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IUFM DE BOURGOGNE
Concours de recrutement :
Professeur des écoles.
Peut-on donner l'envie d'apprendre ? Comment ?
MOULET-SCHIETSE SEVERINE
Directeur de mémoire :
Monsieur Guineret
ANNEE 2006 N° de dossier : 05STA00927
1
SOMMAIRE
Introduction.................................................................................................................................p 3
Première partie : Une école de "la motivation"......................................................................p 4
A- La notion de motivation dans les Instructions Officielles..........................................p 5
B- L'ennui à l'école..........................................................................................................p 9
C-Situations et dispositifs................................................................................................p 11
D-Le sens des apprentissages..........................................................................................p 13
a-Du point de vue de l'enfant.......................... ................................................... p 13
b-Du point de vue de l'enseignant.......................................................................p 17
Deuxième partie: Un projet motivant autour de Noël...........................................................p 18
A- En phonologie............................................................................................................p 18
B- En graphisme .......................................................................................................... ..p 22
Troisième partie: Donner l'envie d'apprendre dans une classe très hétérogène........... .. ..p 26
A-L'apprentissage de la lecture................................................................................... ...p 26
B-La production d'écrit................................................................................................. .p 31
Conclusion............................................................................................... .................................p 35
Annexes
Bibliographie
2
INTRODUCTION
Dans l'acte d'enseigner, donner l'envie d'apprendre à l'enfant est un enjeu primordial. Ici, le
terme d'« envie » est synonyme de désir, de volonté. Cela sous-entend donc que ce désir soit
déclenché par la motivation. En effet, parce que l'élève sera motivé, il voudra apprendre. Or la
motivation peut-être soit naturelle soit stimulée. La motivation naturelle d'apprendre peut
s'épanouir dans les environnements rassurants par la bonne relation avec les adultes, par des
supports adaptés aux besoins de l'élève et par la possibilité de prendre des risques sans la crainte de
l'échec. Quant à la motivation stimulée, elle se fait par l'interêt des tâches proposées qui sont
souvent en rapport avec les centres d'intérêt de l'enfant et qui lui permettent de s'investir totalement
dans les apprentissages.
Cela suppose donc que l'enseignant parvienne à créer une relation entre l'élève et le savoir.
Cécile Delannoy affirme dès le début de son ouvrage que « le chemin de la motivation est sinueux
et mystérieux». Elle montre en outre que le désir de savoir est lié au sens que l'élève lui donne et
que la décision d'apprendre est étroitement liée à la réussite. C'est donc une boucle que l'enseignant
ne doit jamais perdre de vue. Sa mission première, et je la conçois comme telle, est
« d'accompagner efficacement l'enfant dans son désir d'apprendre, de donner du sens au monde, à
sa présence au monde et dans sa quête de réalisation de soi. » (Cécile Delannoy).
Par conséquent, on voit ici que l'envie d'apprendre s'avère complexe car, comme je l'ai dit
précédemment, elle requiert un investissement total des deux parties concernées. Certes, la
motivation chez l'élève existe si ce qu'il apprend est proche de ce qu'il vit et dès lors, il entre dans
des situations d'apprentissages par des actions qui le poussent à s'investir activement. Par ailleurs,
la présence attentionnée et bienveillante de l'adulte renforce le désir d'apprendre chez l'élève.
Quant à l'enseignant, le travail sur la motivation passe par une remise en question. En effet,
il doit en permanence se demander si ce qu'il propose va intéresser les élèves. Il lui revient donc de
créer de nouveaux moyens tout en tenant compte de sa classe et de la diversité des élèves. Mais
toute cette mise en place de moyens différents repose sur un climat de confiance, d'encouragement
dans la prise de risques en classe et d'établissement de stratégies diversifiées.
La problématique de la motivation est, pour moi qui désire exercer ce métier d'enseignant,
un élément central de l'acte éducatif. Dès lors, comment donner l'envie d'apprendre ?
Afin de répondre à cette question, je vais, dans une première partie, tenter de montrer qu'il y
a une « école de la motivation ». Puis dans la seconde et troisième parties, je livrerai mes réflexions
dans ce domaine par rapport au vécu de mes différents stages en responsabilité.
3
I Une école de « la motivation ».
L'enseignant doit se mettre au service de l'élève et non pas simplement des savoirs. Célestin
Freinet déclare que « l'élève qui peut enfin travailler dans le sens de sa personnalité n'a plus besoin
d'être grondé ni stimulé pour fournir un travail consciencieux ». Ceci exige de l'enseignant une
attitude éducative attentive aux besoins de l'éduqué, de sa personnalité prise dans sa globalité. Les
situations d'apprentissage doivent placer l'apprenant en situation active et lui permettre d'identifier
le sens de ce qu'on tente de lui apprendre.
D'après C. Freinet : « l'enfant qui sent un but à son travail et qui peut se donner tout entier à
une activité non plus scolaire mais simplement sociale et humaine, cet enfant sent que se libère en
lui un besoin puissant d'agir, de chercher, de créer ». Cependant, il se peut que l'enfant rencontre
durant sa scolarité ce que tout enseignant redoute : l'ennui. Le Conseil National Des Programmes a
mis en évidence un point important lors du colloque organisé sur L'ennui à l'école en 2003:
« l'élève s'ennuit en classe car il ne parvient pas à donner du sens aux études ». Toutefois, l'absence
ou la perte de sens des apprentissages pour l'apprenant n'est pas la seule cause de l'ennui scolaire,
ce dernier n'étant pas simplement l'appanage des élèves rencontrant des difficultés scolaires. Les
« bons élèves » peuvent, eux aussi, s'ennuyer. Ainsi l'ennui relève de différentes causes telle que le
rapport au travail et1 à l'effort, le sens donné aux études, la place des médias qui est en décalage
avec la structure scolaire.
Toutefois, pour que l'enfant ait l'envie d'apprendre, je crois qu'il faut prendre en
considération certains facteurs qui peuvent gêner le goût d'apprendre comme l'incapacité à se
concentrer, l'image que l'enfant peut avoir de l'école ou bien le manque de confiance en soi. Il
revient alors à l'enseignant de véritablement considérer l'élève en tant que sujet et de trouver des
remèdes pour pallier les divers problèmes qu'il rencontre et qui bloquent sa motivation. Alain
affirme que « l'enfant se forge dans l'apprentissage de la concentration et de la maîtrise de soi ».
Pour que l'apprentissage soit désiré, l'enfant doit se sentir écouté, en sécurité et respecté par ses
camarades mais aussi par l'enseignant. Toute cette considération doit être renforcée par la
stimulation et la valorisation. Ceci suppose donc une pédagogie de la réussite qui doit être mise en
valeur, même si elle n'est que minime, mais pour l'élève cela représente beaucoup. Ainsi, le goût
1 Delannoy Cécile-La motivation, désir de savoir, décision d'apprendre Hachette
4
d'apprendre doit exister des deux côtés.
L'enfant doit s'engager dans les apprentissages et l'enseignant doit, quant à lui, avoir le goût
d'enseigner, être concret, rechercher la diversité, encourager et donner du sens aux savoirs. En
effet, Célestin Freinet affirme que « l'enfant a soif de vie et d'activité ». Au travers de ces deux
perspectives Freinet montre que l'enfant a conscience que ce qu'il désire apprendre va lui être utile
dans sa vie de tous les jours et que cet apprentissage ne se fait plus de façon passive mais par son
travail.
A-La notion de motivation dans les Instructions Officielles.
Au cycle 1, l'objectif majeur est de « permettre à chaque enfant de vivre une expérience
scolaire réussie ». Pour ce faire, les Instructions Officielles recommandent qu'un cadre de vie soit
offert et des activités organisées. Ainsi, on note que le goût d'apprendre se transmet par l'attitude du
maître à l'égard de l'enfant. En effet, il lui est demandé de créer des conditions propices à un
développement harmonieux et qui respectent le rythme de l'enfant tout en étant attentives à ce
dernier.
De plus, toute cette attention portée va aider l'élève à former sa personnalité et à conquérir
son autonomie. Pour cela, les Instructions Officielles insistent sur l'importance que revêt la
motivation au niveau du langage. En effet, l'enfant se développe par des expériences quotidiennes
et des situations organisées qui vont l'amener à « prendre plaisir à se faire comprendre et à
comprendre autrui. » Cela peut se faire le matin lors du regroupement au tapis quand un élève veut
raconter ce qu'il a fait le week-end par exemple. Cette motivation créée par le contact avec autrui
est mise en évidence dans le domaine d'activité « Vivre ensemble ». L'enfant va devoir trouver sa
place au sein de l'espace classe en situant son portemanteau et son casier. Il va également devoir
trouver sa place au sein du groupe classe lors de diverses activités telles que l'écoute d'histoires, le
chant ou les rondes. En effet, les Instructions Officielles soulignent l'importance "D'agir et
s'exprimer avec son corps" et suggèrent la mise en place des activités motrices fondamentales telles
que les locomotions comme marcher, courir, sauter dans différents milieux car l'enfant « éprouve
du plaisir à évoluer et jouer au sein d'un groupe ». Les moments collectifs sont également
importants car « ils vont permettre à l'enfant d'acquérir le goût des activités collectives et
d'éprouver du plaisir à découvrir de nouvelles choses. »
5
Ainsi, le goût d'apprendre se développe quand l'enfant est en activité. Dans « Découvrir le
monde », le goût d'apprendre se situe au niveau psychique puisque le maître doit éveiller la
curiosité de l'enfant qui, en posant des questions, va montrer son interêt pour un sujet. Le recours
au regard et au geste est primordial dans ce nouvel environnement. il en est de même pour le
domaine de "La sensibilité, l'imagination, la création". En effet, l'enfant va prendre plaisir à
découvrir de nouvelles façons de dessiner ou peindre comme par exemple avec l'éponge pour
rendre compte de son imagination. Il en est de même pour "La voix et l'écoute". L'enfant va
s'ouvrir à de nouveaux horizons et s'investir lors de jeux vocaux ou d'activités avec des instruments
de musique variés avec le bâton de pluie ou des bouteilles de lait en vue de rechercher un bruit
précis.
En ce qui concerne l'enseignant, Les Instructions Officielles lui assignent différentes
missions afin de rendre l'enfant motivé dans ses apprentissages. Il est un guideur dans les
découvertes que vit l'élève. Il l'aide, relance l'effort. L'aide peut se situer à différents niveaux. En
effet, l'enseignant aide l'enfant à grandir, à trouver sa place au sein du groupe classe, aide à la
socialisation. Il doit également aider l'élève dans sa conquête du langage oral en le faisant
reformuler des mots mal prononcés ou une phrase mal construite. Il aide l'enfant à passer d'un
langage en situation à un langage d'évocation notamment lors de rappels d'histoires lues. Pour se
faire, l'enseignant doit multiplier les situations d'échanges et de jeux. Mais pour que la motivation
persiste, il se doit avant tout de mettre l'enfant en confiance et de lui proposer des situations
variées, des démarches favorables aux apprentissages lors d'activités pour que ce dernier éprouve
« le désir de connaître, l'envie d'agir », comme le préconisent les textes officiels dans le domaine
des Compétences Transversales.
Ainsi, nous pouvons constater que le goût d'apprendre et la motivation sont les points
centraux de tout acte pédagogique. Ils nécessitent à la fois une participation active de l'élève tant
d'un point de vue physique que psychologique. En effet, il faut qu'il ait pleinement conscience que
ce qu'il apprend est important et nécessaire. Ceci ne peut exister sans une relation forte avec
l'enseignant. Relation qui accompagne l'enfant dans la construction de soi et qui le met au coeur de
tous les apprentissages.
Au cycle des « Apprentissages Fondamentaux », l'objectif est de faire de l'enfant un écolier.
Dès lors, le goût d'apprendre et la motivation vont se renforcer afin que l'élève ne s'ennuie en
classe. En effet, l'enfant va devoir fournir des efforts et modifier sa relation au langage car il va
6
devoir s'approprier l'écrit.
L'enseignant, de son côté, doit lui faire prendre conscience qu'il va poursuivre ce qu'il a
découvert en maternelle tout en lui montrant qu'il possède déjà des connaissances qui vont l'aider
dans les nouveaux apprentissages. Ainsi, dans les domaines « Vivre Ensemble » et « Découvrir le
monde », les Instructions Officielles demandent à ce que la curiosité soit éduquée notamment en
« favorisant une ouverture plus grande sur le monde afin de mieux comprendre ce qu'est la vie
collective. ». Par ailleurs, durant ce cycle, l'enfant va apprendre à lire et à écrire. Or, pour réussir
cet apprentissage difficile, il doit se montrer motivé pour ensuite « prendre plaisir à relire seul,
écrire ou copier de sa propre main » et arriver à une plus grande autonomie. Afin d'entretenir la
motivation le rôle du maître est mis en évidence dans les textes officiels. En effet, il est là pour
soutenir l'effort de l'élève, notamment en lecture et en écriture. Il doit également poursuivre sa
mission de guideur, adapter son enseignement pour mieux accompagner l'enfant tout en veillant sur
lui et sur les difficultés qu'il peut rencontrer.
D'autre part, le travail du maître se situe dans l'acquisition de nouvelles compétences au sein
desquelles l'élève est pleinement actif. Dans « Découvrir le monde », l'enseignant doit guider dans
la démarche notamment en amenant l'élève a observer, se questionner, expérimenter, manipuler
dans les disciplines de la matière et du monde du vivant ou faire faire des recherches et travailler
collectivement en ce qui concerne le temps qui passe. Dans le domaine des mathématiques,
l'enseignant doit placer l'élève au coeur des activités par la manipulation qui va l'amener à se poser
des questions et développer un raisonnement afin de résoudre le problème rencontré. Quant à
"l'Education Artistique », les Instructions Officielles demandent que l'école développe « le goût de
la création à partir d'une pratique construite pour favoriser l'épanouissement de l'autonomie et de la
personnalité ». Pour cela, l'enseignant doit « créer des situations qui stimulent l'envie de dessiner ».
Par conséquent, le goût d'apprendre sous-entend des efforts. Ce sens de l'effort et de la
persévérance sont présents et encouragés par l'enseignant qui doit valoriser l'élève et les réussites
même si elles ne sont que minimes. Ces attitudes vont amener l'élève « à acquérir des démarches
favorables pour qu'il ait conscience de sa capacité à s'engager dans une action. »
Nous pouvons noter que durant ce cycle, l'enfant devient plus autonome et rentre réellement
dans les apprentissages au sein desquels il est pleinement acteur. Il est essentiel qu'il prenne plaisir
à découvrir et s'investir dans la tâche. Quant à l'enseignant, son rôle évolue mais sa relation avec
l'élève reste primordiale pour que ce dernier ait envie d'apprendre et sente qu'il est capable de
réussir.
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Au cycle « Des Approfondissements », l'enfant entre dans une phase de développement
psychologique qui lui permet de construire des connaissances de manière plus réfléchie. Les textes
officiels recommandent l'expérience concrète puisque durant ce cycle, l'enfant va renforcer ses
compétences dans les domaines abordés en cycle 2, mais il va également découvrir de nouveaux
enseignements. L'objectif pour l'école étant de lui faire « acquérir l'appétit de savoir ». Or cet
appétit de savoir ne peut exister sans l'envie d'apprendre.
Dans le domaine de la « Maîtrise du langage et de la langue française », il est demandé que
l'élève comprenne ce qu'il lit et qu'il prenne plaisir à dire, écrire, jouer avec la langue française. Or,
pour que cette notion de plaisir naisse il faut « que chaque projet de lecture, d'écriture s'ancre dans
une activité ».
Les mathématiques visent également à donner l'envie d'apprendre en posant des situations
problèmes prises dans la vie de tous les jours donc proches de l'élève. L'élaboration de
connaissances se fait au travers d'activités et d'entraînement durant lesquels l'enseignant veille aux
difficultés de lecture.
En Education Civique, l'élève doit lui-même élaborer des règles de vie au sein de sa classe
afin de prendre conscience des valeurs. De même, l'école doit lui faire découvrir de nouvelles
choses et susciter sa curiosité afin de l'amener à prendre conscience de certaines réalités. Pour
développer sa curiosité et son envie d'apprendre, les Instructions Officielles recommandent que
l'élève observe, visite, découvre, ait un contact direct avec des classes européennes. Ainsi, en
langue étrangère, l'école doit favoriser la participation active de l'élève en proposant des situations
et des activités qui ont du sens pour l'élève et qui favorisent des intéractions tout en développant
l'écoute mutuelle notamment lors de débats.
En Histoire-Géographie, il est demandé de poursuivre le développement de la curiosité en
favorisant la lecture de textes historiques ou en apprenant à interptéter des images. Pour cela, la
réflexion collective et le débat peuvent avoir lieu. Par ailleurs, en géographie, l'étude de la diversité
des paysages amène l'élève à découvrir et à s'investir dans la lecture de paysages et de cartes. Quant
aux Sciences, la motivation et le goût d'apprendre reposent sur l'approche expérimentale, la
manipulation, l'observation, la recherche documentaire, l'enquête, le travail en groupes afin de
confronter diverses idées, de donner du sens aux pratiques expérimentales et d'en dégager des
enseignements comme sur la respiration et le corps humain.
En Education Artistique, les textes officiels suggèrent que le goût de la création soit
développé afin de « favoriser l'épanouissement de l'autonomie et de la personnalité de l'élève. ». Ce
domaine doit être lié à d'autres lors de travaux d'applications permettant à l'élève de mener à bien
8
un projet créatif personnel en sculpture, en matériaux de récupération, en tissus, avec des boîtes.
L'élève manupile, fabrique, construit une oeuvre qui s'inscrit dans son projet personnel. Il va
également être amené à rencontrer de nouvelles oeuvres et d'acquérir de nouveaux savoirs et
savoir-faire. Le dessin pratiqué régulièrement fait naître le désir de rendre conforme à la réalité les
perceptions, tandis qu'en Education Musicale la poursuite du travail fait en cycle 2 va amener
l'élève à découvrir de nouvelles oeuvres en les écoutant ou bien en les interprétant et ainsi il va
pouvoir exprimer ses goûts personnels tout en maintenant sa curiosité.
Durant ces trois dernières années d'école élémentaire, la relation maître-élève va évoluer.
En effet, il est demandé au maître de construire avec l'élève « des relations de respect mutuel et de
coopération réfléchie ». En effet, l'adulte doit permettre à l'élève de se sentir responsable du lieu et
des règles instituées. En littérature, la motivation est importante et passe par le maître qui «guide
l'élève dans son effort de compréhension et éduque à la rigueur de l'acte de lecture », tout en
veillant à ne pas proposer des activités qui peuvent le décourager. Il doit aider à développer la
curiosité et le goût pour différents genres littéraires en vue de faire accéder l'apprenant à la lecture
autonome. Pour cela, l'élève doit avoir envie d'« apprendre à gérer une tâche complexe qui relève
d'un effort et d'une exigence. » Par ailleurs, l'enseignant doit faire découvrir à l'élève un
vocabulaire spécifique notamment en géographie et pour que cela réussisse, l'activité doit avoir du
sens et plaire à l'élève. Les Instructions Officielles s'appuient également sur cette démarche en
Sciences puisqu'elles demandent à l'enseignant de « sélectionner une situation de départ qui suscite
la curiosité des élèves et qui déclenche des questions. », puis « de faire des moments de synthèse
pour donner du sens aux pratiques expérimentales et en dégager les enseignements ».
Ainsi, les textes officiels demandent à ce que l'enfant découvre, acquiert de nouvelles
compétences, mais cela ne peut se faire sans motivation ou sans envie d'apprendre. L'enseignant
joue un rôle primordial dans l'accès au savoir. Cependant, il arrive que les élèves s'ennuient à
l'école.
B -L'ennui à l'école
Célestin Freinet parlait déjà d'ennui à l'école en affirmant que " Si les élèves s'ennuient
parfois à l'école, ce n'est pas parce qu'on leur impose de travailler, c'est parce qu'on ne les fait pas
vraiment travailler, que c'est le maître qui travaille pendant que les élèves écoutent. Alors mettons
les élèves au travail et donnons-leur des tâches qui ont du sens."2
2 Meirieu Philippe, Célestin Freinet, Comment susciter le désir d'apprendre ? PEMF, 2001
9
Le Conseil National des Programmes a organisé en 2003 un colloque portant sur « L'ennui à
l'école ». D'emblée, il est précisé que la lutte contre l'ennui s'adresse aussi bien à l'élève qu'au
maître.
François Roustang affirme que « l'ennui serait une disposition passagère qui concerne le
temps et l'espace, qu'il faut reconquérir ».
Lors de son intervention , François Dubet affirme que l'ennui scolaire « fait partie intégrante de
l'expérience scolaire normale » et dévoile différentes causes de l'ennui :
-perte du monopole culturel de l'école à cause des médias.
-incertitude de l'utilité des études pour avoir un métier.
-l'élève ne sait pas en quoi l'école est vraiment utile.
-incapacité à rentrer dans les apprentissages.
-difficultés rencontrées lors des apprentissages et l'élève baisse les bras.
-apprentissage trop facile.
-élèves perçus comme « instrumentalistes ».
-élèves peu motivés car isssus d'un milieu culturel éloigné des préoccupations scolaires.
Dès lors, François Duhault explique qu'à l'école, « l'ennui est inévitablement lié au travail et
à l'effort ». Si ce dernier est trop fort, l'élève n'aime plus l'école. Par conséquent, il démontre que
c'est un rapport au savoir qui est à l'origine de l'ennui chez l'élève. Le savoir doit avoir une relation
significative avec le monde dans lequel l'enfant vit si l'on veut qu'il ait envie d'apprendre car
comme le souligne Marie-Noëlle Audigier, « le plaisir est rarement immédiat ». Travailler et
apprendre, supposent d'accepter de rencontrer des difficultés et de faire des efforts pour les
surpasser. Ainsi, dans les ENTRETIENS NATHAN sur « Le Goût d'Apprendre », Sylvie Cébé
démontre que pour apprendre, l'enfant doit être en sécurité, avoir du temps et faire des expériences
car une fois en confiance avec le maître, l'enfant se met en action et accepte de se dépasser et la
difficulté peut le stimuler. André Comte-Sponville affirme également qu'il faut apprendre aux
élèves « à faire désirer l'effort, le travail, l'exercice ». De même, François Duhault, lors du
colloque, déclare « qu'il faut accepter que les élèves s'ennuient et le leur faire accepter car le travail
scolaire ne peut se réduire à un exercice. Cela suppose un engagement subjectif et intellectuel des
élèves qui, sans cela, n'apprennent que la surface des choses ». Enfin, Yves Quéré lors des
ENTRETIENS NATHAN sur le « Goût d'Apprendre » explique que « l'enfant doit se rendre
10
compte qu'apprendre n'est pas facile. ».
Or, l'ennui est une expérience du moi et étant donné que l'on en parle, c'est que l'élève est
considéré comme acteur et sujet ; comme un individu que l'école doit rendre sujet.
Ainsi, on rejoint les Instructions Officielles qui recommandent que l'enfant soit au centre de
ses apprentissages. Dès lors, François Duhault fait des propositions qui vont dans le sens des textes
officiels afin de vaincre l'ennui à l'école :
– multiplier l'engagement des élèves en développant les productions scolaires.
– Accroître le niveau des attentes intellectuelles.
– Valoriser la pédagogie par objectifs.
Philippe Meirieu, quant à lui, propose un projet d'enseigner qui repose sur des situations
« où le sens fait de l'ennui la temporalité nécessaire à la formation de l'intelligence et où l'ennui fait
du sens autre chose qu'un appel à la satisfaction immédiate. ». André Comte-Sponville rejoint cette
idée en affirmant « qu'il faut apprendre aux élèves à prendre plaisir à l'effort, leur apprendre à
accepter l'ennui, à le surmonter et à le dépasser. »
Ainsi, le métier d'enseignant prend tout son sens car non seulement, il doit apporter des
connaissances et des compétences mais pour ce faire, il doit être capable de motiver et de susciter
l'envie d'apprendre chez l'élève pour éviter que ce dernier ne s'ennuie à l'école. Pour cela, divers
dipositifs et situations sont possibles.
C-Situations et Dispositifs
Afin de favoriser les apprentissages, l'enfant doit se sentir à l'aise dans son environnement
pour en effet être totalement disponible. C'est pourquoi la structure spatiale de la classe revêt une
importance toute particulière surtout à l'école maternelle.
En effet, il est important que des espaces jeux soient délimités comme par exemple un coin
cuisine, puisque l'enfant va retrouver certaines choses qu'il possède chez lui et par conséquent la
rupture avec l'univers familial va être moins difficile à vivre.
Le coin bibliothèque peut servir de refuge pour l'enfant puisque le calme doit y être
respecté. Cet espace peut également développer l'envie de lire grâce à un rapport privilégié avec les
livres. Rapport que certains n'ont pas à la maison. Puis l'élève doit pouvoir de suite repérer le coin
11
regroupement collectif. Ce coin est important dans la mesure où des situations de communication
vont s'installer, des prises de paroles vont s'organiser dans le cadre d'un échange tout en rendant
explicites les règles de vie et invitant chacun à respecter autrui. Ce cadre permet petit à petit à
l'enfant de trouver sa place, de se construire en tant que sujet.
Quant à l'école élémentaire, l'enfant retrouve ce coin bibliothèque et les ordinateurs. Il se
sent rassuré bien que la disposition des tables change. En effet, en maternelle, souvent les tables
sont rondes, hexagonales voire rectangulaires, tandis qu'à l'école élémentaire, ce sont de vrais
bureaux disposés en rang face au tableau ou bien regroupés. Ce changement matériel permet à
l'élève de prendre réellement conscience de son statut "d'écolier " et le motiver pour apprendre car
il est cette fois « à la grande école ».
En outre, la motivation et l'envie d'apprendre se font par l'usage de divers dispositifs
matériels. Ainsi la présence des ordinateurs dans les classes permet à l'enfant d'accéder à la
technologie en jouant, ou bien de se servir de cet appareil pour rendre compte de son travail écrit en
vue de le faire partager. L'ordinateur et les supports numérisés peuvent-être un moyen pour l'enfant
qui rencontre des difficultés de les combler. Un autre dispositif matériel suscite le goût d'apprendre
: les jeux. En effet, les jeux, notamment en mathématiques, peuvent être utilisés durant toute la
scolarité de l'élève dès lors qu'ils présentent un lien avec les compétences visées. C'est en jouant,
que l'élève peut faire émerger des règles, des conceptions. En maternelle, le jeu va aider l'enfant à
se construire de nouvelles manières d'agir sur la réalité qui l'entoure.
Enfin, l'envie d'apprendre se fait par la relation avec le maître. Ce dernier, en proposant des
situations qui parlent aux élèves, capte leur attention. Les consignes de travail doivent être claires
voire construites avec ces derniers pour qu'ils recherchent le but de la tâche.
L'enseignant peut proposer de travailler en groupes notamment au cycle 2 et 3 afin de favoriser la
coopération, les échanges et les règles de respect. Le dispositif du travail en groupe peut-être
ponctuel et mis en place notamment quand le maître veut aider les élèves qui rencontrent des
difficultés.
Devant un enfant en difficultés, le maître peut mettre en place des stratégies d'aide en le
guidant pas à pas dans la réalisation de la tâche, en lui proposant de réessayer des stratégies, en
reprenant des exemples analogues ou bien en mettant en place une forme de tutorat. Un enfant qui
a terminé son travail peut venir aider un élève qui rencontre des problèmes en demandant à l'élève-
tuteur de ne porter aucun jugement négatif sur son camarade. A la fin de la séance, le maître peut
12
mettre en valeur les réussites de l'élève qui a eu du mal.
L'évaluation peut motiver l'élève. Ainsi, l'évaluation diagnostique va permettre à
l'enseignant d'évaluer les compétences des élèves mais permettre aussi à l'élève de voir qu'il sait
des choses utiles et que par conséquent, ces connaissances vont l'amener à être capable de réaliser
la tâche demandée. Par ailleurs, l'évaluation formative qui intervient en cours de séquence permet à
l'enseignant de faire un premier bilan sur les apprentissages en vue d'envisager des remédiations.
Au niveau de l'élève, cette forme d'évaluation lui permet d'obtenir des informations pertinentes sur
la maîtrise des connaissances, une connaissance de soi plus grande lui procurant un sentiment de
compétence. Il prend alors conscience qu'il commence à maîtriser de nouveaux savoirs. Quant à
l'évaluation sommative, elle fait le bilan des acquis scolaires en référence à des objectifs
d'apprentissage et permet par conséquent à l'élève de vérifier qu'il a compris ce qu'il a appris. Dès
lors, se sentant réussir, l'enfant est prêt à rentrer dans de nouveaux apprentissages.
Force est de constater que le goût d'apprendre peut se transmettre par l'organisation spatiale
même de la classe, grâce à l'utilisation de matériels tels que les ordinateurs et les jeux, par le biais
d'actions motrices. Cela passe également par la relation avec le maître qui véhicule une dynamique
de travail en prenant en compte chaque élève, en motivant les élèves qui ont des difficultés par son
aide, en ayant recours au travail en groupes, aux consignes et à l'évaluation. Cependant, toute cette
mise en place ne peut se faire que si l'enseignant a conscience du sens des apprentissages du point
de vue de l'élève mais aussi de son propre point de vue.
D-Le sens des apprentissages
a -Du point de vue de l'enfant
Le sens des apprentissages chez l'enfant a évolué selon que certains affirmaient que cela
faisait intervenir un facteur interne ou bien externe.
L'école Behavioriste (Skinner) se positionne du point de vue du facteur externe. En effet,
elle affirme que l'enfant nait avec une page vierge et que les expériences de la vie et les événements
externes viennent s'inscrire sur cette page. Elle considère que l'on pouvait contrôler la motivation et
l'apprentissage en gérant des comportements grâce à des récompenses externes comme les bons
points. L'élève ne peut aborder une nouvelle étape de l'apprentissage que si la précédente est
totalement maîtrisée. Pour se faire, Skinner crée l'enseignement programmé qui repose sur le
13
regroupement d'informations présentées de telle manière que cela facilite la compréhension et la
mémorisation. Cet enseignement repose sur la participation active du sujet car il doit construire la
réponse, la fragmentation de la difficulté afin que même les enfants en difficultés puissent
répondre. Dès lors la matière à enseigner est divisée en petites unités en fonction de l'élève qui va
donc avancer à son propre rythme. Des machines à enseigner sont mises à disposition des élèves ; à
chaque fois que l'élève donne une bonne réponse, la machine délivre un message
d'encouragement(ce que Skinner appelle renforcement)comme "exact, très bien ou continuez" et il
peut passer à la suite. L'élève est stimulé par ce message et l'enseignant peut totalement s'interesser
à ses élèves et les conseiller.
La perspective cognitiviste, quant à elle, met en évidence le facteur interne dans
l'apprentissage chez l'enfant. En effet, l'étude est centrée sur les processus mentaux en lien avec la
mémorisaion, en mettant en avant l'importance que revêt la perception de l'apprentissage et du rôle
affectif de l'élève. La motivation repose sur les convictions que l'enfant acquiert de sa propre
valeur, de ses capacités ou de ses compétences. Il s'agit pour l'individu d'apprendre à apprendre
d'où la découverte active par l'élève des concepts à maîtriser car elle permet à l'élève de développer
certaines démarches de pensée qui lui permettront par la suite de devenir plus autonome.
Cependant, pour que l'apprentissage se fasse, l'élève doit être capable de récolter et sélectionner des
informations, se poser des questions puis il doit être guidé en cours d'apprentissage soit par
l'enseignant soit par d'autres élèves afin de l'aider à dépasser les difficultés. Par exemple, dans une
situation expérimentale, un élève doit écrire le mot maman. Or il rencontre des difficultés pour
tracer la lettre A. La maîtresse en le voyant tracer la lettre l'entend dire qu'il n'y arrive pas. La
maîtresse demande alors au groupe classe de lui expliqué comment on trace la lettre. Une fois qu'un
élève a expliqué le tracé, lélève tente de le faire. Or cela s'avère infructueux. L'enseignant demande
alors à l'élève qui avait expliqué oralement de venir tracer sur une feuille le A. L'élève en difficulté
a observé puis réalisé à son tour la lettre. L'élève a commencé par chercher ce dont il avait besoin
pour écrire le mot demandé et pendant cet apprentissage, la régulation s'est faite de façon
collective. L'enseignante centre l'attention de l'élève sur les difficultés et guide dans les procédures
d'action.
L'Ecole Nouvelle (Freinet) s'appuie également sur le facteur interne dans l'apprentissage.
L'approche de ce courant pose le rôle de l'enseignant qui doit aider l'élève à se construire lui-même
puis d'adapter l'école à l'enfant, ce qui peut se faire individuellement comme le préconise
Montessori ou collectivement selon Freinet.
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En effet, pour ce dernier, « l'enfant doit se donner tout entier à une activité sociale et
humaine pour qu'il ait envie d'agir, chercher, créer. L'enfant a soif d'activité." Freinet est convaincu
que c'est le vrai travail qui motive car il a du sens. Pour cela, il s'appuie sur la vie même de ses
élèves. Il exploite les textes libres, textes qui incitent l'élève à écrire sur un sujet qui lui plaît et qui
donc le motive. Ces textes sont ensuite imprimés dans le journal de vie de la classe qu'il a créé.
Il va également faire évoluer la classe vers l'atelier de peinture (une table rectangulaire avec
du matériel de peinture),atelier de modelage (pâte à modeler et argile),de découpage et de collage,
ateliers de sciences, atelier de menuiserie-serrurerie pour les garçons et atelier de cuisine et de
couture pour les filles.
Puis il introduit l'utilisation de l'imprimerie par exemple pour qu'écrire soit un véritable
moyen de communiquer d'autant que rapidement, il constate que toute tâche de lecture ou d'écriture
devient plus attrayante. Il crée les bandes enseignantes composées de questions afin de faciliter le
tâtonnement expérimental qui est central dans les apprentissages. Il espère ainsi stimuler l'élève
pour qu'il ait envie de résoudre les problèmes, qu'il s'investisse pleinement et retienne mieux les
solutions.
De nos jours, l'usage des ordinateurs montre cet héritage de Freinet. En effet, il pense qu'il
faut donner un sens au savoir par une activité collective tout en étant très attentif à la progression et
aux apprentissages de chacun. En plus de la mise en place de la pédagogie de projet, il développe
les itinéraires personnalisés d'apprentissages composés de période de travail libre. C'est la
différenciation pédagogique.
Dès lors des approches interactionnistes vont avoir lieu et sont représentées par trois
courants :
-Piaget
-Vygostsky
-Rosenthal et Jacobson
Piaget plaide pour une interaction du sujet et de son environnement. En effet, l'intelligence
se développe grâce à l'assimilation et à l'accomodation à de nouvelles situations. Ainsi, l'enfant
acceptera et assimilera de nouveaux outils si ces derniers se révèlent plus efficaces pour résoudre
un problème que ses connaissances actuelles ne permettent pas de résoudre. Au cycle 2, l'élève doit
effectuer une addition en ligne. Si les nombres sont grands, il ne peut plus compter sur ses doigts. Il
se retrouve donc dans une situation de déséquilibre où ses connaissances et schémas de
fonctionnement ne permettent pas de trouver la solution. Il doit donc dans un premier temps
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essayer, tâtonner, rechercher et confronter avec ses camarades de nouvelles stratégies qui lui
permettront de dépasser la situtation problème. Cette phase de recherche devant aboutir à
l'assimilation de l'insuffisance des connaissances actuelles et à l'accomodation à une nouvelle
méthode (de la décomposition) qui permettra de résoudre cette opération et d'autres plus simples ou
plus complexes. Cette mise en contradiction des représentations est nécessaire à la motivation de
l'apprentissage.
Vygotsky insiste sur le comportement social de l'apprentissage. La pensée et les
consciences sont déterminées par les activités réalisées avec autrui dans un environnement social
déterminé. Il démontre l'importance du rôle joué par les pairs (enfants ou adultes) dans les
processus d'apprentissages et l'enfant se développe par sa propre dynamique. Ainsi, il distingue
deux situations : l'apprenant peut apprendre et accomplir seul certaines activités où il a besoin de
l'aide d'autrui pour y parvenir. Entre ces deux situations se situe la "Zone Proximale de
Développement". Cela suppose donc une relation entre le maître et l'élève située dans un climat
affectif valorisant afin de pouvoir écouter l'élève, l'aider à percevoir clairement la tâche, à
comprendre les consignes, à rechercher la stratégie pertinente et à s'auto-évaluer. Vygotsky remet
en cause le type leçon-exercices d'application pour ceux qui ont besoin d'aide. Il considère en effet,
que l'enfant apprend au moment où il effectue les exercices. Il perçoit donc l'apprentissage comme
une façon de résoudre des problèmes en utilisant des informations d'où la présence de séances en
travaux dirigés où d'activités en ateliers. Vygotsky propose donc que le maître varie ses
interventions. Il ne s'agit pas de différenciation au niveau des contenus mais au niveau de la forme
de travail : certains élèves travailleront en autonomie tandis que d'autres seront aidés.
Rosenthal et Jacobson montrent l'interaction entre élève et enseignant. Cette étude met en
évidence l'influence du préjugé du maître à l'égard de son élève. C'est un processus interactionniste
puisque l'intérêt porté par l'enseignant sur l'élève "doué" entraîne de bonnes performances
lesquelles influencent à leur tour les attitudes du maître.
Par conséquent, l'enfant a besoin d'autrui pour apprendre mais lui seul est au centre des
activités et des apprentissages. Ceux-ci font partie d'un processus actif centré sur des objectifs
précis et qui ont un sens.
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b-Du point de vue de l'enseignant
Le sens des apprentissages a également évolué chez l'enseignant. En effet, auparavant, il
était le seul responsable du succès ou de l'échec de l'apprentissage. Il s'agissait d'un enseignement
passif qui consistait seulement en la transmission de contenus.
Depuis quelques temps, les Instructions Officielles conduisent l'enseignant à mettre en place
des processus qui vont inciter les élèves à prendre le contrôle de leur propre apprentissage.
L'enseignant est par sa présence, quelqu'un qui doit être à la fois à l'écoute, attentif, bienveillant,
respectueux et qui doit montrer son goût pour l'enseignement. Dès lors, il doit pleinement prendre
en considération l'élève selon plusieurs points de vue : pédagogique, et personnel.
D'un point de vue pédagogique, cela passe par le choix et la variations d' activités, choix de
sujets à la fois pertinents et concrets, par la dispense de méthodes de travail.
D'un point de vue relationnel, l'enseignant doit créer un climat de confiance, stimuler,
mettre en valeur les capacités et les réussites de chacun, encourager et maintenir le goût de l'effort,
donner à l'enfant l'envie de vouloir. Vouloir apprendre et accepter d'affronter la difficulté tout en
encourageant la prise de risques et en minimisant l'échec.
L'enfant doit trouver sa place et se construire. Pour ce faire, le maître occupe une place
primordiale car il lui revient de transmettre son plaisir de connaître en créant un climat
d'apprentissage propice à l'épanouissement scolaire pour que l'enfant ait également envie
d'apprendre. L'enseignant est là pour créer un pont entre le monde et le savoir afin de donner
justement du sens au savoir.
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I I- Un « projet » motivant autour de Noël.
Mon premier stage en responsabilité a eu lieu à l'école maternelle de La Cité Verte à Seurre
dans une classe de Grande section.
C'était une classe de 26 élèves au sein de laquelle il y avait quelques élèves en difficultés
en ce qui concerne le comportement, l'attention, la relation avec les élèves ou les adultes. J'ai tout
de suite pris en compte ces difficultés.
Lors de ce premier stage en responsabilité, j'ai mis en place un projet sur le thème de Noël.
Ce projet concernait divers domaines mais surtout la maîtrise de la langue orale avec la phonologie
mais aussi écrite avec le graphisme, il s'agissait de travailler le sens du rond pour arriver à écrire la
lettre « o » ainsi que le mot Noël.
A- Une séquence en phonologie
L'objectif était d'arriver en fin de séquence à discriminer le son [o] et à le situer dans le
mot.
Cette séquence de phonologie a débuté par une évaluation diagnostique : j'ai énoncé cinq mots les
uns après les autres puis j'ai demandé à l'ensemble du groupe classe ce qu'il en pensait. Très
rapidement, certains m'ont répondu que l'on entendait toujours le même son. Après avoir redit les
mots, nous avons échangé sur le son. Puis par petits groupes de cinq élèves, nous avons
recommencé ce travail. Pendant que je disais la nouvelle série de mots, je voyais la réaction des
élèves. Certains se concentraient pour entendre et fermaient les yeux. Parmi les listes proposées,
certaines ne comportaient pas le son [o]. Une fois l'énonciation terminée, chaque enfant du groupe
me disait le mot qu'il avait retenu et précisait s'il avait entendu le son ou pas.
Au terme de cette séance d'évaluation diagnostique, j'ai mis en avant qu'un certain nombre
d'enfants avaient eu du mal à discriminer mais le fait de travailler en collectif leur permettait
d'échanger et de voir à certains moments comment leurs camarades procédaient pour y arriver.
Nous avons commencé lors de la séance 1 par travailler en collectif avec pour support la
grande maison du [o] et les prénoms sous forme d'étiquettes. J'ai présenté la maison puis le travail
que nous allions faire : dire si j'entends juste [o] ou pas. Les étiquettes étaient toutes disposées sur
une table devant les élèves et à l'envers. Un élève venait tirer une étiquette, essayait de reconnaître
le prénom puis devait dire s'il entendait le son ou pas. Les autres élèves étaient là pour aider en cas
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de non reconnaissance du prénom mais aussi pour dire si l'enfant avait raison ou pas. Dans le cas
où l'on entendait [o], l'enfant devait disposer l'étiquette dans la colonne de la maison où il y avait
une oreille dessinée à côté du son. Dans le cas contraire, il devait mettre l'étiquette dans la colonne
où l'oreille était barrée.
Ce travail de discrimination a été pleinement vécu par toute la classe même pour ceux qui
avaient du mal à s'intégrer au groupe. Cependant, quelques élèves ont eu du mal à discriminer le
son mais d'autres élèves ont spontanément proposé leur aide. Mon rôle a été de participer
notamment avec les élèves présentant des difficultés afin de les mettre en confiance et pour
relativiser l'échec en précisant que l'on ferait ce travail plusieurs fois dans la semaine avec des mots
de tous les jours. Je m'attendais à ce qu'il y ait plus d'élèves qui aient des difficultés à discriminer.
Ce travail avec les prénoms s'est avéré difficile dans la mesure où certains ne reconnaissaient pas
les autres prénoms de la classe ou parce que ceux qui avaient ce son dans leur prénom se
manifestaient rapidement. Dès lors pour insister sur ce son, j'ai pensé à faire apprendre une
comptine dans laquelle, ce son [o] est très répétitif. A la fin de la séance, je leur ai dit pourquoi il
était important d'arriver à reconnaître des sons notamment celui-ci puisqu'ils allaient écrire sur leur
carte de Noël le « O ».
La séance 2 avait pour objectif de partir d'une comptine « mon bateau » que les élèves
allaient apprendre puis de rechercher tous les mots dans cette comptine dans lesquels on entendait
[o]. J'ai commencé par lire la comptine puis répéter les phrases avec eux avant de la mettre en
scène d'un point de vue gestuel. Ce premier travail a permis de mettre en confiance le groupe puis
tranquillement, nous avons commencé à repérer les mots dans lesquels nous entendions [o]. Tous
ont participé mais le petit groupe d'élèves qui avait du mal à percevoir le son présentait des signes
d'ennui dans la mesure où ils ne parvenaient pas toujours à dire si oui ou non ils entendaient le son.
Après avoir mis en avant les réussites, je leur ai expliqué qu'il fallait du temps pour arriver à bien
entendre puis d'un commun accord, nous avons décidé de fabriquer un sac à son qui contiendrait les
mots qu'ils auraient trouvés.
La séance 3 poursuivait l'objectif de la séance 2 mais cette fois, les élèves travaillaient par
ateliers. Un sac avec des dessins était disposé sur la table ainsi que la petite maison du [o] et une
corbeille située juste à côté de la maison. Les élèves devaient chacun leur tour tirer un dessin, dire
le mot à voix haute, puis le classer soit dans la maison soit dans la corbeille. Les autres élèves
validaient ou non la réponse. Cet atelier a beaucoup séduit. Pour ma part, j'ai insisté avec les élèves
qui avaient du mal à discriminer sur une méthode de travail. Nous avons essayé en tapant les
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syllabes dans la main, pour d'autres, j'ai montré la forme que prenait ma bouche quand je
prononçais le son [o] et leur demandais de redire le mot puis de toucher leur bouche ou bien de se
regarder dans un miroir, d'autres encore ont essayé en tapant la syllabe sur la table. Tous ont fait
des efforts et ont été valorisé dans cette réussite. Mon attente concernait l'engagement de leur part
sans ma présence permanente. Or face à ceux qui ne rencontraient aucune difficulté particulière,
nous avons complété le sac à son. Ils ont dessiné des cartes qui contenaient le son puis en collectif,
nous les avons montrées au reste du groupe qui validait la mise dans le sac ou pas. Les élèves qui
avaient du mal ont participé, ou bien j'ai suscité leur réponse. Souvent, elle'était correcte et la mise
en valeur de la réussite je pense, leur a permis de voir les progrès. Ce petit jeu a préparé la séance
suivante qui était un travail écrit. Pour les élèves en difficultés, ce travail sur fiche était collectif.
La séance 4 reposait sur un travail de situation du son dans la syllabe. Je souhaitais voir
ceux qui arrivaient à situer le son. Nous avons d'abord travaillé en collectif toujours à partir
d'étiquettes, de dessins. L'élève devait juste dire où il entendait le son. Pour cela, j'avais mis sur la
petite table trois affichettes avec chacune une flèche comportant un point rouge. Ce point était
placé soit au début, soit au milieu, soit à la fin. Selon la place du son, l'élève devait montrer
l 'affichette correspondante. Ce travail s'est révélé facile pour ceux qui dès le départ n'avaient pas
eu de problème pour discriminer le son [o]. Pour d'autres, cela a demandé beaucoup d'efforts et
même ceux qui avaient du mal à repérer le son ont pratiquement réussi à le situer.
La dernière séance s'est faite en ateliers. Toutefois l'activité a été présentée en collectif.
C'était un travail écrit. Plusieurs dessins en rapport avec Noël étaient proposés et les élèves
devaient les colorier s'ils entendaient le son [o]. J'ai pris différents exemples qui ne faisaient pas
partie du travail et demandé à un élève s'il devait colorier ou pas. Nous avons rappelé comment
faire pour savoir si l'on entendait le son ou pas. Lors du travail en ateliers, tous ont respecté la
consigne bien que certains se sont montrés encore peu confiants dans la démarche. Ce travail a
toutefois permis de mettre en avant les progrès de chacun.
Tout ce travail en phonologie s'est avéré très interessant pour moi car c'était la première fois
que je mettais une séquence en place. Il a souvent fallu réexpliquer l'enjeu de ce travail de
discrimination. Dire combien il est important d'entendre les sons dans un mot pour pouvoir l'écrire.
Dès lors chaque élève avait le souci de bien faire et cela est passé par un investissement fort.
Certains élèves doutaient de leur réussite et avaient besoin de ma présence physique pour se lancer.
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Cela a permis de créer différents procédés concrets pour pouvoir aider ceux qui rencontraient des
difficultés. Seulement à un moment donné, je ne savais plus quoi faire pour les aider. Je crois que
certains avaient besoin de temps et de s'entraîner régulièrement. Pour ceux qui trouvaient l'activité
facile, je donnai un travail supplémentaire sous la forme d'un jeu comme la création de nouvelles
étiquettes de dessins que nous rajoutions ensuite dans le sac.
Programmation des activités de la séquence sur le son [o]Séances Objectifs Dispositifs Observations
BilanSéance 0 Evaluation diagnostique : être capable de
discriminer le son identique dans cinq mots.Travail en collectif
Certains ont du mal à discriminer le son surtout quand il est au milieu du mot
Séance 1 Être capable de discriminer auditivement le son.
Être capable de classer l'étiquette du prénom selon qu'il contient ou non le son [o]
Travail en collectif avec la grande maison du [o] et les étiquettes des prénoms
Séance très dynamique. L'entrée ludique a permis un investissemnt de tous.Aide portée à ceux qui ne reconnaissent pas encore leur prénom
Séance 2 Être capable à partir de l'écoute d'une comptine de proposer des mots ayant le son [o]
Être capable de trouver seul des mots ayant le son [o] dans les catalogues.
Travail en collectif à l'oral
Travail en atelier
Bonne participation. Veiller à soliciter ceux qui sont en difficultés.
Séance 3 Être capable de classer les étiquettes dessin selon si j'entends ou pas le son [o]
Travail en atelier avec une petite maison du [o]
Activité dynamique.Bien faire taper les syllabes ou montrer la forme de ma bouche quand je prononce le [o].Bien encourager le groupe.
Séance 4 Etre capable de situer le son dans le mot Collectif avec trois affiches
Beaucoup d'investissements
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indiquant les différentes places du son dans le mot
et d'efforts de la part de ceux qui sont en difficultés.
Séance 5 Être capable de repérer les images de Noël ayant le son [o]
Être capable de situer la syllabe dans laquelle il y a le son étudié
Travail individuel écrit sur fiche
Bon respect de la consigne.
Les élèves en difficultés ont eu besoin d'aide pour taper les syllabes
B-Une séquence en graphisme
Comme pour la séquence de phonologie, j'ai débuté ma séance en graphisme par une
évaluation diagnostique afin de voir ce que les enfants étaient capables de réaliser sous la forme
d'un rond avec divers matériaux : grosses perles, semoule. Mon objectif pour cette séance était de
voir si tous pouvaient réaliser une forme ronde pour ensuite travailler sur le sens du tracé et la
variations de tailles alors que pour les enfants la tâche était de réussir à former un rond. A la fin de
cette séance, j'ai expliqué que tout ce travail sur le rond allait nous permettre d'écrire sur la carte de
Noël le mot noël et de la décorer avec des ronds. J'ai demandé que le travail soit soigné et donc que
le tracé du rond soit bien fait.
Nous avons tout d'abord commencé par le tracé d'un rond à la peinture sur un plan vertical.
Puis à l'intérieur de ce rond, l'élève devait tracer d'autres petits ronds. L'objectif était d'occuper tout
l'espace feuille et de faire un rond en respectant le sens du tracé. Pendant ce temps, un autre groupe
devait réaliser sur une feuille A3 le rond avec de la pâte à modeler, puis avec l'aide de l'atsem, le
faire photocopier puis compléter le centre du rond avec d'autres petits ronds tout en variant les
couleurs. Parallèlement, nous avons travaillé le rond dans l'espace en moticité en faisant d'abord
une grande ronde puis chacun devait avec un foulard tracer un rond dans l'espace. Tout le groupe
classe a participé et peu d'élèves ont fait le rond dans le mauvais sens. Cependant, étant donné que
l'occupation de l'espace n'a pas posé de problème, il m'a semblé que chacun pouvait commencer à
travailler dans des interlignes d'espaces variés afin de prendre conscience de la contrainte de
l'écriture et du tracé pour pouvoir être lu et compris.
La séance 2 consistait à travailler sur des pochettes plastiques avec des feutres pour ardoise.
Des modèles de ronds étaient tracés dans des interlignes de tailles différentes et les élèves devaient
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continuer à les tracer. Au début de la feuille, des points de départ étaient donnés puis au fur et à
mesure de l'avancement dans l'activité, ces points disparaîssaient. Mes attentes concernaient la
tenue du crayon mais aussi le respect du sens du tracé, de l'écriture et des interlignes. Ma fiche
était adaptée pour des gauchers puisque le modèle était à la fois à gauche et à droite. Tous se sont
appliqués mais certains points de départ ont donné lieu à certaines confusions. Lors de la mise en
commun, quelques élèves ont avoué avoir eu du mal à écrire longtemps. Je leur ai dit que c'était
normal car il faut beaucoup d'entraînement pour arriver à écrire et que quelques fois, cela m'arrivait
à moi aussi d'avoir du mal à écrire longtemps. Mais j'ai valorisé leur effort et leur réussite.
La séance 3 était une séance écriture. Mon objectif était d'arriver à ce qu'ils écrivent
correctement le mot Noël sur leur carte en respectant le tracé, le sens de l'écriture et les
interlignes. La réalisation a demandé à certains beaucoup d'efforts et lors du regroupement, nous
avons remarqué que certains n'avaient pas écrits dans l'espace interligne car soit l'écriture était trop
grosse, soit elle était trop petite. J'ai donc pensé qu'il fallait remettre des points pour guider les
tracés car sans cela, certains élèves avaient du mal à se repérer. D'autres au contraire, n'ont eu
aucun mal à écrire le mot.
Lors de cette séquence graphisme, j'ai vraiment pu prendre conscience de l'effort de
concentration que cela requiert chez l'enfant. Là également, il a souvent fallu redire que tout ce
travail de graphisme allait leur permettre d'écrire sur la carte le mot Noël. Dès lors, chaque enfant
s'est pleinement investi dans le travail même ceux qui éprouvaient des difficultés à former les
lettres. Or, bien que l' investissement soit le point de départ de tout travail, il est cependant fragile.
En effet, l'enfant peut éprouver certaines craintes au moment de l'engagement. Il peut redouter
l'échec, l'erreur. Mon rôle au moment du passage au travail était de passer vers chaque groupe pour
vérifier la compréhension de la consigne, la faire redire ou la réexpliquer. Il a était nécessaire pour
certains de commencer le travail avec eux puis de les laisser faire. L'investissement ne peut se faire
que si l'enfant est en confiance.
Ce travail sur le projet de Noël s'est révélé interessant dans la mesure où cela plaît beaucoup
aux élèves et par conséquent, ils veulent pleinement s'investir. Mais cet investissement, cette
motivation est, je crois meilleure si les élèves savent dans quel but ils travaillent et l'enseignant
doit frequemment le leur rappeler. Ainsi cette pédagogie du projet motive les élèves, mais cette
motivation n'est que ponctuelle et difficile à maintenir.
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Programmation des activités de la séquence en graphisme sur le /o/Séances Objectifs Dispositifs Observation/bil
anSéance 0 Evaluation diagnostique : être capable de
tracer un rond avec divers matériaux .Travail en atelier avec de la pâte à modeler, des perles et de la semoule
Veiller au sens du tracé. Bonne réalisation de tous
Bien redire l'objectif de se travail : arriver à écrire le mot Noël sur la carte.
Séance 1 Être capble de tracer un rond sur un plan vertical et d'occuper tout l'espace feuille.
Être capable de former un rond sur un plan horizontal.
Être capable de tracer des petits ronds dans le grand rond en veillant à la taille.
Être capable de former un rond dans l'espace
Travail en atelier peinture (2 groupes)
Travailen atelier pâte à modeler (2 groupes)
En salle de motricité avec des foulards.
Travail très appliqué et élèves très motivés.
Séance 2 Être capable de tracer des ronds dans des interlignes variés.
Travail en atelier avec fiche glissée dans un transparent.
Travail très appliqué. Certains points de départ ont posé quelques problèmes du point de vue du repérage dans l'espace.
Mise en commun importante pour la valorisation de l'effort et de la réussite.
Séance 3 Être capable d'écrire correctement le mot Travail écrit Beaucoup
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NOEL en respestant le sens du tracé et les interlignes.
d'efforts ont été fournis. La mise en commun a montré que certains ont eu du mal à écrire dans l'espace interligne.Veiller à remettre des points pour guider les tracés.Veiller à encourager et souligner les réussites.
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III- Donner l'envie d'apprendre dans une classe très hétérogène.
Mon second stage en responsabilité s'est déroulé dans une classe élémentaire : CP à Beaune.
Classe très importante au sein de laquelle règnait une grande hétérogénéité. En effet, parmi vingt et
un élèves, cinq élèves étaient suivis par le RASED (réseau d'aide spécialisée pour enfants en
difficultés) ou par le CMPP(Centre Médico Psychologique) .
A- Lors de l'apprentissage de la lecture
Durant ce stage, je me suis centrée sur la motivation en ce qui concerne la lecture et la
production d'écrits chez ces élèves en difficultés tout en prenant conscience qu'il fallait une
adaptation du travail pour tout le groupe classe. En effet, cette classe pouvait se diviser en trois
groupes de niveaux : le premier lisait en déchiffrant et travaillait lentement, le second lisait bien et
le troisième était composé de très bons lecteurs dont trois savaient lire avant même de rentrer au
CP. Pour eux aussi il fallait maintenir la motivation et le goût d'apprendre sans quoi l'ennui prenait
très vite le pas et je le ressentais rapidement.
En ce qui concerne la lecture, j'ai travaillé avec le manuel "Gafi le fantôme". Un son était
étudié sur deux jours et la séquence comportait quatre séances. Chaque séance faisait l'objet d'un
travail différencié à un moment précis en vue de maintenir un rapport motivant vis à vis de la
lecture.
La première séance s'est avérée à chaque fois très déterminante dans l'investissement des
élèves. Dans la mesure où nous avons étudié des sons compliqués, il fallait d'emblée que les élèves
soient intéressés. Pour ce faire, j'ai adopté une approche ludique qui me permettait également
d'évaluer les difficultés de certains élèves.
Différents jouets contenant le son étudié en l'occurence le son [d] pour cette séquence,
étaient disposés dans une boîte magique. Un élève venait prendre un objet puis devait dire s'il
entendait le son [d] ou pas. Cette activité a beaucoup plu puisque tout le monde a participé et
qu'elle a permise de voir qui arrivait à discriminer auditivement le son et qui rencontrait des
difficultés. La seconde phase mettait à nouveau les élèves en position d'acteurs puisqu'ils devaient
proposer des mots dans lesquels ils entendaient le son étudié. Une difficulté était rajoutée à ce
travail oral : l'élève devait proposer le mot puis situer la position du son au sein de la syllabe. Mon
travail consistait à écrire les mots au tableau après que les élèves aient validé la proposition de leur
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camarade. Cette seconde activité très dynamique a été difficile pour certains élèves qui avaient du
mal à discriminer auditivement ou qui confondaient le son [d] avec le [t].
Puis nous avons pris les livres de lecture. Dans un premier temps, nous nous sommes
attachés à travailler sur l'image et émettre des hypothèses quant à l'histoire. Au moment de la
découverte du texte un travail différencié était proposé : le groupe de bons lecteurs devait le
découvrir silencieusement puis relever sur l'ardoise tous les mots qui contenaient le son [d]. Quant
aux deux groupes restants, la lecture se faisait avec moi. Je notais les mots qu'ils ne parvenaient pas
à lire tout en précisant à l'élève en difficultés que ce n'était pas grave, qu'on le déchiffrerait après à
l'aide de mots repères. Une fois le déchiffrage total de la lecture fait, les élèves devaient déchiffrer
les mots inconnus, puis nous relisions l'ensemble du texte. Certains élèves arrivaient à déchiffrer
mais l'attention portée sur le déchiffrage gênait la compréhension. L'enfant arrivait à lire mais ne
comprenait pas ce qu'il lisait.
Dès lors le retour du groupe de bons lecteurs se faisait. Un élève relisait le texte puis le
groupe proposait un mot relevé avec le son. Puis c'était au tour du groupe qui travaillait avec moi
de proposer un autre mot qui était validé par le groupe de bons lecteurs. Les élèves en difficultés
ont eu du mal à totalement s'investir à cause du déchiffrage. Quant à la compréhension, elle
nécessitait qu'un bon élève lise le texte puis que je pose des questions pour construire le sens du
texte avec eux.
Cette première séance se terminait par un travail écrit différencié selon les groupes. En
effet, le groupe de bons lecteurs devait faire des exercices sur le fichier puis écrire une phrase dans
le cahier d'expression écrite. Cette phrase devait être en rapport avec l'histoire de la lecture puis ils
devaient l'illustrer. Le second groupe devait faire la fiche et de mon côté, je travaillais avec le
groupe en difficultés. Quelques uns étaient lents dans la réalisation des tâches et comptaient
beaucoup sur moi, mais ils montraient beaucoup de motivation dans la réalisation du travail.
Toutefois, d'autres élèves n'ont pas montrés cette réelle envie de s'investir malgré ma présence et
mes encouragements. Ils semblaient attendre beaucoup des autres.
La seconde séance de lecture qui avait lieu l'après-midi commençait toujours par un rappel
de ce que nous avions fait le matin. Puis nous faisions un jeu du pigeon vole. Cet aspect ludique et
oral était très important pour tous car cela supposait un investissement total. De mon côté,
j'énonçais clairement l'objectif de la séance : être capable de discriminer le son parmi divers mots.
Pour cela, les élèves disposaient d'un carton rouge et d'un carton vert. Si l'élève entendait le son, il
devait lever le carton vert. S'il ne l'entendait pas, il devait lever le carton rouge. Dans un premier
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temps, l'activité s'est bien déroulée mais le groupe d'enfants en difficultés a montré un manque de
confiance dans ses réponses. En effet, plusieurs attendaient que certains lèvent le carton puis
ensuite, levaient le même.
Dès lors une nouvelle contrainte a été posée : se cacher dans ses bras et fermer les yeux.
Cependant, j'ai expliqué à ces élèves qu'ils avaient le droit de se tromper et que ce n'était pas grave,
que j'étais là pour les aider. En cas d'erreur, l'élève devait fermer les yeux puis taper les syllabes
dans ses mains. Ce procédé a permis a certains de vraiment faire un effort en ce qui concerne la
discrimination auditive. Après cette activité, nous retravaillions sur la lecture du matin puis
faissions la lecture de syllabes.
Là encore, afin de maintenir l'investissement et la motivation de tout le groupe classe, un
travail différencié était à nouveau proposé au groupe de bons lecteurs. En effet, ils devaient sur leur
ardoise, préparer des devinettes en rapport avec la partie appelée « livre ouvert ». Pendant ce
temps, avec les deux autres groupes, nous lisions les syllabes puis la partie « livre ouvert ». La
lecture se faisait plusieurs fois. Puis afin de remettre tout le groupe classe ensemble, le groupe de
bons lecteurs posaient leurs devinettes. Cette façon de procédé plaisait beaucoup dans la mesure ou
l'élève du groupe de bons lecteurs se posait en tant que maîtresse et que les autres élèves y compris
le groupe en difficultés, parvenaient à répondre aux devinettes. D'où une certaine satisfaction
personnelle renforcée par une valorisation de ma part .
Cette séance se terminait par un travail écrit : une fiche de discrimination auditive et
visuelle. Une autre feuille était proposée au groupe de bons lecteurs. Pendant ce travail, je prenais
au fond de la classe le groupe en difficultés afin de relire la lecture du matin, analyser les
problèmes rencontrés. Mais avant de commencer cette lecture, ces élèves devaient être mis en
confiance. En effet, souvent le manque de confiance en soi, la peur de ne pas réussir, la peur de dire
des sottises pouvaient être un frein à la lecture. Mon attitude était donc dans ces moments en petits
groupes de redire qu'ils étaient capables d'y arriver et que le fait de se tromper n'était pas grave.
La troisième séance en lecture était fondée sur les syllabes et l'écrit de celles-ci puisque
nous devions compléter un grand tableau de syllabes exposés au fond de la classe. Cette activité se
faisait avec l'ardoise. A chaque syllabe prononcée, un son d'un mot repère était donné. L'élève
devait l'écrire, puis montrer et me dicter son travail. Certains ont eu besoin de regarder la liste des
mots repères affichés au-dessus du tableau tandis que d'autres non. Ce travail se faisait rapidement.
Puis nous reprenions la lecture de la veille. Pendant ce temps, un autre travail était proposé au
groupe de bons lecteurs : préparer la copie sur le cahier du jour à partir des mots du fichier sur leur
ardoise. Lors de la lecture des mots du fichier, les élèves qui avaient travaillé en autonomie
28
proposaient leur phrase. Tout le groupe classe validait.
La quatrième séance regroupait le travail du matin mais cette fois un jeu de discrimination
visuelle était proposé : parmi la liste de mots situés dans la rubrique du fichier, l'élève devait
retrouver le mot à partir d'indices spaciaux, oraux ou à partit d'une définition. Une fois trouvé, il
devait le souligner sur sa pochette plastique. Cette activité s'est révélée très interessante dans la
mesure ou certains ont mémorisé la place de certains mots tandis que d'autres, notamment ceux en
difficultés, tentaient de tout redéchiffrer ou de regarder sur le voisin peut-être par peur de montrer
qu'ils n'y arrivaient pas. Au cours de cette activité, une interaction entre tous avaient lieu. En effet,
je commençais le jeu du repérage puis celui qui était interrogé devait proposer le mot suivant à
trouver. Toutefois, cela demandait un effort de concentration et d'écoute de la part de tous, ce qui
ne fut pas le cas. Je suppose que ce manque d'attention était peut-être du au fait qu'il y avait
beaucoup de mots et que certains élèves se sont découragés devant la masse. Quand nous avons
recommencé ce travail sur d'autres sons, j'ai essayé d'aménagé la tâche en précisant la colonne dans
laquelle se situait le mot, en choisissant un mot outil mais là encore, deux élèves n'ont pas voulu ou
pu rentrer dans la tâche à effectuer.
Après ce travail, quatre phrases de lecture en rapport avec le texte vu la veille étaient à lire
puis les élèves devaient répondre par vrai ou faux. Il s'agissait donc d'un travail sur la
compréhension qui amenait à l'étude de la langue d'un point de vue orthographique puisque cela
concernait l'accord en nombres. Un travail différencié était proposé. En effet, le groupe de bons
lecteurs lisait les quatres phrases silencieusement puis devait répondre à la question vrai ou faux
en allant chercher la justification dans le texte vu la veille. Pendant ce temps, je travaillais avec le
groupe restant qui lisait les phrases une première fois. Parmi ce groupe, j'ai essayé de mettre
quelques enfants lecteurs en autonomie mais très rapidement, je me suis aperçue que lire
silencieusement n'était pas possible et qu'ils demandaient rapidement de l'aide. Puis nous relisions
les phrases une nouvelle fois avec le groupe de bons lecteurs. Un élève de mon groupe proposait
une réponse et un élève du groupe de bons lecteurs devait valider la réponse de son camarade mais
pour cela, il devait justifier.
Tout ce travail en intéraction s'est révélé motivant pour pratiquement tout le groupe classe.
Les élèves en difficultés ont réussi à lire la phrase mais pour pouvoir répondre, je devais la relire
pour qu'ils puissent construire le sens et répondre. Quant à l'étude de la langue, l'accord en nombre
n'a pas posé de problème.
29
La motivation est donc primordiale dans l'apprentissage de la lecture. L'enfant doit être
pleinement acteur de ses apprentissages. Cependant, cela suppose beaucoup d'efforts, de la
concentration. Certes il faut le rappeler souvent mais dès lors que cet apprentissage débute sous une
forme ludique, l'élève relaie au second plan l'aspect de pénibilité qui est pour l'enseignant difficile à
gérer. De même, le travail différencié à certains moments des séances permet de vraiment aider
certains élèves et permet à d'autres enfants d'emprunter un chemin différent pour la lecture. Mais
ces deux chemins finissent toujours par se rejoindre et chaque élève prend conscience de ses
progrès même minimes soient ils. En effet, les interactions, les encouragements font que l'élève
voit que ce qu'il produit le fait avancer.
Programmation de la séquence de lecture sur le son [d]Séances Objectifs Dispositifs Observations/Bilan
Séance 1 Evaluation diagnostique : être capable de discriminer le son [d]
Être capable de proposer des mots ayant le son [d]
Être capable de situer la syllabe portant le son étudié.
Travail en collectif avec une boîte magique contenant des jouets ayant le son étudié et d'autres pas.
Lecture avec travail différencié.
Travail écrit sur le fichier
Bonne participation.Séance très dynamique.
Attention confusion entre le son [d] et le son [t]
Séance 2 Être capable de discriminer le son parmi d'autres mots.
Être capable de combiner des syllabes et de décoder des mots.
Être capable de discriminer auditivement et visuellement le son [d]
Jeu du pigeon vole.
Travail différenciée : le groupe de bons lecteurs travaille avec l'ardoise et prépare des devinettes.
Travail sur fiche
Soliciter et encourager les élèves en difficultés car manque de confiance.
Le jeu des devinettes a motivé tout le monde.
Bonne réalisation de la fiche. Certains ont eu besoin d'encouragements.
Séance 3 Être capable d'écrire le son [d] et le mot Travail en Bonne
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repère.
Être capable de combiner des syllabes avec ce son.
collectif avec l'ardoise pour compléter le grand tableau de syllabes de la classe.
Relecture du texte dans le livre de lecture.Les bons lecteurs préparent les phrases de la copie.
participation. En cas de difficultés, les élèves peuvent regarder le mot repère.
Travail en intéraction important pour motiver tout le groupe.
Séance 4 Être capable de discriminer visuellement le son [d].
Être capable de repérer les mots dans lesquels j'entends [d].
Être capable de comprendre le texte lu et de répondre par vrai ou faux.
Travail avec le livre de lecture
jeu de repérages de mots à trouver à partir de la définition. Les élèves proposent les mots à trouver chacun à leur tour.
Favoriser l'interaction car la séance est très dynamique.
Trop de mots peuvent gêner les élèves qui sont en difficultés. Aménager la tâche.
B- La production d'écrit
Ma seconde séquence a porté sur l'entrée dans l'écrit que ce soit lors de séances d'écriture
journalière, de copie ou de production d'écrits. Je me suis posée la question de savoir comment
motiver un enfant lorsqu'il est dans l'écrit et comment entretenir cette volonté de s'investir dans ce
travail.
Ma première séance a porté sur l'écriture. J'ai ainsi pu observer que la préparation des
cahiers était encore demandée pour faciliter un repérage d'un point de vue spatial. Le modèle était
écrit à l'avance. Certains n'ont eu aucune difficulté pour faire l'écriture. Pour d'autres, les problèmes
rencontrés se situaient au niveau de la concentration : difficile de fixer l'attention et le regard
pendant un temps donné. Un autre élève avait du mal en graphisme. Bien qu'écrivant à la plume, la
formation des lettres posait véritablement un problème. Très vite, il n'avait plus le rythme, regardait
à droite ou à gauche, griffonnait son cahier. J'ai donc essayé de palier le problème : je lui ai donné
moins d'écriture mais en exigeant que le travail soit appliqué. Pour ceux qui avaient du mal à se
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concentrer, je me suis installée à côté d'eux, les ai encouragés en disant que c'était bien, qu'ils
s'appliquaient. Toutefois, je reconnais que cette solution ne peut pas être systématique. Le rôle de
l'enseignant étant de faire prendre conscience que certaines fois, le travail doit être fait en
autonomie.
Ma deuxième séance a porté sur la copie. Les phrases de copie étaient élaborées oralement
par le groupe classe à partir de la page de droite de leur manuel de lecture. Toute la classe
participait en proposant une phrase que je notais à chaque fois au tableau. Cette élaboration se
faisait également d'un point de vue ludique. J'avais mis en place une règle du jeu : un mot n'avait le
droit de revenir que deux fois. Cela supposait donc que les élèves fassent des efforts pour
construire des phrases différentes. Cette activité a été difficile à mettre en place du fait de
problèmes de lecture rencontrés par un petit groupe d'élèves. Souvent, le groupe de bons lecteurs
proposait une première phrase puis je demandais à un élève en difficultés d'essayer de faire une
phrase toute simple. Dès lors que plusieurs phrases étaient proposées, la classe choisissait celles
qu'elle allait mettre dans le cahier du jour. Je veillais à ce que différentes phrases soient choisies et
qu'elles aient été proposées par des enfants de tous les niveaux. La production de la phrase à l'oral a
posé problème pour certains au niveau du sens. En effet, trois élèves ont proposé des phrases et ne
se sont pas rendus compte qu'elles n'avaient aucun sens. Mon rôle a alors été de relativiser l'erreur,
de leur demander si ce qu'il venait de dire voulait dire quelque chose. Puis ensemble nous avons
essayé de retravailler la structure et l'emploi des mots pour obtenir un sens. Lors du passage à la
copie dans le cahier du jour, j'ai été amenée à aménager le déroulement pour les élèves en
difficultés pour qu'ils ne se sentent pas perdus. En effet, j'avais une élève qui avait du mal à passer
du plan vertical qu'est le tableau au plan horizontal qu'est le cahier. Je recopiais donc les phrases
sur une feuille que je disposais devant elle mais horizontalement. Pour l'élève qui avait des
problèmes en écriture, la densité de la copie était restreinte toujours avec la condition qu'il
s'applique. Là encore, les encouragements et toute l'attention étaient requis.
Ma troisième séance s'est concentrée sur l'entrée dans la production écrite. Le travail
effectué lors de la deuxième séance m'avait permis de diagnostiquer les difficultés que certains
élèves de cette classe pouvaient rencontrer. L'objectif était clairement donné : être capable d'écrire
une phrase ayant du sens à partir d'un tableau comportant différents mots. J'ai pu noter une grande
hétérogénéité quant à la production.3 En effet, les bons lecteurs se sont lancés de suite dans la
production écrite sans aucune appréhension. De belles phrases ont été écrites et illustrées afin de
montrer que l'enfant avait vraiment bien construit le sens. D'autres élèves ont dû être soutenus dans 3 voir annexes
32
leur démarche. J'ai dû reprendre la lecture du tableau avec eux puis étayer la démarche en
demandant quelle phrase, je pouvais écrire, donc par quel mot j'allais commencer, le faire situer
dans le tableau puis le faire copier sur la feuille et reprendre cette même démarche pour la suite.
Cependant, cette aide est lourde et l'élève se repose beaucoup sur l'enseignant. Par ailleurs, malgré
mon soutien, deux enfants ont proposé leur phrase à l'oral mais le passage à l'écrit n'a pas rendu
compte de cette phrase. L'élève a écrit des mots sans se demander si ce qu'elle venait d'écrire
correspondait à ce qu'elle venait de me dire à l'oral. Ce n'est que quand je suis passée vers elle, que
nous avons relu ensemble la phrase et qu'après mon questionnement sur le sens, elle m'a dit que
cela ne voulait rien dire. Je pense que cet élève a fait le travail pour me faire plaisir et non pour
elle.
Programmation de la séquence portant sur l'écritSéances Objectifs Dispositifs Observations
BilanSéance 1 Être capable d'écrire la lettre /d/ et le mot
repère sur le cahier du jour.Travail écrit sur le cahier du jour.
Veiller à l'organisation spatiale en mettant des points de repères.
Difficulté d'écriture pour un élève : aménagement de la tâche. Donner moins d'écriture et exiger un travail soigné.
Difficulté liée à la concentration : montrer sa présence et encourager
Séance 2 Être capable d'élaborer des phrases pour la copie.
Travail à l'oral en collectif sous la forme d'un jeu pour que les élèves proposent des phrases variées.
L'intéraction est importante car permet de prendre en compte ses capacités.
Relativiser l'erreur et aider à la formulation de phrases correctes.
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Être capable de copier sur son cahier du jour les phrases proposées.
Terminer par la valorisation
Lors de la copie, aménagement de la tâche car difficultés à passer du plan vertical au plan horizontal.
Copie restreinte pour l'enfant qui a du mal à écrire.
Séance 3 Être capable d'élaborer à l'écrit une phraseà partir du tableau dans le manuel de lecture et l'illustrer.
Travail individuel avec le livre de lecture.
Travail sur le cahier d'expression écrite
Soutien à apporter pour quelques élèves en difficultés.
Ainsi la motivation au sein d'une classe hétérogène se fait par la prise en compte de chaque
élève. Cette prise en considération nécessite un travail adapté selon le niveau des élèves. Certes,
l'enseignant adapte sa pédagogie, doit faire prendre conscience à l'élève qu'il a les moyens et des
méthodes pour y arriver. Dès lors, l'élève de son côté doit pouvoir s'investir dans la tâche sans
appréhension. La variation des situations d'apprentissage a pour but de ne pas rentrer dans une
certaine monotonie, de capter l'attention de l'élève et de le mettre pleinement au coeur de la
situation d'apprentissage. Pour cela, ces situations doivent être proches de lui et revêtir à certains
moments un aspect ludique. En effet, du moment qu'il entre dans la tâche sous la forme d'un jeu en
interaction avec l'enseignant ou le groupe classe, l'élève sentira peut-être ultérieurement qu'il a les
moyens et les méthodes pour réussir.
34
CONCLUSION
La motivation et le goût d'apprendre sont les éléments centraux dans les apprentissages. En
effet, sans motivation, l'élève ne peut réellement entrer dans les apprentissages, acquérir des savoirs
et savoirs-faire. Cependant, pour que cette démarche se mette efficacement en place l'élève et
l'enseignant ont chacun un rôle à tenir. En effet, l'enseignant doit faire naître le désir de savoir en
créant des situations capables de mobiliser l'intérêt et l'énergie des élèves. Quant à l'élève, il doit
avoir conscience que ce qu'il va apprendre va lui servir pour plus tard et qu'il a les moyens de
réussir les diverses tâches proposées. Ainsi, lors de mes deux stages en responsabilité, j'ai pris
conscience que l'enseignant peut donner l'envie d'apprendre par :
-son attitude. Il doit créer un climat de confiance, de travail et se montrer à la fois
bienveillant et encourageant. Son regard doit être positif sur les capacités de ses élèves. Il lui
revient de varier les situations d'apprentissage afin de susciter la curiosité de l'élève tout en
installant une situation qui permettra à ce dernier de prendre des risques nécessaires pour apprendre
et s'engager.
- une pédagogie de projet qui donne du sens aux apprentissages car proche de l'élève et
amène à une réalisation concrète. Cependant, cette pédagogie ne doit pas être permanente.
-une pédagogie différenciée : la prise en compte de l'hétérogénéité au sein du groupe
classe est très importante afin de permettre à chaque élève de parvenir à l'acquisition de savoirs.
Cette différenciation peut se faire par la mise en place de consignes de travail diverses, d'adaptation
en fonction de l'élève.
Il est donc à la fois possible et nécessaire de donner l'envie d'appprendre et il ne faut pas
perdre de vue que la motivation est en perpétuelle construction, d'où l'importance de varier les
pédagogies et de prendre en compte le développement de l'enfant. C'est en partie par cette prise en
compte que l'apprentissage se fera.
35
ANNEXES
36
Productions réalisées lors de la séance 2
37
38
39
40
Productions faites dans le cahier d'expression écrite
lors de la séance 3
41
42
43
44
BIBLIOGRAPHIE
-Ministère de l' Education Nationale - Qu'apprend-on à l'école maternelle ? -Paris, CNDP,
2002,159 p.
-Ministère de l' Education Nationale - Qu'apprend-on à l'école élémentaire ? -Paris, CNDP, 2002,
287 p.
-Delannoy Cécile-La motivation. Désir de savoir, décision d'apprendre-Paris
Hachette Education, 1997, 153 p.
-Mc Combs Barbara et Pope James- Motiver ses élèves, donner le goût d'apprendre-
(traduction de Aussanaire-Garcia Marianne) De Boeck, 2000, 149 p.
-Direction de Bentolila Alain-Le goût d'apprendre-Coll Les entretiens Nathan, Nathan, 2004, 128 p
-Les débats du CNP-L'ennui à l'école- Albin Michel/CNDP-2003, 125 p.
-Meirieu Philippe-L'éducation en question, Celestin Freinet, Comment susciter le désir
d'apprendre? , PEMF, 2001, 47 p.
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Peut-on donner l'envie d'apprendre ? Comment ?
Résumé : Durant sa carrière, l'enseignant redoute de se retrouver un jour devant une classe qui
s'ennuie. Il doit donc susciter le désir de savoirs et pour ce faire, la motivation occupe un point
central. En effet, l'élève qui est motivé, entre dans les apprentissages et acquiert de nouvelles
connaissances. D'autre part, le rôle de l'enseignant est de mettre en place divers dispositifs qui
aideront tous les élèves à acquérir ces nouveaux savoirs et savoir-faire.
Mots-clés :
-Motivation
-Relation
-Hétérogénéité
-Pédagogie de projet
-Pédagogie différenciée
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