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1 Michel – Ange Lokota
Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative
Modèle d’Alphandéry, Michel – Ange Lokota
Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative Discussion paper – S1 Janvier 2013 Num. 001
http://www.lareq.com
Autopsie de l’économie congolaise (RD.) à la lumière du modèle d’AlphAndéry
Tâtonnement, dans la marche économique, vers un équilibre simultané
Michel – Ange Lokota Ilondo1
Les princes dominent leurs sentiments, pour honorer leurs devoirs Mariama Bâ
Résumé
Ce papier, s’inscrivant dans le cadre des études sur l’incidence de diverses mesures de
politiques économiques, présente le modèle d’Alphandéry et le principe d’antériorité dans la
gestion de la politique économique. Les résultats obtenus après l’application de ces deux outils
d’analyse dans le cadre de l’économie congolaise révèlent que la non-utilisation des principes de
cohérence, d’efficience et d’antériorité écarte l’économie de l’équilibre simultané.
Mots – clé : Politique économique, modèle d’Alphandéry, principe d’antériorité.
Abstract
We present in this paper the model Alphandery and the principle of priority in the management of
economic policy. The results obtained after applying these two analysis tools in the context of
the Congolese economy showed that the non-use of the principles of coherence, efficiency and
anteriority aside Economic simultaneous equilibrium.
Introduction Les politiques économiques sont nombreuses et parfois contradictoires entre elles telles que le font
remarquer Bénassy-Quéré et ali (2009). Aussi, la politique économique dispose de nombreux
instruments dont les plus traditionnels relèvent de la politique budgétaire et de la politique monétaire.
Parfois même, la politique économique est réduite à la combinaison de ces deux séries d’instruments. Le
rôle ainsi que les principales tâches des décideurs de politique économique peuvent se classer en six
catégories à savoir : (i) définir et appliquer les règles du jeu économique, (ii) taxer et dépenser, (iii)
émettre et gérer la monnaie ; (iv) produire des biens et services ; (v) résoudre les problèmes et (vi)
négocier des accords avec les autres pays. Toutes ces tâches sont favorables à l’atteinte des objectifs
traditionnels de la politique économique qui sont, notamment, un niveau de vie élevé, le plein emploi, la
stabilité du niveau général des prix, une répartition du revenu équitable, l’accès de tous aux services
essentiels, l’équilibre de la balance des paiements et la croissance économique.
En raison de tous ces objectifs, la politique économique apparait comme une succession d’arbitrage. En
effet, Tinbergen2 (1952) montre par sa règle de cohérence que la poursuite d’un nombre visé (n)
d’objectifs indépendants de politiques économiques nécessite que les autorités publiques disposent d’un
nombre au moins équivalent d’instruments (p). Le choix de ces objectifs représente les préférences du
gouvernement. Il arrive souvent que n>p, le gouvernement doit faire face à un arbitrage car en ce
1 Master en Economie – NPTCI 2009 – 2011 ; Assistant à l’UPC et Chercheur au Laboratoire d’Analyse – Recherche en
Economie Quantitative [LAREQ]. Mail : [email protected]. 2 L’économiste néerlandais Jan Tinbergen et Ragnar A.K. Frisch sont les premiers économistes à avoir décroché le Prix
Nobel d’économie en 1969. Les travaux de Tinbergen ont contribué au développement de modèles macroéconomiques et ont permis les premières formalisations de la règle de la politique économique.
2 Michel – Ange Lokota
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moment, il n’est plus possible de gagner sur un objectif sans dégrader davantage le bien– être en raison
de la perte sur les autres.
De la règle de Tinbergen, nous pouvons essayer d’expliquer l’efficacité des politiques économiques non
seulement sur le bien-être mais aussi sur l’activité économique. A ce sujet, plusieurs études ont montré
la relation entre politiques économiques et l’activité économique, et ont ainsi proposé des modèles pour
la mesure et l’évaluation des impacts qui en découlent. Les conclusions sont quelques fois très opposées
selon qu’il s’agit d’un courant ou d’un autre.
Dans leur fonction de stabilisation macroéconomique, les politiques économiques doivent être à même de
réguler la conjoncture de court, moyen ou long terme. C’est le principe d’efficience énoncé dans la règle
de Mundell. En effet, Il peut s’avérer qu’une politique économique soit relativement plus efficace qu’une
autre.
Mundell1 (1960) stipule que la politique économique doit utiliser chaque instrument pour réaliser
l’objectif pour lequel il possède un avantage comparatif par rapport aux autres.
La littérature présente, plus souvent en ce qui concerne l’efficacité des politiques économiques sur
l’activité économique, les règles de cohérence et d’efficience dues aux règles de Tinbergen et de Mundell.
Cependant, l’économiste français Edmond Alphandéry2, présente un principe additionnel aux règles de
Tinbergen–Mundell. Il s’agit du principe d’antériorité que l’on doit associer aux deux principes précédents
pour une meilleure efficacité. Souligons également, en passant, que c’est Alphandéry qui a convaincu les
pays africains membres de la Zone Franc d’effectuer la dévaluation du Franc CFA en 1994.
S’inscrivant dans le cadre des études portant sur l’incidence de diverses mesures de politiques
économiques, ce papier présente le modèle d’Alphandéry et le principe d’antériorité dans la gestion de la
politique économique. Il s’organise comme suit. Dans la première section, nous présentons le modèle
théorique d’Alphandéry. Enfin, dans les deuxième et troisième sections, nous appliquons le modèle
d’Alphandéry à l’économie congolaise, en deux moments, d’abord dans la période allant de 1989 à 1997
et ensuite dans la période allant de 2002 à 2010.
I. Modèle théorique d’Alphandéry
Dans la conduite des politiques économiques, le manque d'information rend difficile le choix du dosage
exact de policy mix permettant d'atteindre immédiatement et automatiquement les deux équilibres.
Alphandéry (1974) présente la solution à ce type de problème avec l’application d’une règle à respecter à
côté du principe de Mundell : c’est l’ordre de priorité (le principe d’antériorité) dans lequel doivent être
employés les instruments conjoncturels qui, du reste, doivent être choisis pour atteindre les objectifs
qu'ils influencent le plus directement.
1 L’économiste canadien Robert Mundell est lauréat du Prix Nobel d’économie en 1999. Ses contributions théoriques
ont élargi notre compréhension sur l’analyse de la politique monétaire et fiscale dans différents systèmes de taux de change ainsi que pour la théorie des zones monétaires optimales.
2 Edmond Alphandéry fut ministre de l’Economie en France entre 1993 et 1995
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Pour permettre la formalisation mathématique du problème en cause, il part des fonctions de
comportement qu'il suppose, pour simplifier, linéaires. Il y a deux équilibres : l'équilibre sur les marchés
des biens et services, entre l'offre globale et la demande globale, et l'équilibre de la balance des
paiements.
Son modèle a pour but de montrer sous quelles conditions il faut affecter chacun des instruments à
chacun des déséquilibres. Les deux objectifs à atteindre sont le plein-emploi NPE (où le revenu
correspondant est YPE) et l'équilibre de la balance des paiements (qui s'exprime par un niveau de
réserves en devises R constant d'une période à l'autre). Il utilise deux paramètres d'action : la masse
monétaire M (ou le taux d'intérêt r) et le taux de change π, coté à l’incertain.
Il se propose de trouver la combinaison des deux variables instrumentales qui donne simultanément les
deux équilibres. Pour ce faire, il détermine d'abord la relation entre π et r (ou M) telle qu'on ait le plein
emploi (indépendamment de l'équilibre des paiements extérieurs). Puis, il établit une autre relation entre
π et M (ou r) telle qu'on ait l'équilibre de la balance des paiements. Lorsque les deux relations sont
vérifiées simultanément (à l'intersection des deux courbes correspondantes), on a la combinaison des
deux politiques recherchée.
Dérivation de la Relation entre π et M (ou r) de façon qu'on soit en plein-emploi
La relation entre π et M est décroissante car lorsqu'on est en plein-emploi et qu'on dévalue la monnaie
locale (π augmente), la demande globale augmente et l'offre globale diminue, donc pour préserver le
niveau de plein-emploi YPE, il faut pratiquer une politique monétaire restrictive (on diminue M).
En termes mathématiques, l'équilibre entre l'offre globale et la demande globale en économie ouverte
s'écrit :
(1) Y + M = DI + G + X
où Y : production intérieure brute
M : importations
DI : demande intérieure privée : consommation + investissements
G : dépenses publiques
X : exportations.
Supposons à présent les relations de comportement suivantes :
DI = DI (Y, r, M)
où D’IY > 0; D’lr< 0; D’IM > 0
Alphandéry pose, d’une part, que :
DI = aY + bM — gr + K
où 0 < a < 1; b > 0; g > 0; K : une constante
Ensuite, il assume encore, pour simplifier, l’existence d’une relation linéaire entre le déficit de la balance
commerciale et le couple PIB – Taux de change, telle que :
4 Michel – Ange Lokota
Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative
Il pose, d'autre part, que les dépenses physiques sont exogènes :
L’équation (1) s'écrit alors :
En réaménageant, il vient :
Lorsque Y = YPE, la relation entre π et M (ou r) qui préserve le plein emploi est donc :
Relation entre π et M (ou r) pour qu'on reste à l'équilibre de la balance des paiements
L'équilibre comptable de la balance des paiements s'écrit :
Où : déficit de la balance commerciale
: déficit de la balance des capitaux
: réserves en devises
Il pose que les réserves en devises R restent constantes afin que cette relation comptable devienne une
relation d'équilibre (c'est-à-dire un objectif) : R = R0 = 0.
L'objectif à atteindre est donc :
Or les mouvements de capitaux internationaux sont déterminés par les différences de taux d'intérêt. Si
on suppose les taux à l'extérieur donnés, on peut écrire que lorsque le taux d'intérêt à l'intérieur r
s'élève, les capitaux exportés CX diminuent et les capitaux importés augmentent.
Il pose ainsi une relation de comportement linéaire :
CX — CI ρ — μr où μ
La relation (5) s'écrit alors :
La relation entre π et r qui préserve l'équilibre de la balance des paiements est obtenue en remplaçant
dans (6), Y par sa valeur dans (2). En effet lorsque π et r sont modifiés, le niveau de la production est
affecté ; donc le solde de la balance commerciale est modifié par là même. Abstraction faite de l'équilibre
de l'emploi, la relation donnant l'équilibre externe est donc :
5 Michel – Ange Lokota
Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative
Comme 0 < a < 1, la relation entre π et M qui préserve l’équilibre des paiements extérieurs est
croissante. Cette relation exprime le fait que lorsqu’on dévalue (π augmente), pour conserver l’équilibre
initial de la balance des paiements, il faut compenser le surplus commercial par un déficit dans le
mouvement des capitaux obtenu par une baisse de taux d’intérêt.
Représentation graphique
En utilisant les relations (3) et (7) entre π et M (pour r exogène), la droite représentant l'équilibre
interne XX est décroissante, et celle représentant l'équilibre externe FF est croissante.
Graphique 1 : Présentation des différents déséquilibres d’une économie
On cherche à affecter π et M respectivement à chacun de deux objectifs. Partant d'une situation de
déséquilibre, si on utilise la politique monétaire pour obtenir l'équilibre de la balance des paiements et si
on modifie le taux de change pour le plein emploi, on voit qu'on tourne dans le sens trigonométrique. Et
si on fait l'affectation contraire, on tourne dans le sens des aiguilles d'une montre.
Pour savoir si l'affectation choisie est bonne, c'est– à– dire qu'elle permet de s'approcher de la position
d'équilibre simultané A au lieu de s'en éloigner, il suffit d'appliquer la règle du «Cobweb».
Graphique 2 : Processus de tâtonnement vers l’équilibre formant une Cobweb
π XX
M
FF
FF
B A
π
XX
XX
M
FF
FF
B A
XX
XX
M
π Equilibre externe (FF)
Pente : ab/β(1-a)
FF
XX Equilibre interne(XX)
Pente : - (b/β)
Inflation
Excédent
II
FF
Sous-emploi
Excédent
III
Sous-emploi
Déficit
IV
Inflation
Déficit
I
6 Michel – Ange Lokota
Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative
Le premier résultat à observer à ce stade de l'analyse est que l'affectation traditionnelle de l'outil
monétaire à l'équilibre interne et de la modification des parités à l'équilibre externe, dépend en réalité de
certaines conditions. Cette affectation n'est bonne en définitive que si la politique monétaire agit plus
fortement sur la production que sur la balance des capitaux. Cela est au fond une application du principe
de Mundell.
En ce qui concerne l’ordre de priorité entre les deux politiques, le choix de l'affectation dépend de
l'information que l'on possède sur les réactions respectives aux paramètres de la politique économique. A
priori, il pourrait sembler que l'ordre dans lequel les politiques doivent être entreprises nécessite un
grand nombre d’informations. En réalité, il n'en est rien. Au contraire, l'information utile pour ne pas se
tromper dans l'ordre à adopter est minimum, car c'est celle correspondant aux hypothèses théoriques
sous– jacentes à l'action des politiques conjoncturelles.
Suivant les différents déséquilibres, quelle politique doit– on pratiquer la première ?
Graphique 3 : Présentation des solutions à appliquer pour chaque déséquilibre
Partant du point B, on a deux chemins du graphique 2. Il faut utiliser le chemin qui rapproche le plus vite
de la position d'équilibre simultané et il faut donc prioriser l’instrument qui permet d’y parvenir avec
efficience. Cette antériorité s'explique aisément.
Si on examine la question des antériorités, on vérifie sur le graphique que la règle générale est respectée
: il faut d'abord employer l'arme qui agit dans le bon sens sur les deux déséquilibres. On voit donc que
l'on a les mêmes antériorités selon les deux mécanismes de transmission. Un résultat général qui
s'applique même lorsqu'on ne connaît pas le mécanisme de transmission de la politique monétaire est
qu'il faut d'abord employer l'arme monétaire lorsque les déséquilibres sont en sens inverse (sous-emploi
– excédent ou inflation– déficit) et au contraire, on doit d'abord modifier les parités monétaires lorsque
les déséquilibres sont dans le même sens (inflation– excédent ou sous– emploi déficit).
Ainsi, le grand résultat du modèle d’Alphandéry est que, quelle que soit l'affectation, il faut toujours
commencer par manipuler l'arme qui rapproche le système des deux équilibres à la fois.
M
π Equilibre externe (FF)
FF
XX Equilibre interne (XX)
XX
FF
REEVALUATION
II
I POLITIQUE
MONETAIRE
RESTRICTIVE
III POLITIQUE
MONETAIRE
EXPANSIONNISTE
IV DEVALUATION
7 Michel – Ange Lokota
Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative
Cette recommandation est particulièrement intéressante parce qu'elle nécessite moins d'informations
encore que pour le choix de l'affectation. Car cette règle fondamentale de politique conjoncturelle
présuppose de connaître en tout et pour tout le sens dans lequel les outils agissent sur chacun des
déséquilibres.
II. Application Empirique du Modèle d’Alphandéry en RDC (1989 – 1997)
Dans cette section, nous appliquons l’analyse graphique réalisée par Alphandéry (1974) à l’économie
congolaise pour la période allant de 1989 à 1997, où notre économie encourait la crise. A cet effet, nous
avons utilisé les moindres carrés ordinaires (MCO) dans le but d’estimer les paramètres favorables au
calcul de pentes des droites représentant l’équilibre externe et l’équilibre interne.
Pour réaliser l’analyse graphique d’Alphandéry, les équations à estimer sont :
Equation 01
DD = K + a*PIB + g*r + b*MM, où
Equation 02
NX = α*PIB - β*π, où NX = Z — X
Equation 03
CK = ρ + μ*r, où CK = CX — CI
Les estimations des paramètres sont réalisées à l’aide des séries annuelles de la Banque Mondiale et de
la Banque Centrale du Congo. Les données mesurées en unité monétaire, telles que reprises en annexe,
ont été harmonisées et désagrégées (trimestrialisées) afin d’avoir un échantillon d’au moins trente
observations.
Avant d’estimer les paramètres, nous avons recouru aux tests de stationnarité (Augmented Dickey–
Fuller, ADF). Puisque les tests ont révélé que toutes les variables étaient non stationnaires de type
stochastique, nous avons appliqué le filtre aux différences pour les stationnariser.
Tableau 1 : Résultats des tests de racine unitaire
Variables
étudiées Retard Dérive
TEST ADF
CONCLUSION METHODE ORDRED'INTEGR
ATION Trend
linéaire Stat ADF
Valeur de
Mackinnon (à
5%)
PIB 5 Non Non 0.148986 -1.952473 Non stationnaire
DS
I(2)
r 9 Non Non -0.996719 -1.954414 Non stationnaire I(2)
MM 1 Non Non 0.425581 -1.951000 Non stationnaire I(2)
DD 5 Non Non 0.229573 -1.952473 Non stationnaire I(2)
TXC 5 Non Non -0.435236 -1.952473 Non stationnaire I(1)
CK 1 Oui Non -2.418077 -2.951125 Non stationnaire I(1)
NX 5 Non Non 0.302226 -1.952473 Non stationnaire I(2)
8 Michel – Ange Lokota
Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative
Ainsi, après estimation par MCO, nous avons obtenu les résultats suivants :
Tableau 2: Résultat de l’estimation par les MCO
N° Coefficient Valeurs estimées / Tangente t-student Significativité
1 a 0.8392 252.3858 oui
2 g -139794.5 -4.403140 oui
3 b 1.1626 5.406274 oui
4 α 0.02455 7.3120 oui
5 β -110572.9 -0.1111 non
6 ρ -0.350863 -0.107077 non
7 μ -0.000853 -0.102081 non
8 -(b/β) : pente équilibre interne 1,05143E-05
9 ab/β(1-a) : pente équilibre externe -5,48733E-05
La valeur estimée de β est non significatif, cependant nous la maintenons puisqu’elle intervient dans le
calcul des pentes représentant les équilibres interne et externe du modèle d’Alphandéry.
Tableau 3 : Résumé des tests d’évaluation
Tests statistiques Valeurs de la statistique (ou prob. critique)
Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3
Coefficient de détermination 0.999691 0.689309 0.613878
Coefficient de détermination corrigé 0.999660 0.669265 0.588967
Prob. Fisher 0.000000 0.000000 0.000000
Durbin – Watson 2.820229 2.308176 1.369968
Ramsey RESET Test Prob. F(1,29) - 0.1898 Prob. F(1,30) - 0.9028 Prob. F(1,30) 0.6320
Jarque-Bera 6.363337 86.12489 14.08881
ARCH (F – test) Prob. F(1,31) - 0.0002 Prob. F(1,31) - 0.0041 Prob. F(1,31) 0.8746
LM – test de Breusch – Godfrey Prob. F(2,28) - 0.0001 Prob. F(2,31) - 0.8766 Prob. F(2,29) 0.2212
Etant donné que l’économie congolaise était caractérisée par l’hyperinflation entre 1989 et 1997, ainsi
que le déficit de la balance des paiements, et au regard des valeurs très élevées de l’inflation, des
tangentes calculées et en application du modèle d’Alphandéry, nous présentons le graphique suivant où
la pente de l’équilibre interne noté XX est positive et celle de l’équilibre externe noté FF est négative :
Graphique 4 : Situation de l’économie congolaise entre 1989 et 1997
Où tgα= 1,05143E-05et tgβ= -5,48733E-05
M
π
FF
XX
XX FF
RDC
9 Michel – Ange Lokota
Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative
Le modèle d’Alphandéry recommande d’utiliser l’arme qui nous rapproche le plus rapidement de
l’équilibre simultané. Ainsi, entre la politique de taux de change et la politique monétaire (ou budgétaire)
dans une situation d’inflation et de déficit de la balance des paiements, c’est la politique monétaire qui
est recommandée par Alphandéry.
En effet, dans cette situation de déséquilibre, la réévaluation ne résorbe pas le déficit mais l’envenime
davantage. Par contre la réévaluation est efficace contre l'inflation. La dévaluation, quant à elle, n’est
pas non plus à prioriser. Bien qu’elle soit bonne pour lutter contre le déficit de la balance des paiements,
elle n’est pas favorable pour lutter contre l’inflation (laquelle était en RDC, par ailleurs, déjà très élevée).
Graphique 5 : La politique de change non idéal pour atteindre directement l’équilibre
Dans ces conditions de déséquilibre, c’est seulement après l'application d'une politique monétaire
restrictive que l’utilisation de la politique de change aurait été favorable pour se rapprocher de l'équilibre
simultané. Graphiquement, nous observons bien que l’utilisation de la politique de change éloigne
davantage le point « RDC » de l’équilibre simultané. Il fallait donc prioriser l’application d’une politique
monétaire étant donné le cadrant où se trouvait la RDC, mais pas n’importe laquelle.
En effet, durant la décennie 1990, vu l’hyperinflation, il fallait prioriser en RDC la politique monétaire
restrictive (ou une politique budgétaire restrictive). Si cette recommandation avait été prise en
considération, le point RDC de notre graphique aurait dû, très rapidement, se rapprocher de l’équilibre
simultané et permettre d’avancer vers la stabilité macroéconomique. Cependant, il est triste de constater
que malgré une hyperinflation très prononcé, le gouvernement de la RDC pendant cette époque a
favorisé non pas une politique monétaire restrictive mais plutôt une politique monétaire et budgétaire
expansionnistes ayant pour effet d’éloigner davantage notre économie de l’équilibre et de la stabilité
macroéconomique en général.
Dévaluation
n
Réévaluation
M
π
FF
XX
XX FF
RDC
10 Michel – Ange Lokota
Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative
Graphique 6 : Mauvaise application de l’arme monétaire
III. Application Empirique du Modèle d’Alphandéry en RDC (2002 – 2010)
A partir de 2002, la RDC a renoué avec la croissance économique et la coopération multilatérale et
bilatérale). En effet, l’application rigoureuse des règles de Tinbergen – Mundell – Alphandéry, qui s’est
vérifié à travers le PIR et surtout pendant le PEG II, a permis à l’économie congolaise de devenir
relativement stable et de converger progressivement vers l’équilibre simultané.
En effet, face au niveau élevé de l’inflation (135% en 2001) pendant l’exécution du PIR, c’est grâce à
l’application des politiques monétaire et budgétaire restrictives que la RDC a pu réduire sensiblement son
taux d’inflation au point d’atteindre un niveau de5% en 2003. Par ailleurs, il a été observé qu’après
l’application de la politique monétaire, le Franc Congolais s’est dévalué de 50.00 à 349.30 pour 1 dollars.
Après cette dévaluation, il faut rappeler que notre monnaie a quitté le régime de change fixe pour le
régime de change flexible.
Graphiquement, selon le modèle d’Alphandéry et avec les mêmes paramètres que ceux calculés pour
avoir les pentes des courbes dans la période précédente (soit de 1989 et 1997), voici comment notre
économie s’est comportée pendant le PIR et le PEG II, suite à l’application des politiques économiques.
M
π
FF
XX
XX FF
RDC
RDC’
Politique monétaire
expansionniste (réalisé)
Politique monétaire
restrictive (idéal)
11 Michel – Ange Lokota
Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative
Graphique 7 : Meilleure application du principe d’Alphandéry à partir de 2002
L’application des règles d’antériorité et d’efficacité a été, par ailleurs, moins respectée pendant
l’exécution du PEG I et du PRC. Cette situation n’avait pas permis à l’économie congolaise d’atteindre le
point d’achèvement et l’annulation de près de 90% de sa dette vis– à– vis de ses principaux partenaires.
C’est finalement avec l’exécution du PEG II que les principes de gestion de la politique économique ont
été réappliqués avec une plus grande rigueur. Depuis lors, l’économie se comporte mieux et tâtonne, à
l’image d’une cobweb, vers l’équilibre simultané, toutes choses égales par ailleurs.
Graphique 8 : Stabilisation Macroéconomique et Recherche actuelle de l’équilibre de l’économie
congolaise
M
π
FF
XX
XX FF
RDC’’
RDC’
Politique monétaire (et budgétaire) restrictive
Révaluation
M
π
FF XX
XX FF
RDC’’’
12 Michel – Ange Lokota
Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative
Conclusion
A coté des principes de Tinbergen et de Mundell, à savoir les règles de cohérence et d’efficience, qui
s’imposent pour une meilleure gestion des politiques économiques, le principe d’antériorité présenté par
Alphandéry est aussi idéal pour atteindre des résultats optimaux. En effet, le grand résultat du modèle
d’Alphandéry est que, quelle que soit l'application d’une politique donnée en fonction de l’état de
l’économie, il faut toujours commencer par manipuler l'arme qui rapproche le système des deux
équilibres à la fois.
L’analyse empirique du modèle d’Alphandéry dans le cadre de la RDC s’est révélé être un cas particulier,
étant donné que les résultats de l’estimation des paramètres pour l’élaboration graphique du modèle ont
modifié la structure initiale du graphique qui a pivoté à 90° comparativement à ceux que Alphandéry a
proposé.
L’application du modèle d’Alphandéry et du principe à l’économie congolaise ont permis de comprendre
que la non-utilisation des principes de cohérence, d’efficience et d’antériorité écarte l’économie de
l’équilibre simultané.
En conséquence, il s’ensuit que les Gouvernants de la RDC doivent toujours veiller à respecter ces règles
susmentionnées pour s’assurer de la convergence de l’économie vers l’équilibre simultané. Par ailleurs,
pour parvenir à un meilleur niveau de vie de la population congolaise, une attention particulière doit
également être portée, d’une part, sur la rationalisation dans la mobilisation de recettes publiques et
d’autre part, sur la qualité des dépenses publiques. Une publication ultérieure peut, de ce fait, discuter,
plus explicitement des choix que doivent opérer les dirigeants congolais pour une gestion plus efficace
de la Res publica et une meilleure allocation des ressources.
Bibliographie
ALPHANDÉRY Edmond, 1974, « Choix entre la politique monétaire et la manipulation du taux de
change pour rétablir le plein emploi », Revue économique, Vol. 25, n06, 1974, pp. 1004 – 1027.
BENASSY-QUERE Agnès, Benoît CŒURE, Pierre JACQUET et Jean PISANI-FERRY, 2009, Politique
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Banque Centrale du Congo (1995, 2000, 2003-2004, 2006, 2007, 2008, 2009), Rapports annuels.
BLANCHARD Olivier et COHEN David, 2011, Macroéconomie, 5 édition, Pearson Education, Paris,
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LOKOTA Michel – Ange, 2012, Efficacité des Instruments et Qualité de la Politique Macroéconomique
en RD. Congo : Transposition et Essai de Conjonction des Règles de Tinbergen – Mundell et du
Principe d’Alphandéry, Mémoire de DEA, NPTCI/UNIKIN, 161 pages.
MANKIW Gregory, 2009, Macroéconomie, quatrième édition, éd. De Boeck Université, Bruxelles,
761 pages.
13 Michel – Ange Lokota
Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative
Annexe : Données utilisées
Temps PIB courant (en mios de
Zaïres)
Tauxd'intérêtréel
M2 (en million
de zaire)
Indice du taux de change réel
effectif (2005=100)
Exportation EN zaires
Importations en zaires
consommation des ménages en
zaires
Inves-
tissement
Déficit de la balance des
capitaux Demande
1989 3440600 -45.8 273605 231,50 876999,99 854599,96 2579599,75 492099,98 210,00 3071699,73
1990 6717100 -188.2 784647 189,86 1981799,75 1961700,03 5315900,27 607900,02 -47,80 5923800,30
1991 141624200 -3589.9 18282194 187,65 28863196,07 34166599,33 120184396,76 7896700,17 -135,00 128081096,93
1992 5296370300 -2934.6 770717000 182,87 883331816,46 928151894,63 3824334420,02 365452940,18 -132,00 4189787360,20
1993 80771558000 -4556.7 1442000 251,18 9149794013,08 7357587755,91 65093131763,42 1424032960,45 -470,00 66517164723,87
1994 970760000 -9651.9 114996000 185,19 219637071,05 193097671,15 825167653,08 76690037,24 -559,20 901857690,32
1995 5544000000 -245.3 475776000 169,93 1579058157,60 1315382945,18 4488236526,73 519672480,57 -504,00 5007909007,30
1996 40544000000 -455.5 3020542000 174,68 12164319014,40 12290303007,36 26863691180,76 11292241245,28 -297,60 38155932426,04
1997 1,09253E+11 -0.7 4588598000 174,36 20485019625,00 16388015918,51 93901964484,42 2731335993,70 -293,70 96633300478,12
1989Q1 7751527 -176,343 949440,6 238,00 1525333,00 1810520,00 6520601,00 504442,20 86,00 7025043,00
1989Q2 1786123 -32,46328 185138,3 235,40 386104,70 422004,70 1435423,00 175445,30 61,89 1610869,00
1989Q3 -2122552 60,48984 -313749,9 230,20 -350364,00 -480607,80 -1897689,00 -41473,44 40,45 -1939162,00
1989Q4 -3974498 102,5164 -547223,9 222,39 -684073,30 -897317,20 -3478736,00 -146314,10 21,67 -3625050,00
1990Q1 -3769717 93,61641 -515283,8 199,32 -615023,30 -828123,40 -3307717,00 -139076,60 55,55 -3446794,00
1990Q2 -1508208 33,78984 -217929,5 191,37 -143214,00 -273026,50 -1384633,00 -19760,94 -78,92 -1404394,00
1990Q3 2810030 -76,96328 344838,9 185,89 731354,60 767973,40 2290517,00 211632,80 -18,67 2502150,00
1990Q4 9184995 -238,643 1173021 182,87 2008683,00 2294877,00 7717733,00 555104,70 -2,68 8272837,00
1991Q1 -173000000 -737,0422 -25778333 188,88 -27631958,00 -28140856,00 -121000000,00 -12391472,00 -29,10 -133000000,00
1991Q2 -86462273 -886,2578 -13201342 188,17 -13020820,00 -12662731,00 -57667327,00 -6462993,00 -33,14 -64130320,00
1991Q3 78839389 -972,0828 10859044 187,29 14521368,00 16280712,00 61677002,00 4938414,00 -35,77 66615416,00
1991Q4 323000000 -994,5172 46402825 186,26 54994606,00 58689475,00 237000000,00 21812751,00 -36,99 259000000,00
1992Q1 -1910000000 -706,1234 182000000 173,24 -149000000,00 -68001686,00 -1640000000,00 30458596,00 -19,96 -1610000000,00
1992Q2 -485000000 -700,7516 205000000 176,62 20412210,00 74363811,00 -509000000,00 63759358,00 -25,10 -445000000,00
1992Q3 2030000000 -730,9641 204000000 184,56 305000000,00 303000000,00 1520000000,00 108000000,00 -35,57 1630000000,00
1992Q4 5650000000 -796,7609 180000000 197,06 706000000,00 619000000,00 4450000000,00 163000000,00 -51,37 4610000000,00
1993Q1 19200000000 -851,4352 37994523 246,54 2180000000,00 1770000000,00 15400000000,00 351000000,00 -95,53 15800000000,00
1993Q2 21500000000 -1007,084 3709039 255,23 2430000000,00 1960000000,00 17300000000,00 379000000,00 -112,77 17700000000,00
1993Q3 21300000000 -1216,999 -16782242 255,52 2410000000,00 1930000000,00 17200000000,00 370000000,00 -126,12 17600000000,00
1993Q4 18800000000 -1481,182 -23479320 247,41 2120000000,00 1700000000,00 15200000000,00 324000000,00 -135,58 15500000000,00
1994Q1 4430000000 -2501,777 8446047 202,01 490000000,00 396000000,00 3580000000,00 75551324,00 -137,08 3650000000,00
1994Q2 759000000 -2593,636 19406078 188,68 92814687,00 77943435,00 623000000,00 19316225,00 -140,40 642000000,00
1994Q3 -1590000000 -2458,905 34229016 178,52 -144000000,00 -111000000,00 -1270000000,00 -8945040,00 -141,46 -1280000000,00
1994Q4 -2620000000 -2097,583 52914859 171,54 -220000000,00 -170000000,00 -2100000000,00 -9232471,00 -140,27 -2110000000,00
1995Q1 -231000000 -567,5375 -191078,1 172,53 -93065553,00 -161000000,00 47693855,00 -315000000,00 -137,08 -267000000,00
1995Q2 530000000 -129,8875 56482453 169,96 136000000,00 62853194,00 569000000,00 -126000000,00 -131,27 443000000,00
1995Q3 1770000000 157,5 147000000 168,65 509000000,00 441000000,00 1380000000,00 224000000,00 -123,09 1610000000,00
14 Michel – Ange Lokota
Laboratoire d’Analyse – Recherche en Economie Quantitative
1995Q4 3480000000 294,625 272000000 168,59 1030000000,00 973000000,00 2490000000,00 736000000,00 -112,56 3230000000,00
1996Q1 5540000000 -120,1453 555000000 173,69 2140000000,00 2310000000,00 2870000000,00 2570000000,00 -85,84 5440000000,00
1996Q2 8250000000 -122,8922 699000000 174,56 2760000000,00 2890000000,00 4970000000,00 2940000000,00 -76,10 7910000000,00
1996Q3 11500000000 -115,2484 827000000 175,11 3350000000,00 3360000000,00 7760000000,00 3010000000,00 -69,53 10800000000,00
1996Q4 15300000000 -97,21406 940000000 175,35 3910000000,00 3730000000,00 11300000000,00 2780000000,00 -66,12 14000000000,00
1997Q1 19600000000 -68,78906 1040000000 173,50 4430000000,00 3980000000,00 15400000000,00 2240000000,00 -65,88 17700000000,00
1997Q2 24400000000 -29,97344 1120000000 173,81 4910000000,00 4130000000,00 20300000000,00 1400000000,00 -68,80 21700000000,00
1997Q3 29700000000 19,23281 1190000000 174,52 5360000000,00 4170000000,00 25900000000,00 264000000,00 -74,89 26200000000,00
1997Q4 35600000000 78,82969 1240000000 175,62 5780000000,00 4110000000,00 32200000000,00 -1180000000,00 -84,13 31000000000,00