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Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page i
Soutenu le 29/02/2016 devant le jury composé de :
Président : Nicolas BARRO, Professeur Titulaire, Université Ouaga I Joseph Ki-Zerbo
Membres : Jacques SIMPORE, Professeur Titulaire, Université Ouaga I Joseph Ki-Zerbo
Serge DIAGBOUGA, Maître de recherche, IRSS/CNRST, Ouagadougou
Florencia W. DJIGMA, Assistante, Université de Ouaga I Joseph Ki-Zerbo
LABORATOIRE DE BIOLOGIE MOLECULAIRE
ET DE GÉNÉTIQUE MOLÉCULAIRE
(LABIOGENE)
UNIVERSITE OUAGA I PROFESSEUR JOSEPH KI-ZERBO
--------------- UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE
SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE
(UFR/SVT)
N° d’Ordre............................./LABIOGENE
sur le thème:
PREVALENCE DE L’HEPATITE DELTA CHEZ LES
DONNEURS DE SANG DU CENTRE REGIONALE DE
TRANSFUSION SANGUINE DE OUAGADOUGOU
POSITIFS A L’ANTIGENE DE SURFACE DU VIRUS DE
L’HEPATITE B.
Mémoire Présenté
Par : ZEYE Moutanou Modeste Judes
Pour l’obtention du Master II
de Biologie Moléculaire et de Génétique Moléculaire Appliquées
de l’Université de Ouagadougou
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page i
Préface du Coordonnateur du Master BIOGEMA
De nos jours, les connaissances avancées en génétique et biologie moléculaires sont
incontournables pour conduire des études de hautes valeurs ajoutées en sciences
biologiques. Les outils de la Biologie moléculaire ont permis d’accomplir de grands
progrès dans le domaine du diagnostic, de la pharmacie, de la thérapeutique, de
l’agriculture et même dans l’aide à la justice par l’identification humaine. Les
Universités et les laboratoires de recherche des Pays membres de l’UEMOA dans
leur grande majorité, restent arrimés aux pays et laboratoires de recherche du Nord
pour leurs besoins en recherches et activités en génétique et biologie moléculaires.
Cet état de fait est lié au déficit en personnel qualifié et le manque de ressources
financières et matériel pour conduire les recherches en local in situ. Cela a pour
conséquence, une non maîtrise de la finalité ainsi que de l’utilisation des résultats et
produits des recherches que nous conduisons, une surenchère du coût des examens
et des études en biologie et génétique moléculaires. Un autre corollaire et non des
moindres de cet état de fait est la fuite de capitaux mais également la fuite des
cerveaux car les étudiants les plus compétents envoyés dans les pays du Nord ont
tendance à y rester.
Le master en Biologie Moléculaire et en Génétique Moléculaire Appliquées
(BioGeMA) a pour but de combler le vide constaté dans l’expertise en génétique et
biologie moléculaires par la mise à disposition des pays de l’espace UEMOA, de
personnels qualifiés, de haut niveau de compétences pour conduire des études et
recherches en génétique et biologie moléculaires.
Le master BioGeMA est :
Un Master à dimension sous-régionale
Géré par un réseau de chercheurs et praticiens en génétique et biologie
moléculaires
Soutenu par une plateforme technologique sous-régionale à LABIOGENE
Ce Master a pour objectif de former des biologistes, des pharmaciens, des
vétérinaires et des médecins biologistes capables d’effectuer des diagnostics
biomoléculaires dans des centres hospitaliers et d’élaborer des études
d’investigations dans des structures de recherches. En outre, il ouvrira la porte
d’études doctorales aux meilleurs étudiants pour permettre la formation de
chercheurs et d’enseignants-chercheurs afin d’assurer la relève du corps
enseignants, la constitution d’une masse critique d’experts africains et la mise en
place d’un véritable réseau africain de recherche dans le domaine ci-dessus cité.
Professeur Jacques SIMPORE
Professeur Titulaire de Biologie Moléculaire et de
Génétique Moléculaire
UFR/SVT - École Doctorale Sciences et Technologie
Université de Ouagadougou – Burkina Faso
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page ii
DEDICACES
A mon père Mr ZEYE Tonté Gaston et ma mère TRAORE Lucie, vous avez tout consentis
pour ma formation humaine, soyez en honorés par la présente œuvre.
A mes sœurs Angèle et Edwige ZEYE pour vos soutiens multiformes
A la prunelle de mes yeux Djamila TAPSOBA pour tes conseils et ton soutien
A mes amis et bonne volonté qui n’ont ménagé aucun effort pour l’élaboration de la présente
étude.
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page iii
REMERCIEMENTS
Nous exprimons notre profonde gratitude :
Au Pr Jacques SIMPORE, Professeur titulaire, Coordonnateur du Master de Biologie et de
Génétique Moléculaires Appliquées (BioGeMA), Directeur du Centre de Recherche
Biomoléculaire Pietro ANNIGONI (CERBA), Responsable du Laboratoire de Biologie
moléculaire et de Génétique (CERBA/LABIOGENE), Recteur de l’Université Saint Thomas
d’Aquin pour nous avoir permis de faire nos premiers pas dans le monde de la recherche et pour
avoir accepté la direction de ce MASTER, sans oublier l’encadrement et le soutien économique
qu’il nous a assurés dans cette étude.
Au Pr Nicolas BARRO, président du jury pour avoir accepté malgré son agenda chargé de
présider le jury. Je retiens que j’ai effectué mes premiers pas en virologie avec vous.
Au Dr Serge DIAGBOUGA, pour votre disponibilité, vos précieux conseils et pour avoir
accepté de juger notre travail.
Au Dr Florencia DJIGMA, assistante pour sa disponibilité, ses conseils et encouragements
pendant les moments très difficiles.
Au Dr Mahamoudou SANOU maitre-assistant pour son soutien.
A l’administration du CRTS/O précisément à Dr Honorine DAHOUROU directrice générale
du CNTS, Dr Siaka OUATTARA directeur régional du CRTS/O. A tous les agents du CRTS/O
Mr Sibiri SANOU, Mr K Anselme BALIMA, Mr Ouada NEBIE, et à tous ceux qui se
reconnaitront dans la présente étude soyez en remercié.
Au corps professoral de l’UFR/SVT en général et celui du Master II de BioGeMA en particulier.
Aux doctorants de LABIOGENE particulièrement T. Rebeca COMPAORE, R. Serge
Théophile SOUBEIGA, Abdoul Karim OUATTARA, Père Albert YONLI à tous mes
promotionnaires du MASTER de BIOGEMA.
A l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) pour le soutien financier du
master BioGeMa à travers le programme PACER 2.
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page iv
RESUME
Introduction : L’infection par les virus des hépatites est un problème de santé publique au
Burkina Faso. Plusieurs études sont régulièrement effectuées pour présenter la prévalence des
infections virales des hépatites notamment celles des hépatites A, B et C. Le constat cependant,
est que sur l’hépatite delta qui reste très virulent, très peu d’étude s’y sont intéressées. La
présente étude propose un état de la distribution de l’hépatite delta au sein des porteurs sains de
l’antigène de surface du virus l’hépatite B.
Méthode : La collecte des échantillons a été réalisée au CRTS/O et les analyses biomoléculaires
au CERBA/LABIOGENE. La présente étude a concerné 200 donneurs de sang de premier don
positifs à l’antigène de surface du VHB (AgHBs) au test de l’automate (ARCHITECT i 1000
SRTM) puis au TDR (kit : One step Rapid Test de HEALGEN). Le kit HBV/HDV RT-PCR a
été utilisé pour confirmer la présence ou non du VHB ou celui du VHD. Le logiciel SPSS a été
utilisé pour les différentes analyses statistiques.
Résultats : La répartition sociodémographique a montré 21% de femmes contre 79% d’hommes
de toutes confessions religieuse et ethnique confondues. L’analyse à la RT-PCR a confirmé la
présence de l’ADN du VHB chez 195 sur 200 (97,5 %) donneurs de sang positif à l’AgHBs.
Seulement 0,5% (1/200) des porteurs du VHB ont un cas de co-infection avec le VHD.
Conclusion : Notre étude présente la distribution du VHD au sein des donneurs de sang du
CRTS/O porteurs de l’antigène de l’hépatite B qui est de 0,5 %. Ce chiffre reste faible quant à
la prévalence de l’hépatite delta chez les donneurs de sang positifs à l’AgHbs contre la tendance
générale dans la littérature qui elle l’estime à 5%. De plus cette étude confirme que 97,5 % des
porteurs de l’AgHBs détectés par l’automate ARCHITECT i 1000 SRTM du CRTS/O étaient
bien porteurs du VHB à la PCR.
Mots clés : VHB, VHD, CRTS/O, PCR, Donneur de sang, Ouagadougou.
SUR LE THEME:
PRÉVALENCE DE L’HÉPATITE DELTA CHEZ LES
DONNEURS DE SANG DU CENTRE REGIONALE DE
TRANSFUSION SANGUINE DE OUAGADOUGOU
POSITIFS À L’ANTIGÈNE S DU VIRUS DE L’HÉPATITE B
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page v
ABSTRACT :
Introduction : Infection with hepatitis virus is a public health problem in Burkina Faso. Several
studies are performed regularly to present the prevalence of hepatitis viral infections including
those of hepatitis A, B and C, however, the finding is that hepatitis delta remains highly virulent;
very few studies are interested in it. This study aims therefore to provide a state of the
distribution of hepatitis delta in healthy carriers of the antigen of hepatitis B.
Methods : The present study in Regional blood Transfusion Centre of Ouagadougou (CRTS)
and the laboratory of Biomolecular Research Center Pietro Annigoni (CERBA) concerned 200
first time blood donors positive to HBV surface antigen (HBsAg) by the ARCHITECT i 1000
SRTM and rapid test. HBV / HDV RT-PCR test were used to confirm the presence of HBV and
HDV. The SPSS software was used for various statistical analyzes.
Results: Analysis with RT-PCR confirmed the presence of HBV DNA in 195 of 200 blood
donors positive for HBsAg. Only 0, 5% of the HBV carriers have a case of coinfection with
HDV. The socio-demographic breakdown showed 21% of women against 79% men of religious
and ethnic confessions confused.
Conclusion: The present study shows a picture of VHD distribution among blood donors
CRTS/O carriers of hepatitis B antigen which is 0.5%. This figure is confirming the prevalence
of hepatitis delta in positive blood donors with HBsAg in the literature. Furthermore, this study
confirms at 97, 5% the carriage of the HBsAg detected by ARCHITECT i 1000 SRTM of
CRTS/0.
Mots clés : HBV, HDV, RT-PCR, Blood donnors, Ouagadougou.
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page vi
Sommaire
Préface du Coordonnateur du Master BIOGEMA ................................................................ i
DEDICACES ............................................................................................................................ ii
REMERCIEMENTS ............................................................................................................... iii
RESUME .................................................................................................................................. iv
Introduction : ........................................................................................................................... iv
Méthode :. ................................................................................................................................ iv
Résultats : ................................................................................................................................. iv
Conclusion : ............................................................................................................................. iv
ABSTRACT : ............................................................................................................................ v
Results: ...................................................................................................................................... v
Sommaire ................................................................................................................................. vi
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................ x
LISTE DES ABREVIATIONS .............................................................................................. xi
INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
1. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ...................................................................................... 2
1.1 Rappels sur le virus de l’hépatite B (VHB) ............................................................. 2
1.1.1 L’hépatite B ............................................................................................................. 2
1.1.2 Modes de transmission du VHB ................................................................................. 2
1.1.3 Classification du VHB ............................................................................................. 2
1.1.4 Cycle de réplication du VHB ............................................................................. 3
1.1.5 Histoire naturelle du VHB ................................................................................... 4
1.1.6 Epidémiologie de l’hépatite B ................................................................................. 5
1.1.7 Diagnostic de l’hépatite B ....................................................................................... 6
1.1.8 La vaccination contre le VHB ................................................................................ 7
1.1.9 Traitement de l’hépatite B ...................................................................................... 8
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page vii
1.2 L’Hépatite Delta ............................................................................................................. 9
1.2.1 Découverte du VHD ................................................................................................ 9
1.2.2 Epidémiologie de l’hépatite Delta ........................................................................ 10
1.2.3 Modes de transmission du VHD .......................................................................... 11
1.2.4 Histoire naturelle de l’infection du VHD ............................................................ 11
1.2.5 Structure du génome du VHD et classification du VHD. .................................. 13
1.2.5.1 Le génome du VHD ............................................................................................ 13
1.2.5.2 Les protéines d'enveloppe du VHD.................................................................. 14
1.2.5.3 La protéine delta ................................................................................................ 14
1.2.5.4 Classification du VHD ...................................................................................... 15
1.2.6 Cycle de vie du VHD .......................................................................................... 15
1.2.6.1 La transcription et la réplication de l'ARN viral du VHD ............................ 15
1.2.7 Diagnostic du VHD .............................................................................................. 16
1.2.8 Prévention et traitement de l’hépatite D ............................................................ 17
2 OBJECTIFS DE L’ETUDE ............................................................................................... 21
2.1 Objectif principal ......................................................................................................... 21
2.2 Objectifs spécifiques ..................................................................................................... 21
3 MATERIELS ET METHODES ......................................................................................... 22
3.1 Cadre d'étude ................................................................................................................ 22
3.2 Matériels ........................................................................................................................ 22
3.2.1 Appareillages ......................................................................................................... 22
3.2.2 Fiches de collecte ................................................................................................... 24
3.3.1 Type et période d’étude ........................................................................................ 25
3.3.2 Population d'étude ................................................................................................. 25
3.3.3 Collecte des échantillons ....................................................................................... 25
3.3.4 Critères d'inclusion à l'étude ................................................................................ 26
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page viii
3.3.5 Critères de non inclusion ...................................................................................... 26
3.3.6 Considération éthiques ......................................................................................... 26
3.3.7 Recherche de l’AgHBs du VHB ........................................................................... 26
3.3.8 Détection de l’ADN du VHB et de l’ARN du VHD ............................................ 28
4. RESULTATS ...................................................................................................................... 30
4.1 Prévalence de l’AgHBs ................................................................................................. 30
4.2 Caractéristiques sociodémographiques des donneurs de sang. ............................... 30
4.3 La fréquence des coïnfections chez les donneurs de sang de l’étude. ...................... 31
4.4 Prévalence des infections en fonction des groupes sanguins ........................................ 32
4.5 Résultats de la PCR des donneurs de l’étude ................................................................ 32
5. DISCUSSION ................................................................................................................. 35
CONCLUSION ET PERSPECTIVES ..................................................................................... 37
Références bibliographique ................................................................................................... 39
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page ix
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Représentation de la particule virale du VHB selon James A. Perkins (2002) .......... 3
Figure 2 : Vue d’ensemble du cycle de réplication viral ............................................................ 4
Figure 3 : Prévalence du VHB dans le monde .......................................................................... 6
Figure 4 : Répartition par génotype du VHD dans le monde .................................................. 11
Figure 5: Variation des marqueurs sérologiques du VHD dans le cas d'une coïnfection ....... 12
Figure 6 : Variation des marqueurs sérologiques du VHD dans le cas d'une surinfection ..... 13
Figure 7 : Représentation schématique de la particule virale du VHD .................................... 14
Figure 8 : Cycle de réplication du VHD ................................................................................. 16
Figure 9: automate ARCHITECT i 1000SRTM du CRTS/O .................................................... 23
Figure 10: Appareil SaCycler- 96 Real Time PCR V.7.3 de Saccace Biotechnology ............. 23
Figure 11: Test de Diagnostic Rapide ( 02=cas négatif; 03= cas positif) ................................ 24
Figure 12: Courbes de détection de la fluorescence des ADN/ARN du VHB/VHD .............. 30
Mémoire Présenté
Par : ZEYE Moutanou Modeste Judes
Pour l’obtention du Master II
de Biologie Moléculaire et de Génétique Moléculaire Appliquées
de l’Université de Ouagadougou
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page x
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : : Répartition par sexe et par classe d'âge des donneurs porteurs de l’AgHBs ....... 30
Tableau II : Distribution par sexe et par profession des donneurs AgHbs + ........................... 31
Tableau III : Répartition des cas de co-infection de la population d'étude .............................. 31
Tableau IV : Répartition par groupe ABO et par profession des porteurs de l’AgHbs + ........ 32
Tableau V : Répartition des porteurs du VHB et du VHD par profession ............................... 33
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page xi
LISTE DES ABREVIATIONS
ADN: Acide Désoxy-ribonucléique
AgHbs: Antigène de surface du virus de l’hépatite B
ARN: Acide Ribonucléique
ARNm: Acide Ribonucléique messager
BIOGEMA: Biologie et Génétique Moléculaire Appliquées
CERBA: Centre de Recherche Biomoléculaire Pietro Annigoni
CNTS:Centre National de Transfusion Sanguine
CRTS/O: Centre Régional de Transfusion Sanguine de Ouagadougou
DHBV: Duck Hepatitis B Virus
ELISA: Enzyme-Linked Immunosorbent Assay
HBV/HDV : Hepatitis B Virus/ Hepatitis D Virus
HHVB: Heron Hepatitis B Virus
LABIOGENE: Laboratoire de Biologie Moléculaire et de Génétique Moléculaire
mL : millilitre
OMS: Organisation Mondiale de la Santé
PCR: Polymerase Chain Reaction
RT-PCR: Reverse Transcriptase- Polymerase Chain Reaction
S/CO : Valeur URL de l'échantillon / Valeur URL de la valeur-seuil
SPSS: Standard Statistical Package for Social Sciences
TDR: Test de Diagnostic Rapide
UI: Unité Internationale
URL : Unité Relative de Lumière
VHB: Virus de l'Hépatite B
VHD: Virus de l'Hépatite D
INTRODUCTION
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 1
INTRODUCTION
Problème de santé publique majeur, surtout dans les pays en voie de développement, les
hépatites virales sont les infections humaines à virus les plus répandues dans le Monde (OMS,
2014). Un rapport de la soixante septième assemblée mondiale de la santé note avec une vive
inquiétude que l’hépatite virale est désormais à l’origine de 1,4 millions de décès par an (OMS,
2014). Environ 500 millions de personnes souffrent actuellement d’hépatite virale et 2 milliards
ont été infectées par le virus de l’hépatite B. La plupart des personnes souffrant d’une hépatite
B ou C chronique ignorent qu’elles sont infectées et qu’elles courent un risque grave de faire
une cirrhose ou un cancer du foie. Ceux-ci contribuent à la recrudescence de ces deux affections
chroniques dans le monde (OMS, 2014). De nos jours on estime à 240 millions le nombre des
porteurs chroniques du virus de l’hépatite B (VHB) dont environ 15-20 millions sont co-infectés
par le virus de l’hépatite D (VHD) (Blanchet et al., 2014) aussi appelé virus de l’hépatite delta.
Le virus de l'hépatite delta (VHD) est un petit virus, à ARN circulaire défectueux qui nécessite
la présence du virus de l'hépatite B (VHB) pour son cycle de vie. C’est pour cela qu’il est
souvent appelé virus satellite du VHB. Environ 5% des porteurs du VHB sont co-infectés par
le VHD (Ghamari et al., 2013). En association avec l’hépatite B, l'hépatite delta provoque la
plus grave forme d'hépatite virale chez l'homme, y compris l’hépatite fulminante ainsi qu’une
insuffisance hépatique, avec une progression rapide vers la cirrhose hépatique suivis d’une
décompensation hépatique, et un risque accru de carcinome hépatocellulaire (HCC) (Alvarado-
Mora et al., 2013). Au Burkina Faso, des études ont montré que la séroprévalence du VHB était
de 29,4% chez les femmes enceintes (Zeba et al., 2012) contre 16,59% chez les donneurs de
sang (Nagalo et al., 2012). Cependant, sur le plan national et particulièrement au niveau du
Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) des études sur le VHD n’ont pas encore été
publiées.
Au vu d’un tel constat et reconnaissant la nécessité de mettre du sang sécurisé à la disposition
des receveurs (résolution WHA28.72 de l’OMS), il nous parait nécessaire de disposer de
données fiables sur la prévalence du VHD. A l’issue de cette étude, nous pensons contribuer à
une meilleure politique de prise en charge de cette infection. Le VHD n’existe que dans les cas
de co-infection ou de sur-infection avec le VHB. Il nous parait à ce titre nécessaire de rappeler
ce que c’est que le VHB avant d’aborder le VHD.
REVUE
BIBLIOGRAPHIQUE
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 2
1. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 Rappels sur le virus de l’hépatite B (VHB)
1.1.1 L’hépatite B
L'hépatite B est une hépatite virale due à une infection par le virus de l'hépatite B (VHB) et
entrainant une inflammation du foie. Le virus de l’hépatite B a été découvert en 1965 par
Blumberg et ses collaborateurs et caractérisé par Prince (Blumberg et al., 1965). Le VHB
présente une grande variabilité génétique. On distingue au moins 8 génotypes désignés par des
lettres, de A à H, dont certains sont subdivisés en sous génotypes.
1.1.2 Modes de transmission du VHB
La période d’incubation de l’hépatite B est de 75 jours en moyenne, mais peut varier de 30 à
180 jours. Le virus est détectable 30 à 60 jours après l’infection et peut persister dans
l’organisme pour donner une hépatite B chronique (OMS, 2015). Dans les zones de forte
endémicité, les modes de propagation les plus courants de l’hépatite B sont :
La transmission par voie sexuelle : c’est une source majeure de contamination du VHB
dans le monde en général.
La transmission par voie parentérale : regroupe les injections de drogues par voie
intraveineuse avec des seringues souillées et les actes médicaux non sécurisés
(transfusion sanguine, injections, acupuncture, soins dentaires).
La transmission verticale : c’est la transmission du virus d’une mère infectée à sa
progéniture en l’absence de toute mesure préventive. La transmission verticale du VHB
peut survenir in utéro, pendant ou après l’accouchement (Sangare et al., 2009).
La transmission nosocomiale :Elle est possible dans les centres de santé d’un patient
infecté à un patient sain, d’un patient infecté à un membre du personnel soignant ou vice
versa (Prentice et al., 1992)
1.1.3 Classification du VHB
Le VHB appartient à la famille des Hepadnaviridae. Cette famille regroupe l’ensemble des virus
dont le génome est constitué d’un ADN circulaire double brin ou partiellement double brin et
possédant une transcriptase inverse. La famille des Hepadnaviridae regroupe deux genres : Le
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 3
genre Orthohepadnavirus qui regroupe le virus de l’hépatite B humain ainsi que les virus des
rongeurs et le genre Avihepadnavirus qui regroupe les virus du canard de Pekin (Duck Hepatitis
B virus DHBV) et du héron (Heron Hepatitis B virus : HHVB) (Wagner et al., 2004).
Les virions VHB (particules de Dane)
Les particules de Dane ou virions infectieux du VHB est constitué d’un ADN circulaire,
partiellement double brin comportant en moyenne 3200 paires de bases. C'est un virus
enveloppé à capside icosaédrique (figure 1).
Figure 1: Représentation de la particule virale du VHB selon James A. Perkins (2002) (Source
:http://www.infectiologie.org.tn)
1.1.4 Cycle de réplication du VHB
La réplication du génome débute dans le noyau cellulaire, par la synthèse à partir du génome
viral, d'un ARN pré-génomique qui sera encapsidé dans le cytoplasme (Daub et al., 2002). Cet
ARN va ensuite être rétro transcrit en ADN simple puis double brin, puis entouré d'une
enveloppe et exporté sous forme de virions dans le sérum. Au cours de son cycle de réplication,
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 4
le VHB peut s'intégrer dans le génome de la cellule hôte, y persister indéfiniment et coder pour
les différentes protéines virales (LANFORD et al.; 1997). La figure 2 présente le cycle de
réplication du VHB.
Figure 2 : Vue d’ensemble du cycle de réplication viral (Ganem et Prince, 2004)
Légende : A entrée des virions VHB ; B adressage et entrée du virus dans le noyau ; C
transcription ; D1 Synthèse des protéines d’enveloppe à la membrane du réticulum
endoplasmique ; D2 Synthèse des nucléocapsides du VHB ; E1 Bourgeonnement des particules
sous virales ; E2 Bourgeonnement des virions HBV matures ; F1 Sécrétion des particules sous
virales ; F2 Sécrétions des virions HBV néosynthétisés.
1.1.5 Histoire naturelle du VHB
Une fois dans le sang, le virus atteint le foie et se multiplie dans les hépatocytes. La réaction
immédiate ou différée du système immunitaire détruit les cellules infectées, entrainant une
inflammation du foie (Andernach et al., 2014). L’histoire naturelle de l’infection au virus de
l’hépatite B comporte essentiellement deux phases : une phase aigüe et une phase chronique.
Les symptômes de la maladie aiguë sont essentiellement une inflammation du foie, avec ou
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 5
sans ictère et des troubles digestifs avec nausées et vomissements. A ce stade, l’évolution est
souvent bénigne même si l’hépatite B est la forme la plus grave des hépatites virales, il existe
aussi des formes fulminantes rares à évolution mortelle. L'infection aigue passe souvent
inaperçue chez beaucoup de porteurs du virus. Chez 90% des enfants infectés par leurs mères,
l'hépatite B aiguë ne guérit pas et devient une infection chronique. Seul 5% des infections
aigues à l’âge adulte évoluent vers une forme chronique. Le porteur chronique n'a pas de
symptôme apparent mais est susceptible de contaminer son entourage. En cas d'hépatite
chronique active, les symptômes peuvent être une fièvre modérée, une grande fatigue, des
troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales), une jaunisse, des urines
foncées ou des selles décolorées. La gravité potentielle de l’hépatite B est constituée par le
risque d’évolution vers une hépatite chronique B qui peut se compliquer d’une cirrhose du foie
et d’un cancer du foie, une maladie mortelle avec un taux de réponse très faible à la
chimiothérapie actuelle (Ganem et Prince, 2004).
1.1.6 Epidémiologie de l’hépatite B
Environ 240 millions de personnes souffrent d'une infection chronique par le virus de l’hépatite
B (définie comme la positivité pour l’antigène de surface du VHB pendant au moins 6 mois).
Plus de 780 000 personnes meurent chaque année des suites de l’hépatite B notamment de
cirrhose ou de cancer du foie (OMS, 2015). C’est en Afrique subsaharienne et dans l’Est de
l’Asie que la prévalence de l’hépatite B est la plus forte, avec une proportion de la population
adulte chroniquement infectée comprise entre 5 et 10%. On relève également des taux élevés
d’infections chroniques dans le bassin amazonien et dans les parties méridionales de l’Europe
orientale et centrale.
Au Moyen-Orient et sur le sous-continent indien, on estime que 2 à 5% de la population
générale est infecté de manière chronique. L’infection chronique touche moins de 1% de la
population de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord (OMS, 2015). La figure 2 ci-
dessous présente la répartition du VHB dans le monde. Une grande partie de l’Afrique reste
dans la zone rouge caractérisée par une très forte prévalence supérieure à 8%. Dans la zone
intermédiaire en orange la prévalence se situe entre 2 et 7% et enfin la zone de faible prévalence
concerne les pays où la prévalence est inférieure à 2%. Au Burkina Faso la prévalence de
l’hépatite B est estimée à 14,47% au niveau de la population générale (Tao et al., 2014).
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 6
Figure 3 : Prévalence du VHB dans le monde (Gerlich et al., 2013)
1.1.7 Diagnostic de l’hépatite B
Le diagnostic d’une hépatite virale de type B utilise à la fois les techniques sérologiques et les
techniques de biologie moléculaire et repose sur la détection de certains marqueurs du VHB
dans le sérum ou dans le plasma. Ces marqueurs sont dits directs ou indirects :
Les marqueurs directs du VHB
L’antigène HBs (AgHBs)
Exprimé à la surface de la particule virale, l’AgHBs est la structure d’attachement du virus sur
la cellule cible. Cet antigène constitue l’essentiel de l’enveloppe du virus. La présence de
l’AgHBs dans le sérum est signe d’une infection. Son dosage quantitatif permet un suivi des
malades chroniques
L'antigène HBc (AgHBc)
Il constitue le core (ou la capside) et est exprimé à la surface des hépatocytes où il induit des
réactions de cytolyse de la part des lymphocytes T CD8+. Il n’est pas détectable dans le sérum
mais peut être mis en évidence dans le noyau des cellules hépatiques.
L'antigène HBe (AgHBe)
Il est comme l'AgHBc, codé par le gène C, mais diffère de celui-ci par l’absence de 34 à 36
acides aminés à son extrémité carboxy-terminale et par la présence de10 acides aminés dans sa
ELEVE
INTERMEDIARE
FAIBLE
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 7
région pré-C. Il est présent sous forme soluble dans le sérum et traduit une réplication active du
VHB. Ce marqueur est important dans le suivi de l’hépatite B chronique
L’ADN du VHB
Dans le suivi des patients chroniquement infectés, la charge virale est un outil standard dans
l’évaluation de la réponse au traitement. L’ADN du VHB est quantifiable dans le plasma par
les techniques de polymérisation en chaines comme la PCR en temps réel ou par les techniques
d’hybridation. Dans le cas des hépatites occultes où l’AgHBs muté n’est pas détectable par la
plupart des anticorps monoclonaux, la recherche quantitative de l’ADN est importante.
Les marqueurs indirects
Les anticorps anti-HBs (AcHBs)
Ils apparaissent après la disparition de l’AgHBs. Leur présence dans le sérum traduit une
élimination du virus par l’hôte infecté ou, une immunisation par la vaccination.
Les anticorps anti-HBe (AcHBe)
Leur apparition dans le sérum traduit une régression, ou un arrêt de la réplication. La
séroconversion de l’AgHBe est aussi un bon pronostic dans le traitement des patients avec une
hépatite chronique B active, le but de celui-ci étant de parvenir à une charge virale indétectable.
Les anticorps anti-HBc (AcHBc)
L’AcHBc est avec l’AgHBs, le marqueur le plus couramment utilisé dans le dépistage de
l’hépatite B, notamment en transfusion sanguine. L’AcHBc peut persister dans le sérum
quelques temps après la disparition de l’AgHBs. Sa présence dans le sérum est signe d’un
contact avec le VHB.
1.1.8 La vaccination contre le VHB
On dispose depuis 1982 d’un vaccin contre l’hépatite B. Le vaccin contre l'hépatite B ne guérit
pas les porteurs chroniques, mais il est efficace à 95% pour prévenir l'infection. Le vaccin contre
le VHB est la clé de voute de la prévention de cette maladie. L’OMS recommande d’administrer
ce vaccin à tous les nourrissons dès que possible après leur naissance, et de préférence dans les
24 heures qui suivent. Cependant adulte comme nourrisson, la deuxième injection doit être
réalisée au moins un mois après la première et un délai de six mois au moins est recommandé
entre cette deuxième injection et la troisième. Dans la plupart des cas, aucune injection de rappel
ne sera nécessaire à l’issue de ces trois doses (OMS, 2015).
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 8
1.1.9 Traitement de l’hépatite B
La plupart des adultes immunocompétents et infectés par le VHB n’ont en général pas besoin
de traitement car, éliminant spontanément le virus après six (06) mois. Toutefois, des
traitements sont disponibles pour les individus chroniquement infectés et ceux à risque de
développer une hépatite fulminante. Ces traitements n’éliminent pas le virus mais, ont pour but
d’inhiber sa multiplication en ralentissant ainsi la progression de la maladie. Deux types de
molécules sont proposés : des analogues d’antiviraux nucléosidiques et nucléotidiques qui
peuvent directement inhiber la réplication de l’ADN viral et l’interféron α capable de moduler
aussi bien la réponse immunitaire que la multiplication virale. Exemples d’antiviraux
nucléosidiques et nucléotidiques : La lamivudine, l’adefovir, l’entécavir, la ténofovir et les
interférons.
L’interféron est celui qui donne le plus de résultats satisfaisants. Dans le cas de l’hépatite B
chronique, le but du traitement avec l’interféron α ou avec sa forme pégylée est, d’obtenir une
séroconversion rapide de l’AgHBe et une charge virale indétectable. Toutefois, le choix
d’initier un traitement contre le VHB dépend de plusieurs facteurs : une charge virale élevée
(104 copies d’ADN viral par ml) ; une augmentation des transaminases sériques ; un état de
fibrose ou de cirrhose avancé ; une réactivation de la réplication virale due à une
immunosuppression. La réponse au traitement dépend également du génotype en cause dans
l’infection. Ainsi, une meilleure réponse à l’interféron est obtenue pour les génotypes A et B
que pour les génotypes C et D (Kao et al., 2002). Aussi, les individus infectés par le génotype
B répondent mieux au traitement à la lamivudine que ceux infectés par le type C (Wagner et
al., 2004).
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 9
1.2 L’Hépatite Delta
L'hépatite D est une inflammation du tissu hépatique par le virus de l'hépatite D appelée
également agent delta. Le virus de l’hépatite Delta (VHD) est un petit virus à ARN de 1,7kb,
simple brin, de polarité négative. Ce génome est étroitement lié à deux protéines virales : la
petite protéine Delta ou p24 (en raison de son poids moléculaire de 24 kDa) et la grande protéine
Delta ou p27. Ces deux protéines vont former, avec l’ARN génomique, la ribonucléoprotéine
Delta, qui sera enveloppée par les protéines de surface (AgHBs) du VHB auxiliaire pour former
la particule virale Delta (Sikora et al., 2013).
1.2.1 Découverte du VHD
Dans un article publié en 1977, Mario Rizzetto et ses collègues décrivaient la présence d'un
nouvel antigène chez des patients porteurs chroniques du virus de l'hépatite B (VHB)
(Rizzetto et al., 1977). Cet antigène était détecté dans les noyaux cellulaires, il n'était pas
d'origine cellulaire et était distinct des antigènes connus du VHB tel que l'antigène de capside
(AgHBc), l'antigène de surface (AgHBs) ou l'antigène e (AgHBe). Il était présent chez certains
patients souffrant d'hépatite B chronique sévère, et absent chez les patients atteints d'hépatite
virale non-B. Il fut alors appelé antigène delta (AgHD) et considéré comme un nouveau
composant du VHB. Cependant, dans les années qui suivirent, les expériences de transmission
au chimpanzé permirent d'affirmer que l'AgHD n'était pas un produit du VHB, mais un élément
constitutif d'un nouvel agent transmissible de nature virale, le virus de l'hépatite delta (VHD)
(Rizzetto et al. 1977).
Les analyses biochimiques effectuées à partir de sérums infectieux révélèrent alors l'existence
d'une protéine portant l'AgHD, associée à un ARN d'environ 1 700 nucléotides à l'intérieur de
particules virales recouvertes des protéines d'enveloppe du VHB (Elena et al., 1991). Par la
suite, le clonage et le séquençage du génome du VHD confirmèrent la présence dans la séquence
nucléotidique d'une région codant pour la protéine delta et ils révélèrent que la structure
circulaire du génome ressemblait à celle des ARN satellites et viroïdes des plantes (Wang et
al., 1986).
Enfin, l'utilisation des techniques de transfection de cellules en culture avec l'ADN
complémentaire (ADNc) cloné du VHD permit de démontrer la capacité du génome de se
répliquer dans la cellule en l'absence du VHB par un mécanisme semblable à celui utilisé par
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 10
les viroïdes (Kuo et al., 1989) alors que dans la nature, l'infection par le VHD n'avait été
observée que chez l'homme, elle put être obtenue expérimentalement chez le chimpanzé et chez
la marmotte (Marmota monax) infectée par le virus Woodchuck Hépatites Virus (WHV). Dans
ce modèle, le WHV assure le rôle que tient le VHB dans le cycle de réplication du VHD chez
l'homme (Elena et al., 1991); il agit comme un virus auxiliaire en fournissant les protéines
d'enveloppe pour la formation de virions VHD.
1.2.2 Epidémiologie de l’hépatite Delta
La transmission du virus de l’hépatite delta (VHD) n’est pas la même à travers le
monde.Cependant, on estime que 5% des porteurs de l’antigène de surface de l’hépatite B sont
co-infectés par le virus de l’hépatite delta ce qui signifie que entre 15 à 20 millions de personnes
à travers le monde sont atteintes du VHD (Rizzetto et al., 2012). Ce nombre n’est pas exhaustif
parce que dans bien des zones où la prévalence du virus de l’hépatite B (VHB) est élevée, les
études sur le VHD ne sont pas effectuées. L'épidémiologie du VHD est caractérisée par
l'existence de zones endémiques dans le bassin méditerranéen (sud de la France, Italie, Grèce),
dans certaines régions d'Europe de l'Est (Roumanie, ex-Yougoslavie, Albanie), du Proche-
Orient, de l'Inde, dans certains pays d'Afrique du Nord et d'Amérique latine (Venezuela,
Colombie, Pérou). De graves épidémies d'hépatite D ont été observées à Naples en 1977, chez
les Indiens Yupca du Venezuela en 1981, en Colombie, au Brésil et en République
centrafricaine. Le VHD est caractérisé, comme son virus auxiliaire le VHB, par une très grande
variabilité génétique et une répartition géographique caractéristique. Le genre Deltavirus est
aujourd’hui classé en 8 génotypes (HDV 1 à 8). HDV 1 est ubiquitaire et retrouvé dans tous les
continents. Les génotypes 2 et 4 (HDV 2 et HDV 4) sont retrouvés en Sibérie, en Asie de l’Est
et du Sud, au Japon et aux Îles Miyako. L’HDV 3 a été décrit au Nord de l’Amérique du Sud et
dans le bassin amazonien. Les génotypes HDV 5, 6, 7 et 8 ont été caractérisés, au Centre
National de Référence (CNR) associé hépatite Delta, chez des patients originaires d’Afrique
subsaharienne vivant en France, infectés dans leurs pays d’origine (Gordian et al., 2015). Des
études récentes conduites en Afrique confirment ces données virologiques (Andernach et al.,
2014).
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 11
1.2.3 Modes de transmission du VHD
La transmission du VHD suit les voies de contamination du VHB, même si la carte de
prévalence des infections delta ne se superpose pas à celle du VHB. Dans les régions de faible
endémie, la transmission parentérale du VHD est la plus fréquente et concerne les groupes à
risque d'infection pour le VHB. Elle s'effectue alors par les produits sanguins (hémophiles,
transfusion) et les partages de seringues chez les toxicomanes (le risque est élevé dans cette
population). La transmission s'effectue aussi par voie sexuelle et de la mère à l'enfant (Rizzetto
et al., 2012).
1.2.4 Histoire naturelle de l’infection du VHD
Elle dépend du mode d’infection : co-infection ou surinfection. L’infection du VHD
nécessite absolument l’infection du VHB. Elle peut être simultanée, on parle alors de co-
infection, ou peut survenir chez un patient déjà infecté de façon chronique par le VHB, on parle
alors de surinfection Delta.
Figure 4: Répartition par génotype du VHD dans le monde ( Donnée CNR d'après Gordien, 2015) Figure 4 : Répartition par génotype du VHD dans le monde (Gordien et al., 2015)
NUMERO = GENOTYPE
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 12
Co-infection :
Moins de 5% des co-infectés développent une VHD chronique. Lorsque les symptômes
cliniques disparaissent, la fatigue et la « léthargie » peuvent persister jusqu’à des semaines et
des mois. Les différents marqueurs du VHD varient au cours du temps ; ainsi en cas de co-
infection aiguë, on trouve les marqueurs de l'infection aiguë par le VHB (Ag HBs, et AC IgM
anti-HBc) et de l'infection aiguë par le VHD (AC IgM anti-D et IgG). En cas de co-infection
chronique, on trouve les AC IgM anti-HBc, les AC anti-HBe et les AC IgM anti-D avec moins
d’Ag HBs. La figure 5 ci-dessous montre une illustration de ces marqueurs.
Figure 5: Variation des marqueurs sérologiques du VHD dans le cas d'une coïnfection
(Gordien et al., 2012)
Surinfection
Elle conduit à une sévère hépatite D aigue puis à une hépatite D chronique dans 80% des cas.
Soixante à soixante-dix (60-70%) des patients avec une hépatite D chronique développent une
cirrhose du foie. En cas de surinfection aiguë (figure 6), on trouve l'AgHBs, les Ac anti-HBe,
les IgM anti-D. Les Ac IgM anti-HBc et l'Ag-e sont négatifs. L'antigène HBs est positif dans la
co-infection et la surinfection puis, généralement, il devient non détectable car la présence du
VHD inhibe le plus souvent la réplication du VHB et l'Ag HBe n'est alors plus détectable. La
persistance des IgM anti-D est prédictive de la chronicité (c'est-à-dire une bonne corrélation
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 13
avec la réplication virale) et une charge virale VHD, positive six mois après la contamination,
entérine le passage à la chronicité.
Figure 6 : Variation des marqueurs sérologiques du VHD dans le cas d'une surinfection
(Gordien et al., 2012)
1.2.5 Structure du génome du VHD et classification du VHD.
1.2.5.1 Le génome du VHD
La structure du génome du VHD est unique parmi les virus à ARN animaux. Il s'agit d'une
molécule monocaténaire, de petite taille (1 700 nucléotides) et de conformation circulaire qui
peut adopter une structure secondaire stable par auto-appariement sur 70 % de sa séquence
nucléotidique. L'ARN viral se présente ainsi sous forme pseudo-bicaténaire, qu'il est convenu
d'appeler structure en bâtonnet (Wang et al., 1986), et que l'on retrouve chez les ARN satellites
de certains virus des plantes, chez les virusoïdes et les viroïdes. La figure 7 illustre les
différentes parties du génome du VHD. La structure chimérique du VHD est composée d’une
ribonucléoprotéine formée de l’ARN delta associé aux deux protéines HD (p24 et p27) et d’une
enveloppe contenant les protéines L-HBs, M-HBs et S-HBs de HBV dans un ratio de 1/5/95
(Cf. Figure 7).
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 14
Figure 7 : Représentation schématique de la particule virale du VHD. (Wang et al.,1993)
1.2.5.2 Les protéines d'enveloppe du VHD
Les trois protéines L, M et S entrent dans la composition de l'enveloppe du VHB et du VHD.
Elles sont codées par un seul cadre ouvert de lecture sur le génome du VHB. Ces protéines sont
synthétisées dans le réticulum endoplasmique et apparaissent toutes trois sous formes
glycosylées et non glycosylées. Seule la protéine L est myristylée à son extrémité amino-
terminale.
1.2.5.3 La protéine delta
Les deux formes p24 et p27 de la protéine delta portent l'AgHD et leurs structures
primaires sont identiques à l'exception des 19 résidus acides aminés supplémentaires à
l'extrémité carboxy-terminale de la p27 . On retrouve les deux protéines associées à l'ARN pour
former des complexes ribonucléoprotéiques (RNP) dans les cellules infectées et dans la
nucléocapside des virions. Elles sont phosphorylées sur des résidus sérine (Chang et al., 1988),
non glycosylées, et assurent, dans le cycle de réplication du VHD, plusieurs fonctions que l'on
peut attribuer à des domaines précis sur la séquence peptidique.
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 15
1.2.5.4 Classification du VHD
Bien que le terme virus soit généralement utilisé dans le cas du VHD, ses caractéristiques
biologiques ne remplissent pas strictement les critères de définition des virus. En effet, le cycle
de réplication du VHD dépend de la présence d'un auxiliaire, le VHB, qui fournit les protéines
nécessaires à la formation de l'enveloppe (Lazinski et al., 1994). Le VHD est l’unique virus du
genre Deltaviridae. Il n’est classé dans aucune famille parce qu’il est le seul virus qui dépend
de surcroit du VHB.
1.2.6 Cycle de vie du VHD
Bien qu'il soit possible d'observer la réplication de l'ARN viral et de produire des virions
du VHD par transfection de cellules humaines en lignée continue, il n'existe pas de lignée
cellulaire permanente sensible à l'infection directe avec des virions du VHD ou du VHB (Sureau
et al., 1993). Les mécanismes d'adsorption et de pénétration du virion dans l'hépatocyte ont
donc été peu explorés. Seules les cultures primaires d'hépatocytes humains ou de chimpanzé
peuvent être utilisées pour observer l'étape initiale d'infection in vitro. Ces expériences ont ainsi
permis de démontrer la fonction essentielle de la grande protéine d'enveloppe (L) dans
l'infectiosité du VHD et le rôle facultatif de la protéine (M) à cette étape du cycle viral (Sureau
et al., 1993, Sureau et al., 1994). Le site d'attachement au récepteur pourrait donc se situer dans
la protéine L et plus précisément dans sa partie amino-terminale, la région pré-S1. Ce même
domaine assurerait également le rôle de ligand du récepteur pour le VHB au sein de l'enveloppe
des particules de Dane (Petit et al., 1989). Après adsorption du virion du VHD sur la membrane
de l'hépatocyte, la nucléocapside doit être internalisée et acheminée vers le noyau où la
réplication de l'ARN a lieu. Ce transfert pourrait être assuré par la présence sur la protéine delta
de signaux de localisation nucléaire dont la fonction a été démontrée in vitro (Lazinski et al,
.1994).
1.2.6.1 La transcription et la réplication de l'ARN viral du VHD
Comme pour le VHB, le mécanisme d’entrée du VHD dans les hépatocytes demeure encore
inconnu. Mais, partageant les mêmes protéines d’enveloppe, on peut supposer que cette entrée
se fait probablement par une interaction entre la grande protéine L de l’AgHBs et le (s) récepteur
(s) cellulaire (s) à identifier (Sureau et al., 1992). Le génome se réplique par un mécanisme en
cercle roulant, d’où la production d’un intermédiaire de réplication de la taille du génome
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 16
nommé ARN antigénomique. Bien qu’il existe entre 5 et 10 cadres de lecture potentiels, c’est
uniquement sur cet ARN antigénomique que se trouve le seul cadre de lecture ouvert permettant
de coder l’antigène delta (Lai et al., 1995b).
Figure 8 : Cycle de réplication du VHD (Williams et al., 2009)
Légende :1. Fixation sur un récepteur cellulaire et entrée dans la cellule ; 2. Entrée du
génome viral dans le noyau ; 3. Transcription de l’ARNm de la p24 et traduction ; 4.
Transcription de l’ARN antigénomique ; 5. Réplication ; 6. Synthèse de l’ARN
génomique ; 7. Edition ; 8. Passage de l’ARN édité vers le cytoplasme ; 9. Synthèse de l’
ARNm de la p27 puis traduction ; 10. Assemblage p27 / p24 / ARN prégénomique ; 11.
Isoprénylation de la p27 sur la cystéine 211(C211), export de la nucléocapside dans le R.E et
le Golgi ; 12. Sécrétion des virions.
1.2.7 Diagnostic du VHD
Le diagnostic du VHD repose en première intention sur la recherche des anticorps totaux,
principalement IgG, à l’aide des trousses commerciales disponibles qui donnent des résultats
comparables. En cas de négativité, on peut parler d’absence d’infection Delta. Toutefois, en cas
de persistance des signes cliniques en l’absence d’autres causes évidentes, ceux-ci peuvent être
contrôlés avec un délai d’une semaine à quinze jours, ou mieux, la recherche de l’ARN delta
peut être d’emblée demandée. Il existe une trousse commerciale permettant la recherche des
antigènes Delta. Ceux-ci sont fugaces dans le sérum, très vraisemblablement complexés aux
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anticorps qui apparaissent assez précocement, les antigènes Delta n’ont été détectés que dans
environ 3 cas pour 1 000 dans des infections avérées, et souvent chez des patients co-infectés
par le VIH. Ainsi, cette recherche ne semble pas utile dans le diagnostic de routine de l’infection
(Gordian et al., 2015).
La recherche des ARN Delta avec, surtout, la quantification de la charge virale ARN par RT-
PCR en temps réel, est le maître examen pour le diagnostic et la prise en charge des patients
(Castelnau et al., 2006). La présence d’ARN Delta permet non seulement de confirmer le
caractère réplicatif de l’infection, mais aussi de mesurer l’efficacité du traitement institué.
Cependant, bien qu’un étalon international OMS VHD soit disponible depuis octobre 2013, il
n’existe pas de kits commerciaux fiables permettant de quantifier les souches virales quel que
soit leur génotype.
1.2.8 Prévention et traitement de l’hépatite D
La Prévention de l'infection du VHD est généralement dirigée vers la prévention de la co-
infection du VHD aiguë et de la surinfection pour les porteurs de l'AgHBs. La prévention de la
coïnfection du VHB-VHD est fondée sur des pratiques bien connues qui empêchent la
transmission du VHB. Dans le milieu hospitalier, les précautions universelles adaptées pour
empêcher l'exposition au sang et à la stérilisation adéquates de même que la désinfection de
l'équipement médical, de l'environnement et des surfaces sont des éléments essentiels dans la
stratégie de prévention. Dans le cadre de la transfusion, les tests de routine tel que la détection
de l'AgHBs et anti-HBc du sang collecté ont considérablement réduit le risque de transmission
du VHB et du VHD. La vaccination des personnes à risque élevé de contracter le VHB
empêchera l'acquisition de l'infection du VHD. Le vaccin de l’hépatite B a également été
recommandé pour tous les nourrissons dans les pays dits à endémicité modérée ou encore à
forte endémicité du VHB. (Polish et al., 1993).
La prévention de la surinfection chez les patients AgHBs-positifs est un peu plus difficile, et
les stratégies doivent être axées sur la prévention de l'exposition percutanée à du sang. Les
personnes AgHBs-positif hémophiles qui reçoivent des mises en commun de produits
plasmatiques peuvent être à risque d'infection par le VHD. Lorsque cela est possible, du sang
de donneurs simples ou Minipool, devraient être utilisés pour la transfusion (Rosina et al.,
1985). Les patients AgHBs-positifs sous hémodialyse devraient être examinés pour le VHD si
ils sont considérés à haut risque pour cette infection (par exemple, les utilisateurs de drogues
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 18
intraveineuses hémophiles). Les patients hémodialysés AgHBs-positifs trouvés, peuvent être
positif pour l'infection du VHD et devraient être dialysés séparément des patients qui sont
AgHBs positifs, mais négatifs au VHD (Fernández-Montero et al., 2014).
Dans l'idéal des cas, un traitement réussi d'une infection au VHD éradique le VHD et son virus
auxiliaire donc le VHB. Toutefois, de nos jours, il n'y a pas de traitement efficace. Le traitement
prolongé avec l’interféron recombinant est la seule thérapie qui a montré une activité antivirale
contre le VHD. Cette thérapie, qui dure jusqu'à 2 ans, a été signalée comme seule efficace
pouvant atteindre 20-40% de succès (Wedemeyer et al., 2011).
OBJECTIFS DE
L’ETUDE
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 21
2 OBJECTIFS DE L’ETUDE
2.1 Objectif principal
Déterminer la prévalence de l’hépatite delta chez les donneurs de sang positif à l’AgHBs au
Centre Régional de Transfusion Sanguine de Ouagadougou (CRTS/O).
2.2 Objectifs spécifiques
Confirmer par la PCR en temps réel les résultats sérologiques des donneurs de sang
positifs à l’AgHBs.
Détecter le VHD par la Reverse Transcriptase-Polymerase Chain Reaction (RT-PCR)
en temps réel chez les donneurs de sang positifs à l’AgHBs du CRTS/O.
Déterminer la prévalence de l’hépatite delta chez les donneurs de sang du CRTS/O
MATERIEL
ET
METHODES
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 22
3 MATERIEL ET METHODES
3.1 Cadre d'étude
L'étude s’est déroulée à Ouagadougou (Burkina Faso). Le Centre Régional de Transfusion
Sanguine de Ouagadougou (CRTS/O) a servi de cadre pour la collecte de nos échantillons et
les analyses moléculaires (PCR) ont été effectuées au CERBA/LABIOGENE :
Le CRTS/O est l'un des centres chargés de la collecte du sang, la qualification, la
préparation des produits sanguins, la conservation et la distribution aux formations
sanitaires (publiques comme privées) habilitées à pratiquer la transfusion sanguine. La
collecte des échantillons positifs à l’AgHBs a été réalisée à la section de sérologie du
CRTS-O.
Le CERBA qui abrite le LABIOGENE de l'Université de Ouagadougou est également
un centre de recherche qui a comme objectif principal, de promouvoir le développement
de la santé au Burkina Faso et en Afrique par la formation de jeunes médecins,
pharmaciens et biologistes. Il possède un plateau technique moderne pour les
recherches fondamentales, pharmacologiques, de biologie et génétique moléculaires.
La conservation des échantillons collectés ainsi que toutes nos analyses par la PCR ont
été réalisées au CERBA au moyen de son plateau technique.
3.2 Matériels
3.2.1 Appareillages
Appareils de laboratoire
Une centrifugeuse
L’automate ARCHITECT i 1000 SRTM ayant servi à la détection de
l’AgHBs au CRTS/O
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 23
Figure 9: automate ARCHITECT i 1000SRTM du CRTS/O
Un congélateur pour le stockage des échantillons à -20°c.
Un appareil PCR
Figure 10: Appareil SaCycler- 96 Real Time PCR V.7.3 de Saccace Biotechnology
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 24
3.2.3 Fiches de collecte
Des informations sur chaque donneur pris en compte dans cette étude tout en maintenant
l’anonymat ont été répertoriées dans une fiche individuelle de collecte (annexe n°01 et 02). Ces
informations ont été utilisées lors des analyses statistiques de nos résultats. Une seconde fiche
sous forme de tableau a été établie pour rassembler toutes les informations collectées à partir
des fiches individuelles (annexe n°03). Cette seconde fiche permet non seulement d’avoir un
doublon des fiches individuelles mais aussi d’avoir une vue d’ensemble en un clin d’œil sur les
informations collectées. Cette fiche récapitulative des données se compose comme présenté à
l’annexe n° 03.
Contrôle
Test
Figure 11: Test de Diagnostic Rapide ( 02=cas négatif; 03= cas positif)
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3.3 METHODES
3.3.1 Type et période d’étude
II s'est agi d'une étude transversale qui s’est étendue sur une période de neuf mois, allant du
20 Janvier 2015 au 13 septembre 2015.
3.3.2 Population d'étude
Au total 200 donneurs positifs à l’antigène de surface de l’hépatite B (AgHBs) ont été retenus
pour l'étude. Il s'est agi d'une population de premier don et de donneurs réguliers. Ils ont été
détectés pour la première fois positifs à l’AgHBS par un automate d’analyses sérologiques
(ARCHITECT i 1000 SRTM) et par des tests de Diagnostic Rapide (TDR). Ils étaient âgés d'au
moins 18 ans et 60 ans au plus, issue de toutes professions, confessions religieuses et catégories
sociales confondues.
3.3.3 Collecte des échantillons
La collecte des échantillons s’est déroulée en deux phases. La première phase a consisté à
prélever 5 ml de sang total auprès des donneurs de sang positif à l’AgHBs ( analyses effectués
par l’automate ARCHITECT i 1000 SRTM ) sur les collectes fixes du CRTS/O au moyen d’un
tube EDTA . Pour ce faire nous avons sollicité auprès de chaque donneurs, et cela de concert
avec l’administration du CRTS/O, à l’issue de leur entretien de remise des résultats post don et
après une présentation de la présente étude, un consentement libre et éclairé pour sa
participation à l’étude. A ce titre nous présentons en annexe n°01; 02 et 03 un exemplaire des
fiches de consentement. Chaque tube EDTA a porté un numéro de prélèvement anonyme, qui
correspondait au numéro de code barre attribué par le CRTS/O.
La seconde phase de préparation à la conservation des échantillons s’est déroulée au laboratoire
de sérologie du CRTS/O. Les échantillons de plasma issus des tubes de sang prélevés ont été
aliquotés dans les six heures (06h) qui ont suivi le prélèvement auprès du donneur. Les plasmas
des donneurs positifs à l’AgHBs après analyse par l’automate ARCHITECT i 1000 SRTM ont
été sélectionnés puis ont fait l’objet d’un second test au moyen des TDR (Tests de Diagnostic
Rapide). Seuls les échantillons positifs à l’automate et au TDR ont été retenus pour l’étude.
Après centrifugation à 4 000g pendant 5mn les plasmas ont été collectés dans des cryo-tubes (à
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raison de deux cryo-tubes par échantillon prélevé) placés dans un cryo-boite. Chaque cryo-tube
a porté un numéro d’ordre de prélèvement qui correspondait au numéro de code barre du tube
EDTA du CNTS. Le cryo-boite contenant les cryo-tubes ont été placés dans une glacière dans
laquelle nous avons pris le soin de mettre des ices box, pour le transport du CRTS/O au
CERBA/LABIOGENE. Les plasmas ont été conservés à -20°C dans l’attente des tests
moléculaires .
Les données sociodémographiques et sérologiques anti-VIH et anti-VHC des donneurs ont été
répertoriées sur des fiches de collecte lors du prélèvement des échantillons (Cf. annexe n° 02).
3.3.4 Critères d'inclusion à l'étude
Tous les donneurs de sang de premier don positifs à l'AgHBs à l’automate ARCHITECT i
1000 SRTM et au TDR ont été inclus dans cette étude.
3.3.5 Critères de non inclusion
Les donneurs séronégatifs à l'AgHBs ont été exclus de cette étude ainsi que toutes personnes
ne figurant pas sur la base de données du CNTS comme donneurs de sang.
3.3.6 Considération éthiques
La présente étude a été soumise à appréciation et à approbation du comité d’éthique du
CERBA.
3.3.7 Recherche de l’AgHBs du VHB
La sérologie du VHB a été effectuée en utilisant un automate d’analyses sérologiques et des
tests de diagnostic rapide TDR.
Les tests de l’automate ARCHITEC i 1000SRTM
Dénommé ARCHITECT HBsAg Qualitative II, c’est un dosage immunologique
microparticulaire par chimiluminescence (CMIA) pour la détection qualitative de l'antigène de
surface du virus de l'hépatite B (AgHBs) dans le sérum et le plasma humains. Le dosage
ARCHITECT HBsAg Qualitative II est utilisé dans le diagnostic d'infection par le VHB et
comme test de dépistage pour les dons de sang et de plasma.
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PRINCIPES BIOLOGIQUES DE LA METHODE : Dans le dosage ARCHITECT HBsAg
Qualitative II, l'échantillon, les microparticules paramagnétiques recouvertes d'anticorps anti-
HBs et le conjugué d'anticorps anti-HBs marqué à l'acridinium sont mis en présence pour
former un mélange réactionnel. L'AgHBs présent dans l'échantillon se lie aux microparticules
recouvertes d'anticorps anti-HBs et au conjugué d'anticorps anti-HBs marqué à l'acridinium.
Après lavage, le tampon de lavage supplémentaire est ajouté au mélange réactionnel. Après un
autre cycle de lavage, les solutions de préactivation et d'activation sont ajoutées au mélange
réactionnel. La réaction chimiluminescente qui en résulte est mesurée en unités relatives de
lumière (URL). Il existe une relation directe entre la quantité d'AgHBs présente dans
l'échantillon et les URL détectées par le système optique ARCHITECT i System.
La présence ou l'absence d'AgHBs dans l'échantillon est déterminée en comparant le signal
chimiluminescent de la réaction au signal de la valeur seuil déterminé à l'aide d'une courbe de
calibration active. Si le signal chimiluminescent de l'échantillon est supérieur ou égal au signal
de la valeur seuil (≥ 1,00 S/CO), l'échantillon est considéré comme réactif pour l'AgHBs
Les tests de diagnostic rapide (TDR)
Ces tests se basent sur le principe de l’immuno-chromatographie sur membrane. Le sérum
déposé sur le support va soit migrer par capillarité en entraînant avec lui des réactifs déjà
présents sur le TDR, soit rencontrer les antigènes du VHB préalablement déposés sur la
membrane. Lorsque les anticorps recherchés sont présents, ils réagissent avec les antigènes
fixés sur la membrane pour donner une coloration visible à l’œil nu.
La recherche des anticorps dirigés contre le VHB a consisté à déposer 60-90µl (Kit HEALGEN,
One Step Rapid Test) de plasma dans la zone de dépôt de la bandelette test puis à lire les
résultats au plus tard quinze (15) minutes après le début de la migration. La présence des
anticorps se traduit par l’apparition de deux traits distincts rouges (figure 11), dont un trait dans
la zone de contrôle (C) et un autre trait dans la zone de test (T). L’intensité de la coloration dans
la zone de test varie en fonction de la concentration d’anticorps dans l’échantillon testé. Par
conséquent un test avec une faible coloration est considéré positif. L’absence d’anticorps est
signifiée par l’apparition d’un seul trait rouge dans la zone de contrôle C et aucun trait dans la
zone de test T (figure 10). Les résultats sont invalides si le trait du contrôle n’apparait pas. Cela
peut être dû à l’insuffisance de la quantité de plasma déposé ou au non-respect des procédures
d’utilisation du test.
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3.3.8 Détection de l’ADN du VHB et de l’ARN du VHD
3.3.8.1 Extraction de l’ADN/ARN des VHB/VHD
L'extraction s’est faite à l'aide du kit DNA/RNA Ribo Sorb de Sacace biothecnology (Como,
Italy) en suivant le protocole fourni par le fabriquant. Un contrôle Interne (IC) d’extraction a
été prévu pour vérifier l’efficience des différentes extractions. Le choix de ce kit se justifie par
sa particularité d’extraction simultanée des ADN et des ARN.
3.3.8.2 Amplification de l’ADN/ARN du VHB/VHD.
Principe de la PCR en temps réel
Le principe de la PCR en temps réel repose sur le suivi cycle par cycle de la réaction
d’amplification enzymatique au moyen d’une molécule reporter, fluorescente capable d’émettre
dans des conditions bien définies, un rayonnement fluorescent dont l’intensité sera directement
mesurée à un moment donné au cours de chaque cycle PCR.
Le principe de la PCR duplex en temps réel HBV/HDV de la maison Sacace comprend une
étape de reverse transcription de l’ARN du VHD suivi d’une amplification en temps réel de
l’ADNc (VHD)/ADN(VHB). Le kit utilisé (DNA/RNA Ribo Sorb de Sacace biothecnology
(Como, Italy)) est un test qualitatif comprenant un contrôle interne (IC) utilisé durant
l’extraction et permettant de contrôler le processus d’extraction de chaque échantillon ; un
contrôle positif VHB/VHD qui ensemble avec le IC permettent d’identifier les éventuelles
inhibitions de la PCR. Nous avons quatre types de fluorescences : le produit d’amplification du
contrôle interne est détecté sur le canal Fam avec une fluorescence de couleur bleue; le produit
d’amplification de l’ADN du VHB est détecté sur JOE HEX/Cy3 avec une fluorescence de
couleur verte ; le produit d’amplification de l’ADN complémentaire du VHD, est relevé sur
Rox/TexasRed avec une florescence jaune.
Préparation des échantillons pour l’amplification
Pour N réactions (échantillons +contrôles) à réaliser, nous avons préparé tout d’abord un
mélange réactionnel de volume (N+1) x 10 μl dans un tube neuf. Ce mélange comprenait:
- 10 x (N+1) μl de RT-PCR-mix-1 HDV
- 5 x (N+1) μl de RT-PCR-mix-2
- 0,5 x (N+1) μl de TaqF polymerase
- 0,25 x (N+1) μl de RT-G-mix-2
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- 0,25 x (N+1) μl de MM1v
Après avoir vortexé puis centrifugé brièvement le tube, nous avons mis 15 μl de son contenu
dans chaque tubes de 0,2ml, ensuite ajouté 10μl d’ADN / ARN des différents extraits dans
leurs tubes correspondants. Dans le tube correspondant au contrôle négatif, et aux deux
contrôles positifs, nous avons ajouté respectivement 10 μl de RNA-buffer et 10 μl de
HBV/HDV cDNA/IC C+. Le volume réactionnel pour l’amplification dans chaque tubes était
donc de 25 μl.
Programme d’amplification sur SaCycler-96 pour la RT-PCR en temps réel du
VHB/VHD
1 - 50°C pendant 15 minutes x 1 cycle Reverse transcription ARN-ADN
2- 95°C pendant 15 minutes x 1 cycle Taque Polymérase
3- 95°C pendant 05 secondes
60°C pendant 25 secondes × 5 cycles
72°C pendant 15 secondes
4- 95°C pendant 10 secondes
60°C pendant 30 secondes (détection des florescences) × 40 cycles
72°C pendant 15 secondes
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Interprétation des résultats
Figure 12: Courbes de détection de la fluorescence des ADN/ARN du VHB/VHD
L’interprétation des résultats a été faite à l’aide du programme fourni par le fabricant. Le résultat
de l'échantillon est invalide en cas d'absence de tout signal de fluorescence. Le résultat est valide
si le contrôle négatif d’amplification n’a pas de signal de fluorescence positive et si dans chacun
des contrôles positifs, sont déterminés une florescence avec une valeur de Ct < à 37.
Le résultat de l'échantillon est positif pour l’ADN du VHB si son Ct est défini dans la grille de
JOE/HEX/Cy3/Yellow avec une valeur seuil < 38. Le résultat de l'échantillon est positif pour
l’ARN du VHD si son Ct est défini dans la grille de ROX/Orange/TexasRed avec une valeur
seuil < 38.
RESULTATS
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4. RESULTATS
4.1 Prévalence de l’AgHBs
La collecte des échantillons s’est déroulés au sein du CRTS/O de janvier 2015 à juillet 2015.
Durant cette période nous avons pu recenser au total 17.667 tubes de donneurs de sang ayant
fait l’objet d’un test à l’AgHBs. Au total 794 tubes ont été testé positif à l’AgHBs soit une
prévalence de 4,5 %. Parmi les 794 tubes correspondant à 794 donneurs de sang, 400 personnes
au moins se sont présenté pour le retrait de leur résultat d’examen sérologique post don. Ce sont
ces derniers que nous avons pu aborder dans le cadre de notre étude afin d’évaluer la prévalence
de l’hépatite delta. Les personnes volontaires remplissant les conditions d’inclusion à notre
étude étaient au nombre de 250. Parmi les 250 volontaires finalement 200 ont été retenus en
raison de la disponibilité des réactifs du kit choisi (DNA/RNA Ribo Sorb de Sacace
biothecnology ( Como, Italy)) pour la RT-PCR en temps réel.
4.2 Caractéristiques sociodémographiques des donneurs de sang.
Selon les critères du CNTS, l’âge des donneurs de sang au Burkina Faso est compris entre 18
et 60 ans. Le Tableau I montre la répartition par tranche d’âges et par sexe de notre population
d’étude. Dans le cadre de la présente étude nous avons recensé 42 femmes (21%) et 158
hommes (79%) sans considérations ethniques ni religieuses particulières. La tanche d’âge
majoritaire était celle comprise entre 19 et 29 ans 142/190, soit 74% des donneurs de sang de
notre étude. La majorité des donneurs de sang résidait dans la ville de Ouagadougou et s’élevait
à 188 soit 98,94%.
Tableau I : : Répartition par sexe et par classe d'âge des donneurs porteurs de l’AgHBs
Caractéristiques Effectif (AgHBs+) Pourcentage (%)
Sexe
F 42 21,0
M 158 79,0
Total 200 100,0
Classe d’âge (ans)
18 – 29 152 76,0
30 – 39 37 18,5
40 – 49 04 2,0
F : Féminin et M : Masculin
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La répartition selon le sexe est de 42 femmes soit 21% contre 158 hommes soit un taux de 79%.
La répartition de notre échantillon selon l’âge et le sexe (voir Tableau I) fait ressortir un taux
plus élevé d’AgHBs + parmi les plus jeunes (76%) constitués essentiellement d’étudiants
(95/200) soit 47,5% et de scolaires (50/200) soit 25% (Tableau II); Le taux d’AgHBs+ était
de 37,8% dans le secteur privé ; 19% chez les commerçants, et 1% chez les fonctionnaires.
Tableau II : Distribution par sexe et par profession des donneurs AgHbs +
Profession
Total Commerçant Elèves Etudiants Secteur privé Secteur publique
Sexe
F 1 14 16 10 1 42
M
10
36
79
29
4
158
Total 11 50 95 39 5 200
F : Féminin ; M : Masculin
4.3 La fréquence des co-infections chez les donneurs de sang de l’étude.
Les séroprévalences du VIH et du VHC étaient de 1% et 5% respectivement sur l’ensemble de
nos échantillons. Nous avons recensé 10 cas de co-infection dont 02 cas pour la co-infection
VHB/VIH et 08 cas pour le VHB/VHC. Nous avons par contre recensé un seul cas de co-
infection hépatite B/Syphilis.
Tableau III : Répartition des cas de co-infection de la population d'étude
2; 18%
8; 73%
1; 9%
Cas de co-infection
VHB/VIH VHB/VHC VHB/Syphilis
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4.4 Prévalence des infections en fonction des groupes sanguins
La prévalence des infections au VHB par groupe sanguin démontre une forte prévalence de
l’hépatite B chez les donneurs de groupe B soit 31,5%, groupe O+ 30,5%, groupe A+ 25%,
groupe AB+ 5%, groupe A- 3,5%, groupe O- 3%, groupe B- 1% et enfin le groupe AB- 0,5%.
Une répartition par groupe ABO et par profession est présentée dans le tableau suivant :
Tableau IV : Répartition par groupe ABO et par profession des porteurs de l’AgHbs +
4.5 Résultats de la PCR des donneurs de l’étude
L’analyse à la PCR a confirmé chez 194 donneurs la présence effective de l’ADN du VHB
contre 06 donneurs chez qui ni aucun ADN du VHB n’a été retrouvé ni aucun ARN du VHD
n’a été retrouvé. Par contre nous avons trouvé un seul cas qui a révélé la présence de l’ARN du
virus de l’hépatite delta sur les 200 échantillons passés à la PCR soit un taux de 0,5%. Le tableau
IV présente la distribution de ces données en fonction de la profession exercée par le donneur
recruté.
Caractéristique socioprofessionnelles
Effectif
PROFESSION Total
Commerçants Elèves Etudiants Secteur privé Secteur
publiques
Groupe ABO
A- 0 2 5 0 0 7
A+ 4 16 21 8 1 50
AB- 0 1 0 0 0 1
AB+ 1 2 5 2 0 10
B- 0 0 1 1 0 2
B+ 2 15 32 12 2 63
O- 2 0 1 3 0 6
O+ 2 14 30 13 2 61
Total 11 50 95 39 5 200
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Tableau V : Répartition des porteurs du VHB et du VHD par profession
Profession
Commerçant Elève Etudiant Secteur privé Secteur public Total
VHB PCR
Négatif 0 3 2 0 0 5
Positif 11 47 93 39 5 195
Total 11 50 95 39 5 200
VHD PCR
Négatif 11 50 95 38 5 199
Positif 0 0 0 1 0 1
Total 11 50 95 39 5 200
DISCUSSION
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5. DISCUSSION
Dans la présente étude il ressort que la prévalence de l’hépatite B au sein des donneurs de sang
est de 4,5% (janvier 2015-juillet 2015). Un taux que nous trouvons assez faible comparé au
16,59% trouvé en 2012 chez les donneurs de sang de la ville de Ouagadougou (Nagalo et al.,
2012); 14,5% dans la population générale de la ville de Ouagadougou (Tao et al., 2014) . Cette
différence s’explique par le fait que les donneurs réguliers qui connaissent leurs statuts
sérologiques prennent les précautions nécessaires pour demeurer sains. Cependant malgré les
campagnes de sensibilisations contre les infections sexuellement transmissible (IST), les jeunes
restent les plus infecté par le VHB. Ceci se confirme dans une étude portant sur la prévalence
de l’hépatite B au sein de la population générale du Burkina Faso où Tao et collaborateurs en
2014 ont trouvé une prévalence de 19,5% chez les étudiants (Tao et al., 2014) . Cette différence
avec les résultats de notre étude réside dans le fait que notre population d’étude était entièrement
AgHBs+ et majoritairement jeune. De plus, les étudiants sont plus accessibles et plus portés à
comprendre et à répondre aux messages des campagnes de sensibilisation au don de sang. Enfin
La population générale cible de l’étude de Tao et al a concerné d’une part, toute personne
désirant faire son test d’hépatite B et d’autre part avait un effectif de 995 personnes contre 200
dans la présente étude.
La répartition sociodémographique a montré que les hommes représentaient 79% de l’ensemble
des donneurs de sang. Cet écart peut s’expliquer par le fait que selon les critères de sélection
des donneurs de sang au CNTS, beaucoup de femmes se retrouvent inaptes pour le don de sang
pour des raisons comme la période de menstruation, l’état de grossesse, l’état d’allaitement. La
tranche d’âges de 18-29 ans représentait 76,5% de notre échantillon. Ceci est dû au fait que le
CRTS/O, selon ses propres statistiques, effectue au moins 70% de ses prélèvements sanguins
dans les établissements secondaires et universitaires.
Notre étude montre un taux élevé de porteurs de l’AgHBs chez les jeunes et particulièrement
les étudiants et les élèves soit respectivement 47,5% et 25%. La différence des taux entre
étudiants et scolaires s’explique par le fait qu’en plus d’être rejoints dans leur milieu, les
étudiants vont librement pour le don de sang alors que les élèves sont seulement sollicités lors
des grandes campagnes et requièrent difficilement l’avis favorable des parents.
La prévalence de l’hépatite delta au niveau des donneurs de notre cohorte est de 0,5% (1/200).
Ce résultat est légèrement supérieur aux 0,36% d’une étude similaire menée au sein des
donneurs de sang du CRTS/O dont la cohorte était de 271 (résultats non publié). Selon une
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes Page 36
étude rétrospective menée par Andernach et collaborateurs en 2014, dans la localité de Bobo-
Dioulasso au Burkina Faso, la séroprévalence en 2001 des Ac-AntiVHD était de 2,5 % chez 40
mères contre 20,5% chez 44 enfants. Toujours dans la même localité, cette fois ci en 2007, chez
49 femmes enceintes, la prévalence était de 0% (Andernach et al., 2014). Dans cette étude
malgré le nombre cumulé de 133 personnes dépistées dans la même zone, aucun ARN du VHD
n’a été détecté (0%). Andernach et collaborateurs ont aussi trouvé 0% des porteurs d’anticorps
du VHD chez des patients porteurs de l’AgHbs au Tchad en 2007. Au Ghana la prévalence du
VHD était de 11,3% chez 53 personnes porteurs de l’AgHbs (Asmah et al., 2014). En Egypte
dans la ville de Ismalia , la prévalence du VHD était de 4,7% chez les donneurs de sang positif
à l’AgHBs (Gomaa et al., 2013). Ce résultat est beaucoup plus élevé comparativement à ce que
nous avons trouvé dans notre étude. Au niveau de l’Afrique de l’Ouest des études ont été
menées sur la séroprévalence de l’hépatite delta comme citée ci-dessus. Ces études pour la
plupart ont porté sur la recherche des anticorps du VHD. Par contre dans la présente étude nous
avons cherchée à détecter l’ARN du VHD, ce qui pourrait expliquer la différence assez élevée
entre nos résultats et ceux cités précédemment.
En France une étude menée chez 4 500 donneurs de sang bénévoles sur 15 années (1997-2011)
confirme que la France est une zone de faible endémie pour le VHD, avec une prévalence entre
1 et 2% (Delmas et al., 2014). Selon des études menées récemment en Italie, la prévalence du
VHD était de 8,4% ; les anticorps du VHD ont été détectés chez 7,4% d’Italiens contre 11,5%
chez des migrants (Rizzetto et al., 2015).
Les cas de coïnfection constaté dans notre étude sont VHB/VIH 1%, VHB/VHC 5% et
VHB/RPR 0,5%. Les cas de coïnfection s’avèrent au regard de ces chiffres très faibles,
comparativement aux résultats de certains pays africains. La prévalence VIH/VHB/AcVHD
sont de 25 cas sur 62 soit 40,32% dans la ville de Bissau en Guinée Bissau en 2011 (Honge et
al., 2014) ; 03 cas sur 61 soit 4,91% dans une étude mené à Dakar au Sénégal (Diop Ndiaye et
al., 2008).
Un de nos objectifs spécifiques était de confirmer par PCR en temps réel, les résultats ELISA
du CRTS/O. Notre étude a confirmé par PCR la présence effective de l’ADN du VHB soit un
taux de 97% des personnes déjà révélées positives par l’automate ARCHITECT i 1000 SRTM
du CRTS. Ce taux nous parait très acceptable en terme de sécurité transfusionnelle, vu qu’aucun
ADN du VHB ni ARN du VHD n’a été retrouvé chez les 3% restants.
CONCLUSION
ET
PERSPECTIVES
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CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Les hépatites virales restent à n’en pas douter un problème majeur de santé publique au Burkina
Faso. L’objectif principal qui était de déterminer la prévalence de l’hépatite delta au sein des
porteurs de l’antigène de surface de l’hépatite B du CRTS/O a révélé une faible prévalence de
0,5% soit un cas sur deux cent donneurs (1/200). Certes cette prévalence reste faible, mais
malheureusement il existe belle et bien des cas d’hépatite delta au sein de nos populations. Il
est donc nécessaire de mener d'autres études sur des cohortes plus importantes pour déterminer
la prévalence globale et la signification clinique de l’hépatite delta.
Les résultats fournis par cette étude permettent d’envisager les perspectives suivantes :
Elargir l’étude à une population représentative du Burkina Faso.
Rechercher les génotypes présents au Burkina Faso par séquençage et analyse
phylogénique.
Etudier l’implication du VHB/VHD dans la progression du VIH chez les patients co-
infectés.
Etudier la prévalence de la transmission mère-enfant de la co-infection VIH/VHB/VHD.
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Références
bibliographiques
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6. Références bibliographique
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ANNEXE
Mémoire de Master 2 BioGeMA 2013-2014 ZEYE M. Modeste Judes
ANNEXE N°01
Fiche d’attestation de consentement
Je soussigné Mr/Mme/Mlle………………………………………………………………….
Né le :……………………………………………………………….Atteste avoir reçu des
investigateurs de l’étude toutes les informations nécessaire et compris la portée scientifique en
cours sur le thème « Prévalence de l’hépatite delta chez les donneurs de sang positifs à
l’AgHbs du CRTS/O ». Consens pour cela au prélèvement qui sera effectué sur moi et à la
réalisation de l’examen sur le virus de l’hépatite delta qui sera associé. Je suis informé que je
pourrai disposer des résultats de l’examen qui sera effectué à ma demande et pourra être
transmis par un médecin dans le cadre d’une consultation individuelle. Si une partie du
prélèvement reste inutilisé après examen, je consens à ce qu’il puisse être utilisé, le cas
échéant, à des fins de recherche scientifique. Dans ce cas, l’ensemble des données médicales
me concernant, seront protégés grâce une anonymisation totale. En conséquence, ces études
scientifique seront sans bénéfice ni préjudice pour moi.
Fait à …………………………….le ……/……./…….. Signature
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ANNEXE N°02
Code………………………………………………
N° prélèvement :……………………………………………….
Age :…………………………………………………………….
Sexe : M : F :
Profession : Elèves/Etudiant Secteur privé
Secteur public Commerçant
Domicile : ……………………………………………..
Situation matrimoniale : Célibataire Marié
Divorcé Veuf
Statut sérologique
EXAMEN
RESULTATS
Positif Négatif
VHB ELISA
VHB TDR
VHC
VIH
RPR
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ANNEXE N°03
Fiche récapitulatif
Statut sérologique Domiciliation
N Prélèvement
N d'odre
Date du don
Qté prélevé
sex Age Profession Groupe ABO
VHB VHC VIH RPR M rurale
Citadin Ouaga