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ORAN L’année dernière à cette époque, la dernière phrase de mon récit sur le voyage à Constantine disait : «Retournerai-je une autre fois, là-bas ?» A cette question, je répondrai OUI ! Oui pour l’Algérie, Oui pour Oran, ville natale de mon épouse, pas revue depuis 45 ANS ….. En effet, l’an passé le bonheur était pour moi en redécouvrant Constantine ma ville natale, cette fois, le bonheur sera pour Maryse qui redécouvrira Oran. C’est donc, accompagné de son frère Edgard et de son épouse Liliane que nous apprêtons à prendre l’avion de Lyon ce Samedi 29 Avril 2006. Pour moi, l’émotion est moins grande d’abord parce qu’Oran n’est pas Constantine. L’an passé nous étions un groupe d’amis qui ont partagé toutes les aventures bonnes et moins bonnes, ensuite, il s’agit de deux villes tout à fait opposées, l’une est vieille et ramassée sur elle-même sur un immense rocher avec des artères montantes et descendantes, l’autre est jeune et plate et étendue comme une galette avec de larges avenues, avec la mer en prime. Puis aussi le fait de redécouvrir mon quartier, ma maison, etc. ORAN est la ville où j’ai effectué mes quatre mois de classe dans l’armée. Refaire la traversée une seconde fois, est déjà moins excitant mais qui s’en plaindra? Sûrement pas moi qui n’attends que de se rapprocher le plus, de Constantine. Je me réjouis à l’avance de rencontrer mon copain de classe M.Benazouz (chef de la sûreté) qui m’avait téléphoné à Constantine l’an passé, ainsi que chez moi plusieurs fois, pour rassurer ma femme qui appréhendait beaucoup et n’était pas très volontaire pour s’y rendre. Grâce, je dois dire au miracle d’Internet, que j’ai pu faire connaissance de certains de mes copains de classe de l’école Diderot comme les : Lokmann, Abdelaziz, Bouabdellah, Hubert, Allouche, Moretto, Dana, et Kalifa. Ensuite tout à fait par hasard, la fille de mon ancien instituteur M.Sebbah me communique toutes les nouvelles des anciens élèves et m’apprend que son père est décédé depuis une semaine, dommage ! il aurait pu revoir ses anciens élèves…. C’est ainsi que j’ai pu rentrer en contact avec Yvan Sebbah et plusieurs autres, comme le disait J.Claude Pons, nous allons si cela continue à reconstituer la classe entière ! Et pourquoi pas, après 56 ans. L’ordinateur est une belle invention !

ORAN - Djamila · temps les plus reculés. La composition de ses habitants est d’abord le vieux socle Berbère, les Chaouias, c’est-à-dire les berbères de l’Est Algérien

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Page 1: ORAN - Djamila · temps les plus reculés. La composition de ses habitants est d’abord le vieux socle Berbère, les Chaouias, c’est-à-dire les berbères de l’Est Algérien

… ORAN

L’année dernière à cette époque, la dernière phrase de mon récit sur le voyage à Constantine disait :

«Retournerai-je une autre fois, là-bas ?»

A cette question, je répondrai OUI ! Oui pour l’Algérie,

Oui pour Oran, ville natale de mon épouse, pas revue depuis 45 ANS …..

En effet, l’an passé le bonheur était pour moi en redécouvrant Constantine ma ville natale, cette fois, le bonheur sera pour Maryse qui redécouvrira Oran.

C’est donc, accompagné de son frère Edgard et de son épouse Liliane que nous apprêtons à prendre

l’avion de Lyon ce Samedi 29 Avril 2006.

Pour moi, l’émotion est moins grande d’abord parce qu’Oran n’est pas Constantine.

L’an passé nous étions un groupe d’amis qui ont partagé toutes les aventures bonnes et moins bonnes, ensuite, il s’agit de deux villes tout à fait opposées, l’une est vieille et ramassée sur elle-même sur un immense rocher avec des artères montantes et descendantes, l’autre est jeune et plate et étendue

comme une galette avec de larges avenues, avec la mer en prime.

Puis aussi le fait de redécouvrir mon quartier, ma maison, etc. ORAN est la ville où j’ai effectué mes quatre mois de classe dans l’armée. Refaire la traversée une seconde fois, est déjà moins excitant mais qui s’en plaindra? Sûrement pas moi qui n’attends que de se rapprocher le plus, de Constantine.

Je me réjouis à l’avance de rencontrer mon copain de classe M.Benazouz (chef de la sûreté) qui m’avait

téléphoné à Constantine l’an passé, ainsi que chez moi plusieurs fois, pour rassurer ma femme qui appréhendait beaucoup et n’était pas très volontaire pour s’y rendre.

Grâce, je dois dire au miracle d’Internet, que j’ai pu faire connaissance de certains de mes copains de classe de l’école Diderot comme les : Lokmann, Abdelaziz, Bouabdellah, Hubert, Allouche, Moretto, Dana, et Kalifa. Ensuite tout à fait par hasard, la fille de mon ancien instituteur M.Sebbah me communique toutes les nouvelles des anciens élèves et m’apprend que son père est décédé depuis une semaine, dommage ! il aurait pu revoir ses anciens élèves….

C’est ainsi que j’ai pu rentrer en contact avec Yvan Sebbah et plusieurs autres, comme le disait J.Claude Pons, nous allons si cela continue à reconstituer la classe entière ! Et pourquoi pas, après 56 ans.

L’ordinateur est une belle invention !

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J’avais été tellement emballé l’an passé de retrouver ma ville natale Constantine, que j’avais omis de présenter son histoire.

Ainsi avec celle d’Oran, nous pourrons en faire une comparaison !

En raison de son caractère pour sa défense, Constantine a connu une occupation permanente depuis les temps les plus reculés. La composition de ses habitants est d’abord le vieux socle Berbère, les Chaouias, c’est-à-dire les berbères de l’Est Algérien. Beaucoup plus en arrière avec la communauté Juive et les Ottomans. Au cours du temps les peuples Numido-berbère, Phénicien, Romain, Bysantin, Turque, Française et Arabo-berbère. Chasseurs puis pasteurs et cultivateurs, les berbères s’organisèrent en tribus. Le langage berbère s’appelle «tamazight» et n’a rien avoir avec l’arabe, l’hébreu ou le langage des touaregs.

Les premiers hébreux vinrent, sans doute, mêlés aux phéniciens un millénaire avant J.C. mais ce sont les persécutions en Orient, avant et durant l’époque romaine, qui déterminèrent les principales migrations vers l’Afrique du Nord, où de nombreuses tribus berbères furent judaïsées et apparaissent

dans l’histoire au V° Siècle.

Constantine est déjà connue sous le nom romain de Cirta (signifiant «ville» dans la langue des carthaginois) - Cirta existait donc bien avant l’arrivée des Romains (ruines de Tiddis)

Le principal évènement qui a entraîné l’arabisation de Constantine est lié au destin des Fatimides (Kabylie), au XVI° la ville comptait 40.000 habitants avec une forte communauté juive.

On n’a pas de renseignement précis sur la communauté Chrétienne.

Ce fut Salah Bey qui rendit à Constantine son cachet de capitale et la dota d’édifices tels que la Medersa (école) et cantonna les juifs jusqu’alors répandus un peu partout, dans le quartier de la rue Grand qui devint leur Ghetto.

En 1836, Ahmed Bey combattit l’expédition française de Clauzel en repoussant par deux fois les assauts français contre la porte d’El-Kantara.

Ce fut la dernière grande ville d’Algérie à résister aux français. Une forte canonnade ouvre la brèche, sous les ordres du général Lamoricière.

Le général Valée sera gouverneur général de l’Algérie de 1837 à 1840. Puis vint la longue période de la colonisation. Construction des édifices administratifs, voies de communications, ponts, monuments, commerces, etc…

Vers 1925, aux colons français s’ajoutèrent des immigrants venant de toute l’Europe. Les Espagnols, Italiens, Maltais, Allemands, Belges, Suisses.

24 Octobre 1870 / Décret Crémieux : Accordant la nationalité française aux juifs par Napoléon, puis contesté par l’armée des européens de souche qui ont réclamé l’abrogation, cible de l’antisémitisme extrêmement virulent.

En 1892, Constantine comprend 49000 habitants 5700 juifs, 29000 musulmans le reste Chrétien. La ville est divisée en deux quartiers le quartier Européen et le quartier Arabe, contenant la population Juive.

Le 7 Octobre 1940 le gouvernement de Vichy abrogea le décret Crémieux retirant aux juifs droit à la citoyenneté française et refaisant d’eux des «indigènes» au même titre que les Musulmans.

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Il faut attendre 1947 pour que tous les Algériens retrouvent la citoyenneté française. Puis, de 1954 à 1962 ce fût la guerre d’Algérie,

Pays voulant reprendre son indépendance et ainsi mettre les français dehors, ce qui s’est produit et ce qui a fait immigrer plus d’un million d’Européens et Musulmans dans divers pays du monde.

Constantine, ville des ponts

La principale mosquée

La ville d’Oran «la radieuse» est une ville méditerranéenne, elle se situe à 432 Kms à l’Ouest d’Alger, elle est limité au Nord par la mer, à l’Ouest par Ain-Témouchent, au sud par Sidi-bel-Abbès et Mascara et à l’Est par Mostaganem. Le nombre d’habitants est de 1.213.839 sur une superficie de 2114 Km2.

Oran est situé au fond d’une baie ouverte dominée par la montagne de l’Aïdour. L’agglomération s’étage de part et d’autre du profond ravin de l’Oued Rhi, maintenant recouvert.

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Oran est un pôle industriel (Arzew, Ameur) et Universitaire (science et technologie, faculté de médecine, etc). Son nom signifie les deux lions (wahran) en berbère. Référence aux lions qui vivaient un certain temps à la montagne des lions située à quelques kilomètres de la ville.

Oran a été fondé au X° Siècle par des marchands Andalous-maures. Elle a été occupée par les Espagnols en 1509 et été colonisée par un empire Ottoman. En 1831 a débuté la colonisation française et en 1940 la flotte du gouvernement de Vichy basée à Mers-el-Kébir fut bombardée par la flotte Anglaise venant de Gibraltar. Le 8 Novembre 1942 c’est au tour des américains de débarquer, prélude au débarquement en Italie.

Peinture que j’ai réalisée dans ma collection sur l’Algérie

Comme nous avons pu le constater, ces deux villes sont très différentes tant par leur histoire que par leur ancienneté.

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La basilique d’Oran et le bd Front de mer

Nous arrivons la veille de notre départ pour Oran, à Lyon chez des cousins, le décollage devant s’effectuer à l’aéroport St-Exupéry.

Cette rencontre avec Olga et Lily, nous a permis de parler du pays et de rencontrer Marie-France qui se rend également là-bàs

Nous laissons notre voiture chez les cousins

Là, nous apprenons que Marie-France qui devait embarquer de Lyon avec nous, ne s’envolera que le lendemain à Marseille.

Elle déclara que l’employée de l’agence de voyages s’est trompé, bon peu importe à partir qu’elle s’en va vers son pays natal.

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En grand débat avec le cousin sur l’Algérie qui doit nous conduire à l’aéroport St-Exupéry pour prendre l’avion d’Aigle Azur en direction de la Sénia.

Trinquons à la réussite de ce voyage

Olga ( la Rouméia) qui a appris à rouler le couscous !

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Effectivement un très bon couscous au beurre nous a été servi, un avant goût de nos plats traditionnels que nous allons bientôt redécouvrir !

Etude du plan d’Oran avec Marie-France

Les itinéraires sont déjà programmés !

Marie-France Gadsby très pensive !

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Nous sommes très joyeux à l’aéroport

Dans l’avion Aigle Azur

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M.Raymond, responsable du voyage arrivée à l’hôtel

Après un voyage très agréable qui a duré environ une heure trente nous atterrissons à l’aéroport d’Oran : La Sénia. Les formalités accomplies M.Raymond de l’agence de voyage nous accueille et nous prend en charge jusqu’à nôtre hôtel.

M ;Benazouz Abdel de son petit nom que je ne connaissais que sur la photo commune de la classe CM2 de l’école Diderot de Constantine, nous avions alors chacun une dizaine d’années,appelait : «Pierre»

A plusieurs reprises, j’ai compris que c’était lui !

Grosse embrassades et Abdel nous offre à tous des nougats aux noix, fraichement achetés à Constantine à notre intention, il me dit : «je reviens de Constantine» Le veinard, je me dis !

Il me prend en charge avec mes valises, pendant que ma famille est prise elle, par M.Raymond. Nous roulons maintenant en 4/4 en direction de l’hôtel ADEF, situé sur le boulevard front de mer.

Sur le chemin, j’en profite pour prendre quelques vues du magnifique panorama. Mon ami me tient au

courant de ce qu’il a prévu pour nous, pendant nôtre séjour, et m’offre quatre CD de la musique du chanteur assassiné Raymond que tout le monde connaît et que j’apprécie particulièrement. Il le savait, et me les a achetés pour moi. Quelle magnifique attention. Je le remercie bien fort, et en échange je lui remets la K7 du film que j’ai tourné l’an dernier à Constantine, ainsi qu’un livre sur la France du moyen-âge accompagné de quelques friandises pour ses petits enfants.

L’hôtel Adef, dont l’aspect extérieur est convenable ainsi que l’accueil, ses chambres laissent à désirer, salle de bains inconfortable avec un tuyauterie vétuste, un manque d’eau chaude, et un ascenseur souvent en panne….mais bon, faisons contre fortune, bon cœur !

A plusieurs reprises, et même avant de partir Abdel me l’avait souvent répété : «Ne va pas à l’hôtel, j’ai un appartement où je pourrai vous loger» C’était très gentil de sa part, mais je lui expliquai que dans le prix de notre réservation l’hôtel était compris et en plus nous étions accompagnés de mon beau-frère et son épouse !

Il me répondait toujours : «aucun problème»

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Et nous décidions d’un commun accord avec nos nouveaux amis : Abdel, Ahmed, et Said de dépendre d’eux pour la visite d’Oran, car, moi, ce qui m’importait le plus était de garantir la sécurité de ma famille.

Abdel, dit « le colonel » au volant de son 4/4

Vue panoramique à partir de l’appartement qu’il voulait nous céder pour nôtre séjour

C’est ainsi que nous sommes invités à déjeuner au restaurant « Mon village » il est environ 13 Heures.

Un repas frugal nous a été servi et le choix fut varié et excellent : pièce d’agneau dans une préparation succulente et dégustation de toutes sortes de crustacés.

Bien sûr sans oublier la «cassrah» pain plat ressemblant à une galette accompagné de sa sauce de tomates poivrons et piments bien relevés !

Tout cela, arrosé d’un cépage de Mascara vin divin de la région, qui nous ravit le palais.

Il n’était pas question de participer aux frais Abdel fut catégorique et nous fûmes gênés quelque peu et avions décidé de lui offrir un cadeau exceptionnel en échange de sa gentillesse et de son hospitalité de lui-même, de ses collègues et de sa famille.

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A table, au restaurant « le village »

Vers les trois heures il nous amène à son P.C. quartier général de la sureté, où il mène ses opérations avec son associé et ses collaborateurs. Là un excellent thé nous a été servi et il me met en relation téléphonique avec son frère responsable de l’entretien du cimetière de Constantine, qui lui-même est en relation avec M.Zerbib président de la synagogue des Tournelles de la communauté Israélite de Paris, je lui présente mes amitiés et lui assure de transmettre les siennes à M.Zerbib. Abdel nous offre une douzaine de tableaux représentant les vues d’Oran datant de 1900, c’est un trésor !

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Ici, je montre la photo d’école où nous figurons tous les deux dans la classe de M.Sebbah, figurait au même contingent d’élèves Bencheikh Lockmann de Constantine et Bouabdellah (que j’ai rencontré l’an passé à

Constantine).

Le reste de l’après-midi fut consacré à la visite d’Oran en voiture avec Abdel et Mohamed.

Bien sûr, la première visite a été de nous rendre dans le quartier St-Antoine pour revoir la maison de

Maryse et Edgard, maison de leur enfance, mais, hélas, elle a subi quelques transformations et de ce fait reste méconnaissable. Elle s’est vu ajouté un étage et ne correspondait plus à celle d’origine. L’atelier de cordonnerie du papa a été rasé. Petite déception mais vite dissipée car il s’avérait que notre ami et guide Mohamed habitait la même rue St-André et fréquenté le même club de foot de mon beau-frère : «le calo», avec tous les noms des copains et joueurs de l’époque qui revenaient en leurs mémoires.

Une satisfaction tout de même d’avoir retrouvé l’école Pasteur, école de leur jeunesse fille et garçon et de retrouver et de s’asseoir aux mêmes bancs ! Edgard a également visité son lycée : Lamoricière où il s’était entretenu avec le directeur.

Puis découverte de tout ce qu’a été Oran, les rues, les maisons, les manufactures, les monuments, les édifices etc…

Liliane découvre dans la rue Charlemagne la maison de sa grand-mère, je l’assiste pour monter les trois étages et là, surprise, rien n’a changé ! Elle reconnaît sa chambre, tout est dans l’état jusqu’au carrelage !

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Liliane, ravie sortant de la maison de sa grand-mère

C’est formidable, très vive émotion de Liliane qui tombe dans les bras de la vieille propriétaire qui lui déclare : «vous êtes chez vous !»L’émotion est partagée par toute la famille.

Les passants très sympathiques…….

Qui nous renseignaient sur le devenu d’un banc sacré à Edgard.

Ensuite, après avoir balayé photographiquement une multitude de vues du centre ville, nous cherchons la maison de M.Afferiat (ami de Troyes) qui nous a chargé de photographier sa maison. Là voilà ! nous déclenchons nos flashs en prenant soin de ne pas négliger le nom de la rue : Rue Colbert.

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L’ex maison de mon épouse et de son frère, méconnaissable ayant subie des transformations.

Ma cousine, me téléphone pour photographier la maison de son mari Sauveur Lévy, c’est au 11 et 12 de la rue de Paris, c’est chose faite.

Il est environ six heures du soir lorsque nous rentrons dans nos chambres, légèrement fatigués mais heureux de cette première journée pleine d’émotions.

Après une toilette méritée et un petit repos, nous nous rendons au restaurant de l’hôtel vers 21 Heures pour dîner. Au menu : rougets grillés et gratin de crevettes, excellent.

La maison de M.Afferiat rue Colbert

Puis au lit, demain une grosse journée nous attend à SIDI-BEL-ABBES !

Et c’est aussi demain, l’arrivée des voyageurs du second contingent.

C’est fou, l’accueil des habitants, des passants qui nous souhaitent la bienvenue ! : «Bienvenue chez vous!» Expression que j’avais connu l’an dernier à Constantine, même Maryse mon épouse, n’en revenait pas ; Elle, qui avait très peur et appréhendait beaucoup ce voyage !!!

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La grande synagogue d’Oran devenue mosquée

Une des façades des maisons d’Oran

Devant les lions de la mairie d’Oran

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Dimanche 30 Avril :

Liliane ne tient plus en place, Sidi-Bel-Abbès est la ville de son enfance, et pour elle comme plusieurs d’entre nous, c’est un retour aux sources ! Cela se comprend d’autant qu’elle est restée presque toujours en contact avec sa seconde famille.

Après le petit déjeuner nous partons avec notre ami Elsaïd, kabyle de naissance né à Tizi-Ouzzou et parlant parfaitement le français. Nous retournons à l’hôtel car nous avions oublié nos passeports, sait-on jamais !

L’autoroute est-ouest est en construction, et déjà bien avancée, quelquefois nous sommes ralentis par des barrages de contrôle, c’est bien et c’est normal.

Mais quel beau pays ! Les paysages se fondent dans des couleurs chatoyantes, une terre rougeâtre se mêlant à une autre ocre jaune, la verdure d’une palette riche se détache dans un ciel bleu limpide. Dommage que je n’ai pas mon matériel de peintre et que nôtre temps soit trop court !

Plus nous nous approchons de la ville, plus Liliane perd patience, nous traversons le « Tlelat » bled de Maurice, le cousin qui doit arriver ce matin avec le reste du groupe de voyageurs.

Enfin, voilà cette magnifique ville que nous ne connaissions pas, il est dix heures du matin.

Nôtre ami nous fait descendre pour prendre quelques photos de cette magnifique place entourée de palmiers géants et où quelques promeneurs nonchalants prennent le soleil dont les plus âgés sont assis sur des bancs.

La ville de Sidi-Bel-Abbès

Plusieurs personnes portent encore leurs tenues traditionnelles, coiffées de turbans ou de cheich !

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Les passants de Sidi-Bel-Abbès

C’est fou, je refais un bond de cinquante ans en arrière !

Mais, en voilà assez, vite Liliane maintenant se transforme en guide et dirige nôtre chauffeur vers la maison de M.Larbi et sa famille; «c’est là» dit-elle.

Un homme habillé à la française les yeux bleus, parlant parfaitement le français nous ouvre la portière,

Inutile de vous décrire la scène ! Liliane tombe dans les bras de celui qu’elle considère comme son frère, émotions, larmes, c’est presque intenable et alors nôtre entrée dans cette maison sommes accueillis par des «youyou» nous en avons la chair de poule, embrassades de l’épouse de Larbi et de ses enfants, cela prend un bon quart d’heure.

Nôtre ami M.Larbi ( frère second de Liliane)

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Mais, quelle joie pour Liliane et pour nous de la voir heureuse ! Les cadeaux fusent de part et d’autre, chacun a son petit paquet ! On dirait Noël, c’est magique.

Nous partageons et dégustons pour la première fois un couscous Kabyle comptant toutes sortes de légumes du pays, agrémenté de raisins secs, arrosé d’un bouillon contenant de la viande d’agneau et , pour la première fois, Edgard, qui à son habitude n’aime pas l’agneau, a trouvé cela délicieux et a adopté cette viande.

Le tout était arrosé de «l’ben» ou petit lait fermenté

Les portions étant importantes, nous calons au milieu du repas ! Personnellement je me suis régalé avec ces poivrons verts pimentés que j’apprécie avec plaisir !

Devant un couscous Kabyle

«sans commentaire»

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Nos femmes ont adopté les costumes traditionnels

Je ne vous décrirai pas toutes les pâtisseries orientales qui défilèrent avec la dégustation traditionnelle du thé à la menthe ! c’est féerique !

Avant ce repas, Larbi amena les hommes au café du coin pour un apéro alcoolisé à nôtre plus grand étonnement ; il nous expliqua qu’ici c’est un Islam libéral, et que ces bistrots sont plutôt rares et discrets.

Tout à côté un cyber café tenu par son fils ce qui m’a permis d’envoyer un petit coucou sur le forum des «amis de Constantine».

Toute cette famille parle parfaitement le français à mon plus grand étonnement.

Après la promesse de revenir avant nôtre départ, nous primes congé de nos hôtes en les remerciant infiniment de leur gentillesse et de leur hospitalité !

Nous reprîmes donc avec nôtre ami Elsaid le chemin du retour sur Oran, des vallées d’oliviers ici à perte de vue ainsi qu’une végétation luxuriante, l’intérieur des maisons sont bien entretenues avec une architecture Mauresque magnifique et des cours intérieures comportant en leurs milieux des fontaines, décoration digne de palace.

Comme prévu, nous nous arrêtons un moment au Tlelat pour essayer de retrouver la maison de Maurice, mais nous ne l’avions pas trouvée ! et pour cause, nous l’avons su après, elle fût détruite.

Il est six heures du soir, et nous rentrons à l’hôtel par le front de mer.

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Le boulevard front de mer

Après un rafraîchissement, nous sommes invités chez mon ami Abdel (chez le colonel) pour le dîner.

Les maisons intérieures

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Spécialité de la «treddah»

Visite du plus grand et récent hôtel d’ Oran

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Devant la mer immense….

Là encore quel accueil chaleureux !

Abdel nous fait visiter son appartement d’un confort extraordinaire il nous montre sa collection d’objets d’art, et en particulier des tableaux confectionnés avec des ailes de papillons, que je ne connaissais pas.

Il me demande mon avis sur leur estimation ; considérant que ce sont des œuvres rares, pour ma part leur valeur est inestimable mais par curiosité je lui promets dès mon retour de faire une expertise.

Le dîner est servi par Malika épouse de mon ami, très charmante ainsi que sa fille qui nous gavent de très bonnes choses : différents poissons fraîchement pêchés, gratin aux fruits de mer, puis le plat traditionnel Constantinois la « treddah » composée de petites pâtes plates confectionnées à la main accompagnée d’œufs durs, de poulet avec bien entendu la sauce « harissa » Arrêtez je n’en peux plus !

Quelle compagnie agréable et conviviale !

Au dessert, petits gâteaux constantinois accompagnés d’un thé à la menthe il faut dire encore une fois que mon ami Abdel est natif de Constantine tout comme moi, et a voulu montrer les plats culinaires de cette région.

Il a opté de vivre à Oran, depuis plusieurs années !

Nous sommes raccompagnés à nôtre hôtel aux environs de vingt trois heures !

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Une des œuvres de la collection d’Abdel

Le repas est servi , !

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Bouquet de roses pour Malika

Port aux poules

Le lendemain, lundi premier Mai, nous apprîmes qu’ici également comme en France ce jour est férié et les commerces sont fermés, aussi avec nôtre troisième ami d’Abdel Mohamed, (je les appelle les trois mousquetaires) nous décidâmes de faire un tour au centre ville.

La première visite fut consacrée à l’hôtel Sheraton

Hôtel géant, je dirai un palace avec trois restaurants, piscine, et tout ce que vous souhaitez trouver.

Il accueille surtout des hommes politiques et des industriels, les tarifs dépassent de très loin nos possibilités.

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Puis, à ma demande Mohamed nous amène au centre ville pour compléter mes prises de vues que M.Pillon J.Claude du site d’Oran, m’a demandé à savoir photographier en partant de la place de la victoire en direction du boulevard front de mer la rue Lamartine des deux côtés et les numéros quatre et six où il se trouvait un épicier au rez de chaussée puis le deuxième étage gauche cette rue coupant le marché Michelet puis l’avenue Loubet. C’est chose faite, et j’espère qu’il sera satisfait. Nous nous arrêtons chez les fleuristes afin d’offrir un magnifique bouquet de roses à Malika en remerciement de sa gentillesse.

Ensuite nous visitons tout le littoral sur la corniche Oranaise, les plages: Bousfer, les Andalouses, la

route des crêtes puis la visite de plusieurs hôtels résidentiels en bordure de mer, c’est le paradis ici !

Nous sommes attendus dit Mohamed dans un restaurant face à la mer pour une dégustation de poissons, là toute la famille d’Abdel nous attendait.

Quelle nouvelle surprise agréable, d’autant que cette virée nous a ouvert l’appêtit !

Après ce fabuleux repas, nous invitâmes Mohamed à prendre le café toujours sur ce même site, alors qu’Abdel et sa famille nous quittèrent.

Il est seize heures lorsque nous sommes rendus à l’hôtel. A part deux soirs, nous prîmes nos dîners au restaurant de l’hôtel Adef.

Les Andalouses

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Pizza aux fruits de mer

Edgard qui n’aimait pas l’agneau, …. Savoure !

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Les cousins sont à leur affaire !

Cimetière de Perrégaux, en général, les cimetières que nous avons visités ont subi l’érosion du temps, mais dans l’ensemble sont surveillés et entretenus.

Mardi 2 Mai :

Surprise dans nôtre chambre, voulant prendre une douche, pas d’eau chaude, puis pas d’eau du tout !

Mince, Liliane nous dit qu’il y a possibilité de changer de chambre, c’est ce que nous avons fait, là, il y a de l’eau, mais la literie laisse à désirer, enfin ce n’est pas trop grave, du moment qu’en contre partie nous sommes satisfaits.

Aujourd’hui, nous avons décidé de participer à l’excursion organisée par Raymond, le guide de l’agence de voyage.

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Cette visite fut consacrée à tout le littoral Oranais, c’est ainsi que nous traversons Arzew (usine à gaz) Port-aux-poules, un port magnifique qui m’a rappelé entièrement le port de Chiffalo que j’avais peint dans ma collection sur l’Algérie.

Nous nous arrêtons quelques minutes au cimetière pour retrouver une tombe, mais impossibilité de la découvrir la personne n’ayant pas de plan précis. Un autre cimetière fut visité celui de Mostaganem et une personne du groupe a retrouvé la tombe de sa maman et déclara que le cimetière était entretenu.

Puis, le centre de cette très jolie ville avec pour particularité des palmiers dont les troncs prennent une forme inattendue en spirales !

C’est là, que Madame Germaine tient son petit restaurant pizzeria depuis toujours, elle qui n’a jamais quitté l’Algérie, nous dit : «fallait rester, pourquoi êtes vous partis !» Ensuite, Perrégaux, la ville de nôtre guide où nous nous rendons au restaurant du «soleil d’or» pour savourer un «méchoui» Maryse ne mangeant pas de viande, a apprécié la pizza aux fruits de mer.

Bien sûr, Raymond fut accueilli comme il se doit , comme enfant du pays.

En route, pour regarder d’où venait le discours du général !

Je ne vous citerai pas toutes les sortes encore une fois de gâteaux du pays, une variété abondante, et un paquet pour chacun de nous a été distribué.

Toute cette région est d’une fertilité extraordinaire : oliviers, grenadiers, blé, mais, figuiers, orangers, clémentiniers, du nom du bienfaiteur de l’abbé Clément,

Des fruits tout le long de la route exposés : nèfles, pastèques, dattes bien sûr etc…

Nôtre retour fût très joyeux en passant par le Sig (source thermale).

Retour à six heures du soir à l’hôtel. Je me ravitaille en eau chez l’épicier du coin

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Steaks d’espadon

Mercredi 3 Mai :

Nous optons, pour une visite complémentaire de la ville.

Je dois photographier la rue de Paris et la maison du mari à Sylvia, ma cousine car je crois m’être trompé sur les numéros des maisons la dernière fois.

Qu’importe, pas de problème dit Mohamed, nous allons y retourner. C’est chose faite.

Ensuite la rue d’Arzew et l’école Pasteur encore une fois, mais cette fois nous sommes rentrés dans toutes les classes qu’Edgard et Maryse ont fréquenté.

Le lycée Lamoricière, le boulevard Galliéni où nous avons dégusté la fameuse «kalentica » vendue par un vendeur ambulant. Quel bonheur ! Puis la rue d’Austerlitz et la rue de la révolution le stade « calo » où Edgard et Mohamed tapaient du ballon et le boulevard Michelet.

Tout en nous orientant, à travers le dédale des rues, nôtre ami nous apprend que nous sommes invités pour le déjeuner chez la fille du «colonel».

Arrivés sur place, là encore un repas frugal nous attendait : salades, brochettes, taboulé, côtelettes , merguez, glaces aux fruits, thé et gâteaux.

Et, tenez-vous bien, quoi ?

Des crêpes arabes ? je n’en n’avait pas mangé depuis que ma grand-mère les préparait, elles sont là ! C’est terrible ce retour Maryse ne connaissait pas et tout le monde a trouvé cela très bon. Puis la «taminah» même chose, pâtisserie du temps jadis, je me revois tirant la gandourah de ma grand-mère pour en avoir !

La suite de la visite se termine par le quartier d’Ekmull, les arènes, la caserne où j’avais effectué mes quatre mois de classe dans l’armée, le quartier St-Antoine, il faut dire que le centre ville n’a pas changé

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hors mis l’érosion des façades d’immeubles, Edgard a su se réopérer facilement par contre une expansion monumentale s’est développée aux périphéries de la ville.

D’innombrables constructions de maisons poussent comme des champignons, mais interrompues à demi élevées, par manque d’argent pour l’achat des matériaux de construction. Au fur et à mesure de rentrées financières, les propriétaires continuent à bâtir !

Nôtre guide nous dit que c’est surtout la main d’œuvre et des gens hautement qualifiés qui manquent le plus ! Un autre problème rencontré c’est l’éducation des jeunes ! Je réponds à nôtre guide que ce n’est pas spécial à l’Algérie, et, que ce phénomène existe partout actuellement.

Abdel, mon ami, n’a pas laissé un soir sans nous rendre visite à l’hôtel ses bras chargés d’excellentes choses, friandises, dates, vins du pays, cadeaux, c’est beau cette amitié sincère prévenante et désintéressée.

Nous rentrons à l’hôtel après s’être arrêté chez un médecin (frère à Mohamed) pour examiner les jambes de Liliane qui commencent à s’enfler, du à la marche mais qu’importe dit elle, folle de joie de retrouver demain comme promis Sidi-Bel-Abbès.

La façade d’une des maisons de la rue de Paris

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Edgard, assis sur son banc de sa classe

Maryse devant l’entrée de son école

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Les fameuses crêpes arabes

Jeudi 4 Mai

En effet, oubliant ses petits malheurs, nous repartons sur Sidi Bel Abbès, et prenons la route vers huit heures trente avec nôtre ami Elsaid (le troisième mousquetaire) Cette fois, Liliane nous fait visiter sa ville puis séance de shopping, avec bien sûr la rencontre de la famille de Larbi.

Décidemment nous allons prendre quelques kilos : salades, mouton, gâteaux, thé puis retour à Oran.

Le temps se gâte il faut rentrer, les orages explosent d’autant que le colonel nous attend au restaurant pour nous faire savourer encore un plat à la constantinoise « la tafinah » j’en avais déjà mangé mais celle-ci était inégalable ! C’est un plat mijoté avec pois chiches, haricots, épinards où baignent des pieds de bœuf gélatineux à souhait ! Chez mes parents nous l’appelions la tafinah noire ! Comment peut-on avoir faim avec tout ce que nous avions mangé à midi ?

Arrosé de ce nectar divin des vignes des ceps de Tlemcen. Pour l’occasion, j’avais demandé de diffuser le C.D. de Raymond, que mon ami m’avait offert, et là, la nostalgie nous emporta ! Quelle soirée mémorable !

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La « tafinah » préparée spécialement à mon intention

dégustons la «tafinah»

Vendredi 5 mai :

Ce matin il pleut !

Il pleut de l’eau dehors, mais aujourd’hui c’est la fermeture des robinets. Donc pas d’eau, peu importe nous avons nos bouteilles !

A dix heures nous nous mettrons en route pour la colline de Santa-Cruz, en attendant j’ai décidé d’explorer seul le quartier, devant aussi mettre une carte à la boîte aux lettres pour mes amis de Troyes, j’en aperçois justement une là, vite je l’introduis, alors qu’un passant la retira, la mise sur sa tête en chantant puis partit rapidement, avant même que je réalise, on me dit que c’est un fou ! peu importe Bernadette n’aura pas sa carte postale ! Ne prenons pas de risque inutile.

Ensuite, montant une rue, je sentis l’odeur des « ftairs » je me dis, non c’est pas possible pas à Oran, il n’y en a pas ! je me retourne, vois un marchand de zlabias, j’entre et que vois-je ? Les fameux beignets

plus petits, mais la pâte identique que ceux de Constantine !

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Je m’adresse au vendeur qui me déclara qu’il était Tunisien, tout s’explique. J’en mange déjà deux chez lui, accompagné d’un thé très chaud, puis en achète une dizaine pour tous mes copains de l’hôtel pour leur petit déjeuner. Je vous prie de croire qu’ils ont été émerveillés !

La fameuse « kalentika »

Oran est une ville plus européanisée, où le français est une langue usuelle avec l’arabe, beaucoup plus que dans l’est Algérien, comme Constantine. La population est moins dense au km2 et le respect du code de la route des automobilistes est plus respecté.

Maintenant nous gravîmes avec Elsaid dans son 4/4

La colline qui monte à Santa Cruz (400 m d’altitude environ) où trône sa chapelle et son fort espagnol.

Comme par miracle, juste arrivés au sommet, le soleil apparut pour nous permettre de faire de belles prises de vues. Panorama magnifique où du sommet, nous dominons toute la ville d’Oran.

Nous avons pu visiter la chapelle de l’intérieur où tout est resté dans l’état à nôtre plus grand étonnement.

Des cierges brûlaient devant la vierge et nous nous recueillîmes un moment avant de redescendre.

Nous prenons la direction des cimetières.

Nôtre première visite au cimetière juif, où une autre surprise nous attendait : en effet, reçu par le gardien un homme charmant parlant français, nous guida à travers les tombes. Là, j’ai pu constater que l’état du cimetière n’était pas l’image que certaines personnes me l’ont décrite. Assez bien entretenu dans l’ensemble et son gardien s’est prêté de bonne grâce, à mon interview.

Nôtre seconde visite, au cimetière chrétien mais son gardien était absent. Qu’à cela ne tienne, dit

Mohamed, il poussa lourdement le portail, et celui-ci m’apparut encore mieux entretenu que le précédent.

Comme quoi, il faut avoir vu de visu pour se rendre compte de l’exagération de déclarations de certains

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Après un rapide déjeuner au restaurant de l’hôtel Edgard a voulu retourner dans la rue de St-André (sa rue) une dernière fois.

Mohamed dit : «avant dernière»

Toujours vivons dans l’espérance ! Il nous y conduit.

Il pleut des cordes ! Quelques photos……

Oran est triste de nous voir bientôt partir !

Voici ce que l’on m’apporte pour avoir commandé un sorbet au citron

Samedi 6 Mai :

Aujourd’hui, c’est le départ pour la France !

Attendez encore quelques heures à profiter car nôtre avion ne décolle qu’à dix sept heures, donc quinze heures à l’aéroport !

Dès six heures, j’enfile un pantalon et descend rapidement acheter pour le petit déjeuner des « ftairs »

Puis, nous décidâmes de faire des achats cadeaux pour nos amis qui restent et cadeaux pour nos amis

de France. Shopping sur Oran… Je rencontre deux espagnols où un dialogue s’est établi entre nous trois

Dommage, que le temps presse !

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Pendant que je repère les boutiques avec Edgard, les femmes se font chouchouter dans le salon de coiffure de la fille d’Abdel.

Elles ressortent avec de très jolis tatouages sur leurs mains en signe de porte bonheur

Nous prenons congé de nos amis, car l’heure tourne, en leur offrant à chacun d’entre eux un cadeau souvenir de notre passage. La séparation fut pénible de part et d’autre, mon ami Abdel a refusé de nous accompagner à l’aéroport, je voyais dans ses yeux qu’il n’aimait pas les adieux, je le serrai fort dans mes bras et lui souffle à l’oreille : « nous reviendrons in challah » !

Nous n’oublierons jamais cette hospitalité et cette amitié que nulle part ailleurs nous la ressentons !

Entre temps, nous faisons connaissance avec Koulan Abdelraman un bônois (collègue d’Abdel)

Khouilane Abdelrahman dit le Bonois

C’est une équipe formidable. Mohamed et Elsaid, nous accompagnèrent à l’aéroport et nous ont facilité nôtre embarquement. Nous leur disons au revoir, reconnaissants de nous avoir en toute sécurité offert ce voyage fabuleux et nous leur promettons de revenir l’an prochain si Dieu le veut.

Eh oui, comme on dit : « jamais deux sans trois »

Un magnifique livre de l’histoire d’Oran m’a été offert par Mohamed et des poèmes de mon ami Elsaid (le Kabyle) poète à ses heures, tout comme Lockmann l’an passé.

Je leur présente à tous et à toutes en mon nom, et aux noms des miens, mon hommage d’amitié et l’expression de ma profonde reconnaissance.

Nous les invitons cordialement de faire un séjour en France, et de les recevoir comme il se doit.

Nous échangeons nos coordonnées et dès nôtre retour à Troyes, nous contacterons Lynda la fille d’Elsaid qui poursuit ses études à Besançon pour lui dire que nôtre porte sera toujours ouverte pour elle ainsi que la fille de Mohamed qui se trouve à Reims.

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Le fils de Larbi, tenant un cyber-café

L’hôtel ADEF sur le front de mer à Oran

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Le groupe de voyageurs Mai 2006

Aie quelles sont jolies les filles de mon pays…..

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Mon ami El said dit le « Kabyle »

Mon ami Mohamed dit le « Hadj »

Tatouages et porte-bonheur

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La lumière est au bout du tunnel !