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La prévention et la réduction des pertes après
capture des produits halieutiques figurent parmi
les préoccupations du gouvernement ivoirien. A
cela s’ajoute également la préoccupation liée à
la capacité du pays à optimiser les gains, en
innovant à travers des produits à forte valeur
ajoutée.
Le poisson est la protéine d'origine animale la
plus importante dans l'alimentation ivoirienne,
avec une consommation qui varie entre 11 à 14
kg par personne et par année, en raison de son
prix relativement abordable comparé à celui de
la viande. Outre ses protéines, cette denrée est
pourvue d’attributs nutritionnels essentiels (au-
delà des protéines, les acides gras polyinsaturés
dont l’oméga 3 et micronutriments
indispensables dans la croissance et le
développement physique, les fonctions
cognitives et la prévention de troubles de
santé).
Malheureusement de fortes pertes sont
constatées au niveau de cette importante
A lire dans ce numéro ..
Dossier: La capitalisation des acquis du projet de réduction des pertes après capture
La vie de nos projets
Le lancement du Programme régional EPT-2 pour contrer les menaces ré-émergentes
Le développement de la bioénergie durable en Côte d’Ivoire
Le renforcement des relations commer-ciales entre les producteurs et acheteurs dans le secteur des racines et tubercules
Lire aussi … L’évaluation de la situation agricole en
Côte d’Ivoire
source d’aliment dû à de nombreux facteurs. Ce
qui est donc un problème préoccupant pour
l’approvisionnement alimentaire en Côte d’Ivoire.
En 2014, la FAO a initié un projet dont l’objectif
est de réduire les pertes après capture des
produits halieutiques en Côte d’Ivoire, cofinancé
avec le Ministère des ressources animales et
halieutiques (MIRAH). A travers ce projet, la FAO
entend valoriser les produits halieutiques et
améliorer les conditions de vie des acteurs du
secteur.
Quatre sites pilotes ont bénéficié d’infrastructures
et équipements de conservation des produits
halieutiques en vue de résoudre ces problèmes de
pertes. Sur ces sites, des hangars ont été
construits équipés de fours améliorés de fumage
de poisson, communément appelée FTT ou FTT-
Thiaroye, issus de la modernisation des fours
traditionnels. Ces fours contribuent à la
prévention des pertes après capture, ajoutent de
la valeur aux produits finis, tout en permettant la
protection de l’environnement et la préservation
de la santé des bénéficiaires.
Trois ans après la mise à disposition du premier
hangar équipé aux femmes d’Abobodoumé, les
résultats obtenus suscitent un grand intérêt
auprès des partenaires au développement
intéressés au parachèvement des sites pilotes
ainsi qu’à l’expansion dans le district d’Abidjan.
Avec ces fours améliorés, les femmes, principales
bénéficiaires du projet, disposent désormais
d’outils performants qui impacteront de façon
significative la sécurité alimentaire et
nutritionnelle des populations ivoiriennes.
ÉDITO
N° 13—Mars 2016
DOSSIER
Page 2 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire
Des plateformes équipées de fours pour valoriser les produits
halieutiques et réduire les pertes après capture
LES FOURS FTT DE LA FAO
Un modèle
de four FTT
Parpaing à
Guessabo
(Daloa).
« Les pertes atteignent environ 23 317
tonnes pour une valeur estimée à 7
milliards de francs CFA par an. De plus,
l’activité de fumage traditionnelle
entraine un gaspillage des ressources
naturelles en bois estimé à 112 000
tonnes pour une valeur de 2,24
milliards de francs CFA par an ».
Le poisson constitue la principale source de
protéines animales du consommateur
ivoirien avec une consommation qui varie
entre 11 à 14 kg par personne et par année.
Cette contribution est en grande partie du
fait de la pêche artisanale. Cependant ce
sous-secteur connait d’importantes pertes,
qui surviennent des premières heures de
séjour dans le filet aux étapes suivantes du
domaine après capture, et qui varient entre
20 et 50 pourcent des prises. Ceci constitue
un problème préoccupant pour
l’approvisionnement alimentaire ainsi que
l ’amélioration des revenus des
communautés de pêche.
Les études menées dans les sites pilotes de
Guessabo, Braffèdon et Anoumabo ont
révélé le niveau élevé des pertes après
capture ainsi que la problématique liée à la
santé du consommateur et des acteurs de la
chaine de valeur. Ces pertes atteignent
environ 23 317 tonnes pour une valeur
estimée à 7 milliards de francs CFA par an.
De plus, l’activité de fumage traditionnelle
entraine un gaspillage des ressources
naturelles en bois estimé à 112 000 tonnes
pour une valeur de 2,24 milliards de francs
CFA par an.
Enfin, le fumage traditionnel constitue
une menace pour la santé des acteurs
(maladies cutanées, ophtalmologiques,
pulmonaires et cardiaques) liée à la
pénibilité du travail du fait de leur
exposition de longue durée à la chaleur et
à la fumée; mais aussi constituent un
risque pour la santé publique du fait du
non-respect des exigences sanitaires des
produits fumés notamment en matière de
teneur en hydrocarbures aromatiques
polycycliques.
Fort de ce constat, la FAO a apporté une
assistance technique et financière au
gouvernement ivoirien à travers un projet
intitulé «Appui au renforcement des
capacités et du cadre réglementaire en
matière de prévention/réduction des
pertes après capture des produits halieu-
tiques en Côte d’Ivoire». Ce projet
exécuté en 2015 conjointement par la
FAO et le gouvernement ivoirien, a
permis de mettre en œuvre des initiatives
pilotes comme le développement organisa-
tionnel (structuration) des groupes, la
construction de plateformes équipées de
fours améliorés, communément appelés
fours FTT (Technique FAO-Thiaroye) et
l ’ installation d ’équipements de
conservation de poisson frais.
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LES FOURS FTT ET LES PARTE-
NAIRES AU DEVELOPPEMENT
Les partenaires au développement
comme la Banque Africaine de
Développement (BAD) ont déjà
manifesté un grand intérêt pour le
projet, notamment pour la
construction de fours et la reproduc-
tion de bonnes pratiques. Cela grâce
aux résultats remarquables obtenus
sur le site pilote d’Abobodoumé puis
sur le projet de coopération
technique, avec la participation des
collectivités locales et leur partenariat
fructueux avec le MIRAH.
DOSSIER
Page 3 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire
Quatre sites pilotes ont bénéficié de ces
plateformes: Marcory Anoumabo et Abobodoumé
(dans le District d’Abidjan), le site de Braffèdon (à
Grand-Lahou) et celui de Guessabo (Région du
Haut Sassandra).
L’adaptation des accessoires FTT (notamment
fourneau à combustible, collecteur de graisse et
générateur indirect de fumée) aux fours les plus
améliorés qui existent à ce jour à savoir le
Parpaing ou Banda, l’Altona et le Chorkor en
font les différents modèles de fours FTT. Ils
permettent une utilisation rationnelle du combus-
tible, un travail moins pénible des acteurs et
génèrent des produits sains et des coproduits
pouvant être valorisés.
Ainsi, comparativement aux fours traditionnels et
aux fours améliorés d’origine, le FTT possède de
nombreux avantages: l’amélioration des revenus et
des moyens d’existence des acteurs ; l’autonomisa-
tion des acteurs bénéficiaires ; la protection de la
santé des acteurs composés principalement de
femmes; la réduction drastique de la consomma-
tion de bois et partant du gaspillage des ressources
naturelles; ainsi que la réduction du temps de
travail permettant aux femmes de se consacrer à
d’autres activités.
Grâce à la mise en place de ces plateformes
équipées, les sociétés coopératives Cmaphta,
Tchanfê, Amakpa, Emim-Oyi de ces localités
comprenant des femmes fumeuses de poissons,
vont pouvoir améliorer la conservation et la
manutention de leurs produits de pêche. Les
perspectives de généralisation de cette nouvelle
technologie sont par ailleurs envisagées par le
gouvernement ivoirien en partenariat avec les
partenaires au développement (voir encadré).
Pour capitaliser les acquis du projet initié, un
atelier a été organisé du 14 au 16 mars 2016 et a
réuni les experts du secteur de la pêche et les
partenaires au développement, en présence du
Ministre des ressources animales et halieutiques
et du représentant de la FAO en Côte d’Ivoire. Cet
atelier faisant office de bilan a permis d’insister
sur la nécessité d’accorder une priorité absolue aux
impacts environnementaux et sociaux ainsi que la
prise en compte de la problématique du foncier
pour l’effectivité des opérations après capture.
La porte-parole des femmes de la Coopérative
Amakpa de Guessabo, Bleu Odile, tout en
remerciant la FAO et le MIRAH qualifie la plateforme
de joyau mis à leur disposition, et rassure les
donateurs quant à la bonne utilisation des
équipements reçus». Guessabo, le 14/3/16, (Daloa).
Qu’en pensent-elles?
La recommandation majeure formulée
propose d’instaurer un cadre de
promotion de l’excellence et de la
compétitivité entre bénéficiaires pour
la pérennisation des activités.
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EN IMAGE
Page 4 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire
L’INAUGURATION DES FOURS FTT EN IMAGES
La volonté de la FAO et du Gouvernement ivoirien à réduire les pertes après capture et la pénibilité du travail ont suscité
l’intérêt de nombreuses autorités politiques et administratives ivoiriennes, et de partenaires au développement. Photo 1:
de g. à dte: M. Kobenan Kouassi Adjoumani, Ministre des Ressources animales et halieutiques, Mme Euphrasie Yao,
Ministre de la Promotion de la Femme (10/3/16, lors de l’inauguration du four de Marcory). Photo2: de g. à dte:
L'honorable DJAYA Jean, Député-Maire de Grand-Lahou; M. Paul Koffi Koffi, Ministre de l’Enseignement technique; M.
Kobenan Kouassi Adjoumani, Ministre des Ressources animales et halieutiques; M. Germain Dasylva, Représentant de la
FAO en Côte d’Ivoire (18/3/16, lors de l’inauguration du four de Grand-Lahou).
Mme Oumou Ndiaye, Expert en Technologie du poisson,
et Consultante à la FAO basée au Sénégal, a assuré la
formation des bénéficiaires pour une meilleure utilisation
des Fours FTT. Présente durant tout le circuit des inaugu-
rations, elle a présenté les types de Fours FTT ainsi que
leurs différentes fonctionnalités, en dehors de l’activité de
fumage, pour une meilleure valorisation.
14/3/16, Guessabo (Daloa).
Les fours modernes offerts par la FAO et le MIRAH disposent d’une capacité de fumage d’environ 700 kg de poisson
frais et permettent de réaliser d’autres sous-produits de poissons (croquettes, brochettes, etc.). 14/3/16, Guessabo
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Actualité
Page 5 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire
Le lancement du Programme régional EPT-2 permettra de vite détecter les menaces et d’y répondre efficacement
La rapidité avec laquelle les maladies peuvent
apparaître et se propager à travers le monde
présente d'énormes défis pour la santé publique,
les économies, la stabilité politique et le
développement. Les exemples sont légion: la
réapparition de la grippe aviaire qui a déjà tué
des millions de volailles avec des conséquences
sociales et économiques graves pour les pays
affectés et les aviculteurs; l’épidémie d’Ebola
avec plus de 28 000 cas détectés en Afrique de
l'Ouest (source : OMS, janvier 2016). Elle est la
plus importante pandémie enregistrée depuis
l'identification de la maladie en 1976. Ces
épidémies viennent rappeler la nécessité pour
tous les pays de disposer de moyens appropriés
pouvant permettre de détecter et répondre
rapidement aux menaces (nouvelles ou
ré-émergentes) pour la santé publique humaine.
Pour appuyer les efforts des pays, l'Agence des
États-Unis pour le développement international
(USAID) et la FAO ont lancé un Programme
régional sur les menaces de pandémies
émergentes Phase 2 (EPT-2) en Afrique de
l’ouest et centrale. Ce Programme, qui se fonde
sur les succès des programmes de l'Agence en
matière de surveillance de la maladie, de
formation et de réponse aux épidémies, fait suite
à un accord de financement signé en octobre
2015 à Rome entre le Directeur général de la
FAO et l’Ambassadeur des Etats Unis en Côte
d’Ivoire. Suivant une approche intégrée,
multisectorielle et multidisciplinaire, avec l’utili-
sation du concept «Une Santé», il vient pour
PROGRAMME REGIONAL SUR LES MENACES DE PANDEMIES EMERGENTES Phase 2 (EPT-2) EN AFRIQUE DE L’OUEST ET CENTRALE
contrer les menaces de pandémies avant
qu'elles ne deviennent des urgences et sera mis
en œuvre par la FAO. Il permettra d'accélérer
la collaboration multidisciplinaire entre les
acteurs de la santé animale ou humaine, mais
aussi les écologistes, les experts en faune
sauvage, les socio-économistes, les experts en
foresterie, et autres pour lutter contre la
résurgence des maladies infectieuses ayant des
conséquences dramatiques.
Jusqu'en 2019, l'EPT-2 soutiendra vingt et un
pays dont 12 d'Afrique de l’ouest, au nombre
desquels la Côte d’Ivoire, dans le cadre des
efforts mondiaux pour lutter contre les
maladies infectieuses émergentes et
ré-émergentes qui menacent le continent
africain.
Le lancement du programme EPT-2 a eu lieu
les 9 et 10 février 2016 à Abidjan, où il a réuni
une centaine de participants, dont des déléga-
tions ministérielles, en provenance de quinze
pays d’Afrique de l’ouest et centrale, ainsi que
des représentants des communautés
économiques régionales, et des institutions
internationales. La FAO, l’USAID et le
gouvernement ivoirien étaient représentés par
le Chargé d’Affaires de l’Ambassade des Etats
Unis, Andrew Haviland, par Abebe Haile
Gabriel, Représentant régional adjoint de la
FAO pour l'Afrique et Kobenan Kouassi
Adjoumani, Ministre ivoirien des Ressources
animales et halieutiques.
...Jusqu'en 2019, l'EPT-2 soutiendra
vingt et un pays en Afrique de l’ouest et
centrale et viendra pour contrer les
menaces de pandémies avant qu'elles
ne deviennent des urgences...
« ..la FAO est
déterminé à faire
de ce programme
un succès en
déployant des
experts de diffé-
rentes disci-
plines pour atté-
nuer les risques
d'émergence des
maladies »
Abebe Haile Gabriel, Représentant
régional adjoint de la FAO pour l'Afrique
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Actualité
Page 6 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire
A Abidjan, les experts ont discuté des modalités de la mise en œuvre du programme en Afrique de
l’ouest et centrale, et identifié les possibilités de collaboration et de partenariats entre les
institutions nationales, régionales et internationales.
En Côte d’Ivoire, comme dans les autres pays Afrique de l’ouest et centrale, le financement de
l’USAID permettra à la FAO de prévenir, détecter et répondre aux maladies infectieuses à fort
impact sur la santé humaine et animale, comme la maladie à virus Ebola, la grippe aviaire et le
syndrome respiratoire du Moyen-Orient causé par le Corona virus (MERS CoV). La FAO mettra en
œuvre les moyens pour assurer le suivi et à la surveillance, les études épidémiologiques, les
activités de prévention et de lutte, l'amélioration des capacités vétérinaires et la promotion des
liens entre les experts en santé animale et le secteur public de la santé.
Le Programme EPT-2 devrait aboutir à une connaissance partagée des fléaux causés par certains
virus auxquels les pays d’Afrique de l’ouest et centrale ont été confrontés récemment avec des
pertes importantes de vies humaines, mais aussi avec des conséquences économiques et sociales
graves.
Le partenariat entre l'USAID et la FAO sur le contrôle des maladies animales et la gestion des
menaces liées à la santé humaine couvre plus d'une décennie. Depuis 2004, le soutien financier de
l'USAID s’élève à 320 millions USD, ce qui a considérablement contribué à la réussite de la FAO
dans la lutte contre la propagation de la grippe aviaire zoonotique à travers le renforcement
durable des capacités en santé animale et les réponses aux zoonoses émergentes et ré-émergentes à
fort impact, notamment en Asie et en Afrique.
De g. à dte: Andrew Haviland, Chargé d’Affaires de l’Ambassade des Etats Unis en Côte d’Ivoire; Kobenan Kouassi Adjoumani
Ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques.
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Vie des projets
Page 7 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire
Une note d’orientation stratégique, structurant les étapes à suivre pour l’atteinte d’un développement durable des filières de bioénergie est désormais disponible.
La note d’orientation stratégique décrit les
activités concrètes à mener pour le développe-
ment de la bioénergie durable en Côte d’Ivoire.
La bioénergie est la source d’énergie la plus
accessible et la plus facilement exploitable. En
Côte d’Ivoire, elle représente 73% des énergies
domestiques. Elle est à usage varié, notamment
pour la cuisson ou encore l’électricité;
néanmoins, l’on note une déforestation rapide
due à l’exploitation de la biomasse à des fins
énergétiques.
C’est dans l’optique d’aider la Côte d’Ivoire à
élaborer une stratégie intégrée que la FAO et le
Ministère de l’Environnement et du développe-
ment durable lançait en février 2015, un projet
de développement de la bioénergie durable en
Côte d’Ivoire. L’objectif de ce projet était
d’accroitre l’accès des populations, notamment
les plus vulnérables à une énergie durable, plus
sures et à moindre coût.
Les parties prenantes à ce projet initié par la
FAO ont énuméré plusieurs activités parmi
lesquels figurent le renforcement des capacités
nationales en matière de bioénergie durable, la
vulgarisation des technologies de valorisation
énergétique des résidus et sous-produits
agricoles, l’appui aux initiatives locales ainsi que
la mobilisation des ressources.
Ces activités ont été validées au cours d’un
atelier qui s’est tenu les 27 et 28 février 2016 à
Grand-Bassam et a réuni des experts de la FAO,
ceux de la Direction de l'Economie Verte et de la
Responsabilité Sociétale (DEVRS), le secteur
privé, la société civile et le Groupe de Travail
Bioénergie, plusieurs centres de recherches,
d'Organisations Internationales et agences de
financement.
En initiant cet atelier, l’objectif pour la FAO et
les parties associées était de valider le projet de
la note d’orientation stratégique de développe-
ment de la bioénergie durable en Côte d’Ivoire,
d'élaborer l’ébauche d’un plan d’actions associé à
la note d’orientation stratégique, de valider la
matrice des projets pilotes pertinents de
bioénergie durable avec la mise en œuvre de
leur guichet de financement. Une planifica-
tion relative à la stratégie de plaidoyer et de
mobilisation des ressources a été réalisée pour
la mise en œuvre de la note d’orientation
stratégique et des projets pilotes retenus.
Ce plan d’action amélioré qui sera examiné
ultérieurement devrait permettre de mobiliser
des ressources financières et de mieux
vulgariser les options de technologies identifiées
(biogaz, briquettes et électricité) lors de
l’analyse Bio Energy and Food Security Rapid
Appraisal (BEFS-RA).
L'approche BEFS-RA, développée pour la
première fois en Afrique par la FAO, appuie les
pays dans la conception et la mise en œuvre des
politiques et stratégies durables de bioénergie,
en veillant à ce que le développement de la
bioénergie favorise à la fois la sécurité
alimentaire et l'énergie et qu'il contribue au
développement agricole et rural de manière
intelligente face au climat.
LA BIOENERGIE DURABLE EN COTE D’IVOIRE: VALIDATION DE LA NOTE D’ORIENTATION
STRATEGIQUE
Des cortex de cacao pouvant servir à produire de l’énergie
« L’approche BEFS-RA développée par la
FAO appuie les pays dans la conception et
la mise en œuvre des politiques et
stratégies durables de bioénergie en
veillant à ce que le développement de la
bioénergie favorise à la fois la sécurité
alimentaire et l'énergie ».
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Vie des projets
Page 8 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire
REDUCTION DES EMISSIONS DES GAZ A EFFET DE SERRE ISSUES DE LA DEFORESTATION
ET DE LA DEGRADATION DES FORETS – REDD+
Le Comité de Pilotage se réunit pour l’analyse et la validation du Plan de Travail et le Budget Annuel (PTBA) 2016
Les Nations Unies, à travers 3 agences dont la FAO, le PNUD et le PNUE donnaient en 2008, le
coup d’envoi de l’initiative collaborative baptisée Programme des Nations Unies sur la réduction des
émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement
(Programme ONU-REDD). A travers ce programme, la FAO et ses partenaires apportaient une
expertise et un soutien au processus REDD+ sous gouvernance nationale.
La Côte d'Ivoire est fortement engagée dans le mécanisme international REDD+ dans l’optique de
restaurer son couvert forestier fortement dégradé et par la même occasion, à contribuer à la lutte
contre les changements climatiques. Le gouvernement ivoirien a confié le pilotage du programme
national REDD+ au Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, au travers d’une
Commission nationale REDD+ (CNREDD+). Un Secrétariat Exécutif Permanent pour la REDD+
(SEP/REDD+) a été mis en place pour gérer au quotidien la planification, la mobilisation des
ressources financières, l'accompagnement technique et la dynamique participative du processus
national de préparation au mécanisme REDD+.
Le Comité de Pilotage, dont le rôle est d’assurer la coordination opérationnel du PN-ONU REDD en
Côte d’Ivoire s’est réuni 21 janvier 2016 au siège du Secrétariat Exécutif Permanent de la REDD+
(SEP-REDD+), en présence des deux co-présidents (MINEDD et FAO). La présentation du bilan des
activités 2015 du Programme National ONU-REDD en Côte d’Ivoire de même que la présentation et
l’analyse du draft du PTBA 2016 ont été présenté au cours de cette 1ère rencontre pour l’année.
Le PTBA 2016 du Programme National ONU-REDD sous réserve de la prise en compte des
recommandations, a été validé par le Comité de pilotage. Les participants ont convenu, à l’issue des
échanges, de mettre en place un système d’échange entre les agences et la tenue d’une réunion
mensuelle sur l’avancement des activités de chaque agence, sous la supervision du Conseiller
Technique Principal (CTP) du Programme.
Photo de famille du Comité de
Pilotage, 21/1/16, au SEP-
REDD+
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Vie des projets
Page 9 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire
C’est en vue du démarrage effectif des activités
du Projet sur le terrain qu’une mission FAO du
Bureau Régional basé à Accra a séjourné en
Côte d’Ivoire du 15 au 20 février 2016. Avec la
mission du bureau régional, des réunions
d’échanges ont été organisées avec les membres
des plateformes d’innovation et les agents
d’encadrement sur le terrain d’une part et les
structures d’encadrement du monde rural
d’autre part. Des visites d’unités de transforma-
tion du manioc en attiéké gérées par des
organisations de femmes ont été effectuées.
Les réalités du terrain ont permis d’identifier
l’approche plateforme multifonctionnelle
comme une porte d’entrée du projet auprès des
bénéficiaires. Cette approche aidera à renforcer
la coordination entre acteurs de la chaîne de
valeur et à mieux promouvoir les relations
commerciales entre les acteurs avec plus
d’efficacité.
Les informations collectées permettront au
projet de mieux orienter les activités à mettre
en œuvre en appui à ces plateformes, en termes
de redynamisation, dans la conduite de leurs
affaires; l’objectif étant de permettre la
durabilité et le renforcement des relations
d’affaires entre acteurs de la chaîne de valeur.
Une plateforme multifonctionnelle pour servir de porte d’entrée auprès des acteurs et un outil de coordination de la chaine de valeur
Le projet de renforcement des relations
commerciales entre les petits acteurs et les
acheteurs dans le secteur des racines et
tubercules est prévu durer quatre ans et est mis
en œuvre par la FAO dans sept pays d’Afrique
dont la Côte d’Ivoire.
L’objectif général est de contribuer au
renforcement de la sécurité alimentaire et à
l’amélioration des revenus des petits acteurs de la
filière.
En Côte d’Ivoire, le projet de renforcement des
relations commerciales entre ces acteurs a été
lancé en février 2015, lors d’un atelier national
participatif, au cours duquel ont pris part les
ministères techniques, des ONG, les partenaires
au développement, les organisations des
producteurs, les instituts de recherche, le secteur
privé et les institutions de finance. Les travaux
conduits lors de cet atelier ont permis de valider
les activités du projet, en tenant compte des
priorités du pays. De nouvelles activités ont été
proposées également et le résultat de tout ce
processus a permis disposer d’un premier plan de
travail pour le pays.
Les activités contenues dans ce plan de travail
sont focalisées sur deux produits principaux que
sont l’attiéké et le placali (une pâte de manioc
fermentée). L’attiéké de la Cote d’Ivoire est très
réputé aussi bien dans le pays qu’au-delà des
frontières ivoiriennes. Ainsi, l’on observe une
demande de plus en plus croissante en attiéké
sous la forme humide ou sec.
Ces deux produits ont été identifiés comme les
priorités du projet compte tenu de leur
importance pour les acteurs concernés et en
tenant compte également de la synergie avec les
autres actions et projets de développement en
cours dans le pays.
FILIERE RACINES ET TUBERCULES: RENFORCEMENT DES RELATIONS COMMERCIALES
ENTRE PRODUCTEURS ET ACHETEURS
Attiéké obtenu suite à la transformation du manioc
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Vie des projets
Page 10 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire
SODEXAM, ANADER, INS, IGT/UFHB), du 14
au 18 mars 2016. Cet atelier était encadré par un
Consultant international du CILSS/AGRHYMET
Régional Centre.
L’analyse de la situation alimentaire a permis de
distinguer les disponibilités alimentaires en
situation courante et en situation projetée et
devrait permettre d’élaborer les stratégies, de
cibler les populations ou zones bénéficiaires des
principales interventions ainsi que de définir des
actions afin de prévenir et gérer les crises
alimentaires sur les 6 mois à venir.
Conclusions de l’analyse du CH
En situation courante (mars-avril-mai
2016), les disponibilités alimentaires sont
bonnes avec des durées de stocks allant de
2 à 7 mois. Les ménages agricoles se
nourrissent actuellement de leur propre
production et certaines spéculations comme
le maïs et le manioc pourront couvrir la
période de soudure. Par contre, la soudure
sera plus difficile dans les régions Nord et
Ouest de la Côte d’Ivoire.
L’effectif du bétail est en nette évolution. Les
besoins sont couverts par des importations en
provenance du Mali et du Burkina Faso. Les
conflits éleveurs agriculteurs persistent avec le
phénomène de la transhumance. Le niveau
d'approvisionnement des marchés est satisfaisant
et les prix sont relativement stables.
L’évaluation de la situation agricole en Côte d’Ivoire permettra une meil-leure appréciation de la situation agricole et de la sécurité alimentaire
Comment relever le défi de sécurité alimentaire en
Côte d’Ivoire? Tel est l’objectif visé par la FAO et le
gouvernement ivoirien, par le biais du Ministère de
l’Agriculture et du Développement rural
(MINADER). Chaque année, le MINADER se donne
les moyens et les instruments nécessaires d’y
parvenir en organisant avec la collaboration de ses
partenaires techniques et financiers, au nombre
desquels la FAO, une évaluation de la saison
agricole et de la vulnérabilité alimentaire (SAVA).
L’évaluation de la SAVA permet de collecter les
données sur la situation agricole et de mesurer la
situation alimentaire suivant les régions.
La deuxième évaluation pour la période 2015/2016
s’est déroulée du 25 Février au 6 mars 2016 dans
les Zones Sud, Nord, Nord-est et l’Ouest de la Côte
d’Ivoire.
Cette évaluation a permis l’organisation du 6ème
cycle de l’analyse du Cadre Harmonisé (CH) de
classification de la Sécurité Alimentaire, organisé
par le MINADER, avec l’appui financier et
technique du CILSS, qui a vu la participation de la
FAO et d’autres partenaires techniques et
financiers (PAM, HKI, ACF, AVSI), les agents
techniques des Ministères associés (MPD, MIRAH,
MIAIE), des structures étatiques (BNETD,
L’ANALYSE DU CADRE HARMONISE DE CLASSIFICATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE
EN COTE D’IVOIRE
Les acteurs de la Coopérative Netrariz en pleine démonstration de
l’utilisation de la vanneuse de riz, à San Pédro.
Le riz obtenu après vanneuse, à San Pédro.
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Vie des projets
Page 11 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire
Carte 1 : En situation courante : Les Zones en insécurité
alimentaire
Carte 2 : En situation projetée: les Zones en insécurité
alimentaire
Avec la période de soudure, la pression sur les
disponibilités va entrainer une légère hausse du
prix des denrées alimentaires.
Les moyens d’existence sont globalement stables
avec une tendance à l'augmentation des superficies
pour les cultures de rente et une hausse des prix
d'achat aux producteurs (cacao, café et anacarde).
Ce qui aura un effet positif sur la consommation
alimentaire des ménages producteurs car cela leur
permettra d’avoir accès à la nourriture pendant la
période de soudure.
Toujours en situation courante (mars-avril-mai
2016) sur les quatre : Pôle d'Analyse et de Dévelop-
pement analysés, trois sont classés en phase
minimale de l’insécurité alimentaire à savoir le
Nord, le Nord Est et le Sud et un en phase sous
pression à savoir l'ouest. Ainsi 891 358 personnes
sont en phase sous pression, c’est-à-dire nécessitant
des interventions de renforcement de leur résilience
ou de protection de leur moyen d’existence et 76
693 personnes en phase crise à pire, nécessitant des
interventions urgentes dans le domaine de la lutte
contre l’insécurité alimentaire.
En situation projetée (juin-juillet-aout
2016), sur les dix PAD analysés, huit sont en
phase minimale et deux en phase sous
pression. En plus de l’ouest, le nord qui avait
une consommation alimentaire à la limite de
l’acceptable basculera en situation sous
pression pendant la soudure.
La situation projetée, correspondant à la période de
soudure juin, juillet et aout 2016, sur 10 PAD
analysés, 2 410 627 personnes seront en phase
sous pression et 277 247 personnes en phase 3 à
pire.
Les recommandations, suite de l’analyse, portent
essentiellement sur la réalisation des enquêtes de
sécurité alimentaire et nutritionnelle annuelles au
niveau national pour le renseignement des
indicateurs de résultats fiables qui sont produits.
« Pour une fiabilité des résultats,
l’analyse du Cade harmonisé
recommande des enquêtes de
sécurité alimentaire et nutritionnelle
annuelles au niveau national»
...Le Comité inter-Etats de lutte contre la
sécheresse dans le Sahel (CILSS) anime un
dispositif de veille sur la sécurité alimentaire
dans dix-sept pays en Afrique de l’Ouest,
destiné à prévoir les récoltes, consolider les
bilans alimentaires...
Vie de la Représentation
Page 12 Bulletin d’information FAO Côte d’Ivoire
Visite au
Bureau de la
Représentation,
les 15 et 16
février 2016
de M. Saad
Seddik
Ministre
Tunisien de
l’Agriculture,
des ressources
en eau et de la
pêche et
Président de la
28eme session
de la
Conférence
Régionale de la
FAO pour
l'Afrique
Nous souhaitons la bienvenue à Carlos Riano qui a rejoint la
Représentation depuis le 12 janvier 2016 en sa qualité de Conseiller
Technique Principal (CTP) du Programme National ONU-REDD.
De formation ingénieur topographe et originaire de la Colombie, Carlos
a plus de 9 ans d’expérience dans la gestion des projets environnemen-
taux dans différentes organisations gouvernementales et agences des
Nations Unies comme le DOMP et la FAO avec le Programme
UNREDD. Carlos a récemment travaillé à mettre en œuvre les
principes et les concepts de surveillance des forêts par télédétection sur
la REDD+ et MRV dans les pays du Bassin du Congo, principalement en
République Démocratique du Congo et en Ouganda.
Bienvenu à la FAO Côte d’Ivoire!
Représentation de la FAO en Côte d’Ivoire
Av. Boga Doudou - Rue J75 - Cocody II Plateaux - Les Vallons ABIDJAN
01 BP 3894 Abidjan 01, Côte d’Ivoire
Tél : (+ 225) 22 40 59 20 / Email: [email protected] / www.fao.org
Ont collaboré à la rédaction de ce bulletin :
M. Germain Dasylva, Responsable de publication
Les Experts de la FAO suivants:
Antoinette Ziehi, Assistant-Représentant/Programme; / Luc Genot, Chargé des Opérations; / Cheikh Ly, Production et santé animale;
/ Coulibaly Donikpo, Expert national, ressources animales et Halieutiques; / Clément Diby, Expert en Nutrition; / Edgar Akanvou,
Expert national Génie rural; / Guillaume Kouamé, Expert National environnement; / Christophe Gbossou, Expert en Bioénergie; /
Monique N’Guessan, Consultante Vétérinaire; Carlos Riano, CTP du Programme National ONU-REDD / Marina Koua Méa, Chargée
de Communication; / Elogne Kadja, Infographie;
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