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1 Préparation à l’agrégation interne d’histoire- géographie – Question de GEOGRAPHIE : « La France : géographie générale » - Mylène COURTIAL- ESPE Réunion – 2017 -2018 Méthode de la dissertation géographie aux CONCOURS - Sources : Rapports de jury de l’agrégation interne des sessions 2013 à 2016, http://eduscol.education.fr Alexandra Monot, La leçon de géographie, Bréal, Paris, 2011 Yannick Clavé, Géographie de la France, Cours-Méthodes-Sujets, Ellipses, Paris, 2013 L’INTRODUCTION : l’introduction doit partir d’une accroche pertinente pour aller vers une définition précise et claire du sujet débouchant sur une problématique puis l’annonce du plan. Ø L’accroche consiste à introduire le sujet. Elle peut prendre des formes variables : privilégier en géographie les faits d’actualité, une anecdote, ou encore une référence scientifique ou culturelle liée évidemment au sujet. Bannir les généralités. Exemples pour le sujet de la session 2015 « villes et recompositions territoriales en France » Le jury a par exemple, particulièrement apprécié une introduction partant de l’exemple de la ville de Baugé-sur-Anjou (Maine-et-Loire), née en 2014 de la fusion de cinq communes rurales. Cet exemple visait à montrer que la création d’une nouvelle entité originale permettait de construire un pôle urbain de 8000 habitants pour optimiser la gestion et la coopération pour les services (écoles, commerces, …) et favoriser l’attraction des populations sur le territoire rural environnant. Il a par contre sanctionné une référence datée comme celle de « Paris et le désert français » (1947) de Jean-François Gravier, au motif qu’elle « ne devrait désormais plus être citée que pour l’histoire de la discipline, tant les réalités territoriales ont depuis changé ! » Ø La définition des termes du sujet ne doit laisser aucun élément dans l’ombre. Il est nécessaire de procéder à une analyse rigoureuse de ces termes, en citant si possible des auteurs. Parfois plus que de préciser dans l’absolu ce que signifient les mots comme par exemple « ressources naturelles » ou « développement », il s’agit de préciser comment ces éléments peuvent avoir du sens en géographie et dans l’espace concerné. Ne pas oublier de délimiter spatialement le sujet. Exemple pour le sujet de la session 2014 « Migrants et espaces migratoires » Ici, le terme « migrant » renvoie à un individu qui se déplace dans l'espace avec pour objectif principal un changement de lieu de résidence. Ce déplacement s’effectuant à plusieurs échelles on pouvait considérer différents types de migrants et de migrations : migrants internationaux (réfugiés, migrants économiques…), membres des diasporas, migrants intérieurs (ex : déplacés, mingongs chinois…). L'analyse de mobilités quotidiennes / récurrentes comme étant la conséquence d'une migration ou d'une inscription dans un réseau migratoire pouvait être acceptée. L’espace migratoire devait être appréhendé sous toutes ses dimensions. Il est d’abord un espace de départ, avec des caractéristiques spécifiques qui poussent le migrant à partir, facilitent ou font obstacle à son départ. Il est aussi un espace de circulation et de transit avec ses vecteurs, ses réseaux, ses routes et ses obstacles. Il est enfin un espace d’arrivée, rêvé, vécu, potentiellement transformé par le phénomène migratoire lui-même. Le sujet intégrait aussi la notion de champ migratoire, conceptualisé par Gildas Simon, développé par exemple par Laurent Faret à propos des circulations entre les États-Unis et le Mexique. Cette notion permettait de dépasser l’analyse de flux bipolaires, pour prendre en compte la complexification des parcours, et la possibilité de retour. Il ne s'agit donc pas simplement de définir les mots pour préciser leur sens commun mais de les définir pour éclairer le sens qu'une approche disciplinaire leur donne. Ø L’analyse du sujet doit conduire à une problématique claire, et une seule, qui doit constituer le fil rouge de la réflexion. Cette problématique doit être clairement formulée. Le sujet lui même ne peut tenir lieu de problématique, même lorsqu’il se présente à la forme interrogative. Ce qui est attendu : une lecture géographique du sujet, défendue et justifiée. Bannir l’enchaînement de deux ou trois problématiques ou le catalogue de questions. Exemple 1 pour le sujet de la session 2014 « Migrants et espaces migratoires » Le cœur du sujet porte ici sur les relations réciproques et dynamiques entre les migrants et les espaces migratoires, la construction des espaces par les migrations et les migrants. Problématique proposée par le jury : « dans quelle mesure les espaces migratoires permettent-ils de rendre compte des relations des migrants aux espaces et territoires qu'ils fréquentent lors de leurs déplacements et sur lesquels ils ont, de ce fait, une influence ? » Exemples de problématiques trouvées dans des copies ayant obtenu de bonnes notes : En quoi les migrants sont-ils les sujets et les acteurs d’une recomposition des espaces migratoires à différentes échelles ? Quelles sont les interrelations entre les migrants et les espaces qu’ils quittent, traversent et investissent ?

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1Préparationàl’agrégationinterned’histoire-géographie–QuestiondeGEOGRAPHIE:«LaFrance:géographiegénérale»-MylèneCOURTIAL-ESPERéunion–2017-2018

Méthode de la dissertation géographie aux CONCOURS -

Sources : Rapports de jury de l’agrégation interne des sessions 2013 à 2016, http://eduscol.education.fr Alexandra Monot, La leçon de géographie, Bréal, Paris, 2011 Yannick Clavé, Géographie de la France, Cours-Méthodes-Sujets, Ellipses, Paris, 2013 L’INTRODUCTION : l’introduction doit partir d’une accroche pertinente pour aller vers une définition précise et claire du sujet débouchant sur une problématique puis l’annonce du plan.

Ø L’accroche consiste à introduire le sujet. Elle peut prendre des formes variables : privilégier en géographie les faits d’actualité, une anecdote, ou encore une référence scientifique ou culturelle liée évidemment au sujet. Bannir les généralités.

Exemples pour le sujet de la session 2015 « villes et recompositions territoriales en France » Le jury a par exemple, particulièrement apprécié une introduction partant de l’exemple de la ville de Baugé-sur-Anjou (Maine-et-Loire), née en 2014 de la fusion de cinq communes rurales. Cet exemple visait à montrer que la création d’une nouvelle entité originale permettait de construire un pôle urbain de 8000 habitants pour optimiser la gestion et la coopération pour les services (écoles, commerces, …) et favoriser l’attraction des populations sur le territoire rural environnant. Il a par contre sanctionné une référence datée comme celle de « Paris et le désert français » (1947) de Jean-François Gravier, au motif qu’elle « ne devrait désormais plus être citée que pour l’histoire de la discipline, tant les réalités territoriales ont depuis changé ! »

Ø La définition des termes du sujet ne doit laisser aucun élément dans l’ombre. Il est nécessaire de procéder à une analyse rigoureuse de ces termes, en citant si possible des auteurs. Parfois plus que de préciser dans l’absolu ce que signifient les mots comme par exemple « ressources naturelles » ou « développement », il s’agit de préciser comment ces éléments peuvent avoir du sens en géographie et dans l’espace concerné. Ne pas oublier de délimiter spatialement le sujet.

Exemple pour le sujet de la session 2014 « Migrants et espaces migratoires » Ici, le terme « migrant » renvoie à un individu qui se déplace dans l'espace avec pour objectif principal un changement de lieu de résidence. Ce déplacement s’effectuant à plusieurs échelles on pouvait considérer différents types de migrants et de migrations : migrants internationaux (réfugiés, migrants économiques…), membres des diasporas, migrants intérieurs (ex : déplacés, mingongs chinois…). L'analyse de mobilités quotidiennes / récurrentes comme étant la conséquence d'une migration ou d'une inscription dans un réseau migratoire pouvait être acceptée. L’espace migratoire devait être appréhendé sous toutes ses dimensions. Il est d’abord un espace de départ, avec des caractéristiques spécifiques qui poussent le migrant à partir, facilitent ou font obstacle à son départ. Il est aussi un espace de circulation et de transit avec ses vecteurs, ses réseaux, ses routes et ses obstacles. Il est enfin un espace d’arrivée, rêvé, vécu, potentiellement transformé par le phénomène migratoire lui-même. Le sujet intégrait aussi la notion de champ migratoire, conceptualisé par Gildas Simon, développé par exemple par Laurent Faret à propos des circulations entre les États-Unis et le Mexique. Cette notion permettait de dépasser l’analyse de flux bipolaires, pour prendre en compte la complexification des parcours, et la possibilité de retour. ⇒ Il ne s'agit donc pas simplement de définir les mots pour préciser leur sens commun mais de les définir pour éclairer le sens qu'une approche disciplinaire leur donne.

Ø L’analyse du sujet doit conduire à une problématique claire, et une seule, qui doit constituer le fil rouge de

la réflexion. Cette problématique doit être clairement formulée. Le sujet lui même ne peut tenir lieu de problématique, même lorsqu’il se présente à la forme interrogative. Ce qui est attendu : une lecture géographique du sujet, défendue et justifiée. Bannir l’enchaînement de deux ou trois problématiques ou le catalogue de questions.

Exemple 1 pour le sujet de la session 2014 « Migrants et espaces migratoires » Le cœur du sujet porte ici sur les relations réciproques et dynamiques entre les migrants et les espaces migratoires, la construction des espaces par les migrations et les migrants. ⇒ Problématique proposée par le jury : « dans quelle mesure les espaces migratoires permettent-ils de rendre compte des relations des migrants aux espaces et territoires qu'ils fréquentent lors de leurs déplacements et sur lesquels ils ont, de ce fait, une influence ? » Exemples de problématiques trouvées dans des copies ayant obtenu de bonnes notes : En quoi les migrants sont-ils les sujets et les acteurs d’une recomposition des espaces migratoires à différentes échelles ? Quelles sont les interrelations entre les migrants et les espaces qu’ils quittent, traversent et investissent ?

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Exemple 2 pour le sujet de la session 2013 « Les marges de l’espace français » Dans quelle mesure les marges ne sont-elles pas seulement les espaces périphériques d’un centre ? En quoi les marges, notion par définition plurielle, sont-elles des espaces représentatifs des dynamiques territoriales et d’un fonctionnement en système ? Selon les contextes, les échelles et les temporalités, les marges sont-elles vouées à rester des espace de relégation ou au contraire ne fabriquent-elles pas de la centralité ? Comment les marges, espaces excentrés et excentriques, questionnent-elles la norme territoriale française ? Comment lire et rendre visibles ces espaces fondamentalement hybrides ?

Ø L’annonce du plan est entièrement rédigée sous formes de phrases qui s’enchaînent logiquement. Elle consiste à proposer deux ou trois parties1 qui constituent l’armature du développement.

LE DEVELOPPEMENT : La dissertation de géographie n’est pas une simple énumération de données factuelles : c’est une démonstration articulée autour de 2 ou 3 parties, composées elles – mêmes de sous parties enchainées de façon logique. Cette démonstration est basée sur un plan solide et cohérent répondant de manière argumentée à la problématique.

Ø Il ne doit pas dissocier les termes du sujet (ex pour un sujet sur inégalités et migrations : I/ inégalités II migrations)

Ø Il faut bannir le plan chronologique en géographie. Exemple pour le sujet de la session 2016 : « La dynamique des territoires, enjeu des systèmes productifs en France ?» Une première partie sur l‘histoire de l’aménagement du territoire, voire trois parties qui s’enchaînent de manière chronologique, sont ainsi rédhibitoires. L’histoire, la sociologie ou encore les sciences politiques 19 peuvent être utilisées comme arguments dans une démonstration, mais jamais comme « fil rouge ». La géographie a pour mission d’expliquer le présent, d’où l’importance de connaissances actualisées. Si l'histoire peut être invoquée, c'est donc uniquement sous l'angle des héritages, en tant que facteur explicatif. Les principaux types de plan en géographie Dans l’idéal, le plan –type n’existe pas, chaque plan devant être adapté au sujet et à la problématique. Toutefois, on peut mentionner l’existence de plusieurs types de plans. Les plus courants étant explicités ci-dessous. Le plan analytique est le plus classique en géographie : I – Description du phénomène II – Facteurs explicatifs III – Effets spatiaux ou dynamiques spatiales ou typologie (classement de différents types d’espaces à partir de critères qu’il faut expliquer)

Ø Une typologie réalise une classification des espaces selon un critère choisi afin de nuancer les analyses plus générales fournies auparavant. Il s’agit de mettre en évidence la diversité des situations que l’on peut trouver concernant un même phénomène, en se fondant sur un critère défini au préalable.

Il est possible d’envisager aussi un plan thématique : définir 2/3 grands thèmes qui éclairent de façon pertinente le sujet. Ou encore un plan multiscalaire (par échelles). Il ne doit pas conduire à un « plan à tiroirs » : lorsque des jeux d’échelles sont invoqués, ils doivent être argumentés et pertinents. Ils peuvent permettre, par exemple, d’étudier comment un phénomène se modifie à chaque échelle, mais ne doivent pas conduire à une présentation purement descriptive. Un ordre logique doit en outre être suivi dans la présentation de ces échelles : de la plus petite (nationale) à la plus grande (locale) ou inversement. Exemples de plans acceptés et valorisés par le jury pour le sujet de la session 2014 « Migrants et espaces migratoires » 1) Un plan centré sur le parcours migratoire organisé autour des trois espaces, celui de départ, celui de transit et celui d’arrivée. La première partie, centrée sur les espaces émetteurs, se concentrait sur les facteurs à l’origine des migrations, pour déboucher sur une typologie des espaces de départ, à différentes échelles. La deuxième partie

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abordait les espaces de circulation, en prenant en compte les conditions variées de circulation et de transit, et la recomposition des champs migratoires. La troisième partie abordait les impacts spatiaux des flux migratoires, sur les régions d’accueil, à différentes échelles. 2) Un plan multiscalaire qui traitait d’abord de la « planète migratoire » et du système à l’échelle monde, puis proposait une analyse à l’échelle régionale de l’espace transformé par la circulation migratoire et se terminait à l’échelle locale, celle de la métropole, par l’étude des transformations spatiales, avec la création d’espaces notamment celui de l’espace vécu par les migrants. Importance de l’approche multiscalaire : même si le plan adopté n’est pas multiscalaire, l’approche doit l’être impérativement Exemple pour le sujet de la session 2013 : « Les marges de l’espace français » Tout au long du développement devaient être envisagées les échelles suivantes : - niveau macro (échelle mondiale, européenne et nationale) - niveau meso (échelle régionale ou macro-régionale ou transfrontalière) - niveau micro (ville, zone-frontière, rural éloigné des villes, mais aussi quartiers dans la ville, espaces en déclin, ou au contraire, lieux d’innovation comme les quartiers d’artistes, l’antimonde, comme les prisons étudiées par Olivier Milhaud, 2009…) Une bonne dissertation présente un équilibre entre une réflexion générale, l’évocation d’auteurs et d’exemples précis.

Ø La réflexion générale s’appuie sur des concepts qu’il faut définir. Il existe en sciences sociales des analyses qui font débat : ne pas hésiter à en rendre compte en les restituant fidèlement, sans négliger évidemment de citer l’auteur et sans déformer sa pensée.

Ø Il est pertinent d’évoquer des livres ou des articles scientifiques au fur et à mesure de la démonstration. Mentionner un nom d’auteur ne suffit pas, il faut aussi citer l’ouvrage ou l’article qu’il a publié (en respectant les règles bibliographiques !), et être capable de le présenter. Les citations, enfin, ne sont utiles que si elles servent réellement à la démonstration.

Ø Une dissertation de géographie ne peut se concevoir sans exemples. Un impératif : dans un raisonnement géographique, l’exemple ne peut se suffire à lui seul : il est le point de départ d'un raisonnement. Eviter de proposer une succession d'exemples trop nombreux, à la manière d'un catalogue, dont on ne tire finalement rien : mieux vaut quelques exemples bien choisis, bien maîtrisés, bien décris et bien analysés. Même si ce peut être un plus, il n'est pas nécessaire de chercher à tout prix à présenter un exemple original... au risque d'oublier parfois des exemples essentiels, parce que connus de tous, mais présentant des enjeux importants et ayant suscité pour cela de nombreux travaux (exemple : la frontière États-Unis / Mexique pour un sujet sur les migrations). S’efforcer d’être précis : un événement d'actualité doit être situé et daté ; un exemple pris dans un manuel ou un ouvrage/article scientifique doit être référencé.

Ø Les phénomènes doivent être quantifiés de façon précise (source, date…) La présentation du devoir L’ensemble du devoir doit être entièrement rédigé, les titres des parties et sous-partie ne doivent pas être apparents mais remplacés par des phrases. Il doit être aéré et clair

- quelques lignes séparent les 3 grandes articulations (introduction, développement, conclusion) - le développement lui- même fait apparaître clairement 2 ou 3 parties par un saut de ligne - Chacune de ces parties comporte des paragraphes ou sous-parties marquées par l’utilisation d’un retrait ou

alinéa - Proposer des conclusions partielles entre le (I), (II) et (III). Elles doivent servir à revenir au questionnement

initial en articulant les arguments. La production graphique Une dissertation de géographie doit aussi s’appuyer sur une production graphique efficace intégrée au développement Possibilité de proposer trois ou quatre schémas intermédiaires, à différentes échelles, et éventuellement un schéma de synthèse ou d’autres types de productions (organigrammes, chorèmes…). NB – Rappel sur l’usage des termes : le schéma est une figure libre qui peut prendre la forme d’une représentation cartographique, d’un dessin ou d’un graphique tandis que le croquis a un fond cartographique imposé. Il n’y a pas de fond cartographique imposé pour l’épreuve de dissertation à l’agrégation interne. Un principe : ces productions graphiques ne sont pas de simples illustrations, mais constituent des étapes dans la démonstration. Elles ne sont donc pas être reportées en annexe, mais doivent préférentiellement apparaître à des

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moments précis de l’argumentation, correspondre à la problématique, pour constituer des exemples cohérents permettant d’étayer un raisonnement. Exemple pour le sujet de la session 2016 : « La dynamique des territoires, enjeu des systèmes productifs en France ? » Le jury attendait plusieurs schémas avec des contours cartographiques à main levée, représentant des situations géographiques à différentes échelles. L’un d’entre eux pouvait notamment représenter un système, ses composantes, des logiques de causalités (boucles de rétroactions, bifurcations etc.) pour bien souligner la dimension systémique du sujet. Quelques principes de construction des schémas : 1. Le titre et la légende doivent correspondre à la démonstration, en intégrant des mots-clefs réinvestis dans la partie rédigée. 2. Le schéma doit présenter à proximité immédiate un titre, une orientation, une légende et une échelle (même approximative) et une nomenclature (= principe « TOLEN »). 3. La légende est construite. Elle comprend plusieurs items par partie, qui sont brièvement caractérisés. La légende doit être placée de telle manière que le correcteur puisse la lire en regardant la carte en même temps : ne pas l’inscrire derrière la carte. 4. Les figurés appartiennent aux trois grandes catégories : ponctuels, linéaires, surfaciques. Il est important de bien équilibrer la part de chacune de ces catégories de figuré. 5. Penser à soigner la forme avec une taille lisible 6. Respecter le code couleur conventionnel. Bannir le feutre fluorescent et le stylo bic.

7. Il existe aussi des règles de nomenclature (noms de lieux et de sites)

LA CONCLUSION, enfin, ne consiste pas à reprendre les conclusions des grandes parties, mais à revenir sur la problématique en y répondant de manière adéquate. Elle débouche sur une ouverture qui élargit le sujet de façon pertinente.

SOURCE Alexandra Monot, La leçon de géographie, Bréal, Paris, 2011

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CONSEILS METHODOLODIQUES POUR ANALYSER UN SUJET Pour information, les sujets des dernières sessions 2011 Pratiques et territoires du tourisme en France 2012 Etat, régions et ressources en Russie 2013 Les marges de l’espace français 2014 Migrants et espaces migratoires 2015 Villes et recompositions territoriales en France 2016 La dynamique des territoires, enjeu des systèmes productifs en France ? 2017 Les enjeux géopolitiques de la maîtrise des mers et des océans

Etude des mots de liaison que l’on trouve fréquemment dans les sujets de géographie et leur implication pour le traitement du sujet

D’après Alexandra Monot, La leçon de géographie, Bréal, Paris, 2011

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Liste (non exhaustive) de termes que l’on trouve fréquemment dans les sujets de géographie (D’après Alexandra Monot, La leçon de géographie, Bréal, Paris, 2011)⇒ Dans le développement ces termes doivent être étudiés à différentes échelles (locales, nationales, régionales, mondiales), à toutes les temporalités (court, moyen ou long terme) et dans tous les domaines (économiques, sociaux, politiques, environnementaux, culturels….)

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CONSEILS METHODOLODIQUES POUR REDIGER LE DEVELOPPEMENT D’après la lettre de cadrage du jury session 2018

http://geoconfluences.ens-lyon.fr/programmes/concours/france-geo-generale-biblio

◘Exposer des processus et des facteurs ◘Mettre en évidence les acteurs qui sont à l’œuvre dans les territoires et les enjeux auxquels ils sont confrontés, les formes que prennent leur coopération. Dans ce cadre, le poids, la place et le rôle respectifs de l’Etat, des collectivités territoriales mais aussi des autres acteurs du territoire au premier rang desquels figurent les entreprises et les populations doivent être questionnés. Accorder une attention particulière aux acteurs institutionnels et politiques (EPCI, départements, régions…) et aux périmètres qu’ils organisent (bassins de vie, unités et aires urbaines, zones d’emploi, petites régions agricoles et forestières…) ◘Prendre en compte la complexité des phénomènes dans leurs dimensions institutionnelles, économiques, sociales, culturelles, mais aussi physiques, environnementales et paysagères. Insister notamment sur les « contraintes et solutions environnementales » ◘Prendre en compte la différenciation spatiale et le fait que les dynamiques qui façonnent le territoire valorisent certains espaces au détriment d’autres, « en crise », aujourd’hui marginalisés ou délaissés, et accentuent des inégalités économiques, sociales et sociospatiales. ◘Bien connaître des exemples régionaux (« Cette question est aussi l’occasion d’étudier plus en détail le fait régional, en dépassant la simple approche institutionnelle. ») ◘Prendre en compte les spécificités ultramarines des département-régions et collectivités d’Outre-Mer ◘L’approche doit être multiscalaire : « Il s’agit (…) en s’appuyant sur des exemples choisis à des échelles variées, de comprendre comment les phénomènes se transforment, s’organisent et s’articulent, dans leurs dimensions spatio-temporelles et multiscalaires, de la très petite échelle (régionale, nationale voire supra-nationale) à la très grande échelle (communes, intercommunalités, « pays » au sens géographique du terme). ◘Etre précis et travailler la quantification des phénomènes : tous les éléments peuvent se mesurer en ayant recours à de nombreux indicateurs, démographiques (évolution naturelle, variation migratoire, structure par âges, espérance de vie…), économiques (emploi, chômage, revenus, pauvreté…), sociaux et culturels (niveaux de diplômes, accès aux soins, votes politiques…). Ces données sont aujourd’hui disponibles grâce à plusieurs sources d’informations (Observatoire des territoires, Observatoire du littoral et de la mer, INSEE, Cartostat, Agreste, etc.), accessibles en ligne. 2 SUJETS D’ENTRAINEMENT POUR LES JOURNEES DE FORMATION sujet 1 : « Mobilités spatiales et territoires français » sujet 2 : « Aménager durablement les territoires français »