40

Patagonia Worn Wear Catalogue Europe (French/Français)

Embed Size (px)

DESCRIPTION

 

Citation preview

2

Par Rose Marcario, Patagonia CEO25 Novembre, 2015.

Devenons tous des environnementalistes radicaux.

Dit comme ça, ça a l’air d’être un grand chambardement, mais en fait non. Tout ce qu’il vous faut, c’est un nécessaire de couture et des instructions de réparation.

En tant que consommateurs, la meilleure action que nous puissions faire pour la planète est d’utiliser nos affaires plus longtemps. Le simple fait de prolonger la vie de nos vêtements en les entretenant

correctement et en les raccommodant diminue

le besoin d’acheter toujours plus au fil

du temps,

évitant ainsi les émissions de CO2, la production de déchets et la consommation d’eau nécessaire pour les fabriquer.

En quoi la réparation est-elle un acte radical ? En cette époque faste de modes éphémères et d’avancées technologiques fulgurantes, réparer quelque chose au lieu de le jeter, comme d’habitude, est inconcevable pour beaucoup, mais cet acte a un impact énorme. Je vous dis

Ce contexte crée une société de consommateurs, non de propriétaires. Il y a une différence entre les deux. Les propriétaires ont pleins pouvoirs pour assumer la responsabilité de leurs achats, du nettoyage correct à la réparation, en passant par la réutilisation et le partage. Les consommateurs, eux, prennent, utilisent, jettent et recommencent : ce modèle nous mène tout droit à la faillite écologique.

En clair, le fait d’acheter n’est pas problématique en soi (quoiqu’il soit

difficile de ne pas voir que la frénésie ambiante des grosses

périodes de shopping a

ceci en tant que PDG d’une entreprise de vêtements qui, malgré son profond engagement pour une production responsable, continue à prendre plus à la Terre qu’elle ne lui en rend.

Nous vivons dans une culture où le remplacement est roi. Nous faisons d’ordinaire réparer les objets coûteux comme les voitures ou les machines à laver, mais la plupart du temps, il est plus simple et plus économique de racheter un produit neuf. Il existe tout un tas de raisons d’éviter les réparations, notamment les étiquettes avertissant que toute tentative de réparer un produit soi-même annulera la garantie, ou le manque d’accès aux informations et pièces nécessaires pour le faire nous-mêmes.

Réparer est

un acte radical

dépassé les bornes). Après tout, nos vies dépendent d’une grande variété de produits dont la fabrication porte atteinte à la planète, y compris ceux de Patagonia, et ce n’est pas près de s’arrêter, quels que

“Agissons en

propriétaires, pas en

consommateurs”

Pho

to: A

MY

KU

MLE

R

3

“nous travaillons dur pour confectionner des vêtements de grande qualité, avec des

matières fabriquées de manière durable, qui résistent

aux années”

soient nos efforts pour réduire notre impact.

Alors, quel est l’antidote ? Réduire drastiquement l’empreinte de notre consommation collective exigera une responsabilité partagée entre les sociétés qui produisent des biens et les clients qui les achètent, mais les entreprises doivent agir de manière indépendante.

Chez Patagonia, nous travaillons dur pour confectionner des vêtements de grande qualité, avec des matières fabriquées de manière durable, qui résistent aux années qui passent et peuvent être réparés. De plus, nous les garantissons à vie. Nous exploitons le plus grand site de réparation de vêtements d’Amérique du Nord (cette année, le nombre de réparations dépassera les 40 000 pièces) et nous avons formé notre personnel de vente aux travaux de réparation les plus simples (ce qui en rajoutera encore

quelques milliers). À l’occasion des fêtes, nous nous sommes associés à iFixit pour publier plus de 40 guides de réparation gratuits pour les produits Patagonia, qui seront disponibles sur notre site Web. Nous mettons tout en œuvre pour offrir à nos clients des solutions pour réparer eux-mêmes leurs affaires, leur trouver une nouvelle maison ou les recycler si nécessaire.

En contrepartie, nous demandons à nos clients d’utiliser les outils que nous fournissons pour diminuer l’impact environnemental de leurs affaires dans le temps en les réparant, en trouvant des moyens de les réutiliser ou de les

recycler quand leur heure est venue. En achetant uniquement ce dont ils ont besoin, les clients peuvent réduire leur consommation globale à long terme. Ainsi, un achat devient un investissement qui permet de réaliser des économies, et de sauver la planète, sur la durée.

Il ne s’agit pas d’une tendance, loin de là. Tandis que certaines entreprises comme Ricoh, DeWalt, Caterpillar et Lenovo ont fait de la réparation et de la remise à neuf un principe de base de leur modèle économique, la majorité des sociétés continuent de fabriquer des produits bon marché qui se dégradent et doivent être remplacés rapidement. Les consommateurs conditionnés à rechercher le meilleur prix croient en ce modèle et alimentent ce cycle.

Trop souvent, les produits sont fournis sans instructions de réparation et, dans les cas extrêmes, les sociétés contrecarrent toute tentative de réparation en inventant de nouveaux types de vis exclusives et autres absurdités. Vu la crise environnementale à laquelle nous sommes confrontés, ceci devrait être considéré comme inacceptable, mais l’obsolescence

programmée est au contraire prônée comme marketing intelligent.

Alors que nous constatons chaque année les impacts croissants du changement climatique et que la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, d’une importance capitale, se tiendra le mois prochain à Paris, nous devons, en tant qu’individus, inverser la courbe de la surconsommation. Agissons en propriétaires, pas en consommateurs, et réparons plutôt que d’infliger le poids d’un énième produit neuf à la planète si nous n’en avons pas vraiment besoin.

En tant qu’entreprises, nous avons la responsabilité de fabriquer des produits de qualité supérieure pour que s’exerce à nouveau le droit de propriété: en rendant les pièces accessibles et en simplifiant la réparation. Que les efforts faits pour tenter de réparer soient toujours loués ! Nous devons permettre à nos clients de devenir des propriétaires, ce qui va nous obliger à revoir de fond en comble notre démarche.

C’est une pensée radicale, mais le changement peut commencer simplement avec du fil et une aiguille.

Pho

to: J

EFF

JO

HN

SON

7

Worn Wear

prend la route

On a tous un vieux vêtement fétiche dont on ne veut pas se séparer. Il prend davantage de sens et de caractère avec le temps et, finalement, acquiert une valeur sentimentale inestimable. Garder ses affaires plus longtemps, ça nous fait plaisir mais ça fait surtout du bien à la planète. Pour vous aider à porter vos vêtements le plus longtemps possible, l’équipe Worn Wear Patagonia prend la route. La tournée de 50 étapes les conduira à travers le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas et l’Espagne, pour cinq semaines d’aventures entre avril et mai 2016. L’équipe Worn Wear réparera gratuitement vos vêtements et pourra également vous apprendre à le faire vous-même. Il vous suffit de nous apporter les vêtements à réparer. En outre, vous aurez la possibilité de profiter de nos outils et de notre savoir-faire pour réparer vous-même votre matériel.

En portant vos vêtements ne serait-ce que neuf mois supplémentaires, vous pouvez réduire l’empreinte carbone, les déchets et l’utilisation d’eau qui en découlent d’environ 30 %.

En bref : RÉPAREZ CE QUI EST ABIMÉ !

Pour connaître les dates de la tournée européenne Worn Wear, rendez-vous sur patagonia.com/fr/worn-wear

Pho

to: D

ON

NIE

HE

DD

EN

Photo: DONNIE HEDDEN

10

Nano-Air® HoodyVeste Nano-Air® portée lors de la traversée

du Fitz Roy, El Chaltén, Argentine.

11

TommyCaldwell

J’ai dû porter cette veste environ 200 jours en montagne. Elle m’a accompagné dans certaines de mes plus grandes ascensions. Cette veste ne m’a jamais quitté. J’aime garder longtemps mes vêtements, parce qu’ils acquièrent davantage de valeur à mesure qu’ils accumulent les expériences.

Tommy Caldwell

Pho

to: M

IKE

Y SC

HA

EFE

R

12

Leashless JacketVeste Leashless portée lors de la première

ascension de l’arête nord de la Citadel. Massif de Neacola, Alaska.

13

MattHelliker

J’avais besoin d’une veste aussi fiable pour les passages lents et techniques que pour les ascensions rapides avec le moins de matériel possible, et avec la météo variable ce modèle hardshell était la solution idéale.

Matt Helliker

Pho

to: A

L LE

E ©

Po

sing

Pro

duc

tio

ns 2

01

6.

14

Organic Cotton BoxersBoxer porté au Groenland, sur l’île de Baffin,

en Patagonie, au Venezuela, en Chine, au Yosemite et pour des baignades arctiques.

15

SeanVillanuevaO’Driscoll

Un boxer en coton biologique ultraconfortable, pour se sentir parfaitement à l’aise. Ses couleurs vives me font penser à des plages ensoleillées et me tiennent chaud quand je nage entre les icebergs. Je fais aussi beaucoup de vélo, et au bout d’un moment le cul était vraiment usé... Heureusement que j’avais mon ruban adhésif pour toiture ! C’est peut-être bizarre de réparer un boxer avec de l’adhésif pour toiture... J’ai également recousu l’entrejambe, je me suis dit qu’à cet endroit-là, il fallait que ça reste confortable. Je ne suis pas doué en couture, le résultat laisse vraiment à désirer. Mais ça reste l’un de mes boxers favoris. Et si je voulais impressionner une fille, je porterais ce boxer-là. Au moins, je saurais tout de suite si elle est faite pour moi.Sean Villanueva O’Driscoll

Pho

to: B

EN

JAM

IN D

ITTO

16

DAS ParkaParka DAS portée lors de la première

ascension de la « Connexion Cartwright », sur les contreforts nord du mont Hunter, Alaska.

17

Résumé : 6 jours, 38 longueurs, 2 chutes de portaledge, 1 incident évité de justesse avec un champignon de neige, 2 grimpeurs heureux.« Voie baptisée en hommage à mon cher ami Jules Cartwright. »

Jon Bracey

Pho

to: M

ATT

HE

LLIK

ER

18

Storm JacketVeste Storm portée pour shaper et poncer

des planches de surf.

19

TomDoidge-Harrison

Ma première Storm Jacket, je crois, a maintenant huit ans. Je la porte pour shaper et poncer les planches depuis cinq ans, soit environ 300 planches de surf. Elle tient le coup et avec de nouvelles attaches aux poignets, elle durerait sans problème cinq ans de plus.

Tom Doidge-Harrison

Pho

to: C

HR

IS M

cCLE

AN

Guides d’entretien et de réparation Patagonia

En tant que consommateurs, la meilleure action que nous puissions faire pour la planète est d’utiliser nos affaires plus longtemps. Simples et clairs, les guides de réparation présentés sur cette page ont été créés en association avec les pros de iFixit. La réparation de vos produits Patagonia est

chaudement recommandée et n’annulera en aucun cas notre Garantie Absolue.

Découvrez une sélection de 3 guides d’entretien et de réparation.

Apprenez aussi comment:

Accéder aux couches internes d’une doudoune en duvet PatagoniaRéparer une cloison sur une doudoune en duvet Patagonia

Réparer une déchirure sur une chemise au point satinRéparer une cloison délimitée sur une doudoune Patagonia

Tous nos guides sont disponibles sur: patagonia.com/fr/wornwear

22

Déboulochage

Pulls en laine, coton

biologique ou polaire

1. Posez le pull à plat sur une table. 2. Passez la Sweater Stone dans le sens de la maille, toujours dans la même direction. Inversez ensuite le sens, en prenant soin de soulever la pierre avant de reprendre le déboulochage. Procédez ainsi jusqu’à ce que toutes les bouloches aient disparu.

3. Frottez la surface de la pierre avec la main pour en retirer les bouloches.

23

Patch adhésif

Doudounes duvet

et synthétiques1. Vérifiez que la zone à recouvrir est propre et sèche. Coupez les fils à ras le long de la déchirure et/ou des bords. Ne faites pas ressortir de fils ou de plumes.

2. Sur la pellicule de protection au dos du patch adhésif, dessinez un ovale légèrement plus grand que le trou à recouvrir (prévoyez une marge d’environ 1 cm).

3. Découpez le long de la ligne.

5. A l’aide d’une épingle, décollez avec précaution la pellicule de protection et tournez la face adhésive du film vers le tissu. Veillez à ce que le film soit correctement étiré.

4. Posez le patch sur le trou et vérifiez qu’il recou-vre entièrement la déchirure, en dépassant d’envi-ron 1 cm sur tout le pourtour.

6. Appliquez le patch sur la déchirure en soulevant progressivement la pellicule et en évitant d’empris-onner des bulles d’air.

7. Lissez la surface avec l’ongle ou un instrument à bout plat pour chasser l’air, et appuyez fermement pour bien faire adhérer le patch. Si possible, répétez les étapes de 1 à 3 au dos de la réparation que vous venez d’effectuer. Les patchs adhèrent instantanément, mais il faut attendre une heure pour que la réparation soit optimale.

24

Remplacement d’une

tirette de zip

1. Munissez-vous du nouveau cordon de tirette. 2. Insérez le cordon dans le petit trou (en haut) de la tirette métallique et tirez légèrement.

3. Faites ensuite passer le cordon dans l’autre trou de la tirette, glissez le stoppeur en caoutchouc dans la boucle du cordon et soulevez la tirette.

4. Tirez sur le stoppeur en caoutchouc pour resserrer le tout. C’est fini !

25

26

Patagonia - Pourquoi est-ce important pour toi d’avoir des affaires qui durent longtemps ?

Barbara - Quand j’aime particulièrement un vêtement et qu’il est à la fois fonctionnel, confortable et performant, j’aime aussi qu’il dure longtemps, parce que je sais qu’il m’aide dans les situations où j’en ai besoin. Si je suis en montagne, ou si je me sens bien quand je porte ce vêtement en ville ou dans la vie quotidienne, alors j’y tiens beaucoup et j’ai envie de le garder longtemps.

Patagonia - Tu y penses aussi quand tu répares des vêtements ? Si tu vois par exemple un défaut de fabrication, est-ce que tu essaies de l’arranger ? De faire en sorte que la réparation dure plus longtemps ?

Barbara - Oui, bien sûr. J’ai personnalisé certains de mes vêtements Patagonia.

Ce sont d’anciens modèles, de l’époque où les vêtements pour femme étaient beaucoup plus larges. J’ai commencé à les adapter à ma taille pour qu’ils m’aillent encore mieux et je les adore comme ça.

Patagonia - Alors tu te fais ta propre coupe sur mesure ?

Barbara - Oui, c’est ça. Pour qu’ils m’aillent mieux et qu’ils durent plus longtemps. J’ai une vieille... « Puffball », c’est comme ça qu’elle s’appelle ? Une veste Patagonia Puffball, que j’ai personnalisée, et maintenant ça doit faire cinq, six ans que je la porte. Quelque chose comme ça.

Patagonia - Cette veste, c’est ton équipement préféré ?

Barbara - Non, je crois que ce que je préfère, c’est mon sac banane. Je l’ai depuis 25 ans et je le répare souvent parce que Patagonia n’a jamais ressorti le même modèle, et je l’adore. Il me suit partout en montagne et je l’emmène aussi en ville. En fait, je m’en sers en ville parce que je ne suis pas le genre de fille qui utilise un sac à main. Mon sac banane est super parce que je peux y mettre mon portefeuille et les quelques choses dont j’ai besoin. Alors je l’emmène toujours, même en ville.

Patagonia - Qu’est-ce que tu as appris en

Prolongez

la durée

de vie

“quand on fait l’effort de réparer soi-même un vêtement, on prend encore davantage conscience

de sa valeur ”

Barbara HeinzeCouturière, Munich

27

premier : à réparer les vêtements ou à en fabriquer de nouveaux ?

Barbara - Au départ, j’ai appris à fabriquer des vêtements. Je suis devenue couturière et j’ai aussitôt commencé à faire des retouches. Parce que quand vous savez coudre, on vous demande sans arrêt de raccourcir des shorts ou des pantalons, de changer une fermeture éclair, etc. Ça fait donc très longtemps que je répare les vêtements. Mais j’ai vite compris qu’il existait différentes façons de procéder. On peut faire ça rapidement, ou on peut prendre le temps de réfléchir pour trouver de meilleures solutions. Il y a des tas de manières de réparer un vêtement.

Patagonia - Tu peux donc soit réparer « vite fait », soit faire quelque chose qui dure ?

Barbara - Tout à fait. Et ça rend le vêtement encore meilleur. Par exemple : il y a un trou, tu le répares. Ce n’est pas grand-chose. Mais on remarque parfois, notamment sur les pantalons, que les trous se situent aux endroits les plus sollicités. On peut alors chercher un moyen de soulager la tension à cet endroit et la réparation durera encore plus longtemps, puisqu’on aura éliminé le problème à l’origine même du trou.

Patagonia - Pourquoi est-ce si important de réparer ses affaires, d’après toi ? De garder les choses plus longtemps au lieu de s’en débarrasser pour racheter desvêtements neufs ?

Barbara - Je crois que le plus important, c’est l’aspect écologique. Il faut vraiment prendre soin de notre planète et éviter de gaspiller. Il faut réfléchir à ce qu’on achète et à ce qu’on jette. L’idée, c’est donc de garder et porter ses affaires aussi longtemps que possible. Il y a aussi le fait que, quand on a un vêtement qu’on

aime particulièrement, quelque chose de vraiment confortable, il devient, comme on dit en allemand : « Lieblingsteil ». Un vêtement qu’on aime avoir dans son placard parce qu’on se sent tellement bien quand on le porte.

Patagonia - Est-ce que tu conseillerais aux gens d’apprendre à réparer eux-mêmes leurs vêtements ?

Barbara - Oui, absolument. Il y a beaucoup de choses qu’on peut facilement réparer soi-même. J’encourage tout le monde à le faire. Et s’ils n’y arrivent pas, je suis là pour les aider, ou ils peuvent demander à quelqu’un de leur donner un coup de main et de leur expliquer comment faire. J’aimerais vraiment que les gens commencent à essayer de réparer eux-mêmes leurs vêtements.

Patagonia - Si chacun se mettait à réparer un peu ses vêtements, ça éviterait énormément de gaspillage, n’est-ce pas ?

Barbara - Tout à fait. En plus, quand on fait l’effort de réparer soi-même un vêtement, on prend encore davantage conscience de sa valeur. On comprend à quel point c’est difficile de raccommoder ses affaires et quand on y arrive, on est d’autant plus fier et heureux d’avoir réussi. Et si le résultat est joli, c’est la cerise sur le gâteau, parce que le vêtement prend encore plus de valeur à vos yeux. Il devient unique.

Patagonia - C’est le plus important pour toi ? D’avoir des vêtements personnalisés ?

Barbara - Non, je ne crois pas que ce soit l’aspect le plus important. Pour moi, l’essentiel est de réduire son impact écologique en prolongeant la durée de vie des vêtements. Cela participe à la protection de l’environnement et pour moi, c’est vraiment ça le principal.

“Il faut vraiment prendre soin de notre planète et éviter de gaspiller. Il faut réfléchir à ce qu’on achète et à ce qu’on jette”

Plus d’histoires sur: patagonia.com/fr/wornwear

28

Sean Villanueva O’DriscollPatagonia Ambassador

Patagonia - Alors, dis-nous qui tu es et ce que tu fais.

Sean - Je m’appelle Sean Villanueva O’Driscoll et je viens de Belgique. Et je suis un grimpeur. J’escalade des parois du monde entier, principalement de grandes parois dans des endroits bien isolés, loin de tout.

Patagonia - Pourquoi justement des endroits isolés ?

Sean - C’est mon côté aventurier. J’aime les endroits coupés du monde, où très peu de gens sont allés et où il y a encore beaucoup à découvrir. C’est comme un défi, d’aller explorer de tels endroits. D’aller se perdre au milieu de nulle part.

Patagonia - Alors tu dois accorder beaucoup d’importance à ton matériel ?

Quand tu ne peux compter que sur toi-même dans ces endroits reculés ?

Sean - Oui, bien sûr. On peut se retrouver complètement isolé, très exposé et avoir extrêmement froid. Les conditions sont souvent très difficiles. Alors forcément, c’est littéralement essentiel à ta survie de pouvoir simplement te protéger des éléments. D’avoir du bon matos et de pouvoir rester au chaud, c’est hyper important dans ce genre d’endroits. Parce que sous l’effet du froid ou de l’humidité, la température corporelle chute rapidement. Et si on n’arrive pas à se réchauffer, c’est l’hypothermie. On va souvent grimper dans des régions difficilement accessibles. On peut être à plusieurs jours des secours les plus proches, alors on doit absolument pouvoir se protéger nous-mêmes et avoir du bon matériel. L’essentiel, c’est d’avoir des vêtements légers,

performants et solides, qui résistent aux intempéries et à une utilisation intensive, parce qu’on n’y va pas de main morte avec le matos !

Patagonia - Est-ce que tu as quelques vêtements fétiches que tu emmènes partout ? Des affaires en lesquelles tu as particulièrement confiance parce que tu les as souvent testées ?

Sean - Oui, certaines de mes premières couches. Il y a des premières couches que je réserve aux grosses sorties, aux courses vraiment difficiles, où je sais que je vais devoir tout donner. Des vêtements qui me tiennent chaud et sèchent rapidement. Et cette veste, celle-ci, je la traîne depuis 2006. La première fois je l’ai portée sur l’île de Baffin, et depuis je l’ai emmenée dans de nombreuses expéditions. Oui, l’île de Baffin en 2006, donc ça fait dix ans. Dix ans ? Dix ans, tu te rends compte ! Ces écussons, là, c’est un mec qu’on a

rencontré en route qui me les a posés. On était paumés au milieu de nulle part. Ça faisait trois jours qu’on marchait, on était loin de tout, on partait escalader le mont Asgard. Et on est tombés sur ce mec, tout seul. Singer, Jason Singer. C’est un type du Yosemite très connu, un grimpeur légendaire, il a aussi fait quelques premières en solo là-bas. «Singer» c’est son surnom, parce qu’il répare tout le temps les fringues. Alors on l’appelle Singer, comme les machines à coudre. Il a réparé ça, il a posé les écussons là-bas sur l’île de Baffin, sur le glacier. Avec une cuillère. Il a chauffé une cuillère pour coller les écussons,

Histoires

et

expériences

“Tu vois, un vêtement raccommodé, ça

montre juste qu’il a bien vécu”

29

ces écussons bleus. Il m’a demandé si j’en voulais des rouges ou des bleus. Je lui ai répondu : « Non, donne-moi les bleus, pour qu’on les voie bien. » Et il a réparé ma veste. Il l’a réparée là-bas, sur le glacier de l’île de Baffin, au pied du mont Asgard. Je trouve ça vraiment cool. Cette veste a donc une longue histoire.

Patagonia - Le fait de garder longtemps ses vêtements, en les réparant quand ils sont abîmés : qu’est-ce que ça t’inspire ?

Sean - Pour moi, c’est vraiment important d’avoir des vêtements qui durent longtemps, que l’on peut porter pendant des années. Je ne vois pas l’intérêt de racheter des affaires neuves dès qu’un vêtement est un peu déchiré. Je trouve ça bien plus cool de les raccommoder. Et, je sais que ça n’est pas forcément une bonne chose, mais au fil du temps beaucoup de mes vêtements prennent une valeur sentimentale. J’ai du mal à m’en séparer. Il ne faut pas trop s’attacher aux choses, mais d’un autre côté c’est super d’avoir des vêtements avec lesquels on a vécu un tas d’expériences, et qui durent des années. C’est important de garder ses affaires jusqu’à ce qu’elles soient complètement fichues. Absolument.

Patagonia - Il y a un mec qui était parti pêcher au Canada, il portait sa veste préférée, mais à un moment donné, il l’a retirée et elle s’est envolée. L’année suivante, il est retourné pêcher au même endroit, et il a vu qu’un des jeunes du coin portait sa veste. Mais il aimait tellement cette veste qu’il a proposé au gamin de la lui échanger contre celle qu’il avait rachetée et le jeune a accepté. Alors il a récupéré son ancienne veste.

Sean - Oui, c’est tout à fait ça. Moi aussi, ça m’arrive de m’attacher comme ça à mes vêtements. Mais parfois, il faut savoir s’en séparer. Quand un vêtement

est un peu abîmé ou déchiré, c’est facile d’en racheter un neuf, mais ça ne sert à rien. Tu vois, un vêtement raccommodé, ça montre juste qu’il a bien vécu. Je crois que les gens n’osent pas toujours porter un vêtement rapiécé, par exemple, et je trouve ça bête. J’accumule beaucoup de fringues, alors de temps en temps, je fais le tri et j’en donne. Mais effectivement, la plupart de mes vêtements, il n’y a pas

“Singer, c’est son surnom, parce qu’il répare tout le temps les fringues. Alors on l’appelle Singer, comme les

machines à coudre”

grand monde qui en voudrait. Sauf l’été dernier, en Afrique : j’étais à Madagascar et j’ai donné des vêtements là-bas. Les gens étaient super contents. Ils étaient vraiment heureux d’avoir une veste ou autre, même si elle était complètement rapiécée. Une veste pleine d’écussons, personne n’en voudrait en Europe. Mais

là-bas, il y a des gens qui sont vraiment ravis. Là-bas, ils portent leurs vêtements jusqu’à ce qu’ils soient fichus.

Patagonia - En fait, tu as une veste qui a fait le tour du monde, qui est rapiécée, et tu en es fier, elle te rappelle de bons souvenirs. D’autres peuvent la trouver moche et usée, mais tu vois les choses autrement.

Sean - Exactement. Elle est pleine d’histoires. On finit par associer ses vêtements à ce qu’on a fait avec, à toutes les expériences qu’on a vécues.

Plus d’histoires sur: patagonia.com/fr/wornwear

Pho

to: K

EN

ETZ

EL

30

L’esprit

Worn Wear

Tom Doidge-HarrisonPatagonia Ambassador

Je vis avec ma femme et nos deux enfants sur un terrain d’environ 1 hectare, à 130 mètres d’altitude et à 5 km de la côte atlantique nord de la baie de Liscannor, dans le comté de Clare, en Irlande. Située au bout de la route, notre propriété offre une vue panoramique à l’est, au sud et à l’ouest, avec notamment une grande portion de l’océan où on peut observer les conditions de houle et au moins deux super point breaks. Le paysage est doux et mélancolique, comme le climat.

La propriété comprend un cottage vieux de 200 ans que l’on est en train d’agrandir (avec l’aide d’un ami et de Patch Wilson, mon collègue de chez Patagonia), un petit chalet en bois lambrissé en mélèze, une serre et une ancienne étable convertie en atelier.

C’est là que je fabrique mes planches de surf, puis je les ponce dans l’ancienne porcherie, de l’autre côté de la cour. Le reste consiste en prés au sol irrégulier, dans lesquels on a récemment planté de jeunes arbres indigènes. Et pour parfaire le tableau, un ruisseau coule à la limite de notre terrain.

Le chalet est chauffé par ce poêle à combustible solide qui date des années 60 et qui était installé, à l’origine, dans la chambre du cottage. L’histoire de sa réparation est intéressante. Alors qu’on s’en servait tous les jours dans le cottage, un jour le gond de la porte s’est cassé, rendant le poêle inutilisable puisque la porte ne tenait plus. Je pensais qu’il serait facile de trouver une nouvelle porte, mais la société a changé plusieurs fois de propriétaire entre-temps et elle ne fabrique plus ce modèle. Je me suis alors dit que je pouvais toujours la faire réparer et je me

suis adressé à plusieurs experts du pays, qui m’ont affirmé que mon poêle était impossible à réparer et que je n’avais plus qu’à en acheter un nouveau. Étant particulièrement attaché à mon poêle et déterminé à ne pas gaspiller mon argent, j’ai eu l’idée de passer chez des fabricants de matériel agricole d’un village voisin. J’ai apporté la porte et la pièce contenant le gond cassé, et après les avoir examinées quelques secondes en fronçant les sourcils, le type a sorti le fil à souder et les bouteilles de gaz adaptés à la fonte et a réparé mon poêle aussitôt. Encore mieux : il a eu l’air gêné de me demander de le payer pour son travail. Le poêle, comme vous pouvez le voir, fonctionne maintenant depuis trois ans !

J’ai acheté une ancienne voiture de chantier il y a 6 ans et elle a maintenant 20 ans. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit des véhicules aussi vieux sur les

31

routes d’Irlande ! Depuis, il a souvent fallu la rafistoler pour la maintenir en état de rouler. Mon bricolage préféré, c’est sur les essuie-glaces. Ils se sont coincés récemment, alors qu’il pleuvait des cordes. Les cannelures se sont abîmées et les essuie-glaces ne fonctionnaient plus. Je me suis aperçu qu’en mettant du papier alu entre l’articulation du bras et l’arbre cannelé, ça tenait très bien.Le vieux sac Black Hole reste en permanence dans le coffre. Il contient du matériel de surf, des accessoires pour surfer par temps froid et des pièces de rechange.

En tant que fabricant de matériel (de planches de surf en l’occurrence), je culpabilise un peu à l’idée de remplir le monde d’encore plus de choses. Cela peut être atténué de diverses manières, principalement en restant fidèle au mantra « fabriquer le meilleur produit possible en minimisant notre

“En tant que fabricant de matériel (de planches de surf en l’occurrence), je culpabilise un

peu à l’idée de remplir le monde d’encore plus de choses”

impact sur l’environnement ». Je suis également content de savoir que 90% de mes planches restent en Irlande et qu’une fois vendues, leur empreinte carbone est plutôt faible. Toutefois, le matériel de surf n’a généralement pas une longue durée de vie et, même si mes planches sont conçues pour durer, un incident peut toujours arriver. Celle-ci est la dernière planche que j’ai cassée. Je me souviens encore de la force de la vague... et de l’erreur que j’ai commise et qui a entraîné la casse. Mais je n’ai pas honte de réparer des planches et de retourner à l’eau avec. C’est même à force de passer des années à réparer des planches que j’ai appris le métier.

“Je n’ai pas honte de réparer des planches et de retourner à l’eau avec. C’est même à force de passer des années à

réparer des planches que j’ai appris le métier”

Plus d’histoires sur: patagonia.com/fr/wornwear

C’était un pur plaisir et c’est toujours le cas.

Pour en revenir au Worn Wear, j’ai de nombreux vêtements fétiches que je porte depuis cinq à huit ans, et quelques

modèles (surtout des vestes), dont ma première R1, qui auraient besoin de nouveaux zips.

Grâce à son fonds d’investissement « $20 Million & Change », Patagonia soutient les nouvelles économies cherchant à prolonger la durée de vie utile de nos biens. Rien n’étant éternel,

Jamais à la déchargenous continuons à offrir des solutions de recyclage pour l’ensemble des produits Patagonia qui finissent par être inutilisables et irréparables.

34

Si vous possédez un produit Patagonia inutilisable et irréparable, renvoyez-le nous pour le recycler en un nouveau produit ou pour le réaffecter à un autre usage lorsqu’aucune solution de recyclage n’est encore disponible.Vous pouvez déposer votre produit

Recyclezau magasin Patagonia le plus proche. Depuis 2005, Nous avons recuperé 45 tonnes de vêtements et 34 tonnes ont été utilisées pour fabriquer de nouveaux vêtements. Trouver un magasin sur patagonia.com/fr/worn-wear

www.outdoorwastelab.com

35

Social

Photos: DONNIE HEDDEN

Partagez vos histoires

#WORNWEAR

#BETTERTHANNEW

@WORNWEAR

36