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Ronéo 7, Cours n°3 Page 1 sur 18
UE2 Biopathologie cellulaire et tissulaire Pr Anne Lavergne-Slove Le 7/11/2016 de 13h30 à 15h30 Ronéotypeur : Sylvain HOM Ronéoficheur : Sixtine FABRE
Cours n°1 : Anatomie et cytologie pathologiques Buts, techniques, résultats
Informations sur l'UE2 anatomie-pathologie : 5 cours de 2 h (Dont deux cours interactifs [lésions élémentaires ; cicatrisation/inflammation chronique] à préparer et venir avec son smartphone sur http://moodle.sorbonne-paris-cite.fr) et 2 ED 2 heures
2 ED, mais les lames virtuelles étant non fonctionnelles cette année, ils sont remplacé par ED traditionnel pour le moment car le site Moodle de la fac ne fonctionne pas correctement.
Modalités examen L2, durée 1h30
2 questions rĂ©dactionnelles (Biophysique/ Histologie/ Ana Path), y compris sur lâED avec images intĂ©grĂ©es dans la question
Une partie des 30 QCM RĂ©fĂ©rence en anatomie pathologique : Pathologie gĂ©nĂ©rale, CollĂšge universitaire français des pathologistes, Coordination : JF Emile, Campus illustrĂ© : Elsevier 2012 Disponible en ligne sur : http://umvf.univ-nantes.fr/anatomie-pathologique/ Le cours peut paraĂźtre difficile car peu de personne a dĂ©jĂ vu un service d'anatomo-pathologie c'est pourquoi la professeure, qui Ă©tait chef de service Ă LariboisiĂšre, se propose de faire visiter son service. Pour ceux qui le souhaite, il faut soit la contacter par mail sur [email protected], soit par tĂ©lĂ©phone. La professeure a refusĂ© de relire la ronĂ©o car elle considĂšre que le livre de rĂ©fĂ©rence citĂ© ci-dessus est suffisant dans le cas oĂč des explications complĂ©mentaires sont nĂ©cessaires.
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Plan du cours : I â Anatomie-Pathologie
1) DĂ©finition et intĂ©rĂȘt diagnostique 2) Ătude des lĂ©sions 3) Conditions prĂ©liminaires Ă l'examen anatomo-pathologique
II â Cytologie
1) Catégorie de prélÚvements 2) Techniques
A) Cytologie en milieu liquide B) Frott is traditionnel C) Apposition ou empreinte
3) Indications et limites III â Ătude macroscopique
1) PiÚces opératoires 2) Exemples
IV â Histologie
1) Biopsie 2) Techniques standard
A) Fixation B) Inclusion C) Coloration
3) Techniques particuliÚres A) Examen extemporané B) Congélation C) Immunohistochimie/immunocytochimie D) Technique de biologie moléculaire in situ E) Microscope électronique
V â Risques en anatomo-pathologie et autopsie
1) Risques infectieux 2) Risques toxiques 3) Autopsie/nécropsie
Conclusion
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Introduction L'anatomie-pathologie gĂ©nĂ©rale, mĂȘme si elle a lieu dans les laboratoires, correspond Ă un acte de diagnostic et non Ă de la biologie (pas de dosage ou de machine qui fait des calculs). En plus de cette dĂ©marche diagnostique, on observe aussi une activitĂ© de recherche comme dans tous les services de mĂ©decine. L'anatomie-pathologie a donc une importance dans tous les domaines de spĂ©cialitĂ©s en mĂ©decine. I â Anatomie-Pathologie 1) DĂ©finition et intĂ©rĂȘt diagnostique L'anatomie pathologique gĂ©nĂ©rale est l'Ă©tude des grands processus pathologiques Ă l'Ă©chelon cellulaire et tissulaire, notamment : L'inflammation
La pathologie vasculaire Les désordres nutritionnels et métaboliques Les processus tumoraux (que nous reverrons l'année prochaine)
L'anatomie pathologique spéciale est l'étude des lésions dans un tissu ou viscÚre particulier, par exemple : la pathologie pulmonaire, digestive, dermatopathologie, néphropathologie, neuropathologie, etc. L'anatomo-pathologie est une discipline médicale : le diagnostic est fait par interprétation du médecin anatomo-pathologiste de ce qu'il voit dans les différentes coupes qu'il réalise. En effet, le clinicien qui observe son patient se demande ce qu' « Il » a, si son trouble est grave, quel serait le traitement le plus efficace, etc.
Le clinicien fait alors des prĂ©lĂšvements de tissus ou de cellules (l'anatomo-pathologiste ne travaille par sur le sang) et les envoie Ă l'anatomo-pathologiste qui regarde Ă lâĆil nu (Ă©tude macroscopique) ou au microscope (Ă©tude histologique ou cytologique).
L'anatomo-pathologiste donne une réponse de diagnostic, de pronostic et de traitement face à un
patient donnĂ©. L'interprĂ©tation des prĂ©lĂšvements se fait Ă partir des renseignements cliniques (demande d'examen) et de l'histoire du patient, qui constituent le seul contact du mĂ©decin anatomo-pathologiste avec le patient, car sans ces informations, il n'y aurait qu'une description du prĂ©lĂšvement. 2) Ătude des lĂ©sions L'anatomie-pathologie constitue l'Ă©tude des lĂ©sions, survenant au cours d'une maladie (cause ou consĂ©quence de la maladie), prĂ©levĂ©es et examinĂ©es soit lâĆil nu (macroscopie) soit avec un microscope. Le microscope peut ĂȘtre photonique ou « optique » : il grossit jusqu'Ă 1000 fois mais souvent le grossissement de 400 est suffisant. L'Ă©tude microscopique des cellules isolĂ©es est la cytologie ou cytopathologie alors que l'Ă©tude microscopique d'un tissu en globalitĂ© constitue l'histologie, se faisant sur biopsie, piĂšce opĂ©ratoire complĂšte (estomac, mandibule, rein, prostate, vessie) ou en autopsie
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Le microscope peut aussi ĂȘtre Ă©lectronique : l'Ă©tude est dite ultra-structurale avec un grossissement de 40000 mais elle est maintenant rĂ©servĂ©e Ă la recherche et beaucoup moins utilisĂ©e dans la dĂ©marche diagnostique. La microscopie Ă©lectronique est supplantĂ©e par d'autres techniques comme l'immunohistochimie. Rappels de quelques notions : Un tissu est l'ensemble des cellules et des substances intercellulaires. En histologie, on Ă©tudie aussi bien les cellules, les substances intercellulaires mais aussi leurs relations, qui peuvent avoir un intĂ©rĂȘt diagnostic. Les seuls anomalies cytologiques (c'est-Ă -dire des cellules isolĂ©es) ne suffisent parfois pas Ă Ă©laborer un diagnostic prĂ©cis notamment en pathologie tumorale. Une lĂ©sion est une altĂ©ration morphologique d'un Ă©lĂ©ment vivant qui peut toucher n'importe quel Ă©lĂ©ment du tissu : du plus petit constituant jusqu'Ă la totalitĂ© d'un viscĂšre. La lĂ©sion est dĂ©celable par un moyen quelconque d'observation au cours d'un Ă©tat pathologique et est la cause ou la consĂ©quence d'un processus morbide. Par exemple, l'infarctus du myocarde est une nĂ©crose du tissu myocardique, gĂ©nĂ©ralement due Ă une lĂ©sion des artĂšres coronaires qui se bouchent Ă cause de l'athĂ©rosclĂ©rose et d'une thrombose. Ici, l'athĂ©rosclĂ©rose et la thrombose font partie des lĂ©sions mais la nĂ©crose du myocarde fait aussi partie des lĂ©sions. La cause de l'infarctus du myocarde est la thrombose et sa consĂ©quence est la nĂ©crose du myocarde. En fonction de ce qu'on Ă©tudie, on aura une Ă©chelle diffĂ©rente. Ainsi l'Ă©tude des lĂ©sions d'organites se fera en microscopie Ă©lectronique, celles des cellules en microscopie optique ou Ă©lectronique, enfin l'observation des lĂ©sions des tissus et des viscĂšres se fera soit en microscopie Ă©lectronique ou optique, soit Ă lâĆil nu. Pour que la lĂ©sion soit observable Ă lâĆil nu, il faut qu'un large territoire du tissu (autrement dit de nombreuses cellules) ait Ă©tĂ© touchĂ© : on parle alors de lĂ©sion macroscopique. 3) Conditions prĂ©liminaires Ă l'examen anatomo-pathologique L'examen anatomo-pathologique est un diagnostic qui repose sur une interprĂ©tation et non une mesure exacte : c'est un acte de diagnostic anatomo-clinique. Il est nĂ©cessaire d'avoir des renseignements sur le patient, donnĂ©s par le clinicien qui a prescrit ou rĂ©alisĂ© le prĂ©lĂšvement. Ces renseignements sont l'Ă©tat civil, les antĂ©cĂ©dents, la symptomatologie actuelle, les traitements en cours ou passĂ©s, les donnĂ©es cliniques, biologiques, d'imagerie (radiologique), d'exploration endoscopique (on voit l'intĂ©rieur d'un canal : bronche, vessie, tube digestif ; on observe et on prĂ©lĂšve), etc. Par exemple : pathologie d'apparition brutale, pathologie chronique, le patient prend-il dĂ©jĂ des mĂ©dicaments, antĂ©cĂ©dents mĂ©dicaux ou chirurgicaux connus, CRP augmentĂ©e ou non, numĂ©ration normale ou non, enzyme fonctionnelles ou non, etc. En pathologie osseuse, on ne fait pas de diagnostic anatomo-pathologique sans connaĂźtre lâexacte localisation, lâĂ©volution, lâaspect radiologique, etc.
Ici, on observe en cytologie des cellules isolées, leur morphologie cellule par cellule pour savoir si elles sont normales ou non.
Lâexamen macroscopique de la piĂšce opĂ©ratoire montre un segment dâintestin grĂȘle avec la maladie de Crohn (maladie inflammatoire du tube digestif) qui nĂ©cessite parfois de retirer des segments dâintestin grĂȘle. Sur lâimage, on voit lâintestin grĂȘle ouvert : la lumiĂšre avec une stĂ©nose et les parois sont Ă©paissies.
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Lâexamen histologique aprĂšs avoir techniquĂ©
le prĂ©lĂšvement permet au mĂ©decin anatomo-pathologiste de connaĂźtre lâhistoire clinique du patient en interprĂ©tant les donnĂ©es macroscopiques et microscopiques.
Enfin, on peut complĂ©ter lâĂ©tude avec de la biologie molĂ©culaire in situ ou une Ă©tude immuno-histochimique qui sont plus spĂ©cifiques.
II â Cytologie 1) CatĂ©gorie de prĂ©lĂšvements L'analyse cytologique, c'est l'Ă©tude des cellules isolĂ©es dans un contexte tissulaire, dĂ©posĂ©es sur une lame de verre. On peut prĂ©lever :
- Des liquides : o Physiologiques
â LCR : normalement, il ne contient pas de cellule
o Qui ne devraient pas ĂȘtre prĂ©sents ou pathologiques â Ăpanchement des sĂ©reuses : ce phĂ©nomĂšne est pathologique car en temps normal, il nây
a pas de liquide entre deux feuillets de plÚvre, deux feuillets péricardiques ou dans la cavité péritonéale ; on espÚre, par une ponction, trouver des cellules expliquant la présence de liquide
Ex : Ascite : épanchement péritonéal, Pleurésie : épanchement pleural
On recherche la prĂ©sence de cellules tumorales ou inflammatoires (polynuclĂ©aires neutrophiles, lymphocytes) ou de cellules suspectes dâĂȘtre tumorales.
o Lavage : broncho-alvĂ©olaire consistant en une injection de liquide sous pression qui ramasse des cellules au passage puis on rĂ©-aspire le liquide pour lâanalyser
o Autres liquides : épanchement articulaire comme celui du genou. On étudie la présence ou non
de corps Ă©trangers dans le liquide. Dans le cas de la goutte, on peut se demander sâil sâagit dâune poussĂ©e dâacide urique ou dâune chondrocalcinose. Le diagnostic se fait Ă partir de la ponction.
- Grattage ou brossage
o Frottis cervical (col utérin) permettant de faire des dépistages. Intuitivement, on comprend cette technique : en gratouillant une muqueuse, on recueille des cellules et on les étudie. Cette technique est non douloureuse, rapide et fiable.
o Frottis dâune lĂ©sion buccale atypique ou dâune lĂ©sion gĂ©nitale autre.
o Brossage bronchique ou Ćsophagien : si on observe un dĂ©pĂŽt bizarre dans la muqueuse
Ćsophagienne lors dâune endoscopie, on rĂ©cupĂšre avec une brosse des cellules.
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- Apposition de piÚces opératoires o Exemple : un ganglion lymphatique découpé et posé sur une lame. Par adhérence, les cellules
restent collĂ©es Ă la lame. Ensuite, on peut analyser le ganglion par des mĂ©thodes histologiques, notamment pour lâhĂ©matologie et la neurologie.
- Cytoponction Ă lâaiguille fine +/- sous contrĂŽle Ă©cho ou scanner, dâune masse, dâun organe plein ou
dâun kyste o Cette technique permet dâeffectuer de petites aspirations de nodules en profondeur sans que le
patient soit au bloc opĂ©ratoire : il sâagit dâune aspiration sans biopsie qui ne nĂ©cessite quâune anesthĂ©sie locale. Ex : nodule du sein, thyroĂŻde, lĂ©sion pancrĂ©atique, lĂ©sion hĂ©patique.
2) Techniques
A) Cytologie en milieu liquide La technique de rĂ©fĂ©rence en cytologie est la cytologie en milieu liquide. Le principe est dâimmerger dans un liquide de conservation les cellules rĂ©cupĂ©rĂ©es, quelle que soit la mĂ©thode utilisĂ©e (ponction, frottis), les cellules sont en suspension : on obtient une dispersion. Ces cellules peuvent ĂȘtre concentrĂ©es par centrifugation et filtration et on dĂ©pose ces cellules en couche trĂšs mince sur une lame.
LâintĂ©rĂȘt de cette technique en milieu liquide par rapport au frottis traditionnel est quâon a un stock de cellules pour un prĂ©lĂšvement donnĂ© : câest une « rĂ©serve » de matĂ©riel en cas de besoin. Autrefois, lors dâun frottis du col utĂ©rin, on rĂ©cupĂ©rait les cellules sur une lame, on faisait un deuxiĂšme prĂ©lĂšvement et câĂ©taient les seuls supports que lâon avait pour une patiente donnĂ©e.
Comme nous possĂ©dons dĂ©sormais des techniques complĂ©mentaires dâĂ©tude (immunocytochimie,
biologie molĂ©culaire, hybridation in situ), il est prĂ©fĂ©rable dâavoir une rĂ©serve de cellules sur lesquelles on pourra, sâil y a une indication, faire ces autres tests. Avec cette technique, on peut faire un typage HPV pour une cytologie cervicale.
B) Frottis traditionnel
Le frottis traditionnel (ancien) est lâĂ©talement dâemblĂ©e ou Ă partir dâun culot de centrifugation dâun liquide ou de la brosse sur une lame. Le culot de centrifugation constitue dĂ©jĂ une rĂ©serve cellulaire, que lâon peut mettre en milieu liquide si nĂ©cessaire. Il faut ensuite fixer les cellules de la lame par dessiccation ou sĂ©chage Ă lâair ou par une laque (souvent, on secoue la lame). Enfin, on colore les cellules par des techniques de cytologie.
2 noms Ă connaĂźtre : le Papanicolaou (trĂšs utilisĂ© en pathologie tumorale) et le May GrĂŒnwald
Giemsa (MGG en hématologie).
C) Apposition ou empreinte
Lâapposition ou empreinte ne permet de pas disposer de rĂ©serve de matĂ©riel.
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En phase finale on obtient ces donnĂ©es (cf. en bas Ă droite). Rien que par lâanalyse de la cellule, on a des idĂ©es de la pathologie du patient : la cellule a un trĂšs fort rapport nuclĂ©o-cytoplasmique, le noyau a une chromatine de rĂ©partition irrĂ©guliĂšre, un trĂšs gros nuclĂ©ole, la forme du noyau est irrĂ©guliĂšre, convolutĂ©e, bosselĂ©e. Ce sont des caractĂšres cytologiques de malignitĂ© tumorale. Mais attention, ce nâest pas spĂ©cifique : si le patient a reçu une radiothĂ©rapie, celle-ci a peut-ĂȘtre induit ces modifications cellulaires. DâoĂč lâimportance des renseignements cliniques. Lame de frottis traditionnel (cf. gauche) Cytologie en milieu liquide (cf. milieu : le filtre est circulaire â lâĂ©chantillon a cette forme sur la lame)
Apposition dâun ganglion lymphatique coupĂ© en deux et dĂ©posĂ© sur la lame.
On lâa techniquĂ© pour lâexamen histologique (en haut de lâimage) et cytologique (en bas : cellules isolĂ©es), qui ont diffĂ©rents intĂ©rĂȘts diagnostiques : on visualise trĂšs bien les caractĂ©ristiques prĂ©cises des cellules en cytologie et en plus, en histologie, on peut Ă©tudier leurs relations par rapport aux autres et lâarchitecture. Histo : tissu conjonctif, organisation tissulaire. Cyto : cellules hĂ©morragiques (car quand on coupe le ganglion, ça a un peu saignĂ©)
Frottis du col utĂ©rin avec cellules anormales : lâexamen cytologique montre une cellule toute rose avec gros noyau = critĂšres cytologiques qui font suspecter un carcinome Ă©pidermoĂŻde (tumeur maligne) du col de lâutĂ©rus.
Cet examen est complĂ©tĂ© par un examen histologique fait sur une biopsie, câest-Ă -dire un prĂ©lĂšvement de tissu : on observe une organisation en massifs tumoraux avec autour un tissu infiltrĂ© et dĂ©truit par la prolifĂ©ration tumorale.
3) Indications et limites
La cytologie permet : - Des dĂ©pistages comme le frottis du col de lâutĂ©rus : non douloureux, non traumatisant et rapide. - DâĂ©tablir des diagnostics avec des aiguilles trĂšs fines dans des lĂ©sions profondes (bulbe de la
thyroĂŻde, ganglion mĂ©diastinal, lĂ©sion hĂ©patique) : il sâagit dâun accĂšs non chirurgical Ă une lĂ©sion
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profonde pour comprendre sa nature. Cet acte est moins risquĂ© quâune ouverture chirurgicale de lâabdomen ou laparotomie.
- De complĂ©ter lâexamen histologique notamment en hĂ©matologie oĂč la morphologie cellulaire est de bien meilleure qualitĂ© en cytologie.
Les limites :
- Il faut que la technique soit bonne, que le frottis ne soit pas trop épais, que les prélÚvements soient directement envoyés en laboratoire pour que ce soit bien préservé, que la fixation soit faite immédiatement.
- Il ne faut pas sur-interprĂ©ter les prĂ©lĂšvements de cytologie. Souvent, on peut porter un diagnostic dĂ©finitif, mais parfois, il ne sâagit que de diagnostic dâorientation. Par exemple, une morphologie de cellules tumorales peut correspondre Ă des cellules normales par rapport aux renseignements cliniques du patient, mais aussi Ă des modifications cellulaires liĂ©es aux traitements, aux radiations.
- Ce diagnostic dâorientation sera complĂ©tĂ© par lâĂ©tude histologique (notamment lâexamen extemporanĂ© lors dâun examen mĂ©dical). Câest une histologie de « contrĂŽle » si suspicion de malignitĂ©.
III â Ătude macroscopique Câest lâexamen Ă lâĆil nu, Ă lâĂ©chelle tissulaire. Il est peu utile pour lâĂ©tude de petites biopsies mais lâexamen macroscopique est fondamental lorsque lâon reçoit un estomac, une vessie, un larynx, un colon, une parotide, une prostate, une thyroĂŻde. Il permet lâorientation anatomique et lĂ©sionnelle, de faire des mesures, des prĂ©lĂšvements usuels.
1) PiĂšces opĂ©ratoires La piĂšce opĂ©ratoire doit arriver fraĂźche au laboratoire, câest-Ă -dire quâelle sort du malade : elle nâest pas fixĂ©e et est envoyĂ© directement et immĂ©diatement au laboratoire. Sinon, le prĂ©lĂšvement pourrit : câest lâautolyse. Dâabord, on peut regarder sâil y a des lĂ©sions, leur localisation, leur taille, on peut les photographier, peser la piĂšce opĂ©ratoire, etc. Toutes ces donnĂ©es pourront faire partie du dossier patient. Ensuite, on peut faire des fixations diverses comme avec de la glutaraldĂ©hyde. Sur cette piĂšce opĂ©ratoire fraĂźche on pourra faire des techniques particuliĂšres : apposition pour la cytologie, congĂ©lation et conservation dans un congĂ©lateur Ă -80°C qui constitue la tissuthĂšque ou tumorothĂšque, pour pouvoir faire des Ă©tudes molĂ©culaires ultĂ©rieures sur ces prĂ©lĂšvements congelĂ©s (ils ne seront pas altĂ©rĂ©s par les fixateurs). Ces prĂ©lĂšvements congelĂ©s sur piĂšces fraĂźches sont la justification Ă leur arrivĂ©e en laboratoire. Des fixations particuliĂšres sont parfois nĂ©cessaires si on veut Ă©tudier les prĂ©lĂšvements en microscopie Ă©lectronique, mais câest rare. 2) Exemples Gauche : Segment de colon fermĂ© avec le gras du pĂ©ritoine autour. Droite : on ouvre et on voit Ă lâintĂ©rieur la lĂ©sion. On fait un petit prĂ©lĂšvement que lâon met dans le congĂ©lateur et pour la conserver et faire les techniques ultĂ©rieures
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On doit fixer pendant 24h ou 48h la piĂšce opĂ©ratoire avec du formol, qui est le fixateur de rĂ©fĂ©rence (formol neutre, tamponnĂ©, Ă 10%). AprĂšs cette fixation au formol, on peut encore faire de nombreuses Ă©tudes molĂ©culaires. Enfin, on fait des prĂ©lĂšvements : la lĂ©sion, les limites dâexĂ©rĂšse (cf. dans la suite du cours) pour savoir si le chirurgien a bien tout retirĂ©, comment est la paroi digestive Ă cĂŽtĂ© de cette lĂ©sion Ă©vidente : il est possible quâil y ait des lĂ©sions moins Ă©videntes Ă cĂŽtĂ©. Le prĂ©lĂšvement permet aussi de savoir sâil y a une pathologie sous-jacente ne se traduisant pas par des lĂ©sions macroscopiques mais seulement histologiques. MĂȘme sur une zone normale, on peut et parfois doit faire des prĂ©lĂšvements.
Tumeur de fĂ©mur : on a coupĂ© la tumeur, on voit un peu dâos persistant, correspondant Ă la prolifĂ©ration tumorale qui a dĂ©truit et envahit lâos. On fait des prĂ©lĂšvements, on Ă©tudie les limites, les extensions dans le tissu environnant, puis on classe la tumeur en cherchant des Ă©lĂ©ments de pronostic par diffĂ©rents marqueurs et on essaye de voir quel traitement peut fonctionner pour la pathologie Ă©tudiĂ©e. IV â Histologie 1) Biopsie La biopsie est un prĂ©lĂšvement dâun fragment de tissu sur un ĂȘtre vivant par diffĂ©rentes techniques. On peut faire :
- Biopsie « simple » avec une partie de la lĂ©sion. Par exemple, lors dâune endoscopie digestive (coloscopie), on voit une grosse tumeur colique, on en prĂ©lĂšve un morceau pour voir de quel type de tumeur il sâagit.
- Ponction biopsie : un trocart (biopsie ostĂ©o-mĂ©dullaire/osseuse), une aiguille (organes pleins : foie, rein, prostate). Par exemple, lors dâune lĂ©sion hĂ©patique : on pense soit Ă une maladie du foie qui implique un prĂ©lĂšvement Ă lâaveugle car on pense que la maladie est globale, soit Ă un nodule spĂ©cifique quâon Ă©tudie avec une aiguille Ă travers une carotte biopsique.
- Biopsie exérÚse consistant à retirer en totalité la lésion. On peut enlever la totalité de la lésion pour un petit nÊvus cutané.
On peut aussi utiliser :
- Un scalpel - Une pince lors dâune endoscopie haute ou basse (pour lâoesopharynx, lâestomac, le duodĂ©num, le
grĂȘle, lâilĂ©on, le colon, le rectum, etc.), dâune bronchoscopie ou dâune cystoscopie (vessie) - Un bistouri pour la peau et les muqueuses - Un acte chirurgical - La stĂ©rĂ©otaxie qui est une technique neurochirurgicale permettant dâatteindre des zones du cerveau
de façon précise.
Les biopsies doivent ĂȘtre dâune taille suffisamment grande. Par exemple, lors dâune biopsie dâun petit segment dâartĂšre temporale dans le cadre dâune artĂ©rite de Horton (cĂ©phalĂ©es violentes chez les gens ĂągĂ©s) dont le diagnostic est urgent (avec corticothĂ©rapie sinon risque de cĂ©citĂ©). Pour cette maladie, il
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sâagit de lĂ©sions segmentaires : il faut prendre un segment suffisamment long et la norme est de 15mm. On adapte les biopsies Ă ce quâon voit et ce quâon recherche. Si on a un polype de colon de 5mm, on prĂ©lĂšve lâensemble de ce polype, mĂȘme sâil mesure 2cm, on essaye de prĂ©lever la totalitĂ©.
Elles nécessitent que leur nombre soit suffisant car hétérogénéité des tumeurs, les lésions peuvent
ĂȘtre focales. On doit bien choisir la zone biopsiĂ©e : dâabord, ne pas biopsier que la nĂ©crose car on nâen fera pas de diagnostic. Il faut biopsier aussi Ă proximitĂ©, lĂ oĂč câest un peu moins pathologique tout en nâoubliant pas de biopsier la nĂ©crose.
Lors dâune amibiase (qui sâattrape avec les eaux contaminĂ©es), si on la recherche sur une
ulcĂ©ration colique et quâon fait une biopsie Ă cĂŽtĂ©, on nâaura pas dâamibe⊠Par contre, si on biopsie la nĂ©crose, on aura des amibes. En fonction de ce quâon observe, il faudra ou non Ă©viter une zone de nĂ©crose et dâhĂ©morragie ou encore Ă©viter les prĂ©lĂšvements trop superficiels par exemple sous la muqueuse rectale lors dâune recherche dâamylose.
Il faut bien prĂ©server les tissus câest-Ă -dire ne pas Ă©tirer, Ă©craser ou griller au bistouri Ă©lectrique,
mais aussi bien orienter et bien Ă©tiqueter les prĂ©lĂšvements (biopsies multiples). Dans le cas dâune lĂ©sion du colon droit ou gauche, il faut bien numĂ©roter les diffĂ©rents flacons pour bien les identifier. Si on fait une erreur, câest une erreur de diagnostic pour le patient qui peut ĂȘtre alors embĂȘtantâŠ
LĂ©sion colique de type polype (lĂ©sion qui fait saillie) du colon droit. Lors de lâexploration endoscopique, on a retirĂ© ce polype, on lâa coupĂ©, on en a fait des tranches pour lâĂ©tudier histologiquement. La lĂ©sion est un adĂ©nome que lâon peut classer. On a alors la limitĂ© de lâexĂ©rĂšse qui permet de rĂ©pondre Ă la question : est-ce que la lĂ©sion a Ă©tĂ© retirĂ©e en totalitĂ© ? Ici, on peut dire quâeffectivement, le polype a Ă©tĂ© enlevĂ© en totalitĂ©. En plus, la lĂ©sion est bĂ©nigne donc elle nâenvahit pas. Le patient est guĂ©ri de cette lĂ©sion.
Biopsie hĂ©patique avec une aiguille dont le prĂ©lĂšvement a la forme de lâaiguille. Le patient a une maladie gĂ©nĂ©rale du foie (peut-ĂȘtre une intoxication Ă©thylique, fibrose, stĂ©atose). En regardant la lĂ©sion globale du parenchyme hĂ©patique, on peut faire un diagnostic dâĂ©tiologie et de gravitĂ© des lĂ©sions.
Reconstitution de lâhistoire globale du patient : on voit lors de lâexploration endoscopique du colon (coloscopie) la lĂ©sion vĂ©gĂ©tante, stĂ©nosante, ulcĂ©rĂ©e. On en fait des prĂ©lĂšvements pour savoir la nature de la lĂ©sion, le traitement Ă adopter : chimio dâemblĂ©e ou chirurgie. La biopsie nous informe que câest une lĂ©sion tumorale maligne : un adĂ©nocarcinome qui nĂ©cessite une chirurgie. On obtient la piĂšce opĂ©ratoire avec le segment colique comportant la tumeur et on analyse la tumeur (zone dâinfiltration maximale), on prĂ©lĂšve les limites pour savoir si on a tout retirĂ© et on recherche dâĂ©ventuels ganglions envahis.
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2) Techniques standard
A) Fixation PremiĂšre Ă©tape, la fixation consiste à « immobiliser et conserver les cellules et lâarchitecture tissulaire, de façon aussi proche que possible de leur aspect Ă lâĂ©tat vivant ». Cette dĂ©finition est Ă connaĂźtre par cĆur !
Il faut que ce soit mis en Ćuvre trĂšs rapidement sinon, on a autolyse du tissu. Si le tissu est altĂ©rĂ©, il est alors difficile de savoir si ces altĂ©rations sont dues Ă lâautolyse ou Ă une vĂ©ritable lĂ©sion du tissu. Il faut aussi le faire suffisamment longtemps : pour fixer une biopsie cutanĂ©e ou digestive, 4h peuvent suffire car câest assez petit (2-3mm). Par contre, si on fixe un estomac, un colon, un fĂ©mur, il faudra 24h-48h voire plus pour que le fixateur pĂ©nĂštre le prĂ©lĂšvement. On a besoin dâun volume de fixateur adĂ©quat : si on met un estomac avec 5cc de formol, on ne lâa pas fixĂ© mais on lâa laissĂ© pourrir⊠Le choix du fixateur se fait en fonction des techniques complĂ©mentaires Ă©ventuelles ou de la taille du prĂ©lĂšvement. En pratique, pour simplifier les choses, on considĂšre quâil nây en a quâun : le formol neutre, tamponnĂ©, 10%, transparent. On peut aussi utiliser lâAFA (alcool, formol, acide acĂ©tique) transparent ou le liquide de Bouin (acide picrique et formol) qui est jaune mais ils sont moins bien pour la biologie molĂ©culaire.
Le formol a comme intĂ©rĂȘt de ne pas trop modifier les couleurs. Certes, il y a une petite
modification des couleurs entre le prĂ©lĂšvement frais et celui fixĂ© car il y a autolyse mais cette modification nâest pas majeure. Le formol est trĂšs toxique : il ne faut pas le sentir. On a longtemps essayĂ© de remplacer le formol par un fixateur moins toxique mais le formol est le moins toxique quâon ait trouvĂ©.
B) Inclusion
PrĂ©lĂšvement sur une grosse piĂšce opĂ©ratoire : on obtient un segment. On fait une fixation et on dĂ©pose le prĂ©lĂšvement dans une cassette = petite boĂźte avec des trous au fond. Si on a une grosse tumeur du colon Ă Ă©tudier, il faut la fractionner, la mettre dans ces cassettes et veiller Ă Ă©tiqueter correctement (numĂ©ro du patient et sous-numĂ©ro) les Ă©chantillons pour par exemple pouvoir reconstituer les limites ou savoir si lâexĂ©rĂšse est complĂšte ou non.
AprĂšs la fixation, la cassette est placĂ©e dans un automate Ă inclusion qui dĂ©shydrate le prĂ©lĂšvement (bains dâalcool successifs). Il plonge le prĂ©lĂšvement dans des bains de toluĂšne qui enlĂšve les graisses. Ensuite, la cassette est imbibĂ©e dans de la paraffine liquide chaude (lorsquâelle est froide, elle devient solide) qui prend alors la place de lâeau et des graisses qui ont Ă©tĂ© retirĂ©es.
On met ce bloc de paraffine sur une plaque froide pour quâil se solidifie et on en fait des coupes
avec un microtome (coupe de 4”m) : on obtient un ruban de paraffine. On étale ces coupes sur une lame de verre, on les colore et on les examine.
C) Coloration
Souvent pour la coloration, on utilise des automates Ă colorations Ă travers des bains : il faut dâabord Ă©liminer la paraffine, on rĂ©hydrate ensuite par des bains dĂ©croissants dâalcool et on colore. Par contre, on ne peut pas remettre les graisses donc on ne peut pas colorer les graisses sur une lame aprĂšs inclusion en paraffine
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La coloration standard de base est appelée HES. Elle est tri-chromique : - H pour hématéine qui colore les noyaux en bleu - E pour éosine qui colore le cytoplasme en rose - S pour safran qui colore les substances conjonctives en jaune
On peut faire aussi des colorations dites spéciales ou complémentaires : elles permettent
dâidentifier des substances vues sur la lame HES ou de rechercher un Ă©lĂ©ment que lâon ne voit pas en technique standard. Avec ces colorations histochimiques « spĂ©ciales » on met en Ă©vidence des constituants particuliers tels que :
- Des cellules produisant du mucus, du glycogĂšne, des pigments - De la matrice extracellulaire contenant des fibres Ă©lastiques et de lâamylose - Des agents infectieux comme des bactĂ©ries, parasites, champignons, etc.
Par exemple :
- PAS (Periodic Acid Schiff) colore les mucopolysaccharides neutres et le glycogĂšne en rouge - Perls colore le fer en bleu (important pour les pathologies hĂ©patiques) - Fontana colore la mĂ©lanine en noir (pour retrouver une tumeur indiffĂ©renciĂ©e que lâon ne voit pas) - Bleu alcian colore les mucopolysaccharides acides en bleu - OrcĂ©ine permet de voir les fibres Ă©lastiques par argentation - Dans le cas de lâamylose, on a un dĂ©pĂŽt vasculaire et interstitiel de substance pathologique colorĂ©e
au rouge Congo et prĂ©sentant un dichroĂŻsme en lumiĂšre polarisĂ©e - Warthin Starry permet de voir la spirochĂ©tose colique : bactĂ©ries accrochĂ©es au pĂŽle apical du colon - Grocott (argentation) et PAS permettent de voir la candidose - Ziehl permet dâobserver des mycobactĂ©ries comme le bacille de Koch pour la tuberculose (bĂątonnets
roses) 3) Techniques particuliĂšres
A) Examen extemporanĂ© Lâexamen extemporanĂ© est une technique dâanalyse histologique rapide rĂ©alisĂ©e en cours dâintervention chirurgicale. Les rĂ©sultats sont obtenus aprĂšs 20 minutes, de façon immĂ©diate, au tĂ©lĂ©phone et orientent les suites de lâintervention : de la rĂ©ponse de lâexamen anatomo-pathologique dĂ©coule le geste chirurgical. Le geste chirurgical dĂ©pend du rĂ©sultat de lâexamen anatomo-pathologique.
Cette technique est diffĂ©rente des techniques standards qui demandent environ 24h. On veut une coupe histologique du prĂ©lĂšvement frais que lâon puisse colorer et analyser. Pour cela, on congĂšle avec un cryostat (chambre froide) Ă -30°C pendant quelques minutes. Il faut que le prĂ©lĂšvement ne soit pas trop gros : 1 Ă 2 cm max de cĂŽtĂ© et quelques mm dâĂ©paisseur. Une fois durci, on coupe le prĂ©lĂšvement avec un microtome (4”m) spĂ©ciale car il coupe la congĂ©lation. Puis on colore avec un peu dâhĂ©matĂ©ine, dâĂ©osine voire un peu de safran.
Lâindication de cet examen est dâorienter et de modifier le geste chirurgical :
- de dĂ©terminer la nature de la lĂ©sion : tumorale (bĂ©nin, malin), non tumorale (inflammatoire) - de savoir si la lĂ©sion est liĂ©e Ă une pathologie antĂ©rieure ou si câest nouveau par rapport Ă ce quâon
attendait - dâidentifier un prĂ©lĂšvement : ganglion, parathyroĂŻde, zone lĂ©sionnelle reprĂ©sentative permettant de
faire un diagnostic - dâĂ©tudier les limites dâexĂ©rĂšse dâune tumeur (ex : mĂ©lanome cutanĂ© oĂč on veut ĂȘtre au plus proche
de ce mĂ©lanome et dans une zone obligatoirement saine. Si ce nâest pas le cas, le chirurgien retourne
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vers le patient pour Ă©largir la zone dâexĂ©rĂšse. Par contre, pas pour une gastrectomie oĂč les limites dâexĂ©rĂšse font 20cm de diamĂštre)
La premiĂšre limite est le temps car pour un prĂ©lĂšvement mobilisant un technicien et un mĂ©decin, on attend 20 minutes et la qualitĂ© de lâexamen nâest pas aussi bonne quâen technique standard. De plus, aprĂšs la congĂ©lation, si on retire le prĂ©lĂšvement du congĂ©lateur, il dĂ©congĂšle, se dĂ©grade et la morphologie est altĂ©rĂ©e. Sâil sâagit dâune lĂ©sion volumineuse, elle ne peut pas ĂȘtre examinĂ©e en totalité⊠Mais dans tous les cas, on fait un contrĂŽle histologique avec fixation au formol, inclusion en paraffine pour sâassurer que le diagnostic est bon.
Exemple : une parotide fraĂźche est ouverte et on voit une tumeur. On fait un prĂ©lĂšvement sur la tumeur pour savoir si la lĂ©sion est bĂ©nigne ou maligne, sâil faut faire un curage ganglionnaire : on prĂ©cise la nature de la prolifĂ©ration tumorale. On congĂšle le prĂ©lĂšvement, on coupe au cryostat, on colore ensuite les lames et on donne une rĂ©ponse au chirurgien sur le diagnostic de la tumeur.
B) Congélation
La congĂ©lation peut ĂȘtre exĂ©cutĂ©e pour lâexamen extemporanĂ© avec le cryostat Ă -30°C. On peut aussi utiliser de lâazote liquide pour la conservation au congĂ©lateur Ă -80°C de morceaux dâune piĂšce opĂ©ratoire fraĂźche dans le cas oĂč des examens complĂ©mentaires sont nĂ©cessaires. Il sâagit de tissuthĂšque ou tumorothĂšque dont la lĂ©gislation est lourde dâautorisations de prĂ©lĂšvement Ă but scientifique en plus des contraintes de lâutilisation Ă but diagnostic.
La congĂ©lation est utile pour la biologie molĂ©culaire, câest-Ă -dire lâĂ©tude dâADN et dâARN par
PCR. Ăventuellement, lâimmunohistochimie est rĂ©alisable sur coupes congelĂ©es pour les antigĂšnes dĂ©naturĂ©s par la fixation.
La congélation doit se faire de façon trÚs rapide et dans de bonnes conditions car sinon, les acides
nuclĂ©iques sont dĂ©gradĂ©s par des enzymes : les ARNase et ADNase. Il existe des systĂšmes dâalarme de surveillance des tempĂ©ratures sur les congĂ©lateurs : ce sont des infrastructures lourdes avec des gens de garde. La gestion de ces collections se fait en conformitĂ© avec la loi : information du patient, consentement Ă©clairĂ© pour lâutilisation Ă visĂ©e scientifique, etc.
C) Immunohistochimie/immunocytochimie
Lâimmunohistochimie et lâimmunocytochimie complĂštent les colorations standards et spĂ©ciales. On met en Ă©vidence spĂ©cifiquement des structures antigĂ©niques dans les tissus, sur une coupe histologique ou sur une lame de cytologie, pour prĂ©ciser un diagnostic, un pronostic et une indication thĂ©rapeutique.
Les antigÚnes sont de localisation variée : membranaire, cytoplasmique, nucléaire, protéine de la
matrice extracellulaire. Les antigĂšnes sont mis en Ă©vidence par lâapplication dâun anticorps spĂ©cifique sur une coupe. Ă travers une mĂ©thode de rĂ©vĂ©lation, on voit si lâanticorps sâest fixĂ© sur un antigĂšne. Si câest le cas, on a la nature dâun antigĂšne prĂ©sent dans la coupe.
Cette technique permet de : - Diagnostiquer, classifier une tumeur : épithéliale (Ac-anti-EMA : epithelial membran antigen)
conjonctive, lymphoĂŻde (Ac-anti-LC : lymphocyte commun, -CD3 : LT, -CD20 : LB) - Mettre en Ă©vidence un agent infectieux : CMV (cytomĂ©galovirus), virus de lâherpĂšs, ou une
sécrétion : sérotonine.
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- Ătablir un pronostique : mise en Ă©vidence de protĂ©ines oncogĂšnes, de rĂ©cepteurs aux ĆstrogĂšnes,n rĂ©cepteurs protĂ©ine HER-2 (cancer du sein, de lâestomac), rĂ©cepteurs Ă la progestĂ©rone, etc.
- Savoir quel est le traitement Ă utiliser dans le cas de la tumeur du patient : adapter le mieux possible la thĂ©rapeutique Ă lâidentitĂ© tumorale dâun patient donnĂ©.
La méthode immunoenzymatique indirecte se fait sur une coupe avec inclusion en paraffine ou sur
une coupe congelée ou encore sur des cellules isolée en cytologie. On applique un anticorps primaire spécifique puis un anticorps secondaire (anti-lapin, souris) couplé à une enzyme, à laquelle on fournit un substrat. La produit coloré issu de la réaction enzymatique apparaßt au niveau des complexes Ag-Ac si la liaison a eu lieu.
Ex : Sur coupe histologique, on recherche de CMV (cytomĂ©galovirus). On voit des vaisseaux capillaires car le CMV a une forte affinitĂ© pour les cellules endothĂ©liales et pĂ©ricytaires, câest pourquoi lors dâune infection Ă CMV, les manifestations cliniques sont diffĂ©rentes : manifestation oculaire, cardiaque, digestive, etc. Ă proximitĂ© des vaisseaux, on voit une Ă©norme cellule avec un gros cytoplasme et un gros noyau, suspecte de correspondre Ă un CMV. On confirme cette hypothĂšse par une Ă©tude immunohistochimique avec Ac anti-CMV : la cellule est marquĂ©e mais autour, on en voit dâautres qui nâĂ©taient pas dĂ©tectĂ©es par des techniques standards. Le patient a une infection Ă CMV
Par technique standard, on observe la paroi colique avec des glandes du colon, la musculaire muqueuse et une tumeur (grosse cellule tumorale) â est-ce une tumeur Ă©pithĂ©liale ou une tumeur lymphoĂŻde ou autre chose ?
Pour prĂ©ciser la nature dâune tumeur, on utilise des Ac anti-cytokĂ©ratine marquant des filaments des cellules Ă©pithĂ©liales : ils marquent toutes les glandes normales du colon (ce qui est normal car les glandes font parties du tissu Ă©pithĂ©lial) et la tumeur. Cette tumeur est donc Ă©pithĂ©liale. Ceci est confirmĂ© par le marquage avec des Ac anti-LC : la tumeur nâest pas
marquĂ©e par ce second anticorps. Les lymphocytes physiologiques circulant dans le tissu sont marquĂ©s : ils nous permettent de faire un contrĂŽle interne. LâintĂ©rĂȘt de travailler sur une coupe histologique permet dâĂ©tudier le tissu dans sa globalitĂ©. On en conclut quâil sâagit dâun carcinome.
MĂȘme situation que prĂ©cĂ©demment, cette fois-
ci dans lâestomac : pour lâAc anti-LC, les cellules tumorales sont marquĂ©es et les glandes gastriques qui persistent ne le sont pas, ce qui est normal. LâAc anti-cytokĂ©ratine semble marquer les cellules tumorales mais ce nâest pas le cas ! Il marque seulement les restes de glandes grignotĂ©es par les cellules tumorales.
Il faut interprĂ©ter en fonction de la localisation du signal par lâanalyse morphologique : ce nâest pas parce quâune zone est marquĂ©e, quâelle est pathologique.
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D) Techniques de biologie moléculaire
Les techniques de biologie molĂ©culaire in situ mettent en Ă©vidence sur des coupes tissulaires (aprĂšs congĂ©lation ou inclusion en paraffine ou en cytologie sur cellule isolĂ©e), ou sur des Ă©talements cellulaires, des sĂ©quences dâARN ou dâADN, par des sondes dâacides nuclĂ©iques complĂ©mentaires rĂ©vĂ©lĂ©es par une enzyme, un fluorochrome (FISH) ou un traceur radioactif (mais pas en anatomo-pathologie pour ce dernier). LâĂ©tude in situ se fait au sein du chromosome en configuration native.
On peut faire une hybridation in situ classique (ISH) pour détecter les acides nucléiques de virus
(HPV : human papillomavirus, EBV : Epstein-Barr virus, herpĂšs) ou lâARN immunoglobulinique. Il est possible de faire des hybridations plus sophistiquĂ©es avec un chromogĂšne (CISH) ou un marqueur fluorescent (FISH), pour identifier, dans chaque cellule, la prĂ©sence et le nombre de copies dâun segment chromosomique : on recherche polysomie, monosomie, dĂ©lĂ©tion, amplification, translocation de certains gĂšnes Ă valeur diagnostique ou pronostique dans certaines tumeurs.
Par exemple : â La recherche dâune amplification (augmentation du nombre de copies) du gĂšne HER2, Ă lâorigine dâune protĂ©ine antigĂ©nique dans le cancer du sein ou de lâestomac pour poser lâindication dâun traitement par Herceptine (anti-protĂ©ine-HER2). â La recherche dâARN du virus EBV : marquage nuclĂ©aire intense montrant de lâARN du virus EBV, qui provoque le carcinome nasopharyngien
Avec les techniques de biologie molĂ©culaire non morphologiques, on recherche la clonalitĂ©, la perte dâhĂ©tĂ©rozygotie, les mutations, etc. Mais avant, on effectue une sĂ©lection des lĂ©sions pour la biologie molĂ©culaire qui nâest pas in situ par microdissection : on envoie alors les prĂ©lĂšvements contenant des lĂ©sions sĂ©lectionnĂ©es par les mĂ©decins anatomo-pathologistes aux laboratoires de biologie molĂ©culaire. Si on sĂ©lectionne une lĂ©sion qui est normale, lâanalyse molĂ©culaire ne sera pas bonne. Le rĂŽle de lâanatomo-pathologiste est fondamental : il doit repĂ©rer et sĂ©lectionner les zones dâintĂ©rĂȘt pour les Ă©tudes molĂ©culaires qui ne sont pas in situ.
E) Microscope Ă©lectronique
Le microscope Ă©lectronique permet dâĂ©tudier lâultrastructure des tissus (organites, maladies de surcharges), dâagents pathogĂšnes intra ou extracellulaire (virus) car les grossissements sont puissants. Cette technique est longue et coĂ»teuse : on prĂ©lĂšve de petits fragments de 1 Ă 2mm, on fait des fixations spĂ©ciales avec de la glutaraldĂ©hyde, des inclusions en rĂ©sine, des coupes avec des couteaux en diamant : lâultramicrotome qui produit des coupes trĂšs fines de 50nm. Les indications sont trĂšs limitĂ©es : maladies de surcharges, pathologie neuromusculaire ou rĂ©nale mais aussi en recherche. On peut faire un examen immunoĂ©lectronique : on applique un anticorps in situ et on regarde oĂč se fait la liaison Ac-Ag. Le microscope Ă©lectronique est plus grand que le microscope optique. Ex : maladie de Whipple en ME oĂč lâon met en Ă©vidence des agents pathogĂšnes (Tropheryma whipplei) Ă lâintĂ©rieur de la cellule.
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V â Risques en anatomo-pathologie et autopsie 1) Risques infectieux
Ce sont des risques inhérents à la manipulation de prélÚvements qui sont frais (non-fixés) ou liquides. On a un risque de contamination à :
- Virus : hĂ©patite B, C, VIH - BactĂ©ries : tuberculose - Agents transmissibles non conventionnels (ATNC) : Creutzfeldt-Jakob (mĂȘme fixĂ©s)
Ces risques nĂ©cessitent des prĂ©cautions Ă lâexamen et au prĂ©lĂšvement.
2) Risques toxiques
Tous les produits utilisés sont toxiques et nécessite des conditions de manipulation précises et surveillées entraßnant des risques :
- Personnels : Fixateurs (le formol est toxique, cancérigÚne) Réactifs Solvant (toluÚne)
- Environnementaux : Ă©limination des dĂ©chets 3) Autopsie/nĂ©cropsie Les autopsies Ă visĂ©e scientifique ne sont presque plus rĂ©alisĂ©es au sein de lâassistance-publique pour des raisons essentiellement de coĂ»ts. Ils sont faits aprĂšs avoir interrogĂ© le registre des refus et avoir prĂ©venu la famille. Cet examen macroscopique et histologique de tous les viscĂšres prĂ©cise les lĂ©sions responsables des symptĂŽmes, Ă©tablit les causes de la mort et Ă©ventuellement juge des effets des traitements reçus. Il permet de vĂ©rifier un diagnostic clinique ou des hypothĂšses diagnostiques, dâapprĂ©cier lâextension de la maladie et est source de donnĂ©es Ă©pidĂ©miologiques. Il est effectuĂ© Ă la demande du clinicien car il nâa pas rĂ©ponses aux questions posĂ©es du vivant du malade et uniquement dans ces indications. Cet examen diffĂšre de lâautopsie mĂ©dico-lĂ©gale faite par le mĂ©decin lĂ©giste dans un contexte diffĂ©rent : aucune opposition nâest possible et câest considĂ©rĂ© comme un « don du corps Ă la science » Ex : Homme de 55 ans avec antĂ©cĂ©dents dâHTA traitĂ©e. Douleur abdominale intense, Ă dĂ©but brutal, sans facteur dĂ©clenchant. Choc et mort subite aux admissions. Demande des cliniciens qui ont reçu ce patient pour savoir sâils nâauraient pas pu faire autre chose, pourquoi, pour les patients suivant, etc.
AprĂšs autopsie, au niveau du cĆur, on voit une artĂšre coronaire thrombosĂ©e, entraĂźnant un infarctus du myocarde, le septum est nĂ©crosĂ©. Câest un infarctus du myocarde secondaire Ă une thrombose avec une perforation du cĆur, confirmĂ© par lâexamen histologie : nĂ©crose des fibres musculaires et la rĂ©action inflammatoire.
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Conclusion
Lâexamen anatomo-pathologique est un examen de diagnostic permettant dâavoir des informations sur la nature des lĂ©sions prĂ©levĂ©es.
Lâanatomo-pathologiste ne voit pas le malade et le clinicien doit renseigner les renseignements cliniques : Ă©tat civil, antĂ©cĂ©dents, prises mĂ©dicamenteuses, symptomatologie actuelle, biologie, imagerie, endoscopie, etc. Ces renseignements sont lâĂ©quivalent de lâinterrogatoire clinique. Lâanatomo-pathologiste voit des lĂ©sions cellulaires et tissulaires correspondant aux signes cliniques perçus par le clinicien pendant lâexamen.
Ensuite, ces lĂ©sions sont interprĂ©tĂ©es, ce nâest pas une mesure exacte. Cette interprĂ©tation donne lieu Ă un diagnostic ou des hypothĂšses diagnostiques avec des indications sur le potentiel Ă©volutif des lĂ©sions et des donnĂ©es sur le pronostic et lâefficacitĂ© thĂ©rapeutique dâun traitement. Ces donnĂ©es se retrouvent dans le compte-rendu anatomo-pathologique qui correspond aux Ă©lĂ©ments du « dossier patient ».
La confrontation pluridisciplinaire anatomo-clinique permet la prise en charge thérapeutique du patient. La qualité de la prise en charge du prélÚvement et la précision du diagnostique sont étroitement liées à la communication entre clinicien et médecin ACP. Il faut connaßtre :
- examen histologique : principales Ă©tapes techniques entre la rĂ©alisation du prĂ©lĂšvement et lâexamen de la lame au microscope
- biopsie : dĂ©finition, principaux types de biopsies Ă lâaide de quelques exemples - examen cytologique : dĂ©finition, principales Ă©tapes techniques, citer quelques indications Ă lâaide
dâexemples - examen extemporanĂ© : principales Ă©tapes techniques, cites quelques indications Ă lâaide dâexemples.
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DĂ©dicaces et remerciements :
- Les vainqueurs trĂšs trĂšs tchatcheurs â„ (Bang-bang, Marie-ThĂ©rĂšse, 18-Palpable, Zoubb, lâExcĂšs, Jâai tournĂ© la page, lâAgraffe, ValidĂ© et Grosses couilles)
- Ă ma marraine : Binta â„â„â„ et celles sans qui elle ne lâaurait pas Ă©tĂ© : Vicky, Atika (#Forceuse) - Ă ma ronĂ©olectrice : Sixtine - Au GĂ©nĂ©ral Choubane - Aux P2 qui sont Ă jour sur les ronĂ©os⊠(dont ImaaaaÚÚÚééééééne) - Aux doublants parce quâon sait tous que les doublants sont les meilleurs - Ă toutes les personnes que jâai rencontrĂ©es pendant le WEI - Aux gens du BLS, oĂč quâils soient, dont Bobo qui rĂ©vise pour son bel avenir - Au TSP7 qui aide les P1 Ă vivre cette expĂ©rience difficile mais enrichissante - Ă EBISOL, meilleure assoc. - Au MedâSing âȘ - Ă Jojo, joyeux anniversaire ! â„ - Ă Clote, cours ! - Ă Mich - Petite pensĂ©e pour les P1 doublants de cette annĂ©e (Alex, Viviane, JosĂ©phine, HanaĂ©, Camille,
Kelly, Jessica, AngĂ©lia et tous les autres) ou de lâannĂ©e prochaine (Adil) - Au lycĂ©e qui mâa fait rencontrer et connaĂźtre Alexandra P, Viviane T, Jeanne G, Lucie H⊠- Meilleur pour la fin : merci Ă ma famille pour le soutien durant les 2 P1, Ă ceux qui mâont aidĂ©, Ă
LP malgré tout, à Walter - Enfin, à mon initiateur spirituel : Jean-Marc.