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Portrait des communautés de communes Octobre 2003

Octobre 2003 - adcf.org

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Portraitdes communautés de communes

Octobre 2003

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100 km

10 km

10 km

10 km

RĂ©union

Guyane

Guadeloupe

Martinique

50 km

Autre groupement de com

munes à fiscalité propre

(comm

unauté d'agglomération, com

munauté urbaine, syndicat d'agglom

Ă©ration nouvelle)

Comm

unauté de comm

unes Ă  taxe additionnelle

Comm

unauté de comm

unes Ă  TPU

Les groupements à fiscalité propre

au 1er janvier 2003

Ouvrage conçu et réalisé par :Franck Claeys, responsable du pÎle développement local

(Direction des marchés des entreprises et des collectivités locales), Crédit Agricole S.A. ;Claire Delpech, responsable du département déchets (D.E. Conseil) ;

Pierre Heumel, responsable des affaires juridiques (Assemblée des Communautés de France, ADCF) ;

Claire Legoux, responsable de l’amĂ©nagement du territoire (ADCF) ;HervĂ© Plateau, responsable des Ă©tudes et du conseil (ADCF).

Avec la collaboration d’Eylem Ataman et Marie-France BĂ©toin de CrĂ©dit Agricole S.A. et de l’ensemble de l’équipe de l’ADCF.

CRÉATION ET RÉALISATION : CRÉDIT AGRICOLE S.A. - SGX/AR

SourcesObservatoire de l’intercommunalitĂ© ADCF

Au cours du 1er semestre 2003, l’ADCF a actualisĂ© son observatoire de l’intercommunalitĂ© Ă  partir d’une enquĂȘtemenĂ©e sur l’ensemble des Ă©tablissements publics de coopĂ©ration intercommunale Ă  fiscalitĂ© propre. Cette enquĂȘte acouvert le champ institutionnel (compĂ©tences exercĂ©es, mode de reprĂ©sentation des communes, mise en place d’unedĂ©marche de pays
), les modes d’organisation (relations avec les communes, supports d’information et de commu-nication mis en place
) et les aspects financiers (rĂ©gime fiscal, structures budgĂ©taires
). Elle a Ă©galement sondĂ© lesĂ©volutions Ă  venir de ces groupements. Les rĂ©ponses ont permis de constituer un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de 850communautĂ©s de communes qui a en grande partie alimentĂ© ce “Portrait des communautĂ©s de communes”.

Panorama des pays ADCFPar collecte directe d’informations auprĂšs des structures de pays, l’ADCF – avec le concours d’ETD - tient Ă  jour unebase de donnĂ©es pays.

PrĂ©fectures, MinistĂšre de l’IntĂ©rieur, MINEFIL’ADCF a procĂ©dĂ© dĂ©but 2003 Ă  une enquĂȘte auprĂšs des prĂ©fectures recueillant les compĂ©tences statutaires et lesactions menĂ©es par les communautĂ©s. Par ailleurs, l’ADCF a effectuĂ© une exploitation des donnĂ©es Ă©manant de la“bande DGF 2003” Ă©tablie par la Direction GĂ©nĂ©rale des CollectivitĂ©s Locales (DGCL). Ont Ă©galement Ă©tĂ© utilisĂ©es lesdonnĂ©es de la brochure du TrĂ©sor Public “Les finances des collectivitĂ©s territoriales et des groupements fiscalisĂ©s, pre-miers rĂ©sultats 2002”, et celles de la brochure de la DGCL “Les finances des groupements de communes Ă  fiscalitĂ©propre en 2001”.

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Octobre 2003

Portraitdes communautés de communes

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L es collectivitĂ©s territoriales constituent Ă elles seules 75% de l’investissement

public. Parmi elles, les communautĂ©s decommunes prennent chaque annĂ©e une partplus importante, non seulement parce qu’ellesĂ©largissent sans cesse leurs compĂ©tences,mais aussi parce qu’elles rallient de plus enplus d’élus locaux.

Le CrĂ©dit Agricole, qui est l’un des premierspartenaires des collectivitĂ©s publiques enFrance, dĂ©veloppe naturellement des relationsde proximitĂ©, de confiance et de long termeavec les communautĂ©s, Ă  travers les CaissesrĂ©gionales et les filiales du Groupe. AyantbĂąti son dĂ©veloppement sur le mode de ladĂ©centralisation et de la proximitĂ©, le CrĂ©ditAgricole se fĂ©licite des perspectives ouvertespar le renforcement actuel du rĂŽle et desmoyens attribuĂ©s aux collectivitĂ©sterritoriales. Par son organisation et sesambitions, le CrĂ©dit Agricole sera doncprĂ©sent, comme par le passĂ©, pour rĂ©pondreaux besoins croissants de l’ensemble desacteurs du dĂ©veloppement local.

Il y a 2 ans, le CrĂ©dit Agricole co-Ă©ditait avecl’AssemblĂ©e des CommunautĂ©s de France(ADCF) “Portrait des communautĂ©s decommunes”, une rĂ©fĂ©rence par la qualitĂ© et laquantitĂ© d’informations vĂ©hiculĂ©es. L’andernier, ce Portrait Ă©tait complĂ©tĂ© par un“Atlas des CommunautĂ©s et des Pays”. Lanouvelle Ă©dition 2003 du Portrait se veut unephotographie actualisĂ©e des pratiquesintercommunales. Elle dĂ©montre aussi lacapacitĂ© des communautĂ©s Ă  se dĂ©veloppertout en maĂźtrisant leurs Ă©quilibres financiers.

Je me fĂ©licite que le CrĂ©dit Agricole soit denouveau aux cotĂ©s de l’ADCF pour larĂ©alisation de cet ouvrage. C’est pour moi lesymbole de notre volontĂ© d’accompagner lescommunautĂ©s dans leurs projets.

Alors que l’acte II de la dĂ©centralisation esten discussion, cette seconde Ă©dition du

Portrait des communautĂ©s marque unnĂ©cessaire bilan d’étape.

Depuis 1992, les communautĂ©s de communesont Ă©tĂ© le fer de lance de la recompositionterritoriale. Pourtant, si ce maillage par prĂšsde 2200 espaces de solidaritĂ© a dĂ©jĂ considĂ©rablement modifiĂ© le paysage politiqueet administratif local, le mouvement n’est pasachevĂ©. De nouvelles communautĂ©s se crĂ©ent,d’autres s’étendent, certaines fusionnent.

Alors que les communautĂ©s fĂȘtent leurs dixans, ce portrait illustre Ă  la fois lerenforcement de leur intervention et de leurlĂ©gitimitĂ© sur les territoires et la poursuited’une dynamique crĂ©atrice.

À l’heure oĂč l’on souhaite rapprocher leniveau de dĂ©cision du citoyen et renforcerl’efficacitĂ© de l’action publique, cette rĂ©alitĂ©ne doit pas ĂȘtre oubliĂ©e. Le couplecommunes-communautĂ©, s’il fonctionneharmonieusement, alliant proximitĂ© etefficacitĂ©, constitue un formidable levier pourcontribuer au renouveau de la dĂ©mocratielocale.

Je remercie vivement le Crédit Agricole de sonimplication dans la réalisation de cet ouvragequi marque une nouvelle fois son attachementà la connaissance du fait intercommunal etdu développement local.

René CARRONPrésident de Crédit Agricole S.A.

Marc CENSIPrĂ©sident de l’ADCF

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S o m m a i r eÉtat des lieux

Les territoires des communautés de communes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5

Les compétences développées par les communautés de communes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8

Les finances des communautés de communes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10

Les communautés de communes et les pays . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14

ThĂšmes d’actualitĂ©Communes et communautĂ©s de communes : l’exercice partagĂ© des compĂ©tences . . . . . . . . . . . . .16

Les politiques de solidaritĂ© financiĂšre mises en Ɠuvre dans les communautĂ©s de communes Ă  taxe professionnelle unique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18

Financement de l’élimination des dĂ©chets : l’utilisation de la redevance spĂ©ciale . . . . . . . . . . . . . .20

Les politiques culturelles des communautés de communes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22

Les politiques du logement des communautés de communes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24

RĂ©pertoire des groupements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27

Carte des groupements à fiscalité propre au 1er janvier 2003

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Portrait des communautés de communes 2003 - ADCF / Crédit Agricole S.A.

Au 1er janvier 2003, 81 % des communes (soit29 740 sur 36 679) appartenaient Ă  l’un des2360 Ă©tablissements publics de coopĂ©ration

intercommunale Ă  fiscalitĂ© propre. Parmi ces grou-pements, les communautĂ©s de communes sont lesplus nombreuses : 2195 communautĂ©s de commu-nes rassemblent 26 893 communes avec prĂšs de23 millions d’habitants, soit un poids comparable Ă l’intercommunalitĂ© urbaine (communautĂ©s urbai-nes et communautĂ©s d’agglomĂ©ration).

- des territoires aux caractĂ©ristiques gĂ©ographiquesfortement typĂ©es, tels que l’Ile-de-France (notam-ment son cƓur et ses pĂ©riphĂ©ries occidentales etmĂ©ridionales), la Guadeloupe, la Corse ou encoreles hautes vallĂ©es des Alpes du Nord (partiesorientales de la Savoie et de la Haute-Savoie) ;

- des dĂ©partements dans lesquels la mise en placedes communautĂ©s est rĂ©cente. Les Alpes-de-Haute-Provence, l’ArdĂšche, l’Aube, la CĂŽte-d’Or,l’Eure-et-Loir et le Loiret sont autant de dĂ©parte-ments dans lesquels le taux d’intercommunalisa-tion est aujourd’hui encore infĂ©rieur Ă  50 %.

Les territoires des communautés decommunes

DE MOINS EN MOINS DE"BLANCS" SUR LA CARTE

UNE TAILLE MOYENNE ENACCROISSEMENT

MĂȘme si le taux d’intercommunalisation (rapportentre le nombre de communes appartenant Ă  ungroupement sur le nombre total de communes)dĂ©passe dĂ©sormais les 90 % dans 40 dĂ©partements,la montĂ©e en puissance des communautĂ©s demeu-re hĂ©tĂ©rogĂšne sur le territoire national. À ce titre, lacarte de la France non intercommunalisĂ©e rĂ©vĂšledeux grandes catĂ©gories d’espaces oĂč la dynamiqueintercommunale apparaĂźt en relatif retrait :

50 km

10 km

RĂ©union

Guyane

Guadeloupe

Martinique

10 km

10 km

10 km Communes n’appartenant pas Ă  une communautĂ©

Les territoires non intercommunalisésau 1er janvier 2003

Si la plus grande communautĂ© regroupe 123 com-munes tandis que 24 communautĂ©s se limitent Ă  2communes, une communautĂ© de communes ras-semble en moyenne 12,6 communes, contre 11,4communes il y a deux ans. La progressive augmen-tation de la taille moyenne se lit Ă©galement dans lamoindre proportion des "petites" communautĂ©s (10communes et moins) : celles-ci reprĂ©sentaient57 % du nombre total de communautĂ©s de com-munes en 2001 alors qu’elles ne pĂšsent plus que43 % en 2003. On notera que les "trĂšs grandes"

Distribution des communautés de communes selonle nombre de communes membres en 2001 et 2003

Nombre de communes membres par communauté

Nom

bre

de c

omm

unau

tés

Source ADCF Observatoire de l'intercommunalité 2003

0

100

200

300

400

500

600

700

2003

2001

51 etplus

46 Ă 50

41 Ă 45

36 Ă 40

31 Ă 35

26 Ă 30

21 Ă 25

16 Ă 20

11 Ă 15

6 Ă 10

moinsde 6

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communautés (plus de 35 communes) demeurentrares : elles représentent 1,5 % du total des com-munautés en 2003, proportion identique à celle de2001.

Selon les rĂ©gions, la taille moyenne est fort diffĂ©ren-te. Ainsi dans les trois dĂ©partements picards, lescommunautĂ©s regroupent en moyenne plus devingt communes alors que dans aucun des 6 dĂ©par-tements provençaux la moyenne ne dĂ©passe lesneuf communes. D’une façon gĂ©nĂ©rale, trois carac-tĂ©ristiques concourent Ă  expliquer l’inĂ©gale taille descommunautĂ©s de communes selon les territoires :

- la trame communale. Les rĂ©gions du nord et dunord-ouest de la France (Normandie, Picardie etrĂ©gion Nord-Pas-de-Calais), dans lesquelles lasuperficie des communes est relativement faible,sont Ă©galement celles oĂč les communautĂ©s decommunes regroupent en moyenne le plus decommunes ;

- la densitĂ© de population. C’est dans des dĂ©parte-ments peu densĂ©ment peuplĂ©s tels que la LozĂšreou les Alpes-de-Haute-Provence que la taillemoyenne des communautĂ©s est la plus basse(moins de 7 communes) ;

- le degrĂ© de maturitĂ© intercommunale. On observeune bonne corrĂ©lation entre le taux d’intercom-munalisation et la taille moyenne : dans lesdĂ©partements dont le taux est faible, la taillemoyenne est plus rĂ©duite. En effet, lĂ  oĂč le tissude communautĂ©s s’est mis en place tardivement,le processus d’agrandissement par absorptionprogressif des communes limitrophes est moinsavancĂ©.

D’ici Ă  3 ans, 28 % des communautĂ©s de communesenvisagent de faire Ă©voluer leur pĂ©rimĂštre, soit autravers de l’absorption de communes isolĂ©es, soitpar la fusion avec une autre communautĂ© de com-munes ou, enfin, en rejoignant une communautĂ©d’agglomĂ©ration.

En cohĂ©rence avec l’accroissement de taille moyen-ne des communautĂ©s de communes observĂ© entre2001 et 2003, la population mĂ©diane s’est accruepassant de 6900 Ă  7150 habitants en deux ans. Parcontre, la population moyenne des communautĂ©sde communes qui Ă©tait de 11 000 habitants en 2001n’est plus que de 10 500 habitants aujourd’hui.Cette baisse s’explique non pas par un plus grandnombre de communautĂ©s de faible population maispar la sensible rĂ©duction du nombre de commu-nautĂ©s de plus de 50 000 habitants (22 en 2003contre 39 en 2001). En effet, parmi les intercom-munalitĂ©s des grandes aires urbaines (OrlĂ©ans,Caen, Metz, Reims
) qui avaient en 2001 un statutde communautĂ©s de communes ou de districts,seule Reims ne s’est pas transformĂ©e en commu-nautĂ© d’agglomĂ©ration. Aujourd’hui, 12 des 22groupements de plus de 50 000 habitants qui ontun statut de communautĂ© de communes prĂ©sen-tent les conditions nĂ©cessaires (ville centre de plusde 15 000 habitants) pour faire Ă©voluer leur rĂ©gimejuridique.

Distribution des communautés de communes par tranche de population en 2001 et 2003

Strate de population des communautĂ©s de communes (en milliers d’habitants)

Nom

bre

de c

omm

unau

tés

Source ADCF Observatoire de l'intercommunalité 2003

2003

2001

0

50

100

150

200

50+45 Ă 50

40 Ă 45

35 Ă 40

30 Ă 35

25 Ă 30

24 Ă 25

23 Ă 24

22 Ă 23

21 Ă 22

20 Ă 21

19 Ă 20

18 Ă 19

17 Ă 18

16 Ă 17

15 Ă 16

14 Ă 15

13 Ă 14

12 Ă 13

11 Ă 12

10 Ă 11

9 Ă 10

8 Ă 9

7 Ă 8

6 Ă 7

5 Ă 6

4 Ă 5

3 Ă 4

2 Ă 3

1 Ă 2

0 Ă 1

ÉLARGIR L’ASSISE TERRITORIALE,CHANGER DE STATUT JURIDIQUE

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Portrait des communautés de communes 2003 - ADCF / Crédit Agricole S.A.

On notera que parmi les communautĂ©s de commu-nes qui envisagent de se transformer en commu-nautĂ©s d’agglomĂ©ration, une forte proportion d’en-tre-elles ne rĂ©pond actuellement pas auxcaractĂ©ristiques dĂ©mographiques exigĂ©es pour cetteĂ©volution juridique. C’est donc qu’elles escomptentĂ©largir leur base territoriale, concomitamment avecune Ă©volution de leur statut juridique.

ment. Globalement, son poids en termes de dĂ©lĂ©-guĂ©s reflĂšte bien son importance dĂ©mographique.PrĂšs de 50 % des communautĂ©s affirment en effetavoir Ă©tabli une reprĂ©sentation proportionnelle Ă  lapopulation. Bien qu’il existe quelques cas oĂč la com-mune centre apparaĂźt surreprĂ©sentĂ©e dans le conseilcommunautaire, le cas gĂ©nĂ©ral est celui d’une sous-reprĂ©sentation. Sont notamment concernĂ©s les16 % de communautĂ©s dont les statuts prĂ©voient

Ne sait pas4 %

Fusion10 %

Absorption18 %

Pas de modificationenvisagée68 %

Projets de modifications de périmÚtre envisagés par lescommunautés de communes dans les trois prochaines années

Source ADCF Observatoire de l'intercommunalité 2003

Les fusions de communautés

En l’état actuel des textes, la notion de "fusion de communautĂ©s"n’existe pas. Ainsi, lorsque deux communautĂ©s souhaitent seregrouper, il leur faut soit procĂ©der Ă  deux dissolutions suiviesd’une nouvelle crĂ©ation, soit dissoudre l’une d’entre-elles puisĂ©tendre le pĂ©rimĂštre de l’autre.

Le projet de loi de dĂ©centralisation propose une disposition insti-tuant une procĂ©dure ad hoc de fusion s’inspirant de celle exis-tante pour la crĂ©ation des communautĂ©s (initiative appartenantaux communes, aux communautĂ©s ou au prĂ©fet, rĂšgles de majo-ritĂ©s qualifiĂ©es sans minoritĂ© de blocage
). En cas de fusion entrecommunautĂ©s de rĂ©gimes juridiques et/ou fiscaux distincts, l’ali-gnement se ferait sur la forme la plus intĂ©grĂ©e avec, le casĂ©chĂ©ant, recalcul des taux d’imposition et rĂ©gime provisoireconcernant les compĂ©tences (possibilitĂ© - durant deux ans - den’exercer les compĂ©tences facultatives que sur le territoire descommunes qui les avaient antĂ©rieurement transfĂ©rĂ©es).

Parce qu’il sĂ©curise l’acte de fusion (dispositions relatives auxcontrats, au personnel
) et parce qu’il comporte des dispositionsfinanciĂšres incitatives (prise en compte du coefficient d’intĂ©gra-tion fiscale le plus Ă©levĂ© dans la dĂ©termination de la DGF de lapremiĂšre annĂ©e, garantie Ă©tablie Ă  partir de la DGF par habitant laplus importante
), ce nouvel article devrait amĂ©liorer la perti-nence de la carte intercommunale.

UNE INÉGALE REPRÉSENTATIONDE LA COMMUNE PRINCIPALE

Le nombre d’habitants de la commune la plus peu-plĂ©e reprĂ©sente en moyenne 35 % de la populationdes communautĂ©s de communes. Pour prĂšs de 20 %des communautĂ©s, la commune principale pĂšsepour plus de la moitiĂ© de la population du groupe-

% de délégués de la commune principale dans le conseil communautaire

Source ADCF Observatoire de l'intercommunalité 2003

Poids de la commune principale en termes de population et de conseillers communautaires

0 10 20 30 40 50 600

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Part

de

la p

opul

atio

n de

la c

omm

une

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com

mun

auté

La commune principale de cette communauté représente 96 % de la population et a 39 % des siÚges au

conseil communautaire

Sous-représentation de la commune

principale

Sur-représentationde la commune

principale

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un nombre identique de dĂ©lĂ©guĂ©s pour toutes lescommunes. De façon gĂ©nĂ©rale, l’importance de lasous-reprĂ©sentation de la commune centre semblene dĂ©pendre ni de la taille de la communautĂ© ni decelle de la commune la plus peuplĂ©e : des exemplesd’importantes sous-reprĂ©sentations s’observentdans toutes les strates dĂ©mographiques.

21 % des communautĂ©s de communes dĂ©clarentfournir aux communes une assistance en matiĂšred’ingĂ©nierie (les domaines les plus courammentcitĂ©s sont l’assainissement, la voirie et l’urbanisme).Par ailleurs, pour 19 % des communautĂ©s, l’exerci-ce de certaines compĂ©tences intercommunalespasse par des prestations de services signĂ©es avecles communes membres. Ainsi, avant mĂȘme l’entrĂ©een vigueur du nouveau cadre rĂ©glementaire sur les"services partagĂ©s" prĂ©vu par le projet de loi dedĂ©centralisation, des pratiques de mutualisationdes moyens sont d’ores et dĂ©jĂ  assez largementdĂ©veloppĂ©es.

Autre9 %

Prise en considérationde la fiscalité

1 %

Nombre minimalpour chaque

commune puisproportionnelleĂ  la population

27 %

Nombre identiquepour toutes communes16 %

RĂ©partitionproportionnelleĂ  la population47 %

Modalités de détermination du nombre de représentantsdes communes au conseil communautaire

Source ADCF Observatoire de l'intercommunalité 2003

Le choix de rĂ©partition des siĂšges de dĂ©lĂ©guĂ©s entrecommunes membres constitue un des fondementsdu pacte communautaire d’origine. L’équilibre initialretenu pour la reprĂ©sentation des communes jouenaturellement un rĂŽle sur les relations entre leniveau communautaire et les conseils municipauxdes communes adhĂ©rentes. Afin de faciliter ces rela-tions, de plus en plus de communautĂ©s dĂ©veloppentdes actions volontaristes destinĂ©es Ă  faciliter l’infor-mation des conseils municipaux. Les outils de com-munication les plus largement mis en Ɠuvre visent Ă toucher des publics diversifiĂ©s : lettres d’information,rapports d’activité  Il est remarquable que, dans cecontexte, plus du quart pratique les rĂ©unions deconseillers municipaux des communes membres.

Source ADCF Observatoire de l'intercommunalité 2003

0 10 20 30 40 50 60 70 80

RĂ©union des conseillers municipaux

Comité des maires

Communication aux conseillers municipaux

Débat d'orientation budgétaire

Rapport d'activités

Bulletin d'information

Oui

Enprojet

% des communautés utilisant ces moyens de communication

Instruments de communication développéspar les communautés

AU-DELÀ DE L’INFORMATION, LEDÉVELOPPEMENT DE PRESTATIONSCOMMUNAUTAIRES AUX COMMUNES

Les compĂ©tences dĂ©veloppĂ©es par lescommunautĂ©s de communesLE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUEAU PREMIER RANG DESCOMPÉTENCES COMMUNAUTAIRES

D’annĂ©e en annĂ©e, les communautĂ©s confir-ment leur engagement en faveur dudĂ©veloppement Ă©conomique. L’action la

mieux partagĂ©e porte sur les zones d’activitĂ©s, quece soit au titre de l’investissement ou au titre dufonctionnement (gestion, promotion). Pour autant,les autres secteurs de l’action Ă©conomique ne sontpas dĂ©laissĂ©s, ainsi prĂšs de la moitiĂ© des commu-nautĂ©s mentionnent un engagement en faveur dutourisme dans leurs statuts.

Page 11: Octobre 2003 - adcf.org

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Portrait des communautés de communes 2003 - ADCF / Crédit Agricole S.A.

Au premier rang des actions illustrant la compĂ©ten-ce amĂ©nagement et gestion de l’espace, figure logi-quement la planification urbaine supracommunale.Les rĂ©centes lois sur l’urbanisme et l’émergence desschĂ©mas de cohĂ©rence territoriale (SCOT) expli-quent que la proportion de communautĂ©s de com-munes mentionnant explicitement ces actions aitdoublĂ© en deux ans (43 % en 2003 contre 22 % en2001). Si les communes transfĂšrent d’abord l’urba-nisme rĂ©glementaire, le transfert de l’urbanismeopĂ©rationnel se dĂ©veloppe Ă©galement (maĂźtrise desopĂ©rations d’amĂ©nagement pour 28 % des commu-nautĂ©s). En revanche, l’exercice au niveau commu-nautaire de la dĂ©livrance des autorisations d’occu-pation des sols demeure rare (moins de 1 % descommunautĂ©s concernĂ©es).

peut d’ailleurs s’interroger sur l’incidence qu’auraiteue la mĂȘme disposition incitatrice pour la rede-vance d’assainissement (elle le fut Ă©phĂ©mĂšrementpour la dĂ©termination du millĂ©sime 2000 de la DGFdes communautĂ©s de communes et le demeurepour la seule DGF des communautĂ©s d’agglomĂ©ra-tion). Aurait-elle contribuĂ© Ă  accroĂźtre la proportionde communautĂ©s exerçant une compĂ©tence en lamatiĂšre (actuellement, les statuts des communau-tĂ©s de communes mentionnent une compĂ©tencerelative Ă  l’eau - distribution de l’eau potable et/ouassainissement et/ou actions hydrauliques - Ă  hau-teur de 34 %) ?

Parmi les autres secteurs de compétences exercéespar les communautés de communes, on relÚveratout particuliÚrement la proportion trÚs importantede communautés engagées en faveur du logement,ainsi que la forte croissance du nombre de commu-nautés impliquées dans la voirie (56 % en 2003contre 33 % en 2001).

L’EXTENSION PROGRAMMÉE DUCHAMP D’INTERVENTIONCOMMUNAUTAIRE

3/4 DES COMMUNAUTÉS ENGAGÉESDANS UNE POLITIQUE “DÉCHETS”

Ne sont considérés que les champs d'action développés par au moins 9 % des communautés

Source PrĂ©fectures - enquĂȘte ADCF

Principaux champs d’actions statutaires dĂ©veloppĂ©s par les communautĂ©s de communes

Développementéconomique

AmĂ©nagementet gestionde l’espace

Environnement

Equipementset animation

(sport, culture
)

Logement

Politiquesociale,santé,

sécurité

Voirie

0 10 20 30 40 50 60 70 80Ramassage scolaire

ActivitĂ©s scolaires et pĂ©riscolairesSecours et lutte contre l’incendie

ActivitĂ©s sanitaires et sociales (enfance, personnes ĂągĂ©es, etc.)Politique du logement social d’intĂ©rĂȘt communautaire

OPAHPolitique du logement (dont PLH)

Activités sportives et loisirsActivités culturelles

RĂ©alisation et/ou gestion d’équipements publicsCrĂ©ation, amĂ©nagement et entretien de la voirie

Lutte contre le bruit et/ou la pollution de l’air et des eauxPolitique du cadre de vie

Eau, assainissement et hydrauliqueDiverses actions de protection et mise en valeur de l’environnement

Elimination des déchetsElaboration des POS / des PLU

Aménagement et entretien des berges de riviÚresActions de maßtrise du foncier

AmĂ©nagement et mise en valeur des chemins de randonnĂ©esAmĂ©nagement de l’espace, Ă©laboration de chartes

Actions diverses d’amĂ©nagement ruralMaĂźtrise des opĂ©rations d’amĂ©nagement (ZAC,
)

Elaboration des schémas directeurs et de secteur (dont SCOT)Soutien des activités agricoles et forestiÚres

Soutien des activitĂ©s industrielles, commerciales ou de l’emploiActions en faveur du tourisme

CrĂ©ation, Ă©quipement, zones d’activitĂ©s Ă©conomiques

Le champ environnemental est Ă©galement trĂšs lar-gement investi par l’action communautaire. Lestrois quarts des communautĂ©s de communes exer-cent des compĂ©tences dĂ©chets, que ce soit pour lacollecte, le traitement, les ordures non mĂ©nagĂšresou encore le dĂ©veloppement des dĂ©chetteries.L’impact positif du financement du service d’enlĂš-vement des ordures mĂ©nagĂšres au niveau commu-nautaire sur la DGF des communautĂ©s de commu-nes n’est Ă©videmment pas neutre dans ce choix. On

52 % des communautĂ©s de communes envisagentd’étendre leurs compĂ©tences ou de mettre enƓuvre de nouvelles actions dans les trois prochai-nes annĂ©es. Comme interventions futures sponta-nĂ©ment citĂ©es, ce ne sont pas les domaines d’ores

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et dĂ©jĂ  largement intercommunalisĂ©s qui apparais-sent en premier lieu (zones d’activitĂ©s, dĂ©chets
),ce sont plutĂŽt les champs d'intervention dont letransfert s’avĂšre souvent techniquement complexe

(assainissement) ou les projets qui traduisent levolontarisme des Ă©lus communautaires en faveurde services Ă  la population tels que les crĂšches ethaltes-garderies.

Pouvoirs de police et intercommunalitĂ©Jusqu’à prĂ©sent, s’il entraĂźne le dessaisissement de la commune, le transfert d’une compĂ©tence Ă  une structure intercommunale est sanseffet sur l’éventuel exercice du pouvoir de police qui demeure dans le champ d’attribution du maire. Ainsi, lorsque les communes transfĂš-rent Ă  la communautĂ© la compĂ©tence voirie, la police de la circulation et du stationnement demeure exercĂ©e par le maire, qui dĂ©tient cetteattribution de sa fonction d’agent de l’État et non de sa fonction d’élu local. DĂšs lors, lorsqu’une communautĂ© rĂ©alise des travaux sur unevoirie d’intĂ©rĂȘt communautaire, c’est au maire de la commune sur laquelle se dĂ©roulent les travaux de rĂ©glementer la circulation pendanttoute leur durĂ©e. Cette situation tend Ă  alourdir l’action publique locale et dilue les responsabilitĂ©s (administratives et pĂ©nales) entre lemaire et le prĂ©sident de la communautĂ© en cas de dommage.

Le projet de loi de dĂ©centralisation propose, pour y remĂ©dier, la possibilitĂ© de transfĂ©rer au prĂ©sident de communautĂ© certains pouvoirs depolice spĂ©ciale : circulation et stationnement, funĂ©railles et lieux de sĂ©pulture, police rurale, ports maritimes, baignades et activitĂ©s nau-tiques, bĂątiments menaçant ruine, eaux stagnantes, ramonage des fours, fourneaux et cheminĂ©es et police des excavations. Ces transfertsne pourront ĂȘtre effectuĂ©s que lorsqu’ils se situent dans le cadre de compĂ©tences effectivement transfĂ©rĂ©es Ă  la communautĂ©. Enfin, ilsseraient dĂ©cidĂ©s par accord du prĂ©sident de la communautĂ© ainsi que des maires se prononçant Ă  l’unanimitĂ©. À l’occasion du dĂ©bat par-lementaire, la discussion pourrait s’engager sur le bien-fondĂ© de l’extension du champ des polices spĂ©ciales Ă  toutes celles nĂ©cessaires Ă l’exercice des compĂ©tences communautaires (polices environnementales, aires d’accueil des gens du voyage
).

Budgets annexes : une pratique fortementdéveloppée dans les communautés decommunesEn 2002, les budgets annexes des communautés de communesretraçaient 24 % de leurs dépenses totales. 44 % des commu-nautés de communes en avaient au moins un.

Un budget annexe sur deux concerne le dĂ©veloppement Ă©cono-mique. Cette prĂ©pondĂ©rance rĂ©sulte principalement de l’obliga-tion de constituer ce type de budgets pour des opĂ©rations soumi-ses de plein droit ou sur option Ă  la TVA, tels que les ateliers relais,les zones d’activitĂ©s ou les opĂ©rations de lotissements.

Vient ensuite la compĂ©tence "Ă©limination des dĂ©chets" (14 % desbudgets annexes des communautĂ©s de communes). La mise enplace de tels budgets s’impose en effet lorsqu’un service publicest financĂ© par l’usager. Tel est le cas avec l’instauration d’uneredevance d’enlĂšvement des ordures mĂ©nagĂšres. Mais des com-munautĂ©s, ayant fait le choix d’un financement par le contribua-ble (budget gĂ©nĂ©ral ou taxe d’enlĂšvement des ordures mĂ©nagĂš-res), ont aussi optĂ© pour l’instauration d’un budget annexe, mĂȘmesi rien ne les y obligeait. Les comptabilitĂ©s distinctes se retrouventaussi au titre des compĂ©tences "eau" et "assainissement" en rai-son Ă©galement d’un financement du service par l’usager.

Les finances des communautés decommunes

Avec 16,5 milliards d’euros, les communautĂ©sont une surface financiĂšre comparable Ă celle des rĂ©gions. En 2002, les dĂ©penses des

communautĂ©s de communes reprĂ©sentaient 34 %de ce total alors qu’elles concentraient 50 % de lapopulation en intercommunalitĂ©. Hors reverse-ments fiscaux, leur montant moyen de dĂ©pensess’établissait Ă  263€ par habitant, infĂ©rieur Ă  celuides SAN (1120€/hab.) ou des communautĂ©s urbai-nes (942€/hab.) mais relativement proche de celui

DES DÉPENSES MOYENNES DE263€/HAB.

RĂ©gions

DĂ©penses des collectivitĂ©s territoriales et des communautĂ©s *en 2002 (en milliards d’euros)

Source Comptabilité Publique, comptes de gestion 2002* hors reversements fiscaux

16,5

5,8

4,3

5,7

0,7

CU

CA

CC

SAN

73,7

42,616,2

Communautés

Communes

DĂ©partements

RĂ©partition des budgets annexes4 %

4 %

5 %

12 %

12 %

14 %

50 %DĂ©veloppement

Ă©conomique

Eliminationdes déchets

Assainissement

Autres

Activités sportives,complexes sportifs,

centres de loisirs

Eau

Transports

Source ADCF Observatoire de l'intercommunalité 2003