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Introduction Le pêcher (Prunus persica) est probable- ment, après le pommier et les agrumes, la troisième espèce fruitière cultivée à tra- vers le monde. Le nom d'espèce "Persica" lui a été initialement donné parce qu'on le croyait originaire de la Perse. Des recher- ches ont montré que toutes les formes cultivées sont originaires de la Chine sep- tentrionale. Au Maroc, le pêcher de Missour est cultivé depuis très longtemps (avant l'époque romaine). Ayant toujours été multiplié par semis, et en l’absence de possibilité de croisement avec d'autres génotypes, ces pêchers ont fini par avoir un taux d'homo- zygotie élevé. L'homogénéité de ses plants et l'absence de qualités pomolo- giques performantes ont orienté son utili- sation comme porte-greffe. Selon les caractéristiques du fruit, on distingue trois formes de pêcher de Missour: Maloussi: Noyau adhérent et Chair ferme avec Amandon amer; Farouki: Noyau libre et Chair fondante avec Amandon amer; Lahloua: Noyau libre et chair fondante avec Amandon doux. La production nationale est donc basée sur des variétés introduites de plusieurs pays producteurs de cette espèce. Les superfi- cies sont actuellement estimées à 4.285 ha avec une production de l'ordre de 55.000 T. Les principales zones de produc- tions sont Meknès, Saïs, Moyen Atlas, Béni Mellal et grâce aux variétés à faible besoin en froid, la culture s'est étendue à des régions à hiver aussi doux que le Gharb, Marrakech et Taroudant. Etant un fruit périssable, la pêche ne peut être que consommée en frais ou transfor- mée, d'où la nécessité de planter dans un même verger une gamme variétale permet- tant d'étaler la maturité aussi bien pour faciliter l'opération de la cueillette que pour valoriser le produit au niveau du mar- ché. Le nombre élevé de variétés disponi- ble facilite ce choix. D'autre part, étant une culture bien développée en Europe, l'exportation de la production n'est envisa- geable que par l'intermédiaire de variétés à maturité super précoce. C'est un créneau que le Maroc commence à développer par la création de vergers à base de variétés à très faibles besoins en froid dans les régions de Taroudant et de Marrakech. Le développement d'une industrie de trans- formation des fruits pourrait constituer une option permettant de développer la culture de variétés ayant des aptitudes à la transformation ( Pavies et Brugnons ). Exigences pédo-climatiques Température Les besoins en froid, chez les variétés de pêcher, varient entre 250 et 900 UF. Des variétés à très faibles besoins en froid comme la Flordaking, Flordabell et des variétés originaires d'Afrique du Sud peu- vent être cultivées dans des milieux à hiver doux et printemps précoce comme la région de Taroudant et Marrakech. La production de ce type de culture serait bien valorisée par des prix unitaires inté- ressants aussi bien sur le marché local que par des exportations. Les variétés ayant des besoins en froid entre 350 et 500 UF comme la Springrcest et Mayred, peuvent être cultivées dans des milieux à moyen- ne altitude (Meknès-Saïs). Quant aux variétés à besoins en froid élevés, elles pourraient être destinées aux hautes alti- tudes comme le Moyen et le Haut Atlas. Ce type de variétés gagnerait au niveau de la qualité du fruit dans la mesure où le nom- bre de jours entre la floraison et la matu- rité est suffisamment élevé pour permett- re l'acquisition d'un gros calibre et de bonnes qualités gustatives. Une fois les besoins en froid sont satisfaits, le bourgeon a besoin de températures de croissance pour débourrer. C'est l'effet com- biné de ces deux types de températures qui conditionne la période de floraison. Dans la région de Meknès, où les disponi- bilités en froid sont inférieurs à 450UF, l'é- poque moyenne de floraison se situe entre la dernière décade du mois de Janvier pour des variétés à faible besoin en froid et la première quinzaine du mois de Mars pour des variétés plus exigeantes avec une concentration au cours de la dernière décade de Février. Une telle concentration ne se traduit pas au niveau de l'époque de maturité. La période pleine floraison- maturité varie de 68 jours pour les varié- tés précoces à plus de 170 jours pour les variétés les plus tardives. Le pêcher est une espèce préférentielle- ment autogame et donc l'association de variétés pollinisatrice n'est conseillée que dans de rares cas de variétés mâle -stérile ( J.H.Hale), ce qui permettrait une bonne pollinisation même en absence d'agents vecteurs (abeille). Le retour des basses températures, pendant la floraison, peut gêner la pollinisation en défavorisant le processus de la croissance du tube polli- nique et la fécondation. Elles causeraient aussi la chute de fruit quand elles survien- nent juste après la fécondation. Des tem- pératures situées entre -2°C et -5°C peu- vent causer d'importants dégâts entre le stade bouton rose et la nouaison. La créa- tion d'un écran de fumée, au moment du risque de gelée, constitue une méthode de BULLETIN MENSUEL D'INFORMATION ET DE LIAISON DU PNTTA TRANSFERT DE TECHNOLOGIE EN AGRICULTURE Royaume du Maroc Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Pêches Maritimes MADRPM/DERD Mars 2006 PNTTA Le pêcher une culture de diversification SOMMAIRE 138 Exigences en sol et en climat...................... p.1 Variétés et techniques culturales................. p.2 Taille et forme de conduite.......................... p.3 Protection phytosanitaire.............................. p.4 Programme National de Transfert de Technologie en Agriculture (PNTTA), DERD, B.P: 6598, Rabat, http://www.vulgarisation.net Bulletin réalisé à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, B.P:6446, Rabat, Tél-Fax: (037) 77-80-63, DL: 61/99, ISSN: 1114-0852 Arboriculture

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IntroductionLe pêcher (Prunus persica) est probable-ment, après le pommier et les agrumes, latroisième espèce fruitière cultivée à tra-vers le monde. Le nom d'espèce "Persica"lui a été initialement donné parce qu'on lecroyait originaire de la Perse. Des recher-ches ont montré que toutes les formescultivées sont originaires de la Chine sep-tentrionale. Au Maroc, le pêcher de Missour est cultivédepuis très longtemps (avant l'époqueromaine). Ayant toujours été multiplié parsemis, et en l’absence de possibilité decroisement avec d'autres génotypes, cespêchers ont fini par avoir un taux d'homo-zygotie élevé. L'homogénéité de sesplants et l'absence de qualités pomolo-giques performantes ont orienté son utili-sation comme porte-greffe. Selon lescaractéristiques du fruit, on distinguetrois formes de pêcher de Missour:Maloussi: Noyau adhérent et Chair fermeavec Amandon amer;Farouki: Noyau libre et Chair fondanteavec Amandon amer;Lahloua: Noyau libre et chair fondanteavec Amandon doux.La production nationale est donc basée surdes variétés introduites de plusieurs paysproducteurs de cette espèce. Les superfi-cies sont actuellement estimées à 4.285ha avec une production de l'ordre de55.000 T. Les principales zones de produc-tions sont Meknès, Saïs, Moyen Atlas, BéniMellal et grâce aux variétés à faible besoinen froid, la culture s'est étendue à desrégions à hiver aussi doux que le Gharb,Marrakech et Taroudant.Etant un fruit périssable, la pêche ne peutêtre que consommée en frais ou transfor-mée, d'où la nécessité de planter dans unmême verger une gamme variétale permet-tant d'étaler la maturité aussi bien pourfaciliter l'opération de la cueillette quepour valoriser le produit au niveau du mar-ché. Le nombre élevé de variétés disponi-ble facilite ce choix. D'autre part, étant

une culture bien développée en Europe,l'exportation de la production n'est envisa-geable que par l'intermédiaire de variétésà maturité super précoce. C'est un créneauque le Maroc commence à développer parla création de vergers à base de variétés àtrès faibles besoins en froid dans lesrégions de Taroudant et de Marrakech. Ledéveloppement d'une industrie de trans-formation des fruits pourrait constituerune option permettant de développer laculture de variétés ayant des aptitudes à latransformation (Pavies et Brugnons).

Exigences pédo-climatiques TempératureLes besoins en froid, chez les variétés depêcher, varient entre 250 et 900 UF. Desvariétés à très faibles besoins en froidcomme la Flordaking, Flordabell et desvariétés originaires d'Afrique du Sud peu-vent être cultivées dans des milieux àhiver doux et printemps précoce commela région de Taroudant et Marrakech. Laproduction de ce type de culture seraitbien valorisée par des prix unitaires inté-ressants aussi bien sur le marché local quepar des exportations. Les variétés ayantdes besoins en froid entre 350 et 500 UFcomme la Springrcest et Mayred, peuventêtre cultivées dans des milieux à moyen-ne altitude (Meknès-Saïs). Quant auxvariétés à besoins en froid élevés, ellespourraient être destinées aux hautes alti-tudes comme le Moyen et le Haut Atlas. Cetype de variétés gagnerait au niveau de laqualité du fruit dans la mesure où le nom-bre de jours entre la floraison et la matu-rité est suffisamment élevé pour permett-re l'acquisition d'un gros calibre et debonnes qualités gustatives. Une fois les besoins en froid sont satisfaits,le bourgeon a besoin de températures decroissance pour débourrer. C'est l'effet com-biné de ces deux types de températures quiconditionne la période de floraison.Dans la région de Meknès, où les disponi-bilités en froid sont inférieurs à 450UF, l'é-poque moyenne de floraison se situe entre

la dernière décade du mois de Janvier pourdes variétés à faible besoin en froid et lapremière quinzaine du mois de Mars pourdes variétés plus exigeantes avec uneconcentration au cours de la dernièredécade de Février. Une telle concentrationne se traduit pas au niveau de l'époque dematurité. La période pleine floraison-maturité varie de 68 jours pour les varié-tés précoces à plus de 170 jours pour lesvariétés les plus tardives. Le pêcher est une espèce préférentielle-ment autogame et donc l'association devariétés pollinisatrice n'est conseillée quedans de rares cas de variétés mâle -stérile(J.H.Hale), ce qui permettrait une bonnepollinisation même en absence d'agentsvecteurs (abeille). Le retour des bassestempératures, pendant la floraison, peutgêner la pollinisation en défavorisant leprocessus de la croissance du tube polli-nique et la fécondation. Elles causeraientaussi la chute de fruit quand elles survien-nent juste après la fécondation. Des tem-pératures situées entre -2°C et -5°C peu-vent causer d'importants dégâts entre lestade bouton rose et la nouaison. La créa-tion d'un écran de fumée, au moment durisque de gelée, constitue une méthode de

BULLETIN MENSUEL D'INFORMATION ET DE LIAISON DU PNTTA

TRANSFERT DE TECHNOLOGIEEN AGRICULTURE

Royaume du Maroc

Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Pêches Maritimes

MADRPM/DERD ● Mars 2006 ● PNTTA

Le pêcherune culture de diversification

SOMMAIRE

n°138● Exigences en sol et en climat...................... p.1● Variétés et techniques culturales.................p.2● Taille et forme de conduite..........................p.3● Protection phytosanitaire..............................p.4

Programme National de Transfert de Technologie en Agriculture (PNTTA), DERD, B.P: 6598, Rabat, http://www.vulgarisation.netBulletin réalisé à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, B.P:6446, Rabat, Tél-Fax: (037) 77-80-63, DL: 61/99, ISSN: 1114-0852

Arboriculture

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lutte appropriée. La méthode consiste àmettre le feu dans des tas de fumier ou despneus éparpillés dans le verger au cours desnuits à risque de gel (ciel dégagé, absencede vents, pleine lune, temps secs).

Besoins en eauLe pêcher est classé parmi les espèces exi-geantes en eau. On estime ses besoins,pendant la phase active du cycle (Avril àseptembre), entre 500 et 700 mm. Plus lavariété est tardive plus ses besoins en eausont élevés. La nature du sol, les conditionsclimatiques (températures, humidité relati-ve, vents) et le mode d'irrigation (gravitai-re ou au goutte à goutte) conditionnentaussi la quantité d'eau exigée. Les irriga-tions doivent être plus soutenues au coursde la période située entre le durcissementdes noyaux et la mi-juillet. Cette périodecoïncide avec la croissance des rameauxporteurs de la future production. Pour lesvariétés précoces, ces irrigations sont éga-lement nécessaires même après la récoltepour assurer une bonne induction florale.

SolLe système racinaire semi-pivotant dupêcher nécessite sa plantation dans des solsassez profonds. Les sols perméables et aéréslui sont favorables alors que les sols lourdset mal drainés sont à l'origine de l'asphyxieradiculaire. Dans ce cas, il est conseillé d’ins-taller un système de drainage qui permettrad'éviter des situations d'hydromorphie quipeuvent compromettre la vie des arbres. Lessols trop calcaires lui sont également défa-vorables. Un teneur en calcaire actif supé-rieur à 7% provoque la chlorose qui se tra-duit par le jaunissement des feuilles et ledessèchement des jeunes pousses.L'utilisation d’un porte greffe adéquat per-met cependant au pêcher de s'adapter auxdifférents types de sol.

Matériel Végétal Porte - greffeLes porte-greffes du pêcher sont de plu-sieurs types: Pêchers de semis: Le semis le plus utiliséau Maroc provient de la population localedu pêcher de Missour. Il se distingue parl'homogénéité de ses plants, une bonnecompatibilité, une bonne vigueur, unerégularité de production et une bonne lon-gévité. Il présente l'inconvénient de nepas tolérer les terrains où le taux de cal-caire actif dépasse les 7%. Des travaux ontmontré que l'utilisation exclusive du typeMaloussi améliorerait nettement les apti-tudes de ce porte greffe. Amandier de semis: Le semis d'amandieramer ou de variétés sélectionnées (Marcona,Desmayo) peut être utilisé pour adapter laculture du pêcher à des terrains trop calcai-res, mais son incompatibilité partielle affec-te la longévité de l'arbre. Des expérimenta-tions au niveau du domaine expérimentald'Ain taoujdate, ont montré que les arbresgreffés sur amandier périssent bien avantceux sur pêcher de Missour.

Hybrides amandier x pêcher: Ces typespermettent au pêcher de tolérer les solscalcaires. Ils offrent une bonne vigueur,une certaine tolérance à la sécheresse etune bonne compatibilité. On pourrait leurreprocher une entrée lente en productionet leur multiplication par voie végétativerelativement difficile. GF 677 est l'hybridele plus performant. Des hybrides locaux(pêcher de Missour-amandier) ont été pro-spectés et comparés au GF677. Houri Mohaprésente l'avantage d'une faible vigueurmais nécessite une mise au point de latechnique de sa multiplication.

Variétés Le pêcher, par sa nature diploïde à faiblenombre de chromosomes (2n=16), à cyclesexuel relativement court et à polymorphis-me prononcé (couleur de la chair, différentstypes de fruits), se prête facilement à l'amé-lioration génétique. Le nombre d'hybridescrées dans le monde, par les institutionspubliques et les créateurs privés, est estiméà plus de 100.000 par an. Cette évolutionrapide ne traduit cependant pas une vraierévolution dans les variétés créées. Lesobjectifs d'amélioration concernant la qua-lité gustative du fruit, la résistance auxmaladies et parasites et aux stress ne peu-vent être abordés que dans le cadre de pro-jets ambitieux et de longue durée. La largegamme variétale disponible, sa variabilitéau niveau des exigences en froid, ses carac-téristiques pomologiques (date de maturi-té, forme du fruit, couleur de l'épiderme etde la chair) et les différents milieux écolo-giques existants au Maroc, offrent la possi-bilité de produire des pêches et des necta-rines sur une période pouvant dépasser les4 mois (Avril-Septembre). La sélectionvariétale a constitué, depuis les années cin-quante, une priorité au domaine de l'INRAd'Ain Taoujdate. Les études ont largementcontribué au développement de la culturedes rosacées fruitières dans le plateau deSaïs et dans d'autres régions du Maroc. Cebulletin présente, à titre indicatif, les varié-tés sélectionnées après l'étude d'une sériede 84 variétés dans le milieu de moyennealtitude (Meknès)(Tableau 1).

Techniques culturalesFumureUne fumure bien raisonnée suppose uneétude de la nature du sol et de son niveaude fertilité, de la densité de plantation etdu niveau de production à atteindre. Lesrecommandations données ci-dessous nesont donc qu'indicatives.Fumure de fondEn plus de la fumure organique (30 à60T/ha), on doit doter le sol d'un mini-mum de réserve en phosphore et en potas-se en apportant de 250 à 300 Unités dechacun des éléments au moment de la pré-paration du sol. On peut également locali-ser les apports au niveau du trou de plan-tation, à condition de ne pas les mettre au

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Tableau 1: Variétés sélectionnées de pêcherDécadede Mat. Variétés Appréciations

2ème/5 INRA 3692 Variété possédant les mêmes caractères queSpringcrest avec une chair jaune et un cali-bre plus gros.

3ème/5

OrionVariété attrayante, fruit de bonne coloration(90%), de forme ronde et de bonne qualitégustative, à chair blanche.

ArmgoldPrécède légèrement springcrest, en maturi-té. Son fruit est de forme arrondie, de bellecoloration mais de calibre plus petit quespringcrest.

1ère/6

Springcrest Coloration rouge intense et homogène, cali-bre assez gros et de forme arrondie.

Armking (Ne) Première nectarine de la saison. Bon attraitet bonne qualité gustative.

Mayred (Ne)Comble la période qui suit Armking. La quali-té du fruit est intéressante malgré un calibreréduit.

2ème/6

Mll Gemfré D'un bel attrait, de bonne coloration (90%)et saveur, présente des noyaux fondus certai-nes années.

Dixired Fruit de gros calibre et de bonne saveur.Enaltitude elle mûrit 15 à 20 jours plus tard.

LysbethVariété productive d'un bel aspect, de bonnecoloration (90%) et qualité gustative trèsappréciable.Une légère pubescence.

INRA 3689 Bel aspect, forme du fruit arrondi moinscolorée que Lysbeth.

MayGrand Nectarine attrayante, se situe en maturitéentre les deux clones d'Armking.

3ème/6

Sundance (Ne) Indépence (Ne)

Deux nectarines complémentaires en matu-rité. La première est à chair blanche et l'au-tre à chair jaune.

INRA 3686Présente, par rapport à RedHaven, un calibregros et homogène et une coloration plusimportante.

RedhavenProductive, de bel aspect (couleur et forme)et de bonne qualité gustative. Le calibre estmoyen.

1ère/7 Nectared IV (N)Flavortop (N)

Deux nectarines de bonne qualité gustativecomplémentaires en maturité.

2ème/7

Loring Fruit d'un aspect général attrayant et debonne qualité gustative.

INRA 13Etale la maturité de Loring et présente unfruit de calibre plus gros. La couleur de lachair est également différente (blanche).

Fantasia (N) Unique nectarine de son époque de maturi-té. Fruit de bonne saveur et sucré.

1ère/8 M.E.O HenryFruit attrayant par sa coloration rougehomogène et par sa forme arrondie. Sa qua-lité gustative est également bonne. Mûritplus tard en altitude.

2ème/8 J.H.Hale Variété à gros calibre et de bonne qualitégustative en altitude. Ne donne pas la mêmesatisfaction en dessous de 500m d'altitude.

3ème/8

Mll. Sundance Fruit symétrique, arrondi, de coloration rougeabondante et uniforme et de bonne saveur.Peut se comporter encore mieux en altitude.

Mll.O.Henry Même qualité que Mll.Early.O.Henry.

Flamekist (N)

La plus tardive des nectarines.Présente unfruit de gros calibre, de belle coloration et debonne saveur.Quelques craquelures sur fruitcertaines années.En altitude elle mûrit 20jours plus tard (au delà de quinze septembre).

Rubidoux

Variété de gros calibre d'une belle couleurjaune de fond avec panachures rougêatres.Ferme et d'une excellente saveur.Légèrement plus tardive que Fantasia (Audelà du 20 Septembre en altitude).

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niveau des racines du jeune plant. On peutégalement apporter 150 Unités d'azotesous forme de sulfate d'ammoniaque.Fumure d'entretienEn l’absence d'analyse du sol, on proposed'apporter annuellement une fumure d'en-tretien de l'ordre 75 Unités de phosphoreet 94 Unités de potasse. Les engrais sontenfouis à 20 cm de profondeur durant l'hi-ver. La fumure azotée est fractionnée en 2apports: Le premier est effectué avant flo-raison à raison de 65 Unités par ha, lesecond (même dose) est effectué lors dugrossissement des fruits.

Taille et formes de conduiteProductions du pêcher le pêcher produit prioritairement sur lebois d'un an. Les rameaux supports de pro-duction du pêcher sont: Rameaux à bois: de vigueur moyenne, ilporte exclusivement des bourgeons à bois.En position verticale, il prend une grandevigueur et devient un gourmand. Rameau mixte: Plus ou moins vigoureux(10 à 40 cm), il porte à la fois des bour-geons à bois et des boutons floraux. On ytrouve des yeux de différentes constitutions(1 à bois - 2 boutons, 3 boutons, 3 à bois,2 à bois - 1 bouton). Il constitue, chez lepêcher, le principal support de production. Chiffonne: Relativement grêle (5 à 15 cm),elle ne porte généralement que des bou-tons à fleurs sauf à son extrémité. Il y ades cas où on trouve également un ou deuxbourgeons à bois au niveau de sa base. Bouquet de Mai: une petite production (1à 5 cm) portant 2 à 5 boutons floraux, avecau centre, un oeil à bois. Il se dessèche etdisparaît après un cycle de végétation.

Formes de conduite et densitésPlusieurs formes de conduite sont adop-tées chez le pêcher dont les principalessont le gobelet, l'upsilon et l'axe central. Gobelet classique: L'arbre est constituéd'un tronc solide de 30 à 40 cm sur lequelsont réparties des branches charpentières,généralement au nombre de 3 à 5. L'arbreprend une forme ronde et creuse. Cetteforme simple et facile à conduire est adop-tée dans la majorité du verger marocain.Les distances de plantation varient de6x5m à 3x5m, selon la vigueur de la varié-té et du porte-greffe et le nombre de char-pentière à élever. La taille de formationcomprend les phases suivantes:Année 1: à la plantation, le scion estrabattu à 40-60 cm de hauteur selon lavigueur du plant. Les anticipés sont cou-pés à 2 yeux. Au printemps, on éliminetous les bourgeons de la base du scion eton sélectionne les futures charpentières.Année 2: Les 3 à 4 charpentières les mieuxplacées autour du tronc sont rabattues à50-60 cm pour renforcer leur vigueur, lesautres sont enlevées à ras. Au printemps,

on sélectionne les rameaux destinés à cons-tituer les sous-charpentière. Ceux-ci doi-vent être bien structurés le long de la char-pentière et éviter ceux à angle trop fermé.Année 3: Les prolongements des charpen-tières sont sélectionnés. Le choix des sous-charpentières est confirmé. Elles sontrabattues à 30-40 cm pour constituer lessous-charpentières. Au printemps, on éli-mine les pousses mal placées et on procè-de par la même occasion à éclaircir lesfuturs rameaux fructifères.Upsilon: Une forme qui consiste à condui-re l'arbre sur deux charpentières orientéesperpendiculairement par rapport au sensdu rang. Cette conduite permet d'augmen-ter la densité et d'accélérer la mise à fruit.Les densités de plantations sont de l'ordrede 2x5m, 2x4m, 3x4m et 3x5m.La taille de formation consiste à dévelop-per deux charpentières sur lesquelles onchoisit des sous-charpentières de faiblesvigueurs (angles ouverts). Celles-ci serontles porteurs des rameaux fructifères. Lataille longue pratiquée sur les charpentiè-res permet une mise à fruit rapide par rap-port au gobelet classique.Axe central: La forme consiste à conduirel'arbre sur un axe central autour du quel onforme des charpentières moins importan-tes (angle ouvert). La tendance à la basi-tonie, chez plusieurs variétés de pêcher,pose des problèmes à ce type de conduite.La densité peut aller de 1x4m à 1,5x5m.La taille de formation se déroule selon lesétapes suivantes:Année 1: A la plantation, l'axe principaledu scion est conservé sauf si on estimequ'il faut le renforcer en le rabattant. Dansce cas, la pousse terminale doit être tuteu-ré pour prendre la relève de l'axe. Les pous-ses anticipées sont rabattues à deux yeux.Année 2: On choisit des charpentières àangle ouvert et bien réparties autour del'axe. Le tiers supérieur de l'axe et dégagécomplètement. Les rameaux fructifèressont portés par ces charpentières et parl'axe lui-même.Année 3: on commence à pratiquer lataille de fructification sur les charpentiè-res et sur l'axe.

Taille de fructificationEtant donné le mode de fructification dupêcher, la taille de fructification doitrépondre aux impératifs suivants:● Assurer un équilibre entre la végétation etla fructification;● Eclaircir la fructification de l'année encours;● Préparer le remplacement pour l'année sui-vante;● Assurer une aération et une luminositésuffisantes des différentes parties de l'arbre.

Interventions hivernalesRameau à bois: tailler à 2 yeux afin d'ob-tenir l'année suivante deux remplacements,

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Rameau à bois

Chiffonne

Rameau mixte

Bouquet de Mai

Taille de formation en gobelet pour lesdeux premières années

Formation en gobelet(2ème année)

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Rameau vigoureux ou gourmand: rabatt-re sur empâtement.

Rameau mixte: on le taille à deux yeuxpour préparer des remplacements, conser-ver une partie de sa production (taillecourte) ou le conserver entièrement (taillelongue). Quand leur densité est élevée surune même branche, on doit en éliminercertains entièrement (éclaircissage de laproduction).

Chiffonne: Ou bien on la conserve entiè-rement ou on l'ampute à sa base. On nedoit pas prévoir de remplacements à partirde la chiffonne.

Bouquets de mai: On ne pratique aucunetaille sur le bouquet.

taille en vertLa taille en vert consiste à éliminer lespousses mal placées et celles en surpluspour permettre un bon développement decelles qu'on veut conserver et permettreaussi une bonne aération. C'est une antici-pation de la taille de l'hiver suivant. Lesinterventions précoces permettent d'enle-ver entièrement ces pousses pendant quecelles tardives consistent plutôt à un pin-cement pour arrêter leur croissance.

Eclaircissage manuelIl est pratiqué lorsque le fruit a la grosseurd'une noix, soit environ 5 semaines aprèsla pleine floraison. On laisse un fruit tousles 10 à 12 cm ou un fruit pour 15 à 20feuilles ou encore de 4 à 6 fruits parrameau mixte, deux fruits par chiffonne etun fruit par bouquet de Mai. Les fruitsdéfavorisés sont les premiers à éliminer.Ceci se traduit, sur un arbre adulte, par lasuppression de 70 à 80% des petits fruitsprésents.

Protection du pêcherAcariens Plusieurs espèces d'acariens attaquent lepêcher et causent des dégâts économi-quement importants. Ces dégâts se mani-festent par un aspect grisâtre des feuillesqui peuvent tomber prématurément. Aleur face inférieure, se trouvent des aca-riens visibles à l'œil nu. La lutte est assu-rée en utilisant un acaricide spécifique ouun insecticide ayant une efficacité acari-cide. Les traitements doivent commencerdès que l'on constate les premiers symp-tômes.

Les insectesPucerons: Plusieurs pucerons se rencont-rent sur cette culture dont le plus impor-tant est le puceron vert du pêcher. Cetaphide éclot en général précocement. Pourle combattre, on se heurte à certaines dif-ficultés après feuillaison (feuilles défor-mées). Aussi, est-il nécessaire de procéderà un traitement d'hiver pour tuer les œufsen hibernation et un traitement préventifdès l'apparition des feuilles.

Zeuzère et Cossus (chenilles ronge-bois): Le cycle évolutif est d'une annéepour la Zeuzère et de deux années pourCossus. Tous les deux hivernent sous formede chenilles adultes dans des galeries. Lazeuzère s'attaque aux rameaux, brancheset parfois même au tronc. Ses galeriess'observent sous l'écorce puis dans le boiset débouchent, à l'extérieur, par des orifi-ces entourés de sciure rougeâtre. Quant auCossus, on le trouve surtout dans les char-pentières et le tronc.Ces deux espèces possèdent une longuepériode de vol des adultes allant de mai àaoût. Les oeufs sont déposés sur les diffé-rentes parties de l'arbre.On traite avec un insecticide, organo-phosphoré bien rémanent, plusieurs foisentre juin et août pour lutter contre lesadultes. Contre les chenilles, l'introductionde ces produits dans les galeries donne debons résultats. L'utilisation du mastic pourfermer les orifices des galeries donne debons résultats.Capnode: Les larves de ce ravageur trèspolyphage s'attaquent à la partie sous-ter-raine des rosacées à noyau. Les arbresattaqués s'affaiblissent et finissent par sedessécher complètement. Le dégagementde la base du tronc montre, au niveau desgrosses racines ou au collet, des excrétionsbrun-rougeâtres émises des galeries creu-sées par les larves. La durée du stade lar-vaire atteint une année. L'espèce passel'hiver sous sa forme adulte dans différentsabris. Au printemps, l'adulte ronge lesfeuilles et l'écorce des jeunes rameaux. Lesoeufs sont déposés par la femelle auniveau du collet et sur le sol dans un rayonde 1- 1,5 m autour du tronc. Pour lutter contre ce ravageur, il faut trai-ter avec un insecticide du sol dans unrayon de 0,5 m autour du collet. Les trai-tements chimiques étant coûteux et leurrésultat n'est pas assuré. L'opération ducapnodage (ramassage manuel des adul-tes), notamment au cours du repos végé-tatif, contribue à diminuer la population,notamment quand elle est pratiquée à l'é-chelle régionale.La cétoine: Un coléoptère jaunâtre quidevient de plus en plus fréquent dans lesvergers des rosacées au moment de la flo-raison. Il dévore complètement l'intérieurde la fleur. La lutte chimique comprometégalement les vecteurs de pollinisation(abeille). Les mauvaises herbes, dans laparcelle, contribuent à diminuer la pres-sion sur les fleurs des arbres fruitiers. Mouche des fruits "la cératite": Cettemouche qui est aussi très polyphage appa-raît dans les vergers de pêcher en débutd'été. Elle pond sur les fruits. Les asticotsvont par la suite s'enfoncer dans la pulpeoù ils provoquent une rapide pourriture.Les fruits ainsi attaqués tombent. Pourlutter contre ce ravageur, il convient dedétruire les fruits atteints et traiter avecun insecticide adéquat.

Les MaladiesCloque: La maladie éclate toujours audépart de la végétation. Dès l'apparitiondes feuilles, elle se développe en provo-quant la déformation des tissus foliaires.Les feuilles attaquées se boursouflent enprenant une coloration blanc-jaunâtre audébut et puis rougeâtre. Elles finissent parse dessécher. Les jeunes pousses atteintessont aussi tordues et déformées et les fruitssont boursouflés et décolorés. Les traite-ments d'hiver contre la forme de conserva-tion de la maladie sont importants, notam-ment dans le cas d'un verger précédemmentinfesté ou d’une variété trop sensible. Deuxtraitements préventifs, en pré-débourre-ment et au stade C, peuvent être suffisantspour combattre la maladie.Oïdium: L'attaque se caractérise par l'ap-parition de taches blanches aussi bien surfeuilles, jeunes pousses et sur fruit. Lamaladie apparaît plus tardivement que lacloque. Des traitements préventifs régu-liers (une fois tous les 15 jours) ou ledéclenchement d'un traitement dès l'appa-rition des premiers symptômes sont néces-saires pour combattre cette maladie.Maladie criblée: L'attaque de ce champ-ignon se présente sous forme de petitestâches rosées qui se dessèchent, se déta-chent du limbe et tombent. La feuilledevient criblée de trous, d'où le nom de lamaladie. Sur les rameaux, les tâches bru-nes persistent pendant le repos végétatifet forment des chancres d'où s'écoule de lagomme. Le champignon attaque aussi lesbourgeons axillaires qui ne débourrent pasau printemps. La floraison et la fructifica-tion sont compromises. Les fruits sontégalement attaqués. Des traitements d'hi-ver à base de cuivre et à partir du débour-rement permettent de lutter convenable-ment contre cette maladie ■.

Transfert de Technologie en Agriculture Page 4 N° 138/Mars 2006

Ali MAMOUNIINRA-Unité Recherche Amélioration des Plantes et

Conservation des Ressources PhytogénétiquesCentre Régional de Meknès

La cétoine

Cloque sur pêcher