeet contre terrorisme maritime, secours en mer,lutte contre le trafic illicite de stupéfiants,immigration clandestine par voie maritime,lutte contre la pêche illicite, lutte contre lapollution du milieu marin (volontaire ouaccidentelle)Valorisation, protection et gestionadministrative des ressources de la mer :

–– EEccoonnoommiiee mmaarriittiimmee :: flotte de commerce,ports, tourisme littoral, plaisance, Recherche,problématiques scientifiques, techniques etindustrielles ;–– EEnnvviirroonnnneemmeenntt :: prévention despollutions, protection des milieux marins etconservation de la ressource halieutique,biodiversité tant dans un cadre national quedans un cadre européen ou international,ressources minérales, sécurité maritime,aménagement du territoire, gestion intégréede la zone côtière.

PPoolliittiiqquuee mmaarriittiimmee eett pprroossppeeccttiivveepolitique maritime internationale (OMI)politique maritime européennepolitique maritime française

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Dossier

en matière maritime,a lancé un appel à projetspour un dispositif de surveillance maritimeintégré, en Méditerranée. Pour ce projet, laFrance a pris la tête de la réunion de 6 paysméditerranéens - Espagne,Grèce,Italie,Malteet Portugal - dans le but de renforcer l’échanged’informations et la coopération sur lasurveillance maritime.

A ce stade, ce n’est pas un projet industriel,mais un projet politique.

Un autre appel à projets a été lancé pour laBaltique-Mer du Nord, pour lequel la Suèdese positionne comme chef de file.

La surveillance maritime est une missionglobale, y compris environnementale, quipermet par exemple de disposer de capteursdonnant des indications sur l’état du milieuet la qualité de l’eau.

Le président de la République a parlédans son discours du Havre sur lapolitique maritime de la France, le16 juillet, d’un renforcement de l’actionde l’Etat en mer par la création « d’unefonction « garde-côtes ». Quelle seravotre feuille de route?

Le président de la République a indiqué quela France n’avait pas choisi de créer uneforce dédiée, à l’image de la force de garde-côtes existant aux Etats-Unis, mais qu’en

revanche il fallait créer une « fonction» garde-côtes qui organisera la mutualisation desmoyens humains et matériels desadministrations.Le secrétariat général de la mer coordonneles travaux pour concrétiser cette fonction.Nous partons des missions pour déterminerquels sont les moyens qui permettent de lesremplir.Nous devons faire en sorte que les moyenshumains, aériens, nautiques, de surveillance,soient globalement dimensionnés pourrépondre aux missions. La vision globale del’ensemble de ces moyens n’existe pas jusqu’ici,chaque administration cherchant à répondreà ses missions premières sans qu’il y ait devéritable réflexion commune.Il faut aussi que les préfets maritimes ou lespréfets délégués du gouvernement pourl’action de l’Etat en mer, chargés de l’AEMOutre-mer, puissent très clairement avoir laresponsabilité de mettre en œuvre les missionsprioritaires qui leur auront été fixées par legouvernement.

Pour conclure, Monsieur le Secrétairegénéral, souhaitez-vous adresser unmessage aux réservistes de la Marine,dont certains agissent déjà pourl’action de l’état en mer?

Deux messages : d’abord l’AEM estvéritablement un domaine où l’on a besoinde réservistes du fait de leur connaissance desnombreuses activités économiques liéesdirectement ou indirectement à la mer,activitésayant des incidences sur le littoral ou surl’espace maritime.De plus, leur action de réservistes seraparticulièrement précieuse par le lien Armée-Nation qu’ils symbolisent, et par le fait quel’AEM est vraiment au cœur de l’exercice desresponsabilités d’un pays. Si l’on souhaite semettre au service de son pays, et de sapopulation, le domaine de l’action de l’Etaten mer permet véritablement à un réservisted’assumer totalement son engagement d’unemanière particulièrement intéressante etefficace.Propos recueillis par le CV Emmanuel Gouraud

et l’EV1(R) Véronique Rémont

*CICAD :Centre d’information,de coordination et d’aideà la décision

Arrêté du 22 mars 2007 établissant la liste desmissions en mer incombant à l'Etat dans les zonesmaritimes de la Manche-mer du Nord, de l'Atlantique, de la Méditerranée, des Antilles, de Guyane, du sud de l'océan Indien et dans les eaux bordant les Terres australes etantarctiques françaises

« La liste des missions incombant en mer à l'Etatdans les zones maritimes de la Manche-mer duNord, de l'Atlantique, de la Méditerranée, desAntilles, de Guyane, du sud de l'océan Indien etdans les eaux bordant les Terres australes etantarctiques françaises est établie dans le tableauannexé au présent arrêté.Les missions incombant en mer à l'Etat sontanimées et coordonnées dans les zones maritimesde métropole par les préfets maritimes et, dans leszones maritimes des Antilles, de Guyane, du sud del'océan Indien, dans les eaux bordant les Terresaustrales et antarctiques françaises et dans les eauxsous souveraineté et sous juridiction françaisesbordant l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, parles délégués du Gouvernement, représentants del'Etat en mer, le cas échéant conjointement avecd'autres autorités. »

Pour en savoir plus, lire cet arrêté sur le siteInternet : wwwwww..lleeggiiffrraannccee..ggoouuvv..ffrr

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09 – DDÉÉCCEEMMBBRREE 2009

Le 31 juillet 2009, lecommissaire général de laMarine Alain Verdeaux quittaitses fonctions d’adjoint auPréfet maritime de laMéditerranée. Trois annéeslargement consacrées àl’action de l’Etat en mer dont ildresse le bilan pour MarineInfos Réserve.

Marine Infos Réserve : Monsieur le Commissaire général,l’activité liée à l’urgence estquotidienne en Méditerranée. Quelbilan faites-vous en ce qui concerne lesauvetage en mer et la lutte anti-pollution ?

Pour le sauvetage en mer, l’actualitémontre qu’il faut toujours garder à l’esprittoutes les mesures de prévention pour lesecours relatif à la sécurité des activitésnautiques, et de temps en temps menerdes actions plus répressives dans le domai-ne des excès de vitesse en mer.

Pour la lutte contre les pollutions mari-times, deux activités prédominent : lalutte contre les pollutions majeures pourlesquelles on s’entraîne (lire ci-contrel’exercice Euronyme), et la répression desrejets illicites avec l’avion Polmar de laDouane épaulé par les avions de sur-veillance de la Marine. Depuis 2004, il y a uneffet d’éviction des mauvais éléments dejour, malheureusement il y a toujours despollutions orphelines qui résultent d’ac-tions nocturnes. Dans les mois prochains,

avec le nouvel avion Polmar, nous espéronsarriver à réunir les preuves d’une pollutionde nuit et attribuer une nappe à un navirebien déterminé, ce qui permettrait deconvaincre des juges spécialisés. Il n’y a pasde grande et de petite pollution dans la viequotidienne, notamment vis-à-vis des élusdu littoral ; il y a des pollutions qu’il fautcombattre par tous les moyens et notam-ment avec ceux de la Marine nationale.

Et la fonction de police des mers ?

Le préfet maritime est chargé de la luttecontre les activités illicites en haute mer eten particulier contre le narcotrafic. EnMéditerranée, de gros progrès ont étéenregistrés entre 2006 et 2009.

A noter également, les opérations delutte contre l’immigration clandestine.C’est la contribution de la France àl’Agence FRONTEX et à ses opérationspour lesquelles des bâtiments de la Marinenationale, des aéronefs de la Marine et dela Douane sont mis à contribution.

Enfin le contrôle des pêches, qui relève duPréfet de la région PACA mais à proposduquel la mobilisation relève du préfetmaritime. Des patrouilleurs de servicepublic et des frégates de la Marine ont par-ticipé au contrôle de la pêche au thonrouge très loin en Méditerranée centrale etorientale, traduisant ainsi la volonté dugouvernement français d’avoir une attitu-

de inattaquable vis-à-vis de l’organisationinternationale de la pêche au thon rouge.

Les Aires Marine Protégées vont-ellesse développer en Méditérranée ?

Nous étudions la procédure en vue de lacréation d’un parc marin sur la côteVermeil, dans les Pyrénées orientales.C’est le premier projet en Méditerranée, àl’image de ce qui existe déjà en Merd’Iroise.Ces trois années ont aussi été marquéespar la mise en place des sites Natura 2000en mer, conjointement par la préfecturemaritime et chacune des 9 préfectures dulittoral. Ceci a conduit à la désignation de30 sites Natura 2000 en mer au titre des« Directives Oiseaux et Habitats » de laCommission Européenne. Après cettephase de désignation des sites, nous allonsmaintenant entrer dans la phase de ges-tion des sites en sélectionnant un ou deuxsites par département et région pilote pourengager cette procédure.

Interview du commissairegénéral de la Marine Alain Verdeaux

L’action de l’État en mer Méditerranée

Exercice « Euronyme 2009 »

Euronyme est un exercice majeur de lutte contre les pollutionsmarines. Organisé en mai 2009, il a mis en scène une collision entre unpétrolier et un chimiquier ainsi que le déversementd’hydrocarbures et de produits chimiques. Il avait notammentpour objectifs la coopération internationale et lerenforcement de la coordination des différents acteurs de lagestion d’une crise maritime, en particulier dans les aspectsde la coordination terre/ mer.

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Dossier

Monsieur le commissaire général, vousdites que la Méditerranée n’est pasqu’un simple espace réservé aux loisirsnautiques…On a effectivement tendance à oublier quela Méditerranée est traversée par 25 % dutrafic maritime mondial (2000 navires/

Les moyens matériels

Le Préfet maritime dispose en Méditerranée de tous lesmoyens nautiques et aériens des administrations et auquotidien ceux qui portent les bandes tricolores bleu,blanc, rouge.

cceellaa rreepprréésseennttee ::

2 patrouilleurs de service public de la Marine,

1 patrouilleur et 9 vedettes de surveillance côtièresde la gendarmerie maritime,

1 remorqueur d’intervention d’assistance et desauvetage, le célèbre remorqueur Abeille Flandre,

2 bâtiments de soutien assistance et dépollution,que sont l’Ailette et le Jason,

2 hélicoptères Dauphin de service public et lescapacités des avions Falcon 50 de surveillancemaritimes,

ainsi que tous bâtiments de la Marine en mer dansle cadre de la sauvegarde maritime.

Répression des rejets illicites

En Méditerranée, il existe depuis 2004 une zone deprotection écologique (ZPE) jusqu’à 100 milles marinsqui permet de poursuivre les auteurs d’infractions dansles mêmes conditions juridiques que dans les zoneséconomiques exclusive (ZEE) déjà instaurées enAtlantique et en Manche et Mer du Nord depuis 1976.

La notion de ZEE trouve son fondement juridique dansla convention des Nations unies sur le droit de la mer(convention dite de Montego Bay) signée en 1982 ; elles’étend sur 200 miles marins (370 km).L’instauration d’une ZPE a mis un frein à l’impunité despollueurs sur une grande partie de la Méditerranée. A cetitre, quand un avion de la Douane prend en flagrantdélit un navire en train de rejeter illicitement en mer, lePréfet maritime peut désormais saisir le tribunal degrande instance (TGI) de Marseille compétent enmatière de rejets illicites. Depuis 2002/ 2003, la Franceest dotée d’outils juridiques et le procureur de laRépublique peut désormais immobiliser un navire souscaution.

jour), 30 % du trafic mondial de pétrolierset méthaniers (300 citernes/ jours), notam-ment sur le rail de navigation Gênes/ Fos/Barcelone.La région PACA connaît une forte fréquen-tation de navires de croisière. Environ deuxmillions de passagers croisent au large deses côtes, sans compter le trafic de trans-bordement vers la Corse. La saison nau-tique est longue sur cette façade maritimeet dure de mai à octobre.N’oublions-pas que la Méditerranéeconnaît elle aussi des accidents maritimes.On se rappellera de l’échouement d’uncargo cimentier sur l’île de Porquerolles en2008, le Natissa, et celui d’un cargo turc en2009 au large de Marseille, le Gunay 2.Ils ont été déséchoués tous deux, sansoccasionner de pollution grave.

Propos recueillis par leLV (R) Sylvie Busatta

Police ou maintien del’ordre public

Le maintien de l’ordre public concerne larépression des actions illicites, c’est-à-dire lalutte contre le narco trafic et l’immigrationclandestine, ainsi que le contrôle des pêchesqui relève du préfet de région mais pourlequel le préfet maritime mobilise lesmoyens.Les interventions en haute mer concernantla lutte contre le narco trafic sontnombreuses et s’effectuent en coopérationavec la Douane. Le préfet maritime agit encoordination avec le procureur de laRépublique du tribunal de la JIRS (juridictioninterrégionale spécialisée), située à Marseille,compétente pour connaître des affaires degrand banditisme.

BBiillaann ddeess iinntteerrvveennttiioonnss ddeeppuuiiss 22000066 ::

13 tonnes de produits stupéfiants saisis enhaute mer,

29 tonnes de produits stupéfiants rejetés àla mer par les trafiquants,

75 personnes remises à la justice,

16 go fast capturés.

SÉmaphore du Grouin : les yeux des gardes de la côteLe sémaphore du Grouin est singulier : son équipageest composé entièrement deréservistes de la Marine.

Ils sont quatre chaque été à se relayer ausémaphore du Grouin à Cancale (Ille-et-Vilaine) : Jean-Yvon Renault, Jean-JacquesRené, Jacques Rambaud et Jean-Yves Perrot,« les poids-lourds » comme ils se surnom-ment. Tous les quatre sont réservistes etdotés d’une solide et longue expérience. Du1er mai au 7 septembre, chaque année, ilsarment ce sémaphore qui balaie un péri-mètre allant de la baie de Saint-Malo à cellede Granville.

Fermé le 4 janvier 1999 par la Marine natio-nale, racheté ensuite par le Conseil générald’Ille-et-Vilaine, le sémaphore est de nou-veau armé depuis 2002. « Suite à un accidenten mer, en 2001, qui a fait deux morts aupied du sémaphore, il a été décidé de le rou-vrir pendant la période estivale », indiqueJean-Jacques René, 36 ans de carrière dansla Marine. Le bâtiment actuel date de 1974et se trouve à quelques pas des vestiges dupremier sémaphore construit en 1861 suiteà la mise en place au niveau national du ser-vice électro-sémaphorique.

Les réservistes occupent l’ancienne tour deveille d’où ils scrutent les flots. Au premierniveau se trouve un centre d’expositionsdédié à l’ornithologie qui, selon le Conseilgénéral, « a pour objectif de sensibiliser lepublic à la richesse et à la fragilité des 51espaces naturels protégés du départe-ment ». Le Conseil général met le sémapho-re à disposition de la Marine nationalequand la ville de Cancale fournit une grandepart du matériel et de l’équipement néces-saires aux réservistes. Recrutés par l’APER deBrest, les quatre réservistes sont affectés parla Fosit Brest (Formations opérationnelles deSurveillance et d'Information Territoriale)

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09 – DDÉÉCCEEMMBBRREE 2009

re du Grouin : des gardes de la côte

qui gère les 27 sémaphores de la zone de lapréfecture maritime de l’atlantique.

La relève de chaque équipe se fait en décaléde manière à ce que l'un d'entre eux soitcapable de résumer l'historique de la semaineet de transmettre le suivi des "opérations" encours à son binôme. Navigateur de spécialité,Jean-Yvon Renault s’est fondu sans mal dansl’équipe. « Guetteur et navigateur sont desspécialités qui ont beaucoup de points com-muns : la veille, la vigilance avec en prime l'ex-périence maritime de chef de quart passerel-le. Je ne suis pas dépaysé, la fiche de postecorrespond tout à fait à mon expérience pro-fessionnelle avec notamment une participa-tion de 2005 à 2007 au tour de Directeur desMissions de Sauvetage à Mayotte (DMS) ».affirme le major (R) Jean-Yvon Renault.

Un sixième sens marinAvec le radar, les cartes, la VHF, les équipe-ments de mesures météo et les jumelles à leurdisposition, les sémaphoristes scrutent sansrelâche, du lever au coucher du soleil, cetteétendue tout aussi magnifique que porteusede dangers, en raison des forts courants

marins dans le secteur, en particulier entre l'Iledes Landes et la pointe du Grouin.

« Notre outil principal ce sont nos yeux et nosjumelles. L’informatique, les écrans radars, ontleurs avantages mais ils ne remplacent pasl’humain », confirme Jean-Jacques René. Leursixième sens marin, ce que d’aucuns appel-lent l’expérience, leur permet d’anticiper et devoir dans ce petit dessalage à priori sansconséquences le ferment d’une noyadepotentielle.

Dans une ambiance de franche camaraderie,aucun d’entre eux ne regrettent cet engage-ment, qui les prive certes de vacances esti-vales, mais leur donne le sentiment d’unepleine utilité. « A en juger par nos rapportsavec les collectivités ou bien les écoles devoile, oui, clairement, notre présence vaut lapeine », s’enorgueillissent-ils. Leur veille ausémaphore rassure et donne des yeux auCross-Corsen, situé à Plouarzel (Finistère), quirégit les secours et les moyens à déployer lecas échéant. Elle prouve aussi toute la qualitédu filon de compétences, de savoir-faire etd’enthousiasme des réservistes de la Marineau service de l’action de l’Etat en mer.

EV1 (R) Mikaël Cabon

Les sémaphores de la Marine sont renforcés l’étépar des réservistes qui ont suivi une préparationmilitaire Marine (PMM) puis ont intégré la réservedans le cadre de la formation militaire initiale duréserviste (FMIR) qui offre notamment l’accès à laspécialité de « guetteur sémaphorique ».

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Dossier

Le maintien de la souveraineté del'Etat sur les eaux territoriales et surles ZEE (11 millions de km2) ;

Le respect de la réglementation quivise à protéger la ressource halieu-tique ;

L’interdiction des activités de pêchesillicites ainsi que les actes délictueuxvoire violents ;

L’apport d’un soutien technique,juridique voire moral à la commu-nauté des pêcheurs.

Le contexte de cettemissionLa police des pêches est une mission de laMarine nationale qui s’inscrit dans le cadreplus général de la sauvegarde maritime. Ceconcept de sauvegarde maritime incluttoutes les missions de la Marine luipermettant de faire face aux menacessusceptibles de venir de la mer, d’assurer laprotection des intérêts de la France, ladéfense des droits souverains en mer et lamaîtrise des risques liés à l’activité maritime.Ces missions incluent par exemple la lutte

contre les pollutions maritimes, lenarcotrafic ou le trafic des migrants.

La Marine Nationale se situe au cœur dudispositif de sauvegarde maritime, yconsacrant plus du quart de l’activitéopérationnelle de ses bâtiments et aéronefset assurant avec ses sémaphores une veillepermanente de l’ensemble du littoralmétropolitain.

Les caractéristiques de la mission de police despêchesLa police des pêches s’inscrit dans un cadreinterministériel : d’autres administrationsdisposent en effet de moyens et du per-sonnel habilité à constater en mer les infractions en matière de pêchemaritime (Affaires maritimes, Douaneset Gendarmerie). L’apport de la Marine àcette activité de l'État est cependant essen-tiel car elle dispose d'une large palette demoyens : navals et aériens, côtiers (entreautres, les moyens de la gendarmerie mari-time) et hauturiers (contrairement à la plu-part des administrations). Prépositionnés

partout dans le monde (notamment outre-mer où la Marine est le plus souvent laseule administration à disposer de moyensmaritimes), ces unités peuvent agir partoutsur opportunité grâce à l'habilitation deses commandants et commandants ensecond. Par ailleurs la Marine dispose seulede capacités d’action de vive force.

La variété des outils mis en œuvre(bâtiments de surface, aéronefs,commandos) lui offre donc une grandesouplesse dans le choix du mode d'action.Dans un souci d’efficacité et d’économie,cesmoyens modulables interviennent encomplément de ceux des autresadministrations impliquées et donc le plussouvent au-delà de la bande littorale.

Dans la mise en œuvre, une véritablesynergie est créée entre :

le ministère de l’agriculture et de lapêche ;

les préfets maritimes ou les délégués dugouvernement pour l’action de l’Etat enmer qui animent et coordonnent l’actionen mer des administrations et la mise enœuvre de leurs moyens ;

Marine nationale et policedes pêches

Les objectifs de la mission de police des pêches sont :

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Les préfets de région, responsables ducontrôle des pêches qui s’appuient surles directions régionales des affairesmaritimes ;

Les centres régionaux des opérations desauvetage et de secours (CROSS) quiassurent le contrôle des unités engagéesen mer dans des opérations de police despêches ;

Les unités de la Marine nationale, desAffaires maritimes, des Douanes, de laGendarmerie maritime et nationale.

Dans les eaux métropolitaines et desdépartements d’outre-mer, la police despêches s’inscrit dans un cadre européen.L’UE, qui est par ailleurs partie contractanteà de nombreux programmes internationauxde pêche ou organisations régionales depêche, fixe en effet l’ensemble des règlestechniques et de gestion de la ressourcehalieutique ainsi que les dispositionscommunes de contrôle. La montée enpuissance de l’agence européenne decontrôle des pêches implantée depuis 2008à Vigo (Espagne) entraîne un accroissementdes opérations conjointes de contrôle encoopération avec les Etats membres.Celles-

ci ciblent en général une espèce spécifiqueparticulièrement menacée (thon rouge,cabillaud)

Le déroulement desopérations de police despêchesLes actions de police des pêchescomprennent diverses opérations :observation des activités de pêches ;interrogation de navires de pêche ;vérification des journaux de bord ; examendes captures, des installations de stockageou de traitement ;vérification des engins depêche et contrôle des maillages ;appréhension des navires, matériels etproduits de la pêche ; rédaction de procèsverbaux d’infraction ; déroutement. Lecontrôle d’un navire réalisé selon laméthodologie prescrite dure environ deuxheures, très souvent dans des conditionséprouvantes en raison de l’état de la mer etde l’environnement d’un navire de pêche.En outre cette inspection est fréquemmentmise à profit pour réaliser d’autres contrôlesadministratifs ne ressortant pas stricto sensudu contrôle des pêches.

CF Pierre-François FerriAutorité de direction des pêches d’ ALFAN

La participation de la Marine à la police des pêches en quelques chiffres

En 2008 la contribution de la Marine nationale à lapolice des pêches s’élève à :

21765 heures de mer970 heures de vol587 navires contrôlés28 navires déroutés

Pour certains bâtiments, la police des pêchesreprésente une grande partie de l’activité. C’est lecas notamment pour les patrouilleurs demétropole et de Guyane, les remorqueurs de hautemer ainsi que les deux frégates et le patrouilleuraustral basés à la Réunion qui se relaient dans leseaux convoitées des terres australes etantarctiques françaises.Des missions ponctuelles permettent par ailleursde traiter des problématiques spécifiques enconcentrant les moyens dans l’espace et le temps.

Opération commando

C’est le cas notamment de l’opération TASSERGALqui s’est déroulée entre octobre et novembre 2007et qui a permis de réduire pratiquement à néantles incursions violentes et répétées des pêcheursbrésiliens dans les eaux de la Guyane française.Cette opération inter-administrations, conduite encoordination avec le parquet de Cayenne, a vul’engagement de 3 bâtiments de la Marinenationale, d’une vedette de la gendarmeriemaritime et d’un détachement de commandosmarine qui a mené 4 interventions de vive force.Au bilan, 14 tapouilles brésiliennes ont étéinterceptées et déroutées et 90 pêcheursappréhendés.

Campagne Thon Rouge

La Marine nationale a participé en 2008 comme en2009 à un niveau élevé d’engagement à lacampagne européenne de contrôle de la pêche authon rouge en Méditerranée. L’UE a en effet sollicitél’ensemble des Etats membres dans le cadre d’unplan de déploiement conjoint afin de protégercette espèce particulièrement menacée. Pour laMarine qui a déployé successivement entre avril etjuin 2009 quatre bâtiments et un hélicoptère, celaa représenté 1210 heures de mer et 26 heures devol. 108 inspections ont été conduites à la mer surdes navires de toutes nationalités (thoniers etremorqueurs de cage).

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Dossier

Anne-Sophie Grand-Jacquotest étudiante. Après des étudesde droit, elle prépare desconcours au sein de l’IPAG deNantes et effectue depuis troisans des périodes de réserve ausein du Cross-Corsen en tantque guetteur-sémaphoriste.

MIR: Faut-il acquérir des savoirsspécifiques pour devenir guetteur-sémaphoriste?

A l’issue de la PMM,j’ai pu choisir cette spécialitéet être affectée au Cross-Corsen. J’ai suivi unepériode de formation de quinze jours à Lanvéocà l’école de manœuvre et de navigation. Nousavons appris à identifier les navires (de commerce,

militaires…) - différencier un gazier d’un dragueurde mines par exemple - mais aussi à identifierles avions, les hélicoptères… Nous avons reçudes cours de météo,appris à lire une carte marine,reçu des formations sur l’action de l’Etat en mer…Je mets cet ensemble de savoirs en pratiquedepuis trois ans lors des périodes de 30 joursl’été à Plouarzel (Finistère) où se situe le Cross-Corsen qui surveille le trafic (150 navires par jour,700 000 tonnes par jour) sur le rail d’Ouessant.C’est passionnant !

Durant vos périodes, quelles sont lesmissions ?

Je suis affectée au service circulation sousl’autorité du chef de quart d’Ouessant Trafic.Nous sommes deux en permanence au servicecirculation tandis que deux autres personnes

sont au service opérations. Nous utilisons leSpationav Vo, conçu par Thales, qui rassembleà la fois un système radar et un systèmed’identification automatique. C’est un outildestiné à la surveillance des approches maritimeset qui permet la coordination de l'action de l'Etaten mer. Dès qu’un navire est identifié dans lalimite des dix milles nautiques autour d’Ouessant,je réalise un CRO (Compte-rendu obligatoire) enintroduisant ses coordonnées dans la base Trafic2000.On y indique les positions,route et vitessedu navire,provenance et destination,tirant d'eau,nombre de personnes (et/ou de passagers) àbord, marchandise, soutes.En fonction du type de navire ou du type demarchandise,on colore les bâtiments:verts pourles non dangereux,orange pour les dangereux,jaune pour les sous-attentions, bleu pour lesnavires de recherche et de l'Etat. La langue detravail est essentiellement l’anglais.Nous utilisonsdes phrases types pour nous faire comprendre,ce qui n’est pas parfois une mince affaire quandles équipages sont constitués de personnesqui ne maîtrisent pas bien la langue deShakespeare, ou bien l’alphabet international.Les communications se font par VHF sur canal13. A mon humble niveau, j’ai le sentiment departiciper, en tant que maillon d’une chaîneglobale, à la protection de nos côtes.

Propos recueillis par l’EV 1 (R) Mikaël Cabon

SM(R) Anne-Sophie Grand-Jacquot

« Au Cross-Corsen,nous sommestous des maillons de la chaîne del’action de l’Etat en mer »

Les centres régionaux opérationnels de secourset sauvetage (CROSS) constituent l’ossature dudispositif de surveillance des côtes françaises.Dépendant des directeurs régionaux desaffaires maritimes et placés sous l’autorité opé-rationnelle des préfets maritimes, ils sont arméspar des personnels militaires des affaires mari-times et de la Marine nationale. Il existe cinq centres principaux et un centresecondaire répartis sur le littoral métropolitainainsi que deux centres principaux en outre-mer,aux Antilles et à La Réunion.

Les sauveteurs bénévoles de la Sociéténationale de sauvetage en mer interviennentsur appel des CROSS 24h sur 24 toute l’année

Un bilan éloquent :8 719 personnes secourues,605 d’une mort certaine,3 238 bateaux, planches, kites-surfs en difficulté assistés Plus de 55 % des interventions de sauvetage en Francemétropolitaine (80 % en dehors des heures ouvrables),65%des interventions sont réalisées au profit des plaisanciers.

La SNSM, c’est près de 7000 personnes avec :4 100 Sauveteurs embarqués bénévoles dédiés au sauvetageau large,1 200 bénévoles assurent l’encadrement des stations,l'encadrement et les formateurs des Nageurs-Sauveteursdans les Centres de Formation,1 300 Nageurs-Sauveteurs volontaires détachés l’été pourassurer la sécurité des plages,

La présence sur le territoire :

223 stations de sauvetage qui constituent un maillage serrétout le long des côtes de France et dans les DOM-TOM,30 centres de formation répartis sur tout le territoire,257 plages sont surveillées par les Nageurs-Sauveteurs.

La SNSM en 2008

Internet : www.snsm.net

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L’Abeille Liberté est le dernierné des R.I.A.S (Remorqueursd’Intervention d’Assistance et de Sauvetage) assurant laprotection du littoral français.Entré en service enoctobre 2005, et affrété par la Marine nationale,ce remorqueur est sous le contrôle opérationnel del’Amiral, Préfet maritime dela Manche et de la Mer duNord. Basé à Cherbourg,il répond très scrupuleusementaux besoins de la Marine dansles missions qui lui sontattribuées.

L’Abeille Liberté dépend de la société LESABEILLES,spécialisée dans le remorquage dehaute-mer et d’assistance depuis plus de35ans, filiale de groupe BOURBON – leadermondial des navires de servitude offshoreet armement majeur français.

Récit d’une action desauvetageLa grande richesse de notre métier résidedans le fait que chaque opération d’assistanceest unique.Il faut donc se remettre en questionà tout moment et il est impossible etdangereux de basculer dans une certaineroutine. Chaque mission de sauvetage estparticulière, il m’est donc difficile de vousfaire partager chronologiquement uneopération. Je vais donc vous parler deséléments communs.

L’équipage d’un R.I.A.S est constitué de12 personnes (5 officiers et 7 membresd’équipage) qui ont l’habitude de travaillerensemble et d’intervenir dans des conditionsextrêmes. Prêt à appareiller en moins de 40minutes,à toute sollicitation opérationnelledu préfet maritime, chacun à bord répondinstantanément grâce à un parfaite maîtrisede son rôle/poste.

Tout au long de la mission, et plusparticulièrement pendant la phase quiprécède la décision de prise de remorque,le commandant est en contact permanentavec la cellule de crise de la préfecturemaritime et la cellule opérationnelle de lasociété Les Abeilles.Il se tient en permanenceinformé de l’évolution de la situation.Lorsqu’il est décidé de prendre enremorque le navire en difficulté, le remor-queur est prêt gréement disposé – équipa-ge paré à entrer en action. La prise deremorque proprement dite est la phase la

L’abeille Liberté en quelqueschiffres

Longueur : 80 mLargeur : 16,50 mTirant d’eau : 6 m.Puissance : (21 740 CV), répartie sur 4 moteursprincipaux.Traction au point fixe (bollard pull) : 209 tonnesVitesse maximale d’intervention : 19,9 nœuds.

Témoignage du CF (R) Pascal Potrel

L’Abeille Liberté, navire affrété

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Dossier

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plus dangereuse de notre mission car lesdeux navires (remorqueur et futur remor-qué) sont en situation de rapprochementextrême (de 5 à 20 m) avec les risquesimportants qu’il en découle : vie humaine,collision, avarie majeure, rupture de grée-ment… C’est le moment où les communi-cations extérieures sont limitées à leur plussimple expression.La sécurité est omniprésente à bord et il estprimordial que chacun à bord l’aitparfaitement assimilé. De par la taille desgréements mis en œuvre, tout défaut devigilance peut être dangereux voire fatal.La complémentarité dans l’expérience dechaque membre de l’équipage est

essentielle.Nous sommes passionnés par cemétier, ce qui explique le faible turn-overrencontré aux Abeilles. C’est le rôle duCapitaine de connaître la complémentaritéde son équipage pour fournir un servicesans faille à notre affréteur.

La société Les Abeilles possède une expé-rience de plus de 30 ans dans la protectiondu littoral. Les anciens ont su nous trans-mettre leur expérience que nous adaptons,

en permanence, à l’évolution constante denos missions.

Ce partenariat trentenaire avec la Marinenationale a permis d’établir une relation forteet une confiance mutuelle qui est primordialeet décisive en opération.

Une fois le navire pris en remorque,l’objectifest de l’amener en lieu sûr tout en évitantd’exposer le littoral à un risque majeur. Unefois le lieu et/ou le port refuge déterminé, leremorquage se fait dans les meilleuresconditions de sécurité possible. Lesdispositions pour assurer l’arrivée du convoisont alors prises avec tous les acteurs de lachaîne du sauvetage.

Le navire remis en lieu sûr et pris en chargepar les autorités portuaires (Capitainerie,Pilotage et Remorquage), notre objectif estde regagner au plus vite notre zone de Stationde Sauvetage afin de répondre à toutenouvelle sollicitation.

Chaque opération donne lieu à débriefingafin d’améliorer sans cesse le dispositif, nosperformances et procédures.

Réserviste,un atout non négligeableJ’ai rejoint la réserve très rapidement aprèsla fin de mon service national.

La qualité et la richesse des relations quiexistent entre la Marine nationale et lesréservistes de la Marine marchande onttoujours été les facteurs déterminants pourcontinuer mon engagement dans cette voie.

Au quotidien,cette expérience de réserviste,confortée au fil des périodes des différents

Les missions principales del’Abeille Liberté.

la sauvegarde des vies humaines / recherche denaufragés (capacité d’accueil de 300 naufragés) ;la protection du littoral ;la permanence météorologique (pré-positionnement stratégique lorsque lesconditions météorologiques se dégradent) ;la lutte anti-incendie ;la lutte contre l’envahissement des eaux ;la lutte antipollution ;

Ainsi qu’un certain nombre de missionscomplémentaires :

OSC (on Scene Commander – commandant surle lieu des opérations) ;Support de plongée au profit des plongeursdémineurs ;Aide médicale avancée en mer ;Entraînement des moyens aériens d’interventionde la zone (Marine nationale mais aussiProtection civile et Douanes) ;

La PMM Marine Marchande : Depuis 2001 unepréparation militaire spécifique propose uneformation de réserviste aux élèves des écoles de laMarine marchande. Cette formation, organisée àMarseille, permet aux officiers de la marinemarchande d’embarquer sur les bâtiments de laMarine nationale et d’y acquérir une expériencequalifiante de chef de quart.

ESR est un atout non négligeable dans mafonction de capitaine de remorqueurd’assistance.Cette connaissance des armées et toutparticulièrement de la Marine nationale m’apermis de consacrer davantage de temps àmon métier sans négliger,bien au contraire,les rapports avec notre affréteur.Je peux ainsien faire profiter les personnes qui naviguentavec moi afin qu’ils appréhendent plusrapidement les spécificités du monde militaire.

Moins de 10 %des officiers sontréservistesIl y a très peu de réservistes au sein de lacompagnie Les Abeilles pour deux raisonssimples :La première est que ce critère n’a jamais étépris en compte dans le recrutement. Nousdevons être, à ma connaissance moins de10 % des officiers et pratiquement tous dela même génération.

L’autre raison : la moyenne d’âge relative-ment jeune des officiers implique que cesderniers n’ont pas fait de service national.Avec la fin de la conscription, les élèves offi-ciers de la marine marchande ne peuventplus profiter de leur service national pouracquérir de l’expérience en tant que chefde quart (lire encadre ci contre).Ils ont doncmajoritairement opté pour une entrée laplus rapide possible dans la vie active afinde naviguer au plus vite au long cours.A nous les anciens de leur faire profiter denotre expérience et de notre fierté d’êtreréserviste !

CF (R) Pascal Potrel

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La recrudescence des actes depiraterie dans l’océan indienimplique un renforcement dela sécurité des navires françaissur zone. Une améliorationpermise par le contrôle navalvolontaire.

En 2001, quand l’Etat propose une instructionministérielle relative au contrôle naval volon-taire, il est bien loin d’imaginer toute l’impor-tance que prendra ce dispositif quelquesannées plus tard. Il s’agit à l’époque « d’ac-croître la sécurité des navires dans des zonesoù elle pourrait être compromise et d’assurerle maintien des flux d’échanges à la vie natio-nale ». Les instigateurs du contrôle navalvolontaire (CNV) proposent aux armateursbattant pavillon français d’échanger desinformations en signalant leurs mouvementset intentions et de fournir des données nau-tiques et militaires de la zone. La menace quipèse alors sur le trafic maritime dans l’océanindien est plutôt d’ordre terroriste. L’attentatcontre le pétrolier français Limburg près duport d’Ash-Shihr le 6 octobre 2002 viendrahélas en confirmer la possibilité. Un mois plustard, le CNV s’effectuait pour la première fois.Depuis 2005, les risques qui pèsent sur lesnavires fréquentant cette zone grandecomme cinq fois la France sont liés à la pirate-rie qui infeste un périmètre qui s’étend deDjibouti à la mer de Chine (122 Est), et quidescend désormais, selon le lieu des dernièresattaques, près des Seychelles et deMadagascar. Le Golfe de Guinée fait égale-ment partie des zones soumises au CNV.

En veille sur BrestC’est à Brest, à la préfecture maritime del’atlantique, que se trouve le CRMAR (le centrede renseignement de la Marine) qui abrite le

centre de coopération navale (CENTCOOPNAV).Sous l’autorité du capitaine de vaisseau StéphaneChanfreau,140 personnes,dont six réservistes,s’emploient à établir la situation maritimemondiale de référence et à synthétiser ladocumentation dont peuvent avoir besoin lesunités.Sur cet effectif,3 personnes sont affectéesau CENTCOOPNAV qui assure une permanence24 heures/24 en matière de contrôle naval.« Quand ils entrent dans la zone à risque, lesnavires nous préviennent de leur position etquand ils font l’objet d’un risque d’attaquesrepérés sur leurs radars, ils nous envoient desalertes par téléphone ou par mail », indique leMP Christian Abjean. En transmettant leurspositions, les navires permettent à la Marinenationale d’assurer une veille et de les mettreau besoin en rapport, avec réactivité, avec lesnavires de la Marine présents sur zone. « C’estune démarche volontaire de la part desarmateurs. Une vingtaine d’armements,représentant 110 navires, nous informent deleurs positions et itinéraires. Chaque jour celareprésente une vingtaine de mouvementquotidiens dans cette zone », précise le CVStéphane Chanfreau.Les informations transmisespermettent également de récupérer deprécieuses informations sur l’environnementde ces navires utilisés dans le cadre d’autresmissions de la Marine nationale. Ce réseau denavires qui parcourent le globe informe ainsien temps réel des navires qui croisent leursroutes, de l’actualité et du degré de risquesdes régions visitées à l’occasion des escalespar exemple. « Ces renseignements, et biend’autres provenant d’autres sources, serontensuite analysés,synthétisés,accumulés par leséquipes du CRMAR pour servir de bases de

données d’informations pour les missionsultérieures des navires de la Marine nationalesur ces zones », complète le commandant duCRMAR. En retour les compagnies maritimesreçoivent un état des lieux de la situationsécuritaire.

Contrôle naval, EPE,Escorte…Le contrôle naval est ainsi l’une des mesuresprises par l’Etat pour améliorer la protection desnavires français, leurs équipages et leurscargaisons.Ce n’est pas la seule.Depuis quelquesmois, une dizaine d’équipes de protectionembarquées (EPE), de 4 à 5 hommes chacune,embarquent sur des navires de pêche en océanIndien, dans le cadre d’un accord avec lesarmateurs,pour assurer la protection rapprochéedes navires. Ce qui n’est pas sans contraintes.Outre la sécurité des navires, il faut égalementassurer la confidentialité des zones de pêche,une donnée stratégique pour les armateursde ces navires. Ces équipes ont eu l’occasionde s’illustrer récemment en repoussant plusieursattaques de navires de pêche français par despirates dans l’océan indien. Des escortes denavires groupés dans le cadre de la missionAtalante, sont également organisées.Les conditions géopolitiques de la zone, avecdes déplacements massifs de population,issuede l’Afrique de l’Est vers le Yémen, pousséespar la pauvreté et donc susceptibles de trouverdans la piraterie une échappatoire à leur situation,renforce l’acuité des missions et la nécessitéde moyens adaptés de la Marine nationale danscette zone de plus de deux millions de km2.

EV1 (R) Mikaël Cabon

Contrôle naval volontaire dans l’Océan Indien

coopération de la Marinenationale

et des armateurs

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Dossier

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Pendant 60 jours par an,le LV(R) Alain Lemarchand estréserviste à la préfecturemaritime de Cherbourg tandisque, le reste de l’année, il estcommandant de pétrolier de300 000 tonnes.

MIR: Pouvez-vous nous expliquervotre parcours dans la réserve?

Dès la fin de mon service militaire, j’ai ressentile besoin de garder un lien avec la Marinenationale. Je savais que j’exercerais un métierde marin, mais je voulais en plus continuer àservir mon pays, ce qui est certainement lié àmon sens de la citoyenneté mêlé à ma passionpour la mer.

Et vous avez choisi d’être officier depermanence « état-major » à lapréfecture maritime de Cherbourg?

Un officier de permanence« état-major » à la préfecturemaritime de Cherbourg

Non, ça n’a pas été aussi rapide. J’ai d’abordété réserviste « passif » pendant 7 ans puisqueje ne faisais qu’assister aux réunions d’infor-mation proposées par les CIRAM avant detrouver un contrat intéressant au service del’action de l’Etat en mer (AEM) à Cherbourg.De par ma formation, je pouvais apporterquelque chose à la Marine nationale.

Quelle est votre formation?

J’ai effectué mon service militaire alors que jesortais de troisième année du cycle de forma-tion de Capitaine de 1re Classe à l’EcoleNationale de la Marine Marchande au Havre. Al’époque, j’ai fait un service militaire de typeEOR (élève officier de réserve). J’ai été affectéau Centre Régional Opérationnel de Secourset de Sauvetage (CROSS) de Gris-Nez dans leNord de la France. C’était très intéressant, jeme projetais dans les bâtiments qui franchis-saient le détroit du Pas de Calais. Ensuite j’ainavigué comme Officier Mécanicien etLieutenant sur un pétrolier simple coqued’une grande compagnie pétrolière françaiseavant de réintégrer l’Hydro. J’ai terminé madernière année sur les bancs de cette écoleavant de retourner sur le même pétrolier de280 000 t, l’Autan.

Pouvez-vous nous décrire vos périodesde réserves à la division AEM de lapréfecture maritime de Cherbourg?

La pluralité des dossiers traités par cette divi-sion est très intéressante. J’ai pu apportermon expertise et mon savoir sur des dossierstrès transverses comme le projet de terminalméthanier à Dunkerque. De façon plusconcrète encore, j’ai servi comme officier deliaison sur le chantier du Tricolor, ce voiturierqui avait sombré avec son chargement enMer du Nord.

Malheureusement au bout d’un certain tempsdans un poste, le contrat ne peut plus êtrerenouvelé.J’ai dû me résoudre à quitter la divisionAEM.

Vous avez alors signé un autre ESR?

Oui, en 2007 on m’a proposé un contrat entant qu’officier permanence au CentreOpérationnel de la Marine à Cherbourg. J’aieffectué un stage de formation à Paris et depuisj’essaie d’effectuer les 60 jours annuels.

Concrètement, que faites-vous?

Pour résumer : je suis le représentant de l’amiralpréfet maritime de la Manche et de la Mer dunord et commandant de l’arrondissementmaritime en heures non ouvrables. J’effectuemon service les week-end et les jours fériéslorsque je ne suis pas en mer. J’ai un peu demal à honorer mon contrat de 60 jours par ancar il me faut jongler avec mon planning etmes obligations familiales,mais pour moi c’esttrès important de continuer à garder ce lien.

Quels sont vos regrets et vos ambitionsconcernant votre carrière deréserviste?

Je suis un peu frustré de ne pas être employépour un métier plus opérationnel dans laréserve. Par exemple, beaucoup de marins quinaviguent dans la marine marchande sontdes anciens de la Marine nationale. L’inversen’est pas vrai. C’est dommage qu’il n’y ait pasplus d’opportunités ou de souplesse dans cesens. Mais je garde espoir, j’ai toujours lamême envie de naviguer, que les bateauxsoient gris ou d’une autre couleur !

Propos recueillis par le LV HaarOfficier communication Comar Manche

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Depuis les attentats du11 septembre 2001, lesactivités maritimes etportuaires font l’objet deprescriptions internationalesen matière de sûreté : codeinternational de sûreté desnavires et des installationsportuaires (ISPS), règlementeuropéen numéro 725/2004…

Ces textes de référence traitentde la protection contre lesactions terroristes, le transportillicite de marchandises,l’immigration irrégulière et lesautres actes de malveillancede droit commun.

Dans les ports d’importance vitale commeLe Havre,Marseille ou Dunkerque,un dispositifvisant à assurer des missions de sûreté générale

au profit des navires et des installations portuairesse met en place.La gendarmerie maritime avait les aptitudesrequises pour assurer cette nouvelle mission desurveillance et d’intervention dans les zonesd’attente en rade,les chenaux d’accès,les plansd’eau, les quais et les installations portuaires.A cet effet, le peloton de sûreté maritime etportuaire (PSMP) du Havre a été créé en 2006,à titre expérimental.Outre les missions générales de policeadministrative et de police judiciaire, le PSMPduHavre est investi de missions plus spécifiquesvisant à prévenir les actions malveillantes etterroristes par une présence dissuasive,dans lesapproches,sur les plans d’eau et dans les zonesportuaires.Pour mener à bien ces missions,le PSMP duHavres’organise autour de 5 pôles : ciblage,renseignement, police judiciaire, ISPS etopérations / interventions.Pour l’exécution du service, le PSMP du Havredispose de véhicules routiers mais aussi et surtoutde moyens nautiques non négligeables : deux

embarcations semi-rigides dites « EDOP(Embarcation Drôme Opérationnelle deProjection) et un pneumatique de type Tohatsu.A terme, l’unité sera dotée de deux vedettesde 12 mètres,de type pilotine,mieux adaptéesaux conditions de navigation locales notammentl’hiver.Commandés par un officier,les 30 sous-officierset gendarmes adjoints ont reçu une formationadaptée, destinée à connaître les principes del’ISPS et à disposer des connaissances nécessairesà l’application de la police en mer. Un certainnombre de militaires disposent de qualifi-cations particulières : plongeurs, pilotesd’embarcations,ou des compétences pointuesdans le domaine des langues étrangères (anglais),de la délinquance financière,de l’identificationcriminelle, des explosifs…Afin de renforcer les effectifs de l’unité, uneéquipe de réservistes peut être mobilisée àtout moment. Elle est composée d’un officiersubalterne, d’un sous-officier et de 3 militairesdu rang. Issus de la société civile, ils sont sour-ce de complémentarité et d’enrichissement

Sûreté des navires et des installationsportuaires

Le peloton de sûreté maritimeet portuaire du Havre

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Dossier

par l’apport d’une culture différente. Avec uneétudiante en Master 2 de marketing interna-tional, un fonctionnaire de l’administrationfiscale, un chimiste par ailleurs équipier SNSM,un ex Gendarme Auxiliaire chargé de la sécu-rité dans une succursale de la Banque deFrance et un professeur de droit et d’écono-mie internationale, l’éventail des compé-tences est large : compétences linguistiques(anglais, espagnol russe), techniques (trans-ports maritimes, droit des affaires, intelligenceéconomique…), sauvetage en mer…Ces réservistes parfaitement intégrés dansl’unité ont vraiment le sentiment d’être utiles.Fiers d’appartenir à cette unité opérationnel-le, ils servent le PSMP avec ardeur et enthou-siasme. Bien que numériquement modeste, lerenfort des ces « gendarmes à temps partiel »est apprécié. « Motivés, bien formés et fidéli-sés, ils répondent à des besoins ponctuels,notamment pendant les week-ends et lesvacances scolaires, mais aussi en cas d’activitésoutenue ou d’évènement particulier » com-mente le lieutenant Bourdoux, commandantl’unité.Un officier de réserve issu de la Marine natio-nale a été recruté pour perfectionner les per-sonnels d’active et de réserve en anglais maritime.Un officier de port du GPMH (Grand PortMaritime du Havre) devrait intégrer l’unitéprochainement comme sous-officier supé-rieur de réserve.La montée en puissance de la réserve opéra-tionnelle ouvre des perspectives aux réser-vistes les plus disponibles et les plus motivés.La formation d’APJA (Agent de PoliceJudiciaire Adjoint), qui sera sanctionnée parun examen officiel programmé en novembreprochain, devrait renforcer le professionnalis-me et le savoir faire des réservistes de la gen-darmerie maritime. Une prestation de ser-ment auprès de la magistrature sera organi-sée pour les réservistes reçus. Avec l’ouvertu-re des PSMP de Port de Bouc -13- en 2009puis à terme Marseille -13-, Dunkerque -59- etMontoir de Bretagne -44-, ce sont des dizainesde postes de réservistes qui vont se créerdans le domaine de la sûreté maritime et por-tuaire.Réserviste : un métier plein d’avenir !

Sous-Lieutenant Sylvain HAMON,réserviste à la compagnie du Havre -76-

Le Capitaine de corvette deréserve Bernard Charles aeffectué au premier semestre2009 une mission d’un mois auservice de la lutte contre lapiraterie au sein du CPCO(Centre de planification et deconduite des opérations) àl’Etat Major des Armées.Ancien marin d’active - une carrière de plus de25 ans - il n’avait jusque-là jamais traité ce sujetsensible, mais ses connaissances de la Marine,sa curiosité et son intérêt pour le monde mariti-me lui ont permis d’être rapidement opération-nel.

« Pour cette mission, dit-t-il, j’étais intégré à lacellule J3 Monde (1) sous la direction de l’ad-joint de J3 Monde pour les opérations et sous ladirection d’un capitaine de vaisseau de J5 (2)pour l’organisation » :

La piraterie en Océan indien mobilise actuelle-ment plusieurs états-majors (OTAN, Français,Européen, US) et les forces de nombreusesnations y compris des Russes, Indiens, Chinois,Japonais,… impliquées dans ce vaste secteurqui s’étend sur l’ensemble du Golfe d’Aden et laCorne de l’Afrique (du Yémen aux Comores, lelong des côtes somaliennes et jusqu’à 500 nau-tiques au large).

Depuis décembre 2008, la France est membrede l’opération ATALANTE mise en place parl’Union européenne. Les missions sont de deuxordres :

– accompagnement des navires du PlanAlimentaire Mondial à destination de laSomalie transitant généralement entreMombasa et Mogadiscio ou un autre pointde la côte somalienne ;

– accompagnement des convois de navires entransit dans le Golfe d’Aden où les piratesagissent en se mêlant aux flottilles depêcheurs. « Dans ce cadre, un navire est dési-gné périodiquement par l’Etat Major euro-péen implanté à Northwood pour assurer

Lutte contre la piraterie :un réserviste au CPCO

l’échelon local en Océan Indien de comman-dement d’ATALANTE », précise le CC(R)Bernard Charles. S’ils veulent être escortés,les armateurs des navires doivent en faire lademande. Ils disposent pour cela d’un siteinternet dédié.

« L’essentiel du travail de la cellule de coordina-tion et de synthèse piraterie, explique t-il,consistait à analyser, synthétiser, archiver lesinformations reçues par courrier électronique ».Les informations à traiter sont issues quotidien-nement de l’Etat Major d’Alindien, de l’échelonreprésenté par les marins français positionnés àBarhein auprès des Américains, des situationsnavales transmises par J2, des comptes rendusde l’Etat Major de la force européenne située àNorthwood, et du compte rendu hebdomadai-re de l’EMOps de la Marine avec qui les contactstéléphoniques étaient très fréquents. Il est ainsipossible de traiter rapidement la situationconnue des navires militaires et des navires decommerce sur zone et les actes connus de pira-terie, leur évolution, leur dénouement… per-mettant une information des acteurs ainsiqu’une comptabilité des actions.Quotidiennement, la cellule avait pour missiond’informer les autorités de l’EMA et le cabinetdu ministre de la Défense de la situation »Bernard Charles intervenait en renfort, ce quidemandait à ce Sud Finistérien, installé pourl’occasion pendant un mois à Paris, une grandedisponibilité et en particulier une astreinte unweek-end sur deux. Il a dû faire sa place danscette petite cellule piraterie « éloignée du restede J3 Monde et qui jouxtait J3 Mer sans endépendre hiérarchiquement », preuve de lacapacité d’adaptation des marins réservistes etde leur motivation. Fin 2009, il pourrait de nou-veau rejoindre le CPCO – et cette fois la celluleJ3 Monde Liban – pour une nouvelle mission.

Propos recueillis par

l’EV1(R) Véronique Rémont

Les sections du CPCO sont identifiés par leur baptême OTAN :J pour Joint (interarmées).J3 : conduite des opérationsJ5 : planification des opérationsJ2 : renseignement (interface entre CPCO et DRM)

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lors, les guetteurs affectés à cette milicegarde-côtes vont arpenter le long du littoral,par ce qui reste encore aujourd’hui connusous le nom de « chemin des douaniers ».Depuis, l’intérêt pour cette mission ne va ces-ser de croître et son champ d’action va conti-nuer à s’étendre…

Un cadre juridique est fixé par un Conseil duroi en date du 19 mars 1719. Désormais, lesmiliciens pourront intercepter tous les naviresde moins de cinquante tonneaux, quelle quesoit leur nationalité et en faisant usage de laforce si nécessaire, dans un rayon maritimed’action de deux lieues. À la Révolution, cettemission est confiée à la douane, l’appellationde garde-côtes est officialisée par décret du30 septembre 1791. Puis, les prérogatives dece corps s’élargissent à nouveau à laRestauration, le rayon maritime d’action pas-sant à quatre lieux, le droit de visite étant per-mis jusqu’aux navires de cent tonneaux et lesagents sont habilités à la police des pêches.

En 1963, les garde-côtes, partie maritime del’administration de la douane française, adop-te une structure plus opérationnelle pourcoordonner ses moyens aéro-maritimes. Elledispose à ce jour de quatre directions régio-nales de garde-côtes (DRGC), à Rouen(Manche-Mer du Nord), Nantes (Atlantique),Marseille (Méditerranée) et Fort-de-France(Antilles-Guyane). Chaque DRGC dispose d’uncentre opérationnel armé H24, en lien avec lespréfectures maritimes, centres des opérations

maritimes (COM) et centres régionaux de sur-veillance et de sauvetage (CROSS) dont ellesdépendent. Un patrouilleur couvre la zone dela Polynésie française, des moyens nautiquessont positionnés à Mayotte et à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Des missions, des moyens, deshommesLes garde-côtes assurent un ensemble demissions diverses et variées, mais leur cœurde métier s’articule autour de deux pôlesprincipaux, avec la mission douanière, orien-tée vers la lutte contre la fraude ou les grandstrafics, et la mission fiscale (francisation, statutjuridique des navires, etc.). Leurs moyens sontégalement intégrés dans le dispositif nationalde l’action de l’État en mer (AEM), sous l’auto-rité du secrétariat général de la mer (SGM),qui relève directement du Premier ministre,au même titre que la Marine nationale, lesaffaires maritimes, la gendarmerie nationaleet l’association privée de la Société nationalede sauvetage en mer (SNSM).

Le mode opératoire des unités garde-côtesrepose sur une identification précoce desnavires qui arrivent sur les côtes françaises.Pour cela, toutes les sources de renseigne-ment sont exploitées, parmi lesquelles onpeut citer la Marine nationale ou les servicesde douanes européens.

Le premier maillon de cette chaîne opération-nelle est sans contexte le vecteur aérien, avec

LES BRIGADES « GARDE-CÔTES »DE LA DOUANE FRANCAISEEn juillet dernier, le lieutenantde vaisseau Eric Brothé et l’en-seigne de vaisseau (R) PhilippeGellé* ont embarqué le tempsd’une mission sur la vedettedes douanes Haize Hegoa(Vent du sud), dans le cadredes échanges réguliers entreles formations de l’action del’Etat en mer stationnées sur labase navale de l’Adour.Cette période a été l’occasion de nombreuxcontacts humains avec le commandantBenoît Verniquet et son équipage, mais il asurtout contribué à mieux comprendre lesmissions de la douane, dont le champ d’actionmaritime embrasse des activités à largespectre. Partons à la découverte d’un environ-nement méconnu – souvent dans l’ombre desdouaniers terrestres– qui mérite d’être mis enavant, tant par le sens marin qu’il impliqueque par la maîtrise des règlements douanierset internationaux.

Un cadre historique et juridiqueLa surveillance des côtes françaises remonte àl’époque de Colbert, lorsque le ministre déci-de la création d’une brigade de Gabelous, enpartie pour lutter contre la contrebande. Dès

Le lieutenant de vaisseau Eric Brothé et l’enseigne de vaisseau (R) Philippe Gellé en passerelle de la DF43, à l’entrée du bassin d’Arcachon (photo Philippe Gellé)

*Le lieutenant de vaisseau Eric Brothé est commandant en secondde la base navale de l’Adour et adjoint au commandant de la Marineà Bayonne. L’enseigne de vaisseau (R) Philippe Gellé est assistantdépartemental de la Marine pour les Hautes-Pyrénées.

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Dossier

douze avions de surveillance maritime (typeF-406) à long rayon d’action et cinq hélico-ptères de type EC-135. Chargés d’observer,d’identifier et de renseigner les unités mari-times, voire même terrestres, ils sont les« yeux » de cette organisation. Les avions sur-veillent les approches des eaux territorialesjusqu’à deux cents milles nautiques, les héli-coptères interviennent dans la zone des12 milles pour détecter les navires suspects àcontrôler et guider vers eux les vedettes.Viennent ensuite les éléments maritimes,avec deux patrouilleurs de 43 mètres (Brest et Boulogne-sur-Mer), vingt-neuf vedettesgarde-côtes (entre 19 et 32 mètres) et vingt-sept de surveillance rapprochée (entre 7 et14 mètres). Au-delà de ces moyens, les pou-voirs étendus attribués aux agents sont sanséquivalent (droit d’injonction, d’arrêt, decontrôle, de fouille, de visite des navires, demarchandises et personnes, confiscation, sai-sie ou retenue des personnes, marchandisesde fraudes ou sommes d’argent). Mais, le suc-cès des missions réside avant tout dans l’en-gagement et l’implication des agents, pourqui la notion d’objectif est essentielle, sansparler du légendaire « flair du douanier ».Environ 700 agents arment cette composantede la douane, avec des compétences et unsavoir-faire entretenus en permanence. Dèsleur recrutement, tous reçoivent une forma-tion théorique et pratique à l’École nationaledes brigades des douanes (ENBD), avant d’ef-fectuer un stage en unité terrestre. Par la suite,il leur est possible de postuler à la spécialitémaritime, après un délai moyen de deux ans.Les agents retenus suivent une formationmaritime de quatorze semaines, avant d’êtreaffectés sur une vedette. Trois spécialités debase forment les équipages, chef de quart,

mécanicien ou marin-pont,avec l’attri-bution de

f o n c t i o n ssupplémen-

taires (cuisi-nier, opéra-

teur-radio) oudes spécialisa-

tions (plongeurde bord). Les

agents affectés àbord revêtent tous

l’uniforme de ladouane.

La brigade de garde-côtes deBayonneArmée par une vingtaine d’agents, la brigadede garde-côtes de Bayonne offre la particula-rité d’être implantée au sein de la base navalede l’Adour à Anglet. Cette entité de la Marinenationale représente un exemple peu com-mun de coopération interministérielle, enregroupant les moyens nautiques et mari-times de la Défense (patrouilleurs de sur-veillance des sites Athos et Aramis, navire desoutien de la DGA Aquitaine Explorer etvedette côtière de surveillance maritimeAdour), de l’Intérieur (vedette de la brigadenautique de l’intérieur Ernéa), du Budget(vedette garde-côtes DF 43 Haize Hegoa) etdu Développement durable (vedette desaffaires maritimes Eider). Sous la protection deson enceinte, elle assure également un sou-tien technique, administratif, logistique etopérationnel à ces formations oeuvrant pourl’AEM dans le golfe de Gascogne. Placée sousl’autorité de la DRGC de Nantes, la vedette DF43 Haize Hegoa est chargée d’assurer lecontrôle d’une zone allant d’Arcachon à lafrontière franco-espagnole. Construite en1990 aux chantiers Couach d’Arcachon, cettevedette de 29 mètres de long et 6 de large,jauge 64 tonnes ; sa propulsion lui permetd’atteindre une vitesse maximale de 28nœuds. Chaque sortie à la mer nécessite unéquipage minimal de neuf agents.

La BGC de Bayonne au quotidienSamedi 26 juillet 2009 – 0700. La DF 43 appa-reille de la base navale de l’Adour pour unemission de 48 heures. La liste des naviresenregistrés dans la zone tombe du PC, appor-tant ainsi des données sur la fréquentationdes eaux. Dans quelques heures, le survol duF-406 SURMAR de Bordeaux-Mérignac vien-dra affiner ces renseignements. Après un che-nalage sur l’Adour, le cap est mis sur Hendaye,où la vedette vient mouiller en baie duFiguier. La drome est mise à l’eau avec l’équi-pe de prise pour aller effectuer des contrôlesaux pontons du port de plaisance. Puis, le capest mis sur Arcachon en début d’après-midipar une houle modérée. Le transit est mis àprofit pour mener des opérations de contrôleà la mer. La DF-43 embouque les passesmenant au bassin d’Arcachon, où règne uneintense activité nautique en cette magnifiquejournée estivale. La vedette vient mouiller

devant Lège-Cap-Ferret, de nouveauxcontrôles sont effectués.Le soir, un événement insolite se produit : La« jonction » avec la vedette DF-42 Suroît,basée à Royan. Rare, aux dires de chacun,cette rencontre entre deux équipages est untemps fort d’échanges. Puis, la missionreprend ses droits. Dans un calme serein, sousune lumière digne des grands maîtres, onappareille pour bénéficier de la marée, la navi-gation en ces eaux est difficile, tant le reliefsous-marin du célèbre Banc d’Arguin estsculpté en permanence par la force des cou-rants qui y règnent.Inlassablement, l’embarcation est mise à l’eaupour permettre à l’équipe de visite d’effectuerdes contrôles, qui sur un chalutier, qui sur lespontons du port de Capbreton. Ces visitessont l’occasion de mettre en avant les spécifi-cités des agents, dont l’expérience a permisd’acquérir des savoir-faire hors-pairs. Ainsi,Pascal, 45 ans, chef de quart, est devenu unspécialiste reconnu des contrôles de naviresde commerce, à tel point qu’il est aujourd’huiformateur non-permanent à l’ENBD dans cedomaine. Philippe, pour sa part, maîtrise lesrèglements et l’art du contrôle de la pêche,d’autres membres de l’équipage ont aussileur credo. Lorsque la DF-43 revient à quai à labase navale, il faut déjà penser aux convoca-tions du lendemain et à la prochaine mission,prévue en début de semaine. La spécificitédes garde-côtes s’est ici illustrée sur de nom-breux points, avec une mention particulièrepour la maîtrise des équipes de visite à la mer.Vérification de la position administrative desnavires, convocations délivrées aux plaisan-ciers en infraction, contrôle des pêches, telsont été les principaux actes enregistrésdurant cette mission.Les BGC disposent d’unités maritimes rapides,armées par des marins aux prérogatives par-ticulières, et qui agissent en parfaite coor-dination avec les vecteurs aériens et ter-restres. Investies d’un rôle de protectioncommerciale, elles concourent égalementà la sécurité de l’espace national et com-munautaire, en parfaite interaction avec lesautres administrations de l’État et desautres pays. Les volets financiers et fiscauxapparaissent comme des compétencesspécifiques de la douane, leur donnant unenécessaire légitimité dans le dispositif del’action de l’État en mer (AEM).

LV Eric Brothé et EV(R) Philippe Gellé

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Lancé le 27 février dernier par leministre de l’écologie(1) , Jean-LouisBorloo, le Grenelle de la mer s’estinscrit dans la continuité duGrenelle de l’environnement enayant pour ambition de compléterses engagements dans le domainemaritime. L’objectif du Grenelle dela mer a été d’élaborer despropositions pour une nouvellepolitique maritime basée sur unegestion concertée de la mer.Le processus de ce Grenelle a été calqué sur lemodèle et les méthodes de son « grand-frère »en passant par trois étapes : l’élaboration depropositions d’actions,la consultation du publicet des élus locaux et la formulation desengagements.Quatre groupes de travail d’une cinquantai-ne de personnes issues des différents collègesont été constitués, portant respectivement levolet littoral, le volet économique, le volet res-sources humaines et le volet gouvernance.Ces groupes ont rendu leurs conclusions auministre d’Etat Jean-Louis Borloo le 9 juin dernier. Une consultation nationale s’estouverte sur la base de leurs propositions ettrois tables rondes, présidées par Jean-LouisBorloo, ont clôturé, mi-juillet, le processus etont entériné une série de propositions enfaveur, notamment, de la biodiversité, desénergies marines et d’une pêche durable.L’ensemble des conclusions des tables rondesfinales a été publié le 28 juillet dernier par leMEEDDM. Les 138 engagements du Grenellede la mer sont destinés à définir une stratégiemaritime à long terme. Pour être effectifs, ils

devront cependant être validés par un comitéinterministériel de la mer qui se réunira avantla fin de l’année.D’ores et déjà, le président de la République,dans son discours du 16 juillet dernier sur lapolitique maritime de la France, a donné uneportée politique aux conclusions du Grenellede la mer à partir desquelles il a présenté lesorientations qu’il entend donner à la politiquemaritime de la France.Les engagements retenus se déclinentautour des quatre grands axes que sontl’énergie, le transport, la pêche et les pollu-tions. La protection de la biodiversité et desressources naturelles restent toutefois aucœur de ce Grenelle dont nombre des enga-gements sont susceptibles de concernerdirectement ou indirectement la défense, laMarine nationale étant aussi bien un acteurqu’un usager de la mer.

Protection et valorisation dela biodiversité marine par lamise en place d’un réseaud’aires marines protégéesParmi les 138 engagements figure la créationd’une trame bleu marine destinée à protégerla biodiversité. En effet, 20 % de l’espace mari-time français a vocation à être constitué enaires marines protégées d’ici 2020 dont unepart constituée en réserves de pêche. Si l’ob-jectif de 10 % prévu aujourd’hui porte essen-tiellement sur les eaux sous juridiction, leréseau d’aires marines protégées a vocation àêtre développé et étendu à la haute mer.Ces aires marines protégées visent égalementà accentuer la protection des mammifèresmarins à travers notamment la création desanctuaires de mammifères marins en hautemer et par le renforcement des mesures de

protection du sanctuaire Pelagos enMéditerranée.

Lutte contre les pollutionsmarinesLa lutte contre les pollutions marines doitpermettre de réduire les sources de pollution,de mieux les repérer et de développer lestechnologies de traitement des polluants. Ils’agit également de mieux mettre en œuvreles mesures préventives et répressives déjàprévues par la réglementation afin de réduiredrastiquement les risques de pollution.

Protection de la ressource etlutte contre la pêche illiciteParmi les engagements du Grenelle de la mer,l’un d’eux prévoit la création d’une nouvellecatégorie d’aires marines protégées pouvantaller jusqu’à l’interdiction de la pêche danscertaines zones. Ces réserves de pêche,comme outil de gestion de la pêche, permet-tront ainsi d’atteindre le double objectif degestion durable de la ressource et de préser-vation de la biodiversité.La nouvelle politique de pêche ainsi envisa-gée appelle un renforcement des mesures delutte contre la pêche illégale, notamment duthon rouge, mais également contre la pêcheillicite non déclarée et non réglementée(INN). Elle nécessite un accroissement desmoyens de contrôle des administrations qui yconcourent.

Renforcement du rôle et desmoyens de l’Etat en merLa préservation de l’environnement est ainsiplacée au cœur des missions de l’Etat en mer.Elle nécessite de définir des moyens intermi-nistériels, maritimes et aériens, de renseigne-

LE GRENELLE DE LA MER ET SES CONSEQUENCES POUR LA MARINE

(1) Ministre de l’écologie,de l’énergie,du développement durableet de la mer (MEEDDM)

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Dossier

ment et de police, qui permettent une ges-tion intégrée des espaces maritimes.Les moyens dédiés à la surveillance et aucontrôle des espaces maritimes doiventêtre renforcés et leur mutualisation doitpermettre une mise en réseau des sys-tèmes de surveillance maritime ainsi quel’intégration de programmes déjà déve-loppés par les administrations, tels queSPATIONAV et TRAFIC 2000.Dans le cadre du rôle de l’Etat en mer, leprésident de la République, qui, dans sondiscours du 16 juillet dernier, a fait siennescertaines mesures du Grenelle de la mer, asouhaité, notamment, la création d’unefonction garde-côtes afin d’organiser lamutualisation des moyens humains etmatériels des services de l’Etat intervenanten mer et sur le littoral.Acteur du milieu marin, la Marine est natu-rellement concernée par les engagementsde ce Grenelle qu’elle va devoir intégrerdans son schéma directeur pour l’environ-nement marin :– en tant qu’administration impliquée

dans l’action pour encore mieuxprendre en compte les objectifs de l’Etatdans les domaines de la lutte contre lespollutions, de la lutte contre la pêcheillégale et de la surveillance maritime, ycompris au titre des futures airesmarines protégées ;

– en tant qu’usager de la mer, elle seraappelée à contribuer à l’initiative géné-rale en faveur de la biodiversité et desmammifères marins. Elle est ainsi invitéeà réduire ses rejets de CO2 et à limiter lapollution sonore qu’elle pourrait géné-rer. Elle est également concernée pardes problématiques telles que ladéconstruction des navires militairesdont la législation pourrait être renfor-cée.

Madeleine Odzolo-Modo,Etat-major de la Marine, bureau action de l’Etat en mer

Le CEPPOL a trente ans. Basé à Brestsous l’autorité du Capitaine deVaisseau Jean-Bernard Cerutti, leCentre d'Expertises Pratiques deLutte Antipollution assure unedouble mission de préparation à lalutte et de stratégie dans la lutte.

MMIIRR :: Quelles sont les missions duCEPPOL?

CC(R) Dominique Léonard : Elles portent surdeux niveaux et sont particulièrementvariées. En amont des pollutions, le rôle duCEPPOL est celui d’un centre d’expertise : défi-nition et participation à la conception desmatériels de lutte adaptés aux bâtiments etaéronefs de la Marine ; réalisation du schémadirecteur des moyens avec l’inventaire desmoyens de lutte sur les bases et leur réparti-tion sur les façades et dans les ports (stocka-ge, entretien et mise en œuvre à charge desbases navales) ; politique d’achats de produitset matériels de lutte (1,3 million d’euroschaque année) ; formation et entraînementdes personnels de la Marine ; coordination etsuivi des études et expérimentations tou-chant la lutte antipollution en collaborationentre autre avec le Centre de documentation,de recherche et d’expérimentations sur lespollutions accidentelles des eaux (CEDRE)dont la Marine est l’un des financeurs.En aval, lorsqu’il s’agit de lutter contre unepollution, les experts du CEPPOL intervien-nent pleinement lors des opérations et desexercices auprès des autorités maritimes encharge de la conduite des opérations. Ainsi,les personnels du CEPPOL intègrent les cel-lules de crise des préfets maritimes en tantque conseillers du préfet maritime mais

embarquent également à bord des bâtimentsd’intervention pour assurer les fonctionsd’OSC (On Scene Commander) ou d’expertlors de la mise en œuvre du matériel de lutte.

Enfin, à l’issue des évènements de mer ayantprovoqué une pollution, le CEPPOL analyseles circonstances du sinistre et les modes d’in-tervention, tirant ainsi de chaque opérationun retour d’expérience essentiel pour faireévoluer les techniques de lutte. Le mêmesouci d’un retour d’expérience complet estappliqué aux exercices.

Quelles sont vos fonctions au seindu CEPPOL?

Onze personnes composent les effectifs duCEPPOL. Trois officiers d’active, deux officiersréservistes, chargés de mission, quatre techni-ciens (trois officiers mariniers dont un réser-viste et un civil) et deux secrétaires. Soit unedizaine de personnes pour intervenir sur lestrois régions maritimes françaises et outre-mer si besoin. Ce qui fait que les officiers et lesexperts se déplacent beaucoup dans l’année.

Recruté au CEPPOL au 1er janvier 2009 dans lecadre de la réserve opérationnelle, j’ai partici-pé aux deux exercices majeurs de lutte anti-pollution à Toulon et à Brest ou j’ai assuré lesfonctions d’expert antipollution au sein descellules de crise des préfectures maritimes. Aucours de l’année, j’ai également réalisé unaudit des EEI (Equipes d’Evaluation etd’Intervention) à Cherbourg, Brest et Toulon.Quand un navire est en avarie, le préfet mari-time peut décider d’envoyer à bord, suivant lagravité de l’incident, une équipe d’évaluationet/ou d’intervention. La mission de cette équi-pe est de faire une évaluation de l’avarie et dela situation à bord au profit du préfet mariti-me. Le chef de l’EEI est un officier ayant déjà

CC(R) Dominique Léonard

« L’expertise de la Marine dans la lutteantipollution en hautemer est indéniable »

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09 – DDÉÉCCEEMMBBRREE 2009

commandé à la mer et les membres sont desofficiers mariniers expérimentés : manœu-vriers, mécaniciens ou marins pompiers.Depuis le 1er janvier 2005 et sur les troisfaçades (Manche, Atlantique et Méditerranée),37 incidents ou accidents ont nécessité l’en-voi d’équipes EEI sur des navires en difficultédans des conditions météorologiques sou-vent dégradées. L’audit que j’ai réalisé pour lecompte du bureau action de l’état en mer del’état major de la Marine vise à s’assurer descompétences du personnel de la Marine, deson entraînement, des conditions de mise enœuvre et du matériel utilisé. L’EEI est uneorganisation transverse qui suppose beau-coup de coordination entre les acteurs.C’est entre autre le sens des journées de for-mation auxquelles je participe, comme à Brestle 23 septembre dernier et le 1er octobre àBayonne où sont réunis les principaux inter-venants EEI. Il faut savoir que leur participa-tion se réalise en plus de leur métier premierdans des conditions météorologiques peufavorables et que les mutations annuelles dupersonnel de la Marine supposent un proces-sus permanent de formation et d’entraîne-ment.Au sein du CEPPOL, les missions confiées auxréservistes permettent de soulager le travaildu personnel d’active et d’être préparé à agiren cas de catastrophe. Les réservistes réali-sent également différents diagnostics etaudits sur des navires ou au sein des régions.

Qu’est-ce qui vous a motivé pourdevenir réserviste?

Je dois beaucoup à la Marine nationale. J’ysuis entré à l’âge 16 ans et m’y suis épanouitout au long de ma carrière. Quand lemoment de la retraite est venu, je ne pouvaispas couper complètement les ponts. A borddu BPC Mistral qui a été ma dernière affecta-tion embarquée et où j’assurais les fonctionsde commandant adjoint équipage et d’offi-cier de manœuvre, J’ai décidé de me portervolontaire pour la réserve opérationnelle. Aumoment du naufrage de l’Amoco Cadiz, en1978, j’étais embarqué à bord de la Garonne àBrest et comme tous les marins, j’ai été trèstouché par ce naufrage et par ses consé-quences sur l’environnement. Depuis cetteépoque, je me suis senti concerné par la ques-tion des pollutions marines. Et c’est d’ailleursaprès ce naufrage que naissait le CEPPOL.

Propos recueillis par l’EV1 (R) Mikaël Cabon

« Je m’occupe des relations internationalesdu bureau de l’action de l’Etat en mer à l’état-major Marine.C’est ma deuxième affectation àl’EMM,où j’ai commencé par un poste d’adjointau chef de cellule N1 (personnel en OPEX) àl’EMO ; C’est grâce à cette expérience que j’aiété approchée pour prendre un poste «relationsInternationales » au bureau AEM. Ce poste est« sur mesure » pour moi puisqu’il implique deparler plusieurs langues, de manier le droit etd’avoir une expérience opérationnelle.L’application de la loi en mer, cela signifie sepencher sur tous les comportements illégauxcontrevenant aux droits applicables, soutenirles opérations,et leurs conséquences judiciaires,protéger l’espace maritime et les intérêtsnationaux.

La Marine, au sein de l’organisation de l’actionde l’Etat en mer, a acquis une compétence etmet à disposition une organisation et desmoyens, qui sont indispensables. Mon activitéconsiste donc à développer et représenter levolet AEM de la Marine au sein des organisationsinternationales (forum garde-côtes) et d’apporterune expertise AEM à l’occasion des audits oudes présentations demandées par différents

Etats. Chaque mission est préparée au sein del’EMM,avec le concours parfois du ministère desaffaires étrangères et du SG Mer. Contribuer àla diffusion de cette organisation souvent enviéepar de nombreux Etats côtiers est très motivant.J’ai eu l’occasion de m’apercevoir à denombreuses reprises que l’implication de laMarine, armée de mer, dans des missions quidans de nombreux autres pays relèvent d’unegarde-côtes distincte, représente un véritablemodèle à l’heure où les enjeux de sécurité sonten forte croissance ! De nombreux attachés dedéfense demandent une coopération, uneformation dans tous les pays du monde, Asie,Afrique, Amérique… et ces échanges sontfructueux.

Une part importante de l’activité se dérouleen lien avec le SG Mer, dans la participationfrançaise aux « forums garde-côtes » quis’articulent autour de deux réunions annuellesau sein d’un pays membre, autour d’undécoupage maritime :Le forum de l’AtlantiqueNord, celui de la Méditerranée…Il est vrai quece concept est très important,puisque le principed’assurer les fonctions garde-côtes est à maturitéen France et dans la Marine,et que nous avons

Au bureau Action de l’Etat en Mer de l’EMM

Une réserviste dans le grand baindes relationsinternationales

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Dossier

de bonnes pratiques et expériences à échangeravec nos voisins sur ces sujets.Ma participationest d’autant plus prenante que je préside, aunom de la Marine française,le groupe de travailde « Maritime Security » au sein du Forum NordAtlantique des Garde-Côtes, qui rassemble 20nations dans une coopération fructueuse.J’essaiede dynamiser le travail de réflexion du groupeet de renforcer les échanges sur nospréoccupations communes : les menaces etles dangers présents et à venir.

EV1(R) Marie-Laure Goebbels

Trois questions à l’EV1(R)Marie-Laure Goebbels

MMIIRR :: Cette fonction nécessite desconnaissances particulières. Quellesformations avez-vous suivies?

J’ai une formation principale de juriste, avecun doctorat, doublé d’un master 2 en histoirecontemporaine,j’enseigne en faculté de droit.,Mais j’ai aussi des diplômes de langues,commeun Deug de Russe et j’ai vécu 4 ans en Allemagne,pas mal voyagé. Ma connaissance en droitmaritime, et en droit en général, est un atouttrès important.

Vous veniez d’un environnement civil :comment s’est faite votre intégrationdans des unités Marine trèsopérationnelles?

Lorsque j’ai intégré la réserve, je ne possédaisque la volonté de m’engager. J’ai toujours étésoutenue par le CV Xavier Poulard (Aper de Brest)qui m’a recrutée et formée. Petit à petit, j’aiembarqué, puis j’ai eu un poste à l’EMO (étatmajor des opérations) où j’ai été formée au milieuopérationnel. Le plus beau compliment quej’ai reçu,c’est un officier qui me disait en partant

que j’étais réellement comme un officierd’active et que je travaillais avec honneur.De fait, beaucoup à l’EMM me considèrentcomme d’active, j’y ai appris mon métierd’officier et les responsabilités que celaincombe.

Selon vous, quelle valeur ajoutéeapportez-vous à la Marine?

Le travail que je fais au sein de la Marineest réel et concret, il correspond aussi à unbesoin pour la Marine.Je participe tous lesjours aux réflexions, aux décisions, cela nes’arrête pas quand je suis à la faculté ! Cetengagement est pour moi très important,il correspond à mes idéaux et à mon idéede l’avenir, au monde de demain. J’ai lesentiment concret de faire quelque chosequi a du sens.

Propos recueillis par l’EV1(R) Véronique Rémont

APPEL A TEMOIGNAGESMarine Infos Réserve est une publication écrite par et pour les réservistes de la Marine.

Ce journal a besoin de vos informations et témoignages, en particulier pour deuxdossiers actuellement en préparation : « réserve et formation dans la Marine » et « réserve et interarmées ».

Pour apporter votre contribution, écrire à l’attention de la rédaction de Marine InfosRéserve à l’adresse suivante :

[email protected]

en indiquant le sujet sur lequel vous proposez de témoigner et en mentionnant votreexpérience dans ce domaine, sans oublier vos coordonnées (téléphone et courriel).

Michel Bez, peintre de la MarineLe peintre de la Marine Michel Bez (qui a peint le sémaphore en 4e de couverture) a dessiné récemment deux timbres,« Les Marins de la Jeanne d’Arc » et « Le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc ».Lancement le 21 novembre dernier sur la Jeanne,avec signatures de leur créateur.

Michel Bez vient d’illustrer également un ouvrage en trois tomes sur « La grande histoire des sous-marins français », desorigines à nos jours (Editions Barthélémy). Premier tome à découvrir dans les librairies à partir de fin 2009…

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Ajaccio

Bayonne

Bordeaux

Toulouse

Rochefort

Brest

Quimper Le Mans

Lorient

Rennes

St-MaloMorlaix

Lanveoc

Préparation militaire Marine

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GrenobleVienne

LyonRoanne

St-Étienne

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Tarbes

Béziers

ZONE PARIS

ZONE MANCHE :Dunkerque/Le Havre/Cherbourg

ZONE ATLANTIQUE : Brest/Nantes/

Strasbourg/Bayonne/Bordeaux

ZONE MÉDITERRANÉE : Marseille/Toulon/Ajaccio

Septembre 2009

Préparation militaire supérieure

Pour s’inscrire, contacter le CIRFA le plus prochewww.devenirmarin.fr onglet

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« Le sémaphore de la pointe du Grouin » par le peintre de la Marine Michel BezCréation pour Marine Infos réserve