*KOF* *KOF* *KOF* Hého ? Il y a quelqu'un ? Ah, te voilà ami lecteur !

Difficile de te voir dans cette purée de pois ! Bienvenue dans le Néant mon ami, installe-toi confortablement et prends ce masque à gaz, tu vas en avoir grand besoin... Oui, cette fois, l'équipe tordue du Néant Progressif a décidé de te plonger dans une passionnante pollution !

Ah...la pollution...du typique smog de Londres au p'tit trou dans la couche d'ozone, c'est un vaste et crasseux sujet ! Tellement vaste que nos courageux artistes n'ont pas hésité une seconde à s'y plonger intégralement...ah oui, ça explique cette odeur, mais comme tu lis un Webzine, tu n'en as pas conscience. Mieux vaut pour toi...bon, mets le masque à gaz quand même...s'il te plaît.

Mais outre l'aspect olfactif de la chose, tu vas retrouver ici un grand nombre de bande dessinées, de textes et d'illustrations (et d'autre choses encore) qui vont te faire rire/ pleurer/ stupéfier/ marcher sur un pied, ou tout ça à la fois. Oui, il y a aussi ça dans ce Néant.

Note aussi, cher lecteur, que tout en étant basé sur la pollution, ce numéro ne pollue pas d'un iota ! C'est beau le progrès, non ?

Bon, ça y est, tu as mis ton masque ? Parfait, ça te va à merveille ! Je vais te laisser tourner les pages maintenant, moi, je vais prendre une douche de 2 ans.

Sommaire !03 – One-shot par Sushi11 – Illustration par Mr Frog12 – Petit historique du visage artificiel par HeskHwis14 – Modernité par Kue18 – OGM-Monsters-Hunters par Mr poulet30 – Prise de conscience par Mr Seta33 – Tueuse par PlM38 – The sound of silence par Ayaluna et Cyfe41 – Un air douteux... par Mousqueton44 – Confusion par Misté49 – Retour aux sources par Verte et Naskuji56 – Liens et fin

Informations diversesLa couverture a été illustrée par Mr PouletL'édito a été rédigé par MousquetonLe terme Néant Progressif a été trouvé par Mat-el-teaLe logo original a été créé par LightChaol

Petit historique du visage artificielPar HeskHwis

Il y a longtemps, m'a-t-on dit, les gens avaient chacun leur visage, un visage qui leur était propre.

Les gens avaient tous un certain nombre de points communs, bien sûr. Deux yeux, un nez, une bouche, deux oreilles, des cheveux... Mises à part quelques exceptions, tout le monde était bâti sur le même modèle.Mais les ressemblances s'arrêtaient là. Tout le monde avait ce qu'ils appelaient un nez, certes, mais certains le portaient plutôt long, d'autres gros, d'autres encore se vantaient de leur nez retroussé tandis que quelques-uns pleuraient leur nez aquilin. Ou l'inverse, je n'ai pas connaissance des critères de beauté de l'époque.Et c'était idem pour le reste. Les cheveux, tous ces fils plus ou moins longs qui se dressaient sur le haut de la tête des gens, étaient soumis aux mêmes règles. Ils pouvaient être bruns, roux, blonds, blancs, gris... On m'a même raconté que certains se faisaient modifier la chevelure pour l'avoir bleue ou verte. Mais ce doit être des bobards de vieux, comme une belle histoire qu'on raconte à ses petits-enfants au coin du réacteur, il faut toujours l'enjoliver un peu... N'est-ce pas ?

Mais tout a changé d'un coup avec ce qu'on appelle aujourd'hui dans les classes d'Histoire « la Fin et le Recommencement ».

La Fin et le Recommencement est un évènement qui a eu lieu il y a au moins cent ans, d'après les livres. C'est un moment où tous les animaux, toutes les plantes, toutes ces choses qui n'existent plus que dans les manuels et les musées, ont disparu. C'est à cause des gens qui vivaient à ce moment-là, parce qu'ils avaient bien trop pollué et exploité la Terre. Mais ça ne s'est pas fait d'un coup, hein, ça a duré quelques dizaines d'années. Et tout est mort.Sauf les humains, bien sûr, sinon je ne serais pas là. Parce qu'ils ont été alertés par les scientifiques, et ils ont fini par se rendre compte que quelque chose clochait. Du coup, pendant que les animaux et les plantes ont juste pu attendre la Fin, nous, on a préparé le Recommencement. Il a fallu mettre en place beaucoup de mesures, comme des restrictions sur les matériaux à utiliser, des interdictions de manger tel ou tel aliment, ou encore l'obligation progressive de porter le masque à gaz.

Voilà, c'est là où je voulais en venir. Le masque à gaz.

Le masque à gaz, c'est ce qui a rendu les visages des gens identiques, tous pareils, sans exception. Imaginez un peu : un jour, vous croisez votre voisine avec ses joues tombantes, et elle se moque de votre gros nez ou de vos oreilles décollées ; et le lendemain, vous regardez dans ses yeux globuleux, noirs et cerclés de métal, et ce que vous y voyez c'est vos yeux globuleux, noirs et cerclés de métal. Magique, non ?Bon, d'accord, le masque à gaz a d'abord une utilité, un but qui n'est pas d'effacer les mentons crochus. Il sert surtout, c'est vrai, à faire en sorte que vous puissiez marcher dans la ville sans tomber par terre au bout de cinq minutes, mort. Je vous l'accorde, c'est important aussi...

Bref. Le masque fut bien, sur beaucoup d'aspects. Même si ça n'a pas été facile, au début, de s'y faire, les gens ont vite compris qu'il était l'heure de regarder une dernière fois leur visage, avant de le recouvrir pour toujours d'une couche de silicone.Et les premiers enfants-masque à gaz sont nés, pas longtemps après. Ces gamins-là ont été habitués dès leur naissance à avoir un masque sur le visage, et à le porter tout le temps, sans faute. On ne leur enlève leur masque que lorsqu'il devient trop petit, et ça se passe sous anesthésie, en salle d'opération.

Plus tard, je suis né. Et comme tout le monde, j'ai eu le droit à mon masque à gaz, qui est renouvelé au fur et à mesure de ma croissance, et ne me quitte jamais. Comme pour tout le monde.

Je pense, en y réfléchissant, que les premières personnes qui ont dû mettre leur masque l'ont très vite détesté, puisqu'ils avaient été habitués à autre chose depuis leur naissance. Mais les gens ont très vite appris à l'aimer, le masque. De toute manière, c'était ça ou mourir, alors le choix était vite fait. Et aujourd'hui, je ne connais pas une seule personne qui pourrait envisager de retirer son masque un jour, même si c'est pour trente secondes.

Pourtant ces derniers temps, j'ai l'impression que les gens se lassent du masque, en tant que visage unique pour tout le monde. Il y a quelques semaines, dans le métro, j'ai vu une publicité qui vantait les mérites des masque à gaz colorés. Trois coloris au choix, Bleu turquoise, Rose bonbon ou Vert jungle. C'est sûr que ça change du « Gris éternel », hein ? Et ce matin même, sur la TV, passait un spot qui présentait la première gamme de mode pour masque à gaz, à base de matériaux rares, d'associations de teintes osées et de motifs exotiques.

Avec un peu de chance, peut-être qu'on va finir par s'approcher, avec ces nouveaux modèles, de la variété de têtes qui existait avant. Qu'on va se rapprocher, petit à petit, de quelque chose qui ressemblera vraiment à un visage. Ça serait fort chouette.

Affaire à suivre, donc. Et je serai aux premières loges pour voir ce qu'il en est. Cool.

« Il n'est pas là. Il n'est pas non plus ici. Mais bon dieu de bonsoir, où j'ai bien pu mettre ce bouquin. Ah, tu es déjà là. Je ne t'attendais pas si tôt. Hein ? Tu as déjà fini de lire ce numéro, que tu as eu pitié de moi et que donc tu es revenu pour me voir, au cas où si je n'avais pas une petite histoire à te raconter. Je ne sais pas si je dois être heureux ou triste. Enfin bon le problème, c'est que, bien que j'avais effectivement une histoire à te raconter, je n'arrive pas à mettre la main dessus. C'est vraiment dur de vieillir tu peux me croire. Et rigole pas hein, cela arrivera plus vite que tu le pense et à ce moment là tu …...ah le voilà. Comme quoi, les choses les plus évidentes sont les plus difficiles à trouver. Bon, fais comme chez toi, installe-toi confortablement, – et ne fais pas attention au désordre, tu seras gentil – je vais te lire une petite histoire fort sympathique, qui s'intitule: »

Prise de conscience.

Comme chaque matin, le réveil sonne. Comme chaque matin, Mathieu l'éteint d'une main molle, alors que l'autre se dirige vers sa bouche, comme pour exprimer la toute puissance de sa motivation matinale. Comme chaque matin, c'est le commencement d'une journée ordinaire dans la vie de Mathieu. Après s'être séparé de la chaleur de son lit, il se dirige, comme mécaniquement, vers la salle de bain. Brossage de dents, lavage des aisselles et d'autre partie plus ou moins intime, un petit coup de peigne et le voilà beau comme un sou neuf ( ou en tous cas lustré ).

Maintenant, il va prendre son petit déj', avec le journal du matin comme fond sonore, avec toujours les même nouvelles: « nouveaux pics de pollution records, n'oubliez surtout pas de sortir avec votre masque à air pur ». Mathieu soupire. Cela fait maintenant plusieurs années qu'un gaz, inodore, invisible à l'œil nu, et très dangereux pour la santé, s'est propagé dans l'air et continue à polluer l'air.

La seule solution pour éviter les risques de santé liés à cette menace qui ne peut-être vue, c'est ce que le gouvernement distribue gratuitement, sur simple demande: des bonbonnes d'air pur, qui doivent ensuite être branchées sur un masque, qui fut fournit au tout début de la crise. Avant de partir travailler, et après avoir tout nettoyé et éteint la télé, il enfile le fameux masque. A peu de chose près, il a une forme et un style qui se rapprochent du masque à gaz. En vérifiant une dernière fois qu'il n'a rien oublié, Mathieu sort de son appartement et se dirige vers son lieu de travail.

Il doit traverser la moitié de la ville, presque à pieds, et cela tous les jours. Il doit d'abord passer par le quartier marchand, où tous les commerçants et les promeneurs portent le même masque que lui. Le même masque noir et banal, où pend cette bonbonne, dont ils leurs doivent leur survie. Même les chiens portent un masque adapté à leur morphologie. Mathieu traverse le parc de la ville, que presque tous le monde a délaissé. Seules quelques personnes viennent pour nourrir les pigeons, qui n'ont pas l'air d'être moins bêtes qu'en temps ordinaire, ou bien pour faire leur jogging matinal (les gens, pas les pigeons hein ?)

L'air a beau être pollué, le ciel est toujours aussi bleu qu'avant, et les arbres sont toujours aussi touffus et verdoyants. Peut-être que la pollution n'a aucun impact sur la végétation ? Si cela était le cas, la télévision ou le gouvernement auraient prévenus la population, pense Mathieu. Perdu dans ses pensés, il traverse le parc d'un trait et s'engouffre dans le métro.

La fréquention du métro n'a que peu changé depuis le début du changement de la qualité de l'air. Au contraire, il y a jamais eu autant de monde qui prend le métro. Résultat, les wagons ressemblent plus à des boites de sardine ( ou de maquereaux, c'est selon ce que vous préférez) qu'à un moyen de locomotion. Mathieu arrive, tant bien que mal, à rentrer dans l'un des compartiments. L'avantage d'avoir un masque, c'est que dans ce genre de situation, on ne subit pas le désagrément

lié aux odeurs de transpirations des gens auquels on est collé. Après avoir traversé la moitié de la ville et avoir connu, une fois de plus, ce que pouvait ressentir un poisson dans une boite, Mathieu sort du métro et fait quelques pas pour arriver enfin à son lieu de travail.

Comme chaque jour, il s'installe à son bureau. Comme chaque jour, il va répondre à des centaines de plaintes et des questions de consommateurs qui ont acheté les produits de la société pour laquelle il travaille. Elle fabrique des meubles en kit, tout en plastique, très en vogue depuis quelques années. Comme quoi, certaines choses restent inchangées.

Après être resté sur un siège fort peu confortable, en plastique dur ( fourni par l'entreprise, cela va de soi), Mathieu se dirige vers le réfectoire. Après avoir choisi ce qu'il allait manger - une bonne choucroute, au cas où cela intéresserait quelqu'un -, il se rend à une table où il retrouve certains de ces collègues de travail, avec lesquels il s'entend assez bien. Il apprend de leurs bouches qu'un autre collègue, Francis, n'est pas venu travailler depuis plusieurs jours. Il se dit dans les autres bureaux, qu'il a dû, par un moyen ou un autre, respirer l'air pollué et être contaminé. Il y en a même qui pensent qu'il soit mort dans d'affreuses souffrances. Mathieu ne sais pas trop quoi en penser. Il finit son repas et retourne à son bureau pour quelques heures, toujours aussi passionnantes et motivantes.

La journée de travail se termine enfin. Après avoir dit au revoir à ses collègues, Mathieu prend le chemin de son appartement. En prenant l'ascenseur, il prend le temps de regarder le visage de ses collègues. Ils sont tous fatigués et tristes. Lui aussi est dans le même état d'esprit. Et dire qu'on avait tous la joie de vivre et le sourire, même si le travail était le même avant. L'ascenseur arrive à destination, tous le monde sort (en ayant bien prit soin de remettre son masque) et prend chacun une direction différente. En sortant du métro, Mathieu décide de s'arrêter au parc et de s'asseoir sur un banc.

Il en profite pour réfléchir un peu. Pourquoi tout est partie de travers depuis le début de la pollution de l'air ? Pourquoi sa vie lui parait si fade ? Et pourquoi les gens ont l'air si triste ? Est-ce que les masques sont vraiment efficaces et nous protègent vraiment des risques mortels de cet air ? Mathieu soupire. Le gouvernement n'a rien n'a gagné à nous mentir. Mathieu se dit que ce n'est qu'une mauvaise passe et que cela passera quand viendra sa journée de repos.

Alors qu'il admire le ciel qui devient orange, il ne remarque pas que des enfants se sont approchés de lui. Ils sont tous assez jeunes. Il y a une fille, avec des lunettes et une belle petite tresse qui tient dans ses bras une sorte de renard bleu. Une autre fille se tient à côté d'elle, souriant et à l'air jovial, qui porte un t-shirt arborant différents supers héros qui avaient bercé mon enfance. Et il y a un petit garçon, qui se tient éloigné des autres enfants. Il porte aussi des lunettes mais il a une béquille, qui semble l'aider à se tenir debout. D'autres enfants sont réunis autour d'eux. Mais la chose qui trouble le plus Mathieu, c'est qu'aucun d'eux ne porte de masque.

La chose la plus étrange est de voir qu'ils n'ont aucun signe de contamination ou de problèmes de santé apparente. Curieux et terriblement intrigué par ce qu'il voit, Mathieu leur demande pourquoi ils ne portent pas de masque. L'un deux, une fille maquillée telle un zombie, lui répond, d'un air calme et très sérieux pour son âge « Ben, il nous gène pour jouer avec les autres enfants. Et puis c'est nul de ne pas voir le visage de nos copains. Tu comprends, dude ? ». Une réponse d'enfant, pense Mathieu. Il leur demande ensuite si ils n'ont pas de soucis pour respirer ou bien si ils n'ont pas mal quelque part. Là, c'est l'enfant en béquille qui lui répond: « Le seul moment où j'ai mal, c'est quand je rigole beaucoup trop avec mes copains ».

Mathieu ne sait plus quoi penser. Pourquoi ces enfants n'ont pas l'air de souffrir de la pollution alors qu'ils ne portent pas de masque ? Est-ce qu'ils seraient immunisés ? Il ne comprend pas. Alors que sa tête va exploser, un enfant s'approche de lui et lui demande: « Monsieur, pourquoi ta bouteille clignote tout rouge ? ». C'était le voyant qui indique que la bonbonne d'air pur est presque vide. Mathieu, en paniquant, se lève du banc et essaye de courir mais il est trop tard. La bonbonne d'air est vide. Mathieu tombe à terre et s'évanouit.

Mathieu reprit ses esprits. La nuit était tombée. Il regarde autour de lui. Les enfants l'entourent tels des animaux curieux. Mathieu leur demande ce qui s'était passé, ce à quoi lui répond la fille à la peluche « Tu es tombé par terre et tu as dormi un peu. Tu as l'air d'aller mieux maintenant monsieur ». Mathieu se leva et se rend compte qu'il ne porte plus de masque. Quant il demande où son masque se trouve, les enfants lui répondirent en chœur « On l'a jeté et on ne vous dira pas où il est ». Mathieu voudrait s'énerver contre les enfants, mais il ne peut pas. Pourtant, il sait que sa vie est en danger, mais il se sent bien. A chaque respiration de l'air naturel, il sent la joie de vivre revenir. Il ne panique plus. Il est …..bien.

Les enfants, comme heureux que Mathieu aille mieux, lui sautent dessus, l'enlaçant affectueusement, avec un amour qu'il n'avait plus ressentit depuis des années. Mathieu en pleure. « Monsieur, tu veux jouer avec nous? », lui demande la fille fan de super héros. « Bien sûr les enfants. On fait une partie de football ? ». Et c'est ainsi que Mathieu reprit goût à la vie. Quelques jours plus tard, il donne sa démission et décide de faire le tour du monde, pour redécouvrir le monde, qu'il avait oublié ce dont à quoi il ressemblait, rempli de joie, de personnes aux opinions différentes et aux lieux si magnifiques.

Le gouvernement, quelques années après, annonça , dans une communauté officielle, qu'il n'y avait plus de pollution et qu'il n'avait plus de risque de contamination. Cela à la suite de plusieurs demandes de personnes qui, comme Mathieu, s'était aperçues et avaint démontré qu'il n'y a jamais eu de risque pour la santé, bien au contraire. L'air n'avait jamais été aussi sain que durant ces dernières années. On apprit par la suite que le gouvernement fut dissout, pour des raisons qui ne furent évoquées, même si Mathieu et les autres savaient la raison de son départ.

Et maintenant, Mathieu a reprit son travail et chaque soir, il passe au Parc pour retrouver les enfants, qui lui avaient ouvert les yeux.

« Voilà la fin de notre histoire du jour. Et comme d'habitude la vérité sort de la bouche des enfants. Tu me demande si il y a une morale ou quelque chose à retenir de cette histoire ? Ah ça, je vous laisse, à toi et au futur lecteur de ce récit, le soin de vous en faire votre propre opinion. Puisque qu'après tous, un livre ne sert-il pas à réfléchir et à débattre entre lecteurs? N'oublie pas de fermer la porte derrière toi en partant et je souhaite que tu passe un peu plus tôt me voir la prochaine fois. Bon, il se fait soif. Où ai-je pu bien mettre ma tasse de thé et ma bouilloire moi ? »

À bientôt dans un prochain numéro de Néant Progressif.

*Bruits d'horloges dans un salon* *Pas approchants, raclement de gorge* (Andrew Edwards) - Ah ! Entrez mon cher Varius, installez-vous ! (Varius Valnius) - Oui, merci...donc vous vouliez me voir ? (Andrew) - Effectivement, un thé ? (Varius) - Volontiers. (Andrew, secouant une clochette) - Charles, 2 thés je vous prie...hâtez-vous mon garçon ! Pardonnez-le, il est français, mais son thé est excellent. Maintenant, j'en viens à l'objet de votre visite. (Varius) - Je vous écoute. (Andrew) - Bien. Il y a maintenant 5 ans, je vous ai demandé une aide magique pour augmenter le rendement de mes usines et manufactures. (Varius) - En effet, et donc ? (Andrew) - ...et donc, vous ne m'avez pas vraiment prévenu de certains...désagréments causés par cette magie. C'est fort embarrassant, le Parlement me demande des comptes. J'aimerais savoir si il existe une solution à ceci. (Varius) - "Ceci" ? J'espère vraiment pouvoir vous aider, mais si vous ne m'expliquez pas la nature du problème... *Andrew se lève* (Andrew, allant vers la fenêtre) - ...Allons mon cher, le problème est visible, il est là, et bien là, regardez ! *ouvre les rideaux* C'est ce smog qui étouffe notre belle capitale ! D'où vient donc cette fumée infernale, si ce n'est de votre magie ! (Varius) - Si je puis me permettre, l'industrie est une activité polluante de nature, mon cher ami, et je ne vois pas pourquoi cette purée de pois serait l'œuvre de ma magie et non de vos haut-fourneaux ! (Andrew, nerveux) - J'en conviens...j'en conviens. Mais vous avouerez que la fumée d'usine, elle, n'attaque pas les gens la nuit ! Le charbon ruine les poumons, certes, mais change rarement de manière inconvenante la nature physique des ouvriers ! (Varius) - Oh. Là, c'est autre chose effectivement. Mais je vous promets que je n'avais jamais eu de problème auparavant en utilisant mes sortilèges ! (Andrew, se rasseyant) - Fichtre ! Vous êtes donc aussi peu avancé que moi... -Merci Charles, vous pouvez disposer- N'avez vous néanmoins pas une quelconque piste à me proposer ? La magie reste de votre domaine plus que du mien, je le crains ! (Varius) - Eh bien, c'est difficile, les problèmes magiques entropiques proviennent souvent de facteurs imprévisibles...aléatoires...hum...disons que cela risque d'être compliqué d'en trouver la source, c'est une certitude, hélas. De même, la technomancie est une discipline très neuve, or, disons que vos enchantements d'usines étaient un peu, disons métaphoriquement un "baptême du feu"... (Andrew, soupirant) - Je comprends bien, la présence de quelques erreurs était donc prévisible. Mais tout de même ! La totalité des ouvriers du secteur 32 se sont retrouvés avec des ailes de chauves-souris ! Il me semble que la frontière entre erreur et désastre ne tient qu'à un fil ! Et j'espère que ce brouillard infernal ne va pas toucher la population civile à plus long terme ! C'est à craindre ! (Varius) - ...c'est à craindre, en effet. Hum...j'aurais bien une idée...mais... (Andrew) - ...allez-y, au point ou nous en sommes ! (Varius) - Il s'agirait du port de tenues imperméables à la magie. (Andrew) - Et alors ? Cette idée me semble très bonne ! Pourquoi cette hésitation, mon cher Varius ? (Varius) - Cette hésitation vient du fait que cette tenue n'est pas du tout esthétique, et irrémédiablement archaïque dans son apparence.

(Andrew) - Au diable l'esthétisme ! Si cela nous permet de ne plus craindre les mutations tout en cherchant une solution efficace, cela me va ! Alors poursuivez votre idée, comment nous y prenons nous ? (Varius) - Oh, de ce côté, c'est bien simple, il suffit d'une tunique anti-thaumique, utilisée depuis la nuit des temps ! Il s'agit simplement d'un casque rigide et d'une pelisse, hélas fort peu esthétique. Aussi, rendre le tissu et les étoffes imperméables leur donnent invariablement une couleur noire. (Andrew) - Ahahaha ! Pensez-vous que ce soit un problème, mon ami ! Je pense qu'il suffit de quelques retouches, tss...apportez-moi donc un de ces horribles uniforme, et je suis sûr que nous pourrons y insuffler le génie anglais ! (Varius) - Y parviendrez-vous ? (Andrew, souriant) - Moi ? Grand dieu non ! Mais mon tailleur, Mr. Collin, est riche ! Je vais le faire appeler à cet instant même ! (Varius, se chapeautant) - Dans ce cas, je cours immédiatement chercher la tenue, je ne serai pas long ! *10 minutes plus tard* (Andrew) - Alors, mon cher Thaddeus ? (Thaddeus Collin) - Ma foi, cela va être très facile, je ne comprend pas du tout les craintes de votre ami ! (Andrew) - Oui, mais mon ami est thaumaturge, vous vous êtes un génie de créativité ! (Thaddeus, ajoutant le geste à la parole) - Oh, si peu, si peu ! Mais le défi que vous me présentez n'est vraiment pas très difficile, voyez plutôt : ajoutez un bord à ce casque -comme ceci- et cela vous donne un melon, quant à cette cape, coupez-la -gnn- en redingote ! (Andrew, se vêtissant) - Alors Varius, vous voyez ? Cela est élégant, tout en restant sobre ! Non ? (Varius) - En effet ! Votre tailleur est un maître ! Mais il faudra en vêtir tout Londres, y pensez-vous ? (Andrew) - Ne vous en faites pas mon cher, j'ai des relations, et je peux déjà imposer cette tenue à mes ouvriers ! Vous ne semblez pas encore tout à fait convaincu ? (Varius) - Oh, j'imagine que c'est la même chose pour toutes les idées nouvelles, il faut s'y habituer ! (Thaddeus) - Oh, croyez-en mon expérience, monsieur ! Demain, toute l'Angleterre portera cette tenue ! (Varius) - Si vous le dites, monsieur, si vous le dites...

- Londres -

Comme toujours, voici venue la fin de ce numéro ! Nous espérons que tes poumons ne sont pas trop encrassés après cette lecture, on a appris entre-temps que les masques à gaz auraient un léger petit défaut... Non non, je t'en prie, tu peux le garder !

Au point où tu en es, si tu désire t'intoxiquer un peu plus avec nos histoires précédentes, tout est bien rangé en strates s ur le site !

Le forum et le groupe deviantART sont aussi à disposition pour toute remarque ou réclamation (sauf concernant les masques, pour ça il faut suivre les panneaux qui indiquent « crémation des déchets ultimes »... )

Concernant les avertissements habituels... Merci de ne pas redistribuer ce webzine en dehors des sites officiels. Mettez plutôt unlien vers le site, le forum ou dA ! Tout le contenu du webzine appartient à leurs auteurs respectifs, il est donc interdit de se l'approprier ou de le modifier entièrement ou partiellement sans autorisation préalable et sans en créditer l'auteur.

A la prochaine fois!