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© S.A. IPM 2018. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Supplément à La Libre Belgique - N°47 - Semaine du 21 au 27 novembre 2018 PHOTOBRUSSELS FESTIVAL VEDUTA BRUSSELS, 2018 © JEAN-FRANÇOIS RAUZIER 3 E ÉDITION Ventes publiques Lieux d’art Moreau à redécouvrir en son musée parisien, “vers le songe et l’abstrait” p. 10 Gros scores enregistrés à Mons, à Schaerbeek et à Uccle pp. 13 à 15 Les deux faces de Kowatch chez La Forest Divonne et chez Faider pp. 4-5 Galeries JEFF KOWATCH, “STUDY #5”, ENCRE ET CRAYON DE COULEUR SUR PAPIER, 36 X 28 CM. COURTESY GALERIE LA FOREST DIVONNE ©D.R. pp.2-3

PHOTOBRUSSELSFESTIVAL 3E ÉDITIONgaleriemitterrand.com/cspdocs/press/files/supllb_20181121_art_full.… · naires et maladroites de Rio de Janeiro par Claudia Jaguaribe. Comme le

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Supplément à La Libre Belgique - N°47 - Semaine du 21 au 27 novembre 2018

PHOTOBRUSSELSFESTIVAL

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USSELS,2018©JEAN

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3E ÉDITION

Ventes publiques Lieux d’artMoreau à redécouvrir enson musée parisien, “versle songe et l’abstrait” p.10

Gros scores enregistrésà Mons, à Schaerbeeket à Uccle pp.13 à 15

Les deux faces de Kowatchchez La Forest Divonneet chez Faider pp.4-5

Galeries

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2 L'événement SEMAINE DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2018 ARTS LIBRE

l Photographie en vue

Kaléidoscope urb ain

h PhotoBrussels Festival, une troisième édition dédiée à la ville.

Dix­sept auteurs pour une vision éclatée et en surface des métropoles.

LE PHOTOBRUSSELS FESTIVAL BAT SON PLEIN auHangar à Ixelles pour une troisième édition qui con­firme une identité tout à fait particulière. La plupartdu temps en effet, les festivals photographiques sontorganisés sur fonds publics par des institutions tellesque les centres culturels ou les musées. De plus, ilsprennent le plus souvent la forme de parcours dansdes lieux disséminés en ville. On pense par exempleà Arles, Vevey ou Madrid.

AttentesIci, au Châtelain, il s’agit d’une initiative privée orga­

nisée essentiellement en un lieu, superbe au demeu­rant, avec en guise de parcours assez restreint ce qu’onpourrait nommer un OFF (voir à droite). Cela signifie– et c’est bien normal – que l’on se retrouve dans unrapport au public qui est celui de la galerie (ou de lafoire) au client. On le précise car les attentes dans untel cadre ne peuvent pas être les mêmes que celles quegénèrent légitimement les institutions publiques.Ainsi par exemple dans ce festival, la façon d’aborderla thématique de la ville est­elle vraiment soft. Les or­ganisateurs se sont manifestement interdit ces tra­vaux radicaux qui engendrent des polémiques et ontopté pour une sélection d’artistes dont la vision estplutôt optimiste, à tout le moins séduisante.

CollagesCeci dit, l’œuvre géante et attrayante de Yang

Yongliang qui accueille le visiteur, s’avère, elle,complexe et partant, intéressante. Ce paysage demontagnes brumeuses dans la grande tradition chi­noise, sublime au premier abord, se révèle être aufur et à mesure que l’on s’en rapproche un agrégatde villes monstrueuses, un entassement non de sa­pins, mais de buildings et de pylônes électriques.Dans le même ordre d’idée (mais est­ce un hasard sil’on se souvient que ces artistes ont tous deux étéexposés à la Galerie Paris­Bejing ?) Jean­FrançoisRauzier propose une vision condensée et presqueétouffante de Bruxelles dans de superbes collagesagrandis au format tableau. En revanche, on resteperplexe devant les vues de notre capitale réduite àune énumération visuelle de bâtiments emblémati­ques par Philippe Calandre ou devant celles très bi­naires et maladroites de Rio de Janeiro par ClaudiaJaguaribe. Comme le disait Max Ernst, si la plumefait le plumage, la colle ne suffit pas à faire le col­lage. Fût­ce à l’ordinateur. On leur préfère les as­semblages plus habiles et moins simplistes de Ben­jamin Baltus et Park Seung Hoon (tous deux dans leparcours du PBF), mais aussi les panoramiquesdans le métro new­yorkais par Natan Dvir. On leurpréfère enfin et surtout les vues périurbaines dePaul d’Haese, seules ici à porter un questionnementpolitique subtil sur le monde dans lequel nous vi­vons.Jean-Marc Bodson

Commentaire

Résister !

Par Roger Pierre Turine

Les jours défilent comme ces nouvellesrègles qui imposent le silence à tous ettoutes et sur tous sujets qui fâchent. Ledevoir du politiquement correct de­venu abject à force de dévitaliser laconscience humaine soumise à sesdiktats.Il y eut l’ère soviétique quand ouvrir labouche vous condamnait à la fermerpour de bon. Il y a l’ère commerciale :l’on vous y dore la pilule amère avec duvent. Pire, en vous interdisant de voirplus loin que le bout de votre nez, cequi ne fait guère de chemin !Chaque jour nous apporte son lot demédiocrités qu’il est de bon ton deprendre, c’est grave, pour la seulevaleur qui vaille.Nous avons apprécié la chronique“Requiem pour un prof” du lundimatin 12 novembre. Grâce au coup degueule ou, plus raffiné, d’émoi et dedétresse de Gisèle Verdruye, professeurde français dans le secondaire, noussavons ce qu’il en sera de nos valeursfondamentales, l’apprentissage de lalangue en étant une fameuse : plusd’actualité !Et voilà comment une société file àvau­l’eau, se désintègre, s’aplatit pourle compte, le crochet en pleine poire dutrop de conscience virant à l’aigre pourqui reçoit les coups en ayant encore letalent de les esquiver.Comment agir quand une société à ladérive décide pour vous sans vouslaisser le choix de la contredire ? Se­rions­nous auxmains d’abrutis plussoucieux de leur compte en banquepour bonne conduite imbécile que dubien commun pourtant réputé invio­lable ?Lemessage alarmant de la dame faitfrémir : l’étude du français ne seraitplus qu’une affaire de codes et techni­ques, la langue, la profondeur etl’acuité de la voix des auteurs et poètes,leur étude dans les textes, étant àranger au placard au profit d’un bien­être social à ripoliner.L’art – et la littérature en est un auxmains de vrais auteurs – est, en toutesses variantes, le seul lien qui nousajuste au temps qui passe, au fond del’être et à sa conscience d’unmondequ’il habite pour le pousser à grandir. Às’épanouir dans un partage d’idéaux.L’art est un exercice ardu, tendu, in­time d’un être avec lui­même, seuleissue à l’universalité de son propos. Ilest affaire d’hommes et de femmesporteurs d’unmessage d’éternité.Comment alors qualifier un art créépar un algorithme – adjugé, il y a peu,plus de 400000 dollars – sinon qu’ycroire, c’est abdiquer le rôle humain,même dans unmonde qui a perdu latête !

YANG

YONG

LIAN

G

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3L'événementSEMAINE DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2018 ARTS LIBRE

l Photographie en vue

Kaléidoscope urb ain

Infos pratiques

La ville fait-elletoujours rêver,PhotoBrusselsFestival, place duChâtelain, 18.Jusqu’au 20 dé-cembre, du mardiau samedi, de 12hà 18h.Rens. : www.pho-tobrusselsfesti-val.com

Le parcours

Ce PhotoBrussels Festival 2018 s’est étoffé par rapport àl’édition précédente. Au-delà des conférences, débats et work-shops, le parcours compte une série d’expositions de qualitédans des lieux pas très éloignés de la place du Châtelain. Nousavions déjà évoqué ici même (voir LLB 24-10) la belle rétrospec-tive de Yann Arthus-Bertrand à la LMS Gallery. Notons égalementdans l’expositionWalls/Streets à la A-Galerie, outre quelquesportraits fantastiques de Marie-Jo Lafontaine, les superbesimages en couleur de Stefan Vanfleteren montrant des façadesde petits commerces bruxellois fermés. Pas très loin, ManuelBougot expose chez l’antiquaire Patterns un très bon travail surl’architecture de ville de Chandigarh en Inde. Notons enfin sousl’intitulé The City in Fragments au Korean Cultural Center, l’im-peccable présentation des regards croisés de deux jeunes Belges(Benjamin Baltus, Vincent Peal) et de deux jeunes Coréens (LeeGapchul, Park Seung Hoon).J-M Bo

Collage spectaculaire de Park Seung Hoon.

PARK

SEUN

GHO

ON

De Yang Yongliang,ce paysage dans la grandetradition chinoise se révèleêtre au fur et à mesureque l’on s’en rapprocheun agrégat de villesmonstrueuses.

Arts Libre. Supplément hebdoma-daire à La Libre Belgique. Coordina-tion rédactionnelle: Jean Bernard.

Réalisation: IPM Press Print. Administrateur délégué - éditeurresponsable: François le Hodey. Rédacteur en chef: Dorian deMeeûs. Rédacteurs en chef adjoints: Xavier Ducarme et NicolasGhislain. Conception graphique: Jean-Pierre Lambert. Publi-cité: Patricia Hupin (0032.2.211.31.54 – [email protected]).

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4 L'actu SEMAINE DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2018 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Le pictural en son inc andescence et son intériorité

JUSQU’À PRÉSENT, À BRUXELLES, Jef Kowatch nous asurtout gratifié d’une peinture merveilleusement atti­rante et douce composée de halos chromatiques sou­ples, irréguliers et mouvants, qui entraînent l’œil dansun univers ouaté, flottant et indéterminé. On s’y en­fonce, on s’y sent bien, on s’y perd. Et le bien­être de­vient intimité, intériorité. Propice au retour en soi. En laméditation paisible, agréable. Joyeuse même mais dansla réserve. Ce n’est point du tout surprenant puisquel’artiste est un maître zen. Il nous entraîne dans sonvoyage mental. Cette peinture­là, d’une perfection tech­nique toujours éblouissante, au rendu parfaitementlisse grâce au procédé du glacis qui met aussi l’imagepicturale à distance, est offerte à nouveau en expositionsolo en la galerie Faider. L’ensemble est un ravissementqui ne surprendra pas ceux qui connaissent le travail.C’est une confirmation de l’estompage progressif detoute réalité repérable dont il ne subsiste que des for­mes vaguement circulaires, agglomérées comme uneconstellation de composantes d’origines disparates dontla seule identité est désormais la couleur atténuée maisdense. Par effacement lent, par érosion, cette convivia­lité formelle, cette famille de cellules, éprouve l’actiondu temps auquel rien n’échappe. Et l’artiste, en mage, enfait un langage de beauté aspirante. Admirable.

Lyrisme expressifPour la première fois à Bruxelles, en une seconde expo­

sition solo, en l’occurrence en la galerie La Forest Di­vonne, Jef Kowatch accroche dans la belle lumière du

lieu, une très impressionnante série de grands dessins/peintures. Œuvres récentes jamais dévoilées. Elles fontsuite à ses pastels gras sur papier. Elles sont monumenta­les, puissantes en leur chromatisme dense et appuyé, ex­pressionnistes par la vigueur graphique, toniques et ar­dentes. Elles éclatent de vie et d’un lyrisme fébrile. Ellessont le résultat d’un nouveau processus créatif. L’artistetravaille sur un support dur, préparé, enduit de blanc.L’aluminium dibond. Il change aussi d’outil. Il opte pourles bâtonnets à l’huile. La matière s’impose et les couleursgagnent en intensité. Le trait tressaille, s’enrichit d’un lé­ger relief qui accroche la lumière et provoque des vibra­tions. Ce trait, en circonvolutions, en cercles concentri­ques, en superpositions, en vagues, est un courant con­tinu, concentré, obsessionnel, une énergie diffuse quiélectrise ce qui ne ressemble à rien de précis tant le pro­pos reste abstrait. Pourtant il y a du baroque dans l’air, del’Arcimboldo sous cape, de la nature morte qui se réveille,du végétal ou de l’organique en effusion. Peu importe oùl’on se trouve, on est emporté, conquis par cette vitaliténerveuse, dynamique et chamarrée. L’artiste nous engagedans une sarabande un peu folle, au cœur de la matière,dans un monde inédit qui subjugue par la force, la géné­rosité, l’abondance. It’s great Mister Kowatch !

Double faceL’artiste serait­il une sorte de Janus, dieu mythologi­

que à deux têtes ? Les deux versants d’une montagne,l’un apaisé en son relief vert, l’autre plus brut, plusabrupt aux roches acérées ? Il n’y a nulle préséance del’un ou de l’autre, ces deux manières sont les deux facesd’une œuvre unique qui se dévoile d’une part dans unbesoin d’extériorisation, et s’intériorise de l’autre. Lesmotifs, les constructions, les compositions, les sourceschromatiques, les formes essentielles, l’ordonnance gé­nérale, sont identiques. Les moments sont différents etles techniques s’adaptent. Magistralement.Claude Lorent

h Double expo pour Jef Kowatch,la part graphique exubéranteen La Forest Divonne, la partapaisée et méditative chez Faider.

Sm’ArtÉvénement à TournaiLe Cap Martin, tableau peint par ClaudeMonet en 1884, a retrouvé sa splendeurd’antan ! Le 1er décembre, à 18h30, soiréefestive et conférences par quatre spécia­listes. Une introduction musicale de Bar­bara d’Alcantara, accompagnée parAriane de Bièvre à la flûte, réjouira l’am­biance.Initiative de l’ASBL Les Amis du Musée desBeaux­Arts de Tournai, cette restaurationest le fruit de deux ans d’études assuréssur les fonds propres de l’ASBL que dirigeFlorence Freson. Restauratrice à l’Irpa,Marie­Annelle Mouffe a rendu son âme àune toile qu’étouffait un épais vernis. Dé­livré de cet avatar, le tableau est protégépar une vitre anti UV, anti reflet.Les quatre conférenciers experts : Domi­nique Lobstein, documentaliste à Orsayet auteur d’une biographie de Monet ;Flavie Durand­Ruel, descendante du cé­lèbre marchand qui négocia la vente duCap Martin ; Bénédicte Trémolières, res­tauratrice pour les musées du Louvre etd’Orsay ; Marie­Annelle Mouffe, qui arendu son éclat au tableau. Ouverte àtous, cette manifestation, que suivra uncocktail dînatoire, est accessible sur réser­vation obligatoire, avant le 25/11, auprèsdes Amis du Musée des Beaux­Arts de Tour­nai. Par mail : [email protected] ; par téléphone : 0498/50.41.72. Par­ticipation aux frais : 25 euros pour lesmembres Amis du musée ; 35 euros pourles non­membres ; 15 euros pour les étu­diants. À verser sur le compte de l’ASBL :IBAN BE47 7805 9276 4080 (R.P.T.)UMusée des Beaux­Arts, 3, enclos Saint­Martin, Tournai.

Peinture zenPrenant la suite de sa remarquable expo­sition au Musée Curtius à Liège, le soloanversois se concentre sur les peinturesrécentes de Costa Lefkochir (Héraklion,1952 – Vit à Liège). Le bleu domine en descompositions au mouvement concentri­que qui appelle l’œil et l’esprit à se fixerau point central pour conduire à uneforme de concentration méditative. L’en­semble des œuvres est dédié au philoso­phe et psychothérapeute allemand Karl­fried Graf Dürckheim (1896­1988), maî­tre zen qui engage l’être humain à setourner vers les valeurs spirituelles à dé­couvrir en soi. Quelques sculptures, ennoir et blanc, portent sur la symboliquede l’infini. (C.L.)UCosta Lefkochir, “lettres à K.G.Dürckheim”, galerie Arts Forum,Napelsstraat 36 2000 Anvers. Jusqu’au21 décembre. www.art­forum.be

Graphisme picturalAu Sablon, la jeune galerie et espaced’événement consacre une exposition àl’artiste peintre français François Betting,formé à l’école des Beaux­Arts de Metz.Orienté vers la calligraphie, le graphisme,l’illustration, il réalise également enFrance des projets scénographiques, desfresques et des intégrations dans des ar­chitectures institutionnelles. Actuelle­ment installé à Bruxelles, il poursuit uneœuvre picturale inscrite dans la mou­vance de l’abstraction plutôt lyrique, gra­phique, sans pour autant se détacher de lafigure humaine.UFrançois Betting, œuvres récentes, SRGallery, 37 rue E. Allard, 1000 Bruxelles.Jusqu’au 1er décembre. www.srgallery.be GA

LERIELA

FORE

STDIVO

NNE.©D.R.

Jeff Kowatch, “Cacophony ofcolors”, 2018, bâtons d’huilesur Dibond, 235 x 190 cm.

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5L'actuSEMAINE DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2018 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Le pictural en son inc andescence et son intériorité

“Les pastels de Jeff Kowatch traduisentune expansion joyeuse de la couleurlibérée en ligaments de couleurs pures.”

“Affirmer la forme reste, chez JefKowatch, synonyme d’épurer.”Michel Draguet, 2018

GALERIEFA

IDER

.©L’AR

TISTE

Jeff Kowatch,huile sur toile,2018,100 x 200 cm.

Infos pratiques

Jeff Kowatch

U“Full Circle”, dessins, galerie La Forest Divonne, rue de l’Hôteldes Monnaies, 1060 Bruxelles. Jusqu’au 23 décembre. Du mardiau samedi de 11h à 19h. www.galerielaforestdivonne.com

U“Full Circle”, peintures, galerie Faider, 12 rue Faider, 1060Bruxelles. Du mercredi au samedi de 14h à 18h. Jusqu’au23 décembre. www.galeriefaider.bePublication. “Jeff Kowatch – Full Circle”, 70 p., texte (fr, ang) deMichel Draguet, toutes les œuvres reproduites en couleur.

Bio express

Né en 1965 à Los Angeles, Jeff Kowatch vit et travaille àBruxelles. Peintre, il est également Maître Zen Dharma. Ilexpose régulièrement en galeries à Los Angeles et à New Yorkdepuis la fin des années quatre-vingt, ainsi qu’à Paris, àAmsterdam et en Belgique depuis 2005. Ses œuvres fontpartie de collections publiques aux États-Unis.

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6 L'actu SEMAINE DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2018 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les musiques d’Yves Zurstrassen

SUR DEUX ÉTAGES ! VASTE ET AMPLEavec ses tours et détours, la galerie pari­sienne de Xippas (aussi présent à Ge­nève et à Montevideo) oblige le chalandà se mouiller le maillot. À grimper etdescendre entre ses quatre murs blancstirés au cordeau, pour s’offrir un artistequi, à l’instar d’Yves Zurstrassen en cemoment, règne sur le lieu en peintredes quatre éléments, l’eau et le feu enexprimant les extrêmes.

Mission amplement réussie, grâce àlui le chaland se mue vite en amateurconvulsé par les rythmes d’une pein­ture qui zigzague à ravir entre des pla­ges rhétoriques, millimétrées et qua­drillées, formes géométriques et césuresrigides, et les plages qui dénotent parleurs notes plus libertaires, vagabondeset surprenantes.

On en a pour son comptant de satis­faction en allant à ce Zurstrassen desplus récentes années, 2014 à 2018, quijoue ses partitions en s’accommodantde deux tendances éprouvées de longuedate mais jamais aussi puissammentréunies que cette fois­ci.

Nous n’entrerons pas dans l’analysede l’acte pictural et de ses accointancesavec diverses techniques de collages,pochoirs, arrachages. La fiche remise

aux visiteurs l’explicite parfaitement.

Rigueur, effervescenceIl y a donc, chez lui, ses canevas, ses ar­

rachages et matières qui se superposent.Il y a le plaisir de l’huile et le bonheurdes rencontres entre lignes, matériauxet couleurs. Il y a un métier toujours re­commencé, opiniâtre, du matin au soir.

Il y a la rigueur et l’effervescence, leslignes et les strates, les plages mono­chromes et d’autres plus décoratives.Celles­ci apparaissent (et disparaissent)telles des floraisons semées dans l’es­

pace noir qu’illuminent des blancs. Il y ales touches horizontales, la main dupeintre qui se pressent, et les plaisirssubtils, variables et variés.

Il y a, nous le disions, le rythme du ta­bleau que sous­tend la musique qui lesaura nimbés de surprises incidentes.

Si les plus petits tableaux sont, commeil dit, ses “lieux de recherche”, les grandestoiles seraient en quelque sorte sessymphonies. Elles sont ici par dizaines.Variées, complémentaires, ludiques, si­gnifiantes.

Vues de loin, comme il sied, pour

l’impact physique, visuel et musicalglobal, ses grandes toiles paraissent ri­goureusement construites, mathéma­tiques presque, avec leurs plans, leursgéométries, leurs audaces graphiques,les tremblements de la matière et la vi­vacité de formes qui s’enchevêtrent,géométries latentes ou canevas vola­ges.

Et il y a les couleurs qui semblent vo­ler à travers les toiles et leurs variantes.Des couleurs pourtant inscrites, à leurplace, dans un savant et long processusplastique, jeu de répondants chromati­ques et ponctuels, des petits points decontrebande s’arrogeant des pouvoirsparmi les formulations disparates.

JubilationIl y a, dans ces toiles récentes d’Yves

Zurstrassen, comme une jubilation, cer­tes retenue, bien présente sous ou surl’écheveau des formulations intrépides.

Hier abstrait lyrique de belle veine,sans se renier Zurstrassen s’est recon­verti dans un jeu de farces et attrapesqui a du corps et du sens. Sans oublier lecœur du peintre qui bat quand il peintet semble jouer à cache­cache avecnous.

Il y a du nerf optique dans l’agence­ment des toiles et il y a au­dedans toutun rébus à décrypter en cette peinturequi est avant tout peinture, gestuelle etcombinaisons, compositions, ouvertured’esprit, liberté et profession de foi.

Il y a du blanc et du noir. Il y a aussi durouge, du rose, du bleu, du jaune, for­mes et magies. Voici une expo vivantequi ne se décrit pas. Il faut aller y voirpour savoir et se délecter !Roger Pierre Turine

h Les CD, classésrigoureusement, sont partieprenante de son atelier.Logique : Zurstrassen peinten musique, le Free­Jazzest son adjuvant.

FRÉD

ÉRIC

LANT

ERNIER

Yves Zurstrassen, vue de l’expositionSomething Else, Xippas, Paris, 2018.

Infos pratiques

Xippas, 108, rue Vieilledu Temple, 75003 Paris.Jusqu’au 8 décembre.Infos : 01.40.27.05.55et www.xippas.com

Bio express

Né à Liège en 1956, vit et tra-vaille à Bruxelles. Grandes expospersonnelles en Espagne, enFinlande, au Danemark, auMamac de Liège, à Dijon et, biensûr, à Bruxelles.

COUR

TESY

DEL’AR

TISTEET

DELA

GALERIEXIPP

AS

Yves Zurstrassen 18 05 04 Contrepoint Rouge,2018 Huile sur toile 180 x 180 cm.

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7L'actuSEMAINE DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2018 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Un jardin extraordinaire

POUR SA SECONDE exposi­tion au Quai4 à Liège, le photo­graphe Jacky Lecouturier nechange pas véritablement deregistre puisqu’il propose cettefois encore des images qui di­sent ses pérégrinations dans leCondroz, en Corse ou en Is­lande. À ceci près, qu’on y res­sent plus encore comme pri­mordiale l’expérience de la na­

ture qu’il parcourt. Cela va del’auscultation minutieuse de lavégétation du jardin au regardqui balaie largement de vastesétendues ou des ciels majes­tueux. Cela passe par une va­riation des saisons et la succes­sion des couleurs, du vert ten­dre au blanc pur. Le tout seclôturant sur quelques por­traits familiaux minimalistes

posés sur la console de la che­minée.

LégèretéAdeline Rossion qui signe un

texte pour cette expositionsouligne très bien la retenue etla justesse de ce travail : “Saisirles plaisirs de la matière, la pro­pagation de la lumière, la variétédes couleurs. Apprécier ce quil’entoure pour ce qu’il est, pource qu’il offre, revenir à l’essentiel,l’apprécier comme tel […] et secantonner à le photographieravec légèreté et justesse est sansaucun doute l’une des plus gran­des qualités du travail de JackyLecouturier.”

Et de parler aussi de cette ca­pacité à “sublimer l’éclat deschoses simples”…

Pour ce rendez­vous, le pho­tographe a fait appel aux con­seils avisés de deux confrères,amis de longue date, ci­devantles sieurs Hugues De Wurs­temberger et Jean­Pierre Bau­duin, dont le commissariatsemble avoir été un grand plai­sir. Connaissant l’œuvre foi­sonnante de Lecouturier, ilsont fait le choix de la clarté etdonc du tri. En optant pour la

consigne less is more, ils sontparvenus à préserver des respi­rations aussi nécessaires danscet espace somme toute exiguque les silences en musique. Ilssont également parvenus àcasser la monotonie du li­néaire, à imprimer un rythmeet surtout à faire dialoguer lesimages entre elles au sein detriptyques ou de quadripty­ques. Ils ont enfin mis en évi­dence, au sein de ce travailmarqué par le passage dutemps, l’image on ne peut plus

métaphorique de l’ondefuyante à la surface de l’eau.Dernier mot au commissaireDe Wurstemberger : “Jacky tra­vaille léger, l’appareil en procheil picore. Jacky fait des ronds élé­gants, des ricochets, des cerclespurs. Partit petit, il étreint fertile.Au centre de ce travail cadencé, ily a la gravité du regard…” Trèsbelle façon de souligner la pro­fondeur et l’élégance conju­guées dans cet ensemble jubi­latoire.Jean-Marc Bodson

h Au Quai4, “En suite…” de Jacky Lecouturier.

La nature ou l’expérience sensible de la beauté.

“Apprécier ce qui l’entoure pour cequ’il est, pour ce qu’il offre,revenir à l’essentiel, l’appréciercomme tel […] et se cantonner à lephotographier avec légèreté etjustesse est sans aucun doute l’unedes plus grandes qualités dutravail de Jacky Lecouturier.”Adeline Rossion

Des images qui disent des pérégrinationsau plus près de la nature.

Infos pratiques

En suite…, photographies deJacky Lecouturier. Liège, Quai4Galerie, quai Churchill, 4.Jusqu’au 1er décembre, du jeudiau samedi de 14h30 à 18h30.Rens. : http://www.quai4.be

JACK

YLECO

UTUR

IER/CO

URTESY

QUAI4

Autoportrait et autodérision de l’artiste

JACK

YLECO

UTUR

IER/CO

URTESY

QUAI4

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8 Les galeries SEMAINE DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2018 ARTS LIBRE

Bill Traylor

Dans le monde de l’art brut,art marginal si l’on veut, artde créateurs peu soucieuxdes règles établies, BillTraylor, afro­américain, né àBenton, Alabama, en 1853,et mort à Montgomery,même État, en 1949, faitfigure de légende.On pense que ses dessinsconnus, qui sont aussipeintures, ont été réaliséssur une courte période,entre 1939 et 1942.Quelle histoire que la sienne, en effet ! Né esclave, deparents esclaves sur la plantation de George HartwellTraylor, près de Benton, Bill Traylor y resta quasi sa viedurant, malgré la loi d’émancipation de 1863, voulue par lePrésident Lincoln.Vers 1928, il avait alors 75 ans, il s’en alla à Montgomery, àcinquante kilomètres de là. Sans domicile fixe, il s’y mit àdessiner et la rue devint son atelier. En 1939, un jeuneartiste, Charles Shannon, l’y rencontra et se mit à acquérirses œuvres tout en lui apportant du matériel indispensableà l’évolution de son travail.Du dessin au crayon, Traylor passa à la gouache tout engardant le papier ou le carton de récupération à ses yeuxplus propices à son art qu’un papier pour artiste.Dessinant pour passer le temps, Traylor poursuivit, entreses 86 et 93 ans, son travail d’artiste en marge de tout. Il eutbien deux compagnes et la tradition lui attribue unequinzaine d’enfants, en quelque sorte le sujet de son“œuvre familiale”.Après la guerre, Shannon revint à la charge mais ne trouvaplus dans les dessins de Traylor, ce qui l’avait tant charmé. Ilfaut dire que, vieilli, l’artiste vagabond était diminué, dansun extrême dénuement.Le sachant père de famille, l’État lui retira ses subsides : il enmourut.Shannon qui avait acquis 1200 travaux de Traylor se mit àles exposer. De grands musées s’y intéressèrent mais lesprix ridicules proposés par les magnats stoppèrentl’aventure de la reconnaissance. Shannon dressa alors uncatalogue par thèmes.Il fallut attendre la fin des Seventies pour que le nom deTraylor émergeât de l’anonymat.Traylor offre un art typé, personnel, animé, empli demouvement, avec des audaces stylistiques et un penchantpour une illustration du quotidien. En 2018, le SmithsonianAmerican Art Museum, à Washington, lui a consacré unerétrospective et le beau livre que voici témoigne de l’attraitde cet art sans art mais non sans finesse ni sensibilité.Roger Pierre Turine

UBill Traylor, par Valérie Rousseau et Debra Purden. EditionsCinq Continents, 192 pages en couleurs, 42 euros.

La parution de la semaine

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NTINEN

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Totems et objets : GaryWebb

Acier, aluminium, cuivre, plexiglas, plastique,verre, bois, marbre, néon, résine, peinturepour automobile… Tout fait farine au moulincréatif de Gary Webb, né en 1973 à Dorset,Hampshire, au Royaume­Uni. Héritier de lagrande école de sculpture anglaise qui, aprèsMoore et Hepworth, fit florès dansl’Angleterre des années 80 avec Cragg,Deacon, Kapoor notamment, puis aussi desYoung British Artists de la décennie suivante(drivés par Damien Hirst ou RachelWhiteread), Gary Webb a déjà bien investi lascène internationale et de grands musées leprésentent.Caractéristique évidente : le goût deschromatismes, une certaine faconde Pop etune propension à réaliser des sculptures qui,jamais tout à fait informelles ni figuratives,présentent un joyeux syncrétisme de formesqui nous rappellent quelque chose.Face aux deux totems aux titres évocateursde Chat et Chien ce qui, en les observant bien,ne veut rien dire de concret, pièces inéditesspécialement créées pour l’expositionMitterrand, on se prend au jeu desressemblances et dissemblances, les deuxœuvres se répondant par des jeux colorés quiseraient la superposition supposée de groscailloux très dissemblables agencés pouranimer l’espace de voluptés.C’est très pop et très ludique, sans

signification autre qu’un plaisir à défrayerl’espace avec des valeurs surgies de la maind’un magicien. Deux autres pièces récentesles accompagnent : Blue Face et Travel Bubble.La première est un miroir­vitrail percéd’inclusions peu ou prou kitsch, attrayantespar leur disparité et le plaisir de l’artisan à lesinclure dans un objet totalement inattendu.La seconde, faite d’un peu de tout et mêmede caoutchouc liquide, est une sorte demagmas d’objets informes qui sortent dumur.Et puis, il y a huit autres objets de format plusréduit, datés 2009. Des objets hybrides quibrillent de toutes leurs couleurs et par leursformes alambiquées bien vivantes : NightDriver, O Canada, Me and my Camel, GoldenVirginia, New Orleans, Cake.Symboliques de souvenirs, ces pièceséclatantes attisent la curiosité, par leur jeuconstructif, leur pouvoir visuel et, cerise surle gâteau, un humour omniprésent àsavourer de près car il vous emmène au cieldes facéties, celles­ci fussent­elles à l’auned’une époque réputée pour ses plaisirsfaciles.Une découverte joyeuse ! (R.P.T.)

UGalerie Mitterrand, 79, rue du Temple,75003 Paris. Jusqu’au 22 décembre. Infos :01.43.26.12.05 et www.galeriemitterrand.com

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Gary Webb, Travel Bubble, vue d’exposition à la Galerie Mitterrand, Paris, en 2018.

Un réalisme pop

Considéré internationalement etmuséalement comme un desreprésentants du Pop Art initial dès lorsque sa première exposition remonte à1956, George Segal (New York, 1924 –2000) s’est distingué en créant despersonnages grandeur nature mis ensituation dans la vie active ordinaire,professionnelle ou familiale. Dans lamême veine, il a consacré une part de sontravail à des thématiques sociales ouhistoriques et même bibliques. Il saisit

littéralement l’être humain dans toutesles attitudes de la vie traitant aussi biend’une scène banale quotidienne, unpersonnage assis sur un banc, que d’unerelation sexuelle. Il s’est penchéégalement sur des moments tragiques, enévocation par exemple de l’Holocauste oud’exécution au Vietnam. Son œuvre quiporte sur les comportements et sur lecorps humain, est un vaste portraitsculptural de la société de son époque.Elle a quelque chose defondamentalement réaliste puisque lesêtres et lieux sont représentés en leursdimensions réelles. Pour obtenir cetaspect vivant, il a travaillé en recouvrantles corps de bandelettes de gaze plâtrée(comme en chirurgie) afin d’obtenir unesorte de fac­similé en 3D. La blancheurdu traitement confère à ces êtres unaspect néanmoins irréel car fantomatique

par lequel il rejoint aussi la sculptureclassique traitée en plâtre. Certaines deses compositions corporelles reprisesdans l’exposition y font d’ailleursdirectement référence, qu’il s’agisse d’untorse ou d’une femme allongée au sol telun gisant. Et ce n’est pas un hasard s’ilrenoue avec le bronze ! À la fin desannées soixante, il retrouve les couleursdu pop et associe peinture et sculpture enaffirmant : “Les réunir afin qu’ilsapparaissent simples, inévitables etémouvants est difficile et exigeant.”L’exposition, à caractère historique,propose des pièces emblématiques, de1970 à 1999. (C.L.)

UGeorges Segal, sculptures. Galerie DanielTemplon, 13A rue Veydt, 1060 Bruxelles.Jusqu’au 22 décembre. Dumardi au samedide 11h à 18h. www.templon.com

Plâtre

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George Segal, “Red Women Acrobat HangingFrom a Rope”, 1996, bronze et corde,223,5 x 104,1 x 50,8 cm, éd 1/6.

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9Les galeriesSEMAINE DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2018 ARTS LIBRE

À l’étranger

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FranceElsa Johanna – Photographie

Paris – Galerie la Forest DivonneAprès leur expo bruxelloise en 2017, des participations enfestivals et des acquisitions muséales, le duo d’artistes plasti­ciennes et photographes, aborde dans deux séries de por­traits de jeunes d’aujourd’hui la question de l’identité : A cou­ple of Them, 2014­15, et l’ensemble récent inédit Calgary.U Jusqu’au 1er décembre. Galerie La Forest Divonne, 12 rue desBeaux­Arts, 75006 Paris. www.galerielaforestdivonne.com

Hans Hartung – PeintureParis – Galerie Brame et Lorenceau

L’expo présente une trentaine de toiles et d’œuvres sur papierrarement montrées, réalisées par l’artiste entre le début desannées 50 et la fin des années 60, soit une période charnièredans la carrière du peintre, couronnée par l’obtention, en1960 du Grand Prix de la Biennale de Venise.U Jusqu’au 15 décembre. Galerie Brame et Lorenceau, 68 bdMalesherbes, 75008 Paris. www.galeriebramelorenceau.com

Elie Borgrave – PeintureParis – Galerie Antoine Laurentin

L’exposition de l’artiste bruxellois (1905­1992) porte sur lespeintures de sa période abstraite à partir de 1962. Il réalisedes compositions qui associent un certain matiérisme et uneabstraction construite traitée hors d’une orthodoxie propre àla tendance, privilégiant tant la ligne que les formes réguliè­res ou pas, et les couleurs nuancées.U Jusqu’au 22 décembre. Galerie Antoine Laurentin, 23 quaiVoltaire, 75007 Paris. www.galerie­laurentin.com

David Altmejd – GravuresParis – Galerie 8+4

Réalisées à New York où il vit, les 12 gravures inédites en Eu­rope de l’artiste canadien (1974) qui expose régulièrement àBruxelles, correspondent par l’esprit bizarre qui les habite àl’ensemble de l’œuvre de ce sculpteur dont le travail porte surle rapport de l’être humain à un monde plus fantasmé queréel.U Jusqu’au 12 janvier. Galerie 8+4, Bernard Chauveau, 36 rue deTurin, 75008 Paris. www.bernardchauveau.com

SuisseBettina Rheims – Photos

Genève – Galerie XippasLes photographies présentées à la Galerie genevoise ont étéréalisées entre 1994 et 2013, et sont issues des séries les plusemblématiques de l’artiste Pourquoi m’as­tu abandonnée ? etHéroïnes. Ce sont des portraits de femmes mises en situationde révélation d’elles­mêmes.U Jusqu’au 12 janvier. Galerie Xippas, rue des Sablons 6 et ruedes Bains 61, 1205 Genève. www.xippas.com

LuxembourgMyriam Hornard – Pluridisciplinaire

Dudelange – Galerie Nei LiichtAbordant de multiples disciplines selon des pratiques auxaccents dits féminins, l’artiste belge (Vit et travaille à Virtonet Bruxelles) détourne les clichés liés à ces techniques, as­sume la part artisanale pour atteindre son but, s’exprimersur des sujets tels la fragilité, l’absence, la sensualité, la dis­parition, la transformation…U Jusqu’au 20 décembre. Galerie Nei liicht, rue Dominique Lang,3505 Dudelange. www.galeries­dudelange.luD.

R.D.R.

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10 Les lieux d'art SEMAINE DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2018 ARTS LIBRE

l Abstraction ?

“Vers le songe et l’abstrait”h Le Musée nationalGustave Moreau, à Paris,est un lieu d’exception.

QUE L’ON APPRÉCIE OU PAS ce témoin majeurdu symbolisme, visiter son lieu de création, dèsle départ voulu musée pour la postérité par unartiste conscient de son importance dans le pay­sage artistique français du XIXe siècle, est unbonheur indéniable.

Il y a le bâtiment, impressionnant. Il y a les sa­lons, l’atelier, la salle d’exposition des grandsformats et toute la mythologie que rapportentles tableaux monumentaux d’un artiste épris deces mythes fondateurs et de leur transpositionplastique.

Il y a, enfin, les expositions ciblées que le mu­sée organise. En ce moment,Vers le songe et l’abs­trait propose une évaluation des œuvres non fi­guratives d’un Moreau (1826­1898) qui multi­plia les ébauches et les études pour ses grandescompositions.

Si, au départ, on les qualifia d’ébauches, auXXe siècle on préféra les voir comme abstraites.Mais qu’étaient­elles en définitive ? L’équipe

muséale a planché sur le sujet et les peintures etaquarelles de l’exposition Vers le songe et l’abs­trait concourent à une meilleure approche deces petites merveilles emplies de sagesses etd’émotions.

Un homme lucideSuivons Gustave Moreau, qui écrit : “Mais n’y a­

t­il donc rien de plus en art ? Si fait – il y a cet au­delà abstrait qui transporte l’esprit et l’âme dansles domaines rares et sacrés de l’imagination où lesgénies purs savent et peuvent seuls vous conduire.”Homme lucide et ouvert, Gustave Moreau savaitde quoi il parlait.

Sept petites sections déterminent un parcourspour gens sensibles aux détails. Y sont passés enrevue la fabrique de l’œuvre, les aquarelles et lestaches qui font sens, le bleu comme support, lepaysage, la peinture en tant que champ coloré,l’absence totale de troisième dimension.

Par le biais de ces courtes sections, toute lamise en place d’un travail pictural se voit décor­tiquée avec ses subtilités, ses marques de fabri­que, les choix des papiers, des pinceaux, la quêtedes couleurs.

Dessin, paysageOn y comprend mieux combien Moreau était

attaché à la précision du dessin, à la transpa­

l Marché

Guide du marché de l’art contemporainh Piloté par Roxana Azimi, journaliste spécialistedu commerce de l’art actuel, le guide Hazansélectionne artistes et galeries d’aujourd’hui.

POUR SA SECONDE ÉDITION,ce guide affirme “son ambitiond’orienter l’acheteur indécisdans le domaine de l’art con­temporain”. Il s’adresse doncprincipalement aux jeunes et/ou futurs collectionneurs. En­

core que, vu l’abondance ac­tuelle des galeries d’art, vu lamultiplication des foires etautres events du marché, vu ladéferlante des propositionssur les réseaux, vu le nombred’artistes présents sur le mar­ché international par voie deglobalisation, même les pro­fessionnels et les têtes cher­cheuses de l’artd’aujourd’hui, ne peuvent nitout connaître, ni tout voir.Ce guide s’adresse donc fina­lement à tous, du simple cu­rieux au plus aguerri des col­lectionneurs. Conserver cesvolumes d’une année àl’autre, donnera un pano­rama de la création artisti­que étalée dans le temps.Des permanences et desnouveautés.

Triple sélectionÀ la suite d’un avant­pro­

pos qui reproche aux

“grands collectionneurs” de pri­vilégier les foires présentéesen fin de volume, face aux ga­leries, l’auteure livre les pistesd’un art… du bien “acheter cequ’on aime”. Ce qui n’est pasforcément compatible avec lesachats spéculatifs qui font laune des news et transformentles collectionneurs en bour­siers artistiques et mar­chands ! La sélection qui suitet constitue l’essentiel du vo­lume distingue 200 plasticiensà repérer. Un choix indicatifbien évidemment, subjectif etsoumis à l’influence des pro­positions mêmes du marchéen vogue et en vue dès lorsque pour chacun d’eux, il estindiqué en quelles galeries lesœuvres sont disponibles. Etqui les collectionne ! Les artis­tes repris dont certains seule­ment avec image, déjà avalisésdonc par les galeries et lesacheteurs, sont classés en troiscatégories : les artistes pro­metteurs, ceux à redécouvriret les confirmés. Pas de four­chette de prix mais on auracompris que les taux sont va­riables. La prépondérance estfrançaise mais s’ouvre large­ment à l’international.

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11Les lieux d'artSEMAINE DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2018 ARTS LIBRE

l Abstraction ?

“Vers le songe et l’abstrait”

rence, à la tache. On voit combien il recouraità l’aquarelle en virtuose, des années 1850 àsa mort. Ses “essais de couleur” (ce sont sestermes) ont été précieusement conservés, ilssont plus de quatre cents. Ces feuillets luiservaient à la fois à tester ses couleurs et à dé­charger ses pinceaux. Retravaillés, certains,sont devenus des œuvres à part entière.

Très tôt, Moreau a étudié le paysage dansles peintures de ses prédécesseurs, de Leo­nardo da Vinci à Claude Gellée, dit Le Lor­rain. Et ses ébauches sont de rapides misesen place avec une dynamique tantôt verti­cale et tantôt horizontale selon les butspoursuivis.

Pour Moreau, la peinture était vue commeun champ coloré et, dans ses ébauches, il yallait à cœur joie. Issus de la génération ro­mantique, Gustave Moreau était habité parl’amour de la couleur. Un amour qu’il trans­mit à ses élèves tout en les conjurant – rarepour un professeur – de mener leur proprequête.

Parmi eux, il eut Matisse et Rouault, tousdeux précurseurs du fauvisme. Tous deuxavaient retenu le message du pur chant plas­tique. À tous ces titres, Gustave Moreau doitêtre respecté et regardé comme un peintreimportant.

Cette belle et subtile exposition engage à yaller voir de plus près.Roger Pierre TurineUMusée national Gustave Moreau, 14, rue deLa Rochefoucauld, 75009 Paris. Catalogueimportant, 192 pages en couleur, SomogyÉditions, 29 euros. Jusqu’au 21 janvier. Infos :01.48.74.38.50 et www.musee­moreau.fr

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Gustave Moreau (1826-1898) Ébauche. Étude pour “Jupiter et Sémélé”Huile sur carton ; 40,7 × 32,8 cm Paris, musée Gustave Moreau, Cat. 1140

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Gustave Moreau (1826-1898) Ébauche.Plantes marines pour “Galatée” ?Huile sur carton ; 45 × 54,8 cm Paris,musée Gustave Moreau, Inv. 13211

l Marché

Guide du marché de l’art contemporainCoup d’œil national

Soyons un tantinet chauvin.Qu’en est­il de la scène belge ?Des quatre portraits de col­lectionneurs, on extrait celuidu Bruxellois ChristopheVeys (il a ex­posé à LaCentrale),égalementcommissaired’expo, con­férencier, en­seignant. Lesartistes dechez nous ouvivant enBelgiquesont au nom­bre de 14, deJacquesCharlier àFabrice Sa­myn, de Fa­rah Attasi àErnest T. ouVivien Rou­baud. Quantaux galeriesde Bruxelles,une ville miseau diapasonde Berlin, Hong Kong ou Lon­dres, plus Paris, New York,…elles sont quatre mises en

exergue. Meessen De Clercqqualifiée de “meilleure de sagénération”, celles de “l’intimi­dant” Rodolphe Janssen, du“snob” (ah bon !!) Xavier Huf­kens et de “la crème d’homme”

Albert Baro­nian. Les re­joignent end’autres clas­sements, Na­thalie Obadia,Michel Rein,Daniel Tem­plon, Dvir etMendesWood DM,plus Glads­tone. Quantaux foires,priorité à ArtBrussels, sui­vie par Inde­pendent Brus­sels et Poppo­sitions. Ilvous reste àsuivre leguide et àdécouvrir.C. L.U“Le guide

Hazan de l’art contemporain”,392 p, 250 ill., éd. Hazan. Env.25 €.

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THALIE

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D.R.

Thomas Leroy, une œuvre de l’ar-tiste belge sélectionné dans la sec-tion “prometteur”, “Avalanche”,technique mixte sur papier, 196 x140 cm, 2014.

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12 Le marché SEMAINE DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2018 ARTS LIBRE

l Seconde main

Le marché du moderne etcontemporain se développe à Bruxelles

ON A PU LE CONSTATER lors des deuxdernières éditions de la Brafa, le marchéde l’art moderne et même du contem­porain d’après­guerre, se positionne deplus en plus comme valeur sûre et ga­gne la confiance de nombreux collec­tionneurs. Même le contemporain ac­tuel en séduit plus d’un ! Jusqu’il y aquelques années, les marchands d’artmoderne et contemporain axés sur lesecond marché étaient plutôt discretsen notre capitale. Depuis peu, quelquesgaleries se spécialisent dans ce créneaudésormais porteur. Parmi elles est névoici une bonne année, un petit fleuronqui a rapidement convaincu les ama­teurs d’un art reconnu de qualité : la ga­lerie Benjamin Sebban.

À défaut de muséeDisposant initialement d’un show

room à Paris, le jeune Benjamin Sebban,passionné d’art et grand connaisseur,décide de s’installer à Bruxelles. Alorsqu’il livre une œuvre à l’un de sesclients belges, il repère un espace aucarrefour des arts, quartier St­Georges.Et décide presque sur­le­champ de s’yinstaller. Il sera fin prêt pour le BrusselsArt Day 2017. Depuis, secondé par sonépouse très présente en galerie, il estenchanté de l’accueil et du résultat. Ilest vrai que dès son premier ensemble,il a misé sur une qualité irréprochabledans une gamme essentiellementXXe siècle. “Il n’y a pas de véritable con­currence, nous dit­il, et c’est très différentde Paris. En un an, une nouvelle clientèles’est manifestée. Des gens passionnés etsurtout fins connaisseurs. C’est impres­sionnant, ils ont unœil. Ici, on n’achète pas

pour le prestige et on construit des collec­tions, discrètement, pour soi. Et l’on con­serve les œuvres !” Il se montre ravi deprojets d’aménagements à venir de cequi s’appellera au futur le Quartier desArts, tant les galeries haut de gammefoisonnent. “Ce qui attire un nombreuxpublic et même des circuits avec guide !”,surenchérit Madame Sebban. “En fin decompte, c’est une bonne chose pour les ga­leries que Bruxelles ne dispose pas de mu­sée d’art moderne et contemporain, lesamateurs viennent chez nous et à chaqueexpo, découvrent de nouvelles œuvres !”

Eclectisme majeurJusqu’à la fin de l’année, il propose un

nouvel ensemble d’œuvres. Tout n’estpas exposé mais l’accrochage se renou­velle. Et chaque œuvre est accompa­gnée d’un pedigree précis. Parmi lesplus anciens, on ne peut manquer ledessin de Klimt, une petite gouacheexemplaire de Vantongerloo, un por­trait et deux dessins de Picabia, ainsique deux Léger, une gouache et unehuile. Puis on passe à Atlan, à unegrande encre de Michaux, à deux Jen­kins, sans négliger une petite gouachede Ernst et une grande huile, puissantede Marino Marini. Les années quatre­vingt sont marquées par une encre par­ticulièrement réussie de Chu Teh Chunet deux œuvres majeures, un grand SamFrancis ardemment coloré et nerveux,une toile acrylique et collage avec per­sonnages de Dubuffet.C.L.UMaîtres du XXe siècle. Benjamin SebbanGallery, 2b rue St­Georges, 1050 Bruxelles.Jusqu’au www.benjaminsebban.com

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Sam Francis (1923-1994), “Untitled”, acrylique et gouache sur papier, 1986.

h Installée depuis un an, la galerie Sebbana ouvert avec succès un créneau encore peu exploité.

l Vente publique

Les Windsor détrônés par les Bourbons

ON ATTENDAIT ENTRE 4,5 et 7 millions de francs suisses decette vente d’une centaine de bijoux plus ou moins impor­tants mais pour la plupart chargés d’histoire. Mais ce 14 no­vembre à Genève, chez Sotheby’s, ce fut une vacation horsnorme qui se déroula devant une foule nombreuse. 100 % delots furent vendus dont 55 % via le Net, pour un montant to­tal de 53,5 millions de francs suisses (53522875 CHF), soit53,1 millions de dollars américains. Les Windsor avaient ob­tenu 50,3 millions de dollars en 1987. Les voilà donc battusde peu.

Nous avons relaté naguère l’histoire et l’évolution de cettecollection des Bourbon de Parme, qui comprenait des objetspossédés par la reine Marie­Antoinette de France ; c’est une

branche de la famille royale d’Espagne qui vendait. Le mythea opéré évidemment, sans que l’on sache qui s’est porté ac­quéreur des pièces les plus importantes, sinon que Chinois etEuropéens se sont partagé les générosités. Sur les 53,5 mil­lions récoltés, 43,1 millions sont à mettre au compte des dixbijoux provenant de la souveraine. Et parmi ces lots, on saitque 36 millions sont allés sur le seul pendentif de la reine,formé d’une énorme perle et de son pendentif en brillants.On notera encore les 2295000 CHF offerts pour un collier àtrois rangs de perles. Pour une broche en diamants sertied’un diamant jaune, on vit passer les enchères de 50000 à2115000 CHF. Enfin, une bague portant les initiales MA etrenfermant une mèche de cheveux de la reine, les enchèresdébutèrent très bas, à 8000 €, pour se clore à 447000 CHF.Notons encore qu’une plaque de l’ordre de la Toison d’Or, fa­çonnée vers 1820, a été vendue à 1 695 000 CHF, tandisqu’une plaque de l’ordre du Saint­Esprit, vers 1820 elle aussi,a été négociée à 1635000 CHF.Ph.Fy.U Infos : www.sothebys.com

SOPH

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FRESNE

Cette perle en pendentif, qui fut portéepar Marie-Antoinette, a été vendueà 36 millions de francs suisses ce14 novembre, à Genève, chez Sotheby’s.

h La vente des bijoux hérités par des princesespagnols et venant de Marie­Antoinetteont cassé la baraque.

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13Le marchéSEMAINE DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2018 ARTS LIBRE

l Vente publique

Une bonne vente chez Monsantich La salle située face au Shape vous attend le 2 décembreprochain. Il y a une foule de bonnes affaires qui mijotent.

LES PETITES SALLES méritent toujoursle détour, oculaire au moins, ce qui estaisé de nos jours grâce à l’Internet.Chez M. Otten, à l’entrée de Mons, surMaisières, la vente du 2 décembre seraimposante en nombre de lots proposésaux plus offrants. Pour les amateurs demeubles régionaux de style, pour ceuxqui aiment les céramiques des XIXe etXXe siècles, pour ceux qui regardent lestableaux modernes, il y aura des op­portunités à tout petits prix, sauf àimaginer des disputes en connaisseurs.

En suivant le catalogue visible sur lesite, nous avons pointé plusieurs lots.Les voici dans l’ordre de la descente, encommençant par ce beau Nu allongé deMichel Dutrieu (1910­1993), peint àl’huile sur une toile de 100 x 130 cm.Les empâtements sont assez réussis etla toile dans ses jolies teintes bleutéesdevrait se vendre entre 500 et 700 €(lot 10). Plus loin, il y aura ce secrétaireen pente, de bois naturel et de styleLouis XVI. Il est en chêne et est an­noncé entre 300 et 400 € (lot 137). Si­gnalons encore le lot 197 occupé parune curieuse gaine d’horloge, curieusepar sa minceur. Elle pourrait être lié­geoise et dater des années 1750­1770.Le mouvement est rapporté ; il est hol­landais. Le lot est annoncé entre 400 et600 €.

Jacques CallotAu n°249 se trouvera une petite com­

mode française Louis XV, d’époque,avec de jolis bronzes un peu tropbrillants. Par contre, ce qui l’est moins,c’est l’état de la marqueterie de bois de

rose. IL y a donc du travail à prévoir,mais le modèle est sympathique. Dontcoût espéré pour ce meuble, situé entre1 500 et 2 500 €. Au 303 apparaîtrontsix gravures encadrées et malheureu­sement coupées de Jacques Callot, leplus célèbre graveur lorrain duXVIIe siècle. C’est une série sur Les mal­heurs de la guerre, gravée vers 1633 etque la salle compte vendre entre 400 et800 €. Vu l’état des feuilles, cela semblesurfait, mais sait­on jamais. Une es­tampe de Paul­César Helleu montrant

sa femme, couchée faisant face à l’ar­tiste, est située au n°319. La feuille de28 x 40 cm, encadrée, est évaluée entre300 et 600 € ; son titre officiel est Ma­dame Helleu de face, accoudée. À la findes 600, on trouvera un ensemble deplanches gravées montrant Charleroi,Mons et Tournai. Pour Charleroi, il y alà un travail manuscrit d’une vue verti­cale de la place de la ville ceinturée defossés. Cette feuille est annoncée entre340 et 440 €. On terminera commenous avons commencé, avec une jeunefemme nue, de dos cette fois, tracée parJoseph Bouuaert (1881­1948), sur unetoile de 42 x 28 cm. La salle l’a estiméeentre 500 et 700 €, ce qui sera mérité.Ph.Fy.U Infos : www.monsantic.com.

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Pour cette gaine d’horloge, il faudra assu-mer seulement entre 400 et 600 €. OT

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Cette toile de Michel Dutrieu devrait se vendreentre 500 et 700 € chez Monsantic début décembre.

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14 Le marché SEMAINE DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2018 ARTS LIBRE

l Ventes publiques

IL Y A EU PAS MAL de bellessurprises chez Horta à l’occa­sion de la vente de mi­novem­bre. La première vint d’un cer­tain Tribunal des animaux,donné jadis ou naguère on nesait à Jan Van Kessel et à Roe­lant Savery, mais présenté icicomme “Ecole flamande duXVIIe siècle”. La toile de 42 x58 cm a été vendue à 72 000 €,frais inclus, ce qui est plus quebien et vaut une attributionproche de Van Kessel. Dans lasuite en descendant on trouvaune divinité extrême­orien­tale, sino­tibétaine, en bronzeet cabochons divers, haute de19,5 cm, qui trouva preneur à33 600 €. Pour un superbe scri­ban ou cabinet issu sans doutedes ateliers de Franck à Anversà la fin du XIXe siècle, on donna30 000 €. Le meuble était hautde 315 cm. 19 200 € vinrentcouronner une fort agrestetoile de Jean­Baptiste Olive(1848­1936). Elle montrait lescalanques de Sormiou. La toilemesurait 89 x 100 cm.

Montmartre19 200 € furent également

utiles pour emporter un dia­mant de 3,2 carats de taillecoussin et de même pour unimportant collier en platineorné de diamants de tailles an­ciennes. Pour un solitaire de3,66 carats, on vit le marteauchoir à 18 000 €. Il y eut en­suite deux enchères à 16 800 €.La première pour une toile deGen Paul (1895­1975), dé­nommée Les Vélos, à Montmar­tre. La seconde vint se posersur un autoportrait en plâtrede Rik Wouters (1882­1916).On assista à une belle batailled’enchères pour un violonpeut­être italien ou français,dans le genre de Stradivarius,mais du XIXe siècle. L’enchèreultime fut de 14 400 €. Le por­trait d’une Jeune orientalepeinte par Portaels fut lui aussibien disputé puisque le vain­queur de cette toile de 124 x94 cm déboursa pas moins de13 800 €. Gros succès encorepour un Portrait de gentil­homme, d’origine flamande etdu XVIIe siècle, car il fut adjugéà 13 200 €.Ph.Fy.U Infos : www.horta.be

h Tableaux à l’honneur, mais pas seulement.La fin de saison est bonne chez Horta.

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Ce meubleexceptionnel de l’atelierde Franck à Anverss’est vendu à 30000 €,frais compris.

Le “Tribunaldes animaux”,école flamandedu XVIIe siècle,s’est envoléà 70000 € chez Horta.

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Épinglé

Vente convenable de vins Il y avait comme pousse-café de la vented’antiquités et de meubles, plusieurs centaines de flacons, essentiel-lement français. Quelques bons scores ont été enregistrés, à l’instard’une bouteille de Romanée-Conti de 1973 qui s’est quand mêmevendue à 4000 € plus frais, alors qu’elle était en mauvais état deconservation. Le lot était attendu entre 5000 et 7000 €, ce quidonne à penser que le déposant avait laissé de la marge. Pour unPetrus de 1989, on obtint 2700 €. Pour un autre flacon du mêmedomaine, de 1986, le marteau fut frappé à 1350 €. Il y avait plusieurslots de “Le Pin”, qui se sont tous vendus entre 1100 et 1300 €, plusles charges. Ph.Fy.

Satisfecit du côté de Schaerbeek

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15Le marchéSEMAINE DU 21 AU 27 NOVEMBRE 2018 ARTS LIBRE

l Vente publique

Gros scores à Uccle

LES CHOSES commencèrentbien avec un groupe de petitessculptures de Jef Claerhout, néen 1937, sans dates connues etque l’on vendit à 3151 € avecles frais. Puis, il y eut les 4149 €offerts pour une toile de 1818,mesurant 54 x 68 cm, peintepar le Belge Henri Voordecker(1776­1861). On y voyait l’in­térieur d’un pigeonnier de pay­san, lequel se trouvait au milieude ses volatiles. On était là dansun style néoclassique avec sesglacis et ses couleurs mordo­rées du meilleur aloi et face àun sujet très rare. Le cadre étaitd’époque.

VernetUn peu plus loin, on vit sortir

de l’ombre deux petites toilesde 30 x 42 cm dans le genre deJoachim Beuckelaer (1533­1574), figurant un étal de pois­

sonnier et un étal de fruits etlégumes. Les deux toiles ont étévendues à 18301 €, toujoursavec les frais. Deux autres toilesmais françaises cette fois et dumilieu du XVIIIe siècle furentjoliment disputées. On était làdans l’entourage de Joseph Ver­net (une signature ne fut pasdéchiffrée). Les toiles de 33 x46 cm qui figuraient des portsdu Midi de la France furentvendues à 5491 €. En remon­tant vers le nord, on pouvaitenchérir sur un portrait dedame de qualité dont l’identitéétait connue. Il s’agissait de Ma­dame Elisabeth Berwaerts vanCrompvliet, peinte à l’âge de 65ans par MJ van Miereveld(Delft, 1567­1641). Le panneaude 69 x 58 cm a trouvé preneurà 6000 €, ce qui, avec les frais,donna 7321 €. C’est une bonneaffaire, un peu étonnante en

même temps de voir cetteœuvre chez nous alors qu’elleserait passée chez Christie’s en2016. Nous n’avons retrouvéqu’un portrait d’un prince deSaxe­Weimar par le même,vendu à 10000 livres sterlingpour cette année 2016.

CarnavalL’un des plus beaux et sympa­

thiques tableaux de la soiréeétait une œuvre de Fernand Ve­rhaegen (Marchienne­au­Pont1883­1975), qui montrait laPasquée de Montigny­le­Tilleul.Cette grande fête populairecarnavalesque a trouvé pre­neur à 7309 €. Notons qu’encherchant sur Google, pasquéedevient mosquée. À la Tabgale­rie, à Genval chez Jean­PierreSpringuel, on proposait unegravure d’après le tableau, pour160 € et c’était en 2012. L’undes plus gros prix de la soiréeest tombé sur une bague ornéed’un brillant de 3,5 carats quichangea de mains contre15251 €. Il y eut un peu plusgrâce à la combativité des col­lectionneurs d’Eugeen vanMieghem, chantre du portd’Anvers au début du sièclepassé et qui est honoré d’unmusée personnel en Métro­pole. Pour sa toile de70 x 48 cm montrant uneFemme dans une taverne, lemarteau chut à 19521 €. Nousterminerons avec les portraitsdu docteur Froidmont et deson épouse superbement cha­peautée (digne de Mme Delvi­gne), par FJ Navez, peints en1822 et annoncés entre 2500et 3000 €. Ils trouvèrent pre­neur à 7200 €, soit avec les fraisà 8785 €. On les reverra peut­être à la Brafa en janvier 2019,qui sait ?Philippe FarcyU Infos :www.vanderkinedere.com.685 chaussée d’Alsemberg,1180 Uccle.

Ces deux portraits du docteur Froidmont et son épouse par Navez,en 1822, sont montés à 8785 € chez VDK.

h La vente de mi­novembre chez Stéphane Nicaisa été de fort belle tenue. Navez en vedette.

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Cette scène de carnaval par Verhaegen à Montigny,s’est vendue à plus de 7000 € chez VDK.

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l Vente publique

Des Anglaises à Prato

LA CÉLÈBRE MAISON de ventes ita­lienne, sise à Florence et à Milan, va seprêter ce 24 novembre, chose assez rarepour elle, à une vacation d’automobilesencore récentes. On est plus habituéchez Pandolfini aux tableaux, aux meu­bles et à la joaillerie. Il n’y aura que dix­huit lots, ce qui pourrait ne pas justifierun “papier” mais il y a là une JaguardMkII, 3,4, de 1960, de couleur verte fortproche de celle vendue chez Osenat(Fontainebleau), dans le cadre du salon“Epoq’Auto” de Lyon. Chez Osenat,avec l’aide d’une provenance qui faitperdre la raison, on vendit cette ma­chine raffinée au prix de 74500 €, fraiscompris. Bergé et Saint Laurent avaientété les propriétaires également d’uneMercedes 450 SEL de 1977, cédée con­tre 44500 €.

Aga Khan IVNotons que la salle bellifontaine

proposait une Maserati qui appartintà Karim Aga Khan IV et à son épouseSarah Croker. Il s’agissait d’une Ghi­bli 4,7 achetée par le couple princieren 1968, alors qu’ils n’étaient pas en­core mariés. Elle trouva preneur à

180 000 €. L’Aga Khan est un granddéfenseur du patrimoine et le plusgrand mécène du château et du do­maine de Chantilly, outre ses fonc­tions religieuses et caritatives dans lemonde musulman. Il chinait à Fine

Arts Paris, comme tout un chacun. Si­gnalons que cette Maserati servit àAlain Delon et Romy Schneider dansLa Piscine.

ArnageRevenons à la maison de ventes Pan­

dolfini qui opérera à Prato ce 24 no­vembre. La Jaguard Mk II est annoncéeentre 29 000 et 35 000 € ; peut­être fe­ra­t­elle plus grâce à la vente du 11 no­vembre à Lyon. Pour une Mercedes 560SL de 1987, il faudra sans doute réser­ver entre 35000 et 40000 €. Par contre,pour une 190 SL de 1960, il faudra cas­ser sa tire­lire et monter entre120000 et 150000 €. Elle est décapota­ble et cela compte, en Italie ou ailleurs.35 000 à 40 000 € sont affichés sur lecapot d’une Triumph TR4 IRS de 1967de 2138 cm³. Signalons encore la pré­sence d’une Bristol 403 de 1953, valori­sée entre 55000 et 65000 €. Et pour fi­nir, la plus belle selon nous est uneBentley Arnage T de 2002, armée d’unV8 qui l’a fait foncer à 270 km/h. Elleest estimée entre 52000 et 60000 € etelle n’a roulé que sur 50000 km.Ph.Fy.U Infos : www.pandolfini.it.

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OLFINI

Pour une Jaguard MkII de 1960 on attend autourde 30000 € chez Pandolfini à Prato.

h Une petite vente avecun clin d’œil aux insulaires etun parallèle vers Pierre Bergé.